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[Mission de rang B] Persécution religieuse

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Yashiro Shindo
Yashiro Shindo
Konoha no Chunin
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Yashiro Shindo

   

     
   

     
    Persécution religieuse

     
   

    Le rendez-vous avait été fixé à l’aube. Une aubaine pour Yashiro qui appréciait admirer les levés de soleil et travailler dans la matinée. Il était cependant un poil fatigué : pour cause, il avait passé la veille à méditer sur sa mission jusqu’à tard le soir.

* * *


La veille, juste après avoir reçu l’ordre de mission de Raion, il s’était mis au travail. Il s’était installé dans un restaurant et y avait commandé un thé très amer afin de prendre le temps de se souvenir de tous les enseignements de son ami Hikaru. En effet, en tant que prêtre de Shinsei, lui avait enseigné les bases du panthéon du Sekai quelques années auparavant ; recollant les souvenirs dans sa tête, le jeune homme s’était souvenu que son ami lui avait parlé de Jashin, le dieu du mal et des massacres. De ce que le shinobi s’en rappelait, Hikaru ne semblait pas le tenir en haute estime – ce qui était compréhensible à la lecture du libellé de ce dieu.

Yashiro ne s’était pas arrêté sur ces quelques fragments de savoir ; il avait besoin d’être plus documenté s’il voulait être fin prêt pour sa mission et s’il souhaitait impressionner son équipe par son savoir. Il faut dire qu’il avait été grandement encouragé à effectuer quelques recherches par la kunoichi qui lui avait confiée cette mission, Raion Kamiko. Le ton de la voix de l’intendante avait certes été agréable, mais Yashiro avait senti qu’il décelait également une belle touche d’autorité ; « peut-être une déformation professionnelle », avait-alors supposé le jeune homme.

S’il souhaitait être à la hauteur des exigences de la kunoichi, Yashiro allait devoir compter sur un peu plus que sur sa mémoire des quelques éléments donnés par son ami prêtre. En effet, mis à part son nom, il ne connaissait rien de Jashin, ni de ses fidèles, ni même des us et coutumes du culte. S’il était porté sur la spiritualité, Yashiro n’avait jamais eu l’occasion – ou plutôt pris le temps – de s’essayer à la religion. Cette mission était peut-être l’opportunité pour le jeune homme d’en apprendre un peu plus sur ce volet.

Pour se renseigner plus en détails sur Jashin, le sabreur avait passé une bonne partie de son après-midi à consulter les documents de la bibliothèque de Konoha. Mais les livres étaient tous des ouvrages très généralistes et ne lui apportaient pas réellement d’information supplémentaires. Seul fait qui avait éveillé sa curiosité, il était parfois brièvement évoqué comme un culte « dangereux » ce qui – d’après le jeune homme – n’augurait rien de très bon. Yashiro avait ensuite poursuivi son investigation dans les archives shinobi de la tour du kage – qu’il connaissait plutôt bien, il les avait rangées intégralement récemment. Il espérait obtenir des rapports sur le jashinisme rédigés par des ninjas. À peine avait-il eu le temps de commencer à fouiller dans des piles de documents qu’il était tombé sur un compte rendu de mission qui témoignait d’une facette pour le moins obscure du culte.

« Alors, qu’avons-nous là... ? » », à ce moment-là, Yashiro avait plissé les yeux, comme si cela avait pu lui permettre de mieux intégrer les caractères du document. « Un culte sur le dieu Jashin, hmhm, une sorte de vénération macabre de ce dieu de la mort, … », le jeune homme s’était alors gratté son début de barbe, visiblement interloqué par ses découvertes. « Et pour couronner le tout, des sacrifices humains et un dieu qui réclame des morts ! Voilà qui promet… »

Yashiro avait vérifié une dernière fois qu’il n’avait pas raté une information capitale avant de refermer le rapport, de le remettre en rayon et de rentrer chez lui. Il avait passé le reste de la soirée dans un silence profond, reprenant l’ordre de mission dans sa tête en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir faire. Il n’était pas friand de ce genre de culte extrême – plus proche de la secte que de la religion – et être amené à tuer au nom d’un dieu du mal ne l’enchantait guère. Par ailleurs, il ne voyait pas quel impact positif pouvait amener cette mission : propager un culte potentiellement tueur sur toute une île ne lui semblait pas être un acte géopolitique de génie.

Le jeune homme s’était aussi demandé comment cette mission avait-elle pu finir à Konoha. L’ordre semblait assez clair au sujet des positions du commanditaire : la Haute-Prêtresse du Coutelas de Jashin soulignait que son Dieu réclamait du sang et en appelait à une « Sainte Mort ». Il était difficile d’y voir ici une vénération classique du dieu. Y avait-il d’autres intérêts derrière ce contrat ? Ou alors l’intendance du village n’avait-elle pas pensé que cette Hidekazu Akimi était potentiellement à la tête d’une déviance sectaire de son culte ? Pourquoi le village avait-il validé un contrat visant à tuer des individus de sang-froid ? Certes, en relisant l’ordre de mission une nouvelle fois, Yashiro comprenait que les autres cultes n’étaient pas tout blancs, entre menaces et dégradations, mais ces délits étaient loin de valoir la mort aux yeux du shinobi. Cette mission lui semblait être une aberration et il se demandait bien pourquoi il avait été choisi pour la mener à bien.

D’ailleurs qu’allait-il faire ? Un dilemme éthique avait alors commencé à germer dans son esprit. Devait-il obéir aux ordres comme un bon soldat et tuer tous les chefs des autres cultes sans se poser de questions ? Ou devait-il suivre sa morale, enquêter sur le commanditaire pour vérifier le bien-fondé de la mission, quitte à saboter l’entreprise de Konoha s’il considérait que ce travail relevait plus du crime que de ce qu’il concevait de la justice ? Il était d’autant plus tiraillé qu’il était en équipe : il aurait bien du mal à se justifier auprès de ses coéquipiers, d’autant plus que l’intendante de Konoha en personne l’accompagnait. Elle serait bien compliquée à duper.

Ayant du mal à s’endormir, la tête trop encombrée par toutes ces pensées, Yashiro était sorti pour une balade nocturne. Il se repassait son ordre de mission et son bref entretien avec Raion, essayant de décoder un message caché ou une justification à ce travail. Mais plus il y réfléchissait, moins Yashiro trouvait de sens à cette mission. Pourquoi accorder une primauté à un culte par rapport aux autres ? Et s’il fallait privilégier un culte plus que les autres, pourquoi donner raison à celui qui semblait-être le plus mauvais ? Le lieu de l’expédition était aussi bien étrange : l’archipel des trois sœurs n’étaient pas dans la zone d’influence de Konoha. En quel honneur le village intervenait dans un endroit aussi éloigné ? Quels intérêts l’Hokage pouvait-elle y trouver ?

Voyant qu’il se torturait l’esprit plus qu’il n’apportait la moindre réponse, Yashiro avait ensuite
essayé de penser à des choses plus plaisantes. Il essayait d’imaginer les paysages des îles qu’il allait pouvoir visiter. Il s’était demandé s’il allait pouvoir convaincre son équipe de temporiser leur retour à Konoha pour prendre quelques jours à visiter l’archipel et pour savourer les plages des îles. S’il s’était également douté qu’il serait dur de convaincre la sérieuse intendante de faire une entorse au règlement, il s’était aussi juré de tenter sa chance si jamais l’opportunité se présentait. D’ailleurs il repensait aux derniers mots que Raion lui avait dit : elle n’avait pas parler de coéquipiers, mais bien de « coéquipières ». Yashiro était-il le seul homme de l’équipe ? Auquel cas, l’excursion sur sable blanc s’imposait d’autant plus. Et c’est sur ces légères pensées grivoises que le jeune homme était rentré chez lui, concluant sa gymnastique mentale nocturne.

* * *


Le levé de soleil était en effet très agréable. Yashiro, prit le temps de déguster un café fort sur son balcon, se laissant réveiller doucement par les arômes de sa boisson et les caresses du vent sur son visage. Après avoir rapidement regroupé le strict nécessaire pour sa mission – une tenue de rechange au cas où, son sabre, son équipement de ninja et quelques rations pour le voyage,  il se mit en route pour le point de rendez-vous.

Mis à part les deux shinobi postés-là qui, d’après les cernes creusés sous leurs yeux, en étaient à la fin de leur tour de garde, les portes du village étaient bien calmes. Yashiro, tenta de repérer une de ses coéquipières, mais aucune kunoichi ne semblait être dans les parages.

« Bien. Il semblerait que je sois le premier arrivé… »

Pour patienter, le shinobi s’appuya contre l’imposant tilleul qui trônait près de l’entrée du village.

Spoiler:
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Akakitsune Katsuya
Akakitsune Katsuya
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Akakitsune Katsuya
L'intendante comme cheffe d'équipeRaion & Katsuya & Yashiro & Himiko

Entre ses nombreuses missions et ses incessants entraînements, Katsuya n’avait pas eu le loisir de visiter ni ses parents adoptifs ni Yueï dont elle détenait désormais fièrement le Katana. Le maître d’arme qui lui avait vendu, l’oncle de sa camarade, lui avait même promis de lui enseigner comment forger de telle lame. Ainsi elle serait capable de confectionner sa propre arme, mais ça devrait attendre. Pour l’heure, une visite parentale était de bons alois. Si ses nouvelles fonctions au sein de l’ANBU l’avaient poussé à quitter la maisonnée de son enfance, l’incitant à plus d’autonomie et de liberté, accompagnées de son lot de responsabilité, elle ne pouvait nier que l’ambiance lui manquait.

Sur le perron Akakitsune Saya l’attendait comme l’on espère le retour de l’enfant prodigue. Bien que consciente des « lubies » de sa fille chérie, elle ne put s’empêcher de la prendre dans ses bras. A sa grande surprise, Suyu eut l’air de moins se crisper à ce contact forcé. Emplie de fierté et d’espoir, un sourire se dessina sur le visage de sa mère adoptive, qui désormais plus petite que sa fillette, posa sa tête sur l’épaule de celle-ci, fermant les yeux d’apaisement. La jõnin tout de même un peu mal à l’aise de tant d’effusions en pleine rue, tapota le dos de sa maman, comme pour lui indiquer de reprendre ses esprits. Emue comme pas permis, Saya obtempéra difficilement et bras dessus bras dessous, elle consentit à rentrer dans la demeure familiale.

Afin de ne pas éveiller les soupçons et éviter par la même occasion, le sempiternel sujet de fond chez les Akakitsune, quant à l’avenir de leur rejeton, la jõnin proféra un pieux mensonge. Invoquant une promotion en tant que Tobuketsu Jõnin, écartant de ce fait la question d’élève genin, s’eut pour le moins l’air de réjouir sa famille, qui à son désarroi, lui collait de grandes tapes dans le dos en guise de félicitations. Ce sujet réglé, ses parents lui contèrent les ragots du quartier, comme pour la tenir à jour de leurs petites vies, bien réglées. La kunoïchi réprima un sourire quand sa mère lui annonça une nouvelle pour le moins étrange.

Selon ses dires, la Nidaime Tadake Yurikõ-sama, dont Saya ne tarissait pas d’éloge, chercherait à élargir son clan et accepterait des enfants de civils tout comme elle. Saya ajouta comme pour enfoncer le clou de ses aspirations pour sa fille chérie, que ce serait la meilleure voie pour devenir un jour Hokage à son tour. A ces mots, Suyu sentit qu’elle perdait pied. Comment n’avait-elle pas vu l’ambition dévorante de sa tutrice ? Alors qu’elle avait toutes les peines pour lui expliquer que la protection du village et de ses habitants était pour elle une fin en soit, Kami merci, le carillon de l’entrée retentissant, l’a sorti de ce bourbier. Un chunin, un ordre de mission, l’excuse était providentielle.    

L’ordre s’avérait signé Kamiko Raion. Katsuya souriante, s’amusait d’enfin mettre un visage sur ce nom. Cependant lorsqu’elle en lue l’énoncé, ce qu’elle pensait naguère un rictus déformant son visage, celui-ci s’évanouit pour laissait la place à une mine assombrie. La jõnin n’était pas très pieuse, cependant elle conservait un sens accru de la justice. Or le conflit qui les attendait ne semblait une mince affaire, pire ça serait sans doute un choix cornélien pour le chef d’équipe.

Mais quel était-il ? se questionna l’Akakitsune en relisant le parchemin. Cela n’était pas indiqué mais étant donné la présence de l’intendante, elle en prendrait probablement la tête. Lors de leur enquête en commun quelques semaines auparavant, outre ses qualités évidentes de leader cheap, son aînée s’était montrée au-delà des attentes que Katsuya avait espéré. Par conséquent ses questions au sujet de son grade de chuunin, s’était du même fait évanouies. Raion était son aînée, son intendante et par conséquent sa supérieure, le sujet était clôt et malheur à celui, qui lui chercherait des crosses en sa présence.

Matinale comme à son habitude, Katsuya constata que les rayons du soleil tapaient déjà dans sa nuque. Afin de réviser ses notes au sujet de la secte Jashin l’ANBU démasquée, s’installa dans le tilleul à proximité des portes. Peu de temps après, un homme aux cheveux mi-long, d’une vingtaine d’année avec une large silhouette, plutôt élancé s’avançait vers le refuge, de celle qui serait sa coéquipière. Il semblerait que je sois le premier arrivé. Marmonna-t-il. L’Akakitsune d’humeur taquine, profita de cette supposition erronée pour en faire son introduction. Dans un saut périlleux arrière pour lui faire face, un sourire goguenard visé sur les lèvres, Suyu rétorqua dans un air de défi.

-Il me semble que vous faites erreur…  Shindo Yashiro-san je présume ? Enchanté je suis Akakitsune Katsuya, ravie de faire équipe ensemble… Débita telle une mitraillette Katsuya, dévisageant de ses yeux ambres amusées, son nouveau partenaire.

:copyright:️ DABEILLE
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Une nouvelle équipe





Il y a bien peu de choses en ce monde capable de diviser les peuples autant que la religion. Le simple fait de croire différemment suffit à faire de vous une cible potentielle. C'étaiy là l'état de ma réflexion alors que je relisais pour la troisième fois déjà l'intitulé de la mission qui m'attendais le lendemain. Un peu plus tôt dans la soirée, un messager du clan Senju vint me trouver dans la serre, porteur d'un parchemin de la plus haute importance émit par l'intendante Raion en personne. Cela ne faisait pas si longtemps que je connaissait Raion et pourtant en tant que membre de l'équipe Nemu, j'avais la chance de pouvoir compter cette exceptionnelle Kunoichi parmi mes alliés. Après avoir essuyé mes mains alors que je venais de remplir mes fioles de poisons, je remerciais le messager avant de m'informer du contenu du parchemin. Une mission qui plus est de rang B, quelque chose donc de très important.

L'énoncé semblait simple, mais se révélait être une histoire fort délicate. L'une des cellules du culte de Jashin, dieu du mal et des massacres semblait éprouver des difficultés à s'implanter dans le territoire des îles des Trois Soeurs. Un territoire en dehors de la sphère d'influence de Konoha donc. Si ma mémoire est bonne, elle est même plutôt proche d'Uzushio et du temple du bois bleu. Le culte semble en froid avec les locaux et les autres cultes environnant. N'accordant aucun crédit aux religion pour le simple fait qu'il me semble bien vint de croire en autre chose que ses propres compétences, je ne m'intéressait à la religion que d'un point de vue philosophique et par simple curiosité de celle qui cherche à améliorer ses connaissances. Cependant, plusieurs questions restaient en suspend. la principale étant : quel est l'intérêt de Konoha dans cette affaire ? Pourquoi devrions nous nous immiscer dans ce conflit religieux ? Qu'avons-nous à y gagner ?

Alors que ces questions occupaient mon esprit, Homura se manifestât à mes côtés mais moi-seule pouvait la percevoir. Mon ancêtre me regardait d'une air sérieux. "Ne te pose pas trop de questions sur ce sujet Himiko. Les projets de l'Hokage ou du Daimyo sont bien au delà de ce que tu peux envisager. Si tu dois accomplir cette mission c'est que l'un ou l'autre y trouve un intérêt. Ton rôle de Kunoichi n'est certainement pas de remettre les ordres en cause. Dis-toi simplement que c'est pour toi l'occasion de faire tes preuves et seulement une étape vers ton but." Je rangeais le rouleau avant de me saisir de mon livre "le paradis du batifolage" pour le ranger également. "Je suis au courant de cela Homura. Ne t'en fais pas. Bien que je n'en ai pour l'heure parler qu'à Raion mon but est clair. Je dois prendre la tête du clan Senju." Dis-je mentalement avant de quitter la serre pour regagner mon domicile et me préparer pour le lendemain.

La nuit fut plutôt courte et des les premières lueures matinales je quittais le domaine des Senju dans une tenue adaptée aux voyages et aux combats à venir mais gardant un indéniable sens de l'élégance, tirant clairement parti de mes charmes. Après tout, ceux-ci sont l'arme la plus mortelle de kunoichi. D'un pas tranquille je me dirigeais vers la grande porte de Konoha ou avait été fixé le lieu de rendez-vous. Etant plutôt de nature coquète, je ne fus guère surprise de voir qu'il y avait déjà deux autres personnes en plus des gardes de faction. Ma longue chevelure verte s'animant au gré du vent, je m'approchais de mes deux futurs coéquipiers. Je reconnus en l'un d'eux Yashiro Shindo que j'avais rencontré quelques jours plus tôt et avec qui j'avais échangé mon point de vue sur nos aspirations futurs et quelques aspects philosophiques du métier de shinobi. La seconde m'était totalement inconnue. Je pus néanmoins discerné la fin de sa phrase qu'elle avait dit d'une traite sans prendre de respiration : "...je suis Akakitsune Katsuya, ravie de faire équipe ensemble…" Ce nom m'était totalement inconnu et ne disait absolument rien à Homura. Probablement une non-clanique donc.

Arrivant en pleine lumière à proximité de mes confrères, je croisais les bras sous ma poitrine avant de les observés puis de les saluer comme il se doit en une révérence conforme à l'étiquette enseignée lors des cours de bonne manière dispensés par mémé Nanoha. Le même type de révérence nécessaire devant des personne de très haute autorité comme le Daimyo par exemple. "Je suis également ravie de vous rencontrer mademoiselle Katsuya. Et Bien le bonjour Yashiro. Je serais le troisième membre de notre petite équipe. Permettez-moi de me présenter comme il se doit. Je suis Senju Himiko. J'espère que nous allons bien travailler ensemble. Ajoutais-je sur un ton respectueux et calme comme le voulait les convenances.


ft. Yashiro, Katsuya, Raion
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Kamiko Raion
Kamiko Raion
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Kamiko Raion


 
Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Jashin. Il n’était pas difficile de trouver des informations sur la divinité, tant cette dernière avait pu marquer les esprits. Partout où ses adeptes apparaissaient, le sang coulait, teintant la terre de son flot rougeoyant comme une bénédiction. Par bien des aspects, Raion ne comprenait pas cette fascination, mélangée à de la crainte, qui parcourait les gens à l’évocation de la divinité. Primaire, sauvage, elle n’avait rien de différent à une manifestation pure du règne animal parmi la civilisation et, en cela, il était difficile d’y voir une quelconque influence positive à sa présence, de près ou de loin. Etait-ce une façon maladroite de remémorer à la population que parfois, du sang émergeait l’abondance ? Une manifestation étrange, primitive, du renouveau de toute chose ? L’intendante, plongée dans ses livres, n’arrivait pas à trancher sur la question.
Pire même, elle n’arrivait pas à choisir si cette mission était réellement effectuable en l’état ou non. Des éléments manquaient à l’ordre, comme savamment omis dans l’espoir d’une administration peu regardante, et cette possibilité infime avait quelque chose de dérangeant. Pouvait-on croire un traitre mot écrit sur le parchemin, en particulier avec l’abondance de secte « hérétique » de la déité sanguinaire un peu partout dans le Sekai ? Une fois de plus, la question était vaste, épineuse et, plus tragique encore, sans réponse. Petit à petit, les raisons de se déplacer en personne s’accumulaient, sous le coup de la prudence et de la méfiance, la brune étant bien trop consciente de l’impact que pourrait avoir une erreur de jugement sur la réputation de Konoha à l’étranger. Essayait-on de les discréditer discrètement, sous couvert de mission volontairement incomplète ? Et si oui, à qui profiterait le crime ?

Pièce par pièce, le puzzle complexe de la situation s’aggrandit et la Kamiko doit renoncer à tenter de trouver dans quel sens agencer cette immense scène de massacre à venir, sur le doux son de ses doutes et de ses calculs. Elle n’avait pas les clés de cette énigme mais elle avait grand espoir que l’un de ses coéquipiers puissent l’éclairer, à défaut de trouver la solution à cet épineux problème avant elle. Secte ou pas secte, elle appréciait bien peu de dépêcher les effectifs Konohajin pour une histoire de religion et, encore plus sur un territoire qui n’était pas le leur. Que ne savaient-ils pas et qui avait sans doute servi à Uzu pour rejeter la demande ? L’accumulation progressive de question avait quelque chose de frustrant et, sans que rien ne puisse être fait pour y répondre, la chef de clan n’avait d’autre choix que de prendre son mal en patience et, surtout, se préparer au pire.

Derrière Raion, penchée sur ses études religieuses barbares, le ciel nocturne se teinte petit à petit des couleurs chaudes, mordorées, de l’aube. Le vent, jusqu’alors frais et docile, se charge bientôt des premiers rayons du soleil et, dans un souffle épuisé, finit discrètement par disparaitre au profit d’une nouvelle journée d’été étouffante. Cette promesse, plutôt encourageante, prenait vite une allure désagréable lorsqu’on s’apprêtait à passer un long jour de marche, équipés comme l’était les ninjas du village. Après un temps de contemplation sur l’aurore qui perce à travers les fenêtres de chez elle, la Kamiko referme l’épais volume emprunté aux temples, lassées par les niaiseries fantaisistes et difficilement crédibles des déités osmiétique. Elle se lève, dans un soupir résigné, et s’attelle tranquillement à réunir sa tenue officielle de Chunin et quelques rares équipements supplémentaires, auxquels elle rajoute bien vite une série de rations de viande séchée pour le voyage. En une poignée de minute, son sac, d’ordinaire relativement peu pourvu, se retrouve rempli de ce qu’elle estime nécessaire et même alourdit d’un livre sur la religion osmiétique, en guise d’assurance personnelle, ne laissant plus qu’à la tisseuse le choix de jeter un dernier regard à sa chambre avant de sortir en silence. La porte, sobre, de la petite maison, se referme discrètement derrière elle, le son du coulissement avalé par les ronflements sonores de son père encore endormi, arrachant quelques rires étouffés à la jeune femme avant qu’elle ne se mette en route, droit vers l’aventure.

*

L’esplanade en pierre blanche, sertie des épaisses murailles rouge vif, était relativement déserte, signe que peu de gens, ninjas inclus, avait le courage de se lever si tôt pour partir en mission. Seuls occupants de la place, Raion reconnu sans mal ses coéquipiers. Réunis, ils semblaient partager une discussion alimentée dont le contenu était aisément prévisible. Ils avaient pris de l’avance sur les présentations et, à vrai dire, ça arrangeait prodigieusement la Kamiko qui n’avait pas particulièrement envie de s’éterniser à Konoha au vu du travail qui les attendait sur les îles des trois sœurs. Pressant le pas, Raion émerge d’une rue adjacente comme si elle avait le diable trousse, vêtue d’un pantalon ample et d’une tunique bleu sombre, son bandeau, fièrement serré sur son bras, brillant un court instant à la lueur du soleil naissant. Il ne lui fallut que peu de temps pour rejoindre les trois autres, ninja, son éternel sourire fiché sur le visage. Au moment où les derniers mots, peut-être un peu trop polis, d’Himiko s’envole, une main familière apparait sur son épaule, bientôt suivie d’une voix qu’ils connaissaient tous, pour l’avoir à minima rencontrée une fois.
   
« Kamiko Raion, dernière arrivée, pour terminer cette splendide équipe. »

Elle ne ponctue sa présentation d’aucun titre, ni rôle, parfaitement consciente de l’absurdité de le faire, et se contente de sourire aimablement à ses interlocuteurs. Ses yeux, eux, bien moins chaleureux, passe silencieusement au peigne fin le groupe qu’elle a assemblé. Elle connaissait la jeune Himiko comme sa poche et apprenait encore à connaitre Katsuya, malgré leur rapprochement récent depuis l’étrange épisode de l’enquête dans les égouts. Ne lui restait donc plus qu’un seul élément inconnu, sur cette équipe d’intervention qu’elle avait choisi volontairement hétérogène. Face à elle, l’homme se tenait sereinement contre l’un des rares arbres présents à l’entrée du village et l’arme qui trônait fièrement à sa ceinture ne laissait aucun doute quant à l’une de ses capacités. Deux épéistes, donc, à rajouter au milieu de l’étrange duo de chasse-capture qu’elle formait en compagnie de la Senju. Une lueur amusée se met à danser dans les prunelles de la jeune femme, satisfaite de l’infinité de possibilité que lui offrait son observation, alors qu’elle laisse son regard dériver vers la route qui les attend.
   
« Maintenant que tout le monde est là, si vous le voulez bien... » Elle invite, de manière informelle, ses compagnons à marcher à ses côtés avant de s’avancer tranquillement vers les immenses portes vertes du village caché des feuilles. « J’espère que vous n’avez rien oublié, parce que le voyage en bateau risque de nous empêcher de le remplacer. Avez-vous des questions ? »

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Yashiro Shindo
Yashiro Shindo
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Yashiro Shindo

   

     
   

     
Persécution religieuse (2)

     
   

    Yashiro avait eu à peine le temps de se plonger dans ses pensées, adossé à son arbre, qu’il en fut brusquement tiré par le saut périlleux d’une jeune femme. Elle semblait avenante et très énergique, en témoigne sa posture droite et la cabriole arrière qu’elle venait d’effectuer. Ses yeux pétillaient, peut-être d’excitation en vue de cette mission ; par son attitude, le jeune homme imagina que sa nouvelle coéquipière était ravie de l’avoir surpris.

«Il me semble que vous faites erreur… Yashiro Shindo-san je présume ? Enchanté je suis Akakitsune Katsuya, ravie de faire équipe ensemble…»

Effectivement, cette Katsuya semblait bien un poil espiègle. Il était difficile de rétorquer quoi que ce soit, car Yashiro avait bel et bien été incapable de ne serait-ce que détecter une présence dans les alentours. À coup sûr, la kunoichi était compétente et serait une ressource utile pour effectuer des opérations de reconnaissance ou d’infiltration durant leur contrat. Sur le plan social, le jeune homme était plus mesuré et trouvait cette entrée en matière un poil bizarre. Physiquement, elle semblait assez jeune, ce qui appuyait les réserves de Yashiro, se demandant si Katsuya ne pouvait pas être quelque peu immature – ou tout du moins un poil lunaire. Car en effet, le sabreur n’avait pas compris le sens de la présentation de son interlocutrice : qui pouvait-bien entrer en scène de manière aussi ostentatoire ? Ce salto, s’il pouvait possiblement dire « regardez mon charisme » dans l’esprit de la jeune fille, se traduisait en des termes plus gênant de celui du jeune homme. Il décida de faire comme s’il ne s’était rien passée et comme si Katsuya était arrivée normalement.

Il remarqua cependant que la kunoichi connaissait son nom. Yashiro ne l’avait pourtant jamais croisé et ne pensait pas être une célébrité du village – il faisait tout pour éviter de se faire trop remarquer. Il n’avait également pas souvenir d’avoir vu le nom de ses coéquipiers sur son ordre de mission, à moins qu’il ne l’ait lu que trop vite. Peut-être la kunoichi avait fait un travail d’enquête en amont, ou peut-être avait-elle obtenu plus de détails auprès de Raion. En tous les cas, si elle pouvait paraitre un peu étrange sur les bords, cette Katsuya avait le mérite d’être avenante et plutôt polie ; le shinobi tacha de ne pas la juger trop hâtivement et d’attendre la suite de leurs aventures pour se faire un avis sur la personne.

« Oui, je suis Yashiro en effet. On peut se tutoyer ? », le shinobi ne voyait pas l’intérêt d’imposer des marques de respect aussi protocolaire, d’autant plus avec des personnes plutôt agréables. « Je suis également enchanté de te rencontrer. Mais comment tu connais mon nom ? »

Les deux nouveaux coéquipiers n’eurent pas le temps d’échanger quelques mots supplémentaires qu’une troisième protagoniste entra en scène. Cette fois-ci, Yashiro la reconnut ; c’était une kunoichi qu’il avait croisé récemment au détour d’un thé à Konoha, Himiko Senju. Ils n’avaient que brièvement échangé, mais le shinobi avait apprécié la compagnie de cette descendante du clan Senju. Elle était très sérieuse, surement même trop au goût de Yashiro, mais elle était aussi calme et posée, ce qui s’avérait être de précieuses qualités, surtout pour ce type de travail demandant réflexion et discernement.

« Je suis également ravie de vous rencontrer mademoiselle Katsuya. Et Bien le bonjour Yashiro. Je serais le troisième membre de notre petite équipe. Permettez-moi de me présenter comme il se doit. Je suis Senju Himiko. J'espère que nous allons bien travailler ensemble »

Yashiro adressa un salut de la tête à la nouvelle arrivante. Il voulut accompagner son geste de la parole, mais il n’en eut pas le temps. Une main se posa sur l’épaule de la Senju et Raion se dévoila à son tour, concluant le train d’arrivée de la toute nouvelle équipe. Il fallait d’ailleurs trouver un nom à ce groupe d’une mission ; le shinobi avait bien quelques idées, notamment le clinquant « Yashiro et ses drôles de dames », mais il n’était pas sur du bien fondé et du bon goût de sa suggestion. Il la garda pour lui, attendant de voir s’il y avait un moment plus propice pour aborder ce sujet, et se contenta d’écouter la supposée chef du groupe.

« Kamiko Raion, dernière arrivée, pour terminer cette splendide équipe. »

« Voilà une entrée en matière plus à mon goût », songea Yashiro, qui se redressa de son arbre à la vue de l’intendante. Le sabreur était plus en confiance à la vue de Raion ; elle semblait avoir un caractère qui lui correspondait plus – plus mature que Katsuya et moins protocolaire qu’Himiko. Néanmoins, il trouvait bizarre que la supposée chef d’équipe arrive en dernier aux portes du village. Après tout, elle était la seule à faire le lien entre les différents shinobis ; elle aurait pu faire l’effort d’introniser tous ses coéquipiers. Peut-être avait-elle des difficultés ou une répulsion à l’idée de sociabiliser ?

Si Yashiro estimait que Raion était la chef de cette équipe, était-ce seulement le cas ? En jetant un rapide coup d’œil sur le groupe de ninjas, il supputa que oui ; il ne voyait pas qui d’autre pouvait prétendre à ce rôle. Yashiro était loin d’avoir les capacités pour encadrer une équipe et il se voyait mal se faire diriger par Katsuya qui semblait encore un peu jeune pour cela. Quant à Himiko, leur première rencontre ne lui avait pas laissé l’impression d’une kunoichi « leader née ».

« J’espère que vous n’avez rien oublié, parce que le voyage en bateau risque de nous empêcher de le remplacer. Avez-vous des questions ? »

Yashiro avait ainsi directement la réponse à ses interrogations : Raion avait bien effectué tous les préparatifs et prenait la responsabilité de cette mission. « Tant mieux » soupira-t-il intérieurement ; cela lui permettrait de se laisser porter pour un temps – au moins jusqu’à l’archipel des trois sœurs. Ensuite, il ne promettait rien et tout dépendrait du déroulé des péripéties.

Des questions pour l’intendante, il en avait des dizaines. Mais pouvait-il vraiment toutes les poser ? Il doutait qu’assommer son interlocutrice de tous ses doutes puissent être une bonne manière de faire connaissance ; au contraire, il risquait plus d’éveiller des soupçons et d’être surveillé par la suite. Le mieux était encore de faire profil bas, d’observer les interrogations et réactions de ses coéquipiers et d’analyser les instructions de la chef d’équipe. L’archipel des trois sœurs était encore assez loin, il avait tout le temps de disséminer quelques-unes de ses questions à droite à gauche d’ici là. Emboitant le pas de Raion qui les invitait à sortir du village, il se contenta de poser une question qui ne risquait pas de faire polémique.

« Pourquoi allons-nous dans l’archipel des trois sœurs ? Nous sommes bien loin de Konoha, quels sont les intérêts du village là-bas ? », il ne laissa pas le temps à l’intendante de répondre qu’il en profita pour lâcher quelques banalités – il ne voulait pas que l’ambiance soit directement trop sérieuse, le voyage jusqu’aux îles s’annonçait assez long. « Et l’une d’entre vous connait-elle notre destination ? C’est joli là-bas ? »
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Akakitsune Katsuya
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L'îles des trois SoeursRaion & Katsuya & Yashiro & Himiko

L’entrée en matière de la jõnin, n’eut pas l’effet escompté. Katsuya bien qu’à mille lieux de son attitudes taciturne d’antan, peinait à trouvait le bon équilibre. Ainsi son côté zélé prépondérant rejaillissant, celle qui s’était donnée la mission d’être plus avenante, à la suite de sa grande discussion avec la Nidaime, en faisait irrémédiablement trop. Cependant, son inaptitude à décrypter les émotions d’autrui, habituellement sa plus grande épine en son flanc, ici s’avérait salvateur. Ne constatant donc pas l’affliction de son interlocuteur et le crédit qu’elle avait perdu à ses yeux, Suyu supposait qu’il suffisait juste de recalibré le tir.

Le dénommé Yashiro rompit enfin le silence, qu’elle n’avait su interpréter et lui confirma son identité. Après lui avoir proposé de se départir de l’étiquette protocolaire et l’avoir gratifié des formes d’usages, ainsi qu’elle l’aurait fait avec un cadet, le shinobi un brin débraillé, lui posa une curieuse question. Sans prendre la peine de répondre, elle sortit de ses effets personnels, son ordre de mission. Sur celui-ci, était stipulé tous les participants et par déduction logique étant le seul mâle du groupe, il ne pouvait être que Yashiro. Visiblement ça ne l'était pas sur le sien.

Ordre de mission:

Était-ce une facétie de Raion ? Ou un privilège dû à son grade ? N’ayant pas d’équipe fixe depuis plus de deux ans, l’Akakitsune était souvent envoyé en renfort. Par conséquent cet information sur les autres membres de l’équipe, du moins leurs patronymes coulait pour elle de source. En outre, c’était bien souvent capital pour se préparer, afin de trouver sa place au sein des différents groupes et de le renforcer au mieux.

Tandis que Katsuya cherchait la meilleure manière de répondre, elle ressentit une présence derrière elle, corroboré par les yeux de son nouvel équipier. Elle eût à peine le temps de faire volte-face, qu’une nouvelle venue les saluait très respectueusement. La jeune femme qui était pliée pourtant en deux, semblait lui arriver à la poitrine. La jolie grande perche, aux cheveux improbables se releva de toute sa stature et d’une voix calme et mélodieuse se présenta de manière encore plus ampoulée que Suyu la zélée, elle-même. De toute évidence, l'Akakitsune serait la benjamine de l’escouade Konohajin, ce qui n’était pas courant ces derniers temps. L’ANBU avait le sentiment que les hautes instances du village, tendait à l’affecter avec de plus jeunes shinobi, afin de les chaperonner apriori. Tant mieux ça lui changerait pour une fois Songea-t-elle, tandis que Raion choisissait ce moment de flottement pour s’introduire sobrement.

Ses paroles et la façon dont la kunoïchi passait les troupes qu’elle avait elle-même choisi, en revue, ne laissait aucun doute sur qui en prendrait le commandement, ainsi que Katsuya l’avait pressenti. Ses dernières recommandations finirent d’asseoir sa position, qui ne manquèrent néanmoins pas d’amuser la jõnin. Un baluchon avec tout le nécessaire, pour survivre à plusieurs jours en terrain hostile, était toujours prêt, en ce qui la concernait. Pour conclure l’intendante leur laissa la parole en vue d’éventuel questions, tout en incitant son escouade à passer les portes.  
 
Suyu du fait de son âge, se sentant sans raison apparente, la moins expérimentée, considéra qu’elle se devait de laisser la primeur à ses aînés. Le premier à profiter de cette permission de parler librement, fut le représentant mâle de cette congrégation. L’usage qu’il en fit fut modérément judicieux au goût de Suyu. La jõnin réprima un commentaire cinglant, destiné à l'empêcher de discuter les ordres, lorsqu’elle se souvint de l’intitulé controversé de l’ordre de mission. Laissant donc Yashiro s’entretenir avec la Kamiko, Katsuya se rapprocha de la grande bringue aux cheveux verts.  

-Himiko c’est ça ? Je suis ravie aussi. Comme disait Yashido, on peut se tutoyer… D’ailleurs je crois connaître un de tes parents, Ento, ça te dit quelque chose ? Glissa Katsuya, inconsciente de faire la conversation à une étrangère, comme une personne normale.

Bien qu’intéressée par la réponse de sa nouvelle partenaire, qui selon elle paraissait, sans qu'elle ne sut dire pourquoi, étrange, Suyu gardait l’oreille tendue en direction de ses deux autres coéquipiers. Personnellement la benjamine de la troupe, n’avait jamais mis un pied sur les îles des trois Sœurs, était-ce le cas de tout ce beau monde ?  

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L'arrivée d'une main sur mon épaule ne manquât pas de me déstabiliser. Heureusement avant de m'inquiéter, je reconnus la silhouette élancée et les longs cheveux ébènes de la chef du clan Kamiko. Ainsi le dernier membre de l'équipe serait Raion elle-même. En un sens, cela me soulageais de la savoir avec nous. Je connaissais suffisamment la Kamiko pour connaître les synergies existantes entre nos façons de combattre. Nul doute que notre duo serait capable de faire des merveilles et... j'étais également rassurée car n'y connaissant rien à l'escrime et aux capacités de Katsuya et Yashiro, j'aurais bien été en peine de devoir improviser des stratégies en adéquation avec leurs façons de faire. Nous ne perdîmes pas de temps en palabre car un long voyage nous attendait. Je réfléchis l'espace d'un instant à ce que j'aurais pu oublier, mais rien ne me vint en tête. Ho j'aurais pu questionner l'intendante sur mes doutes, mais le chemin jusqu'aux trois sœurs était long, nous aurions bien le temps d'en discuter en chemin.

De plus ce qui m'inquiétait en cet instant était l'attitude d'Homura. Elle semblait se méfier de Katsuya pour une raison que j'ignore. Mais avant que je ne questionne mon ancêtre tendue tel un muscle, Yashiro interrogeât l'intendante sur la raison de notre déplacement si loin de chez nous. Enfin il conclut en demandant si l'endroit de notre mission serait "joli". Je n'en avais absolument aucune idée. Ce fût Katsuya qui enchainât en me questionnant. "Himiko c’est ça ? Je suis ravie aussi. Comme disait Yashido, on peut se tutoyer… D’ailleurs je crois connaître un de tes parents, Ento, ça te dit quelque chose ?" dit-elle sur le ton de la conversation, bien qu'un peu maladroite. La jeune fille ne semblait clairement pas à son aise en ce genre de situation, mais une insondable puissance silencieuse l'habitait. Nul doute que malgré son jeune âge elle possédait bien plus de ressources que ce que je ne pouvais soupçonner. Je lui répondit cependant par un sourire. Après tout malgré l'hostilité d'Homura, nous étions alliés.

"Si tu connais Ento, tu dois savoir que tout les Senju ont au moins entendu parler de lui. Il n'est certainement pas le plus discret d'entre nous. À vrai dire je l'ai déjà rencontré après tout nous sommes cousins. Mais je ne le connais guère plus que cela. Mais je ne savais pas qu'Ento fréquentait des demoiselles de son âge. Il m'avait semblé très gêné lors de notre dernière rencontre. Dis-je sur un ton amusée. Homura surgit à mes côtés bien que je sois la seule à la percevoir... Du moins je ne pense pas que quiconque d'autre le puisse tant que l'ancêtre ne prends pas le contrôle. "J'ai une impression étrange en voyant cette fille. Difficile de dire quoi pour l'instant." "Ce n'est peut-être que ton imagination. Mais j'ai également la sensation qu'elle est plus forte que son jeune âge ne le laisse supposer." "Difficile à dire pour le moment. Je te suggère de la garder à l'œil cependant." "J'y comptais bien." Suite à cet échange qui ne durât qu'un fragment de seconde, Homura disparût de nouveau dans les affres de mon esprit, cachée au plus profond de ma conscience, dans un espace qui n'appartient qu'à elle.

Sur ces mots, je commençais à m'avancer les limites du village caché des feuilles. Une longue route nous attendais et je ne voulais pas donner l'air d'être réticente. Je ne pus empêcher un regard en arrière. Une sensation étrange m'envahit alors. Je n'avais pas forcément eus l'occasion de m'éloigner de Konoha. À vrai dire il s'agissait même de ma première mission en terres inconnues. Le dernier visage apaisé d'Haru me vint en mémoire. Lui avait périt lors de sa dernière mission en dehors des limites de Konoha. Lui aussi avait du traiter avec un jashiniste. Le même destin m'attendait-il ? Mon regard se posât sur mes compagnons. Non, je savais que je pourrais compter sur eux dans les situations critiques. Ils ne me laisseraient pas tomber.


ft. Yashiro, Katsuya, Raion
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Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Le sourire de politesse de l’intendante s’étire avec toute la force de sa satisfaction. Le grand gaillard était bien plus curieux que ne le laissait penser son dossier et cela lui plaisait. Elle avait espéré que la question viendrait de sa protégée mais peut-être en attendait-elle trop de la petite Senju, depuis qu’elle lui avait confié son souhait de devenir chef de son propre clan. Alors qu’elle s’apprêtait à répondre, la jeune femme se retrouve coupée dans son élan par un Yashiro bien trop pressé d’enchainer sur autre chose. Le changement soudain de conversation lui fait arquer un sourcil, d’abord surpris, puis ennuyé, jusqu’à ce que le flot de banalité ait raison de sa patience.
   
« Je vois que le voyageur n’est pas dénué de jugeote. »

Raion balaye la tentative d’alléger l’atmosphère de son interlocuteur d’un revers de main, comme si elle chassait un insecte agaçant. Sa réponse, irrespectueuse, sonne malgré tout comme un compliment dont la sincérité se reflète sur le visage tranquille de l’intendante, qui reprend aussitôt la parole qu’elle vient de voler au jeune homme pour la réorienter vers son premier sujet. Motivée par la curiosité, ses pupilles d’acier se fixe sur l’épéiste, animées par son humeur ouvertement joueuse. Qu’avait-il dans le ventre ? Jusqu’où pouvait-elle le pousser, avec ce dont il venait de faire preuve ?
   
« Pour être tout à fait honnête, Yashiro, j’ignore ce qui a poussé le conseil de Konoha à valider cette mission. Plus encore, je meurs d’envie de savoir pourquoi une prêtresse de Jashin, nouvellement installée dans une province proche d’Uzushio, préfère s’en remettre à une nation externe. La question est donc non pas pourquoi nous effectuons la mission, mais plutôt pourquoi elle nous a été soumise à nous. »

Elle le laisse sagement gouter à la prise de conscience qu’elle avait eue il y a quelques heures, détournant un instant son attention vers les deux jeunes femmes, sensiblement du même âge. Les deux chevelures, ondulant aux rythmes de leur pas, têtes mouvantes, elles semblaient essayer, tant bien que mal, de se familiariser l’une avec l’autre, sans grand succès. Soupirant de voir la tentative de conversation de la pauvre Katsuya avortée, la chef de clan se reporte sur toute l’ampleur du débat qu’elle avait laissé à la réflexion somme toute discrète, de l’épéiste qui marchait à sa hauteur. Avait-il trouvé les quelques mots qu’elle espérait ? Encouragé par l’éclat d’intelligence dans son regard chocolat, elle poursuit son chemin de pensée à voix haute, le nez plongé dans les frondaisons des arbres qui venaient mollement recouvrir le chemin de leur ombre.
   
« Et si le culte à « chasser » n’en était pas exactement un ? » Elle énonce le doute sur un ton d’évidence étrange, ne laissant présager aucune ambiguïté quant à son avis personnel, le regard toujours fixé sur le ballet des feuilles que le vent arrachait, çà et là, sur son passage. « C’est là toute la difficulté de cette mission et la raison pour laquelle je vous accompagne. » Elle quitte la nature des yeux, un sourire en coin, puis reprend, l’air de rien.  « Mais peut-être que j’en fais trop. Peut-être qu’on a vraiment affaire à une sainte femme prônant la mort comme solution au conflit qu’elle peut avoir avec des autochtones peu tolérants. »

Mi-figue mi-raisin, elle laisse l’ironie lui échapper et s’envoler dans les airs, probablement jusqu’à une petite Katsuya dont les allers retours de tête ne pouvaient que trahir son attention divisée. Tranquillement, le regard de Raion vagabonde jusqu’à Himiko qui les attendait un peu plus haut, l’air visiblement préoccupée. Etait-ce à cause de ce qui avait été échangé ? Subitement, l’intérêt de la Kamiko s’échappe vers les deux jeunes filles, dont elle tente désespérément de décrypter le langage corporel, à la recherche d’indice quant au malaise qui vient d’apparaitre, en vain. Aussi choisit-elle, à défaut de solutionner le problème, de détourner l'attention de tous le monde.
   
« N’y ayant jamais mis les pieds, je me suis contentée de cartes et rapports que j’ai pu trouver, mais ils ne décrivent pas particulièrement fidèlement l’archipel, j’en ai bien peur. Pour l’heure, les trois îles ont toute une forme identique, qui me fait un peu penser à ce qu’on peut voir quand on plonge trois bâtons de même taille dans une bassine. Comme nous sommes en pleine mer, j’imagine que le temps est relativement changeant et, de ce que je sais, les archipels qui entourent Uzu sont connus pour être relativement jolis. »

Reprenant un instant son souffle au milieu de son exposé, la jeune femme continue à farfouiller dans les recoins de sa mémoire à la rechercher de tout ce qu’elle avait pu lire ses dernières heures, avant de devoir rejoindre les autres. Les rares rapports sur la zone dataient, malheureusement de la guerre et personne n’avait songé, depuis la récente alliance avec Uzushio, à renouveler les cartes d’un autre âge qu’elle avait pu réunir. Sans source d’information récente, la plupart de ses recherches n’auraient donc plus que le statut de supposition, qu’elle agrémentait à grand renfort de culture générale, faute de mieux.
   
« En théorie, il y a une ville de référence par île, pas nécessairement placée au même endroit, de taille incertaine au vu de l’âge relatif des cartes. Rien n’indique par contre où se trouve notre commanditaire, il faudra la trouver nous même, si elle n’a pas stationné quelqu’un à l’arrivée. »

L’idée, maintenant formulée, lui parut malheureusement improbable. Il était évident que la commanditaire attendait avec impatience l’arrivée des ninjas mais une partie de la Kamiko espérait sincèrement avoir le temps de fouiner un peu avant d’être réceptionnée. La population locale devait avoir bien des choses à raconter sur le culte craint qu’était celui de Jashin et, à vrai dire, la jeune femme ne pouvait que comprendre leur peur. Qui voudrait d’un voisin enclin à égorger le premier opposant à ses convictions ? Pourtant, il devait bien y avoir quelques bénéfices manifestes à leur présence, puisque le Temple du Bois Bleu les tolérait et les protégeait aussi férocement que les autres adeptes. Mais quel étaient-ils ? Qu’avait Jashin, de plus à offrir, que les croyances locales déjà en place ? La question, vaste, tournait et retournait dans l’esprit de Raion, se heurtant à son pragmatisme avec force. La jeune femme n’était pas religieuse, malgré sa forte tendance à jurer sur tout ce qu’il y avait de divin à portée, et avait quelques difficultés à appréhender les nombreuses raisons qu’elle pouvait envisager. La foi ne reposant pas sur les faits et, surtout, n’ayant aucun moyen d’accroitre son empire commercial, l’intendante avait depuis bien longtemps décidé que ce n’était pas de son ressort. Qu’allait-elle donc bien pouvoir dire à une prêtresse affamée de massacre pour la dissuader de recourir à ce qu’elle a de plus sacré ?
   
« J’ai pris la liberté de demander un petit service qui pourrait nous faire gagner du temps, si d’aventure nous avions un comité d’accueil. »

Elle exhibe une plaque en tissu coloré, presque par réflexe, avant de réaliser que la plupart des personnes ici présentent ne saurait reconnaitre qu’un seul des deux symboles qui l’ornait. Habituée à être entourée des siens, il arrivait parfois à Raion d’oublier que le monde entier n’était pas familier de ses petits jeux de commerces. L’objet disparait dans l’encolure de son haut, presque aussi vite qu’il était apparu. La bienséance aurait attendu de la jeune femme qu’elle explique son erreur. Mais la malice, elle, mourrait d’envie de voir jusqu’où ses trois compagnons connaissaient le monde. Soudainement muette après tant d’explication, la brune continue son périple sous le regard de ses compagnons d’aventure. Un sourire, mystérieux, répond à toutes les interrogations qui pourraient naitre sur le visage de ses collaborateurs, alors qu’une lueur d’amusement trahit le plaisir qu’elle prend à les faire mariner un peu. Elle ne voulait pas gâcher la surprise.

*

Alors que le village côtier apparait enfin au bout du périple, Raion ne peut s’empêcher de maudire le soleil et l’absence, malgré tout nécessaire, de sa robe favorite. Plus habituée au pantalon, elle sentait la sueur lui glisser le long de la peau, lui déclenchant une vague de frisson désagréable et incontrôlable. Elle n’attendait plus que la délivrance prochaine de leur carrosse marin et la nourriture réconfortante du clan avec qui elle avait précédemment négocié l’entente actuelle. Le transport, réglé d’avance, les attendaient sans doute d’ores et déjà sur les quais. Il ne leur restait plus donc qu’à rejoindre la petite bourgade discrète et paisible de Aomizu, avant de prendre enfin place pour la partie la plus agréable du trajet. Les quelques jours en mer auraient sans doute un effet bénéfique sur l’ambiance morose du groupe qui progressait avec l’intendante, aussi prit elle l’initiative de presser le pas, au risque de terminer de se dessécher sur la chaleur de plomb qui les poursuivaient depuis midi.
Plus vite ils seraient en mer, plus vite ils pourraient se rafraîchir avec les vents du large. Et plus vite aussi elle pourrait prendre un peu de recul pour observer le groupe singulier qu’elle avait monté pour une mission toute aussi étrange.
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Persécution religieuse

 
Les Trois Sœurs étaient ainsi nommées à cause des trois îles les plus importantes de la région, dont l'une était le fief du Temple du Bois Bleu. Ce dernier représentait une influence à la fois religieuse et shinobi majeure dans le pays.
Ces îles étaient en plus bordée par le Pays des Tourbillons et le Pays du Feu, deux puissances majeures du Sekai.
Pourtant, malgré l'influence énorme du commerce maritime sous la protection d'Uzushio, c'était à Konoha que leur commanditaire avait fait appel.

Le voyage du Village Caché de la Feuille aux côtes du Pays du Feu s'était déroulé sans heurt. Les ninja de Konoha quittèrent rapidement l'ombre des forêts pour le soleil ardent du bord de mer. L'humidité ambiante rendait la chaleur étouffante et ce fut avec plaisir qu'ils finirent par embarquer sur un navire marchand de la Ligue Someï.
Là encore, le trajet se déroula sans incident notable. Quelques discussion anodine avec les marins ne leur apprirent pas grand chose, à part que le temps étaient changeant dans la région à cette époque de l'année : les orages d'été et les typhons alternaient avec un soleil écrasant.
L'équipage du navire marchand n'avaient guère de religion, mais connaissait l'osmietisme du Temple du Bois Bleu et ainsi Jashin. Mais, superstitieux, ils n'en parlaient guère, visiblement mal à l'aise avec cette divinité.
Par ailleurs la plupart d'entre eux vénéraient Hiruko (parfois appelé Ebisu), le dieu tutélaire des marins et des pêcheurs, avec parfois quelques prièrent pour écarter le mauvais temps à Susanoo, le dieu des tempêtes ou à Ryûjin, le Dieu-Dragon de la Mer (peut-être un Bijuu).

Les konohajin finirent par aboutir à Jamashima, une île de moindre importance de la région, n'abritant qu'un port, Minatojima, de commerce moyennement prospère et sans histoire et quelques villages disséminés dans les reliefs couverts de forêts de cèdres.
Nul ne fit attention aux shinobi quand ils débarquèrent : ils n'étaient pas les seuls passagers et il était de coutume que le bateau fasse escale ici.
Les docker déchargeaient bruyamment les marchandises le long du quai dans un joyeux tohu-bohu plein d'exclamation viriles.

Plus loin, les magasiniers du bords échangeaient moult marchandises et les pêcheurs vendaient à la criée le fruit de leur labeur.
Quelques enfants abordaient les visiteurs pour leur conseiller diverses tavernes ou auberge du front de mer.
Quelques samouraï patrouillaient, arborant fièrement les couleurs du clan Okamoto, qui dirigeait le pays. Ils ne portaient pas de casque et ne semblaient pas particulièrement sur leur garde. Minatojima semblait en effet être un bourg relativement sûr et prospère.

Des quais et du bord de l'océan, les shinobi à l’œil acéré notèrent deux choses : la première étant un tori rouge construit sur la mer, en face d'un temple massif, mais à l'aspect plutôt sobre. On leur indiqua qu'il s'agissait du temple du dieu des marins, Ebisu, visiblement un culte fort étendu dans la bourgade côtière.
Ils remarquèrent également un peu plus loin, près de quais bien moins prestigieux que ceux ayant accueillit leur nef, les traces d'un incendie, notamment un petit bateau de pêche à moitié calciné.
Les ninja étaient libre de flâner un moment et d'interroger aux besoins les habitants, qui leur répondraient sans soucis. A eux de voir s'ils se présentaient directement comme shinobi et comme envoyé de Konoha en arborant leurs bandeaux.

Après un certain temps et conformément aux instructions accompagnant l'ordre de mission, les ninja devaient se rendre dans une petite ruelle attenante pour rencontrer un émissaire de leur commanditaire.
A l'heure prévue, une jeune femme à la peau étonnamment pâle se glissa discrètement dans la venelle. Visiblement, elle avait pris des chemin détourné, évitant les rues les plus animées de la ville. Nerveuse, elle jetait des regards derrière elle, comme si elle se pensait suivit.
Elle retrouva toutefois contenance en voyant l'imposant groupe de konohajin.
"Notre Saigneur soit loué, notre appel a été entendu." murmura la jeune femme d'une petite voix grave et monocorde. Elle ne respirait pas la joie de vivre, toute habillée de noir malgré la chaleur et portant des cheveux longs lui mangeant une partie du visage.

Elle s'incline profondément devant les ninjas avant de poursuivre à voix basse. Ou alors c'est qu'elle parlait toujours comme ça, dans un murmure crépusculaire.
"Je suis Aika Ayumu, l'Ombre de la Mort, première disciple du Coutelas de Jashin. J'ai été envoyée par Ma Dame, la Haute-Prêtresse Hidekazu Akimi." se présenta poliment la religieuse aux noirs atours. "Ma Dame vous pris de l'excuser de ne point se présenter en personne... Mais comme le sang sur le couteau du meurtrier, sa présence en ville se remarque et dérange les impies. Je vais toutefois vous guider à elle dès que vous le souhaiterez."

Quand les ninja furent prêt, Ayumu les conduisit (assez lentement : il était évident qu'elle n'était guère sportive, voire un peu maladive) au travers divers venelle et discret chemin pour sortir de la ville. Dès qu'elle fut sortis de l'ombre des maisons, la religieuse déplia une ombrelle pour se protéger du soleil et leur indiqua une trouée dans les arbres.
Là, un chemin entrecoupé d'escaliers de pierre prenait d'assaut la montagne et s'enfonçait dans la forêt de cèdres.
Le temps commençait à changer et le soleil faisait place à de lourd nuage d'orage. Avec l'épaisse frondaison de cette sombre forêt, cela baissa encore la luminosité, jusqu'à rendre leur progression inquiétante.
Bien vite, les ninjas dépassèrent un petit cimetière.

"Notre modeste temple n'est plus très loin." les informa diligemment Ayumu, toujours dans son murmure rauque. Elle désigna le cimetière d'un hochement de menton un peu triste. "Nous l'entretenons, même si le clergé des hérétiques osmietiste qui s'en occupait jusqu'à présent veulent nous l'interdire."
La disciple de Jashin tendit le doigts à travers une trouée entre les arbres, pour désigner un temple aux tuiles bleutés scintillant sous le soleil. Plus proche de la ville, il disposait dans sa cour d'un chemin et d'un long escalier montant lui aussi au cimetière de façon bien plus directe.
Le temple osmietiste semblait riche et prospère, magnifiquement entretenu. Toutefois, il était moins étendu que celui du Dieu des Marins sur le port.

Ils reprirent la route un petit moment, s'enfonçant sous les cèdres et gravissant des escaliers de pierres moussues, visiblement ancien et fort raide.
Au final, les ninja débouchèrent sur une petite clairière ou se dressait un tori rouge marquant l'entrée d'un temple à l’abri des frondaisons épaisse.
"Nous voici arrivé. Bienvenue au Temple du Coutelas de Jashin..."
Comme pour répondre à cette affirmation, un grondement de tonnerre accueillit les konohajin qui passaient sous le portique. La pluie, drue et glaciale, se mit à tomber.

Konoha disposait de ses propres temples, les autorités du Village Caché y ayant vu une excellente opportunité pour recenser ainsi mythes et légendes, ainsi que diverses techniques shinobi ancestrale qui étaient parfois cachées dans les enseignement monastique ou des parchemins oubliés.
Ainsi, les ninja notèrent sans mal que ce temple était ancien. Par contre les certains sceaux, marques et surtout armes exposés semblaient bien plus récent.
Ayumu disparut un instant pour aller prévenir sa maîtresse de leur arrivée et préparer le thé.

L'endroit n'étant pas grand, ce ne fut pas bien long.
Une grande femme aux long cheveux d'argent et aux yeux carmins les rejoignit. Elle était vêtue d'un splendide mais sobre kimono cérémoniel blanc bordé de rouge écarlate qui peinait à contenir ses formes plus que généreuses.
Elle sourit comme un enfant en découvrant les envoyés de Konoha. Une barrette fantaisie accentuait par ailleurs ce coté joyeux et enfantin.
"Bienvenue dans notre modeste lieu de culte ! Je suis Hidekazu Akimi et je dirige ce temple à la gloire de Jashin" s'exclama joyeusement la Haute-Prêtresse du dieu des massacres et du meurtre. "Puisses vos lames toujours trouver le cœur de vos ennemis ! Merci d'avoir répondu à mon humble supplique, Ô messagers de la Mort qui rôdent dans l'ombre... J'imagine que vous avez des questions ?"
Ayumu revint pour servir du thé noir et quelques gâteaux de riz à tout le monde.
Katsuya nota un bref et étrange petit sourire de connivence entre la Haute-Prêtresse et sa servante. Raion et Himiko trouvèrent par ailleurs l'odeur du thé étrangement familière...


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Yashiro Shindo
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Yashiro Shindo

     
Persécution religieuse (3)

     
   

    Le voyage en bateau s’était presque bien déroulé. C’était la première fois que Yashiro naviguait : s’il avait beaucoup voyagé, il n’avait jamais eu l’opportunité de découvrir la mer. Avant d’embarquer, il était d’ailleurs bien impatient de découvrir des paysages remplis de bleu et d’admirer les rayons du soleil se refléter sur d’immenses vagues. Une fois à bord du navire, il n’avait plus qu’une hâte : celle d’arriver à destination et de sortir du vaisseau. Le sabreur avait en effet découvert qu’il était, pour son plus grand déplaisir, sujet au mal de mer. S’il avait essayé au départ d’affronter sa nausée, regardant tant bien que mal l’horizon ou les différents poissons qu’il pouvait apercevoir sous l’eau, il s’était ravisé bien vite. De même, s’il avait tenté de soutirer quelques informations sur l’archipel des trois sœurs ou sur le culte de Jashin aux marins, il s’était vite rendu compte qu’il les dérangeait dans leur travail et qu’ils n’étaient pas les plus enclins à faire la conversation. Il avait alors passé le reste de ce trop long trajet dans un coin du bateau, à l’abri des regards, dans une position des plus honteuses, se relevant de temps à autre juste pour évacuer ses hauts le cœur par-dessus bord.

L’arrivée au port de Minatojima sonna comme une délivrance. À peine le bateau arriva à quai que le shinobi sauta par-dessus bord, faisant fi de se faire remarquer ou de laisser la priorité aux marins de décharger leurs marchandises. Il se sentit un poil honteux lorsque le reste de son équipe le dévisagea en descendant du navire, mais il tâcha d’ignorer toute éventuelle remarque. Il décida plutôt d’observer la petite bourgade dans laquelle ils venaient d’arriver. Le lieu était somme toute un peu rustique, loin de la richesse d’un village comme Konoha, mais disposait malgré toute d’une large avenue pavée qui traversait tout le bourg. Regardant la population s’agiter, les marins s’activer et les vendeurs alpaguer les passants, il eut une envie d’aller découvrir toute cette vie d’un peu plus près, de se balader le long de l’avenue et au hasard des quelques rues situées non loin du port. Après tout, ils avaient un peu de temps à tuer avant leur rendez-vous. Yashiro n’aurait d’ailleurs certainement pas trop de mal à s’éclipser, le prétexte étant déjà tout trouvé ; il se tourna vers ses trois nouvelles coéquipières en leur adressant un sourire chaleureux.

« Je vais essayer d’en apprendre un peu plus sur l’implantation de Jashin sur l’île, on se retrouve tout à l’heure au lieu de rendez-vous »


Il attendit à peine la confirmation de Raion pour s’éclipser – après tout, il allait avoir du mal à faire du tourisme si l’intendante de Konoha l’accompagnait. Il avança d’un pas décidé dans la grande avenue, avant de tourner dans la première ruelle pour disparaître du champ de vision des trois autres shinobis et ainsi avoir la paix. Il bifurqua au hasard des rues, s’arrêtant devant quelques façades décorées sobrement et prenant le temps d’entrer dans les quelques échoppes qu’il trouvait. Ce plaisir fut néanmoins de courte durée, car très vite il constata que l’artisanat local se limitait à de la vaisselle en terre cuite et qu’on retrouvait quasi-exclusivement des vendeurs de poisson.

La déception devant un vie urbaine aussi morne devait se lire sur le visage de Yashiro, puisqu’un enfant vint l’interrompre dans ses errements sans but pour lui conseiller, d’après ses dires, la « meilleure taverne du port », où l’on pouvait rencontrer, des « gens très sympas », notamment une « artiste qui danse super bien ». N’ayant finalement rien de mieux à faire, et intrigué par une potentielle danseuse exotique, Yashiro suivit alors le jeune garçon qui courrait quelques mètres devant lui et se retournait de temps en temps pour vérifier que le sabreur suivait bien le rythme. Arrivé devant l’établissement, dont la façade était bien loin d’être à la hauteur de la réputation de la taverne, l’enfant tendit sa main, attendant visiblement une récompense. Le shinobi soupira presque imperceptiblement et accepta de se séparer d’une pièce.

Au moins, l’enfant ne lui avait pas menti : un groupe de musique proposait un fond sonore à la pièce de vie de la taverne et une danseuse au teint halé se déhanchait au rythme des sons de la harpe et du luth. S’il songea à prendre une boisson alcoolisée, Yashiro se ravisa rapidement et se contenta d’un jus de fruit. Il n’avait malheureusement pas le temps de s’attarder et se contenterait de regarder l’animation proposée le temps d’une ou deux chansons.

Quelques minutes plus tard, le groupe s’arrêta de jouer et le shinobi en profita pour aborder maladroitement la danseuse. Ils échangèrent quelques mots : elle se prénommait Choko et venait d’une contrée très lointaine à l’ouest de ce monde. Elle vivait dans une tribu nomade qui passait de village en village pour proposer de grandioses spectacles aux populations. Souhaitant découvrir le monde, elle avait quitté sa tribu et avait rencontré d’autres artistes au fil de ses voyages ; elle les avait recrutés dans sa bande et depuis, elle formait avec eux une troupe itinérante qui parcourait les vastes régions du sekai. Sa vie inspira Yashiro qui gardait bien en tête cette histoire ; s’il n’avait pas le temps de s’intéresser plus à cette Choko, il espérait pouvoir s’éclipser de nouveau durant son travail pour revenir la voir.

Avant de retourner voir ses coéquipières, le shinobi interrogea rapidement la bande d’artistes sur le Jashinisme. Ils n’étaient arrivés que très récemment et n’avaient pas grand-chose à lui dire à ce sujet : pour eux, le culte était plutôt louche, mais les réactions de certains locaux envers les fidèles de Jashin étaient très vives et parfois sans raison apparente – du moins de ce qu’ils en avaient vu. Yashiro remercia les musiciens pour ces quelques éléments et prit congé. Il n’avait pas appris grand-chose, mais au moins il ne partait pas complètement bredouille et pouvait justifier sa petite excursion.

Sur le chemin du retour, Yashiro croisa des samouraïs à l’air bien sérieux. Il aurait bien voulu s’arrêter et se frotter à eux, ou ne serait-ce que les interroger sur leurs techniques de combat, mais là encore, le temps ne lui laissait pas cette opportunité. Il passa son chemin, frustré d’avoir à remplir ses devoirs de ninja et rejoignit le lieu de rendez-vous où se trouvait le reste de son équipe. Le jeune sabreur avait l’air contrit, mais n’en dit rien : il n’allait tout de même pas se plaindre de devoir travailler.

Ils furent accueillis par une jeune femme bien étrange. Elle était loin d’avoir la vivacité de la danseuse bronzée que Yashiro venait de rencontrer. Au contraire, elle semblait être sur le point de s’effondrer à tout moment. Cherchant à sociabiliser un peu plus avec Katsuya qu’il ne connaissait pas vraiment, le shinobi fit – discrètement – part de ses réserves à la benjamine du groupe.

« Elle est un peu bizarre celle-là non ? Tu penses ils sont tous aussi perchés les fidèles de Jashin ? »

L’équipe suivit ensuite la disciple du culte à travers des rues de plus en plus étroites et de moins en moins rassurantes. Ils furent néanmoins rapidement sortis du village et se retrouvèrent dans un chemin de terre qui coupait la montagne au travers d’une épaisse forêt. Yashiro ne dit mot du trajet, se contentant d’admirer la flore, entre fleurs et mauvaises herbes sur le bas-côté, d’observer le sentier de terre entrecoupé d’épaisses marches de pierres négligemment taillées, et d’épier les quelques animaux qu’il voyait – des oiseaux principalement, mais aussi une biche et divers rongeurs. L’atmosphère, vu combien le sentier était sombre, était étrange et le jeune homme se serait bien aventuré hors du chemin à travers les cèdres pour découvrir l’ambiance que pouvait dégager la forêt. Le cœur du bois devait être encore plus sombre et dégager un je ne sais quoi de magique. Là encore, le sabreur ravala sa frustration, mais ne put s’empêcher de se dire que s’il avait été seul, il aurait pu découvrir mille et une choses.

Finalement arrivé au temple, ils furent accueillis par une forte pluie qui empêcha l’équipe de s’attarder sur la beauté du temple. Le shinobi râla intérieurement une ultime fois, d’autant plus que, vu son architecture, le bâtiment semblait lourd d’histoire. Il se dépêcha de s’engouffrer à l’intérieur et laissa ses yeux se balader à l’intérieur. Il n’osa faire de détour pour s’approcher des armes exposées – en particulier un katana particulièrement décoré de pierres brillantes, ainsi que d’une fresque de yokai qui semblait particulièrement âgée. Lorsque finalement il trouva le courage de faire un pas de côté pour s’approcher de l’œuvre d’art, l’équipe fut accueillie par la maîtresse des lieux, qui les invita à s’asseoir. Yashiro s’installa dans l’un des sièges de cette sorte de salon de réception. La grande prêtresse, en dépit de ses intentions pour le moins obscures, étaient bien plus rassurante que prévu : elle était très bien habillée, souriante et avenante, ce qui déstabilisa le shinobi. Ne sachant trop comment réagir, il attrapa un petit gâteau de riz qu’il dévora aussitôt. Il se servit également une tasse de thé ; s’il n’était pas un grand amateur de breuvage amer, c’était un jeune homme poli. Il en but une gorgée avant de reposer la tasse.

« Enchanté, mademoiselle la Haute-Prêtresse », Yashiro n’était pas réellement au fait de l’étiquette pour s’adresser à un ecclésiastique. « Pourquoi avoir fait appel à Konoha pour ce travail et pas à Uzushio qui est quand même bien plus proche de votre île ? »

Fier de son entrée en matière, il jeta un regard satisfait à ses coéquipières. Il espérait néanmoins que l’une d’entre elles prennent la parole pour s’offenser des potentiels meurtres qu’on leur demandait de commettre.

Résumé:
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Akakitsune Katsuya
Akakitsune Katsuya
Konoha no Jonin
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Fiche du Ninja
Grade & Rang: Jonin Rang B De Konoha
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Expérience:
[Mission de rang B] Persécution religieuse Left_bar_bleue313/1200[Mission de rang B] Persécution religieuse Empty_bar_bleue  (313/1200)
Akakitsune Katsuya
Balade en Eaux TroublesRaion & Katsuya & Yashiro & Himiko

La Kamiko des missions et la Raion des entraînements s’avéraient véritablement différentes et distinctes. A moins que l’intendante ait décidé de tester «le petit nouveau» ? S’interrogea Katsuya, quand la Senju, sans crier gare, proféra des allusions propres à lui faire monter le wasabi au nez. Pour ne pas montrer sa colère, qui se matérialisait par des couleurs rougeâtres sur ses joues et ses tempes, la kunoïchi décéléra le mouvement, pour se retrouver derrière Himiko. Quand son interlocutrice, ralentit à son tour, Suyu fit mine de chercher quelque chose dans son sac, cachant son visage de ses cheveux, qui avait bien poussé depuis quelques mois.

Afin de parfaire son subterfuge, la jõnin s’empara du premier objet à la fois utile et à propos de son baluchon. Une carte chiffonnée et raturée représentait toutes ses escapades sur le continent et au-delà. Cependant ses contrats ne l’avaient pas conduit vers l’est. Par conséquent ses informations théoriques étaient très relatives. Parallèlement sa réflexion, accaparant son esprit, l’avait un peu radouci.

-On dirait que je n’ai pas grand-chose sur les îles en question… Reprit-elle en lui tendant la carte.-Tu sais j’aurais Dix-sept ans dans un mois, je crois que Ento est bien plus jeune que moi… Alors comme ça tu es sa cousine, vu ta taille et tes cheveux, j’aurais jamais pensé… Conclut-elle dans un sourire forcé, sans desserrer les dents.

Décidément ça débutait mal, en plus avec cette échange infructueux, Suyu n’avait pu entendre la réponse de Raion. A quelques pas d’eux, l’Akakitsune voyait bien que l’intendante avait reprit le monopole de la parole. De toutes évidences, sa deuxième intuition, quant à l’évaluation de Yashiro, s’avérait la bonne. Bien qu’elle n’entraperçoive que son profil, Suyu sentait bien que ce gars débraillé n’en menait pas large. Voyant que l’intendante tournait la tête par intermittence, la jõnin supposa que son discours était aussi à leurs attentions. Délaissant sa conversation en demi-teinte avec la Senju, qui semblait à son tour absorbée, Katsuya se rapprocha du duo de tête. Quand elle arriva à portée d’oreille, la Kamiko ironisait sur une prétendue sainte Jashiniste. Pour avoir passée quelques temps avec Raion, l’Akakitsune ne put réprimer un sourire amusé, consciente de ce qu’il pouvait se tramer dans sa tête.

Après être resté un instant dans son coin, Himiko dépassa le groupe, pour lancer un dernier regard, sur le village. Ce dernier paraissait triste ou douloureux, Katsuya ne savait comment le déterminer. Avait-elle été maladroite, sans s’en rendre compte ? Culpabilisa-t-elle.

Heureusement l’intendante fit un exposé exhaustif de ses connaissances de leur destination. Passant d’un sentiment à un autre, la jõnin rangea dans son sac, la carte barbouillée et sale que lui avait rendu précédemment Himiko. Voilà pourquoi, Katsuya n’était pas cheffe d’équipe, malgré son grade. La kunoïchi passa l’exposé de son aînée, les yeux rivés sur le sol, quand l’intendante invoqua un potentiel comité d’accueil. Là en revanche ça s’avérait dans ses cordes. Mais en exhibant un étrange tissu indéterminé, l’intendante lui laissa supposer qu’elle serait inutile et que la Kamiko avait les choses bien en main. Le chemin se poursuivit sans plus de mots qu’il n’en fallait, sous une chaleur de plomb. Katsuya se concentra sur les dossiers qu’elle avait parcouru et annoté dans son carnet la veille au soir, habitude héritée du Keisatsu.

Au port d’embarquement, un robuste navire était affrété à leurs dispositions. L’air marin était, de toutes évidences un soulagement pour toute l’équipe. En y réfléchissant un instant, c’était la première fois que Suyu voyait l’intendante en pantalon, cette dernière semblait en souffrir un tantinet. Ce fut le moment, pour la jõnin de constater à sa grande surprise, qu’elle possédait le pied marin. Aux railleries des marins, tout le monde ne semblait pas dans ce cas. L’Akakitsune, après un rapide entretien avec quelques marins, en profita pour deviser un instant avec sa cheffe d’équipe.

-Puis-je m’entretenir avec vous un instant mad…euh pardon Raion ? S’approcha-t-elle doucement de sa supérieure. -Il semblerait que ça ne sera pas de tout repos… Ironisait-elle à son tour, dans une tentative inconsciente de mimétiser sa supérieure.

Une fois que Raion lui ait donné son accord et son assentiment sur l’affaire, Katsuya l’éternelle zélée, sortit son calepin de ses effets personnels. La jõnin le feuilleta silencieusement un instant. Puis regardant sa supérieure, droit dans les yeux, elle commença en lire les grandes lignes, pour l’informer de ses avancées personnelles.

-Pour commencer, j’ai interrogé les marins, à part traiter Yashindo de marin d’eau douce, ils évitent largement nos questions, mais selon moi ils n’ont rien à cacher, ils ont juste peur, les marins sont connus pour leurs superstitions…Pardon, je veux dire Yashiro, faut que je retienne son prénom, bon sang ! Hum hum… Bon, en ce qui concerne la mission en elle-même, j’ai effectué quelques recherches sur nos commanditaires hier soir. J’ai été surprise d’apprendre que la secte de Jashin, se trouve être la branche extrême et belliqueuse d’un plus grand ordre. A l’origine le Temple du Bois Bleu est le nom qui regroupe la religion Osmétienne… attendez, non Osmétiste… Ils sont antérieurs à notre village visiblement…  Si j’en crois mes notes, il y’aurait cinq divinités et donc cinq voies, avec leur cortège de Grands prêtres, d’initiés et d’adeptes chacun, priant tous en harmonie en premier lieu. Katsuya effectua une pause afin que son aînée puisse digérer ces informations.-Je lis ici que chacune de ses voies dispose d’un côté sombre et Jashin fait pas exception. Mais et c’est là que ça devient intéressant, le côté sombre de ces adorateurs du sang et de meurtre, se trouve être un côté lumineux qui rendrait grâce aux guerriers… Alors je vous la donne en mille, les Jashiniste ont pour la plupart rejeté cette double voie, pour se concentrer uniquement sur l’aspect… massacre dirons-nous. Depuis, il semblerait que cette branche extrémiste soit en conflit avec les autres. Si j’en croit notre ordre de mission, l’élimination des prêtes locaux semble être purement et simplement un soulèvement pour renverser le gouvernement établi, à savoir le L’ordre du Temple Bleu lui-même, mais je peux me tromper… S’interrompit à nouveau Katsuya.        
Les deux femmes échangèrent leur idée encore un moment. La jõnin appréciait sa compagnie. L’intendante avait une vivacité d’esprit, qui ne l’obligeait pas d’une part, à se répéter, ce qui était des plus plaisants. Et d’autre part, sans forcément abonder dans son sens, elle la contraignait judicieusement à se remettre en question, par de petites touches apportant de l’eau à son moulin. Dire que la Kamiko était brillante était un doux euphémisme. A ce moment-là, l’Akakitsune se remémora le bout de tissu que son interlocutrice avait brandi comme un étendard.

-Dites-moi, je n’y connais pas grand-chose en tissu, mais entre ça et votre prise en charge d’un éventuel comité d’accueil, pour reprendre votre terme, on dirait que l’empire Kamiko a le bras long, non ? En tout cas, vous pouvez compter sur moi, je garderais l’œil bien ouvert… D’ailleurs si vous me le permettez et si vous n’avez pas besoin de moi, je vais les fermer un peu, histoires de recharger les batteries… La nuit a été longue mais les recherches ont été fructueuses, je pense. Conclut enfin la jõnin, avant de se trouver un coin à l’ombre.        

A leurs arrivés, le temps était clément. Un certain folklore dépaysant émanait du port et de ses alentours. Katsuya observa le village pêcheur, en vue d’une éventuelle menace, tandis que Yashiro dévalait le pont, pour toucher la terre ferme. La jõnin réprima un rire et tout le reste de l’équipage aborda paisiblement. A peine remit de ses émotions, le garçon de l’équipe qui devait probablement avoir des fourmis dans les jambes, prétexta une éventuelle enquête pour aller se balader, vu son empressement à les quitter. Bien entendu, la jõnin n’était certaine de rien, mais son attitude et son air débraillé ne plaidait pas en sa faveur. En regardant les alentours, son regard se posa sur un grand édifice.

-Je crois que je vais jeter un coup d’œil, là-bas. Ça me paraît digne d’intérêt, quelqu’un m’accompagne ? S’enquerra Katsuya auprès de ses camardes restées. Puis, passant à proximité de l’oreille de Raion. -Il n’est pas un peu en dilettante le Yashindo ! S’esclaffa-t-elle sous cape.

La jõnin constata que son ton n’était pas des plus formels. Honteuse de reprocher la paille dans l’œil du voisin et d’en oublier la poutre dans le sien, elle dépassa ses collègues, sans demander son reste. Interrogeant les villageois et pêcheurs sur son chemin, Katsuya apprit que l’édifice était un temple en l’honneur d’Ebisu, un dieu marin apparemment où non loin des embarcations étaient calcinés. Les conclusions de sa théorie sur le putsch interne Osmétien étaient peut-être prématurées. A contre cœur, elle revint sur ses pas pour retrouver Raion, en priorité. Une fois qu’elle l’eut trouvée, Suyu lui fit part de ses interrogations.

-Je crois que j’ai été un peu vite en besogne… Vous voyez ce temple là-bas, il ne fait pas parti de l’Ordre du Temple Bleu et regardez le pont et les bateaux à côté, on dirait qu’ils ont été brûlés. Ce serait bien d’aller voir. Par contre, je pense que vous êtes plus éloquente que moi et votre sens de la répartie est bien plus affuté que le mien. Vous devriez prendre la parole, ce serait mieux. Mandait la jõnin, consciente de ses faiblesses.

L’équipe une fois réunie, n’attendit que peu de temps avant qu’une étrange émissaire ne vienne à leur rencontre. La dénommée Aika Ayumu, entièrement vêtue de noir semblait comme une apparition, sortant de la pénombre des ruelles obscures. Son état souffreteux ajoutait une touche de choix à l’atmosphère lugubre, qui émanait de ce petit bout de femme. Néanmoins, elle paraissait enchantée de les retrouver en lieu et en heure. Le petit groupe se faufilant dans les ruelles étroites, progressait lentement, laissant le temps à l’équipe de s’imprégner des lieux et du chemin qu’ils empruntaient.

Tandis que la kunoïchi, écoutait attentivement les paroles de la première disciple, pour les recouper avec ses informations, Yashiro s’approcha de son oreille, pour lui glisser une évidence à l’oreille. Peut-être essayait-il de briser la glace, à nouveau se demanda l’Akakitsune, à mille lieux de savoir ce qu’elle devait répondre pour paraître «dans le coup».

-C’est la première Disciple, à mon avis elle est bien endoctrinée… mais attends de voir la Haute Prêtresse, je pense que t’es pas aux bouts de tes peines hahaha ! Chuchota Suyu à l’attention de son partenaire.

Le cliquetis du mécanisme de l’ouverture de l’ombrelle de leur guide, lui fit reprendre son sérieux immédiatement. Si Leurs teints devaient être semblables en hiver, à force de parcourir la landes, Suyu avait désormais la peau plutôt bronzée en comparaison. Cependant, au fur et à mesure, qu’ils gravissaient le chemin, les menant au petit temple, le climat semblait tourner à l’orage. Plus le groupe avançait plus le décor semblait sombre et sinistre. A ce moment-là, l’équipée sauvage tomba sur un cimetière. Ayumu leur expliqua qu’ils revendiquaient l’entretien de ce dernier, en opposition au «hérétique» osmétiste, désignant un vaste temple aux toits bleu, très bien entretenu et richement décoré. A ce moment-là, les théories de Suyu revenaient de nouveau sur la table. La kunoïchi échangea à ses mots, un regard entendu avec l’intendante.

Enfin ils arrivèrent au temple Jashin, ce dernier était plus modeste mais semblait plus ancien, qu’il n’y paraissait. Pourtant des symboles et des casiers d’armes, attestaient une certaine « rénovation». Sans plus attendre, la Haute Prêtresse fit son apparition, Katsuya jeta un regard à son camarade, afin d’admirer son probable air interloqué. Ayumu, sous les ordres d’Hidekazu Akimi, apporta plusieurs coupelles de thé, destinées à les accueillir. Alors que, la jõnin aux aguets, pensait avoir discerné un drôle d’échange, potentiellement suspect entre la prêtresse et sa servante, Yashiro but d’un trait la boisson offerte. Puis, dans son élan visiblement, il prit la parole avec sa gouaille et sa candeur habituelle. Katsuya se retourna vers ses deux camarades avec des yeux exorbités, qui semblaient leur demander, ce qu’elles étaient censées faire. Quand son regard revint aux Jashinistes et son coéquipier inconscient, ce dernier semblait très fier de lui, un sourire radieux, balayant son visage.

-Pardonnez mon ignorance, mais j’aurais besoin d’éclaircir une chose ou deux… dirons-nous plus pressante… Il me semble que toutes les branches de l’Osmétisme, le Jashinisme comprit… n’y voyait aucun amalgame, mais j’ai besoin de bien comprendre… Donc je reprends, si mes recherches sont exactes les Jashinistes devrait avoir un Ocertan…! Toisa-t-elle les servantes de Jashin de manière insistante, afin qu'elles démêlent le vrai du faux, avant de se retourner vers ses camarades. - C’est à l'origine leur prêtre le plus puissant, qui est censé les protéger et s'occuper des conflits. Puis reprenant pour ses principales interlocutrices. -D’autres part, quelles sont nos cibles les prêtres des autres branches ? Les prêtres d’Ebisu ? ou peut-être les deux ? Encore une fois, je vous prie de pardonner mon irrévérence, mais il s’agit d’éléments déterminants pour mener à bien notre mission et anticiper les forces hostiles. Mais si vous me permettez, je vais laisser la parole à notre chef d’équipe, une spécialiste des affaires diplomatiques, y comprit les crises inerrantes à ce genre de contrat... Conclut-elle en regardant la tasse devant elle.

S'agissait-il d'un test ? quoiqu'il en soit, l'intendante était prévenue et son bras armé, se tenait prêt, quoiqu'elle décide.  

:copyright:️ DABEILLE
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Persécution religieuse



Après ma discussion avec Katsuya, j'ai préféré prendre la tête de la marche, sachant que nous devrions bientôt traverser la mer à bord d'une embarcation si petite qu'une vague scélérate la briserait sans problème, je voulais une dernière fois communier avec l'élément qui était le mien : la forêt. J'en profitais pour faire le point sur notre mission. Remarquant alors un cruel tour du destin. "Tu pense qu'elle est liée à la mort d'Haru ?" Dit alors Homura flottant légèrement à côté de moi. Qui donc ? Ne joue pas à cela avec moi Himiko... Je parle de la jashiniste qui vous a commandité la mission." "...." "Je sais ce que tu ressent et à quoi tu pense. Mais ça ne servira pas nos intérêts directes. Si tu préfère, je me chargerais de la mission. J'en parlerais à Raion si ça te rassure aussi." "Merci Homura." Dis-je avec une pointe de soulagement avant de laisser le contrôle à mon ancêtre.

Peu de temps après nous arrivions au port d'Aomizu ou nous prendrions le bateau en direction de notre destination, le village insulaire de Minatojima. Homura dont j'avais laissé le contrôle totale de mon corps choisit ce moment pour prendre Raion à part quelques instants avant de monter à bord du navire. Le changement de personnalité bien qu'invisible physiquement se faisait clairement ressentir dans la posture plus assurée et le dialecte beaucoup plus directe que mon ancêtre préférait utiliser. "Raion... Comment dire cela. Nous ne nous sommes jamais vraiment rencontré encore. Vous n'avez pas besoin de connaître mon nom, j'agirais au nom d'Himiko. Bien qu'elle ait fait son deuil, il lui est encore difficile d'accepter le décès de son frère. Il se trouve qu'un jashiniste en est l'auteur. Et donc en raison de ce passif et pour le bien de notre mission, j'ai préféré prendre le contrôle. Pour la forme continuer à m'appeler Himiko. Peut être aurons nous l'occasion de vous en apprendre plus. Mais ce n'est pas le moment pour cela." Sans vraiment attendre de réponse de la part de l'intendante de la feuille, l'ancêtre mit fin à la conversation pour embarquer sur le navire devant nous mener à destination.

Je passais l'entièreté du voyage dans les méandres de mon âme, laissant à Homura le contrôle lors de ce voyage également. Celui-ci durât plusieurs jours pendant lesquels mon ancêtre préféra se concentrer sur la mission à venir. Ce n'était pas la première fois que je laissais Homura prendre le contrôle aussi longtemps. Mais il lui fallait toujours un temps d'adaptation pour s'habituer à ce corps jeune et très différent de celui qu'elle avait de son vivant. Elle passait les nuit à méditer et les journées à malaxer son chakra pour être prête à agir à n'importe quel instant. Pour cet esprit qui avait vécu les horreurs des conflits guerriers, être sur le qui vive était devenue une seconde nature. Toujours prête à agir et au fait de la moindre source de danger. Je sais que jamais je n'arriverais à l'égaler sur ce point... Je manque de combativité et c'est probablement ma principale faiblesse.

Nous finîmes par arriver Homura n'avait quasiment rien dit du voyage. Elle s'était cependant contenté d'écouter ce que disais Katsuya qui semblait voir en cette mission un immense complot ciblant le temple du bois bleu. Difficile de dire si c'était le cas après tout, nous étions extérieurs à tout ceci. Si un complot visé le temple du bois bleu, nous n'avions en soit aucune raison de nous en mêler. Si je le pouvais j'étriperais personnellement cette prêtresse de Jashin par pure vengeance pour Haru... Mais tuer notre commanditaire annulerait notre mission et je n'en avais pas le droit en tant que représentante de Konoha. Le village était somme toute pittoresque. Un immense Torii rouge ne manquant pas de rappeler l'entrée du domaine des Senju ouvrait le chemin vers une forêt de conifères. Le village semblait vivre principalement de la pêche et de la mer. Les reste d'un temple qui devait avoir brûlé jonchaient le prolongement du quai. À peine étions nous arrivés que notre groupe se dispersât. Yashiro disparût littéralement de notre vue dans un nuage de poussières et Katsuya le suivit peut de temps après, nous laissant avec Raion. Homura se contentât de hausser les épaules. Nous avions un peu d'avance sur notre rendez-vous autant en profiter pour se préparer et repérer le terrain.

Nous observions silencieusement l'allée principale du village et pour ainsi dire seule rue vraiment importante de la bourgade. Pas d'arbres... Et le sol iodé et battît n'aiderait pas à en faire pousser. Si un combat devait avoir lieux ici, il nous faudrait compter sur la forêt proche. L'air semblait chaud et assez sec, mais n'y connaissant rien en météorologie cela pouvait probablement changer très rapidement. Il y avait beaucoup de passant et donc tout autant de victimes collatérales possibles. Impossible donc de se battre ici sans risquer la vie d'innocents... "Dans un conflit des innocents meurs Himiko, c'est la loi de l'affrontement. Quand deux forces s'affrontent les dommages collatéraux sont inévitables." Appuyât mentalement mon ancêtre.Puis je réalisais soudain que toute cette réflexion avait été dictée par l'esprit de guerrière de mon ancêtre... Avait-elle la capacité de m'influencer à ce point ? Je dus malgré le contrôle d'Homura prendre un air choqué car une petite vieille posât sa main sur mon épaule "Vous sentez-vous bien mon enfant ?" Me demandât-elle gentiment. Par instinct je m'écartais de la vieille. Comme si je risquais à tout instant de la blesser. Je jetais un regard à l'aide à Raion avant de m'enfuir vers les toits pour me calmer avant l'entrevue.

Plusieurs minutes passèrent et je finis par reprendre le contrôle de moi-même. Homura semblait avoir disparût pour l'instant. Elle ne répondait à aucun de mes appels. Mais quelque chose en moi avait changé. Cette haine contrôlée, cette froideur tout ceci était nouveau pour moi. Finalement je reconnus mon équipe en contre-bas dans la ruelle. Il devait être l'heure de la rencontre avec la prêtresse. Je les rejoignais avec souplesse et restais silencieuse. Ce n'était pas la prêtresse, mais son assistante qui nous avait rejoint. Elle s'excusât pour l'absence de sa maîtresse et indiquât que nous devions la rejoindre au temple, la suivante n'était là que pour nous guider... Quelque chose sonnait louche chez elle... Tout dans mon attitude pouvait indiquer à Raion qui était la seule à vraiment me connaître que premièrement j'avais repris mes esprits et deuxièmement je me montrais vigilante par rapport à cette mystérieuse suivante.

La jashiniste nous menât à travers la forêt. Enfin je me sentais dans mon élément, au milieu des bois. L'odeur d'humus et de vieux bois avait quelque chose d'enivrant. L'orage proche accentuait cet ambiance étrangement délicieuse. Nous passâmes à côté d'un cimetière mal entretenu avant de rejoindre le temple. Là une femme plantureuse, dans une tenue aussi éclatante que celle de son assistante était sombre, nous accueillis à bras ouverts. Elle se présentât comme notre hôte : Hidekazu Akimi, Haut-Prêtresse du Coutelas de Jashin. Le temple entier semblait fait de bois. Était-ce une sorte de farce ? J'observais la structure du temple ne m’intéressant guère aux armes ou à la décoration. Puis l’assistante amenât du thé à la demande d'Akimi. EN m'approchant, je remarquais que quelque chose clochait avec ce thé... un sourire apparut sur mon visage. Du poison. Ce thé est empoisonné. Yashiro et Katsuya semblait orienter la conversation. Une fois que Katsuya eût finis de parler, je reposais la tasse sans avoir bu ne serais-ce qu'une goutte du brevage, puis fixait mon regard dans celui de l'assistante dont je n'avais même pas pris la peine de retenir le nom.  "Mademoiselle Hidekazu, je vous serez gré de nous accueillir autrement qu'avec du thé empoisonné. Nous venons travailler pour vous, pas servir de sacrifice à Jashin. La foi n'est pas quelque chose que je possède. Bien que mon estimé collègue semble bien plus enclin à boire ce breuvage ce ne sera pas mon cas. Maintenant tachez je vous prie d'éclaircir toute cette histoire et ne tentez pas de vous en prendre à nous une nouvelle fois." Dis-je sur un ton dégageant une impressionnante sérénité et une menace à peine voilée.



ft. Yashiro, Katsuya & Raion
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Kamiko Raion
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Fiche du Ninja
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Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
« Je t’en prie. »
Plongée dans ses réflexions, Raion n’avait pas remarqué la jonin qui venait de la rejoindre. Elle était, à vrai dire, bien plus préoccupée par la confession de Himik-Homura, avant leur embarquement. Bien qu’ayant parfaitement confiance dans les capacités de son élève, saurait-elle faire le minimum syndical que leur profession exigeait ? Une question épineuse de plus, au pays des petits problèmes de la Kamiko, et dont l’ombre créait un scénario terriblement déplaisant quant à leur chance de réussite déjà incertaine.
« Non, ça ne le sera pas. Je me serais bien passée de ce genre de plaisanterie, j’ai des choses bien plus intéressantes à vous faire faire que marcher sur un fil presque invisible. » Un sourire éclaire le visage de l’intendante, qui secoue la tête pour chasser ses pensées et se concentrer davantage sur la conversation. Bien que consciencieuse, Katsuya négligeait un aspect important de leur hôte. « S’ils ne te répondent pas, ce n’est pas parce qu’ils évitent les questions mais parce qu’ils ne sont pas concernés. Et souvent, pour eux, les femmes à bords sont un mauvais présage, ce qui leur fait maintenant deux bonnes raisons de t’esquiver. »

Elle regretta malgré tout quelque peu son oreille attentive, lorsque la jeune femme se perdit dans son exposé complet. Les recherches étaient certes, terriblement complètement mais ne lui apprenait qu’à peine plus que ce qu’elle savait d’ores et déjà. Et, si se faire enseigner une connaissance acquise avait le don de la lasser, savoir que ces efforts ne leur donnaient en définitive, aucun avantage ne rendait le travail de l’Akakitsune que plus vain encore. Malgré tout, tournant la tête vers la mer, la chef de clan n’avait pas le courage ni l’énergie de l’interrompre, consciente qu’elle ne pourrait, de toute façon, même pas corriger d’erreur potentielle s’il y en avait, faute de source fiable. Subissant le rapport avec placidité, Raion ne put malgré tout que louer la dédication de sa cadette à la tâche. A n’en point douter, elle avait de quoi largement aider un chef d’équipe en galère sur le terrain, autant cérébralement que physiquement. Elle réagit à peine, lui offrant parfois une phrase ou deux supplémentaires sans vraiment faire avancer le propos qui, de toute façon, était voué à rester figé sans évolution réelle. Elle manque même de répondre, lorsque le sujet change brutalement, prise de cours.
« Pas seulement tissu, Katsuya, habillement ninja. Depuis des générations, c’est la raison d’être du clan, bien avant que les premiers ninjas apparaissent chez nous. Bras long ou pas, je fais juste ce qui me rapproche le plus du développement des Kamiko. » Contemplant l’horizon, la jeune femme hume la multitude de possibilité que lui dicte son ambition, les arrangeant soigneusement en un schéma qu’elle seule était à même de tisser et d’appréhender. « Imagine un immense réseau de bateau qui pourrait sillonner les fleuves. Non seulement ils transporteraient plus que les caravanes, mais aussi bien plus vite et bien plus loin. D’un bout à l’autre du Sekai, et peut-être même bien plus encore… »

Le token de confiance entre les deux clans dans sa poche pesait soudain bien lourd, rattrapé par l’ambition et les responsabilités. Commerçante, philanthrope, Raion risquait gros rien que de penser à plonger l’intégralité du monde dans la paix par sa simple volonté. Elle y perdrait peut-être la santé, voire même la vie mais l’objectif était clair, limpide. Petit à petit, la Kamiko glissait vers son idéal, grignotant les obstacles avec la patience et la hargne d’un prédateur déterminé. Elle n’éprouvait pas le besoin que la jonin comprenne son chemin de pensée, mais elle savait que ce qu’elle avait dit ne passerait pas inaperçu. Pas plus que l’étrange allégeance qu’elle venait de lui prêter, pour une raison obscure. Et, alors que sa cadette se retirait à l’écart, le regard d’acier quitte les flots pour se poser sur le dos de celle-ci, un étrange sourire féroce illuminant le visage de l’intendante. Elle n’oublierait pas, jamais. La foi était un outil bien trop rare en ces moments troublés, pour pouvoir la refuser.



Raion, posant pied à terre après leur voyage en mer, ferme les yeux et inspire profondément l’air de cette nouvelle région qu’elle venait, silencieusement, d’ajouter à son plan de domination du monde. Le vent marin balaye ses cheveux, saluant une dernière fois ses passagers, portant jusqu’à eux les odeurs de la civilisation. La saumure, nauséabonde, d’abord. Le bois calciné, exsangue, ensuite. Autour des shinobis, la population vaquait. Les sons de la vie, jusqu’alors oublié au profit des roulis et de l’écume qui accompagnait les cris et les chants des marins, babille aux oreilles de la marchande comme le doux son d’une maison retrouvée. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, cependant, le regard d’acier de l’intendante ne trahissait aucunement la paix que lui apportait le petit village côtier. Incisif, curieux, il se met à étudier chaque recoin, alors que le petit groupe quitte les quais, chaque mouvement. Pêcheurs et samouraïs, civils et marchands, les prunelles grises glissent, à la recherche de ce qui caractérise une zone de tension. Elles se fixent, un instant, sur les quais qui font triste mine, avant de retourner à son examen silencieux d’une population pourtant si prospère.

Retirant son bandeau pour le glisser dans sa poche, la Kamiko n’écoute que distraitement ses compagnons de route, plongée dans l’évaluation minutieuse de ses options. Elle laisse Yashiro les quitter, peu inquiète pour le voyageur qu’il était, avant de poser une main délicate sur l’épaule de son élève.
« Laisse-le, Katsuya. Il sait ce qu’il a à faire. Il aura plus de réponse seul, si tu veux mon avis. » Une courte pause, alors que son regard tombe à nouveau sur la portion mystérieusement calciné des quais. Qui pouvait laisser un tel chaos se produire, dans un village où il s’agissait d’une question de survie ? Bêtise ou malveillance, il était certain que la chose à l’origine de ce gâchis n’avait rien de bon derrière la tête. « Part devant, je te rejoins. »

Poussant doucement la jeune femme du bout des doigts, elle adresse à ses compagnes un sourire encourageant, en écho au regard perdu de la petite Himiko. La silhouette de la Senju, pourtant, vacille d’un trouble réel que la Kamiko n’a d’autre choix que de lui laisser gérer seule. Elle ne pouvait dompter ses démons à sa place et, en l’absence de prêtre à menacer directement, ne que lui offrir ce qu’elle n’aurait pas pour les prochaines heures à venir : du répit. Regardant des deux femmes s’éloigner, la lionne de Konoha se met à jauger les risques, une poignée de seconde, avant de partir à son tour à la recherche des précieuses informations qui leur manquaient tant. L’intendante savait qu’elle pouvait compter sur elles et, si dommage il devait y avoir, elle en prendrait l’entière responsabilité.

Silencieusement, la silhouette de la brune quitte le quai de transport, au profit de celui de commerce et, déambulant entre les étals de poisson frais dont l’odeur saline avait de quoi allécher n’importe quel amateur de bonne nourriture, elle tend l’oreille. Au milieu des criées, elle se glisse parmi les acheteurs qui s’agglutinent, son regard soupesant chacune des denrées comme si, elle aussi, venait faire son marché. Ce n’est qu’après une longue hésitation simulée, que Raion se glisse finalement vers un étal un peu plus en retrait, adressant un sourire poli et une salutation timide au pêcheur bourru qui la dévisageait.
« Dites-moi… » Elle murmure presque, désignant deux splendides spécimens dont les écailles rendaient un joli reflet arc-en-ciel au soleil, forçant son interlocuteur à se pencher en avant pour mieux l’entendre. « Lequel des deux ferait une meilleure offrande à Ebisu-sama ? » Devant son air dubitatif, la tisseuse se gratte la tête de gêne feinte, allant jusqu’à essayer de forcer un rougissement de façade. « J’ai vu les dégâts du ponton, je me disais que peut-être, avec quelque chose d’un peu joli, Il pourrait veiller à ce que ça ne se reproduise pas et protéger le reste du port, comme Il a béni notre voyage jusqu’ici. » Un pieux mensonge, mais elle avait besoin de mettre en confiance l’inconnu, ne serait-ce que pour savoir ce qui s’était passé. Entourée de son voile de fausse dévotion, elle farfouille dans sa bourse, alors qu’une autre cliente se rajoute à l’horizon, et ajoute, l’air sincèrement outré. « Il n’y a qu’un esprit maléfique, pour faire ça. Espérons que ça suffira à aider les prêtres à l’exorciser. »

Raion n’avait pas osé rajouté de « bénis soient-il », de peur d’en faire déjà beaucoup trop, alors qu’elle tendait la somme au marin. Qu’il élude ou non ses questions, elle était attentive à son visage buriné par le soleil et le temps, bien plus que sur la qualité bancale de sa prestation. Elle avait, malgré tout, l’espoir que l’homme se confie, peut-être même le nouvel arrivant, penché sur les cabillauds, qui sait ? Elle ne ferait pas la fine bouche, dès l’instant que, ne serait-ce qu’un tout petit peu de chance, pouvait lui permettre d’apprendre ce qui s’était passé. Habit de fausse pieuse ou non, elle avait au moins la sincérité d’admettre que le hasard et le voyage, volonté divine ou non, l’avait bel et bien conduite jusqu’à lui. Le gratifiant d’un remerciement presque trop poli, ses offrandes enroulées dans un joli paquet de feuille, elle rajoute un ultime « Qu’Il puisse veiller sur vous. » avant de quitter le port, sans plus de cérémonie. Katsuya devait certainement l’attendre à l’intérieur du temple et, pour une question évidente de crédibilité, elle ne pouvait se permettre de reproduire son petit manège.

Les deux gradées se croisèrent sur le chemin du Temple, chacune dans un sens. Une curiosité qui tire un haussement de sourcils à Raion, alors que la jeune jonin fait demi-tour pour marcher à ses côtés. N’ayant pas retiré son insigne de ninja, elle jetait, de temps à autre, une lueur de réverbération discrète sur son passage mais qui attirerait sans doute l’attention de quelques-uns des passants. Espérons que ça ne découragera pas les prêtres à engager la conversation, songea la chef de clan alors qu’elle remontait le chemin vers l’édifice religieux, seulement armées de deux magnifiques poissons frais.
« J’ai vu, effectivement. » Levant son paquet, elle adresse un sourire mystérieux à son interlocutrice. A force de côtoyer la jeune femme, Raion commençait petit à petit à détecter ce mélange étrange de confiance, d’empressement, de volonté de bien faire et de timidité qui caractérisait si bien la petite Katsuya. Comme un diamant brut, elle hésitait sur chacun de ses pas, de peur de rencontrer le choc qui pourrait la faire voler en éclat au mauvais moment. Une habitude sans doute prise par une éducation trop timorée ou trop sévère, que la Kamiko voulait corriger au plus tôt. « Marchander offre pas mal de corde à son arc pour ce genre de petit soucis. Je te montrerais, à l’occasion. Mais aujourd’hui, nous sommes là pour exorciser le démon, ma chère escorte. »

Désignant son bandeau avec un clin d’œil, elle poursuit la route vers le lieu de culte, échangeant des banalités commerciales un peu barbante pour le seul plaisir de parfaire un rôle qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Franchissant l’entrée du temple, la lionne laisse un regard désolé épouser les contours sombres et carbonisés des structures, comme si elle avait été sincèrement touchée par la dégradation. Cherchant silencieusement une des silhouettes en soutane des prêtres d’Ebisu, la brune se saisit d’un des bâtons d’encens destinés à l’un des autels de la divinité, l’allumant sur l’une des bougies proches comme elle avait pu voir quelques habitants de Konoha le faire lorsqu’ils priaient. Les gestes, mécaniques, lui permettait de tourner discrètement, lui offrant bien plus de point de vu que l’idée d’attendre bêtement qu’on vienne lui permettre d’avancer. Elle tendit le premier bâtonnet fumant à Katsuya, avec un sourire confiant alors qu’elle glissait doucement vers son chakra. Ce dernier, calme, reflux en douceur, grimpant jusqu’au regard de la kunoichi, teintant brièvement ses prunelles grises d’une nuance de bleu surnaturelle qui disparait presque aussitôt. Son sixième sens, lui, parfaitement réveillé, étend sa perception autour du duo et, alors que Raion s’empare d’un nouvel encens à prière, une voix s’échappe de derrière son dos, interrompant son processus de comptage des effectifs locaux.
« Puis-je vous aider mes dames ? »

L’homme, chauve, les observait avec cet air serein si propre à son métier, un doux sourire barrant son visage. Il portait un étrange tatouage dont le dessin semblait inspiré des légendes marines, dépassant timidement du col de sa robe, curiosité pour un homme de religion comme pouvait se le figurer la Kamiko. Quittant du regard son ouvrage méthodique, la brune se confond dans un salut respectueux qui semblait presque surnaturel lorsqu’on la connaissait.
« Mes excuses, je ne vous avais pas vu shinshoku-san. » Relevant la tête de sa révérence, elle répond au sourire de son interlocuteur avec toute la force de son habitude de marchande.  « Je souhaiterais faire une offrande et me recueillir, pour le salut des pêcheurs, Ebisu-sama puisse en préserver la richesse et la quiétude. »

Elle se fend d’une nouvelle courbette, tendant les deux charmants poissons dont l’odeur n’était pas très discrète à l’homme de foi. Raion l’observe, silencieuse, alors qu’il jette un œil à son don et, sans rien ajouter, le suit vers une des alcôves du temple de la divinité marine. Elle n’avait guère besoin de parler d’avantage et n’avait, à vrai dire, pas pensé obtenir autre chose que de la sympathie de la part d’un religieux. L’entendre se confier ne serait qu’un infini bonus, qu’elle pourrait même laisser à Katsuya le plaisir d’affuter sa langue au contact bienveillant d’un type qui ne leur voudrait de toute façon aucun mal. Elle était, en revanche, bien plus concentrée sur la tâche de compter les personnes à l’intérieur de l’édifice, se reposant sur un besoin d’information pathologique, au cas où la mission aurait bien lieu. Lorsqu’elles furent enfin à l’autel de prière, la Kamiko y dépose son encens, avant de s’agenouiller en mimant les autres pratiquants, enfermée dans le silence respectueux vaguement troublé par l’écho de la mer qu’ils vénéraient. La posture, statique, les yeux clos, lui permit d’user à merveille de ses dons de senseurs en toute quiétude, lors d’une longue et fausse prière à un dieu qu’elle ne vénèrerait pas plus que les autres. Mais avaient-ils besoin de le savoir ? Le manège dure de longues minutes, jusqu’à ce que, satisfaite, Raion se relève pour quitter l’édifice religieux après un énième salut et remerciement à leur guide, le visage apaisé.

Maintenant fin prête, l’intendante emboite le pas à sa cadette en direction de la seule chose qui justifiait leur présence à Jamashima. Pour le meilleur comme pour le pire.



Accompagnés de leur guide dont l’apparence avait quelque chose d’à la foi inquiétant et sinistre, le petit groupe Konohajin progresse à travers l’île dans un silence presque complet. Les sens encore en éveil, Raion ne cesse d’étudier tour à tour l’environnement et leur mystérieuse première disciple dont le corps semblait sur le point de lui faillir à tout moment. Elle devait lutter, intérieurement, contre l’envie de la faire porter par l’un de ses camarades jusqu’à l’endroit où elles les conduisaient, excédée par la vitesse de tortue de la pauvre religieuse. Elle eut même le plus grand mal à ne pas lever les yeux au ciel en sentant l’air changer à mesure de leur progression, comme si le temps trouvait approprié de rajouter à cette mission déjà bien sombre, une couche supplémentaire de lugubre. Pour peu, alors qu’ils franchissaient le seuil du cimetière, la brune se serait attendue à ce qu’une pluie diluvienne leur tombe sur le coin du museau, pour parfaire le tableau déjà peu joyeux. Du moins, jusqu’à ce qu’Ayumu ne daigne faire preuve de sociabilité.

Hérétique osmietiste. Dans ces deux mots, prononcé avec le regret sincère d’une femme pieuse, tenait l’intégralité de la réponse aux questions qu’ils avaient tous formulé concernant leur mission. L’horizon, incertain, de leur escapade s’illumine alors, sans que l’intendante ne parvienne à évaluer s’il s’agissait là d’un impair de leur guide ou d’un cadeau bienveillant du destin. Le petit paquet de poisson lui flotta bien quelques secondes en tête, mais elle préféra chasser cette possibilité, bien trop pragmatique pour songer un seul instant à une faveur divine. Brutalement tirée de sa passivité, la Kamiko s’éveille, jetant un regard à chacun de ses compagnons, curieuse de voir si ce détail les avait frappés, eux aussi, en vain. Avait-elle rêvé ? Il était impossible de lui faire répéter sans attirer des soupçons dont la tisseuse se passerait bien, aussi resta-t-elle coite, plutôt que de risquer une erreur stupide, avant de croiser le regard entendu de Katsuya. Elle n'avait pas rêvé, visiblement. Voilà qui était à la fois merveilleux et terriblement casse-pied, il fallait l'avouer. Si jusqu’à présent seule la silhouette d’Ayumu et de ses camarades perturbait son don de senseur, le tableau parfait évolue lorsque leur destination se présente enfin à eux. Désintéressée de la présentation cérémonieuse et du déchainement soudain des éléments, l’intendante du village embrasse le fameux temple avec la certitude qu’ils entraient maintenant dans la gorge du loup. Trempée par la pluie qui tombait drue, Raion s’engouffre à l’intérieur à la suite des siens, dans un silence curieux, avec pour seul indice pour ses camarades, une main posée, dans un faux geste de négligence, sur l’une des sacoches à sa ceinture.

*

Il ne fallut que peu de temps pour que la supercherie de cet ordre de mission sans queue ni tête ne vole en éclat. Couverte par les questions polies de Katsuya, la chef de clan ne peut malgré tout réprimer une certaine impatience. Elle avait bel et bien relevé l’erreur de la première disciple mais perdait son temps en tournure de phrase polie. En dépit de cet essai peut-être inutile, il fallait au moins lui reconnaitre le mérite de parfaitement détourner l’attention de leur hôte. Inspirant profondément, se plongeant dans la vision en nuance de bleu des senseurs, Raion porte silencieusement le thé à ses lèvres, ne prêtant que vaguement attention à la discussion. Du moins, jusqu’à ce que son corps frissonne sous le goût, familier, de la boisson. Avant même que l’ainée du groupe ne puisse intervenir, Himik-Homura lui coupe l’herbe sous le pied, dans un calme qui manque de faire halluciner sa professeure. Dichotomique, les deux personnalités qui abritaient le corps de la petite Senju se complétaient parfaitement, à tel point que le dédoublement pouvait en être troublant. Glissant un regard approbateur à sa protégée, l’intendante du village semble soudainement s’animer, sortant de son carcan de patience avec la délicatesse d’un félin qui n’attendait que son occasion pour bondir.


Le sourire poli de Raion se métamorphose, disparaissant sous les affres d’une colère noire dont la profondeur se reflétait dans l’acier brulant de ses prunelles. Cette fois-ci, alors que le goût amer de la boisson venait altérer ses sens et attaquer son palais comme un coup de lame vicieux, l’intendante de Konoha abandonnait son carcan de distinction et d’éducation. Hidekazu Akimi voulait des présentations épicées ? Elle allait être servie, bien au-delà de ses espérances.
« Commençons donc cette charmante rencontre par la nature exacte du poison que vous avez crû malin de nous offrir à boire pour nous souhaiter la bienvenue. » L’amabilité de la Kamiko se fond dans un sourire dédaigneux, accompagné par un ton de voix froid et détachée. « Je suis certaine que le Coutelas de Jashin a une excellente raison pour justifier ce comportement envers un chef de clan et, surtout, les braves ninjas qui ont bien voulu répondre à votre mission malgré son caractère hautement problématique. Bien entendu, personne ici ne souhaite d’incident diplomatique, j’en suis certaine, mais si vous réservez le même accueil à chacun de vos visiteurs, je n’ai pas besoin de trouver les raisons pour lesquels les locaux souhaitent se débarrasser de vous. »

Alors qu’elle repose sa coupe, vide, sur le plateau devant elle, une nouvelle teinte rejoint le dédain et la fureur de celle qui s’estimait assez justement insultée pour l’entièreté de l’équipe dépêchée. Elle n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que deux de ses compagnons, s’ils n’avaient pas déjà avalé le contenu de leur coupe, venait très certainement de le cracher où ils avaient pu et – elle l’espérait très sincèrement – avec le moins de civilité possible.
« Je pense même qu’il est avisé de ne pas non plus toucher aux gâteaux de riz, puisque nous en sommes déjà au stade de la menace dissimulée. Maintenant cessons de tourner autour du pot, puisque vous n’avez vraisemblablement pas l’intention d’être honnête avec nous. Je suis venue au nom de Konoha pour savoir si, oui ou non, votre mission était digne d’être effectuée par nos rangs ou si elle constitue comme votre comportement le laisse penser, une raison suffisamment honteuse pour ne pas venir solliciter le soutien déjà acquis d’Uzushio qui se trouve à quelques jours de moins en bateau. »

Sans sourciller, la jeune femme détache une courte seconde son regard de son interlocutrice principale pour considérer le cadavre plus qu’individu qui les a conduits droit dans ce traquenard. Son état de colère, s’il avait pu, aurait sans doute fait onduler les cheveux de la Kamiko sous le crescendo de son humeur massacrante. Se taper le voyage, passait encore, mais composer une équipe pour les caprices d’une secte dirigée prêtresse-enfant incapable de gérer ses humeurs et ses fidèles ? Que faisait Uzushio sur ses terres, bon sang de bon soir, pour laisser passer une saloperie de cette envergure ?
« Ayumu, c’est ça ? Si c’est bien votre nom et, puisque nous ne sommes pas dans un temple osmétiste de Jashin, épargnez-moi du temps et des effectifs en ramenant l’antidote pendant que votre Haute-prêtresse nous raconte son histoire. Je suis certaine que toute cette malencontreuse situation a une explication suffisamment convaincante pour que je puisse me priver d’une offrande inconsidérée à un dieu qui n’est pas le mien. »

Sa voix et sa façon de se tenir ne souffrait d’aucun refus, chacune des parcelles de sa peau immobilisée dans une attitude noble qui n’avait pourtant rien à faire avec ses propos. Pire même, il était ouvertement visible, dans ses immenses prunelles de la couleur des athames qu’utilisaient les Jashinistes pour leurs rituels barbares, à quel point chacun de ses mots n’étaient pas lancés au hasard. Si de test il s’agissait, l’intendante n’avait ni envie de s’y soumettre, ni d’en rire. A la moindre incartade, le problème des habitants de l’île des Trois Sœurs n’en serait peut-être plus un pour très longtemps, envoyant au diable la récompense de misère qu’on leur promettant dans le même temps. Raion était même curieuse de savoir ce qu’en dirait, tour à tour, Uzushio puis le Temple du Bois Bleu, si d’aventure elle n’avait pas affaire à une vulgaire secte du dieu de la guerre et du massacre. Mais il était très certainement hors de question de se faire marcher dessus par une équipe de guignols en tenue de cérémonie, encore plus quand il était question de la survie à court terme de ses coéquipiers.


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Persécution religieuse

 
Bien que leur cliente les attendent, les ninja du Pays du Feu décidèrent de prendre un peu la température de la cité côtière avant de chercher leur contact.
Certain débarquèrent brocantant fièrement le bandeau de Konoha, alors que d'autres, comme la rusée Kamiko commencèrent par dissimuler leur appartenance au Village Caché de la Feuille.
Yashiro Shindo fut particulièrement soulagé de regagner enfin la terre ferme. Décidant qu'une petite balade et un bon bol d'air pur (bien qu'un peu trop chargé de sel et d'odeur de poisson) lui ferait le plus grand bien, le chuunin s'élança pour explorer un peu les environs.

Il déambula sur les quais et essaya même quelques estaminets locaux, même si son estomac ronchonnait encore un peu. Sagement, le konohajin s'abstint de goûter aux crus locaux... D'autant plus qu'à voir certains déjà bien "égaillés", les boissons alcoolisées locales semblaient fort chargées...
Shindo apprit cependant d'une troupe de troubadour que le culte de Jashin n'était pas bien vu des habitants du cru. Guère étonnant... Il s'agissait tout de même de gens vénérant la mort et les tueries... Pas ce qu'il y avait de plus vendeur ou sympathique.
Néanmoins, certaines rumeurs intriguèrent un peu le ninja de Konoha : visiblement la populace, si elle n'allait pas encore vers un lynchage en bonne et du forme, cela n'en était pas loin.
Visiblement certains Jashinistes avaient été menacés et même agressés, physiquement.

Voilà qui était un peu étonnant : d'habitude, par crainte (ou par révérence, ou les deux), bien peu osait s'en prendre directement au culte sanglant. Cela pouvait signifiait qu'il était encore faible ici et/ou que ces représentants n'étaient pas vue comme une dangereuse menace.
De plus les autorités locale, autant séculaires que religieuses, n'avaient pas levées le petit doigt, pour ou contre le culte de Jashin, se contentant de le désapprouver publiquement.
De ce que Shindo apprit dans les tavernes, deux figures de ces sombres religieux se démarquaient particulièrement. La psychopathe glauque et le jeune idiot, d'après les rumeurs de bar qui hélas ne lui donnèrent pas de nom.
C'est le dernier qui subissait visiblement le plus l'opprobre des habitants du port. On parlait à voix basse d'un accident ou incident "tout à fait mérité".
Hélas, Shindo était visiblement un étranger (et donc plus ou moins suspect) et il ne pu guère se mêler aux conversation, aussi il n'obtint pas plus de détail et n'eut guère le temps d'approfondir la question : il lui fallait retrouver les autres pour qu'ils se présentent à leur commanditaire.
Néanmoins, le konohajin prit soin de noter le nom de la taverne et de cette délicieuse danseuse qui avait attiré son regard...


Akakitsune Katsuya n'avait pas tardé à s’éclipser aussi pour découvrir cette nouvelle cité dans un pays étranger. A l'inverse de son coéquipier, la jônin s'intéressa d'abord au temple ayant pignon sur rue, ou plutôt, sur quais.
L'édifice était imposant, bien entretenue sans tomber dans la maniaquerie et nullement surchargé ou festonné. Presque rustre même. Il s'agissait visiblement d'un culte populaire et à la congrégation nombreuse, mais peu amatrice d'apparence chatoyante ou de décoration tape à l’œil. Il se dégageait de l'édifice un certain pragmatisme et une impression de rusticité, de "vérité banale".
Il s'agissait apparemment d'un temple dédié à Ebisu, dieu de la Mer et des Pêcheurs, qu'on appelait parfois aussi Hiruko. D'après ce qu'en savait la jônin, ce culte fort ancien vivait en harmonie avec le plus récent osmiétisme du Temple du Bois Bleue. La doctrine de ce dernier probait la tolérance des diverses religions et il ne serait pas étonnant que la populace de Jamashima aillent aux deux offices.

En s'approchant de l'édifice religieux, la jônin nota non-loin des quais un poil moins entretenus, moins "populaire". Les bateaux s'y faisaient plus petits et humbles que les lourds navire marchands comme celui qui les avait conduit ici. Ici vivaient et travaillaient les pêcheurs locaux et non les commerçants et armateurs plus fortunés.
Plus on suivait les quais, plus l'impression de pauvreté augmentait. Et sur l'un d'eux, la kunoichi nota les traces bien visible d'un incendie ayant touché une maisonnée sur pilori plus que modeste et, en partie, un petit bateau de pêche qui avait déjà bien vécus. Ce dernier pouvait encore vaguement naviguer et semblait habité : on entendait des sons de marteau s'en élever. Visiblement son propriétaire était plongé en pleine réparation à l'intérieur.
Katsuya faisait parti de l'ANBU et son œil exercé conclut bien vite qu'il ne s'agissait pas là d'un accident : la masure et la coque de noix avaient volontairement été incendié.
Quelques questions faussement innocentes lui apprirent qu'il s'agissait des propriétés de la famille Usui. Le nom fut accompagné d'un crachat et d'un signe pour lutter contre le mauvais œil qui dissuada la kunoichi de tenter d'en apprendre plus pour l'instant.

De son coté, comme à son habitude, Raion faisait les boutiques. Ou plus, après avoir dissimulé son bandeau de Konoha, menait l'air de rien sa petite enquête auprès des poissonniers locaux.
L'esprit commerçant de la Kamiko lui confirmèrent la relative prospérité de la ville et son attachement aux produits de la mer, première denrée échangée sur les étals.
Sans être florissante, le commerce se portait relativement bien, même s'il n'était guère tourner vers l'étranger et plus en vase clôt. La populace semblait relativement heureuse et sans énorme disparité de richesse. Un port classique des environs, ni le plus pauvre, ni le plus riche, ni le plus important, ni le plus négligeable...

La konohajin engagea la conversation avec un pécheur bourru non loin d'un étal sur les quais. Sans un mot, il renvoya la Kamiko vers sa femme qui gérait la clientèle :ne poissonnière solide, aux bras épais comme des troncs d'arbres et qui houspillait ses enfants en train de ravauder leurs filets, bientôt rejoint par leur père, le buriné.
"Dans l'doute, prenez-les deux !" encouragea la vendeuse, tout sourire une fois que Raion eut énoncer ses désirs. "Ebisu-sama se satisfera de n'importe lequel : ils ont tous été fraîchement sortis de la mer par la sueur et les efforts de nos hommes qui ont été bénit par sa provende ! Et il sera content d'voir que ses bienfaits nourrissent nos familles ! Un conseil, gardez l'plus gros pour vous, z'avez l'air un peu maigrelette..."
La solide femme éclat de rire et prépara le ou les poissons pour Raion, ajoutant même gratuitement quelques petites sardines à déguster en friture.
Par contre, dès que la Kamiko aborda les traces d'incendie qu'elle avait entre-aperçu, la poissonnière se ferma comme une huître.
"L'port ne craint rien." laissa tomber presque sèchement la matrone. "Ceux qui cherchent les ennuis et jouent avec l'feu le trouve, c'est tout."
Il était visible qu'elle n'appréciait guère de parler de la chose et la transaction se termina bien plus froidement, mais sans méchanceté particulière. Le mari empaqueta ses achats, toujours sans dire un mot et lui indiqua la direction du temple massif d'un coup de menton sec.
Raion avait juste appuyé sur un point sensible, apparemment...

Elle croisa Katsuya sur le chemin du temple, qui l'informa de ses propres observations.
Le sanctuaire s'avéra peu fréquenté à cette heure. Seules quelques vieillardes psalmodiaient et priaient dans un coin (ou se racontaient des ragots dans leur patois). Les prêtres y étaient peu nombreux, visiblement jeune et de bas rangs, et pour la kunoichi, aucun d'entre-eux n'avaient d'aura digne d'un shinobi.
La kunoichi aborda un prêtre qui, un peu gênée, la débarrassa de son offrande en la remerciant chaleureusement mais avec une certaine surprise.
L'endroit en lui-même était plutôt sombre et sobre, pouvant visiblement accueillir une grande congrégation. Esthète, Raion ne put s'empêcher de le trouver un poil trop... primitif et sans goût particulier. Pas d'estampes ou de bannières grandiose, des statues de divinités en bois flotté (et même pas taillée avec un talent notable) et une certain impression de rusticité (ainsi qu'une odeur d'iode et de poisson) s'échappait de ce temple.
La tenue des rares prêtres du lieu était à l'avenant, plus robuste et pratique qu’ostentatoire (et sans goût).

L'endroit était aussi ancien mais fort bien construit et robuste, à même d'offrir un sanctuaire même en cas de tempête.
Ce que la kunoichi avait pris pour des traces d'incendie n'était que les marques des bougies et de l'encens sur des poutres rendus sombres (et peut-être même goudronnée ou laquée pour plus d'étanchéité) au fil des siècles.
Le prélat qu'elle aborda lui apprit que l'office avait lieu le plus souvent le matin, avant le lever du soleil ou le soir (ou plutôt en fin d'après-midi), quand celui-ci s’abîmait dans la mer (et au solstice entre les pilier du torii rouge). Ceci expliquait le peu de fidèle et de bonzes présents...
Les konohajin notèrent également qu'une partie du temple n'était pas ouverte au public. Elle servait apparemment de phare mais aussi de lieu d'étude et de retraite séparée au clergé de haut-rang, ainsi qu'à certaines cérémonies internes au culte d'Ebisu.
Hélas, bien que n'ayant noté aucun chakra particulier vers là-bas, les sens mystique de la Kamiko ne permettait pas d'être certaine de ce qui se trouvait dans ces lieux hors d'atteinte des yeux du public.

De toute façon, les shinobi ne pouvaient pas faire attendre plus longtemps leur client.
Heureusement que Senju Himiko avait eu la présence d'esprit de ce rendre au lieu de rendez-vous, cela évita de passer pour des rustres, même s'il était probable que les jashinistes reconnaissent l'utilité d'une enquête préliminaire en groupe séparés.
Ils furent donc conduit hors de la ville par Aika Ayumu, autoproclamée Première Disciple du Coutelas de Jashin. Elle les mena jusqu'à un petite sanctuaire discret où les attendait leur commanditaire, Hidekazu Akimi, Haute-Prêtresse de Jashin.

Cette dernière ce révéla plutôt enjouée et sympathique, tout sourire envers les ninjas de Konoha et leur souhaita la bienvenue dans son temple et leur fit servir le thé.
Après les présentation, Yashiro entra le premier dans le vif du sujet en posant quelques questions à la maîtresse du Coutelas de Jashin.
Elle lui répondit avec un petit sourire, voire même un éclat de rire cristallin.
"Mon cher petit ninja, avez-vous déjà oublié le but de votre mission ?" plaisanta gentiment Akimi en lui faisant un clien d'oeil presque séducteur. "Si vous voulez tuer un proche, qui vaut-il mieux embauché : un votre voisin de toujours ou un parfait inconnu ? Et puis j'aime le rouge des bannières du Pays du Feu. Il me rappelle le sang, j'y ai vu un signe..."

Elle soupira et poursuivit avec un peu plus de sérieux.
"Je ne suis pas aux faits des tractations secrètes d'Uzushio mais... Mon Seigneur Ténébreux est l'allié des ombres et des shinobi. Nos yeux et nos oreilles sont aussi affûtés que nos lames. Ceci m'a appris à me méfier du Village Caché des Tourbillons... Plutôt que d'embrasser fièrement la voie de l'obscurité et du sang, ils préfèrent... distiller le mensonge, faire parler l'argent et les connivences autant, si ce n'est plus que les lames. Même les ninja d'Uzushio aiment pérorer à propos de diplomatie et d'entente cordiale. Suna, bien qu'ayant les faveurs de mon Dieu est fort loin et je n'ai pas de contact dans le Pays du Vent. Mon choix s'est donc logiquement porté sur Konoha. Au moins, vous ne rechignez pas à verser le sang et à faire la guerre ou à frapper dans les ténèbres, non ?"

Akakitsune Katsuya enchaîna ensuite, questionnant la prêtresse du Coutelas de Jashin sur le culte du Temple du Bois Bleu, fort populaire dans la région voire dans tout le Sekai. Et sur leurs futures cibles.
"Il n'y a aucune offense à avouer votre ignorance. Notre religion est souvent mal perçue et mal comprise." répondit la Haute-Prêtresse dans un sourire lumineux (ou de maniaque). "Il est vrai que l'Osmietisme, dans sa folie de... conglomération divine, dispose de fidèles qui vénèrent un succédanée de notre Dieu. Moult disciples de Jashin, moi y compris, n'aiment guère cela. N'est-il point impie de diviser sa vénération ? De dépeindre une divinité sous un faux visage, plus consensuel, plus adapté à une certaine moralité autojugé supérieure, la votre bien sûr ? Je n'y vois que vanité et hérésie. Bien évidemment, je suis aussi un peu honoré que même sous la version... édulcorée qu'enseignent les servants du Temple du Bois Bleu, on célèbre mon Dieu. Tous les serviteurs du noble Jashin ne sont pas des brutes sans cervelles faisant couler le sang à la moindre contrariété... Nous pourrions nous entendre avec ces... âmes égarés. Mais hélas, malgré sa soi-disant tolérance, le Temple du Bois Bleu n'hésite pas à envoyer ses sbires neutraliser les cultes jashinistes qui leur déplaisent et n'entre pas dans leurs normes."

La colère de la Haute-Prêtresse était palpable, même si elle tentait de la masquer derrière son éternel (et un brin inquiétant) sourire. Elle soupira et bu longuement son thé, le savourant longuement en le faisant rouler sur sa langue.
"Le grade d'Ocertan est typique de leur culte honteusement rassembleur et dévoyé. Nous n'employons donc pas leurs termes impies ici. Et comme vous l'avez deviné, Sumiyio Kiroshi, la prêtresse du Temple du Bois Bleu en ville, est l'une de vos cibles. Il s'agit d'une jeune fille venant directement de leur temple, ayant remplacé un ancien prélat mort de vieillesse. Formée directement au Temple du Bois Bleue, il s'agit d'une vierge effarouchée qui croit que la discussion peut résoudre tout les problèmes. Elle est effroyablement populaire et son temple dépense en outre sans compter dans ess œuvres de charités qui en sont que de l'endoctrinement déguisé et de la... publicité. Je crois savoir qu'elle se destine à servir plus particulièrement Karo, la Déesse de l'Amour et de l'Art. Il n'y a pas plus éloigné de Jashin-sama, n'est-ce pas ? Pourtant... Pour être honnête nous pourrions nous entendre avec elle et ses insupportable atermoiements pleins de condescendance. Mais à force de se prosterner, on fini par se faire marcher dessus... Que ce soit pour elle ou pour nous."

Les explications de la Haute-Prêtresse furent interrompues par Himiko et Raion, peu ravie de se voir servir du thé empoisonné.
Akimi lança un regard à la fois amusé et plein de respect aux kunoichi du clan Senju et Kamiko.
"Cyanure, évidemment, à l'odeur. Un peu de ciguë, également. Hmmm... Ah, un soupçon de ginseng, pour attiser la circulation sanguine et faciliter la diffusion du poison. Mais c'est une fausse bonne idée, Ayumu. Cela attise aussi les défenses de l'organisme. Il va falloir revoir ta copie."
Aussitôt, la Première Disciple du Coutelas Sanglant se plia face contre terre.
"Toutes mes excuses, ma Dame, honorés invités. J'ai simplement voulu..."
"Tester nos hôtes de Konoha avec un examen pour novice ?" ricana gaiement la Haute-Prêtresse, visiblement amusée par la situation et la déconvenue de sa suivante. "N'ayez crainte, normalement pareille décoction ne viendrait jamais à bout d'un véritable ninja ou même de n'importe quel moine un peu entraîné ou à l'estomac solide. Mais je puis comprendre que cela soit un brin offensant. Et j'avoue aussi avoir été un peu curieuse de votre réaction... Et puis, je suis sûre qu'Ayumu voulait juste s'assurer à sa manière très dévote que vous étiez bien nos sauveurs et que vous aviez la bénédiction de Jashin. La voilà maintenant pleinement rassurée. Vas nous chercher les antidote à ton brouet ! Et refait un thé plus à même de plaire aux papilles de nos invités !"

Confuse et rougissante, la Première Disciple se retira en s'inclinant, ne tardant pas à revenir avec des fioles pleines de liquide huileux et une bouilloire de thé qui semblait tout à fait normal.
Les konohajin notèrent toutefois l'air intrigué de la Haute-Prêtresse : elle semblait vouloir savoir quel ninja prendrait l’antidote et lequels se contenteraient d'ignorer les affres du poison... D'ailleurs, ce dernier était-il vraiment aussi inoffensif que la jashiniste l'avait laissée entendre ?

En tout cas, Akimi ne semblait nullement émue de l'éclat de Raion. Comme toujours, elle semblait amusée et... un brin pensive.
"Les gâteaux de riz sont sains et délicieux... Intéressant. Vous êtes tous très intéressant ! Jashin n'est peut-être pas le Dieu que vous vénérez dans votre esprit, mais je le sens bouillir en vous. Vous avez soif de massacre, de sang, de vengeance. Contre nous ou contre nos adversaires, peut m'importe : il n'y a là pas de plus belle vénération de Jashin."
Elle s'alanguit comme un chat, plissant les yeux en examinant Raion. Son regard se fit plus acérée, plus... gourmand et inquisiteur.
"Ainsi vous croyez êtres venus nous juger ? N'est-ce pas un peu outrecuidant ? Nos ryô, toutes les économies de notre maigre congrégation n'ont-ils pas déjà été jugés dignes par les plus hautes instances de Konoha ? Vous avez déjà accepté la mission non ? Les poignards secrets du Pays du Feu jugent-ils ceux qui souhaitent les manier ?"

Elle éclata d'un petit rire cristallin (et un brin cinglé), avant de se redresser en déchiquetant un gâteau de riz craquant. Le tonnerre de l'orage qui s'éloignait sembla raisonner en écho et il apparut clairement aux konohajin que la dirigeante suprême du Coutelas de Jashin n'était quelqu'un qu'on pouvait qualifiée de normale ou de pleinement saine d'esprit.
Accusée (et coupable, ne serait-ce que par son inaction) et seule face à quatre éminents shinobi de Konoha, elle n'affichait pas la moindre inquiétude.
Raiton sentait que son aura, tout comme celle d'Ayumu, était digne de celle d'un ninja mais n'était en rien exceptionnelle. Pourtant elle ne montrait aucune peur face à l'ire de la Kamiko. Visiblement, elle se fichait de mourir ou d'être battu... Tant que le sang coulerait en abondance pour son Dieu.

Akimi enchaîna donc, comme si de ne rien était, reprenant sa conversation avec l'ANBU.
"Concernant la seconde cible, il s'agit de Yoshiteru Ushio, le Haut-Prêtre d'Ebisu. Un ancien marin fort en gueule, rustre et peu sympathique. Méfiant et peu tolérant, il mène ses disciples à la baguette. Les gens doivent aimer ça, car il est populaire auprès des pêcheurs et du clergé d'Ebusu... Et il s'occupe généralement bien de leurs intérêts, ayant lui-même été pêcheur avant de perdre sa jambe en mer. Mais son esprit fermé ne voit que sa communauté et il n'aime pas qu'on remette son autorité en question. Il est notamment responsable de l’opprobre qui frappe un de mes jeunes disciples, Usui  Sunao. Il a même couvert les méfaits de ces sagouins alcoolisés qu'il considère comme ses ouailles... Et qui ont incendié la maison de ce pauvre Sunao... Et même pas foutu de commettre un meurtre correct avec ça ! Par ailleurs, en tant que shinobi, je suis sûre que vous trouverez sa jambe de bois très intéressante... Ah ! Une chose à savoir : j'ignore s'ils sont amants, mais il est suivit en permanence par un certain Kagami, un étranger à l'île qui lui a apparemment sauvé la vie, ou l'inverse, il y a quelques années. Mon intuition me dit qu'il est dangereux... Vous avez d'autres questions ou la chasse peu commencer ? Et n'oubliez pas : leurs mort doit être sanglante et marquer les esprits ! Question de respect pour notre culte et Jashin."





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Yashiro Shindo
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Fiche du Ninja
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Yashiro Shindo

     
Persécution religieuse (4)

     
   

Les présentations ne débutèrent pas sous les meilleurs auspices ; Yashiro vit son mauvais pressentiment originel s’amplifier de plus en plus. La réponse à sa question de la Haute-Prêtresse lui laissa un goût amer : il n’aimait pas sa manière de parler, le choix de ses mots et le son de sa voix qui lui donnait un ton condescendant. Lorsqu’elle l’appela « cher petit ninja », le sabreur se rendit compte de la présence de son bandeau frontal fièrement affiché autour du cou. Il marmonna intérieurement et se nota intérieurement de penser à l’enlever après leur entrevue ; après tout, sans forcément être en territoire hostile, la discrétion concernant la présence de Konoha sur ce territoire était très probablement de mise.

La discussion était longue et peu intéressante, elle ne trouvait pas écho aux oreilles de Yashiro qui – globalement – faisait plus semblant d’écouter qu’autre chose. Les explications du prélat concernant Uzushio étaient vides de sens et, d’après le sabreur, montraient tout le non-sens de la mission. Il n’était pas spécialement contre la violence et acceptait de tuer lorsque cela était nécessaire, mais en l’occurrence, il n’en voyait pas l’intérêt. Il aurait bien voulu rétorquer une pique bien sanglante sur la violence de Konoha, mais il n’avait pas tout suivi au début de la phrase et, même si cela le démangeait, il ne voulait pas ruiner cet entretien. Pour l’instant, il se contentait d’être patient.

Le shinobi n’écouta pas davantage lorsque la Haute-Prêtresse se perdit en détails sur son culte et sur ses relations avec le temple du bois bleu ; même s’il pouvait être curieux des questions religieuses et métaphysiques, la commanditaire de la mission employait des tournures bien trop obséquieuses. Elle avait l’air bien trop endoctrinée pour être intéressante ou n’avoir ne serait-ce qu’un air sympathique ; au contraire, aux yeux du shinobi, elle semblait inquiétante et avait l’air plus dangereuse et folle qu’autre chose. Cette sensation était amplifiée par l’allure blafarde et le sourire effrayant que la cheffe du culte de Jashin arborait.

Yashiro se reconcentra un petit instant lorsqu’Akimi leur présenta leur première cible : une jeune fille nommée Sumiyio Kiroshi qui, d’après les détails donnés par l’ecclésiastique, semblait n’avoir rien fait de mal. La Haute-Prêtresse reconnut même qu’elle pouvait s’entendre avec la représentante du culte de Karo, soulignant d’autant plus l’absurdité de ce travail. Pourquoi assassiner quelqu’un si ce n’était finalement pas foncièrement nécessaire ?

Alors qu’il s’apprêtait à hausser le ton et à envoyer balader la commanditaire, quitte à se mettre tout le reste de son équipe à dos, il fut interrompu par les révélations de l’intendante de Konoha et de sa coéquipière Senju. Le thé était empoisonné ; Himiko le fit d’ailleurs remarquer à Yashiro dans une phrase un peu alambiquée. Le chûnin se demanda si sa très sérieuse coéquipière n’avait pas un ton presque dédaigneux envers lui, mais, vu l’urgence de la situation, il ne répliqua rien et n’en tint pas rigueur.

Le sabreur n’attendit pas la fin des excuses de la Hautre-Prêtresse qui défendait sa disciple et soulignait la non-dangerosité de la substance pour lui envoyer sa tasse au visage de toute sa force, sans même réfléchir aux potentielles conséquences de ce geste. Méfiant face aux deux religieuses, et n’ayant pas confiance en elles vues comment elles soulignaient ô combien le poison était inoffensif, Yashiro décida de prendre ses précautions. Il se leva de sa chaise et plongea deux doigts de sa main droite au fond de sa gorge, déclenchant immédiatement de violents relents ; il bondit jusqu’à la jeune Ayumu et visa particulièrement les chaussures du coutelas de Jashin lorsque les premiers jets de vomis vinrent à sortir de sa bouche. Il veilla également à en envoyer sur l’un des vases particulièrement mis en évidence de la salle, cherchant à bien souiller cette œuvre d’art. Satisfait de son travail et vidé de toute sa bile, il recula de quelques pas, restant à une distance raisonnable ses coéquipières, et s’essuya la bouche d’un revers de la main.

Il ne prit même pas la peine de réagir aux moqueries de la Haute-Prêtresse, ni à commenter ce pseudo test de la disciple de Jashin. S’il hésita à dire « bien fait pour vos chaussures et votre vase de merde », il se contenta d’un simple « Je pense que l’antidote ne sera finalement pas nécessaire » ; il prit soin de le déclarer d’une voix apaisée, comme si la situation n’était pas surréaliste.

Voyant ensuite le nouveau thé et l’antidote arriver, il le refusa poliment d’un geste de la main. Il jeta malgré tout un coup d’œil à sa cheffe d’équipe, essayant de comprendre si elle lui indiquait de prendre ce soi-disant remède. Yashiro resta en arrière, et reprit sa posture d’écoute endormie, comme si rien ne s’était passé. Cependant, il avait légèrement dégainé son sabre, comme pour montrer qu’il était prêt à passer à l’action et qu’il suffisait d’un simple geste supplémentaire pour que les choses tournent au vinaigre. Mais pour l’instant, le jeune homme se retenait ; il laissait une dernière chance aux jashinistes, espérant trouver une solution plus convenable que le massacre de religieux. De toute façon, vu l’état d’endoctrinement de la Haute-Prêtresse et ses réactions aux envolées lyriques de Raion, elle serait très probablement plus qu’heureuse de mourir pour son dieu.

Yashiro reprit de l’intérêt pour la conversation lorsqu’Akimi reprit les objectifs de la mission, comme si rien ne s’était passé et comme si les présentations avaient été cordiales. Le surréalisme de la situation vint alors atteindre son paroxysme lorsqu’elle demanda la mort d’une autre personne et ce, cerise sur le gâteau, d’une manière particulièrement sanglante et spectaculaire. Les choses étaient désormais claires pour le shinobi : il ne remplirait pas cette mission. Il voulait bien, à la limite, réprimander l’homme qui avait couvert ses disciples pyromanes, mais aucune des deux personnes ne méritaient la mort selon Yashiro – du moins d’après les informations données par la Haute-Prêtresse.

« Aucune question supplémentaire de mon côté, j’ai juste besoin d’enquêter sur ces trois cibles, pour vérifier qu’il n’y a pas de coup fourré de votre côté. Non pas que je ne vous fais pas confiance, mais vous comprenez… », de sa main gauche, il désigna la nouvelle théière qui trônait innocemment sur la table, « On n’est jamais trop prudent ! »

Peut-être outrepassait-il son rôle dans cette équipe dont il n’était qu’un simple membre, mais il ne s’en rendit même pas compte ; il était plus habitué à travailler de son côté et à prendre les choses qu’à faire confiance au jugement de quelqu’un d’autre, quand bien même il pouvait s’agir de l’intendante de Konoha. Il attendit en retrait que se règlent les derniers détails auprès de la commanditaire puis, lorsque son équipe en eut terminé, il ouvrit la marche jusqu’à l’extérieur du temple.

Il attendit à peine d’être arrivé à l’escalier situé à l’entrée du temple pour se retourner vers ses coéquipières. Avant de s’adresser à elles, il enleva rapidement son bandeau de Konoha de son cou et le rangea très négligemment dans une poche de sa tenue ; l’objet dépassait cependant légèrement et pouvait tomber ou être volé à tout moment.

« Désolé pour ce spectacle peu ragoutant, j’aurai dû faire plus attention », il marqua une courte pause. « Ceci dit, je n’ai aucun regret, je leur ai bien flingué un de leur vase et ça, elles ne l’ont pas volé ! », il attendit une réaction – qu’il n’espérait ni trop sérieuse, ni trop moralisatrice, puis enchaîna sur la suite des opérations. « De mon côté, il est hors de question que je travaille pour ces dames-là. Elles sont bien trop suspectes et leur culte est bien trop extrême à mon goût. Si vous souhaitez quand même poursuivre la mission pour elles, fort bien, mais ça sera sans moi. Je vous attendrai au village, j’irai me balader sur les plages de l’île ou discuter avec la petite troupe d’artiste que j’ai pu croiser tout à l’heure pendant mon… enquête », le dernier mot était peu assuré. Il jeta un coup d’œil au regard de ses interlocutrices, jugeant leur détermination et se demandant si elles étaient d’accord avec sa vision des choses. « Sinon, ce que je vous propose plutôt, c’est d’aller enquêter sur nos sois-distantes cibles et de voir combien elles peuvent nous donner pour mettre en état d’arrestation ou nous débarrasser de ces deux huluberlus et le reste de leur secte. Comme ça, on évite une mission de merde, et Konoha reste gagnant donc on ne se fera pas gronder par madame la Hokage. Il y a trois cibles, on peut faire trois groupes et se retrouver ensuite pour faire le point si vous voulez », croisant Raion du regard et se rendant compte de sa maladresse, il se gratta son début de barbe et se rattrapa in extremis. « Enfin après, je dis ça, mais je veux pas saper votre autorité cheffe, c’est vous qui décidez ».

Il espérait n’avoir froissé personne, mais il était important pour lui que les choses soient claires. Il ne voulait pas remplir la mission en l’état actuelle des choses ; il lui semblait donc logique de suggérer une autre approche. Et s’il pouvait en profiter pour séparer l’équipe et avoir un peu de temps libre tout seul pour aller explorer le cœur de cette mystérieuse forêt, il n’allait pas laisser passer cette opportunité : il prêchait simplement pour sa paroisse.

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Akakitsune Katsuya
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Akakitsune Katsuya
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La Grande Prêtresse, insensible au regard inquisiteur de la jõnin en direction de sa tasse, répondit au Shindo sans se départir de son sourire énigmatique et légèrement inquiétant. Sa réponse exemptée des salamalecs et autres bondieuseries auquel l’Akakitsune n’entendait rien, semblait cohérente. Cependant, en se concentrant sur ces termes, Katsuya distingua que celle-ci ne s’appuyait en définitif, que sur des superstitions, des ouïes-dires et de logiques rhétoriques invérifiables, à la portée du premier venu.  En revanche ce qui suivit, fut à son sens bien plus intéressant mais néanmoins plus nébuleux encore.

Tendant plus intensément l’oreille, pour décortiquer les réelles informations, des propos d’illuminée, Suyu nota que la Jashiniste avait mentionné à plusieurs reprises une possibilité d’entente. Leur commanditaire avait semble-t-il, même à demi-mot évoqué des tentatives initiées mais avortées, pour ensuite revenir à ce sentiment de martyr réclamant vengeance. Bien qu’émettant de grandes réserves quant au propos de leur hôtesse, la zélée jõnin les répertoriait scrupuleusement dans le calepin dont elle s’était servie avec Raion sur le bateau. Un son de cloche ne suffirait pas pour démêler l’intrigue de cette affaire et la première cible que la prêtresse mentionnait, serait un point de départ idéal. Soliloquait l’Akakitsune dans sa tête, tandis que cette dernière énuméré ses griefs pour la dénommée Sumiyio Kiroshi. A ce moment-là, la jõnin crut relever une incohérence dans le discours de leur employeur. Akimi avait mentionné des attaques à leur encontre, pourtant elle décrivait sa rivale du Temple Bleu comme pacifiste, idéaliste et diplomate, or comment celle-ci pouvait commanditer des attaques contre une branche bien que controversé, dans ce cas. En cet instant, une pièce manquait au puzzle mais l’intervention de ses camarades freina l’issue de sa compréhension des faits.      

A contrario, de ce que Katsuya s’était imaginée, ce fut d’abord Himiko qui prit la parole. Ce faisant, la Senju confirma ses doutes sur le regard que les deux dévotes du dieu sanguinaire avaient échangé et par extension ses appréhensions au sujet du breuvage. La grande bringue, qui s’était montrée d’une politesse irréprochable jusqu’ici, annonçant crument ses craintes d’un supposé poison dans le thé, apostropha leurs commanditaires, bien plus concrètement que la jõnin l’avait trop subtilement suggéré. Katsuya réprima un rire, quand cette dernière évoqua leur équipier Yashiro, d’une manière qu’elle ne pouvait vraiment décrypter mais, instinctivement lui semblait cocasse.

A sont tour, l’intendante rabroua les deux mégères endoctrinées, ce qui laissa entendre à Suyu qu’elle avait été visiblement, bien trop diplomate. Orageuse comme jamais, Raion dévoilait encore une nouvelle facette, inconnue de la plus jeune de ses recrues. Sans se départir de son sang-froid, son tempérament de feu semblait palpable et les mots prononcés, intimement convainquant. Sa dernière réplique enthousiasma Katsuya, nonobstant ses doutes quant à l’approche de son aînée. Pourtant, dans un geste élégant du balayage de sa désormais longue chevelure, destiné à dégager le manche de son katana dans sa nuque, la jõnin se tenait prête, quand les empoisonneurs se trahiraient.

Au lieu de cela, la Haute-Prêtresse se contenta d’énumérer les ingrédients hautement léthale de ce cocktail explosif. Ainsi que l’avait déduit l’intuitive ANBU, il s’agissait bien là d’un test et au regard des réactions de ses collègues, ce n’était pas du goût de tous. Pourtant ce passage rituel, en raison des échanges des Jashiniste, ne semblait guère plus cruel, de l’épreuve que la bleue avait traversée pour obtenir son masque de l’unité d’élite. Et à bien y regarder, ses mains étaient bien souvent rougies du sang des ennemis et des traîtres de Konoha, depuis qu’elle avait rejoint la section secrète. In fine, aux yeux de Katsuya ce qui les différenciaient vraiment était son sens de la morale, bien que fluctuant ces derniers temps.

Ce dernier d’ailleurs prêté à caution, lui paraissait de plus en plus illusoire. Cependant le fardeau de ce sentiment s’atténuait dès lors où Katsuya retirait le masque. Ce qui en revanche, résidait dans ses deux alias était son immodéré respect pour la chaîne de commandement. Or à ce moment-là, le discours de la Prêtresse quant à l’affront de juger une mission, antérieurement acceptée par leur hiérarchie, trouvait quelques échos aux oreilles de la jõnin. Malgré tout, sa proportion à délaisser tout instinct de survie, lui indiquait son état mental lui aussi tout aussi fluctuant. La réaction de leur cheffe d’équipe n’était peut-être pas si disproportionnée après tout. D’autant que Yashiro après avoir fait valdinguer sa tasse à la figure, tentait de se purifier à sa manière très personnelle.

Passé un haut le cœur, dû à un réflexe pavlovien, la jõnin se concentra sur la conversation qu’Akimi avait reprise comme délaissant la scène précédente, comme si elle n’avait jamais eu lieu. La Jashiniste leur révéla à ce moment-là, leur seconde cible pendant que le pauvre Yashiro se vidait de tout son soûl, n’épargnant pas le mobilier. Dans son regard périphérique, Katsuya pouvait apercevoir l’insigne de Konoha brillait à chaque fois qu’il prenait la faible lueur des bougies. Cette image lui rappela le signe que lui avait fait l’intendante au sujet de cet objet distinctif d’appartenance. La jõnin se maudit de l’avoir aussi vite oublié, passée dans le temple d’Ebisu. A cet instant, le puzzle prit sens dans sa tête. Se remémorant du petit bateau brûlé et le nom d’Usui vomit par les habitants, le discours de la Prêtresse prenait sens et les informations se reliaient. Le transcrivant dans son calepin, l’Akakitsune se fit la réflexion, que leurs réels opposants étaient davantage les marins rattaché au culte d'Ebisu, que les religieux d'obédiance Osmétiste. Néanmoins cela confortait ses hypothèses et théories : la Secte de Jashin semblait vouloir profiter de leur force, pour déclencher un putsch et mettre la main mise sur l’île. Était-ce vraiment la volonté des dignitaires de Konoha ? En prenait-il seulement la mesure des conséquences S’inquiétait Katsuya. La jõnin jeta un regard vers sa supérieure afin de distinguer un ordre ou un conseil, puis prit le parti de calmer les éventuelles tensions et jouer le jeu de la sanglante dévote.

-Merci de ses précisions Prêtresse. Bon comme je l’avais pressenti, nous nous attaquons aux deux grands prêtres de la région. Pour ce faire et ainsi que je l’avais mentionné plus tôt, quelles forces sont à craindre, des Ocertans ? Donnez-nous le plus d’indications possibles pour parfaire notre stratégie… Bien entendu nous allons mener une minutieuse enquête préalable, question d’honneur de Konohajin comme vous diriez… Pour le reste je laisse mes aînées, voir les détails avec vous… Se concentra-t-elle pour donner l’impression que la conversation était la plus ordinaire possible.

La jõnin carnet en main, se contenta d’annoter les autres informations qu’on daigna lui donner. Silencieuse pendant le reste de l’entretien, la benjamine laissa ses aînées le conclure. Lorsqu’ils sortirent du temple vétuste, Yashiro leur confia ses réticences quant à la mission, tandis que Suyu rangeait son bandeau dans ses effets personnels. Etant donné ce qu’il venait de se passer, pour une fois la d’ordinaire zélée, ne pouvait lui en vouloir. Mieux, l’Akakitsune s’accordait avec lui pour enquêter sur les autres prêtres pour obtenir les différents sons de cloche. En revanche, leurs ententes sur son plan s’arrêtaient là. Pour l’ANBU il était primordial d’enquêter à couvert sur les cibles sans les alerter, plutôt que de leur proposé un potentiel marché de dupe. Alors que Yashiro avait conclu par une interrogation envers leur cheffe d’équipe, Suyu lui céda bien volontiers la parole. Ce n’est que quelques minutes plus tard, profitant d’un moment opportun, que Katsuya reproduisit son rapport matinée de ses craintes à son intendante. Puis rajoutant pour lui indiquer ses capacités :
 
-Je ne sais pas dans quelle mesure, tu songes prendre cette affaire, mais si tu me le permets, je voulais te mentionner mes aptitudes à la furtivité et je serais toute disposée dans le Manteau de l’Ombre, d'infiltrer et espionner nos prétendues cibles. Quoiqu’il en soit, je m’en remets à ton jugement. Préféra-t-elle l’aparté avec sa supérieure, qu’un forum où chacun y’allait de son impression.

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Persecution religieuse





Décidément cette histoire me plaisait de moins en moins. Rien qu'écouter cette folle déblatérer ces histoires avec un air enfantin me dégoutait au plus haut point. Par chance, Homura contrôlait mes mouvements et il était facile de voir qu'elle retenait mon poing d'aller directement dans la figure du coutelât de Jashin. Malgré cela j'essayais de retenir un maximum d'information sur notre mission. Nos cibles étaient au nombre de trois. Trois religieux prônant des aspects bien plus en lien avec mes propres croyances. Une prêtresse de Karo, divinité de l'art me semblait-il et ... Et je ne pus entendre parler des autres, tant l'entretiens me dégoutait.

La seule distraction au cours de cette rencontre qui permit de radoucir l'ambiance tendue fût celle de Yashiro, qui alarmé par la révélation du thé empoisonné s'empressât de provoquer des vomissement. Le sabreur dégobillât sur les chaussures de la haute prêtresse et un vase non loin de la. Ce qui ne manquât pas de m'arracher un sourire fière que je cachait aussitôt dans la délicieuse culpabilité de l'enfant qui sait que ce qu'il soutient n'est pas bien mais le fait quand même. "Essaie de garder ton sérieux Himiko. L'entretien n'est pas encore terminé." Suite à l'intervention de mon ancêtre, je repris aussitôt mon masque de colère. Celui-ci s'accentuât quand la prêtresse se permit de remettre en cause les choix de Konoha.

S'en était trop pour moi. De quel droit cette fille de joie se permettait-elle de remettre en cause nos choix ? Au nom de son soit disant dieu ? De rage je me dressais tel un piquet et quittait le temple plutôt que de dire mes quatre vérités à la figure de cette mijaurée. Respirer l'air de la forêt me ferait le plus grands bien. Je laissais à Raion le soin de conduire cette rencontre. Ils n'avaient de toute façon pas besoin de moi à l'intérieur. L'odeur de mousse humide et de pins me montât au narines et l'air rafraichit par les embruns m'aidât à remettre mes idées en places. Ces jashinistes étaient aux antipodes de ce en quoi je croyais. Il ne respectaient pas la vie d'autrui. Tout pour eux n'est que sacrifice. Et bien qu'elles se sacrifient pour la gloire de leur dieu si ça leur chante. Je ne m'en prendrais pas à des innocents.

Mes camarades et ma sensei ne furent pas longs à revenir. Yashiro fût le premier à faire entendre son point de vue. Il préférait une enquête en règles avant de se décider. Mais il refusait d'agir manu militari envers des innocents. Nous étions certes des shinobis, mais nous avions des convictions et en cela je respectais la parole de Yashiro. Katsuya restât étonnement silencieuse avant de s'entretenir discrètement avec ma sensei. Cherchant mes mots j'attendais qu'elle eût terminée pour m'adresser à celle que je considérais plus que tout autre.

"Raion... Je... Je n'ai pas réussis à la supporter. Désolée si cela t'a fait honte. Entendre de tels propos n'a été que torture. Ces femmes... Plutôt ces démons incarnés sont à l'opposé exacte de ce en quoi je crois et ce qu'elles nous demandent... J'ignore si je serais en mesure de respecter ces termes. Je suis une kunoichi de Konoha. Et je ne crois pas que la volonté de Konoha soit le massacre sanglant de personnes pour ces questions de culte... Du moins ça n'est pas ce en quoi je crois. Maintenant si tu me le demande je m'exécuterais. Mais uniquement si il s'agit d'un ordre et sache que je le ferais à contre cœur. Je veux devenir cheffe des Senju et je veux qu'on me respecte car je sais protéger la vie... Non pas que l'on me craigne car j'ai prouvé ma capacité à supprimer quiconque."



ft. Yashiro, Katsuya & Raion
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Kamiko Raion
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Konoha no Chunin
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Fiche du Ninja
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Kamiko Raion


 
Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Raion reste immobile, les yeux plissés dans un mécontentement difficilement contenu. Elle aurait dû brûler le parchemin de mission, à la simple mention des Jashinistes, plutôt que de prendre un risque. Mais, tout n’était pas totalement perdu. Ainsi donc, la petite secte disposait de lien dans le pays du feu ? C’est un sourire mauvais, carnassier, qui accueille la réponse, faisant remuer le fauve intérieur de la jeune femme. Aujourd’hui, elle cédait à son adversaire, préférant se tapir, reculer pour mieux sauter. Elle disposait de bien plus d’éléments qu’il ne lui en fallait pour prendre des dispositions.

Il lui fallut un contrôle monstrueux, cependant, pour ne pas sursauter lorsque l’une des tasses frôle sa tête, fonçant droit vers leur hôtesse. Mais la scène, incongrue, ne s’arrête pas là. Le bruit soudain de quelqu’un qui se lève presque aussitôt suivi par celui, beaucoup moins ragoutant, de vomissement finit d’expliquer la situation à Raion qui ne se retourne que légèrement pour observer, médusée, le seul grand gaillard de la troupe plié en deux au-dessus d’un vase. Les pupilles d’acier s’écarquillent une courte seconde, avant que le cerveau de la jeune femme ne digère l’information, la faisant sourire dans un étrange mélange de fierté et d’amusement non dissimulé. Un réflexe, certes peu ragoutant, mais dont l’effet de scène lui convenait à merveille. Elle dû même se retenir d’applaudir Rocambolesque à souhait, il lui fournissait juste ce qu’elle souhaitait, à cet instant précis : une distraction.



La kunoichi glisse l’une de ses mains dans ses fontes, s’emparant de l’extrémité du fil d’une de ses bobines, étirant doucement ce dernier dans un geste discret pour pouvoir en faire usage si la situation venait à l’exiger. L’équipe au complet était à cran et à raison, de quoi détonner avec la bonhommie surréaliste d’Akimi, dont le sourire joyeux donnait à Raion l’envie irrésistible de lui arracher la tête. Elle n’émit, cependant, aucun commentaire, trempant ses lèvres dans l’un des breuvages anti-poison comme l’aurait fait une gouteuse, avant de le tendre à un Yashiro, une fois sûre que tout danger en était écarté. Il était libre de le boire ou non mais le regard d’acier de l’intendante était équivoque : mieux valait qu’il le fasse, maintenant que toutes les précautions avaient été prise. Reprenant sa figure neutre, malgré le mélange étrange d’agacement et d’amusement, la Kamiko se contente d’écouter patiemment.

Du moins c’était son projet, jusqu’à ce que la Haute prêtresse ne reprenne leur petite danse de chattes effarouchées. Prédatrice contre prédatrice, les deux femmes s’observent, tout sourire dehors, leur œil se jaugeant l’une l’autre pour savoir, qui des deux ploierait devant l’autre. De tous les interlocuteurs qu’elle avait pu avoir, Raion devait reconnaitre, à regret, qu’elle avait désormais affaire à quelqu’un qui n’avait rien de raisonné ni de raisonnable. Argumenter avec elle n’aurait aucune incidence, puisqu’elle n’en percevrait les données que sous son prisme rouge et altéré de vestale mortuaire. Elle ne voulait, pas non plus, lui offrir l’information quant à son poste interne au village, de peur que le test, qui ressemblait fort à une occasion de se frotter à eux, ne passe au niveau supérieur par simple plaisir de sport.
« Nous payer est peut-être simple, mais ça ne vous donne pas le droit de disposer de nous comme vous l’entendez. Vous payez pour une mission. Cette tentative d’empoisonnement imbécile n’en faisant pas parti et ne fait que me questionner sur ladite récompense qui nous attend. » Elle délaisse les bouteilles d’antidote, comme si le poison qu’on venait de lui servir ne représentait qu’une anecdote dans sa vie, son sourire s’étirant dans une fausse amabilité qui faisait écho à celle de leur hôtesse. « Si vous doutez de nous au point de nous tester, pourquoi vous être ruinée pour nous appeler ? »

Elle jauge alors son adversaire, de toute son expérience de marchande aguerrie. Si la Haute prêtresse n’obéissait à aucune logique, il lui faudrait parler un langage qu’elle comprendrait sans détour. Le sourire carnassier de la brune réapparait, ses prunelles d’aciers bouillantes d’un rire moqueur contenu. Juger n’était pas la question, bien au contraire. Au-delà de tous les concepts viciés accessible à cette femme sordide, elle négligeait un aspect important. Konoha était une équipe et, malgré qu’aucun de ses coéquipiers ne partagent son sang, Raion ne pouvait renier ses responsabilités. Chef d’équipe, intendante, elle avait bien plus d’une mission entre les mains, dont l’une d’entre elle possédait la priorité la plus absolue.
« Je n’ai pas le besoin de vous juger pour vous décrire la situation en tout bien tout honneur : en quittant le village j’ai fait serment que je ramènerais cette équipe entière. Il n’appartient donc qu’à vous de prendre la décision de vous y opposer ou pas, avec toutes les conséquences que ça implique. » Se redressant, considérant l’entrevue terminée puisqu’elle n’avait rien de plus à ajouter sur leur deuxième cible, Raion jette un regard indéchiffrable à la disciple de Jashin qui les épiait encore. « Maintenant, si vous voulez bien nous excuser, nous avons du travail. »

Quittant les lieux en dernier, tous ses sens en éveil, la Kamiko fait circuler le fil entre ses doigts par mesure de sécurité. Elle n’avait aucune preuve qu’Akimi prenne positivement sa menace et ne s’en formalisait guère. La brune semblait même presque impatiente que sa cliente commette une erreur de plus, finissant de briser le contrat qu’elle avait signé en envoyant sa demande de mission. Raion n’avait pas l’âme d’une pilleuse, mais si les circonstances l’exigeaient, elle n’aurait aucun scrupule. Franchissant les portes du temple et devant l’expression désabusée de Yashiro, l’intendante lève son poing en l’air, dans un ordre tacite. Silence. Ses lèvres, elles, articulent une toute autre explication. Pas ici. Tirant l’équipe le plus loin possible des deux vieilles folles de ce temple de malheur, Raion revient, en leur compagnie, aux abords de la forêt et du cimetière. Concentrée comme elle l’était sur la crainte que les doutes et surtout les tests de la Coutelas de Jashin se prolongent, la brune progresse dans un mutisme prudent. Quoi qu’on ait à lui dire, à l’issue de cette entrevue catastrophique, elle voulait qu’ils soient les seuls à l’entendre.



Maintenant certaine d’une relative sécurité, la Kamiko invite ses compagnons à lui partager leur impression comme ils en mourraient déjà d’envie de le faire plus tôt. Et, à peine l’épéiste eut-il ouvert la bouche que la brune se félicite d’avoir pris cette précaution. Les trémolos graves n’auraient pas manqué de se répercuter en écho dans les montagnes, offrant à quiconque pouvait ouvrir ses esgourdes, une parfaite occasion d’entendre les griefs de deux d’entre eux. Raion ne prend la peine que d’articuler un « Non. » ferme et sans négociation possible lorsque le jeune homme propose de se séparer en trois. L’idée, cependant, n’était pas idiote aussi la conserva-t-elle dans un recoin de sa tête. Elle ne fut pas surprise de la frilosité d’Himiko, mais se fit violence pour ne pas émettre la moindre remarque. La seule dont la conscience ne semblait pas se disputer avec son devoir était sans doute Katsuya. Tranquille, presque trop, elle donnait cette impression inébranlable d’être préparé à un pire que la lionne de Konoha ne voyait pas encore et dont l’existence lui hérissait déjà le poil. Il y avait cependant un je ne sais quoi de rassurant, dans cette constance docile qui achève de convaincre la chunnin sur la marche à suivre.
« Bien. Si personne n’a rien de plus à ajouter en privé, rapprochez-vous. »

Une respiration profonde secoue sa cage thoracique, alors qu’elle passe en revu son effectif. Le dilemme était inscrit sur tous les visages, plongeant un peu plus la Kamiko dans une tourmente personnelle et insoluble qu’elle s’estimait presque heureuse de ne pas avoir imposé à qui que ce soit d’autre. Deux non, un oui s’opposaient dans une mission qui, au vu des informations et des possibilités, n’offrait guère de choix quant à l’exécution. Elle avait beau eu fait bravade, Raion n’en ignorait pas moins le problème grandissant : pour Konoha et sa réputation, ils se devaient d’effectuer la mission. Outil silencieux, ils ne disposaient pas du luxe de leur conscience. Ils n’en avaient jamais eu ni l’occasion, ni le droit. Et pourtant, elle ne pouvait cesser de penser aux conséquences globales de leurs actes sur la perception qu’aurait le Sekai de cette histoire. Le Temple du Bois Bleu n’était guère bavard et l’absence d’alliance lui donnait, théoriquement, l’impunité : si elle le souhaitait, l’équipe n’avait qu’à liquider les cibles et lever le camp, sans se préoccuper du reste. Mais encore une fois, quelque chose clochait. Le poison et, bien plus encore, la folie latente de la haute prêtresse et sa fidèle la gênait. Couplé à la pelle d’informations dont ils disposaient actuellement et celles de son don de senseur, il restait, encore une fois, bien plus de questions que de réponses à la jeune femme.
« Les deux tarées de Jashin ont quelques capacités en ninjutsus, du moins c’est ce que leur signature de chakra indique. Vraisemblablement la maitrise du poison pour les deux, le reste est moins certain. Le troisième n’était pas présent ni sur le chemin, ni à l’intérieur du temple, ce qui représente donc une inconnue dont il faut se méfier. » Révéler qu’elle était capable de percevoir le chakra d’autrui n’avait rien de particulièrement nouveau pour elle, mais, mis à part Himiko, personne ne l’avait encore vu à l’œuvre. Peut-être que cela tempèrerait certains d’entre eux, peut-être pas. L’impératif de partager ses découvertes n’en demeurait pas moins important. « Quant au temple, il ne dispose de personne de capacité égale d’après mon ressenti. Ce qui, pour moi, ne peut signifier que deux choses : soit nous n’avons pas affaire à des shinobis, soit l’un d’entre eux, a minima, est capable de dissimuler sa présence à mes sens. »

L’intendante prend une pause, leur laissant le temps de digérer les informations supplémentaires et se ménageant à elle-même, une pause bienvenue. Composer un plan sur le tas, avec deux ninjas menaçant de claquer la porte, était une tâche ingrate mais pas impossible. Il fallait, déjà, couvrir un maximum de terrain et, pour ça, le grand gaillard avait raison : il leur fallait diviser pour mieux régner. Himiko, son élève pouvait passer autant avec elle qu’avec quiconque, pour peu qu’elle ne soit pas en première ligne. Katsuya avait l’avantage de la discrétion et de son sabre. Un domaine qui se recoupait avec celui – et le seul –, visible, de Yashiro. Une inconnue légèrement contraignante, que la Kamiko préfère s’imposer aussitôt. Le handicap n’était que léger et, bien plus important, la jeune femme se savait capable de s’adapater à presque n’importe quoi avec ses capacités. Un luxe dont ne disposait aucune des deux autres kunoichis. Un sourire, léger, amusé, passe sur le visage de l’intendante, à l’idée de constater le manque d’enthousiasme flagrant de son coéquipier qui penserait sans doute à une punition de sa part.
« Deux cibles, deux groupes. » L’ordre tombe, sans détour, et avant que quiconque puisse s’y opposer, Raion poursuit. « Katsuya, je te confie Himiko. Yashiro, avec moi. J’insiste sur l’importance de disposer de quelqu’un capable de reconnaitre le poison en permanence par mesure de sécurité. Pour le moment, il n’est pas question d’élimination mais d’évaluer et de compléter nos informations. Le moindre détail a son importance lorsqu’on prépare un tour de magie. Choisissez vos cibles selon vos affinités. » Guettant discrètement la réaction de chacun, la jeune femme reprend son souffle. Si personne n’avait relevé le terme, il avait malgré tout son importance. Elle espérait ne pas être trop cryptique mais juste assez pour qu’une oreille indiscrète ne puisse suivre son chemin de pensée. Après tout, elle préparait un cambriolage en règle, des mesures de prudence ne pouvaient que s’avérer essentielles. « Les rendez-vous se situeront à l’intérieur du temple d’Ebisu à l’heure de la prière matinale, mais sans aucun contact direct entre nous. Veillez à porter les couleurs suivantes d’une manière ou d’une autre pour informer de votre évolution : bleu, ok, violet, problème, noir, urgence. Répétez. » Elle leur fait signe, alors, de se remettre en marche vers la ville, alors qu’elle leur laisse le loisir de mémoriser son code couleur à leur guise. Satisfaite après la cinquième récitation de l’un d’entre eux, la Kamiko leur fait signe de s’arrêter, un sourire confiant sur le visage. « Et maintenant, retirez vos bandeaux. On se voit demain, sans faute. »




La jeune femme marque alors un arrêt forcé pour offrir au premier groupe, l’occasion de les dépasser et d’atteindre la ville avant eux. Elle jette un regard à son compagnon d’infortune, une expression un peu trop sereine sur le visage. Ils patientent là, dans un silence que la brune ne semblait pas déterminée à briser, laissant une avance confortable à leurs cadettes, avant de rejoindre la civilisation à leur tour. Déambulant dans les rues, au plaisir du bretteur qu’elle accompagnait, Raion finit par saisir son bras, comme si elle l’avait toujours fait, un sourire étrange sur le visage.
« Joue le jeu et écoute moi bien jusqu’au bout, la suite va te plaire. » L’étreinte entre les deux jeunes gens se prolonge, la brune maquillant cette dernière en moment d’intimité volé en se penchant à l’oreille de, en plein milieu d’une rue relativement passante. Elle lui murmure alors, après une courte seconde à scruter silencieusement les alentours de ses sens, le dénouement secret de son plan. « Je nous laisse une semaine pour nous fixer sur les habitudes des prêtres d’Ebisu. Pendant ce laps de temps, il n’est pas question de négociation ni de contre-proposition qui pourrait compromettre la première mission : il n’y aura de deal avec les cibles que, et j’insiste bien sur le que, si nous avons la certitude qu’il sera accepté et rémunéré. Ensuite seulement, nous pourrons réfléchir à un moyen amusant d’empocher les deux. »

Le regard pétillant d’amusement, l’intendante de Konoha s’écarte de son homologue masculin, le gratifiant d’un clin d’œil enjoué avant de lui désigner une boutique un peu au hasard de la rue. Parfaire son jeu d’acteur n’était qu’un objectif de plus sur la longue liste de chose qui les attendait, en vue de la filature à venir.

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Persécution religieuse

 Les commanditaires de la mission s'avéraient être des gens particulièrement étranges et dérangeant. La Première Disciple du Coutelas de Jashin avait même osé vouloir tester les ninjas selon les préceptes pervers de son culte en empoisonnant le thé.
La Haute-Prêtresse avait laissé faire, plus par curiosité et sans doute son amusement personnel que pour réellement tester les ninjas de Konoha. A part quelque faible genin, le mélange de poison en si petite quantité ne pouvaient pas leur faire grand mal.

Bien évidemment, certains envoyés du Pays du Feu n'approuvèrent guère cette délicieuse initiative. Dans un mélange de méfiance et de provocation, Shindo se fit vomir bruyamment et sans pudeur après avoir expédié sa tasse en direction des prêtresses du dieu du meurtre.
Cela permis aux shinobis de noter qu'elle n'eurent aucun mal à esquiver le projectile haineux, ni l'une, ni l'autre : elles avaient donc de bon réflexe et un entraînement au combat.
Par contre, la jeune Ayumu ne put éviter de se faire salir ses chausses par la bile tiède de Shindo. Le ninja de konoha était bien plus prompt et elle ne s'attendait pas à pareille réaction.
Un pauvre vase innocent en fit également les frais, ce qui amena un froncement de sourcil chez Akimi. Si la Haute-Prêtresse n'avait rien contre les explosions de violence ou la vengeance, même mesquine, elle n'appréciait guère que l'on souille les objets précieux (et même parfois saints) de son jeune temple.

"Voilà qui devrait te servir de leçon, Première Disciple." lança alors la Haute-Prêtresse de Jashin mêlant étrangement amusement et désapprobation. "Tout acte aux prémices funestes à des conséquences. Tu as un peu fâché nos délicieux petits ninja de Konoha et récolté juste en retour de la souillure et de nouvelle corvée. Cette table et ce vase ne vont pas se nettoyer tout seul..."
Honteuse, Ayumu baissa les yeux, hésitant à s'incliner ou se retirer pour aller se débarbouiller.
"... C'est pourquoi à l'avenir, il sera de bon ton de me prévenir à l'avance de tes initiatives, si amusantes soient-elles. Et si tu souhaites réellement te débarrasser à coup sûr d'une cible, il faudra employer quelque-chose de plus décisif."
D'un geste nonchalant de la main, elle chassa sa servante, qui s'en fut avec le pauvre vase martyrisé.

Puis, considérant l'incident comme clôt, Akimi répondit aux dernières questions des ninjas de Konoha, qui boudèrent l'antidote proposé.
Cependant, Raion ne semblait pas décidée à passer sous silence les manières du culte de Jashin.
Sa déclaration sur le paiement des shinobi fut accueillit par de grands yeux ouvert et papillonnant, presque innocent. Il était visible que justement parce qu'elle s'était offert des ninjas de Konoha, la Haute-Prêtresse comptait bien disposer d'eux comme elle l'entendait. Comme des pions dans son jeu de pouvoir mortel.
Elle tenta néanmoins de rassurer la Kamiko et d'expliciter à nouveaux les méfaits de sa jeune disciple.
"N'ayez crainte pour votre récompense : une partie a déjà été versé en acompte et un intermédiaire s'assurera de verser le prix du sang demandé par le Village Caché de la Feuille." assura-t-elle avant de pousser un long soupir. "N'oubliez pas que nous avons ici affaire à une histoire de religion. Ayumu est encore jeune et inexpérimentée, mais pleine de passion pour notre Seigneur Jashin. Elle a cru bien faire, vous honorant d'une épreuve, bénigne pour vous, normalement réservée à nos adeptes. Un petit rituel festif pour vous accueillir dans la famille et attirer les faveurs de notre Dieu sur vous..."

La mine un poil boudeuse, n'aimant visiblement guère se justifier et reconnaître que son culte sanglant avait besoin d'aide, elle termina ses explications, pas le moins du monde chamboulée par les menaces implicites de la Kamiko.
"Et en effet, vos services sont très coûteux. Mais il s'agit d'une affaire vitale. Pour le Coutelas de Jashin. Pour notre honneur. Honnêtement, je pourrai sans doute me charger personnellement de Sumiyio Kiroshi ou peut-être même trouver un terrain d'entente avec elle. Mais pas avec tout ses disciples ou le clergé d'Ebisu. Ici, le culte du Seigneur Jashin est jeune, mal compris et peu aimé. Mais pas assez craint à mon goût. Mes ouailles et mes apprentis sont inexpérimentés et une cible facile pour l'opprobre populaire. Voilà pourquoi j'ai dû mettre ma fierté de coté et dilapider les dons au temples pour engager des professionnels du meurtre. Mon Seigneur a toujours tenu en haute estime les shinobi, qui sont souvent Ses instruments. J'espère que vous allez être les mieux pour régler cette querelles religieuse."

La Haute-Prêtresse répondit ensuite aux questions de Katsuya, d'une voix bien plus douce et intéressée. Visiblement le sang-froid et la politesse de l'ANBU lui avait plus.
Elle ne considérait plus Shindo que comme un accessoire ou un jeune chiot s'étant laissé allé sur le tapis, ne lui dédiant qu'un petit sourire un brin dédaigneux.
"Grands prêtres, dans leur ego certainement..." continua donc Akimi, songeuse voire rêveuse.  "Hummm... Pour être honnête, je connais assez peu Sumiyio Kiroshi : elle est arrivée relativement récemment. Comme je vous l'ai déjà dit, cette catin qui joue à la vierge a été formée au Temple du Bois Bleu et même si je n'en ai pas la preuve formelle, elle doit bien maîtriser quelques arcanes secrets de ces parvenus... Elle m'a parut plutôt maligne et peut-être même manipulatrice... Mais rien d'insurmontable pour vous j'imagine. Par contre, elle dispose d'une grande popularité et donc de moult jeunes hommes plus énamourés que touchés par la grâce divine qui n'hésiteront sans doute pas à faire rempart de leur corps. Elle n'a à mon avis rien d'un Ocertan et je ne sais pas pourquoi vous semblez si obsédé par ces derniers. Ne font-ils pas que défendre ou diriger leur temple ? Sinon, du temps de l'ancien prêtre du culte Osmiétique, leur temple était considérée comme un refuge saint et impénétrable. J'ai quelques contacts avec la maigre pègre locale, vous pensez bien ! Et bien il se raconte qu'il est impossible de leur dérober quoi que ce soit sans être maudit... Ou pire. Légende ? Je ne suis pas sûre... "

Elle pris une gorgée de thé pour s'éclaircir les idées avant de poursuivre.
"Pour Usui Sunao... C'est une brute bornée, intraitable et violente, qui se pare de vertu en se posant en défenseur du peuple. S'il vit de la mer, bien sûr. Je ne connais pas exactement ses... talents en cas d'affrontement violent, mais il a été pêcheur et sait manier le harpon avec adresse et saurait sans doute en remonter à un lancier de Tetsu. Il est souvent suivit de disciples fort en gueules, prompt à la colère et aux libations qui dégénèrent. Rien de bien dangereux pour vous ou pour moi. Par contre, c'est une autre histoire pour ce mystérieux Kagami qu'il traîne toujours en remorque. C'est probablement un ronin, voir un ninja et il lui ai visiblement d'une fidélité sans borne. Sinon, le Temple d'Ebisu est le plus gros de la ville, bien qu'un peu vétuste. Malgré sa sobriété, il est plutôt bien bâtit et solide. Par contre, niveau... sécurité, il n'a normalement rien d'exceptionnel, sauf si Kagami s'y trouve..."
La Haute-Prêtresse n'en dit pas plus, soit parce qu'elle ne savait pas grand chose d'autre, soit parce que cela l'amuser de voir les ninja œuvrer. Les konohajin n'eurent donc qu'à prendre congé et se mettre à l’œuvre...

Dès qu'ils furent hors du temple, plans et problèmes se posèrent.
Shindo attaqua le premier : pour le chuunin, hors de question d'obéir à leurs commanditaires. Il proposait une trahison pure et simple de leur contrat. Il suggéra même d'aller voir les autres cultes de la ville pour voir s'il y avait moyen de leur faire mettre la main à la poche pour éliminer le Coutelas de Jashin.
Bien évidemment, si ce genre de chose s'apprenait, la réputation de Konoha allait en pâtir : le Coutelas de Jashin était après tout leur client et les hautes instances de Konoha avaient approuvées cette mission.
Katsuya préférait enquêter avec plus de discrétion, sans forcement se mouiller et trahir leur cliente. Elle laissa la décision finale à l'intendante de Konoha.
Himiko semblait plus rejoindre l'avis de Shindo, même si elle affirma pouvoir passer outre ses convictions pour le bien de la mission si nécessaire.

Au final, Raion prit sa décision : les ninjas allaient pour l'instant poursuivre la mission. Et, bien qu'elle ne le partagea après qu'avec Shindo, son coté commerçant lui faisait espérer de jouer et gagner sur les deux (ou trois) tableaux.
La Kamiko donna donc ses instructions pour que les ninja de Konoha se séparent en deux groupes pour s'intéresser aux deux cibles du culte de Jashin.
Katsuya épaulerait donc Himiko, pendant que l’intendante de Konoha chapeauterait Shindo. Cela permettrait aux konohajin les moins réticents à l'idée de meurtre de religieux de surveiller leurs condisciples au cœur plus tendre.
Magnanime, l'intendante de Konoha demanda à ses ouailles de quel cible ou temple ils voulaient s'occuper en duo.

Le temps de redescendre en ville, la pluie avait cessée et le soleil commençait à descendre pour s'abimer dans la mer, baignant la cité portuaire d'un éclat sanglant.
Nul doute que les pêcheurs allaient bientôt rentrer au port et qu'un service serait donné au Temple d'Ebisu. Pour rencontrer ou observer le Haut-Prêtre d'Ebisu, c'était probablement le moment idéal : ce serait sans doute l'un des moments les plus chargé de ce culte, les pêcheurs las profitant de cet instant de communion pour se reposer un peu tout en recevant la bénédiction de leur Dieu.
Enfin, pour les plus religieux... D'autres allaient sans doute juste lamper dans les bars de la ville. Les questionner pourraient peut-être permettre aux ninjas d'en apprendre un peu plus sur ce culte, ses dirigeant et son temple de la bouche de collègues moins pieux et moins impliqués...

Le temple osmiétiste était quand à lui plus situé en centre ville que vers le port.
L'édifice s'avéra d'une architecture raffinée, sans être trop ostentatoire. On sentait pourtant quand même un petit goût pour le luxe et les fidèles y semblaient mieux habillés et plus cultivés que dans le reste de la ville. C'était un culte pour bourgeois.
Le service du soir n'y était que fort bref et les shinobi pourrait y constater l'absence de la Haute-Prêtresse Sumiyio Kiroshi. Quelques questions habiles et discrète leur permettrait d'apprendre que la jeune femme dînait avec le seigneur Okamoto Akihide, dirigeant de l'île et lointain cousin du Daimyo des Trois Sœurs. La réception se déroulait au manoir de Hiwamiri Kinnori, un magnat local de la canne à sucre et du rhum. Apparemment, la prêtresse de Karo essayait d'obtenir les fonds pour faire bâtir un théâtre en ville.
Pour la rencontrer, les ninjas devraient donc réussir à se faire inviter (ou s'infiltrer) dans la soirée, au risque de froisser les autorités locales si ça se passait mal...
C'était aussi à l'inverse l'occasion de se glisser en douce dans le temple osmétiste en absence de sa dirigeante. Et peut-être de vérifier sa soi-disant inviolabilité...




Feat.
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Yashiro Shindo
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Yashiro Shindo

     
Persécution religieuse (5)



L’intendante de Konoha suggéra à la fine équipe de se séparer. Malheureusement pour Yashiro, il n’y aurait pas de groupe de « un », mais il s’en doutait quelque peu. Il s’était cependant retrouvé aux côtés de Raion, ce qui le dérangea un poil plus – après tout, elle était cheffe d’équipe et pouvait imposer son avis sur celui du sabreur ; il ne pouvait pas espérer pouvoir s’éclipser pour tirer au flan. Il aurait bien voulu objecter sur ce choix d’équipe et argumenter que les groupes étaient déséquilibrés, l’autre équipe étant composée de personnes plus jeunes, mais ayant précédemment constaté à quel point la Kamiko pouvait imposer son autorité, il n’en fit rien. Voyant qu’elle laissait cependant le champ libre aux shinobis pour choisir leur cible, Yashiro saisit directement l’occasion, coupant tout esprit de galanterie envers les deux autres demoiselles.

« Et bien dans ce cas nous nous chargerons de cette brave Sumiyio Kiroshi », Yashiro était plus curieux de voir le temple osmiétiste qu’il avait entraperçu lors de son arrivée en ville ; l’édifice semblait imposant et majestueux. Écoutant ensuite les recommandations de l’intendante sur le dress-code, il hésita une demi-seconde à faire une petite blague ; il se contenta de le répéter. « Bleu : ok ; violet : problème ; noir : urgence », il s’interrompit une demi-seconde. « Et jaune : c’est la fête ! » ; arborant son plus beau sourire railleur, il ne put finalement s’empêcher d’ajouter sa pierre à l’édifice.

Les deux groupes se séparèrent ensuite dans la ville ; Yashiro se retrouva ainsi en tête à tête avec Raion. Les deux compères se baladèrent tranquillement, passant de rue en rue sans aucun objectif en tête, du moins pour le sabreur. Le temps était bien plus clément qu’à leur arrivée et cette balade offrait une pause bienvenue après cette entrevue tendue avec les fidèles de Yashin. Le chûnin fut plus que surprit lorsque l’intendante de Konoha, au bout de quelques minutes de marche, lui prit le bras avec un large sourire ; il ne montra cependant rien de son étonnement et répondit à son tour avec un sourire charmeur. La situation était certes étrange, mais elle était loin de déranger le shinobi, bien au contraire. Finalement, cette situation où Raion lui collait aux basques allait peut-être prendre une tournure un poil plus intéressante que prévu.

La Kamiko murmura à l’oreille du chûnin les plus beaux mots doux qu’il pouvait espérer entendre : l’équipe disposait d’une semaine pour mener à bien son enquête. Pour Yashiro, cela signifiait une semaine de vacances ! Voyant son interlocutrice conclure son plan par un clin d’œil quasiment coquin, Yashiro faillit vaciller et s’imagina presque partir en lune de miel avec l’intendante de Konoha, mais il reprit ses esprits et suivit la jeune femme qui l’invitait à entrer dans une boutique.

Il s’agissait d’une petite échoppe au cachet rustique, mais qui disposait d’un magnifique sol en bambou tressé. La vendeuse les accueillit avec son air le plus obséquieux possible et invita le presque-couple à consulter tous les vêtements proposés par la boutique. Robes, kimonos, tenues de travail ou de pêcheurs, le magasin semblait offrir de tout et pour tout le monde, si bien qu’il ne s’adressait finalement à personne en particulier. S’arrêtant devant un kimono plus apprêté que le reste des tenues, Yashiro se retourna vers sa compagne d’un jour.

« Tiens chérie regarde cette tenue, elle t’irait bien non… ? », prenant le kimono par le ceintre, il le présenta à son acolyte. « En plus il est jaune, ça irait merveilleusement bien à ton teint… », le hasard faisant bien les choses, il pouvait ainsi filer sa blague.

En ressortant de la boutique, une certaine proximité – certes surjouée – s’étant développé entre les deux shinobis, Yashiro hésita à évoquer les dernières déclarations de leurs commanditaires. Si les membres du coutelas de Jashin avaient versé un acompte au village, l’équipe envoyée par Konoha n’était-elle pas tenue de remplir ses obligations ? Mais, se complaisant dans ce jeu de rôle de couple, il ne prononça pas un mot à ce sujet ; après tout, ce n’était de toute façon pas son problème.

Yashiro et Raion se dirigèrent ensuite vers le temple osmiétiste ; s’ils disposaient d’une semaine entière d’observation, il fallait bien commencer un minimum à travailler. Le bâtiment trônait au milieu du centre-ville et était bien au moins deux fois plus massif que n’importe lequel des édifices de la ville. Les murs du temple ressemblaient presque à des murailles et deux larges colonnes entouraient les deux battants de l’imposante porte en bois ; grande ouverte, de nombreux passants s’y engouffraient, très probablement pour assister à un office.

Le jeune homme rentra dans le bâtiment sans préalablement réfléchir à une quelconque stratégie, ni au moindre prétexte sur sa présence ici. Raion, qui jusqu’ici avait donné l’impression d’être quelqu’un qui voulait tout contrôler, allait devoir gérer avec un électron libre. Avant même de s’intéresser un tant soit peu à la population présente, le chûnin voulut faire le tour du temple pour en constater sa beauté sobre, mais raffinée.

La visite du temple ne dura cependant qu’un instant : la cérémonie religieuse débutait et le nombre de badauds qui n’étaient là que pour faire du tourisme se comptait sur les doigts d’une main. Afin de ne pas trop dénoter et dans l’optique de se fondre dans la masse, les deux shinobis vinrent rejoindre la masse de croyants qui, à en juger par leur tenue et leur prestance, était majoritairement composée de petits bourgeois. Le culte, s’il se voulait ouvert à tous, ne semblait pas être celui du petit peuple pour autant.

La cérémonie, un poil soporifique aux yeux de Yashiro, fut de courte durée et le shinobi fut bien étonné de ne pas y retrouver la Haute-Prêtresse. La foule commençait à se disperser et à sortir de l’édifice, tandis que les moines rangeaient leur bardas – encens, tambour et autres accessoires – derrière un autel. Il fallait agir vite pour obtenir quelques renseignements. Le chûnin adressa un sourire malicieux à Raion puis s’avança vers l’autel, les mains écartés, le regard un poil perdu, faisant errer ses yeux et mouvant sa tête à gauche à droite, comme s’il pouvait voir des apparitions au plafond.

« Oooooooh… », à mesure qu’il s’exprimait à coup d’onomatopées traduisant à quel point il était saisi par ce qu’il voyait, il avançait de plus en plus vers l’un des prêtres. Le sabreur avait pris soin de choisir comme cible l’ecclésiastique le plus isolé des autres, afin qu’il ne puisse pas réellement échapper à la conversation. « Ooooh, comme c’est beau ! », son ton était volontairement forcé, comme s’il était possédé par une autre entité. « Vous ! », il pointait du doigt le prêtre qu’il voulait aborder. « Oui, vous ! Mon très cher prêtre ! », le chûnin accéléra le pas jusqu’à se retrouver face au religieux qui semblait un poil dubitatif. « Je viens de loin… Par-delà la mer ! Je voulais à tout prix visiter ce temple ! Qu’est-ce qu’il est beau… Toutes ces peintures au plafond… », le plafond n’était pas peint, mais Yashiro, jouant le rôle de l’illuminé, ne laissa pas le temps à son interlocuteur d’objecter. « Je suis un fidèle de Karo. J’ai traversé l’océan juste pour rencontrer mon Ocertan et recevoir ma bénédiction. S’il vous plait, amenez-moi à elle ! », Yashiro se mit à genoux, mettant le prêtre dans une situation encore plus inconfortable. « Par pitié, je vous en supplieeeeee, je dois la voir, je dois recevoir sa bénédiction ! »

Yashiro essaya de ne pas penser à ce que pouvait penser sa coéquipière à ce moment-là ; elle devait très probablement le juger, mais au moins on ne pouvait lui reprocher de ne pas se donner corps et âme pour sa mission. La réponse immédiate du prêtre ne laissa pas le temps au sabreur de se poser trop de question.

« Hé…Hé b-bien », visiblement surpris et peu à l’aise face à la prestation de Yashiro, l’ecclésiastique bafouillait. « Je suis ravi de voir un tel dévouement à Karo… Malheureusement dame Sumiyio n’est pas au temple aujourd’hui. Elle avait d’autres obligations… »

« Oh… Je vois », Yashiro afficha une mine déçue, puis repris un air possédé, la bouche entre-ouverte. « Mais dites-moi mon brave, où est-elle dans ce cas ? J’ai besoin de cette bénédiction vous comprenez… », le sabreur se gratta le bras, comme si sa peau l’irritait ou comme s’il était en manque. « Je ne peux pas quitter l’île sans avoir eu l’immense honneur de rencontrer l’Ocertan de Karo ! »

« Je suis vraiment désolé… », l’homme avait un air réellement contrit. « Elle n’est vraiment pas disponible ce soir, elle a déjà un rendez-vous, mais je ne pourrais même pas vous dire où… Mais je vous en prie, revenez demain ou après-demain, elle sera là ! »

Mimant une espèce de transe intense, Yashiro remercia ensuite le prêtre et marcha à reculons, les yeux rivés au plafond, jusqu’à ce que l’ecclésiastique retourne à ses occupations. Puis il se retourna vers Raion, sans prêter attention à son possible regard de jugement.

« Impressionnée par mon jeu d’acteur ? Il semblerait que notre intéressée ne soit pas là ce soir… Elle avait l’air d’avoir quelque chose d’important, mais le gars n’avait pas spécialement l’air de savoir quoi – ou il ne voulait pas me le dire. Il va falloir trouver quelqu’un qui saura nous en dire plus… »


Par chance, Yashiro remarqua que le prêtre ayant dirigé l’office du soir semblait prêt à débaucher plus tôt que ses compères, toujours occupés à ranger. Attendant à peine une réponse de l’intendante, le sabreur tourna les talons et se dirigea vers l’entrée du temple. Il patienta jusqu’au bon moment pour s’interposer sur la route de l’ecclésiastique qui lui rentra dedans « comme par accident » ; le choc déstabilisa le religieux qui tomba sur ses fesses. Yashiro se pencha vers lui, prenant un air le plus gêné possible.

« Oh mon père ! Laissez-moi vous aider à vous relever », le chûnin se pencha vers l’homme et lui tendit la main.

Le religieux était vraisemblablement confus et désolé, preuve que la petite ruse de Yashiro avait marché. « Excusez-moi monsieur, c’est bel et bien ma faute, je ne vous avais pas vu. J’étais perdu dans mes pensées, je marchais sans vraiment regarder devant moi. Vraiment, merci pour votre aide, mais c’est ma faute ! », le prêtre attrapa la main tendue.

« Oh, ne vous en faites pas », lui répondit du tac au tac Yashiro. Lorsque l’homme fut relevé et face à lui, le chûnin s’approcha pour lui murmurer à l’oreille. « En réalité, je suis un envoyé du Daimyo. J’ai des informations à transmettre à la Haute-Prêtresse en personne, mais je sais qu’elle n’est point-là. C’est extrêmement urgent et extrêmement sensible, je ne peux ni attendre ni vous les transmettre. S’il vous plait, dites-moi où je peux la trouver que je puisse remplir mon devoir »

« Du... Du Daimyo ?! », l’homme s’exclama à haute voix, si bien qu’une ou deux personnes aux alentours se retournèrent interloqués.

« Chut, pas si fort ! », l’interrompit immédiatement Yashiro. « Je suis ici sous couverture, je tiens à ma discrétion. Comme je vous l’ai dit, il s’agit d’un sujet hautement sensible et je ne veux pas me faire remarquer… »

« Ah, heu oui très bien, je comprends », le prêtre se mit alors à murmurer. « Et bien dame Sumiyio a rendez-vous ce soir. Elle est invitée par notre seigneur Okamoto, pour un dîner important… », en prononçant ces mots, le prêtre tiqua. « Mais d’ailleurs, il s’agit du cousin du Daimyo, vous devriez être au courant non ? »

Yashiro, quelque peu pris au dépourvu, bégaya. « Ah, heu… Comment dire… La situation est tellement urgente que le Daimyo n’a pas pris la peine de prévenir le seigneur Okamoto, il m’a directement missionné. En tous cas, merci pour ces précieuses informations, je ne vais pas vous déranger plus longtemps ! »

Le chûnin sorti précipitamment du temple, ne voulant laisser le temps au prêtre de poser plus de questions ; Yashiro adressa à signe à Raion pour qu’ils se retrouvent à l’extérieur. Il espérait que son mensonge marche et que l’ecclésiastique ne soit pas assailli de doutes au point d’aller vérifier lui-même si Yashiro était bien un envoyé du Daimyo. Le sabreur ne pouvait de toute façon que prier, il n’allait pas assommer un ecclésiastique pour soigner sa couverture – son karma ne s’en remettrait pas. Il suffisait simplement d’espérer – et bien sûr de ne pas dire à l’intendante de Konoha qu’il avait potentiellement gaffer. Quelque peu isolé du temple, les deux shinobis purent échanger sur les nouvelles informations.

« Ch… », il hésita un instant à utiliser le mot « chérie », mais il avait la sensation que le jeu de rôle était plus ou moins en pause lorsqu’il n’était pas en public. « Cheffe ! Il semblerait que notre Haute-Prêtresse ait un rendez-vous avec le seigneur de l’île, un certain Okamoto. Il doit probablement s’agir d’une soirée huppée, mais je n’en sais guère plus. Comment voulez-vous procéder ? »

Il restait encore à déterminer le lieu de la soirée, mais établir un semblant de plan en amont ne mangeait pas de pain. Laissant Raion faire ses premières remarques – et possibles sarcasmes – sur l’attitude de Yashiro, il lui fit ensuite part de ses quelques suggestions. Il n’était certes pas chef d’équipe, mais il avait souvent des idées et ne pouvait s’empêcher de les partager.

« On peut possiblement aller sur place et improviser… Comme tu as pu le constater, je pense qu’avec mon bagou on peut possiblement franchir les potentiels gardes qui s’occupent de l’entrée », laissant sa coéquipière réagir, il reprit avec une proposition plus élaborée. « Sinon, j’ai un plan. On va au bar… », voyant bien que Raion était peu convaincue par ce début de plan, il reprit. « On va au bar, après que j’ai pris une apparence d’un homme lambda de cette ville, et je fais semblant de boire plus que de raison. Je prends le temps d’alpaguer la population en payant des tournées, comme ça il y aura des témoins de mon état. Puis ensuite, on se rend à la soirée, je fais un numéro de mec bourré devant les gardes pour les distraire et tu profites de l’opportunité pour t’incruster à l’intérieur. Une fois que tu es rentrée je m’enfuis et on se retrouve quelques heures plus tard devant le temple »

Yashiro s’interrompit un instant, se demandant s’il allait quand même pouvoir profiter de l’occasion pour faire quelque peu la bringue ; les shinobis disposaient d’une semaine pour avoir le plus de détails sur leurs cibles, ce n’était pas trop grave si l’un d’entre eux, à tout hasard un sabreur, perdait une soirée à s’amuser. Comme pour donner un peu plus de force à son propos, il tenta un ultime argument pour convaincre la Kamiko.

« Avec une bonne tenue, à tout hasard un magnifique kimono jaune, et vu comment tu es rayonnante, je n’ai aucun doute sur le fait que tu sois comme un poisson dans l’eau à cette soirée ! »

Le jeu de rôle était certes censé être terminé, mais peut-être Yashiro pouvait espérer le prolonger.

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Akakitsune Katsuya
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Akakitsune Katsuya
Deux cibes, deux groupesRaion & Katsuya & Yashiro & Himiko


Pendant que l’intendante avait rassemblé son équipe de choc afin de les affranchir de la marche à suivre, Katsuya relisait ses notes. Un détail l’avait marqué dans la réponse de leur commanditaire. Cette dernière, la haute prêtresse s’était montrée particulièrement chaleureuse avec elle, probablement par mimétisme de l’infinie courtoisie dont la jõnin avait fait preuve, en pareil circonstance. Le seul moment où la jashiniste en cheffe avait montré un brin d’impatience, ce fut lorsqu’elle récusa la possibilité de présence Ocertan, ainsi que l’Akakitsune s’était informée avant le départ en mission.

Relisant ses notes, elle entendit d’une oreille distraite les remords d’Himiko. L’erreur était là. Dans ses gribouillis nocturnes à la bougie, les multiples ratures lui avait fait louper un point important. Seuls les grands temples étaient munis de tels protecteurs, or la petite île dite des Trois Sœur n’était pas ce qu’on pouvait appeler au premier plan. La kunoïchi grimaça un instant mais se ravisa aussitôt, de peur que la Senju ne le prenne pour elle.

Ecoutant religieusement sa camarade, quant au fait d’être respecté en protégeant la vie, plutôt que de la réduire au silence, sa dernière tirade la laissa pensive. L’ANBU, par ce simple titre, savait combien la chose n’était pas si manichéenne que cela. Parfois il fallait occire pour protéger les siens et depuis six mois, cela était dans l’unité secrète, presque son quotidien. Aussi Katsuya trouvait un poil geignarde sa coéquipière un brin pacifiste à son goût, quand Raion lui annonça qu’ils allaient se séparer et que bien entendue, elle se retrouverait avec cette dernière.

Le pire était que Suyu ne pouvait émettre aucune objection. Raion ainsi qu’elle commençait à la connaitre, avait pensé à tout. Deux cibles, deux équipes était l’évidence même. En revanche le choix de Yashiro -cette fois elle s’en était souvenue- un chouïa laxiste répondait à un besoin évident de recadrage apparemment. Et quoi de mieux que l’autorité de l’intendante. Si les équipes avaient différées, le chunin lui aurait soit faussé compagnie, soit il en serait venu au mains. Craignait elle le pire. Non, elle ne pouvait décidément en rien contester ce choix, tant il lui semblait logique.

Heureusement par une ingénieuse (ou une hasardeuse -qui sait-) pirouette, La Kamiko en lui confiant son élève, lui décernait les rennes du binôme. A ce moment-là, un doute envahissait la jõnin. Sous son masque, quelques soit le grade tout ninja répondait à ses injonctions, ses stratagèmes voire ses ordres. Or sans, la donne était autre et Himiko bien que moins gradée, était son aînée. Son dilemme était aussi grand que sa détermination à ce que celle-ci n’arrête pas son bras, si l’occasion se présentait. Au moins, ces quelques jours leur donneraient le temps d’apprendre à mieux se connaître malgré ses aprioris immédiats quant à la qualité de la voie du ninja de sa partenaire.

L’intendante termina d’énoncé ses recommandations en suggérant à demi-mot que ses équipiers choisissent leur cible selon leur affinité. Comme à son habitude, Yashiro fut le plus prompt à émettre une opinion. Le temple bleu semblait trouver grâce à ses yeux. Malheureusement pour Katsuya ça leur laissait les pêcheurs, leur dieu Ebisu et probablement des techniques Suiton mettant à mal ses propres techniques de feu, un pan essentiel de son arsenal et son affinité primaire. Mais bon, ainsi que la Kamiko l’avait annoncé, il s’agissait de n’éliminer quiconque, durant cette phase d’enquête préliminaire. La jõnin se contenta donc de secouer positivement la tête pour donner son consentement à sa cheffe. Laissant les derniers détails se régler, elle ressortit son sacrosaint calepin, pour revoir ses notes. Une fois que le drôle de petit couple se soit éloigné, Suyu se rapprocha de sa camarade, afin de n’être entendu que d’elle.

-Bon je suggère, comme il s’agit d’une enquête que nous retournions sur nos pas, le plus petit port qui a brûlé, quelque chose me dit que la maison d’Usui Sunao, le petit disciple de la Prêtresse Zinzin, ne se trouve pas loin. A mon avis ce serait un bon point de départ, pour en savoir plus sur la horde des marin soiffards… Mais avant je dois acheter du tissu car je n’ai aucune des couleurs que Raion a mentionné hahaha ! Tenta-t-elle de faire de l’humour

Katsuya était parti sur un mauvais pied avec la grande bringue à la chevelure verdoyante, elle s’en rendait bien compte et tâcher de corriger le tir, d’autant qu’elles allaient passer quelques jours comme deux sœurs siamoises. Et par expérience, Katsuya savait que la cohésion en planque et en infiltration, pour un bon travail, était tout simplement primordiale, seule la mission comptait même face à ses préjugés.  
 
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Kamiko Raion
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Kamiko Raion


 
Persécution religieuse
Feat Yashi-Kyun, Katsu-chwan et Himiko-chwan ~

 
Jaune, c’est la fête. Grimace et sourire se confondent sur le visage de la Kamiko, alors qu’elle échange un regard avec l’épéiste, à l’abri à l’intérieur de l’échoppe. Si l’humour de l’homme avait quelque chose de véritablement reposant, elle ne pouvait, malheureusement, pas se permettre de l’encourager sur la voie, discrètement sous-entendue, de la détente. Du moins, pas si cela devait mettre leur mission en péril. Marchant sur le joli sol de bambou clair, Raion rejoint son acolyte, pensive devant le kimono jaune poussin qu’il prenait un malin plaisir à lui montrer.
« Tu as l’œil, chaton. » Le sourire de l’intendante s’étire, alors qu’elle s’empare du vêtement pour le poser contre elle. La couleur chatoie, dans l’éclairage chiche de la boutique, cachant le bleu sombre habituelle de la kunoichi alors que quelques mèches de cheveux tombent sur l’objet pour en rehausser la tentative de satisfaire l’esprit rieur de Yashiro. « Mais il va falloir que je t’apprenne à différencier modèle homme et femme. »

Le visage souriant, les yeux narquois, elle lui désigne la largeur ouverte des manches qui retombent devant elle dans un pli soigneusement travaillé. Brusquement frêle au milieu de la couleur solaire, la Kamiko le laisse admirer une seconde de plus le spectacle, avant de reposer leur choix sur son présentoir. Ils ressortent alors, bras dessus bras dessous, vers le reste de leur aventure de la journée, un doux sourire aux lèvres comme les deux faux amoureux qu’ils étaient.

Il y avait quelque chose d’étrange, presque irritant, à se laisser guider sans avoir l’occasion de choisir mais Raion se plia au jeu. Yashiro et elle semblait, à première vue, comme l’eau et l’huile. Elle calculait, préparait, anticipait méticuleusement, là où le grand brun se contentait de vivre et de se laisser porter au gré du courant et de ses envies. Une liberté que la jeune femme lui enviait d’ailleurs atrocement, toute enfermée comme elle l’était dans le carcan de ses obligations. Pourtant, pas une fois elle ne le dissuade de faire comme bon lui semble. Elle se laisse emporter, imprégnant chacun de ses sens et, surtout, son attention toute entière tournée vers l’observation de ce bien étrange village. Ebisu, Karo, Jashin. Trois temples, trois usages différents, dans une étrange disposition triangulaire qui laissait l’esprit de la Kamiko ravi, mais toutefois moins que par la prestation grandiloquente de son compagnon pendant l’office.

Si la première exclamation manque de la faire sursauter, elle en saisit bien vite l’intérêt à la seconde, qu’elle accompagne en levant son regard vers les gravures finement dorées du plafond. Il lui fallut, cependant, bien de la volonté pour ne pas retenir l’épéiste de foncer vers le pauvre premier homme de foi qu’il aperçut. Si l’approche était cavalière et terriblement irrespectueuse, elle n’en demeurait pas moins efficace.

Le regard gris de la Kamiko brille, une courte seconde, lorsque son compagnon recherche son approbation. Elle n’avait, malheureusement, pas le droit de rire aux éclats devant la ridicule grandiloquence exagéré de Yashiro mais l’envie, elle, était tenace. Personne ne parlait comme ça et, à sa plus grande surprise pourtant, ça marchait. Ils étaient maintenant en possession d’une information de plus, qu’il faudrait certes rafraichir chaque jour mais d’une information de plus malgré tout. Alors que Raion s’apprêtait à prendre le chemin, paisible, de la sortie, le fichu électron libre armé d’un katana repart dans l’autre sens, reprenant son manège pour le plus grand plaisir de l’intendante. Si le Konohajin était enclin à prendre de longue pause, il était définitivement bien plus efficace que ce qu’elle aurait pu penser lorsqu’il y mettait du sien.

S’adossant à l’un des piliers à proximité, elle le laisse papillonner en paix, observant sans le voir sa progression erratique en souriant. A lui seul, il faisait office de diversion et de pêcheur d’information, un combo inconnu mais qui l’arrangeait à merveille pour ses petits tours de passe-passe.  Ecoutant les échanges entre Yashiro et l’homme de foi d’une oreille distraite, la chef de clan se plie, une nouvelle fois, à l’exercice de son don de senseur. L’objectif, bien loin de vouloir repérer la prêtresse à l’intérieur de la bâtisse, se voulait bien plus curieux de l’effectif présent. Sumiyio disposait-elle de garde du corps ? Par essence, la Kamiko aurait songé que oui et, sans doute n’était-il pas plus là que leur maitresse mais on n’était jamais trop prudent. Scruter les environs lui mange bien une partie de la conversation mais le son, incertain, de son compagnon la tire de sa trance. L’improvisation, bien qu’efficace, semblait toucher ses limites. Prenant une poignée de seconde pour composer à partir des quelques mots qu’elle avait pu ravir à l’échange, Raion quitte sa posture passive d’observatrice pour voler au secours de son entreprenant coéquipier.
« Sa tâche urgente, c’est moi. » Un sourire charmeur, solaire, éclipse l’épéiste désarçonné alors qu’elle s’avance vers l’homme de foi, confiante, pour le saluer. « Je suis Tori Kamiko, je devais être délivrée avant les festivités, en cadeau pour la Haute prêtresse, mais notre voyage a été plus long que prévu. » Se redressant de sa trop longue salutation polie, Raion joint ses mains devant elle, dans une posture de prière auquel s’ajoute bien vite un regard attristé presque inquiet. « Sauriez-vous comment nous pourrions réparer cet impair ? Je m’en voudrais que Dame Sumiyio ne puisse jouir de ce plaisir et que le Daimyo s’en retrouve abominablement vexé s’il venait à en entendre parler…
- Kamiko .. ? » Le prêtre s’immobilise, réfléchissant une poignée de seconde. « Comme LA famille Kamiko ? » Le hochement de tête silencieux de la brune le plonge un peu plus dans ses pensées, alors qu’il lève une main devant lui pour leur faire signe d’attendre. « Je dois vérifier quelque chose. Pourriez-vous revenir un peu plus tard s’il vous plait ?
- Je vous en prie. Notre requête est terriblement discourtoise et contrariante, je comprends. J’espère juste pouvoir honorer mon devoir, si on me le permet. »

L’homme les plante là, s’éloignant vers ses camarades, laissant l’occasion aux deux compères de prendre la poudre d’escampette. Les sens encore parasités par les ombres bleues des chakras alentour, la Kamiko saisit à nouveau le bras de son coéquipier pour avancer convenablement, le temps que sa trance perceptive prenne fin. Une fois à l’écart, la kunoichi se détend enfin. Son regard, neuf, se pose sur un Yashiro bien plus enclin à travailler qu’elle ne s’y attendait, lui offrant quelques étincelles de reconnaissance et de respect mêlés. A eux deux, en l’espace de peut-être quinze minutes, ils avaient abattu assez de travail pour la semaine promise. Il ne leur restait peut-être même que la partie rébarbative de la surveillance et de l’établissement des habitudes de la cible, qui pouvait sans doute se faire dans les trois prochains jours. Un travail éclair, d’une efficacité retentissante et qui plaisait grandement à la jeune femme, qui n’aurait pas cru à autant de bonne volonté de la part du Konohajin.
« Pas cheffe. Raion. » Elle soupire, bien trop habituée à avoir cette conversation avec n’importe qui malgré ses tentatives pour mettre ses interlocuteurs suffisamment en confiance pour se débarrasser de ce genre de convenance. « Laissons l’occasion à notre camarade le prêtre de peut-être nous aider. Sinon, je suis ouverte à toutes les suggestions. »

Elle lui laisse la main, sans aucune réserve, curieuse de voir encore jusqu’où il allait la porter. L’exercice était, à vrai dire, extrêmement reposant et, pour une raison étrange, les deux shinobis semblaient partager un même fonctionnement. Entrer, observer, repartir. C’était l’ordre initial qu’elle avait donné et elle semblait même surprise que l’épéiste s’y plie, sans ronchonner.
« Bagou ? » Un sourire amusé éclaire les traits de l’intendante. « C’est donc comme ça que tu appelles ton talent de diversion ambulante ? J’aime beaucoup. » Le trait d’humour fuse, pour toute réponse à la proposition qui était, à vrai dire, loin d’être mauvaise. S’introduire à l’intérieur de la forteresse, avec ou sans aide, lui donnerait l’opportunité de jauger leur adversaire sans même avoir à l’affronter. Une économie d’énergie et de ressources que n’importe quel stratège ne pourrait décemment jamais refuser. « Le plan me parait plutôt solide, si nous ne gagnons pas de ticket d’entrée grâce à notre ami le clerc. Mais j’ai un problème majeur. Si je ne reviens pas, qu’est-ce que tu vas faire ? »

Si le début lui avait beaucoup plu, Raion ne pouvait en approuver la fin. Jusqu’à preuve du contraire, aucun de ses compagnons ne pouvaient la retracer, ce qui signifiait, certes, évoluer dans un monde connu mais, surtout, seule et sans porte de sortie si quelque chose venait à mal tourner. Plus triste encore, elle semblait même définitivement contrariée par l’idée d’être à l’écart de son binôme. Allait-elle prendre tous les risques, pendant qu’il se la coulait douce ou comptait-il garder un œil sur elle, discrètement ?
« Yashiro. » La jeune femme franchit la distance, jusqu’à se retrouver véritablement nez à nez avec l’épéiste. D’un geste sûr, elle referme sa main sur l’encolure du kimono de l’homme, le tirant jusqu’à pouvoir plonger son regard dans le sien. Les deux pupilles, grises aciers, s’obscurcissent une courte seconde, avant de redevenir indéchiffrable. « Tu n’as pas envie de faire la mission, j’ai bien compris le topo, et je n’exclue pas moi-même un temps de rigolade et d’amusement en parallèle de celle-ci. Mais là ce n’est pas juste une question d’implication ou de divergence personnelle. J’ai besoin de savoir avec qui je travaille et si je peux aveuglément mettre ma vie entre tes mains ou non. » Avalant sa salive, la brune dévisage un court instant l’homme qu’elle retient, avant de poursuivre. « Alors Yashiro, je te repose la question. Est-ce que je peux te faire confiance, oui ou non ? »

L’intendante le maintien ainsi, quelques secondes de plus, dans un silence lourd de sens. Ses coéquipiers pouvaient lui demander n’importe quoi ou presque, elle ferait toujours en sorte d’assurer leurs arrières. Elle n’avait aucun doute, quant aux capacités d’Himiko ou de Katsuya mais devait se rendre à l’évidence : elle ne connaissait pas Yashiro et sa propension, discrète mais réelle, à tenter de se soustraire à son rôle l’ennuyait. Toute solitaire qu’elle était, Raion n’était pas une kunoichi à mettre sous les projecteurs mais le parfait soutien à quelqu’un de bien plus offensif qu’elle. Elle avait besoin des autres, autant que ses derniers pouvaient s’appuyer sur elle en cas de pépin.

Après une longue inspiration, à respirer l’odeur maintenant familière du plus dissipé de l’équipe, la jeune femme relâche sa prise et s’éloigne. Son visage, neutre, ne trahit ni jugement ni attente, simplement attentif à l’être humain qui respire, face à elle. Epéiste. Electron libre. Méthodique, même s’il le cache. Efficace, quand l’envie l’en prend. Une foule de nouvelles informations sur le joyeux luron qu’il était, toutes plus intéressantes les unes que les autres lorsqu’on se demandait sincèrement ce que faisait un type comme lui, sur la voie des shinobis. Les ombres n’étaient pas son domaine et pourtant, elles lui collaient à la peau en silence, fantôme de capacité qu’il s’évertuait à cacher. Pourquoi ? Avait-il donc peur d’être si bon qu’on attendrait de lui de la performance, de facto ? Si c’était le cas, l’orgueil pouvait s’ajouter à la liste des choses que Raion apprenait de lui.
« Si j’entre, est-ce que tu as un moyen de t’infiltrer à ma suite ? » Elle n’attendait sans doute, pas de réponse à sa question précédente et, balayant leur étrange situation d’un revers de main, la Kamiko en revenait à l’objet initial de la discussion. « Non pas que je ne sois pas effectivement dans mon élément, mais les accidents arrivent. Et j’aimerais éviter que la mission soit compromise avant même d’avoir commencée. » Elle croise les bras, grimaçant à l’idée que cette mission infernale le devienne encore un peu plus. Après tout, après de l’insubordination, de l’irrespect des clients, qu’est-ce qui pourrait être mieux sur le tableau qu’une alerte générale et totale sur l’île ? « Peut-être devrions retourner au temple, voir ce que notre ami au crâne rasé nous réserve. »


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Persécution religieuse

Après avoir rencontré et discuté de façon plus ou moins tendu (et étrange) avec leurs employeur, ils étaient pour les konohajin de passer à l'action. Ou du moins, par commencer par tâter le terrain et faire une petite reconnaissance.
Deux cibles avaient suscité l'ire de Jashin. Il était donc logique que les envoyés de Konoha se partagent le travail et se divise en deux équipes.
La bouillant et sémillant (et un brin réluctant au meurtre) Yashiro Shindo ferait équipe avec le fourbe et diplomate intendante, Kamiko Raion.
De son coté, l'ANBU démasquée Akakitsune Katsuya serait secondée par l'élève de cette dernière, Senju Himiko.
Les ninjas de la Feuille conversèrent un moment, tissant leur plan et définissant un code secret fort coloré avant de se séparer pour aller enquêter.

Temple Osmiétiste et noble Réception


Yashiro et Raion s'en allèrent assister à l'office au coquet temple osmiétique de la ville, située visiblement de la quartier bourgeois de la cité. Ils purent admirer d'admirables sculptures et peintures religieuses, visiblement récentes et de bon goût. Et coûteuses.
Après un office relativement court mais fort verbeux, Yashori décida d'aller travailler au corps le prélat s'étant charger le l’homélie. Vu son sexe, il s'agissait évidemment pas de la haute-prêtresse.
Pendant que son coéquipier faisait son cinéma, Raion pu capter le nom du saint homme : Chikamasa Kai. Elle nota qu'il disposait d'un chakra digne d'un shinobi.

Il n'était d'ailleurs pas le seul: une vieille femme de l'assistance, visiblement fort pieuse mais solitaire, aimant se tenir isolé et loin de la foule était dans le même cas. Entièrement vêtue de noir, elle ne quitta pas les ninja des yeux durant toute la cérémonie, avant de s'empresser (enfin, à vitesse de vieillarde) de quitter les lieux au plus vite.
Raion aurait pu la suivre si les propos décousus de Yashiro ne la forcèrent à intervenir.
En effet, il s'était prétendu missionner par le Daimyo... Voilà qui pourrait susciter une attention malvenue de la part du prêtre. Et la chuunin semblait s’emmêler dans ses improvisations...

La Kamiko intervint donc pour apporter un peu de crédit aux propos sybillins de son collègue et dissiper pour un temps la méfiance et les questions de Chikamasa Kai. Hélas, elle avait dû révéler le nom de son clan... Cela risquait de poser problème si le prélat était un initié du monde des ombres... D'autant plus s'ils venaient à assassiner sa cheffe.
Ils apprirent ainsi que la Haute-Prêtresse n'était point présente, s'étant rendu à une réception chez le riche planteur Hiwamiri Kinnori pour rencontrer le seigneur Okamoto Akihide.
Pour l'instant serviable (peut-être subjuguer par la beauté de l'Intendante de Konoha), Kai s'empressa d'indiquer aux shinobi le manoir des Hiwamiri, situé sur une douce colline en périphérie de la ville.
Il griffonna un pli d'introduction, qu'il scella à la cire avec un cachet du temple Osmiétique : voilà de quoi au moins soit passer les gardes, soit informer Sumiyio Kiroshi qu'ils souhaitaient une audience.
Par contre, impossible de savoir exactement ce que le prêtre avait couché sur la papier dans sa missive...

Pendant que Kai préparer leur sauf-conduit, le regard de Yashiro se perdit sur le sculptures, moulures et l'architecture du splendide temple Osmiétique. Pour le spécialiste en infiltration, quelque-chose n'allait pas : les volumes du temple, son plan ne cadrait pas avec l'extérieur. Le ninja subodorait des pièces secrètes et des passages dérobés. Sans doute pour protéger les véritables trèsors du temple et... les quartiers personnels du clergé. Ou la cave à fin, aller savoir.
Même après avoir obtenu la lettre d'introduction de clerc, le chuunin proposa un autre plan, au cas où : jouer (plus ou moins) l'alcoolique en goguette pour distraire les gardes du manoir pour que Raion s'y infiltre discrètement.
Un plan plus classique, voire cliché mais sûrement toujours aussi efficace. Il avait l'avantage de ne pas les forcer à remettre la lettre du prélat.
Les ninja de Konoha avait donc un choix à faire : entrer par la grande porte, officiellement, ou se glisser en sournois dans la manoir du magnat de la canne à sucre ? Pour s’incruster à la fête ou pour tenter directement d'occire l'élue de Karo ?

Quais incendiés


L'autre équipe de ninja de Konoha s'était dirigé vers les quais, s'arrêtant juste pour acheter un peu de tissus pour répondre au code définit par l'Intendant de Konoha.
Plutôt que d'aller assister à un office du temple d'Ebisu (ou on aurait pu remarquer les étrangers, le culte étant essentiellement composé de pêcheur du cru), l'ANBU préféra se concentrer sur le quai incendié. Il semblait avoir un rapport avec Usui Sunao, le plus jeune disciple du Coutelas de Jashin...

Katsuya était hésitante, surtout concernant sa coéquipière imposée, mais le destin décida de compliquer (ou de simplifier, selon le point de vue) la vie de la jônin.
Alors que les konohajin sillonnaient le port, un aigle de Konoha se posa sur un poteau, avant de gagner l'épaule de l'ANBU. Un message secret de Konoha : la Senju devait embarqué d'urgence le premier bateau disponible, pour regagner en urgence le Pays du Feu.
L'ANBU fini donc par se retrouver seule, ce qui n'était pas pour lui déplaire : elle serait plus discrète et pourrait user au mieux de ses connaissances en infiltration et en enquête qui l'avait hissée au sein de l'unité la plus secrète des ninjas de Konoha.

Katsuya ne fut pas longue à retrouver les lieux de l'incendie. Les flammes avaient salement menacé une maison fort modeste mais surtout un petit bateau de pêche qui avait déjà bien vécu. De fait, il semblait désormais inutilisable, sauf après de longues réparations.
L’œil expert de l'ANBU nota le feu avait visiblement une origine criminelle et que le navire avait été la cible principale. La maison n'avait sans doute était touchée que par erreur, suite à une saute de vent imprévisible. Cela trahissait du travail d'amateur.

Alors qu'elle observait les environs, une femme sortis de la maison en ruine pour aller étendre du linge (des tenues plus qu'usées, féminine et pour visiblement un adolescent).
Elle marchait difficilement, une jambe prise dans une attelle qui semblait improvisée. Mais si elle avait le visage fatigué, voire maladif, elle était superbe ! Un véritable joyau dans le varech !
C'est alors que Katsuya sentit un mouvement derrière elle.
L'ANBU était trop rouée pour se retourner brutalement et adopta plutôt une attitude nonchalante, finissant par pivoter peu à peu pour avoir un meilleur angle de vue.

L'effort du jeune homme qui se glissait subrepticement de caisses en barils sur les quais pour tenter de la prendre à revers était louable... mais risible face à une jonin de l'ANBU.
En tout cas, le gamin était déterminé et relativement discret dans son approche, fluide et discrète, tel celle d'un assassin. Il aurait fait un bon genin.
Plus inquiétant était son arme : un poignard courbé à la lame noire, luisante et dont la kunoichi devinait un tranchant et un équilibre parfait.
Une arme de shinobi, d'excellente qualité et qui jurait avec les hardes du gosse, visiblement fort pauvre. Peut-être même conductrice de chakra, une rareté.

A l'honneur du petit meurtrier en puissance, il se rendit finalement compte que Katsuya avait détecté son approche furtive. Il se redressa, tenant son arme à deux mains, ses phalanges blanchit sur la garde et le regard dur et déterminé. L'oeil au beurre noir, il était couvert de bleus et meurtrissures, ayant vraisemblablement été passé à tabac il n'y a pas très longtemps...
"Qu'est-ce qu'vous voulez à ma mère ?" balança l'adolescent décharné, brûlant visiblement de colère. "Z'êtes venue finir le travail, c'est ça ? J'vous laisserez pas faire et j'vous préviens, le Dieu du Sang est avec moi !"
La jeune ANBU de Konoha venait visiblement de rencontrer Usui Sunao. Sa posture de combat était bonne pour un civil ou, au mieux, un genin... Ridicule face à une jônin aussi expérimentée que Katsuya.


Feat.
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Akakitsune Katsuya
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Enquêtes houleuses, hypothèse multiplesRaion & Katsuya & Yashiro


Le duo de Konohajin se dirigea donc vers des échoppes de tisserands, afin de remédier aux couleurs manquantes dans leurs gardes robes respectives. Si pour Himiko se fut assez facile de trouver son bonheur, Katsuya revêtant que du noir dans ses tenues de civil et ayant un goût plus qu’hésitant, trouver chaussure à son pied, pour elle, fut plus ardu. Constatant les hésitations de la jõnin, Himiko la conseilla patiemment, tandis que Suyu ne pensait qu’à s’en débarrasser pour poursuivre sa mission, se mettant elle-même dans une indécision du fait de son empressement. Ce petit intermède tapis d'échange complice, eut pour effet de rapprocher un tantinet les deux jeunes femmes quand un émissaire volant de Konoha fit irruption. Le rapace, munie d’un message, annonçait le rappel de la Senju. Cette dernière sembla à la fois soulagée et triste de devoir abandonné son équipière.

Coutumière de ce genre de rappel à la base, l’Akakitsune pragmatique, poursuivit sa mission sans se retourner, songeant à un stratagème pour indiquer à l’intendante, le départ de son élève. Cependant pour l’heure, les équipes venaient de se séparer, il était donc inutile de chercher à les en avertir mais plutôt poursuivre leur mission et collecter le plus d’information possible. Suivant à la lettre son plan initial, la jõnin se rendit sur le port, à l’endroit où elle avait repéré une petite embarcation et un lotissement, carbonisés par un feu de toute évidence, d’origine criminelle.

Sur le chemin, la Konohajin constata que l’office au temple dédié à Ebisu allait commencer et que seuls des autochtones assistaient à la messe. Dans son for intérieur, la brunette se félicita d’avoir opté pour l’autre option, car pour franchir ses portes,  la kunoïchi d'élite devrait probablement kidnapper un pêcheur pour prendre son apparence. Cela restait une option viable, bien entendu mais pour le moment encore à écarter. Une enquête minutieuse serait la première marche à suivre. Revenant sur les lieux de ses constatations premières, en observant plus minutieusement les brulures sur les différentes parois, la jõnin pu conclure à l’amateurisme de l’entreprise. Déterminant que l’embrasement partiel de la maison semblait être un dommage collatéral, la jõnin put conclure que la cible principale, compte tenu des cendres et des traces laissé par l’incendie, était l’embarcation. Restait à déterminer s’il s’agissait de celle d’Uzui Susano et sa famille. A ce moment-là une femme sortit de la demeure, boitant, une attelle au pied et du linge à étendre sous le bras. Malgré son visage livide et ses traits exténués, l’apparition était d’une extrême beauté. Pétrifiée par cette splendeur, Katsuya ne faillit pas repérer la présence qui se faufilait derrière elle, à pas de loup.

Afin d’avoir un meilleur angle, pour observer l’inconscient qui se glissait derrière elle et conserver à la fois une posture neutre et défensive, la jõnin pivota doucement sur la droite. De son regard périphérique, Suyu constata qu’en guise d’agresseur, compte tenue de la frêle silhouette qui cherchait chaque caisse ou bidon pour s’y dissimuler, qu’il s’agissait d’un jeune garçon. Par conséquent la kunoïchi continua son manège, le laissant s’approcher sans quitter des yeux la femme, qui semblait ne se douter de rien.

Lorsqu’elle put repérer la crosse nacrée de la lame qu'il tenait dans les mains, son regard fut hypnotisé un court instant, suffisamment pour en avertir son propriétaire. Merde… Elle avait été trop inattentive et le petit était vif, si elle n’y prenait pas garde ce petit gredin pourrait la lacérer. Sortant de sa cachette, le petit Sunao visiblement commença à l’apostropher et la prendre pour une des ouailles du Marin en chef, qui l’aurait rossé selon la grande prêtresse.  

En regardant ses contusions, un certain nombre de schéma du puzzle s’imbriquèrent et se désimbriquèrent dans son palais mental. Sa colère pour commencer, avait elle était toujours présente malgré son jeune âge ou elle était dû aux supposé brimades des marins, ainsi que l’en avait informé la Haute Jashiniste ? Plus tôt dans la journée, lorsqu’elle s’était intéressée à ladite famille, Katsuya n’avait recueillit que du mépris et de l’hostilité à leurs encontre. Cet enchainement d’évènement semblait confirmer la version de leur mandataire, mais un élément ne semblait pas concorder. Si les marins voulaient opprimer une famille pour leur religion, pourquoi ne s’attaquait il pas directement à leur maison ? D’autre part, il ne lui semblait pas savoir avec certitude si l’embarcation désormais cramé, leur appartenait et si dans l’hypothétique cas où elle appartiendrait à d’autre, le passage à tabac pourrait être les représailles logiques, en réponse à l’entreprise de pyrotechnie d’un jeune désœuvré instrumentalisé, qui aurait en définitif mal tourné. Tout ce qu’elle savait était qui lui manquait une partie de puzzle et que si elle ne le détrompait pas, le petit jashiniste s’impatienterait et pourrait devenir relativement dangereux.

-Oulah doucement petit… Tu es Uzui Sunao n’est-ce pas ? Il me semble que tu fais erreur, on est dans le même camp, c’est la Haute Prêtresse Hidekazu Akimi qui m’envoie, regarde plus tôt. S’assura-t-elle qu’aucune oreille indiscrète les épiait, avant de proférer mot.

A ses mots, elle s’approcha doucement les deux mains en l’air, s’interrompit, fouilla dans sa poche intérieure et en sortit son ordre de mission, puis recommença à avancer doucement. Si toutefois le discourtois freluquet ne savait pas lire, elle espérait qu’il reconnaitrait le symbole de Konoha ou un autre indice, qui lui ferait revenir à la raison. Puis rangeant son ordre de mission, Katsuya regarda la mère, attirée par les vociférations de son rejeton.

-Je vous assure que je ne veux de mal à quiconque, je viens d’arriver pour poursuivre une enquête au nom de la Secte du Coutelas et je me présentais à vous, guidé par la Grande prêtresse et sa dévoué servante Ayumi, pour vous posez quelques questions et faire la lumière sur cette affaire. Me permettez vous d’entrée madame, pour qu’on ne soit ni vu ni écouté par des personnes hostiles, qui pourrait recevoir bientôt la monnaie de leur pièce si vous voyiez ce que je veux dire… Insista-t-elle sur la dernière phrase, en toisant le temple d’Ebisu.

Si Katsuya put s’adresser en parfaite honnêteté et bienveillance, c’est que tout ce qu’elle proféra était la stricte vérité, seulement elle se gardait bien d’y distiller ses propres hypothèses et jugements, rompus lors de sa formation à ne pas discuter les ordres ou émettre le moindre signe de désapprobation. Suyu appelé cela le cloisonnage, séparé ses émotions de son devoir et après quelques mois à l’ANBU, elle le maîtrisait d’autant plus.


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Yashiro Shindo
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Yashiro Shindo

     
Persécution religieuse (6)



Le plan semblait convenir à la Kamiko ; elle se demandait simplement ce qu’allait faire le shinobi pendant qu’elle se retrouvait seule ou si jamais elle était mise hors-jeu. Yashiro n’avait pas réfléchi jusque-là. Néanmoins, la question ne le déstabilisa pas le moins du monde. Après tout, étant lui-même à l’aise avec l’infiltration et les missions d’espionnage, il pouvait tout à fait observer la scène de loin et intervenir en cas de besoin. Il pouvait également s’infiltrer lui-même dans la soirée, en passant par une porte dérobée ou en se faisant passer pour un serveur. Le jeune homme n’eut néanmoins pas le temps de rétorquer son contre-argumentaire ; la jeune femme rapprocha soudainement son visage de celui de Yashiro – ce qui ne manqua pas de lui donner des idées et de le faire rougir. Mais l’heure n’était pas à la romance puisque sa supérieure lui faisait part de ses doutes quant à son comportement.

Raion pouvait-elle faire confiance à Yashiro ? À analyser les sous-entendus derrière sa question, l’intendante de Konoha n’en semblait pas persuadée. Son visage restait cependant impassible et le jeune homme eut bien du mal à déchiffrer s’il avait vexé son acolyte ou non. Le jeune homme ressentit une sorte de gêne ; s’il avait voulu instaurer une ambiance pour le moins décontractée, son objectif n’était cependant pas d’être un poids pour son équipe, ni de passer pour un – trop – grand branquignol. Le chûnin décida de se recentrer, au moins temporairement, afin de montrer à sa coéquipière qu’il était capable d’être sérieux.

« Raion… », il s’efforça de l’appeler par son prénom et de la regarder dans le blanc des yeux, même si cela le troubla quelque peu. « Tu peux me faire confiance » ; il marqua une petite pause, comme pour donner plus de force à son propos. Il était indécis à l’idée de lui prendre la main pour la blague, mais cela aurait tranché avec l’idée du message. « Je m’excuse pour mon comportement. Même si j’ai des réticences envers cette mission, j’ai envie de faire les choses bien et de trouver une solution à ce problème pour que tout le monde y trouve son compte. Si une fois à l’intérieur, il faut intervenir, alors je serai le premier à sortir mon sabre », il hésita un bref moment, puis conclut. « La sécurité de l’équipe passe avant tout. Qu’il s’agisse de toi ou des deux autres loustics, je n’aurai aucune hésitation à employer la violence si nécessaire »

L’intendante insista néanmoins un peu plus sur le déroulé concret de la suite, au cas où le duo suivrait le plan proposé par le jeune homme. Yashiro soupira intérieurement, mais se contenta de répondre aux interrogations de sa camarade. Elle semblait être du genre à tout organiser au détail près ; le shinobi comprit qu’il devait la rassurer un minimum sur son côté électron libre.

« Bien que je sois capable de fulgurances comme tout à l’heure où tout le monde me remarque, j’ai aussi la capacité de me faire discret et d’entrer dans des endroits où je ne devrai pas être, le tout, sans un bruit.  Je serai capable de passer par une fenêtre isolée pour rentrer. Une fois à l’intérieur, je me fais tout petit, je te surveille de loin et si besoin j’interviens ou je distrais les convives ! »

En réalité, le shinobi n’avait aucune idée de s’il pouvait s’infiltrer aisément dans la soirée puisqu’il ne savait pas à quoi ressemblait le lieu ni quel était le protocole de sécurité. Mais l’important était de dire les choses avec un aplomb certain pour montrer qu’il était confiant ; et il était capable de s’adapter à toute difficulté. L’épisode sérieux et dramatique terminé, Yashiro reprit un peu de sa bonhommie et adressa un large sourire à Raion, et lui emboita le pas pour retourner Chikamasa Kai, le prêtre chauve.

Le duo se retrouva ainsi à nouveau dans le temple Osmiétiste, bien plus calme qu’auparavant. L’ecclésiastique attendait impatiemment les deux acolytes, une lettre à la main. Il semblait presque inquiet, mais Yashiro n’en tint pas rigueur. Il n’écouta d’ailleurs la conversation que d’une oreille, laissant Raion s’occuper de cet homme pour aller observer l’intérieur du temple qu’il n’avait pas pu explorer auparavant. Il eut juste le temps d’entendre que l’homme chauve leur avait rédigé une lettre d’introduction pour que les deux shinobis puissent entrer dans la soirée.

Le jeune homme prit ainsi le temps de se balader dans le temple. Il erra dans le large couloir de gauche, délimité par d’épaisses colonnes en marbres. Des statues représentant des idoles décoraient les quelques autels incrustés dans le mur. Yashiro s’arrêtait devant chacune des sculptures, essayant de reconnaitre la divinité ou la créature mythique représentée. Mais il ne pouvait s’enlever de la tête cette étrange sensation : si le bâtiment avait en effet l’air extrêmement impressionnant de l’extérieur, il semblait démesurément plus petit de l’intérieur. Certes, la hauteur sous plafond était saisissante, mais l’édifice semblait être resserré dans des murs qui avaient l’air pourtant de contenir une vaste surface. C’était comme si, derrière les statues et autels, se trouvait un autre bâtiment.

Surtout, un élément perturbait le jeune homme : l’autel situé au milieu du mur bordant le couloir était le seul disposant d’une statue en or. Le personnage représenté, un vieil homme à l’allure apaisée, tenait dans sa main une torche en bois. Yashiro eut comme une intuition, une irrépressible envie de s’approcher de l’objet de d’interagir avec. Néanmoins, même s’il ne semblait y avoir personne d’autre que le brave Chikamasa Kai, il estima que ce n’était pas le bon moment pour s’amuser à découvrir un éventuel secret. Il réprima sa curiosité profonde et retourna vers l’entrée, attendant que Raion termine sa causerie avec le prêtre.

L’invitation et les détails concernant la soirée obtenus, le couple de shinobis se mit en route en direction du manoir d’Hiwamiri Kinnori, un riche propriétaire terrien. Sur le chemin jusqu’à la réception, Yashiro ne put s’empêcher d’être Yashiro.

« Finalement tout s’arrange, nous avons l’invitation… Pas besoin de te jeter dans la fosse aux lions et en plus, pour mon plus grand plaisir, nous sommes toujours un couple ! Dois-je préparer ma meilleure tenue de soirée ou ce kimono fera l’affaire très chère ?! », tout sourire, il laissa son interlocutrice jouer le jeu si elle le désirait. Puis, lorsque cette conversation fut terminée, il partagea avec l’intendante les observations qu’il avait pu faire à l’intérieur de l’édifice religieux. « Dis Raion… Ce temple, … J’ai l’impression qu’il cache quelque chose… Mais je n’arrive pas à savoir quoi… Peut-être qu’il y a des secrets, un trésor ou uniquement des choses décevantes, mais je suis persuadé qu’il y a quelque chose de caché derrière les murs apparents », Yashiro remit ses pensées en ordre ainsi que ses cheveux, les frottant négligemment du creux de sa main. « Je pense avoir décelé un mécanisme ou un je ne sais quoi qui pourrait nous ouvrir le passage pour l’envers du décor. Ça n’a peut-être rien à voir avec notre mission, mais peut-être que si… », il s’interrompit, un sourire malicieux à la bouche. « Et je n’en reste pas moins curieux ! Je me dis que nous pourrions peut-être retourner y faire un tour en deuxième partie de soirée, lorsqu’il n’y aura personne au temple, ou une autre nuit avec nos deux autres camarades… Qu’en penses-tu ? », la question se voulait rhétorique : il n’accepterait pas « non » comme réponse et trouverait en tous les cas un moyen de revenir mener l’enquête.

Le duo continua sa discussion et, après un petit temps de trajet et de préparation, finit par arriver proche de la demeure où se déroulait la fête. Même depuis l’extérieur à une dizaine de mètres de distance, on pouvait entendre un brouhaha de discussion qui couvrait des notes de musiques, jouées très certainement par une harpe. Dans l’air, une odeur de nourriture frite venait titiller les papilles des passants. La nuit était déjà bien épaisse, mais les festivités semblaient encore avoir à peine commencées, puisque plusieurs personnes patientaient pour entrer dans l’impressionnante maison. Chacun leur tour, les convives passaient devant les deux gardes protégeant une porte qui menait à un grand jardin. Quelques badauds discutaient dans la cour un verre à la main, mais l’essentiel des invités, à en juger par le bruit, semblait profiter de l’ambiance à l’intérieur du large bâtiment ; on pouvait les comprendre : la nuit tombée, la température chutait quelque peu et le fond de l’air se faisait frais.

Yashiro et Raion se joignirent aux quelques personnes attendant à l’extérieur et attendirent leur tour pour présenter l’invitation aux gardes. Le plus barbu des deux récupéra la lettre, l’ouvrit et la lut intérieurement. Il regarda son collègue un instant, puis les deux shinobis ; ses yeux s’arrêtèrent un peu plus lourdement sur le katana de Yashiro.

« Bienvenue à tous les deux. Juste un petit détail pour vous monsieur ; il va falloir déposer votre arme, vous comprendrez aisément pourquoi. Je vais vous accompagner jusqu’au vestiaire si vous le voulez bien. Veuillez me suivre s’il vous plait »


L’homme sortit de sa posture rigide et ouvrit la marche ; les deux Konohajin lui emboitèrent le pas et traversèrent la grande cour à travers un étroit chemin pavé qui menait jusqu’au bâtiment. Yashiro laissa son regard se balader sur les quelques invités – dont certains étaient déjà un peu rouges sous les effets de l’alcool – et sur la végétation du lieu. Un jardinier devait travailler à temps plein dans ce jardin : de nombreuses fleurs et arbustes étaient taillés au millimètre près ; le tout donnait un ensemble certes harmonieux, mais très peu naturel aux yeux du shinobi.

Il n’eut néanmoins pas le temps de parler botanique avec sa compagne d’un soir, ni avec le garde – qui n’avait lui de toute façon pas l’air d’être porté sur la conversation. Ils entrèrent tout trois dans le hall d’entrée ; il débouchait sur un grand salon, lieu où toutes les bonnes choses semblaient se passer, mais le garde fit signe à Yashiro et Raion de le suivre dans un couloir à gauche. Le jeune homme eut à peine le temps d’observer les plats disposés sur le très long buffet qu’il dut avancer jusqu’à une plus petite pièce. Le garde s’arrêta devant la pièce et, d’un geste de la main, les invita à entrer.

« Bien, adressez vous à la personne derrière le comptoir, elle s’occupera d’accrocher vos manteaux et de conserver soigneusement votre arme. Passez une bonne soirée ! »

Le garde ne s’éternisa pas plus longtemps et repartit d’un pas pressé d’où il venait. Yashiro était réticent à l’idée de se débarrasser de son arme. S’il comptait bien essayer de ne pas la tendre à l’une des jeunes demoiselles en charge du vestiaire, il avait peu d’espoir qu’elles ne lui en tiennent pas rigueur. Afin de ne pas se retrouver sans arme aucune, le shinobi vint subtilement et furtivement cacher un kunai et un parchemin explosif dans l’une de ses poches intérieures. Il n'eut néanmoins pas à se soucier d'être nu sans son katana, puisque Raion lui fit signe ; elle avait un plan pour que le shinobi puisse passer outre l'étape du vestiaire. Yashiro s’approcha ensuite du comptoir, offrant à l’une des femmes l’épais manteau qui couvrait auparavant son kimono.

« Tenez, prenez-en bien soin, c’est une tenue faite par un grand couturier », ce n’était bien évidemment pas le cas. Il se tourna ensuite Raion. « Chérie ? Donne-moi donc ta veste, cette charmante demoiselle va s’occuper de les garder bien au chaud pour nous », il adressa un clin d’œil malicieux à l’intendante, puis à la jeune femme.

« Merci bien monsieur », elle semblait imperturbable : le clin d’œil malicieux du shinobi n’avait suscité en elle aucune réaction.

Yashiro fut presque déçu de n'obtenir aucune réaction, mais cela n'allait pas gâcher sa joie : il allait pouvoir s'amuser dans une somptueuse fête. Mais lorsque le jeune homme se retourna, quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez-à-nez face à trois gardes qui leur bloquait le passage. Il jeta un regard à sa coéquipière qui semblait bien moins étonnée de la situation. Le silence s’installa et devint pesant. Puisque personne ne semblait décidé ni à bouger, ni à prendre la parole, Yashiro y alla de son petit trait d’humour.

« Vous êtes bien couverts messieurs ! Vous aussi on vous a invité à ranger vos épées et hallebardes au vestiaire ? Le dress-code de cette soirée est décidément très intransigeant ! »

Yashiro n’eut même pas le temps de savourer la gêne face au four de sa blague ; l’un des gardes s’avança d’un pas et présenta aux deux shinobis un morceau de papier. Le chûnin devina qu’il s’agissait de l’invitation offerte par le moine chauve.

« Monsieur – et surtout madame. Il semblerait que vous ne soyez pas qui vous prétendez être – une certaine Tori Kamiko. Je vous donne une seule et unique chance de vous rattraper et de vous justifier. Qui êtes-vous ? »

Le jeune homme souhaita intervenir, mais se ravisa. Raion était la mieux placée pour répondre et trouver une magnifique échappatoire à cette situation. Mais si les gardes s’avéraient réticents aux charmes de la Kamiko, il se tenait prêt à récupérer son arme pour combattre. « Un plan qui se déroule sans accroc » ; il voulut partager son trait d’humour à sa coéquipière, mais il n’en fit rien.

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