[LIBRE] Un lièvre suspect

L'insigne avantage à être désormais une chuunin, c'était de ne plus avoir tout le temps un sensei sur le dos ou n'être que limitée aux rues de Konoha. On pouvait vadrouiller de part le monde (sous le prétexte de quelque mission), chose que Hako adorait. La liberté et le fait qu'on lui faisait désormais totalement (ou presque) confiance l'enchantait.
En plus, comme maintenant, elle pouvait aussi effectuer des missions en solo. Pas qu'elle rechigne à travailler avec d'autres, surtout ses coéquipiers de toujours de l'équipe n°2, mais... De temps en temps, ça faisait du bien de se balader toute seule...euh... d'accomplir glorieusement son devoir par elle-même.
Yume pouvait se montrer parfois si dirigiste et Akira oscillait de temps en temps un peu trop entre la déprime et l'arrogance propre aux Uchiha. Hako avait beau être une boule de gaîté, souffler un peu en solitaire faisait du bien.

Bon, niveau gloire, là elle avait surtout joué les courriers, portant quelques missives urgentes et sûrement secrètes à divers nobles proches du Pays du Feu. Ses seuls opposants avaient été des ours et des bandits pouilleux, cela avait été trop facile et décevant... Du coup la jeune Aburame prenait son temps pour rentrer, s’entraînant toute seule et profitant du paysage et de cette belle journée d'été.
Elle s'était évidemment levée à l'aube et avait choisit un chemin tortueux et détourné pour rentrer chez elle une fois sa mission accomplit.
En sueur et adossée à un arbre qui avait servit de mannequin d’entraînement pour ses kunaï, la kunoichi vert-pomme repliait son petit camp. D'une élégance rare, la jeune Aburame se renifla les aisselles... Hmmm, elle aurait bien besoin d'un bain, la chaleur et l’entraînement de la veille discréditaient sa douce féminité.
Idéalement, il faudrait qu'elle se choppe quelques poissons ou lapin pour le déjeuner. Il lui restait bien quelques rations, mais autant se faire un peu plaisir !

Remballant ses affaires, le lutin vert de Konoha tout sourire entreprit de fouiller les sous-bois, cherchant la piste d'un animal ou quelque rivière où elle aurait pu faire tremper et pêcher.
Bien vite la minuscule chuunin découvrit quelques traces d'animaux. Parfait ! Et avec un peu de chance, ça la mènerait à un ruisseau où elle pourrait se débarbouiller !
Concentrée dans la traque de son déjeuner et de sa salle de bain, Hako ne vit pas débouler une jeune fille coursant un lapin. Elle non plus, la tenue couleur grenouille toxique de la petite Aburame se fondant dans le paysage verdoyant.
Le choc ne fut guère rude pour la kunoichi du Village Caché de la Feuille, plus solide qu'un roc, qui se contenta de grogner et de lâcher un juron agacé indigne d'une demoiselle.

Immédiatement, Hako se mit en garde par pur réflexe. Un animal suicidaire ? Un bandit qui avait les yeux plus  gros que le ventre ? Mieux encore : un ninja ennemi essayant (vainement) d'abattre l'élite (autoproclamée) de Konoha ?
Mais non : nul menace à l'horizon, juste une autre jeune fille (plus grande qu'elle, elles l'étaient toutes) qui atterrissait peu gracieusement sur ses fesses.
"Ah ! Désolée !" s'excusa aussitôt la kunoichi vert-pomme, classant (peut-être à tort) l'incident et l'inconnue comme sans danger. "Je t'ai pas vu arriver... Pas de bobo ?"
Bonne question : heurter le petit roc qu'était la minuscule chuunin pouvait s'avérer déplaisant, surtout pour une civile. Mais bon, le choc n'avait pas été si violent (autant que la petite brute Aburame pouvait en juger)...
Du coin de l’œil, elle vit filer un petit lapin tout mignon.
"Ah ! J't'ai fait rater ton repas !"

D'un coup de poignet, le lutin vert de Konoha fit tomber un kunaï dans sa main et l'expédia vers le malheureux animal. Pas facile de l'avoir dans ces bois touffu, n'étant pas une flèche en shurikenjutsu... Mais elle restait tout de même une chuunin de talent et il y avait de forte chance qu'elle abatte le lapereau qui disparaissait dans un buisson.
L'usage de cet arme si particulière, en plus du bandeau attaché à sa ceinture orné du symbole de le Feuille, révélait son statut de ninja (et son allégeance).
Hako y songea, mais un peu tard. Il fallait espérait que la jeune fille ne s'enfuie pas en courant face à une tueuse de l'ombre, même si cette dernière était habillé de froufrou et de vert fluo.

Un sourire vaguement contrit au lèvre, la petite chuunin s'avança vers les fourrés, en profitant pour se présenter avant que l'inconnue ne se carapate.
"Je ne te veux pas de mal !" tenta de la rassurer le lutin vert du Village Caché de la Feuille avant de se présenter. "Ouais, j'suis une kunoichi, mais j'ai rien contre toi. Et je m'appelle Aburame Hako, de Konoha."
Ensuite, elle commença à fouiller les buissons : avait-elle touché le lapin ? Si oui, elle pourrait l'offrir à l'autre demoiselle en gage d'amitié. Bon, un cadeau peut-être un brin sanguinolent... Si cette dernière partait en courant, ça lui ferait son déjeuner...
En tout cas, l'incident mettrait peut-être un peu de piment dans son voyage de retour.
La partie Aburame et froidement analytique de son cerveau tentait de rattraper les wagons, essayant d'attirer l'attention de Hako sur l'étrangeté de cette rencontre : que faisait une adolescente dans ces forêts profondes et dangereuses ?

Ouf ! La jeune fille n'avait rien après s'être rudement cognée contre le (trop) solide lutin vert de Konoha !
Visiblement, elle poursuivait un voleur à longue oreille qui lui avait piqué une carotte... Donc, elle était sans doute qu'une paysanne du coin. Curieux tout de même, Hako ne se rappelait pas la présence d'un village dans les environs... Mais bon, elle n'avait jamais été une flèche en géographie et autres trucs barbants.
La minuscule Aburame voulue se rendre utile et d'un prompt jet de kunai, elle intercepta mortellement le voleur de carotte.

Oups. C'était peut-être un brin trop pour une demoiselle sans doute peu habituée à l'art de jet d'un shinobi.
Visiblement, celle qui se prénommait Namitéka (trop long ça, Hako abrégerait sans doute bien vite en simplement Nami) s'était figée ne sachant sans doute pas comment réagir devant le croque-mitaine sortis des légendes qu'était la kunoichi de Konoha.
Étonnant toutefois, nota l'esprit analytique typique des Aburame du lutin vert de Konoha : elle avait un nom de famille, chose relativement rare chez les paysans. Et elle semblait un rien méfiante et nerveuse depuis que Hako avait annoncé sa redoutable profession...

La jeune femme fini par prendre son courage à deux mains et aider la petite chuunin à battre les fourrées à la recherche du lapin.
Est-ce que Hako l'avait touché ? Elle avait évidemment l’entraînement d'un ninja de Konoha mais était loin d'avoir la vivacité de ses coéquipiers. Hako préférait des méthodes soit plus vicieuse, soit plus direct qu'un jet de lames...
Ce fut Namitéka qui retrouva le petit cadavre du lièvre, visiblement occis par le tir plus ou moins chanceux de la kunoichi vert-pomme.
Les compliments firent rosir de plaisir la jeune Aburame à l'ego déjà fort développé.

"Eh, eh ! C'est ça d'être un ninja !" ricana joyeusement le lutin vert de Konoha en se frottant le nez et souriant de toute ses dents. "Et encore, j'suis pas une spécialiste de ce genre de trucs, mais cela fait des années que je suis une kunoichi de plein droit !"
Ayant classée Namitéka dans la case "civile, sans danger" la minuscule Aburame n'hésita pas à discuter un peu plus avant, aimant parler et rencontrer des gens inconnus (un des plaisir de la vie de ninja envoyé au quatre coins du monde). Elle continua donc gaiement, d'un ton (faussement) modeste.
"Et si t'as trouvé ça vif, t'imagines même pas mes coéquipiers. Yume est une archère qui tire à la vitesse de la lumière et Akira frappe comme la foudre. Littéralement d'ailleurs."

En plus, en cas de concours de jet de shuriken et autres kunaï, ils trichaient, avec leurs fichus dôjutsu. Hako finissait toujours dernière à ce genre d'exercice, évidemment à sa grande frustration.
Mais elle n'annonçait pas l'existence de ses coéquipiers pour rien : il restait toujours possible que cette Namitéka soit le piège de quelque bandits de grand chemin ou de ninja ennemi (chic, ça pimenterait un peu son retour!). En parlant de ses alliés absents, Hako pouvait toujours semer le doute : était-elle la seule ninja de Konoha dans cette forêt ?

Même si elles n'étaient qu'au début de la mâtiné, la journée s'annonçait particulièrement chaude. Vu que Namitéka était du coin, Hako décida d'en profiter.
"Bon, on a notre voleur... Bon, faudra sans doute bien nettoyer et faire bouillir ta carotte, allez savoir quelles saletés Jeannot Lapin avaient entre ses dents." conseilla la petite Aburame, fille d'un ninja médecin. "A propos de se nettoyer... Dis-moi, tu aurais pas un plan d'eau propre près de chez toi ? Un puits à défaut ? Je reviens de mission et j'ai pas mal crapahuté partout et bien transpiré... Un bon bain me ferait du bien ! Et en échange, je te viderai et cuisinerai le lapin !"
Il fallait bien après tout que ses techniques de survie servent ! Par contre, un repas préparé par le lutin vert de Konoha aurait suscité la méfiance inquiète de ceux qui la connaissait. Hako n'était pas vraiment un cordon bleu, malgré les leçons de sa coéquipière...
Évidemment, si cette Namitéka s'avérait être une fripouille aux services de quelques malandrins des bois ou de ninja étranger, cela revenait un peu à se jetter dans la gueule du loup... Mais c'était un peu la façon de désamorcer les pièges de la bouillante Aburame : en se jettant dedans !

Rien n'était plus flatteur pour le lutin vert de Konoha que de faire briller d'admiration les yeux d'autrui. La minuscule Aburame ne pouvait s'empêcher de sourire à pleine dents sous les compliment de Namitéka. Même si cela rosissait un peu ses joues qui s'enflammait trop facilement.
Après tout une kunoichi devrait cultiver un peu plus de modestie et de discrétion, non ? En tout cas, c'était ce que n'arrêtait pas de lui dire Yum-Yum (et Akira, mais son avis ne comptait pas vraiment).

Cependant, Hako fut un peu surprise des réponses de la jeune fille qu'elle prenait pour une adolescente du coin, une civile ne s'y connaissait pas en ninjutsu.
Elle savait faire deux-trois trucs ? Pour se comparer à son shurikenjutsu ? Bah, elle avait sans doute voulu dire qu'elle avait quelque compétence en chasse. Après tout, elle le coursait, ce lapin.
Du coup, la petite chuunin décida de lui laisser vider leur proie. Et probablement la cuisiner : si Hako s'avérait être une chasseresse redoutable (enfin, au moins potable), elle n'était pas vraiment une fée du logis.

Mais Namitéka la surprit encore : loin de conduire le lutin vert de Konoha à un village ou une petite communauté des bois qu'elle aurait manqué, elle avoue vivre dans une petite grotte non loin.
Voilà qui était... étonnant.
Une communauté troglodyte ? Bizarre...
"Ok, va pour la grotte..." acquiesça d'un joyeux hochement de menton la kunoichi vert-pomme, masquant sa soudaine suspicions par l'enthousiasme. On verrait bien.
Il restait toujours la possibilité que cette aimable (et un brin maladroite) jeune fille soit une sorte de pot de miel utilisé par quelques brigands pour attirer les voyageurs dans un coin isolé pour les dépouiller... Bon, cela semblait peu probable, mais sait-on jamais. Si c'était le cas, ils auraient une sacrée surprise quand la demoiselle leur ramènerait une ninja de Konoha...

Namikéta ne semblait guère menaçante et Hako la suivit sans rechigner, en sautillant gaiement à ses cotés.
Chemin faisant, elle cueillit quelques baies et champignons, qui ferait un splendide accompagnement pour le voleur de carotte.
Bien vite, elles arrivèrent à la "maison" de la jeune femme. Et elle n'avait pas mentit : c'était bien une petite grotte isolée et discrète.
Et splendidement aménagée, avec un petit jardin, une source et des réserves pour l'hiver.
La suspicions de la kunoichi vert-pomme monta d'un cran, coulant un regard méfiant vers Namitéka.
Pas de communauté troglodyte en vue. Pas d'autre "villageois".
Nul trace de quelqu'un d'autre alentour, ou alors bien caché. Pas d'embuscade en vue et une hôtesse qui semblait bien sympathique et sans trace de malice.

Hako s'excusa pour aller à la source se rafraîchir et se nettoyer les mains et le visage, à défaut d'un bain. Et pour masquer son trouble. Elle s'interrogeait : pourquoi une jeune fille vivrait ici, seule et si loin de tout ?
Certes, la petite grotte était pas mal aménagée, mais cela restait plutôt... brut et spartiate, comme habitation. Namikéta semblait pas trop mal dégourdie et présentait bien, trahissant une certaine culture et éducation. Même seule, elle aurait sans doute pas eu trop de mal à se trouver un apprentissage dans un village.

Quant elle revint, la jeune fille affirma ne pas aimer le bruit et les gens.
Hmmm... Cet isolement, couplée à ses manières, sa façon de parler. Pour l'esprit analytique de la petite Aburame, cela laisser deux possibilités.
Elle éclata d'un rire joyeux (un peu forcé) pour répondre à la demoiselle.
"Ah ah, moi ça ne me dérange pas ! J'suis plutôt du genre bruyante et sociable, alors... Mais j'comprends l'truc !" affirma gaiement la minuscule chuunin, avant se faire un peu plus inquisitrice.
"Mais donc, tu vis ici toute seule ? En ermite ? Tu es une sorte de religieuse ? Une moniale qui a fait voeux de chaipakoi pour vivre dans une grotte et méditer ?"

C'était en effet une des deux possibilités qu'envisageait le lutin vert de Konoha pour expliquer l'isolement et le style de vie de la jeune fille.
Il y en avait une autre : que Namitéka soit en fait une kunoichi étrangère (voire une nukenin !), qui se cachait, pour une mission ou parce que c'était sa base d'opération. Elle ne semblait cependant pas porter de bandeau frontal, ni de symbole de clan (de toute façon, le lutin vert de Konoha aurait eu du mal à en reconnaître un, sauf des plus connus).
Hako regrettait de ne pas avoir mémorisé le Bingo Book, juste au cas où...

Décidément, cette jeune fille n'avait pas l'air d'être une moniale ou une sainte venue chercher la paix intérieure ou un truc du style au fond d'une grotte.
Elle était plutôt bien installée et savait visiblement s'occuper d'elle-même, dépeçant et vidant le lapin d'une main ferme et experte.
Hako écouta donc papoter Namitéka en souriant.
"Moi aussi j'aime beaucoup explorer !" pépia gaiement la kunoichi vert pomme. "C'est pour ça que j'aime bien être une kunoichi : mes missions m'amènent au quatre coin du monde ! En plus, comme j'suis balaise, y'a pas grand chose qui peut m'arrêter ou me mettre en danger !"

La minuscule Aburame haussa les épaules à la mention de l'autorité.
"Les règles, les règles... J'comprend l'concept, difficile de bâtir une civilisation sans, mais... Ce qui il y a de bien avec les shinobis, c'est que bien souvent les règles, c'est plutôt des sortes de suggestion..."
La rigide disciple militaire des ninja de Konoha ne seraient sans doute pas vraiment d'accord avec Hako. Mais le lutin vert était connu pour ses... improvisations et son interprétation créative des ordres.
"Et puis, comme je dis toujours, mieux vaut demander pardon que permission..."
Là c'est ses parents qui ne seraient pas d'accord.

Et niveau pipelette, la petite Aburame se défendait et n'en prenait pas ombrage. En tout cas, les propos et les talents de Namitéka semblait confirmer son hypothèse : elle devait être une kunoichi, pour vivre ainsi seule au milieu de la forêt à son âge.
Il était donc du devoir de Hako d'en apprendre plus, notamment en évaluant de fond en combe ses dons culinaires !
Et aussi... Hako avait un coeur en or : elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour la jeune femme, seule dans sa grotte.
Outre le manque de compagnie et de confort (même si celle-là était plutôt bien aménagée), c'était dangereux. Les forêts du Sekai regorgeaient d'animaux sauvages, de ronin en maraudes ou de bandits de grand chemin.
D'ailleurs Hako revenait d'une petite mission de saccage d'un camp de ces malfaisants. Il fallait espérait qu'elle n'ai pas malencontreusement mis en danger Namitéka : les bandits risquaient d'écumer les environs pour ce venger, avant que les troupes du Daimyo ne les choppent (ce qui était le plan après qu'elle eut détr...saccag... grandement abîmé leur campement secret.

"Non, je vis avec mes parents, sur les terres de mon clan, à Konoha." répondit la kunoichi vert-pomme en réfléchissant. "C'est un peu lourd des fois, bien sûr... Y'a certain membre du clan qui m'aiment pas trop. Par pure jalousie pour mon talent et parce que moi je sais m'habiller !"
Elle soupira, imaginant un instant vivre dans une petite maison ou un appartement isolé avec sa belle Hyûga. Un rêve impossible, bien sûr.
"Vivre avec mes amis serait quand même bien sympa... Mais malgré tout, j'adore ma famille. Bon, et puis Akira crèche parfois chez moi, donc c'est un peu déjà ça..."

Le temps passait et le lapin sentait de plus en plus bon. Le ventre de Hako grogna et la minuscule kunoichi rougit un peu.
"Sinon toi... Tu t'ennuies pas trop toute seule ? Les animaux de la forêt, ça va bien cinq minutes comme compagnie... Tu as des amis ?"
Comme une organisation ou un clan de ninja indépendants qui roderaient dans le coin... Mais elle avait assuré être seule et ne pas aimé l'autorité... Elle avait peut-être fugué en fait.
Hako se gratta la tête, gênée, ne sachant comment abordé la question. Où était Akira et Yume et leurs yeux magiques qui permettait de tout savoir des gens rien qu'en les regardant ?
"Et, Nami... Euh... En fait, t'es une kunoichi toi aussi?"
Voilà, elle s'était lancé et avait osé poser la question. Et pas uniquement parce qu'elle était une insatiable petite curieuse. Hako se souciait vraiment du bien être de la jeune fille.
Vu comment elle s'était extasié  (même si elle avait pu simuler) sur le pauvre shurikenjutsu du lutin vert de Konoha, il y avait fort à parier que Namitéka ne soit pas une shinobi d'exception ou surpuissante. Et elle ne semblait pas méchante, ni capable de menacer les intérêts de Konoha.
Du coup, Hako s'inquiétait pour elle.

HRP:

Namitéka et Hako papotaient tout en préparant un repas qui s'annonçait aussi champêtre que délicieux. Elles parlèrent règlements et vie familiale, la jeune Aburame mentionnant la vie dans son clan sans goût vestimentaire.
"J'suis pas aussi rebelle." lança la kunoichi vert-pomme, amusée. "Je n'ai rien contre le fait d'obéir à des ordres sensés. Mais pas comme une machine... J'ai aussi une petite tendance à l'improvisation. Les ordres, ce ne sont que des directives lancées sur le moment, par des gens qui sont pas forcement sur le terrain ! Alors, hum... J'adapte ça à ma sauce. Ce n'est pas ma faute si souvent, je me laisse emporter ! Et fait mieux que ce qui était demandé. Ou d'une manière originale et plus amusante qui fait rouler des jeux à mon soi-disant stratège Uchiha ! Les ordres permettent d'avoir un but et de se coordonner, mais c'est plus... une sorte de guide ou de destination finale...."

Un sourire malicieux illumina le visage poupin de la minuscule chuunin quand Namitéka la complimenta sur son style. Enfin quelqu'un qui avait du goût !
Bon, elle vivait dans une caverne, mais quand même, c'était plaisant que quelqu'un remarque ses efforts pour illuminer avec sa tenue de lutin la journées des gens et des mécréants qu'elle tabassait !
"Les autres Aburame sont tellement... ternes. Passe-partout. Parfois je jurerai que mon clan est composé d’introvertis silencieux qui ont élevé en religion le fait de passer inaperçu dans des vêtements insipides..." grogna la kunoichi vert-pomme, en surjouant un peu (beaucoup) son mécontentement. "Bon, j'comprend le concept : on est des ninjas après tout et la discrétion fait souvent partie du boulot... Et j'sais pourquoi aussi mon clan veut pas attirer l'attention. On fait un peu peur, avec nos essaims d'insectes."

La conversation prit alors un tour un peu plus sérieux. Même si elle s'en défendait, il était visible que les conditions de vie solitaire et dans un confort relatif pesait à la jeune femme.
"Eh ! Des amis, t'en a une de plus maintenant !" affirma joyeusement le lutin vert de Konoha en se frappant le torse, pleine d'assurance. Et elle le pensait vraiment. "Et si t'as besoin de quelque-chose, suffit de d'mander ! Tant que ça ne menace pas le Village Caché de la Feuille, l’Équipe n°2 ou le clan Aburame, j'serais ravis de t'aider !"
Namitéka ne nia pas être une kunoichi elle aussi, mais affirma ne pas se considérer comme telle, ce qui troubla un peu Hako.
Bien vite, le sourire étincelant de la minuscule Aburame revint et s’agrandit.

"Tu devrais. Être un ninja n'est pas donné à tout le monde. Notre entrainement est rude et c'est une vie difficile." affirma doctement la kunoichi vert-pomme. "Tu devrais en être fière : c'est ces talents, ta force et ta volonté qui t'ont permis de survivre et de concevoir ce petit nid sauvage !"
Hako soupira lourdement, pour deux raisons : la première c'est qu'elle savait bien que elle, elle était trop fière d'être une kunoichi (un ninja devrait rester humble, invisible). Et qu'elle se prenait parfois (souvent) pour une redresseur de tord ou une héroïne de roman.
La preuve : elle aurait aimé aider d'avantage cette jeune fille qui vivait (trop) en solitaire, dans une nature hostile et près de forêts regorgeant de bêtes fauves ou de bandits de grand chemin.

Hako aurait voulu l'épauler, voire la rendre plus forte pour affronter l'adversité...
"Les règles... C'est chiant ! Surtout celles que même moi je n'ose pas effreindre..." grinça la minuscule kunoichi, hélas trop loyale à son village et ses lois, malgré ses dires. "J'aurais bien voulu d'apprendre deux-trois trucs, je connais milles et une techniques amusantes ou terriblement puissantes... Mais je n'en ai pas le droit."
C'était aussi pour sa sécurité, s'autojustifia le lutin vert de Konoha : si elle lui apprenait du ninjutsu du Pays du Feu, quelqu'un pourrait s'en prendre à elle pour le dérober...
Ou pire, les cinglés masqués du village pourrait tenter de l'éliminer ou de la convertir, s'ils l'apprenaient.
La convertir... Hmmmm... En voilà une idée ! Est-ce que Namitéka serait prête à abandonner sa vie solitaire, à sacrifier son indépendante pour rejoindre Konoha ?
Hako ne connaissait hélas pas trop le point du vue du Village Caché de la Feuille, mais qui dirait non à une nouvelle et mignonne kunoichi dans ses rangs ?

Les réflexions de la minuscule Aburame furent brutalement interrompues par un spectacle étrange : l'arrivée sur le pas de la grotte d'un gamin torse-nu brandissant deux poissons fraîchement pêchés.
L'apparition étaient trop jeune pour constituer une menace, aussi Hako se contenta de lever un sourcil. Un p'tit frère ?
"Tu avais pas dit que tu vivais seule ?" lança la kunoichi vert-pomme, intriguée. Il était possible que Namitéka lui ai mentit pour protéger le gosse. Après tout, la kunoichi indépendante ne connaissait rien de la jeune Aburame, qui aurait pu constituer une menace pour sa famille.
Pourtant, quand Namitéka avait affirmé être seule, sans parent ni amis, Hako avait perçut un certaine mélancolie trop réelle.
Du coup : d'où sortait le garçonnet ? Que faisait-il seul dans cette forêt ?

Le lutin vert de Konoha ne se rappelait pas de village dans les environs immédiats. Le plus grand rassemblent de gens qu'elle avait croisé, c'était le camp de bandit dont elle... hmmm... c'était occupé.
Dont les survivants pouvaient d'ailleurs écumer la région à sa recherche... A moins (plus probable) qu'ils aient fuis, terrorisés (à juste titre) par la kunoichi vert-pomme.
Hako ne voyait pas des brigands s'encombraient d'un gosse. Comme otage ou pour une rançon, à la rigueur, mais elle n'avait croisé personne de ce type quand elle avait ravagé leur camp... Ni de parents éplorés, inquiets par la disparition en forêt de leur fils.
"Et pourquoi on ferait ça ? Le lapin, c'est aussi bon que le poisson..." questionna donc la jeune Aburame en toisant le nouvel arrivant d'un air vaguement suspicieux. "Et d'où tu sors, toi ?"

Hako discutait tranquillement avec sa nouvelle amie (impossible pour le lutin vert de Konoha de la considérer comme autrement, malgré sa méfiance naturelle de kunoichi), quand elles furent interrompus par l'arrivée impromptue d'un jeune garçon.
Peu poli, le gamin au lieu de se présenter, sembla critiquer le (sans doute) délicieux repas mitonné par Namitéka.
Hako se demanda d'abord s'il s'agissait d'un membre de la famille de la jeune ermite des cavernes. Nami' avait déclaré vivre seule, mais c'était peut-être pour ne pas attirer l'attention sur sa famille d'une douce et belle jeune demoiselle Aburame qui était une adorable petite machine à tuer... Bien sûr, la kunoichi vert-pomme pardonnerait facilement ce petit mensonge.

Mais Namitéka ne semblait pas non plus connaître le garçonnet.
"Elle a quoi de spéciale, cette forêt pour être remplie de gamins et d'ados vivant seuls dans la Nature ?" ricana dans un reniflement amusé la minuscule konohajin, qui n'étaient guère plus âgées (ou plus grande) que les deux autres.
Sa nouvelle amie s'enquit des propos sibyllins du gamin qui osait critiquer leur futur repas.
Il s'avérait qu’apparemment l'assaisonnement serait douteux : des champignons toxiques se seraient glissés dans la cueillette de Namitéka et de la petite Aburame.

C'était possible, la concernant : bien qu'ayant subit en entraînement à la survie, Hako connaissait mieux les forêts proches de Konoha que celles du coin, même si la différence n'était pas bien grande. Elle n'avait pas une connaissance très entendue des champignons empoisonnés et autres toxines, à l'inverse de son père.
Hako appliquait donc une règle simple concernant la cueillette : si c'était d'une couleur aussi criarde que ses vêtements favoris, c'était probablement aussi dangereux qu'elle.
De fait, elle n'avait rien noté de spécial, mais elle n'avait... pas spécialement fait attention.
Et dans quel but le môme leur mentirait ? Pour leur voler un lapin et un peu de bouffe ? D'ailleurs, Nami' avait été assez sympa pour inviter l'inconnu à partager leur pitance...

Il s'avéra que le gamin avait également amené un peu plus de provision. A la fois suspect (voulait-il les empoisonner lui-même ? Vu qu'elle avait...hum... nettoyé des camps de bandits dans les environs, une vengeance était possible... Mais qui aurait envoyé un gamin ?) et super sympa. Il gagnait des points auprès de l'estomac de la petite Aburame, une voie directe vers son cœur.
"Ooook..." laissa tomber le lutin vert en haussant les épaules. "On a donc un mini-expert mycologue parmi nous. Une idée de s'il a raison, Nami' ? C'est pas mon domaine..."
Hako se pencha sur les plats pour les renifler comme un chien, peut-être son héritage Inuzuka. Cependant, la kunoichi vert-pomme était loin d'avoir l'odorat de sa mère et pour elle, ça sentait juste les champignon et le délicieux lapin.

Un sourire de supériorité hourla les lèvres de la minuscule Aburame suite aux propos du gamin.
"Bah, au pire j'pourrais toujours goûter... Il en faut plus qu'un peu ou même beaucoup de poison pour m'abattre !" se vanta la kunoichi vert-pomme, confiante en son estomac et son système immunitaire... Et ses répugnants alliés. "Mon essaim pourra l'épurer de mon corps, au pire."
Enfin, probablement. Un art secret de son clan permettait d'utiliser ses insectes pour drainer et digérer les poisons basiques. Son père avait viré Uchiha pour lui apprendre ça dans un entraînement particulièrement sordide et éprouvant... Cependant si Hako savait que sa technique était efficace pour traiter les poisons que l'on rencontrait sur le champs de bataille, elle ignorait si elle pourrait venir à bout d'une intoxication alimentaire.
Et puis, devoir monopoliser les toilettes (ou plutôt vu l'endroit, un buisson) pendant des heures risquait de mettre à mal sa réputation de douce et fraîche demoiselle...

"Mais, vu que notre jeune bon samaritain nous a ramené plus de bouffe, on pourrait juste mettre les champi' de coté, par précaution." conclut Hako dans un grand sourire, lorgnant sans vergogne vers les poissons et les baies du gamin, l'inventant par la même à les rejoindre dans leur repas.
"Mais du coup, si t'es pas avec Nami', tu sors d'où ? Et c'est quoi ton p'tit nom ? Moi, c'est Hako."
Qu'est-ce qu'un jeune garçon seul faisait dans la forêt ? Pour Namitéka, elle avait plus ou moins avouée être une kunoichi solitaire et indépendante, mais un môme aussi jeune ?
La petite Aburame se voyait toujours comme une héroïne, donc elle s'inquiétait un peu pour lui (et aussi pour sa nouvelle amie, sa grotte secrète venant visiblement d'être découverte)...

Bien qu'un peu dubitatives (au moins pour Hako, qui n'aimait guère qu'on lui dise quoi faire), les deux jeunes filles avaient décider de suivre les conseils du jeune inconnu. On sait jamais.
Curieusement, le gamin souhaitait goûter les champignons soit disant vénéneux, ce qui n'encourageait guère à le croire  : quel masochiste s'empoisonnerait à dessein ?
Juste en pensant ça, Hako ne put s'empêcher de lâcher un petit soupir. Parce qu'elle en connaissait. Elle-même avait d'ailleurs une notion plutôt flou de ce genre de danger, confiante à sa résilience de cafard et dans les capacités de son essaim intérieur.
Mais le gosse n'était pas un Aburame (elle l'aurait sentit) et n'était peut-être même pas un ninja...
Du coup, elle (et surtout Namitéka) s'inquiéta un peu à l'idée.

Hako regarda sa nouvelle amie faire (trop) confiance au garçonnet, élevant même de leur festin la lapin qu'elles avaient chassé.
Nami eut ensuite une idée intéressante pour tester la comestibilité (c'était un mot ?) des choses : les proposer aux fourmis.
La minuscule se tut un moment, à la fois ravie par l'idée (les gens qui avaient pas peur des insectes et les trouvaient utiles n'étaient pas légions...
Mais l'idée de la kunoichi indépendante n'était pas sans défaut.
En tout cas, les fourmis s'avérèrent plutôt intéressées par les vivres ramener par le gamin. Cela pouvait vouloir dire qu'elles étaient sans danger.
La petite konohajin composa quelques mudra secret de son clan, apposant la main non-loin des fourmis, pour les regrouper et les interroger à sa façon.

"Baies et poissons semblent leurs plaire." confirma le lutin vert de Konoha, alors que les insectes se met étrangement en rang auprès d'elle alors qu'elle leurs donnait également un des champignon cuit, qui fut dédaigné. "Par ailleurs, la Colonie se souvient d'un renardeau qui a été malade après avoir mangé un champignon de ce type..."
Hako ordonna ensuite aux fourmis d'abandonner leur pitance : un des avantages des Aburame c'est qu'ils vous assuraient des pique-niques tranquilles !
Et tout ça confirmait donc les dire du jeune inconnu, qui insista pour goûter à son tour les champignons vénéneux. Hako haussa les épaules, prête à le laisser faire même si Nami' ne semblait pas emballer par l'idée.
Pour la kunoichi vert-pomme, il fallait parfois faire l'expérience pour apprendre de ses propres erreurs. Au mieux le gamin en serait bon pour une après-midi humiliante à se vider dans les buissons ou à délirer. Et au pire, si ça venait dangereux, Hako pensait que son essaim pour extraire et digérer le poison avant qu'il ne soit fatal ou trop handicapant.
Bon, par contre la majorité des gens avaient ensuite beaucoup de mal à dormir ou à se balader dehors après avoir été recouvert d'insectes qui pénétraient par tous leurs orifices pour les soigner...

"Par contre Nami', le test des fourmis n'est pas la panacée..." ne put s'empêcher d'expliquer la minuscule Aburame. "Déjà, elles mangent des trucs qu'on toucherait probablement pas, comme des charognes pourries, d'autres insectes et certaines plantes ou champignons. Un insecte, c'est quand même très éloigné d'un humain. Un rongeur, un chat, un chien ou un genin ferait un meilleur testeur !"
Elle éclata de rire pour montrer qu'elle plaisantait (au moins dans son dernier choix) puis soupira, secouant la tête.
"Voilà que j'deviens aussi chiante et tatillonne que P'pa ou le reste de mon clan... En tout cas, on peut sans doute manger ce poissons et ses baies. Et laisser quelques fruits pour nos courageuses volontaires !"
De fait, elle s'empara des poissons pour les mettre à griller (c'était toujours meilleurs cuit et c'était aussi plus sûr), piochant aussi une petite baie dans les provisions, histoire de patienter.

Le gamin affirma être un marchand itinérant, faisant une pause en forêt.
C'était... curieux. Pourquoi dans ce cas les avaient-ils abandonné ? Pour pêcher et faire sa cueillette tout seul, à son âge ? C'était un brin risqué pour qui n'était pas shinobi : la forêt grouillait de bêtes sauvages et parfois de bandits (c'était d'ailleurs la raison de la présence de Hako, qui s'en revenait d'une petite expédition punitive). Ses parents ou tuteurs auraient dû s'inquiéter.
Et un jeune marchand, même animé de noble intention n'aurait sans doute pas normalement approché deux fillettes louches, une étrangement habillé et l'autre visiblement rompue à la survie dans les bois. Ses parents ne lui avaient donc pas appris à se méfier des inconnus ?

Hako hésita un instant à se la jouer méchante kunoichi, histoire d'interroger plus avant le gosse... Mais son ventre gargouilla et au final c'était pas ses oignons.
"...Bon. Et c'est quoi ton p'tit nom, monsieur le marchand ?" lança donc l'adolescente vert-pomme, essuyant négligemment mais de manière fort visible le bandeau métallique de Konoha qui pendait à sa ceinture, avertissement et menace implicite.
L'odeur de poisson grillé faisait saliver la minuscule Aburame et après tout le gamin les avait probablement sauver d'une intoxication alimentaire ou d'un bon mal de ventre.

"D'ailleurs, si tu en as marre de la vie, ce qui serait dommage si jeune ou veut te rendre malade... J'ai d'autres méthodes moins douloureuses pour ça." poursuivit la kunoichi vert-pomme amusée, affichant un sourire de requin. "Ces champignons... Ils auraient pas des effets euphorisant ou un autre truc du style ? J'ai entendu dire qu'y'avait des gens qui se droguait avec ça... Mais là encore, t'es pas un peu jeune pour ça ?"
Se estomac gargouilla de nouveau et elle désigna du menton le lapin mis de coté par Namitéka.
"Nami', j'pense pas que quelques champignons rissolés aient pu bien empoisonner ce délicieux lièvre... Si notre invité veut en plus boulotter ces cèpes vénéneux, c'est qu'ils ne doivent pas être si dangereux que ça. J'aime pas gâcher, j'suis super solide et j'ai quelques milliers de p'tits amis pour m'aider à digérer le poison... En le faisant bien cuire, moi j'suis prête à prendre le risque pour un supplément viande au menu ! Bien sûr, j'vous déconseille de m'imiter, surtout le p'tiot amateur de toxines."

Technique utilisée: