La Forêt ancestrale d'Inari. Un endroit bien connu de Kirei, qui s'y était précédemment rendu à plusieurs reprises de par les liens que son clan entretenait avec les Nara. Une relation particulière, jadis maculée de rivalité et de concurrence, baignant aujourd'hui dans la lumière d'un rapprochement plus amical et d'une entente véritable. Cependant, sa présence en cet endroit, n'était aujourd'hui nullement corrélée à la maisonnée adepte des Ombres. Tandis qu'il déambulait dans les allées du Grand village de Kurokawa, il pouvait percevoir l'effervescence de cette atmosphère propre à celui des festivités, ainsi qu'apprécier les sourires dessinés sur les nombreux visages des festivaliers.
En tant que chef du clan Yamanaka, il se faisait un point d'honneur à se déplacer personnellement à de telles occasions, afin d'entretenir de bonnes relations diplomatiques entre voisins. Il n'était d'ailleurs point rare d'y croiser de hauts dignitaires représentant différentes factions, notamment le Village caché de Konoha lui-même. C'était également pour lui l'opportunité de se relâcher quelque peu, afin de s'adonner à des activités qu'il n'avait pour habitude de pratiquer. Sa marche se stoppa ainsi devant l'un des multiples stands jonchant les allées, afin de s'offrir une confiserie traditionnelle, à l'instar des nombreux autres passants dont il imitait le geste
S'il était discrètement accompagné d'une escorte se fondant dans la foule, il apparaissait à première vue seul, le rendant peut-être plus abordable à quiconque pouvait éventuellement le reconnaître. Il souhaitait en premier lieu venir présenter ses salutations, ainsi que ses respects, à Genshin Iwori, dont l'organisation du festival était chaque année irréprochable. Son attention se reporta toutefois sur une silhouette qu'il lui semblait reconnaître. S'approchant du jeune homme qu'il croyait avoir identifié avec curiosité, sans pour autant altérer la vitesse de ses pas, il confirmait progressivement son observation initiale, jusqu'à enfin parvenir à la hauteur de cet éminent représentant de la Feuille.
Kirei : "Uchiha-san ? Uchiha Akira, si je ne m'abuse ! Peut-être ne vous souvenez-vous guère de moi, mais je suis Yamanaka Kirei, accessoirement responsable dudit clan. Nous avons d'ores-et-déjà eu le plaisir de brièvement nous rencontrer lors de votre visite au domaine, bien que nous n'ayons pu réellement converser. Je suis heureux de vous revoir ! Vous savez, mon jardinier m'a d'ailleurs déjà parlé de vous ! Comment se porte le Village ? Êtes-vous venu en qualité d'ambassadeur de Konoha, ou en tant que simple touriste ?"
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
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Cette fois, impossible d’arriver ici sans une garde. Ce qui était stupide étant donné que j’avais fait le déplacement avec Hako et Yume par exemple et qu’il était très peu probable que je meure avec elles. Il fallait en fait craindre pour les autres, pas pour moi. Mais admettons, je suppose que la densité était plus importante ici et que la présence d’autres villages dont Suna avait dû assez tendre le conseil pour m’imposer ça. Le seul véritable défi à mes yeux, c’était pourtant pas ça. C’était de rester calme, de me détendre, de ne pas trop penser, de ne pas trop me tendre à chaque Uchiha que je voyais sur mon passage. Ils se pavanaient ici. Pensant que leurs yeux seraient des armes éternels… Je ne devais pourtant pas penser à eux et dans mon combat contre moi-même, je ne vis pas quelqu’un s’approcher.
C’est donc dans un sursaut que j’accueillis ce nouveau venu. Un homme que je connaissais sans vraiment le faire. Un homme qui était à la tête d’un clan qui m’avait longtemps fasciné, avant que je ne le déteste d’essayer de me prendre mon père. À présent j’étais orphelin comme l’enfant qui y vivait et cette colère ne me semblait plus vraiment d’actualité… M’inclinant donc légèrement lorsqu’il se présenta, j’avouais que les souvenirs de nos précédentes rencontres n’étaient pas pour me détendre. Je n’avais pas été franchement professionnel chez eux, loin de là même. Une situation passée que je regrettais à présent que je représente le village. J’étais jeune, en proie aux tourments d’une entrée violente dans le monde adulte et je devais déjà le cacher, rajouter à ça mon inexpérience me faisait craindre pour l’avenir. Je devais faire mes preuves car j’avais une promesse à tenir. Celle de faire de son pays une grande nation. Car j’espérais toujours que quelque part, elle finirait par revenir, qu’elle se remettrait de ses pertes pour reprendre son rôle et montrer qu’un nom n’était rien d’autre que de l’encre sur un parchemin. Qu’on pouvait s’élever sans et qu’il ne nous définissait pas. Je ne pouvais plus compter sur elle pour retrouver mon humanité, et seul, le chemin me semblait bien long. Pourtant je devais y arriver, devenir réellement quelqu’un de meilleur pour elle.
« Difficile d’oublier quelqu’un comme vous. » soufflais-je en me redressant. Souriant sans réellement d’émotion, je repris, « Votre jardinier n’est sans doute pas le seul que j’ai marqué lors de mon passage. », un aveu qui je l’espère ne serait pas trop dérangeant pour la suite, « J’ai manqué de courage lors de la mort de Tadake Kyoshiro, j’aurais dû venir présenter mes respects à son épouse et leur jeune enfant. » ajoutais-je sans que cela ne change vraiment quelque chose. Je n’en avais pas eu la force, je n’en aurais jamais eu. Il avait été une goutte de trop dans un esprit déjà noyé.
« Le village se porte bien, je… Je suis venu en tant qu’ambassadeur, j’ai récemment été nommé intendant suite au départ de mon prédécesseur. » l’informais-je sans rentrer dans plus de détails. Même si je doutais de la possibilité qu’un chef d’un clan aussi proche de chez nous puisse ne pas être au courant du chaos politique dont le village fit victime, je ne me voyais pas l’exposer ainsi en public. Surtout quand nous avions su gérer la situation. « C’est ma première sortie officielle, et ce même si j’ai déjà pris mes fonctions depuis quelques semaines. » je n’avais jamais eu à me rendre à un endroit si peuplé. « Ce qui n’est pas sans être perturbant. Il y a encore quelque mois, c’est moi qui escortais les autres. » une blague qui révélait que je n’étais pas seul. Une blague qui n’en était pas vraiment une au final. J’étais devenu méfiant.
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ft. Kirei
Yamanaka Kirei
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A la remarque du nouvel Intendant de Konoha, Kirei ne put retenir un sourire sincère, lorsqu'il avança qu'il était difficile d'oublier quelqu'un comme lui. Un commentaire qui pouvait en substance s'avérer aussi bien positif que négatif, et qu'il ne parvenait véritablement à interpréter d'une manière particulière dans cette situation. Un état de fait qu'il trouvait quelque peu amusant, et il ne prenait nullement ombrage de tels propos, a fortiori lorsqu'il s'agissait de la première véritable sortie diplomatique de son interlocuteur. Au moins se souvenait-il de lui, ce qui rendrait la suite de la discussion beaucoup plus simple et fluide.
Les confessions relatives à sa dernière visite au Domaine Yamanaka, ne l'ennuyaient aucunement. En revanche, la mention de Tadake Kyoshiro lui provoqua un pincement au cœur, tel un souvenir qu'il préférait refouler. Pourtant, telle était la réalité qu'il se devait d'accepter, et la fuir ne pouvait que conduire sur une pente glissante. Il pensait surtout à Sayuri, finalement laissée veuve après être parvenue à trouver une forme de bonheur qui lui paraissait auparavant inenvisageable, de même qu'à son fils qu'elle devrait élever toute seule. Bien entendu, en tant que chef de clan, il ne comptait la laisser livrée à elle-même, mais il ne pouvait à lui seul combler cette perte, aussi bien pour elle-même que pour son enfant. L'évocation de ce nom, lui rappela également le décès de Jinpachi, qui devait prochainement épouser l'Hokage, qui de toute évidence, était certainement la plus à plaindre, elle qui avait perdu les deux hommes de sa vie. Mais le télépathe n'en restait pas moins profondément affecté, et si Akira disait avoir manqué de courage, que pouvait-il lui-même dire au regard de son ami pour lequel il n'avait rien pu faire ?
Kirei : "Ne vous inquiétez nullement pour le passé. Nous avons tous été confrontés à de bien difficiles épreuves, qui aujourd'hui encore, se révèlent parfois être un encombrant fardeau. Nous avons tous tenté de gérer ces tragédies à notre manière, et nous sommes parvenus à avancer. Je pense que c'est le plus important, si bien qu'aujourd'hui, nous pouvons commencer à nous tourner vers l'avenir." répondit-il en arborant un sourire légèrement mélancolique, mais traduisant son optimisme.
Le Village de la Feuille pansait lui aussi ses blessures comme il le pouvait. Plus qu'un simple ambassadeur, son interlocuteur était ainsi officiellement devenu le nouvel Intendant de Konoha, et s'adonnait en cette occasion à sa première visite officielle. Lui qui avait l'habitude d'être l'escorte, se trouvait désormais dans la position totalement inédite de l'escorté. Celle que Kirei avait en définitive toujours connue, si bien qu'il lui était difficile de se faire une idée de l'étrange sensation que pouvait éprouver le représentant du clan Uchiha. Cependant, avec l'expérience, il y avait de grandes chances pour qu'il finisse éventuellement par s'y habituer.
Kirei : "Je vous adresse toutes mes félicitations ! Je ne doute pas un seul instant qu'avec le temps, vous vous ferez progressivement à votre nouveau rôle, ainsi qu'aux responsabilités lui étant inhérentes. C'est d'ailleurs une chance, que vous soyez ici présent en jouissant de cette qualité officielle. Compte-tenu de nos intérêts communs, et des mêmes épreuves que nos factions respectives ont dû traverser, je suis certain que nous ne devrions guère renoncer aux rapprochements que nous avions jusque-là amorcés entre nous. Plus que jamais, il serait peut-être judicieux de poursuivre ensemble dans une même direction."
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
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Ne pas s’inquiéter, ça me semblait si compliqué, surtout quand on savait qui il avait été pour moi, ce qu’il serait à jamais. J’avais perdu un père, j’avais perdu bien trop, mais je ne pouvais pas m’étendre là-dessus. Je devais rester professionnel, calme, dans le contrôle. J’étais là comme représentant officiel.
Il me félicita d’ailleurs, me rassurant sur le fait que je puisse arriver à gérer ce rôle dans le temps. Ma présence lui paraissait être une chance, ce qui m’étonna quelque peu pour ne pas dire que cela me déstabilisa. Certes il y avait un enfant en commun, mais j’étais un peu perplexe sur la suite. Enfin ce fut le cas jusqu’à ce qu’il me parle de ne pas mettre fin au rapprochement amorcé par nos deux factions. Il lui semblait à présent judicieux d’avancer ensemble. « Je ne comptais pas mettre fin à nos relations malgré les récents événements. D’autant que je n’en suis pas l’unique décisionnaire. » lui assurais-je. Je ne voulais pas être ce genre de personne. « J’ai toujours eu à coeur les bonnes relations entre nos deux villages. », même si ça n’avait pas toujours été au beau fixe avec certains membre du clan, j’avais toujours admiré ce village. Ce qu’il en était ressorti. Ce qu’ils avaient pu en faire. Kirei était quelqu’un de bien.
« Je pense qu’il y a assez à faire ici pour nous trouver un endroit calme si vous le souhaitez. Et si vous n’avez rien à faire ! » m’empressais-je de préciser, ne voulant pas me montrer pressant avec lui. Je préférais parler du futur que de m’enterrer dans le passé. C’était moins déprimant et peut-être qu’ainsi je pourrais montrer de quoi j’étais capable. « J’ai jamais été contre découvrir les coutumes locales. » ajoutais-je dans un sourire, attendant un peu tendu qu’il n’accepte. Quoi que je puisse faire à cet instant, ça pouvait peut-être changer bien des choses. Je devais gagner en assurance, même si tout ça continuait à me perturber fortement. Je n’étais pas ce genre de garçon. Je n’étais pas habitué à tout ça. Si tout se passait bien avec lui, peut-être qu’enfin, je comprendrais le prix de mon élection.