La mer, qu’on voit danser… Mission de conquête rang A [PV. Nozomo Yukio, Akayuki Kalida, Shirogane Ningyo]

Le garde du corps et le marionnettiste continuaient de se jauger pour l'instant, échangeant des techniques de captures non-mortelles pour la plus grande joie de Shuon.
La jeune fille trépignait, voulant se mêler d'un combat qui la dépassait pourtant. Ses yeux étaient remplis d'étoile devant ce duel de ninjutsu.

"Ne me met pas dans le même panier que vous autres les assassins de l'ombre." pesta le rônin, touché au vif par la remarque du sunajin. "Je suis un samouraï errant, certes, mais point un traître. Et ma lame n'est pas à vendre, même si j'en vie, même si je travaille pour la pègre. L'honneur et une dette de vie guide mes pas et mes coups de sabre."
Voilà une information intéressante pour le ninja du désert : comme de nombreux samouraï, Doremi accordé une importance à la limite du psychotique à son code de l'honneur.
Visiblement, il ne servait pas de garde du corps à Shuon pour le plaisir ou l'argent : il y était obligé pour rembourser une dette particulière.
De fait, Ningyo pourrait sans doute massacrer impunément les Monstres à Queues sous ses yeux, tant qu'il ne touchait pas à Shuon.

Hélas, là encore comme moult samouraï, le rônin s'avérait aussi complètement borné et peu ouvert à la discussion.
Il était visible qu'il s'ennuyait un peu dans son boulot de garde du corps et jouissait de se frotter enfin à un adversaire à sa mesure.
"Peuh ! L'inconséquence des ninjas..." ricana le guerrier, moqueur. "Sans honneur, votre vie est vide, sans but. Vous flottez sur une mer de sang, ne croyant en rien. Même les nobles corrompus ou la mafia vivent pour leurs passions corrompues ! Et non, je crains que tu ne puisse jamais rentrer chez toi, étranger. Tu représentes une menace trop grande pour Dame Shuon."

Ningyo essaya de convaincre le rônin qu'il ne souhait pas faire de mal à sa protégée, mais l'ex-samouraï était trop borné et paranoïaque pour le croire. Pourquoi le ninja aurait-il organisé ce rendez-vous, déguisé en plus, si ce n'est pour attirer Shuon à l'écart ou s'infiltrer dans l'organisation dans un but délétère ?
La poursuite du combat semblait inévitable, sauf si le sunajin trouvait un argument imparable pour convaincre le garde du corps.
Ningyo avait beau être immobilisé par la toile de foudre de son adversaire, il n'était pas sans ressource : le marionnettiste n'était pas seul et ses mains n'étaient point captives des rets crépitants.

D'un geste vif, il connecta ses fils de chakra à sa marionnette en embuscade, faisant soudain jaillir le pantin pour délivrer un coup vicieux dans le dos du rônin.
La lame scélérate transperça de part en part le garde du corps, inondant le sable de la plage de... varech et de bout de bois flotté.
D'un prompt kawamiri, le samouraï s'était évaporer, échangeant sa place avec quelques débris rejetés sur la grève.
"J'en étais sûr ! Une embuscade !" s'écria le garde du corps, à la fois furieux et extatique. "Typique de ces lâches de shinobi... Shuon, ne t'en mêle pas ! Ecartes-toi !"
Son sourire s'élargit alors qu'il concentrait déjà son chakra dans sa mains et son épée,

Jusqu'ici Doremi s'était contenté de jouer avec Ningyo, comme un chat joue avec une souris, négligement. Mais maintenant, il fixait les sunajins comme un tigre en chasse, un prédateur sans pitié.L'arrivée de Mereus avait tout changé : le voilà qui se retrouvait confronter à deux adversaires. Cela compliquait grandement son travail de protecteur... Il devait donc en finir au plus vite.
"Je vais en finir d'un coup." affirma péremptoirement le rônin, sûr de sa victoire. "Ouvrez grand les yeux, Dame Shuon, voici l'art impur que j'ai dérobé aux ninjas qui ont périt sous ma lame ! Raiton : Daburu Kuro Pansa !"
Doremi pointa sa lame vers Ningyo et tendit sa main libre vers sa marionnette. Dans un crépitement apocalyptiques, deux titanesques éclairs sombres jaillirent, prenant la forme de panthère noire.

Récapitulatif combat:

Le rônin des Monstres à Queues offrit au sunajin un aperçu de sa puissance : non comptant d'être un sabreur dangereux, constamment sur le qui-vive avec ses sens affutés et sa paranoïa, il maîtrisait aussi l'art du Raiton et ceci sans devoir rengainer son arme.
Cela en faisait un adversaire redoutable... Et bien décidé à occire tout ceux qui pourraient menacé sa maîtresse ou plutôt, sa charge.
Répondant à l'invocation du samouraï, deux panthères d'éclairs noires se jetèrent sur Ningyo et son pantin.
Percevant le danger, le marionnettiste s'esquiva d'un prompt sshunshin alors que le fauve d'électricité sombre explosait sur le sable où il se tenait quelques secondes plus tôt.

L'explosion changea le sable en verre et en gouttelettes fumantes, soulevant un nuage de débris et de poussière qui permirent au ninja du désert de se mettre à couvert.
D'un geste, Ningyo fit battre en retraite Mereus, essayant d'esquiver la panthère noire qui coursait le pantin.
Hélas, cette dernière était bien plus rapide que la marionnette et Doremi la guidait sans faille, d'autant plus que son maître avait dû la quitter des yeux un instant pour esquiver son propre fauve crépitant.
La foudre toucha Mereus, déclenchant une terrible explosion qui fendit le bois et envoya en l'air des copeaux enflammés. Heureusement, le chef d’œuvre de Ningyo était solidement construite : malgré l'impact, la marionnette resta fonctionnelle et globalement entière bien qu'endommagée.
Promptement, le chuunin de Suna la mit à couvert derrière quelques rochers de la longue plage. Elle pourrait toujours resservir plus tard...

"C'était GENIAL !!" s’enthousiasma à grand cris Shuon, les yeux pleins d'étoile devant le terrible ninjutsu qui la fascinait. habituellement et à sa grande déception, Doremi n'usait que de son katana. Ou juste de son air sombre et de ses yeux glaçant.
Cela faisait des éons que personne n'avait osé s'en prendre sérieusement à la chouchou des chefs des Monstres à Queues, aussi son garde du corps n'avait eut depuis un moment que des manants ou des ivrognes à rosser.
"Silence !" pesta le rônin, splendidement agacée par les hululement joyeux et vantard de sa protégée. Il fouillait la plage d'un regard méfiant. "Ils sont encore en vie ! Je n'arriverai jamais à les entendre si tu me hurles dans les oreilles comme ça !"

La jeune mafieuse s'arrêta un instant, perplexe. Vu la puissance ténébreuse qu'avait convoqué son garde du corps, elle ne s'était pas attendu à ce qu'il y ai des survivants. Soudain, le bellâtre maladroit au bras artificiel devenait plus intéressant à ses yeux. Et dangereux.
"On peut survivre à ça ?!"
"Bien sûr ! Rien n'est impossible pour un ninja expérimenté ou un expert du Ki. Il n'y a pas eu de cris, pas de râle d'agonie. Ils sont donc en vie. Cachés. En embuscade. Telle est la façon d'être des shinobi, se drapant dans les ombres et la lâcheté..."

Doremi était inquiet : il était certain d'avoir touché l'un des assaillants avec sa technique, le petit qui avait essayé de le prendre de dos.
Vu le cratère vitrifié mais sans corps, l'autre avait dû faire preuve d'une vivacité étonnante pour en réchapper. Ses panthères de foudre noire n'étaient pas de la petite bière, mais l'une des plus puissantes de ses techniques interdites.
Il avait usé de celle-ci que pour mettre fin au plus vite au combat, par pure lassitude et pour être certain de protéger Shuon de tous les assaillants..
Et malgré ça, les ninjas semblaient y avoir échapper... L'ex-samouraï devait revoir son évaluation de ses opposants, bien plus puissant qu'il ne l'avait estimé. Qui étaient ces ninjas si puissant et pourquoi en avaient-ils après Shuon et les Monstres à Queues ? Quel rival de la mafia aurait les moyens de s'offrir ce genre d'assassin ?

Doremi lorgnait vers les rochers parsemant la plage. Ils devaient y être tapis... A moins qu'ils ne soient blessés ou aient fuit.
Le rônin choisit mal son moment pour lancer un regard torve à sa protégée. Elle ne pensait qu'au répugnant ninjutsu et babillait des suppliques pour qu'il lui apprenne ses techniques de foudre, déjà oublieuse du danger.
Il allait lui ordonner de la fermer un peu plus sèchement (elle obéirait, comme à chaque fois dans les rares cas où la menace pour sa vie était sérieuse, mais il fallait insister bien trop. Fichue gamine) quand Ningyo surgit de derrière un rocher.
Le bavardage de Shuon l'avait empêcher d'entendre le ninja approcher.

"Attention !" beugla le garde du corps, empoignant sans ménagement sa protégée pour l'expédier sans ménagement dans l'océan. Une fiole éclata à ses pieds, libérant une vapeur méphitique.
"Reste sous l'eau le plus longtemps possible ! Éloignes-toi, j'arrive !" ordonna le samouraï tout à son devoir. Il aurait pu retenir sa respiration ou s'esquiver mais Shuon était sa priorité. Son avertissement l'obligea à respirer à plein poumons la brume toxique.
Aussitôt, une sensation glaciale se répandit dans tout son corps. Ses muscles semblaient être pris dans une gangue de glace douloureuse.
Doremi voulu crier d'autres instruction à sa protégée mais impossible d'émettre le moindre son intelligible : ses lèvres, sa langue, son larynx lui paraissaient comme pris dans un étaux délétère, refusant de lui obéir.

Il en fallait cependant plus pour venir à bout de la détermination du rônin. Doremi bondit hors du nuage de toxines, forçant ses muscles à lui obéir.
Le samouraï avait l'impression d'être pris dans l'ambre ou une résine épaisse et collante. Courir ou esquiver aller être particulièrement ardus.
Le rônin aurait voulu pouvoir insulter ces ninjas inconnus : du poison ! Encore une arme de lâche, de faible. Il fouilla les rochers du regard, incapable pour l'instant de repérer les assaillant.
Mais ils ne perdrait rien pour attendre.
Il se concentra sur sa lame et un aura bleuté parcourut d'éclair l'illumina à nouveau, signe qu'il n'avait pas abandonné le combat.
Doremi se déplaçait en crabe, dos tourné à la mer dans laquelle barbotée une Shuon particulièrement colérique, faisant rempart de son corps entre les ninjas et sa protégée.

"Pas ! Cool !" pesta cette dernière et émergeant de l'eau. Elle était trempée, avait du varech à la place de sa crête, mais la vivacité de son garde du corps l'avait protégée du poison. Toussant et crachant l'eau de mer, elle se redressa, ayant pied.
Son samouraï stipendié se déplaçait lentement, méfiant, sa lame parcouru d'éclair à la main et guettant un nouvel assaut.
Mais il ne donnait pas d'ordre et ses mouvements étaient moins fluide que d'habitude. Ce pourrait-il qu'ils soient... en danger !?
C'était à la fois troublant et excitant, d'autant plus que Doremi ne lui criait pas d'ordre comme "Reste à couvert" ou "Caches-toi là !" ou "Fuis !".
Les yeux de la princesse des Monstres à Queues s'illuminèrent d'une joie malsaine : cela voulait peut-être dire qu'il avait besoin d'aide ! Qu'elle pourrait participer au combat !
Mais où était l'ennemi ? Il était temps qu'elle essaye tout ce qu'elle avait apprit auprès de ses coûteux précepteurs contre une cible vivante !

Récapitulatif combat:

Doremi scrutait les rochers bordant la plage, se demandant si l'ennemi s'y terrait encore ou s'il avait fuit. Ce poison méphitique qui scellait ses lèvres et sapaient sa vivacité serait parfait pour s'esquiver sans qu'il puisse les poursuivre. De plus, avec Shuon à sa charger, le garde du corps ne pourrait se lancer dans une poursuite hasardeuse...
Voilà pourquoi l'ex-samouraï fut surpris de voir surgir cinq doubles du rouquin qui avaient dévissé son propre bras.
Une autre diversion ? Un nouvelle attaque ?

Le rônin fouillant du regard la plage et les rochers alentour avec attention, nullement décontenancé par les clones, qu'il ignorait superbement. Son métier de garde du corps et ses années passées au combat lui avait apprit à garder la tête froide en toutes circonstances.
Doremi restait cependant perplexe : il ne comprenait pas vraiment où ses adversaires voulaient en venir. Tantôt les shinobis qui les avaient pris en embuscade s'avéraient assez vifs et puissants pour échapper à l'une de ses plus terribles attaques, tantôt ils usaient de technique de débutants.
Il n'avait pas fallut un battement de cœur au rônin pour desceller le coté immatériel des clones. Ses adversaires croyaient vraiment le tromper avec cette démonstration puérile ?

"Ah ! Prends çaaa !" s'écria soudain Shuon à l'apparition des doubles du grand sunajin. La princesse de la pègre sortit hors de l'eau une lance de pierre qu'elle avait secrètement convoqué sous le couvert des vagues pendant qu'elle barbotait.
D'un geste plus vaillant qu'expert, la kunoichi en herbe expédia sa lance, empalant un clone.
Qui disparut dans un petit *pof* presque moqueur.
Doremi hésitait entre la colère et la consternation.

Le rônin bouillait de frustration : ne pouvant parler, il ne pouvait pas gueuler sur la gamine donner des ordres à son excitée de protégée.
"Yeah ! J'en ai eu un !" pépia gaiement la princesse des Monstres à Queues en regagnant le bord de mer, dégainant une paire de kunaï et visiblement trop enthousiaste à l'idée de poursuivre le combat.
Doremi tendait une main ouverte, impérieuse et colérique pour lui intimer de ne pas s'approcher plus, de ne pas engager le combat.
Putain ! Ce n'était que des illusions inoffensives ! La situation allait se compliquer si la gosse se mettait à la courser dans les rochers !

L'ex-rônin s'avança un peu, assez pour se mettre entre les clones et sa protégée. De rage, il réussit à en décapiter un de plus, qui s'était approcher trop près. La doublure disparut comme l'autre dans un petit nuage de fumée inoffensif.
Doremi sourit méchamment. Il ne pouvait pas parler pour insulter son lâche adversaire ou enguirlander la gamine. Ses poumons et sa gorge lui faisait mal. Utiliser ses techniques de ninjutsu volées serait sans doute plus compliquer ainsi mais visiblement la toxine ne ralentissait pas trop les coups brefs et précis de son katana ourlé d'éclairs.
Impossible par contre d'emporter Shuon sous son bras et de courir jusqu'à la ville : l'ex-samouraï se sentait toujours aussi engluer.
Bref : il pouvait combattre au corps à corps, mais sa vitesse se trouvait grandement diminuée, rendant impossible de courser un ninja vaguement compétent. Même esquiver pourrait se révéler difficile.

Néanmoins, le guerrier sourit méchamment, passant une main dans son kimono tandis qu'il gardait pointait son sabre vers les rochers.
Ces clones pathétiques devaient servir de diversion pour une fuite ou un contournement. Malgré le ressac, il avait entendu quelque-chose. Pas assez pour savoir précisément où se trouvait ses adversaire et combien ils étaient réellement cependant...
Le rônin tira un souvenir de Tetsu : une lanière de cuir garnie de trois grenades.
D'un geste souple et assuré malgré son état, l'ex-samourai envoya en l'air les projectiles en tirant sur l'allumage. Voilà de quoi éliminer les clones et qui sait même blesser leurs assaillants !
Il bondit en arrière auprès de Shuon, non seulement pour la protéger mais aussi pour l'empêcher de se lancer seule à l'assaut.

Récapitulatif combat:

Par miracle, Ningyo et sa marionnette échappèrent au bombardement de l'ex-samouraï. Doremi n'avait pas eu de chance, mais les piaillement de sa protégée l'avaient empêché de localisé précisément ses cibles.
Toutefois, le rônin n'avait pas balancé toutes ses grenades par pure négligence. Roublard, il avait bien l'intention d'en tirer partis de plusieurs manières même si elles ne réduisaient pas ses opposants en charpie.
Premièrement, elle le débarrassèrent du reste des doublures puis elles dévastèrent les rocs saupoudrant la plage, réduisant les couverts possibles pour les ninjas. S'ils devaient fuir ou se cacher, désormais ils devraient se déplacer bien plus que ça ! Et le fier guerrier saurait en tirer partie.

De plus, les explosions soulevèrent sables et débris, réduisant encore plus la vision de ses opposants alors que la nuit était en train de tomber. Le garde du corps savait pouvoir compter sur d'autre sens pour localiser et triompher de ses ennemis.
Enfin, les détonations sèches tranchaient la tranquillité de l'air marin : qui sait si elles ne pourraient pas être entendu par quelque milicien en ville ou, si la chance était vraiment de son coté, un membre vaguement compétent des Monstres à Queues.
Le faux séducteur leur avait donné rendez-vous sur une plage déserte, mais elle n'était pas si loin de la ville...
Tournant la tête vers la mer et sa protégée toute fière d'avoir occis un clone, le rônin fit un geste impérieux, portant un doigts sur ses lèvres pour réclamer le silence.
Shuon ne connaissait malheureusement pas les codes et signaux de l'Empire du Fer, mais le geste était universel.
Et pour l'instant, troublée par les détonations et la disparition en fumée de celui qu'elle croyait avoir empalé, l'héritière des Monstre à Queues obéit et ne pris pas d'initiative malheureuse. Pour l'instant.

Ses sens aux aguets, Doremi entendait le crépitements du sable et des débris qui retombaient en pluie autour d'eux. Le roulement de vague et les cris affolés des oiseaux de mer dérangés par les soudaines explosions. La houle. Bien : il était désormais parfaitement concentré maintenant que Shuon s'était tue.
Le soleil achevait de s'abîmer dans la mer. Combattant expérimenté depuis des décennies, l'ex-samouraï savaient que leur ennemi n'attendrait qu'un instant d'inattention pour fondre sur eux.
Le soleil disparu. Aussitôt un câble jaillit en direction du garde du corps.

Malgré son expérience et sa méfiance, Doremi ne pu esquiver cet assaut si peu conventionnel, surtout que l'infâme poison sapaient sa vivacité et l'empêcher toujours de parler.
Il dû donc se contenter d'un grognement de douleur à la place d'injures. Néanmoins, il sourit : enfin un vrai défi, un vrai combat après des années passées à jouer les baby-sitter !
Le câble l'enserra, sans doute pour essayer de l'immobiliser. Un duel de force sans vainqueur s'engagea entre le rônin et la marionnette. Un voile blanc tomba sur le regard du samouraï, un nouveau poison vicieux se répandant dans son sang.
Qu'importe ! Il savait désormais où se trouvait son ennemi : au bout du filin !
Malgré la toxine qui le ralentissait et sa cécité, le garde du corps passa à l'attaque avec une efficacité sans faille. Bondissant jusqu'à Mereus, il décocha un puissant coup de sabre toujours enveloppé d'éclair, visant à décapiter son assaillant. Le filin tranchant le gênait aussi il n'avait pas le temps de faire dans le subtil. Les éclairs parcourant sa lame s'éteignirent juste après l'assaut.
Se doutant qu'un shinobi serait bien plus résilient qu'un banal ashigaru, le rônin décocha un autre coup de sabre de taille, à la fois pour éventrer son assaillant et couper le câble.

Doremi stoppa ensuite brièvement son assaut de manière étonnante pour un combattant aussi expérimenté. Il pencha la tête sur le coté, comme curieux et troublé.
L'absence de vision n'avait cependant pas l'air de l'avoir gêné jusqu'ici...
Ce qui troublait l'ex-samouraï, c'était l'absence de battements de cœur. Ses sens effroyablement affûtés lui confirmaient qu'il affrontait quelque chose de nouveau, d'effroyablement non-humain.
Au lieu de percevoir dans la nuit des râles d'efforts, des respirations haletantes, des jurons, des bruits de pas chaotiques ou des gargouillis d'intestin, le rônin à l'ouïe si surnaturelle qu'on le croyait télépathe n'entendait chez son opposant que... des grincements ? Du bois frottant le bois ou le métal. Un peu comme un bateau en mer.

Doremi, troublé commença à reculer, mais non sans déployer une véritable tornade de lames entre lui et ses opposants, un assaut à outrance volontairement impressionnant pour dissuader ses ennemis d'avancer.
L'ex-rônin vivait depuis un moment dans le monde des ombres. La pègre grouillait de légendes et d'informations plus ou moins fiable sur le monde shinobi. Il avait désormais une vague idée de ce qu'il affrontait.
Une prothèse.
Des assauts sournois et imprévisibles. Du poison. Un adversaire sans battements de cœur, sans trace de vie.
Un mécanisme glauque, un pantin hideux contrefaisant la forme humaine pour tromper son monde et frapper par traîtrise.
Il n'affrontait pas plusieurs ninja, mais un seul : un marionnettiste !
Et s'il se rappelait bien, c'était là l'art immonde dans lequel se spécialisait un des clans fondateurs de Suna.

Doremi bouillait de frustration : il aurait dû le comprendre immédiatement que le faux damoiseaux avait révélé sa prothèse et son apparence réelle. L'appareillage était de bien trop bonne qualité pour un banal civil : même un fils de bonne famille n'aurait eu qu'un crochet ou un bras à l'apparence de bois incapable de tromper quiconque !
La méfiance du garde du corps s'accrut encore : plus qu'un banal ninja à la petite semaine, son adversaire maîtrisait un art rare et riche en tromperie que même lui n'avait jamais affronté.
Une pointe d'inquiétude perça alors la carapace de l'ex-samouraï. Non pas qu'il doutait de sa victoire : la nuit l'avantageait, diminuant la vision de son adversaire tout comme lui était désormais totalement aveugle et muet.
Non, ce qui faisait frissonner le rônin était une simple question : son opposant était-il un "simple" marionnettiste déserteur ou bien... un envoyé de Suna ?
Et dans ce dernier cas, que voulait le terrible Village Caché du Pays du Vent aux Monstres à Queues et surtout à Shuon ?

De son coté, Shuon ne savait que faire exactement. Doremi semblait si sérieux d'un coup ! Presque affolé. Cela n'était plus arrivé depuis son enfance, plus depuis que les Monstres à Queues avaient vaincu tous leurs rivaux. Les malheureux qui s'en prenait à la favorite des boss ne vivaient pas vieux et mordait généralement la poussière en un instant sous le katana de son garde du corps. Au point qu'il s'ennuyait visiblement. La jeune fille supposait d'ailleurs que c'était pour ça qu'il ne protestait pas tant que ça quand elle l’entraînait dans ses frasques.
Mais là, le rônin était méfiant, sur la défensive et lui avait sèchement ordonné le silence (le rustre ! C'était elle la boss ! Ou plutôt la fille des boss).
Néanmoins, Shuon était trop intelligente pour ne pas comprendre la gravité de la situation : leur adversaire était bel et bien dangereux.
Cependant, elle n'allait pas rester éternellement sans rien faire. Dégainant ses deux poignards fétiches, elle se mis en garde, à l'affût et prête à défendre chèrement sa vie.

Récapitulatif combat:

Doremi eut la satisfaction de sentir son arme trancher violemment son adversaire à plusieurs reprises. Hélas, le rônin avait bien deviné : nul jaillissement de sang et de viscères ne vinrent récompenser ses efforts.
Un pantin... Voilà qui compliquait les choses : l'ex-samouraï n'en avait jamais combattu et il ne savait pas exactement comment les stopper.
Bon, les réduire en copeaux devait bien marché, mais ça serait sans doute plus long que de tronçonner un humain. Moins salissant, cependant, cela ferait plaisir à la petite demoiselle...

Pour décourager les attaques, le garde du corps de la princesse des Monstres à Queues dressa une véritable barrière de lames vives et menaçantes.
Son ouïe si affûtée lui permettait de localiser sans grand mal son adversaire mécanique, dont il percevait désormais le bruit des rouages malmenés.
Hélas, Doremi n'avait en effet jamais affronté de marionnettiste et leur création, ne réalisant pas qu'un pantin de bois n'avait nullement peur de la douleur et n'était en rien ébranlé par l'aspect terrifiant de sa danse de lames frénétiques.
Mereus, sur ordre de son maître, chargea simplement au travers.

Surpris, l'ex-samouraï tarda à se mettre en garde mais. De plus, le bruit de son katana tailladant sans merci la poupée de bois et de métal couvrit les cliquetis insidieux de la lame scélérate de la marionnette.
Si le garde du corps para l'assaut visible (ou plutôt audible) de la marionnette, un poignard caché mordit cruellement la chair du rônin, qui regretta un instant sa lourde amure qu'il portait dans sa jeunesse dans l'armée de Tetsu.
Cependant, il en avait vu d'autre et une vie passée à se battre puis à travailler pour la pègre lui avait fait connaître son lot de blessures.
Ce qui l'inquiétait plus c'est que ses...non... son adversaire semblait être un amateur de poison.
Il l'avait rendu muet et aveugle avec ces toxines insidieuses... Des poisons plus débilitant que mortels, mais qui sait si cette fois l'acier maudit ne porterait pas quelque chose de plus virulent.

Méfiant, le samouraï pris du champ, écartant son adversaire de bois de sa lame sans pour l'instant chercher à le détruire. Doremi voulait surtout se prémunir de nouvelles surprises et faire écran de son corps à Shuon.
Cette dernière c'était mise en garde avec ses dagues. La posture était bonne, le rônin approuvait... en partie. Elle restait tout de même une débutante, incapable de fixer son attention sur un seul domaine pour le maîtriser. Et elle n'était pas particulièrement fanatiques dans ses entraînements...
Bref : il ne fallait pas compter qu'elle soit d'une grande utilité dans ce combat. Contre des truands à la petite semaine, elle aurait pu se débrouiller, mais là ils affrontaient un ninja visiblement puissant et expérimenté. Peut-être même venant du brutal et puissant Village Caché de Suna. Un être malfaisant, amateur de poison et de traîtrise, qui aimait visiblement torturer et jouer avec ses proies.

Trop soucieux de l'étrange Mereus et de ses mécanismes imprévisibles, Doremi n'entendit arriver le cailloux propulser par les fils de Ningyo que bien trop tard.
Fidèle à son rang de meilleur combattant des Monstres à Queues, le samouraï réagit pourtant à la vitesse de l'éclair, son sabre prêt à écarter le projectile.
Il ne s'attendait pas à ce qu'il explose.
La déflagration propulsa à genoux le rônin, faisant douloureusement siffler ses oreilles. Heureusement la mer toute proche et un rouler-bouler dans les vagues éteignirent les flammes sur ses vêtements.
Shuon poussa un cri, légèrement blessée par l'explosion et les shrapnels de roches. Cela suffit à désorienter la jeune fille et à l'empêcher de se jeter au combat...

Doremi se redressa, furieux de s'être encore laissé avoir par un tour d'un infâme shinobi. Son bras qui tenait sa lame lui faisait mal suite au choc avec l'énorme rocher et l'explosion.
"Sooiiit... maaaudiit...Laaaache..." siffla d'une voix chuintante le samouraï par réflexe. La surpris, puis le soulagement le gagna : il commençait à récupérer sa voix et sa mobilité.
Mais pas encore sa vision... D'un autre coté, en avait-il vraiment besoin.
"Reeeeste... Près de moi." coassa le garde du corp à sa jeune protégée, pour l'empêcher de prendre quelque initiative malheureuse. Le rônin affichait un sourire triomphant.
Contrairement à ce qu'il pensait initialement, il semblait que le temps jouait en leur faveur.

"Mais c'est quoi ce truc !?!" pépia nerveusement Shuon, doigts pointés. Doremi sourit : il ne pouvait pas le voir, mais elle devait avoir découvert le pantin de guerre.
"Un jouet dangereux... Mais un jouet quand même. Je me demande si même cassé on ne pourrait pas en tirer un bon prix chez un collectionneur." ricana ostensiblement le samouraï en brandissant son sabre en direction de Mereus.
Mais d'un bond d'une rapidité effroyable, il se décala. Ses menaces n'étaient qu'une feinte !
"Une poupée dont il faut abattre le maître ! Issen !" tonna le samouraï, expédiant une onde de chakra tranchante en direction de Ningyo.
Pas le temps pour une technique dévastatrice : le rônin n'avait que vaguement triangulé la position du marionnettiste. Il devait frapper vite et par surprise !
Ses oreilles si fines aux aguets, il guettait le moindre bruit. Un cri suite à une blessure ou une cavalcade sur le sable... Dès qu'il aurait localisé avec plus de précision son vicieux ennemi, il frapperait de manière plus destructrice !
"Oh putain, c'est génial ! C'est ça une vraie bataille avec du chakra !" s'écria joyeusement Shuon des étoiles pleins les yeux,  oublieuse de ses blessures et du péril mortel.

Récapitulatif combat:

Peu à peu, Doremi récupérait des viles toxines que lui avait injecté le sunajin. Les deux combattants expérimentés savaient que leur duel (Shuon, trop immature, ne comptait pas vraiment) ne pouvait pas s'éterniser bien longtemps.
Les deux guerriers avaient largement puisé dans leur réserver et les coups échangeait pesait sur chacun d'eux. Mereus, l'atout principal du marionnettiste, était en piteux état alors que Ningyo, bien que peu blessé, sentait ses forces vives s'enfuir.
Le garde du corps ne souffrait lui aussi que de blessures non-fatale et jusqu'à présent avait réussie à protéger la princesse des Monstre à Queues. Néanmoins, il avait lui aussi le souffre court.
Nul doute que les prochains échanges seraient décisifs.

Doremi pesta, plus pour le plaisir d'entendre de nouveau sa voix que pour se lamenter de l'échec de son attaque : l'onde de chakra tranchante émanant de son sabre passa à un cheveux de son adversaire.
Hélas, Shuon choisit ce moment pour s'extasier stupidement sur l'échange de ninjutsu et de techniques secrètes. Nul doute que sans cela, Doremi aurait été encore plus prompt à réagir.
Ningyo, Mereus sur l'épaule, en profita pour disparaître à une vitesse inimaginable, comblant en un instant la distance pour atterrir derrière la demoiselle qu'il avait échoué à séduire.

Doremi entendit le sable crisser, le bois craquer et les trappes secrètes du mannequin piégé s'ouvrir. Son corps sembla s'ourlait d'éclair alors qu'il bondissait, encore plus rapide que le ninja.
D'une même, il expédia Shuon bouler au loin sur la plage. Les os de la jeune fille craquèrent sous l'impact, le rônin n'ayant pas fait dans la dentelle pour l'écarter de l'attaque sans doute mortelle de l'assassin du désert.
Il interposa sans peur son corps, recevant de plein fouet l'assaut des milles mains du marionnettiste. Même le stoïque samouraï ne pu retenir un cri de douleur alors que son corps pourtant entraîné à résister à la douleur se faisait broyer sous l'impact.

Le garde du corps mit un genoux à terre, s'appuyant sur son sabre pour garder son équilibre, crachant du sang et des dents. Son corps n'était plus qu'un hématome géant et douloureux, ses habits des loques imbibée de vermeil. Mais l'ex-tetsujin se redressa malgré la douleur et son corps meurtris, défiant du regard le chuunin de Suna et sa créature de bois.
"Ainsi... C'était... bien elle... la cible..." ânonna le samouraï, la respiration lourde mais semblant littéralement vibrer de colère.
Cela avait été une de ses hantises durant ce combat impromptu : et si c'était lui que le ninja voulait occire, embauché par quelque vieil ennemi ou rival oublié issus de son passé ? Et si c'était à cause de lui que celle qu'il protégeait de sa vie s'avérait en danger ?
Maintenant, il était pleinement rassuré, presque serein... Le shinobi n'était qu'un banal assassin au service d'une quelconque lutte de pouvoir.
Bien sûr, il pouvait mentir : cette détestable engeance ne comprenait rien à l'honneur et à la vérité.

"Yôjimbo !" tonna le garde du corps en s'élançant en un instant, forçant son corps meurtris à l'action pour donner un coup d'épée transversal en se ruant sur Ningyo. Un sourire quasi-dément défigurait son visage tuméfié. Enfin il faisait ce qu'il devait faire, ce pourquoi il avait une dette de vie. Il protégerait son seigneur jusqu'au dernier souffle !
"Pour Dame Shuon et notre honneur, meurs sale chien !"
Ignorant la douleur et ses blessures, le samouraï porta un nouveau coups de son katana de toute sa force, espérant littéralement trancher en deux le marionnettiste.
Doremi ne se souciait guère de la poupée et des mécanismes ésotériques qui l'animait : elle ne serait sans doute plus qu'un jouet dévoyé mais inutile une fois son propriétaire proprement tranché en deux !

Néanmoins, le garde du corps sentait ses forces s'enfuir. Ses réserves de Ki étaient vraisemblablement à leur limite et vu ses blessures, il n'était pas certain qu'il puisse contenir l'assassin bien longtemps.
"Cours vers la ville ! Va chez tes pères !" ordonna sèchement l'ex-samouraï à Shuon qui se redressait, en se plaçant volontairement entre la jeune fille et le ninja et sa créature.
Son regard trahissait une volonté d'acier : il mourrait pour stopper le ninja et sa marionnette, voir juste pour donner quelques secondes d'avance à sa protégée. Et il le ferait sourire aux lèvres si ça impliquait l'échec de la mission de l'assassin du désert !

Shuon se releva, les larmes aux yeux, la respiration hachée.
En un instant, bien trop rapide pour ses yeux de kunoichi inexpérimenté, le fascinant duel de ninjutsu s'était changé en situation sordide et potentiellement mortelle. Ce n'était plus un spectacle et elle risquait sa vie ! Jamais elle n'avait vu l'ennuyeux et nonchalant Doremi aussi meurtris et épuisé... Mourant peut-être !
Pour elle... Depuis toute petite, elle avait eu son garde du corps sur le dos, suite apparemment à une vieille et idiote promesse. Le rônin l'avait toujours protégé avec aisance des nombreux ennemis qu'une jeune fille héritière de barons de la pègre ne manquaient pas de se faire.
Le ninja avait prononcé un nom... Eichiro Saiba. Le second de son père adoptif, Katsuno.
Ce pisse-froid ne l'avait jamais aimé. Peut-être qu'il n'aimait pas qu'un jour ce soit elle qui hérite des Monstres à Queues et non lui... Ou alors il avait un dent contre ses pères parce qu'ils ne supportait pas sa jalousie et sa vendetta contre le vieux marchand d'art, Kulaya. Cependant, jamais Shuon aurait pensé qu'il aurait eu les couilles de s'en prendre à elle ! Ces pères brûleraient la ville à la recherche des coupables s'il lui arriverait malheurs !

Quand il jouait au bellâtre, le ninja l'avait déjà accusé de l'attentat contre l'entrepôt de Tite Kaito, le second de Dimire... Ce pouvait-il qu'il est dit la vérité ?
Eichiro Saiba chercherait-il à s'emparer de l'intégralité de l'organisation ? Les Monstres à Queues étaient une hydre à plusieurs têtes... Les bons hommes aux bonnes compétences aux bons endroits disait Kahei, le fanatique de l'organisation. Si Saiba voulait changer ça, cela voulait dire que Katsuno et Dimire était en danger eux aussi !
Elle devait fuir et les prévenir ! Des shinobi avaient été embauché et aller sans doute s'en prendre à eux !
Shuon se mit aussitôt à courir vers la ville, pour la première fois de sa vie inquiète pour autre chose que sa petite personne...

Récapitulatif combat:

Le garde du corps de Shuon s'était interposé de façon héroïque pour sauver sa maîtresse et honorer sa dette de vie.
Il était clair qu'en plus d'apprécier le combat qui lui permettait enfin d'affronter un adversaire à sa mesure, le rônin dédirait sa vie pour protéger la princesse des Monstres à Queues.
Pour l'honneur et sa promesse, plus que pour la gamine, qu'il n'appréciait que modérément en raison de ses frasques. Mais un samouraï, même déchu, usant de ninjutsu volé et travaillant pour la pègre n'avait qu'une parole.
De plus, il se battait pour une noble cause : sauver la vie d'une jeune fille. Doremi sourit amèrement malgré la douleur et le danger qui allait peut-être lui coûter la vie. Il y avait là de quoi écrire une belle et triste ballade.

Bien décider à en finir, le rônin s'en était directement pris à Ningyo, bien décider à triompher du marionnettiste ou à mourir en essayant, pour donner le temps à sa protégée de fuir jusqu'à la ville.
Bien évidemment le sunajin n'allait pas le laisser faire... Alors qu'ils échangeaient des coups brutaux et sans merci, le bras artificiel du chuunin de Suna se détendit de façon improbable, frappant vicieusement l'ex-tetsujin dans les côtes en le prenant par surprise. Des os craquèrent.
Cela donna l'occasion au marionnettiste de frapper de toute ses forces, déployant une force inimaginable pour envoyer le garde du corps s'écrouler au sol dans un craquement hideux d'os brisés.

Libéré du rônin, Ningyo s'élança immédiatement à la poursuite de la jeune fuyarde, déployant sans merci Mereus. Il était certe plus rapide que la princesse des Monstres à Queues, mais elle avait peu d'avance. La nuit était désormais totalement tombée, compliquant la poursuite. Il fallait espérer que Shuon fuit bêtement en ligne droite plutôt que de se dissimuler dans les ombres...
Avisant sa silhouette se découpant temporairement face aux lumières de la ville, le marionnettiste ordonna d'un doigt à sa créature d'expédier une lame de chakra tranchante sur la jeune femme.
"Shuon, attention !" s'exclama soudain une voix juste derrière le shinobi du désert.
Le rônin. Le corps à demi-brisé, vomissant du sang et couvert de blessure mais pas encore mort. Il était salement tenace ! Et rapide, fondant déjà sur le ninja de Suna.

Entendant l'avertissement de son protecteur, Shuon composa hâtivement ses mudra. Sa passion pour le ninjutsu s'avérait enfin utile !
L'onde tranchante ne coupa en deux qu'un gros morceau de bois flotté, la jeune fille s'esquivant d'un prompt kawarimi.
Voilà qui compliquait la tâche du sunajin : avec l'obscurité ambiante, difficile de savoir où exactement elle était passée !
Mais bon, ce n'était que partie remise : elle ne devait pas être bien loin et peut-être que la panique la ferais fuir vers la ville de façon bruyante ou visible... Ou alors, il pourrait peut-être la provoquer pour qu'elle use de technique pour l'attaquer et révèle stupidement sa position.

Ce serait dangereux de jouer les cibles pour un ninja expérimenté, mais la princesse des Monstres à Queues semblait plutôt débuter dans son apprentissage du ninjutsu...
D'ailleurs, le sunajin s'interrogea : était-il bien nécessaire d'abattre la jeune fille ? Il avait explicitement accusé Eichiro Seiba et du duo, c'était Shuon (avec qui il partageait une méfiance réciproque) qui était la plus à même de croire et de rapporter à ses pères l'accusation. Doremi serait plus méfiant.
Est-ce que laisser deux corps mystérieusement assassinés dans la nuit aurait autant d'impact ?

Mais pour l'instant, Ningyo avait un autre problème : ce pot de colle de Doremi.
Malgré ses blessures mortelles, l'ex-samouraï restait aussi rapide, sinon plus que le ninja du désert. Peu après le choc brutal des coups titanesques du marionnettiste, il fondit sur le shinobi, un rictus vengeur aux lèvres. Ningyo remarqua un peu part qu'il avait temporairement rengainé son arme.
"Pas un pas de plus ! Sasu Yôna Fuantei-ka !" s'exclama le garde du corps, expédiant un coup ciblant vers les jambes du chuunin de Suna pour le déstabiliser et le ralentir dans sa poursuite.
Il dégaina en un instant pour poursuivre son assaut.
"Meurs pour qu'elle vive ! Omotegiri !"
Doremi était épuisé et gravement blessé, ce qui l'obligeait à user de techniques plutôt basique mais brutale. Seraient-elles suffisamment efficace pour stopper le ninja ? Et dans le pire des cas, pour au moins donner à Shuon le temps de fuir ?

Récapitulatif combat:

Doremi avait épuisé tant son corps que ses forces vives, s'échinant à gagner le plus de temps possible pour permettre à sa jeune protégée de fuir l'assassin de Suna.
Mais même affreusement blessé et épuisé, le rônin restait dangereux et cherchait à emporter le marionnettiste avec lui dans la tombe. Voir même à le vaincre !
D'un revers du fourreau de son katana il faucha durement le ninja du désert, enchaînant aussitôt sur un assaut particulièrement brutal.
Hélas pour l'ex-samouraï, ses ultimes efforts se révélèrent vain : les solides prothèses et l’entraînement qui avait endurci Ningyo lui sauvèrent la vie, là où un civil ou un shinobi moins doué aurait été taillé en pièce.

Doremi haletait sous l'effort, le regard enfiévré. Ses lèvres fendues hésitaient entre le sourire d'un fauve jouissant de ce combat titanesque et le rictus rageur de celui qui se sentait peu à peu dépassé.
Néanmoins, il raffermit son emprise sur la garde poisseuse de sang de son katana, prêt à poursuivre le duel jusqu'au bout.
Ningyo profita de l'instant de stupéfaction colérique du rônin quand il constata que son ennemi était encore en vie pour l'empoigner.
La force du chuunin valait bien celle du garde du corps, mais Ningyo eut finalement le dessus face au rônin fatigué. Il l’attira brutalement à lui, avant de déclenché un mécanisme insidieux.
La lame maléfique jaillit, visant la carotide du samouraï déchu.

Mais si les deux combattant était de force égale, Doremi avait toujours l'avantage de la vitesse et son ouïe exceptionnelle lui permit d'entendre le mécanisme et ses rouages. Il pencha la tête en un instant, évitant un coup fatal. Cependant la lame sournoise mordit cruellement l'épaule de l'ancien tetsujin. De nouveau son sang jaillit en mortelles arabesques vite bu par le sable de la plage.
Doremi grogna, agonisant mais toujours combatif. La confusion régnait dans leur mêlée nocturne et brutale. Les deux combattants étaient épuisés et les arts du ninja et du samouraï viraient au pugilat.
Trop collé à Ningyo et trop blessé, Doremi se contenta de répondre au coup de lame par un magnifique coup de poing dans la tête de son,adversaire, accompagné d'un hurlement primal.
"Saleté à moitié en bois... Mais tu vas crever, oui ! Meurs !"

Le rônin commit alors sa dernière erreur. A cause de sa fierté de samouraï, il voulu se remettre en garde pour combattre son ennemi avec sa lame tant prisée. Reprendre sa posture de bretteur lui coûta juste assez de temps pour que Ningyo se glisse sous sa garde et l'envoi bouler sur les rochers de la grève. Les os craquèrent et Doremi laissa échapper un dernier hoquet, plus surpris qu'autre chose.
"...que...?" balbutia une dernière fois le samouraï avant d'expirer lentement. "... Shuon... Ma dette...Ai-je...bien..."
Il lâcha son arme, le katana tintant doucement sur les rocs. Puis se fut le silence, uniquement troublé par le bruissement des vagues et la respiration sifflant du sunajin meurtris. Sa seule respiration.
Il avait triomphé.
Mais à quel prix ?

Ningyo décida de ne point poursuivre la jeune Shuon : avec la nuit tombée, il n'avait pas idée de là où elle pouvait se cacher, ni même si elle n'était pas déjà à portée de la ville, de ses gardes corrompus et de ses mafieux patibulaires.
Il ne pouvait pas risquer de se laisser entraîner dans un autre combat dantesque dans son état. Et Mereus ne valait guère mieux.
Le chuunin du désert décider de fuir la scène de son crime en plongeant dans la mer. Le sel brûlait ses blessures mais agirait peut-être comme un désinfectant... Et ainsi, il ne laisserait pas de trace : d'éventuel enquêteurs de la pègre ou de la police ne trouverait que le cadavre du rônin, sans savoir où s'était ensuite dirigé le ninja.
Qui sait, les vêtements souillés de sang qu'il avait abandonné finirait peut-être par échouer sur la rive et on le croirait peut-être mort. Tout le monde connaissait la réputation de guerrier de feu Doremi : on pourrait peut-être croire qu'il avait perdu la vie en abattant l'assassin...

Le sunajin fini par ressortir un peu plus loin, épuisé.
Hélas, il savait bien qu'il lui serait difficile de se reposer : avec Mereus sur le dos et dans son état, il susciterait probablement des questions malvenue ou attirerait l'attention s'il déambulait en ville à la recherche d'un auberge sans prendre de précaution... Dont beaucoup avait un lien plus ou moins lointains avec les Monstres à Queues.
En tout cas, bien qu'éreinté Ningyo avait le sentiment que sa mission avançait.
Shuon avait fuit, affolée. Dans sa détresse, elle allait plus facilement porter crédit à ses mensonges sibyllins et elle se précipitait déjà sans doute chez Katsuno ou Dimire.
Vu comment les deux barons de la pègre aimait leur fille adoptive, nul doute que leur vengeance serait terrible. Cela mettait bien évidemment le sunajin en danger, si on le retrouvait, mais le froid Eichiri Saiba allait avoir de gros ennuis.
D'autant plus que Ningyo avait, par pure provocation, insidieusement enduit la baignoire de Katsuno d'un brûlant poison et ce juste après que Saiba se soit trouver sur les lieux !

Nul doute qu'après tout ça, les chefs des Monstres à Queues frapperaient d'abord et poseraient des questions ensuite. Il y avait de forte chance qu'ils abattent leur "fidèle" lieutenant et comme les sunajin avaient déjà occis ses hommes, il y avait peu de chance que ce dernier face le poids... Et ainsi, cela paralyserait totalement la contrebande d'arts et d'objets rares des Monstres à Queues.
Vu les dégâts à l’ascendeur et à l'entrepôt, leur trafic de drogue et autres substances plus ou moins licite avait aussi souffert... On devait commencer à murmurer dans les bas-fond ou... plus haut. L'organisation s'affaiblissait.
Il fallait que le marionnettiste poursuivre son travail de sape.

Mais où et comment ?
Il savait que Masaru Hachiko et Iwajiro étaient en conflit larvé pour la gestion des maisons closes, de la prostitution et de l'esclavage. Le sunajin pourrait peut-être s'en mêler.
Par ailleurs, Ningyo avait trouvé chez Katsuno une lettre d'un noble influent et amateur d'art, Aseo Byakirai, avec qui il aurait une sorte d'entente, dont Kahei, l'impressionnable comptable et professeur de Shuon serait au courant.
Si la noblesse faisait pression, il y avait peut-être moyen de mettre un terme (ou de renverser) la corruption et le manque de moyen des forces de l'ordre, qui pourraient alors vraiment s'attaquer aux Monstres à Queues.

Enfin, s'il arrivait à se reposer, Ningyo pourrait sans doute aussi tenter d'éliminer l'un ou l'autre des chefs de l'organisation. Shuon prendrait normalement la suite, mais il pourrait peut-être finir le travail ou négocier avec la jeune fille avide de ninjutsu (vu qu'il venait de tenter de l'occire, ce serait toutefois plus que délicat).
Ou se débrouiller pour faciliter l'ascension d'un nouveau chef brutal mais incompétent, comme par exemple cet Iwajiro que beaucoup semblait craindre et/ou détester.
L'organisation se rapprochait du gouffre, il allait falloir lui donner une dernière poussée...

Récapitulatif combat:

Notes et informations:

Caché derrière quelques rochers toujours en bord de mer et après avoir (espérons-le) semer la piste d'éventuels poursuivants, Ningyo fit le point tout en pansant sommairement ses blessures et retapant un peu Mereus.
Le sunajin était de constitution particulièrement robuste et ses prothèses d'une qualité inégalée : malgré son combat épique contre le rônin, le sable et les bains de mers, il survivrait. Ses blessures, bien qu'importante, n'étaient pas mortelles et ne semblaient pas s'aggraver. Ses propres mécanismes, un fois le sel et le sable enlevé, fonctionnaient parfaitement.
Hélas, autant pour lui que pour son pantin favori, Ningyo ne disposait pas d'outillage ou d'équipement adaptés aux soins ou à des réparations poussées.

Récupérant et taillant un peu de bois flotté, il parvint à retaper grossièrement sa marionnette pour lui redonner au mois sa forme d'origine et ses fonctions. Mais elle restait toujours aussi fragile après les coups qu'elle avait encaissé...
S'il voulait vraiment retapé son pantin, le chuunin devrait y consacré pas mal de temps et surtout dégotter des outils et un atelier om exercer son art.
Il avait également utilisé pas mal de ses poisons lors du combat et la ville ne semblait pas le lieu idéal pour se réapprovisionner facilement : nul doute que l'expert local devait oeuvrer dans le laboratoire des Monstres à Queues dont il avait détruit le monte-charge et à moitié incendier l'entrepôt...

Pour l'instant, le marionnettiste était trop épuisé pour y penser. Il se reposa, somnolant par intermittence entre les rochers, laissant passer la nuit.
A l'aube, le ninja du désert ne tarda pas à entendre des cris peu discret de quelques hommes à la mine du dernier patibulaire, qui arpentaient la plage vainement. Ils étaient armés et certains portaient sans se cacher tatouages ou sigle des Monstres à Queues.
Visiblement, Shuon avait fait son rapport à ses parrains. Le corps de Doremi avait été découvert (et enlevé) et maintenant moult brutes armées cherchaient son assassin.
D'un certain coté, cela pourrait peut-être simplifier la vie du chuunin : les forces des Monstres à Queues étaient divisées un peu partout pour le traquer.
Et vu comment certain abordaient violemment les marchands de passage ou les gens du cru, la réputation de l'organisation n'allait pas s'arrangeait auprès de la populace molestée. Il était probable que la ville apprécierait un changement ou l'effondrement de cette bande de truands... Si la milice n'était pas pieds et mains liés par l'influence probable de quelques nobles corrompus, les forces de l'ordre oseraient peut-être même intervenir.

Usant d'un nouveau henge, Ningyo se glissa sans mal en ville : les rustres mandatés par l'organisation pour traquer l'assassin du garde du corps de leur princesse ne pouvaient se mesurer à la discrétion et l'agilité d'un shinobi, même blessé et transportant un gros sac suspect.
En ce tout début de matinée, le sunajin se rendit au bordel.
A cette heure, il trouva porte-close au Paradis des Glycines, mais parvint à retrouver la sortie discrète de l'établissement pour les clients (et ninja) préférant une certaine discrétion. Là, il manda qu'une servante aille chercher la douce Kikuno.
L'air encore endormie et vêtue à la hâte, la prostitué accueillit quand même le ninja avec un sourire, vite teinté d'un brin d'inquiétude.
"Gyô-kun ! Oh, que vous avez une sale mine, on dirait un chaton tombé dans une baignoire... Entrez vite ! On n'est pas encore ouvert mais les rues ne sont pas sûres !"

La jeune fille fit entrer le chuunin derrière les murs protecteurs de l'établissement de débauche encore endormit. Seules quelques ménagères ou apprentie étaient debout, nettoyant les lieux et préparant un futur petit déjeuner.
Il ne fut pas difficile au marionnettiste de faire parler l'aimable fille de joie et de glaner ainsi les derniers ragots.
Les Monstres à Queues s'agitaient, réagissant à la tentative d'assassinat contre Shuon comme un scorpion qu'on venait de déranger sous son rocher. Quasiment tout le gang arpentaient les rues ou le pourtour de la ville à la recherche du meurtrier ou du moindre complice.
Et ils n'hésitaient pas à passer à tabac, voire à torturer ceux qui leur paraissaient suspect. Et visiblement, ça faisait beaucoup de monde.
D'après Kikuno, un attentat avait également eut lieu contre Katsuno. Selon les rumeurs on le disait mourant ou juste couvert de bandage couvrant d'horribles brûlures. Et enragé.

"Kikuno, ne vois-tu pas que ce jeune homme a besoin de repos ?" coupa soudain une voix vieille, impérieuse et sèche. "Je vais le conduire dans la chambre de mon fils..."
Fuji-san, la matrone et propriétaire des lieux chassa la jeune catin d'un mouvement d'éventail et fit signe au ninja de la suivre. Il serait plus tranquille à l'écart pour discuter, d'autant plus que Kikuno était visiblement plutôt bavarde...
La vieille maquerelle indiqua d'un geste sec le lit au marionnettiste, tout en lui lançant un pot d'onguent d'excellente facture.
"Shinobi, vous avait bel et bien tenue parole et vous êtes attaqué les Monstres à Queues... Quel bazar et quelle folie !"
Elle soupira avant de donner plus de détails au sunajin. Sa position lui permettait de glâner moult information sensible... D'autant plus que les barons de la pègre locale n'avaient pas été vraiment discret.
Elle l'informa des descriptions d'hommes recherché par les Monstres à Queues et Ningyo reconnu certain de ses déguisements pour rencontrer Shuon et Doremi ou s'introduire au Gai Tavernier ou dans le QG des Monstres à Queues.

"Il y a aussi eu une purge. Eichiro Saiba, le second de Katsuro est mort ou en fuite, accusé de trahison. Il se murmure que Katsuro compte essayer de recruter un certain marchand d'art pour le remplacer, un dénommé Kulaya. Mais pour l'instant lui et Dimire ne sont obsédés que part une chose : trouver celui qui a osé attaqué leur précieuse Shuon. La princesse est bouclée quelque part sous bonne garde."
La mère maquerelle informa le shinobi que la purge avaient laissé des traces et que pas mal de membre de l'organisation étaient inquiets. La mort de Doremi, le meilleurs guerrier de l'organisation en troublait plus d'un. Aussi, ils compensaient en s'en prenant à plus faible qu'eux, molestant la population pour obtenir la moindre bride de renseignement.
"Et ce n'est pas tout... Le malheurs des uns fait parfois le bonheur des autres. Cette brute de Iwajiro se sent apparemment pousser des ailes... Ils cherchent quelques soutiens pour s'emparer de la place laissé vacante par Eichiro Saiba. Voire peut-être plus haut encore... Chierie ! Ce type est une ordure, un rustre violent. Franchement, j'aurais préféré qu'il crève plutôt que le rônin...Masaru Hachiko aurait pris sa place et c'est une femme raisonnable, elle. Et qui sait se ranger dans le sens du vent."

"On a aussi eu des gens de chez Korumbi, Korumbi et Korumbi comme clients, claquant de l'argent vite acquit." poursuivit Fuji-san après avoir allumé une longue pipe de nacre. "Quelqu'un a fait chargé en urgence et discrètement un navire rapide qui stationnait au port depuis des éons. Peut-être qu'un rat se prépare à quitter le bateau qui coule... Quand aux sieurs Korumbi, Korumbi et Korumbi, même s'ils coopèrent avec les Monstres à Queues, ils rêvent de prendre leur place. Hélas, l'organisation a encore pas mal d'hommes de mains..."

Elle hésita avant de poursuivre, exposant sa situation délicate au ninja qu'elle avait déjà aidé, chose qui pouvait lui valoir la mort et probablement pas que pour elle.
"Je sais que je vous ai déjà ouvert ma porte et que j'ai coopéré avec vous. Cette ville corrompue a besoin de changement... Mais... Je ne suis qu'une vielle femme et j'ai mes filles à protéger. Les soudards des Monstres à Queues sont de plus en plus violent et la milice ne fait toujours rien. Et un client, un voisin ou même une des filles finira par vous mentionner. Je ne pourrais pas vous offrir le gîte et le couvert très longtemps."

Resumé:

Une fois de plus, le sympathique (d'apparence au moins) Ningyo avait trouvé un refuge temporaire au Paradis des Glycines, au cœur du quartier rouge.
Il avait pu prendre la température de la ville et de l'ire des Monstres à Queues après ses attentats. La tentative d'assassinat contre leur princesse avait visiblement plongé les seigneurs de la pègre locale dans une rage folle. Un de leur fidèle (à débattre) lieutenant, l'un des plus compétent et prudent, en avait fait les frais.
Néanmoins, si la mafia avait subit des pertes et des revers embarrassant, l'organisation tenait toujours debout. Au bord de l’abîme, il allait falloir un dernier coup (ou plusieurs) pour la pousser vers la tombe.

La matrone de la maison-close, Fuji-san, avait accepté d'aider les sunajin en mémoire de son fils. Elle espérait bien que les ninjas du désert la venge, faisant tomber les Monstres à Queues... Dont elle n'hésiterait visiblement à récupérer la main-mise sur le quartier des plaisirs.
C'était une association risquée, donnant-donnant.
Elle avait été claire : elle ne pourrait pas héberger ad vitam æternam le marionnettiste, ni lui fournir un soutien trop appuyé et visible : pour apaiser la rage de Dimire et Katsuro, les sbires des Monstres à Queues s'étaient tous mis en chasse, fouillant la cité et ses alentour à la recherche d'un coupable. Quitte à en inventer ou à torturer des gens à la moindre suspicions.
Fuji-san craignant qu'un habitant du quartier (mal)chanceux ou un client observateur finissent par trouver suspect les aller et venue au Paradis des Glycines.

La mère maquerelle ne fut donc guère rassurer quand le gigantesque (et dangereux) shinobi d'une nation réputé pour sa férocité barbare fondit en larmes.
C'était-elle trompée ? C'était-elle embarquée dans une histoire sans issue et potentiellement mortelle pour elle et ses filles ?
Pendant un instant, Fuji caressa l'idée d'aller trouver les Monstres à Queues pour leur vendre le ninja.
Elle tira longuement sur sa pipe, réfléchissant... Non, ce grand dadais s'en était apparemment pris à Shuon, la protégée des boss de la pègre. Il n'y aurait ni négociation, ni pardon pour ceux qui n'avait ne serait-ce que sourit à l'assassin du désert. De plus, malgré les apparences de ce jeune homme doutant de lui-même, il avait été assez doué et puissant pour abattre Doremi. Et l'ex-samouraï était particulièrement réputé, le meilleurs combattant des Monstres à Queues, voire de la ville.

Elle devait continuer à l'aider. Son établissement vendait de la compagnie pour la nuit, et ses filles se faisaient un devoir de connaître les jeux d'argents et les paris pour plumer au maximum les clients. Pour gagner, on n'arrêtait pas au premier revers de fortune... Et malgré ses larme de gros bébé, le sunajin avait obtenu des résultats.
Il aurait quand même était plus rassurant qu'il se montre plus sûr de lui...
"Je ne tiens pas vraiment une boutique d'apothicaire. J'ai quelques... produits pour stimuler les ardeurs défaillantes de ces messieurs." répondit plutôt sèchement la matrone du Paradis des Glycines. "Des onguents, dont celui que je vous ai pas facturé. Il arrive aussi que des clients laisse trainer des restes de drogue mais l'empoisonnement n'est pas vraiment notre tasse de thé. Un cadavre dans une chambre, avec une demoiselle dévêtue en train de hurler est toujours un moment embarrassant..."

Elle soupira et manda Kikuno, pour qu'elle rapporte le maigre trésor de guerre des prostituées. Le ninja du désert pourrait peut-être ne tirer quelques choses.
Mais la maison-close n'était pas une pharmacie et n'avait pas spécialement d'équipement pour aider le shinobi à réaliser ses concoctions secrètes. Juste des ustensiles de cuisine.
"Je connais cependant une apothicaire discrète, Hanayo. Les filles ont parfois besoin de remontant ou de traitements. Elle fait aussi faiseuse d'ange à l'occasion. Comme ce n'est pas une partie de son métier très réputée et que je la connais depuis longtemps, je pense qu'elle ne nous trahira pas même si on lui demande des poisons ou des ingrédients douteux... Mais tout ça aura cependant un coût."
L'empoisonneur de Suna pourrait sans doute y passer commande (ou aller lui-même quérir sur place) quelques ingrédients et/ou du matériel pour réaliser ses propres décoctions toxiques. Cependant, outre le temps et le coût, il ne fallait pas espérer qu'un apothicaire douteux d'un quartier rouge dispose d'ingrédients rares. Il ne pourrait donc pas réaliser les poisons les plus complexes et les plus chers.

"Une autre solution est d'aller chercher ça... chez les Monstres à Queues. Il ont un gars, qui sort peu de leur QG, un certain Tite Kaito, qui est spécialiste en drogue, y parait. Il doit bien stocker des produits quelques-part... En tout cas, on raconte que c'est un fin gourmet à l'appétit pantagruélique mais qu'il a l'alcool mauvais. Coté fille ou garçon, il a tendance à consommer sur place, au QG."
Probablement hélas, dans le laboratoire souterrain dont le chuunin avait incendié l’entrepôt, massacrer les manœuvres et démolit le monte-charge...
Mais après cet attentat, peut-être justement que les lieux saccagés ne seraient pas forcement gardés ? Ou que les Monstres à Queues ne penserait jamais à ce qu'on les frappe deux fois au même endroit ?

Fuji-san lança un regard dubitative, voire un peu craintif à la forme inquiétante de Mereus.
"Je n'y connais rien, dans votre truc bizarre de shinobi..." marmonna la vieille dame en mâchonnant nerveusement sa pipe (bon sang, on aurait dit que ce truc la suivait des yeux). "On a bien deux-trois outils, genre un marteau et des clous, pour réparer les volets ou ce genre de chose... Mais pas un établis ou des ustensiles de forge."
Elle soupira, réfléchissant et mettant une fois de plus Kikuno à contribution, l'envoyant chercher le registre des clients et un carte de la ville.

"Bon... Sur le port, vous trouverez les entrepôts et magasins de Kitohari, une société d'un magna du bois entre deux âges, un certain  Fune Daiki. Un homme rude, peu causant. Il vend son bois aux chantiers de réparations de bateau. Du coup, il pourra sans doute vous en vendre, ainsi que des outils, voire une place dans un atelier bruyant. Mais y'a beaucoup de passage là-bas... Et bien sûr comme presque tout le monde, il vers une taxe de protection aux Monstres à Queues. Ce n'est pas un client régulier et les filles qu'il a fréquenté l'on trouvait un peu... rustre."
Elle tapota du doigt un autre emplacement sur la carte, là aussi proche du port.
"Ici se trouve la forge de Haiko Kazumasa. Ce jeune homme musclé et séduisant vient d'hériter de l'endroit de son vieux père, qui venait de Tetsu. Les filles en sont folles, car il est habile de ses mains et essaye de monter le standing de l'entreprise familiale en forgeant aussi des bijoux. C'est aussi là que le samouraï des Monstres à Queues se fournissait en arme. Kazumasa a besoin de pas mal d'argent : on dit qu'il a des dettes de jeux en plus de ses projets..."

Après une brève hésitation, son doigt osseux revint plus proche du quartier des plaisir.
"Enfin, il y a bien la boutique de Kizaru Riko. Cette vieille garce vend à des prix honteux l'artisanat de son mari aveugle. Il est un ébéniste plutôt réputé et s'y connaît en laque, dommage qu'il soit tombé sous la coupe de cette catin. Oui, c'était son métier avant et je ne l'aime pas. Elle est avide et perfide... Mais nul doute que son mari dispose d'un atelier particulièrement bien fournie, avec des outils de précision."

La mère maquerelle avait beau être une mine d'informations, elle n'était pas une véritable stratège et ne pouvait pas aider le marionnettiste à concocter un plan viable pour faire tomber les Monstres à Queues. Ce n'était pas son métier.
Mais cela ne l'empêchait pas de donner son avis.
"Y'a pas besoin de massacrer à tout va, à mon avis. Les gens commencent à être à bout de patience, surtout depuis qu'on vous traque sans prendre de gants. Si la police décidait enfin de bouger son cul, nul doute qu'y'en a qui prendraient la tangente. D'ailleurs, y'a peut-être certains lieutenants des Monstres à Queues qui pourraient décider d'aller voir ailleurs si on les convint que le couperet va s'abattre sur eux. D'autres rêves peut-être de promotion ou se verrait bien en solo ou soutenu par une puissance...étrangère une fois l'organisation démantelée. D'autres quitteraient peut-être la pègre, si elle se retrouvait juste dirigée par Shuon. La gamine est douée et sympa mais elle manque d'expérience... Et si Katsuno et Dimire perdaient plus de lieutenant de manière sanglante, il dissoudrait peut être l'organisation pour fuir, pour la sécurité de Shuon..."

La vieille tenancière de bordel haussa un sourcil intriguée quand Ningyo parla d'aller voir le seigneur local.
"Je doute que ça serve à grand chose, notre doux seigneur Bokusui Saburô est un faible. Une pâte molle ou un suiveur qui se laisse dicter sa conduite par les Monstres à Queues et les nobles de la ville, notamment Aseo Byakirai. Ce dernier est très influent, son cousin étant ministre du Daimyo. J'pourrais éventuellement vous faire rencontrer leurs fils, Bokusui Asagorô et Aseo Genjirô ou essayer d'organiser une...soirée chez l'un d'eux. Malheureusement, ce sont des clients. Ils dépensent sans compter, c'est pour ça que je ne les fait pas jeter dehors, mais niveau respect des filles, c'est pas la joie."
On sentait que Fuji-san n'était pas emballé à l'idée de se frotter à la noblesse... Mais le chuunin ce n'était pas la première fois que le chuunin rencontrait le nom d'Aseo Byakirai, l'amateur d'art influent. Si les Monstres à Queues avaient pu s'étendre autant et semblait jouir de l'impunité en ville, c'était que quelqu'un muselé la police. Et qui de mieux qu'un noble influent ou le seigneur de la ville ?

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