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[Mission de rang B] Persécution religieuse

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Kamiko Raion
Kamiko Raion
Konoha no Chunin
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Fiche du Ninja
Grade & Rang: Chûnin - rang A
Ryos: 2300
Expérience:
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Kamiko Raion


 
Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Chikamasa Kai, semblable à un shinobi, probablement initié aux arts du temple. Individu féminin solitaire et âgé, semblable à un shinobi, talents inconnus possiblement senseur.
Les signatures et les informations légères qu’elles lui avaient fournis confortèrent Raion dans son choix d’infiltration silencieuse. Peut-être même virent-elles lui confirmer ce qu’elle craignait, discrètement, en parallèle de cette épineuse histoire entre les temples : La grande prêtresse était suffisamment avisée pour ne pas se reposer uniquement sur les services des moines. Elle ignorait l’identité de la seconde signature, mais ses sens ne mentaient pas. Elle aurait même aimé peut-être filer la grande inconnue de cette équation mais elle n’en avait pas le temps. L’occasion elle-même ne se présente que quelques minutes plus tard, alors que leur discussion fait rage.

Tu peux me faire confiance

C’était bien peu de mot et, de la part de la si méfiante intendante, bien fou de croire celui qui les proférait sur parole. C’est pourtant ce qu’elle fit, sans une once d’hésitation, masquant un demi sourire, amusée de le voir mettre brutalement toute son énergie d’électron libre au service de sa seule tranquillité d’esprit. Il était dissipé mais attentif, volage mais sincère. Quelque chose qu’il serait aisé d’utiliser à leur avantage le moment venu, mais qui pouvait avoir le don de sortir des caractères trop consciencieux de leur gond. Observant à nouveau Yashiro, la brune se demande, un court instant, si l’absence de responsabilité aurait pu la rendre aussi volubile. Une lourde question qu’elle étouffe, bien vite, pour saisir le bras de son interlocuteur alors qu’ils rebroussent chemin.

« Avant que je me concentre sur autre chose… Dans le temple, deux personnes étaient initiées au maniement du chakra. Le moine, et une vieille femme dans les priants. » Raion s’humecte les lèvres, avant de reprendre, prudente, alors qu’ils retournent vers le temple et leur laissé-passé potentiel. « Je ne pense pas qu’on reverra le premier au château, mais je n’exclue pas la présence de la seconde, ni qu’elle nous ait repéré d’une façon ou d’une autre. »


La mise en garde était peut-être inutile, mais elle avait le mérite d’être nette. Peut-être recroiseraient-ils la mystérieuse inconnue sur le chemin ? Si la jeune femme en doutait, elle n’en demeurait pas moins agréablement surprise par la facilité presque déconcertante avec laquelle la lettre leur ouvrait les différents niveaux, jusqu’à présent. Quelque chose de si aisé, que la brune faillit sursauter lorsqu’on lui rappela qu’il faudrait peut-être qu’ils se délestent de leurs armes avant de pouvoir s’enfoncer encore davantage dans les tréfonds de la demeure d’Hiwamiri Kinnori. Le regard d’acier de la jeune femme se fixe alors sur le katana de son compagnon, une lueur comme seul indice de l’esprit en ébullition que le garde venait d’alimenter à son insu. Avancer désarmée dans l’inconnu n’était pas pour déranger la jeune femme dont l’héritage lui garantissait d’être toujours à même de pouvoir s’adapter mais qu’en était-il de Yashiro ? La mine ennuyée, le Konohajin regardait devant lui, sans pouvoir cacher que la nouvelle ne l’enchantait guère.

Profitant du départ du garde qui venait de les lâcher devant le vestiaire, la jeune femme fait signe au ninja qui l’accompagne de se rapprocher d’elle alors qu’elle se pose, dos au mur. Les mains cachées derrière la carrure de l’épéiste, elle signe quelques mudra et s’empare d’une aiguille et d’un fil couleur chair dans ses fontes avant de se mettre au travail. La broderie, rapide, dessine un étrange sceau sur sa main gauche, sans que la kunoichi ne semble s’appesantir sur sa peau meurtrie par la technique.

« Je vais range ton katana ici, qu’on n’ait pas besoin de faire demi-tour pour le chercher plus tard. »


Le chuchotement et bientôt accompagné du bruissement des tissus, alors que l’arme change de main pour disparaitre, en silence, dans la cache qu’on venait de lui créer. Après un clin d’œil pour signifier à Yashiro qu’elle était prête, l’intendante lui emboite le pas, déposant son manteau dans les bras de celui qui le lui réclamait en adressant un sourire timide à leur hôtesse, nullement perturbée par les singeries de son chaton. La jeune femme se risque même à rougir, légèrement, convoquant toutes les images possibles de son véritable crush pour se donner un peu plus de contenance. Hantée par le sourire et la tenue grivoise d’un certain Sunajin, le visage de la brune passe au rouge-pivoine, donnant un tout autre sens à un clin d’œil qui innocent. Sans plus s’attarder, Raion ressort de la pièce, presque en catimini, fuyant volontairement le regard des quelques observateurs qu’ils pouvaient avoir, maquillant encore un peu plus leur faux couple, manquant de percuter la brochette de garde qui les attendait à la sortie.

Usant du court répit offert par sa pipelette de coéquipier, la Kamiko ferme les yeux, une poignée de seconde, avant de soupirer, évacuant les restes de son égarement temporaire pour se recomposer un visage neutre. Leur interlocuteur ne se contenterait peut-être pas d’un simple token de marchand, elle était prête à en mettre sa main à couper, mais que pouvait-elle bien lui offrir de meilleur sans compromettre la totalité de la mission ? Attaquer maintenant était exclu, même si une seule technique pouvait la tirer d’affaire comme les condamner tous les deux, ne lui laissant qu’une marge de manœuvre fragile, presque inexistante. Dévisageant le garde, la jeune femme sort du couvert de son supposé époux, jusqu’à le dépasser pour se planter face à celui qui ne faisait, en définitive, que son travail. Si elle était chargée de faire la lumière sur l’identité de quelqu’un, elle commencerait sans doute, comme il venait de le faire, par le mettre en doute. Il cherchait une réaction de panique, une demi-seconde d’hésitation, sans doute, quelque chose qui puisse le guider sur le chemin d’un mensonge, suffisamment crédible pour faire hésiter un moine mais pas assez travaillé pour tromper un garde.  

Pour peu, si le geste n’avait eu aucune chance d’être mal interprété, la kunoichi se serait permis un sourire. Qui penserait qu’un ninja pouvait se permettre de ne pas avoir froid aux yeux, au point de ne pas mentir sur une grosse partie de son identité ? Pas lui. Pas les cibles non plus, sans doute, même si elle s’attendait peut-être, à une meilleure résistance à mesure qu’elle se rapprocherait de personnes capables de se servir convenablement de chakra. Pour l’instant, l’obstacle était minime et, pour le surmonter, il lui fallait, en définitive, bien peu d’effort. Elle devait gagner du temps, le forcer à interagir pour mettre la main sur ce qu’il attendait. Quelque chose d’étrangement similaire à ce qu’elle faisait tous les jours, en négociant avec les instances de casse-pied de Konoha, qui l’aide à parfaire un visage neutre, presque tranquille mais, surtout, à user d’une voix douce et conciliante qu’elle réserve d’ordinaire à des cas bien plus retors.

« J’ai deux façons de vous répondre. » Glissant sa main gauche à l’intérieur de son kimono, elle lève l’autre à hauteur de son visage dans un geste qu’elle voulait pacifiste. Tirant de ses fontes le talisman de commerçant qu’elle utilisait à l’intérieur de Hi no Kuni, Raion tend le petit objet en bois au garde. Le rectangle de bois blanc était tissé des couleurs de l’arc-en-ciel, rendant le token étrangement enfantin, dans la forme, aisément reconnaissable, du symbole du clan de la jeune femme. « Voici la première. La seconde nécessite que je sois dévêtue pour que vous puissiez la voir et j’aimerais m’en passer, si formuler ce souhait est à ma portée. »


Elle tempère sa phrase d’une étrange moue gênée, attendant qu’on lui rende son permis officiel d’exercer en s’attardant sur les traits de son interlocuteur. L’intendante ignorait si l’individu, enfermé dans sa lourde armure, était juste simplement zêlé ou terriblement paranoïaque, mais son froncement de sourcil et son examen minutieux de la plaquette en bois avait le don de l’exaspérer. Elle ne s’attendait pas à être accueillie à bras ouvert en offrant son nom, mais pas non plus à être questionnée sur son identité. Et ça avait le don, peu prodigieux, de lui taper sur le système, puisqu’elle n’avait pas pour habitude de mentir lorsqu’on lui posait une question. Croisant les bras sous sa poitrine, la jeune femme réprime un nouveau soupir, ses yeux d’aciers devenant brutalement aussi tranchant que les kunaïs qu’elle avait dissimulé dans la doublure de ses vêtements. Elle gardait libre, juste au cas où, la main où attendait sagement le sabre scellé de son compagnon, prête à la tendre vers lui si les choses venaient à se corser.

Le froncement de sourcil du garde enjoint, sans doute involontairement de sa part, la jolie Kamiko à troubler le silence, encore une fois. Elle avait volontairement omis la troisième façon possible de décliner son appartenance au clan, de peur que la savoir kunoichi ne rende la fine équipe devant elle encore un peu plus suspicieuse. Il ne lui restait donc plus, en dernier recours, que de montrer les quatre tatouages composés de fils qui ornent sa peau, cinq même, si elle comptait celui, temporaire, qui ornait son poignet.

« Il pourrait être contrefait, mais vous pourriez tout aussi bien vous tromper. L’un dans l’autre, nous sommes désarmés, mon compagnon et moi, et vous allez sans doute garder la porte, le couloir, peut-être même la pièce. Mon travail, avec ou sans spectateurs, sera fait quoi qu’il advienne. »


Son regard, calme, presque détaché, se fixe dans celui du garde dont elle attend la sentence, ses mains retombant contre ses hanches alors qu’elle fait un léger pas en arrière. Elle ne pouvait décemment pas davantage plaider sa cause sans verser dans l’excès, aussi choisit-elle de battre en retraite vers l’épéiste qui l’accompagne, en digne compagne qu’elle prétendait être. Raion aurait aimé rapprocher leurs mains, diminuer encore davantage la distance dont il pouvait avoir besoin en cas de manœuvre d’urgence, mais ne pouvait décemment pas se le permettre sans paraitre suspecte. Reprenant une posture aussi inoffensive que possible, elle fait front face aux hommes qui se regardaient les uns les autres, un sourire engageant pour seule arme.

« Puis-je faire autre chose pour vous, messieurs ? »


Spoiler:
   
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Persécution religieuse

Quais incendiés


Akakitsune Katsuya avait finalement fait la connaissance du dernier disciple en date du Coutelas Sanglant de Jashin : le jeune Usui Sunao.
Visiblement, il prenait l'ANBU pour quelque brute stipendiée après l'incendie de leur bateau et de leur maison pour l'occire lui et sa mère.
Et il maniait un poignard sombre de mauvaise augure, même si ses talents martiaux ou d'assassin laissé encore à désirer.
La kunoichi de Konoha s'empressa de mentionner le nom de la prêtresse de Jashin pour calmer le jeu.

Les yeux du gamin s’écarquillèrent, mais il resta méfiant et sa main resta ferme sur la garde de son arme (un bon point pour lui, on pourrait certainement en faire un bon shinobi avec un peu d’entraînement).
Mais s'il restait soupçonneux, il n'attaqua pas, ce qui laissa à sa mère inquiète le temps d'approcher et à Katsuya de déployer son ordre de mission.
Ces derniers étaient normalement hautement confidentiels, voire à détruire après en avoir pris connaissance. Celui que l'ANBU brandissait exposait après tout noir sur blanc la demande d'assassinat de sommité de la région.

Sunao plissa les yeux, décryptant laborieusement, presque à voix haute le document. Visiblement ce n'était pas un pro de la lecture mais il ne semblait pas totalement inculte. Son apprentissage devait être récent : assez logique pour un pauvre pêcheur qui venait de se tourner vers une sorte de prêtrise, certes un peu sombre...
Il lança un regard d'appel à l'aide à sa mère, qui s'approcha lentement.
Elle était réellement superbe, bien loin des rustaude femmes de pêcheurs que l'ANBU avait pu croisé sur le port. Sa peau était étonnamment pâle et sa constitution semblait particulièrement frêle, chose plutôt étonnante pour une pêcheuse sensée vivre au grand air et exposée aux rudes conditions du bord de mer.

D'un hochement de tête timide et hésitant, elle confirma que la kunoichi ne présentait pas de danger et voulu l'inviter à pénétrer dans la petite maison délabrée.
Son fils fut plus théatrâl. Du moins, il essaya.
"Oh... Hum... Très bien alors...euh... Femme tuant dans l'obscurité, je vous invite à...euh... venir compléter...non, comploter dans l'ombre sous la protection du...euh manteau de nuit ? De notre Seigneur au Coutelas Sanglant... Raaah, c'est compliqué ! Désolé, j'connais pas encore tous les bons mots comme Ayamu-nee !"
"Sunao ! Ne parles pas de tout ça... Pas ici." le tança sa mère, qui visiblement n'appréciait que modérément la nouvelle foi de son fils.

L'intérieur de la maison s'avéra plus douillé que son aspect branlant le faisait supposer. Il planait toutefois une odeur de brûlé. Et l'oeil expert de l'ANBU nota que la pièce avait été réaménagée récemment. Elle vit des traces de vaisselles brisées et de tissus déchirés.
Malgré tout, la mère de Sunao semblait fort bien tenir son intérieur et s'adonner à un peu de broderie. Il était évident qu'elle était plus une femme au foyer qu'une marinière.
Elle servit un thé trop diluée à la konohajin avant d'entamer la discussion, son fils figé derrière elle comme une gargouille, toujours le poignard à portée de main. Quand elle versa la thé, Katsuya remarqua de vieux bleus sur ses poignets.

"Je me prénomme Usui Kagome, épouse de feu Usui Masao." se présenta-t-elle d'un ton doux et las. Elle hésita longuement, avant de prendre une inspiration pour continuer d'une voix qu'elle espérait ferme mais d'où perçait l'inquiétude. "Je... Nous ne voulons pas être mêler à tout ça. J'apprécie l'aide du... de ce temple dont s'est entiché mon fils, mais il faut que cela cesse. Vous envenimez les choses !"
"M'man ! Elle est là pour nous aider ! C'est l'Seigneur Jashin qui l'envoie pour nous venger !"
"Ne prononce pas ce nom ! Tu vas attirer le mauvais oeil... Regardes ce qu'ils t'ont fait..."
"C'est rien ça ! Puis au moins, le Coutelas lui s'est pas débiné pour nous aider !"

Il y avait visiblement une certaine opposition entre la mère et le fils au sujet du culte. Mais Kagome ne trouva rien à redire au dernier argument de son fils.
"Je... je ne veux pas que nous soyons mêler à plus de tragédies..." murmura la veuve éplorée, couvant son unique rejeton du regard. "J'ai déjà faillit perdre Sanao..."
"J'peux me défendre maintenant ! J'ai pas peur des ragots et des brutes d'Ushio ! J'ai la bénédiction de..."
"TU AS TUÉ UN HOMME !" tonna sa mère, soudain en larmes. "Et tu as sans doute damné ton âme..."
Sanao resta un instant coi devant l'explosion et les sanglots de sa mère, murmurant juste un "... mais c'était pour te protéger..."

Il fallut un petit moment à la kunoichi de Konoha pour les interroger et démêler les fils de l'histoire, qui s'avéra assez sordide.
Usui Masao était un petit pêcheur, sans grande prétention mais qui s'amouracha d'une jeune couturière à la santé bien frêle mais qui était la plus belle fille de l'île, la Perle de Jamashima. Ces problèmes de santé touchait toute sa famille, qui avait gagné l'île dans l'espoir que l'air marin leur fasse du bien. Hélas, la maladie les avait tous emporté peu à peu, laissant seule la magnifique Kagome.
Nombreux étaient tout de même ses prétendant, alors qu'elle n'avait ni talent particulier, ni héritage. Sa beauté et son corps gracile suscitait l'envie même des nobles. Et elle choisit un humble pêcheur.

Masao dû mettre les bouchées doubles, s'endettant même auprès du temple d'Ebisu pour survenir aux besoins de sa nouvelle famille. Sa femme ravaudé les filets et faisaient quelques menus travaux de couture, bien que trop frêle et trop souvent malade pour ramener plus d'argent au foyer.
Le couple fut bénit par la naissance d'un fils en pleine santé et même la vigueur de Kagome s'en améliora : pour elle c'était comme si une malédiction se levait.

Hélas, le Destin donne d'une main et reprend de l'autre : Masao disparut un jour en mer, seul son bateau ayant été retrouvé au large par Yoshiteru Ushio.
Si au début le Haut-Prêtre d'Ebisu se montra généreux et compatissant, il ne tarda pas à devenir plus exigeant avec la jeune veuve. Il proclama qu'elle ne pouvait pas rester seule à élever son fils et qu'il lui fallait quelqu'un pour éponger les dettes de son maris envers la communauté... Il lui suggéra donc de se rapprocher d'un jeune noble, Ikari Yûgai, troisième fils du chef de la milice et à la fois membre subalterne du clergé d'Ebisu tout en étant responsable des douanes du port.

Kagome était traitée comme une marchandise, un échange de bons procédés.
Elle refusa donc l'offre généreuse du Haute-Prêtre d'Ebisu. Sa santé s'étant améliorée, elle espérait pouvoir reprendre d'avantage la couture et s'en sortir seule avec son fils. Sanao serait bientôt assez grand pour naviguer seul et reprendre le bateau de son père.
Le Haut-Prêtre d'Ebisu fut chagriné par ce refus de sa solution, mais n'insista pas... En apparence.
Puis quelques nuits après, on incendia le navire familial, manquant de peu de mettre aussi le feu à la maison.
L'un des gagne-pains du foyer venait de partir en fumée

Peu après, Ikari Yûgai vint en personne faire sa cours auprès de Kagome. Ou plutôt son achat. Arrogant et sûr de lui, il prit le "non" comme un "oui".
De toute façon, Kagome n'avait pas le choix, n'est-ce pas ? Les dettes s'accumulaient. Sanao alla tambouriner aux portes du Temple d'Ebisu, mais il ne reçut aucune aide : sans bateau, il n'était pas vraiment un fils de l'océan, non ? Et puis cette disparition en mer, cet incendie, la santé fragile de sa mère... Ils devaient avoir péchés pour s'attirer les foudres du Dieu de la Mer. Si Kagome pouvait prendre un riche noble dans ses filets, c'était bien suffisant comme aide, non ?

Furieux, Sanao répudia sa foi en Ebisu et ses prêtres corrompus. Il devait protéger sa mère, mais ne voyait pas comment.
C'est alors qu'une femme splendide et inquiétante en habit d'un culte inconnu l'apostropha.
"Il existe un moyen pour le faible de faire ravaler sa fierté au fort. Pour l'exploité de se venger des exploiteurs. Un moyen pour abattre les tyrans... Mais c'est un chemin sombre, ardu et sanglant ! Je puis t'offrir ce moyen et la bénédiction de mon sombre Maître, le Seigneur des Assassins, Jashin..."
Sanao était assez grand pour avoir entendu parler du Dieu du Meurtre et faire son choix. Il prit le poignard tendu par  Hidekazu Akimi et sut ce qu'il avait à faire.
Le jeune garçon se rua jusqu'à chez lui, où sa mère souffrait la présence et les avances malséantes de Ikari Yûgai.
Et là, alors qu'il avait la culotte baissée, il l'égorgea, libérant sa mère de ses griffes infâmes.

Normalement, cet acte sanglant aurait dû signifier la mort de l'humble fils de pêcheur.
Il avait assassiné un noble, un membre du culte d'Ebisu, un milicien.
Mais c'est alors qu'un autre miracle se produisit : Hidekazu Akimi intervint de nouveau. Les Usui ne savaient rien des manigances qu'utilisa la prêtresse de Jashin, mais le comportement corrompu de Ikari Yûgai, son attitude envers les femmes et ses habitudes de débauches protégés par son statut jaillirent sur la place publique.
Peut-être même que des dagues sous la gorge firent changer certaines décision.
On requalifia le meurtre en "accident", Sanao étant crédité d'avoir défendu sa mère contre un violeur, sans savoir qu'il s'agissait d'un noble. On enterra plus ou moins l'affaire.

Et Sanao jura fidélité au Coutelas de Jashin,  les seuls qui l'avaient aidé alors que sa famille était dans le besoin.
Bien sûr, cela ne fut pas au goût du culte d'Ebisu et certains marins avinés lui firent comprendre.
Pour l'instant, la situation restait sur ce statu-quo. Cependant il était clair que la Haut-Prêtre d'Ebisu n'allait pas laisser l'affaire en rester là, car elle souillait sa légendaire probité.
Il avait encore la très grande majorité des marins dans son camps, moult pêcheurs superstitieux voyant d'un mauvais oeil l'appel d'une force obscure comme Jashin dans leur vie.
Nul doute que les Usui finiraient par être forcé à l'exil ou pire.

Réception chez Hiwamiri Kinnori


La lettre du moine et leur bagout permis aux shibobi de Konoha se faire ouvrir les portes du manoir du riche planteur de canne à sucre et de franchir la barrière de gardes suspicieux de ces (non) invités de dernières minutes.
Nul ne remarqua Raion dissimulant l'arme de son coéquipier plutôt que de la laisser au vestiaire. Voilà qui pourrait faire une petit surprise bienvenue en cas de pépin.
Mais pour l'instant tout semblait se passer pour le mieux, même si les contrôles s'avéraient un peu lourd.
La Kamiko dû prouver (plus ou moins) son identité.
Son sceau et ses démonstrations suffirent toutefois à vite convaincre la soldatesque locale.
Le capitaine des gardes en armure complète (qui savait visiblement manier le chakra) fini par s'incliner devant-elle et leur donner accès à la réception.
"Toutes mes excuses pour ces désagréments. Mais le seigneur Okamoto Akihide étant présent à la fête, la sécurité se retrouve évidemment renforcée..."
Il hésita un instant avant de poursuivre plus bas d'un air de connivence... Ou d'avertissement.
"De plus il nous a été signalé la présence de ninja en ville."

Visiblement, le groupe de konohajin n'était pas totalement passé inaperçu et quelqu'un était allé prévenir la soldatesque locale.
En tout cas, les ninja de la Feuille purent aller et venir à la réception. Celle-ci se déroulant dans une magnifique salle de banquet au premier étage de la propriété qui s'ouvrait sur de splendide jardin décoré pour l'occasion.
ça et là de petites tables proposaient des mets raffinés à d'élégant convive, alors que de diligent serviteur offrait diverses boisson, plus ou moins alcoolisé.
Il y avait sans doute là tout le gratin de l'île et faire un esclandre ici serait sans doute fort mal vu.

Quelques gardes en armure d’apparat jouaient les poteaux auprès des portes ou patrouillaient dans le jardin, essayant de rester hors de vue des riches invités.
Les conversations tournaient essentiellement sur des sujets futiles, le commerce de l'île, les filles à marier (on mentionna une certaine Perle de Jamashima à mot couvert, ce qui laissait supposer quelque scandale).
Il y avait aussi de nombreux artistes présent, ainsi qu'un certain nombre de jeunes hommes et femmes plus décoratifs qu'autre chose : tous espéraient se faire remarquer par Sumiyio Kiroshi. Il se murmurait que cette dernière recherchait toujours de nouveaux talents et qu'elle espérait obtenir un mécénat pour bâtir un théâtre en ville.
Cette dernière se trouvait à l'intérieur, entourée de sycophantes et de flatteurs et établée à coté du maître des lieux.
Elle semblait jeune et adorable, minaudant savamment en discutant avec le riche planteur de canne à sucre. Raion nota qu'elle disposait d'un chakra digne d'un shinobi.

Mais elle n'était pas la seule. Outre le capitaine des gardes qui s'était interrogé sur leur identité, la Kamiko repéra divers personne à l'aura intéressante.
Le premier était un marchands adipeux et embagousé qui riait trop fort en discutant avec ses confrères dans un coin où un rhum arrangé de haut standing coulait à flot. Elle capta son nom : Akinobu Kôzô, qui serait dans l'import-export (ou quelque-chose de bien vague dans ce goût là).
Même si le marchands grassouillet semblait plaisanté avec d'autres convive, il avait parfois d'étrange et rapide réaction, se tournant soudain vers un autre groupe d'invités...

Yashiro, expert en infiltration remarqua aussi un homme rustre qui semblait vouloir se faire oublier dans un coin du jardin.
Ses habits semblait plus conçut pour le voyage que pour cette soirée huppée et Raion confirma qu'il disposait d'un chakra digne d'un shinobi. Ce qu'il était, l'apprirent les ninja de Konoha après quelques questions sibyllines.
Il s'agissait apparemment de Gurain Osamu, escortant le peintre d'estampe Hideo Renzaburô dans une "tournée des îles à la recherche de l'inspiration". L'artiste était connu pour ses provocations et son mépris des convenances (choses assez facile vu la richesse de sa famille) et il était à parier qu'il avait choisit une escorte ninja rien que pour mettre mal à l'aise son monde.
De fait, tout le monde faisait semblant d'ignorer la présence du Gurain, ce qui semblait l'arranger.

A l'intérieur, il y avait également une jeune femme qui attira l'attention des sens mystiques de Raion, actuellement occupée à discuter commerce maritime avec le Seigneur Okamoto Akihide. Les ninjas ne captèrent pas son nom mais visiblement le dirigeant de l'île semblait l'apprécier et être captivé par ce qu'elle racontait. Juste à coté du maître de  Jamashima se trouvait un homme rigide à l'air martial, en kimono simple mais qui avait conservé sa paire de sabre. Nul doute qu'il s'agissait d'un samouraï, dont le chakra était digne d'un shinobi. Probablement le garde du corps du Seigneur Okamoto.

Enfin, la dernière personne dont l'aura titilla Raion se présenta directement à eux.
Un homme assez âgé, les cheveux d'argent et une moustache parfaitement lissée. Il évoluait avec une souplesse de jaguar parmi les invités et un tact sans faille, pourtant les habits sombre et discret mais de goût d'un serviteur de haut rang. Raoin sentit qu'il tentait de masquer son chakra, mais son talent ne permettait pas de contrer l'expertise de la kunoichi de Konoha.
"Honorables invités, permettez-moi de me présenter : Satoshi, majordome des Hiwamiri." salua-t-il poliment les konohajin d'un ton suave. Il ne semblait pas prendre ombrage de la présence soudaine de ces invités imprévus. "Votre missive du temple nous est parvenue et j'ai pris sur moi de préparer un petit salon privé où vous serez plus à votre aise pour transmettre les informations du Daimyo à l'honorable Okamoto-dono. Pour des raisons de sécurité, Okamoto Seishirô, son garde du corps sera également présent lors de l'entretien. Puis-je vous demander si mon estimé Maître pourrait assister à l'entrevue, si elle n'est pas trop confidentielle ? Après tout, vous êtes ses invités."
La lettre d'introduction avait bel et bien fait son œuvre, mais elle pouvait désormais un petit soucis aux shinobis qui s'étaient prétendue mandaté par le Daimyo des Îles des Trois Soeurs. Qu'allaient-ils pouvoir raconter à son cousin après l'avoir interrompu dans ses festivités ?

Résumé:

Feat.
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Akakitsune Katsuya
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Fiche du Ninja
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Akakitsune Katsuya
Le tragique destin des UsuiRaion & Katsuya & Yashiro

Bien entendu, agiter un ordre de mission, ultra secret n’était ni dans les prérogatives ni dans les habitudes de la jõnin et ce fut la mort dans l’âme, qu’en désespoir de cause, elle avait risqué le tout pour le tout. Au regard de la situation et du niveau d’endoctrinement du gamin, Suyu avait eût beau passer en revue tout ce qui pourrait le faire fléchir, c’était l’unique solution qu’elle avait trouvée. Sans témoin aux alentours, l’Akakitsune n’eut nul autre choix que de s’y résoudre, se promettant que l‘on ne l’y reprendra plus. Et même là, Sunao restait campé sur ses positions et ses gardes. Par chance sa mère, la beauté translucide, suffisamment influente sur son marmot pour lever le voile sur les doutes de la famille Usui, s’avéra d’une aide salvatrice. Ainsi déchiffrant péniblement l’ordre de mission, les Usui finirent par la prier d’entrer dans leur humble demeure.

Si leur logis était d’apparence rustique, la façon dont Kagome l’avait agencé était d’un goût exquis, bien loin de son dortoir terne à Konoha. Observant cela et là un récent remue-ménage, elle conserva cette constatation dans un coin de sa tête. A ne pas en douter cette femme, qui s’élevait bien au-dessus de la masse des autres matrones du villages, jusqu'ici rencontrées, tant par sa beauté et que sa grâce naturelle, était une maîtresse de maison hors-pair, sachant faire d’un rien, un doux foyer chaleureux.

En revanche, son thé laissait à désirer, constata la kunoïchi chevronnée. Était-ce son trouble ou avait-elle eu des servantes autrefois ? Se demanda la Jõnin, s’évertuant à assembler toutes les pièces manquantes du puzzle. En l’observant d’un peu plus près, l’ANBU dressa un profil hypothétique : la femme qui se tenait devant elle n’avait assurément : jamais manipulé une canne à pêche, un hameçon, et n’avait probablement tenu un poisson vivant de sa vie. De toutes évidences, son teint blême et ses mains délicates tendaient à avérer ses suppositions.

Mais où était le père du petit ?? probablement mort, pour que la mère visiblement réfractaire à la secte sanguinaire, laisse cette dernière approcher son rejeton, démunit de toute évidence, face à la situation. Une figure paternelle aurait forcément évité cet endoctrinement. Mais pour l’heure il manquait encore des pièces manquantes à son puzzle mentale, Katsuya prit le parti de laisser mère et fils accorder leurs violons, elle en saurait sans doute d’avantage, en les laissant se disputer (à chaque allusion de Jashiniste), mais pas sans lâcher ici et là des corroborations de circonstances.

-Madame, je comprends votre inquiétude, elle est d’ailleurs légitime. Je suis ici, ainsi que je vous l’ai indiqué, pour mener une enquête discrète… Et je mettrais tout ce qui est en mon pouvoir, pour que nos agissements ne vous nuisent. (A Sunao) Et Ayumi-san, la connaissant, aurait utilisé le poison, tu ne crois pas petit ? Range ce couteau, ta maman serait triste que tu te blesses et comme tu dis je suis là pour vous aider, pas pour empirer la situation, mais je vous en prie Kagome-san, poursuivez.

A ce moment-là, sans doute aidé un chouïa par cette réplique, Sunao laissa tomber sa garde et affirma que « l’étrangère » était une alliée, amenée par la providence et ainsi que les présentiments de Suyu le supposait, Kagome s’indigna immédiatement. Sans suivie une joute verbale régit par la crainte d’une mère face à son fils bravache, qui faute de mieux, s’était entiché de sombres alliés pour défendre les siens et pour finir avait le sang d’un homme défunt sur les mains apparemment.

Tout prenait sens et si la jõnin ne s’était pas imposé de tout cloisonner, Suyu se serait laissait émouvoir par le récit qui s’en suivit. Comme toutes les tragédies propres à faire fondre le cœur d’une adolescente, la fille était trop belle et les puissants manigançaient en toute impunité, pour faire plier les plus faibles. Et comme tout bon récit, même si les puissants n’obtenaient pas gain de cause, ça finissait en drame. Durant le discours de Kagome, Katsuya songea curieusement, à ce qu’aurait pu bien ressentir sa collègue Senju, qu’elle considérait avoir le cœur un tantinet trop tendre.

Ainsi qu’elle l’avait déduit le père était bel est bien disparu. Mais une foule d’information éclaircissait le tableau. D’une part, l’implication du temple Ebisu comme mercenaire et non de simples représailles, si on en croyait leurs dires. Au fil du récit, on pouvait également supposer qu’il n’était pas nécessairement étranger au sort du patriarche Usui, mais quoiqu’il en fût, il fallait le prouver. Les faits tangibles, du moins vérifiables étaient les suivants :

Le benjamin d’une fratrie de noble, en cheville à la fois avec la milice et le Culte d’Ebisu, s’était entiché de Kagome-san. Puis, par le biais des adeptes marins, le noble avait ourdi un odieux chantage afin de la pousser au désespoir et donc vers lui. La barque brulée, outil de la moitié des revenues des Usui, en était visiblement la preuve. La jolie veuve avait tout de même tenu bon, ce qui incita le noble à venir cueillir le fruit « défendu » avant qu’il ne cède et ne tombe de l’arbre. Face à l’horreur, son fils comme seul rempart à sauvegarder son honneur, avait été approché par la secte, qui lui avait donner les moyens de défendre les vertus de sa chère mère. Et ainsi les serpents tapis dans la pénombre, les Jashinistes marionnettistes s’était enfourné dans la brèche, révélant une formidable influence, au point de faire gracier le jeune Sunao face à un noble autochtone. Katsuya savait combien il fallait avoir le bras long, pour faire plier une telle engeance.

Restait à savoir si leur but était de profiter du malheur des uns et s’en servir pour renverser le pouvoir « Ebisien » en place, ou s’il restait encore des zones d’ombres. Mais dans cette lutte d’influence, qu’en était ils du temple bleu dans ce cas ? Si un voile se levait, l’affaire subtilement s’épaississait. Il lui restait de toutes évidences, encore des pièces à recueillirent, mais pour cela il fallait avoir le son de cloche de l’autre binôme.  

Lorsque les Usui achevèrent leur récit, la jõnin se fendit d’une réplique, infirmant la précédente, avec un sourire chaleureux.

-Je te prie de m’excuser Sunao, je n’avais pas conscience de l’insigne honneur qu’Ayumi-sama te faisait en te confiant ce présent (regardant le coutela). Peut-être pourrais je t’apprendre à t’en servir pour te défendre, sans nécessairement ôter la vie de ton adversaire, car même si la justice est de ton côté, comme tu peux le voir les répercussions peuvent être défavorable, à toi et au tien.(..) D’ailleurs, je doute que ces marins imbibés en restent là, je vous avoue que je serais rassurée, si vous pouviez trouver un refuge le temps de mon enquête. Vous m’avez assurément beaucoup aidé mais au regard de la situation, j’appréhende très sérieusement pour vos vies. Je ne souhaite en rien vous contraindre mais forcée de constater, du fait de mon expérience, que ça ne finit jamais bien quand les ennemis sont voisins. Et à ce stade, je ne sais pas comment ça va finir et je ne peux mener mon enquête et vous protéger en même temps. La décision est votre, mais j’insiste. Madame, Sunao, merci pour votre aide.

Après avoir dument remerciée les Usui, Katsuya les quitta et retourna dans le centre-ville. A une buvette, elle profita des toilettes pour se changer dans le code couleur, énoncé par Raïon. Se parant en majorité de bleu, signe que tout était ok, la kunoïchi arbora une écharpe violette, symbole d’un petit problème. La Jõnin commanda un thé et s’attabla à la terrasse, espérant qu’elle n’aurait pas trop à attendre. Cas cela ne tienne, au beau milieu de la ville, elle pourrait observer les allées et venues et collecter des informations supplémentaires pendant ce temps.    
   


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Yashiro Shindo
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Yashiro Shindo

   
Persécution religieuse (7)




Raion cacha habilement le katana de Yashiro grâce à un sceau tracé au milieu de sa main ; la technique semblait rudement pratique, et le sabreur aurait bien voulu interroger l’intendante de Konoha à propos de l’art du fuinjutsu. Néanmoins, l’heure n’était pas à la causette ni à l’apprentissage et les deux shinobis étaient dans une situation un poil délicate.

La Kamiko sembla néanmoins se tirer avec une certaine habileté de son affrontement verbal face au chef des gardes de la soirée. Le chûnin eut pourtant bien du mal à suivre la discussion : il ne reconnut pas le sceau que Raion présenta au garde ; il dû également se retenir d’intervenir lorsqu’elle évoqua qu’elle ne souhaitait pas se dévêtir. La soirée avait en effet l’air dévergondé, mais pas à ce point. Yashiro ne put alors que patienter, espérant que le jeu d’actrice de sa coéquipière fasse l’affaire ; nerveusement, il ne pouvait s’empêcher de se frotter les mains.

Les arguments firent finalement mouche et le garde laissa l’équipe prendre part aux festivités. Yashiro prit les devants et invita Raion à le suivre. Ils retournèrent ainsi dans le hall et grimpèrent de larges escaliers en bois pour arriver dans une salle de banquet lourdement décorée. Le cœur des festivités se passait ici, ainsi que dans le second jardin accolé à cette salle. Yashiro profita du passage d’un serveur pour récupérer à la volée deux coupes d’une boisson dont il n’avait aucune idée du degré d’alcoolémie. Il en tendit une à sa compagnonne de mission.

« À la tienne très chère ! »


Yashiro trempa ses lèvres et ne ressentit qu’un intense goût sucré qui ne lui permit pas de deviner la quantité d’alcool de la boisson. Tant pis ; il la garda malgré tout et l’accompagna de quelques pâtisseries récupérées sur l’un des buffets. Avant de se mêler à la foule, les shinobis décidèrent d’observer d’un œil aguerri les festivités, se baladant dans la salle l’air de rien en faisant semblant d’admirer les décorations ou d’avoir des discussions passionnantes. Yashiro et Raion écoutèrent ainsi les grandes conversations de la soirée et purent déceler quelques invités dignes d’intérêt à approcher.

Nombre de ces beaux hommes et de ces belles femmes n’avaient que le nom de Sumiyio Kiroshi à la bouche, ce qui rassura Yashiro : à priori, leur cible devrait être présente. Tous ces prétendants souhaitaient se faire remarquer par la prêtresse du Bois Bleu, à la recherche d’acteurs pour une troupe d’artiste ou pour une pièce de théâtre. Le chûnin se tourna vers l’intendante de Konoha.

« Vu mon jeu d’acteur, je pense qu’il n’y aura aucun souci pour moi à approcher cette Sumiyo. Lorsqu’elle verra ma performance, nul doute qu’elle me voudra dans son équipe ! »


L’intermède humoristique passé, la Kamiko prouva une fois de plus sa grande utilité en détectant un bien étrange personnage enrobé. Répondant au nom d’Akinobu Kôzô, il semblait être un marchand. Yashiro nota intérieurement l’information et s’approcha de l’homme.

« Et bien mon brave, on ne tient pas en place ? », Yashiro faisait références aux sortes de spasmes du commerçant ; l’homme avait rejoint un groupe de convives sans même avoir pris le temps de saluer ceux avec qui il se trouvait précédemment. « Les cocktails sont chargés ? Vous tournez à quoi histoire que je sache si le même sort m’attend ? »

Laissant Raion surenchérir si elle le désirait, Yashiro essaya de jauger son interlocuteur pour comprendre qu’elle était cette aura et si ses réactions étranges pouvaient être liées à l’alcool ou à une drogue. Lorsqu’il en eut également l’occasion, il interrogea le dénommé Akinobu Kôzô sur son métier, lui demandant ce qu’il vendait. Après tout, le shinobi devait réellement s’intégrer à la fête et faire semblant de vouloir sympathiser avec les convives.

Puis, les deux compères poursuivirent leur découverte des festivités en s’aventurant dans le jardin situé à côté de la réception. Yashiro était d’ailleurs bien surpris de trouver un jardin à un étage : le magnat avait dû dépenser une belle somme pour pouvoir mettre en place une telle installation. Dans un coin de cette étendue d’herbe, presque à l’abri des festivités, un homme bien étrange était adossé contre un mur. Il semblait ne pas vouloir prendre part à la fête, ni se mêler aux invités. Curieux de comprendre un tel comportement, le sabreur s’approcha.

« La musique n’est pas à votre gout ? »
, Yashiro avait trouvé meilleur brise-glace, mais il espéra que celui-ci fasse l’affaire.

« Plait-il ? »
, la réponse ne se fit pas attendre et prouva que cette entrée en matière n’était pas des plus convaincante.

« Aheum »
, le jeune homme essaya tant bien que mal de retomber sur ses pieds. « Disons que vous n’avez pas l’air de trop vous amuser, alors que l’ambiance est pourtant au beau fixe. Je m’appelle Yashiro Shindo, j’escorte dame Kamiko Raion, ici à mes côtés. Et vous ? »

Le chûnin n’était pas certain que changer de couverture à chaque interlocuteur était une si bonne idée. Il passait de messager du daimyo, à compagne d’une marchande à maintenant garde du corps. Mais le mal était fait et il ne pouvait qu’espérer que personne ne vienne gratter en profondeur sur la réelle identité du jeune homme.

« Hm, c’est donc ça. », un silence presque gênant s’installa. « J’avais bel et bien une étrange sensation qui me disait que vous n’étiez tous deux pas de simples badauds. », il dévisagea les deux shinobis, puis regarda Yashiro dans les yeux. « Tout comme vous, je suis un garde du corps », il désigna du doigt un homme bien occupé à enchaîner les coupes de boissons alcoolisées, à rire très fort et à avoir des mains quelques peu baladeuses envers ses interlocutrices. « Je dois assurer la protection de ce type : Hideo Renzaburô. C’est un peu un sale con, mais ça paie bien et il n’y pas grand-chose à faire. C’est un artiste, il réalise des estampes : donc à part rester à son atelier et le suivre dans des soirées mondaines, je suis plutôt tranquille. »

L’homme était bien loquace et visiblement pas ravi d’encadrer un tel homme ; Yashiro échangea quelques banalités supplémentaires, essayant d’en apprendre plus sur la présence du temple du Bois Bleu sur l’île, mais il ne tira rien d’intéressant de cet homme qui ne semblait pas s’intéresser à ce monde-là. Bien curieux, le sabreur se dirigea vers le peintre d’estampe. Son côté artiste l’intriguait. Et puis, puisqu’il semblait intéressé par les femmes, peut-être que Raion pouvait lui tirer les vers du nez s’il avait la moindre information intéressante.

« Monsieur Renzaburô ? », l’artiste se retourna, posa rapidement ses yeux avec dédain sur Yashiro, puis contempla un peu plus longuement la Kamiko. « Je m’appelle Yashiro Shindo, je suis un très grand admirateur de vos œuvres et je suis moi-même artiste à mes heures perdues ! »

Yashiro allait surrenchérir, mais le peintre lui coupa la parole.

« Encore un fan ?! Mon dieu c’en est assez ! »
, il finit sa coupe cul-sec et attrapa Raion par la main. « Parlez-moi plutôt de vous très chère, qui êtes-vous ? »

Le jeune homme sentit un frisson de gêne lui parcourir le bas du dos et il s’imagina infliger quelques baffes à ce malotru pour faire passer ce sentiment déplaisant. Étant désormais hors-jeu, il laissa Raion se coller à l’interrogatoire.

Puis, une fois cet échange particulièrement pénible terminé, les deux shinobis se dirigèrent à l’intérieur, pour se délecter de quelques friandises et pour essayer de repérer d’autres invités intéressants. À peine eurent-ils mis un pied à l’intérieur qu’un homme se dressa face à eux, les invitant à le suivre. Il s’agissait du majordome des Hiwari qui leur demanda de transmettre leurs informations du Daimyo à « l’honorable Okamoto-dono ». Les deux shinobis allaient devoir être efficace en mensonge s’ils voulaient se tirer de cette situation épineuse.

Yashiro et Raion suivirent le majordome jusqu’à une petite salle isolée. À l’intérieur était installé sur un large coussin un homme plus qu’enrobé, occupé à essuyer sa bouche d’une sauce rougeâtre. Derrière lui, l’air un peu plus blasé, un homme grand et fin, un chapeau vissé sur la tête, soupira à l’entrée des deux shinobis qui vinrent s’installer face à l’homme. Ce dernier, après avoir bien enlevé toutes les tâches autour de sa bouche, prit la parole.

« Bonsoir. Parait-il que vous avez des informations importantes à transmettre qui viennent du daimyo en personne. Je vous écoute ! »

Yashiro hésita à laisser Raion parler, après tout, c’était qui semblait la plus à l’aise pour négocier. Mais le jeune homme voulait lui aussi faire sa part du travail ; rester en arrière, ce n’était pas réellement sa spécialité.

« En effet ! Je compte néanmoins sur votre discrétion… Comme vous le savez, nous sommes des envoyés du daimyo ; lors d’une intervention pour éliminer un gang de petites frappes, nous sommes tombés sur des documents alarmants : un contrat qui demandait à ce même gang de, je cite, « donner une bonne leçon » à la haute-prêtresse Sumiyio. J’ai transmis l’information au daimyo, qui nous a chargé d’aller à la rencontre de dame Sumiyio pour la mettre au courant de ces menaces. Nous devons également jauger du danger qu’elle encourt et, si besoin, mettre en place un protocole de sécurité, jusqu’à ce que l’intégralité du gang soit démantelé ou jusqu’à ce que l’on arrive à remonter jusqu’au commanditaire du contrat. »

Un long silence s’installa et Yashiro eut bien du mal l’interpréter. Finalement, « Okamoto-dono » d’un grand bruit de gorge, prit la parole.

« C’est étrange ce que vous me dites… Très étrange. Vous voyez, selon mes propres informations, vous ne seriez pas des envoyés de mon cousin le daimyo, mais des shinobis venus d’un autre pays. Devrais-je réellement vous croire ? »

La situation était bien mal embarquée : finalement, peut-être que Yashiro aurait dû laisser Raion prendre les choses en main.
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Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Raion réprime un claquement de langue mécontent, saluant poliment le capitaine d’un sourire compatissant. Elle échange même quelques politesses, plaignant la garde de cette surcharge de travail causée par la présence inquiétante des shinobis qu’ils étaient. Visiblement, ils avaient manqué de discrétion mais il était maintenant difficile pour eux de rectifier le tir. Attendre et peaufiner leur plan était toujours possible mais l’ennemi était d’ores et déjà sur ses gardes, ce qui les priverait sans doute assez vite de leur avantage déjà bien maigre. Un contretemps de plus, sur la longue liste de désagrément que la Kamiko gardait dans un recoin de son esprit et dont la taille lui donnait envie de faire avaler son propre thé empoisonné à la prêtresse de Jashin qui avait réclamé leur service.

Entrée à l’intérieur de la salle de réception, la jeune femme, toujours diligemment pendu au bras de son compagnon, marque un bref temps d’arrêt. Partout où son regard portait, il était difficile pour elle de nier autant la richesse des convives que l’importance d’une partie de ces derniers. Doucement, la main de la brune se resserre sur le bras de l’épéiste, alors qu’elle se met à compter, silencieusement, les auras des convives. Sumiyo se détachait des autres, entourée comme elle l’était par sa basse court aux goûts discutables, mais elle n’était malheureusement pas la seule. Un marchand, d’abord, bien vif pour un homme de sa stature. Un voyageur mal assorti, ensuite, et dont l’obsession à s’effacer dans les recoins de la réception n’encourageait pas la confiance mais manifestait sans doute une gêne manifeste. Gurain Osamu.  

Si Raion s’empare du verre, adressant un sourire radieux à son compagnon alors qu’elle lui déclinait discrètement les quelques points d’intérêts qu’elle avait pu trouver enrobé dans un badinage rodé par l’expérience, ses yeux ne s’arrêtent pas à la silhouette de l’épéiste. Elle continue d’observer, paisiblement, toutes les silhouettes présentes, jusqu’à détacher de l’importante masse mondaine, le seigneur, sa charmante compagnie mais, plus intéressant encore, le samouraï chargé d’assurer sa sécurité. Il y avait bien trop de beau monde ce soir pour tenter une percée discrète vers la cible sans que la visite paraisse suspicieuse, mais l’occasion était si belle qu’il ne fallait pas la rater. Elle devait trouver, par un moyen ou un autre, une façon d’analyser le chakra de la prêtresse si elle voulait parvenir à ses fins. Alors que l’esprit de la Kamiko entre en ébullition, signe qu'elle concentrait la totalité de ses sens, une faible étincelle fait briller le regard de l’intendante, qui, malgré son visage composé, ne peut s’empêcher de gouter à l’humour maladroit de son coéquipier.

Nerveux ? Perdu ? Inquiet ? Il y avait de quoi, au vu de la faune locale et des risques inconsidérée qu'ils prenaient. Mais ça ne l’empêchait pas de faire ce qu’il savait de mieux : devenir une diversion et lui faire gagner un peu plus de temps. Alors que l’épéiste papillonne ici et là, la jeune femme trempe ses lèvres dans le verre qu’elle tient toujours en profitant de la volatilité de son compagnon haut en couleur. S’il choisissait sans doute volontairement les cibles les moins intéressantes pour leur mission, il ne lui en donnait pas moins l’occasion de peaufiner, à multiple reprise, son observation silencieuse de senseur de la prêtresse déjà bien occupée. Concentrée sur un moyen d'effectuer sa technique en toute discrétion, elle n’a d’autre recours que de feindre de trébucher pour écraser avec conviction le pied de son « époux-garde-du-corps-menteur-pathologique » lorsqu’il décline sa véritable identité à elle, échappant son verre dans l'opération. Il n’avait qu’un rôle, celui de s’en tenir à une fausse identité à peine réaliste et, pris dans le feu de son improvisation, il en oubliait la prudence mais le bon côté des choses c'est que, tombée à terre comme elle l'était, Raion avait pu profiter du mouvement pour dissimuler ses mains jointes dans les manches de son kimono.

« Comme je suis maladroite, excusez-moi. »
Fait-elle platement, tournant le dos à leur interlocuteur pour, ce qui semblerait, jeter un regard agacé à Yashiro. Pourtant les yeux gris et acérés de la demoiselle ignore la silhouette large de son camarade pour se concentrer sur la seule personne importante de la soirée. L'égarement dure une poignée de seconde où la jeune femme, sentant le regard des invités, se force à rougir de gêne avant, de finalement, détourner les yeux de la prêtresse dans une confusion timide feinte. Mais déjà, bien loin d'être troublé par le manège de la kunoichi, l'imprévisible konohajin repart de plus bel à l’assaut de la personne suivante, entrainant une Raion ouvertement désarçonnée et confuse dans son sillage. Elle espérait passer pour une écervelée admirative et soucieuse de son apparence et l'habitude agaçante et énergique de son compagnon pourrait bien lui permettre de se soustraire à la curiosité générale. Peut-être même lui attirer quelques sympathie, puisque déjà, son écart de conduite attire un publique désagréable mais pas inutile.

Nullement surprise de voir le peintre se ruer sur elle après avoir complètement ignoré la tentative de briser la glace de Yashiro, Raion lui sert un sourire carnassier, rehausser par la menace silencieuse de son regard d’acier avant de l’esquiver d’un pas de côté. A sa question, elle se contente de saisir le bras de son compagnon, dans un rapprochement d’ordinaire réservé aux couples mariés. Ignorant éhontément l’artiste, la jeune femme tend une main vers le visage du sabreur pour chasser une poussière invisible du bout de son pouce en riant doucement.
« Mon pauvre chaton… » susurre-t-elle en lui jetant un regard aussi tendre que possible. « Je suis sûre que nous trouverons un professeur bien plus enclin à cultiver ton talent. »

Jugeant sa prestation bien assez longue, elle adresse un sourire de connivence à l’homme qu’elle congédiait de manière informelle, espérant piquer suffisamment son égo de mâle pour qu’il la dédaigne pour le reste de la soirée. Bien loin de s’intéresser à la présence d’un type dont elle oublierait bien vite le nom autant pour son attitude frivole que pour son besoin d’étaler sa richesse sottement, Raion choisit de se reconcentrer sur l’aura, bien plus féline, qui guettait une occasion de se rapprocher depuis le début de cette vaste supercherie. Elle l’avait senti, ténu mais bien présent, les poils de sa nuque se dressant sous l’intensité de son regard patient mais acéré et ne cille qu’à peine lorsqu’il se présente à eux. Le majordome des lieux était un homme visiblement compétent et, si elle devait saluer le goût du maitre dans son choix de personnel, elle regrettait, une fois de plus, de se trouver face à tant d’obstacle. Il masquait son chakra avec soin, signe qu’une nouvelle personne venait s’ajouter à la liste bien trop longue de leur problème si la situation venait à mal tourner.
« Je vous en prie pour votre compétence et pour la bonté de votre Maitre, Satoshi-san. »

S’inclinant avec respect devant le serviteur, la jeune femme en profite pour rajouter quelques degrés de plus. Juste assez pour que l’erreur passe pour une marque de respect mais pas assez pour qu’on puisse l’accuser d’ignorer les règles sociétales élémentaires à l’intérieur d’une réception de cette ampleur. Elle aurait aimé profiter de ce moment pour réaliser les mudra de la technique qui lui permettrait de percevoir le chakra de leur cible mais l’intendante dû se rendre à l’évidence : il lui faudrait attendre le bon moment si elle ne voulait pas attirer davantage les suspicions. Lorsqu’elle se redresse, la Kamiko adresse un sourire désolé à son interlocuteur, assombrissant son joli minois d’une affliction qu’elle feignait avec soin.
« Nous abusons déjà de votre hospitalité, il me paraitrait bien peu courtois d’exclure Hiwamiri-sama d’une discussion importante qui va se produire sous son toit. » Remettant son verre encore à moitié plein à l’un de serviteur pour s’en débarrasser, la jeune femme réunit ses mains devant son cœur en baissant légèrement la tête dans un signe de gêne poliment réprimé. « S’il estime être en mesure de pouvoir se soustraire à ses invités et à sa charmante compagnie sans en entacher la fête, sa présence ne pourra que nous honorer. »

Refuser la présence du propriétaire des lieux ou l’accepter n’avait, malheureusement, que peu de différence dans leur mensonge. Raion était, à vrai dire, bien plus préoccupée par le besoin pathologique de rendre plausible leur présence sans pour autant se rajouter l’antipathie d’un nobliau curieux dont elle comprenait l’intérêt. Sans doute son nom avait fait dresser quelques oreilles et, si elle souhaitait continuer à en user et en abuser, elle devrait mettre sur pied quelque chose de suffisamment convaincant pour justifier leur entrée cavalière. Repérés comme ils l’étaient déjà, peut être pouvait-elle jouer la carte de l’équipe dépêchée pour une autre raison, venue s’excuser poliment de sa présence aux seigneurs locaux, mais le subterfuge de Yashiro et sa déclaration précédente rendait le terrain glissant. Reconnaitre être une kunoichi ne lui apporterait rien de bon, mais elle pouvait dissimuler leur nombre d’autant plus facilement qu’aucun d’entre eux n’était resté avec les autres bien longtemps.

Repassant ses options en tête, l’intendante de Konoha laisse la discussion lui échapper, une poignée de seconde et, alors que le fiasco commence doucement à s’échapper des lèvres de son prétendu époux, elle laisse échapper un soupir las. Les yeux gris de la jeune femme s’assombrissent, signe que son humeur incertaine venait de passer de neutre à mauvaise, avant qu’elle ne finisse par, purement et simplement, retourner une claque à l’arrière du crâne chevelu du konohajin. Le geste, fort peu protocolaire, lui attire une série de regard dubitatif auquel elle répond avec une inclinaison de tête d’excuse.

« Mon apprenti est terriblement maladroit et inexact, je vous prie de bien vouloir l’excuser de ses habitudes fantasques. » Si Raion servit un sourire affable à Okamoto-dono, elle n’hésite pas à envoyer, une courte seconde, un regard glacial à Yashiro qui valait tous les discours du monde. L’improvisation semblait toucher ses limites. « Mais le fait est qu’il n’a pas totalement tort dans son discours : la sécurité de Sumiyo-sama et d’autre membres du prieuré est compromise dans l’intégralité du pays, pour des raisons que je me garderais d’évoquer à proximité d’une réception mondaine mais l’échange de lettre a paru suffisamment inquiétant pour justifier une réponse préventive. Soyez certain que Ashigaru-sama souhaite conserver de bonne relation avec le temple du bois bleu aussi avons-nous été dépêchés pour nous assurer que rien ne viendrait troubler la quiétude de la prêtresse. »


Scrutant les murs, comme si elle y cherchait une quelconque menace, la Kamiko tentait de gagner un peu plus de temps. Elle devait étoffer leur mensonge, en usant des quelques noms dont elle disposait en réserve et en espérant qu’on ne leur demanderait pas de preuve supplémentaire qu’elle ne pourrait pas fournir. Si elle ne doutait pas qu’à eux deux ils parviennent à neutraliser le samouraï si la situation venait à se compliquer, Raion ne souhaitait pas en venir au main. Le son de lutte alerterait les invités, aussi valaient-ils mieux continuer à diligemment répondre aux questions, tant que le dialogue était possible et que leur chance de convaincre n’étaient pas proche de zéro.



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Persécution religieuse

Quais incendiés et en ville


Katsuya avait rencontré le plus jeune membre de la secte d'assassin qu'ils étaient venue... défendre ? épauler ?
Et sa mère, une femme courageuse, mais fatiguée et apeurée, également peu ravie des choix spirituels de son bouillant rejeton.
L'ANBU suivit la femme dans leur bicoque abîmée et là elle pu se faire une meilleure idée de la situation. C'était une vieille histoire, un classique : la religion se nourrissait des pauvres et du malheurs. L'intervention des jashinistes dans la vie de ces pêcheurs brisés par le destin était-elle un calcul ? Un simple opportunité pour étendre leur emprise ? Une aide ( certes violente et vicieuse) sincère ?

En tout cas, l'histoire de la mère de Sanao peignait un autre portrait du culte d'Ebisu et de son grand prêtre, le rustre Yoshiteru Ushio.
Loin de secourir l'une de ses ouailles frappé par le malheur, il en avait profité et l'avait littéralement vendu au plus offrant. Par pur recherche du profil et de l'influence ou parce qu'il croyait peut-être sincèrement bien faire pour aider la veuve ? Le prélat du Dieu de l'Océan semblait toujours éviter de ce mouiller directement...
Mais on ne pouvait nier que le culte d'Ebisu n'avait pas cherché d'autres solutions pour aider les Usui.

Une fois l'histoire racontée, Katsuya s'entretint un instant avec les deux pêcheurs, leur enjoignant de chercher refuge ailleurs le temps que les konohajin exécutent leur mission. Elle tenta aussi de refréner les pulsions meurtrières du jeune Sanao.
"J'veux bien apprendre à mieux poignarder... Mais Hidekazu-sama a dit qu'elle allait m'apprendre le lard et la manière, pour que j'serve mieux notre Seigneur Jashin... Je sais pas si elle aimerait ça, qu'une autre m'apprenne..."
Sa mère soupira, fronçant les sourcils et gesticulant discrètement un signe contre le mauvais oeil en entendant de nouveau le nom du Seigneur du Meurtre sous son toit.
"Et puis, Hidekazu-sama m'a dit qu'épargner son ennemi c'était mal, pour lui comme pour nous. Qu'on ai jamais sûr d'en être débarrassé sinon et que son âme n'est pas sauvé en servant d'offrande ou je sais plus quoi... Mais j'veux bien apprendre à mieux me battre pour protéger maman !"

Quant à elle, Kagome soupira derechef, l'air grave mais hésitant entre fierté et remontrance pour son fils.
Ses yeux triste rencontrèrent ceux de la konohajin et il y luisait plus d'intelligence que chez la plupart des marinières.
"Le mal nourrit le mal... Sanao et ses... nouvelles connaissances pensent tout pouvoir régler par le sang et la violence. Je ne peux nier que c'est un solution... définitive. L'ombre du Coutelas Sanglant nous protège autant qu'elle nous met en danger. Et même si je ne suis pas d'accord, ils sont les seuls à nous avoir tendu une main secourable. J'ignore qui vous êtes exactement et qui vous servez réellement, mais votre enquête risque de nous causer encore plus de tort. Mais... où irions-nous ? Devons nous fuir notre maigre foyer ? Dois-je abandonner ma demeure et ces souvenirs de mon mari ? Et de quoi vivrions-nous ?"
"On n'a pas à fuir ! Si y'en a qui veulent s'en prendre à nous, je les dézingue !"

Kagome foudroya du regard son fils, mais ne le contredit pas pour autant. Elle semblait lasse et pensive.
"Nous ne pouvons aller au temple du Coutelas Sanglant." affirma-t-elle fermement et un peu sèchement. "Ce serait nier nos racines, avouer notre mépris et notre trahison d'Ebisu. Cela reviendrait à nous faire bannir du port... Nous... J'ai toujours espoir que le bateau de mon mari soit réparable et que Sanao reprennent le métier de son père, plutôt que de sombrer dans la violence..."
"Peuh ! Ebisu nous a pris p'pa et n'a..."
Une claque saisissante l'interrompit et sa mère l'envoya se rafraîchir les idées dehors.

Malgré tout, Kagome restait relativement pieuse et ne souhaitait pas s'attirer plus avant les foudres divines... Ou celles de son clergé.
Elle serait difficile à faire bouger d'ici, vu comment elle était attaché à son foyer, à la mer et au port qui lui rappelait son défunt mari. Katsuya pouvait toutefois essayer de leur trouver un refuge et de la convaincre mais ce ne serait pas facile. En tout cas il était clair qu'elle refuserait un hébergement et une protection directe du Coutelas de Jashin. Elle était reconnaissant de son aide, mais craignait toujours pour son âme et surtout celle de son fils.

Une fois les discussion terminée, Katsuya reprit le chemin vers la ville pour attendre le retour de ses collègues, s'habillant du code qu'ils avaient convenus.
Pas de signe des autres konohajin pour l'instant, aussi l'ANBU en profita pour se restaurer. Bien vite, le métier reprit le dessus et la kunoichi mit en pratique son entraînement pour glaner quelques renseignements dans les tavernes.
Les hommes aiment parler aux jolies demoiselles, surtout autour d'un verre.

Comme ses coéquipiers ne se décidaient pas à se montrer, il lui fut assez simple d'obtenir un bon lot d'histoire.
L'une d'elle était agaçante : il se murmurait que des assassins avaient débarqués. Puis ce fut des ninjas. On se glosait de leur présence. Chacun y allait de sa supposition, de la plus innocente (des shinobi de passage ici pour rejoindre le Temple du Bois Bleu ou Uzushio) à la plus sordide (un complot visant à éliminer le seigneur Okamoto Akihide et empoisonner toute la ville). Certain juraient avoir croisé au moins une dizaine de ninja en tenu, tapis sur les toits ou dans les ruelles sombres. On ne mentionnait pas encore une implication du Coutelas Sanglant, mais d'ici demain matin et moult pintes aidant, l'hypothèse ne tarderait pas sortir. Heureusement pour l'instant noyer sous les ragots.
Encore plus gênant encore, Katsuya entendit des gens parler de "shinobi assermentés, vous savez là, ceux des nations qui ont pactisé avec les ninjas". Quelqu'un avait dû apercevoir un de leur bandeau. Pour l'instant cependant, le nom de Konoha n'était pas encore sortis.

D'autres récits lui permirent d'approfondir ses investigations sur le culte d'Ebisu. Même s'il était globalement bien perçut, il s'avérait évident qu'il était aussi un peu craint. Visiblement, le grand prêtre n'aimait pas les clous qui dépassait et les gens qui ne jouait pas "collectif".
Yoshiteru Ushio était apprécié pour son franc-parler et son engagement, mais il n'était visiblement pas l'homme le plus ouvert du monde. Il se donnait un air de père sévère (voire brutal), qui était certain de son bon droit.
Ce n'était cependant pas un tyran totalement fermé à la discussion ou un fanatique la bave aux lèvres, ni un profiteur complètement cupide. Il était rustre et têtu mais dans l'ensemble, il protégeait ses ouailles et "menait la barque" d'une main de fer dans un gant de velour (un peu élimé, le velour).
La plupart des gens le considérait comme fort en gueule et comme un homme qu'il ne fallait pas trop pousser, mais sans réellement le considérer comme réellement dangereux.
Par contre, la kunoichi de Konoha trouva que le ton se faisant plus prudent, le regard plus fuyant et la peur plus palpable quand on parlait de ce qui semblait être son homme de main et son meilleur ami, Kagami.
Rien de bien précis, mais les gens s'en méfiaient comme de la peste et pas que parce qu'à l'origine il ne venait pas de l'île. Cependant, Katsuya ne put obtenir d'informations claires sur pourquoi il terrifiait tant les gens...

Même si ce n'était pas sa cible affectée, l'ANBU glana aussi quelques rumeurs sur Sumiyio Kiroshi, la prêtresse du Temple du Bois Bleu. Si majoritairement Katsuya n'en entendu que du bien, sur le port et dans les bouges les plus mal famée, la prêtresse de Karo n'avait pas que des admirateurs. Logique, les quais étant plus du domaine d'Ebisu.
On la trouvait arrogante, un brin méprisante pour le bas peuple et il se murmurait que ses œuvres de charités ressemblaient plus à des faveurs divines gracieusement accordées à certains gueux qui piquait son intérêt et des réunions d'endoctrinement qu'à des actes de pure philanthropie.
Certain lui reprochait aussi des goûts dispendieux et elle militait visiblement pour des réformes couteuses auprès des riches et des puissants de l'île, ses fréquentations préférées, qui allaient inévitablement en répercuter le coût sur les braves gens...

Réception chez Hiwamiri Kinnori


Les konohajin avaient réussit tant bien que mal à rejoindre la noble réception sans invitation en usant de divers mensonges. Une toile de plus en plus complexe et tenue.
Raion examina soigneusement l'assemblée, notant mentalement certains invités qui lui parurent particulièrement intéressants pendant qu'ils flânaient.
Diligemment, la Kamiko fit par de ses découvertes et impression à son coéquipier parfois un brin maladroit.
Alors que l'Intendante de Konoha réfléchissait, Shindo se fit un devoir d'aller discuter avec tout ces gens si intéressants.

Le konohajin commença par apostropher Akinobu Kôzô, le riche marchand. L'introduction bruyante et sans grâce de l'épéiste de Konoha ne rencontra d'abord qu'un regard surpris, se changeant vite en mépris. Il n'avait visiblement pas du tout appréciait les remarques du shinobi, ni son manque de manières.
"Je crains que nous ne connaissions nullement, monsieur. Et il semblerait que vous ayez déjà eu votre comptant du bon alcool servit par maître Hiwamiri, dont le produit de ses distilleries enchantent les papilles des hommes de bon goût qui savent apprécier ce nectar avec modération, ce qui ne semble pas être votre cas."
Abandonnant le ninja en se retournant de manière ostensible, il reprit sa conversation avec d'autre convive sans dénier répondre aux questions du konohajin sur son métier. Il était clair que si Shindo ne le connaissait pas, il n'avait rien à faire avec lui.

Devant pareille froideur mais nullement découragé, Shindo descendit ensuite dans la jardin pour s'adresser à celui qui souhait par dessus tout se faire oublier : Gurain Osamu.
Cette fois-ci, le konohajin se présenta comme un collègue, un garde du corps assermenté.
Le Gurain en put masquer une grimace irrité quand le ninja se dirigea vers lui et commença à lui parler, mais il eut la politesse de répondre, même s'il était clair qu'il n'en avait guère l'envie. Il était aussi évident qu'il n'appréciait guère ce genre de mondanité.

Le ninja étranger devait avoir un peu bu, car sa lassitude le poussa à s'épancher et à critiquer son patron du moment. Il était clair que le Gurain aurait préféré l'escorter en pleine forêt ou en mer et se frotter à quelques bandits plutôt que de jouer les gardes-chiourme (et happening vivant et volontairement choquant) dans cette soirée mondaine.
Par contre, malgré son ton détendu, il confirma à mots couvert les konohajin qu'il savait qu'ils étaient des ninja.
Raion pu en déduire qu'il devait disposer soit d'un talent sensoriel similaire au sien, soit qu'il avait reconnu le nom (voire l'apparence) de l'Intendante de Konoha.

Pour cette indiscrétion, elle massacra le pied de son compagnon, tout en profitant de sa maladresse feinte pour déployer une de ses techniques, analysant le chakra de la prêtresse de Karo.
Aussitôt, le Gurain se raidit, fixant Raion du regard la main sur un poignard sortis de ses manches (visiblement tout le monde n'avait pas été fouillé avec le même soin).
"Cessez !" ordonna sèchement Osamu d'un ton dur, fouillant l'assemblée du regard à la recherche de son patron.
C'était désormais confirmé : il avait visiblement ressentit le déploiement de la technique de la Kamiko. Et il n'avait guère apprécié.
Cependant comme les konohajin ne semblait pas en vouloir à son commanditaire, il ne poussa pas la confrontation plus loin.

"J'ignore qui vous êtes venu occire ou espionner, quel secret vous cherchez à dérober et qui sont vos maîtres... Mais vous ne semblez pas en avoir après Renzaburô et ma mission n'est que de le protéger lui. Ne croiser plus mon chemin et éviter de nous mêler à vos actes et il n'y aura pas de problème..."
Le Gurain s'enferma de nouveau dans son mutisme, cherchant un coin d'ombre dans le jardin où passer encore plus inaperçu. Par contre, il serait désormais fortement sur ses gardes et méfiant à l'égard des konohajin.

Ces derniers abordèrent donc ensuite son commanditaire, l'estimé Hideo Renzaburô, qui ne prêta guère attention à l'épéiste de Konoha, préférant et dévorant plutôt des yeux la Kamiko. Les envoyés de Konoha avaient cependant la désagréable impression d'avoir un arc bandé pointé sur leur nuque depuis les fourrés du jardin...
Raion décida donc de ne point user de ces charmes sur l'artiste et d'abréger au plus vite la conversation forcée.
Par chance, l'étonnamment discret majordome du maître des lieux ne tarda pas venir les convier à un petit entretien privé.

Quatre personnes les attendaient dans un petit salon isolé : le maître des lieux, Hiwamiri Kinnori et son neveu, le capitaine des garde Hiwamiri Shingo, ainsi que le dirigeant suprême de l'île, Okamoto Akihide et son garde du corps Okamoto Seishirô. Il s'agissait visiblement d'un bureau de travail, plus sobre et fonctionnel que la salle de réception, dont Satoshi referma les portes après une courbette polie.
Cependant, Raion pouvait sentir que le majordome n'était guère allé bien loin, restant à portée de voix. Un serviteur prévenant ou un petit curieux ?

Les Hiwimari se tenaient volontairement en retrait, dans un silence polis, mais les yeux de Kinnori pétillait de l'intérêt de se retrouver impliquer dans une étrange affaire. Son neveu en armure se tenait raide, affichant une expression soigneusement neutre et une volonté de faire partie des meubles plutôt que se mêler de tout ça.
Le seigneur Okamoto Akihide et son garde du corps affichaient un air plus grave et soucieux, vu qu'ils anticipaient des problèmes. En effet, pourquoi le Daimyo dépêcherait de tels messagers pour le déranger en pleine soirée mondaine si l'affaire n'était pas grave et urgente ?

Yashiro prit alors les devant, dévidant une plâtrée de mensonge qui furent... Moyennement convainquant.
Shingo se pencha pour murmurer à l'oreille de son oncle, alors que Seishirô faisait de même auprès de son maître.
Raion se décida donc d'intervenir manu militari et essaya d'arrondir les angles d'une voix suaves.
Ceci suscita un nouvel échange à voix basse entre Kinnori et Akihide.
ce fut ce dernier qui fini par prendre la parole. Les konohajin ne purent s'empêcher de remarquer que les deux gardes du corps glissaient doucement et presque imperceptiblement leur mains vers la garde de leurs katana...

"Résumons donc : vous êtes des shinobi, c'est évident. Vous seriez au service de mon cousin, notre bon Daimyo. Et lors d'une de vos opérations, vous seriez tomber sur des missives suggérant qu'un attentat se préparerait peut-être contre Sumiyio Kiroshi, la grande prêtresse du Temple du Bois Bleu de mes terres ?"
Il plissa les yeux et sa voix se fit plus inquisitrice.
"Pourtant, vous vous êtes présenter sous le nom de Kamiko Tori, un nom qui ressemble fort à celui d'une famille de commerçant du Pays du Feu à l'étrange prospérité... Or, si je ne me trompe pas, les ninja du Pays du Feu sont tous affilié à Konoha. Pourquoi mon cousin emploierait-il des ninjas du Village Caché de la Feuille alors qu'il a la confiance du Temple du Bois Bleu, qui dispose de force digne des shinobi ? Et pourquoi des étrangers ou même mon cousin se soucierait-il d'une prêtresse, même douée et populaire, de ce même temple ? Avertir le Temple du Bois Bleu aurait été la chose la plus sensée à faire... Dans la mesure du possible, en tant que pouvoir nobiliaire, nous essayons d'éviter de trop nous mêler des affaires des ninja et de la religion... Et pourquoi ne pas avoir attendue que Dame Kiroshi abandonne nos petites festivités pour la rencontrer ou l'escorter ? Car je vous assure et comme vous avez pu le constater, maître Hiwimari ne lésine pas sur la sécurité de ses hôtes, notamment quand je suis présent, sans parler de mes propres forces dûment entraînée : nul doute que Dame Kiroshi aurait été parfaitement à l'abri ici..."

Si pour l'instant le cousin du Daimyo restait poli mais froid, ses questions attendaient des réponses précise et il n'aimait visiblement pas le flou et les atermoiements.
Des coups discrets à la porte vinrent trancher l'atmosphère tendue du petit salon. Sebasu se présenta, portant un petit plateau d'argent où se trouvait un petit plis.
"De la part de Akinobu-sama..." informa le majordome en s'excusant et en tendant le mot à Himiwari Kinnori. "J'ai estimé que cela pourrait être important."
Ce dernier le lu rapidement, des rides perplexes barrant son front. Il interrogea à haute voix Shindo.
"Mais... vous n'aviez pas dit que vous étiez Kamiko Tori ? D'après cette lettre, elle se prénommerait en fait Kamiko Raion !"

Pour l'instant, aucun des membres de l'assemblée n'avait fait ou ne connaissait exactement son statut d'Intendante de Konoha... Cependant le regard perdu dans ses pensées de Seishirô, le garde du corps de Akihide, montrait qu'il était en pleine réflexion, fouillant sa mémoire.
Étant un garde du corps, sans doute le chef de la sécurité ou maître-espion du cousin du Daimyo c'était sans doute lui qui l'avait informé à propos de la famille Kamiko et de sa relation avec Konoha : il devait connaître un peu le monde de l'ombre... Si Raion voulait conserver son titre secret, il allait falloir trouver une diversion ou un bon mensonge... Ou alors peut-être que se carapater à toute vitesse après l'usage d'une bombe fumigène pourrait faire l'affaire...

Résumé:

Feat.
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Kamiko Raion
Kamiko Raion
Konoha no Chunin
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Fiche du Ninja
Grade & Rang: Chûnin - rang A
Ryos: 2300
Expérience:
[Mission de rang B] Persécution religieuse - Page 2 Left_bar_bleue715/2000[Mission de rang B] Persécution religieuse - Page 2 Empty_bar_bleue  (715/2000)


 
Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Les limites de l’improvisation revinrent de plein fouet au visage de l’intendante de Konoha qui ne dût qu’à son strict contrôle sur elle-même pour ne pas simplement grogner. Au rythme de leur petit manège, il n’était plus nécessaire de prendre aucune précaution puisque rien ne pourrait les sauver, en vérité, d’un mensonge de plus. Sans doute était-ce là la raison principale pour laquelle elle détestait mentir par ailleurs, puisque même avec toute la bonne volonté du monde, elle n’en tirait jamais rien de convenable. Qu’on la démasque n’était qu’une question de temps, temps qu’elle hésitait à faire voler en éclat d’elle-même puisque l’issue de la rencontre lui semblait de plus en plus incertaine. Glissant un regard à son compagnon, Raion décide alors qu’il est temps de jouer le tout pour le tout, quitte à se ridiculiser. Par là même, elle espérait gagner du temps, ne serait que quelques précieuses secondes à Yashiro, pour qu’il lui vienne en aide, d’une manière ou d’une autre.
« J’imagine que ça aurait fini par arriver, de toute façon, puisque ma réputation me précède. » Elle coupe l’herbe sous le pied à leur deux éminents interlocuteur, la brune se débarrasse de sa prudence et de sa réserve pour faire ce qu’elle savait le mieux faire : monopoliser la scène. Se redressant avec aplomb et confiance dans un endroit où elle devrait montrer au moins le minimum syndical d’humilité, l’intendante de Konoha offre pleinement son visage aux hommes qui la dévisage, allant jusqu’à gratifier le samouraï en pleine réflexion d’un sourire. Les yeux pétillants de malice, elle surenchérit, posant une main sur sa poitrine alors qu’elle procède à ce qu’elle aurait aimé éviter par-dessus tout : des présentations. « Kamiko Raion, espoir du clan Kamiko. Pardonnez-moi l’emprunt maladroit du prénom de ma mère mais il me paraissait peu nécessaire de recourir à mon statut diplomatique pour ce genre de … situation. »

Confirmant la version du marchand en maudissant l’épéiste qu’elle protégeait avec la férocité d’une mère, la lionne de Konoha se fend d’une courbette de salutation en abandonnant la discrétion si précieuse sur laquelle elle aurait voulu compter. Le mensonge sur leur présence, un peu plus fragilisé, revenait malgré tout sur la table avec un intérêt renouvelé par l’identité complète de la tisseuse qui offrait, de nouveau, son visage à l’assistance. L’intendante en personne n’aurait, en effet, que peu de raison de se déplacer pour la simple menace d’une prêtresse de seconde zone, si la première n’était pas plus importante qu’elle ne le laissait paraitre. User de la diplomatie en terrain étranger ne garantissait pas à Raion moins de question mais elle lui rendait au moins la tâche un peu plus aisée : si elle venait à refuser de répondre en invoquant les intérêts du pays du feu, il serait difficile au seigneur Okamoto de creuser davantage. Bien sûr, elle alimenterait les soupçons, mais cela avait-il encore une véritable importance à ce niveau ? Gagner du temps, pour sûr. Assez pour que Yashiro trouve quelque chose pour les sortir de là ou pour les condamner, selon son humeur. Profitant de la confusion et de l’effet qu’aurait très certainement son aveu décomplexé, la kunoichi reprend le monopole de la parole, privant les hommes d’une possible concertation.
« Je ne doute pas que dame Kiroshi soit en sécurité à l’intérieur de vos murs, encore plus avec des oreilles attentives tournées vers une conversation à huit clos, mais force est de constater qu’une invocation du Daimyo auprès d’un prêtre et quelques tournures de phrases ont été assez pour nous permettre d’entrer sans invitation, sur la seule base d’une bonne foi douteuse et dangereuse. »

Détourner l’attention vers le majordome sans doute un peu trop curieux lui paraissait une stratégie acceptable, puisque leur couverture n’avait aucune tangibilité. Ajoutant à ça les déductions d’une observation extérieure et ce que leur comportement aléatoire venait de mettre en lumière, Raion tente, à sa manière, de récupérer la main et de retarder les questions. Loin de se laisser démonter par la menace latente des divers froncements de sourcils et des regards dubitatifs posés sur elle, l’intendante enchaine, sans pitié, maniant ses mots avec autant de vivacité qu’elle l’aurait fait pour ses kunaïs. Elle ne devait pas les laisser respirer, pas une seule seconde, et tirer profit des maigres brèches qu’on lui laissait pour renforcer l’aura de maitrise qu’elle se donnait à grand peine. Tout, encore et toujours, pour que l’attention se concentre entièrement sur elle, jusqu’à en oublie l’homme qu’elle cachait à peine avec sa fine silhouette.
« Si vous ne vous êtes pas trompé sur notre devoir de shinobi, vous oubliez une chose importante. Nous sommes entrés par la grande porte, et, même présentement dans l’embarras et visiblement sans préparation, nous n’en demeurons pas moins ninjas. » S’humectant les lèvres, Raion réprime le stress qui lui étreint le cœur. Le moindre faux pas entamerait une course poursuite terrible et l’alerte générale sur l’île. Une idée désagréable, à peine atténué par la réussite de son objectif primaire et qui viendrait, à n’en pas douter, compliquer singulièrement la mission dans son intégralité. Un frisson d’instinct aux aguets remontant le long de sa colonne pour seul moteur, la Kamiko reprend sa dance technique sur son maigre tissu de mensonge, attentive à ne pas tomber dans le vide. « Sans remettre vos compétences en doute, seigneur Himiwari, puisque la garde a été impeccable dans son travail et qu’il serait bien présomptueux de ma part d’estimer leur nombre aux seuls individus que j’ai pu voir, reconnaissez cependant que si nous avions voulu nuire à la réception ou à ses occupants, ce serait sans doute déjà fait. Et ce malgré vos efforts. »

Raion consciente que son nom de clan parlait pour elle-même, désigne son kimono d’un geste ample, gardant ses mains vides bien en évidence pour la garde des deux personnages éminents auxquels elle faisait face. Il était tout simplement hors de question de faire preuve de maladresse lorsque, déjà, des armes s’apprêtaient à être mise au clair à la moindre incartade. Si elle venait d’entailler sévèrement l’ego de certains, il n’en demeurait pas qu’un semblant de vérité existait à l’intérieur de ses mots : si eux avaient réussi à s’introduire sur les lieux, malgré la position délicate dans laquelle ils se trouvaient maintenant, n’importe de mal intentionné qui pouvait en faire de même. Et mieux. Bien que dépouillés de leurs armes, Yashiro et Raion n’en demeurait pas moins dangereux mais n’étaient, en réalité, que la preuve difficilement réfutable que la sécurité était à parfaire. Nul ninja ne dépendait de ses outils pour se débarrasser de ses cibles et elle avait bon espoir que la connaissance du monde des ombres du garde d’Okamoto lui fasse confirmer ses dires.
« Je vous prie d’excuser ma franchise, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il était important de vous prévenir de ma présence, d’autant que les évènements qui me pousse à me trouver ici pourrait troubler autant votre séjour, Okamoto-sama, que la quiétude de l’île. » La Kamiko esquisse un sourire doux. Elle avait réalisé de nombreux bluff, au cours de sa vie de négociante, mais c’était certaine un des coups les plus ambitieux et les moins crédibles qu’elle ait jamais eu l’occasion de mettre sur pied. Le tout, en un temps record, de quoi rendre fière, à n’en pas douter, sa grand-mère à qui elle devait ce talent agaçant de broderie verbale. « La discrétion est certes notre outil de travail principal, mais parfois, il est aussi bon d’user de la lumière pour se ménager d’autres occasions. Comme vous pouvez le voir, je suis assez ironiquement mauvaise pour passer inaperçu, mais ce n’était, de toute façon, pas réellement mon intention puisque je suis ici, face à vous. Mon travail est de m’assurer de la sécurité de la prêtresse et de mettre la main sur ce qui semble être une menace cultiste pour nos deux pays. Rien d’incompatible, donc, avec votre devoir d’assurer la prospérité de votre domaine ou de veiller sur vos invités et de leur éviter quelques mauvaises rencontres. »

Jamais, au grand jamais, dans n’importe quel plan d’existence, cette ruse ne fonctionnerait et, à mesure que la jeune femme continuait de s’afférer sur le devant de la scène, elle se résignait à embrasser les pires scénarios. L’entrevue privée tournerait sans doute au vinaigre, malgré son repêchage malheureux, mais il était certain que, perdu pour perdu, Raion ne devait pas s’arrêter sur sa lancée. Elle ignorait si ce gain de temps et cet étalage effarant de bullshit no jutsu suffirait à générer une fenêtre de préparation suffisante à Yashiro, mais elle se tenait d’ors et déjà prête à tendre la main vers lui et libérer le sabre qui reposait sagement à l’intérieur de son poignet.
« Présenter mes excuses pour avoir user à tort du nom d’Ashigaru-sama ne suffira pas à pardonner mon irruption et l’amateurisme de nos méthodes mais j’espère pourra vous amener à comprendre mon cheminement de penser et ma bonne volonté, messieurs. »

Le cœur battant à tout rompre, la kunoichi se retient de trembler et se tient la tête haute, rassemblant tout ce qu’il lui était humainement possible pour se composer un visage calme et assuré. Privée de mots et d’arguments pour défendre leur peau, Raion ne peut que clôturer sa représentation technique en priant sa bonne étoile pour que le débit, la quantité d’information et l’audace de sa démarche ne coupe la chique aux seigneurs, au mépris de son esprit qui lui hurle, depuis déjà bien deux minutes, qu’il est grand temps de chercher une meilleure porte de sortie que cette arnaque verbale foireuse.

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