Héritier Surprise [MISSION RANG B] - Chinoike Family

Ma lame venait de me trancher et avec joie son corps et je m’apprêtais à remettre ça, ne faisant guère attention au fait que l’autre avait subi mon attaque sans riposter. Aveuglé par la colère, je n’étais rien de moins qu’une bête sauvage qui avait soif de sang et qui ne voulait rien écouter. Le peu d’honneur que j’avais dans mon corps m’ordonnait tout simplement de ne pas laisser une pauvre dame et son gosse mourir. Le monde était dénué de justice et ce que je faisais n’était pas plus juste que ce que nous avions subi, cependant, pour une fois, si je pouvais faire le bien, alors je ne rechignerais pas. Je mettrai toutes mes forces dans la bataille pour en finir et massacrer ceux qui se dressaient devant moi, même si on m’ordonnait de ne pas attaquer.

Obscurcis par l’adrénaline, je ne me rendais pas compte qu’Etsu ne voulait pas attaquer et tapait désormais la causette avec ceux qui nous avaient attaqué et voulait tuer un enfant. Désormais enfermé derrière une paroi infranchissable que je n’arrivais pas à comprendre, je me démenais comme une folle pour arriver à la détruire en vain. Je gonflais même mes muscles avec du chakra pour asséner le coup le plus violent que je le pouvais, rien n’y fait, j’étais coincée. Tout cela me rendait fou et après plusieurs essais infructueux, j’abandonnais alors l’idée, j’étais coincée que je le veuille ou non. Telle un lion en cage, je me mis à tourner en rond et remarqua alors que la pluie n’était plus là. J’avais tout le loisir de voir ce qui se passait désormais, Ryuku immobile, Etsu qui tapait la causette. Pourquoi diable ne se battaient-ils pas ? Cela défiait toute logiques.

Je me mis alors à taper sur les murs et à hurler, sanguine et prête à reprendre le combat :

« PAS DE RÉPITS POUR CEUX QUI VEULENT CREVER UN GOSSE ! CHIENS GALEUX, SAC À MERDE ! V’NEZ J’VAIS VOUS MONTRER COMMENT ON SE BAT ! PUIS BOUGE-TOI RYUKU, ATTAQUE-LES! NE LES ECOUTE PAS ETSU ! BUTE-LES ! »

Tout cela me dépassait, ce blabla. Une fois un combat entamé, on ne se stoppait pas pour prendre le thé. QUE DIABLE FAISAIT ETSU ? Qu’elle vienne me libérer qu’on en finisse et qu’on les tue tous ! Nous avons une mission et il faut la respecter. Merde !

Putain, j’étais coincée ici à ne rien pouvoir faire ! Encore une fois, je me sentais si inutile, la rage me dévorait les entrailles et seul le combat n’avait de sens ! Je maugréais encore et encore alors que ma patience si peu grande arrivait à ses limites ! Quand j’allais sortir d’ici, ils allaient tous m’entendre, Chinoike comme les autres ! On a un travail à le faire, on le fait, eux doivent nous en empêcher, on les crève, point barre, pas besoin de philosopher dessus. A la guerre, pitié et compassion ne sont rien, c’est tué ou être tué et tant que j’aurais pas décapité chaque chien d’Uchiha, je ne mourrais pas ! Que d’engueulades à venir avec Etsu !

Récapitulatif du combat:

J’avais beau haïr ceux qui souhaitaient tuer un gosse, celle que je haïssais le plus, c’était moi-même. J’étais si faible et inutile, je ne pouvais rien faire, j’étais coincée et je laissais deux des êtres que j’aimais le plus, je vivais cela comme un abandon. Voir Etsu seule et isolée alors que Ryuku ne bougeait plus me déchirait le cœur. On enchaînait certes les engueulades depuis le début de cette foutue mission. Je me haïssais de ne pas pouvoir m’enfuir de ses pièges, de cette animalité incontrôlée en moi, mais qui était à la fois jouissive, mais flippante. Je me plaisais dans la haine et la colère, c’était une part de moi que j’aimais, sentir la colère, la force s’insinuer en moi, sentir mon ventre se faire dévorer par un arrière-goût acide… Pour ensuite se sentir libéré lorsque les fruits de ma haine expiraient. Je me sentais incapable d’avancer motiver par autre chose que ma haine et ma colère, j’avais toujours marché avec, changer serait trop pour moi… Mais, cela n’enlevait rien au fait que la colère et la haine pouvaient être utilisés d’une autre manière qu’à un flot ininterrompu. Peut-être pourrais-je trouver un autre moteur que celui-là… Me lever le matin, continuer à me battre, tout était fait par haine de l’autre, avant l’amour des miens.

Je voulais évidemment changer, mais c’était dur, chaque fibre de mon corps rejetait le changement et me donnait encore plus envie d’embrasser l’animalité. Mon esprit se dispersait toujours en plein combat, les instincts finissaient toujours par prendre le contrôle de mes actes. Je regrettais certaines des choses que je pouvais faire, mais au moins, j’étais franche, j’étais toujours franche, c’était bien la seule chose qu’on ne pouvait pas me reprocher. J’avais beaucoup de chose à faire pour être digne des attentes que tous mettaient en moi. Les attentes, c’était un peu étouffant, puis il y avait toujours la peur de décevoir en n’étant pas digne en changeant. Ne rien faire et rester la même, c’était moins fatiguant et plus simple.

Peut-être ne me complaisais-je que dans la facilité de ne pas changer. Mais, les choses ne pouvaient pas rester les mêmes éternellement, la preuve, je m’étais engueulé avec Etsu et même ivre et grisé par l’adrénaline, je restais perceptive à ses gestes et le regard glacial qu’elle m’envoya me foudroya le cœur. Je restai quelques secondes interloquée et surtout déconfite. Je me rembrunis, alors que mes sourcils se soulevaient et se fronçaient à un rythme rapide sous l’incompréhension. J’avais envie de pleurer, de m’asseoir, lâcher mon arme et fondre en sanglot. C’était douloureux, j’avais mal, le désespoir s’insinua en moi . Que faire ? Je ne pensais jamais ressentir cela de la part d’Etsu… C’était une véritable torture qui me dévorait. Et cela amplifiait encore ma colère. Sauf que cette fois-ci, ce n’était plus tant vers Etsu, non, le véritable coupable, c’était cette mission et ces putains de mercenaires qui en voulaient à la peau du garçon ! Je ne pouvais pas laisser tout cela se dérouler et voir mon lien avec Etsu se rompre définitivement… Plutôt la mort que cela… elle avait été la première à me tendre la main, je ne pouvais pas regarder tout cela se déchirer…

J’avais l’impression de n’être qu’un jouet entre les mains de tout le monde, cela m’énervait. Toutes ces missions, ces ordres, mettre ma vie en jeu pour des personnes qui me haïssaient. Se battre contre d’autres personnes comme moi… Je ne valais pas mieux que les autres, je me cachais derrière la justice, mais j’étais un chien comme tous les ordres, attendant les ordres patiemment en recevant de la thune comme os à ronger. Cela commençait à me gonfler grave. Sauf que ma haine rouge et brûlante se dissipait peu à peu, pour laisser place à une colère froide, aussi froide que le regard qu’on m’avait adressé.

Je secouai la tête alors que je vis Etsu former un fouet de sang avec admiration. J’avais encore une fois parlé trop vite, elle n’avait rien abandonné et moi je m’étais trop laissée aller, encore une fois. Je ne devais pas abandonner trop tôt. Après tout, j’avais beau être coincé et ne pas pouvoir détruire la barrière, il restait quelque chose que je pouvais faire. Je n’avais pas encore d’attaquer celui qui s’était enfermé avec moi… le fou, s’enfermer avec moi. Aveuglée par la haine, je n’avais pas fait le rapprochement, mais je pouvais lui régler son compte. Surtout que maintenant qu’Etsu avait lancé la première attaque, il n’allait pas me laisser comme cela… C’était tué où être tuée et je préférais ne pas crever comme une merde.

Je raffermis la prise sur mon sabre et je dénudai ma lèvre supérieure, alors que mes yeux étaient aux bords des larmes, dans un rictus de haine absolus, comme si je regardais un chien errant, je sifflais, toujours ébranlée par le regard d’Etsu qui m’avait rendu plus émotive que jamais :

« C’… c’est… c’est votre faute… C’est à cause de vous qu’Etsu est comme cela avec moi… Si… si vous mouriez… alors elle me sourirait de nouveau… Crève donc ! »

J’étais absolument déstabilisée et je n’avais plus rien à perdre. J’étais ainsi prête à tout pour regagner mon affection avec Etsu… même si je devais me faire engueuler après, ce n’était pas grave, tant qu’on revenait ensemble… Je pouvais tout sacrifier pour elle. Je n’allais pas laisser ma chance d’éliminer l’autre, passer. Ma colère froide me laissait toutes mes pensées et amplifiait encore ma haine absolue.

Je laissais le chakra se diffuser dans chaque fibre de mes bras. Il apparaissait comme seul coupable de ma souffrance et il allait comprendre ce qu’il en coûtait de me faire souffrir de la sorte.

Je bondis d’un coup vers lui, avec la ferme intention de lui trancher la gorge. Surtout que je n’allais pas me limiter à un seul coup, je me débrouillai pour le frapper une seconde fois au cas-ou il évitera. Il ne sortira pas d’ici vivant… Aucun ne sortira vivant, pour toutes mes souffrances, ils devaient payer, tous, jusqu’au dernier.

Récapitulatif du combat:

Malheureusement pour moi, mes attaques avaient été déviées par je ne sais quelle magie d’un geste. Je fulminais enragée, énervée. Mes pensées se dissipaient encore et je me forçais à garder un peu la tête froide. C’était bien dur avec les envolées sanguines que prenait mon corps. Partout pulsait mon sang et mon adrénaline qui cognait encore et encore dans mes oreilles. Je ne voyais que lui, que cet enfoiré, ce démon. Je le haïssais du plus profond de mon cœur et je ne pouvais rien faire contre lui, il parait mes attaques avec facilités ! Je ne pouvais pas accepter cela, c’était trop chiant je devais en finir !

Je fulminais alors que l’autre se permettait de dire des choses sur Etsu, insinuant qu’elle n’aurait pas besoin de moi ! Je serrai les dents, les yeux écarquillés, ma mâchoire me faisait mal tandis qu’une vague âpre et acide me déchirait le bide. Je ne pourrais pas tenir très longtemps à contenir ma rage comme cela. Déjà que j’étais concentrée sur lui, alors là, je n’avais d’yeux que pour cet être abject qui m’insultait ! Je ne pouvais pas le laisser parler comme cela de moi et de mon intendante ! C’était inacceptable, il devait mourir et j’allais le crever moi et fissa !

Il pouvait peut-être parer mes attaques, mais j’avais toujours l’avantage de l’assaut ! J’allais attaquer ce salaud jusqu’à ce qu’il se fatigue, pour ensuite le massacrer rapidement ! J’avais encore pas mal d’énergie et mon corps n’avait pas trop souffert ! J’allais me lancer dans un combat d’endurance pour le ridiculiser ! Pourvus que je ne perdais pas mon avantage !

Je ne devais pas me laisser abattre, tout le monde comptait sur moi, abandonner serait le comble de la faiblesse, je n’étais pas faible, Etsu avait besoin de moi. Je devais le faire, attaquer, attaquer, jusqu’à tomber de fatigue ! Peu m’importais si je devais crever ! La victoire elle serait pour le clan !

Ma stratégie était simpliste et je ne faisais même plus attention au monde autour de moi, tant que mon envie de me venger, de lui faire regretter ses mots, de lui faire bouffer la langue était forte ! JE DÉTESTAIS QU’ON SE MÊLE DE MES AFFAIRES !

J’allais donc cogner encore et encore jusqu’à ce que qu’il s’épuise ! Je me lançais avec toutes mes forces dans la bataille et je levais encore mon nodachi et laissait le chakra gonfler mes muscles pour donner encore une fois, un coup puissant pour le décapiter ! Puis, je recommençais ! Peu importais le nombre de fois que j’aurais à faire ça, je pouvais continuer toute la journée ! Tout mon corps souhaitait lui faire payer ses offenses ! Il ne s’en sortira pas vivant, je le jure ! MOI, HIITAGI, JE LE TUERAI ! J'hurlais alors:

« CREVE SALAUD ! »

Mais, alors qu’absolument tendu vers lui, je ne remarquais pas ce qui se passait autour de moi et la situation critique autour ! Cette mission craignait et encore une fois, Etsu et moi étions fourrées dans une sacrée galère ! On étaient maudites à ne pas en douter ! Putain d’vie !

Récapitulatif du combat:

Mes lèvres se ridèrent alors que je matais avec ivresse ma lame trancher sa chaire et que le sang gicla! Que c’était bon de le voir grimacer sous la douleur de mes coups de sabre ! Je voyais le sang perler le long de l’acier et tomber par terre. Il souffrait et moi, j’étais en train de dominer ce combat ! Je ricanais d’un long rire alors que mon second coup le tranchait malgré sa roulade ! Il était sans défense face à moi ! Il m’avait cherché, il me trouvait désormais remonter comme jamais, prête à lui faucher chaque étincelle de vie dans sa misérable carcasse et à détruire chaque barrière qu’il créera entre lui en moi ! ON FAISAIT MOINS LE MALIN, HEIN ? J’étais juste putain trop forte pour lui…

Enfin, il avait pour lui l’intelligence, car en recevant mes attaques, il avait réussi à me capturer et me clouer sur place. Par les barbelés comme tout à l’heure et une technique qui me rappelait un peu trop celle de l’Akimichi. Je ne pouvais pas me laisser aller et rester enfermer dans ses techniques ! Je devais sortir, peu importais la douleur que ça allait me procurer. Plantant mon sabre au sol, j’arrachais alors le barbelé qui arrachèrent encore une fois quelques lambeaux de chair et de peaux, je grimaçais de douleur, mais ne cessait pas mon entreprise, je cogitais en boucle à la même chose, sortir, sortir, sortir, je m’en foutais du reste !

L’effet, ne se fit pas attendre, le sang commença à perler le long de mes bras et j’en profitais alors pour exécuter quelques mudras, grâce à mon Ketsuryugan, le sang qui quelques instants avant coulait commençait à s’élever dans les airs, créant une multitude d’aiguilles de sang que j’envoyais alors s’enfoncer dans le parchemin à mes pieds, tranchant alors mes bottes et se plantant dans mes pattes, ça faisait mal, mais c’était encore jouable, j’avais encore des forces ! Surtout que maintenant j’étais libre, pus d’entrave pour moi. Je rattrapais alors mon nodachi et envoyais encore du chakra dans mes bras et leva bien haut mon arme pour me débrouiller pour lui infliger encore une blessure ! Lui et son sourire moqueur, on allait s’en occuper !

J’étais prête à tout pour me vaincre, même me blesser moi-même ! Quand on était comme moi, on n’avait rien à perdre, donc on pouvait tout tenter à chaque fois ! Je pouvais par ma vie, mon sang, mes forces renverser le cours des choses et je comptais bien le faire ! Surtout qu’au fond de moi, la rage haineuse m’hurlait de lui mettre la misère de le réduire à néant ! Comme un magma incandescent et incontrôlable qui m’hurlait de tout réduire, de tout réduire en cendre ! J’allais le buter ce salaud, il ne pouvait rien faire contre moi, m’entraver était inutile, j’allais continuer à me débarrasser de chacun de ses pièges et j’allais continuer à le trancher jusqu’à en faire une carcasse ! J’allais tout détruire, surtout lui et sa gueule de con qui croyait faire quelque chose contre moi ! J’étais juste infiniment plus puissante que ce sac à merde et il devait commencer à le comprendre, rien ne m’arrêtait !

C’était ma chance de me rattraper au près d’Etsu, de lui montrer que même si j’étais violente dans mes solutions, que j’avais bon fond et que j’étais utile ! Et si pour cela, je devais crever des gens à la chaîne, alors je le ferais ! Rien ne s’interposera entre nous ! Je le jurais ici, je ferais tout, peu importais les conséquences !

Récapitulatif du combat:

Je regardais d’un air déçu mon adversaire tombé au sol, c’était donc tout ce que nos adversaires étaient capables? Je contrôlais mon cœur qui palpitait à tout rompre, mon souffle rendu rapide par l’effort. Ça n’avait pas été une partie de plaisir, mais ça n’avait pas été insurmontable… je m’en étais bien sortis… encore une fois, j’étais la meilleure. Je réprimais l’envie d’envoyer un coup de pied de colère dans la face de cette pute qui m’avait insulté et à cause de qui je m’étais fâchée avec Etsu. Elle méritait pire que la mort cette chienne ! Mais, j’avais évidemment meilleur cœur qu’elle. Je secouais la tête, puis dégainant un kunai, acheva mon adversaire en lui tranchant la gorge : la laisser souffrir de manière inutile serait un symbole de barbarie et malgré la rage qui me déchirait les entrailles, je n’avais pas encore perdu les relents de mon humanité, d’un coup vif, je lui épargnais des souffrances sans un mot. Mais, je jubilais tellement d’avoir gagné, j’avais encore une fois démontré ma supériorité et le fait que s’interposer entre Etsu et moi, c’était s’approcher de la mort et que ce n’était jamais bon. Je ricanais et un regard m’appris que mon intendante avait elle aussi terrassé son adversaire : c’était presque trop facile. J’avais triomphé une nouvelle fois.

Je lavais ma lame contre le tissu des vêtements de mon adversaire avant de rengainer mon nodachi. Etsu se tourna alors vers moi et m’ordonna de fouiller ma victime alors qu’elle fouillait sa victime. Mon intendante ne semblait plus en rogne contre moi, ou plutôt, elle était tellement focalisée sur autre chose qu’elle ne semblait pas avoir le temps de me faire la gueule, je m’en réjouissais, si ça nous permettait de reprendre sur de bonne base, je ne disais pas non moi. Je m’accroupissais et sans le moindre respect pour le macchabée, regarda un peu partout. Elle était morte parce qu’elle nous avait attaqué, alors qu’on protégeait un gosse et sa daronne, elle n’en avait eu que ce qu’elle méritait, c’était ce qui se passait lorsqu’on s’attaquait aux gens qui suivaient la justice. J’étais le bras armé de la justice. Ce n’était pas ma faute, j’avais même eu la grandeur d’âme de lui abréger ses souffrances, j’étais presque trop bonne. Eux, n’auraient pas eu cette gentille ou nous auraient torturé. On avait bon cœur malgré notre victoire.

On m’ordonna même d’enterrer ma victime, je plongeais alors mon regard dans l’énorme flaque de sang autour d’elle et de mauvaise grâce, parce qu’elle ne méritait que de finir en charpie. Mais je ne voulais pas relancer la colère d’Etsu sur moi, du coup, je me décidais à fermer ma grande gueule, je commençais à empiler les pierres sur elles pour que personnes ne touche à un cadavre, un petit cairn s’élevait désormais autour des deux personnes qui avaient perdu la vie aussi : nos deux adversaires. Je ne m’étais pas fait chier à creuser un trou, ce serait bien beaucoup d’effort alors que les pierres faisaient les mêmes résultats. Dans l’isthme, on faisait ça, car la terre était si dure qu’on n’arrivait pas à enterrer. Du coup, on utilisait de la caillasse, ça marchait bien. Puis, vu que la chaire gelait sous la terre, la roche permettait de faire de meilleur lieu pour les morts. Un jour, je finirai probablement de la manière, peut-être que je préférais moi aussi de finir sous des pierres que bouffer par les vers, les coyotes et les vautours. Respecter mon corps semblait pourtant être un putain de luxe, je doutais d’y avoir un jour le droit. Mais, une chose était sûre, j’allais mourir un jour pour le clan et mon corps finira trancher et vidé autant de ma vie que de mon sang, je prenais de grand risques, chaque jour un peu plus, à ce rythme, j’allais me faire refroidir, mais au moins j’aurais probablement aidé le clan. Mais, ce n’était pas aujourd’hui ma mort, se sera sûrement la prochaine fois.

Nous allions repartir, nous le voulions, mais c’était dur, car nous n’avions plus les chevaux. Etsu décida alors de repartir sans faire de pause, ce qu’on aurait probablement dû faire dès le début, vu que nos deux clients n’étaient pas blessés, ils pouvaient marcher. Je me rendais alors compte de la connerie de sa mère à vouloir s’arrêter dans une foire, ces enfoirés de riches et de nobles ne savaient pas ce qu’était la vraie vie, prendre des risques pour eux et mettre nos vies en jeux me déplaisait du coup. Je voulais bien protéger un gosse qui ne devait pas mourir, mais je n’acceptais pas de prendre des risques inutiles. Je haïssais Himeka qui ne se rendaient pas compte de notre situation et de la sienne, ça m’donnait presque envie d’la laisser en plan c’te conne !. Je passais devant eux et attrapait le gamin que je plaçais sur mes épaules et d’un regard, j’invitais Ryuku à se placer derrière la mère.

Je murmurais :

« En avant mauvaise troupe ! »

J’en avais rien à foutre de ce que pourrait rétorquer la mère, on avait pris du retard et ce combat m’avait démontré que même si on était au top niveau, nous n’étions pas vraiment faits pour la protection de gens, c’était pas notre truc. Du coup, mieux valait expédier cette mission et nous dépêcher. Nous voilà partit pour une longue marche pas dans les meilleures conditions, espérons désormais que tout se passe bien. Mais, j’en doutais, quelqu’un s’était enfui et allait probablement revenir avec des renforts. Et vu les efforts qu’on allait fournir, nous reposer allait être difficile. Je serrais les dents et me forçais à afficher une mine radieuse pour ne pas effrayer le petit prince que je portais pour qu’on ne prenne pas de retard, mais, l’affrontement ne faisait que commencer, le sang allait de nouveau baigner la terre…

Finalement, j’espérais que nous serons cinq à nous tenir debout et en vie, mais je ne pouvais avoir aucune certitude. Tant que nous réussissions à ramener le garçon et gagner notre argent, peu importais la suite, un peu de sang pour nous faire connaître, ce n’était pas cher payer ! C’était toujours la loi du sang qui dictait nos vies !

Récapitulatif du combat:

Alors que nous avancions depuis quelque temps, le chauve sembla augmenter son allure pour se retrouver à mes côtés. Nul ne parlait vraiment, la dame comme son mioche était sous le choc après l’assaut qu’ils avaient vécu, il s’en était même fallu de peu pour qu’ils ne meurent pas. Tout était donc si silencieux, à part nos pieds qui foulaient la terre et qui résonnait avec le vent qui nous rappelait notre isolement : nous étions au milieu de nulle part, une nouvelle embuscade serait si simple et vue que nous étions tous fatigués de l’affrontement précédent, cela ne voudrait vraiment rien dire de bon pour nous. Je soufflais, tout était si dur durant cette mission, cela me mettait les nerfs à rudes épreuves et me fatiguait vraiment, je n’étais pas faite pour rester sur mes gardes aussi longtemps, dans le froid, on se sentait un peu plus en sécurité, on avait apprivoisé cette nature hostile et même si ça me trouait le cul de l’avouer, c’était ce qu’on avait de plus proche d’un « chez nous ».

Enfin, j’avais pas vraiment l’temps de cogiter dessus que déjà, Ryuku se penchait vers moi et me parla de ce qui c’était passé avant, la colère, la haine, la rage, tout ça, le bagage classique d’un affrontement pour moi. Il semblait particulièrement marqué par la façon dont j’avais toisé le corps de la bonne à rien que j’avais tuée. Pourquoi un tel mépris ? C’était une bonne question, mais je n’avais pas de réelle réponse, à part que je méprisais plus faible que moi, que je méprisais ceux qui s’attaquaient aux autres et échouaient, je les détestais plus que tout au monde, parce que cela me rappelait que je n’étais pas invincible et que je pourrais échouer un jour et que cela me serait désagréable, je détestais ceux qui me rappelaient que j’étais sur un chemin précaire et une pente glissante, ils me rappelaient ma faiblesse.
J’haussai les épaules et répondis :

« Quand on est trop faible, on ne doit pas s’attaquer à plus fort que soit… sinon on meurt. Elle a pris le risque, elle est morte, elle était trop faible… Nous on a gagné, pour l’instant… »

Je ne savais pas trop comment modeler ma pensée et décharger mes sentiments et émotions par la parole, ça me semblait impossible à faire. Parler, ce n’était vraiment pas mon truc et c’était pour cela que je n’arrivais pas à m’ouvrir aux autres, enfin pas complètement, il restait des émotions dont aucun mot ne pouvait transmettre la chaleur et la vigueur. Parler, ce n’était pas vraiment moi. Le débat était clos pour moi, je n’arrivais pas bien à l’expliquer, la raison de ce mépris envers ceux que je tuais. Même si cette fois-ci, je savais que quelqu’un qui essayait de tuer un enfant ne pouvait être qu’un sombre sac à merde !

Mes nerfs continuèrent d’être mis à vif pendant tout le voyage, mais rien ne se passa et gloire à Dieu, nous arrivâmes au palais sans encombre. La mission allait enfin se conclure, surtout que vu que le prêtre était là, il allait pouvoir faire ses trucs et vérifier que le gosse était bien celui qu’il prétendait… non ? EVIDEMMENT QUE NON, LE PAUVRE VIEUX DEVAIT SE REPOSER ! Tout ça voulait dire que ce n’était pas terminé et qu’une bonne grosse migraine m’attendait, je lâchais un grognement en entendant ça, mais fermais ma gueule. Je n’avais pas vraiment envie de donner à Etsu une autre raison pour continuer à me faire la tête, alors je faisais rien, je rongeais mon frein. À un moment, une servante arriva avec une bouteille de saké, et alors même qu’une petite licherotte ne m’aurait pas fait de mal, Etsu m’ordonna de ne rien faire et une moue déçue sur la face, je restais à ma place. La vie de ninja, ce n’était définitivement pas facile ! Vivement qu’on soit de retour dans l’isthme, au moins, là-bas, je pouvais boire !

Mais, mon Intendante avait raison, rien n’était encore joué, le danger pouvait encore être là, tapis partout ! Et du coup… du coup… bah on était encore dans la merde et on ne pouvait pas vraiment souffler. J’hochai la tête :

« Pas de soucis, j’vais la surveiller ! »

Je me levais, puis me tournais vers la servante, non sans laisser mon nodachi derrière, mais de cacher un kunai dans ma manche :

« J’veux bien aller me laver un coup, avec Dame Himeka si possible, elle a bien besoin d’un bon coup de propre. »

Et je suivis alors la servante dans les couloirs du palais, attentive à tout, mais surtout rassurée de me dire que j’allais pouvoir me relaxer un peu, même si j’allais devoir surveiller et protéger quelqu’un, c’était mieux que rien, j’avais envie de dire.

Récapitulatif du combat:

Même si la nobliotte avec grogné comme quoi elle n’était pas contente, j’pouvais pas la laisser seule, comme un chien de garde, je devais monter la garde pour que rien ne lui arrive, sinon, bah, on serait grave dans la merde et se serait chaud de ouf. Enfin, les bains n’avaient rien de spécial, l’eau n’était pas empoisonnée, après tout avoir vérifié, nous nous déshabillâmes, laissant alors mon corps couturé de cicatrices émergé de mes vêtements, le temps de nous laver l’une, l’autre. J’en profitais pour jeter quelques regards. M’était avis que ce n’était pas étonnant qu’elle ait fini pleine d’un gosse de riche vu comment elle était bien roulée, tout le monde devait se battre pour ses beaux yeux… Si j’étais un type riche, j’aurais fait de même.

Dame Himeka m’aida à me laver les cheveux avec une douceur maternelle et l’espace d’un instant, j’oubliais que j’étais une mercenaire cruelle de dix-sept ans, que j’étais orpheline et que je me nourrissais de la haine. Quelques massages sur les épaules et j’étais de retour en enfance, rêveuse d’une période bénie que je n’avais pas connu. Le retour à la réalité était bien chiant.

J’aurais aimé connaître ma mère et mon père

À moitié émergé, le pif dans l’eau, une serviette sur la tête, soufflant des petites bulles, je laissais les larmes coulées, en mémoire de ma mère, de mon père, de ma jeunesse brûlée par la haine. Tout plein d’sentiment s’étaient réveillés en moi et la redescente était plutôt violente, la moindre trace de bienveillance et de douceur me réchauffait le cœur, avant que le retour de bâton m’explosât les chicots… Ma jeunesse était brûlée par la haine, mais je continuais de l’attiser, ma vie était le tison de cette haine. Et piégée dans ces flammes, je continuais de tuer et de semer la mort autour de moi, je semais la mort comme on me l’avait semé, je valais pas mieux que les autres, mais je continuerais, parce que c’était la seule chose que je savais faire, la seule chose qu’on m’avait appris à faire…
Je plongeais complètement dans l’eau brûlante et adressait une prière à mes vieux crevés.

Veillez sur moi, que je vive encore quelque temps

Je fermais les yeux et me surpris à vouloir mourir, me surpris à vouloir tout recommencer de zéro.



Mais on ne pouvait rien recommencer de zéro, ce qui était fait était irrémédiable, il fallait avancer et c’est tout. Nous sortîmes du bain sans que rien de nouveau se passe, on nous offrit vêtement et repas chaud et nous allâmes nous coucher, non sans faire des tours de rôles pour empêcher qu’eu creux des ombres de la nuit sombre, la mort ne vienne, mais encore une fois, rien, le calme. La victoire est presque un peu trop facile, comme si la mort avait été lâchée partout et que la mort de ces gens n’avait rien changé, comme s’ils avaient été oubliés et réduits à l’état de poussière. C’était ça mourir ? Être oublié de tous ? est-ce que moi aussi on m’oubliera le moment venu ?

Un nouveau jour se lève, la vérité approche, l’enfant était-il légitime ? Une goutte de sang sur un parchemin, une phrase, l’enfant l’est. Tout le monde applaudi, moi aussi. Notre cause était juste pour une fois, on a défendu la justice, mais ce ne sera pas toujours pareil, la prochaine fois, on tachera nos mains de sangs pour la mauvaise cause. Mais telle est notre voie, la voie de ceux massacrés qui n’ont pas le choix, que le choix de tuer ou mourir pour se sauver…

J’ai pas envie de crever, alors je vais tuer.

Je m’approchais pour la récompense, je levais le regard bien haut, je souriais, j’essayais tout du moins, dans l’ombre de la pièce, tous ceux morts la veille me regardait et un larme de sueur coula de mon front, ils étaient mon reflet et ce que j’y voyais ne me rassurais pas sur mon avenir.

Désolé, c’était vous ou moi, on aurait pu être à la même place, je suis vous, vous êtes moi. On se retrouvera bien un jour, je devrais payer de mes crimes à un moment ou un autre.

Je me prosternais devant le seigneur, l’argent achetait la vie, les nôtres avaient été vendus et faucher par les Uchiha, c’était un fonctionnement horrible, je trouvais cela méprisable et dégueulasse, mais surtout douloureux, douloureux des orphelins, des familles brisées sur le passage. Je me détestais de les tuer, mais je ne voulais pas mourir pour autant. Mais je continuais à faire grossir le système… Il nous fallait accepter l’or, le déshonneur de tuer, parce qu’un jour, nous serons ceux qui dicteront les règles et ce ne seront pas celle de ces seigneurs pour qui on va jusqu’à vendre notre humanité. J’espérais juste être vivante pour voir cela.

Je n’accepterai pas toute ma vie d’être la chienne de gens qui ne faisaient que s’amuser avec nos vies. Ils nous transformaient en monstre, ils me faisaient me battre avec Etsu, faisait s’inquiéter Ryuku pour moi et ma morale. Ils nous laissaient perdre notre humanité à leurs places alors même qu’ils n’avaient rien d’humain. Les enfants innocents se faisaient prendre dans leurs manigances… Le monde ne tournait pas rond et pour la première fois de ma vie, cela m’apparaissait le plus clairement possible, la dernière fois, Etsu et moi avions battus un fou, ici, pas de fou, des mercenaires comme nous… Le monde ne tournait pas rond et nous continuons de le faire tourner…

Récapitulatif du combat: