Murder Party

Aussi originaux et répugnant qu'avaient été les soins prodigués par le docteur dénichés par les Chinoike, ils avaient été efficaces.
Etsu semblait vaguement requinqué, assez pour pouvoir se battre... Mais la kunoichi connaissait son propre corps mieux que quiconque : elle était encore loin d'être en pleine santé.
Cependant, impossible de partir en villégiature pour se chouchouter : elles étaient en mission ! Il faudrait faire avec et sans doute ruser.

Le médecin haussa les épaules, visiblement épuisé par son traitement mais confiant.
"Eh, c'est ce que j'espère pour tout mes patients : qu'ils ne reviennent pas voir ma sale gueule..." plaisanta-t-il dans un sourire, avant de tendre une petite note aux Chinoike. La facture, qui n'était pas donné mais à la hauteur des soins reçu, surtout en urgence et sans poser de question. "Voilà de quoi repousser même les masochistes qui aiment passer sur le billard..."
Il salua d'un bâillement les deux kunoichi avant de poliment (enfin, pas trop) les pousser vers la porte, visiblement ravie de se débarrasser d'elles malgré leur bel argent.

Curieusement, la bouillante Hitagi, sans doute encore inquiète pour son intendante, proposa de prendre un peu de repos avant d'aller confronter leur principal suspect : l'imposant et gourmand Akimichi qu'elle avait croisé quand elle avait joué à la serveuse.
Etsu hésita tout d'abord, inquiète : pendant qu'elles se remettaient de leur stupide confrontation contre le sunajin amateur de kabuki (et d'acteur mignon bien qu’efféminé) et se reposaient, le tueur rodait et poursuivait peut-être sa sinistre besogne... Ou se préparait, sentant les Chinoike sur ses traces.

L'intendante se rangea cependant à l'avis de l'épéiste et elles se dirigèrent vers leurs discrète auberge pour prendre un bref repos et une rapide collation, veillant bien à ne pas être suivit.
Une fois cela fait, les deux kunoichi commencèrent par interroger l'aubergiste, soi disant à la recherche des meilleurs restaurants de la ville.
"Hmmmm... J'suis pas spécialiste et j'sais pas si c'est un très bonne idée pour deux femmes seules de courir les rues d'notre malheureuse ville en c'moment... Vous savez, à cause des meurtres. Tous mes clients s'barrent d'ailleurs." souffla le propriétaire des lieux, un cinquantenaire aux cheveux blanc et à la peau basanée, réfléchissant tout de même. Il était visible qu'il faisait un effort pour plaire à ces dernières clientes.
"J'pense que ça dépend d'votre budget aussi. Dans l'quartier noble, il y a le fameux restaurant de l'Oie et la Figue. C'est cher, mais il faut réserver des mois à l'avance, donc ça doit être fameux. Ensuite, vous pouvez manger en compagnie de splendide geisha aux Milles Saules. Outre les belles demoiselles, la cuisine vaut son prix. Toujours dans l'quartier des plaisir et bien moins cher, y'a le Takonôdori, le restaurant d'okonomiyaki qui est pas mal, mais j'en entendu dire c'matin qu'ils avaient fermés... P't'être à cause du fait qu'leur p'tite serveurse s'est faite tuée. Pauvre gosse, elle avait un cœur en or... Sinon, pas loin du temple et du cimetière, y'a le Ukabutake, un restaurant végétarien si c'est votre truc. Il est plutôt réputé chez les pèlerins."

Le tenancier n'en savait guère plus, son auberge un peu à l'écart servant habituellement ses propres repas aux clients.
Du coup, les deux kunoichi décidèrent d'aller interroger un peu les gens du cru.
Niveau établissements culinaires réputés, les locaux leurs ressortirent les mêmes, avec en plus la mention du Dragon de Feu, servant du curry non-loin des portes de la ville et prisé par les caravaniers et marchands (mais cela faisait débats, certains en jaugeait les plats un peu trop épicés) et le Koi to Tako, un établissement de sashimi et sushi non-loin du canal (mais plus proches des embarcadères du fleuve que du quartier des plaisirs).

Mais hélas, ce ne fut pas les seules choses que les Chinoike purent apprendre en questionnant les quidam, de plus en plus rares dans les rues.
L'angoisse montait... Le tueur de prostitué avait encore frappé, sauvagement.
Pour la première fois, c'est deux corps de jeunes femmes qui avaient été retrouvées horriblement lacérées.  
Il s'agissait de "gagneuses" travaillant à l'Éventail aux Étoiles. Elles avaient pourtant quitter l'établissement sous la protection d'un garde du corps stipendié par la pègre locale... Qui avait disparu.

De fait, les deux kunoichi purent croiser tout un tas d'hommes patibulaires, tatoués et à la gueule cassée, dissimulant (fort mal) des armes et posant des questions fort insistante à tout le monde.
Visiblement la pègre en avait elle aussi assez de ses meurtres et avait envoyé le moindre vaurien sachant vaguement se battre arpenter le pavé à la recherche du tueur. C'était presque cocasse de voire ces bandes de loubards croisé les patrouilles lourdement armés de la milice locale, qui faisaient de même...
Bien évidemment, contre un ninja maîtrisant brumes et illusions, jamais ces malandrins ou ces porte-sabres ne pourraient dégotter rapidement l'assassin...
En tout cas, ça leur rendait service en un sens : la populace terrorisée les prenait soit pour des membres des forces de l'ordre, soit des envoyés de la pègre et répondait donc promptement et en suant beaucoup à leurs questions.

Et les nouvelles continuaient d'être mauvaises.
Buveur de sang. Vampire. Monstre à l’œil rouge. Une sale rumeur courrait dans la ville concernant le tueur.
Une visite au lieu du dernier crime confirma l'intuition des deux kunoichi. Pas encore effacé par les forces de l'ordre même si les corps avaient déjà été emporté, quelqu'un avait peint (avec du sang) un symbole ressemblant grossièrement à celui du clan Chinoike.
Toujours en lettre de sang, un ordre terrible s'étaler sur le mur de la ruelle sordide du quartier des plaisir : "RENDEZ LES MOI !!!"
Cet enfoiré d'assassin essayait de leur faire à l'envers ! Durant leur bref affrontement, il avait sans doute reconnu le Ketsuryûgan et leurs techniques sanglante... Et maintenant, le tueur tentait de leur faire porté le chapeau.
Il circulait même en ville une théorie comme quoi le tueur serait en fait deux femmes, qui assassinerait les putes par jalousie ou pour boire leur sang pour préserver leur jeunesse ou leur beauté...

Cependant, tout n'était pas tout noir.
Hitagi avait brièvement entre-aperçut l'Akimichi, quand elle avait fait son service au Takonôdori. Elle put donc en faire une vague description auprès des citadins stressés.
Un homme de cet carrure n'était pas facilement oubliable et cette fois les kunoichi eurent de la chance !
Elles apprirent des divers tenanciers de bordels et autres établissements de plaisir que jamais on ne l'avait vu chez eux, ni au bras d'une prostituée dans les rues.
Assez logique cependant, pour un ninja.

Cependant, l'homme n'était visiblement pas un saint : on l'avait aperçut éclusant généreusement dans les bars ou les restaurants (il en semblait pas difficile quant à ses derniers, tant qu'il y avait de la quantité, mais d'après la rumeur son préféré était le Takonôdori).
Alors qu'il semblait à tous sympathique et débonnaire, on leur raconta qu'il avait l'alcool triste et mauvais.
"C'était y'a quoi... quatre jours ?" expliqua le tenancier de La Dernière Larme, un bar miteux mais à la cave fournit du quartier des plaisirs. "Y'avait une délégation de marchands du Pays du Feu, qui c'était prit de sympathie pour lui, car il vient d'là bas ou il fait parti d'un clan connu ou un truc du style... Marrant il m'a pas parut samouraï ou noble... Bref, ils ont beaucoup bu et ils ont voulu... Bah, vous voyez l'quartier. C'faire une virée ua bordel quoi. Et là, l'gros c'est offusqué, crachant son mépris sur celles qui gâchent leur jeunesse et vendent leur corps, comme si elle était des objets, de la viande.. Je cite, v'voyez."

En plus de ces témoignages, les Chinoike purent aussi apprendre où loger le bonhomme.
Apparemment, il aurait une chambre au Pin Dressé, une auberge discrète mais bien tenue du quartier des plaisirs, qui louait parfois les chambres à l'heure, mais il fallait montrer patte blanche : c'était un établissement sérieux.
Etsu se rappela alors que c'était dans cette dernière qu'officiait Zakuro Harumi, la plus âgée des victimes, femme d'un noble et plus connus sous le pseudonyme de "Maîtresse Hazuki".
Évidemment, les deux kunoichi allèrent roder et poser quelques questions alentour, confirmant que l'Akimichi logeait bien là.
Apparemment, on le voyait assez souvent sortir le soir... Par contre, impossible de savoir s'il était là : les clients disposaient de leur propre clef, pour plus de discrétion.

Pour finir du coté des rumeurs, l'incident du théâtre était sur toutes les lèvres.
On avait agressé le régisseur et/ou la vedette du spectacle (c'était flou). Pas de suspect identifié, ce qui confirmait aux gens des gens l'inutilité de la milice locale.
Par contre, le théâtre était apparemment fermé jusqu'à nouvel ordre et on racontait que Suzumi avait fuit la ville (ou s'était envolée avec une admiratrice).
Quelques questions orientés confirmèrent aux Chinoike que le sunajin avait quitté la ville également, emportant sans doute avec lui son bel acteur...

Au détour d'une ruelle, un vieil homme salua Hitagi.
Il s'agissait d'un habitué du restaurant d'okonomiyaki où elle avait brièvement travaillé. Celui où elle avait croisé pour la première fois l'obèse Akimichi, qui avait selon toute vraisemblance assassiner et mutilé Junko la jeune livreuse en la prenant pour une prostituée, poussant l'outrecuidance et l'horreur jusqu'à boulotter les bento qu'elle transportait.
L'homme était inquiet, demandant à Hitagi si elle savait pourquoi le restaurant avait fermé. C'était pourtant une des cantines favorites des noctambules.

Résumé:

 

Outrée par les derniers actes du tueur, qui voulaient visiblement impliquer les Chinoike dans ses actes immondes, les deux kunoichi se mirent en chasse. Et visiblement, il souhait à tout prix récupérer son horrible collection.
Elles avaient obtenue l'adresse de leur premier suspect : un bedonnant Akimichi. Le témoignage de l'acteur, l'intuition de Hitagi, tout concordait. Mais l'homme était peut-être fou mais c'était un malin qui leur avait déjà échappé une fois. Il avait sans nul doute user d'un henge ou d'une technique du genre pour prendre l'apparence de l'inquiétante marionnettiste de Suna, profitant des rumeurs pour les lancer sur une (coûteuse, l'âme même d'Etsu restait ébranlé par son "traitement médical") fausse piste.

Cependant, l'Intendante des Chinoike restait méfiante, à juste titre. L'Akimichi avait-il agit seul ?
L'examen des corps et des témoignages (ainsi que leur brève rencontre avec ce triste sire) leur avait appris son modus operandi : désorientant les cibles et sous le couvert d'un brouillard surnaturel, il assassinait les prostituées que visiblement il méprisait.
Ensuite, c'était plus fou : visiblement il prélevait des organes chez ses victimes, mais sans être un docteur ou un praticien de l'Iroujutsu. Le tueur (ou son complice) lardait et profanait ensuite les corps pour dissimuler ses "emprunt". Et des traces de morsures avaient également parfois étaient notée.
Est-ce qu'elle provenait de l'étrange créature qui l'accompagnait et qui avait mystérieusement disparu ? Ou bien était-ce quelque-chose d'encore plus sombre, comme du cannibalisme ?

En tout cas, les deux kunoichi aux yeux de sang avaient maintenant une adresse : celle du Pin Dressé, un hostellerie cossu sans être luxueuse et fort discrète du quartier des plaisirs.
Cela expliquait sûrement le tragique destin de "Maîtresse Hazuki", le "nom de scène" de Zakuro Harumi, femme délaissée d'un noble. Elle y louait secrètement une chambre où elle assouvissait les fantasmes de soumission d'un clientèle huppée.
Plus âgée que les victimes habituelles de l'assassin, il était possible qu'elle est remarqué son manège et qu'il l'ai éliminé essentiellement pour la faire taire.

Les deux Chinoike devisèrent d'un plan : Etsu s'élança aussitôt sur les toits avec une discrétion sans pareille. Elle pourrait jeter un œil aux alentours.
Elle pu constater que le quartier était quasiment désert : ces ruelles étaient un peu à l'écart des avenues principales du quartier rouge. Et avec les meurtres, aucune gagneuse ne voulait tapiner dans la rue.
Réparer la masse d'un Akimichi serait aisé.

L'Intendante des Chinoike examina l'auberge depuis les auteurs : c'était un établissement discret, presque anonyme de deux étages en plus du rez-de-chaussée. Ce dernier comptait juste le comptoir, une salle commune s'ouvrant sur un minuscule jardinet pour prendre le thé et les appartements de la logeuse et de ses employés.
Chaque étage avait quatre chambre, toutes visiblement identique. Au total, seuls deux semblaient occupée, une par étage : c'était les seuls dont les lourds volets de bois n'était pas tirés.
Hélas pour Etsu, même ces fenêtres coulissante étaient fermée, masquée par un discret papier de riz.
Elle détecta pourtant un mouvement, une vague silhouette passant brièvement à contre jour dans la chambre du dernier étage.
L'ombre lui sembla curieuse, vaguement bossue. Et peut-être un brin trop petite et mince pour appartenir à l'Akimichi. Un complice ? Ou juste un jeu de lumière ?

Hitagi quant à elle avait pour instruction de se faire passer pour un client afin d'entrer dans l'auberge.
Cela ne fut guère difficile : la logeuse était une petite vieille dame un peu pincée mais qui n'était en rien une kunoichi. Ni même avec une très bonne vue.
Voir arriver un client la remplit de joie : depuis le début des meurtres, ceux-ci c'était fait fort rares !
On servit donc le thé à la Chinoike, pendant qu'on préparait la chambre à l'étage de son choix.
Il était possible de payer à l'heure, mais la vieille logeuse ne le mentionna qu'en passant, rapidement, car Hitagi n'était pas accompagnée...

Quelques questions de la kunoichi déguisée lui apprit qu'il n'y avait que deux clients dans l'établissement. La logeuse tenait visiblement beaucoup à la discrétion : elle ne donna ni nom, ni description, ni numéro de chambre.
La vieille dame tout au petit soin donna à Hitagi une petite clé, qui permettait à la kunoichi d'ouvrir l'entrée principale de l'auberge, mais aussi un porte très discrète permettant de sortir en catimini à l'arrière de l'établissement, donnant sur le jardin zen.
Apparemment, beaucoup de messieurs (et même quelques dames) l'empruntaient quand ils revenaient en galante compagnie.

Si la vieillarde était une tombe, il n'en allait pas de même pour son personnel. Ainsi, Hitagi pu surprendre une conversation animée entre deux domestiques (les petits-fils de la propriétaire, des gars un peu simplets plaçait là plutôt par dépit et éventuellement pour l'héritage par leurs parents).
L'un se plaignait de "l'odeur de fauve" qui provenait de la chambre du "gros" qui logeait dans la chambre n°3 du dernier étage... L'autre lui rétorqua qu'au moins il ne ramenait personne et que comme il leur avait interdit de faire le ménage dans sa chambre avant son départ, ça leur faisait du boulot en moins. Pour l'instant.
En les questionnant l'air de rien (ils n'étaient pas des plus brillant), Hitagi n'apprit pas grand chose de plus. Apparemment, il le prenaient pour un écrivain ou un calligraphe, à cause de l'encre et des rouleaux qu'ils avaient vu lors de son installation dans la chambre.
Par contre, ils n'étaient même pas d'accord sur le fait de savoir s'il était sorti ou non : l'un assurait l'avoir vu quitter l'établissement par la petite porte, alors que l'autre jurait avoir entendu quelqu'un marcher dans la chambre...

Résumé:

 

Camouflé sur les toits environnant, Etsu n'attendait qu'un signal de sa comparse ou un geste suspect de l'ombre qu'elle avait noté à la fenêtre pour agir.
Malgré le... traitement du docteur que les Chinoike avait dégottés, Etsu savait qu'elle n'était pas au mieux de sa forme : il était plus sage de compter sur une attaque surprise, quitte à mettre en danger Hitagi.
De toute façon, cette dernière aimait ça, la première ligne...

Déguisé en cliente, l'épéiste avait louée une chambre au Pin Dressé et avait été plutôt bien accueillit dans l'auberge, ce qui lui avait permis de glaner quelques petites informations sur sa cible.
L'établissement non loin du quartier chaud prônait la discrétion et faisait tout pour satisfaire l'envie d'intimité de ses clients. Il lui fut donc facile de se glisser innocemment dans les étages jusqu'à la chambre supposée de leur suspect. Une légère odeur de musc animal en émanait.
Voulant se faire passer pour une membre du personnel, la kunoichi aux yeux de sang toqua à la porte, annonçant sa présence avant de pénètrer sans gêne dans la chambre.

De son perchoir, Etsu aperçu de nouvelle une silhouette se mouvoir dans la pièce, de taille vaguement humaine mais sans avoir la carrure typique d'un puissant Akimichi. Trop vite, se tenant vaguement bossu... Le mouvement avait quelque-chose de prédateur, de félin.
En tout cas, l'occupant de la pièce avait réagit à quelque-chose. Probablement sa coéquipière qui attaquait bille en tête, comme à son habitude...

Hitagi, toujours transformé pénétra dans la chambre sans attendre de réponse, espérant à moitié surprendre son occupant s'il n'était pas sortis se livrer à quelque atrocité.
Son regard embrassa promptement la pièce.
Le vestibule où l'on devait laisser ses chaussures. Aucun n'y était. Une pièce à vivre confortable avec une table basse entourée de quatre coussins brodée. Une pile de boîte à bento s'y trouvait posé et la kunoichi reconnu le logo du restaurant d'okonomyaki où elle avait brièvement voulue travaillé. Un bras humain tranché, mâle vu la pilosité, à demi-mâchonné. Allez savoir pourquoi, il sembla familier à Hitagi.
Un bureau dans un coin où était empilé divers ouvrages de médecines, ce qui ressemblait à une trousse de premier soin mais surtout, rangé avec un soin maniaque, tout un ensemble de kunaï, lames, hachoirs et scalpels luisant.
Deux futon défait. L'un ne semblant guère utilisé, l'autre en boule et couvert de poils, ressemblant à un espèce de nid ou de panier pour chien,
Dans un armoire où pendait un yukata d'intérieur de taille XXXL prêté par l'établissement. Visiblement jamais porté. Deux imposants rouleau de stockage y était également rangé avec soin. Une petite coupelle où on avait brûlé de l'encens se trouvait posée religieusement devait eux, ainsi que deux roses fanées.

Et la chose, bien sûr, qui bondissait sur elle avec un rictus carnassier à demi-fou, deux dagues recourbées et d'allure vicieuses à la main. Du sang et des morceaux de chair à demi-dévorés pendaient à ses trop nombreux crocs.
Légèrement voûtée, la créature était un peu plus petite qu'un humaine, ressemblant au croisement d'une hyène et d'un ninja psychotique. Sèche, nerveuse, les yeux fou mais luisant d'un intelligence malsaine. Et d'amusement.
Hitagi étaient une kunoichi depuis assez longtemps pour avoir croisé pareil insanité chez divers malfrat. Cette chose vivait pour la violence, le combat et le sang, la torture du faible.
"Kekekeke !" ricana affreusement la monstruosité mi-humaine, mi-fauve en abattant ses lames en une farandole d'acier terriblement vive. "Pas dérangé le Maîiiiiiiiitre avait dit ! Pas dérangé ! Ou c'est toi qui est dérangée ? Kekekeke ! Merci pour la collection du Maîiiiitre ou pour l’en-cas ! T'es une nouvelle soubrette ou femme de sang qui fait chier le Maîiiitre ? Montres ! Montres !"

Récapitulatif combat:

     
 

L'ignoble gardien de l'antre de l'assassin, une créature mi-homme mi-animal à l'allure de fauve à moitié fou, bondit lames en avant pour taillader avec une délectation visible la chair tendre d'une Hitagi déguisée.
Sous le choc et le douleur, la Chinoike rompit son henge, révélant son katsuryûgan.
Profitant des flots de sang répandu par la vile créature, la kunoichi usa de son dôjutsu pour former une pluie d'aiguilles écarlate qui s'abattirent avec violence sur le fauve surpris.

"Oh ouiiii ! Du saaaang ! Le mien, le tiens ! Qui en versera le plus à la fin ?" ricana la monstruosité dans un sourire carnassier puant la charogne.
Le semi-animal se faisait une joie malsaine de plonger ses lames dans le corps de la jeune Chinoike et ne semblait guère soucieux de sa propre sécurité, même face à une kunoichi visiblement doté de talent spéciaux et d'un dôjutsu.
Aux rires fous de cet être bizarre, il était clair qu'il prenait du plaisir au combat et au meurtre.

Hitagi repoussa l'ignoble fauve d'un bond suivit d'un puissant coup de pied.
Les os de la créature craquèrent sous l'impact, mais ce fut un espèce de gémissement ou jappement de plaisir qui échappa à cette parodie d'humain et d'animal.
La créature fit un roulé-boulé agile, montrant une souplesse animale et la capacité à passer d'une stature debout (mais voûté) à celle d'un animal à quatre pattes.
Ses dents jaunies mais acéré pointait vers la jeune fille dans un éternel rictus moqueur et affamé.

Hitagi dégaina son lourd nodashi, prête à trancher en deux ce démon poilu... Mais malheureusement, le coup fut maladroit et même si le prédateur ricanant avait été déstabilisé par la série de coup de pied de la Chinoike, le fauve réussit à mitiger l'attaque en se reculant promptement.
Le vestibule de la chambre ne se prêtait pas vraiment au maniement d'une arme aussi encombrante que son épée géante. Ne pouvant faire de puissant moulinets sans risquer de ficher la lame dans un mur, une poutre ou même le toit de l'établissement, l'assaut de la Chinoike manquait de vivacité.
Le monstre agile se recula promptement en usant de sa souplesse et de sa maîtrise du terrain, pendant qu'Hitagi se débatait avec son arme trop encombrante en intérieur.
"Joli lame, joli dame ! Mais ici, pour ton âme, c'est le drame !" gloussa la monstruosité carnassière, sans cesse en mouvement.
La kunoichi aux yeux pourpres ne put qu'admirer la puissance du fauve, dont les muscles saillaient sous son pelage.

Cependant, dans son assaut peu efficace mais brutal, Hitagi n'avait pas tout perdu. Le tranchant de sa lame avait fendu le papier de riz masquant l'une des fenêtre de la chambre quand la créature s'était en partie dérobée à l'attaque.
Désormais Etsu avait une bien meilleure vu sur le combat qui se déroulait à l'intérieur du Pin Dressé... Et sur l'étrange prédateur qu'affrontait sa coéquipière.
Lors de leur première confrontation avec le tueur, elles avaient bien noté qu'il avait été accompagné par un étonnante bête fauve capable de manier les illusions comme un shinobi...
Celle-ci, plus grosse mais aussi plus agité, semblait plus humaine et amatrice de dagues vicieuses...

D'un bond, le prédateur gagnant un mur de la chambre, s'y accrochant de ses deux lames recourbées avant de sauter à la gorge d'Hitagi selon un angle improbable. La bête était bien plus lourde et puissante que sa stature ne l'avait d'abord laissé deviner. L'impact risquait d'être violent !
"J'arrive ma chère, je viens goûter ta chair !"
L'animal au rire démoniaque enchaîna aussitôt, faisant pleuvoir une tornades de lames et de crocs sur la Chinoike tout en poussant d'horribles ricanement malveillants. La créature était si excitée par le combat et la soif de sang que sa bave faisait de l'écume sur ses lèvres retroussées.
On aurait aussi dit que le monstre ventilait ainsi une certaine frustration, peut-être celle d'être juste relégué à garder l'antre du vrai tueur au lieu d'arpenter les rues à la recherche de prostituées à dépecer...

Récapitulatif combat:

     

 

Alors que sa coéquipière se retrouvait brutalement plaqué au col et criblée de coups de lames et de dents, du haut de son perchoir Etsu se demandait si elle devait intervenir.
L'Intendante des Chinoike décida que non : elle avait confiance en la force de sa consœur. En plus, la bouillante Hitagi aurait peut-être vu ça comme un affront. Et surtout, cela lui permettait de rester aux aguets tout en surveillant les alentours au cas où le véritable tueurs de prostitués regagnerait son antre pour prêter main forte à sa repoussante créature...

Hitagi sentait sur elle l'haleine fétide du monstre qui tailladait et se repaissait gaiement de sa chair.
Invoquant ses dons, la kunoichi aux yeux carmin tenta de renforcer une pluie d'aiguille de sang à partir de ses nouvelles blessure pour perforer son adversaire.
Peine perdu : la chose manqua de lui briser la main au moment où elle composait le dernier signe de sa technique !
"Pas de ça, pas deux fois ! Le sang, c'est moi qui le répand !" gloussa l'homme-bête comme un maniaque.
Si le sang de la Chinoike planquée au sol avait commencé à se rigidifier son l'action de sa technique incomplète, les malheureux éclats maladroitement formés ne percèrent pas le pelage du monstre.

Mais le rire dément de la créature qui se moquait de la tentative pathétique de la Chinoike offrit une ouverture salutaire à la kunoichi.
Le fauve sous-estimait désormais bien trop la jeune fille ensanglanté, qu'il croyait avoir en son pouvoir, sans son arme gigantesque (et beaucoup trop encombrante à l'intérieur) ou ses techniques sanglantes.
Il ne remarqua donc pas les senbon que la Chinoike fit promptement jaillir de ses manches.
L'assaut surprise fit glapir de douleur et vaguement reculer la monstruosité carnassière et la Chinoike en profita pour
se libérer et l’enchaîner d'un puissant coups de pieds issus du Taijutsu.

Le monstre fut brièvement repoussé et grogna sous l'impact.
Mais un rictus torve ne quittait pas sa gueule infecte. Ses yeux jaunes luisait d'un plaisir que la brutale Chinoike ne connaissait que trop bien : l'ivresse du combat, la joie d'un duel au corps à corps où les lames et le talents déciderait de qui vivrait ou mourrait.
Curieusement, à rimailler et se moquer de la bête fauve, Hitagi en était devenu plus proche d'elle, un étrange et perturbant écho.

"Tu te moques ? Tu te rebelles ? Parfait ! C'est encore mieux quand les proies résistent ! Tu aimes le sang ? Oh oui, je vais prendre mon temps pour le faire jaillir ! En combien de temps passeras-tu de la morgue à la mort ?"
La créature lui dédia un sourire à la fois rusé et appréciateur, avant de faire d'inquiétant moulinets de lames, comme pour garder son adversaire à l'écart en le menaçant d'un barrage d'acier.
Mais ce n'était qu'une feinte.
Changeant brutalement ses appuis et passant en un éclair d'une posture défensive à une offensive, le monstre ricanant chargea brutalement Hitagi épaule en avant avec une puissance dévastatrice.

"Clouons au mort le nouveau papillon ! Une donzelle de plus pour la collection ! Tokken !"
Visiblement, le fauve voulait broyer la Chinoike contre le mur de la chambre pour l'empêcher de bouger. La créature était bel et bien intelligente et avait noté la puissance des coups de pieds de la kunoichi et cherchait donc à restreindre ses mouvements pour l'achever.
Ses doubles lames recourbée comme des crocs jaillirent, prêtes à achever sa proie.

Récapitulatif combat:

     

 

Hitagi était au prise avec une véritable qui jubilait du combat et du sang versé.
L'immonde créature ricanante était coriace, tenace et d'une brutalité sans non. Après une feinte avec ses immondes lames recourbées tâchés du sang de la kunoichi, elle cloua la Chinoike contre un mur d'un puissant coup d'épaule.
Les os craquèrent, alors que le monstre afficher un sourire de carnassier, presque pervers.
"Alors, on hurle ? On geint ? On pleure ? Où est passée ta bonne humeur ? Ton entrain ? Dis bienvenue à la terreur !" ricana la créature avant de partir dans un gloussement rauque, diabolique.

Sur de sa victoire contre ce qu'il ne pensait plus n'être qu'une poupée de chiffon ensanglanté, le fauve sous-estima la kunoichi, confondant les mudra de la bouillante Chinoike pour quelque spasme d'agonie ou des supplications.
Le terrible gardien de la planque du tueur de prostitué fut donc totalement surpris par une dure pluie de petites balles de sang.
L'assaut ne payait pas de mine, mais s'avérait plutôt douloureux... Et surtout, inattendu.
Néanmoins, il en fallait bien plus pour faire reculer le monstre, qui dédia un rictus sauvage à la jeune Chinoike. Il allait la dépecer...

Soudain, une terrible pluie de lames s'abattit sur le dos de la répugnante créature qui hurla de douleur et de surprise.
Etsu venait d'entrer dans la danse avec une effroyable efficacité.
La créature, bave écumante aux lèvres, lui jappa dessus méchamment. Mais elle hésita. Désormais, elle avait deux adversaires, deux cibles...
Une guerrière aussi entraînée que Hitagi ne manqua pas cet instant d’hésitation : elle échappa promptement à l'emprise de la créature, signant quelques mudra à toutes vitesse avant de dégainer quelques shurikens.

A peine le monstre s'était-il tourné pour gronder sur Etsu qu'il se faisait cueillir par l'assaut de la seconde Chinoike.
Les piques de sang et de métal ouvrirent de nouvelles balafres dans son pelage poisseux de sang. L'oeil jaune de la créature foudroya les kunoichi du regard, promettant milles morts.
Mais la créature ne ricanait plus, désormais salement amoché et furibarde... Un être sensé aurait compris qu'il était dépassé contre deux adversaires aussi doué que les Chinoike. Il aurait effectué une prompt retraite.
Pas le monstre assoiffé de sang.

Levant ses lames, il feinta un assaut vers Hitagi avant de bondir sur le mur opposé, utilisant une fois de plus ses dagues recourbés comme crochet pour s'y accrochait comme une immonde et gigantesque araignée poilue et couverte de sang.
D'un bond impossible, il se jeta gueule ouverte et poignards en avant sur la malheureuse Etsu dans un rire caquetant de dément.
L'Intendante des Chinoike, prudente (et ayant peu envie de se frotter à ce fauve répugnant), était restée dans l'encadrement de la fenêtre de la chambre.
Non seulement le monstre voulait la poignarder, l'égorger de ses crocs, mais il voulait aussi l’entraîner dans une chute potentiellement mortelle dans la rue...

Récapitulatif combat:

     

 

La monstruosité ricanante qui gardait la chambre du tueur de prostituées ne riait plus.
L'arrivée surprise d'une seconde kunoichi compliquait bien les choses, mettant douloureusement un terme à son duel avec Hitagi, un combat qu'elle était certaine de remporter.  Ou du moins, de rendre palpitant et sanglant !

Les pouvoirs étranges des Chinoike avaient surpris le monstre, conduisant à un déluge de coups qui l'avaient mis dans un sale état.
Enragée et vengeur, le fauve bondit vers Etsu, la nouvelle menace. Ô qu'il allait être délectable de lacérer sa peau pâle, voire de la précipiter par la fenêtre dans son élan et d'admirer son ravissant petit crâne exploser au sol !
"Mon Maître festoie dans son restaurant préféré ! Pas d'okonomyyaki pour moi : je vais faire ripaille de tes entrailles !" grinça la bête en bondissant lames en avant avec un sourire dément.
Mais las : l'ignoble carnassier assoiffé de sang affrontait une kunoichi d'élite, l'Intendante du clan Chinoike. D'un prompt kawamiri, Etsu regagna son perchoir, échangeant sa place avec une petite statue (raté) de poisson sensée protéger la bâtisse contre les incendies.

Le fauve vit avec rage ses lames rippé sur la pierre moisie. Son élan le fit basculer par la fenêtre, mais la créature n'était pas dénué de réflexe et le poids de la statue l'avait ralentie.
D'un horrible contorsion presque contre nature, le monstre pivota, plantant ses dagues dans le mur de la façade pour ralentir sa chute.
La créature atterrît douloureusement en contrebas, avant d'arracher ses lames sanglantes du mûr, dévoilant ses crocs et cherchant de ses yeux jaunes maladifs sa cible.

L'éclat de l'acier lui fit tourner la tête et enfin le monstre localisa la fuyarde... Mais trop tard : une volée de kunaï flottants s'abattirent en pluie sur l'horreur poilue, se plantant dans sa chair velue dans un bruit mou particulièrement répugnant.
L'assaut fut si brutal et surprenant que la monstruosité ne hurla pas, se contentant d'un hideux hoquet de surprise et de mettre genoux à terre.
La créature frissonna, tant de rire et de douleur. Elle se redressa péniblement, arrachant les kunaï dans des jets sanglants et masochistes.
"B-Brillant ! S-Sanglant ! Perçant ! Perfiiiiide !" ricana le monstre avant de lever à grand peine ses propres dagues jumelles en direction d'Etsu dans un geste illusoire d'ultime défi. Il était visible que le monstre avait été terrassé et n'était guère plus en état de se battre. Malgré sa force animale, jamais ses poignards mal équilibrés ne pourraient atteindre la kunoichi aux yeux écarlates.

Le fauve ricanant leva les yeux, à la fois surpris et curieusement enjouée de voir Hitagi sauter dans la rue pour le rejoindre sans prendre la moindre précaution.
"Ah ! L’atterrissage de l'héroïne ! J'préfère celle-là ! Au moins elle cours en riant vers la mort ! Enfin, courir, faut pas se péter les guibolles mon trésor !" grinça la monstruosité au pelage poisseux de sang. Curieusement, elle qui semblait si déterminée un peu avant se contenta de rengainer ses dagues à sa ceinture alors que la jeune Chinoike la chargeant avec son énorme sabre à deux mains.
"...Dommage, à deux contre un je ne peux pas remporter cet accrochage. ..Il était pourtant si palpitant ! J'espère qu'on se reverra si je reviens dans votre monde, demoiselles aux yeux de sang ! Je prends congé, mes beautés !"

Et au moment où l'imposant nodashi de la bouillante Chinoike aller décapiter une bonne fois pour toute le monstre, celui-ci disparu dans une petite explosion de fumée blanche.
De son perchoir, Etsu avait une magnifique vision sur la scène. Ce n'était pas un kawamiri, ni un shunshin ou quelque autre technique de fuite du ninjutsu. L'odieuse créature avait simplement... cessée d'être là.
En tout cas, la menace était désormais écartée... Mais les deux kunoichi n'avaient cependant pas encore confronter le vrai tueur. Cette... choses à demi-humaine, à demi-animale et cent pour cent malsaine n'avait visiblement était qu'un gardien, peut-être un assistant des crimes ou une sorte de boucher... Mais pas leur véritable auteur. C'est lui qu'il fallait mettre hors d'état de nuire.

Que faire à présent ?
Le combat des Chinoike contre le fauve ricanant qui gardait la chambre de l'Akimichi ne devait pas être passé inaperçu, entre les ricanement de la bête, les cris et les coups d'épée contre les murs...
Bientôt, un voisin ou un membre du personnel de l'auberge finirait par prévenir la maréchaussée, surtout dans une ville plongée dans une telle chape de terreur par l’assassin de prostituée.
Il fallait donc faire vite. Devaient-elle fouiller rapidement la pièce, l'antre du tueur ? S'y embusquer pour attendre son retour semblait délicat : le combat entre Hitagi et le monstre avait foutu un sacré bazar et même le samouraï le plus obtus finirait par venir examiner tout ça...
D'un autre coté, la bête ricanante avait plus ou moins répondue à la question d'Etsu sur son maître... Ce dernier serait donc en train de dîner dans un restaurant. Et elle avait parlé d'okonomyaki... Justement la spécialité de Takonôdori, le restaurant en bordure du quartier rouge dont Junkô, la jeune serveuse avait été occis, elle qui n'était en rien une prostituée... Et là où Hitagi avait brièvement travaillée, y croisant pour la première fois un Akimichi qui lui avait conseillé d'être prudent dans les ruelles enténébrés de la cité... Peu avant qu'on tente de la tuer !

Si l'horreur poilu et ricanante avait bien dit la vérité, le monstrueux assassin devait encore s'y trouver. Voire en avait fait sa base d'opération. Vu son message sanglant tagué sur les murs de son dernier forfait pour tenter de faire porter le chapeau des meurtres aux Chinoike, l'Akimichi avait visiblement une dents contre les deux kunoichi.
Peut-être s'y terrait-il dans l'espoir que Hitagi y retourne, soit pour enquêter, soit comme couverture, et qu'il puisse l'occire par surprise ?
Ou alors, il aimait vraiment beaucoup la bouffe de ce restaurant...

Frissonnant, Hitagi réalisa soudain avec horreur pourquoi le bras tranché que mâchonnait négligemment l'horrible carnassier poilu lui était familier. Il restait bien trop fortement à celui du propriétaire du Takonôdori. Restaurant qui avait d'ailleurs été étrangement fermé il y a peu...
L'épéiste aux yeux carmin réalisa qu'il n'y avait sans doute plus d'espoir pour les propriétaires de l'estaminet.
Mais désormais, les deux kunoichi savaient où se terrait le tueur. Il les attendait, mais à cette heure l'établissement devait être fermé. Elles pourraient s'y déchaîner à loisir.
Sans plus attendre, les deux Chinoike décidèrent d'aller abattre le glaive (ou plutôt le nodashi) de la Justice sur ce monstre !

Comme prévu, le restaurant d'okonomyaki était fermé et plongé dans les ténèbres. Aucune lumière non plus ne filtrait des volets (fermés mais peu solide) à l'étage, là où logeaient normalement les propriétaires. Par contre, un filet de fumée montait de la cheminée : l'endroit était donc bel et bien habité.
Ayant travaillé dans les lieux, Hitagi savait qu'il y avait trois accès. La porte coulissante principale, évidemment, actuellement verrouillée mais qui ne résisterait pas à un coup bien appuyé (mais se serait guère discret). Ensuite, il avait une porte à l'arrière, donnant sur une petite ruelle sombre : c'était une porte de service, par là  où arrivait les livraisons. La porte était par contre en bois bien plus solide, avec une barre pour la fermer de l'intérieur : elle serait plus difficile à défoncer.

Enfin, il y avait sur le coté de la bâtisse un petit escalier menant à une porte donnant dans les appartements du propriétaire. Hitagi l'avait vu mais n'y était jamais allé : elle ne savait pas exactement où ça donnait à l'intérieur, ni si elle était solidement verrouillé.
Et bien sûr, il y avait aussi les fenêtres, mais toutes avaient des volets.
En observant soigneusement la boutique, les deux kunoichi arrivèrent à capter le déplacement d'une vague ombre, massive mais seule, au rez-de-chaussée.
Dans l'air froid de cette cité désertée par les noctambules, les Chinoike crurent également entre des bruits métalliques de cuisine... Peut-être de couteaux.
Elles pouvaient le sentir : il était là...


 

Après leur terrible confrontation contre l'étrange gardien mi-homme, mi-animal ricanant et répugnant, les deux kunoichi ne s'attardèrent pas sur les lieux de l'affrontement. La milice pourrait arriver ou poser des questions gênantes. Ou simplement, les retarder : le fauve hideux avait nonchalamment répondu à leurs questions avant de disparaître dans un étrange nuage de fumée.
Désormais Hitagi et Etsu savaient où se terrait probablement le tueur de prostitué : dans le restaurant d'okonomiyaki où avait brièvement travaillé l’épéiste aux yeux pourpres.
Pas le temps de fouiller l'antre du Mal : il fallait faire vite pour coffrer leur suspect avant qu'il ne se décide à bouger. Ou pire encore, qu'il se remette en chance d'une innocente (si une catin pouvait être qualifiée ainsi).

Deux soucis se posaient aux Chinoike, outre le fait qu'elles n'étaient pas au sommet de leur forme.
Le premier était le plus basique et se posait à tous les ninjas en traque d'un gibier humain : comment pénétrer dans la forteresse de l'ennemi ?
Vu son choix de "cachette", le tueur devait espérer que Hitagi retourne un jour ou l'autre au restaurant. Cela puait le traquenard et allait savoir qu'elles précautions répugnantes l'assassin avait pu prendre.
Il allait donc falloir se montrer très prudente. Etsu choisit donc une infiltration en silence, par des voies détournées, sa spécialité.
Elle espérait que le dépeceur de prostituées n'avait pas piégé l'appartement des propriétaires du restaurant. De là, elle pourrait s'immiscer en douce dans son repaire et peut-être le prendre par surprise.
Hitagi quant à elle avait un autre plan, à la fois plus fourbe encore et plus direct...

Le second problème venait de l'identité du tueur lui-même. Leur suspect était un Akimichi, un puissant combattant de Konoha.
Et c'était ce dernier point qui posait problème : était-il un traître à ce Village Caché ? Ou à l'inverse, ces assassinats hideux étaient-ils un plan de la Feuille ou du Pays du Feu ? Un contrat ?
Les Chinoike devaient-elle tout simplement occire le poussah, au risque de succiter l'ire de Konoha ? Ou bien devaient-elles tenter le tout pour le tout et essayer de capturer l'assassin ?
Elles pourraient alors le remettre aux autorités locales (qui étaient un poil chafouines après tant de massacres de leur citoyennes, fussent-elles de basse exaction... Ah, il y avait même une noble dans le tas). Dans ce cas, Konoha ne pourrait évidemment rien dire : si l'autre balourd était assez bête pour échouer sa mission et se faire capturer, c'était ça faute... Le Village Caché de la Feuille le ferait soit évader avant son exécution (probable), soit l'abandonnerait à son sort, sans pouvoir rien redire aux Chinoike qui n'auraient fait que leur devoir...

Il y avait la question des mystérieux alliés inhumains du tueur. Ces fauves à demi-humain (ou pas, le premier carnassier avait bel et bien l'apparence d'un animal, à part son don pour la parole. Et le genjutsu) capables d'utiliser des techniques shinobi s'avéraient fort intriguant et mystérieux. De tels serviteurs, aussi répugnants soient-ils, pourraient s'avérer être des armes de choix pour le clan Chinoike, qui manquait souvent d'effectif...

Etsu se glissa donc en silence dans le bâtiment. Nul piège ne l'attendait à l'étage. Souple et agile, l'Intendante des Chinoike savait qu'elle n'avait fait aucun bruit et qu'elle n'avait pas été repéré.
Retenant son souffle, elle constata que les appartements enténébrés étaient désert... Et ravagé.
Le mobilier avait été littéralement réduit en miette, témoin d'une rage et d'une puissance incontrôlable. L'air sentait le renfermé, la nourriture renversé mais surtout l'odeur que tous les Chinoike connaissait bien : celle du sang.
Etsu trouva bien vite l'origine de ces sinistres remugles : un corps humain, mâle.
Littéralement broyé et à demi-enfoncé dans un mur. Celui qui avait fait ça était d'une force hors-norme ou disposait de puissante technique de ninjutsu... Non, de Taijutsu ou assimilé : le corps n'était pas vraiment lacéré mais écrasé.
La Chinoike nota tout de même qu'il lui manquait un bras. Ou plus. Le sang couvrait sol et plafond.

Si Hitagi l'avait accompagné, la guerrière aurait peut-être pu reconnaître le patron du Takonôdori... Et aurait pu deviner où était passé le bras manquant du malheureux : il avait servit d'amuse-gueule au fauve gardant la chambre de l'Akimichi.
Passé ce corps et les pièces dévastées par une rage aveugle, Etsu ne remarqua rien de particulier dans l'appartement.
Un mince escalier descendait en marches abrupte jusqu'au restaurant au dessous, débouchant vraisemblablement sur l'arrière de la cuisine. Il ne semblait pas y avoir de porte. Ou plutôt, il n'y en avait plus : le tueur était visiblement monté par là et l'avait réduit en charpie.
Du rez-de-chaussé montait des bruits de vaisselle... Il était bel et bien là, attendant sa proie : Hitagi.

La guerrière aux yeux pourpres avaient mis son plan à exécution, prenant l'apparence du fauve ricanant qu'elle avait combattu avant de pénétrer par la grande porte du restaurant.
A peine la kunoichi déguisée eut-elle pénétrer dans la gargotte qu'elle se retrouva immobilisé.
Jaillissant d'un vil parchemin déposé après l'entrée, les terribles liens d'un Piège d'Emprisonnement laissé par le tueur enserrèrent la jeune Chinoike.
Par miracle, Hitagi réussit à ne pas tressaillir et conserva malgré tout son henge.
Derrière le comptoir, occupé à se préparer un gigantesque casse-croûte, l'imposant Akimichi leva les yeux vers son soit-disant serviteur.

"Imbécile !" tonna impétueusement le konohajin, n'ayant pas encore réalisé la tromperie. "Je t'avais ordonné de garder mes coéquipières et ma chambre ! En plus, tu as salopé mon embuscade, monstre débile ! J'espère bien qu'elles seront bientôt là : je les attends ici exprès ! On pourra les blâmer pour les... prélèvements. Et qui sait, elle me fourniront peut-être les pièces manquantes..."
Hitagi pouvait désormais pleinement observé le poussah. Il était loin du gentil géant affable qu'elle avait croisé quelques jours plus tôt en ces lieux et qui s'était (le vil !) vaguement inquiété de sa sécurité... Avant de tenter de la piéger et de l'occire comme les catins de la ville. Ses yeux luisait de folie et de haine.
L'odeur du sang dans la pièce était atroce : sur une des tables du restaurant se trouvait le cadavre méticuleusement découpée de la femme du propriétaire.

La Chinoike nota qu'ils n'avaient pas d'arme visible : les seuls couteaux et scalpel se trouvait planté dans le corps de la dernière victime du tueur.
Mais en avait-il seulement besoin ? Sous sa montagne de graisse, Hitagi nota d'un regard professionnel de puissant muscles. Ses mains étaient de véritables battoirs, mais il se déplaçait souplement en pestant comme un vrai fauve en chasse.
Un spécialiste du corps à corps, à ne pas s'y tromper...
C'était une mauvaise nouvelle pour l'épéiste : jusqu'à présent elle savait que l'assassin n'avaient fait usage que du Suiton et du Fuinjutsu, sans doute pour dissimuler les talents guerriers de son clan... Affronter un maître d'art martiaux au physique de lutteur gigantesque ne serait pas une partie de plaisir !

Elle devait impérativement se dégager avant que la brute sanguinaire ne réalise la supercherie... Et si possible, fournir une diversion pour Etsu : un attaque sournoise pourrait s'avérer salutaire contre ce montre.
Il claqua bruyamment la paume de sa main gigantesque sur le comptoir, faisant trembler un imposant rouleau de parchemin d'allure antique et inquiétant, le désignant de son triple menton.
"Mes ordres étaient précis ! Et si tu avais été vu ? Je n'ai pas déployé de brume ce soir !" grognait l'Akimichi, invectivant le faux fauve. Soudain, ses yeux chassieux se plissèrent, rendant encore plus porcin son visage adipeux. "Tes semblables... Ils suivent les ordres... C'est le Contrat... Jamais tu n'aurais dû venir ici..."
Dévisageant Hitagi, sa figure haineuse s'éclaira, changeant du tout au tout. Il s'approcha bien trop vite de la guerrière pour la dévisager férocement.

"Oh, oh, oh ! Bien jouée petite garce, mais ça ne prend pas !" ricana le tueur, visiblement au comble d'une joie malsaine. "On essaye d'entourlouper ce bon vieux Akimichi Kumon, petite kunoichi ? Mais c'est ce jeter dans la gueule du loup, ou plutôt de la Hyène ! Ah ah ! Une livraison à domicile, il n'y a rien de mieux... Un fois que j'aurais briser tes membres, je me demande quels trésors je trouverais dans ton ventre... Budun Baika !"
Le poing déjà énorme de l'Akimichi se mit à grandir de façon démesurée, avant de s'abattre tel un marteau-pilon sur la jeune Chinoike.

Récapitulatif:

   



 

Cette petite catin aux yeux rouge avait essayé de l'entourlouper ! Heureusement qu'il avait prit quelques précautions... Mais sa présence ne faisait que confirmer que les deux kunoichi indépendantes étaient sur ses traces. Sans doute que le seigneur local avait enfin mit la main à la poche pour se payer des shinobi afin de contrecarrer ses collectes nocturnes...
Bien. Il allait lui fournir le corps des coupables, pour la plus grande gloire de Konoha, hahaha !
Ensuite, si les organes de cette garce n'étaient pas... compatible, il irait moissonner dans une autre ville.

Néanmoins, un soupçon d'angoisse s'empara de l'Akimichi. Sa visiteuse avait osé prendre l'apparence d'un de ses serviteurs.
Elle avait donc pu l'observer.... Or, la Hyène avait pour unique mission de garde sa chambre et ses précieux parchemins.
Déjà que ces sorcières lui avait dérobé une grande partie de sa collection ! Si jamais elles avaient osé.... Découvert... Pire, détruit...
Non !
Elle n'avait sur elle aucun des deux rouleaux les plus précieux du monde.

Mais elles étaient deux, il le savait... L'autre était peut-être en ce moment même en train de profaner son Grand Oeuvre... Il devait en finir vite ! La réduire en pulpe !
Non ! La garder en vie, pour un éventuel échange. La vie de ses coéquipières en dépendait. Il ne pouvait pas faillir maintenant !
L'énorme poing de Kumon ne brisa cependant pas aussi facilement son assaillante. Il hésita : essayer de la maintenir en vie ou pas ?

Cette indécision fournit à Hitagi une parfaite ouverture : d'un puissant coup de sabre surchargé de chakra Raiton, elle détruisit le piège qui l'immobilisait tout en tranchant la chair flasque de l'Akimichi. Le sang jaillit en horrible arabesque alors qu'il hurlait de douleur.
L'onde de choc fit valsé les instruments de cuisine du restaurant, renversant table et chaise dans une terrible coup de tonnerre.
Grognant de surprise, Kumon se redressa en pestant, effaré de la puissance du coup. Cependant, malgré l'impact titanesque, le konohajin n'avait pas été renversé ou repoussé.

Hitagi arma un nouveau coup, brutal mais téléphoné.
En un instant, l'assassin de prostituées signa un mudra et fut remplacé par un tabouret, rapidement tranché en deux par la Chinoike.
L'ignoble meurtrier avait été salement blessé et avait décidé de ne prendre aucun risque, se retraitant vers l'intérieur du restaurant au milieu du mobilier renversé et souillé, afin de gêner un maximum les moulinets de l'imposant nodashi de la jeune kunoichi.
Là, il allait préparer sa contre-attaquer. Son adversaire n'était après tout qu'une épéiste d'un clan inférieur...

Mais ce que l'infâme meurtrier n'avait pas encore noté, c'était l'arrivée discrète de l'Intendante des Chinoike.
Faisant léviter ses kunaï, Etsu engagea le combat tout en réclamant la capture de leur proie.
Les lames fondirent par surprise sur l'Akimichi qui offrait une énorme cible. Il ne put les esquiver, Etsu en profitant pour viser des points vitaux.
Puis d'un geste, elle fit exploser le parchemin explosif d'un kunaï surnuméraire, expédiant le bedonnant konohajin contre le comptoir du restaurant.
Il glapit de douleur et de surprise, avant de darder un regard noir sur la Chinoike.

"Parfait..." grommela néanmoins le tueur de prostituée, rassérénée de voir que la nouvelle arrivant ne trimballait pas non plus ses précieux parchemins, ni n'exigeait quelque échange.
Il en garderait une en vie pour l'interroger.
"Plus question de se retenir, il est temps d'offrir à cette ville un coupable pour cette tuerie de catin !"
Enchaînant promptement les mudra, il posa ensuite bruyamment les mains au sol de ses paumes immenses.
"Hakke Bansho !" tonna Kumon en déployant tout autour de lui des rets luisant de calligraphie à la fois superbe et luisant d'une lueur malsaine.

La brute à l'épée géante et la manieuse de lames volantes étaient dangereuses... Voilà qui devrait les faire bien souffrir et les inciter à rester loin de lui ! Et si elles s'avéraient assez folle pour le charger, il leur réservait de sales surprises une fois que leurs forces seraient sapées par son Fuinjutsu...
Dans un sourire malveillant, il se tourna alors vers Etsu, farfouillant dans sa besace pour en extraire une bombe aussi grosse qu'un petit melon.
"On aime les explosions ma belle ? En voilà une belle pour toi !" ricana l'adipeux konohajin avec un sourire vorace, tout en expédiant la boule explosive vers l'Intendante des Chinoike d'un geste sec. "Katsu ! Tamayaaaa !"
Il était visible que l'assassin allait tout donner pour les vaincre, ne se souciant plus du tout de la discrétion, ni même de l'état dans lequel il laisserait la ville après leur combat.

Récapitulatif: