La mer, qu’on voit danser… Mission de conquête rang A [PV. Nozomo Yukio, Akayuki Kalida, Shirogane Ningyo]

Agissant avec célérité et violence, Yukio et Ningyo fondirent sur les deux estafettes, trompées par le henge du sunajin ayant l'apparence de leur camarade.
Un instant, ils mirent à terre ou capturèrent les adolescents, avant de les tirer dans une sombre ruelle pour les soumettre à la question.
Enfin, en tout le seul en état de répondre : Yukio s'était un peu défoulé sur l'autre, qui n'était plus qu'une loque gémissante. Sa vie n'était pas en danger. Pas s'il trouvait des soins en tout cas. Et il serait sans doute obligé de s'alimenter avec une paille pendant un long moment.

Vu l'état dans lequel s'était retrouvé son camarade et devant la "sorcellerie" qui l'avait totalement paralysée, le gamin ne fit pas longtemps le bravache et répondit avec une sincérité totale.
Blanc comme un linge, il savait qu'il risquait la mort en parlant des secrets des Monstres à Queues... Mais la vengeance de la pègre viendrait après : il fallait déjà qu'il se tire de là !

"J'ai rien fait, j'y suis pour rien ! J'vais tout vous dire !" lança l'adolescent, les yeux roulant d'affolement dans leurs orbites. "J'suis juste un courrier, j'passe des messages pour les Monstres à Queues, c'tout ! Y payent bien et de toute façon on peut pas leur dire non ! Et on obéit sans poser d'question... Vaut mieux pas !"
Cela confirmait les soupçons des shinobi : ces gosses n'étaient que des membres tout à fait mineur de l'organisation, qui les dominait par la peur et l'argent facile.
Niveau peur, les ninjas du désert s'y entendait et le gamin continua à répondre à toute allure à leurs questions.

"Les chefs c'est Katsuno, qui a un lion mangeur d'homme ! Il aime aller au Gai Timonier, c'est plus ou moins son chez lui et y'a plein d'gonze des Monstres à Queues qui viennent l'y voir. Il a une salle dedans qu'est à lui, il l'appelle son Bureau des Pirates ! J'sais pas trop s'il a un endroit à lui. p't'être dans le grand bâtiment où y'a l'intello qui gère la thune, Kahei et  où y'a aussi Tite Kaito, l'type de la drogue et des médocs... C'est un grand bâtiment d'une entreprise légale. Et Dimire a aussi un second flippant appelé Eichiro ! Froid comme un serpent... Oh, y'a aussi cette jolie fille, Shuon... On nous a dit d'pas l'approcher pour pas fâcher les boss ! Elle a un putain de sabreur télépathe avec elle pour la protéger !"

L'adolescent n'en savait pas plus, mais il avait fournit diverses informations aux shinobi.
Ils s'empressèrent de noter où se trouvait cette fameuse "entreprise légale" lié aux Monstres à Queues : cela ferait peut-être un bon endroit à visiter.
"Puis y'a aussi ce putain d'énervé d'Iwajiro, l'chef des maquereaux. Pour vot'soeur, c'est lui qui faut voir j'pense ou Hachiko. Il crèche à la Tanière du Roc. J'aime pas y aller c'est loin , à la sortie d'la ville et l'endroit est malsain..."

Quelques autres questions leurs apprirent que leur bataille n'était pas passé inaperçu et que la pègre était désormais à cran. Une guerre des gang semblait couvait et les sunajin avaient sans le vouloir jeter de l'huile sur le feu.
Le gamin n'en savait guère plus à ce sujet et il semblerait qu'il y ai également quelques bisbilles internes entre les lieutenants des Monstres à Queues.
Mais là encore, le messager n'était pas d'un rang très important dans l'organisation et ils ne pourraient pas en tirer grand chose de plus...
Il fallait donc décider qu'en faire : l'éliminer ou le laisser partir ? Il s'était montré très coopératif et espérait visiblement que Yukio respecte sa part du marché.

Un peu plus tard, les ninja finirent par se retrouver.
Ou plutôt, c'est un Hayato à la mine fort parle qui retrouva ses compères. Il les informa qu'il avait découvert une splendide maison noble, apparemment déserte, qu'il avait visité.
Visiblement, c'est là que logeait une jeune fille dont le journal intime était au nom de Kagura Shuon, qui disposait visiblement de talent de shinobi aussi divers que variés et s'y entraînait assidûment. Trop de talent d'ailleurs pour une personne aussi jeune : les indices révélés par Hayato suggérait une sorte de centre de formation des Monstres à Queues, dont cette Shuon serait l'élément le plus doué ou plutôt, le plus choyé.

Le jônin y avait également découvert de nombreuses traces d'occupation humaine et un sous-sol particulièrement, qui bien loin de recelait une cave à vin, était équipé en cages et fers.
Un registre comptable découvert dans un bureau avait offert l'explication au ninja du désert : outre le fait de mentionner Shuon comme "pensionnaire", ils comportaient de nombreux, très nombreux noms. Certains barrés.
D'autres avec des dates, des prix et des mentions comme "vendu", "placé" ou "élément à entraîner".
Cette bâtisse servait donc à la fois d'école mais aussi de lieux de trafic d'humains...

En venait maintenant la mauvaise nouvelle : la maison était quasiment déserte, sans doute une période creuse dans l'esclavage local et si elle n'était guère gardée, elle avait été piégée.
Le jonin dévoila sa cheville, où désormais progressait un sombre tatouage à l'aspect à la fois répugnant et étrangement vivant.
Poussant un cris de stupeur, Yukio commit alors une erreur irréparable : trop inquiet pour son frère, il se précipita pour examiner le sceau maléfique... Et le toucha avant que l'autre Nozomo ne le repousse.
Trop tard, le mal était fait : la marque gagna les doigts puis la mains de l'autre jônin, le contaminant à son tour...

Un conciliabule plus tard, les Nozomo informèrent Ningyo que tout reposait sur lui à présent. Les livres volés par Hayato dans la maison avait livré une partie du secret du sceau maudit : il buvait le chakra et les forces vives de ceux à son contact, s'en servant pour se propager.
D'ici quelques heures, peut-être moins, les deux sunajin ne pourraient plus utiliser que des techniques de genin, avant de voir leur santé décliner. Il leur fallait impérativement consulter une spécialiste en Fuinjutsu ou une Kusaribe pour se défaire de ce maléfice. Pas questions de trancher des têtes de la pègre dans cet état.
Pas question non plus d'attendre des renforts ou de perdre du temps à chercher un sauveur dans la ville : les Monstres à Queues savaient désormais qu'une escouade entière avait été abattus.
Trois de leur jeunes messagers avaient été mis hors cours. Les choses n'allaient pas tarder à bouger et ils se rendraient compte de l'interférence de Suna dans leurs affaires... Pour l'instant, les rivalités locales et les problèmes interne de la pègre avaient joués en faveur des ninjas, mais cela ne durerait pas.
C'était donc au Shirogane de jouer. Après tout, un marionnettiste n'était jamais vraiment seul...

Qu'allait donc faire Ningyo ?
Retourner au Gai Timonier pour tenter d'assassiner Katsuno dans son fief ?
Se rendre au siège cette mystérieuse "entreprise légale" ?
Partir en quête de la Tanière du Roc ?
Tendre une embuscade dans la riche maison où dormait et s’entraînait visiblement Kagura Shuon ?
Autre chose ?

Résumé:

Passer au grill les messagers (après que son collègue en ai sauvagement tabassé un) avait donné diverses informations à Ningyo, notamment la localisation de ce qui semblait être la façade légale des Monstres à Queues.
C'est donc par là que le marionnettiste décida de poursuivre ses investigations, avant que la disparition des coursiers ne soit remarqués.
Le chuunin pensait avoir un peu de temps : entre la terreur distillé par les sunajin, la peur de représailles de la part de la pègre des gamins et le chaos que leur combat avait semé.

Suivant les indications du garçon, le marionnettiste ne tarda pas à arriver à destination.
Sans être cossu, le quartier semblait industrieux et prospères. Les patrouilles de gardes de la ville y semblaient également un poil plus présente, les mendiants beaucoup moins. Ici, on faisait de l'argent et les bourgeois n'aimaient pas être dérangé dans leur accumulation de ryô.
Déguisé, le chuunin en profita pour faire un peu le tour de l'endroit qui, s'il fallait en croire les panonceaux, abritait le siège d'une entreprise d'import export de vins fins et d'huiles, la Cave du Soleil et d'une autres, les Milles Rameaux, spécialisé dans les épices rares et herbes médicinales.
Les emblèmes de ces deux négoces ressemblaient étrangement au symbole des Monstres à Queues.
Le bâtiment était haut et bien entretenu, et relativement plus animé et visiblement prospère que les entreprises du coin.
Dans un coin de la façade était discrètement apposé une mosaïque passée représentant justement le sigle de cette mafia : Ningyo l'avait déjà vu sur les bâtiments payant leur "taxe de protection" à l'organisation.

Le rez-de-chaussé ressemblait d'avantage à une auberge, et il était possible d'y manger (Ningyo sentit des odeurs d'épices provenant d'une cuisine) et déguster des vins provenant de la cave locale. Visiblement, on patientait là en attendant un rendez-vous avec un responsable.
Bizarrement, il n'y avait ni prix, ni menu d'afficher et bien peu de clients... Les bouteilles de dégustation promises prenaient doucement la poussière dans un coin.
Le barman était un homme massif, tatoué, peu amène et qui malgré un vague effort pour être présentable dans des vêtements de prix, ressemblait plus à un cerbère chargé de trier les visiteurs qu'autre chose.
Il était visible que les rares clients portaient des armes et certains ne s’embarrassaient même pas de cacher un tatouage ou une broderie des Monstres à Queue.

Ningyo étant un ninja expérimenté, il fit le tour du bâtiment pour observer les alentours et surtout les autres accès.
A première vue, les fenêtres du premier et second étage laissaient présager des bureaux et devait offrir une magnifique vue sur la ville et le fleuve non-loin. Elles ne semblaient pas difficile à ouvrir pour un shinobi amateur d'escalade nocturne. Il nota une porte dérobée (coté auberge) dans une ruelle entourant le bâtiment, qui devait servir à des entrée et sortie discrète. Impossible par contre de voir si elle était gardé à l'intérieur...
Un entrepôt était également accolé à l'édifice (coté cuisine), où trimaient des docker et manœuvriers musclés. C'est là que ce trouvait la large porte de service.

Un chef de chantier arboré un costume cossu, mais portait à la ceinture un kusarigama ainsi qu'un tatouage sur la main des Monstres à Queue. Nul doute donc que les caisses transbahutés ne contenait pas juste quelques bons vins de la Cote d'Omui ou du curry...
Étonnant, des exclamations qu'il comprit, il semblerait que ces ouvriers avaient déjà presque fini leur journée. Curieux : il était pourtant fort tôt...
Ningyo nota par ailleurs qu'il semblait y avoir une sorte de monte charge semblait s'enfoncer dans le sol : il devait donc bel et bien y avoir une cave en sous-sol.
Et vu le nombre de caisse (portant toute le sigle des Milles Rameaux qui en sortaient, elle devait être conséquente.

Sûr de son déguisement, Ningyo s'avança directement vers la porte principale du bâtiment et s'adressant à un garde de faction (dont la seule présence indiquait que l'entreprise était louche... Ou prenait au sérieux sa sécurité).
Le nom de Shuon fit blêmir le factotum, qui s'inclina et détala vite pour aller prévenir ses supérieurs, invitant le sunajin à patienter au bar sous l’œil suspicieux et peu amène de la brute qui servait de barman.
A son entrée, le ninja pu remarquer que deux "clients" naguère alanguis se tendaient et portaient discrètement leurs mains vers des armes plus ou moins bien dissimulés.
Mais aucun d'eux n'agit à l'encontre du marionnettiste déguisé. Il pourrait peut-être les questionner ou juste attendre patiemment.

Le garde fini par revenir assez vite, indiquant à Ningyo qu'il pouvait monter et que Kahei-sama allait le recevoir sous peu, dès qu'il avait fini sa réunion.
Le sunajin s'embrasse donc de monter au premier étage, qui abritait des bureaux tout à fait classique.
Être marionnettiste impliquait une bonne connaissance de la géométrie et de l'artisanat : Ningyo remarqua vite qu'il devait y avoir une pièce secrète à coté du bureau où on le conduisit, sans doute doté de son propre escalier débouchant sur la porte dérobée qu'il avait déjà remarqué dans la ruelle attenante.

Le sunajin avait d'ailleurs de la chance : la porte du bureau était entre-ouverte par un homme fortement charpenté en train de s'engueuler avec le propriétaire des lieux.
"Je me fiche que Saiba est perdu tout une escouade et de sa rivalité avec Kulaya ! Je ne lui prêterait pas mes gens pour ses babioles ou sa vengeance ! Qu'il voit ça avec Katsuno !" tonna l'obèse aux petits yeux chafouins. "Nous sommes déjà en retard sur le développement du nouveau produit. Et essaye de faire rentrer dans le crâne épais de Dimire quand il daignera se pointer ici au QG que ces choses prennent du temps et qu'on ne peut pas couper plus les médocs ! S'ils n'ont plus aucun effet, même les accrocs n'en voudront plus. Pas question de tuer la poule aux œufs d'or !"
Il claqua la porte et s'en alla descendre les escaliers d'un pas rageur, décochant un regard furieux à Ningyo au passage, lui intimant de dégager hors de son passage. Outre la sueur, il flottait autour de lui une odeur d'hôpital
Le shinobi du désert l'entendit grommeler dans sa barbe quelque-chose du genre "J'aurais du ...l'offre des Kesh.."

La porte se rouvrit sur un homme bien habillé, maniéré et qui avait réussit à se recomposer un visage avenant bien que froid. Cependant, le ninja du désert pouvait deviner son agacement et une froide colère. Ses cernes prouvait qu'il n'avait que peu dormit récemment.
"Entrez." lança-t-il d'un ton policé, indiquant d'un geste une chaise au shinobi déguisé. Son vernis de manière suave commença à se fissurer dû visiblement à une certaine lassitude. "Shuon... Encore. Qu'est-ce qu'elle a donc encore fait ? Combien ça va nous coûter ? Et est-ce que Dimire et Katsuno sont au courant ?"
Visiblement, il avait l'habitude de gérer les frasques de la jeune fille à l'étonnante chevelure...

Avant de répondre, Ningyo eut le loisir d'examiner en détail le bureau de Kahei.
Il était méticuleusement rangé et propre, avec des piles de documents organisé en petit tas précis, portant des colonnes de chiffres d'une écriture nette de maniaque.
L'aménagement était plutôt austère, bien que l'ameublement soit d'excellente facture. Une seule œuvre d'art : une estampe murale plutôt banale représentant un tsunami. Ningyo était prêt à parier qu'elle masquait un coffre ou une alcôve dans le mur.
Son large bureau s'ornait d'une somptueuse balance de cuivre et d'un boulier, visiblement fréquemment utilisé, ainsi qu'un nécessaire de calligraphie d'excellente facture.
En l'observant avec attention le marionnettiste, adepte des mécanismes dissimulés, pouvait parier qu'il y avait au moins un tiroir secret.

Une bibliothèque contenant des livres épais et rébarbatif : précis mathématique, code de lois, comptabilité et étonnamment des ouvrages sur la navigations et l'entretien des navires. Si le ninja ne se trompait pas, on pouvait aisément la faire pivoter pour rentrer dans une pièce secrète.
Par ailleurs sur un petit secrétaire se trouvait un sextant, une longue et une boussole. A coté, presque comme dissimulé dans l'ombre du membre, un sac de marin visiblement déjà plein et soigneusement préparé.
En continuant du regard dans sa direction, on tombait sur une fenêtre dont la vue s'étalait sur les toits de la ville jusqu'au port. Les yeux entrainé du shinobi du désert remarqua alors de petits glyphes de fuinjutsu sous les autres fenêtres du bureaux : sans doute des alarmes ou de sympathiques surprises pour d'éventuel cambrioleur. Les traits étaient net et précis, rappelant l'écriture du comptable devant lui...

Résumé:

Face au comptable des Monstres à Queue, Ningyo devait jouer en finesse. L'homme était visiblement fatigué et les piles de papiers de son bureau trahissait une lourde charge de travail. Cela jouait en faveur du ninja, l'épuisement sapant l'intellect de Kahei.
Néanmoins, il restait un homme supérieurement intelligent et très organisé, ainsi que potentiellement un utilisateur de l'art subtil du Fuinjutsu, donc un shinobi en puissance : le marionnettiste devrait surveiller ses paroles s'il ne voulait pas être démasqué.

Le début du "rapport" de Ningyo soulagea visiblement le comptable : au moins Shuon, la perle précieuce des frères dirigeant les Monstres à Queues n'était pas en danger. Ni n'avait provoqué de catastrophe coûteuse pour l'organisation... Kahei en lâcha un soupir de soulagement, avant de bien vite retrouver son masque de gratte-papier tatillon.
La suite des propos de l'imaginatif sunajin fut par contre comme un verre d'alcool frelaté qu'il se serait envoyé cul-sec et à jeun.
Ses yeux aux lourdes cernes papillonnèrent un instant, tentant de décrypter les propos du marionnettiste déguisé.

"Les Kesh ? Qu'est-ce donc ? Je n'en ai jamais entendu parlé... C'est le nouveau gang qui vient perturber notre trafic d'arts et d'objets volés et qui a rossé les sbires de Eichiro Saiba ? Il avait supposé que c'était des ruffians au service de Kulaya... Non, vous avez dit qu'ils payaient mieux et que ça intéresse Dimire, Katsuno et ce poussah geignard de Kaito... Des clients alors ? Mais alors pourquoi ne sont-ils pas passé par moi ? C'est moi qui gère les contrats !"
Il commençait à s'emporter, visiblement peu ravis de voir son rôle vital dans l'organisation et son autorité être ainsi négligés.
Kahei plissa des yeux, traitant les informations soi-disant récupérer par Shuon.

"La brave petite... Je l'ai bien formé, au moins elle commence enfin à saisir l'importance d'une comptabilité précise et ordonné..." gloussa le trésorier des Monstres à Queues à voix basse, plus pour lui-même que pour le sunajin déguisé. "Si seulement elle se concentrait plus ! Et évitait de s'éparpiller à essayer d'apprendre tous les arts ninjas du monde au hasard... Ces précepteurs sont hors de prix ! Bah, au moins, si elle a pu déceler l'avant-garde d'une traîtrise ou d'un problème dans notre budget, les heures que j'ai passé à lui inculquer les mathématiques ne sont pas complètement perdues..."

Ningyo ne put s'empêcher de noter le rictus sardonique du comptable quand il mentionna les soi-disant pouvoirs mentaux du garde du corps de Shuon. Comme s'il appréciait une bonne blague au dépend du ninja, le classant d'office comme un benêt. Mais un idiot utile et utilisable.
"Donc, Dimire truque les chiffres... Il est l'un des chefs de cet organisation, pourquoi aurait-il besoin d'en détourner de l'argent ? Il suffit qu'il m'en fasse la demande... Pour cacher des pertes ? J'aurais pu lui truquer ce qu'il veut, s'il souhaitait rester discret vis à vis de certain comme cet enragé instable d'Iwajiro ou cet opportuniste aux aguets de Eichiro Saiba... Mais pourquoi agir dans mon dos ? Ou même discrètement : ils sont les plus puissants des Monstres à Queues et moult hommes leurs sont fidèles... Pourquoi se cacher ? Même s'ils auraient besoin d'éliminer l'un de nous, ils pourraient le faire ouvertement.  Nous devons savoir quels sont leurs projets... Et qui sont ces Kesh."

Visiblement, Kahei hésitait : certaines informations balancés par Ningyo, notamment son orgueil blessé de ne pas être consulter pour une opération financière secrète l'avait plongé dans une petite paranoïa.
Néanmoins, le comptable réfléchissait vite et commençait à pointer des incohérences dans le discours hachés du marionnettiste déguisé.
"J'ai besoin dans savoir plus. Votre rapport est aussi lacunaire que les devoirs de Shuon !" fini par se décider le trésorier des Monstres à Queues. "Il me faut plus de détail et j'ai besoin des... talents d'espion d'Asura Doremi. Il me faut savoir tout ce qu'il a entendu. Retrouvez-les et dîtes leur de m'attendre à la Nurserie en fin de journée. Aller y donner un nouveau cours de calcul à Shuon ne paraîtra suspect à personne."

Résumé:

Faisant confiance (enfin, plus ou moins) en ses talents d'improvisation, Ningyo continua à enfumer Kahei.
Restant le plus possible dans le flou, il esquiva les questions du comptable des Monstres à Queue en jouant au benêt.
Cela ne provoqua qu'un grognement de la part de Kahei, qui le chassa au final d'un vague geste de la main et un ton impérieux.
"Il faut que je réfléchisse à tout ça... Débrouillez-vous pour organiser cette rencontre ! Shuon et Doremi sauront éviter les curieux... Cette fille est douée pour se faufiler là où l'on ne l'attend pas."
Kahei s'était déjà plongé dans ses réflexions, n'accordant donc guère d'intérêt au marionnettiste qui en profita pour prendre congé au plus vite avant que le mafieux ne pointe du doigt les failles des dires improvisés du sunajin.

Son soi-disant message délivré, Ningyo s'empressa de quitter le QG des Monstres à Queue.
Pour un temps du moins.
Le marionnettiste se glissa dans une ruelle attente relativement peu fréquentée... Ce qui n'était pas chose facile : le quartier était riche, commerçant et donc fréquenté en cette matinée.
Néanmoins, peut-être à cause de l'implantation de la façade publique de la pègre de la ville, le ninja du désert réussit à trouver un venelle suffisamment discret pour modifier son henge.
Cette fois, il prit l'apparence du dresseur de singe que les sunajin avaient occis et se dirigea vers l'entrepôt attenant au QG des Monstres à Queue.

Visiblement, alors qu'on était pourtant en pleine mâtinée, l'ambiance des manœuvriers étaient celle d'une fine de journée.
Cela plaisantait, se charriait, se plaignait des conditions de travail difficile (alors qu'ils n'étaient guère en train de bosser ardemment).
Le sunajin déguisé remarqua qu'ils se contentaient pour l'instant d'empiler ou déplacer de lourde et vieilles caisses bien imposante, formant un mur devant d'autres tonneaux ou boîtes bien plus soignés et légers.
Mais Ningyo n'était pas là pour auditer le système de classement des produits des Monstres à Queue ou de leurs entreprise-écrans.
Il était là pour glorieusement représenté Suna, dans un magnifique attentat.

Trompé par l'apparence vaguement connu du shinobi métamorphosé dont ils n'avaient pas été prévenu du tragique décès (ou parce qu'ils s'en fichaient), nul ne se méfia du marionnettiste avant qu'il ne soit trop tard.
Et le massacre commença.
Déployant sa marionnette, le sunajin l'envoya fondre sur les ouvriers. Le patin expédiant une bombe, libérant dans l'entrepôt une fumée âcre et une pluie de shrapnels.
La surprise fut totale et la majorité des manœuvres furent soit déchiquetés par l'explosion, soit transpercés par les senbon. Du sang et des morceaux de chairs ne tardèrent pas à joncher le sol et les murs de l'entrepôt.

Ces derniers auraient été assez chanceux pour survivre... Si le nuage de poison ne sapaient pas leur force vive.
La très grande majorité des employés furent atteint, tombant soit évanouis ou convulsant au sol, soit fuyant en hurlant.
Le contre-maître déploya son kusarigama, cherchant l'ennemi du regard (chose difficile, vu les vapeurs toxiques).
"On...on nous attaque !" beugla-t-il en s'étranglant. Horrifié et blessé, il peinait même à lever son arme, essayant de la faire tourbillonner pour chasser les volutes de fumée empoisonnée. "P-prévenez Tite-sama ! *kof* *kof* Je... on les retiens ! E-en a-avant l-les gars !"
Un des sbires le moins atteint par les senbon et le poison se rua vers le monte-charge.

Deux ouvriers, pâle comme un linge et en sang se ruèrent aussi à l'assaut pour donner des coups de poings sur Mereus... Une attaque totalement vaine, touchés par le poison les mafieux avaient des bras en carton et frappant comme des fillettes.
Le contre-maître, à moitié aveuglé, tenta lui aussi une attaque sur la marionnette de son arme qu'il peinait à manier.
"Tetsu no Omo-sa !"
Mais l'assaut à l'aveugle était à la fois faiblard et téléphoné : il serait un jeu d'enfant pour la marionnettiste d'en protéger son pantin.

L'attaque sauvage du sunajin avait fait du bruit. Attiré par la détonation et les hurlements d'agonie, le bon peuple commençait à s'intéresser à l'esclandre.
Les bon bourgeois du quartier ouvrirent leur fenêtre ou s'arrêtèrent pour contempler (de loin), le spectacle avec une fascination morbide.
L'un d'eux aurait-il la présence d'esprit d'appeler la garde ? Ou la société privé de sécurité auxquelles moult commerces de la ville versaient une petite "taxe de protection"...
Intérieurement, peut-être que certains se réjouissaient des déboires des Monstres à Queue.
Dans le QG proprement dit, on avait pas encore réagit : l'entrepôt était à l'autre bout du bâtiment et la plupart des ouvriers à l'extérieur convulsaient au sol ou agonisaient, les empêchant de prévenir la sécurité du QG et Kahei.
Pour l'instant.

L'homme affaiblit par le poison avaient visiblement quelques compétences en art martiaux, mais lui et les malheureux ouvriers courageux qui agressaient Mereus ne poserait pas de problèmes bien longtemps au ninja du désert...
Que ferait-il ensuite ? Fuir après ce massacre aveugle ? Tenter de détruire l'entrepôt ou au moins son contenu ? S'élancer vers l'étrange monte-charge qui s'enfonçait vers la cave du QG des Monstres à Queue ?


 

Récapitulatif combat:

       

Pour un chuunin de Suna aussi puissant que le massif Ningyo (déguisé), attaquer par surprise quelques manœuvres et leur contre-maître (sans doute tyrannique) de la pègre s'avéra être un jeu d'enfant.
Des ouvriers crachant leur poumon se jetèrent sur la marionnette, ne lui faisant que quelques éraflures.
D'un geste, le sunajin fit esquiver à la marionnette la contre-attaque un peu plus dangereuse mais maladroite du contremaître. Aveuglé et affaibli par les vapeurs toxiques, ils ne présentaient guère de danger.
Ningyo ordonna à sa marionnette de renverser l'homme déjà affaiblit... Oubliant qu'il n'avait pas optimisé Mereus pour le corps à corps !
Incapable d'exécuter l'ordre malgré le chakra envoyé par son propriétaire, le pantin se figea un instant, ce qui permis à son adversaire de lui porter un coup.

"*Kof* *Kof* K-Kosatsu !" toussota le contremaître en strangulant de la chaîne de son arme Mereus. Un mauvais choix : il n'avait pas réaliser qu'il n'affrontait pas un être vivant. Cependant, le bois craqua sous la poigne de l'ouvrier.
"J-Je le tiens ce s-salopard..."
Une gageure. En un éclair, la force mécanique du pantin brisa l'étreinte du contremaître maladif et l'expédia à terre d'un coup brutal et sans élégance.
L'adversaire de la poupée du sunajin resta à terre, vaguement sonnée pour l'instant, crachant ses poumon et ne comprenant pas pourquoi son étranglement n'avait rien fait à l'ennemi.

Ningyo pianota dans le vite, faisant bouger son pantin à la vitesse de l'éclair dans l'entrepôt plein de fumée et de râles d'agonie.
Bousculant caisses (dont certaines avaient bien souffert de l'explosion empoisonnée et de la douche de senbon) et manœuvres toussotant.
Sa cible : le monte-charge où s'était engouffré l'un des ouvriers de l'entrepôt, qui se ruait vers le sous-sol du QG des Monstres à Queues pour prévenir leur supérieur.
Destiné essentiellement à la monter de lourdes charges et de nombreuses caisses ou tonneaux, l'engin n'était pas rapide.
Usant d'un parchemin explosif préalablement confié à sa marionnette, le chuunin du désert s'empressa de le faire sauter.

Vu le fracas, les jurons et cris d'alarme en contrebas, cela avait fonctionné. Impossible de dire s'il avait occis le fuyard, mais c'était probable.
Et vu la fumée qui montait du sous-sol, le monte-charge était inutilisable pour un bon moment.
Entre son assaut brutal sur l'entrepôt et cette explosion, voilà qui allait porter un sacré coup aux opérations secrètes du laboratoire souterrain des Monstres à Queues ! Et surtout, cela retarderait des renforts venus de la cave...
En se repliant, Ningyo pu contempler son œuvre. Outre le massacre, son attentat avait détruit le monte-charge et éventré quelques caisses qui semblaient contenir divers poudres et fioles du plus haut suspect.
Nul doute que le trafic de drogue et de médicaments douteux des Monstres à Queues allait s'en trouver ralentit.
La rues et le soi-disant bar au rez-de-chaussée du QG de la pègre commençait à s'agiter et à réclamer sa tête, aussi le shinobi du désert se hâta de s’éclipser au plus vite en profitant de la confusion et des dernier volutes de poison.

Portant sa marionnette sur son dos, Ningyo modifia son henge et se métamorphosa en bossu, avant de gagner le Gai Timonier.
La nouvelle de son attaque n'avait pas encore gagné le bar quand il alla s'y accouder sous les regards indifférents de quelques marins désœuvrés.
L'établissement n'était à cette que peu fréquenté et la clientèle se divisait en trois groupes.
Il y avait d'abord les marins qui cuvaient là de leur soirée, vautrés sur une table ou même sur le sol. Certain puait l'alcool et/ou le vomi et il était probable que quelques gosses des rues leur avaient fait les poches (et probablement en vain, vu qu'ils claquaient tout en alcool).
Venait ensuite les habitués, les piliers de bar locaux. Généralement des vieux qui occupaient là leur temps en refaisant le monde autour d'un verre et d'une partie de carte. Sous son déguisement, Ningyo se fondait à merveille dans cette population, à une exception prêt : il n'était pas du coin.
Enfin, on trouvait quelques hommes plus jeunes et dynamiques, à l'air peu amène et très affairés. Des crapules au service visible (via un tatouage ou une broderie) des Monstres à Queue. Ils allaient et venaient, roulant des mécaniques et jouant les macho, sûr d'être en terrain conquit.
Certains étaient visiblement là pour assurer la sécurité du bar, d'autres ne faisaient que passer après leur "tournée".

Un barman blasé servit une pinte d'un liquide trouble et houblonné au marionnettiste. Un breuvage pas très fin, un peu trop tiède et plutôt alcoolisé pour une simple bière.
"Un homme a bien l'droit à un petit remontant quand il le veut." rétorqua le barman en encaissant la petite monnaie du marionnettiste déguisé. "J'peux aussi vous servir plus fort, si y'a besoin..."
Ningyo lâcha sa petite bombe d'information, qui fut aussitôt discutée par quelques vieux à demi édentés en train de lamper un alcool sirupeux dans un coin.
"Un attaque sur un entrepôt ? C'est des pirates ? D'mon temps, y'avait des pirates qui osait remontait jusqu'ici et même attaquer l'port. Oh ça oui, ça mettait d'l'animation !"
"On est plus en sécurité nulle part..."
"Eh, dit pas ça...surtout ici. Si t'es à jour avec la taxe, y'a pas d'lézard normalement..."
"Ouais, ouais, mais mon fils dit qu'y'a eut des combats la nuit, dans la rue..."
"Bah ! Juste des rixes d'ivrogne !"
"Non, il m'a dit que la... milice est sur les dents. Y'aurait eu des morts."
"C'est sans doute la faute aux étrangers...Y'en a d'plus en plus, vous trouvez pas ? A piquer nos boulots, reluquer nos femmes..."
"C'était où, cette attaque ?" questionna un mafieux plus jeune à la peau bistre, large et carré. Il portait un katana de mauvaise facture décoré du sigle des Monstre à Queues.

Avant que le sunajin ne puisse répondre au voyou, un garçon arriva en courant au Gai Timonier.
Il ressemblait un peu à ceux que les ninjas du désert avaient tabassés et interrogé. Rapide, connaissant les ruelles du coin, il devait s'agir d'un jeune courrier des Monstre à Queue.
Deux mastodontes portant les couleurs des Monstres à Queue s'écartèrent, dévoilant un escalier contre lequel ils étaient adossé.
Le barman indiqua au gamin de monter à l'étage d'un coup de menton impérieux.
Quelques instant plus tard, un juron faisait résonner toute l'auberge.

Descendant d'un pas lourd et colérique, son lion sur les talons, Katsuno venait visiblement d'apprendre la nouvelle.
Le chef des Monstres à Queues n'était pas d'humeur joviale, contrairement à ses habitudes. Il serrait convulsivement (et de façon assez étonnante pour un homme musclé, un brin bedonnant, mais exsudant la virilité) un petit éventail au design raffiné.
Sur ses talons descendaient de leur bureau privé son second, Eichiro Saiba.
"Après mes hommes, voilà que Kulaya s'en prend ouvertement à nos affaires !" siffla d'un ton venimeux l'homme sec habillé de vêtements de luxe. Un katana au fourreau sombre et élégant battait son flan, se fondant à la perfection dans ses habits sombres.
"Il suffit avec ta parano ! Qu'il convoite ton poste ou notre trafic, ce vieux grigou, j'pourrais y croire !" tempêta le maître du lion mangeur d'homme. "Mais il aurait jamais les couilles ! Et pourquoi s'en prendre au laboratoire de Tite Kaito ? Y'a que l'art qui intéresse ce vieillard sénile."
"Nous pourrions tout de même l'éliminer... Par précaution."
"... J'y réfléchirais, mais il a des soutiens puissants dans le Sekai. Si il y a des nouveaux en ville qui convoitent nos affaires, on n'a pas besoin d'un ennemi en plus. Va chercher Dimire ! Mon frère aime trop se balader seul. A cette heure, il doit traîner vers nos entrepôts de l'Ouest. On se retrouve au QG !"
"... Bien."

Katsuno allait quitter le Gai Timonier avec son fauve, en compagnie des deux colosses qui montaient la garde devant l'escalier, quant il s'arrêta soudain.
Pendant un instant, Ningyo cru qu'il l'avait remarqué, voire percer à jour, le lion le dévisageant étrangement.
"Saiba ! Trouves aussi Shuon et assures-toi qu'elle obéisse et vienne au QG pour une fois. Ou qu'elle reste en lieu sûr, selon ce que décidera Doremi."
Et d'un pas rageur, il quitta le débit de boisson, s’éventant trop rapidement de son éventail, son fauve et ses gardes du corps sur les talons.

Le marionnettiste remarqua aussi deux choses : d'abord que la mention du nom de Shuon avait crispé le dénommé Eichiro Saiba. Il était clair qu'il n'appréciait pas particulièrement la jeune fille.
Ensuite, c'est quand dans sa colère, les deux Monstres à Queues n'avaient laissé personne pour surveiller l'étage et le bureau privé du chef de la pègre.
Mais le chuunin pourrait-il s'y glisser discrètement sous sa forme de bossu ? Le bar avait beau être peu fréquenté, la nouvelle de l'attentat semblait l'avoir réveillé.
Et Eichiro Saiba ne s'était guère éloigné, s'éclipsant dans un coin discret de la taverne pour apparemment donner des ordres à des messagers et d'autres subalternes.  
D'ailleurs, le sunajin pourrait peut-être aller lui parler...


 

Récapitulatif combat:

       

Ningyo, abandonné par ses camarades de Suna, faisait de son mieux pour remplir sa mission : démanteler l'organisation des Monstres à Queues.
Le ninja du désert improvisait, ses actions semant le chaos en ville et la discorde (espérait-il) entre les têtes pensantes de l'organisation.
Son assaut brutal venait de paralyser pour un temps le trafic de drogues et de médicaments de la mafia, tout en y ajoutant l'injure de voir leurs hommes massacrés à deux pas du QG.
L'ennui, c'était que maintenant les Monstres à Queues allait essayer de traquer les responsables qui osaient les défier dans leur ville.

Usant de l'art ninja du déguisement, le chuunin avait tenté de faire porter le blâme de son attentat sur le dresseur de singe que les sunajin avaient occis la veille. Il était temps d'en rajouter un petite couche...
Sous l'aspect d'un vieux bossus, Ningyo s'approcha d'Eichiro Saiba, le second de Katsuno qui venait de quitter la taverne d'un pas rageur, son lion sur les talons.
En s'approchant de l'homme mince et élégant dans ses habits sombre d'une coupe impeccable, le shinobi du désert ne pu s'empêcher de remarquer que Saiba n'avait pas été satisfait de la conversation houleuse avec son boss. Sa frustration ce lisait sur son visage taillé à la serpe.

Néanmoins, le trafiquant d'art se reprit vite en sentant approché le ninja déguisé en gueux. Aussitôt le mépris s'afficha sur sa figure. Plissant le nez, il porta à ses narines un mouchoir de soie Kamiko comme s'il s'attendait à ce que le faux marins pue le poisson pourri ou la vinasse. Son regard s'emplit de dédain.
C'était visiblement un homme fier et qui se voulait raffiné. Nul doute qu'il ne fréquenterait pas le Gai Timonier s'il ne devait y rendre son rapport à son chef.
Il écouta les mensonges de Ningyo avec une impatience notable.

Très vite, son visage se marbra d'une sombre et froide colère.
"Ridicule !" siffla Eichiro Saiba d'un ton méprisant. Ses yeux gris se plissèrent alors qu'il réfléchissait. Il continua à voix basse, plus pour lui-même que pour son interlocuteur qu'il jugeait indigne de respirer le même air que lui. "Ou plutôt : inattendu. Cet imbécile et son tarsier sont mort, ce n'était donc pas lui... Cela confirme les témoignages de tempête et les armes retrouvés : l'ennemi... Kulaya... a embauché des ninjas, et des puissants. Et il a tué mes hommes !"
Apparemment, Saiba ne croyait pas au mensonge de Ningyo. Leur bataille à grand coup de ninjutsu de la veille avait sans nul doute attiré l'attention. Et les corps de leur adversaire, notamment celui du singe et de son maître, avait sans doute été retrouvé...

Par contre, le second de Katsuno ne jugea pas le marionnettiste responsable de son mensonge : n'ayant pas percé à jour son henge et concentré sur sa rivalité avec Kulaya qu'il estimait responsable de tous ces maux, il le prenait toujours pour un benêt abusé par les mystérieux ninjas qui s'en prenait aux Monstres à Queues.
Malgré sa haine pour le marchand d'art, Saiba se reconcentra pour suivre les propos du sunajin.
"Les Kesh ? Jamais entendu parlé. On dirait le nom de quelque fruit exotique..." maugréa le responsable du trafics d'art. Par contre, Ningyo remarqua que parler d'éliminer les faibles le faisait doucement sourire, comme si cela avait son approbation tacite.
Il se considérait sans doute comme l'un des forts.
Voilà peut-être pourquoi il n'aimait pas la jeune Shuon.
D'un geste négligent de la main, il lança quelques menu piécette à Ningyo, avant de l'enjoindre à quitter sa table.

Chose que le ninja du désert s'empressa de faire, passant à la suite de son plan.
Ou plutôt, de son improvisation.
Avisant quelques marins en goguette occupé à jouer aux cartes tout en lampant leur bière, le chuunin déguisé s'approcha doucement.
L'ambiance était tendu dans le bar, suite aux éclats de voix de Katsuno et des Monstres à Queues. La plupart des gens se concentrait donc sur leur boisson ou sur leur carte.
Le paradis pour un petit malin, notamment un tricheur qui s'escrimait à plumer ses collègues distraits, chose qui n'échappa pas au regard d'un shinobi adepte de vil petit mécanismes et autres tours de passe-passe habiles.

Feignant la maladresse de l'âge ou l'alcoolisme du marin au port, Ningyo bouscule à dessein l'aigrefin, rependant de manière fort théâtrale les cartes qu'il gardait dissimulées dans ses manches...
La suite fut un grand classique : cris outrés, ton qui s'envenime, menaces et puis les premiers objets et coups de poing commencèrent à voler. On se bouscula et l'esclandre commença à gagner tout le bar.
Ningyo avait là la parfaite opportunité pour monter à l'étage ou préparer un coup fourré.

La bagarre par contre, ne s'éternisa guère. Le Gai Timonier abritait tout de même un des seconds des Monstres à Queues plongé en pleine réflexion. Et même s'il n'aimait pas cette taverne, cela restait un de leur fief. Il devait faire régner l'ordre.
Une onde malfaisante de chakra chargé d'intentions meurtrières balaya l'estaminet en proie au chaos.
Si cela n'affecta nullement Ningyo, les marins, les autres clients et même les membres subalternes des Monstres à Queues tombèrent aussitôt à genoux, tremblant et paralysé par la peur.
"Silence ! On ne s'entend plus penser." siffla Eichiro Saiba avec froideur, la main sur la garde de son katana raffiné. Le chuunin du désert nota qu'il ne l'avait pas lâché alors qu'il exécuter sa technique paralysante, signant les mudra d'une seule main.

Saiba se leva avec élégance, se coulant entre les marins tétanisés avec fluidité de maître escrimeur. Il dégaina promptement et avec une douceur trompeuse. D'un mouvement presque soyeux, il trancha du tricheur, faisant rouler sa tête sur le parquet sous le regard horrifié des clients. Calculé avec précision, le coup frôla les autres joueurs impliqués, en balafrant finement certain, comme un sinistre avertissement.
"L'offense a été réparée et je vous pris de vous calmer à présent. Comportez vous en hôte civilisé, que diable." lança avec dédain le trafiquant d'art, essuyant d'un geste sa lame étincelante. D'un coup sec de menton, il apostropha un serveur. "Et nettoyer moi ça, cela fait désordre et nuit au standing de notre établissement."
Le sbire s'empressa de hocher la tête avec frénésie, avant d'aller chercher un sceau et un balais, alors qu'un malheureux "volontaire" se retrouver en charger de fourrer le corps encore tressautant et la tête trancha dans un tonneau pour aller les couler dans les eaux sombres du port.

Récapitulatif combat:

       

Profitant de l'esclandre qu'il avait déclenché, Ningyo se glissa à l'étage du Gai Timonier, puis pénétra dans le bureau privé de Katsuno, l'un des deux chefs des Monstres à Queues.
Lui-même adepte des coups-fourrées, le marionnettiste de Suna se méfia, et à raison.
Tant sur la porte que sur les deux fenêtres de l'antre de Katsuno se trouvait deux discrets parchemins de Fuinjutsu, sans doute une technique d'alarme.
Mais heureusement pour le sunajin, celui de la porte était mal positionné, peut-être à cause de la flemme du propriétaire ou parce qu'il s'était éclipsé trop vite en raison de l'attentat pour réactiver cette protection.

Le bureau dégageait un mélange d'odeurs de fauve, de sueur rance, de rhum éventé et de cigare. Visiblement son propriétaire n'aimait pas le rangement. Des papiers s'étalaient à même le sol, des restes de repas (et surtout de boisson) s'empilaient ça et là. Le ménage n'avait sans doute pas été fait depuis des semaines et l'endroit n'avait, à l'odeur, pas été aérée récemment. Au centre de la pièce, une table et des coussins témoignaient de parties de cartes, de dès et de mah-jong, sans doute très alcoolisé. Katsuno semblait être un bon vivant bien bordélique.
Pendant un instant, Ningyo hésita à empoisonner un cruchon de vin, une bouteille de rhum ou une pinte éventée... Mais allez savoir si Katsuno finirait l'un de ces alcools. Certains avaient l'air de trainer là depuis un moment. En plus, son lion avait peut-être l'odorat assez fin pour l'avertir... Le chuunin décida donc de plutôt fouiller la pièce.

Dans un coin, caché par un paravent se trouvait une étonnante baignoire dotée de pieds de lion doré à coté d'un grand miroir. Un objet d'art et de luxe incongru chez quelqu'un ayant un bureau aussi négligé. Visiblement, Katsuno aimait prendre soin de lui et semblait plutôt vaniteux.
Plus loin, une porte coulissante s'ouvrait sur une autre pièce servant de chambre à coucher. Il y régnait la même odeur, agrémenté en plus de la fragrance de plusieurs parfums féminin.
Les draps étaient défaits et portait des traces de maquillage et la petite chambre était aussi en bordel que le reste. Ses placards apprirent au chuunin du désert que Katsuno disposaient de moult tenues, certaines visiblement coûteuses et réservées à des soirées dans la haute société. D'autres n'auraient pas dépareillés sur un capitaine de navire ou un chef pirate.

La chambrée ne recelant rien d'intéressant, Ningyo retourna dans la pièce principale servant du bureau et de salle de réunion (ou de débauche).
Sur un mur se trouvait un avis de recherche craquelé et à l'encre passée (on ne pouvait plus lire la prime) où s'affichait un portrait vaguement ressemblant d'un Katsuno bien plus jeune, recherché pour piraterie.
D'ailleurs, un tricorne usé, semblable à celui sur l'affiche était négligemment pendue à une chaise à coté d'un bureau croulant sous la paperasse.
Des papiers négligés et tachés de vin, à l'exception d'une seule pile qui elle nette, carrée, presque taillé au couteau.
Le shinobi jeta un œil à tout ça et en tira rapidement la conclusion que Katsuno, s'occupait majoritairement des trafics d'arts et récemment d'esclaves pour le compte des Monstres à Queues. Il découvrit aussi quelques lettres ornés de mon et autres symboles de familles nobles de la région. Visiblement, malgré son coté bordélique, Katsuno était la "face publique" de l'organisation.
Il se rendait à des soirées de la haute et organisait parfois des "ventes aux enchères" et "gala de charité". Ningyo reconnu l'adresse de la maison sans marque que Nozomo Hayato avait découvert et où logeait Kagura Shion.

Ces papiers ne permettaient pas d'incriminer grand monde, le chef des Monstres à Queues s'exprimant souvent à mot couvert.
Cependant un nom revenait souvent, celui du noble Aseo Byakirai. Ce dernier semblaient être un "client" régulier, achetant moult œuvres d'arts et curiosités rares. Bien que n'étant pas spécialiste et ne connaissant pas "l'offre" des Monstres à Queues, le marionnettiste nota que ce noble disposait de tarifs préférentiels, voire recevait moult cadeaux et "échantillons".
Une petite note manuscrite de Katsuno confirma plus ou moins la corruption. Elle disait : "Voir avec Kahei pour mettre en sécurité la lettre avec le sceau qui scelle l'accord. On va vider cette caserne aussi vite que ma choppe !"

Ningyo s'aperçut d'ailleurs que si Katsuno répondait aux lettres de gens de qualités et de quelques grands capitaines, la plupart du temps il se foutait de la paperasse. La très grande majorité des papiers portaient plutôt l'élégante signature de son second, Eichiro Saiba, l'amateur de décapitation de la salle du dessous... Tous les documents de la pile nette et propre étaient de sa main. Il s'agissait de bordereau d'inventaire remplit avec un soin précis, listant des œuvres d'arts d'origine sans doute illégale, ainsi qu'une estimation de leur valeur sur le marché, avec parfois des suggestions de clients.
D'autres documents plein de colonnes de chiffres portaient également la signature de Kahei, le comptable des monstres à queues. Sans doute des rapports des bénéfices de l'organisation.
Plus curieux, Ningyo trouva un espèce de contrat à l'amiable entre Katsuno et Kahei, concernant la location d'un emplacement à quai et un entretien "à vie" pour un petit bateau rapide dans le port. Il semblerait que le comptable soit aussi un marin à ses heures perdues.

Adepte des mécanismes secrets, la marionnettiste de Suna n'eut aucun mal à trouver et ouvrir un tiroir secret du bureau du chef des Monstres à Queues.
Là encore, un glyphe maléfique de Fuinjutsu attendait le curieux indélicat, mais il était vieux, usé et on avait oublié d'en rechargeait le chakra. Par contre, malgré toute ses précautions, Ningyo l'avait abîmé en forçant le tiroir... Si Katsuno était attentif, il remarquerait donc l'intrusion.
A l'intérieur, pas grand chose : un livre de compte plus "personnel" que Katsuno taisait même à son frère (mais pas à Kahei qui en avait visiblement la charge), une bouteille d'un excellent rhum, un éventail de guerre d'excellent facture qui n'aurait pas dépareillé à la ceinture d'un grand stratège d'un Daimyo, des estampes érotiques (apparemment Katsuno semblait être à voile et à vapeur, ce qu'il cachait visiblement) et quelques autres papiers.

Une lettre destinée à Kahei et pas encore terminée s'y trouvait également. Katsuno demandait à son comptable si Suon s'en sortait en mathématique et quand elle pourrait être capable de gérer les affaires des Monstres à Queues. Il suggérait qu'elle passe sous la férule de Eichiro Saiba pour un temps, avant peut-être de le remplacer "...car il est tellement chiant et tatillon, sans parler de sa vendetta contre Kulaya...".
Même si la lettre était inachevé et donc que l'information ne devait pas avoir beaucoup circulé, voilà sans doute pourquoi son second si malin était si grincheux quand Katsuno avait mentionné Shuon : il n'aimait sans doute pas l'idée de devoir forcer sa propre remplaçante...

Ningyo découvrit une autre lettre, destinée au dompteur de lion des Monstres à Queues.
Une certaine Masaru Hachiko, apparemment responsable des maisons closes sous la coupe de l'organisation, se plaignait de son collègue Iwajiro. Elle s'excusait auprès de Katsuno de le déranger pour ça, que c'était normalement le travail de son frère Dimire, l'autre chef des Monstres à Queues, qu'elle était encore relativement nouvelle chez ceux-ci mais que ça ne pouvait plus durer : visiblement cet Iwajiro usait de violence inconsidérée "gâtant la marchandise". Et Dimire semblait fermer les yeux, négligeant les rapport de la jeune femme.
Elle demandait donc l'autorisation "d'en coller une bien sentit à ce con machiste et instable qui s'amuse à électrocuter les filles pour s'amuser".
Il y avait donc de nombreuses dissensions chez les lieutenants et seconds des Monstres à Queues...

Résumé:

La diversion du marionnettiste avait réussit et il avait pu pénétrer dans le bureau (bordélique) de Katsuno, un des deux chefs des Monstres à Queues.
L'endroit contenait divers documents important et milles et une informations sur le propriétaire des lieux que le chuunin essaya de mémoriser au mieux.
Il était probable que son intrusion soit plus ou moins rapidement remarquée malgré le bazar sans nom qui régnait dans cet appartement, aussi le shinobi du désert ne prit pas le risque de dérober le moindre papier, préférant faire confiance à sa mémoire.
Avant de quitter les lieux en catimini, il laissa un douloureux présent pour le négligent mais vaniteux Katsuno...

Ningyo s'enfuit du Gai Tavernier, avant de s'enfoncer dans une ruelle sombre et désolée pour faire le point et se lamenter sur son sort.
Sortant son carnet, il le noircit d’annotations sur les Monstres à Queues pendant que sa mémoire était encore fraîche. Toutes les informations glaner par les sunajin se retrouvèrent vite couchée sur le calepin du marionnettiste.
Est-ce qu'à partir de tout ça il arriverait à formuler un plan d'action à même d'abattre l'organisation maffieuse ?
Le doute gagnait le ninja solitaire : il aurait peut être bel et bien besoin d'aide... Il pourrait peut-être trouver un moyen de contacter Suna ?

Notes et informations:

On était désormais en plein milieu de l'après-midi et Ningyo pu remarquer des changements dans les rues.
D'habitude les sbires des Monstres à Queues ne sortaient pas en journée... Le crime prospérait plutôt à la tombée de la nuit.
Or, désormais le ninja du désert croisait de plus en plus de brutes à la gueule patibulaire qui patrouillait dans les rues, lançant des regards torves aux passants.
Ils se déplaçaient à plusieurs, en chasse, terrorisant les marchands. Posant des questions.
On cherchait des étrangers. Un type correspondant à la description du ninja dompteur de singe. N'importe qui de "suspect".
Ningyo assista aussi à quelques échanges d'invectives menaçant de dégénérer en rixes avec les rares soldats de la milice de la ville.
Ceux-ci, visiblement en sous nombre et mals équipés, essayaient parfois de s'interposer entre les gangsters et la populace apeurée qui se faisait "questionner". Le plus souvent les miliciens devaient se retirer, la queue entre les jambes.
L'atmosphère était étouffante, toute la ville était tendue.
Désormais les Monstres à Queues savaient que quelqu'un d'organiser, à même de s'offrir des ninjas en avait après eux.
Et pas question pour la pègre de montrer un seul moment de faiblesse. Il comptait bien traquer et punir salement ceux qui s'opposaient à eux...

Dépenses possibles de PM/PE:

Un nouveau plan venait de germer dans la cervelle diabol...ingénieu...curieuse de Ningyo. Après avoir longuement et soigneusement compulser ses notes, le marionnettiste avait repérer un élément de faiblesse (?) dans l'organisation des Monstres à Queues : Kagura Shuon.
Véritable chouchou des deux boss de la mafia, cette jeune femme délurée suivait visiblement à la fois une formation de kunoichi et de...comptable ? Elle n'aimait visiblement pas se plier aux ordres et jaillissait souvent là où on ne l'attendait pas, son inquiétant garde du corps en remorque.
Et certain chez les Monstres à Queues ne l'appréciaient guère, sans doute en raison de son statut de "privilégiée". Nombres des lieutenants ou officiers supérieurs s'avéraient ambitieux et craignaient pour leurs postes ou de devoir obéir à une petite parvenue qui n'avaient guère fait d'efforts pour se hisser à la tête de l'organisation.

Le sunajin avait décider de se rapprocher de la demoiselle, se lançant dans une hâtive opération de séduction.
Cependant, Ningyo se doutait que Asura Doremi, le garde-chiourme et chaperon de la jeune fille risquait de poser problème. Il était considérée comme le combattant le plus terrifiant des Monstres à Queues et devait bien s'ennuyer à escorter la petite agitée à la coiffure provocante. Mais si les rumeurs étaient vraies et qu'il était télépathe ou disposer de quelques talents ou art shinobi s'en rapprochant, la tentative de séduction du marionnettiste peu à l'aise avec les femmes risquait de tourner court...
Néanmoins, le chuunin de Suna décida de prendre le risque : il lui fallait impérativement avancé pour abattre l'organisation criminelle !

Le ninja du désert, souhaitant éviter de se faire repérer par les gangsters de plus en plus fréquents et inquisiteurs dans les rues, se métamorphosa derechef en bellâtre.
Outre leurs multiples talents et arts secrets qui laissaient pantois les civils, les shinobis disposaient d'un autre avantage sur le bas-peuple : ils étaient grassement payés.
Usant de l'argent du vol et du meurtre, Ningyo alla donc acheter... des chocolats !
Les friandises de ce genre étaient rare et précieuse, exotique et demandant un maître artisan. Par bonheur la ville était un port commercial d'envergure et Ningyo arriva sans trop de soucis à acquérir de quoi séduire (ou au moins intriguer) la demoiselle.
Il ne fut pas non plus difficile de trouver un jeune messager pour transporter son cadeau contre espèces sonnantes et trébuchantes jusqu'à l'élue de son cœur ou plutôt, de son plan.
Plus qu'à attendre...


En fin d'après-midi, ses efforts portèrent enfin leurs fruits : Kagura Shuon, l'air amusée et intriguée, le rejoignit sur une plage non loin de la cité corrompue.
Hélas, sur ses talons suivait son samouraï-chaperon, l'air blasé.
La demoiselle à la coupe iroquoise sautilla gaiement jusqu'à quelques mètres de Ningyo. Elle le dévisagea longuement, l'examinant avec minutie, un sourire de requin aux lèvres. Le sunajin avait l'impression d'être un bout de viande, attendant d'être découper, rôtit et dégusté... Ou balancer à la poubelle.

"Mouaip... Pas mal, mais un brin banal." s'exclama finalement, sans même saluer, la jeune femme au bout d'un petit moment. Elle semblait plus ou moins satisfaite de son examen et du physique de jeune premier du sunajin déguisé.
"Alors monsieur le vil séducteur... C'est bien la première fois qu'on m'offre du chocolat avant de parler traîtrise. Intriguant, intriguant !"
Ningyo réalisa que Shuon n'était sans doute venue à son rendez-vous justement qu'à cause de cette étrange et imprévisible dichotomie.
"Tu sais mon nom, mais j'ignore encore le tiens... Et tes attentes ! Il aurait été poli de laisser un message signé dans ta miiiignooooone et délicieuse panière !" poursuivit la mafieuse en s'asseyant sans grâce sur un rocher. "Tu ne sembles pas porter la moindre marque de l'organisation et je t'ai jamais vu chez les Monstres à Queues ou chez nos clients... Pourtant, tu prétends avoir des infos à me donner... Alors, que veux-tu ? Me séduire ? Te faire embaucher en balançant des salauds parmi les salauds ? Juste attirer mon attention ? Oh, par tout les Kami, j'espère que c'est pas une tentative d’enlèvement ou de meurtre, par que sinon..."

Le claquement sec d'un katana qu'on sortait juste du fourreau interrompit un instant la jeune fille. Pas pour attaquer, juste pour rappeler sa présence tranchant l'air marin. Asura Doremi venait de rappeler aux tourtereaux son existence menaçante. Le samouraï faisait ça juste par automatisme, son intérêt pour le sunajin n'étant que purement académique. Néanmoins, son regard ennuyé et blasé s'illumina un peu. Un regard froid, perçant et analytique, aussi tranchant que son katana. Il semblait espérer quelque chose... Comme si avec un peu de (mal)chance, il y aurait peut-être une confrontation violente qui le sortirait un peu de sa routine et l'amuserait quelques instants...
"... Et lui, c'est justement le sinon." pouffa Kagura Shuon en désignant le samouraï d'un coup de menton amusé. "Même si tu m’enjôles et qu'on va folâtrer sous les draps, il sera là, à mâter dans l'ombre ou à écouter à la porte... Génial hein ? Merci papa..."

"Je n'ai nul besoin de reluquer vos débauches. Seule votre sécurité m'importe. Telle est ma mission."
"Un joyeux luron, hein ? Bah ! Au moins, il ne m'interdit rien lui-même et ne rapporte pas à mes pères..." ricana la demoiselle à l'iroquoise. Doremi se contenta brièvement d'hausser les épaules. Le samouraï n'avait qu'un but : garantir la sécurité de Shuon. Un dangereux monomaniaque, qui n'avait qu'une parole et qu'une seule tâche qu'il exécuterait à tout prix, même si cela l'ennuyait visiblement et qu'il n'appréciait sans doute même pas la gamine. Tout le reste ne le concernait pas. Ningyo eut l'intuition qu'il pourrait démembrer Katsuno, Dimire ou n'importe quel autre Monstres à Queues sous les yeux du guerrier sans qu'il intervienne. Tant qu'on ne faisait pas de mal à Shuon.
"Bon alors, au final tu veux quoi, le gigolo ?"


 

Notes et informations:

Dépenses possibles de PM/PE:

Shuon éclata d'un rire cristallin un rien méprisant quand Ningyo assura ne pas lui vouloir de mal, ni être armé.
"Vu l'invitation et que tu m'as pas sauté dessus, je m'en doutais un peu. Dommage en un sens, ça aurait l'embuscade la plus rigolote et chocolaté de mon existence... Et de toute façon c'est pas comme si tu aurais pu me faire grand mal, surtout avec ma nounou et son épée..."
A cette évocation Doremi grogna en haussant les épaules. Mais le rônin n'écarta cependant pas sa main de la garde de son katana. Si Shuon ne voyait pas le marionnettiste déguisé comme une menace, son garde du corps restait quand à lui sur ses gardes.
Cependant, le samouraï s'ennuyait visiblement et n'accordait pas à Ningyo tant d'importance pour l'instant.
De fait, il s'écarta un peu pour contempler la mer, sortant de ses affaires un petit carnet de note, et laissa les deux tourtereaux presque en tête à tête, bien que le ninja du désert se douta qu'il pourrait les rejoindre d'un bond à une vitesse effarante.

Troublé et improvisant au pied levé sous le regard pétulant mais inquisiteur de Shuon, le sunajin commença à expliciter les raisons de cette coûteuse entrevue sur une plage isolée.
Mêlant le vrai au faux, il distilla diverses informations sur les Monstres à Queues et le troubles en ville. Troubles dont il était un grande partie responsable.
La nervosité de l'imposant chuunin de Suna se lisait étonnamment bien dans ses gestes pour un shinobi.

Shuon l'écouta poliment, de plus en plus perplexe. Elle s'était attendu à quelques déclaration d'amour enflammée, une demande de faveur ou une introduction auprès de ses pères pour rentrer chez les Monstres à Queues, mais pas à ces histoire de guerre civile au sein de l'organisation.
Elle aurait normalement balayé les élucubrations du godelureau d'un rire hautain, s'il n'avait pas balancé autant de nom de têtes pensantes (ou de gros muscles) de la pègre.

"Attaquer l’entrepôt de Kaito ? Tu veux dire son labo ? Un gars de Saiba ?" s'étonna la jeune fille, pensive. "Pourquoi il aurait fait ça ? Y'a jamais vraiment eu d'inimité entre eux... Et j'croyais que Saiba avait justement perdu sa meilleure escouade ? Dommage, j'aimais bien l'type aux singes, super idée pour espionner ou voler des trucs en douce. En tout cas, Tite Kaito va être vert ! Dimire arrête pas de l'presser pour qu'il augmente sa productivité au lieu de s'occuper de ses recherches... Si en plus il a perdu son labo ou les stocks, ça va pas lui faciliter la vie..."
Bien qu'elle ne remettent pas en doute l'information (elle avait déjà dû entendre quelques rumeurs), Shuon semblait perplexe et doutait de l'implication d'Eichiro Seiba, ne voyant pas ce que le snob spécialiste du trafic d'art aurait à gagner à incendier l'entrepôt de la manufacture de drogue...

"Katsuno veux que je passe sous la férule d'Eichiro Saiba ?! Mais pourquoi donc ? Bon sang, j'espère qu'ils se sont pas mis en tête de me marier à cette momie !?" s'étonna la demoiselle en poussant un soupir déchirant. "Mais qu'est-ce que j'ai fait ? C'est déjà chiant de devoir apprendre la compta' avec Kahei mais niveau pète-sec, Saiba est encore pire, même si j'avoue que j'aimerai qu'il m'enseigne son kenjutsu ! C'est un rancunier avec ça... Genre ça fait des années qu'il est le rival de chaiplusqui. Et j'ai l'impression qu'il m'aime pas trop, sans doute parce que je suis pas assez calme, réfléchit et élégante pour ce serpent coincé !"
Visiblement, l'inimité entre Shuon et Eichiro Saiba était partagée. Le trafiquant d'art toujours polis, maniéré et tiré à quatre épingles ne pouvait évidemment pas s'entendre avec une adolescente rebelle à la coiffure fantasque. Et vice-versa.
Mais en plus le second de Katsuno verrait sans doute un jour cette gamine devenir sa cheffe à la tête des Monstres à Queues. Sa haine de Shuon devait être bien supérieure au mépris de la jeune fille à son égard... La jeune fille avait également une passion visible pour l'apprentissage des arts ninjas de tout type.

"S'il était pas si compétent quand il est pas en crise de jalousie, on pourrait l'virer..." marmonna la kunoichi de la pègre en apprentissage. "Si j'étais la boss, j'offrirais son poste à son rival. Ah ! Sauf s'il est aussi chiant et coincé du cul !"
La nouvelle des violences causés par Iwajiro n'attira en retour qu'un haussement d'épaule en réponse de la part de Shuon.
"Iwajiro est une brute avide, un connard machiste qui règne par la terreur. Mais apparemment, il en faut... Si j'étais la boss, je m'en débarrasserai moi j'donnerai son poste à Masaru Hachiko. Elle c'est une guerrière mais qui sait ce tenir et où et quand frapper. La pauvre, elle doit réparer les pots cassés de l'autre butor..."

Elle poussa un lourd soupir puis une lueur rusé illumina peu après son regard et la jeune fille se fit plus pensive.
"Iwajiro fait parti des meubles. Il était le bras droit de Dimire du temps où les Monstres à Queues n'existait pas et que mon père adoptif ne dirigeait qu'un gang des rues... Dimire a sut évoluer, lui, alors que son complice stagne malgré ses illusions de grandeur. Eh ! C'est peut-être lui qui a détruit l'entrepôt sous un déguisement ! Il a jamais pu piffé Tite Kaito, qui lui a ravis la place de second... Mais... Si cette violence lui ressemble, j'le pensais pas assez malin pour ça ou pour impliquer Saiba. Même s'il ont le même grade dans l'organisation, j'pense que Saiba le trancherait en deux s'il le voulait..."

Ningyo accusa ensuite le père adoptif de la jeune fille de détournement de fond, couvert par son professeur de mathématiques, faisant dérailler le train de pensées de la jeune fille.
Elle écarquilla les yeux, sidérée.
"Mais c'est nawak ! Dimire est un des boss ! Il a pas besoin de détourner quoi que ce soit ! Il lui suffit juste de ce servir... Et il a des goût moins dispendieux que Katsuno ! Que Kahei couvre un truc, ça c'est possible : c'est un sorcier avec les chiffres. Et un lâche. Mais pas pour Dimire ou Katsuno !"
Shuon soupira, perplexe et se demandant visiblement si elle devait croire ce que disait cet inconnu qui lui offrait des chatons en chocolat. Cette accusation de détournement de fond lui semblait tellement fantaisiste qu'elle faisait douter de tout le reste des rumeurs rapportées par le sunajin déguisée.

"Pour Kahei, c'est un filou mais il reste très impressionnable : ça m'étonnera pas qu'il est une porte de sortie déjà prête si jamais les choses tournerait au vinaigre..." marmonna la kunoichi débutante des Monstres à Queues. "Il a jamais été un grand... criminel. Pour lui, l'organisation est juste un emploi de bureau comme un autre. Il n'aime d'ailleurs que moyennement son job et reste sans doute juste parce qu'il a peur des représailles... D'ailleurs mes pères le laisserait pas partir : il est trop doué pour organiser les choses et maquiller les comptes. Et puis son Fuinjutsu est plus fiable que celui de Katsuno..."
Elle s'interrompit, songeuse, se demandant ce qu'il fallait bien penser de tout cela.
Les nouvelles avaient été assez nombreuses, crédibles ou non, pour qu'elle ne se soucie pas trop de celui qui les avait délivrées.

Quelqu'un d'autre par contre était soudain bien plus curieux du messager amateur de chocolats mignons.
"Moi ce qui m'intrigue le plus, c'est comment vous savez tout ça ?" coupa la voix d' Asura Doremi, qui avait visiblement fini de contempler l'océan. Ningyo aurait pu gérer qu'en raison du ressac et du cris des mouettes, le garde du corps était trop loin pour saisir totalement leur conversation. Apparemment, il n'en était rien.
"Vous n'êtes pas de l'organisation mais semblait en connaître bien des choses et des membres haut placés. Curieux, justement quand quelqu'un ose finalement s'en prendre aux Monstres à Queues. Pour moi, cela ressemble à de l'espionnage. Qui êtes-vous donc, monsieur Yukio Hayato ? Pour qui travaillez-vous et quel est votre but ?"
La voix du samouraï était sèche et aussi tranchante que ça lame. Il s'approchait, menaçant et dégageait une aura digne de la sévérité d'un jônin de Suna.
Cherchait-il à faire peur à Ningyo ? En tout cas, il posait des questions dérangeantes et attendait visiblement une réponse.
Le marionnettiste n'aimait pas son regard perçant : le rônin enfin attentif et prenant le sunajin au sérieux semblait soudain à même de percer son henge s'il s'approchait trop prêt ou s'il n'était pas distrait...
 

Notes et informations:

Dépenses possibles de PM/PE:

Shuon était visiblement une petite bavarde ayant un peu tendance à sauter aux conclusions, surtout quand quelque-chose venait titiller son désir d'amusement et d'imprévus. Il était visible que la jeune fille, chouchou de la pègre, s'ennuyait et que le chaos actuel la ravissait.
Bien sûr, dans son esprit nul doute que toutes ces histoires n'étaient que temporaires et que, comme toujours, les Monstres à Queues finiraient par s'imposer et reprendre en main leur règne sur la cité.
Son garde du corps quant à lui commençait à être un brin plus suspicieux envers ce mystérieux admirateur chocolaté qui leur avait glané tant de "rumeur".
Doremi commença donc à s'intéressait un peu plus au jeune godelureau qu'il avait d'abord classé comme un séducteur inoffensif.
Et il se mit à questionner le marionnettiste de Suna déguisé d'un ton plus froid et tranchant, sourdant de menaces. S'il n'aimait pas les réponses du sunajin, nul doute qu'il voudrait le couper en deux...

Heureusement, Ningyo savait fort bien jouer l'idiot paniqué, sans doute grâce à...euh... son entraînement de shinobi.
Il expliqua avoir été témoin de l'assaut contre l’entrepôt du fief des Monstes à Queues et qu'il avait glané le reste de ces informations auprès de piliers de bar.
Saupoudrant ça de compliment envers la beauté de Shuon, il passa donc pour un parfait benêt énamourée qui avait maladroitement voulu se rendre utile.
"Hrf." grogna le rônin, le regard plein de dédain envers le faux séducteur. "Pas un véritable informateur, mais juste un beau petit rapporteur. qui veut se faire mousser.."
Il relâcha un peu la tension dans son bras armé, remettant à plus tard sa découpe du chuunin du désert. Sa voix suintait le mépris.
"Ce n'est pas quelques chocolats et ragots de cantina que tu vas impressionner les dames, gamin !"

"Oh vieux coincé, sois pas trop dur avec lui ! Il a cru bien faire et les demoiselles fondent presque toujours pour les galants chevaliers ! Et avoues que le coup du chaton en chocolat, c'était du jamais vu. Du dé-li-cieux jamais vu ! Et puis, un homme qui aime les bête, même en chocolat, c'est mignon et forcement une bonne personne..." pépia gaiement Shuon, se moquant à la fois de son garde du corps et de Ningyo.
"Vu la façon dont vous avez décapité avec avidité ce petit chat au cacao, je ne suis pas certain de ça..."
"Eh ! Tu manques de romantisme ! C'est l'intention qui compte... Et même si ses infos ne sont pas aussi croustillantes ou véridiques qu'on aurait aimé, y'a p't'être des trucs à faire... Tu crois qu'on devrait prévenir Katsuno ou Dimire que les p'tits messagers parlent un peu trop dans les bars ?"
L'ex-samouraï haussa les épaules, visiblement peu concerné.
"L'usage de non-professionnels entraînent toujours une fuite d'informations. Mais cela n'entre pas dans mes attributions de remodeler le fonctionnement des Monstres à Queues. Seule votre sécurité et ma dette de vie importe. Les racontars de gamins ne présentent guère de danger. Mais de toute façon, vous n'écouterez pas mon avis et ferrez comme bon vous semble..."


"Rabat-joie ! Mais... c'est vrai. J'vais réfléchir si j'préviens mes pères ou pas... Les voir galérer un peu est quand même un brin intéressant et Katsuno aurait bien besoin d'perdre un peu d'graisse ! Il va finir par ressembler à un noble bourgeois bien empâté..." ricana la chouchou des Monstres à Queues, avant de pousser un long et profond soupir, un rien trop théâtral.
"Dommage que ça soit pas un sale complot... Juste un amoureux banal qui espérait briller un peu en se rendant utile aux yeux blasés de sa dulcinée. J'aurais préféré une embuscade, du sang ou même mieux, des ninjas !"
"Est-ce que me voir décapiter vos assaillants dans de splendide arabesque sanglantes après un combat épique mêlant ninjutsu et art martiaux aurez suffit à vous contenter pour un mois ? Si oui, ça aurait peut-être valut le coup que ce rendez-vous fusse un guet-apens..."
"Hmmm... Nan ! Une semaine. Mais un jour j'aimerais bien voir ce que tu peux faire vraiment... Et j'aurais p't'être pu apprendre de nouvelles techniques en observant le combat !" s’esclaffa Shuon, les yeux pleins d'étoiles, alors que son garde du corps poussait un soupir las.
Apparemment la demoiselle à la crête colorée rêvait de voir du ninjutsu en action. Ningyo savait qu'elle s’entraînait à divers arts ninjas, de part les informations que les sunajins avaient glanés dans sa maison. Elle semblait être une touche à tout et, vu sa propension à se lasser très vite, sans doute une spécialiste en rien et donc frustrée par son manque de progrès.

"Cela ne marche pas comme ça, sauf peut-être si vous aviez le mystérieux Sharingan des Uchiha." conclut le rônin, avant de reporter son attention sur le marionnettiste déguisé. Son regard se fit de nouveau plus pensif et inquisiteur. Cette discussion sur le ninjutsu, la marotte de sa protégée, lui avait donnés quelques idées. Des pensées déplaisantes.
"Qu'avez-vous vu exactement lors de l'attaque de l’entrepôt ?" questionna-t-il sèchement, d'un ton presque militaire. "Réfléchissez ! Le moindre détail compte : il s'agit là du seul fait indiscutable de la présence d'un ennemi des Monstres à Queues et donc de Dame Shuon. Il est aussi clair que le ou les assaillants étaient des shinobi et donc que seuls nous pouvons vous en protéger si jamais ils apprennent que vous avez parlé d'eux... Ils étaient visiblement déguisés pour semer la zizanie entre nous, mais par chance sous l'apparence d'un mort. Aussi, avez-vous remarquer autre chose ? Des armes étranges ? Des manies ? D'éventuels complices ou personnes qui n'auraient pas dû être là ?"

Shuon soupira lourdement à nouveau : elle commençait à s'ennuyer.
"Doremi, on s'en fout un peu non ? Dimire et Katsuno vont gérer ça, comme d'hab'..."
"Une escouade entière avec le meilleur homme de Seiba a succombé la nuit dernière. L'ennemi n'est pas à prendre à la légère cette fois." pontifia le rônin en lançant un regard sévère à sa protégée, qui l'ignora en boudant. "Vous êtes un cible évidente, une faiblesse pour Dimire et Katsuno. Votre enlèvement ou votre mort pourraient les plonger dans une rage auto-destructrice ou faire l'objet d'un chantage."
"Eh ! Je ne suis pas une faiblesse ! Je serais bientôt une grande kunoichi et un baronne de la pègre !"
"De toute façon, c'est impossible pour l'ennemi de triompher ainsi : tant que je vivrais, je vous protégerais." déclara avec un Le samouraï, avant d'afficher un petit sourire mauvais. "Néanmoins, il faut parfois se montrer prudent. Ai-je votre permission pour questionner plus avant votre chevalier servant ou... l'éconduire ?"
Il y avait un petit quelque chose de définitif dans cette dernière question qui déplut aussitôt fortement à Ningyo.
Le rônin venait juste de demander à sa maîtresse s'il pouvait le torturer ou le tuer, juste au cas où...

Shuon était pensive, mais elle avait une sortie d'intérêt malsain pour la violence et le chuunin devina qu'elle pourrait trouver amusant d'assister à une séance de torture ou même une mise à mort (surtout si Ningyo se défendait).
D'un autre coté, elle semblait aussi vaguement apprécier le ninja déguisé en jeune godelureau énamouré. Sans doute grâce au chaton en chocolat et pour avoir mis un peu de piquant dans sa journée...
Pour l'instant, la jeune femme n'avait pas arrêté son choix : il allait donc falloir qu'il fasse pencher la balance d'un coté ou de l'autre et vite !
Shuon semblait être avide d'apprendre du ninjutsu : il pourrait peut-être se servir de cette passion ?
Mais il restait le problème de Doremi : si Ningyo avouait être un ninja, nul doute que le samouraï percerait aussitôt son henge... Et attaquerait-il immédiatement ou serait juste encore plus suspicieux.
De toute façon, tant que le garde du corps était là et pas distrait, Ningyo sentait bien que son déguisement ne durerait pas éternellement...

Notes et informations:

Dépenses possibles de PM/PE:

Il était visible que les deux membres de la pègre n'avaient pas une grande considération pour Ningyo. Si Shuon l'appréciait plus ou moins, elle le voyait surtout comme un petit toutou, un admirateur béat qui essayait de se rendre utile pour lui plaire.
Son garde du corps, de part son métier, s'avéra hélas un brin plus suspicieux. Sec et peu amène, il n'aurait eu rien contre une bonne séance de torture pour s'assurer que le sunajin déguisé leur est bien dit la vérité.
Voir il n'aurait rien eu contre purement et simplement supprimer le soi-disant séducteur. Sûr de sa puissance, le rônin ne considérait pas vraiment Ningyo comme un danger. Mais il faisait son travail avec un zèle farouche et ne reculerait visiblement devait rien pour protéger Shuon.

Le chuunin de Suna commença donc par se montrer très coopératif, reprenant son témoignage fictif pour y apporter les précisions demandé.
Ningyo put remarquer que le récit des violences et explosions plaisait non seulement à la demoiselle mais aussi à son rustre samouraï.
Si Shuon semblait simplement adorer le chaos ou le simple fait de voir quelqu'un oser défier les Monstres à Queues, Doremi avait les yeux pétillants d'anticipation.
Nul doute que le puissant guerrier rêvait de se confronter à une opposition pour une fois sérieuse, plutôt que de passer ses journées coller aux basques d'une gamine agitée, même s'il devait la protéger de sa vie. Il rêvait d'honneur, de combat sanglant et épique, pas jusque faire peur à quelques mendiants ou soupirants de sa dame...

C'est alors que pour jouer au dur et rabattre un peu le caquet au samouraï, Ningyo eut l'idée de détacher un de ses bras prosthétique.
Le chuunin du désert voulait sans doute montrer qu'il n'était pas juste un bellâtre énamourée qui convoitait les faveurs de Shuon, mais un combattant expérimenté et impressionnant.
Chose que le ninja était.
Le ninja, pas le simple et banal (bien qu'agréable à regarder) citoyen de la ville dont il avait pris l'apparence.

Le henge est un air subtil, bien qu'assez rudimentaire pour être enseigner à tous les shinobi. Ningyo avait jusqu'ici usé et abusé de cette technique basique pour tromper son mode.
Cependant, l'illusion restait sensible et délicate, nécessitant une concentration sans faille.
Quand le sunajin voulu détacher son bras mécanique, un bras qui n'existait que sous sa véritable apparence, le henge se dissipa aussitôt, incapable de répliquer ça facilement sur son apparence de pas-si-honnête civil.

Les yeux du rônin s’agrandirent de surprise et il lâcha un juron : trop nonchalant après des années sans aucun incident menaçant sérieusement Shuon, il s'était relâché et n'avait pas pensé à chercher les signes de cette technique shinobi si basique et si utile.
Alors que la bouche de Shuon s'ouvrait de stupéfaction (et d'un peu de joie d'être surprise), Doremi la saisie et l'envoya derrière lui sans ménagement. Il était sacrément rapide et au moins aussi fort que le sunajin.
Il s'interposa aussitôt entre le ninja et sa protégée, sabre dégainé.

"Derrière moi !" ordonna-t-il sèchement à la demoiselle, toujours médusée. "Ne vous en mêlez pas, je m'occupe de lui... En effet, je vois que vous connaissez certains tours, ninja ! Qui êtes-vous vraiment et quel est votre but ? Assassiner ou enlever Dame Shuon ?"
Le rônin afficha un sourire mauvais que Ningyo avait tant vu à Suna : celui des fous furieux s'enivrant de combat. Le katana de l'ex-samouraï s'ourla d'éclair crépitant.
"Peut importe, cela ne peut être que sournois et malveillant... Voyons ce que tu as dans le ventre ! Hadan !"
D'un revers de sabre impitoyable et à la vivacité terrifiante, il expédia une onde de chakra tranchante en direction du ninja du désert, dans le but de le forcer à reculer et donc à s'éloigner de Shuon.

Récapitulatif combat:

Après s'être maladroitement révélé au samouraï et à la princesse de la pègre, Ningyo tenta de calmer le jeu.
Hélas, visiblement Doremi n'aimait guère les surprises, par exemple que le bellâtre souhaitant "aider" sa maîtresse se trouve être un shinobi.
L'irritable rônin attaqua immédiatement, ourlant sa lame d'éclair avant d'expédier une puissante onde tranchante sur le marionnettiste.
Occupé à rattacher son bras prosthétique, Ningyo ne pu éviter le coup. Heureusement, le ninja du désert au corps modifié était solide !
De plus, l'assaut lui montra que le samouraï était effroyablement rapide, probablement plus que lui. Ceci démontrait un certain niveau de compétence le rapprochant des meilleurs jônin de Suna. Doremi n'avait donc pas volé sa sinistre réputation de meilleur combattant des Monstres à Queues...

Un guerrier sans pitié qui n'avait visiblement qu'un but : protéger sa maîtresse. Il faisait rempart de son corps tout en ordonnant à la jeune fille de surtout ne pas intervenir.
Pourtant, Ningyo nota dans le regard du rônin une certaine envie d'en découdre librement, d'enfin pouvoir lâcher toute sa puissance contre un adversaire à sa mesure... Shuon de son coté hésitait, visiblement agacé des "ordres" de son garde du corps et brûlant d'envie de se joindre au combat pour tester son apprentissage des arts ninjas.

Le samouraï était redoutable, mais Ningyo ne perdait pas espoir de régler ça pacifiquement.
D'un geste de la main, il expédia un filet de chakra pour stopper pour un temps le redoutable rônin. Trop concentré sur la protection du Shuon au détriment de sa propre sécurité, Domeri n'esquiva pas l'attaque malgré ses réflexes foudroyant. Il n'avait sans doute pas souvent combattu de marionnettiste.
"Que ?" marmonna le sabreur, surpris par ce ligotage impromptu alors qu'il s'apprêtait à poursuivre ses assauts. Néanmoins, il réagit à la vitesse de l'éclair, se fiant à son instinct et à ses talents de combattant. "Ces gamineries ne me stopperont pas ! Attôtekina Bôkô !"

Déchaînant une véritable tempête de lames chargé de chakra électrique, le samouraï trancha les liens du marionnettiste.
Il posa un regard plein de mépris et de colère sur le sunajin. Néanmoins, ce petit intermède avait laissé le temps à Ningyo de tenter de s'expliquer.
"Stupide ? Peut-être ! Allez savoir qu'elle vilenie et plan machiavélique macèrent dans vos cerveaux dégénérés d'assassin à louer !" pesta le rônin. "J'imagine que vous vouliez tenter de gagner la confiance de Dame Shuon pour vous infiltrer chez les Monstres à Queues, avant de l'assassiner, de l'enlever ou de l'utiliser dans vos plans tordus... Mais je ne vous laisserez pas faire, ninja ! Raiton : Amigumo !"

Un sourire mauvais aux lèvres, le rônin venait de rendre la monnaie de sa pièce au marionnettiste : sans même composer le moindre mudra, il venait de déployer une toile d'araignée de filament électrifiés. Son but était visiblement de ralentir ou de capturer le ninja plutôt que de l'occire, preuve qu'il était malgré tout un brin intrigué.
"Pour la dernière fois, je vous pose la question, étranger : quel est votre but ?" tonna le garde du corps, menaçant. Il était clair que s'il n'aimait pas la réponse du ninja, il poursuivrait l'assaut avec des techniques beaucoup plus funeste.
"Moi aussi j'suis curieuse !" pépia gaiement Shuon, désormais amusée par la situation et fascinée par l'échange de ninjutsu. "Eh, Dodo, tu m'avais caché ce trucs avec les éclairs ! Faudra me l'apprendre ! Ooooh ! C'est pour ça que t'es plus à Tetsu, non ? Tu connais du vil ninjutsu, hein, vieil hypocrite !"

Récapitulatif combat: