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Jusqu'ici tout va bien [Entraînement]

Aburame Kougen
Aburame Kougen
Konoha no Chunin
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Jusqu'ici tout va bien
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Neguko

 
Depuis leur enlèvement forcé, Kougen et sa bande de camarades faisaient contre mauvaise fortune bon cœur et essayaient de survivre comme ils le pouvaient. Si les débuts avaient été particulièrement difficiles, surtout à cause des punitions exagérées de leurs ravisseurs, ils avaient fini par s’y habituer et même réussi à se bâtir une nouvelle vie, rythmée par un quotidien terne et douloureux, mais qui ne les empêchait plus de trouver le repos ou de se soutenir quand ils en avaient l’occasion. L’effroi, la surprise et la douleur originels n’étaient plus, l’humain étant capable de s’adapter à plein de choses et les enfants encore davantage. Le jeune garçon était loin d’apprécier sa captivité mais elle avait fini par lui glisser dessus, euthanasié qu’il avait fini par devenir sous l’emprise insidieuse de l’accoutumance et de la routine.

Avec le soutien de ses compagnons, il avait décidé que le plus facile était encore de se laisser aller et suivre le flot des événements, sans contrarier ceux qui l’avaient enlevé. Ses tentatives de rébellion avaient bien failli coûter la vie à toute sa nuée, ce qui lui avait vite appris sa leçon. Plutôt que de se mettre lui-même des bâtons dans les roues et complexifier une éventuelle tentative de fuite, il préféra prendre son temps. Petit à petit, il permit ainsi à ses insectes de se reproduire et établit avec eux un langage codé, afin de pouvoir communiquer secrètement et sans avoir besoin de manifester de Mushi Bunshin. Grâce à eux, il apprit également à utiliser son chakra pour attirer d’autres bestioles présentes dans son environnement, par les crevasses présentes dans le sol et les murs de sa cellule, afin d’offrir des informations capitales, par rapport à la topographie des lieux trop loins pour que les Kikaichuus puissent s’y rendre, mais également quelques encas bien mérités pour favoriser la croissance de sa population intérieure.

Il y avait bien sûr des moments plus compliqués que d’autres, mais dans l’ensemble, il leur restait suffisamment de joie et d’espoir pour s’en contenter. Peu à peu, ils mémorisèrent les rondes de leurs geôliers, leurs habitudes tout en s’efforçant à se tracer une carte mentale la plus claire possible, grâce à leurs excursions respectives et ce qu’ils avaient pu tirer de leurs informateurs, afin de pouvoir simuler différentes tentatives d’évasion et se tenir prêt, lorsqu’une opportunité finirait par se présenter. Veiller sur sa colonie, la maintenir heureuse et bonne santé était tout ce qui comptait pour le prisonnier. Se focaliser sur eux était un moyen de s’éloigner de ses propres anxiétés et lui donnait également une raison pour ne pas simplement baisser les bras et se laisser dépérir. Il n’y avait pas que sa vie en jeu, mais celles de millions de ses êtres chers, alors il ne pouvait se permettre de leur rajouter davantage de problèmes alors qu’ils se trouvaient dans la même situation que lui.

N’ayant pas grand-chose à faire de son temps, il en profita donc pour aiguiser les outils que son oncle avait essayé de lui marteler au cours d’entraînements fastidieux, en espérant que ceux-ci pourraient l’aider à s’en sortir plus facilement. Familiarisé très tôt à la maîtrise de son chakra, de manière presque naturelle en même temps que son art familial, il avait rapidement maîtrisé les rudiments de celui-ci mais également ceux du Ninpo. En plus de cela, il avait, pour son âge, des bases solides dans la conception de diverses toxines et dans le maniement des illusions, ce qu’il voyait comme des armes de choix pour se sortir de sa prison.  

Toutefois, Kougen ne tarda pas à remarquer que même si lui s’était totalement fait à leur nouveau rythme, ses Kiakichuus, eux, avaient beaucoup plus de mal au fur et à mesure du temps. Après les sévices physiques et les risques de famine, c’est le manque de lumière naturelle, de ressources convenables et la monotonie de leur vie qui se mirent finalement à les noyer.  Plus le temps passait, plus l’espoir de retrouver un jour leur village s’étiolait jusqu’à ce qu’ils se retrouvent rapidement incapables de s’y raccrocher. Alors, comme ils l’avaient fait pour lui auparavant, il essaya par tous les moyens de leur remonter le moral. En faisant le pitre, en leur racontant des histoires toutes plus rocambolesques les unes que les autres et en laissant même sortir Neguko plus souvent, l’entité qu’il représentait par un clone de Bunshin.

Ses efforts se trouvèrent malheureusement vains et il commença même à voir certains de ses spécimens se laisser dépérir. Il n’avait lui-même aucune idée de combien de temps s’était réellement passé depuis son enlèvement et même s’il n’était plus vraiment pressé de s’en tirer, il se retrouva malgré tout avec une contrainte temporelle. Survivre seul n’avait aucun intérêt à ses yeux mais il savait également qu’il lui serait impossible de hâter ses plans sans risquer très gros.

Il se rongea les sangs pendant plusieurs jours, sans trouver de solution, avant que les souvenirs de son tuteur ne lui reviennent. Plus jeune, le garçon avait été la proie à quelques crises de panique principalement nocturnes, ce qui avait souvent mis son cher tonton dans l’embarras. Pour le calmer, il avait fini par recourir à une méthode bien particulière, via le Genjutsu. Le captif avait très précisément conservé en tête le mirage fictif dont il avait été si souvent la cible et qu’il avait souvent revu dans ses rêves par la suite. Il s’était toujours retrouvé projeté dans une aire calme, en pleine forêt, bercé par le bruit de la faune et de la flore en harmonie. Dans l’air flottait une odeur sucrée de confiture et peu à peu, les enfants du village arrivaient de toute part pour venir jouer avec lui, gaiement et sans la moindre contrainte ou inquiétude. Peu importait l’état dans lequel il pouvait se trouver avant l’intervention de son oncle, celui-ci avait toujours ainsi réussi à lui faire oublier ses soucis. Il s’agissait là d’un jutsu extrêmement pointu pour son jeune âge, mais est-ce que cela allait pouvoir marcher sur son essaim ?

N’ayant aucune autre alternative, il décida d’axer tous ses entraînements autour de cette fameuse Vision du Paradis, sans faire part de ses projets à ses camarades. Pour commencer, il lui fallut déjà se rappeler de l’enchaînement correct de mudras, ce qui n’était déjà en soi pas une mince affaire. Tout en malaxant son chakra, il essaya un nombre incalculable de combinaisons, en se concentrant sur les sensations que cela lui procurait en se focalisant sur ses souvenirs. Pendant plusieurs semaines, il décortiqua la formule dans tous les sens, au point où elle en devint une véritable obsession qui le suivait jusque dans son sommeil.

Cette première étape dura déjà un bon moment, pendant lequel il continua d’essayer de remonter le moral des troupes autant que possible, ce qui était loin d’être une mince affaire. Pour les occuper, il essayait de les envoyer de plus en plus en éclaireur et aussi loin que possible, ce qui lui apprenait en parallèle à garder une meilleure autonomie avec ses troupes. Il arriva finalement à retrouver l’incantation dont il avait besoin mais à ce moment là, il se rendit compte qu’il avait passé la première étape sans avoir la moindre idée de comment continuer son apprentissage. Pourtant, la route était encore longue, mais il refusa de se laisser abattre. Il avait commencé quelque chose d’important, de capital et il n’allait pas se reposer avant d’avoir mené le tout à bien.

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Jusqu'ici tout va bien
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Neguko

 
Une fois les mudras trouvés, Kougen se retrouva confronté à un problème de taille : La réalisation à proprement parler de la technique. Il avait la théorie, savait ce qu’il voulait réaliser mais dans la pratique, les choses n’étaient pas aussi simples. Le pauvre garçon ne savait absolument pas où commencer, toutes les illusions qu’il maitrisait alors lui ayant été apprises par son oncle, avec un cheminement et un cursus très précis. Il s’était bien intéressé à quelques détails par lui-même, ayant appris le Kai de son propre chef à force d’observation et de recherches personnelles.

Suite à plusieurs essais infructueux, il essaya de décomposer la façon dont il lui avait enseigné ses autres mirages. Pour une technique touchant le ressenti d’une cible, on lui avait inculqué une façon de faire qui se reposait sur l’émulation de ce que l’on cherchait à infliger. Comme beaucoup de techniques du Ninjutsu, il y avait une sensation et un ressenti à saisir pour pouvoir élargir l’éventail de ses compétences, mais celles-ci s’axaient en plus sur des émotions et des sens. S’il voulait pouvoir plonger qui que ce soit dans un océan de sérénité et de paix intérieure, il fallait déjà qu’il arrive lui-même dans cet état d’esprit.

Malgré son naturel très positif, l’exercice restait tout de même complexe. Apprendre à traquer les mouvements des gardes avec son horloge interne lui avait permis de se rassurer, lui laissant le temps d’appréhender les passages sur le billard et les diverses tortures auxquels pouvaient s’adonner les geôliers, mais l’ambiance globale n’en restait pas moins austère et terne. Pourtant, à chaque nouvelle discussion qu’il avait avec ses Kikaichuus, à chaque gag idiot qu’il pouvait trouver à leur faire ou qu’ils essayaient parfois de lui retourner, à chaque fois qu’il redevenait la cible de moults opérations, il pouvait toujours diriger ses pensées vers le bien de sa colonie pour se remonter le moral.

Ils étaient non seulement sa raison de survivre mais également son carburant, lui permettant de survivre et continuer à fonctionner peu importe ce que la vie pouvait lui jeter à la figure. Lorsqu’il n’était pas enfermé avec eux ou qu’ils étaient trop déprimés pour ne serait-ce que sortir de son corps, le gamin commença à méditer. Il avait commencé à apprendre à vider son esprit, exercice bien compliqué pour un môme dans sa situation, mais il avait au moins la chance de posséder suffisamment de temps libre et d’assez peu de distraction pour que cela lui facilite la tâche. Le plus dur fut d’y arriver pendant qu’il se faisait charcuter sans état d’âme, même si ces séances avaient le mérite de lui apporter régulièrement un challenge, un pic de difficulté à franchir qui saurait le renforcer, à condition de le dépasser.

Il avait déjà utilisé et subi de nombreuses fois la Genjutsu des Mots Prononcés et pour s’aider à prendre de la distance par rapport à sa situation et son propre corps, il en emprunta une astuce. Il avait trouvé un processus qui l’aidait à se mettre en condition et qui ne changeait que rarement. Une fois les yeux fermés, il se forçait à visualiser son corps tel qu’il était positionné, dans une salle entièrement noire et sombre. Il fixait ainsi sa carcasse en s'éloignant, afin de la voir faire engloutir progressivement par les ténèbres. Avec elle se noyaient également les sons, les sensations ainsi que l’intégralité du monde extérieur, supplanté par… Rien. Une masse obscure et dense, avalant tout le reste.

Bien entendu, atteindre un tel résultat lui prit beaucoup de temps et il resta tout de même bien loin d’être infaillible. Le moindre manque de concentration, la première seconde d’hésitation, des douleurs trop surprenantes ou puissantes brisèrent un grand nombre de ses “transes”, ce qui compliquait toujours l’espoir de s’y replonger avant de pouvoir se reposer au calme et lécher ses plaies. Toutefois, il persévéra, poussé par son but final et toute une population, dont le sort lui importait bien plus que le sien.

Sans même s’en rendre compte, il progressa peu à peu en s’enfonçant toujours plus loin et plus vite dans son imaginaire sécuritaire. Il ne s’y était pas attendu mais remarqua également que ses exercices l’avaient rendu plus détendu, et accentuaient encore plus certains traits de sa personnalité. Cette assurance et cette sérénité conquirent une bonne partie de la nuée, divertie et portée par l’étonnante joie de vivre de l’Aburame chétif, qui avait su garder et entretenir son âme d’enfant, tout en étant forcé de mûrir bien trop vite. Ce bénéfice surprise lui permit de gagner du temps et de stabiliser le nombre de ses troupes, tout en l’encourageant dans la voie sur laquelle il s’était engagé. Ses efforts portaient bien leurs fruits, se démener à ce point de manière désintéressée forgeant sa mentalité, ainsi qu’un altruisme prononcé.

Doucement mais sûrement, il sentait l’objectif se rapprocher. Il maitrisait les pinceaux, avait réussi à dégotter les couleurs nécessaires et enfin fabriqué une toile vierge et propre. Kougen n’avait plus qu’à trouver l’émotion qu’il voulait peindre et lui donner de la couleur. De la vie.


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Au prix de nombreux efforts laborieux, Kougen avait réussi à faire son petit bout de chemin tout seul même s’il était encore loin d’en avoir terminé. Le Genjutsu nécessitait une concentration à toute épreuve et il avait réussi à s’y habituer autant que nécessaire, il ne restait plus qu’à modeler tout ça. Pour ça, il ne voyait pas trente-six solutions : Il fallait qu’il puisse transformer son détachement en apaisement et sérénité, avant de pouvoir le répliquer pour ses insectes. Le garçon commença par s’accrocher à des émotions, en reprenant sa méthode précédente à reculons. Une fois qu’il isolé dans les abysses, il y naviguait en essayant de visualiser des choses nouvelles mais n’arrivait pas à s’extirper du vide qu’il avait créé. La joie, l’espoir, la satisfaction, tant de choses abstraites pour un esprit aussi jeune, qu’il lui était impossible d’isoler aussi facilement. Elles se faisaient systématiquement dévorer par la vacuité ou pire encore, finissaient par l’en sortir, l’obligeant alors à repartir de zéro.

Cela faisait si longtemps qu’il pratiquait que le temps semblait s’être accéléré en dépit de sa détention. Ses cheveux avaient bien poussé et lui arrivaient au niveau des épaules, ayant aussi bien poussé que lui qui avait gagné plusieurs centimètres. Il ne l’avait pas vraiment réalisé, trop focalisé sur le sauvetage de ses Kikaichuus qui avaient repris du poil de la bête, surtout qu’il était hanté par la désagréable impression de stagner. L’Aburame était de plus en plus rapide pour trouver le calme et effacer ce qui l’entourait, mais restait incapable de former quoi que ce soit de nouveau. Il avait même essayé plusieurs fois de se lancer son propre sortilège, pour se faire une idée de ce qu’il pouvait produire et de ce qu’il avait à ajuster, mais finissait toujours par dériver sur une variante des Mots Prononcés.

Il imagina alors que pour se défaire de ses blocages mentaux, comme pour réaliser un chef-d’oeuvre, il lui faudrait plusieurs esquisses et une montagne de brouillons avant d’arriver à un résultat satisfaisant, plutôt que d’espérer la perfection au premier coup de pinceau. Le problème était qu’il ne savait pas vraiment sur quoi partir. Imaginer une scène spécifique et simplement la projeter dans l’esprit de quelqu’un pouvait peut-être marcher mais serait immanquablement trop subjectif pour être fiable. Moins convaincant et davantage sujet aux erreurs ou aux inattentions.

Ce paradoxe creusa la cervelle du petit bonhomme un sacré moment, avant qu’il n’ait l’idée de se tourner vers l’Illusion de Mort, une autre arme de son arsenal qui partageaient des similitudes avec la Vision du Paradis. Cette dernière pouvait même être vue comme l’opposé du mélange de son Narakumi et des mots prononcés. En bon cobaye qu’il était, il décida de prendre le tout de manière peu orthodoxe. La terreur, l’angoisse, le désarroi, la vie de paria, tout ça il l’avait côtoyé et apprivoisé très jeune, ce qu’il était parvenu à canaliser dans le développement de son Genjutsu. Kougen avait connu le pire et c’était justement pour cela qu’il se savait capable d’imaginer ce qu’il y avait de meilleur. Il ne lui restait donc qu’à trouver le scénario le plus terrible possible et de le retourner comme une crêpe, du moins, en théorie.

Ce qui lui faisait le plus peur, sans doute non seulement à lui mais aussi à l’intégralité de la colonie, c’était bel et bien de finir sa vie dans sa situation actuelle, sans aucun espoir d’en réchapper. Que les bandits arrivent à leurs fins, parvenant à mettre au point une arme ou un jutsu terrible grâce à ce qu’ils auraient réussi à extirper de Kougen, pour détruire Konoha ainsi que tous ses êtres chers. Plutôt que de les achever, les forbans sépareraient alors l’enfant de son essaim, tout en les maintenant en vie pour pouvoir les ausculter séparément. Leur enfer continuerait alors, sans la seule valeur fiable sur laquelle ils avaient toujours pu compter, les uns comme les autres. Plus besoin de torture, plus besoin de peine supplémentaire. Juste l’isolement le plus complet, une solitude sans la moindre échappatoire.

Cette simple hypothèse suffit à lui glacer le sang, ce qui voulait dire qu’il tenait le bon bout. Nier leur situation n’allait pas aider le gamin, il fallait au contraire qu’il s’en serve comme inspiration. Pour simuler de l’espoir, il fallait qu’il puisse l’imaginer et quoi de mieux pour ça que de fantasmer leur sauvetage ? Tout le problème reposait autour de leur emprisonnement. Il lui fallait un héros pour résoudre tout ça. Au fond de sa cellule, caché dans les recoins de son esprit, il en façonna un utilisant le personnage qui avait eu le plus de présence et d’importance dans sa vie à l’exception des Kikaichuus : Son oncle ou plutôt, l’image démesurée qu’il en avait. Haut et épais comme un arbre centenaire, il débarquait dans son imaginaire par le tunnel nord, qui lui semblait être la meilleure direction pour envisager une fuite, avant de se frayer un chemin en détruisant tout ce qu’il pourrait trouver sur son passage. Il briserait les murs de sa prison pour laisser entrer avec lui la lumière du jour qui l’encadrerait alors à la façon d’un halo éblouissant, masquant ses traits pour ne laisser ressortir qu’une main secourable, que l’enfant n’aurait plus qu’à saisir pour mettre fin à ses tourments.

C’était un joli conte, bien évidemment et il en tira sans doute quelques sourires, mais il avait tout de même du mal à le prendre véritablement au sérieux. Il pouvait le détailler et le pousser à l’extrême jusqu’à le rendre bien plus convaincant, il n’en restait pas moins une fabrication de sa part. Une chose qu’il savait factice et il dont il était bien incapable d’extraire la moindre émotion véritablement significative pour alimenter son illusion. Malheureusement, il eut l’impression de se retrouver face à un dernier mur qui le séparait de son objectif, mais sans avoir davantage d’ustensiles ou d’astuce à exploiter pour pouvoir le percer. Démuni, il continua tout de même de fantasmer son sauvetage, nuit et jour, pour raffiner son scénario et réussir à y croire. Il commença à marmonner continuellement ce qu’il avait en tête, de manière inintelligible pour quiconque d’autre que lui. Il en faisait des rêves, des cauchemars, qu’il soit endormi ou pas. En vain.  

Un beau jour, alors qu’il se faisait sangler et préparé pour de nouvelles expériences, il répéta ses exercices de méditation. Effacer le monde. Plus de présence de gants désagréables sur sa peau, plus de contact avec la table d’opération. Plus de scalpel et autres outils glacés. Plus de Kougen. Faire le vide. Puis, le ré-écrire pour se l'approprier. Kougen, la table, les sangles, tout. Situation désastreuse, jusqu’à ce que des bruits ne viennent troubler l’assemblée. Les chirurgiens qui s’affolent, les sons étouffés de ravages vengeurs, il lui sembla presque les entendre.

Le mur qui se brise, une bouffée d’air frais qui lui salue les narines avec quelques débris négligeables qui lui ricoche sur la peau nue.

« Aïe. » Ironisa-t-il, avec un franc sourire satisfait.

Les yeux pourtant bien fermés, quelque chose lui sembla différent de d’habitude car il commença à bien plus se prendre au jeu que d’habitude. Dans sa tête, le sauveur terrasse les gardes un à un comme de la piétaille et tandis que Kougen ressent chaque impact et chaque cri, il sent une douce sensation de chaleur lui emplir le ventre avant de se propager. Il perd pied et le récit l’embarque, échappant à son contrôle, mais il se laisse déraper, ayant à réussir à obtenir exactement ce qu’il souhaitait. Il n’y a plus que lui et le héros, qui s’approche pour arracher les sangles qui l’étreignent et laisser respirer ses articulations. Une vague de sensations réconfortantes le submerge, lorsqu’on le redresse et qu’on le porte loin de son cauchemar, au rythme de pas puissants et effrénés, comme s’il ne pesait absolument rien. Ce qui était sans doute le cas.

Il n’avait jamais poussé sa simulation jusqu’à réellement sortir de son labyrinthe souterrain, car il avait peur de ne pas réussir à se rappeler correctement de l’extérieur pour pouvoir se convaincre lui-même et pourtant, voilà qu’on l’emmène véritablement vers la sortie. Dès qu’il arrive dehors, il peut sentir la chaleur du soleil et l’odeur de la flore l’inonder, tant et si bien qu’il ne peut s’empêcher de prendre une puissante inspiration pour s’en gorger les poumons. Le bruit des oiseaux, du gibier et des feuilles, le bruissement des insectes sauvages. Tout lui apparaît exactement comme il s’en rappelle sans même qu’il ait à y penser.  

« … Amin… »

Soudain, un son confus lui parvient au travers de son fantasme, qui s’agite soudainement. Dehors, on le secoue, sans doute depuis un moment et il panique, en pensant perdre sa concentration et le fruit de tous ses efforts. Il tente de mettre à profit tout ce qu’il a appris pour maintenir l’illusion mais rien n’y fait. Kougen n’est plus un observateur extérieur, il revient dans son enveloppe en se débattant. Il ouvrit péniblement les yeux, ses paupières papillonnant à cause d’une luminosité aveuglante à laquelle il n’était plus habitué depuis bien longtemps.

Autour de lui, plus de présence de gants désagréables sur sa peau, plus de contact avec la table d’opération. Plus de scalpel et autres outils glacés. Pas de vide, non plus. Au lieu de tout ça, il se retrouva avec un miracle sous les yeux : son illusion avait fonctionné, peut-être même un peu trop bien. L’Aburame était exténué et avait perdu beaucoup de sang, mais même les yeux ouverts il n’y avait aucune erreur possible. Il se trouvait dans les bras salvateurs de son héros imaginaire, au beau milieu d’une forêt qu’il ne connaissait pas. Le pauvre n’avait plus assez d”énergie pour tenter un Kai mais quelque chose lui disait que ce serait inutile. Même s’il avait pu le faire, il aurait sans doute choisi à cet instant de rester dans un beau rêve plutôt que de retourner dans un cauchemar tout ce qu’il y avait de plus réel. Tout comme il l’avait imaginé, les traits de l’inconnu à contrejour étaient camouflés par les ombres, même s’il remarqua une différence notable par rapport à “sa propre version” : Le sauveur arborait un gigantesque sourire immaculé, qui réconforta immédiatement le garçon en s’ancrant dans sa rétine.

Incapable de comprendre ce qui s’était passé, il n’en resta pas moins empli de gratitude. Il essaya de lui dire quelque chose, mais ses lèvres et sa gorge étaient trop sèches pour qu’il puisse parler de manière intelligible. Le calvaire était enfin terminé, il allait pouvoir rentrer chez lui. Plus rien de grave ne pouvait plus lui arriver maintenant. Le rescapé sombra dans les bras de Morphée, les larmes inondées de larmes qui disparaissaient bien vite, absorbée par une peau qui en avait bien besoin.

Il se réveilla quelques jours plus tard dans une chambre d’hôpital à Konoha, en ayant gardé que quelques bribes de ce qui s’était réellement passé sur la fin. Par rapport au moment de sa disparition, la victime était méconnaissable. Sa peau était parsemée de blessures diverses, recousues à la va-vite et d’ecchymoses diverses, en plus de présenter de nombreuses craquelures en raison d’un manque d’hydration qui semblait impossible à traiter. Ses cheveux auparavant soyeux et d’un noir perçant étaient maintenant d’un blanc osseux, secs et broussailleux. Plusieurs plaies et cicatrices lui constellaient désormais le corps et le visage.  

Ses souvenirs étaient encore bien flous mais on l’interrogea tout de même pendant un long moment pour essayer de voir s’il possédait la moindre information importante. Est-ce que l’ennemi avait réussi à se procurer le secret des Aburame ? Combien y avait-il de personnel ? Avait-il vu d’autres personnes dans sa situation ? L’interrogé répondit avec franchise mais distraitement, le regard perdu par la fenêtre ouverte, le bruit des arbres, la douceur du vent. Il invita ses insectes à se manifester et même à sortir en éclaireur, à l’extérieur, sans le moindre ordre ou quelque mission à remplir, simplement pour les laisser se dégourdir les pattes comme ils l’avaient attendu pendant si longtemps. Enfin libres. Rien qu’à les voir se pavaner de bonheur, il se sentit immédiatement ragaillardi.

Soulagé, le petit albinos se repassait pourtant en boucle l’enchaînement improbable qu’il avait encore du mal à démêler de son illusion, dont il n’avait d’ailleurs plus besoin d’apprendre. Pourtant, c’était justement à ce moment précis qu’il avait trouvé le matériel qu’il avait passé tant de temps à chercher en vain, la pièce manquante du puzzle. Profondément gravé dans sa mémoire, cette sensation n’était pas prête de lui échapper et avec ce qu’il avait accompli, il pouvait facilement le retrouver désormais. Il n’apprit jamais l’identité de celui qui l’avait secouru, malgré des recherches intensives, même si cela ne l’empêcha pas de l'idolatrer.

Même si son objectif final avait été accompli par quelqu’un d’autre, il continua tout de même à s’entraîner pour finaliser sa technique, aidé par les conseils avisés de son oncle, qui parut agréablement surpris de remarquer ses progrès. Il avait réussi à en comprendre l’essence et après une pratique soutenue, il réussit éventuellement à la faire sienne pour de bon. Peut-être qu’un jour, il pourrait être amené à s’en servir pour tirer d’autres enfants comme lui de leur désespoir, ne serait-ce que l’espace de quelques instants pour les emmener loin de leurs tourments. Peut-être même trouver plus facilement un terrain d’entente avec des adversaires, pourquoi pas ?





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