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L'arc sera mien. SOLO RANG A

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Hyûga Yume
Hyûga Yume
Konoha no Chunin
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Hyûga Yume
Enfin débarrassé de cet insecte nuisible qu’était le charmant, pas du tout, meneur de la caravane, je pus avoir une discussion très intéressante avec Sakuragi. Je l’écoutais avec attention, bon visiblement j’étais trop propre sur moi… Mais cela je n’y pouvais rien ! Habitude d’être bien dressé pour toujours paraître impeccable et cela même couverte de sang.

« Je crois que je ne suis plus si propre. »

Quoi que ma cape cachait le plus gros des dégâts sur mes vêtements. Mais ce n’était pas le moment de lui montrer cela après tout… Effacer cette caravane… Ça c’était si je n’étais jamais revenue. Quelque part ils avaient de la chance. J’eus un vague sourire.

« Cela aurait pu vous arriver. Si je n’étais pas rentrée, vous auriez provoqué la colère du clan Hyûga, de la foudre Blanche et du Lutin vert. Des trois le lutin est le pire. »

Boum, boum, boum. Quoi qu’Akira aurait sans aucun doute fait du gros dégât s’il m’était arrivé quelque chose. Est-ce que je les aurais plains ? Nullement. Mais c’était tout autre chose, cela ne se produirait pas. J’écoutais ce qu’elle me disait, inclinant légèrement la tête avant d’avoir un rictus :

« Tellement une bonne décision que vous avez voulu me vendre pour quelque chose que vous n’aurez jamais obtenu. Et tellement de belles rencontre qu’aujourd’hui trois sont morts. »

J’écoutais ce que visiblement je pouvais lui rapporter. Encore pas mal de chose. Mais clairement pas à mon goût.

« Et surtout tu n’es pas assez stupide pour tenter à nouveau… »

Rétorquais-je, légèrement amère de la situation. Très légèrement. De toute manière, j’avais besoin encore de la caravane pour arriver à la prochaine ville. Mais visiblement elle ne savait pas grand-chose. Et cette fille. J’eus un grand rire, comprenant bien ce qu’il s’était passé. Oh par tous les dieux les enfers et j’en passe ! Il avait déchaîné la colère d’une Inuzuka !

« Oh le con ! »

C’était sorti tout seul ! Mais c’était mérité ! Je connaissais le clan et un certain lutin aurait adoré cela.

« Il a eu de la chance de pas mourir. »

Bon le monastère aurait été une solution… mais pas sûre qu’ils parlent à une femme et je me notais les endroits : le cimeterre brisé. Et le Culte du dieu des Sable. Ou le Tamis de Mino. C’était à voir. Les trois serait une bonne idée… si j’y arrivais de toute manière j’étais trop fatiguée ce soir pour quoi que ce soit… Je finis par descendre pour vérifier que la caravane partait bien… Jusqu’à ce que Raku revienne à la charge.

« Je suis au courant pour l’auberge. Je suis passée devant. »

Et lui aussi voulait le cimeterre. Je lui offris un sourire fatigué.

« Une bonne auberge ne me ferait pas de mal. »

J’offris un sourire et une grimace à Umako avant, après une hésitation, de monter dans le chariot de la pirate du désert. Mes affaires étaient là pour l’instant… et surtout j’avais besoin d’un peu me changer… Plus ou moins à l’abris des regards j’entrepris d’ôter mes vêtements couverts de sang avec une grimace. Là où j’étais légèrement blessée le sang avait coagulé et accroché le tissu… Je devrais brûler ces vêtements… Rapidement. Enfin. J’entrepris, avec un linge humide de me nettoyer comme je pus avant de bander avec ce que j’avais trouvé dans le sac du médecin qui avait voulu m’endormir. C’était pas trop mal… Je baissais la tête en soufflant légèrement… Je me sentais lasse… Si lasse… J’enfilais malgré tout une tenue propre… J’étais épuisée… Impossible pour moi de monter la garde. Est-ce que je pourrais vraiment dormir ici ? Pas sûre… Mais la petite m’empêcherait de bien me reposer. Et hors de question que j’aille dans le chariot du meneur… Soit… Je m’installais dans un coin, mes affaires serrées contre moi et je fermai les yeux, m’octroyant un peu de repos superficiel, ouvrant régulièrement les yeux pour ne pas trop sombrer entièrement…

Je me réveillais en sursaut en sentant la caresse fantomatique de ma mère sur ma joue humide de larmes. Merde ! Voilà longtemps que je n’avais pas rêvé d’elle… Je me redressai pour rejoindre Sakuragi et m’asseoir avec elle.

« Où en sommes-nous ? »

Encore combien de temps avant d’avoir un vrai lit et plus ces gens ?

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Plus d'une corde…

Vu les ennuis que lui avaient attiré les caravaniers, Yume décida d'en faire le moins possible et de profiter de la dernière étape du voyage pour se reposer.
Pressé de quitter Chigau avant que la pègre ne se rendre compte du massacre de la konohajin et par peur de cette dernière, Akiya pressa tout le monde et n'insista pas pour que la kunoichi remplisse son rôle de gardienne.
Il dégotta même quelques vêtements propres pour remplacer la tenue abimée et ensanglanté de la Hyûga.
Yume passa donc le trajet à somnoler dans la carriole de Sakuragi. Après tout, la vieille pirate du désert lui en devait une, notamment à cause de sa curiosité malsaine.
C'était un poil risqué de s'endormir dans l'antre d'une contrebandière presque amorale et amatrice de substance douteuse... Mais la vieille avait de l'expérience et son chariot s'avéra relativement confortable, même s'il ne valait pas une bonne nuit à l'auberge.

Ce qui s'avéra le plus dérangeant n'était pas la cahot de la route, mais l'effroyable chaleur de ses terres desséchées. En plus, poussé par la peur de la pègre et de la chuunin, le maître de la caravane menait un train d'enfer, sans faire de pause ou attendre les heures les moins chaudes. Autant dire que l'humeur était un poil morose, même si les quelques ventes impromptus dans la citée louche avait remonté un peu le moral des autres marchands.
Yume fini par émerger de sa torpeur, moite de sueur mais en partie reposée. Elle se contorsionna pour rejoindre Sakuragi qui conduisait le chariot.

"Nous avons eu de la chance..." marmonna la pirate des sables, qui avait l'air visiblement épuisée par le périple et faisait bien son âge. "Aucuns bandits. Enfin, aucuns qui ne soient évitables. Hiromichi connaît son travail. Un bon garçon, j'espère qu'il restera avec nous. Par contre Raku s'est lamenté toute la journée de ton absence. Il en devenait tellement lourd ce con que Yoru l'a engueulé... Et maintenant il est persuadé que tu lui dois un rencart."
Elle sourit,  avant de tendre sa pipe vers le lointain.
Dans l'air surchaud dansait la silhouette d'une oasis autour de laquelle se blottissait une petite ville aux bâtiments blancs.
"Nous y serons au coucher du soleil, sauf si les dunes se changent en meute de Kaigan... Ce qui avec notre chance, n'est pas si improbable que ça."

Mais la contrebandière plaisantait et aucun problème ne ralentit la caravane. Où alors, ils avaient pour une fois de la chance...
Le soleil se couchait, teintant d'orange sanglant les bâtiments blancs de la ville bordant l'oasis. Il était clair qu'il s'agissait cette fois-ci d'une véritable citée marchande, un carrefour commercial officiel. Sans être gigantesque, la cité était relativement étendue et divisée en différent quartier : un caravansérail un peu hors de la ville, disposant de pas mal d’entrepôt et d'une auberge imposante d'aspect prospère et de quelques autres établissements de moindre envergure pour ceux qui recherchait des estaminets plus discret.
Une porte imposante, flanqué de deux tours de garde et d'une garnison menait à la cité proprement dîtes, qui disposait de remparts simple mais à même de faire réfléchir des bandes de pillards n'étant pas des Kaigan.

Ensuite venait un marché, débouchant dans une rue/quartier des artisans. Autour de l'oasis proprement dîtes se trouvait deux quartiers : le plus étant celui des nobles, le reste logeant la populace. Il y avait tout de même une sorte de séparation entre les parties "commerçantes", accueillant les visiteurs et marchands de passage et leurs marchandises, et les parties de la cité plus fréquentées par les aux locaux.
De l'autre coté de l'oasis se trouvait un ensemble de petits bâtiments ocres et de grandes et splendides tentes, un peu à l'écart. Il s'en dégageait un impression un brin... tribale.

La caravane réussit à obtenir un emplacement dans le caravansérail grâce au bagou d'Akiya. En effet le convoi épuisé était arrivé fort tard et normalement les admissions n'étaient pas toléré quand la nuit commençait à tomber. Les portes de la ville en elle-même allait d'ailleurs pas tarder à fermer.
Il gémit, marchanda, cajola les gardes jusqu'à ce qu'ils cèdent. Il y eu probablement aussi un échange de quelques pièces.
On leur attribua un emplacement plutôt à l’écart, commercialement pas terrible car loin du marché et des entrepôts. Mais pour une kunoichi c'était parfait car bien discret.

Yume était désormais arrivé à Shindatoshi et pouvait donc poursuivre sa quête. Et enfin quitter ce convoi maudit plein de traîtres.
Mais dès qu'ils furent arrivée, Raku l'aborda, bien décidé à la draguer tout en évitant de se faire refiler les corvées du déchargement.
"La civilisation enfin, ma douce princesse endormie !" s'enthousiasma le lancier tout sourire et mettant un rien trop en avant son torse musculeux légèrement ourlée de sueur. "Gagnons ensemble le Cimeterre Brisé ! L'auberge est chère mais la musique, la nourriture et les chambres y sont fort bonnes. Nous pourrions partager une chambre de luxe ensemble ! Ainsi qu'un bon dîner et même un bon bain ! C'est l'avantage d'une oasis : ils ont de l'eau en abondance..."
Même si le lancier était plutôt lourd et qu'il attendait visiblement beaucoup de chose de la part de la Hyûga, gagner cette prestigieuse auberge pourrait être intéressant : c'était visiblement un lieu de passage et un établissement de jeu et de détente, où en plus on trouvait bardes et compteurs pour distraire la clientèle. De quoi donc glaner quelques rumeurs, peut-être une piste vers l'arc légendaire...

D'un autre coté, aller à l'auberge tout de suite, c'était s'encombrer de Raku et ses désirs insistants. Les portes de la ville n'allaient pas tarder à se fermer, retardant donc son exploration. Enfin ça, c'était si la chuunin décidait de respecter les lois locales : ce n'était pas un mur de pierres sèches qui allait arrêter une kunoichi de Konoha. Mais peut-être valait-il mieux se comporter de manière discrète et civilisé ici...
Elle pouvait planter là le lancier et ses espoirs pour explorer le quartier des artisans, l'oasis ou d'autres endroits en ville avant que la nuit tombe. S'y trouvait sans doute des forges, ferronniers et peut-être même des antiquaires ou des érudits à même de la renseigner. Sakuragi avait mentionné un groupe d'historiens, le Tamis de Mino.
Et il y avait aussi l'espèce de campement tribal de l'autre coté, qui lui n'était pas derrière les murailles. Il devait sans doute s'agir de l'enclave des pèlerins Culte du Dieu des Sables. Il fallait espérer qu'elle n'était pas pleine de fanatiques affiliés aux Kaigan et à leur religion que l'on disait sanguinaire.




Résumé:

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Hyûga Yume
Je collais affreusement… je n’en pouvais plus de ce désert de merde… Il fallait que je sois diablement motivée pour trouver cet arc. Mais c’était pour la gloire de Konoha, du clan Hyûga et la mienne. Il ne fallait pas… Comment dire ? Se voiler la face ? C’était aussi pour moi que je faisais cela. Mais aussi parce que… il fallait que je sois assez forte pour protéger chaque personne à qui je tenais. En tout cas, j’étais un peu reposée. Pas assez pour être à fond, mais mieux qu’en partant de cette citée de malheur. Quoi que ce n’était pas très difficile. Je soupirais un peu en m’installant proche de la pirate des sables.

Des bonnes nouvelles. Je vois. J’inclinai doucement la tête… Hirochimi était agréable et efficace comme homme. C’était bien. J’inclinai la tête, je le conseillerais sans doute de passer, mais… Mais non je ne pouvais plus réellement faire confiance à qui que ce soit dans cette caravane maudite. Je remuais à nouveau le nez en hochant la tête. Raku j’en faisais mon affaire. Je lui devais un rencard… N’importe quoi. Je me débrouillerais. Je restais silencieuse jusqu’à la fin du voyage, heureuse de descendre du chariot. Je souhaitais à la pirate des sables une belle suite dans ses affaires avant de récupérer toutes mes affaires dans le chariot et m’approcher de la petite fille pour lui tendre la balle promise et je lui tapotai doucement la tête.

« Sois bien sage avec ton père. Il t’aime beaucoup. »


Raku m’interrompit et je l’observai un instant avant de me mordre légèrement la joue.

« Un instant. »

De toute manière, j’avais besoin d’un bain, d’un repas et d’un bon repos. Je m’approchai d’Hirochimi avant de lui tendre la main avec un sourire :

« Ravie d’avoir pu travailler avec toi. C’était un grand plaisir. »

Le cimeterre brisé serait une bonne idée… vraiment besoin d’une pause, de discuter et d’entendre les dernières rumeurs. Je m’étirais longuement avant de me tourner enfin vers Raku :

« Ce sera un dîner, je ne partage mon lit ou mon bain qu’avec mon fiancé. »

Précisais-je sans rien dire d’autre, jetant mon sac sur mon épaule avec mon arc avant de me mettre à avancer dans les rues jusqu’à l’auberge. Manger, pour écouter les conversations, un bain et dormir avant de retourner… Je me mordis un peu les joues, pensive avant d’entrer dans l’auberge, je n’avais presque pas écouté Raku plus que cela jusqu’à la taverne. Je m’approchais de l’aubergiste en demandant une chambre, seule avec une baignoire d’eau fraîche pour plus tard, pour au moins une nuit. Je payais aussitôt avant de demander également s’il était possible de manger. Visiblement oui, j’avais une faim de loup.

Je m’assis à la première table en dégustant un verre d’eau avant de laisser mes oreilles traîner un peu partout malgré la musique. J’avais deux pistes… L’arc en lui-même, mais surtout l’Inuzuka. Demain, j’irais voir les historiens avant de voir les gens du désert. Il valait mieux la jouer discret pour l’instant… Je bus une nouvelle gorgée d’eau en continuant d’écouter.
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Plus d'une corde…

Yume fit (espérait-elle en fait) ses adieux à la caravane qui l'avait conduit à Shindatoshi. Akiya et sa famille semblaient plutôt soulagés de voir partir la kunoichi de Konoha, alors que les autres la remercièrent sincèrement. La petite Umako retenait visiblement ses larmes, triste de voir s'en aller sa nouvelle maman/grande sœur. Sakuragi se contenta d'un sourire et d'une salutation d'un coup de chapeau pirate plein de respect. Hiromichi, le traqueur, fut fort gênée (et un peu flatté) des compliments de la Hyûga, qui furent remarqués par Yoru, Sakuragi et Tetsunori. Nul doute que le salaire du pisteur allait connaître une petite augmentation, la caravane désirant garder une escorte compétente.
Par contre, un dernier membre du convoi continuait de coller la belle chunnin : Raku le lancier dragueur.

Babillant sur le chemin des historiettes qui le mettaient en avant (que n'écoutait même pas la Hyûga), il conduisit Yume jusqu'au Cimeterre Brisé, probablement la meilleure auberge de la ville. Ou du moins la plus grande.
L'établissement s'étirait en longueur, avec des chambres à l'étage. C'était le lieu privilégié pour faire des rencontres, discuter autour d'un verre et se reposer à l’abri du soleil harassant.
Raku fut visiblement fort déçu (et même un peu agacé) du refus de la kunoichi de partager sa couche et son bain avec lui. Et pas uniquement parce que ça lui aurait fait faire quelques économies.
Néanmoins, le jeune lancier n'abandonnait (hélas ?) pas si vite.

"Comme il vous plaira, ô douce enfant, aussi froide et inaccessible que la lune." maugréa le garde de caravane, un poil aigri. "J'ai cru que vous étiez une aventurière, une femme délicieusement forte et indépendante à même de faire de chercher ses plaisirs en dehors du carcans des traditions et contraintes sociales... Mais si vous tenez absolument à respecter de vagues promesses envers un futur mari même pas capable de vous épauler et de vous accompagner en voyage... C'est votre droit. Mais vous ratez quelque-chose : une passion secrète et épicée dans une oasis sauvage et isolée."
Le lancier n'allait par contre pas bouder au point de refuser de dîner avec elle. Nul doute qu'il avait encore l'espoir de la convaincre de finir la nuit avec lui.

L'aubergiste se fit tout miel une fois que Yume eut passé commande et payé à l'avance son bain et sa chambre, coûteux pour les gens du cru mais normalement un détail pour une ninja du riche Pays du Feu. Hélas, la malheureuse rencontre avec les Soeurs de la Ronce, si elle n'avait pas fait couler le sang grâce aux talents de diplomate de la Hyûga, avait saigné son porte-monnaie. Akiya avait néanmoins été plutôt généreux, dans l'espoir d'acheter le silence de la mortelle chuunin, aussi Yume n'eut pas de soucis d'argent. Pour l'instant du moins.
Abandonnant Raku pour aller se rafraîchir, Yume suivit une soubrette jusqu'à sa chambre.
Petite mais propre, malgré la poussière du désert qui s'infiltrait partout. Une minuscule baignoire de fer blanc l'y attendait, ainsi qu'un pain de savon, rustique mais efficace.
Avisant l'arc de la kunoichi, la servante se fendit d'une petite remarque.

"Nous accueillons beaucoup de mercenaires et des hommes du désert, mademoiselle... Mais nous disposons d'un service de sécurité et... Nous apprécierions que vous laissiez vos armes dans votre chambre ou au comptoir. Merci de... régler vos comptes en dehors de l'établissement. Et merci d'éviter les égorgement et les meurtres, même si quelqu'un essaye de regarder par le trou de la serrure pendant votre bain."
Cette dernière partie semblait étonnamment spécifique : il y avait peut-être une histoire là-dessous.
En tout cas, Yume pu enfin se détendre et nettoyer la crasse et la sueur du voyage, même si elle aurait aimé plus d'eau et surtout une eau plus chaude. Mais elle n'était pas un villégiature sur la Côte des Sources Chaudes ou dans les confortables bains publics de Konoha...

Raku, toujours aussi persistant l'attendait pour dîner en bas. L'oeil goguenard, un sourire un peu niais aux lèvres, il semblait évident qu'il l'avait attendu en goûtant aux crus locaux.
Même si Yume se contenta d'abord d'eau, le lancier se fit pressant pour qu'elle accepte un verre de liqueur de dattes ou une bière trouble du coin, sucrée au miel.
Si le garde de caravane trop entreprenant s'avérait être un boulet, il fit remarquer deux-trois choses à la kunoichi à propos du Cimeterre Brisé.
La taverne se composait d'une immense salle commune qui s'étirait en longueur, avec le bar et un accès vers les cuisines au centre, encadré par deux escaliers montant aux étages. L'oeil goguenard, Raku expliqua que celui de gauche montait à des chambres qu'on louait à l'heure. Levant les yeux, Yume pu apercevoir deux-trois filles de joie accoudées à la balustrade de l'étage. En face du bar, toujours au milieux de la salle, une estrade était dressé contre le mur, où se produisaient ménestrels et conteurs.
On surnommait la partie de la salle commune vers la porte le Levant et son opposé, le Couchant. L'éclairage semblait baisser en allant vers le Couchant.

Des deux cotés, contre les murs, se trouvaient des alcôves et renfoncement un peu plus discret pour les clients souhaitant s'isoler un peu et se retrouver un peu plus aux calmes.
L'ambiance était joyeuse et bon enfant : on buvait et jouait au carte, lançant parfois quelques piécettes aux musiciens qui jouaient des titres entraînants ou aux paroles un brin graveleuses, avec plus d'enthousiasme que de réel talent.
Raku l'informa d'une sorte d’apartheid officieux : les mercenaires, gardes de caravanes, traqueurs et autres durs à cuir du désert s'octroyaient les places du Couchant, tendit que marchands, caravaniers, manœuvres, ouvriers et gens de la ville venus s'acoquiner dans le caravansérail se plaçaient naturellement au Levant.
Raku s'était nonchalamment établé à une petite table du coté du Couchant. Il lançait parfois des regards englobant à la fois Yume et l'escalier menant aux chambres louées à l'heure. Ou alors, il matait juste les prostituée, difficile à voir dans cette atmosphère enfumé et du coté le moins éclairé de la salle.

Yume était une kunoichi d'élite de Konoha : elle savait laissé traîner ses oreilles et le clan Hyûga était connu pour son sens de l’observation, même sans le Byakugan : elle ne tarda pas à glaner quelques informations plus ou moins intéressantes.
Déjà, le groupe de barde ne semblait guère prometteur : il s'agissait de jeunes godelureau xde la ville menait par le sémillant Hanashite Sumuzuna, qui rêvaient de gloire et d'argent facile tout en s'encanaillant un peu. Ce n'était pas eux qui allaient lui conter d'anciennes légendes... Mais si elle s'intéressait à la mode ou à qui couchait avec qui en ville, là ils feraient une bonne source de ragots.

Le patron du bar, un certain Genkiha Zô, était un colosse chauve et moustachu extrêmement musclé et au regard impénétrable. Il faisait le service au bar et tenait une sorte de vestiaire/râtelier d'arme, assurant également la sécurité. Généralement il lui suffisait de dévisager quelqu'un pour ramener le calme. Certains murmuraient qu'il était un ancien tueur à gage, voire un ninja.
Un écriteau au dessus du bar attira vite l'attention de la Hyûga. Il disait : "Ici, pas de prosélytisme". Quelques questions anodines lui apprirent qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre lui et le Culte d'Ichibi et donc les Kaigan.
Sa femme, aujourd'hui décédée (et il en tenait rigueur au Culte), avait apparemment était prêtresse voire prophétesse du Culte du Dieu des Sables. Il avait eu une dispute mémorable avec un chef de bande Kaigan à ce propos et l'établissement avait changé de nom suite à leur duel et la victoire de Zô. Visiblement impressionné par cette prouesse et par son statut de mari d'une ancienne sainte, les Kaigan le laissait désormais tranquille, alors que Zô interdisait (ou plutôt déconseillait fortement) son auberge aux pèlerins du Culte.
Pour avoir vaincu un pillard Kaigan, nul doute qu'il devait avoir un entraînement digne d'un shinobi...

Yume remarqua également, coté Levant de la salle, un jeune homme pâle, l'air vaguement maladif et aux habits à la fois coûteux et fripés. Il noyait visiblement sa déprime dans... Le lait ? Doté de lunettes, d'une toge de prêtre ou d'érudit et d'un béret qui devait lui tenir bien trop chaud, il ne semblait pas être à sa place.
Une jeune serveuse (et peut-être plus) très dynamique et enthousiasme le collait, tentant visiblement de lui remonter le moral.
Quelques questions de la Hyûga apprit que contrairement à ce qu'on pourrait supposer, il était du coin mais revenait de longues études à l'étranger et se nommait Daigaku Fumijirô.
Yume pu sentir un brin de mépris envers le jeune homme de la part de ceux qu'elle interrogea, parfois teinté d'une certaine jalousie. Sans doute parce qu'il monopolisait Fûko, la jeune et belle serveuse. Apparemment, même si cette dernière était une orpheline, ils étaient amis d'enfances et elle s'occupait de lui comme une grande sœur (alors qu'elle semblait plus jeune).

Pendant qu'elle se restaurait et ignorant majoritairement le baratin de séducteur de Raku, la chuunin de Konoha laissa traîner un peu ses oreilles pour capter les racontars du coin.
Hélas pour elle, nul mention d'arc mythique ou d'armes légendaire. De son coté de la salle on parlait chasse, jeu, boissons et femmes.
Du coté Levant, elle n'entendit que des propos sur l'argent, les taxes, les marchandises, le jeu, les boissons et les femmes.
Néanmoins, elle capta un discussion murmurée à propos d'une rixe dans l'enclave des pèlerins du Dieu des Sables. Ce qui lui fit dressait l'oreille, c'est qu'on parla d'un homme-fennec. Les convives se signèrent (en prenant garde que Zô ne les voient pas), pour chasser les mauvais œil, craignant d'attirer l'attention des Yôkai sur eux. Ou du Culte d'Ichibi, allez savoir.

Yume se demandait comment se débarrasser de Raku pour s'approcher de ses hommes en train de discuter de son suspect quand ses yeux d'aigles de kunoichi remarquèrent quelques choses d’inattendue et de fascinant.
Au plus profond du Couchant, dans une alcôve isolée se trouvait un groupe de rudes mercenaires du désert en train de lamper bruyamment. Ils se turent soudain, ce qui attira l'attention de la Hyûga. De la fenêtre légèrement entrouverte au-dessus de leur tablée s'écoulait un imposant filet de sable. Celui-ci se mit étonnamment à gravir une chaise et se transforma lentement en une silhouette humaine : une adolescente aux cheveux bleuté et à la peau basé, emmitouflé dans un long manteau à capuche qu'elle rabattit immédiatement sur sa tête, ne souhaitant visiblement pas attiré les regards, notamment celui de Zô. Elle se mit en engager une conversation passionnée mais à voix basse avec les mercenaires.

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J’allais finir par le planter ce Raku… Mais cela n’était pas une bonne idée. J’inspirais profondément à sa remarque, faisant légèrement craquer ma nuque. IL n’avait pas compris qui j’étais… Ce n’était pas la peine de lui en vouloir pour sa sottise.

« J’adore l’aventure. Seulement, mon corps et mon cœur appartiennent à Nahoshige et je ne trahirais pas promesses et serments. Ma solitude est de mon choix, non pas du sien. Il serait sûrement là dans le cas inverse. »

Pardon Nahoshige. Puisses-tu reposer en paix où que tu sois. J’avalais légèrement ma salive malgré tout. La douleur était toujours un peu là… lancinante… profonde. Je haussais les épaules à nouveau, rajustant mon arc sur mon épaule. Aucun autre homme que lui ne pouvait ne m’avait peigné aussi délicatement les cheveux, n’avait autant été à l’écoute, essayant de me guider et me laissant tout le temps du monde. C’était encore bien différent d’avec Hako qui un jour trouverait quelqu’un d’autres à aimer que moi. Mais c’était une autre chose. Et il faudrait que je fasse attention à mon argent. Je haussais un sourcil à la remarque de la servante alors que je me plongeais dans mon bain.

« Je ne comptais pas prendre mes armes. Elles resteront ici. Et je ne compte pas faire le moindre esclandre. Ni ici, ni dans la ville. »

Raku était d’un ennui mortel… Mais je sentais que le culte avait quelque chose d’intéressant à m’offrir en tout cas. La jeune femme se changeant en sable… Et une femme fennec… Qui allait voir en premier. Tout semblait me mener au dieu du sable. Je n’avais toujours pas touché à l’Alcool, le refusant avec fermeté. Elle ne voulait pas être vue de Zô… Très bien. Je finis mon repas tranquillement, souhaitant au passage à Raku une bonne continuation avant de m’approcher du comptoir en gardant un œil sur le couchant et l’adolescente aux cheveux bleutés. Pas la peine de trop en faire avec Genkiha Zô. Pas de prosélytisme. C’était bien compris. J’attendis un peu qu’il soit plus disponible avant de lui faire signe.

« Genkiha-sama, j’ai entendu dire que vous avez vaincu le chef des Kaigan. Je suis impressionnée. Accepteriez-vous de me le raconter ? »

Cela me permettrait aussi de garder un œil sur la miss aux cheveux bleus. Je la suivrais plus tard… J’avais bien le droit de m’intéresser à l’homme ! Je l’observai toujours avec attention en regardant la petite troupe de mercenaire. Aurais-je le droit de sortir dans la ville ? Normalement, oui. J’inclinai un peu la tête. avec un sourire aimable pour l'aubergiste.

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Plus d'une corde…

Les refus constants et les justifications de Yume commençaient à éroder la bonne humeur et les espoirs de Raku. Boudeur, le lancier se renferma, noyant son désir dans l'alcool de dattes. Il essaya, vainement, de pousser la chuunin à l'accompagner dans ses libations (et sans doute avec le secret et maléfique espoir qu'elle baisse sa garde).
Hélas, il en fut pour ses frais.
En tout cas, le garde de caravane au corps finement musclé ne semblaient plus vouloir aider de la moindre façon la Hyûga. Soupirant, son regard alanguis dériva sur les courbes de quelques accordes serveuses-et-plus-si-affinités de l'auberge.
Néanmoins, ses yeux concupiscent et son regard rendu flou par l'alcool revenait se poser sur le corps splendide de Yume un peu trop souvent au goût de la kunoichi de Konoha.

Intéressée par les rumeurs à propos du patron de l'auberge, la Hyûga s'approcha du bar pour engager la conversation avec le chauve musculeux.
L'aubergiste avait l'air peu amène, essuyant de manière robotique un verre (comme le voulait la tradition) tout en scannant de ses yeux de gargouilles la salle à la recherche sans doute d'éventuels troubles-fêtes.
Comme la chuunin du Pays du Feu avait bien dépensée (notamment à cause de Raku, le lancier aux espoirs déçu se faisant inviter sans scrupules), il ne la rabroua pas.
Néanmoins, il était clair de la colosse n'était pas ravis de la discussion et des questions de la jeune femme.

"Pas le chef des Kaigan." contra-t-il d'un ton sec, continuant d'essuyer sa vaisselle comme s'il ne s'agissait que d'un détail. "Juste le chef d'une bande de nomades Kaigan du coin, qui considère la région comme leur territoire sacré."
Il avait presque craché ce dernier mot, révélant tout son mépris pour la religion. Mais, étonnamment, pas spécialement des Kaigan.
En bonne Hyûga observatrice, Yume avait aussi noté un point intéressant à propos de cet homme : même s'il ne semblait pas spécialement aimable envers la kunoichi, il ne l'avait ni repoussée, ni rabrouée, ni même sous-estimée un seul instant.
Elle devinait un corps puissamment musclé sous son tablier de cuir, tendu et prêt à déchaîner une violence terrible et savamment maîtrisé.
Il y avait de grande chance que Genkiha Zô soit un ancien ninja, un artiste martial ou un mercenaire entraîné au Taijutsu. Ce qui rendait encore plus étonnant (et dangereux) cette hypothétique victoire contre quelqu'un pouvant changer son corps en sable...

Bien que le maître des lieux soit peu amène et peu communicatif, Yume savait se montrer charmante et diplomate au besoin. S'étant en plus offert une chambre de luxe avec bain et un bon repas qui avaient épuisé ses finances, elle restait donc une cliente privilégiée.
Comme elle avait sagement respecté les règles de l'établissement et abandonné ses armes, elle pu insister un peu pour obtenir le fin mot de l'histoire.

"Cela remonte à longtemps. Vous n’étiez sans doute pas née, jeune fille." commença enfin le tavernier après un soupir las. "Les guerres cessaient, souvent fautes de combattants. J'avais suivit des guerriers Kaigan dans leurs batailles... En ces temps de chaos meurtriers, autant être du coté des plus forts et plus adaptés au désert... J'y ai rencontré Kaigan Birei, ma future et une des prêtresse de cette tribu. Après des années de massacre et d'errance sur ces terres arides, nous êtions tous les deux las. On a donc décidé d'ouvrir une auberge ici, l'Oasis du Pèlerin, dans l'espoir de mener une vie tranquille et pourquoi pas, fonder un foyer loin des champs de batailles... Et pour ma part, loin des pratiques de certain membre du Culte d'Ichibi."

Il soupira derechef, les yeux dur mais perdu dans le passé. Son regard dériva vers une vieille arme posée sous le comptoir. Un long cimeterre, fendu en deux.
"Étant bon guerrier, j'avais fait mes preuves même si je n'appartenais pas aux Kaigan. Nombreux étaient les membres de la tribu qui me devaient la vie, aussi mon mariage fut accepté et bénit, malgré certaines réticences de la part des plus vieux, grincheux et jaloux, qui geignaient de voir partir une de leur prêtresse auprès d'un étranger qui allait la dévoyer et l'écarter de leurs traditions. Nous avions choisit le nom de l'auberge en signe d'apaisement, pour montrer qu'ici même les sanguinaires pillards Kaigan seraient les bienvenus pour trouver un gîte et un repos confortable..."

La voix de Zô se fit plus dure et un instant Yume craint qu'il ne brise les verres qu'il nettoyait.
"Tout se passait étonnamment bien et nous vivions heureux. J'avais eu le nez creux en choisissant cette oasis pour bâtir l'auberge et on se dirigeait vers un vie enfin calme et relativement prospère. Mais bien sûr, c'est pà que la religion s'en mêla. La belle-famille de ma femme vint nous rendre visite de plus en plus souvent. Ils lui mirent des idées dans la tête. Prophéties, visions, espoir de grandeur pour leur tribu... Ils jouèrent sur sa culpabilité d'avoir renoncer à la prêtrise, insinuant qu'elle les avait abandonné..."
Il soupira de nouveau.
"Aussi ma chère Birei fini par céder, malgré mon opposition. Poussée par ces zélotes, elle quitta l'auberge nuitamment avec eux, pour se rendre dans le désert pour réaliser je ne sais quelle prophétie débile à propos de la purification d'un antique Dieu-Démon Serpent... J'ignore exactement ce qu'il se passa mais toute son escorte péris. Birei réussit cependant à se traîner jusqu'ici pour expirer dans mes bras..."

D'un coup de menton sec, il désigna l'arme brisée.
"Quel rapport avec ça ? Et bien que croyez que les Kaigan de la tribu de ma femme est fait après cette tragédie ?" grogna le colossal tavernier, visiblement enragé. "Ils sont venu exiger son corps pour qu'il soit rendu au désert. Ils ont aussi voulu m'obliger à transformer l'auberge en lieu de pèlerinage, exclusif au Culte du Dieu des Sables. Pour expier son échec ! Quand ce miteux chef de chien de désert est venu me donner ses ordres, soit disant en l'honneur de Birei..."
Il eut un sourire de requin et désigna de nouveau le cimeterre brisé.
"Je lui ai expliqué ma façon de penser. Et renommé l'auberge. Et interdit l'endroit aux cultistes, zélotes et autre prédicateur qui entraînent les gens dans la mort pour des futilités et des mirages."

L'histoire était intéressante et on pouvait deviner que Zô disposait d'une puissance à même d'asseoir ses arguments. Apparemment, même les Kaigan du coin craignaient désormais son courroux. Nul doute qu'il devait disposer d'une puissance impressionnante et qu'il valait mieux ne pas se le mettre à dos.
L'aubergiste avait poliment renseigné la Hyûga, sachant bien qu'en interrogeant les habitués, elle aurait sans doute pu glaner cette histoire, plus ou moins enjolivée. Il lui avait donné les faits mais pas plus.
La chuunin percevait qu'il n'avait toujours pas fait son deuil et que trop de questions sur Birei ou cette tragédie ne pourrait que le renfermer... Ou pire, l'agacer.

Pendant ce temps, Raku avait abandonné leur table commune, renonçant (peut-être) à draguer la Hyûga pour s'intéresser à une partie de dès entre marchants coté Levant de la salle. Le lancier avait beau être fainéant, il restait vif, habile et entraîné, sans doute presque autant qu'un shinobi. Enfin, d'un genin. Il y avait de forte chance qu'il triche pour remporter la mise.
Mais ce n'est pas pour ça qu'il allait partager les frais du repas ou ses consommations, toutes sur la note de Yume...
Devait-elle le dénoncer ? Déjà que le lancier frustré était bien aigri, elle risquait de le faire passer d'amoureux transit à ennemi... Ou au contraire, elle pourrait le laisser gagner pour lui extorquer au moins de quoi payer ses propres boissons ? Pas sûr non plus que ça lui plaise beaucoup...

La Hyûga remarqua aussi le départ de  Hanashite Sumuzuna et son groupe : la soirée avançant, les gens se concentraient plus sur les jeux et les boissons que sur la musique, aussi le barde céda sa place à un groupe d'anciens jouant des instruments traditionnels mais faisant plus fond sonore qu'autre chose. Lui et ses amis retournaient en ville (il se vanta de pouvoir soudoyer sans mal les gardes), accompagnée de quelques demoiselles facilement impressionnables des étoiles pleins les yeux. Ils mentionnèrent en passant le nom d'un autre établissement de la citée : la Rose des Sable. Vu les gloussements, il devait s'agir d'une maison de jeu doublée d'un maison de plaisir. Et plutôt huppée, si elle avait une clientèle loin du caravansérail et de ses marchands de passage.

La konohajin au regard pâle mais observateur nota aussi que ça s'agitait dans le coin sombre du Couchant. L'adolescente encapuchonnée faisaient de grands gestes, à la fois irritée et suppliantes. Le regard acérée de Yume nota l'éclat de l'or d'un ryô sur la table. Apparemment, la transaction, quelle qu'elle soit, se passait assez mal.
Les mercenaires avec qui elle discutait semblaient eux plus... dubitatifs et mal à l'aise, jetant parfois nerveusement des regards en direction de Zô dont ils ne voulaient pas attirer l'attention. Ils tentaient maladroitement de calmer la jeune femme aux cheveux bleus, tout en ne voulant visiblement pas s'engager...


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Bon, j’avais une bourse bien trop légère à mon goût, heureusement que j’allais avoir une récompense à la fin de cette maudite mission. Plus jamais je ne partais sans mes camarades. Mais c’était un autre détail. Zô n’était pas un gros causeur, mais visiblement, de mon côté, en insistant un tout petit peu, j’avais ce que je voulais. L’histoire de son épouse et du lieu. Les Kaigan du coin semblaient très con… Soit. Enfin leur chef. Mais c’était autre chose. Il avait travaillé avec les Kaigan ? Très bien. Ce n’était pas n’importe qui, j’étais prête à parier qu’en combat il me causerait bien du souci… Mais c’était hors de question que je déclenche quoi que ce soit ici. Pas que j’avais besoin d’arme : j’étais une arme à moi toute seule.

Il s’était fait une prêtresse du désert ! J’écarquillai les yeux. Et bien il n’avait pas peur d’eux ! Impressionnant. Une retraite après la guerre. Je pouvais comprendre. Il y avait des pratiques étranges là bas… Très bien. C’était noté, il faudrait que je fasse attention. Je hochais la tête à son histoire. C’était vraiment… incroyablement risqué et chanceux ce qu’il se passait. La religion… Et il était furieux d’en parler… Un démon dieu serpent… Oh… À noter également. La mort de son épouse était si triste… Je me mordis les joues, comprenant sans doute un peu sa peine. Je hochais la tête.

« Je suis sincèrement désolée pour votre épouse. J’espère, où qu’elle soit, qu’elle a trouvé le repos. Merci d’avoir partagé votre histoire avec moi. »

Je m’inclinai un peu avant de remarquer la jeune fille aux cheveux bleus… Rose des sables, Raku trichait… Je préférais ne rien dire. Pourquoi ? Parce que je n’avais nullement envie qu’il revienne me prendre la tête. La jeune fille aux cheveux bleus par contre…

Je m’approchai d’elle avant de poser une main sur la table avec un grand sourire. Nous devions avoir plus ou moins le même âge. À quelque temps proche. Mais c’était autre chose.

« Ao-chan ! Je suis contente de te voir. Tu étais en retard, alors je suis venue voir ce qu’il se passait. »

Je passais une main sur ma nuque avant de sourire à ses amis.

« Des… amis à toi ? »


Je fis le tour des visages pour les enregistrer avant de me baisser un peu pour parler doucement :

« Est-ce que tout va bien ? Je sens une légère tension… Et je n’ai pas envie que Zo nous mette dehors. Vous savez comment il est. »

Quoi qu’entre moi et Zo… je savais pas qui était le plus à craindre… Je ne savais pas.
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Plus d'une corde…

En discutant avec le propriétaire des lieux, Yume apprit la tragique histoire qui se cachait derrière le nom de l'auberge et son interdiction aux pèlerins trop entreprenants, notamment les Kaigan du Culte d'Ichibi.
Est-ce que ceci serait d'un intérêt quelconque pour sa quête ? Allez savoir... Mais en tout cas, elle connaissait déjà un peu mieux les lieux et ses habitants.
Et les yeux sans failles de la Hyûga venait justement de remarquer une de ces "indésirables", qui semblait avoir une conversation plutôt animée avec des mercenaires du cru...

Intriguée par une demoiselle se changeant en sable (plus que par un Raku en train de plumer des marchands), Yume s'approcha du fond sombre du Couchant où discutait le groupe qui essayait de se faire discret.
Jouant la joyeuse enthousiaste (facile quand on traînait avec le lutin vert de Konoha), la chuunin tapa l’incruste à la table des mercenaires.
L'adolescente aux cheveux bleus tressés papillonna des yeux, surprise. Yume lui donna un âge légèrement inférieur au sien d'un ou deux ans.
Curieusement, les mercenaires semblèrent bien prendre l'interruption. Ils semblaient même presque... soulagés.

Mentionner Genkiha Zô fit se recroqueviller la gamine, qui lança un regard nerveux vers le barman, tout en rajustant sa capuche poussiéreuse.
Les sicaires en revanche y virent, comme avec l'arrivée de la Hyûga, un parfait prétexte pour couper court à la conversation.
"Bien sûr qu'on ne veut pas d'ennuis. Pas de marché, Ao." ricana un des soudards, quand même visiblement un brin soulagé. "On file. La bière est pour notre ardoise bien sûr... Et à ta place, je chercherai pas à te venger de ces gens, aussi dur que cela soit... Autant l'homme-fennec, il me paraît gérable, mais la fille..."
"Lâches ! Les vautours abandonneront au sable vos dépouilles pourries de couards !" s'exclama celle qui devait être une Kaigan, dardant un regard furieux à la fois aux mercenaires qui l'abandonné et à Yume pour son intervention.
Le chef des soldats à louer se contenta de secouer la tête et de désigner Zô d'un coup de menton. Heureusement, le propriétaire du Cimeterre Brisé n'avait pour l'instant rien remarqué, occupé à servir des clients.

Mais sa seule mention suffit à faire s'attabler la gamine dans le coin le plus sombre de l’alcôve. D'un geste impérieux elle récupéra un ryô scintillant qui traînait sur la table, avant de s'envoyer l'intégralité d'une chope de bière.
"T'es qui ?" grogna l'adolescente à cheveux bleus, montrant les dents. "Je sais pas s'que tu croyais faire mais mêles-toi de tes oignons à l'avenir ! T'as fait capoter mon plan !"
Elle lorgna la chuunin de Konoha d'un air méprisant.
"T'es une nouvelle pute de l'auberge ? J'suis pas cliente. J'imagine que tu ne saurais pas où trouver des mercenaires bien couillus ?"
Visiblement, la petite Kaigan cherchait à embaucher... Bon, avec un ryô, elle n'allait sans doute pas trouver grand monde. Enfin, pas des ninjas en tout cas. Par contre, pour de banals soudards parcourant le désert, ça devait représenter un revenu relativement appréciable...

C'était bien en-dessous du tarif d'une mission mais du coup, c'était peut-être le moyen de ré-remplir son porte-monnaie et d'apprendre à cette mal-embouchée du désert que l'on avait pas forcement d'être couillus pour être redoutable (bon, si elle était vraiment une Kaigan, elle devait bien le savoir)...
Mais est-ce que Yume avait du temps pour ça ? Se compromettre avec une sauvage sanguinaire du désert, apparemment en quête de vengeance, n'étaient peut-être pas une super idée... Mais d'un autre coté, si elle avait bien compris les hésitations des mercenaires, cette histoire semblait lié à ce fameux "homme-fennec" et sa compagne... Ceux qui paraissaient être ses "concurrents" dans sa quête de l'arc légendaire.
Visiblement ce duo laissait un sillage de violence derrière lui.


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Bien… j’avais la petite bleue pour moi toute seule. Même si elle semblait d’être d’aussi bonne humeur que Hako quand quelqu’un me faisait du mal devant elle. Très mauvaise idée si on voulait rester en vie, que cela soit dit en passant. Mais ma nouvelle amie cherchait la même chose que moi. Je secouais la tête en m’installant face à elle, un fin sourire aux lèvres avant de répliquer calmement.

« Ton plan d’aller affronter peut-être un Onryou toute seule ou avec des gens pas forcément préparé ? Cherches-tu la mort Ao ? »

Une pute…

« Tiens. Première fois qu’on me la sort celle-ci. Non, malgré mes yeux je ne suis pas aveugle. Je ne suis pas une catin. Mais j’ai bien vu comment tu t’étais glissée dans l’auberge. Folie ou courage d’entrer dans cette auberge malgré le patron et sûrement au vu de ton clan. »

Nouveau sourire.

« Non, disons que je suis également intéressée par l’homme Fennec et ce qu’il peut faire. Je pense également que sur sa piste, il n’y a pas que lui. Je pense.»

J’en étais sûre même, mais si je donnais toutes mes informations… Je n’avais plus aucune carte en main.

« Tu n’as qu’à m’appeler Yume. Du coup… je suis assez curieuse de pourquoi tu avais besoin de… mercenaires pour tout cela… J’aimerais beaucoup t’aider et t’accompagner. »

Contre rétribution, bien évidement. J’avais besoin d’argent et d’information… Pour réussir à prendre cet arc. J’inclinai la tête l’interrompant avant même qu’elle n’ouvre la bouche.

« Je sais, je n’ai pas l’air d’une combattante, toi non plus je te signale. »

Et puis… l’habit ne faisait pas le moine après tout ! Mais c’était autre chose, je lui offris un nouveau sourire en glissant mes mains sous mon menton en la fixant droit dans les yeux. Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ?
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Plus d'une corde…

L'interruption de la Hyûga n'avait visiblement guère enchanté la jeune Kaigan infiltrée dans l'auberge du Cimeterre Brisée. Mal embouchée et agressive... Voilà qui rappelait un peu à Yume la maison, ou au moins, certain de ses équipiers.
L'adolescente du désert semblait en avoir après le fameux "homme-fennec", que la chuunin supposait être un Onryou ou un Inuzuka et qui paraissait être l'un de ses concurrents à la recherche de l'arc mythique.
Du coup, s'intéresser à la gamine des sables pourraient peut-être la mettre sur une piste ou au pire, l'aider à mettre des bâtons dans les roues de ses rivaux.

"Désolé, mais ta peau pâle, un joli minois et des mains qui bien trop douce pour avoir connu l'travail, j'pensais que t'étais une.... Enfin tu vois..." s'excusa la gamine en grommelant, avant de redevenir bien vite agressive. "Et comment ça, j'ai pas l'air d'une combattante ?! J'suis Kaigan Haya et j'ai déjà tué un homme !"
Fière, elle bomba le torse et Yume pu remarquer que le corps bronzé et légèrement musclée de l'adolescente s'ornait de pas mal de vieilles cicatrices.
Outre son arrivée sablonneuse, elle lui avait sans peur révéler le nom de son clan sanguinaire : il s'agissait donc bel et bien d'une kunoichi des Kaigan. Quant à ses compétences réelles... Difficile à dire : Yume avait du mal à la percevoir comme une menace, en partie parce qu'elle avait la même moue boudeuse que Hako dans ses mauvais jour mais également parce que si la gamine pouvait se changer en sable, comment se faisait-il qu'elle ai autant de cicatrices sur le corps ?

Mais les apparence pouvait être trompeuse et l'adolescente du désert pouvait s'avérer secrètement redoutable. Ou au moins, utile pour la Hyûga.
Haya semblait se poser les mêmes questions à propos de Yume et quand cette dernière mentionna l'homme-fennec, une lueur d'intérêt pétilla dans son regard.
"Un Onryou ? C'est quoi ? C'est le nom d'un Yokai ? Ou d'un clan étranger ?" s'intéressa l'adolescente, révélant son ignorance crasse du monde extérieur. Elle n'avait guère dû sortir de ces terres arides, ni avoir beaucoup de contact avec le reste du monde shinobi. D'ailleurs, elle n'avait pas spécialement remarqué ou tenue compte des yeux de la konohajin, indice pouvant révéler sa maîtrise du légendaire Byakugan. Donc : soit elle n'était guère instruite ou observatrice, soit elle n'avait pas un rang très élevé chez les Kaigan, pas assez pour avoir été envoyé sur des missions à l'étranger.

"Et je n'ai pas peur du tout de ce vieil aigri de Zô !" affirma crânement la guerrière du désert... Mais d'une voix bien étouffée et en lançant des regards nerveux vers le comptoir du bar. "Je suis Kaigan, je n'ai peur de rien !"
Elle dédia un sourire de requin à la Hyûga, ses yeux se faisant déterminés, cruels et sombres.
"Et pour l'homme-fennec, tu passeras ton tour : il est à moi ! Je vais répandre son sang sur le sable pour mon père et Ichibi ! Non... Je le dépècerai vivant et je regarderai les vautours lui manger les yeux. Son agonie sera longue, oh oui..."
Voilà une demoiselle charmante et enthousiaste ! Et dont le but final... n'était pas forcement en opposition avec celui de Yume. Elle offrit donc de l'aider et de l'accompagner.

"T'es mercenaire ?" grogna la gamine des sables, visiblement toujours dubitative sur les talents de Yume. Mais la chuunin remarqua une lueur d'intérêt dans son regard. Haya hésita longuement, se trémoussant sur sa chaise avant de soupirer et de ressortir son unique ryô d'or.
"Si oui et que t'as pas peur du danger... On peut s'entendre. Comme je l'ai déjà dit, j'veux buter ce gars aux grandes oreilles. Questions d'honneur."
Elle soupira de nouveau et la très observatrice Hyûga remarqua que son masque de guerrière du désert agressive commençait à se fissurer, révélant une jeune fille en colère autant que triste et perdue.
La pause s'éternisa, alors que l'adolescente du désert cherchait ses mots.

"Il a tué mon père. Je crois. Cela ne peut être que lui." lança finalement la Kaigan d'une voix qu'elle espérait ferme et décidée. "Il y a une semaine, il était venu parlait avec nous, sur le conseil de pèlerin. Il s'intéressait aux légendes anciennes, aux lieux mythiques qui dorment sous le désert, à nos prophéties et tout ça. Beaucoup viennent dans le désert pour éprouver leur foi ou chercher l'illumination. Lui, il cherchait autre chose... L'histoire de l'ancienne oracle de notre tribu, Kaigan Birei semblait l’obséder. Mon père est... était un grand pisteur. Il a l'a embauché pour explorer le désert, même si mon père l'a prévenu qu'il ne lui conduirait pas vers nos refuges secrets, nos lieux de culte ou certains endroits tabous...Et... hier on retrouvé le corps de mon père dans le désert. Il y a visiblement eu un combat et p'pa savait se défendre..."

Elle fit une pause, soupirant d'un lourd chagrin qui se changea en un instant en une rage brûlante. Haya était en colère non seulement contre l'assassin, mais aussi contre sa tribu tout entière.
"On l'a haché en morceaux. Les aînés sont nerveux et fuyants et ont interdit qu'on le traque, parlant d'un mal ancien... Mais je sais qu'ils mentent pour couvrir leur lâcheté ! Ce sale chien a massacré mon père ! Et nous les fiers Kaigan, les élus du Dieu des Sables et des Tempêtes on ne chercherait même pas à venger l'un des nôtres ?! Et bien moi je vais le faire !"
Voilà donc pourquoi la jeune fille avait besoin de mercenaires : malgré sa colère et sa haine, elle se doutait bien qu'elle ne serait pas de taille face à l'assassin de son père. Ne pouvant visiblement pas compter sur les autres nomade de sa tribu, elle cherchait de l'aide ailleurs.

La paye semblait malgré tout ridicule et cette gamine des sables ne savaient sans doute pas dans quoi elle allait se fourrer.
Nul doute que l'homme-fennec était un shinobi, potentiellement redoutable... Et n’œuvrant pas seul.
Il était cependant curieux (et inquiétant) que les fiers et sanguinaires Kaigan ne se soient pas lancer à la poursuivre du meurtrier. Peut-être parce qu'il avait gagné une zone du désert qu'ils jugeaient tabous ? Ou bien à cause d'autre chose, qui retenait leur lame ? Une prophétie ? Possible. Ou alors, ils en savaient plus sur ce  mystérieux duo qui recherchaient apparemment la même arme mythique que la Hyûga.
En tout cas, en s'associant avec la jeune Kaigan, Yume se fermerait à jamais la moindre possibilité d'une rencontre pacifique et d'une entrevue diplomatique avec l'homme-fennec.
Mais d'un autre coté, elle y gagnerait peut-être une guide compétente. Le meurtre d'un pisteur du Culte d'Ichibi, un mal antique, des lieux tabous, l'histoire tragique de Kaigan Birei, disparue en tentant de purifier un démon... Toutes ces légendes pourraient peut-être la conduire à cet arc légendaire qu'elle traquait.

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Hyûga Yume
Je haussais les épaules à sa remarque, je savais de ce que j’avais l’air, bien trop délicate pour une combattante.

« L’habit ne fait pas le moine. C’est bien cela qui fait ma force. »

Et oui, il fallait l’avouer… Bon sang… C’était qui cette gamine ? Non Yume… Non Yume, elle a ton âge tu peux pas dire gamine. Je l’observais avec attention, une Kaigan. Très bien.

« Dans l’obscurité, je n’avais pas vu. Mais tu as de jolies cicatrices. Il faut l’avouer. J’ai déjà également tué des hommes. »

Pas qu’un. Est-ce que j’en étais triste ? Non. J’en avais tué deux rien que la veille ou peu de chose fait. Ce n’était plus mon problème. Je ne comptais pas, je n’y pensais plus, c’était comme cela. Et il faudrait qu’elle baisse d’un ton, sinon elle allait souffrir rapidement. Mais c’était autre chose. Elle semblait malgré tout un peu nerveuse.

« Un clan étranger. S’il est là c’est qu’il y a une raison. »


Je n’en connaissais pas beaucoup, mais cela elle l’ignorait, j’avais des informations, elle en avait besoin. Et inversement, mais ça j’allais pas trop lui dire. Elle n’avait pas peur de Zô. Soit elle était stupide, soit elle… oui elle faisait semblant. Au vu de son regard. Je remuais le nez.

« À ta place, mais si je n’en ai pas peur, je resterais prudente avec cet homme. »

Il est à elle. Oui oui… la vengeance tout ça…

« J’ai l’impression d’entendre une amie parler de mon fiancé. Tu pourras le tuer, mais j’aurais surtout quelques questions à lui poser avant que tu ne le fasses. Et j’ai besoin de réponse. Et s’il n’en a pas… je te le laisserais. Sa vie m’importe moins que ce qu’il sait. »

Mercenaire… Je fis une moue.

« Si on veut. »


Elle voulait le tuer…

« Tant que tu me laisses avoir des réponses avant… On devrait s’entendre. »

Sinon c’était elle qui goûterait à mon jûken entre deux côtes. Il avait tué son père… Birei… Je tournai légèrement le regard vers Zô. Un combat. Des morceaux d’accord. Et bien, bon appétit.

« Oui, oui vengeance tout ça, je connais. Seulement, j’aimerais aussi que tu imagines une seconde que ce n’est pas lui. Avant que tu ne me coupes, j’ignore s’il est fautif ou non. Je te dis d’imaginer. Seulement. Peut-être qu’avant de le tuer, déjà j’ai besoin de ses réponses, et ensuite, s’il sait qui… ou quoi qui t’as prit ton père. Cela peut être bien. Puis… pourquoi aurait-il tué ton père ? Pour le faire parler ? Mort il est moins utile. Et si tu respectes Birei, respectes Zô, c’était son épouse également. »

Je préférais la prévenir.

« Si t’es d’accord pour qu’on lui parle avant de le tuer, j’en suis. »


Je lui tendis la main pour qu’elle la serre si elle était d’accord.
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Plus d'une corde…

Yume écouta l'histoire de la jeune et féroce Kaigan qui s'était infiltrée dans l'auberge à la recherche de mercenaire pour l'épauler dans sa vengeance.
Le mystérieux homme-fennec qui semblait lui aussi traquer les légendes du cru, sans doute à la recherche lui aussi de l'arc légendaire convoité par la konohajin avait occis le père de la guerrière du désert, après l'avoir embauché comme guide.
Une dispute ? Ou alors un moyen de couvrir ses traces ? Qui sait quel piste ce supposé Onryou avait pu découvrir dans le désert grâce à un pisteur Kaigan. Il fallait impérativement que Yume lui mette des bâtons dans les roues : dans ce genre de quête, il n'y avait pas de lot de consolation pour les seconds.

Cela voulait dire faire affaire avec l'adolescente des sables... Même si la paye serait ridicule et que la donzelle d'un clan de fanatiques barbares pouvaient s'avérer un boulet plus qu'autre chose.
La chuunin de Konoha négocia donc avec la petite Kaigan, tentant à la fois de la rassurer sur ses propres compétences, tout en essayant de calmer un peu ses ardeurs sanguinaires.
Dans sa traque de l'arme mythique, les informations étaient la clef. Si abattre salement un concurrent serait plaisant, autant le faire après avoir apprit ce qu'il savait...

Haya doutait encore de la puissance de Yume, c'était visible sur son visage peu doué pour la dissimulation.
Mais le calme de la Hyûga (bien peu oserait palabrer tranquillement avec une brutale Kiagan, même adolescente et en plus dans le bar de Zô), son professionnalisme et les maigres infos et conseils qu'elle donna finirent pas la convaincre.
Et peut-être aussi parce qu'elle était à court d'idée et de solutions, ne pouvant visiblement compter ni sur son clan (ce qui était fort curieux), ni sur les aventuriers et mercenaires locaux.

"Ok, j'marche avec toi." déclara la gamine d'un ton bourru, poussant son unique ryô vers Yume comme si c'était une offre mirifique. "Et j'ai rien contre torturer un peu ce connard avant de balancer sa carcasse aux vautours. J'ai des couteaux, de l'imagination et on peut faire des choses amusantes et sales avec des scorpions et des cactus."
Son enthousiasme et ses idées rappelèrent un peu à Yume certaine personne restée à la maison. Haya ricana quand la chuunin mentionna son fiancé.
"T'as une pote qui veut buter ton fiancé ? Moi j'dis qu'y'a de la jalousie et d'la convoitise dans l'air... Tu devrais t'arranger pour qu'elle est un accident... Simple rossée, avertissement ou un truc plus définitif. Faut pas laisse ce genre de chose s'envenimer..." affirma gaillardement la Kaigan, dont le ton trop vantard et goguenard tenté de masquer une inexpérience des relations amoureuses.

Haya essaye ensuite de répondre de son mieux aux questions de la Hyûga sur le meurtre de son père.
"J'étais au campement, P'pa voulait pas m'avoir dans les pattes pendant qu'il bosse, donc je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé." commença la petite Kaigan, contenant mal sa soif de sang. "On a retrouver son corps dans une de nos relais. Tu sais, une p'tite grotte ou un simple rocher pour s'abriter du soleil et du vent ou pour préparer une embusc... surveiller les chemins des caravanes en toutes discrétion. Y'avait des traces de combat et de ce qu'on m'a dit, pas mal de traces de pas confuses. Le corps de mon père était... réduit en morceau. Débiter à la lame, comme s'il n'avait été qu'une bûche de bois ! P'pa n'était pas le meilleurs guerriers du clan, mais il connaissait nos arts et savait se défendre ! Celui qui a fait ça devait être un véritable monstre ! Et l'homme-fennec correspond à cette description et plus d'être le dernier à avoir été vu avec mon père !"

Elle semblait convaincu de la culpabilité du supposé Onryou ou Inuzuka... Yume savait que ce dernier était impliqué dans le sac d'une auberge ou au moins une rixe particulièrement violente à Chigau.
La Hyûga avait déjà eu un sensei capable de se changer en hybride homme-griffon et elle connaissait bien une ex-Inuzuka. Même si elle ne savait pas grand chose du clan Onryou, elle savait qu'ils étaient fort lié à un animal-totem dont ils pouvaient apparemment emprunter l'apparence ou les pouvoirs. Risquaient-ils d'en perdre le contrôle ? D'entrer dans une rage primale ? Cela pourrait expliquer la baston de bar à Chigau et pourquoi il aurait abattu son guide...
Par contre, la description du cadavre titilla la curiosite de la chuunin. Le père de la jeune Kaigan avait été découpé à la lame, pas dépecer par un animal.

Habituée à mener l'enquête, la kunoichi aux yeux lavande pâle demanda à la petite barbare ce qu'elle savait de l'homme-fennec, de son style de combat.
"Quand il a visité le campement des pèlerins pour poser ces questions, c'est là qu'on a vu qu'il n'était pas humain. Quand il a vu qu'il était entouré de shinobi Kaigan, il s'est fait poussé une queue noire et touffue et deux immenses oreilles duveteuses de fennec, noires elle aussi... Elles tournaient à droite, à gauche de manière comique, comme si ce salaud suivait plusieurs conversation en même temps." l'informa la guerrière du désert. "Ce connard était tout mielleux, gentil et prévenant. Cultivé j'dirais : il parlait poliment avec les anciens et les pélerins, essayé de respecter les coutumes et nos croyances. Et les femmes et les gosses l'adoraient : il était plutôt beau gosse et son apparence lui donné un coté mignon et inoffensif. Le vil serpent ! En plus, comme il ressemblait à l'incarnation humaine d'un animal du désert, les vieux y ont vu un signe favorable... Putain d'merde !"

Voilà une description assez intéressante. Un ninja érudit et polis, qui s'intéressait aux légendes du cru tout en respectant la religion et les coutumes locales. On était loin de la bête fauve sanguinaire incapable de se contrôler, à moins qu'il soit aussi un excellent infiltrateur. Se pourrait-il qu'en fait il ne soit pas coupable ?
Et du coup, qui le serait ? Et est-ce que Yume avait bien fait de s'allier avec l'adolescente Kaigan ? Déjà la chuunin de Konoha savait que sa jeune "employeuse" n'écouterait rien d'arguments cherchant à épargner la vie de l'homme-fennec. Quelqu'un devait payer pour le meurtre de son père, et elle avait déjà décidé que ce serait au moins lui.
Du coup, est-ce que Yume n'allait pas se retrouver à devoir torturer et abattre un innocent ?

"Oh ! Et il fréquentait aussi le Cimeterre Brisé de temps en temps..." ajouta soudain la kunoichi des sables, lançant un regard un rien trop craintif vers le comptoirs de Zô. "J'peux pas vraiment enquêter là-dessus... J'suis pas vraiment la bienvenue ici. Sinon, j'crois savoir qu'il se baladait avec un arc sur le dos quand il est parti dans l'désert avec P'pa."
Un frisson glacé secoua un bref instant la Hyûga. Non... Il ne pouvait pas déjà avoir mit la main sur l'arc légendaire qu'elle convoitait. Mais cela en faisait un collègue un concurrent crédible.
Mais... Là encore, son armement supposé ne cadrait pas vraiment avec l'assassinat du traqueur Kaigan. Pourquoi débiter quelqu'un comme un e bûche alors qu'une flèche assassine pouvait très bien faire le boulot ?
En plus d'après Haya, le meurtrier n'avait pas vraiment cherché à camoufler son forfait...

"Bon, puisque t'es d'accord, en chasse !" tonna soudain la gamine du désert, un sourire de requin aux lèvres. Elle caressa les manches de la paire de couteaux à lame courbe qui pendait à sa ceinture. "Il fait nuit, mais j'peux te guider. On voler...empruntera une torche et on va traquer ce salopard !  Et lui faire payer, oh oui... Longuement, après que tu lui ai posé toutes tes questions."
Elle se leva, prête à s'élancer aussitôt à la poursuite du coupable désigné, avant de s'arrêter un instant indécise : pour sortir il lui fallait soit se changer de nouveau en filet de sable ondulant pour passer par la fenêtre, soit traverser la bruyante sale commune pour quitter l'auberge par l'entrée... Au risque de se faire remarquer par Zô. Ou d'autres.

De plus, si la jeune Kaigan voulait immédiatement partir en chasse, cela n'arrangeait pas forcement les affaires de Yume : cette dernière avait payé pour une nuit et il était déjà tard. Aller courir dans le désert au trousse d'Haya, c'était faire une croix sur un bon repos dans un lit !
Mais pas sûr que la Kaigan lui laisse prendre son temps. Pas sans une sacré argumentation en tout cas. Et en plus, laisser cette petite brute seule risquait de lui causer des ennuis, avec Zô ou quelqu'un d'autre : Yume trouvait qu'elle ressemblait beaucoup au lutin vert de Konoha, notamment avec une propension à foncer tête baissée vers le danger ou pour provoquer quelque catastrophe.


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Bon, j’avais… un alibi pour me balader dans le désert. À défaut de vraiment une alliée. Prochaine fois… J’amenais la troupe complète. J’aurais moins de problème. Mais bien sûre ! Yume et ton orgueil de Hyûga mal placée, fallait que tu veuilles tout faire comme une grande toute seule. Putain Yume ! Parfois t’étais plus con que. Que qui ? Alors là… aucune idée. Que ceux tentant de s’opposer à la Team 2 ? P’tre bien. JE me demandais, depuis le temps qu’on… sévissait, comment c’était possible que nous ne soyons pas dans le bingobook des autres nations… Quoi que c’était sans doute pour le mieux. Je me massais un peu la base du nez. Est-ce que je prenais le pari que je n’aurais pas besoin de la torture ?

« Je pense que je pourrais avoir les informations sans avoir besoin de torturer. »

Sauf si on considérait qu’un coup de Jûken était de la torture. Mais ça c’était autre chose. Je soupirais un peu à sa remarque en secouant la tête. Le pire étant que ce n’était pas faux… Mais aujourd’hui, Hako n’avait plus de rival. Bien.

« Je préfère éviter des meurtres gratuits ou frapper une amie. Sauf en entraînement bien sûr. »

Vu les raclées qu’on s’était mutuellement causées… Mais c’était autre chose. J’écoutais tranquillement ce qu’elle disait, froncement de sourcil à ses explications. J’écoutais tout jusqu’au bout.

« Cela sera sans doute étrange qu’un homme qui prend sa forme animale devant toi, qui est donc… animal. Et ton père semble être tué par une lame. Non pas par des griffes. Les marques sont très différentes après tout. Un Fennec n’aurait pas des griffes assez longues pour « imiter » une lame. »

Quoi que je ne connusse pas totalement toutes les techniques des Onryou et des Inuzuka… Je fronçais légèrement les sourcils. Cela ressemblait plus à un Onryou qu’un Inuzuka. Est-ce que cela allait faire tilte dans son cerveau plus ou moins primaire ? J’avais comme un doute. Je passais une main dans mes cheveux.

« Je pense qu’il sait quelque chose, mais si c’est un Onryou, il n’aurait pas tué ton père avec une épée. »

Oui. C’était sûr. Un… arc… Je fronçais les sourcils. Il fallait absolument qu’on le retrouve… Mais je pensais qu’il était aussi sur les traces de mon arc. Il faudrait que je m’en occupe et vite. Mais de nuit. Je secouais la tête en voyant la taverne.

« On va passer par ma chambre, j’ai besoin aussi de me reposer un peu et prendre mes armes… et surtout on ne peut pas y aller sans plan… Si on fait du grabuge à part se faire attraper et avoir de nouveaux ennuie… J’aime travailler avec un plan. Tu ressembles à cette amie. Viens. Je vais te prendre le bras et on va monter dans ma chambre. »

Ce que je fis, je lui pris le bras en tenant bien sa capuche sur son visage avant de l’entraîner avec moi vers ma chambre comme-ci tout était normal. Je grimpais jusqu’à ma chambre, ouvrant la porte, la faisant entrer vivement et refermant derrière nous. Je soupirais un peu en me laissant tomber sur mon lit en m’étirant longuement avant de bailler.

« Cet homme, j’en ai déjà entendu parler… Avant. »

Je me frottais les yeux. J’avais besoin d’un peu de sommeil…

«Je sais qu’il est très puissant… et que les dégâts qu’il peut faire son animal. Pas « propre » comme avec une épée. »

Essayer de la canaliser.

« Déjà, as-tu une bonne idée d’où il pourrait être ? »

Commençons par là
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Plus d'une corde…

La jeune Kaigan fit la moue quand Yume lui affirma pouvoir obtenir du futur cadavre ses informations sans le torturer.
"Peuh ! Rabat-joie..." grommela la gamine du désert, qui renonça toutefois à expliciter à la Hyûga toutes ses idées de sévices à faire subir à l'assassin (présumé) de son père. "C'est bien les étrangers ça... Mous et faibles."
Cependant, malgré ses propos, la jeune guerrière des sables ne refusa pas l'aide de Yume. De toute façon, elle n'avait apparemment pas le choix, ni sa tribu ni les mercenaires locaux ne voulant s'embarquer dans sa vendetta.

La chuunin du Village Caché de la Feuille tenta de laisser sous-entendre qu'en raison des blessures subis par son père, l'homme-fennec ne serait éventuellement pas le coupable. Peine perdue, bien sûr : Haya accueillit les remarques avec des yeux ronds et ne fit pas le lien avec un éventuel autre assassin ou un complice. L'instinct de Yume lui soufflait que si elle voulait sauver la vie du supposé Onryou (ou Inuzuka ou un autre ninja de ce genre), il faudrait présenter à la folle sanguinaire des preuves tangibles et indiscutables.
"Bah... Il a p't'être une épée aussi. Ou des couteaux. P'pa disait qu'on a jamais assez d'couteaux cachés sur soi. Et on se fout de ses prétendus pouvoirs ou d'son clan : il doit juste payer ! Bon... On y va ?"

Haya voulait évidemment se lancer immédiatement au trousse du meurtrier de son père, mais Yume avait d'autres projets. Après tout, elle n'avait pas dépensé ce qu'il restait de son argent pour une chambre douillette sans pouvoir en profiter un peu !
Et puis même en dormant pendant la dernière partie de son périple, la Hyûga savait qu'elle avait bien puisé dans ses forces lors du conflit avec la pègre de Chigau... Partir crapahuter de nuit dans le désert avec une gamine assoiffée de sang et donc imprudente ne serait pas une bonne idée.
Évidemment, le refus de se mettre en chasse immédiatement fit grincer des dents à la Kaigan.
Néanmoins, Yume présenta ses arguments d'une voix calme et décidé, professionnelle, convaincant bon gré mal gré la petite excité.

Haya ne pouvait toutefois pas laisser passer ça sans une dernière pique.
"C'est bien les donzelles étrangères ça ! Des princesses qui ont besoin d'leur confort et d'leur nuit d'sommeil pour avoir une belle peau et de beaux cheveux...Tsss ! Rien à voir avec l'endurance des guerrières du désert." grinça perfidement l'adolescente Kaigan. Mais elle n'avait pas le choix : Yume était la seule personne qui avait accepté de l'aider à se venger.
Quand la Hyûga décida de l'inviter dans sa chambre, la gamine du désert montra des signes de suspicion, voire de panique contenu.
"Euh... Me prendre par le bras... M'amener dans ta chambre ? T'es sûre de pas être une...euh... catin qu'aime les filles ? P'pa m'a toujours dit de me méfier des étrangers, ils ont des...euh... mœurs bizarres et sont des dépratruc..."
Voilà maintenant qu'elle pensait que Yume en avait après sa chasteté...

Une fois le malentendu dissipé, Haya accepta bon gré mal gré l'hospitalité de la Hyûga. Il était visible qu'elle aurait préféré partir immédiatement aux trousses de l'assassin ou au moins quitter l'auberge qui était interdite aux gens partageant sa foi.
C'est mal à l'aise et un peu rougissante qu'elle se laissa amener à l'étage.
Par chance, nul ne les remarqua, notamment à cause de disputes à propos de cartes ou de dès chez les parieurs, qui attirèrent l'attention de Zô.
Une fois dans la chambre, la gamine ouvrit de grand yeux, n'ayant jamais vu pareil confort. Il y avait même une petite cuvette d'eau propre pour la toilette qu'avait amené les servantes. Tant d'eau pour se laver et pas que pour boire !
Le lit aussi l'intrigua, bien plus large et confortable que ce qu'elle connaissait. Néanmoins, Haya affirma fermement qu'elle dormirait par terre pour "pas se ramollir" et pour pouvoir partir plus vite demain.

Yume essaya de nouveau d'enfoncer l'idée que l'homme-fennec n'était peut-être pas le coupable (ou du moins pas le seul) dans le crâne épais de l'adolescente, mais peine perdue : elle ne releva même pas l'allusion.
La Hyûga décida donc plutôt de la questionner sur là où pourrait se trouver sa cible.
"Si j'le savais avec certitude, il serait déjà mort !" se vanta la gamine, même si Yume savait qu'il s'agissait de fanfaronne : Haya avait après tout chercher de l'aide pour sa vendetta. Elle devait donc douter de ses chances en combat contre l'homme-fennec.
"Mais vu son intérêt pour nos légendes et là où on a retrouvé mon p'pa qui le guider... J'pense qu'il doit être dans le coin de les Vallées aux Serpents ou p't'être vers la Souche de l'Arbre-Monde... C'est des endroits tabous, où la tribu n'a pas l'droit de se rendre normalement."

L'interdit était d'ailleurs si fort qu'elle tremblait un peu et baissait les yeux en signe de honte à l'idée de s'aventurer par là-bas.
Curieuse, Yume demanda à Haya de lui décrire ces lieux défendus. Hélas, il apparut bien vite que la jeune Kaigan n'était pas une érudite, pas spécialement versés dans les légendes de son peuple. Elle était plus guerrière que prêtresse.
"Les deux sont liés à une même légende, j'crois. Une histoire d'un vieu souverain trop gourmand, cupide et qui vénérait un mauvais dieu-serpent, qui finit puni par le Dieu du Désert, gloire à son Nom ! J'y suis jamais allé. Y m'semble que Souche de l'Arbre-Monde est une forêt pétrifiée, comme les Os des Démons mais avec les restes abattus et changer en pierre d'un super gros arbre. Si je me rappelle bien la légende, le roi-bidule-truc exploitait une forêt luxuriante et sur les conseils de son dieu mauvais, il a voulu abattre un arbre sacré ou jsaispasquoi, pour bâtir un immense temple et ça a mal fini. Notre Dieu des Sables et des Tempêtes aurait changé ce qui reste de cette forêt en pierre pour servir d'avertissement et a interdit à quiconque d'y pénétrer."

Haya soupira, se creusant les méninges pour se rappeler ces vieilles légendes auxquels elle n'avait guère prêté attention jusque-là. Elle avait beau vénérer Ichibi et porter son Don, sa foi était plus "pratique" et systématique qu'autre chose.
"Et j'crois que c'est dans la Vallées aux Serpents qu'y'avait les villages de ceux qui vénérait ce faux dieu. C'est un chaos rocheux, un plateau aride creusé de milles et un canyons qu’apparemment étaient des rivières y'a longtemps... Notre Dieu du Désert les aurait ensablés et fait s'ébouler pour punir ceux qui vénérait le Dieu-Serpent... Bien fait pour eux ! Et à ce qu'il parait c'est toujours un endroit maudit et plein de démons."
Voilà donc deux lieux sacrés ou plutôt tabous pour les Kaigan. Nul doute qu'ils intéressaient l'homme-fennec, probablement lui aussi en quête de l'arc légendaire. Le fait que les (maigres) informations de la gamine mentionnent d'antiques rois, dieux ou civilisations disparues semblait être une bonne piste : c'était dans ce genre de ruines antiques que l'on pouvait déterrer des secrets... Et des artefacts mythiques.

Restait à choisir une destination. D'après Haya les deux lieux étaient assez loin de la ville, perdu aux milieux des terres arides... Et pile dans la zone de la vieille carte trouvée par Yume. Ils étaient proches l'un de l'autre mais plutôt vastes à explorer : il faudrait donc choisir vers lequel se diriger en premier.
La petite Kaigan proposa aussi de conduire d'abord la chuunin de Konoha au campement sauvage où on avait retrouvé le corps de son père. Cela leur ferait perdre du temps, mais ils y trouveraient peut-être des traces du meurtriers ou des indications de vers où il s'était dirigé ensuite.
Cependant, rien n'était sûr : si les Kaigan n'avait rien trouvé, sur leur terrain en plus, est-ce qu'une konohajin ferait mieux ?
En tout cas, Haya insista pour partir à l'aube et même avant.



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Mou et faible… Ne pas encastrer son crâne dans la table, ne pas l’encastrer…

« Non, c’est prudent et calme. Mon amie te dirait qu’au combat une seule de mes molles frappes fait du dégât. »


Je lui offris un sourire froid. Pas la peine non plus de trop en faire. J’avais tué des gens bien assez pour l’instant et quelque chose me disait que je n’en avais pas fini. Il devait juste payer… Kami… J’allais lui faire bouffer la table pour être aussi imprudente que cela… Elle n’écoutait rien… Oui oui… Payer…

« Le meurtrier payera oui. Si c’est lui, tu pourras le tuer. »

Sinon qu’elle aille se faire foutre, elle avait payé un ryo, je me servirais d’elle, puis au vu du salaire… Je remuais légèrement le nez. Des princesses… Je soupirais longuement.

« Je suis effectivement une princesse dans mon clan. Sauf que mon rôle de princesse ne m’offre aucun bouclier. Je suis surtout poussée sur le devant des combats. Alors à ta place, je ne me fierais pas à mon apparence jeune guerrière. Tu serais surprise. »

Qu’elle apprenne à fermer son clapet, sinon elle allait s’en prendre une belle et pas comprendre d’où ça venait. Mais c’était autre chose. Il fallait même la convaincre que… Je la foudroyai du regard avant de répliquer à voix basse :

« Alors de une si j’avais envie de baiser, ça ne serait pas avec toi, on ne mélange pas boulot et sexe. De deux, le mot que tu cherches c’est lesbienne. De trois, je te rappelle que j’ai un fiancé et je n’ai nulle envie de le tromper. »

Le pauvre était déjà mort. Heureusement Zô était occupé et on put monter à l’étage et dans ma chambre. Je pus enfin profiter du lit et poser deux trois questions Donc, Vallées aux serpents ou la souche de l’Arbre Monde… Des endroits tabous. Ouais alors ça je m’en fichais un peu… Je… Un dieu serpent… J’avais rencontré un dragon, je savais pas si c’était le même… La souche de l’arbre monde serait sans doute un bon début. Un arc avait besoin de bois, ou de corne, pour être fabriqué. Et la vallée des serpents peut-être là où on l’avait caché ? Je plissais le nez en silence.

« Avant de passer à la souche de l’arbre Monde, j’aimerais voir où ton père a été tué. Je sais que vous avez fait bien des fouilles et des vérifications, mais j’ai besoin de me faire ma propre idée avant d’attaquer les recherches. Et nous partirons un peu avant l’aube. Dors par terre si tu veux… Demain, passe par la fenêtre et attends-moi devant l’auberge. »

Elle me fatiguait… Kami… Je fis une toilette sommaire, avant de me coucher tranquillement en gardant un œil sur elle. Me souvenant de la vieille pirate, je nouais un bandeau autour de mon front avant de prendre mes armes contre moi pour me reposer encore un peu, attentive au moindre bruit, prête à frapper.

Je me réveillai, préparant mes affaires sans prendre de gant, la gamine voulait partir tôt, je partais tôt. Je passais mes armes autour de moi avant de descendre, signalant au personnel que ma chambre était libre et vide de toutes mes affaires. Je sortis de l’auberge, front toujours masqué avant de m’approcher de la petite.

« Allons-y. »


J’en avais déjà marre d’elle.
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Plus d'une corde…

Avant d'établir leur plan de route, Yume pu s'amuser à faire rougir la petite Kaigan. La gamine du désert faisait la fière, mais ne savait visiblement pas trop de quoi elle parlait sur certain sujet.
Haya fut par ailleurs un poil intriguée par le concept de princesse-guerrière du clan Hyûga. Une idée qui lui plaisait, même si la petite barbare sanguinaire des sables ne voyait sans doute que le titre et imaginait des choses bien plus héroïque que la dure réalité de la Bunke...
En tout cas, sa jeune alliée de circonstance s'empressa de répondre aux question de la chuunin de Konoha. Elle promit de guider Yume jusqu'au campement où on avait retrouvé le corps de son père. L'idée de se mettre enfin en traque du meurtrier la faisait saliver d'avance.
Il commençait par contre à se faire tard et la Kaigan souhaitait partir à l'aube, chose que lui accorda la kunoichi aux yeux pâle. Il était donc temps de dormir, même si la Hyûga se méfiait de la jeune sauvage.

Haya se roula en boule dans un coin et ne tarda pas à ronfler d'une manière inimitable et bruyante. Mais bon, Yume avait connu pire et le voyage jusqu'ici avait été rude... La chuunin ne tarda pas à son tour à sombrer dans un sommeil réparateur.
L'instinct de la Kaigan la fit se réveiller dès que le ciel nocturne commença à s'éclaircir. Suivant le plan de la Hyûga, elle réveilla cette dernière avant de se changer de nouveau en filet de sable pour fuir l'auberge par la fenêtre.
Cet art shinobi était fascinant pour la konohajin, qui en bonne spécialiste en infiltration, y voyait d'immenses avantages. Le clan Kaigan devait disposer de redoutables assassins... Enfin, s'ils se montraient plus calme et patient que cette gamine assoiffée de sang et de vengeance.

Yume retrouva Haya un peu en dehors de la ville. La Hyûga ne put s’empêcher de noter que la petite barbare des sables lui avait donné rendez-vous loin du campement des pèlerins. Il était visible qu'elle souhaitait éviter les autres Kaigan.
Par ailleurs, elle se montra une guide efficace et enthousiaste, même si Yume n'eut droit comme petit déjeuner qu'à une loooongue description des douloureux sévices que la Kaigan souhaitait faire subir à l'homme-fennec.
Elle se montra aussi curieuse à propos de Konoha et du clan Hyûga.
"... Et si t'es une princesse, t'as pas des serviteurs ? Et on obtient l'titre comment ? En tuant le plus d'ennemis ? Ou on en hérite ? Ou alors z'avez des prêtres qui t'ont désignée suite à une prophétie ?"
La gamine avait une imagination débordante, lui rappelant une autre petite hyper-active. Par tout les Kami, faîtes qu'elle ne rencontre jamais Hako ! Le lutin vert de Konoha serait tout à fait capable d'en faire sa disciple...

Elles progressèrent rapidement malgré l'obscurité : la jeune Kaigan était sur son terrain et elle savait où aller. Bouillonnante d'excitation et de soif de sang, elle était particulièrement motivé et menait un train d'enfer à la Hyûga. Si Yume n'avait pas été une kunoichi d'élite, elle aurait vite était à genoux !
Alors que la luminosité augmentait doucement, Yume pu enfin mieux observer les alentours. Elles progressaient sur des chemin sablonneux et pierreux sinuant entre des collines ocres, sèches et désolées et où ne poussait que des cactus et des espèce d'arbustes épineux. La konohajin ne vit comme animaux que des serpents d'aspect inquiétant, des lézards écailleux à l'allure de dragons miniatures, ainsi de rares scorpions aussi large que sa main. Par chance, cette rieuse faune du désert semblait les éviter.

Le soleil se leva, semblant incendier les cieux et baigner de sang les collines de pierre sèches. La relative douceur de la nuit mourante se changea aussitôt en fournaise. Et c'était juste l'aube !
"On arrive..." annonça Haya, qui avait instinctivement baissé la voix et dégainé une paire de poignard à lame courte.
Elle désigna du menton un imposant amas de rocher, dont un en surplomb donnant une ombre salvatrice à un renfoncement discret et accueillant pour les visiteurs.
Une forêt de haut cactus entourait en partie l'endroit, qui avait de l'autre coté une vue dégagée sur ce qui semblait être une piste poudreuse serpentant dans les collines, sans doute emprunté par de courageux marchands ou des chevriers.

Elles firent rapidement le tour de l'endroit, sans trouver de traces humaines ou d'embuscade. Rassurée, Haya se détendit et trancha de ses lames un des cactus, avant d'en extraire une chair à la pulpe regorgeant d'eau.
Nonchalamment, elle en tendit un bout à Yume.
"Pour t'hydrater, princesse ! On perd beaucoup d'eau dans le désert. Et c'est pas si mauvais..."
Non, en réalité, c'était positivement infect.
"Faut connaître les bons... Y'a des cactus qui ont des propriétés hallucinogènes ou encore moins plaisantes."

Le refuge sous les rochers était aussi désert que les alentours. Yume nota cependant des traces récentes d'occupation humaine : des cendres de foyer, du sable sans doute tassée par des gens s'y étant allongé, des petits rochers qui avaient été déplacé par des pas... ou peut-être un combat. Yume cru reconnaître du sang séchée sur certain d'entre eux mais avec le vent, le sable et la chaleur, les traces avaient majoritairement disparue.
Les Kaigan avaient bien évidemment emporté le corps du père d'Haya.
Pas de piste évidente, donc.
"Eh, regarde ça... C'est bizarre !" l'interpella soudain la gamine du désert, lui montrant un bout de la forêt de cactus. "Qui aurait besoin d'autant d'eau ? C'est du gaspillage !"

En effet, quelqu'un avait découpé et lacéré moult cactus. Et cela ne ressemblait pas au petit prélèvement de la Kaigan. C'était à la fois plus... désordonné et violemment précis. Les lacérations des pauvres plantes semblaient n'avoir aucun but ni sens, mais étaient d'une finesse sans pareille, sans doute réalisée avec une lame au tranchant effroyablement effilée, sans nul doute de qualité shinobi ou supérieure.
Ou plutôt des lames. En observant les entailles, Yume constata qu'elles avaient des longueurs et profondeurs variables.
Peut-être une technique de shurikenjutsu déployant moult lames ? En tout cas rien qui ne ressemblait à une technique d'archerie connue de la Hyûga... Ou alors peut-être une étrange variante de technique Fûton ? Hélas Yume n'était pas totalement une spécialiste de ce type de ninjutsu, dont elle ne maîtrisait que les bases. Pourtant, si le tranchant correspondrait, elle ne voyait pas vraiment pourquoi des lames de vents auraient de tailles si différentes...

En tout cas, le lieu du meurtre ne semblait pas receler d'autres indices à première vue.
L'assassinat datait un peu et les Kaigan étaient déjà passé pour récupérer le corps et fouiller les alentours. Pas sûr qu'elle découvre quoi que ce soit de plus. Pour l'instant rien ne permettait d'incriminer ou d'innocenter l'homme-fennec, ni de déterminer vers où il s'était dirigé ensuite.
La Hyûga songea que peut-être que l'usage du Byakugan lui permettrait d'en apprendre plus ? Mais s'il n'y avait rien d'autre, cela lui ferait perdre du temps et gaspiller ses forces...
La chaleur montait et d'après Haya, la Souche de l'Arbre-Monde était encore à plusieurs heures d'ici.
La petite Kaigan semblait d'ailleurs un poil nerveuse, regardant souvent le ciel ou l'horizon... Cherchait-elle des traces de l'homme-fennec ? Était-elle inquiète d'une potentielle embuscade ou d'une surveillance de la part des aînés de son clan ? Ou si ça se trouve, elle était juste mal à l'aise à l'idée d'enfreindre les tabous de son peuple ?


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Bon sang… J’avais laissé un lutin vert c’était pour en retrouver une bleue… Note pour moi-même : ne jamais les faire se rencontrer. Non mais histoire que ce monde survive un peu. Elle posait des tas de question auquel je n’avais pas envie de répondre. Mais soit, j’avais besoin de sa confiance.

« Non je n’ai pas de serviteur. Je l’ai obtenue après avoir pris la tête du conseil et en battant ceux qui me pensaient faible. On ne tue pas d’ennemie, on prouve qu’on est assez fort pour défendre le clan et qu’on peut le faire évoluer. Nous n’avons pas de prêtre. Et au vu du handicap de mon père, sache que je ne partais pas gagnante du tout. »

Non, c’était même tout l’inverse, mais c’était un autre détail…

« Il est devenu aveugle après s’être mangé une boule de feu au visage. Et ma mère est morte il y a quelques années d’un poison. »

Voilà, le sujet était clôt, on pouvait passer à autre chose maintenant ? Il faisait chaud dans ce pays putain… Heureusement qu’il y avait de quoi… boire ? Si on pouvait appeler ça comme cela. Je retiens une grimace.

« Quand on a besoin de boire, on ne fait pas de manière. »


Beurk… c’était à vomir… Mais je me forçai à mémoriser l’aspect du cactus ainsi que quelques informations autour pour… au cas où. Et une jolie scène de bataille… Je secouais la tête.

« Tes cactus sont une victime collatérale. Il y a eu un affrontement ici. »

Je lui montrais les entailles.

« Deux personnes… peut-être un expert du Kujutsu… Ou alors un groupe de combattant. En tout cas… ce ne sont pas des traces d’un animal… Crois-moi. J’aimerais vérifier quelque chose, attends un instant. »

Je rajustais soigneusement le foulard qui me couvait pour me protéger du soleil comme je l’avais appris avant de, en tournant légèrement le dos à la gamine, faire quelques mudras pour laisser mon Byakugan sonder la zone et trouver le moindre indice possible qui pouvait se cacher aux yeux humains… Je sondai tout autour de moi avec une grande attention pour trouver ce qu’il manquait.

« Laisse-moi une minute et on partira… Ne t’inquiète pas… »

Je fouillais encore et encore avant de cligner des paupières pour arrêter mon jutsu avant de rajuster mon voile, prête à fouiller et repartir. Ou repartir tout court.



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Plus d'une corde…

Après que Yume eu révélé quelques pans de son passé et de sa situation familiale, Haya se tut et ne l’appela plus "princesse"... Au moins pour un temps. La jeune Kaigan n'avait jamais mentionné sa propre mère, mais son absence explicite en disait long. La vie était rude dans le désert, surtout dans un clan shinobi nomade et féroce vivant souvent de pillage.
"Dans le désert, ton père aurait été mis à mort... La tribu ne s’embarrasse pas des... inutiles." marmonna la guerrière des sables, plongée dans ses pensées et sa propre perte. A son ton vaguement triste et dubitatif, Yume comprit que peut-être pour la première fois de sa vie elle remettait en cause le bien-fondé des règles de son clan. Un chemin que les anciens baptiseraient sans doute hérésie... Mais Haya allait de toute manière conduire la Hyûga, une étrangère, dans des lieux interdits et tabous.

Aux yeux de la chuunin, les lacérations sur les cactus autour du campement ressemblaient à des signes de bataille. Hélas, le vent et le sable (ainsi que probablement des barbares Kaigan peu soigneux) avaient fait leur œuvre, effaçant pistes et indices.
Ou peut-être pas... La konohajin disposait d'un atout que n'avait pas les guerriers du désert : le légendaire Byakugan.
Concentrée, la Hyûga fit appel aux arts secrets de son clan, obtenant une vision surhumaine à même de repérer l'impossible.
Déjà, cela la rassura : elles n'étaient pas observé. Personne ne se tenait en embuscade à portée de son champs de vision à 359°.

Lentement, Yume analysa ce qu'elle pensait être un champs de bataille. Un mince sourire ne tarda pas à fleurir sur le visage encapuchonnée de la Hyûga.
Sur un des plus haut cactus de cette forêt inhospitalière, invisible du sol, les aiguilles avaient été tassée. Un shinobi s'était tenu là, dominant les lieux. Observateur ? Espion ? En tout cas un poste idéal pour un archer. Yume nota un long poil accroché à une épine. Presque trop long pour des cheveux... Mais peut-être pas pour la queue touffu d'un animal... Ou plutôt d'un homme-animal.
Ainsi, l'homme-fennec s'était bien trouvé ici. Combattant ou juste spectateur ?
Non loin, elle repéra de débris et des brûlures entre deux rocs. S'approchant, elle retrouva les restes d'un fumigène ou d'une torche. Le genre de chose utilisée pour transmettre des signaux de fumées ou indiquer sa position. Vu la distance il était probable que l'homme-fennec fut celui qui l'avait allumé. Un signal pour des complices ?

Le regard perçant de la Hyûga pouvait désormais voir même aux travers des chairs. Elle ne tarda pas à dénicher quelque chose d'étrange à l'intérieur des plantes lacérées. Une lame étrange.
Curieuse, elle utilisa un de ses kunaï pour ouvrir le cactus et récupérer l'arme. A sa grande surprise, il ne s'agissait ni d'un poignard, ni d'un shuriken bizarre.
S'était un éclat de verre très solide, tranchant et effilé comme un rasoir. Rien que le tenir en main était difficile sans se couper : il ne s'agissait donc pas vraiment d'une arme facile à manier et à utiliser en combat.
Pourtant, les déchirures parfaites sur les cactus correspondaient, tout comme la description des lacérations sur le corps du père d'Haya. Vu le nombre d'entaille aux alentours, qui n'étaient sans doute que des dégâts collatéraux, l'assassin n'avaient pas utilisé qu'un seul de ces étranges éclats de verre effilé mais plutôt tout une pluie !
Et comme lancer pléthore d'armes à la fois fragile et effilée serait délicat... Il était logique de supposer qu'elles avaient été convoquée. Du ninjutsu !

Yume n'avait jamais entendu parlé d'Onryou capable d'invoquer une tornade de lame de verre. L'homme-fennec n'était donc pas le meurtrier du père de la petite Kaigan.
Pourtant, la Hyûga se doutait qu'il avait été présent, au moins en tant que témoin ou observateur. Et qu'il n'avait visiblement rien fait pour empêcher le massacre de son guide.
Un scénario commença à se dessiner dans l'esprit de la chuunin : l'homme-fennec avait embauché le père d'Haya comme guide, gagnant sa confiance par l'argent ou quelque promesse pour qu'il lui indique les lieux tabous ou légendaires des alentours. Puis son guide avait refusé d'aller plus loin, sans doute même sous la menace (il s'agissait après tout d'un pieux guerrier du désert, il ne devait pas facilement se laisser marcher sur les pieds par un étranger).
Incapable de convaincre le Kaigan ou de le vaincre seul, l'homme-fennec avait attendu la nuit, allumé un signal pour appeler ses complices. Yume savait qu'il ne voyageait pas seul, ayant interrogé les forgerons de la mafia et saccagé l'auberge de Chigau en compagnie d'une femme.
Ces renforts avaient d'une façon ou d'une autre échouer eux aussi à convaincre le père d'Haya de les guider plus avant dans les territoires interdits. Alors ils l'avaient affronté et sans doute torturé avec ces lames de verre, avant de l'achever.

Hélas, difficile de savoir où exactement les assassins étaient partis après. Vers la Souche de l'Arbre-Monde ou la Vallée aux Serpents ? Peut-être les deux s'ils s'étaient de nouveau séparé...
En tout cas, cela montrait bien que Yume avait de la concurrence... Et que ces gens étaient prêt à tout, y compris à se frotter aux sauvages Kaigan, maîtres des ombres de la région. C'était... dangereux. Yume doutait qu'un Onryou ou un Inuzuka en mission, ninja aux talents plutôt reconnaissable, s'amuse ainsi à torturer et tuer impunément un membre du clan dominant de la région. Ceux qui avaient fait ça étaient soit complètement fous, soit disposaient de puissants soutiens.
En tout cas, il ne fallait pas traîner si elle voulait les devancer !
Décidée, la Hyûga ordonna à sa jeune guide de mettre le cap vers la Souche de l'Arbre-Monde.

Le chemin fut long et exténuant, alternant entre sentier rocailleux où la progression sur la caillasse s'avéra traître même pour des shinobi et vallée ensablée.
Le soleil montait dans le ciel, rôtissant les alentours. Même la lumière semblait désormais avoir une masse, pesant lourdement sur les épaules des kunoichi. Leur pas dans les sentes rocheuses soulevait une poussière sèche, agressive pour les bronches qui rendait l'inspiration de l'air sur-chaud encore plus difficile.
Heureusement, Haya connaissait les raccourcis et les zones ombrageuses sous certain rochers en surplomb. Leurs gourdes de voyages s'épuisait à une vitesse folle mais les infects cactus désignés par la Kaigan permettaient en outre de rester vaguement hydraté.
Elles finirent par escalader une colline aride, avant de déboucher sur un vaste plateau rocheux.
Haya se mit à genoux dans la sable, en prière.
"Ô Dieu des Sables et des Tempêtes, pardonnez mon intrusion dans Vos domaines interdits.... Mais je suis guidée par le sang. Celui des impies et des meurtriers de votre peuple doit couler."

Là attendait une nouvelle forêt pétrifiée. Contrairement aux Os de Démons, les arbres rocheux avaient un aspect grisâtre au lieu d'albâtre. De plus, ils étaient majoritairement abattus, disparaissant peu à peu dans les sable. Du temps de leur splendeur, avant leur étrange fossilisation, ils avaient dû être majestueux. Une forêt digne de celle du Pays du Feu s'était autrefois dressé ici. Il n'en restait que des vestiges brisés et changé en pierre de couleur cendreuse. Yume nota aussi des formes trop géométriques pour être naturelle. Des blocs de pierre taillée, des ruines antiques. Ici, il y a des éons, s'était dressé un village important peut-être même une cité prospère. Il n'en restait quasi-rien et les lieux respirait le désespoir et la morosité, le souvenir d'un cataclysme passée inéluctable.
Pas étonnant que les Kaigan évite cet endroit. Le terme "maudit" venait vite à l'esprit.
Il était visible que la jeune Haya était très mal à l'aise de se retrouver ici. Elle serrait nerveusement ses couteaux à lame courte, jetant des coups d’œil nerveux à chaque arbre de pierre, à chaque bloc de roche, comme si elle s'attendait à voir jaillir un démon pour la châtier de son intrusion. Seule la vengeance et peut-être la présence de la Hyûga lui donnait le courage d'avancer.

La chaleur était désormais abominable et les arbres de pierre abattus n'offraient guère d'ombre secourable.
Pendant un instant, Yume cru voir au loin un lac scintillant dans la brume de chaleur. Sans doute un de ces fameux mirages du désert. Mais non : en s'approchant, la Hyûga et la petite Kaigan découvrirent ce qui leur sembla d'abord être une gigantesque place centrale d'une ville, dallée de pierre.
Il n'en était en fait rien. Le sol était bien de roche, mais s'avéra nullement taillé. Des cerceaux d'un bois mort et pétrifié étaient encore visible sous la poussière et le sable. Ce n'était pas une majestueuse place de village, légèrement surélevé. C'était l'immense souche d'un arbre titanesque.
Elles étaient arrivées à la Souche de l'Arbre-Monde.

Les ruines ensablées étaient plus nombreuses aux alentours, dessinant d'antiques bâtiments d'un civilisation inconnu quasiment retourné au désert.
Certains étaient encore assez en état pour que leur mur offre un peu d'ombre et les deux kunoichi s'y réfugièrent avec gratitude.
Un tintement lancinant gagna alors leur oreille. Écrasées par la chaleur et la fatigue de leur périple, elles ne l'avaient jusqu'alors pas remarqué. Quelqu'un creusait ou martelait la roche. Des voix d'hommes, jeunes et inquiètes, qui peinait sur un chantier de fouille, de l'autre coté de la souche gigantesque.
Ils déterraient visiblement un imposant bâtiment ensevelis sous les sables. La konohajin nota un marquage récent à la peinture rouge sur un de ses murs : "4/7".

Pour l'instant, personne n'avait remarqué l'arrivée de Yume et de sa guide. Haya affichait un sourire mauvais.
"Des blasphémateurs, souillant ce lieu sacré et maudit... Sans doute liés au meurtrier de mon père ! Que feraient-ils ici sinon ? Ils doivent mourir !"
Entre sa soif de sang de Kaigan, sa religion tordu et sa vengeance, nul doute qu'elle comptait bien massacrer ceux qui œuvraient ici sans poser de questions, ni réfléchir. Chose qui n'arrangeait probablement pas la Hyûga.
Est-ce que la Hyûga saurait lui conseiller une approche plus discrète ou diplomate ? D'ailleurs, le voulait-elle seulement ?



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Je fronçai les sourcils à sa remarque, claquant légèrement la langue, agacée par le comportement de la gamine.

« Mon père a tenté de se faire un seppuku. Si tu veux vraiment tout savoir. Mais inutile ? Je n’en suis pas convaincu. »

Mais ce n’était pas la peine d’en dire plus à cette fille. Pour l’instant nous devions examiner ce territoire où visiblement… il y avait eut un affrontement. Et ce Fennec ne semblait pas être du tout blanc comme neige… Merci à mon Byakugan pour toutes les informations que tu m’offrais. Un combat… Et c’était quoi ce truc ? Ce n’était pas naturel… Ninjutsu… Je pris avec beaucoup de précaution le morceau de… verre ? Je fronçai les sourcils en essayant de ne pas me tailler les doigts dessus. Au moins deux… Mais je ne connaissais aucun Onryou ou Inuzuka n’utilisait ce genre de technique… Ou alors si… ou alors ils n’étaient pas deux… Mais trois… J’enveloppais le fragment dans un morceau de tissu avant de le glisser dans mes affaires. L’Onryou semblait… Je remuais légèrement le nez une sorte d’embuscade pour le père d’Haya. Est-ce que j’allais lui dire… En partie seulement. Autant partir vers la Souche et ensuite la Vallée. Putain ! J’avais l’impression d’avoir un train ou deux de retard… Je serrais les dents. J’avais besoin d’avance et de trouver comment faire pour les battre. Parce que si je les trouvais les deux en même temps… Jamais je ne pourrais pas les battre. Haya ou pas Haya. Je secouai la tête légèrement avant de suivre la gamine sur ce sentier de merde jusqu’à l’endroit…

Je ne dis rien cependant, économisant mon eau et mon souffle, profitant de l’ombre rare qu’il y avait. On aurait dit des arbres de poussières qui allaient disparaître. Je restais muette à sa prière, je n’y croyais pas, mais qu’elle prie pour nous deux. Il semblait avoir eu également des temples. Ou du moins des constructions…

« Des gens vivaient ici ? Avant que tout ne soit recouvert par le sable. »

Au vu de ce que je distinguai dans le sable et entre les arbres… C’était une ville ? Une citée ? Qu’est-ce que qu’il s’était passé ici pour que tout soit détruit ? Je couvris ma bouche avec soin.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Je ne savais pas ce qu’il s’était passé… Mais cela ne s’était pas bien fini… Vraiment pas. Et la petite semblait terrorisée par le lieu. Je pouvais le comprendre. Je soufflais légèrement en continuant d’observer tout autour de moi… Putain de pays de merde… Il faisait trop chaud… Je n’en pouvais plus. Je fronçai les sourcils… Un lac ? Non, une immense place… Non, une souche. La souche de l’arbre monde. OK, ça c’était impressionnant. Et c’était quoi ce tintement… Un site de fouille… J’observai la gamine.

« Ta gueule, cinq putain de minutes ! »

sifflais-je entre mes dents avant d’inspirer profondément en essayant de me calmer un peu.

« Tu ne vas tuer personne, on ne sait pas ce qu’il se passe. »


Et ce 4/7… Quatre sur sept âmes… Les sept âmes des artisans. Je m’ébrouai un peu avant de regarder Haya.

« Tu viens avec moi, mais c’est moi qui parle, tu te tais et tu ne fais rien. Tu ne tues personne, on ne sait pas qui ils sont et ils ne savent peut-être pas pour ce site. Donc, retiens un peu tes pulsions meurtrières. »


Je me redressai, fermant un instant à nouveau les yeux avant de lancer mon Byakugan quelques secondes pour sonder tout autour de nous, tournant légèrement la tête pour m’assurer de tout ce qu’il y avait autour de moi. Bien, une fois renseigné je me redressai complètement avant de la prendre par le bras.

« Tu viens avec moi, mais garde ta langue et tes pulsions enfermées Haya, par pitié ! On ne sait pas ce qu’il se passe, donc avant de tuer tout le monde on se renseigne. »

Mon regard se fit acérer : elle tentait un truc, elle allait rejoindre les âmes des artisans. J’avançai lentement et à couvert pour voir ce qu’il se passe et si on pouvait s’approcher sans crainte. Voir discuter...
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Plus d'une corde…

Suivant sa jeune guide barbare au cœur des territoires tabous et aride des Kaigan, Yume fini par arriver à l'imposante Souche de l'Arbre Monde.
L'endroit sec et désolée respirait la désolation et peut-être même les vestiges d'une malédiction ancienne...
Outre l'étrange place du village/souche d'arbre pétrifié millénaire, des ruines ensablées saupoudraient les alentours. L'endroit avait été habité et à voir les vestiges qui avaient traversé le temps, il avait même dû être plutôt prospère.
Quand la Hyûga s'en ouvrit à la petite Haya, la sanguinaire Kaigan se contenta de hausser les épaules.
"Ouais, y'a très longtemps et ils sont tous morts punis par le Dieu des Sables." grinça la jeune sauvage mais à mi-voix, comme si elle craignait soit d'offenser son Dieu, soit les esprits hantant ces lieux maudits. "Et j't'ai déjà raconté ce que je savais : le roi du coin à péter un câble, abattu son arbre sacré pour chaiplufairekoi et causé la disparition de son peuple."

Visiblement, il ne fallait pas trop en demander à Haya question mythes et légendes des temps anciens... Mais au moins, elle avait conduit la chuunin de Konoha à bon bord. C'était typiquement le genre d'endroit où l'on pourrait dénicher des reliques oubliés et des artefacts antiques.
Mais où chercher, exactement ?
La chance sourit à la Hyûga, attendant alors des voix étouffées et des bruits de fouille. Les deux kunoichi n'étaient pas seule dans ces ruines et ce reste de forêt pétrifiée !
S'approchant, la konohajin pu voir qu'en effet on travaillé ardemment sous un soleil de plomb, ou plutôt au milieu d'une ruine imposante et marquée à la peinture rouge.
Voir ces lieux tabous ainsi transgressés agaça splendidement Haya. Si la jeune Kaigan avait enfreint les interdits de son peuple, c'était à contrecœur et pour venger son père. Elle voulut donc immédiatement mettre à mort les étrangers blasphémateurs.

Et se fit immédiatement salement engueuler par Yume.
Les yeux dorés de la Kaigan luisaient de rage, mais elle n'éleva pas la voix. Son ton par contre était emplit de fiel quand elle répondit à la chuunin.
"Qui t'as embauché ? Qui t'as conduit ici, au coeur des secrets interdits ?" siffla à voix basse la guerrière du désert en serrant le manche de ses poignards à s'en faire blanchir les doigts. "Mais je t'ai promis de te laisser une chance de les questionner. Des informations en plus de mon or, en échange de ma vengeance. Et même si ces gens ne sont pas les meurtriers de mon père, ils n'ont rien à faire ici et ils méritent la mort pour cette transgression !"
Elle leva un regard inquiet sur les arbres pétrifiés abattu et les ruines ensablés.
"... Qui sait ce qu'ils pourraient avoir réveillé... Ou quelle malédiction le Dieu du Désert pourrait s'abattre de nouveau sur ces lieux."

Même si elle faisait la tête, elle accepta néanmoins de rester cachée pour l'instant et de laisser faire la chuunin de Konoha. Mais Yume sentait bien qu'à rabrouer sa guide et à la priver de sa soif de sang (justifiée ou non), elle allait au devant d'ennuis. Sous ses airs de gamine, Haya restait une Kaigan, une kunoichi instable, fanatique d'un soit-disant dieu mortifère.
Bien que la Hyûga lui soit probablement bien supérieure au combat, il fallait se méfier des zélotes aveuglés par la haine. Ils avaient le sacrifice pour emporter les impies avec eux un peu trop facile... Et combattre une Kaigan au cœur du désert serait probablement chiant. Elle devait garder ses forces pour des adversaires plus sérieux...

Guidée par les voix, elles s'approchèrent, plus silencieuse que des ombres. Si Yume était une spécialiste de l'infiltration, elle eut le plaisir de découvrir que sa jeune guide savait se débrouiller, très à l'aise sur son terrain sablonneux.
Au cœur des ruines, elles découvrirent trois jeunes homme en train de déblayer difficilement les vestiges. Leur peau autrefois plutôt pâle avait viré au rouge vif. Vu leur tenue déchirée mais de bonne facture, leur musculatures faiblardes et leur coup de pioche sans vigueur, Yume les catégorisa vite plutôt comme des érudits plus à l'aise dans l'ombre d'une bibliothèque ou d'un temple, plutôt que des aventuriers du désert ou des manœuvres qualifiés.
Qui étaient-ils et que faisaient-ils donc là, dans ce territoire interdit ?

Une exclamation de joie coupa court aux réflexions de la kunoichi aux yeux lavande pâle.
"Enfin ! Uketa ! Hôki ! Je crois qu'on a la stèle !" s'exclama l'un des chercheurs de trésor ou de connaissance antique. Il brandit hors du sable une plaque de pierre gravée, représentant ce qui ressemblait à un arbre gigantesque. Même si l'objet n'était pas très imposant, le brandir suffit à donner le vertige au découvreur qui s'étala sur les fesses, riant et pleurant à la fois.
"Plus qu'une... plus qu'une... Sakushu... On va... pouvoir rentrer..." souffla le second homme, les yeux hagard.
Le troisième posa sa pioche contre un mur branlant. Plus agé, la peau plus sombre, il faisait plus couleur locale que les deux autres, même si son physique fluet trahissait sa méconnaissance du travail physique.
"Les autres ont peut être déjà extrait celle de l'atelier 6, Uketa..."
"Par Mino, ce serait génial !"
"...Je n'en suis pas sûr..."
"Comment ça ? Ils ont promit de..."
"Et tu crois leurs belles paroles ? Deux morts Uketa ! Nos employeurs ont déjà pris la vie de deux de nos camarades. Si l'espèce d'homme-bête semble vaguement fiable, son amante est une putain de psychopathe ! Ces gens sont des ninjas ! Et que font les ninjas quand ils n'ont plus besoin de leurs outils ?"

Le Byakugan de Yume nota alors les traces de coups. Visiblement ces érudits avaient été mis au travail forcé, et pas gentiment. Le plus âgé, Hôki, avait même évoqué deux morts... Et un homme-bête. Et des ninjas. Sans doute l'homme-fennec et sa complice.
Ils les avaient visiblement "convaincu" de travailler pour eux et de déterrer des stèles de pierre au milieu des ruines. Mais pourquoi ?
Mais en tout cas, seul la peur les faisaient s'escrimer ainsi sous le soleil. Et ils semblaient à bout de force.
Néanmoins, le raisonnement de Hôki se tenait : vu ce que la Hyûga savait de ses concurrents, ils n'hésiteraient pas à se débarrasser de leurs "ouvriers" une fois ces derniers devenus inutile.
Parfait pour se poser en sauveuse, ça.

Autour des fouilles, la discussion animée se poursuivait, à voix basse mais encore audible pour l'ouïe aiguisée des kunoichi.
"Alors, on fait quoi ?" demanda le premier chercheur en se redressant, la stèle antique sous le bras. "On ment en disant qu'on a rien trouvé ?"
"Non... Non... Ils vont nous obliger à creuser, creuser encore... Je...je ne tiendrais pas..."
"On pourrait la briser." murmura Hôki, l’œil dur et déterminé. "Quitte à crever, autant mettre des bâtons dans les roues de ses salauds !"
"Chut ! Tu es fous ! Il va t'entendre ! Il étend toujours tout... On ne peut pas lutter... Il faut obéir et prier Mino pour un miracle..."
"Les dieux méprisent cette terre, apparemment. Celui des Kaigan, le Dieu-Serpent du Roi Noir, Mino... Il n'y a plus d'espoir, que la désolation... Et la vengeance ! Brisons cette stèle ! Empêchons-les de découvrir leur fameux trésor !"

Hôki s'était un peu enflammé, élevant un brin trop la voix au goût de ses compatriotes et des kunoichis tapis dans les ombres.
Le Byakugan de Yume nota un mouvement au loin, en périphérie de sa vision. Un mirage prêt d'une autre ruine ? Un souffle de vent soulevant le sable ?
En concentrant son attention, la Hyûga vit qu'il n'en était rien.
Quittant d'autres vestiges, une mince silhouette humaine approchée. Trop grande, trop fine... Non, pas si grande que ça en fait. Deux énormes oreilles de fennec noir rendait sa taille trompeuse.

Le mystérieux homme-bête ! Il était là, approchant nonchalamment, inspecteur des travaux finis sans doute tiré de sa sieste à l'ombre d'une ruine. Dans son dos, se balançait un arc de chasse. Il devait avoir une sacrée ouïe avec une paire d'esgourde pareille et pour avoir capté les propos rageurs de ses esclaves !
Haya pas plus que les ouvriers n'avaient noté son approche, n'ayant pas de dôjutsu légendaire. La petite Kaigan avait déjà du mal à se retenir de ne pas occire sur le champs les pilleurs de trésors, alors quand elle verrait l'assassin supposé de son père...


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La colère du dieu des Sables à cause d’un roi. Et il y avait des fouilles sur un territoire sacré des fouilles. Je levai les yeux au ciel à la remarque de la gamine :

« Tu m’as embauché, tu m’as conduite ici, je travaille pour toi. Qui te dit aussi que peut-être ils n’ont pas eu le choix ? Je préfère m’assurer de ce qu’ils sont avant de faire couler le sang. On ne fera pousser aucune plante en l’arrosant de sang. Quant aux malédictions, crois-moi t’avoir en ennemi c’est déjà une malédiction… »

Je m’approchais discrètement en les examinant soigneusement… des érudites et j’en entendais des vertes et des pas mûres. D’accord. Ils n’étaient clairement pas là volontairement… Les pauvres… Et on avait de la compagnie… Je ne pouvais pas tarder il fallait que je réfléchisse très vite pour calmer la sanguinaire de service. Briser la stèle et l’homme Fennec arrivait. Je ne pouvais pas attendre… Il devait sûrement avoir une ouï sur-développé et il n’était pas seul. Une idée me vient brusquement et je sortis lentement mon arc avant de composer quelques mudras très rapides pour créer un clone unique qui se faufila sans bruit vers mon alliée pour lui rapporter que ce n’était que des esclaves et que pour l’instant ils étaient eux-mêmes terrifiaient et que j’allais les faire partir. Une fois cela fait je composais à nouveau quelques mudras. S’il avait les oreilles sensibles, j’allais le déstabiliser un peu, le temps d’au moins faire fuir ceux qui n’avaient pas le choix.

« Qui sont ceux ayant troublé mon sommeil ?! »

D’accord, je n’avais pas la voix la plus grave du monde… Mais c’était pas si mal pour un plan improvisé… Ma voix sautait de rocher en rocher, c’était bien c’était que je voulais.

« Je perçois dans vos cœurs la peur… Vous n’êtes pas responsables Homme qui creuse. »

Pourvue que l’autre tarée les laisse partir…

« Toi qui t’avances en conquérant sur mon terrain… Dis-moi qui tu es ! »

Putaiiiin j’avais fait mieux que ça, mais je n’avais pas mieux pour l’instant.



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Haya était toujours aussi grognon, sans doute frustrée à l'idée de ne pas pouvoir égorger les hérétiques qui souillaient les terres tabous de son peuple, mais la jeune Kaigan ne protesta pas plus que ça. Elle fulminait intérieurement, mais après tout elle avait embauché Yume pour son savoir-faire et sa puissance supposée (et parce que personne d'autre ne voulait l'aider à venger son père) et aussi elle se plia (pour l'instant) à sa décision.
En tout cas, les scrupules de Yume à assassiner des gens sans réfléchir payèrent : la chuunin de Konoha pu ainsi se faire une meilleure idée de la situation.
Il était clair que ceux qui fouillaient ces ruines ensablées ne le faisaient pas par pur plaisir, ni pour rechercher un trésor ou juste la connaissance du passée.
Ils y étaient contraints et forcés. Et la konohajin commençait à avoir une idée de par qui, même avant de noter l'apparition de l'homme-fennec dans le lointain.

Yume convoqua promptement un Kage Bunshin qu'elle envoya rejoindre Haya pour l'informer de l'innocuité des travailleurs de forces aux allures de faibles érudits et qu'elle avait un plan pour les chasser.
En tout cas, cela distrairait un peu la petite sanguinaire. Si la Hyûga pensait pouvoir la convaincre d'épargner bon gré mal gré les sages réduits en esclavage, cela allait être une autre paire de manche quand la Kaigan se rendrait compte de la présence de l'homme-fennec... Bon, il faudrait que son clone s'en débrouille : elle avait une divinité à usurper et des ouvriers à terroriser !

Usant de la ventriloquie pour adopter une voix d'outre-tombe, Yume gronda ses menaces non seulement sur les pilleurs de tombe, mais aussi sur l'homme-bête qui s'avançait lentement vers les ruines et leurs ouvriers las et apeurés.
Le dénommé Uketa tomba aussitôt à genoux, presque en pleurs. Une tâche infamante s’étendait sur l'entrejambe de son pantalon.
"La-la-la malédiction d-d-du D-Dieu du Dé-Désert !" balbutia-t-il, cherchant sous sa chemise ce que le Byakugan de Yume nota être un symbole sacrée de Mino, la Déesse de la Sagesse de la foi Osmietiste.
Le travailleur de force portant la stèle lançait des regards inquiets aux moindres recoin de la ruine ensablée. Sans être autant paniqué que son collègue, il n'en menait pas large. Mais il était visiblement partagé entre la terreur religieuse et la peur de ses sinistres employeur.
Il pesa le pour et le contre et reposa au sol la tablette de pierre, attrapant son collègue par le bras.
"On... on va laisser ça là." s'excusa-t-il en s'inclinant vaguement vers les ruines. "On est pas responsable en effet, on suivait les ordres. On va donc s'en aller maintenant..."

Le "pitié, épargnez-nous" était implicite et il commença lentement à reculer en entraînant avec lui son compagnon au pantalon souillé.
"Eh ! Bandes de lâche..." grogna par contre Hôki, celui qui voulait briser la stèle et se libérer ainsi de l'emprise de l'homme-fennec, qui à y laisser la vie. "C'est peut-être juste... un de leur tour ! Ou des Kaigan ! Ou un... mécanisme contre les pilleurs de tombe ! On a fouillé sept de ces ruines et jamais rien n'est arrivé..."
"Oh ? Et tu veux prendre le risque ? Pas moi !" siffla Sakushu, nerveux. Son collègue encore plus peureux hocha vigoureusement la tête d'assentiment. "Tu voulais défier l'homme-bête et avoir une mort honorable ? Et bien qu'il se débrouille avec les esprits de ce lieu ! Qu'ils nous vengent, ainsi que nos compagnons assassinés ! Et nous on en profite : on se tire et on survit ! Échapper à cet enfer et vivre pour raconter notre périple... Voilà ce que voudrait la Déesse !"
Ses arguments portèrent visiblement : en silence, Hôki acquiesça, laissant là la stèle de pierre et rejoignant ses compagnons pour tenter de s'échapper dans le désert pendant que leur employer aux longues oreilles serait occupé avec les démons hantant les ruines de la Souche de l'Arbre-Monde...

Pour Yume, ces chercheurs devenus esclaves ne présentait sans doute guère de menace. Sans aide ni guide, seul la chance et peut-être la grâce divine leur permettrait de regagner la civilisation. S'ils ne tombaient pas en chemin sur des Kaigan sanguinaire ou des bandits du cru.
L'homme-fennec avait continué d'avancer nonchalamment vers la ruine ornée d'un 4/7 rouge. Il déplia de son dos un arc de chasse, hésitant à cribler de flèche ses ex-ouvriers qui s'enfuyait.
L'intervention de la voix d'outre-tombe de la konohajin l'en empêcha.
Loin d'être effrayé, il afficha un sourire charmant.

"Ô désespoir, voilà qu'un djinn ou un esprit vengeur vient nous mettre à l'épreuve ! Dois-je tomber à genoux et prier ? Implorer la clémence des Dieux ?" déclama-t-il d'un ton bien trop amusé pour être sérieux. Il avait une voix douce et cultivée, bien qu'un brin sarcastique.
Ses oreilles s'agitaient, cherchant visiblement à localiser avec précision les intrus. L'oeil acéré et le Byakugan de la Hyûga notèrent qu'il déboucha subrepticement une petite fiole pour enduire discrétement une de ses flèches dans son carquois.
"Bon... Il fait affreusement chaud ici, aussi on va la faire bref, petit plaisantin. Tu sors mains bien visible, sans arme et sans autre entourloupe et tu auras sans doute la vie sauve. Surtout si tu m'aides à rattraper mes employés que ton petit tour a apeuré. Et pour répondre à ta question, car je suis un homme poli et affable, je suis comme toi un ninja, Kitori, ancien membre du clan Onryou. A qui ai-je l'honneur ?"

A coté du clone de Yume monta un véritable grondement. Avec cet échange, Haya venait enfin de noter la présence de l'homme-fennec. Son ennemi juré, l'être qu'elle accusait envers et contre tous (ou peut-être à raison) d'avoir massacré son père.
D'un geste flou, elle dégaina de nouveau sa paire de poignard à la lame courbe, prête visiblement à se jeter sur l'Onryou.
Yume nota que les oreilles de l'homme-fennec se tournèrent aussitôt vers la planque de la petite Kaigan. Il l'avait sans doute entendue. De toute façon, Haya allait sans doute pas tarder à se précipiter sur lui armes aux poings...
Le clone devait-il la raisonner ? Douteux qu'elle écoute... La tacler, peut-être, même si cela révélerait sans doute sa présence à l'Onryou à l'ouïe si fine...
Ou alors, le double de la Hyûga pouvait aussi abandonner la Kaigan à son sort. Après tout, elle pourrait servir de diversion si jamais Yume décidait d'engager le combat. Cela lui permettrait aussi peut-être de vérifier les capacités de combats de ce Kitori... Même si vaincre la gamine des sables ne devait pas être très difficile.

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Il avait empoisonné sa flèche… Mon clone prévient d’un souffle Haya, mais visiblement le traître Onnryou n’avait pas d’autres dons que ses oreilles poilues… Il devait donc n’avoir qu’une ouïe sur-développé. Donc lui envoyer mes clones serait inutile : il saurait qui était la vraie à cause des battements de cœur. Est-ce que j’allais laisser Haya attaquer ? Bien sûr. De une : s’il était le seul combattant : cela me permettrait d’économiser mes forces et dans le cas contraire, je serais plus reposée pour affronter les traîtres. Et peut-être que cela calmerait… Oui non, là je croyais au père noël en me disant cela. Non, elle ne se calmerait jamais. Et de toute manière, si elle se faisait tuer… Elle ne m’avait pas payée pour que je la protège. Cynisme ? Non. J’avais besoin qu’il soit en vie. Elle, non.

J’observai avec attention l’homme sans plus faire un bruit, ou un mouvement. Je n’avais pas besoin non plus d’indiquer où était Haya à l’homme. Il savait qu’elle était là, peut-être même qu’elle était moi. Mais j’en doutais. Mon clone disparaîtrait quand elle aurait engagé le combat. Ce qui était par contre intéressant c’était qu’il ne semblait pas avoir entendu mon cœur battre… À quelle distance pouvait-il entendre un cœur battre ? Le mien était particulièrement calme, et j’étais à un peu plus d’une dizaine… vingtaine peut-être ? De mètre. Si je voulais attaquer, j’allais devoir attendre, même si je mourrais d’envie de le clouer au sol, mais la gosse voudrait lui faire du mal. Le problème était que cela attirerait aussi sa pote… Mais si on pouvait les tuer ou avoir des informations supplémentaire et se débarrasser des deux en même temps je ne disais pas non. En tout cas, j’allais pour l’instant sagement rester à ma place et attendre alors que j’avais mon arc en main et si je devais décocher une flèche, cela serait rapide.
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Plus d'une corde…


Plus ou moins terrorisés par Yume, les ouvriers fouillant la ruine ne tardèrent pas à fuir aussi vite que possible, abandonnant la stèle qu'ils venaient de découvrir, ainsi que leur étrange employeur.
L'homme-fennec approcha du chantier d'un pas nonchalant et avec un sourire amusé, bien peu impressionné par le tour typique d'un shinobi de la Hyûga.
Il ne semblait nullement inquiet ou même en colère, probablement certain de rattrapper et capturer de nouveau les érudits qu'il avait condamné aux travaux forcés.

La présence probable d'un (ou plusieurs) ninja inconnu ne semblait pas plus l'émouvoir. Arrogance ou juste un tempérament calme ?
En tout cas, il n'hésita pas à déclamer son nom et celui de son clan à la "voix divine". Croyait-il faire peur à Yume en annonçant sa lignée ? Ou gagnait-il juste du temps pour localiser la kunoichi de Konoha ?
En tout cas, l'Onryou autoproclamée en fut pour ses frais : Yume ne dénia même pas lui répondre... Ce qui était sans doute une bonne chose : si ses longues et mobiles oreilles animales lui conférait une ouïe aussi fine que ce que supposait la Hyûga, il aurait sans mal découvert sa véritable position.

Mais quelqu'un d'autre n'était pas aussi prudent que la chuunin : dès qu'elle se rendit compte de l'approche de son ennemi intime, la jeune Kaigan se mit presque à grogner. L'assassin (supposé) de son père se tenait là, seul et affichant un air détendu, voire moqueur. Un hérétique qui avait fait coulé le sang de la tribu et qui s'était aventuré dans les terres tabous de la Souche de l'Arbre-Monde sans doute pour les piller. Intolérable !
Le clone parfait de Yume hésita sur la conduite à tenir : ceinturer la gamine ou la laisser engager le combat et servir de "distraction".
Ce fut le second choix.

Hurlant un cri de guerre, Haya chargea l'homme-fennec un poignard à lame courbe dans chaque main.
"Tiens, une Kaigan, vu les vêtements, le vocabulaire et la sympathie..." grinça l'homme-fennec, d'un ton mi-déçu, mi-blasé. D'un geste presque langoureux, il ajusta une flèche qu'il expédia droit dans la tête de la jeune sauvageonne...
Que le projectile traversa de part et part dans une simple giclée de sable !
Haya afficha un sourire de requin en se ruant vers son adversaire lame en avant.
"Tu vas crever ! Pour mon père ! Pour le Dieu du Désert et la tribu !"

Yume commença à s'inquiéter (un peu) pour la petite Kaigan : si son art secret s'avérait fascinant, la Hyûga pouvait commencer à évaluer les compétences au combat de la gamine.... Et ce n'était pas pour rien qu'elle avait essayé d'embaucher de l'aide : même sur son terrain sableux et écrasé par le soleil, la gamine fonçait tout droit sans subtilité et à une vitesse égalant juste celle d'un genin.
Son adversaire en revanche gardait son calme, nullement décontenance par l'échec de son tir. Presque même comme s'il s'y attendait. Yume nota d'ailleurs qu'il n'avait pas tiré sa flèche empoisonné mais un autre trait de son carquois.
En outre ses gestes était fluide, gracieux et assurée. Il était clair qu'il ne sentait pas menacée par la barbare qui lui fonçait dessus.

En quelques bonds agiles, l'Onryou gagna un immense tronc pétrifié à demi reversé dans le sable, gagnant ainsi de la hauteur. Vu ses déplacements, nul doute qu'il avait activé la technique de Marche sur l'Eau pour couvrir ses pieds de chakra. Outre une ascension facilité des obstacles, celui lui permettait de se mouvoir aisément dans les zones sablonneuses...
"Ah, c'est donc une vengeance familiale matinée de croisade..." s'amusa-t-il en surplombant le champs de bataille alors que la sanguinaire Kaigan peinait à se rapprocher rapidement. "Ces Kaigan et leurs superstitions... Et leur sentiment d'immortalité au cœur du désert. Risible. Fukusû no Ya !"

L'arc de l'homme-fennec chanta et un triplet de flèche s'envola pour empaler Haya. Aveuglé par la haine et trop confiante dans les dons de son clan, la jeune Kaigan ne chercha pas à les esquiver.
Mais cette fois en plus du sable, le sang jaillit, la brutalité de l'assaut et le nombre de traits surpassant les défenses sablonneuses de la guerrière du désert.
Elle éructa une malédiction douloureuse mais refusa d'abandonner ou d'essayer de se mettre à couvert.
Le temps qu'elle se remette du choc, l'Onryou s'était hissé au plus haut de son arbre abattu et encoché une nouvelle flèche, cette fois empoisonné.
"Adieu."

Une fois de plus, l'archer aux longues oreilles fit mouche. De nouveau, Haya cria et saigna mais elle refusa d'abandonner. L'assassin de son père était là ! Juste à quelques pas... A un saut...
"T-tu... vas...c...crever ! Tora no Kizuna !" hurla la jeune Kaigan en bondissant de toute ses forces, s'aidant de ses lames pour escalader l'immense tronc pétrifié.
Un effort méritoire, courageux (voire téméraire) mais qui aurait pu réussir. Yume connaissait la technique (ou son équivalent à Konoha) que la petite Kaigan avait utilisée, espérant rejoindre d'un bond et renverser l'Onryou. Elle avait déjà vu Hako en faire usage avec plus ou moins de réussite...

Cependant, la flèche empoisonnée du vil homme-fennec avait fait son œuvre. Plus que faire couler le sang de la Kaigan, son venin avait sapé les forces et la vivacité de la guerrière des sables. Son bond fut médiocre, son attaque surprise lente et téléphonée. L'Onryou n'eut qu'à s'écarter et à lui balancer un négligeant coup d'épaule pour la déstabiliser et la renvoyer manger le sol.
Rageuse, Haya réussit cependant à lui envoyé une dague de jet dans l'épaule, qui l'égratigna juste et lui fit afficher un mince sourire un brin moqueur et condescendant.

"Un effort méritoire mais vain... vraiment... C'est toujours vos passions brûlantes et votre caractère sanguin qui vous perd. Est-ce dû au climat qui vous fait bouillir le sang ? Au soleil qui vous tape sur la tête ? Ou à votre religion primitive matinée de loi du plus fort qui vous fait vous précipiter sur vos ennemis en beuglant à l'hérétique sans réfléchir ?" gloussa Onryou Kitori en retendant son arc. Bien que méprisant, il semblait plus affligé qu'autre chose par les techniques de combat de l'adolescente du désert.
"Avec tes dons, tu aurais peut-être pu te glisser subrepticement dans mon dos, tel un filet de sable qui s'infiltre partout... Mais non, c'est toujours la charge kriss au poing avec ton engeance. Enfin bon, peut-être que dans une prochain vie tu apprendras ce qu'est un vrai ninja..."

Yume voyait mal comment la jeune Kaigan pourrait s'en sortir sans aide. Il était visible qu'elle s'était bêtement fait empoisonnée et qu'elle souffrait de moult blessures... Et qu'elle continuerait à se battre jusqu'à la mort.
La différence d'expérience et de maîtrise de soi avec son adversaire était abyssale. Même avec la meilleure volonté du monde et ses dons de Kaigan qui étaient sensés l'avantager dans le désert, elle ne tiendrait pas longtemps face à l'homme-fennec.
De plus, ce dernier était un combattant roué (ou fainéant) : usant de poison et de technique relativement basiques, il dominait le combat par la subtilité et le positionnement, tout en s'économisant et en ne montrant pas tout son jeu...


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Mais bon sang ?! C’était quoi ces sauvages ici ?! Elle ne pouvait pas au moins faire un semblant de discrétion ? Oh… Kamis… Dans quoi m’étais-je encore fourrée… ? Je ne savais pas quoi faire à part avoir envie de me facepalm… Hako serait plus disciplinée et plus calme qu’elle… Au moins cela me permettait de me déplacer sans qu’il me remarque trop. Heureusement que je l’avais prévenu qu’il avait une flèche empoisonnée… J’avais besoin de lui vivant, d’elle… Pas vraiment, mais ça c’était autre chose. J’allais devoir ajuster mes tirs très précisément parce que le bruissement des flèches allaient l’avertir. À quel point pouvait-il entendre ? Je ne savais pas réellement, il faudrait que je parle de cela avec Hako si je revenais vivante.

Cependant, y avait une autre débile à sauver ! Je changeais rapidement de cachette, à peine le temps qu’elle se fasse mettre au sol, avant d’assurer mon tir, l’écoutant à peine. Oui oui, la vengeance les enfants c’était pas bien, ça conduisait à des situations de merde ! Oui, oui la vengeance, elle aurait put faire mieux… En attendant mon petit gars… Ma flèche bélier c’est dans ton genou qu’elle va aller puisque tu t’es si gentiment mis à bonne hauteur ! Il savait se battre en tout cas, s’était à noter. Honnêtement, entre lui et elle, je préférais me battre avec lui sur le plan de l’efficacité… Mais on avait pas toujours ce qu’on voulait après tout… Soit.

Je lâchai mon trait pour qu’il lui brise le genou avant de moi-même me déplacer à nouveau pour éviter qu’il ne m’identifie… Et surtout où j’étais. En espérant que l’autre bourrin serve de distraction quelques secondes supplémentaires. Je jouais l’attaque discrète pour l’instant, une fois qu’on serait face en face… cela serait une autre histoire. Mais à cet instant, si je pouvais éviter de me faire chopper au vol…




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