~ feat. le Bellâtre Hayato, le Sauvage Yukio et la Jeune Pippuko
Alors que nous galopions avec Yukio qui courait à côté, je ne pouvais pas m’empêcher de réprimer un sale sentiment en moi : la peur de ne pas revoir Hayato, la peur de me faire prendre, attraper et torturer. Des centaines de scénarios horribles défilaient dans ma tête et j’arrivais presque plus à réprimer ma terreur : mes jambes tremblaient, ma mâchoire aussi : quelle bande de con à vouloir se les jouer les bons samaritains, qu’ils nous sauvent déjà nous et on verra après pour les autres. J’avais les yeux écarquillés, je regardais devant moi, mais je ne voyais pas. Même si je n’avais pas été au milieu du danger, il n’en restait pas moins que la direction des opérations me gênait, ça ne ressemblait à rien, on s’éloignait de la mission et je n’aimais pas ça.
Mais, la diversion avait bien marché, tout le monde avait fui là ou Yukio le voulait et finalement, nous finîmes par rejoindre Hayato qui s’occupait prêt du lieu de rendez-vous d’une petite silhouette encapuchonnée. Elle eut beau, nous saluer, je l’ignorais, je n’avais pas envie de côtoyer ce petit être qui nous avait poussé à prendre des risques ! Je n’écoutais même que d’une oreille ce qu’elle nous racontait. Je voulais qu’on finisse cette mission et que je puisse rentrer chez moi ! Nous avions beau être assez loin et avoir stoppé course, je restais cependant sur Marengo, exsangue, les yeux dans la vague, prête à décamper au moindre petit bruit et rentrer à Suna et au diable l’honneur. Tant que ma petite était préservée, je m’en foutais bien du reste et des autres, ça n’avait absolument aucune importance, ils pouvaient tous mourir !
Je n’écoutais que d’une oreille ce qu’elle pouvait bien se raconter avec Hayato, parce que j’étais bien trop occupée à vérifier que nous n’étions pas victimes d’un piège qui allait se refermer sur nous et mettre en danger ma moitié et moi. Mais, rien n’arriva, la jeune fille répondit aux questions d’Hayato et Yukio sans aucun problème : je serrais les dents, je la détestais déjà cette gamine. Je continuais donc à l’ignorer.
Mais, rapidement, Hayato se tourna vers nous et décida que nous devions la ramener au village, j’hochais la tête, nous n’avions pas besoin d’un boulet comme elle dans nos pattes, je n’étais même pas sûre que les Jonin puissent réussir à protéger ma vie en plus de celle de Pippuko, alors celle d’une autre mioche, non merci !
Et ce fut à ce moment-là que tout bascula, lorsqu’Hayato me demanda de lui prêter Marengo et un frisson me traversa le dos alors que mes yeux se mirent à me piquer. Je n’avais pas envie de laisser Marengo, ni de m’éloigner de lui. Mais, je n’eu même pas le temps de répondre, que déjà derrière moi, il plaçait la gamine et qu’acculée entre mon envie de la faire dégager pour finir la mission au plus vite et mon envie de rester auprès de ma moitié, je descendis de mon cheval en tremblant. Je ne voulais pas faire ça, mais j’étais à moitié obligée. L’archer décida d’amener Pippuko pour expliquer les choses au village. Quant à moi, je jalousais sa place, j’aurais tellement aimé pouvoir abandonner cette mission… mais… mais les mots ne venaient pas, je n’arrivais pas à prononcer le moindre mot, j’étais telle une statue, immobile et stupéfaite. Ce serait la première fois de ma vie que je me séparerais de Marengo pendant plus d’une journée : cette idée m’était juste affreuse. Je n’étais qu’une femme, un demi-homme et seule la présence de ce cheval auprès de moi me permettait d’être une personne entière. Il était la moitié de mon être, sans lui j’étais perdue… Autant que si je mourais, il se laisserait mourir, s’il mourait, je ferais de même. La vie sans lui serait trop abominable.
Avant qu’Hayato ne saute sur la selle, je récupérais mes carquois et mon arc avec des gestes rendus lent par ma terreur, puis je lui attrapais finalement le poignet et promulgua mille conseils et ordre :
« Ne le fatigue pas trop, n’oublie pas de bien l’hydrater, nourris le bien, descends à certain moment de son dos, galoper avec trois personnes sur lui c’est trop. »
Ma poigne se raffermit alors sans que je me rende compte alors que mes yeux mouillants se tournaient vers l’archer et qu’un abîme de glace et de désespoir perlait de mon regard et de ma gorge : « S’il a la moindre égratignure, je ne te le pardonnerai jamais ! »
Je l’avais tutoyé pour la première fois de ma vie sous le coup de la terreur et du flot de sentiment qui s’encastrait en moi. Je ne voulais pas le faire, laisser mon meilleur ami, cheval, compagnon de voyage et moitié s’en aller loin de moi, mais je n’avais pas le choix. Je m’approchais de sa tête et posais mon front contre son front, fermait les yeux et flattait son coup, en murmurant :
« Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer… Tu seras bientôt de retour, nous serons bientôt ensemble… nous serons réunis de nouveau… avant que chacun ne s’en rende compte ! »
Je lâchais alors la bride de Marengo et m’éloignais de quelque pas, faisant des mouvements de main dans le vide. Bien qu’Hayato venait de me jurer que Marengo n’aurait pas de problème, je restais tout de même terrifiée, mais je n’avais pas le choix, je laissais donc s’échapper le petit groupe. Pippuko était parti, Marengo aussi, Hayato de même. Je me retrouvais donc avec Yukio… qui m’avait dit qu’il espérait que je ne mourrais pas… Et vu que Pippuko n’allait pas revenir, je me retrouvais avec deux hommes que je connaissais à peine loin de chez moi : la perspective n’était pas super dansante même si j’appréciais bien l’archer. Je ne pouvais pas en dire de même pour le sabreur. Et même l’archer avait demandé de veiller sur moi, j’avais du mal à avoir vraiment confiance, c’était à cause de lui qu’on en était là, à cause de lui que mon cheval partait.
Le point de rendez-vous était des ruines, que Yukio semblait connaître, j’allais donc être obligée de le suivre à pied. Quelle plaie, ne je n’étais pas habituée à marcher sur de longues distances. Regardant tout le monde s’éloigner au loin, les yeux mouillants, le sabreur se tourna vers moi et m’expliqua que ça allait bien se passer. Réprimer un sanglot, je laissais échapper un petit filet de voix : « D’accord… »
Je n’avais plus qu’une seule personne en mesure de me protéger et j’étais donc obligée d’avoir une confiance absolue dans cet homme. Vu que de toute façon, je ne pouvais pas avoir confiance en moi. Un frisson me parcourut, je me sentais si vulnérable sans Marengo. Je commençais donc à suivre Yukio, le cœur serré et la peur aux tripes. Je voulais mon cheval. Je détestais vraiment cette mission et cette situation.
Nakazono rassura Hayato que si ce n’était quelques coups aujourd’hui, pour une fois elle allait relativement bien. Elle inclina légèrement la tête sur le côté à ses questions et se lécha légèrement les lèvres, récupérant quelques gouttes d’eau qu’il restait sur ses lèvres.
« Peut-être un tout petit peu avant Baransu, comme notre attention était rivée sur ce qu’il se passait là-bas, nous avions envoyé des ambassadeurs et des membres de notre guilde des marchands. C’était plus calme. Je suis partie, avec une petite escorte, visiter quelques villages pour mon père et faire quelques rapports. Ils ont profité que je sois là-bas pour attaquer. Au début, c’est allé. J’étais relativement bien traité, ils espéraient sans doute que leur « éducation » marcherait. Mais mon père, même si je suis sa seule enfant, n’est pas du genre à ployer. Et je suis faite du même bois. Cela s’est dégradée ensuite, torture, coups, humiliation. Puis vente à ses marchands. »
Elle semblait détacher de ses souffrances. Mais oui, cela l’avait touché, mais elle ne voulait pas paraître faible. Une princesse, ou fille du damyo, se devait de savoir souffrir et d’encaisser pour son peuple. Ce qu’elle était, malgré son jeune âge, prête à faire. Les informations… Elle hocha la tête, laissant Yukio ouvrir ses fers, et même si la lame entailla sa peau trop pâle, elle n’en dit rien. Elle préféra expliquer une fois toutes les questions posées :
« Il y a donc trois tribus importantes. Les Chigurus est la tribu la plus importante, elle ne se déplace pas beaucoup de ce que j’ai compris. Je n’en sais pas plus de ce côté-là, je ne les ai jamais vues. Je crois que les guerriers voyagent à dos de dromadaire ou de chameau. Et il y a des éclaireurs. Elle est dirigée par Chiguru Eita, on dit que sa fille, Birei, a disparu il y a quelque temps, Chiguru a une cinquantaine d’années, c’est un chef qui a mal accepté la disparition de sa fille. Et je dis Disparition, pas morte. Mais sa fille est son point faible, si on sait quelque chose. Il est secondé par Chitoru Gize qui a la tête sur les épaules, mais il n’est pas charismatique. Il y a aussi le capitaine des gardes, Chosuzu Rudra, il a une armure et Chozaboru Inisanyon aussi chef des éclaireurs. Je crois qu’il y a Chotai Berenoeju qui a été en contact avec les ninjas. Je n’en sais pas beaucoup plus malheureusement. Alors je peux supposer qu’ils maîtrisent les arts ninja. Ou qu’ils sont assez puissants pour tenir aussi longtemps et avec une aussi grande organisation. C’est sûrement la tribu qu’il faut éviter de contrarier et mieux garder en alliés. Ils ont une réputation. »
Elle s’arrêta pour boire une gorgée d’eau avant de reprendre.
« Le groupe des dunes libres ou de Rodeo. C’est le plus petit des groupes, mais ! Ils sont très puissants, du moins les membres sont très puissants. Pour une petite tribu c’est essentiel. J’imagine que l’arrière-garde est plus faible. Souvent ils sont autour des oasis la nuit. Kose, le chef des Rodeos, est un ancien membre des coutelas Sanglants et… c’est le plus virulent contre Suna. On dit que toutes ses faiblesses sont compensées par ses lieutenants. Chikage est son amante, elle aurait un code de l’honneur, mais elle est sans aucune pitié, Arino Abrego, chef d’une minuscule tribu a rejoint volontairement les Dunes Libres pour éviter de se faire massacrer. Il y a aussi un voleur… Et un autre chef de tribu… Au vu de leur puissance… Ils doivent maîtriser les arts ninjas. »
Elle se lécha à nouveau les lèvres :
« Les Garateka se sont clairement armés depuis la disparition de Birei, ils étaient plus… calmes avant. Enfin… moins défensif. Mais du coup ils se sont renforcés de ce côté-là. Peut-être avec des ninjas… Je ne sais pas trop. Garateka Dondon est du genre calme, mais déterminé. Il s’entend très bien avec Eita et c’est réciproque. Kereno Mikerina est la cheffe de ceux qu’il a engagé pour le protéger. J’en sais pas beaucoup plus. Nozomo Gojaku, je crois qu’il a été banni de son clan, on dit qu’il a été sauvé par Dondon. Ils sont sûrement très fort et peut-être des ninjas. J’ai entendu des rumeurs comme quoi la tribu de Minami allait voir Chiguru. De ce que j’ai compris, ils sont tous installés à des oasis, je ne sais pas vraiment où, mais de ce que j’ai compris il y a un triangle d’Oasis et ils se sont installés par là. Mais les Poignards sanglants doivent pouvoir être utilisée, même s’ils ne font pas partie des trois rois. »
Elle s’arrêta et reprit sa respiration et bu à nouveau une gorgée. Elle tendit le kunaï pour que Yukio le reprenne. Elle s’arrêta à sa remarque… et sourit.
« Je le conserverais comme souvenir de celui qui a enclenché mon sauvetage. »
Des ninjas ? En mission ? Elle fronça un peu les sourcils et hocha la tête avant qu’Hayato ne la soulève pour la poser sur le cheval. En douceur, elle lui flatta doucement l’encolure en lui murmurant quelques paroles d’amour. Elle le trouvait magnifique. Elle sourit à Kyou.
« Ton cheval est magnifique, je te remercie de nous le prêter. »
Elle s’installa sagement sur le cheval en continuant de le caresser en silence. Elle se tourna vers Yukio et lui fit un signe de main avec un petit signe de main.
La nuit était très calme. Ils savaient, ou du moins avaient une bonne idée où se rendre pour trouver les trois tribus, ils savaient que les coutelas sanglants contre le groupe de rodéo était possible ! Il faudrait juste maintenant monter un plan.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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La route vers Suna avait été avalée à une vitesse incroyable eut état de l’aller qui fut bien plus long. Sur Marengo, Pippuko et l’esclave albinos qui s’avérait être une fille de Daimyos se cramponnaient fermement alors qu’Hayato les poursuivait en pleine course. Régulièrement, il ordonnait quelques pauses, autant pour lui que pour le cheval…
Il fallait bien que je paye pour toutes mes cigarettes un jour ou l’autre… Je vais cracher mes poumons…
Durant les quelques instants de répit où le junin ne crachait pas ses poumons, celui-ci s’efforçait de préparer les deux enfants à l’établissement de leur rapport. Il n’aimait guère devoir laisser son frère et son génin en arrière, mais revenir au complet au village n’aurait été qu’une perte de temps sur leur mission. Le dernier quart du voyage fut particulièrement délicat, les réserves d’eau des deux shinobis ne prévoyaient pas une personne supplémentaire et malgré le rationnement ils en étaient venus à bout… Par chance, le village n’était plus très loin et bientôt ils pourraient boire de tout leur saoul.
"Pippuko, j’espère que tu as bien tout enregistré. Je vais venir avec toi pour initier le rapport auprès du Kazekage, en revanche ça sera à toi de répondre à toutes ses questions d’accord ?" Tournant la tête vers Yanazono, il continua. "Je compte également sur toi, tu n’as pas d’inquiétude à avoir, contente-toi de répondre aux questions que l’on te pose et je suis persuadé que tu retrouveras rapidement ton père et ton foyer. Si tu rencontres le moindre souci, tu pourras nous en faire part à notre retour."
Arrivé à la tour du Kazekage, la petite troupe fut rapidement reçue dans le grand bureau du dernier étage. Là-bas l’archer fournit un rapport complet concernant la "trouvaille" miraculeuse ainsi que sur les différentes informations que la fille de daimyos put lui fournir. Il en profita pour interroger le maître des lieux… après tout qui mieux que le Kazekage pour répondre à ses questions ?
"Senshi-sensei… Désolé de vous embarrasser avec mes questions mais je n’ai que peu de temps, mes hommes m’attendent dans le désert et je dois les retrouver au plus vite. Vous n’êtes pas sans connaître la teneur de notre mission et d’après notre amie ici présente, l’un des clans problématiques serait à la recherche d’une dénommée Chiguru Birei, fille de Chiguru Eita qui aurait disparu… Auriez-vous des informations la concernant ?"
Lui laissant tout le loisir de répondre le jeune homme recula d’un pas pour amorcer sa sortie jusqu’à laisser là les deux filles en compagnie du vieux maître du désert. Alors qu’il s’apprêtait finalement à refermer la porte, il adressa un sourire franc à ses deux comparses avant de lâcher quelques mots à l’intention de l’ancien.
"Elle a connu des jours difficiles, je pense qu’un bon repas et de l’eau à foison lui feront le plus grand bien et concernant Pippuko… Bien que sa participation fût brève je n’ai rien à redire sur votre protégé Senshi-sensei. Maintenant… Si vous voulez bien m’excuser, je dois retrouver mes camarades."
Profitant du temps nécessaire au pauvre Marengo pour se rétablir. Hayato prit le temps de remplir ses réserves d’eau et de nourriture, il bifurqua rapidement en direction du domaine Nozomo, proche de ses appartements. Fonçant sans vergogne jusqu’à la salle de réunion. Il questionna de manière abrupte les anciens. "J’ai besoin d’informations concernant un certain Nozomo Gojaku. Celui-ci aurait rejoint un clan nomade, les Gorateka. Pour quelle raison a-t-il quitté notre clan ?" Si son nom lui semblait en effet familier, tout lui semblait flou à son sujet.
C’est ça de vouloir s’éloigner du clan… On n’a pas les infos.
Dès qu’il put obtenir ou non des informations, il repartit auprès de Marengo. Le passage au village n’avait guère duré plus d’une demi-journée et cette fois-ci, c’était sur le dos de l’équidé que l’archer repartait en direction des dunes. Lui assénant une caresse au niveau de son cou, il lui avait alors murmuré quelques mots. "Allez mon beau… On va retrouver ta maîtresse" Avait-il rêvé ? Pourtant il aurait pu jurer que le cheval avait à cet instant accéléré. Déchargé du poids des deux jeunes filles, le dernier trajet fut avalé encore plus rapidement que le précédent.
Arrivé sur les lieux du rendez-vous Hayato avait retrouvé ses amis qui l’attendaient ou bien revenaient de leurs propres affaires. Face à la mine de son élève, Hayato prit le temps de placer les rennes de Marengo entre ses paumes de la jeune fille et de la rassurer quant à son état. "Nous avons fait bonne route et j’ai pris soin de lui donner autant d’eau et de nourriture que nécessaire…" La fine équipe enfin réunie, les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer.
Prenant le temps de détailler toutes les informations qu'il aurait pu ou non glaner, Hayato s'enquit ensuite auprès de ses camarades.
"Alors... Vous avez du nouveau ?"
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Qui aurait cru qu'être esclave apporté autant de possibilité de captations de moments ? Sidéré par la quantité de noms et de détails, je regrettai de ne pas avoir porté du papier et un crayon pour tout noter... Chaque mot comptait dans ce type d'entreprise. Se souvenir d'un patronyme, de certains enjeux de pouvoir, cela permettait sans doute de renverser une situation et de s'attirer des faveurs. À l'inverse, mal s'y prendre pouvait tout autant faire déchainer les flammes de l'enfer.
Les Chigurus, dont le chef avait un point faible... Enfin, il fallait trouver sa fille ou des choses la concernant. Exploitable ? Sans doute, tout était en définitif utilisable, avec un peu de doigté... Les éclaireurs étaient une voie d'entrée, puisque c'est eux qui allaient nous trouver de toute façon. Un grand moment de comédie en perspective... Nous n'étions pas de Suna pour eux, et nous devions faire croire à cette illusion bien longtemps. Pour tous les clans, il fallait la jouer fine...
Surtout avec les Dunes libres, eux ils devaient tuer à vue devant un bandeau du village du sable. Présentement, vu l'insistance sur le passif guerrier et la rancœur envers Suna, nous attirer les faveurs du chef allait être assez coton. On ne pouvait pas jouer de la diplomatie avec tout le monde... La loi des armes restait majoritaire de ce monde. Le clan était petit, mais puissant... Il suffisait de mettre fin au chef, encore fallait-il l'atteindre. "La méfiance que doit avoir ce chef de guerre."
Enfin, les Garateka, proche des Chigurus, je me demandais si nous attirer les faveurs de ceux-ci n'allaient pas nous aider pour retourner le clan "défensif".
En théorie, nous ne connaissions que les clans et quelques informations éparses... Les hommes à leur tête, ou servant les intérêts des pontes, nous étaient inconnus. "Chacun à une faille pour se faire convaincre, persuader ou tuer."
Ces mots en tête, je laissais partir l'albinos avec ses gardiens de fortune. Le kunaï allait devenir un souvenir de sa libération, c'était déjà ça. Me retournant, je vis malgré moi la déception de Kyou, à l'égard de ma présence ? Par la distance croissante avec son ami équestre ? Par les précisions sur la mission qui invitait à des combats, dans le futur ?
"Qui sait ?"
Laissant les inquiétudes de la gamine de côté, j'allais me coucher : Le lendemain était la poursuite du voyage. Nous avions un point de rendez-vous, mais aussi quelques recherches à faire pour avancer les choses... Aux aurores, je me levais pour préparer mon paquetage. Laissant Kyou faire ce qu'elle voulait, à son rythme. La nuit m'avait fait un peu cogiter, sous la lune dansante. La proximité entre la demoiselle et son cheval, quasiment symbiotique, devait maintenant créer un manque chez la jeune fille : Je n'étais pas fait pour les mots, en tout cas pas pour parler des sentiments des gens. Je savais bien mieux récolter des informations en paraissant sympathique, mais je me refusais à jouer un jeu avec mes camarades.
Quelle était la limite si l'on mentait ou si l'on mettait un masque avec nos compagnons ?
"C'est ce que l'on fait tous les jours." Je rejetai cette réflexion en bloc, c'était à moitié vrai... Mais réfléchir à combien c'était faux me faisait perdre mon temps. Le début du trajet fut assez simple : Le désert se couvrait d'une fraicheur maladive qui sentait la fièvre dans les heures d'après. Le froid au-dessus du simple laisser place, très vite, à une chaleur qui montait. Les habitants du désert le savait : Le manque d'eau, dans le désert, empêchait la régulation de la température... Ainsi, il faisait très chaud la journée et très froid la nuit. En adéquation, le sable ne conservait pas beaucoup les températures non plus.
On alternait d'extrême en extrême...
Jetant un coup d'œil à ma condisciple, je me rassurai : Nous étions de Sunajin, des gens du désert, bien sûr que nous avions l'habitude ! La marche, par contre, semblait atteindre la genin : Je savais marcher, elle savait monter un cheval. Dans ma tête, jouer le cavalier n'était pas ma spécialité. Une histoire d'habitude et d'endurance.
- Ça va aller ? Tu veux que je porte une partie de ton paquetage ? "Tu veux que je te porte ?" Regardant devant moi pour ne pas trop mettre la pression à la jeune fille, je commençai à dispenser quelques indications. On va chercher le plus facile à trouver : Les Chigurus, un gros clan qui ne bouge pas, on doit pouvoir le voir de loin. Niveau installation, ils doivent avoir un camp assez imposant... Mais surtout, on verra d'abord les éclaireurs. Si tu vois des cavaliers, sur des chameaux ou des dromadaires...
C'était lequel qui avait deux bosses ? Prenant un petit temps pour repenser mes priorités dans la biologie animalière, je me persuadai avoir entendu que le chameau en avait deux et le dromadaire une seule... "Est-ce l'inverse ?"
- On est d'accord que le premier à deux bosses, hein ? Une façon d'éclairer ma lanterne tout en allégeant la situation. Il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire que papoter... Nous n'étions pas en danger véritablement. Tu as déjà monté un de ces camélidés ?
Le reste du voyage se fit sans encombre, avions-nous vu des éclaireurs du clan quasi sédentaire ? Pour autant, nous arrivions à un éperon rocheux dans ce qui se rapprochait le plus possible d'un reg... Un peu de roche au milieu du sable. Une façon de se dissimuler aux regards, au milieu des dunes.
La nuit tombante, je me carapatai pour éviter les ennuis : Nous n'étions pas en situation de faire les fiers en nous baladant dans la pénombre. Hayato arrivant, seul sur le cheval, je croisai les bras en attendant son plan. Lui confiant ce qu'on avait vu dans le désert : Pas grand-chose ou tout.
- Alors, tu veux qu'on fonctionne comment avec nos copains du désert ?
Sphinx. Yukio 021
Takeda Kyou
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Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG B Ryos: 825 Expérience: (199/1200)
~ feat. le Bellâtre Hayato, le Sauvage Yukio et la Jeune Pippuko
Je traînais des pieds, j’avais beaucoup de mal à me motiver et à suivre le Nozomo qui avançait devant. Mon esprit était dévoré par diverses pensées horribles ou Marengo ne me reviendrait jamais. Et même si Hayato m’avait rassuré, la gamine remerciée, je continuais de me sentir seule, si seule. Jamais je ne m’éloignais de lui, il était mon meilleur ami, mon confident, mon protecteur, il était tout pour moi ! Et en voyant cette petite fille me sourire et flatté l’encolure de mon doux Marengo, j’avais juste été incapable de la détester plus longtemps, j’avais bouffé un sanglot et détourné la tête, mais celle à cause de qui on me retirait mon partenaire, j’étais bien incapable de la haïr, j’étais si faible et pitoyable, ridicule et lâche ! Je n’avais rien d’exceptionnel et encore moins sans mon cheval qui me donnait du courage et me protégeait.
J’étais partie me coucher avant même qu’Hayato, Pippuko et la gamine aient disparu de mon champ de visions, c’était juste trop douloureux que d’attendre. En plus, la nuit avait été dure, j’avais rêvé et pensée sans cesse à Marengo, j’avais été dévorée par les cauchemars et j’avais très mal dormi et je m’étais réveillée très tôt, encore plus tôt que Yukio. Ne pas sentir le cœur puissant du cheval sous mon oreille me gênait. Le rythme lent et puissant berçait mes nuits dans le désert, mais cette fois-ci, je n’avais pas de berceuse. Le soleil s’était donc levé, je m’étais levé et j’avais commencé à traîner des pieds et à réfléchir, en boucle, aux mêmes choses.
Et pendant ce temps-là, je marchais, je suivais Yukio qui se retournait pour voir si je continuais de suivre, voir si je ne m’étais pas écroulée dans le sable en sanglotant sur la perte de mon précieux cheval. Mais non, je continuais d’avancer, aussi pénible que cela était. Je n’étais pas habituée à marcher sur d’aussi longue distance, ou invariablement, je galopais toujours, je n’étais vraiment pas à mon aise. Et on m’offrait de la pitié, Yukio s’inquiétait pour moi. MAINTENANT ON NE ME DISAIT PLUS QU’IL ESPERAIT QUE JE N’ALLAIS PAS MOURIR ! En m’offrant sa pitié et son aide, je me sentais encore plus faible et ridicule que je l’étais avant, encore plus fragile, telle du verre, le moindre choc pourrait me briser. Même sa gentillesse me touchait alors même que je voulais le détester pour ses paroles à mon égard ! Mais j’en étais incapable, incapable de le détester quand je le voyais s’inquiéter pour moi. Je décidais de garder mes affaires pour garder un minimum d’honneur et ne pas m’effondrer sur le sol de faiblesse.
« Je peux continuer à marcher … »
Et sans insister plus, il commença à parler de la stratégie qu’on allait mettre en place pour retrouver la tribu la plus simple à trouver, les Chigurus. Comme le disait si bien l’épéiste, ils ne devraient pas être trop dur à trouver… enfin, moi j’avais bien la tête ailleurs, ouvrant mes oreilles pour espérer entendre le bruit des sabots sur le sable ou la terre, mais rien : mon malheur allait encore continuer.
Enfin, le Nozomo faisait de son mieux pour essayer de me faire penser à autre chose, me demandant de parler de la différence entre chameaux et dromadaire. Je détournais le regard du désert et bien devant moi, répondit d’une petite voix :
« Les chameaux ont deux bosses, les dromadaires une seule… Je te ferais signe si jamais je vois un cavalier monté. »
J’avais déjà monté chameaux et dromadaire, c’était le – b à Ba du nomade que de savoir monter tout et n’importe quoi. Même si je préférais amplement le cheval qui avait pour lui, la vitesse. Je tâchais de m’appliquer à regarder partout, pour voir si jamais je voyais quelque chose, me forçant à penser à autre chose qu’à mon beau Marengo :
« Oui, j’en ai déjà montée, ça a des avantages que les chevaux n’ont pas, leur endurance dans le désert. Un dromadaire peut aussi être utile j’imagine. Mais, un cheval est plus rapide, plus agile et plus fort… »
Et voilà que je repensais à Marengo, je me mordais la lèvre pour ne plus y penser, allant jusqu’à sentir le sang dans ma bouche. J’essayais d’étouffer mes larmes, pour ne pas finir encore plus minable et misérable que je l’étais. Je voulais garder un minimum de prestance et ne pas m’effondrer. Je comptais les secondes pour savoir quand j’allais pouvoir revoir mon beau cheval. La fin du voyage se fit doucement, tranquillement. Et a mesure que je voyais au loin, le point de rendez-vous se rapprocher, mon appréhension et excitation était maximum. La nuit tombait alors sur le désert, lorsqu’une silhouette trancha avec la nuit, Hayato, monté sur le plus beau des chevaux s’approchait de nous et alors que l’archer sautait au sol, en me plaçant les rennes entre les mains, moi je sautais au coup de mon beau et incapable de retenir mes larmes plus longtemps, je me mis à sangloter, à pleurer silencieusement dans le cou de ce cheval qui m’avait terriblement manqué.
« Oh oui, mon beau, mon bébé, tu m’as manqué, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi… »
Je frottais mon visage contre le large cou ou on sentait le sang pulser. Caressant la croupe et la robe, je profitais de ces retrouvailles, qui me firent envoler toute mon appréhension, j’avais enfin l’impression d’être de nouveau complète. Et lorsque que ce n’était pas moi qui le caressais, c’était lui qui frottait sa tête contre moi. Je ne faisais même plus attention à ce que disait Hayato ou Yukio, trop concentré pour retirer la selle de mon compagnon de voyage depuis mon enfance et commençai à le brosser tranquillement alors qu’il s’allongeait par terre. L’examen minutieux de chaque partie de son cœur, m’apprit qu’il était juste fatigué, mais n’était pas blessé. Hayato n’avait pas menti, il me l’avait ramené en bonne santé.
Finalement, brosse à la main, je finis par m’endormir, la tête posée contre son cou. Il était très fatigué et moi aussi, chacun de nous avait passé une mauvaise nuit et il était temps pour nous de rattraper le temps perdu. Je fermais les yeux et sombrait dans un doux sommeil. Hayato et Yukio me raconteront plus tard ce qui a été décidé, moi je voulais juste profiter de ce temps rien qu’à moi avec Marengo.
Yanazono sourit à Hayato et hocha la tête. Elle l’avait bien compris qu’elle n’avait plus à s’en faire. Il lui fallait juste être encore un peu forte. Si elle voulait rentrer ? Bien sûr ! Mais elle savait aussi par avance qui elle voulait dans sen escorte. Elle le suivit dans le bureau de son maître en silence. Le Kazekage observa le Jounin et hocha la tête à sa remarque.
« Elle est effectivement dans nos geôles. Denya l’a capturé il y a… quelque temps. Elle doit être en bon état physique, je suppose. »
L’homme haussa les épaules, il ne faisait pas vraiment attention à ce genre de détail.
« Vous devriez aller voir par vous-mêmes. Je n’ai guère le temps. »
Il posa un regard sombre sur l’Albinos qui ne frémit pas et releva même un peu la tête. En allant aux geôles, Hayato put en effet voir la jeune fille, s’il tenta de lui parler, elle lui cracha à la figure. Mais en dehors de ce menu désagrément… Elle semblait aller fort bien ! Ce qui semblait être une excellente nouvelle. Lorsqu’il se rendit dans son clan, les anciens se regardèrent et l’un d’eux se caressa doucement, avec délicatesse, la barbe.
« Nozomo… Gojaku… était un homme sans scrupule, très violent, il a plusieurs fois blessé gravement d’autres Nozomo à l’entraînement… Il n’a pas suivi les ordres et nous avons dû le bannir dans le désert. Il était complètement fou. Pourquoi cette question ? Il doit être mort depuis le temps. File tu as une mission. »
L’un des adultes Nozomo baissa légèrement les yeux et s’écarta un peu du groupe. Il était plus vieux que Hayato mais moins que les anciens, et très mal à l’aise avec cette histoire. Peut-être que lui serait plus volubile que les anciens ?
La nuit dans le désert laissait place, non pas à la fournaise de la journée, mais à l’inverse à une ambiance glaciale qui grouillait de vie.Si bien que dans la journée, ils ne virent rien ni personne. C’était long ce voyage, non ? L’arrivée du deuxième Nozomo sembla être une bonne idée…
La nuit était calme. Peut-être un peu trop ? Un Taïpan, reconnaissable, à la lumière par ses écailles brunes, mais surtout ses écailles noirâtres sur ses côtes et son dos, et sa longueur, un peu plus de deux mètres. Un seul… Oh cela aurait été déjà bien, une morsure de ce serpent était mortelle. Environ cent fois plus qu’un crotale et vingt-cinq ois plus qu’un cobra.Une morsure pouvait tuer cent hommes adultes. Et l’un d’eux grimpa avec lenteur sur le corps endormi et sans défense de Kyou et du cheval. Son sang chaud l’attirait. Et il s’enroula lentement autour de sa gorge. Trois autres rodaient autour des deux frères, prêt à frapper au moindre signe d’agressivité. L’un d’eux coula sur le pied de Yukio qui put sentir ses écailles et son corps froid.
Nozomo Hayato
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Enfin, l’équipe était réunie et se préparait à affronter les affres d’une nuit désertique. La température chutait dangereusement et la fatigue semblait s’emparer de chacun de nos héros. Hayato était un peu plus longuement revenue sur les informations qu’il put glaner durant sa courte escapade. La précieuse fille du chef de clan se trouvait enfermée dans les geôles du village et bien qu’elle n’y soit pas des plus heureuse, restait en bonne santé. Elle pourrait représenter une monnaie d’échange alléchante, c’était indéniable. Il passa rapidement sur les quelques informations glanées sur leur confrère Nozomo. Qui étonnamment s’avérait être un homme sanguinaire… Un Nozomo quoi.
Après de longues minutes à complimenter Marengo sur sa parfaite tenue sur route ensablée, finalement la petite troupe parvint à trouver le sommeil. Une nuit paisible, calme et fraiche. Comme il en était d’ordinaire dans le désert. Les yeux dans les étoiles, Hayato assurait alors son tour de garde. Ce ne fut pas la vision, mais les sons qui lui indiquèrent une anomalie. Alors que le silence était d’or, il perçut d’infimes mouvements sur le sable. Baissant les yeux pour découvrir d’abord son frère et Kyou dormant à poing fermés. Il resta stupéfait devant la scène…
Partout. Il y en avait partout… Les rampants aux écailles brunes qui reflétaient tout juste la faible lueur lunaire mais surtout ce que remarqua le junin. Fut les écailles plus sombres… Couvrant leurs flancs. Des Taïpans… Sales bêtes dont la morsure était remarquable. Il avait ouï dire que leur venin était utilisé par les alchimistes afin de concocter quelques poisons ultra puissants. Pouvant venir à bout des plus grands guerriers. Se figeant complétement, Hayato regarda impuissant les bestioles s’affairaient. Il ne pouvait pas hurler, cela risquait de provoquer une catastrophe… Il devait agir avec précision et discernement. L’un des reptiles, faisant face à l’archer sembla le regarder tout en tirant sa langue, faisant percer dans la nuit le petit son si caractéristique. *tssssssss*
L’un des serpents remontait sur Kyou en direction de Marengo… Un autre approchait dangereusement de Yukio. Lorsqu’enfin il vint couler sur les pieds de son frère, Hayato ne put plus attendre. Lentement il se redressa et d’un pas mesuré se dirigea en direction du serpent.
Pas de gestes brusque, pas de geste brusque…
Tirant une flèche de son carquois, le jeune homme avança tout en douceur vers l’endormi… Le serpent continuait sa course à tâtons, remontant des jambes il remontait en direction de son cou. Dans un geste-éclair, Hayato se saisit de l’infâme créature. La tenant fermement dans sa main, lui bloquant la tête et l’empêchant ainsi de répandre son venin. D’un geste précis, il transperça la crane de la créature et attendit patiemment que ses spasmes cessent. S’accroupissant il s’enquit de réveiller Yukio. Ne lui laissant pas le temps de grogner face à son réveil prématuré, Hayato glissa quelques mots simples.
"Ne bouge pas… Des serpents, Kyou. " Il lui laissa quelques secondes, avant de reprendre toujours en chuchotant. "5… 4… 3… 2… 1." Alors qu’il entamait son compte à rebours, tout en lenteur, il avait bandé son arc. "Maintenant." La flèche fila et vint clouer l’une des bestioles d’un tir précis directement dans le crâne. Sans attendre, Hayato réarma son arc et une nouvelle flèche vint transpercer l’une des créatures, cette fois-ci au niveau de son estomac. Le dernier serpent, visiblement rendu agressif par le mouvement soudain s’avançait furieusement en direction de l’archer. Il n’aurait pas eu le temps d’équiper une nouvelle flèche… Gardant son sang-froid, le jeune chef d’équipe se saisit d’une poignée de shurikens. Voltigeant par-dessus l’animal, il le transperça de toutes parts.
La menace n’était cependant, pas encore tout à fait écartée. Retrouvant ses appuis sur le sol, Hayato banda une énième fois son arc et décocha une dernière flèche afin d’achever la sale bête. Après un léger soupir marquant la retombée de pression. Un rapide coup d’œil à son frère vint glacer son sang. Droit comme un I, un courant électrique sembla remonter du bas de son échine jusqu’à son cou. Inquiet, il s’enquit de la situation…
"Yukio… ?"
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Nozomo Yukio
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Quelle joie de voir la réaction de Kyou face au retour de son canasson, quel bonheur de se dire qu'elle allait arrêter de faire la tronche. Bien que notre tête-à-tête se fut passé convenablement, elle demeurait furibonde du départ de Hayato avec Marengo. Si bien que la traversée de la partie du désert qui incombait pour atteindre notre rendez-vous était devenu un jeu du silence que j'essayai à tout prix de faire perdre à la jeune fille...
Quelques mots, rien de plus.
Avec le retour du cheval, au moins elle était contente, mais ne parlait pas plus : Trop occupé à brosser et inspecter le corps poussiéreux de l'animal. Mon frère se mit à me transmettre les informations : La fille d'un des chefs était à Suna, en sécurité dans la relative prison qui lui servait de cadre depuis... Depuis... Depuis combien de temps ?
- On la garde comme monnaie d'échange ? Sans prévenir le principal intéressé ? Tu veux qu'on le fasse chanter ou qu'on négocie son repli de l'alliance ? Pour le reste, notamment la présence d'un Nozomo au sein d'un des autres clans nomades, je restai complétement coi.
Un Nozomo sauvage, violent et tellement borderline qu'il avait été banni, cela ne courrait pas les rues... L'exil était un problème dans le village et je n'imaginais pas ma vie en dehors de la concentration de population et de pouvoir que représentait mon village caché. "Pourtant, j'aurai pu vivre une vie de voyage dans le désert." L'homme en question ne vivait plus au sein du clan, il portait un patronyme qui ne représentait rien... Alors, nous pauvres adoptés et lui exilé, qui était le plus Nozomo ?
Qui sait ?
Quoi qu'il en soit, j'opinai devant les informations et allait vite me coucher : Demain, les recherches allaient continuer. Pas de traces des hommes du désert, quel que soit le clan, alors il fallait encore bouger... Le sommeil vint vite, le voyage et la chaleur avaient totalement ankylosé mon corps et mon esprit, si bien que les bras de Morphée étaient lourds. Un doux rêve ? Je ne pouvais m'en souvenir, seule la vibration sur mon épaule retint ma fine attention quand j'ouvris les yeux. Hayato, au-dessus de moi, tenait une forme longiligne que l'habitude à la lumière lunaire me prit quelques secondes à vraiment analyser. "Un serpent ? UN SERPENT ?!"
Pas de bruit près de moi, le cliché du machin à sonnette avait la dent dure : Ces merdes étaient furtives. L'aîné et le chef de notre groupe m'expliqua en quelques mots : Serpents, Kyou. Bien entendu, je n'allais pas bouger avant d'avoir parfaitement analysé mon environnement. Je ne savais pas à quoi je me frottais, mais si le garde avait eu cette réaction, c'est qu'on n'avait pas envie de se faire mordre... "Il manquait que ça..." Ma vision se figea sur la forme, suivant la courbe du corps et... "Putain, deux mètres..."
Tournant la tête vers notre camarade, je vis une autre de ces bêtes se nicher autour du cou du cheval... La kunoichi avait dormi près de son canasson, et c'était une très mauvaise idée au vu de la situation. Attaquer le serpent à distance, c'était toucher l'animal qui servait de refuge au sang froid reptilien. Il fallait aller le chercher à main nue et le tuer, à l'image de celui qu'avait choppé Hayato. D'après ce que j'avais compris, c'était ma mission alors que le grand dadais armé une flèche et lancé un décompte.
"Merde, merde merde."
Me plaçant un genou au sol, la plante des pieds en tension comme un coureur de fond, je cherchai à lancer un sprint rapide dès que Hayato finirait de prononcer "un". Le sifflement des flèches pourrait alerter le doux dormeur, le cheval, la belle endormie ou tous les trois. La vitesse primait. L'assaut lancé, je pris mon tantô durant ma course pour me jeter contre Marengo. Rapidement, j'attrapai le serpent par la... Nuque ? En tout cas, je rendais inoffensif ses crocs qui furent néanmoins montrés comme une menace. "Tu avais qu'à avoir des bras, espèce de con." Le problème était que j'étais proche d'un étalon qui venait de se réveiller en sursaut... Paniqué, il se leva un peu trop brusquement et me projeta sur le sol. Lâchant la réserve de poison à écaille, je le vis se jeter dans les replis de tissus que représentait Kyou. Lançant mon tantô, je le ratais...
"Quel enfer."
Me projetant en avant, à peine relevé, je me jetai sur la nomade pour la jeter sur le côté dans le but de l'empêcher de se faire mordre... Le serpent fut trop proche d'elle, bloqué entre son bras droit et son haut, son réflexe fut de mordre par peur ou par souci de se maintenir quelque part. Dans tous les cas, la belle se mit à crier alors que je retirai vivement le rampant pour lui écraser la tête d'un coup de talon.
Le mal était fait.
Dans mon dos, mon frère prononça mon nom... Moi, je regardai perplexe le serpent puis Kyou.
- On a un problème. Laissant le cadavre à sa position, je m'accroupissais à côté de la kunoichi pour maintenir sa jambe. Plus tu cries et tu t'excites, plus le sang va circuler et le venin aussi... Dans mon esprit, mes maigres connaissances sur les reptiles venimeux s'agglutinèrent entre mes synapses pour formuler quelques théories, mais pour cela... C'est quoi ces serpents Hayato ? C'est très venimeux ? Déjà, s'engouffrait une réflexion simple : "Amputer la jambe."
J'avais la lame, je pouvais chauffer à blanc celle-ci avec du ninjutsu pour cautériser immédiatement. Mes yeux suivirent l'arc de mon lancer pour retrouver mon tantô puis je tournais la tête vers mon paquetage pour chercher mon katana. Quelle lame serait la plus à même pour ce type d'exercice ?
- Tout va bien se placer, Kyou, il y a deux juunins qui savent ce qu'ils font...
PAS DU TOUT.
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Takeda Kyou
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~ feat. le Bellâtre Hayato, le Sauvage Yukio et la Jeune Pippuko
La douleur m’arracha un cri, alors que je me réveillai en sursaut et que j’aperçus un serpent qui venait de me mordre le bras. Mon cœur manqua un battement, Yukio qui était à quelques pas de moi l’attrapa et le tua d’un coup. Moi, je restais muette, incapable de prononcer un mot : la situation me fascinait et m’effrayait à la fois. Un seul regard sur la bête m’avait permis de voir ce qui venait de me mordre. Un frisson me parcourut le dos, la situation était périlleuse et ma vie en danger. Mais, pourtant, mon cœur ne s’emballa pas, mon ventre ne se remua pas sous la terreur : j’étais étrangement calme.
Gardant les yeux dans le vague, j’entendis les paroles de Yukio, mais ne les compris pas, mon esprit carburait à toute vitesse, j’étais sur bien d’autres considérations, on n’apprenait pas à une fille du désert à survivre au poison, j’avais déjà chassé scorpions et serpents, je savais que je ne devais pas m’exciter. Comme à chaque fois que j’affrontais la mort et le danger en face, tout mon être se calmait : je n’avais pas peur, j’étais même étrangement calme. La dernière fois, c’était avec Shigeru, proche d’un adversaire et absolument terrifié que mon instinct de survie avait pris le dessus, me permettant de survivre.
Mon cœur battait à un rythme très bas, mon esprit était clair et dégagé, les pensées essentielles s’enchaînèrent si bien que j’eus rapidement la certitude que je ne mourrais pas ici et maintenant. Je devais endiguer le poison avant qu’il ne quitte mon bras, les secondes m’étaient comptées et j’étais décidée à ne pas perdre une seule seconde. D’un mouvement de la nuque, ma natte vola de mon dos pour retomber sur mon épaule droite et d’un rapidement coup du poignet, détacha ma longue chevelure ébène qui tomba autour de mon visage et que je commençais à nouer à la base du biceps d’une main et serra avec les dents en serrant fort. Déjà, mes veines commencèrent à se gonfler.
Malgré le fait que j’ai été extraite de mon sommeil sans rêve par la morsure d’un serpent, je ne me sentais ni en danger, ni fatiguée. Mon corps et mon esprit savaient exactement quoi faire et en quelques instants, je m’étais prodigué les premiers soins pour que le poison n’atteigne pas mon cœur. J’avais assez vécu dans le désert pour connaître la marche à suivre, j’étais une chasseuse, pas une guerrière, même si les autres êtres humains me terrifiaient, je n’avais rien à craindre de la nature, je la dominais, la combattais… ce n’était sûrement pas un serpent, aussi venimeux qu’il soit qui me tuera.
Et d’un clignement d’yeux, je me retrouvais de nouveau dans le désert en compagnie des deux Jonin, qui essayaient de me rassurer et me disait de ne pas m’inquiéter, mais à cet instant précis, les rôles étaient échangés, eux étaient terrifiés et avaient peur, moi je me sentais bien, calme, forte comme jamais je ne l’étais. J’entendis même Yukio demander des précisions à Hayato. Je plissais les yeux et me relevais et ne laissa pas le temps au chef de l’équipe de répondre, ma voix, posée répondis :
« Ils sont extrêmement vénéneux, ce sont des Taïpans, ce n’est pas la première fois que j’en croise. »
Je fis une pause et d’un sifflement ordonna à Marengo de se lever :
« Si je ne reçois pas des soins appropriés dans les prochaines heures, vu ma taille, je ne ferais pas long feu… »
Je m’hissais d’un seul bras sur mon compagnon de voyage et vidant mes poumons, vérifia mon pouls, proche de quarante battements par seconde, j’avais un peu plus de temps qu’une personne normale avant que la mort ne me fauche :
« Il faut trouver des gens pour me soigner… sauf si vous voulez affronter le courroux de mon père en me laissant mourir. On y va ? »
Le bras gauche plaqué contre ma poitrine, les cheveux aux vents et détachés, le calme dans mon esprit, j’étais prête à tout pour survivre. Pourtant, je savais que mon état de calme ne durera pas, car déjà, la peur montait en moi et déjà des larmes se mirent à perler de mes yeux. J’avais beau être calme, avoir l’esprit calme, j’étais terrifiée à l’idée de mourir, de disparaitre de ce monde, de mourir. Un frisson me parcourut tout le dos, pour arriver jusqu’à ma tête, mes yeux me piquaient et à cet instant précis, je me rendis compte que j’étais forte, si forte que cela ne me ressemblait pas… Peut-être Hayato avait-il eu raison en me disant que j’étais plus forte que je le croyais. La Kyou que j’étais à cet instant-là, n’était pas la résignée, terrifiée et malade nomade, mais une femme en pleine possession de ses moyens.
Désormais, il me fallait croire en moi-même et dans les deux Jonin qui m’accompagnait pour survivre ! Les dés pour ma vie étaient jetés.
La panique semblait pendre le petit groupe, mais pas la petite nomade qui semblait étrangement dans son élément ! Pourquoi pas après tout ? C’était dans la galère qu’on voyait, ou non, les qualités de chacun. Mais il fallait aller vite ! Vraiment vite ! Au milieu de la nuit, se déplacer rapidement était plus facile sans ce soleil de plomb ! Ils se déplacèrent grâces aux étoiles jusqu’à ce qu’un… Une ombre étrange se détacha… Un cri du cœur pourra échapper du cœur des Sunajins « Des éclaireurs ! ». Ils se firent entourer rapidement et quelques lames dégagèrent pour se pointer.
« Qui êtes-vous ? Et que faîte vous ici ?! »
Dans l’obscurité on ne put savoir qui était-ce, quel clan, ou ce genre de chose. Après quelques doléances sur le sujet de Kyou… Ils acceptèrent de les mener au camp, séparant les jonins de la petite qu’ils installèrent dans une tente pour la soigner. Chose qui ne se fit pas foncièrement en douceur ou de manière agréable. Extraire un poison aussi violent n’était pas agréable ! Un homme, âge, avec des cheveux en dreadlock, entra dans la tente des deux jonins, il avait quelques rides sur son visage bronzé. Son regard tomba sur eux, les fixa longuement avant de s’asseoir.
« Parlez-moi de vous. Votre amie va bien. Elle se repose.»
Il avait une voix très grave. Et surtout un autre homme entra et s’assit derrière lui.
Nozomo Hayato
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Des mots arrachés qui filtrèrent au travers de ses dents serrées. La jeune génin s’était fait mordre, une très mauvaise nouvelle. Le venin était suffisant pour venir à bout d’un homme, il le savait, tout comme elle visiblement. Dans les yeux de son frère il lut toute la panique et sans doute une pointe de culpabilité. Inutile de ressasser le passé, trop tard pour les regrets. Fort heureusement Kyou réagit de la meilleure des manières et en l’espace de quelques secondes, l’archer revit la jeune fille déterminée et aux traits serrés qu’il avait entrevue au terrain d’entraînement. Dans un calme olympien, elle sera un garrot au niveau de sa morsure pour en éviter la diffusion. Sans mot dire, Hayato s’était tenu à ses côtés pour appliquer quelques soins d’urgence. A l’aide d’un simple morceau de tissu arraché de ses vêtements, il renforça le coupe sang pour lui offrir un meilleur maintien. Fouillant dans ses affaires, il tira quelques plantes aux vertus médicinales qui, il le savait pertinemment, n’aurait guère d’effet pour pareil poison. Au moins pourrait-il peut-être diminuer les douleurs. Appliquant une légère pommade et lui faisant mâcher quelques feuilles il conservait son sang-froid.
"Ça va aller… On va trouver une solution"
Sans plus attendre, ils décidèrent de quitter le confort relatif de leur abri. Le trajet en pleine nuit dans le désert ne fut pas de tout repos. D’une main Hayato conduisait la bride de Marengo sur lequel Kyou s’était étalée. Il lui fallait éviter au maximum l’appel à ses muscles, mais loin d’être une solution, cela ne ferait que retarder l’échéance. Désespérément ils cherchèrent une source lumineuse qui indiquerait la présence de n’importe quel être humain, il aurait été difficile de faire la fine bouche au vu des conditions. Bien que l’idée de croiser une menace taraudait le jeune homme…
"Yuk… Si on tombe sur les Dunes libres…"
Un regard suffit entre les deux frères pour comprendre la difficulté de la situation. S’ils se retrouvaient en face du groupe, un choix aurait dû être fait : Laisser Kyou mourir pour se défendre ou prendre le risque de tous périr dans la bataille. Cependant, du moins le pensait-il, ce ne fut guère le clan guerrier que rencontra la petite troupe handicapée. Perché sur leurs dromadaires des éclaireurs vinrent rapidement les entourer, toutes lames dehors.
Pourquoi autant de prudence ?
Ceux-ci s’enquirent de leur identité et Hayato laissa à Yukio la charge d’y répondre pendant qu’il s’affairait à observer l’évolution des blessures de la jeune fille. Sa peau avait pris une teinte anormale, mais dans l’obscurité il lui était difficile de trancher entre un manque d’afflux sanguins ou la propagation d’un venin.
"Notre amie est blessée, elle s’est fait mordre par un taïpan… Elle a besoin de soins d’urgence…"
Malgré leur prudence, ils acceptèrent l’urgence de la situation et prirent en charge la jeune génin… Sans doute pensaient-ils que ces étrangers seraient plus utile vivant que mort ? Séparé de leur protégé, les deux frères se retrouvèrent nez à nez avec un homme d’âge mûr qui s’assit tout en face d’eux. Rapidement un second homme rejoint la tente, sans doute pour lui servir de garde. Il assurait que Kyou était en sécurité et bien que la situation soit des plus tendues, Hayato en senti un profond soulagement… Perdre un camarade était une chose, mais la laisser mourir lentement et douloureusement d’un poison en était une autre. Écartant ses craintes il se focalisa plus pleinement sur la situation immédiate…
Deux hommes et d’autres à l’extérieur, en sus ils tiennent Kyou… Si on peut éviter de faire des vagues c’est préférable. Difficile de s’avancer sans savoir à qui on a affaire… Il avait des éclaireurs, peut-être les Chigurus ? Mais ça pourrait tout aussi bien être n’importe quel clan…
Il fallait donc persévérer dans une attitude prudente. Un rapide coup d’œil en arrière, qui désignait à son frère de le laisser faire pour l’instant. Ils n’étaient que des voyageurs égarés, qui plus était avec une blessée. Ils ne devaient guère représenter de menace pour le groupe armé. Cela jouerait à leur avantage. Mimant un regard à semi-affolé, Hayato laissa ses yeux vagabondés comme à la recherche de ses souvenirs tout en s’adressant à l’homme au teint buriné qui lui faisait face.
"Nous étions dans une oasis quand celle-ci a été attaquée… Nous avons fui le plus vite possible et on s’est retrouvé perdu dans le désert. Nous ne sommes pas d’ici… La nuit tombée on a cru trouver un abri sûr dans une grotte…" Interrompant son récit comme si les souvenirs affreux de la nuit emportée ses souvenirs au loin, il reprit d’une voix mal assurée. "Mais il y avait des serpents partout ! C’est un miracle qu’on s’en soi sortit indemne tous deux… Malheureusement la petite à eux moins de chance." Plongeant son regard à tour de rôle dans les yeux des deux hommes, comme à la recherche d’une information dans leurs traits, il continua. "Dites-moi qu’il n’était pas trop tard pour elle…"
Il laissa le temps aux deux hommes de répondre et dans le même temps indiquait à son frère d’un coup d’œil qu’il pouvait parler. Ils avaient le scénario de base, le plus proche possible de la vérité, il était temps de passer à la suite. Il prit donc un air soudainement étonné. Sourcil légèrement arqué vers le haut, tout en laissant échapper un... "Oh! Mais je manque à tous mes devoirs… Je n’ai même pas demandé qui vous étiez, ni même présenté mes remerciements. Je m’excuse de vous imposer notre présence et ne sais comment vous remercier de nous être venu en aide. Je me présente, je suis Hayato Imin. Voici mon frère Yukio et la jeune fille n’est autre que ma cousine Kyou… Nous avons fait un long voyage jusqu’aux confins du désert afin de …" S’interrompant tout à trac Hayato mima un instant d’hésitation avant de continuer. "Nous recherchons des clans…" Délaissant sa mine songeuse, il mimait de se laisser aller à la confiance. "Les Chigurus, les Rodeo et les Garateka, c’est notre chef qui nous envoie à leur rencontre… Les connaissez-vous ?"
Dans une feinte attitude de prudence, il esquissa un regard en arrière pour capter le regard de son frère
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Sur le moment, je ne comprenais pas la réaction de la genin devant moi : Elle était mordue, du poison dans les veines, mais il fallait craindre le courroux de son paternel ? Une blague me vint, constatant la prédiction de mes premières paroles au sujet de la jeune fille... Pas sûr que ce soit fort à propos, ce qui était sûr par contre, c'est que mes nerfs me faisaient dégager un petit rire étrange devant la scène.
"On est vraiment dans la merde."
Hayato fila vite solidifier le garrot exécuté par la nomade, moi je concentrais les affaires pour un départ plus rapide : Il fallait partir, rien ici n'allait sauver la jeune fille ! Lentement, mais sûrement, je pliais et rangeais sans cesser de jeter des petits regards au duo qui essayait de survivre également... Bien vite, tout fut prêt et le départ sonna. Kyou était immobilisé pour que le sang circule le moins vite possible dans son corps : Le mal devait rester localiser, c'était assez peu un secret... Un voyage lent s'annonçait, puis notre genin devenait un poids à porter. "Foutu serpent." Mon frère sonna l'heure de la "discussion" en mentionnant la probabilité de croiser les Dunes Libres... D'un sourire, j'annonçai que je comprenais le message. "On va vraiment devoir faire un choix ? Foutu destin." Si Hayato restait avec la petite, je pouvais me battre suffisamment longtemps pour leur donner de la marge... Des contorsions de neurones qui me firent bien chier quand des types montés débarquèrent. Nous entourant de longs couteaux...
"Nous sommes des nomades, nous sommes des nomades..." Montrer les dents n'allait pas arranger notre situation, mais un sac sur les épaules, j'avais suffisamment de discrétion pour glisser ma main dans mon dos. L'un d'entre eux voulait savoir qui nous étions, voyant Hayato s'affairait à autre chose je pris la responsabilité de répondre :
- Nous ne sommes que des voyageurs, notre amie est ble... Hayato reprit la phrase, cela ne me dérangeait pas, mais il fallait savoir ce qu'il voulait le grand dadais. Soupirant, relâchant la main sur mon tantô, je vis les cavaliers prendre en charge la genin. Faites attention à ne pas trop la bouger.
Kyou, avec le groupe disparu, mais nous nous retrouvions emmené sous une tente avec un nouvel interlocuteur, bientôt rejoint par un autre homme : Ils avaient peur ? Entouré par cette racaille, sans connaitre la position exacte de notre camarade ni l'identité de nos "sauveurs", nous ne pouvions que jouer un jeu étroit de suspicion et de faux-semblants... Bien heureusement, Hayato savait parfaitement faire cela.
Il raconta tout d'abord l'histoire de l'attaque des serpents, bien proche de la réalité, pourquoi mentir ou changer des éléments ? Je ne pus que hocher la tête, ne voyant pas quoi ajouter. Deux versions amenaient à des incohérences, je laissais l'aîné parler en essayant de prédire ses inventions ou les réactions de nos vis-à-vis : Il fallait être un secoué, effrayé par la mort de notre amie... Regardant autour de moi, je laissais mes mains se serrer l'une contre l'autre pour montrer ma nervosité. Le grand dadais continua en nous présentant : Les Imin, Kyou devenait notre cousine... "Espérons que ces types ne connaissent pas cette tribu détruite il y a plus de vingt ans !" Il y avait toujours la possibilité d'inventer une fuite de quelques membres hors du désert pour justifier sa réapparition. Concluant tout cela, Hayato ne perdait pas le nord et essaya de savoir si ces hommes connaissaient nos cibles, une façon aussi de les connaitre ou de se positionner face à eux selon leur réaction faciale : Des ennemis ? Des amis ? On parlait de trois clans, mais la grande litière accueillait bien des factions... Nos sauveurs pouvaient être des points de contacts, comme des alliés pour les combats. Saisissant le regard du volubile, je pus ajouter quelques mots :
- Nous voulons juste leur parler, nous avons entendu parler d'une alliance entre eux, mais il faut toujours vérifier les sources... Notre clan s'intéresse à la situation géopolitique dans le désert.
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~ feat. le Bellâtre Hayato, le Sauvage Yukio et la Jeune Pippuko
Alors même qu’autour de moi, les deux Jonin se précipitaient pour rendre notre départ plus rapide, emballant toutes les affaires défaites, fourrant tout dans les sacoches avant de les jeter sur le dos de Marengo. Étonnement, ils mirent moins de temps à ranger à deux ce que nous avions déballer à trois. Mon cœur battait toujours à un rythme lent et mon esprit s’amusait à s’accrocher à n’importe quel détail pour essayer d’oublier la peur qui commençait à monter. Il fallait ne pas y penser, pour que le corps oublie qu’il était en danger de mort et que mes chances de survies étaient affreusement faibles et que le temps jouait contre nous et que nous allions devoir être rapide si je voulais voir une nouvelle aube se lever.
Mais, nous n’eûmes même pas le temps de partir que déjà, nous étions encerclés, le bruit des pas feutré dans le sable ne trompait pas, une véritable troupe nous avait encerclé pendant notre panique, nous nous étions comporté comme des bleus. Dans la nuit apparurent l’éclat des lames rendu argent par la lune, je déglutis, ils étaient évidemment armés, probablement des barbares en quête d’or. Peut-être allais-je donc mourir non pas du poison, mais bien d’une lame plantée dans ma poitrine alors même que je n’étais shinobi depuis à peine deux ans. Trop occupée à essayer de garder un rythme cardiaque faible pour limiter la propagation du poison, je ne parlais pas, ne disait pas un mot en plus, je savais bien que si j’ouvrais la bouche, je finirais par éclater en sanglot et me ridiculiserai devant les deux Jonin. J’avais survécu à une morsure de serpent, ce n’était pas pour éclater en sanglot à cause de quelques guerriers du désert. C’était le même genre de guerrier que je côtoyais à Suna… Typiquement la même horde de gueulard violent qui suivait le type le plus fort à la ronde.
Rapidement, mes deux collègues me sortirent de ce pétrin et nous fûmes emmenés à leur campement, avec pour moi, la chance d’être soignée. Les hommes du désert n’étaient pas agressifs, nous avions eu de la chance, beaucoup de chances même, car nous nous en tirions à bon compte, peut-être même trop. Ma mort n’était donc pas encore arrivée, je lâchais quelques larmes, de soulagement et non de terreur. Quel soulagement ! Même si ce fut non sans un pincement au cœur que je fus séparée des deux sunajin, même voir Yukio disparaître derrière le rideau de la tente m’arracha une douleur au cœur, je ne voulais pas les quitter, ils étaient la seule chose qui me raccrochait à mon identité, celle de Kyou, la fille du chef nomade. Je n’avais qu’eux à des lieux à la ronde et sans eux, Marengo et moi ne tiendront pas très longtemps. Je devais donc espérer que je ne tarderai pas à les retrouver.
Un médecin arriva, je fermai les yeux d’appréhension, j’avais déjà vu des guerriers larges comme des barriques et grand comme des maisons pleurer comme des fillettes au moment de leur extraire le poison après avoir été mordu. J’étais douillette et je ne doutais pas que j’allais moi aussi souffrir beaucoup, probablement plus que les guerriers. Mais c’était sois cela, soit la mort et quitte à choisir, je préférais encore vivre avec un peu de douleur. Mais, déjà, mes pensées se brouillaient sous la douleur et je me mis à hurler de douleur, puis de m’évanouir sans attendre après seulement quelques secondes.
Mes dernières pensées furent la prière aux dieux du désert de me réveiller à côté d’un visage amical, il fallait voir maintenant si j’allais être exaucé et même si j’allais me réveiller… C’était peut-être la dernière fois que j’avais les yeux ouverts, la mort était peut-être au bout du tunnel… Je me sentais si seule et j’avais si peur, noyé sous le flot de douleur.
L’homme observa avec attention les deux hommes, se servant une coupe d’alcool qu’il sirota lentement sans leur en proposer. Son regard doré ne les lâchait pas d’une seconde, cherchant à percevoir leur mensonge. Pour l’instant tout lui allait. Des serpents… il hocha la tête, pas trop tard ? Il haussa légèrement les épaules et l’homme derrière lui but aussi une gorgée d’alcool dans un simple gobelet de bois. L’amie allait-elle bien ? Pour l’instant, il ne dit aucun mot. Hayato Imin, Yukio. Kyou… Les clans… Il ne dit rien et plongea une main dans sa manche pour tirer une pipe qu’il bourra soigneusement, et son ami derrière lui tendit la sienne, le premier homme lui bourra également avant de lui rendre. Il finit par l’allumer et en tirer une bouffée qu’il relâcha vers le ciel de toile.
« Qui ne les connaît pas ces clans ? Tout le monde dans le désert les connaît. Tout comme cette rumeur d’alliance. Je n’ai jamais entendu parlé du clan Imin. Et pourtant je connais beaucoup de clan du désert. Presque tout le monde en réalité. Alors les Imin ? Va falloir m’en dire plus. »
Sous-entendu pour que lui-même ne parle, il fronça légèrement les sourcils, il ne dirait rien à propos de Kyou tant que lui-même n’aurait aucune information. L’autre personne derrière prit la parole d’une voix douce :
« En quoi cette possible rumeur d’alliance vous regarde ? Et en quoi votre… Clan ? Est intéressé par la politique après tout… »
Un si petit clan intéressé par une aussi grosse alliance ? Aucun vin ou met furent proposé aux « invités ».
Kyou ouvrit les yeux et une jeune femme épongeait doucement son front avec de l’eau fraîche et lui offris un doux sourire.
« Bonjour jeune fille, comment te sens-tu ? Ne t’agites pas, tu as encore un peu de fièvre. Tu veux un peu de l’eau ? »
Elle lui proposa une tasse d’eau fraîche et caressa tout doucement son front.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu sois mordue, Kyou ? Est-ce que tu veux quelque chose ? À manger ? À boire ? Tu as froid ? Chaud ? »
La jeune femme avait des cheveux très noirs, très longs, une longue tenues lourdement brodés, quelques bijoux…
Nozomo Hayato
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Une atmosphère tendue entouré la petite tente. La prudence de leurs hôtes était palpable et Hayato craignit le devoir en arriver à certaines extrémités.
Il y a trop d’inconnues pour engager un combat. Combien sont-ils en tout ? Une dizaine, une vingtaine ? Nous pourrions éliminer les deux devants nous et aller chercher kyou pour filer en douce… Comme nous pourrions alerter tout leur groupe et mourir sans parvenir à quitter la tente… Pas le choix…
Les shinobis n’étaient guères des guerriers valeureux au code d’honneur intransigeant. Tuer, mentir, voler, était le B-A-BA du shinobis, des outils dont il fallait savoir disposer quand cela était nécessaire. En cet instant, le mensonge était encore la meilleure solution. Loin d’être un débutant en la matière, Hayato savait manier la réalité pour y dissimuler les parts de son invention. Il avait servi une explication simple, volontairement floue, tout en gardant à l’esprit la nécessité de les justifier par des aspects concrets.
Tu ne connais pas les Imin… Eh bien tu n’es pas si bien informé que ça…
L’entrevue tourna rapidement à l’interrogatoire et il fallait donc montrer patte blanche. Dans une attitude faussement défensive, Hayato fronça les sourcils et lança un regard vers son frère. Mettant ainsi en scène son incompréhension face à la méfiance de leurs "sauveurs". À la mention de leur clan : une déglutition, il tourna son regard vers le sol, mimant une légère honte.
"Nous ne sommes guère nombreux malheureusement… Peut-être que pour le monde nous avons péri il y a bien longtemps, suffisamment pour ne plus être dans les mémoires. Notre clan commerçait aux abords de l’actuelle Suna il y a de cela une vingtaine d’années et sans doute y serions-nous toujours si nous n’avions pas été attaqués par un clan de bandit qui a massacré une grande partie de notre famille… Seuls quelques-uns d’entre ont réchappé au massacre… Nous étions terrorisés et craignons que… qu’ils ne reviennent pour terminer le travail… Nous ne savions pas pourquoi ils s’en étaient pris à nous et de cette incompréhension est née notre peur du monde extérieur. Nous avons fui vers l’est et coupé nos relations durant quelques années…"
Une nouvelle déglutition et un nouveau regard vers son frère, ampli de feinte compassion. "Mais le temps de la crainte et révolue… Nous ne pouvons pas nous terrer éternellement aux confins du désert. Nous voulons reprendre notre place et c’est pourquoi nous cherchons à nous tenir… Au courant des activités du désert…"
Les meilleurs mensonges reposent sur une part de vérité, il pourrait bien interroger le monde entier pour trouver mention du clan Imin et de l’attaque, il ne ferait que confirmer les dire d’Hayato. Fouillant dans ses poches sans aucun geste brusque et en présentant le contenu de sa paume une fois la boîte sortie. Hayato sortit une cigarette qu’il garda en main en regardant ses convives.
"Je peux ? Si vous en voulez, vous pouvez vous servir." À geste lent, il posa le paquet devant lui, à portée du premier homme. Attendant la réponse et les éventuelles questions, Hayato mimait l’épuisement et l’inquiétude. Le regard perdu vers le sol, il voulait ainsi donner l’impression de revivre les moments troublants de sa jeunesse. Chose peu complexe, puisqu’il lui suffisait de revoir la véritable attaque Nozomo sur sa famille… Après quelques secondes, s’éclaircissant la voix, il s’aventura en une deuxième supplique.
"Serait-il possible d’avoir un peu d’eau ?" Un sourire empli de politesse suivit d’une légère moue…
Au pire… On les bute…
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Nozomo Yukio
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"Alors comme ça ils ne connaissent pas les Imin ?"
Ce n'était pas étonnant, un petit clan nomade comme le nôtre, avant, n'avait pas marqué l'histoire... Pas du tout même, il n'avait servi qu'à paver la route des Nozomo lors de grande époque de raid, avant le village. Enfin, il fallait dire que sous la coupe de Senshi, Suna avait également fait pas mal de dégât dans la population du désert, ce qui nous amenait à limiter les alliances, car les vendettas venaient toujours plus tard. "Un cycle de la vengeance." L'important ici était de désamorcer vite les doutes : Notre couverture n'était pas imaginaire, d'une certaine façon nous étions bel et bien des Imin et l'histoire derrière était réelle, donc convaincante ?
Qui savait ?
En tout cas, mon frère prit la parole pour suivre la bonne voie, pour moi en tout cas : Raconter l'histoire d'un massacre, de la survivance de certains, pour ensuite s'engouffrer dans le récit fictif d'un exode et d'un retour des années plus tard. Nulle mention des Nozomo, chose que j'aurai faite de mon côté puisque cela donnait du poids à l'histoire... Mais cela nous plaçait, avec du recul, comme des ennemis de Suna alors que nous ne savions rien de nos hôtes.
"Nous pouvons être des ennemis des Nozomo, nous n'avons pas connu la purge sous Senshi donc Suna nous est étrangère."
Hayato mimait un certain affect, devant néanmoins continuer son discours, alors que je baissai les yeux pour montrer un homme remplis de chagrin... Je n'avais pas connu l'attaque, enfin consciemment. Dans les affres de mon cerveau devait se cacher des images obscures, mais je ne pouvais me rappeler le visage de mes parents ou d'un quelconque cousin. Autant ne pas faire semblant. Parfois, je me demandais les réels souvenirs de mon grand frère, mais la tension dans la tente m'empêchait, actuellement, de vraiment penser à cette question.
- Nous sommes attachés au désert, nous ne voulons juste plus connaitre un nouveau massacre. Est-ce que je soulignai un désir apparent de nous associer à cette alliance ? Juste connaitre les grands enjeux de la grande litière pour rester sur le côté ? Ou bien autre chose ?
Comme mon partenaire du même sang, je restai assez flou. Jouer sur le registre de l'affect faisait parfois des merveilles, le coup des pauvres voyageurs attaquaient par des serpents et secourus mettaient en surbrillance cette occasion : Nous étions en position de faiblesse, nuls besoins de montrer un quelconque argument logique. Nous étions là, petite troupe sans réelle défense contre la nature sauvage et féroce.
Suite à ce moment d'émotion feinte chez les frères Nozomo, Hayato flirta avec le réel en sortant des clopes, essayant néanmoins d'être poli en proposant aux hôtes tout en posant le contenant à bâton de mort sur la table. Nos vis-à-vis, avec sa pipe, me semblaient en mauvaise partie pour accepter le tabac sous papier. "Juste de la politesse." Un petit instant, je réfléchis au fait d'en prendre une : Adopter une posture plus détendue autour d'une cigarette ? Montrer un front commun des deux frangins à travers une pratique commune du suicide à long terme ?
"Pas besoin."
Je mobilisai le tabagisme pour instaurer un lien direct avec des informateurs informels, histoire d'avoir un moyen de contact : "Vous avez pas du feu ? Vous en voulez une pour dépanner ?" et hop, je pouvais déverser des histoires et récupérer les siennes. Ici, nos possibles informateurs avaient déjà leur pipe et je les imaginais suffisamment doués avec leurs tuyaux pour orchestrer des navires naviguant sur un océan de fumée.
"Oui, mais, je serai le seul à ne pas fumer dans la tente."
L'idée me vint alors de prendre l'une des cigarettes, histoire de ne pas être le seul non-fumeur et de me connecter à eux à l'intermédiaire de l'enfumement des poumons. Regardant la réaction des nomades à la question de Hayato, je pouvais être alors tenté de prendre s'ils acceptaient. Sinon, tant pis. Le grand dadais demanda, notamment, un peu d'eau... D'une voix timide avec un sourire léger, pour encore une fois essayer de détendre les choses.
"Si l'un sort, on peut facilement buter l'autre."
La suite des événements pouvait être dramatique, ou diplomatique.
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Takeda Kyou
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Malgré la douleur qui m’avait fait sombrer, mon réveil fut plutôt doux, en ouvrant les yeux, papillonnant des paupières, une jolie fille m’épongeait doucement le front : je n’avais pas envie de bouger, savourant ces instants ou on prenait soin de moi. Le doux sourire acheva de me réchauffer la poitrine, j’étais si bien ici que j’en oubliais presque que je ne savais pas ou j’étais et chez qui j’étais. D’un seul coup, la pensée que Marengo était éloignée de moi depuis trop longtemps me traversa, je m’apprêtais à me lever en trombe, mais la jeune femme qui s’occupait de moi, appuya sur mes épaules pour me garder immobile. J’avais encore de la fièvre et vu comment mes pensées étaient toutes embrouillées, ce n’était guère étonnant. Elle m’offrit de l’eau et j’hochais la tête. Alors qu’elle me soulevait délicatement la tête, j’attrapais du bout de mes doigts le gobelet de bois flotté et bus de petite gorgée du bout des lèvres, encore toutes parcheminés. Le liquide coulait en moi, c’était doux et frais.
La jeune femme se décala et posa ma tête sur ses jambes, j’esquissai un demi-sourire. J’avais l’impression d’être de retour chez moi avec toutes les servantes qui me lavaient, me soignaient. Dieu que j’aimais quand on se comportait comme cela avec moi, c’était un plaisir coupable auquel j’avais pris goût par mon ascendance : une femme de mon rang avait des servantes. Enfin, même si j’aimais beaucoup la douceur maternelle de la servante, je devais savoir plusieurs choses. De ma petite voix, je murmurais :
« Mon cheval va-t-il bien ? »
Puis, je fronçais alors les sourcils pour essayer de me souvenir de ce qui s’était passé. De ce qu’on me disait et racontait, j’avais été mordue, j’en avais quelques souvenirs, mais rien qui m’explique pourquoi. J’haussai les épaules et dans un souffle lançais d’une voix toute douce :
« Je n’ai rien fait pour être mordue… je dormais quand c’est arrivé… »
J’essayais de me redresser avant de retomber sur les cuisses de la jeune femme bien maternelle avec moi. En y regardant de plus près, elle n’avait rien à voir avec une servante, vu ses bijoux et la richesse de ses étoffes. Ses longs cheveux étaient d’une ravissante couleur et si fin. C’était probablement une grande dame du désert, mais peu m’importais, car vu qu’elle m’avait demandé ce que je voulais manger, je n’allais pas me priver, surtout que je prenais un malin plaisir à me comporter comme une princesse :
« Je voudrais bien des dates s’il te plaît ! »
Toute mielleuse comme je l’étais, je regardais celle au-dessus de moi, comme j’aurais regardé ma propre mère. La pensée même de me la jouer plus faible pour qu’elle me nourrisse en me mettant les dates dans la bouche, m’avait traversé l’esprit : j’y aurais pris un grand plaisir. Mais, les choses devaient avancer, malgré la joie que je prenais à être traité comme cela, je devais savoir ce qu’il était arrivé à mes deux collègues et savoir ou j’étais et avec qui. Je me redressais alors même que la tête me tournait et haletant un peu sous l’effort, demanda en fronçant les sourcils de douleurs :
« Oh, je ne sais si peu de choses… Où sont mes compagnons ? Où suis-je ? Qui êtes-vous ? »
Je fis une pause, esquissant au mieux un sourire :
« Je connais assez le désert pour deviner que tu es bien trop belle et richement habillé pour n’être qu’une simple domestique. Tu es la femme, la fille du chef de ces lieux ? Parce que je suis plutôt heureuse de te rencontrer ! »
Bien que ma tête tournât, il me fallait essayer de savoir ou j’étais, le danger de mort écartée, je laissais quand même perler une larme ou deux de soulagement. Si je voulais que tout le monde soit fier de moi, il me fallait essayer de trouver des renseignements et avec la jolie jeune femme devant moi, j’espérais bien apprendre plusieurs choses. Je rougissais presque d’avance à l’idée qu’Hayato me félicite d’avoir bien réussi.
Vu qu’on avait été arrêté par une troupe armée la veille et qu’une fille probablement proche du chef se soit occupé de moi était bon signe quant aux gens qu’on avait rencontré hier, ils n’étaient pas agressifs ou n’en avait pas l’air. À moins que je ne sois prisonnière ? Je pâlis d’un coup et me mis à prier pour m’être trompé. On verra bien où j’étais !
L’homme aux yeux dorés, tira sur sa pipe en les écoutant, il semblait insondable. De temps en temps il hochait la tête aux dires des Nozomos. Les petits clans disparaissaient parfois très vite. Mais il ne toucha rien ce que proposait Hayato. IL ne leur offrit pas pour l’instant de l’eau, son regard se posa sur l’autre frère quand il ouvrit la bouche. Du feu ? Ils ne dirent rien non plus mais lui offrirent de quoi allumer ce qu'il avait envie. Ils échangèrent un long regard et le premier homme aux yeux dorés lâcha une bouffée de tabac, leur pipe étaient allumées. Après un long moment il leur servit deux coupes d’eau qu’il déposa devant eux.
« Une troupe de bandit… Cela me rappelle effectivement une histoire il y a longtemps. Très longtemps… »
Il eut un temps de silence et haussa légèrement les épaules. Dehors on pouvait entendre le murmure d’une activité dans le camp. Il lâcha une nouvelle bouffée de tabac :
« Quel clan est quand même assez idiot pour s’approcher de Suna ? »
Suna semblait être une insulte dans sa bouche. Il ne dit rien d’autre et son bras droit étendit ses jambes devant lui un instant. En toisant les deux Ismin avant de prendre la parole :
« Reprendre votre place ? Combien êtes-vous ? Trois ? Je pense que vous n’avez pas beaucoup de chance si vous êtes trois. Pourquoi pas juste rejoindre une tribu… si vous êtes utile bien sûr. »
Il leur offrit un sourire froid.
***
La jeune femme inclina doucement la tête :
« Nous en avons pris soin, il a eu à boire et du fourrage, il se repose à l’ombre avec certains de nos chameaux. Il est très bien soigné ne t’inquiète pas. Si tu veux le revoir vite, repose-toi Kyou. »
Elle lui offrit un doux sourire en essuyant son front avant de la rafraîchir à nouveau. Elle hocha doucement la tête la jeune femme. La faute à pas de chance donc… Elle se redressa pour aller lui chercher quelques dates dans un bol qu’elle déposa près d’elle avant de s’installer avec de quoi broder près de la jeune femme la laissant se servir dans les dates.
« Ils discutent avec le chef et son bras droit. Quant à moi, je suis Hirä. Tu es à l’abri dans le camp de ma tribu. Tu es fatiguée tu devrais te reposer. »
Hirä eut un rire derrière sa main en tirant doucement sur le fil coloré de sa broderie.
« Oh non… je ne suis pas cela. Le chef a bien une fille, mais cela fait quelque temps qu’elle n’est plus là. Je suis la guérisseuse, je ne viens pas de ce clan à la base, mais d’un autre et je l’ai rejoint pour suivre mon compagnon. Et toi ? J’ai vu tes habits, toi aussi tu es quelqu’un d’important. Tes bijoux et ton cheval également… Non ? »
Elle lui offrit à nouveau un sourire en tirant sur son fil.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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L'ambiance était plus détendue : De la fumée, de l'eau enfin servit... Je n'y touchais pourtant pas, il y avait un coup à jouer ici. L'homme connaissait, finalement, les Imin, par leur triste réputation de clan massacré... Une histoire avec des bandits et des gens hachés menu. "C'est ma famille quand même." Non, ma seule famille, c'était Hayato, le reste n'étaient que des inconnus. Sur les mots du plus charismatique, je toussais pour m'éclaircir la voix :
- Si vous vous rappelez cette histoire, vous devez vous rappeler que c'était avant la création de Suna... Le désert était un endroit plus calme avant. D'un air mauvais, je continuais. Ils ont accueilli à bras ouvert les bandits qui ont détruit notre clan, les Nozomo... Ces charognards, ils ont même tué les enfants ! Je crachais par terre, l'air offensé et courroucé d'un membre de famille endeuillé par des années de haine, par une mémoire qui ne m’appartenait même pas. Un clan avait été rasé, hommes et bêtes confondus dans un tonnerre de métal et de sang. Il y avait des traumatismes qui se transmettaient, mais pas chez moi.
C'était factice.
C'est sans doute ainsi que pouvait se comporter un vrai Imin, si l'un d'entre eux avait survécu... Enfin, sans avoir été recueillis par le loup dans la bergerie, bien sûr.
Si Suna semblait être une insulte dans la bouche de notre vis-à-vis, je pouvais concevoir une orientation dans la discussion : Pourquoi se méfier de quelqu'un avec qui l'on partageait un ennemi ?
- Nous avons entendu parlé des manœuvres du village caché du sable, les Nozomo n'ont pas été les seuls à s'approcher des nomades et autres populations du désert avec de mauvaises intentions... La politique du chef de Suna est agressive, ce qui peut expliquer une alliance entre les clans pour se défendre. Je ne continuais pas, autant voir s'ils se découvraient un peu de leur méfiance apparente.
Pour toute réponse, quelques moqueries : Nous étions juste trois ? Comment reprendre notre place avec si peu ? Bientôt, tout ceci fut suivi d'une offre, sans doute, autant qu'une menace. Je ne saisissais pas encore. Etre utile ? "Oh que oui, je suis utile."
- Je ne vais vous mentir, nous ne sommes pas aussi nombreux que vous... Notre clan ne peut pas s'offrir le luxe de grands camps et de tentes confortable, même le tabac est difficile à obtenir. Je faisais un geste de la tête vers mon andouille de frère. Regardez. Vous fumez dans de belles pipes ciselées alors qu'il fume des cigarettes roulées. On ne sort pas d'un massacre avec beaucoup de monde, même rien du tout... Mais la pauvreté, la dureté de la vie et la rancune, ça... Ça rend utile. Comme je l'ai dit, on ne veut pas connaitre de nouveau massacre... Nous sommes préparés. Peu, mais motivés. Mon frère est mesuré, mais moi, je vous le dis : Je ne veux plus de cette vie là. Alors, on peut rejoindre un clan comme nous associer à une organisation plus ambitieuse, non ? Si vous vous demandez encore si nous pouvons être utiles, donnez moi une arme et laissez moi vous montrer ce que je sais faire.
Face au sourire froid de l'interlocuteur, je répondais avec un regard chaud : Jouer le jeune écervelé rancunier et flamboyant, je savais faire, cela permettait, sans doute, de mesurer l’agressivité du clan : Prêt à faire la guerre à Suna ? Plus mesuré ? Membre d'une alliance ou bien simple spectateur ? Ici encore, je jouais sur l'affect... Je voulais vraiment faire un duel ? Non, mais s'il le fallait pour conserver ma couverture, je pouvais le faire.
On jouait le rôle de petits envoyés d'un petit clan voulant être en contact avec les pontes du désert. Je jouais le rôle d'un rancunier... D'un jeune guerrier agressif et bouffi par le sort de ses pairs. Celui-là, il pouvait être prêt à tout pour montrer sa valeur et celle de son clan.
"J'aurai été ce type là, si j'avais survécu sans être adopté ?"
Une infinité de monde, de destinée... Yukhan était, au fond, le même que moi sans l'expérience des Nozomo. Qui aurait-il été sans Yukio pour le remplacer ? Où étaient l'acquis et l'inné ? Un homme autre, paysan ou mendiant, m'apparu. Conservant le silence après les effusions orales, je réfléchissais à cette problématique.
Hayato avait sans doute une autre partition, en espérant que nous soyons accordés.
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Nozomo Hayato
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La sempiternelle technique des cigarettes fut un échec, les deux hommes étant déjà bien occupés par leurs propres pipes. Mais qu’importait ! Ce n’était qu’un moyen de montrer patte blanche et finalement leur réponse importait peu. À la suite des suppliques du jeune archer, de l’eau fut finalement apportée à table, profitant pleinement du prétexte Hayato se servit lui ainsi que son frère, échangeant un regard entendu.
L’histoire qu’il racontait était la leur, tout juste modifiée. Un mensonge facile dans lequel son frère allait devoir s’engouffrer. Il serait suspect qu’un seul d’entre eux ne parle… Pour le reste. Il avait fallu improviser, faute de pouvoir s’accorder sur une version. Par chance, les aventures en duo étaient quelque chose qu’ils maitrisaient tous deux. Oui, Yukio arriverait sans mal à trouver son espace et à composer à son tour.
Il n’y manqua pas. En réaction à l’attitude rétive de leur interlocuteur. Le cadet se lança dans un long monologue dans lequel il présenta sans faux-semblant sa haine du village et des Nozomo. Il avait trouvé son rôle, restait donc à Hayato le simple fait de jouer le sien à la perfection. Alors que Yukio échauffait les esprits, allant presque jusqu’à provoquer les deux hommes en duel. Hayato posa une main inquisitrice sur l’épaule de son jeune frère. Son regard se voulait sévère, devant sous-entendre qu’il le contraignait au silence. Après quelques secondes, il retourna son attention sur les deux hommes.
"Pardonnez mon frère… Des années tenu loin de tout ne lui a laissé que peu de place à l’apprentissage de la diplomatie ou simplement des usages… Si je peux le rejoindre sur le fond, je vous prie d’en oublier cette forme abrupte. Nous ne sommes que peu de chose et pourrions difficilement nous dresser contre quiconque. Néanmoins, mon frère dit vrai, nous portons de l’intérêt vis-à-vis de cette… alliance. Eh oui… Notre clan aurait été victime de bandits ayant depuis rejoint les Nozomo. Nous n’en avons guère de preuves, seulement des échos lointains."
Si son frère jouait l’effronté à la haine tenace, Hayato ce devait de jouer le grand frère calme et diplomate. Les comédiens étaient sur les planches et le spectacle commençait. Maintenant et jusqu’à la sortie de cette situation. Ils redeviendraient des Imin. À nouveau une bouffée de cigarette, puis Hayato reprit. "Qu’entendez-vous exactement par : être utile ? Car oui, il est vrai que nous savons manier les armes… De la où nous revenons on trouve certes moins de serpent, mais d’autres dangers existent qui réclament de savoir se défendre… Mais nous savons également commercer comme tout bon clan nomade."
Un pincement de lèvre, mimant un doute, puis enfin. "Pour vous dire toute la vérité, nous espérerions retrouver une identité propre en rejoignant le désert. Mais peut-être devrions nous en effet incorporer un autre clan… Du moins pendant un temps… Le temps de faire la lumière sur le futur du désert et de rentrer faire notre rapport… Notre chef et le reste des nôtres nous attendent et espèrent sans doute nous voir revenir avec de bonnes nouvelles."
Il accompagna sa dernière supplique d’un sourire en coin, quasi grimaçant, mimant ainsi un certain embarra.
Espérons qu’ils se détendent un peu maintenant…
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Takeda Kyou
Suna no Genin
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Rassurée du sort de Marengo, ou tout du moins si on ne me mentait pas, j’étais à même de plus pouvoir me concentrer sur la situation dans laquelle j’étais. Si j’en croyais ce qu’on m’avait raconté, Hayato et Yukio n’étaient pas très loin en train de discuter avec le chef de ces lieux, quant à moi, il semblait que je sois en sécurité dans le camp de la tribu qui nous avait capturé, avec la jeune femme qui s’appelait Hira et qui continuais de m’enjoindre à me reposer, prenant soin de moi comme une mère le ferait. Elle prenait soin de moi en sa qualité de guérisseuse et du coup non pas parce que c’était la fille du chef. Quel dommage qu’une si belle créature et aussi douée n’est pas le rang de princesse. Même s’il était évident que Hira était quelqu’un de spécial ayant quitté les siens par amour, pour suivre l’homme qu’elle aimait, c’était romantique et je me fis la remarque que je ne serais probablement pas capable de faire pareil, j’étais liée à mon clan et je ne saurais le quitter, surtout maintenant que j’étais une héritière probable. Enfin, je ne voulais pas y penser, mais sûrement que quelques années auparavant, mon père n’aurait pas hésité à me vendre à un chef de guerre pour créer une alliance.
Lorsqu’elle me demanda si moi j’étais quelqu’un d’importante, prise par des picotements au nez en repensant à mon père et seigneur, grandiloquent et violent chef de guerre, je ne pu m’empêcher de répondre, avec fierté et une pointe de tristesse à ne pas l’avoir à côté de moi pour me conseiller :
« Oui, je suis une princesse… qui vient de très loin ! »
J’avais répondu sans réfléchir, heureuse de ma place et de mon rang social qui me rendait différente de toutes les autres nomades, j’étais de sang noble et de sang fort. L’un des sangs le plus fort du désert, j’en étais très fière. Et je me sentais triste d’être éloignée des miens, sachant que j’avais frôlé la mort si rapidement après les avoirs quittés.
Ressentant un petit frisson de fatigue, je me rassis aux côtés d’Hira, la tête me tournait et je suivais donc les conseils de la jeune femme, me reposant ainsi. Je n’étais pas encore complètement remise et je ne devais pas me fatiguer. Hayato était très compétent et saurais faire avancer notre quête. Enfin, cela ne voulait pas dire que je voulais me la couler douce. Je ne savais toujours pas ou j’étais et je saurais probablement quelques choses que mes deux compagnons ne sauraient pas en parlant avec une femme. On avait souvent tendance à nous sous-estimer, bien que dans mon cas, on me surestimait plus qu’on me sous-estimait. Je n’allais pas me plaindre. Enfin, ce n’était pas pour autant que j’aille prendre des risques, non je préférais largement rester sur des choses simples. Sa romantique histoire m’intéressait beaucoup plus que de savoir où j’étais vraiment, puis demander ou j’étais, c’était accepter qu’elle me demande qui j’étais moi et je ne savais pas qui j’étais dans ce contexte. Je devais donc me taire le plus possible :
« Oh, tu as suivi celui que tu aimais ? C’est si romantique. Raconte-moi dans quelle tribu tu es née et comment tu as suivi ton amoureux ? J’ai hâte d’en apprendre plus sur toi ! »
Je fuyais un peu la réalité, préférant me délecter des récits de la soigneuse, mais je m’en fichais un peu, j’avais été mordue par un serpent, on pouvait bien me laisser fuir mes responsabilités, je considérais que j’avais assez donné pour prendre un peu de plaisir. En plus, j’étais persuadée que son histoire était belle comme tout.
Les deux hommes restèrent calmes face à la velléité du Nozomo, quand bien même ils ignoraient son véritable clan. Cette colère… ils la connaissaient… Et il secoua la tête, l’homme aux yeux d’ors, sans rien dire et tira une bouffée de sa pipe, lâchant un lourd nuage de fumée au-dessus de leur tête et son regard se posa sur le second Nozomo. Plus calme, plus mesuré que le second et un vague sourire étira ses lèvres sans rien dire. Être utile…
« Il y a bien des moyens d’être utile dans le désert… Notre tribu est grande… Pour l’instant reposez-vous, vous êtes en sécurité au sein des Chiguru. Nous allons discuter de ce que nous pouvons faire pour vous. »
Chiguru Eita se leva et quitta la tente après un signe de tête à son second. L’albinos leur avait dit. Leurs éclaireurs sont sur des chameaux ou des dromadaires… Le second finit par se lever en silence et quelques instants plus tard on leur porta à boire, à manger… ainsi qu’une pipe lourdement sculptée et d’une finesse à ce qu’un vent trop fort du désert ne la brise. Dormez et reposez-vous Sunajins… Demain sera une longue journée…
***
Une princesse qui vient de loin… voilà qui intéresserait Hirä qui lui offrit un doux sourire en caressant tout doucement son front en inclinant la tête.
« Et bien, je suis honorée de vous rencontrer Kyou-hime-sama… D’où êtes-vous la princesse ? Une beauté telle que vous devrez être connue… »
Suivre celui qu’elle aimait… Elle lui sourit avec une certaine tendresse.
« Je suis née dans les montagnes du désert. C’est là-bas qu’on s’habille ainsi, j’ai conservé en adaptant ma tenue à ici. Hitagi est venu un jour discuter avec le chef de ma tribu pour une mission qu’il devait faire. Oh rien d’incroyable bien sûr… mais ma tribu était si petite, nous étions si souvent en proie aux attaques des autres… J’ai perdu des amies, enlevée par d’autres tribus. Et encore aujourd’hui, cela arrive. Hitagi a fait ce pourquoi il était venu, mais il a été blessé et je l’ai soigné. Au début je ne pouvais pas le supporter. Il est reparti. Puis il est revenu plusieurs fois pour des missions et j’ai fini par tomber sous son charme. Il peut sembler idiot, il est surtout distrait, et laid au premier abord. Mais c’est un homme si doux, si gentil en réalité. J’ai fini par demander la bénédiction à mon père et je l’ai suivi jusqu’ici. Nous avons eu quatre garçons et trois filles ensembles ! J’ai formé d’autres guérisseuses ici, j’ai appris aussi et inversement. Parfois, il me ramène à ma tribu pour que je puisse les revoir. Mais ma place est ici, près des Chiguru. »
Elle lui essuya tendrement le front.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Enfin l’atmosphère s’était détendue… Il aura fallu bien du temps avant que le chef de clan ne baissât enfin sa garde. Une preuve d’intelligence ? Une méfiance justifiée ? Ou la certitude d’être en tort ? Infiltrer le camp était une chose, agir afin de remplir la mission en était une autre. Il l’avait fortement soupçonné mais désormais l’information était confirmée, la petite troupe se trouvait au cœur du clan Chiguru. C’était une bonne chose, il était le point névralgique de l’alliance, si les Chiguru décidaient de se retirer, la suite suivrait naturellement. Ils possédaient un point de pression, la fille du chef. Mais comment maquiller tout ceci sans en faire ressortir l’implication du village des sables ? Impossible sans doute… Il pourrait bien faire avaler qu’ils aient aidé la jeune fille à s’échapper mais… Elle connaissait le visage d’Hayato et surtout les Imin n’auraient aucun intérêt à faire cela.
Les deux Chiguru allaient pour se retirer, laissant les Nozomo à une courte nuit de sommeil. Par acquit de conscience Hayato demanda s’il lui serait possible de voir Kyou. Mais les deux hommes refusèrent poliment en expliquant qu’elle ne pourrait voir personne tant que la guérisseuse ne l’aurait pas permis. Bon… Il fallait donc compter sur l’ingéniosité de la jeune fille pour ne pas se compromettre et au passage ruiner la couverture établie par les deux frères. En attendant… Les voilà seul à seul dans la petite tente. Pas bien longtemps puisque rapidement différentes personnes vinrent leur porter à boire, à manger… Rien d’extravagant, des ressources du désert. Un féculent quelconque accompagné d’une sauce épicée et de l’eau tiède. C’était cependant un repas bienvenu et surtout une preuve tangible de la réussite de leur couverture.
Ils offraient leur hospitalité à ce qu’ils considéraient comme de futurs alliés. Une preuve supplémentaire fut le cadeau de bienvenue offert… Une pipe de bonne facture, finement sculptée sur tout le long de son bois ébène. Des figures animales du désert, serpent, scorpion, dromadaire ainsi que des éléments du paysage dunes, cactus et soleil… Nul doute sur la provenance de l’objet. Un pur produit du désert, pensé pour le désert. Amusé, Hayato se servit du tabac comprimé dans l’une de ses cigarettes puis l’alluma. De toute manière, il devait encore faire nuit noire, l’heure de l’action n’avait pas encore sonné… Alors autant profiter des petits plaisirs…
Finalement Hayato décida de se lever pour quitter la tente. Une fois dehors il en profita pour observer ce qu’il pouvait. Il faisait nuit, donc forcément… Pas grand-chose. Mais il devait bien y avoir quelques torches puis… Les nuits dans le désert étaient suffisamment dégagées pour que les pales lueurs de la lune éclairasse relativement bien les environs. La pipe toujours dans la main et fumant avec un plaisir non feint. Il s’éloigna de quelques pas vers une direction aléatoire mais qui lui semblait être le plus probablement hors du camp. Il voulait s’assurer de ne pas être sous surveillance. Si des gardes avaient été assignés, alors il l’aurait surement interpelé.
Les cadeaux c’est beau, mais ça peut aussi cacher quelque chose…
S’il finissait par se faire contrôler, son excuse serait toute trouvée : Il devait faire ses besoins. Il s’éloigna donc le plus loin qu’il le pouvait sans paraitre trop suspect. Avant de laisser la nature reprendre ses droits…
Peut-être qu’un jour à cet endroit poussera un cactus grâce à moi…
Ou peut-être pas. Finalement, il rebroussa chemin une fois son affaire terminée et regagna le confort de la tente. Il ne se risquerait pas à discuter avec son cadet. Risque inutile au demeurant… La plus grande menace à craindre ne venait pas d’eux. Ils étaient deux et avaient pu faire front commun… Tout l’inverse de la pauvre Kyou. Elle n’était qu’une apprentie, elle était seule et elle se remettait d’une piqure mortelle… Autant dire que tout jouait en sa défaveur. Était-il confiant ? Non. Pour autant il croyait en ses capacités. Il avait pu mettre ses nerfs à l’épreuve durant leur entrainement. Elle n’était pas qu’une faible jeune fille, elle avait l’âme d’une guerrière. Regardant finalement son frère, il essaya de communiquer avec lui par le biais de quelques gestes, proches du mime.
Ça serait vachement plus simple si on s’était créé un code…
Portant son index et son majeur en direction de ses yeux, il les retourna vers Yukio et décrivit un geste faisant le tour de la tente avec son index pointé. Ensuite, en fonction de ce qu’il aurait pu constater. Il lèverait son pouce ou le baisserait. Dans le deuxième cas, il irait même jusqu’à pointer certains endroits particuliers de son index. Après quoi il avait joint son pouce avec son index et son majeur qu’il porta jusqu’à sa bouche avant de basculer sa main en arrière, il répéta l’opération plusieurs fois à la fille. Puis, il fit un signe de croix. Réalisant que son mime était inutilement compliqué, il se contenta avec un brin d’emportement sur son visage de porter son index à ses lèvres. Enfin, il joignit ses mains et les posa ainsi disposer contre le côté de son visage tout en fermant les yeux.
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Lentement, je vis les hommes sortir. Restant interdit, couper dans mon élan théâtral, j'étais resté à regarder et détailler les hommes : Il fallait les convaincre de sortir de l'alliance, ou les tuer. En tout cas le chef. L'un des deux ? Bien vite, mon idée porta sur celui, assis, qui avait le plus parlé...
Tapotant de mon index la table, je prévisualisais les informations : Éclaireurs, gros clans, fille disparus... Un œil jeté à mon frère me fit comprendre qu'il avait les mêmes idées que moi, mais celui-ci préféra demander si l'on pouvait voir Kyou, notre cousine.
Un refus, bien entendu.
Manœuvre de contrôle ou simple primauté de la médecine sur le social ?
Une idée me vint à l'esprit : "On pourrait tous les buter, dans la nuit. Une cible de moins." Pourtant, de l'activité me fit quitter mes pensées : Nourriture, boissons, même une pipe... Un cadeau, ils prenaient soin de nous comme des invités.
"On ne les tuera pas ce soir", il y avait peut-être une voie différente : Les convaincre, en tout cas d'annuler cette alliance du désert... Rejoindre Suna, compliqué, mais tout n'était pas révélé. "Il faut saisir les opportunités." La blessure de la genin en avait été une, pour nous... Pour elle, ce fut sans doute une belle frayeur.
Bien vite, Hayato commença à fumer, je regardai, neutre, son attitude : On ne pouvait pas discuter, une oreille indiscrète pouvait profiter de cette détente offerte pour glaner des informations. Pour autant, le silence apparaissait bien autant suspect.
- Le tabac est bon ? D'un index, j'adressai le message d'une possible écoute. Qui aurait cru que l'on allait finir dans cette tente, au début de la nuit ? Je suis reconnaissant à ces Chiguru d'avoir sauvé notre amie, et d'ainsi nous accueillir. Les yeux fixés sur mon frère, essayant de transmettre un message caché, et donc illisible dans mes prunelles, je continuai. On devrait se reposer, j'espère voir Kyou demain...
Une discussion avec Hayato ? Peu possible, des banalités que l'on pouvait adjuger à la fatigue et à la vitesse des événements. Pas de codes secrets, juste de quoi camoufler notre statut d'assassin du sable pour mieux présenter notre vie de branleurs clanique, chassé et génocidé. Bien vite, le grand dadais se leva pour aller voir un peu le camp... Une bonne excuse en poche, en tout cas je l'espérais.
Bien vite, il revint pour essayer de communiquer les infos dans une gestuelle improbable... Je compris vite les directions et l'importance ou le danger, la fin par contre, pas du tout... Fronçant les sourcils, je le laissais finir pour faire un rond avec mon index et mon pouce.
"Ok, j'ai compris."
Le principal, pas la fin de son code de mort. Peut-être que j'avais raté un truc, mais tant pis... On était des invités, pas de danger en vue.
- Bonne nuit, demain sera un autre jour.
Sphinx. Yukio 021
Takeda Kyou
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~ feat. le Bellâtre Hayato, le Sauvage Yukio et la Jeune Pippuko
Je rougis devant les compliments d’Hira, elle était elle-même très jolie, mais je devais bien avouer que je n’étais point laide moi-même. Cependant vint la question d’où je venais, je réussis à garder mon calme et à ne pas répondre au tac au tac que j’étais issus de la horde Takeda qui était bien connus dans le désert, non, il me fallait répondre autre chose, je feins d’être évasive et murmurai :
« Je viens de loin, de si loin que j’ai presque oubliée d’où je suis issu… Puis je ne suis pas si belle que ça. Je gloussais comme une idiote. La fièvre m’empêche de m’en souvenir correctement, désolée… »
Je fis la moue, réellement peinée, mais plutôt d’être obligée de mentir à l’agréable Hira qui elle faisait tout pour moi. Je me détestais tellement, moi qui étais obligée de mentir pour maintenir la tête à flot, obliger de manipuler tout le monde pour arriver à mes fins : j’étais la pire des garces, j’étais indigne d’être une nomade. Je me détestais tellement.
Heureusement pour moi, le récit d’Hira me permit de penser à autre chose qu’à ce mépris que je ressentais. C’était une belle histoire que j’aimerai moi aussi vivre, mais c’était plus ou moins impossible, je ne savais pas soigner les beaux guerriers, j’étais incapable de charmer le moindre homme comme cela… Il me faudrait assurément dérober le cœur de quelqu’un… Comme cela, peut-être pourrais-je un jour arrêter de ma battre tant cela m’effraie, peut-être pourrais-je faire ce pour quoi je suis née, le ménage et élever les enfants… Quel autre glorieux destin pour moi que seulement éduquer les enfants ?
Puis, alors même que son récit se terminais, j’appris quelque chose : j’étais au sein de la tribu des Chiguru, ceux là même qui menaçaient Suna. Je déglutis légèrement et me força à garder le sourire pour ne pas laisser entendre que cette information avait un effet sur moi. J’étais juste absolument terrifiée et je ne savais plus trop comment réagir, je fermis alors les yeux et murmura juste :
« C’était une bien belle histoire. J’espère moi aussi pouvoir avoir un homme aussi prévenant à mes côtés… »
Les yeux fermés, je ne savais plus trop quoi faire à part continuer à me reposer. J’avais beau essayer de réfléchir, j’en étais bien incapable, je me laissais ainsi porter par le sommeil, puis murmurai juste avant de sombrer :
« Si je vais mieux demain, aurais-je l’honneur de revoir mes compagnons et rencontrer l’illustre chef de ta tribu ? »
Mais je n’entendis même pas la réponse que déjà je plongeais d’un sommeil sans rêve. J’étais encore explosée par la fatigue et souffrante… Enfin, si Hayato était là, j’imagine que je serais bien capable de faire fi de ma souffrance pour lui sauter au cou, tant je serais heureuse de le voir… Enfin, Hayato n’était pas là avec moi… Mais peut-être pourrais-je dérober son cœur à lui ? Oh oui, quelle merveilleuse idée !