Je n'avais que quelques témoignages et aucun document écrit, il avait fallu que je rédige moi-même les éléments d'un dossier dont je n'avais parlé qu'à quelques membres bien placés de la hiérarchie du village. La première de ces personnes avait bien évidemment été le kazekage en personne, qui n'avait montré qu'un léger signe d'intérêt, me laissant comme seule, mais d'autres comme Dokkan avaient su être plus à l'écoute. Dokkan Hiro, ce barbu au gros nez dont l'on disait qu'il ne sortait jamais de l'enceinte de Suna, avait eu lu les entrevues peinibles que j'avais eues concernant le passé du clan Nozomo avant qu'il ne fût sunajin. Des récits, des bruits qui ne courraient pas tant ils étaient étouffés, à vrai dire pas grand chose, mais suffisamment pour piquer ma curiosité. J'avais réussi à réunir des témoignages concordant concernant un ancien emplacement du domaine du clan, il y avait de cela bien longtemps.
Le travail avait été long et fastidieux car les langues restaient des fois volontairement liées et les souvenirs étaient erronés parfois et pas toujours bien transmis. La mémoire des Nozomo n'était pas consignée à ma connaissance et ce que j'espérais trouver ne me donnait pas envie d'aborder l'actuel chef. J'avais aussi choisi d'étudier le terrain. Déplacer une escouade était une chose, mais les mouvements de tout un clan nécessitaient une logistique plus importante, aussi avais-je évité d'imaginer des endroits trop inconfortables ou vraiment inaccessibles. Il avait aussi fallu prendre en compte l'historiques des oasis, car si ceux-ci ne mentionnaient pas la présence de ce clan, je pouvais alors me concentrer sur d'autres endroits. Ce fut donc à cette chasse à l'info que je vins à trouver des lieux, des histoires concordant, jusqu'à tomber sur Kinguoashisu.
Jadis, il était dit que les Getabana étaient un clan de samouraïs au code de l'honneur tel que pour survivre, il était impensable que ledit code eût été respecté, non, il avait du être bafoué au point de n'être surement qu'un souvenir pour les Getabana eux-même. Cependant, des écrits étaient catégoriques quant à leur situation géographique. Ils avaient disparu, happés par d'autres plus forts qu'eux et deux sources avaient mentionné l'existence d'un roi rouge. Toutefois, les Getabana habitaient une citadelle qui avait sans doute été prise au cours d'un siège et je ne pouvais imaginer qu'un clan, tout guerrier qu'il fût, ne profitât pas de l'occasion pour s'installer, même brièvement, afin de penser ses plaies. Le citadelle devint Kinguoashisu.
Je soufflai en repensant aux trois hommes que j'avais réunis. Hayato, Yukio et Rokueomon, trois Nozomo suggérés par monsieur Dokkan. Trois Nozomo qui allaient m'aider à vérifier si les ruines de Kinguoashisu ne renfermaient pas un trésor. Si le chef du clan avait appris ma démarche, il eût demandé à récupérer le tout, mais j'avais volontairement choisi une fratrie qui n'était pas de sang pur. J'attendais avec un grand parchemin de stockage et un sac le trio dans un point précis du désert du vent, eux qui avaient été conviés ici sans aucune idée de la raison de notre escapade. Un choix risqué, mais qui allait me permettre de constater à quel point ils étaient prêts à mettre de côté leur propre clan pour le village de Suna.
Code repris à MISS AMAZING et Aburame Hako.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Le désert, pourquoi fallait-il que Suna soit entouré de désert ? Je passais ma vie à marcher dans le sable, jusqu'à ne plus savoir quelle était la sensation d'un sol dur. Je cherchais à sauver ma vie en fuyant un guet-apens dans les montagnes ; je cherchais des gens avec qui me battre ; je me battais avec mon frère. Tout ça, dans le désert. Non mais quelle vie...
Sauf que là c'était un peu plus officiel, j'étais convié par l'Intendante du village pour une mission. L'objectif ? Inconnu au bataillon, on devait juste se rejoindre à un point précis de désert. Hayato menait la fine équipe, il avait un bon sens de l'orientation et c'était lui qui avait eu les coordonnées du point de rendez-vous. On suivait le tout, avec Rokuemon. La présence de trois Nozomo était la promesse d'un combat acharné, sans doute, puisque notre clan n'était pas connu pour la furtivité, ni la subtilité. Hayato était une exception, comme moi il était Nozomo dans l'éducation, mais subsistait une part de nous qui ne pouvait jamais appartenir au clan, aux armes, au sang. C'était pour ça que je m'étais tourné vers le ninjutsu, lui vers l'arc.
Chaque année, non, chaque mois, je pensais à toute notre histoire. Je n'avais quasiment aucun souvenir de ma vie avant le clan, mon frère un peu plus. Pris par le clan, élevé dans le combat, étions-nous toujours des migrateurs ou tendions-nous malgré tout vers le Nozomo ? Solide débat entre l'acquis et l'inné, bien souvent je concluais, tard le soir, que nous étions des Nozomo un peu spéciaux. Jamais vraiment à notre place. "Peut-être que c'est le désert, notre place... Alors, pourquoi voir autant de dune me tape sur le système ?"
Me tournant vers Rokuemon, discrètement, je pensais que lui n'avait pas ce type de soucis : Il était un Nozomo, point barre. Le sang était bon, l'éducation était bonne. "Il a pas de soucis d'identité lui, il est veinard". Certains diraient que la diversité était un trésor, que Hayato et moi étions des cas intéressants, moi je répondrais qu'il faudrait que ces gens viennent vivre mon enfance a m'entraîner tout en étant méprisé par un clan entier. Le point de vue changerait peut-être, malgré tout si j'étais encore dans le coin, en vie, c'était grâce aux Nozomo.
"Ils m'ont sauvé la vie comme ils l'ont conditionné à la guerre".
Regroupement de bandits, unis quand même par le caractère génétique d'une portée trop grande d'un chef de guerre, mon clan était aussi issus du désert. Pas des migrateurs comme mes parents génétiques, mais des guerriers qui effectuaient des raids un peu partout. Sautant de dune en dune : Le système du désert. L'histoire connue, que j'avais appris durant les trop peu cours que j'avais reçu (et écouté) parlaient de points d'ancrages antiques des Nozomo avant la constitution en village. Quelques bribes, tenant plus de l'oralité et de l'imaginaire que de vraies sources tangibles. Le jeune Yukio avait toujours imaginé ces lieux comme des forteresses antiques, un lieu martial qui respirait le bushido et un art martial visant le développement spirituel plutôt que physique. Tout le contraire du domaine Nozomo actuel. Je n'avais jamais eu la preuve que le clan avait changé depuis ce temps ancien, peut-être étions-nous depuis le début des bandits vicieux ? "Encore quelque chose à découvrir, peut-être dans le futur"
Peut-être maintenant.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de Suna Ryos: 1895 Expérience: (1913/2000)
C’était à la faveur de la nuit qu’un messager, à la solde de l’intendante, était venu rendre visite à Hayato. Celui-ci était le porteur d’une missive de première importance, qu’il avait pour ordre de lui remettre au plus vite.
Profitant d’un instant seul, Hayato consulta à la hâte le mystérieux cachet. Celui-ci était pour le moins énigmatique, bien que sur la forme il n’y ait rien d’anormal. Son mystère résidait dans l’absence d’informations sur la mission en elle-même.
Un rendez-vous dans un point précis du désert, rien d’autre.
Autre fait surprenant, les personnes concernées. Hayato avait pour charge de réunir et de conduire deux autres Nozomo, mais pas n’importe lesquels ; son frère, qui comme lui était un semi-renégat et un jeune shinobi, Rokuemon, pressenti par certains comme le digne héritier du roi pourpre. Le tout, accompagnant Denya, l’intendante en personne.
Pourquoi trois Nozomo spécifiquement …
Outre l’aspect surprenant qu’inspirait la convocation d’une bande de Nozomo à Hayato, cela voulait aussi dire que la mission serait probablement dangereuse, plus que le message ne pouvait le laisser imaginer. Les Nozomo n’étaient pas réputés pour leur délicatesse et leurs compétences diplomatiques.
Sans doute faudra-t-il s’attendre à une issue sanglante, sauf si tout cela n’est qu’un piège…
À cette réflexion le sang d’Hayato se glaça, il venait inconsciemment de mettre la main sur l’élément qui le perturbait jusqu’alors. Les trois Nozomo réquisitionnés n’étaient en effet pas n’importe lesquels. Tous trois étaient jeunes, probablement constituaient-ils l’avenir du clan et ils en devenaient, un peu plus chaque jour, les représentants. Hayato avait déjà servi d’interface entre le Kazekage et le domaine, ce qui avait le don d’énerver certains anciens.
Peut-être, ne sont-ils pas les seuls à en être attristé ?
Hayato cherchait au plus profond de sa mémoire à reconstituer une liste des différents noms qui pourrait leur souhaiter malheur.
Le Kazekage ? Je ne pense pas … Pourtant c’est bien Denya que nous devons retrouver dans le désert…
Écartant ses inquiétudes, Hayato décida d’aller se reposer. Peut-être la nuit saurait lui porter conseil. Il pensa néanmoins qu’il allait devoir rapidement prévenir ses deux compagnons. Le rendez-vous était fixé pour le lendemain.
____________________________________________________ Alors que le soleil était encore à l’abri des dunes, ne laissant poindre que quelques rayons qui illuminaient le ciel d’un mauve profond. Hayato avait réuni la petite équipe et les avait rapidement conduits hors des murs cerclant le village, en direction du désert.
S’il ne partagea pas pleinement ses inquiétudes avec ses compères, Hayato se montrait particulièrement vigilant. Se contentant de glisser quelques mots à son frère durant le trajet.
"Quoi qu’il arrive, reste prêt à me suivre."
La traversée du désert était comme à son habitude pénible pour Hayato, le paysage répétitif des dunes, l’absence de verdure et la sensation de s’éloigner toujours plus de la civilisation était une expérience toujours particulière. Le lieu du rendez-vous ne rappelait rien de particulier à Hayato, c’était un lieu éloigné du village et de toute autre forme de vie.
Parfait pour une embuscade, aucun témoin, aucune aide possible. Difficile cependant de se cacher ici.
À cette pensée, Hayato observa plus avant les quelques cactus qui constituaient les seuls éléments dépassant du décor. Il jeta machinalement sa cigarette, l’odorat pourrait constituer une arme de première importance dans la détection d’un danger. Il dût cependant retenir un rire lorsque l’idée que ses adversaires purent être des cactacées lui traversa l’esprit.
Si c’est ce que l’on doit craindre. Nul doute que Yukio leur réglera leur compte en un rien de temps...
Hayato s’appliqua afin de réprimer son sourire, reprenant son sérieux il s’adressa à ses deux compagnons de route.
"Nous approchons du lieu de rendez-vous… Tenez-vous prêt." À cette dernière phrase, Hayato jeta un regard entendu vers son frère. "Allons-y."
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