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Corriger la faute ~ ft. Maho

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Corriger la faute ~ ft. Maho Mar 18 Fév - 5:04
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Parchemin de mission :

Après sa précédente mission, au cours de laquelle il avait forcé en esclavage une dizaine d'hommes pour travailler dans les mines de Shimo-Kobi, le saltimbanque avait pris quelques jours pour se reposer, en profitant des quelques rares merveilles qu'avait à lui offrir sa région natale. Bientôt, il reprendrait la route vers le Sud-Est, en repassant par la fameuse Fôret Sans Fin de Futami, région boisée qu'il appréciait particulièrement pour y avoir effectué une grande partie de son éveil spirituel et chakratique.
C'était donc avec le cœur grand ouvert qu'il s'était délecté des spécialités régionales – considérées comme infâmes pour toute personne née dans une région plus fertile, mais succulentes pour un autochtone de la Vallée Rocheuse – puis des différentes animations tenues dans les villages du Sud de la région, à l'occasion d'un festival mettant à l'honneur les familles les plus nobles du pays. Sachi, de par son statut d'artiste de rue, avait d'ailleurs été invité avec une troupe formée sur le tas à se produire devant la cour du Seigneur Etsukazu Giichi, homme qui détenait entre ses mains mielleuses le monopole de la production de métaux précieux à Shimo-Kobi.

Le marginal se plaisait tout particulièrement dans ce genre de fêtes. Il y jouissait d'une part d'une attention éphémère à laquelle il n'était pas habitué quand il jouait dans la rue, mais son plaisir reposait également dans le visage effrayé des bourgeois devant ses tours de passe-passe pour le moins impressionnants. Quand le public était captivé par ses irréelles flammes, il recourait à d'habiles subterfuges pour dépouiller les plus insouciants de leurs bourses ainsi que de leurs parures familiales. Les regarder par la suite se déchirer les uns les autres en tentant de résoudre ce mystère était des plus amusants. Pour un eta comme lui, la vanité de ces hommes de fortune était source de bien des loisirs.

Quand la fête fut finie, il fut convié à rejoindre le Seigneur qui, lui avait-on dit, désirait s'entretenir seul avec lui. Se pouvait-il qu'il s'était aperçu de ses petites manigances ?
Sachi arriva donc penaud dans le petit cabinet où l'attendait le noble. Il connaissait bien ce genre d'endroits : il s'agissait des pièces où résonnaient encore tous les commérages et rencontres secrètes de la vie de cour ; des pièces où les femmes infidèles écrivaient de longs et ardents poèmes à leurs amants.

La raison de sa présence était toute autre à ce qu'il avait imaginé. Le bon Giichi aurait décelé chez l'illusionniste des aptitudes shinobi impressionnantes, qu'il aimerait mettre à profit pour une mission de la plus haute importance. Rémunérée à hauteur du service rendu, bien entendu. Le maquillé n'aimait pas se considérer comme l'un de ces ninjas – mais plutôt comme un combattant de la foi – toutefois, il accepta d'en entendre plus.
L'objectif qui lui fut confié était simple. Sa fille, affublée du charmant prénom Aimi, était devenue une ribaude. Alors qu'elle devait épouser un homme de grande vertu dans les semaines à venir, elle s'était enfuie jusqu'à Futami, où elle avait donné naissance à un enfant illégitime. L'homme savait manipuler le chakra, aussi il fallait l'un des siens pour le faire tomber. Sachi accepta sans la moindre hésitation : l'infidélité était l'un des plus cruels pêchés que la race humaine pouvait commettre. En se parjurant de la sorte, cette sale gaupe s'était également parjurée devant la Grande Illumination. Dainichi ne la sauverait pas, mais, au contraire, avait placé le marginal sur sa route pour qu'il la punisse. Lui seraient pris son odieux compagnon ainsi que sa progéniture démoniaque, fruit d'une union passée avec Satan lui-même.

On informa Sachi qu'il ne serait pas seul à effectuer cette tâche. Un autre homme de foi, en effet, avait été mandaté pour l'aider. L'union de deux croyances – quand bien même l'une d'elle était devenue obsolète le jour où Dainichi s'était levé – rendrait le châtiment divin encore plus cruel pour celle qui avait fauté.
Le rendez-vous fut fixé dans le village de Tsugumo, proche de la lisière Ouest de la grande forêt. Dès le début de l'après-midi, on put trouver le fanatique adossé à un pilier de bois qui se tenait fièrement sur la place principale. Sur cette pièce étaient disposées des accroches en ferraille, deux au niveau du sol et deux autres à environ deux mètres de hauteur. C'est sans doute ici que se tiennent leurs exécutions publiques, pensa le garçon. Sans être dérangé par cette pensée, il attendait celui qui serait son accompagnant au cours de cette mission sacrée en sifflotant.

Après une bonne heure sans bouger – il fallait dire qu'aucune heure précise n'avait été fixée pour la rencontre – il vit un homme au teint grisâtre et aux longs cheveux blancs s'approcher. Le saltimbanque s'avança pour le saluer. Il n'avait aucun doute concernant l'identité de cet homme : il était forcément l'Ocertan de Jashin dont lui avait parlé le Seigneur. Il lui présenta un sourire feinté, art dans lequel il excellait depuis qu'il était monté sur scène pour la première fois.

"Enchanté, lui dit-il en lui tendant la main. Je m'appelle Sachi. Allons donc châtier cette marie-couche-toi-là, au nom de Dainichi."

La provocation était légère, mais suffirait à tester la foi de son homologue religieux. A sa manière, le poudré était lui aussi l'Ocertan de Dainichi. Il en était le plus fervent représentant et se devait de l'honorer dans toutes ses entreprises.
Une fois les salutations terminées, il suivrait le second religieux dans ses premières recherches.
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Partir en mission n'était pas forcément l'activité préférée des Moines. Après tout que le Temple du Bois bleu offrît une formation martiale ne transformaient pas pour autant ses résidents en fougueux belligérants. Nombreux étaient ceux préférant la prière à l'aventure. Toutefois il y avait quand même quelques impétueux pour braver le destin. L'Ocertan de Jashin en faisait parti. Après s'être assuré qu'on pouvait se passer de lui, il s'était tout de suite mis en route, vêtu d'un ample pantalon blanc et d'un haori ténébreux d'une finesse étonnante, qu'il portait à même sa peau. Une épaisse cape de voyage lui servait de manteau, car si monsieur aimait bien se balader le torse à l'air, l'hiver ne se prêtait guère à ses caprices.
Même pour lui, se rendre d'un bout à l'autre du Sekai prendrait un certain temps, et s'il faisait de son mieux pour presser le pas, il lui fallut tout de même plusieurs jours pour arriver à la Vallée rocheuse. Evidemment il pénétra dans Futami aussi frais qu'une rose, ce qui en disait long sur sa version de "presser le pas". M'enfin vu la nature de la mission, il n'avait pas besoin de se dépêcher. Sir Etsukazu Giichi voulait peut-être laver son honneur, mais sa fille avait déjà largement profité de son nouveau butor, comme le prouvait le marmot prestement ajouté à la liste des futurs trépassés.

Si à l'époque il se serait bien passé d'un partenaire, le temps lui avait démontré qu'un allié était toujours le bienvenu. Il ne savait rien sur ce Banken Sachi, ce qui en soit n'avait rien d'étonnant. Les moines vivaient au grand jour, mais le reste des Shinobis s’accommodaient fort bien des joies de l’anonymat. Il arriva ainsi d'un pas tranquille au village de Tsugumo, son allure de mort-vivant lui interdisant tout bonnement de passer inaperçu.
Pourtant un rire étouffé lui échappa alors même qu'il s'avançait vers la place principale. Lui qui pensait attiré l'attention avec ses cheveux blancs, sa peau grisâtre et ses multiples cicatrices, fut-il jamais aussi loin du compte? Joyeux farceur, le destin s'était tout bonnement surpassé! Lutin rouge au beau milieu de l'hiver, un diablotin patientait au centre du village, ses habits carnavalesques n'étant égalés que par sa face peinturlurée. Notre prêtre avait déjà croisé moult étrangetés, mais cet hybride entre clown et démon le laissait pantois. D'autant plus que l’hurluberlu vint à sa rencontre, lui offrant une main amicale...

"Attend c'est toi Banken Sachi?!"

Une remarque d'une franchise insolente, qui pourtant ne recelait aucune trace de mépris. Sa surprise était génuine, et son interlocuteur devait être tout aussi perplexe, vu le rire sonore qui s'empara du ténébreux Ocertan. Il en avait presque les larmes aux yeux, mais il eut tout de même la décence de serrer la main offerte, baragouinant des excuses entre deux attaques de rire.

"N'y voyez aucune offense Sachi, mais vous avouerez tout de même avoir un sacré sens du spectacle! Reprenant son souffle, Maho se para d'un merveilleux sourire carnassier. Je suis Kaice Maho, envoyé du Temble du bois bleu, ravi de vous rencontrer! Il est plaisant de savoir mon partenaire si motivé, mais eh... Dainichi?"

Maho était rarement aussi amical lors d'une première rencontre, seulement ce n'était pas tous les jours qu'il battait la campagne avec un arlequin poudré. En tout cas, un clown démoniaque et un zombie, ils formaient décidément un duo hors-pair. Écoutant calmement l'illuminé, il comprit rapidement qu'il avait à faire à un homme de foi, et pas des moindres. Il ignorait tout de cette nouvelle religion, et à vrai dire il s'en foutait royalement. Ses Dieux n'étaient pas jaloux, et tant que le sang coulait, Jashin serait content. Ceci dit il se garda bien de manifester son manque d'intérêt, préférant plutôt recentrer la conversation sur la mission.

"Et bien je crois que nos Dieux respectifs se réjouiront de ces sacrifices! Vous êtes arrivés avant moi, avez vous récolté quelques informations sur ce petit village? Sa localisation n'est pas un mystère, mais nous ne savons pas grand chose d'autre. Apparemment les troupes du commanditaire l'auraient assailli, peut-être pourrions nous parler à l'un des survivants pour grappiller quelques informations? Je ne crains rien quand j'agis au nom de Jashin, mais cela ne signifie pas pour autant me jeter les yeux bandés dans l'antre des loups."
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Encore ce même regard, encore ce même rire. Sachi les connaissait par cœur mais, quand ils venaient d'un homme de foi, ces comportements prenaient un poids largement supérieur. Quid de l'acceptation, quid de la tolérance ? Non, Dainichi était définitivement le seul et l'unique, jugeant toutes créatures par leurs qualités intrinsèques et non l'image qu'elles renvoient. La Grande Illumination ordonne à ses disciples d'aimer leur prochain – sauf les hérétiques et autres bestioles contre-nature – et ce, malgré les différences.

- Le sens du spectacle est inscrit dans mes gênes, oui. Son statut d'eta, comme pour beaucoup d'autres, avait été un cadeau empoisonné reçu dès sa naissance, le contenant de manière immuable dans certaines sphères de la société jugées impures. Les bouchers, les dépeceurs et les fossoyeurs en faisaient par exemple partie. C'était aussi le cas des artistes, dont la vie de bohème effrayait l'ordre minutieusement établi par les seigneurs. Je suis illusionniste et homme de foi, pour vous servir, dit-il pour se présenter humblement tout en mimant d'enlever son chapeau.

Une fois son fou rire évacué, l'homme à l'allure de cadavre se présenta à son tour, bien que le saltimbanque eut déjà connaissance de son identité. Il lui présenta également une mine déconfite lorsqu'il mentionna le nom de Dainichi ; à croire qu'il existait encore des contrées dans lesquelles Son nom n'avait pas encore résonné. Fermant les yeux quelques instants et joignant ses deux mains, dénotant une grande concentration, Sachi se fit une énième fois le serment de répandre Sa voix partout où il irait, même au plus éminent avatar de Jashin en ce monde. Qu'avait-il à craindre d'un dieu imaginé, quand bien même eut-il été celui de la destruction ?

- Si je puis également me permettre une réflexion, vous êtes parfaitement l'image que je me faisais d'un prêtre dévoué à Jashin.

En effet, à première vue, Maho dégageait une aura froide, presque cadavérique. S'il ne l'avait ni vu bouger, ni entendu parler, l'artiste de rue aurait pu attribuer cette étrange pigmentation de peau à une grave condition, comme une maladie en phase terminale. Or, dans l'imaginaire du clown, c'était exactement ce à quoi ressemblait le prétendu dieu de la destruction : yeux globuleux, lèvres exsangues et un goût prononcé pour le sang frais de ses victimes implorantes. Il était un dieu répugnant qui ne saurait être comparé à la grâce de Dainichi.

- Dainichi est à la fois nouvelle divinité et pourtant la force originelle. Dans le cas présent, son enseignement m'ordonne de répandre le sang de la femme infidèle et de tous les complices de cet acte d'adultère des plus choquants. Nous autres hommes devons vivre selon certains préceptes établis par la foi : autrement, si nous ne pouvons nous comporter décemment sur cette terre, comment rejoindrions-nous le royaume de la Grande Illumination dans la mort ?

Quand le poudré eut fini son explication, les deux bonshommes purent entamer leurs recherches. Jusque-là, il n'avait rien remarquer de particulier. A vrai dire, c'était même plutôt étrange : son oreille habituellement si intrusive n'avait capté aucune messe basse ni même aucun bavardage. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle était pratiquement silencieuse, comme si toute âme résidant ici était bloquée entre les murs infranchissables de sa demeure. "Je dois vous avouer n'avoir rencontrer personne. Les survivants se cachent et, si vous voulez mon avis, ils ont raison ! La punition qui les attend est des plus détestables… Je vous informerai si je parviens à capter quelque indice – Dainichi lui-même m'a offert le don d'entendre ce que les hommes cherchent en vain à cacher."

Si les rats se terrent, il n'appartient qu'aux chats de les pister et, de les dévorer. Les deux hommes de foi, guidés par leur Providence respective, quittèrent la place et se dirigèrent vers un lieu où les âmes en peine seraient susceptibles de se rassembler. Ils arrivèrent bientôt devant un ensemble d'habitations bâties dans le bois et en cercle, de sorte à ce que chacune des maisons faisait face à une autre, qui lui était en tout point identique. Si Sachi était un clan shinobi déchu, c'était sans aucun doute dans une zone comme celle-ci qu'il se cacherait. Les hommes ainsi réunis étaient plus forts, pouvaient s'organiser pour conserver leurs réserves de nourriture et d'armement à distance raisonnable ; tout en épiant tout intru à distance grâce à ce réseau de fenêtres qui couvrait un angle de vue pratiquement sans défaut.  
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Le village était plus que calme, les paysans avançaient à leur rythme, vaquant à leur occupation. De temps en temps, ils s’arrêtaient, ou se retournaient pour observer les deux étrangers, les sourcils froncés. Quelques-uns tendait l’oreille pour voir qui ils étaient. Mais rien. En tout cas, ce n’était pas ici qu’ils auraient des informations. En regardant autour d’eux, les deux prêtres ne purent rien voir d’incroyable si ce n’était la forêt, mais rien. Un village des plus classiques, des paysans, des enfants jouant dans la poussière tranquillement. Tout semblait des plus paisibles. Rien ne semblait vouloir troubler le calme… Si ce n’était les deux prêtres qui étaient visiblement la nouvelle attraction. Les enfants, même s’ils jouaient leur jetaient des regards inquiets tout comme les paysans. Cependant, aucun d’entre eux ne s’approcha d’eux pour leur demander pourquoi ils étaient là. Ils semblaient même accélérer le pas.

À la droite des deux prêtres, l’auberge du village qui semblait ouverte, mais avec trop peu de monde à l’intérieur pour l’heure, après tout c’était l’heure du travail des champs. Mais rien, vraiment rien ne pourrait qu’indiquer la présence de ninja. C’était un petit village, simple, qui semblait prospère puisqu’il eut même une institutrice qui appela les enfants pour travailler tranquillement. Visiblement il n’y avait pas besoin des enfants pour travailler dans le village. Un simple village paisible de paysans. Qui voudrait troubler cette paix ? Obliger des gens qui n’avaient rien demandé à personne à parler. Que faire ? Il y avait de quoi, les champs bien que troubler le travail simple des paysans ne semblait pas être la meilleure des idées, mais possible après tout, tenter l’école, après tout les enfants son bavard, ou bien le bar ? Que choisir ?
Contacter Yume-chan pour discuter des informations tout cela !
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Les deux hurluberlus commencèrent donc leur enquête, errant dans ce coin paumé avec l'innocent espoir de glaner quelques informations. Les regards méfiants des villageois étaient pourtant assez clairs : personne ne souhaitait les aider. Maho n'étant pas le plus persévérant des hommes, deux heures à tourner en boucle dans ce patelin paumé suffirent à ébranler sa motivation. Après une énième réponse évasive et peu inspirée, l'Ocertan frappa son poing contre un mur, un soupir exacerbé ponctuant son action.

"Bon cela rime à rien... Peut-être bien que quelqu'un sait quelque chose dans ce patelin, mais non seulement nous ne sommes pas sûr de le trouver, et les villageois sont vraisemblablement effrayés par notre allure. J'imagine qu'ils n'ont pas beaucoup de visiteurs par ici. Cet Etsukazu Giichi aurait au moins pu envoyer quelqu'un à notre rencontre! M'enfin je propose qu'on aille directement sur place. Le village en question n'est pas loin d'ici, et s'il y a le moindre ninja dans les parages, je pourrai le débusquer."

Après avoir confirmé leurs intentions, l'étrange duo se mit donc en route, quittant cette bourgade muette pour la Forêt sans Fin. En temps normal Maho ne se serait pas avancé ainsi à l'improviste dans un labyrinthe florale, seulement un assaut avait déjà été tenté contre le fameux clan de Shinobis. Ainsi même s'il ne connaissait rien de leurs capacités, il n'avait pas à se soucier de leur location.
Durant cette randonnée improvisée, le Moine ne put s'empêcher de penser à ce fameux Dainichi. L'ouverture de la religion Osmietiste permettait sans difficulté la cohabitation de diverses croyances, tant était que la bibliothèque du Temple regorgeait d'informations sur les multiples spiritualités du Sekai. Certes l'Ocertan de Jashin n'était pas le plus studieux des Prêtres, mais il n'en avait pas moins passé un nombre incalculable d'heures à cultiver son savoir. Pourtant c'était bien la première fois qu'il entendant parler de cette Divinité.

"Je ne peux m'empêcher de penser à ce fameux Danichi. Où avez-vous découvert l'existence de ce Dieu? Qu'entendez-vous exactement par Force originelle? Si c'est une nouvelle Divinité, comment peut-elle prétendre effleurer les mystères de la Création?"

La question était certes un peu abrupte, toutefois cet homme semblait profondément dédié à ses croyances, aussi nul doute qu'il prendrait un réel plaisir à en parler. D'ailleurs Maho l'enviait presque. S'il se réjouissait de la popularité de l'Osmietisme, cela signifiait également qu'il avait de moins en moins besoin d'expliquer la beauté de sa religion. Certes il pouvait encore se lancer dans des discussions plus profondes, seulement si beaucoup de gens adoptaient le modèle des cinq Divinités, peu tentaient d'aller au delà d'une compréhension sommaire et superficielle. Pour une fois qu'il tombait sur un homme empreint d'ésotérisme, il ne comptait pas laisser l'occasion filer.
L'autre point positif de leur verbiage était qu'ils s'approchaient petit à petit de leur destination, aussi si quelqu'un venait à entendre cette conversation, ils sembleraient ainsi moins suspicieux que s'ils fomentaient un quelconque plan de bataille. Ceci l'Ocertan ne le partagea avec son partenaire, mais il espérait sincèrement que la ferveur religieuse de ce dernier suffît à délier sa langue.

"Et comment se positionne votre Dieu unique face aux autres religions? N'est-ce pas une hérésie pour vous de converser avec un Moine Osmietien?"

Il continuait à alimenter la conversation, cependant le shinobi en lui réalisa qu'ils ne devaient pas être bien loin de leur objectif. Peu désireux de se faire surprendre, le balafré activa donc son sens divin, guettant la moindre trace de chakra. Si les indications du commanditaire étaient justes, ils devraient arriver sous peu à ce fameux village. Une autre bourgade paumée, une place forte, ou un camps savamment dissimulé, quelle était donc la prochaine carte du Destin?
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Tout autour d'eux, rien. Juste le calme, le désert qu'aurait laissé une tempête après avoir tout dévasté sur son passage. Les quelques langues qu'ils croisaient les dévisageaient et refusaient de se délier, s'entêtant dans cet insupportable silence. Sur la place, quelques paysans passaient de temps en temps, semblant avancer machinalement vers leur prochaine tache quotidienne sans accorder ne serait-ce qu'un regard aux deux marginaux qui avaient pénétré leurs terres. Quelques enfants, en revanche, leur jetaient des regards furtifs du coin de l'œil. Sans doute se demandaient-ils qui étaient les étranges croque-morts qui venaient à nouveau déranger le calme de leur maigre bourgade. Derrière les habitations, la forêt et, à côté, les champs. Eux, semblaient plus animés, bien que l'envoyé de Dainichi doutait pouvoir obtenir quoique ce soit de concret de quelques pécores aux bottes traînant dans la bouse. Après tout, il doutait que la fille d'un noble puisse se cacher parmi eux, même lors d'une fuite.

Non loin des deux shinobis – bien que les talents de Sachi relevaient bien plus de la magie de bas étage plutôt que de l'art ninja – se tenait la modeste auberge qui faisait office de haut-lieu de discussions au village. Là encore, aucun bruit particulier ne s'en dégageait, même à l'oreille développée de l'artiste de rue. Il fallait dire qu'en plein après-midi, il était plutôt rassurant de ne pas trouver d'ivrognes ni de brutes.

Ce calme apparent apparaissait bien trop louche aux yeux du saltimbanque. Un illusionniste tel que lui, devenu maître dans l'art du mensonge et de la manipulation esthétique, refusait de se faire avoir par cette somptueuse mascarade. Si les renseignements qu'on leur avait fournis étaient fiables, il ne faisait aucun doute qu'un ancien clan ninja se tenait dans les parages. Il y avait fort à parier qu'ils étaient les responsables de ce silence et qu'ils contrôlaient les agissements ainsi que les récoltes de ces pauvres bougres qui se tuaient à longueur de journées dans les champs, inlassablement.
Personne au village ne souhaitait d'ailleurs leur parler, ce qui commençait à fort les agacer tous deux. Maho fut le premier à exprimer son ennui en invitant son confrère à se rendre directement sur les lieux soupçonnés d'accueillir le clan shinobi déchu. Le marginal accepta cette proposition d'un hochement de tête et tous deux partirent en direction du village, se fiant aux indications qu'ils avaient reçues au préalable de leur employeur. Ils s'enfoncèrent ainsi dans la forêt sans fin que Sachi connaissait bien. Cet immense dédale végétal était l'angoisse de nombreux aventuriers qui se retrouvaient souvent condamnés à errer entre ses milliers de piliers de bois jusqu'à ce que la soif et la folie ne viennent les emporter. Lui avait appris à s'y repérer et à y vivre : c'était ici qu'il avait rencontré son guide spirituel et suivi une partie de son illumination religieuse. Fouler à nouveau cette terre imprégnée de ces racines sacrées pour y punir une infidèle avait donc pour lui la sensation d'une mysticité presque jouissive.

L'illuminé fut interrompu dans ses réflexions par les questions de l'Ocertan qui, tout naturellement, souhaitait s'enquérir d'informations supplémentaires sur Celui qui guidait la vie du poudré.

"Puisque vous le demandez, c'est justement ici, dans cette forêt, que l'on m'a révélé pour la première fois l'existence de Dainichi. Je n'oublierai jamais ce moment, dit-il, rêveur. Par nouvelle, j'entendais simplement que la Révélation n'était venue aux Hommes que récemment. Pourtant, en effet, c'est la divinité originelle, responsable de toutes choses en ce monde. Il a simplement fallu attendre que les Hommes se montrent enfin dignes de son enseignement pour qu'Il le leur soit révélé."

Pour Sachi, tout ce qu'il disait était d'une logique implacable. En fait, c'était même la seule solution acceptable et quiconque pensant autrement n'était qu'un ignorant. Non pas un hérétique, mais plutôt un enfant attendant d'être éduqué dans la voie de son Maître.

"Je ne vous prends pas pour un hérétique, non. Il est naturel, quand on ne comprend pas le monde, de se référer à des croyances étrangères. Dainichi le comprend. Pourtant, une fois que la révélation vous est faite et que vous devenez enfin éclairé, il est stupide et contre-productif de lui tourner le dos. Si vous voulez me suivre, nous pourrons en parler plus en détail après la mission", déclara-t-il pour inciter l'envoyé de Jashin à se concentrer sur le châtiment de la ribaude en priorité - tout en ne manquant pas l'occasion de dénigrer sa religion au profit de la sienne.
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Les paysans restaient dans leur coin, effrayés par les deux étrangers qui étaient plus qu’étrange. Les deux croyants n’obtinrent aucune information. Des haussements d’épaules, des remarques sans aucune importances. Rien. Des haussements d’épaules, montrer le manoir au-dessus mais… Non rien sur les ninjas présents ou quoi. Rien du tout, pas une direction ou quoi que ce soit. Pourquoi faire ? Ils ne savaient, ils ne savaient rien. Ou ils ne voulaient rien dire. Au choix. Les deux sûrement. Ou peut-être que l’une des solutions ? En tout cas, même les enfants, pourtant qui auraient put être bavard, semblaient fuir les croyants. Les paysans les regardèrent passer devant eux sans rien dire, les observant avec attention.

Les ninjas s’enfoncèrent dans les bois épais sans rien trouver dans le village. Juste de lourd regards pas furieux, mais anxieux voir, mais pas agressif. La conversation des deux croyants résonnait entre les arbres immenses de l’endroit. Et la forêt plus qu’épaisse et dense semblait avaler le chemin dès qu’on tournait derrière un arbre. Un paysan jaillit brusquement d’entre les arbres, il fixa les deux étrangers, fronça les sourcils et, comme tous les autres, s’éloigna rapidement en se retournant pour regarder les croyants avant de reprendre rapidement sa route. Rien du tout. Pas un mot. Que venait faire un paysan dans la forêt ? Mais il n’y avait rien d’autre. Même en se retournant, retrouver son chemin était difficile.

En examinant avec soin Maho put trouver… aucune trace de chakra autre qu’animal. Il n’y avait rien, pas de trace. Visiblement ici pour s’y retrouver il fallait connaître le coin ! Les ninjas auraient vite l’impression de tourner en rond.Il n’y avait pas de bruit et au bout de quelque temps ils revirent un autre paysan. Qui les fixa et qui reprit sa route sans rien dire à nouveau. Le silence était épais.
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Se balader en forêt, discuter de ses croyances, cela suffisait pour l'instant à distraire l'Ocertan. Il avait d'ailleurs un sacré compagnon de voyage, dont la ferveur religieuse n'avait rien à envier à celle des moines. Au contraire, il était peut-être trop dédié à sa foi, car là où les enseignements Osmiétiens prônaient l'ouverture, ce cher Banken parlait en dogme. Qu'il plaçât ses espoirs dans un Dieu unique ne posait pas problème, car après tout il se pourrait bien que les cinq divinités fussent les différentes facettes d'un même être. Maho pensa un instant à intervenir, mais il préféra garder le silence, invitant ainsi l'illuminé à continuer son exposé.
Comme il l'avait pressenti, son partenaire avait les idées arrêtées. Sous-entendre que lui, un Haut prêtre du temple du Bois bleu fut un hérétique demandait un sacré courage, ou plutôt un gros tas d'inconscience. Notre moine-guerrier parvint à se retenir, même si un rictus énervé teinta temporairement sa face. Pour le bien de la mission il ne devrait pas réagir, et pendant quelques secondes il parvint à s'y tenir. Hélas on ne se refaisait pas, et malgré un ton calme et serein, la réplique de l'Ocertan ne manquait pas de sel.

"Une religion considérant les autres comme stupide et contre-productive, c'est du jamais vu!"

Malgré l'intonation aimable, l'ironie irradiait de chaque mot, bien qu'il se pourrait bien que l’hurluberlu fut trop aveuglé par ses propres idées pour la percevoir. Quoiqu'il en soit d'autres problèmes vinrent perturber leur conversation. Certes ils eurent déjà croisé un premier promeneur, mais cela faisait désormais un certain temps qu'ils marchaient. Bien que relativement précise, les indications du commanditaire s'avérèrent caduques, et ni l'ouïe affûtée du Saltimbanque, ni le sens mystique du prêtre ne parvinrent à grappiller quoique ce soit.
Un pauvre bougre eut le malheur de passer alors que Maho rongeait sa patience. Une seconde plus tard, le balafré se retrouva aux côtés du péquenot, sa main empoignait fermement le poignet innocent, son visage armé d'un sourire malsain. Son compagnon n'eut pour le coup pas son mot à dire, mais il y avait fort parié qu'il ne serait pas contre l'idée.

"Désolé de vous interrompre bon monsieur, mais nous avons fort besoin de renseignements."

Ne laissant pas au malheureux l'opportunité de refuser, l'Ocertan le plaça entre lui et son partenaire. Coincé entre un clown démoniaque et un mort-vivant, il y avait fort à parier que le bon monsieur maudissait son destin. Surtout que s'il était certes tombé sur des hommes de foi, les croyances de Kaice se mariaient fort biens avec les joies de la torture.

"Il se trouve que moi et mon compagnon sommes à la recherche d'un petit village caché dans les environs. On raconte que de drôle de gigotos jouent avec shurikens là-bas, cela vous parle-t'il? "

Un ton dès plus courtois, un sourire avenant, Maho faisait de son mieux pour se montrer rassurant. Cependant la poigne implacable qu'il maintenait sur sa proie ne laissait pas le moindre doute : il ne laissera pas cet homme partir tant qu'il n'aura pas obtenu une réponse satisfaisante. Posant rapidement son regard sur son partenaire, il l'invita à prendre la parole, s'assurant au passage que ce dernier n'ait rien contre cet interrogatoire.
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"C'est bien tout le contraire, mon cher ami. Le propre d'une religion n'est-il pas de sauver ceux qui la pratiquent et d'ignorer les autres ?" Cette phrase pouvait faire polémique, Sachi en avait conscience, pourtant il en avait pesé chacun des mots. Il ne voulait toutefois pas que cela passe comme de la provocation, aussi il étoffa ses propos. "C'est justement pour cette raison que Dainichi nous envoie pour convertir les autres. Car il ne peut supporter de voir ses enfants se détourner du bon chemin." Le saltimbanque était parfaitement au courant de ses divergences d'opinion avec l'Ocertan et se doutait qu'il était inutile de chercher à le convaincre. De par sa position, cet homme à l'aspect cadavérique devait disposer d'une foi aussi puissante que la sienne, c'était à n'en point douter. Il voulait tout de même offrir une certaine visibilité à sa croyance et c'est pour cela qu'il essayait de présenter la Grande Illumination sous son meilleur jour. "Contrairement à ce que vous semblez penser, il s'agit en réalité d'une religion de tolérance. Dainichi est bon. Sinon, il est où ce foutu village ?" termina-t-il pour changer de sujet.

Cela faisait en effet quelque temps maintenant qu'ils tournaient dans cette forêt et l'illusionniste devait avouer avoir perdu ses repères. Il connaissait Futami, pourtant il serait incapable de faire le chemin inverse sans se tromper. Dans ces chemins tortueux et fleuris, se perdre aurait été un véritable plaisir si ces bois n'étaient pas non plus habités par d'innombrables bêtes sauvages, de quoi embêter même des ninjas de haut rang. Ils n'étaient pas réellement perdus, bien sûr, puisqu'ils pouvaient toujours monter en haut des arbres pour estimer la direction à suivre – bien que ce serait là un terrible aveu de faiblesse. Dainichi les guiderait, il en était certain.

De plus, les passages réguliers de paysans devant eux étaient bien une preuve qu'ils ne s'étaient pas encore éloignés de trop – ou, s'ils s'étaient éloignés, qu'ils se rapprochaient d'un autre village. Ces paysans, d'ailleurs, parlons-en. Leurs allées et venus incessants étaient en tous points énigmatiques. Pour chacun, le rituel était le même : ils semblaient savoir exactement où aller malgré l'immensité de la forêt, puis, quand ils apercevaient les deux religieux, ils s'arrêtaient et perdaient leurs repères, comme s'ils savaient qu'ils n'étaient pas supposés être là. Il se déroulait non loin d'ici une fête dont ils n'étaient pas les invités et chaque regard vide de ces hommes le leur confirmait.

Un seul coup d’œil partagé suffit et il sembla à Sachi qu'il avait eu la même idée que son camarade. Quand un énième paysan passa devant eux, les fixa sans avoir l'air de comprendre cette vision, puis repartit ; l'envoyé de Jashin s'immisça entre lui et sa porte de sortie vers la forêt. Immédiatement, suivant les mouvements de son partenaire, le saltimbanque se plaça derrière lui pour bloquer sa retraite. Ainsi, quand le paysan se retourna instinctivement pour fuir, il fut face au visage maquillé et souriant de l'artiste de rue, qui lui exposait toutes ses dents. Maho semblait avoir la situation parfaitement en mains – et par la situation, il fallait comprendre le poignet du pauvre paysan – pourtant, le marginal ne put s'empêcher de prendre la parole pour ajouter du drame à une scène qui aurait pu se dérouler dans le calme.

"Ô vous, bon monsieur de noble profession,
Dévoilez-nous donc votre destination,
Ou, inspirés par nos cruelles confessions,
Nous vous brûlerons avec vos pires démons."



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Le paysan se retrouva bientôt entouré de deux terrifiants personnages et il les observa tour à tour avec un air effrayé sur le visage. IL les détailla tour à tour et frémit de terreur aux mots du clown démoniaque qui avait l’air d’habiter dans les égouts et de kidnapper les enfants. Il avala difficilement sa salive et regarda à nouveau autour de lui. Qu’est-ce qu’il pouvait bien dire. Il dit la vérité d’une voix tremblante :

« Mais… Mais… mais… z’êtes p’bien ! F’re peur’aux gn’s comme’ça ! Y ‘a’qu’elqu’e pièges, là bas. F’bien, un p’de d’viande l’mait’re laisse faire. C’q’u’elqu’un d’bien. J’p’bien d’vous m’trer. Pis… des gars ‘vec d’shuriken ? P’d’vus d’ça ici. »

Le patois du paysan était difficile à comprendre, mais il fallait un peu de concentration pour saisir. Mais il ne semblait pas faire exprès, c’était juste sa manière de parler. Il était naturel. Il haussa les épaules et indiqua la direction des supposés pièges.

« C’v’lez, j’peux p’tre vous m’trer. »

Il se glissa entre les deux moines avant de se faufiler dans les bois sans marcher trop vite pour ne pas semer les deux moines. Mais il semblait relativement à l’aise dans les bois. Il désigna des pièges artisanaux tout simples. Juste de quoi attraper quelques lapins ou des oiseaux. Il détacha soigneusement un beau lapin encore vivant avant de lui briser la nuque gras qu’il brandit face aux ninjas.

« V’la ! D’lapin ! F’ra d’gants l’hiver et une b'ne s'pe d'lapin c'soir. »

Il le fourra dans sa besace et vérifia quelques autres pièges, mais il n’y avait pas grand-chose de plus et il relâcha un jeune lapereau encore vivant. Il haussa les épaules avant de se détourner pour rentrer vers le village sans attendre quelqu’un. Il n’aimait pas les moines. Il avait prouvé qu’il ne mentait pas et il n’avait absolument rien à prouver aux deux prêtres qui le terrifiaient. Mais la peur le faisait réagir avec brusquerie, il n’avait absolument rien à dire, surtout que même avec une ouïe sur-développé ou quoi, les battements de son cœur étaient rapides, mais surtout à cause de la peur… Il ne mentait pas. Et il n’avait pas envie de communiquer plus que ça.
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On pouvait lui reprocher bien des choses, mais l'Arlequin avait un sacré sens de la mise en scène! En matière d'intimidation on aurait pas pu rêver mieux, et le drôle avait fait une si mauvaise impression, que l'Ocertan n'aurait surement pas besoin de sortir ses crocs. D'ailleurs la peur s'invita de suite dans la tête du pauvre manant, garantissant sa coopération, et une bonne série de bégaiements.

Toute sorte de gens se rendaient au Temple du bois bleu, si bien que Maho avait déjà eu sa dose de patois étranges. Pourtant là ils avaient touché le gros lot. Déglutissant son charabia, le freluquet infligeait au puissant prêtre guerrier une des plus dures épreuves de sa vie. Il comprit tant bien que mal que le manant n'était qu'un chasseur du dimanche, se promenant en forêt à la recherche de petits gibiers. Il ne tarda pas à confirmer ses dires, se montrant malgré son verbiage primaire étonnement coopérant. Bien sûr il espérait partir, cependant le moine avait encore besoin de quelques informations.
Pendant toute la confession, la balafré ne manqua pas de jeter quelques coup d’œil à son partenaire. Il ignorait jusqu'où allait la finesse de son ouïe, mais ce n'était pas la première fois qu'il croisait quelqu'un doté d'une audition extrême, et peut-être percevait-il quelque chose qui échappait au moine.

"Pas si vite bon monsieur, nous n'avons pas fini." Il espérait bien que le paysan s'arrête de lui-même, mais dans le cas contraire, il n'aurait aucun mal à saisir sa main, et stopper net sa retraite. "Tout d'abord merci pour vos informations, et merci à Shinsei pour le succès de votre chasse. Néanmoins qui est donc ce maître que vous avez mentionné? Nous aimerions beaucoup en savoir plus, voir même le rencontrer!"

Maho gardait bien son amabilité, mais cela ne changeait rien à la situation. Le paysan restait toujours leur otage, et comme l'avait si bien précisé Sachi, sa survie ne dépendait que de la qualité des informations qu'il pouvait prodiguer. Un sacrifice pour Jashin en pleine forêt ne gênerait pas le moins du monde les hommes de foi, d'autant plus qu'à par d'éventuels lapins ou hiboux, personne ne leur en tiendrait rigueur.
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Son sens du spectacle si remarquable avait eu l'effet escompté sur le paysan qui, à l'écoute du dernier vers de son poème maléfique, sembla être pris d'une peur immodérée. Il leur révéla ainsi la vérité, Sachi en était persuadé. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre le patois de l'étrange personnage mais, étant lui-même issu d'une caste inférieure aux paysans, il avait l'habitude de ce genre de langage. Leur prise leur affirma donc n'être là que pour récupérer les pièges qu'il avait disposés dans la forêt et, en guise de preuve, les amena vers ses collets et autres mécanismes meurtriers. Le saltimbanque, grâce à son sens de l'ouïe qu'on pourrait qualifier de divin – qu'il qualifie ainsi, en tout cas – sut qu'il ne mentait pas. Un homme qui n'avait pas l'habitude de mentir ne pouvait échapper à une augmentation de son rythme cardiaque quand il le faisait, ce qui n'était pas le cas de cet honnête homme. Bien sûr les battements de son cœur s'étaient légèrement accélérés, mais cela était à mettre sur le compte de la peur et non de la malice.
Ne pas mentir, en revanche, n'était pas forcément incompatible avec ne pas tout dire. La mention d'un maître et la présence régulière d'autres paysans dans cette zone éloignée du village étaient les preuves irréfutables qu'un crime odieux se déroulait ici : celui de l'omission, pour lequel l'homme serait condamné par ce tribunal religieux, à moins qu'il ne se décide à parler avant la sentence.

Encore une fois, les deux prêtres semblaient avoir été touchés par la même grâce divine et partageaient le même plan. Laisser filer ce pauvre homme était hors de question. Il allait les mener à son maître sans attendre, ou Dainichi lui-même viendrait le retirer de la surface de la Terre.
L'Ocertan fut, comme auparavant, le premier à l'apostropher, laissant ensuite le soin des menaces à l'illusionniste, qui en profita pour lui demander de les emmener jusqu'au repère de ce fameux maître.

"Ecoutez mon ami, si vous aimez la vie,
Et vers votre maître, guidez-nous sans sursis."


Quand le paysan s'arrêta enfin, soit volontairement, soit sous la pression physique de l'envoyé de Jashin, le pantin maquillé vint poser la paume de sa main contre son cœur et le tapota du bout de ses doigts. Rapprochant ensuite sa bouche de son oreille, il lui murmura un ultime avertissement de manière menaçante.

"Essayez de nous mentir et je le saurai,
Dites la vérité et je vous sauverai."


Précision :
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Le pauvre paysan n’avait qu’une envie, partir loin et retourner à ses champs en maudissant ces psychopathes qui lui collaient au train. Il s’arrêta pour regarder Maho et fronça les sourcils. Il se dégagea d’un geste brusque et secoua la tête en l’entendant parler de son dieu. N’importe quoi. Encore des illuminés comme on en voyait tous les jours. Le paysan désigna la direction du village de paysan.

« Bah l’chef ! C’lui qu’est dans l’manoir. Qui d’autres ? J’peux pas pr’mettre qu’va r’cevoir, j’peux vous m’trer. Mais j’décde pas. »

Le paysan état toujours sincère et honnête dans ses paroles. Pas le moindre mensonge. Juste de la peur. IL écarta d’un geste brusque le pantin en arrière.

« G’rde t’menaces pour d’autres. J’suis qu’un paysan ! »

Il leur tourna le dos et s’enfonça à pas vifs dans les bois vers son village. Il laissait les ninjas suivre, mais il se fichait de savoir où ils étaient. En tout cas il n’essayait pas de les semer ou quoi que ce soit : il avançait à son rythme. Les paysans aux champs levèrent la tête en voyant le paysan avec les deux fous. Il remonta la rue jusqu’au pitoyable manoir et le désigna du pouce.

« C’la qu’vit’le chef. J’vous laisse. »

Sans même attendre une remarque ou quoi il s’éloigna à grands pas son lapin toujours sur l’épaule en marmonnant quelques insultes bien sentit.. Il avait fait son devoir. Un domestique ouvrit la porte et fixa les deux ninjas avant de soupirer.

« C’vous qu’ça cause d’puis c’matin… Entrez, j’vais voir s’le maître veut vous s’cevoir. »

Il les installa dans un petit salon et disparu. Les ninjas durent patienter quelques minutes, et s’ils fouilaient à part mettre du désordre… Ils ne trouveraient rien, pas le moindre symbole religieux ou indication. Le serviteur revient et les observa.

« L’maître v’bien v’rec’voir. »

Il leur fit signe de venir avec lui et il monta quelques volées de marches, frappa à une porte et entra. L’homme, le seigneur Moriteru, était particulièrement vieux et dégageait une douceur et une honnêteté qui ferait que même si sa vie était en danger il serait incapable de mentir. Et l’ouïe fine du pantin pourrait l’informer qu’il avait quelques légers soucis cardiaques. Une trop grande frayeur lui serait plus que mortel. IL se leva et inclina la tête.

« Je vous souhaite la bienvenue dans mon humble village. Asseyez-vous je vous en prit. Je tacherais de vous aider de mon mieux. »
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Encore une fois le duo fit chanter, par la beauté d'une prose tranchante, le foutriquet piégé par le destin. Toujours aussi direct, ce paysan inspirait presque de la tendresse. Hélas les deux illuminés sortaient tout juste de plusieurs heures de promenade forcée, et flaira-t'il la peur du pauvre homme que Maho ne fit pas le moindre effort pour le rassurer. Suivant donc sa proie, l'Ocertan reconnut rapidement le sentier d'érosion, symbole que certes de nombreux pas avaient précédé les leur, mais que la destination n'était pas assez importante pour mériter un chemin de terre battue. L'avenir confirma rapidement ses soupçons, le rideau végétale s'ouvrant sur de maigres champs, prémices d'un village tout aussi modeste.

Il allait sans dire que leur venue attirait l'attention, sauf qu'absorber par son étude de l'environnement, Maho ne prit même pas le temps d'un sourire. Un patelin paumé au milieu de la forêt, voici qui correspondait fort bien au pré-requis d'un campement ninja. Joignant discrètement ses mains sous sa cape de voyage, le moine ré-activa son sixième sens. Il se sentit tout de suite plus calme, conscient que sa sensibilité au chakra plus l'ouïe exceptionnelle du diablotin les mettaient à l'abri de la surprise.
Reprenant de l'aplomb, l'Ocertan cessa de tout fustiger du regard, et il tenta même d'afficher un sourire, ce qui résultat en une simple expression de neutralité. Une fois à l'intérieur, il daigna même retirer sa capuche, prenant tout de même soin de couvrir son torse avec sa cape de voyage. Certes sa peau grisâtre et son visage de mort-vivant allaient de toute-façon attirer l'attention, mais s'il pouvait au moins enlever ces cicatrices de l'équation. Préférant attendre en silence, le moine repéra rapidement les éventuelles fenêtres et aux portes de sortie. Son regard s'arrêta quelques secondes sur son partenaire, juste pour s'assurer que tout allait bien.

Et ben ça pour une surprise... S'il était habitué à la peur qu'inspirait son physique, l'indifférence le laissait pantois. Non seulement leur hôte ne semblait pas le moins du monde effrayé, mais son amabilité trahissait une aisance qui ne manquait pas d'inquiéter le ninja caché derrière la robe du prêtre. Un idiot bienveillant ou un habile malicieux, il s'agissait maintenant de comprendre lequel se tenait en face d'eux.

"Merci pour votre accueil sire? Je suis Kaice Maho, moine Osmietiste, et mon compagnon de route s'introduira de lui-même."

Laissant la place à l'arlequin, le balafré accepta la chaise offerte, bien content de reposer ses jambes après plusieurs heures de marche. Ne sachant pas trop bien comment évaluer son interlocuteur, Maho avait décidé de laisser la main à son partenaire. Il avait déjà vu les talents de comédien de ce dernier, et nul doute que s'il pouvait jouer les mauvais flics, il saurait également enfiler la veste de détective.
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Sachi fermait la marche. Avec son homologue osmétien, ils étaient guidés par le paysan vers son village, où devait se trouver son maître, ce qui avait bien vite ravivé l'habituelle joie de vivre du marginal qui se laissait même aller à chantonner. Une question primordiale restait néanmoins : le mystérieux dirigeant était-il un simple chef de bourgade ou bien l'un de ces ninjas tant recherchés ? Si ça se trouvait, ils faisaient encore une fois tout ce chemin pour rien. Ca, pour sûr, l'ennuierait. En effet, l'illusionniste commençait à avoir les pieds sérieusement engourdis par cette trop longue randonnée. Afin d'oublier sa peine l'espace de quelques minutes, il avança les yeux clos en se laissant porter par les bruits de la forêt, dans lesquels il pouvait discerner mille merveilles, du bourgeon en train d'éclore au grognement du sanglier affamé. Ses capacités auditives presque divine lui permettaient d'entrer en réelle communion avec son environ. Il se sentait alors part de ce plus grand ensemble, du règne de la nature qui lui rappelait qu'il n'était qu'un homme. Il fit une prière silencieuse afin de remercier Dainichi en leur honneur avant d'ouvrir les yeux à nouveaux et de rattraper le paysan au petit trot, à qui il fit gentiment la conversation. Il était bien loin de la première impression qu'il lui avait donné.

Les trois compères arrivèrent bien vite dans un village charmant bien que petit, dont les couleurs locales étaient celles de la paille et de la boue. Le fanatique ne s'en était pas rendu compte tout de suite, mais ils étaient en réalité retournés dans le premier village, là où ils avaient pourtant tourné pendant des heures ! C'était là un signe de plus que la forêt pouvait vous faire perdre la tête, si vous n'étiez pas assez attentif à vos pas. Mais c'était également la preuve que les villageois ne leur avaient pas tout dit la dernière fois. Ahh, si seulement il pouvait les châtier, eux aussi ! Quoiqu'il en soit, ils descendirent ce qui, dans ce patelin, devait être l'équivalent d'un boulevard avant de mettre pied devant une grande baraque. Ce prétendu manoir devait être la demeure du seigneur, il n'y avait aucun doute la dessus. "Chouette ! Un bourgeois !" se dit l'artiste-de-rue, déjà enchanté à l'idée de l'embêter.
Leur guide éphémère saisit la première opportunité de prendre ses jambes à son coup, sans doute essaierait-il d'effacer cette terrifiante rencontre de sa mémoire en retournant à sa chasse quotidienne. Les deux religieux ne restèrent pas seuls bien longtemps, puisqu'aussitôt le paysan partit vint un domestique, dont l'accueil se fit à la hauteur du lieu : déplaisant.

Quand le servant leur annonça que le maître était prêt à les recevoir, le saltimbanque ne manqua pas de s'exclamer bruyamment en même temps qu'il dressait ses bras vers le ciel. "Ah ! Finalement !" dit-il puissamment, comme s'il cherchait à ce que Dainichi Lui-même puisse l'entendre. Bien sûr, c'était déjà le cas, puisque la Grande Illumination étant en lui comme dans tous les autres hommes.
Ils montèrent donc les quelques marches qui les séparaient du bureau du Seigneur. C'était un vieil homme rabougri à l'allure sympathique, bien que Sachi avait appris au cours de sa vie à haïr les nobles – encore plus quand ils se donnaient des airs avenants. Son ouïe capta immédiatement les battements irréguliers de son cœur essoufflé, signes d'une probable maladie cardiaque. Le maquillé relâcha ainsi légèrement sa garde, se disant que le plus grand danger ne viendrait sûrement pas de lui. Au contraire, il plia le genou de manière exagérée pour offrir une révérence presque provocatrice.

"Je me nomme Sachi, servant de Dainichi" dit-il en traçant un grand cercle avec ses bras.

Il resta debout.

"De votre charmant accueil, nous vous remercions,
Et vous prions de répondre à nos questions.
Nos oreilles bien placées nous ont informés,
Que des shinobi, dans le coin, se trouveraient."


Se redressant en même temps qu'il finissait de parler, l'illusionniste s'assit finalement et laissa tomber son sens de la comédie par la même occasion.

"Sincèrement, nous vous saurions gré de bien vouloir nous informer. Nous sommes à la recherche d'un clan de ninja qui fut localisé ici. Vous qui êtes un honnête homme, en auriez-vous entendu parler ?"

Toujours flatter les bourgeois, telle était la règle première à retenir quand on avait affaire à eux. Pour un artiste de rue comme lui, ayant l'habitude d'être négligé par cette classe, il fallait mettre le paquet pour qu'ils ne daignent enfin ne serait-ce que lui adresser la parole.
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Le paysan furieux et ayant toujours peur refusa de s’adresser au prêtre maquillé. Il refusait totalement la moindre interaction avec le pantin, furieux contre lui et des insinuations qu’il avait faites. Il les mena dans le village que les deux prêtres n’avaient quitté que quelques heures auparavant. Les paysans les regardèrent passé, avec un léger sourire moqueur. Ils purent entendre des « Tiens l’f’ret e’c’re fait t’ner en’b’rriquer d’gens. ». Mais sûrement dû à des marchands ou d’autres civiles qu’autre chose. Ou pas ? Que pouvait-on bien dire ? Le paysan les conduisirent au manoir avant de partir toujours furieux et le serviteur les mena à son maître, restant près de lui.

Le seigneur Moriteru observa les deux hommes, un peu surpris de leur apparence. Il inclina la tête avec politesse alors que son serviteur versait paisiblement trois tasses de thé et son maître en prit une au hasard. Ou peut-être était-ce le hasard ? Kaice Maho. Osmietiste… Le seigneur fronça très légèrement les sourcils au nom du dieu, mais ne fit aucune insinuation. Il cligna des yeux, surprit, en voyant Sachi s’incliner ainsi devant lui. Il cilla sans savoir quoi dire. Des Shinobis ? Son air surpris ne le trahissait pas : il était réellement surprit. Il poussa tranquillement vers les deux moines les tasses de thé. IL passa une main dans ses cheveux, son serviteur avait quitté entre temps la pièce après avoir servit le thé. Le vieux seigneur répondit avec respect à saichi en le regardant dans les yeux :

« Des shinobis ? Vous savez… À part les samouraïs d’Etsukazu qui accompagnent les marchands parfois, parce que vous savez… la forêt est dangereuse. Mais je n’ai jamais entendu parler de ninja ici… Sachi-san. Tout ce que je sais c’est que mon manoir a été installé ici… pour la sécurité. Je ne gère pas que ce village. Et à part des shinobis comme vous qui ne font que passer pour d’autres endroits en escortant d’autres marchands… Non jamais. Nous n’avons pas besoin de ninja, je sais que la forêt est dangereuse, mais mes paysans savent comment y aller pour chasser un peu. De ce que je sais y a des bêtes à l’intérieur, ou des esprits. Mais ils font des offrandes, du coup nous n’avons jamais eu le moindre souci. Si c’était des Shinobis… Des Shinobis… Jamais entendu parler, navré de ne pouvoir vous aider plus que cela. Navré Sachi-San Maho-san. »

Il toussa un peu et but une gorgée de thé. À nouveau aucun mensonge, mais il leur avait donné sans le vouloir une indication précieuse : les paysans portaient dans les bois des vivres pour des esprits pour s’assurer la paix.
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Banken Sachi, voici un homme tout pleins de mystères. Alors que son partenaire prenait les rennes de l'interrogatoire, Maho l'observait avec un léger sourire. Malgré leurs différences, le guilleret fanatique lui rappelait sa propre personne. Après tout ils partageaient tous les deux une apparence hors du commun, et si l'Ocertan se gardait bien du fanatisme, l'intensité de sa foi n'avait rien à envier au disciple de Dainichi. D'ailleurs plus il passait du temps avec ce dernier, et plus il réalisait qu'il y avait un cerveau aiguisé derrière le numéro de saltimbanque timbré.

L'hôte fit preuve d'une politesse étonnante mais bienvenue, après la rudesse des paysans. Il semblait honnête, et Maho pestait intérieurement contre ce foutu Daymo. S'il y avait une telle personne dans le coin, pourquoi ne pas les avoir directement mis en contact? Se pourrait-il que ce cher Etsukazu fut si embarrassé par sa petite vendetta qu'il rechignait à impliquer ses vassaux? En soit on pouvait le comprendre. Payer discrètement quelques shinobis pourquoi pas, mais rendre l'affaire publique nuirait surement à sa réputation.
Evidemment il garda ses élucubrations pour lui-même, notant mentalement les indices glissés durant ce monologue. S'il était vrai que ce village était relativement tranquille, en quoi ce dernier plutôt qu'un autre favorisait la sécurité? Ceci dit, cette interrogation fut rapidement balayée par la mention d'esprits. Ayant déjà constaté les penchants zélotes de son compagnon, le moine décida d'intervenir sur le champs, empêchant ainsi à l'inquisiteur de sortir ses ustensiles de tortures.

"Des esprits hein? Et ben il va s'en dire qu'en tant qu'hommes de foi nous ne saurions quitter ce village sans leur présenter nos respects. C'est à nous de vous remercier cher hôte. Ceci j'aimerais toute de même quelques éclaircissements. En quoi l’installation de ce manoir ici plutôt qu'ailleurs favorise-t'il la sécurité. Et d'ailleurs la sécurité de qui, ou de quoi?"

Ce n'était surement qu'un détail, mais ils avaient déjà fait l'erreur de négliger leur investigation la première fois, hors de question de retourner dans cette forêt sans de claires indications. Laissant à l'homme le temps de s'expliquer, Maho décida qu'ils avaient suffisamment abusé de son temps. S'abstenant de sourire, il déploya toutefois une voix chaleureuse, témoin de sa gratitude.

"Et ben merci pour tout. Si vous pourriez nous indiquer le lieu où déposer les offrandes, nous vous en serions fort gré. Au passage si vous avez besoin d'aide pour des rituels Osmtietistes, un funéral, la bénédiction d'une nouvelle demeure, ect, n'hésitez pas à demander."

Oui cela sonnait surement comme une perte de temps, mais déjà l'Ocertan avait toujours du temps pour les Dieux, et en plus cela ne leur feraient pas de mal d'améliorer la piètre image que les villageois avaient d'eux. Malgré leurs apparences, ils restaient deux pieux hommes de foi (et féroces assassins).
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Sachi se tint la tête en appuyant particulièrement ses paumes contre ses oreilles, comme pour s'empêcher d'entendre. Lui qui possédait le don d'une ouïe particulièrement affûtée pouvait généralement déceler le mensonge par une simple variation irrégulière du rythme cardiaque. "Aaaaaaaaaah, pourquoi donc personne ne ment jamais ici ?" se lamenta-t-il intérieurement. Déjà le paysan lui avait fait le même sale coup ! C'est vrai ça, quand quelqu'un mentait, lui pouvait d'habitude obtenir la vérité en pointant du doigt la tromperie, déstabilisant ainsi son adversaire. Ici, rien ! Comment mettre en faux quelqu'un qui ne mentait pas ? "Aaaaaaaaaah, c'est trop compliqué !" pensa-t-il dans une nouvelle complainte intime.

L'illusionniste était bien loin des intrigues politiques et, pour être franc, n'avait accepté cette mission que parce qu'elle suivait les préceptes dictés par sa religion. Les femmes infidèles y étaient particulièrement mal vues et pire encore étaient celles qui fuyaient l'autorité paternelle. Le démon s'était emparé de cette jeune fille et il lui advenait, grâce à ses différents rituels mystiques, de l'en expulser.

En somme, il ne savait pas trop quoi penser. Cela faisait de longues heures qu'ils étaient là et ils n'avaient toujours aucune information tangible. Le vieil homme ne mentait pas, cela signifiait qu'il n'y avait donc vraiment rien à voir dans les environs. Le marginal en avait marre de cette interminable attente et dut se faire violence pour ne pas exploser en une rage théâtrale mémorable.
Heureusement, des dernières paroles vinrent le sauver de son désespoir. Des esprits ! "Ah ! Esprit rime avec shinobi !" dit-il tout bas, en ricanant. Il ignorait si le chef du village avait pu l'entendre. Il pouvait paraître stupide, de l'extérieur, mais les connexions avaient l'habitude de se faire rapidement dans l'esprit du pomponné. Il voulut monter immédiatement au créneau, extirper au vieil homme toutes les informations qu'il pouvait détenir à ce sujet mais, pour une fois, l'Ocertan s'était montré plus rapide. Sachi se remit bien vite de cette déception et reprit un visage des plus sérieux. Il croisa les bras et se tenait droit sur ses jambes, qui ne semblaient plus pouvoir vaciller. De par sa profession, il était capable et avait même pris l'habitude de changer d'expression presque instantanément. Peu importait ce qu'il ressentait, il en accentuait les traits : un sourire quand il était heureux ; des sourcils froncés quand il était contrariés ; des yeux abattus lorsqu'il était coupable ; tous ces outils n'étaient qu'illusions et exagérations dont il ne contrôlait plus l'apparition.

Il concéda donc fort aisément sa défaite face au Jashiniste. Pour cette fois, il se tiendrait en retrait et attendra qu'on l'emmène là où les esprits revenaient pour hanter les vivants.
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Le vieil homme observa sans comprendre le comportement de Sachi. Était-il malade ? Il ne dit rien et observa l’homme qui semblait en meilleure forme et hocha la tête. Les ninjas faisaient ce qu’ils voulaient du moment qu’ils ne causaient pas de grabuge. Il haussa les épaules à la demande de Maho.

« Aucune idée ! Cela a toujours été ainsi… Peut-être parce que c’est un peu éloigné ? Installé ici pour la sécurité d’avant même que je sois né. C’est pour dire. Ce n’est pas tout jeune. Faîte ce que vous désirez du moment que vous respectez la paix et la tranquillité. Pour les offrandes, je sais que c’est dans la forêt, mais pas plus. Je vous remercie de votre sollicitude. Je vous souhaite une bonne journée. »

Il le salua et toussa avec violence dans sa manche, son cœur fit un petit saut périlleux et le vieil homme eut du mal à reprendre son souffle. Il salua les deux ninjas à nouveau alors que son serviteur arrivait avec des herbes pour l’aider. Du regard il invita les ninjas à sortir.

Ces derniers en sortant furent éblouit par le soleil d’après-midi. Les paysans se reposaient paisiblement après une dure mâtinée de labeur en buvant un peu de saké à l’auberge locale et ils ne tarderaient pas à reprendre le travail. Des enfants jouaient paisiblement dans rue en chantant une petite comptine familière. Une jeune femme, qui semblait tout juste avoir seize ans, était assise au milieu d’eux, belle comme le jour, elle avait de longs cheveux de jais et des yeux violets. Elle n’avait aucun trait noble, mise à part sa beauté qu’on aurait put donner à une princesse. Assise au milieu des enfants, c’était elle qui chantait comme un ange la petite chanson. Une enfant avec une jolie tunique rose brodée de fleurs blanches laissa échapper sa balle colorée qui rebondit sur la route en terre jusqu’aux pieds des prêtres. Courageuse, elle couru vers sa balle et s’arrêta en voyant la figure des deux prêtres. Elle semblait hésiter entre la peur et… prendre sur elle pour demander la balle. Mais en attendant elle restait silencieuse à les regarder. Les paysans sortaient de l’auberge pour retourner aux champs, la jeune fille aux nobles et beaux traits étaient parfois regardé par les autres, mais sa présence ne semblait par déranger. En tout cas elle semblait étrange au milieu de cette population. Elle n’avait pas encore vu les deux prêtres, occupée à chanter pour le plaisir des enfants.
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Si leur première inquisition fut un lamentable échec, cette discussion s'avéra infiniment plus plaisante. Obtenir un début de piste était un véritable trophée pour un homme ayant passé des heures à baver sur des arbres. Marcher en soi n'était pas un problème, mais il y avait une fine ligne entre une promenade champêtre et une perte de temps. Heureusement cette discussion ne fut point le cas, et après avoir poliment salué le maître de lieux, le croque-mort quitta le manoir, méditant un instant sur ces fraîches informations.

"Il semblerait que ce village détient son lot de mystères. Même si j'aimerais être surpris, ces paysans ne me marque pas comme des exemples de spiritualité. Je n'ai croisé ni temple ni autel depuis mon arrivé, et voici qu'on nous parle d'esprits... Espérons que l'homme n'insulte pas encore une fois le divin..."

Marmonnant plus qu'il ne parlait, Maho semblait s'adresser plutôt à lui qu'à son partenaire. Ceci dit même si le manque de volume rendait le tout difficile à percevoir (pour quelqu'un n'ayant pas l'ouïe d'une chouette), son ton froid transpirait une colère à peine dissimulée. Bien-sûr le moine n'avait aucune certitude qu'il y eut des shinobis derrière tout cela, mais si ceux-ci étaient réellement impliqués, il venait de rendre le massacre à venir plus... personnel.

La conversation du duo fut néanmoins interrompue par le plus étrange imprévu. Tandis qu'une charmante mélodie envahissait l'air, une balle s'aventura à leurs pieds, poursuivit par un petit être frémissant. Innocence secouée par la peur, le petite chose trouva toutefois la bravoure d'affronter ses démons. Assurément ce n'était pas tous les jours qu'elle voyait pareil duo, et nul doute que l'attrait du nouveau combattait la peur de l'étrange dans ce crâne à moitié fait.
Souriant devant ce petit miracle, Maho quitta son mètre soixante-dix pour un squat au raz du sol, enlevant ainsi à la petite le désavantage de la taille. Son regard passa lentement de l'enfant à l'origine du chant, une idée germant dans son crâne alors qu'il constatait le pullulement juvénile autour de la demoiselle.




Il commença à faible volume, d'une voix douce et chaleureuse, reproduisant mots pour mots, avec une précision chirurgicale, la chanson de l'ange champêtre. Il s'adressait d'abord à la petite fille, mais évidemment, plus il gagnait en volume, plus sa voix s'ouvrait, et plus l'air rejoignait l'original. Redonnant la balle à sa propriétaire, le moine tenta de marcher à ses côtés. Si celle-ci le permettait, il la prendrait sur ses épaules. Sinon, il se contenterait de l'accompagner.
Son habilité au chant pouvait étonner, mais était-ce réellement surprenant pour un homme ayant dédié sa vie au Divin? Chanter était une forme très populaire de prières, et les moines avaient le luxe de passer leur vie à s'entraîner. Tandis que la gamine rejoignait ses compagnons de jeu, l'Ocertan s'arrêta aux côtés de la chanteuse, lui offrant un salut courtois et chaleureux.

"Kaice Maho, moine Osmietiste. Votre voix est don des Dieux, merci beaucoup de nous en faire profiter."

Evidemment que tout ceci n'était pas gratuit, seulement le balafré avait bien compris que les autochtones n'étaient pas particulièrement enclins à délier leurs langues. Aussi tenta-t'il la carte de la sympathie. D'autant plus que cette jeune fleure était entourée d'enfants, une excellente source d'informations pour qui savait si prendre. Maho n'était pas un expert en bambins, mais il ferait de son mieux.
De plus, quelque chose chez cette jeune femme attirait son attention. Assurément elle était belle, bien plus que tout ce qu'il avait pu voir dans ce misérable hameau. Une élégance inhabituelle pour une paysanne, seulement le mort-vivant pouvait-il vraiment s'offrir le luxe de se baser sur sa première impression? Non... surement pas.
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Les deux religieux n'obtinrent pas plus du vieil homme, si ce n'est une simple conversation civilisée qui leur avait manqué jusqu'à présent. Etant lui-même issu d'une classe jugée inférieure, Sachi s'en moquait un peu, même s'il fallait avouer que le paysan s'était montré particulièrement désagréable avec eux. Pour être honnête, l'artiste n'avait jamais aimé les paysans qui, malgré leur évident statut de bouseux, regardaient également ses semblables comme des moins que rien. Les eta pratiquaient pourtant un art bien plus noble que celui de retourner la terre et frotter ses mains contre le pis de vaches malades ! L'art était la clef et le spectacle l'apothéose. Foutus péquenauds, ils n'y comprenaient rien.

Ils sortirent donc soulagés du bureau, puis du manoir. Ils n'étaient toujours que peu avancés, mais au moins ils savaient où chercher. Il y avait fort à parier que ces offrandes n'étaient pas là pour apaiser les mauvais esprits ; mais plutôt une taxe imposée par des shinobi véreux. Le représentant de Dainichi se retourna vers son camarade pour appuyer ses paroles, qu'il avait entendues grâce à son sens affûté.

"L'homme qui insulte le divin se verra infliger mille supplices" prononça-t-il en serrant contre lui le Myotei Mundo qui était maintenu dans un pli de son habit.

En cet après-midi, le soleil se faisait particulièrement violent. On sentait que le printemps commençait à asseoir sa supériorité sur l'hiver et encore plus dans cette région du monde. Le contraste avec ce qu'ils avaient vu dans la matinée était frappant : des paysans en train de boire des coups et des enfants qui jouaient et chantaient. La place qui était déserte le matin était désormais comme animée d'une vie simple et joyeuse. Cela fit sourire Sachi, même s'il ne pouvait s'empêcher de ressentir la désagréable impression que tout cela n'était que théâtre et fumisterie. Et, pour vous dire, il s'y connaissait particulièrement bien dans le domaine.

A croire qu'en quelques heures, l'air s'était chargé d'un petit quelque chose de spirituel, voire mystique. Tout cela semblait irréaliste. L'illusionniste fut probablement le premier du duo à capter les douces et harmonieuses notes chantées par une jeune fille qui triomphait au milieu d'un attroupement d'enfants. La mélodie lui était familière et d'une justesse quasi-divine, même pour un homme dont l'oreille était capable de discerner des impuretés là où le commun des mortels voyait le génie. Lui, bien sûr, était bien loin du commun des mortels. Peut-être que cette enfant, par ses dons, n'en faisait pas partie non plus.

Les yeux fermés, l'étrange bouffon maquillé se concentrait sur le son. Pour quelqu'un qui entendait tant de voix différentes, ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait profiter d'un si beau timbre. Bientôt, une seconde voix, plus grave, vint s'ajouter à ce chant merveilleux. D'abord toute douce, puis montant en puissance. Sachi sourit, inspira profondément, puis ouvrit les yeux. "Ca alors !" ne parvint-il pas à retenir ! Il se masqua immédiatement la bouche avec ses deux mains comme pour s'empêcher de sortir tout autre mot. Quand même ! Sapristi ! C'était l'Ocertan de Jashin, lui-même, qui chantait avec la petite ! Sa voix, à lui aussi, était d'une impressionnante justesse. Non pas que cela soit étonnant de par son occupation, mais cela pouvait surprendre quand on s'en fiait juste à son apparence.

Il rejoignit finalement son camarade, qui discutait maintenant avec la fille. Comme à son habitude, il fit une courbette exagérée pour la saluer.

"Salutations, mademoiselle, je suis Sachi,
Fidèle représentant du grand Dainichi.
D'une voix miraculeuse vous êtes douée,
Un don inhabituel dans cette contrée."


Ainsi, les deux hommes s'étaient présentés à elle comme des religieux et non des shinobi. Il valait mieux ne pas éveiller ses soupçons s'ils voulaient recueillir quelques renseignements. Les enfants, quand brossés dans le sens du poil, pouvaient se montrer très bavards. Le saltimbanque avait également tenté de lui faire révéler de manière détournée si elle venait d'ici ou, au contraire, si elle était issue d'un autre milieu. La question n'était pas innocente : il était clair à son apparence, à sa beauté naturelle, qu'elle n'avait pas bénéficié du même niveau de vie que ses compagnons de jeu.
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La petite observa la haute stature descendre devant elle alors qu’elle venait reprendre sa balle. Elle resta immobile en l’écoutant chanter sans bouger. L’enfant l’écoutait et sourit et prit la balle en remerciant l’homme. Elle l’écoutait soigneusement et se laissa même porter sur ses épaules jusqu’à ses compagnons de jeux. Elle était moins effrayée par Maho que Sachi. Avec son air de bouffon il lui faisait très peur. La jeune fille finit sa chanson avec les enfants et leva les yeux vers Maho avec attention. Elle détonait vraiment au milieu des paysans. Comme-ci elle n’était pas faite pour aller ici. Il eut des rires provenant de l’auberge et les paysans se mirent à sortir tranquillement pour se remettre au travail. La jeune femme pencha la tête sur le côté, laissant apparaître un cou d’une blancheur nacrée qui ressortait d’autant plus avec ses cheveux noirs, d’un geste emprunt de grâce elle glissa une mèche derrière son oreille en regardant les deux prêtres. Elle sourit avec tendresse et s’inclina en douceur.

« Je vous remercie prêtres. J’ai eu de la chance à ma naissance ! Un oiseau est venu se réfugier dans ma gorge pour m’offrir ce chant ! Ah les enfants, c’est l’heure d’aller travailler à l’école. »

Elle claqua dans ses mains et les enfants sursautèrent et se tournèrent vers une vieille femme faisant l’école. Comme une volée d’oisillon, ils s’éparpillèrent pour vite retourner en cours. La jeune femme se redressa avec un sourire. Un observateur aura noté que ses mains n’étaient nullement abîmées par quelconques travaux des champs. À nouveau elle inclina légèrement la tête, donnant à voir un coup et une nuque très blanche aux deux hommes.

« Je suis Imai. Enchantée de vous connaître. Peut-être pourrais-je vous être utile prêtres ? »

Elle leur adressa à nouveau un sourire en lissant sa tenue avec ses mains. Jolie, des mains très nettes, éduquée visiblement, ou du moins plus que tous ces gens. L’ouï du bouffon lui indiqua que la jeune femme était parfaitement calme, paisible. Elle glissa ses mains dans ses manches en continuant de regarder les deux hommes avec un sourire.

« Je crois que j’ai entendu parler de vous ce matin par les travailleurs. Et je vous ai vu aller jusqu’au manoir du seigneur. J’espère que vous ne lui avez pas fait peur ou quoi que ce soit. Il est assez fatigué comme cela. Avec tout ce qu’il a à gérer. »

Un léger soupçon de reproche dans la voix d’Imai, il eut une très légère anomalie dans le battement de son cœur, comme-ci elle cachait quelque chose.
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La musique démontra encore une fois son pouvoir ambassadeur, brisant en tout simplicité méfiances et préjugés, offrant à l'Ocertan le pont nécessaire au véritable contact humain. Hélas s'eusse-été le cas en dehors d'une mission, mais en ce moment chaque geste ou mot de cette jeune femme était analysé, disséqué par l’œil expert d'un shinobis. Au départ il l'avait simplement approché pour son lien avec les enfants, ceci dit ces derniers furent rapidement congédié, laissant la fleur seule avec les loups.
Elle n'avait aucune once de peur, ce qui trahissait une énorme candeur, ou une confiance en soi ne séant guère à une paysanne. Ceci dit plus d'une chose en elle ne collait pas avec son milieu. S'il était effectivement possible que la nature lui offrit un port et une beauté hors du commun, sa peau nacrée semblait ne pas connaître l'harassement continu du soleil durant la labeur, ce que confirmait des mains qui assurément n'avaient jamais manié houlettes ou bâtons. Oui, cette fleur s'était trompée de champs, et elle correspondait à s'y méprendre aux atours d'une princesse égarée chez le bas-peuple. Seulement Maho avait suffisamment fréquenté les shinobis pour savoir que cela ne saurait être si simple.

"Tout le plaisir est pour nous dame Imai. Si cela ne vous dérange pas, nous pourrions user de quelques indications."

Le balafré n'eut pas le temps de finir sa phrase que la belle reprit la parole, lui donnant au passage quelques précieux indices. Si elle avait déjà parlé avec les travailleurs, il ne faisait aucun doute qu'elle connaissait la raison de leur venue. Dans un patelin tel que celui-ci, les rumeurs allaient vites, et l'extraordinaire ne passait jamais inaperçu. Ainsi il ne faisait aucun doute que la présence d'un duo loufoque en quête de shinobis ne devait plus être une surprise. Ceci dit cela rendait le calme de la belle d'autant plus suspect, suffisamment en tout cas pour que Maho réactiva son sens mystique. Ce n'était qu'une hypothèse, mais il se pourrait fort bien que cette Aimi, pardon, Imai, fut plus qu'une heureuse rencontre.

"Vous connaissez donc surement les raisons de notre venue. Ceci dit Moriteru-san s'est montré particulièrement conciliant, et je pense bien que nous n'avons plus rien à tirer de ce village. Néanmoins en tant qu'hommes de foi, nous ne saurions quitter les lieux sans rendre hommage aux esprits sylvestres. Bien que moine Osmietiste, j'ai suffisamment voyagé pour rencontrer de multiples religions. De mon point de vue, tout comme plusieurs mots peuvent exprimer la même idée, il y a plusieurs chemins pour accéder au divin. Peut-être pourriez-vous nous mener au temple dédié à ces êtres ineffables?"

Pour le coup Maho lui aussi semblait sincère, car après tout quand bien même ils partiraient bredouille, et que ces fameux esprits n'étaient rien d'autres qu'un culte inconnu, il se ferait un véritable plaisir de découvrir une nouvelle forme de spiritualité. De plus, la demoiselle faisait une bien meilleure compagnie que tous les gueux qu'ils avaient croisé jusque là. Bien-sûr il y avait Sachi pour lui tenir compagnie... mais disons qu'il n'était pas aussi plaisant au regard...
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Il semblait s'être installé une symbiose musicale parfaite entre le moine Osmétiste et la jeune fille, symbiose à laquelle l'illusionniste avait volontairement été mis de côté. Il n'en fut point peiné : lui aussi excellait dans les arts du spectacle, mais pas dans celui du chant, malheureusement. Dainichi lui avait certes confié la capacité d'imiter la voix de n'importe quel truand, il ne lui avait pas fait don du talent de chanter juste. Il était un terrible cantateur et le savait très bien, aussi il laissa les deux partager ce moment sans intervenir.

Quand la conversation s'engagea, il fit de même. Il avait bien remarqué la connexion particulière que la jeune Imai avait développé pour l'Ocertan, tout comme il avait remarqué sa manière de le regarder, lui, le bouffon, le marginal, le fou. Il connaissait cette méfiance, celle qui faisait qu'on ne le regardait jamais vraiment, tout en maintenant toujours au moins un œil rivé sur lui, car on soupçonnait que son étrangeté le pousserait à commettre quelque méfait. Ainsi, il préférait écouter. L'écoute était son domaine, sa province particulière dans laquelle lui seul excellait, car c'était un cadeau de son dieu. Il pouvait ressentir les battements de son cœur, sentir si la nervosité la poussait à taper du pied ou, au contraire, mesurer le calme de son esprit.

Cette jeune fille était étonnante. Elle était jeune, belle, s'occupait des enfants, n'effectuait aucun travail manuel – il n'y avait qu'à regarder ses mains pour le savoir – et ne mentait pas. En bref, elle était tout ce que le saltimbanque méprisait. Il était étonnant de la voir ici. Pour l'illusionniste, elle incarnait cette population qui le dénigrait, le dégoûtait et qui d'ordinaire ne préférait pas être vue en présence de paysans. Elle avait un secret, c'était indéniable, mais il ne parvenait pas à la cerner pour le moment. Qu'est-ce que cela l'énervait ! Son cerveau chauffait tellement qu'il s'imaginait voir sortir de la fumée par ses oreilles.

Il fut réveillé pourtant par certains signes qui ne trompaient pas et que seule son ouïe était capable de remarquer. Des battements qui devenaient irréguliers, une légère pique d'animosité dans sa voix, ce n'était pas anodin. Elle se méfiait d'eux. Il releva instantanément la tête et, l'espace d'une seconde, la foudroya d'un regard mauvais avant de reprendre une attitude plus chaleureuse. Il espérait que cette écart ne la ferait pas fuir, mais il devait découvrir ce qu'elle leur cachait et n'avait pas su retenir son énervement. Elle les connaissait et savait pourquoi ils étaient là, bien. Il laissa le partisan du dieu de la destruction la questionner puis, avant qu'elle ne lui réponde, l'assaillit d'une nouvelle requette.

"Excusez-moi, nous n'avions pas réalisé que le seigneur était tant préoccupé. Pourriez-vous nous dire ce qui occupe tant son temps et son esprit ? Il s'est montré fort sympathique avec nous alors, si cela nous est possible, l'aider serait un plaisir."

Sachi n'était plus le bouffon rigolo et décalé, ni l'illusionniste grandiloquent et un peu charlatan. Non, pour l'une des premières fois, il se mettait finalement dans la peau d'un shinobi. Mais pas n'importe quel shinobi : un shinobi prêt à tout pour honorer la volonté de Dainichi.
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La jeune et délicate jeune femme observa les deux hommes tour à tour avant de se lever et brosser sa jupe avec délicatesse. Elle inclina simplement la tête vers eux avec un sourire charmant. Ou charmeur ? Qui savait véritablement. Elle glissa un doigt le long de sa joue, semblant réfléchir, à quoi ? Aucun des deux prêtres ne pouvait écouter ses pensées. Elle s’inclina doucement devant les deux prêtres et hocha la tête.

« Bien sûr, je vais vous y mener tout de suite ! »

Elle se mit tout de suite en route vers la sortie du village. Elle s’arrêta pour prendre quelques pâtisseries à la boulangère qu'elle paya sans hésitation à déposer pour les esprits. Elle se retourna vers Sachi et lui sourit avec la même gentillesse qu’à Maho et inclina la tête sur le côté à nouveau, laissant ses mèches d’ébènes caresser son visage.

« Le Seigneur du lieu gère plusieurs villages et cantons dans le secteur. Il y a également les contrats avec les marchands. Vous avez dû voir également qu’il n’est plus tout jeune, et puis il est malade, c’est son cœur. Alors même si pour un jeune homme ou quoi sa mission ne serait pas difficile, pour un homme de son âge… Il est difficile de tout gérer. »

Elle se déplaçait sans mal dans les bois, comme tous les membres de ce village. Même si elle s’arrêta une ou deux fois en observant autour d’elle. Elle finit par trouver son chemin. À nouveau elle semblait avoir menti, du moins pour Sachi, sur le mot seigneur, mais pas plus que cela. Elle finit par arriver devant un petit autel perdu au milieu des bois. Un observateur attentif pourrait voir deux kunaïs dans un coin. Elle posa son paquet sur le petit autel et observa les deux hommes.

« Voilà ! Je vais vous laisser prier tranquillement. Je vais retourner au village. »

Elle s’inclina une fois devant chaque personne sans aucune ironie avant de partir à pas souple et sans discrétion aucune dans les bois en direction du village sans aucune hésitation. Il y avait des traces d’être humain autour de l’autel. Mais rien… si ce n’était les kunaïs cachés sous l’herbe.
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