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L'Expédition [Rang A - Junko]

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Les Terres Lointaines. Un bout du monde un peu plus exploré que les autres qui laissait croire aux cartographes que ceux-ci l'avaient apprivoisé. C'est là qu'allait se rendre Junko. Elle devait trouver un sanctuaire soi-disant occupé il y a des années de cela par le Sage des Six Chemins. Sa destination? Une île à peine mentionnée dans de très rares écrits liés à la famille de son commanditaire. Un endroit composé de rumeurs et de mentions fugaces de quelques lignes dans des incunables. Compliqué à vrai dire.

Heureusement pour elle, le vieux Seigneur Hanabusa avait prévu l'expédition depuis longtemps. Il avait besoin d'optimiser les chances de son côté. Quelle ne fut pas sa surprise quand il avait entrevu les boucles des Arpenteurs au côté de la jeune femme qu'il avait convoqué. Cette appartenance lui serait sans doute utile, les Arpenteurs ayant un savoir bien plus grand que celui des shinobis "lambdas", si tant est que lambda décrive un shinobi.

Junko s'était donc faite conduire jusqu'au lieu de départ de l'expédition. Il s'agissait d'une crique isolée à quelques heures de cheval. Le vieux seigneur ne tenait pas à attirer l'attention sur leur départ, sans doute car il craignait la jalousie d'autres voisins. Ainsi, Junko, accompagnée de deux gardes à cheval, arriva dans la crique au détour d'un bosquet de fougères. La vision du paysage était idyllique. Deux grandes falaises rocheuses se jetaient dans un plan d'eau turquoise tandis qu'un écrin de verdure tropicale enveloppait le tout. Une carte postale.

Avec un gros navire au milieu. Un très gros navire.

Le Kaburai avait été taillé dans le meilleur des bois de la région. Long de près de 180 pieds avec un tirant d'eau de plus de quatre mètres, ses trois mâts et sept voiles faisaient de lui un des plus imposants navires croisant dans la région, région assez isolée cela dit. Fort d'une douzaine de membres d'équipage, il accueillait également pour l'occasion cinq des meilleurs spécialistes en exploration disponibles. D'ailleurs, n'était-ce pas le capitaine Yamamoto qui venait à la rencontre de Junko? Âgé d'une soixantaine d'années, le petit homme au visage marqué par le sel salua chaleureusement la jeune shinobi tandis qu'il la priait de monter à bord. Une si belle femme se devait d'avoir la meilleure installation possible annonça-t-il en riant. Ainsi, il la fit prendre quartier dans le château arrière, réservé aux officiers et invités de marque. Le temps qu'elle pose ses affaires, celui-ci lui annonça qu'ils allaient prendre la mer d'ici une petite heure, après avoir récupéré leur dernière cargaison de marchandises.

Junko a-t-elle le pied marin? Le destin nous le dira. Elle a une bonne heure pour s'y préparer en tout cas. La suite? Dans le prochain épisode.


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Myōshin Junko
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Myōshin Junko

Tout s’était rapidement enchaîné, à la suite de son entrevue avec le Seigneur Momotsuki. Elle lui avait apparemment plu et il n’avait pas tardé à la congédier, trouvant visiblement en elle ce qui manquait à son expédition. Elle n’avait alors eu que très peu de temps pour se préparer, avant qu’ils ne prennent la direction de la crique abritant leur navire. De toute évidence, Junko avait anticipé le départ précipité de l’expédition, aussi s’était-elle doutée qu’elle n’aurait pas d’occasion de revenir à Uzushio, emportant de base ce dont elle pensait avoir besoin – petites armes blanches, parchemins, fil, pilules, et même une ombrelle renforcée récemment acquise. Elle avait réparti le tout dans les plis de son habituel kurotomesode et s’était abritée à l’ombre, ce qui lui donnait finalement un air assez banal ; un étranger serait certainement loin de se douter qu’elle appartenait à la caste shinobi, à première vue. Cela dit, comme avait pu le noter le Seigneur de ces terres, un œil avisé saurait reconnaître sa qualité.

C’était ainsi accoutrée qu’elle avait posé le pied sur le Kaburai, impressionnant navire qui en disait long sur l’influence et la richesse de son commanditaire. Le voyage jusqu’à la baie avait été tranquille, elle avait pu profiter de paysages paradisiaques et l’apparition du bâtiment qui accueillait l’expédition avait été comme la cerise sur le gâteau. Paradoxalement, l’Uzujin n’était pas quelqu’un de la mer ; elle avait été élevée dans les montagnes, là où l’air se faisait rare, bien loin du sel et du sable (pour preuve, on ne lui avait jamais appris à marcher sur l’eau, à Hommachi, cela paraissait bien trop absurde). Et puis, arrivée à Uzushio, elle n’avait jamais vraiment éprouvé d’intérêt pour la navigation, se contentant de regarder sa destination, à l’horizon, à chaque fois qu’elle devait prendre la mer pour une mission. Avec les années, elle avait cependant appris à distinguer un navire d’un autre, et elle pouvait donc apprécier à sa juste valeur l’effort fait par le Seigneur Momotsuki pour cette mission.

« Merci pour votre accueil. Vous pouvez m’appeler Junko. » souffla-t-elle, un sourire sur les lèvres, au capitaine qui se présentait à elle. Il ne paraissait pas mauvais bougre, quoi que faisant honneur au corps des marins en plaisantant sur le physique de la dame. Elle ne lui en tint pas rigueur. S’inclinant légèrement lorsqu’il lui proposait de monter dans les quartiers des invités de marque, elle ajoutait, sur le ton de la conversation. « Votre navire est impressionnant, combien serons-nous pour ce périple ? » Elle apprenait ainsi que l’équipage permanent, auquel s’ajoutaient les explorateurs en herbe, donnait au total un peu moins d’une vingtaine de personne. Au moins, ils ne se marcheraient pas dessus, peu importe la durée du voyage, ce qui lui garantissait un peu d’intimité et de tranquillité pour commencer son étude. Elle eut une moue satisfaite. Juste avant qu’il ne la laisse s’installer, elle le rattrapa, posant une dernière question à son hôte : « Je crois savoir que je suis la dernière arrivée. Vous sauriez m’indiquer où je peux trouver les autres… » Elle avait laissé la fin de sa phrase en suspens, mais elle ne doutait pas que le capitaine ait compris à qui elle faisait référence. Les autres « explorateurs » ; elle ne pouvait se résoudre à les appeler ainsi, d’abord parce qu’elle trouvait ce nom un peu ridicule, ensuite parce qu’elle préférait jauger leurs compétences réelles avant de leur attribuer un quelconque titre.

Forte des indications du chef de bord, elle disposa alors de sa cabine. Elle entreprit tout d’abord de jeter un œil, en privé, aux parchemins qui lui avait été confiés par le Seigneur. Elle avait été poussée par une curiosité empreinte d’avidité ; il fallait dire qu’elle détenait ces documents depuis son départ du domaine de Momotsuki Hanabusa, mais elle n’avait guère eu de moment à elle pour commencer leur étude. Qui plus est, elle n’aimait pas tellement l’idée de faire ça avec les autres, préférant déjà se faire sa propre opinion, voire de mener sa propre expertise, avant de devoir s’imposer face à eux. Cette position de force lui permettrait également de partager ses informations avec parcimonie, en fonction du besoin et de la nécessité. Oui, lorsqu’elle aurait terminé sa première lecture de ce qui lui avait été confié, elle irait à la rencontre de ses compagnons de voyage.




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Les autres explorateurs? Ha. Si elle savait. Six qu'ils étaient. Tous dans le château avant. Le capitaine y avait fait installer une petite salle de réunion. Pas quelque chose de très luxueux ou de très resplendissant mais il y avait sept chaises et une grande table ronde. Des vivres et autres commodités également. Junko verrait cela bientôt. Pour le moment, elle avait le loisir d'étudier le manuscrit du Torabushi, aussi appelé les Chroniques Finales du Guerrier-Tigre pour les connaisseurs. Il s'agissait d'une histoire rédigée dans un parchemin de près de dix mètres de longs par trois de haut. Le vélin était calligraphié dans son intégralité et relatait le crépuscule de la vie de Momotsuki Rai, le guerrier légendaire qui aurait crée la famille Momotsuki. En tête de parchemin était repris le Mon de la famille, deux crocs de tigres en regard l'un de l'autre. Junko n'avait pas entendu parler de cet homme mais de nombreuses légendes étaient similaires. Un homme simple paysan qui avait mis fin au règne du despote local. Il avait dompté la région et établi la famille Momotsuki. Sa férocité lui avait fait recevoir le surnom de Guerrier-Tigre. En une simple vie, il avait fait d'un champ de boue le domaine actuel dans lequel Junko avait été reçue. De simples hameaux étaient devenus des bourgs marchands. On perdait sa trace dans les écrits mais à vrai dire l'Uzujin ne le savait pas. Ce qu'elle savait, c'est ce qui était relaté dans ce livre. La fin du Guerrier-Tigre. Lassé de régner si paisiblement, le Torabushi avait pris la mer seul, sur une barque, avec un seul de ses serviteurs, Gashi. Il avait trouvé après un long périple un temple. Digne de lui. Digne des anciens temps. Cherchant à comprendre à qui était dédié ce lieu, le guerrier avait reçu des explications. Le Vieillard aux Multiples Voies. Le nom était familier. Chez lui, on l'appelait Sage des Six Chemins. Il était l'origine de sa puissance. Le père de tous les ninjas. Ainsi, il était donc passé ici. Intéressant.

Un blanc. Un Torabushi plus vieux était décrit. Il avait entretenu le sanctuaire toutes ces années, cherchant à percer tous ces mystères inconnus l'entourant. Les locaux avait accueilli le Tigre comme l'un des leurs. Il avait même eu un enfant avec l'une des indigènes. Sa femme, Moa'Le, lui avait donné une fille. Torama. Et puis la tribu voisine avait attaqué. Le Torabushi avait défendu sa nation d'adoption et le sanctuaire de toutes ses forces. Des années durant. Malgré sa puissance inégalée, il n'était qu'un homme submergé par le nombre. A force d'efforts, il avait isolé le temple du reste du monde pour protéger sa patrie d'adoption et ses ressortissants. Puis était mort. De vieillesse. De sa belle mort. Les écrits parlaient de son tribut à sa fille. Il était mention d'un artefact légendaire. C'est cela que voulait récupérer le vieux seigneur.

Cette lecture préliminaire de Junko lui avait déjà apporté nombre d'éléments. Elle ne savait pas où trouver le sanctuaire ni les détails de l'histoire mais elle pouvait comprendre sa mission dans les grandes lignes. Et une heure venait de passer. Entre ça et les dessins sur le fond de la toile, il allait y avoir du boulot.

Les cris à l'extérieur de la cabine la sortirent de ses pensées et elle put entendre qu'ils prenaient la mer. Le roulis léger se transforma en mouvement progressif et le navire commença à danser lentement sur les vagues. Où allaient-ils? Junko ne le savait pas. Pour le moment, personne n'avait parlé de leur destination. En se dirigeant vers la petite salle de réunion, elle croisa le capitaine qui la salua d'un air satisfait. Après cette preuve de bonhommie, elle put se diriger librement vers la pièce. Bien qu'une certaine houle soit présente, l'équipage y était rompu depuis bien longtemps et on aurait pu jouer au billard sur le navire tant celui-ci était bien manoeuvré.

Ouvrant la petite porte de bois donnant sur le château avant, Junko se retrouva nez à nez avec les six aventuriers qui allaient l'accompagner. Un beau blond souriant du nom de Durako vint la saluer et l'invita à s'asseoir avec eux. Ils avaient une grande carte sur laquelle s'affairaient une femme et deux hommes. Durako fit les présentations brièvement et Junko put les jauger d'un regard.

Makimaï, une des rares ethnologues du Sekaï et professeur à l'académie de Tetsu. Une belle femme à la peau brune d'une trentaine d'années transpirant l'intelligence et l'humour.

Jorubo Mina Horika Sunda alias Jomi, un des cartographes les plus réputés de cette partie du monde. Petit homme d'une soixantaine d'années à la mine boudeuse et très pointilleux.

Ishi Okubi, expert animalier du Sekai. Quarante ans, peau marquée de cicatrices et un oeil laiteux. Le cliché typique du baroudeur en forêt tropicale.

Hara Moya, cuisinière du palais Momotsuki. Une femme d'une vingtaine d'années en retrait et faisant preuve d'un leadership certain, démontré lors du silence demandé suite à l'entrée de Junko auquel tous avaient obéi.

Guriko Sagamo, un des gardes personnels du seigneur Momotsuki. Bâton de combat à son côté, il semblait maigre et mal nourri. Et très jeune. Une quinzaine d'années tout au plus. Pourtant, on pouvait deviner une musculature très bien dissimulée sous d'amples vêtements.

Et votre sire. Durako Abachiri, explorateur réputé pour avoir découvert de nombreuses îles des Terres Lointaines. La caricature du playboy avec une barbe de quelques jours faussement négligée. Connu pour ses livres, Durako ressemblait plus à une idole qu'à un explorateur. Pourtant, force était de croire qu'il allait être le chef de l'expédition. Junko le tolérerait-elle?

A elle de le dire. Mais il allait d'abord falloir qu'elle se présente et qu'elle leur donne du grain à moudre. Après tout, n'avait-elle pas été rajoutée à l'expédition à la dernière minute? Chacun des regards était désormais fixé sur elle.

Anciennes légendes et groupement hétéroclite de personnes. Pour aller où? Personne ne le sait à part peut-être Yamamoto? Et qui connait la suite? Personne, elle est dans le prochain épisode.


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Myōshin Junko
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Alors que le « chef » de l’expédition faisait rapidement un tour de table, présentant tour à tour chacun des membres de l’expédition, triés sur le volet par le commanditaire de cette mission, Junko, elle, faisait son propre tri mental. Un à un, elle classait les individus en deux catégories grossières : utile, inutile. Il se disait communément que les trente premières secondes étaient déterminantes dans l’opinion que l’on faisait des autres ; l’Uzujin appliquait scrupuleusement ce principe et elle ne pensait pas se tromper, en général.
Ainsi, elle avait regroupé Makimaï et ledit Jomi dans la première catégorie, et tous les autres dans la seconde. La cuisinière, Hara Moya, avait bien failli la faire hésiter, car la Jûnin appréciait les caractères forts, mais elle pensait très honnêtement que son métier ne serait d’aucune utilité à cette aventure. Okubi et Sagamo souffraient du même mal ; Junko, en sa qualité de shinobi, ne croyait pas avoir besoin de combattants. Quant à ce fameux Durako Abachiri… Inutile de s’attarder sur son cas.

Outre leurs métiers respectifs, une chose la frappait immédiatement : aucun d’entre eux n’était shinobi. Quelque part, c’était un soulagement de constater qu’elle ne tombait pas nez-à-nez avec un compatriote – il aurait été délicat d’expliquer ce qu’elle faisait en mission pour une entité qui n’était pas son propre Village –, cela dit cette situation pourrait s’avérer également handicapante. Après tout, dans le jargon shinobi, lorsqu’il était fait mention du fameux Sage des Six Chemins l’on savait que quelques jutsu étaient à l’œuvre, d’une façon ou d’une autre. Oui, tout ceci était bien étonnant aux yeux de la belle, mais peut-être était-ce un aveu d’ignorance de la part du Seigneur Momotsuki – ou alors comptait-il sur elle pour protéger tout ce beau monde ?

Elle s’inclina, à la suite des présentations, prenant à son tour la parole. « Myōshin Junko. Je suis ici en qualité d’Arpenteur. » Savaient-ils seulement ce qu’était cette organisation ? Elle-même le découvrait, chaque jour un peu plus. Pour l’heure, elle n’avait pas osé en parler avec les siens, les Uzujins, craignant le pire. Junko était quelqu’un de loyal, elle avait même mis de côté ses propres aspirations belliqueuses pour suivre la voie de son Village, mais elle avait besoin de se trouver une place dans le monde. Elle avait besoin d’exister. Lui reprocherait-on son choix ? S’éclaircissant la gorge, elle s’expliqua, pour les moins avertis : « Je suis shinobi, mais mon rôle se limitera à l’étude de tout ce que nous trouvons, relatif au chakra. » Elle sous-entendait de cette façon qu’elle n’avait pas l’intention de servir de bouclier ambulant, ni d’user de ses capacités pour les protéger. Elle laissait cette tâche à ceux dont c’était visiblement la mission, tout en sachant pertinemment que leurs efforts seraient vains s’ils se trouvaient face à quelques sceaux antiques.

Elle attendait quelques instants que les plus curieux posent leurs questions puis, tournant son regard vers la carte, elle demanda : « Dans quelle direction se dirige-t-on ? » Il lui semblait assez évident que quelqu’un avait la réponse – au moins le « chef » d’expédition ou le cartographe, qui avaient dû discuter avec le capitaine. Son intuition s’avérait d’ailleurs la bonne, car ce dernier lui indiqua une vaste zone, dans la région Est de la carte qui avait été étalée sur la table. Intriguée, la dame considéra un instant le plan. Elle poursuivit, curieuse : « Pourquoi cet endroit en particulier ? » De fait, ce qu’elle avait pu lire, un peu plus tôt, ne lui avait guère donné de renseignement quant à la localisation précise du sanctuaire du Sage des Six Chemins. Cela dit, elle émettait déjà quelques réserves : si l’ancêtre du Seigneur avait réellement pris la mer sur une barque, comme cela était relaté dans le parchemin, viser une région très éloignée du point de départ était un peu étonnant. Elle ne se permettait pour l’instant aucune remarque, il était trop tôt pour cela, il fallait encore qu’elle reprenne sa lecture des documents anciens plus en profondeur, mais elle souhaitait au moins un argument logique de la part du cartographe, pour lui faire confiance.




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La présentation de Junko fut brève et concise. Son appartenance aux Arpenteurs ne choquait pas outre mesure. Était-ce parce que les aventuriers ne connaissaient pas ce regroupement? Sans doute était-ce le cas pour certains mais Jomi et Makimaï semblaient avoir reconnu les anneaux que portait l'Uzujin. Ils échangèrent un regard entendu et un hochement de tête satisfait après les avoir vus.

Par ailleurs, quand la shinobi demanda la direction dans laquelle ils se dirigeaient, un léger malaise s'installa. Quelques voix tentèrent de s'exprimer mais Jomi les arrêta avec l'autorité naturelle provenant de son statut. Ils allaient vers "cette" zone dit-il en désignant un bout de carte. Tous semblaient sceptiques mais le cartographe étaya son choix en s'appuyant sur plusieurs éléments. Premièrement la zone au nord était couverte pas de nombreux courants que le Torabushi n'aurait pu franchir sans un équipage digne de ce nom. Ensuite, les quelques éléments de végétation dont il mentionnait l'existence dans les écrits qui leur étaient parvenus parlaient d'une flore n'existant que dans cette région-là, une des rares régions du coin dans laquelle Jomi n'avait que très peu mis les pieds. Dernièrement, il signala la présence de nombreux îlots récemment cartographiés par l'un de ses camarades non loin qui auraient sans doute permis au héros de la légende de faire du cabotage. Non pas que la barque soit hautement improbable mais il doutait lui aussi de la faisabilité d'un long voyage avec une barque à voile chargée de vivres. Leur arrivée dans ce coin-là leur permettrait donc de voir s'il existait des locaux capables de les aider un peu plus.

Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Junko n'était pas dupe, l'enthousiasme réel des aventuriers semblait un peu trop exacerbé au vu du peu d'informations qu'ils avaient. Jomi avait bel et bien des compétences utiles mais ses suppositions pouvaient tout à fait les mener à l'opposé du lieu qu'ils cherchaient. Dans son excitation, le cartographe mentionna que Junko pouvait également consulter les écrits qu'ils avaient tous apporté à ce sujet, montrant d'un revers de la main une grande pile de manuscrits, livres et tablettes empilée au fond de la pièce. De la lecture, hourra.

Ils échangèrent encore quelques instants quand on vint les interrompre. Un jeune marin, probablement la vingtaine et portant la marinière noire et rouge des hommes du seigneur, leur annonça que le repas du capitaine allait commencer et qu'ils étaient priés de se rendre dans la cabine du capitaine. Sur ces entrefaits, Ishi marmonna qu'il avait hâte de profiter d'un des derniers repas convenables du voyage et ils lui emboitèrent le pas.

La cabine du capitaine était une des plus grandes pièces du navire. Deux pièces, une sorte de grande salle qui servait désormais de salle à manger et une pièce au fond qui devait être une chambre. Le capitaine n'était pas homme à faire étalage de richesses. Le lieu où ils se trouvaient était certes composé de beaux matériaux rares à trouver mais tous utiles. Du peuplier "aspirant" de Sakira avait été disposé au sol. Antidérapant et peu déformable au contact de liquides, cette essence rare était idéale sur un navire. S'ajoutaient à cela un nombre effrayant d'outils maritimes et de petits mécanismes d'optique disposés ça et là et sanglés sur des armoires et des commodes. Des cartes anciennes qui firent froncer les sourcils à Jomi. Avant même que ce dernier ne pose une question, la voix chaude du capitaine s'élança dans l'air:

"Mesdames et messieurs, bienvenue à bord du Kaburai. J'espère que vous êtes bien installés car si j'en crois Monsieur Horika Sunda ici présent, nous sommes en route pour un certain moment. Alors remplissez vous bien le ventre car une tempête risque de nous tomber dessus d'un moment à l'autre."

Vérité ou mensonge? Les nuages parsemant le ciel couchant étaient un peu grisonnants certes mais peu nombreux pour qu'ils puissent tous croire à cette annonce. Ils eurent cependant la politesse de s'asseoir autour de la grande table en noyer présentant trois trous équitablement répartis vers son centre.

Junko était entourée du capitaine à sa gauche et de Hara Moya à sa droite qui ne se freina pas de railler doucement les plats qu'on venait de leur apporter, bloquant leurs récipients dans les trous au centre de la table. Purée de patates trop salée, pièce de viande mal accompagnée, table mal dressée. Tout avait eu droit à son petit commentaire. A côté de cela, le capitaine mangeait discrètement et restait souriant et affable envers chacun de ses nouveaux membres d'équipage. Les échanges allaient bon train et semblaient détendus car tout le monde parla un peu de son histoire, à l'exception du capitaine qui résuma sa carrière de longues années sous les vents de l'est. Il minimisait son expérience pour ne pas froisser ses hôtes mais Junko put jauger que le vieil homme ici présent était sans doute le seul à avoir vécu de réelles aventures.

D'ailleurs, ne fut-il pas le premier à se redresser quand une cloche se mit à sonner? Une cloche? La kunoichi l'avait repérée en arrivant sur le navire, accrochée à un mat. Elle servait sans doute à alerter du tangage. En effet, le navire commençait doucement à tanguer. Essuyant délicatement les coins de sa bouche, le vieux Yamamoto reprit la parole:

"Bon, nous allons faire face à une tempête. Je préconise que vous regagniez vos cabines et restiez allongés dans vos lits pour ne pas prendre de risques. Les vents semblent assez forts et nous allons avoir besoin de manoeuvre alors mieux vaut que personne ne soit sur le pont pour empêcher la manoeuvre."

"Allons capitaine, vous exagérez. Un aventurier ne recule pas devant le danger!"

Ne laissant le temps à personne de réagir, Durako posa ses couverts dans son assiette et entreprît d'ouvrir la porte. La rafale d'air qui emplit la pièce portait avec elle une vague sournoise qui ne manqua pas d'imbiber jusqu'à l'os le fier aventurier.

"Quoique capitaine. Après tout, voyons voir de quoi vous êtes capable!"

Cet homme n'avait donc honte de rien. Il venait de se ridiculiser devant tout le monde et continuait. Le capitaine, d'un air résigné, leur désigna une trappe dans le fond de la pièce, celle-ci menait directement sur le pont inférieur, à l'abri des vents et de l'eau. Qu'ils y aillent. Au vu du tintement de la cloche, il ajouta un petit "vite" peu rassurant.

Quelques heures à peine et Junko doute de la capacité des aventuriers qui l'accompagnent. A-t-elle raison? Sans doute oui. Au sujet de Durako du moins?. Cela dit, personne n'aura le temps de s'y attarder car le navire se met à valser dangereusement sur les vagues. La suite, dans le prochain épisode.


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L’explication du cartographe paraissait un peu légère, ou du moins basée sur bien peu de choses, mais elle laissait planer un doute raisonnable qui ne permettait pas à la dame de remettre sérieusement en question son choix. Bien que l’enthousiasme général lui semblât un peu déplacé, elle n’avait d’autre choix que de se joindre aux autres – ce qui en ajoutait encore un peu à l’hypocrisie générale – dans l’attente d’une meilleure proposition, plus précise et étayée par des faits concrets. Peut-être avait-elle espéré, dans le fond, que l’homme ait en sa possession quelques documents (du Seigneur, par exemple) dont elle n’avait pas connaissance ; cela n’était visiblement pas le cas, car le barda qu’il lui indiquait n’était qu’un regroupement d’œuvres modernes ou tout bonnement postérieures au parchemin que lui avait transmis Momotsuki Hanabusa. Tant pis…
Elle laissait filer la conversation, plus intéressée par le croquis des îles sur la carte que par leurs bavardages mondains. Du doigt, elle traçait un itinéraire réalisable pour leur navire ; était-il possible que l’ancêtre Momotsuki ait emprunté une route similaire ? Elle se pencha un peu plus, déchiffrant les noms des lieux inscrits sur la carte. Il s’agissait d’une version très récente et, bien évidemment, les noms changeaient au fil des époques et des éditions, mais peut-être que l’un d’entre eux avait perduré ? S’ils envisageaient d’interroger la population locale, certainement qu’il leur faudrait arriver à faire le parallèle entre les différentes appellations…

Ce fut la tête pleine d’interrogations et de noms de lieux inconnus qu’elle entra dans la cabine du capitaine, après qu’un mousse vint les chercher pour le repas. Elle fut assez distraite, au cours de ce dernier, se contentant globalement de répondre poliment aux quelques questions qu’on osa lui poser. Elle rebondissait de temps à autres, à l’occasion d’un propos pertinent, mais il était clair que la vie en communauté n’était pas sa tasse de thé. Elle se languissait déjà du calme de sa cabine et de l’étude. « Avez-vous déjà eu l’occasion de naviguer dans ces eaux, Capitaine ? De visiter les îles de la région que nous souhaitons explorer, peut-être ? » avait-elle demandé à l’homme à sa gauche, sur le ton de la confidence. A vrai dire, si tout le monde parlait volontiers de son parcours professionnel, il restait le seul réservé, bien que certainement le plus âgé et le plus expérimenté. Pour cette raison, elle avait du mal à savoir quoi penser de lui – un comble pour celle qui, quelques heures plus tôt, s’était faite une opinion tranchée sur chacun de ses compagnons de voyage. En outre, elle restait pragmatique : toute expérience était bonne à prendre et si ce vieux loup de mer avait déjà rencontré les autochtones, il possédait un savoir inestimable. Elle voulait en avoir le cœur net.

La suite du repas se déroulait donc sans encombres, jusqu’à ce que retentisse la cloche accrochée sur le pont. Alors, les choses se précipitèrent un peu, on leur enjoignit de quitter la salle et de rejoindre leurs cabines, Durako se ridiculisa sans grande surprise, puis tout le monde commença à effectivement évacuer les lieux. Une tempête s’était levée brutalement.
Junko n’avait rien d’un marin, ce n’était clairement pas son métier, et elle n’avait jamais voyagé que par temps relativement calmes. Une bonne chose cependant, elle n’avait pas le mal de mer – du moins, pas pour le moment. Constatant cependant l’effervescence qui régnait dans le navire, à l’annonce de la tempête, les uns criant des ordres aux autres, elle ne put s’empêcher de songer qu’une paire de bras en plus ne pourrait pas faire de mal à ces gaillards. Les autres membres de l’expédition avaient disparu par la trappe et elle n’aurait su dire s’ils allaient effectivement rentrer sagement dans leurs cabines ou s’ils comptaient, à l’instar de Durako un peu plus tôt, prétendre braver l’orage… Mais en ce qui la concernait, elle ne voyait pas de raison de rester les bras croisés. « Eh, Capitaine ! Je vais vous aider, dîtes-moi ce que je peux faire ! » criait-elle alors à l’homme affairé. Non, elle ne faisait pas de zèle, elle se savait compétente – et elle ne doutait pas que le Capitaine en ait conscience, également. S’il fallait tirer sur le cordage, elle le ferait sans rechigner. Le regard déterminé qu’elle lui lançait en disait long : elle leur ferait traverser cette maudite tempête, coûte que coûte.




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Rikudô Sennin
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L'attention que porta Junko sur les cartes fut assez intense pour qu'elle puisse isoler un petit chapelet d'îles dont les noms avaient assez peu varié avec les époques et dont la racine se basait de près ou de loin sur le mot "tigre" ou "guerrier". A croire que le Torabushi et sa légende étaient connus un peu partout sur cet archipel. Tant mieux car il s'agissait de la zone vers laquelle ils se dirigeaient. Trois îles retinrent son attention. Toorabashan, Bushirumi et Shimetora. Elle n'eut pas le temps de chercher plus car le repas avait ensuite commencé.

Ses quelques échanges, principalement avec le capitaine, lui apportèrent, en plus de la vue d'un sourire usé par les ans, quelques rares paroles du vieil homme.

"Oui, j'ai bien navigué par ici mais cela fait bien longtemps que j'n'y étais pas retourné. Depuis mes vingts ans vous savez. A l'époque, j'ai pris la mer sur le premier navire venu. Briquer des ponts toute la journée et se dorer la pilule au soleil comme on dit. Y a quelques tribus par très sympas d'ailleurs dans le coin. T'nez voilà un exemple!"

A ces mots, il retroussa sa manche et lui montra des traces de morsures sur son avant-bras ainsi qu'une longue estafilade partant de sa main jusqu'à son coude. Quelques cadeaux des sauvages reçus à l'époque. Il espérait sincèrement que cela avait changé.
En tout cas, le début de la tempête permit à Junko de montrer sa bonne volonté et de proposer son aide au capitaine. Le navire commençait à tanguer dangereusement et voilà que les vagues commençaient à laver le pont avec ardeur. Faisant signe à Junko de le suivre, ils arrivèrent rapidement sur à la barre. A coups de cris et de grands gestes, le capitaine hurlait d'une force peu commune à son équipage tout en même temps qu'il comptait ses hommes.

"Nom de Dieu il en manque un. Foutu Sterson..."

Tandis que les hommes se sanglaient le torse avec de longs cordages qu'ils avaient noués au mat, ils continuaient également à s'affairer et à manoeuvre les voiles dans un souffle de vent dévastateur. La shinobi était au milieu d'un équipage expérimenté. Elle en était certaine désormais. Surtout quand elle vit leurs visages se durcir et pousser un juron.

Une vague de près de deux fois la taille du navire était en train de leur foncer dessus.

"Notre vigie est encore là-haut. Cet abruti arrive à s'endormir par tous les temps. A mon grand désespoir. Allez me le chercher et je vous revaudrais ça ma petite dame!"

Crachant une glaire épaisse sur le sol, le capitaine ne prit pas la peine de regarder ou non si la ninja s'exécutait. Il avait fort à faire avec sa vieille ennemie la mer. Orientant le Kaburai face à la scélérate au prix de quelques minutes d'efforts, il aligna son vaisseau face à la fille des mers puis cria:

"Accrochez-vous et remerciez les Dieux de l'Océan de nous avoir fourni des cordes. YAAAAAAAAAAAAAAAH!"


La tempête commence à faire rage et une vague d'une dizaine de mètres s'approche dangereusement du navire. Apparemment, la vigie manque à l'appel et est toujours au sommet du mat principal, possiblement en train de dormir. Sauver cet homme semble difficile et Junko pourrait s'épargner l'effort au vu du danger. Le fera-t-elle vraiment? La suite, dans le prochain épisode.


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Les noms des îles parsemant ce coin du Sekai, les marques de lutte sur le corps du Capitaine, tout cela fut rapidement balayé par la tempête qui s’était levée et paraissait prendre en ampleur, un peu plus chaque seconde. Il suffisait de s’arrêter un instant et d’observer les vagues, de plus en plus hautes et de plus en plus violentes, pour s’en rendre compte. Cela dit, personne ne semblait avoir le temps de contempler le paysage à bord du Kaburai. Rapidement, le chef du navire s’aperçut de l’absence de l’un de ses hommes, alors que Junko le suivait à la trace, prête à réagir dès qu’on aurait besoin d’elle – elle était d’ailleurs déjà trempée, mais difficile de dire si la faute incombait aux vagues qui se brisaient sur la coque du navire, projetant leur crête par-dessus la rambarde, ou à la fine pluie qui s’abattait à présent, imperturbable.
Ce serait donc la mission de la shinobi ; sortir la vigie de son poste d’observation. Difficile de croire que ce type ait pu sereinement s’endormir dans pareil endroit et pareille situation – à moins d’avoir un peu trop tiré sur le vin, le midi-même – et pourtant, à entendre le Capitaine, c’était bel et bien le cas.

Junko ne prit pas la peine de répondre à l’homme, tout comme lui ne prit pas la peine de vérifier si elle s’exécutait. La situation, sans être aussi vitale que celles plus couramment rencontrées par les shinobis, était pressante : la dame ne doutait pas que la vague, surplombant déjà le navire, allait être fatale à l’homme paisiblement endormi en haut du mât. D’un bond, elle passait de la balustrade protégeant la barre au grand-mât, qu’elle entreprit d’escalader à toute vitesse.
Tout en progressant en direction de la vigie, la Jûnin sortait de sa manche un peu de fil qu’elle nouait prestement à un kunai. D’un coup sec de la main, elle enroulait le fil autour de la vergue intermédiaire qu’elle dépassait en courant à la verticale – le kunai faisant contrepoids et assurant une prise solide autour du bois – et s’attachait l’autre extrémité autour de la taille et du torse, comme elle avait vu faire les marins sur le pont principal. Elle craignait effectivement d’arriver in extremis en haut, au moment où la vague déferlerait sur eux.

Sa crainte fut confirmée, alors qu’elle pénétrait le nid-de-pie. Elle aperçut  le guetteur, roulé en boule au fond de son trou, ignorant la pluie et le roulis, et eut à peine le temps de se jeter sur lui que l’eau s’abattait sur eux sans ménagement. Elle l’agrippa de toutes ses forces, le serrant contre elle comme elle serrerait son propre enfant, les yeux fermés, la respiration retenue. Après un moment qui lui parut durer une éternité, elle se sentit propulsée vers l’arrière. L’eau qui s’était engouffrée dans le nid-de-pie avait buté contre la paroi et cherchait à présent à s’échapper de là, alors que le navire tanguait furieusement. N’ayant aucune prise possible, ses mains occupées à tenir le gaillard, elle n’eut d’autre choix que de suivre le mouvement et de se laisser aller en arrière.

Alors qu’elle chutait inexorablement, elle eut la désagréable impression que son bas-ventre cherchait à remonter le long de son corps. Une chute libre, dans le vide… Allaient-ils mourir ? Puis, d’un coup, le fil qu’elle s’était noué autour du corps la rappela à la réalité. Il lui cingla violement le torse, lui coupant sa respiration par la même occasion, ce qui leur permit néanmoins d’être rattrapé avant qu’ils ne touchent le sol ou qu’ils ne passent par-dessus bord – elle n’aurait su dire, exactement, dans l’affolement du moment.

Quelques secondes plus tard, ils touchaient le plancher du navire, sains et saufs. Titubante, elle tenta de grommeler quelque chose aux deux marins qui venaient les réceptionner avec les cordages appropriés, mais son cœur et son estomac n’avaient visiblement pas tenu le choc des secousses et elle rendit son repas aux pieds des hommes. Ah, quelle saloperie ! Un peu pâlotte, elle dût encore encaisser la grande frappe d’encouragement que lui balança le guetteur, rieur. « Plus jamais ! » se promettait-elle. Cela dit, sa mission était accomplie.
« En voilà une autre ! » entendit-elle crier. Alors, faisant soudainement partie de l’équipage, elle se joignit aux autres marins qui faisaient corps, face à la mer. Ces hommes étaient fous de braver ainsi les éléments, mais voilà qu’elle était devenue, en l’espace d’un sauvetage, aussi folle qu’eux.




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La folle action de l'Uzujin fit tonner une clameur dans l'équipage tandis qu'elle sauvait une vigie inconsciente sous des trombes d'eau. La seconde vague gifla aussi le navire mais cette fois-ci, tout le monde y était préparé, le capitaine également. D'une habile manoeuvre, il parvint à remonter la vague et à diminuer l'impact de celle-ci sur le navire. Comme dément, le vieil homme cria des ordres à gauche et à droite pendant près de trois heures. Jusqu'à ce que la pluie se calme, jusqu'à ce que les vents s'apaisent. Et, au beau milieu de la nuit, la mer redevint d'huile. Le capitaine éclata d'un rire bien gras et chiqua. La mer, cette amante déchainée, put-on l'entendre dire. L'équipage était sauf et les dégâts sur le navire, bien que visibles, restaient minimes. Félicitant chaleureusement la ninja, il lui annonça qu'elle avait devant elle le reste d'une nuit de sommeil, ou d'études sans doute mais cela le vieil homme ne pouvait pas le savoir. Toorabashan, Bushirumi et Shimetora. Ces trois îles étaient sans doute moins loin qu'il n'y paraissait mais le reste de la nuit fila.

A son réveil, si tant est qu'il y en eut un, Junko pouvait observer le navire filant sous une brise fraîche et entendre un cri égayer le paysage.

"Terre à l'horizon capitaine! Terre à l'horizon!"


Sans avoir dormi, le vieil homme soupira et, comme usé par les ans, s'affaissa un peu avant de descendre de la barre, se faisant remplacer par un homme au port altier et à la mine bourgeoise. Dekuro, son second. Discret, l'homme était l'apanage du fidèle second. Rapide, vif et prévoyant, il compensait les faiblesses d'un capitaine "vieillissant". Après tout, braver des tempêtes pendant une vingtaine d'années devait user le corps et l'esprit. Le commandant du Kaburai salua Junko et s'éclipsa dans ses quartiers tandis que quelques hommes préparaient aux aventuriers un petit déjeuner sur le pont. D'ici quelques heures, ils arriveraient sur l'île. Il leur faudrait récupérer un peu de bois pour les réparations et remonter leurs stocks de vivres, précaution du capitaine, aguerri et fin connaisseur des famines à bord et mutineries qui généralement s'ensuivaient.

"Et bien ma petite dame, je vous souhaite une bonne nuit. Si jamais vous avez b'soin de quoi que ce soit, allez voir Deku, il se fera un plaisir de vous aider."

Le gentleman lui fit un signe de tête entendu tandis que son mentor s'éclipsait. En moins de dix minutes, une table riche en nourriture leur était proposée, ne manquant pas d'attirer les lève-tôt. Jomi le premier. Il salua Junko d'une mine boudeuse. Celui-là n'était pas du matin. Pendant que les autres arrivaient, la kunoichi put voir que le cartographe tenait une carte miniature et qu'il griffonnait dessus. Celui-ci la vit et lui expliqua de quoi il s'agissait, soudainement plus joyeux. Il s'agissait d'une carte de l'île qu'ils allaient visiter. Sekuro-basara. Elle avait peut-être été sur le chemin du Torabushi mais il n'en était pas sur. Peut-être Junko savait-elle des choses à ce sujet? En tout cas, il souhaitait l'explorer et cartographier une partie de l'île.

Sur ces propos, le reste des aventuriers les rejoignit. Qu'allaient-ils faire? Junko savait qu'ils descendraient tous sur l'île. Le hic, trois chemins semblaient possible. Longer la côte, monter vers le pic rocheux ou remonter le cours d'eau que Jomi avait localisé sur une ancienne carte. Après avoir voté, seule Junko s'abstenant et d'autres ne voulant pas voter, elle avait donc le choix sur le chemin à prendre. Que choisirait-elle?

La tempête finit tant bien que mal et Junko acquiert le statut de sauveuse de l'équipage. Ou du moins de la vigie. Que fait-elle cette nuit-là? Les Dieux seuls le savent. Par contre, l'île en vue au matin peut leur apporter plus d'informations. Le hic, peut-être recèle-t-elle de nombreux dangers superflus. La suite? Dans le prochain épisode.


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Epuisée mais heureuse, Junko rejoignit sa cabine sans demander son reste, alors que la mer retrouvait son calme. Elle ne regrettait pas d’avoir proposé son aide et de s’être mêlée à l’équipage bravant la tempête – ces dernières heures avaient été d’une rare intensité et l’avaient plongée dans un monde qui lui était totalement inconnu mais qui avait su l’intégrer sans difficulté, lui donnant l’impression d’appartenir à quelque chose de grand –, mais elle n’était pas contre un peu de repos et d’intimité, à présent que les choses étaient revenues à la normale. A vrai dire, elle n’était également pas mécontente de pouvoir enfin se changer et troquer ses habits trempés pour des secs, histoire de reprendre apparence humaine.
Longeant le couloir qui menait aux chambres des invités, elle put constater que les autres membres de l’expédition n’avaient pas osé se joindre à la petite fête, car tous semblaient dormir à présent, aucune lumière ne filtrant à travers le pas des portes. Avec un haussement d’épaules, la dame pénétrait sa propre chambre. Pour elle, la nuit était loin d’être terminée.

Tenir les cordes et écoper des heures durant lui avait donné l’occasion de réfléchir – elle découvrait d’ailleurs à cette occasion les bienfaits de l’exercice physique ; elle était revenue sur les diverses informations qu’elle avait pu glaner ici et là. D’abord, le manuscrit ; ensuite, la carte ; puis enfin, les histoires du Capitaine. Tout ceci paraissait difficilement cohérent et pourtant, mis bout à bout, les informations pouvaient se recouper et certainement qu’il y avait quelque chose à retirer de tout cela. Elle en avait conclu qu’il lui faudrait reprendre tout ceci à tête reposée et avec le manuscrit du Torabushi sous les yeux. C’est donc cet exercice qui l’occupa une bonne partie de la nuit, avant qu’elle ne se résigne à dormir un peu, afin d’être fraîche le lendemain.

Déterminer, d’emblée, l’île sur laquelle s’était établi l’ancêtre ou le sanctuaire était une chose impossible. Néanmoins, l’adepte de Fuinjutsu en savait assez sur la sémiologie et la sémantique pour se rendre compte de certaines similitudes linguistiques dans les divers noms issus tantôt de la légende, tantôt de la carte actuelle des lieux. Nul doute que la légende après laquelle ils couraient avait prospéré et s’était répandue comme une trainée de poudre dans la région. Les transmissions (orales comme écrites), cependant, déformaient les récits, faisaient évoluer les langues et, finalement, plus l’on s’éloignait de la véritable source, plus les noms étaient dérivés ou, parfois même, perdaient leur racine.
Ce fut sur ces faits que se basa la jûnin, afin d’identifier et de classer, scrupuleusement, chaque île de la portion d’archipel qui les intéressait. Elle se servait en outre des aventures du Capitaine pour identifier lesquelles étaient certainement habitées par des peuples plus anciens et lesquelles avaient été de toute façon colonisées ultérieurement à la période qui les intéressait. Malheureusement, ce dernier point restait le moins évident et elle n’eut guère d’indication que sur une poignée d’îles – certainement moins. C’était un travail fastidieux, et elle progressait très lentement ; il restait de très nombreuses zones d’ombre, et beaucoup d’hypothèses aux fondements approximatifs. Aussi, il arriva un moment où elle comprit qu’elle n’irait pas plus loin. Elle avait atteint la limite de ce qu’elle pouvait déduire dans l’immédiat, avec le matériel dont elle disposait et seule.

Le lendemain matin, ils touchaient la terre et le Capitaine du Kaburai en profitait pour se coucher, à l’heure où chacun se levait. Junko apprit de Jomi, le cartographe, que l’île qui s’étendait sous leur navire n’était pas un de leurs objectifs en soi, mais une certaine Sekuro-basara. Ils faisaient une escale bien méritée, les uns pour réparer les dégâts causés par la tempête, les autres pour explorer le bout de terre qui, paraissait-il, aurait dû se trouver sur la route du Torabushi. Junko n’en dit mot, mais il lui sembla que le chercheur était plus intéressé par l’idée de cartographier un endroit inconnu, que par réellement déterminer si oui ou non l’ancêtre Momotsuki y avait posé le pied. Elle hochait vaguement la tête, l’air pensif. Il fallait dire que ce nom lui évoquait effectivement quelque chose. Elle en avait entendu parler, c’était une certitude… Mais non pas dans le récit des aventures du Torabushi, sinon dans celles du Capitaine, croyait-elle se souvenir. N’était-ce pas cette île qui abritait une peuplade cannibale ? A l’évidence, elle garderait cette information pour elle – du moins, pour le moment. Elle ne souhaitait pas créer une panique inutile.

Comme un petit groupe se formait autour d’eux, les aventuriers de cette expédition les rejoignant au fur et à mesure, chacun commença à y aller de son avis sur ce qu’il fallait explorer en premier lieu. Et finalement, avant même de s’en rendre compte, Junko se retrouvait à devoir trancher dans un débat qui, à ses yeux, n’avait pas lieu d’être. Après tout, pourquoi Moya votait-elle, elle n’allait tout de même pas les accompagner, quel intérêt ? De même, l’expertise de Makimaï était-elle nécessaire, alors qu’ils n’avaient encore trouvé aucune trace de civilisation ? Non, non, pour la jûnin, tout ce petit monde faisait les choses à l’envers. Il fallait procéder par compétences, faire des groupes peu nombreux, facile à défendre en cas de danger, et revenir chercher ceux dont on aurait finalement besoin. Inutile de partir plusieurs jours, quelques heures suffiraient déjà à avoir une bonne idée de ce qui se trouvait sur cette île, en termes animaliers, végétaux et humains. Mais comment leur dire sans les froisser ? La dame sourit doucement ; ne pas froisser les gens n’était pas dans son domaine de compétence. Aussi, elle leur fit part de ses pensées de but en blanc. Oui, cela fit de nouveau débat, les plus susceptibles s’insurgeant, et puis ? Elle pouvait tous les broyer dans le creux de sa main si elle le désirait, ils n’avaient qu’à bien se tenir, car elle ne se retiendrait pas longtemps. Elle poursuivit son raisonnement, ignorant les protestations : « Moi, Jomi et Okubi, cela devrait faire l’affaire pour une première exploration. Je propose que l’on passe par le pic rocheux. Si cela peut nous donner un bon aperçu de l’île, nous gagnerons du temps. » Il n’y avait pas de marque interrogative, car tout ceci n’était pas une question. Que les plus réfléchis suivent le mouvement, elle ne sauverait pas les irresponsables.




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Junko venait de s'imposer comme LA shinobi de l'expédition et, force est de constater, personne ne semblait la contester dans son choix. Le groupe avait bien compris les capacités de la shinobi et certains avaient même pu écouter ses exploits de la nuit après avoir discuté avec les marins, envoûtés par la "Femme Volante" comme ils l'appelaient désormais du bout des lèvres. La décision était actée. Le jeune Guriko salua ce choix d'un signe de tête et annonça qu'il défendrait le navire si besoin ou les explorateurs désireux de se joindre aux marins qui allaient récupérer un peu de vivres, d'eau douce et de bois. D'un coup d'oeil rapide, Junko sut qu'elle pouvait lui faire confiance. Malgré son physique étrange, ses gestes, lents et mesurés, trahissaient une vivacité peu commune et une formation martiale à peine dissimulée. Ce jeune homme n'était pas un civil mais elle ne doutait pas qu'il puisse gérer une situation de crise ou des combats mortels. Qui sait s'il ne l'avait pas déjà fait d'ailleurs?

Sur ces entrefaites, une petite préparation d'une dizaine de minutes se fit et les trois compères descendirent à terre. L'île semblait hostile malgré son contour de plages paradisiaques. Okubo était équipé d'une machette et prit la tête du groupe, Jomi se plaça instinctivement au milieu et Junko se posta à l'arrière, sans doute pour avoir une vue plus dégagée. Une sente semblait monter vers le pic. Elle semblait avoir été utilisée des années durant car une saillie de terre serpentait devant eux, à peine reconquise par la végétation. L'endroit semblait dangereux car au plus ils avançaient dans les terres et au plus la broussaille tropicale s'opposait à eux, repoussée petit à petit à coups de machette par l'expert qui ouvrait la marche. L'homme semblait habitué à ce genre de situations. Jomi semblait absorbé par ses alentours et griffonnait avec férocité sur un carnet. De ce qu'en voyait Junko, le petit homme ne perdait que peu de détails sur ce qu'il voyait, voire quasiment aucun, car sa représentation était lisible d'un simple coup d'oeil.

Au bout d'un quart d'heure, la végétation déboucha sur une sorte de clairière où trônait un piquet. Okubo se figea car, déjà, une odeur embaumait l'air. Une odeur de chair morte. L'odeur du danger. D'ailleurs, une quinzaine de personnes venaient de se faire sentir sur le radar sensoriel de Junko. Comme simultanément. Comme s'ils étaient suivis depuis un moment. Mauvaise nouvelle car des individus semblaient, au vu de leur vitesse, courir vers eux, autour d'eux même. Dans une valse concentrique qui se resserrait sur leur position.

La progression sur l'île, bien que lente, se passait plutôt bien jusqu'à ce que... Dix, non, douze signatures se fassent sentir. De quoi s'agit-il? La suite? Dans le prochain épisode.


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A sa surprise, imposer sa volonté au petit groupe d’explorateurs n’avait pas été d’une extrême difficulté. Passées les premières protestations, elle avait réussi à faire entendre raison à la majorité et les autres avaient fini par se ranger de son côté, sous l’effet de la pression du groupe. Ce n’était pas plus mal, cela éviterait certainement des pertes inutiles. Elle nota, en particulier, l’assentiment du Guriko, le garde du commanditaire de l’expédition. C’était une excellente chose, il pourrait veiller sur l’équipage en son absence, elle pouvait lui faire confiance sur ce point.

Sans plus tarder, la troupe composée de Junko, Jomi et Okubi prit donc la route, découvrant une île en apparence vierge et sauvage. L’équipe sembla rapidement trouver son rythme, ce qui ne fut pas pour déplaire à la jûnin. Il ne fallut guère de temps à Okubi, placé en tête, pour dégager un passage qui déboucha sur un chemin de terre. Sans un mot, il croisa le regard de la shinobi. Il n’était pas nécessaire de parler, tous ici comprenaient ce que signifiait un tel sentier. Il paraissait évident que ce dernier n’était pas naturel ; la végétation ne repoussait pas, là où la terre affleurait, comme si elle avait été piétinée. « Des animaux ? » demanda la dame à l’expert animalier, pour en avoir le cœur net. « Peu probable. » répondit-il d’une voix rocailleuse. « Le sentier est trop large et semble bien entretenu. Ici la terre est meuble, comme si quelque chose a été trainé là, régulièrement. A moins qu’il ne s’agisse d’un troupeau de gros animaux, je pense plutôt à des hommes. » Des hommes, hein… Elle se contenta d’hocher la tête. Inutile de faire tout de suite demi-tour pour aller chercher Makimaï, il fallait tout d’abord en savoir plus. Confirmer l’hypothèse d’une présence humaine et trouver un potentiel lieu de vie semblaient deux prérequis importants. Ils poursuivaient donc leur route.

Après un certain temps à crapahuter dans la nature, suivant les traces de ces éventuels hommes, le trio débouchait enfin sur une clairière. Là, Okubi se figea tout à fait. Alerte, Junko reportait son attention sur ce qui l’avait stoppé net : au centre de la clairière, une carcasse pendait à un poteau. Leur expert en survie avait immédiatement reconnue l’odeur caractéristique de la chair en décomposition, pour autant il était difficile de savoir de quoi il retournait, à cette distance. Devaient-ils s’approcher ? Mais alors qu’Okubi l’interrogeait du regard, se fut au tour de l’Uzujin de sentir quelque chose. D’abord très ténues, les présences se faisaient de plus en plus prononcées, à mesure que le temps passait. Ça se rapprochait, formant un cercle tout autour d’eux. Compte tenu de leur organisation et de leur nombre, peu probable qu’il s’agisse d’animaux. Cette clairière devait donc être le terrain de chasse du peuple dont ils suivaient les traces. Trop tard pour échapper au piège qui se refermait sur eux, à présent. D’un mouvement de tête, elle pressait les deux hommes à ses côtés et ils rejoignaient le centre de la clairière. Puisqu’il était trop tard et qu’ils étaient déjà encerclés, autant garder l’avantage de la surprise et leur faire croire que le petit groupe était tombé dans leur piège.

Arrivés à hauteur du pilier, ils purent distinctement voir ce dont il s’agissait. « Ce n’est pas… ! » s’étrangla l’expert de la faune sauvage. Non, ce n’était pas un animal. Les deux hommes paraissaient soudainement révulsés, mais le visage de la dame restait impassible. « Des cannibales. » expliqua-t-elle alors. Et, avant qu’ils ne purent répliquer, elle enchaîna : « Oui, j’étais au courant. Mais seriez-vous venus si vous l’aviez su ? » Elle n’y allait pas de main morte avec eux, mais elle avait confiance en leurs capacités intellectuelles, ils se rendraient compte qu’elle avait raison. « Maintenant, il va falloir nous coordonner un peu. Je sens une dizaine de personnes, peut-être quinze, qui s’avancent dans cette direction. » Elle poursuivait sur le même ton, leur expliquant rapidement son plan. A cette distance, impossible pour elle de faire quoi que ce soit – ses illusions trompeuses seraient certainement d’aucune utilité face aux autochtones, habitués des lieux. Il fallait donc qu’ils approchent pour qu’elle puisse passer à l’action, mais durant ce laps de temps ils s’exposaient à des attaques, assurément. Alors, elle les fit se placer dos-à-dos, en triangle et traça rapidement quelque chose au sol. C’était la meilleure protection qu’elle pouvait leur assurer, pour l’heure, en attendant que l’identité de leurs assaillants soit révélée. « Tout va bien se passer. » ajouta-t-elle dans un souffle, à l’attention de Jomi surtout, car il était certainement le moins aguerri d’entre eux.




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Junko avait bel et bien perçu toutes les présences autour d'eux. Ses précautions seraient elles suffisantes? Elle l'espérait. Après tout, tout aussi loin du monde shinobi qu'ils étaient, la région était des plus dangereuses. Et la tribu de cannibales qui s'opposait à eux n'était pas réputée, dans ces îles du moins, pour être chaleureuse et accueillante. D'ailleurs, les bruissements dans les feuillages ne laissaient-ils pas supposer que l'ennemi se rapprochait? Sans doute. Se rapprocher du totem n'avait pas été une mauvaise idée cela dit. La zone était assez dégagée pour se défendre librement même si Jomi, visiblement tendu, semblait sur le point de vomir et non pas de se battre.

Soudain, un homme sortit des buissons, en face d'eux. Il était vêtu d'un simple pagne et son corps arborait des dizaines de tatouages tribaux rouge sang. Les yeux injectés, il se mit à crier dans un langage étrange en faisant signe à Junko de venir devant lui. Apparemment, ils voulaient capturer la femme du groupe. N'avaient-ils jamais vu de kunoichi? Visiblement pas. Grossière erreur que celle-ci. Quand ils comprirent que Junko ne bougerait pas d'un pouce, voire même d'un ongle, leur chef nu s'agaça et leva le bras au ciel. Comme par enchantement, une javeline lui parvint des buissons et il l'empoigna avec rage. D'un même geste, il balança son buste en avant, projetant l'objet à une vitesse folle. Une rapidité impressionnante pour un civil. Pas pour un shinobi. Junko pouvait éviter avec aise. Okubi sans doute. Mais Jomi?
Pour ne pas l'arranger, c'est à ce moment que les agresseurs restés dans les buissons décidèrent de s'y mettre également. Dans une symphonie d'expirations forcées, ils ajoutèrent au concerto une pluie d'aiguilles, métalliques ou en pierre. D'un simple coup d'oeil, on pouvait voir des tubes sortir de la végétation. Des sarbacanes. Empoisonnées peut-être? Le risque était concevable en tout cas. Sinon, comment une tribu de personnages aussi arriérés et grossiers aurait pu survivre des dizaines d'années, peut-être des siècles ici?
Une action se faisait attendre côté Junko. Serait-elle à la hauteur?

Les cannibales s'excitent. Junko saura-t-elle calmer leurs ardeurs? La suite? Dans le prochain épisode.


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Rapidement, les hommes les avaient encerclés, et puis l’un d’eux avait surgi d’un buisson. Paré des marques et des couleurs de sa tribu, il posait un regard lourd sur le trio. L’homme n’était plus dans sa prime jeunesse, mais il paraissait encore vif, et c’était sûrement ce qui lui avait valu la place de chef parmi les siens. Réflexion faite, ces hommes devaient avoir une confiance absolue en leur stratégie de chasse, pour laisser leur leader se révéler de la sorte, seul. Cette hypothèse se confirmait alors que le chef tribal s’adressait aux trois étrangers dans un dialecte incompréhensible. Aucun des aventuriers ne parlait sa langue, mais les signes et le ton virulent de l’autochtone ne laissaient planer aucun doute sur ses intentions. Il réclamait la dame. Serrant la mâchoire, Junko rétorquait à l’attention de ses compagnons : « On ne bouge pas. » Et peut-être qu’une pensée coupable avait traversé l’esprit de Jomi l’espace d’un instant, croyant pouvoir échanger la dame contre sa propre vie, mais le ton et l’aura qu’elle dégageait subitement lui en coupa l’envie. Le chef paraissait dangereux, mais la menace la plus terrible ne venait pas de lui. Junko était capable de bien plus d’atrocité que le cannibale.
L’autochtone comprit également que le camp adverse ne cèderait pas d’un pouce à ses revendications, mais plutôt que de prendre la menace au sérieux, il lançait l’assaut. Les années passées sur cette île, à l’abri du monde extérieur, l’avaient conforté dans la croyance que son peuple était le maître absolu de ces terres. Les quelques hommes qui avaient posé le pied sur son île, jusqu’alors, avaient toujours été réduit en bouillie. Si certains s’étaient vaillamment défendus et avaient pris la vie de quelques membres de la tribu, jamais ils n’avaient connu de véritable défaite. Mais que connaissait-il vraiment du monde extérieur ? Connaissait-il seulement l’existence du Sekai ? Avait-il déjà rencontré un shinobi ?

« On ne bouge pas. » répéta-t-elle, alors que le chef armait son bras et lançait son arme avec force et agilité. Oui, à n’en pas douter, il méritait son titre. Mais alors que la pique arrivait à leur hauteur, quelque chose se matérialisa soudainement dans l’espace. Il y eut un petit frémissement, comme une distorsion de l’air, et une plaque noire apparut. Rebondissant contre cet obstacle soudain, le javelot retomba au sol un peu plus loin, tandis que la plaque disparaissait comme elle était apparue. La Barrière de Fer Céleste. Ces sauvages comprendraient-ils seulement de quoi il s’agissait ?
Bientôt, ce furent toute sorte de projectiles qui se heurtèrent à la barrière translucide, une plaque de métal se matérialisant mystérieusement à chaque fois que ceux-ci s’approchaient un peu trop près des aventuriers. Voilà qui avait de quoi rassurer ses compagnons de voyage, n’est-ce pas ? Junko eut un petit sourire de contentement.

Cependant, elle n’en avait pas fini avec ce peuple de cannibales. En effet, elle ne doutait pas que, voyant leurs attaques à distance vouées à l’échec, les hommes se jettent sur eux au corps-à-corps. Sa technique serait alors rendue caduque. Profitant donc de la surprise générée par sa petite combine, l’Uzujin exécutait rapidement quelques mudras. Il lui fallait quelque chose pour neutraliser définitivement leurs adversaires. Elle avait bien songé à utiliser le Kanashibari, qui s’avèrerait d’une redoutable efficacité contre ces êtres sauvages, mais les uns et les autres étaient trop dispersés, parfois encore assez éloignés du trio, et elle n’était pas certaine de pouvoir les atteindre. Elle ne souhaitait pas prendre de risque inutile. Alors, elle leva la main au ciel, comme elle avait vu le chef tribal le faire un peu plus tôt. Mais, contrairement à lui, elle n’annonçait pas un assaut. Elle leur montrait quelque chose.

Les plus vifs furent les premiers à voir ce que la jûnin pointait du doigt : des plumes. Tout d’abord peu nombreuses, une dizaine peut-être, elles semblaient se multiplier, tant est si bien que ce furent bientôt des centaines de pennes qui tombaient du ciel, avec légèreté. Une vision tant rare que merveilleuse pour ces barbares cannibales. Et finalement, leur vue se brouilla, leurs paupières s’alourdirent, et ils sombrèrent dans un sommeil profond. Pauvres êtres démunis face à pareille magie.
De son côté, Junko asséna un bon coup dans l’estomac d’Okubi. « Ne t’endors pas. C’est un Genjutsu. » expliqua-t-elle, sans s’excuser pour la douleur. Elle avait pris soin de ne pas le blesser, il s’en remettrait. Jomi, quant à lui, s’était déjà assoupi. L’attrapant fermement, elle le plaça nonchalamment sur son épaule. L’homme n’était pas bien lourd pour un adulte. Elle le réveillerait un peu plus tard, lorsqu’ils se seraient éloignés de la clairière. D’un signe de tête, elle montra une direction à son seul compagnon encore éveillé. « Ils venaient de là-bas. Allons-y. Si l’on peut trouver leur campement, on en saura peut-être plus sur cette île. » Encore une fois, et comme depuis le début de leur aventure, Junko ne demandait pas l’avis de ses camarades. Pour elle, il fallait avancer, toujours. Ce qui l’attendait là-bas, ce que lui réservait l’avenir… Tout ça ne lui faisait plus peur.




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Uzu venait de marquer l'histoire de cette île. Et la shinobi qui les représentait avait réagi avec élégance et efficacité. Tous les ennemis venaient de rejoindre le pays des songes. Okubi était estomaqué devant tant de perfection. Aucune réponse n'aurait pu être aussi efficace. Elle avait neutralisé les assauts et la menace de manière quasi simultanée. Malgré son expérience et plusieurs rencontres avec des ninjas, il n'en avait jamais rencontré d'aussi fort. Cette femme défiait toute logique selon lui. Mieux valait donc la suivre et se taire.
Elle voulait trouver leur campement? Soit. Il la suivrait. En enfer s'il le fallait. D'un coup de machette, il suivit les instructions qu'elle lui donnait et commença à pénétrer dans la végétation. Où allaient-ils? Il ne savait pas. Junko donnait des ordres et il s'exécutait. Une chaîne de commande venait clairement de s'établir et Okubi pouvait, tout au mieux, servir de second.

Combien de temps marchèrent-ils? Un quart d'heure, une demi-heure sans doute. La végétation semblait moins dense et ils se rapprochaient du pic rocheux. Junko pouvait sentir des présences au pied du pic, sur une sorte de colline non loin. En se rapprochant, ils virent un petit campement protégé d'une part par des palissades de bois et de l'autre côté par un flanc rocheux. La shinobi sentait une quinzaine de présences dans le camp et, bizarrement, des présences dans le piton rocheux. Comment était-ce possible? En regardant de loin, on pouvait deviner une entrée de tunnel qui serpentait dans la roche. Qu'est-ce qui pouvait se trouver au coeur de ce tunnel? Aucune idée. Mais peut-être le voyage en vaudrait-il la peine. Auraient-ils le temps d'aller voir ce qui se tramait? Pas sur, une demi-douzaine d'hommes venait de revenir. De grands gestes et paroles incompréhensibles se devinaient de loin. Apparemment, ils avaient trouvé le bateau. Suite à cela, un grand cor résonna et une vingtaine de chasseurs sortirent du camp, prenant probablement la route du bateau. Cela sentait le roussi mais, d'autre part, laissait une ouverture pour explorer le camp.

Qu'allait donc faire Junko? Allait-elle rebrousser chemin? Enverrait-elle quelqu'un prévenir les gens au navire? Mais que faire de Jomi le cas échéant? Une décision se devait d'être prise. Et vite.

La suite? Dans le prochain épisode.


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Junko avait eu une bonne intuition, en suivant la direction d’où provenaient les cannibales. Leurs pas les menèrent rapidement au campement des autochtones, un petit village relativement bien protégé à flanc de montagne. Certainement que la palissade de bois avait été dressée pour faire barrage aux animaux sauvages, car ils n’avaient pour l’heure pas trouvé d’indices témoignant de la présence d’un second peuple sur ces terres. De l’autre côté de la palissade, la jûnin ressentait vaguement des traces de chakra à l’intérieur du coteau escarpé ; une étude plus approfondie la conforta dans l’hypothèse que les hommes avaient creusé la roche, mais elle ne pouvait pas déterminer s’il s’agissait d’un passage débouchant à l’extérieur de l’autre côté de la montagne ou d’une simple grotte aménagée.
Okubi et Junko restaient quelques minutes ainsi, à observer le campement dans l’espoir de trouver une ouverture. Depuis leur cachette, ils ne distinguaient pas très bien ce qui se passait à l’intérieur, mais de temps en temps ils pouvaient espionner les allées et venues des cannibales qui entraient ou sortaient.

Finalement, un groupe d’hommes fit son apparition et pénétra le camp par la porte principale. Moins nombreux que ceux qu’ils avaient rencontrés un peu plus tôt – et qui devaient toujours dormir à poings fermés –, ils semblaient avoir trouvé quelque chose d’intéressant. Bien qu’ils ne parlassent pas leur langue, le duo comprit assez aisément ce dont il s’agissait, car les cannibales communiquaient à grand renfort de gestes et de mimiques, tout en pointant du doigt une direction… « Le bateau ! » s’exclama Okubi. « Ils ont trouvé le bateau. Il faut aller prévenir les gars ! » Un pli soucieux apparut sur le front de la dame. Elle comprenait la panique de l’homme, à présent qu’il connaissait les mœurs de ces sauvages. D’un autre côté, ils semblaient prêts à partir en direction du navire, et cela offrait au trio une occasion en or de s’infiltrer dans le campement… Au risque de retrouver la moitié de l’équipage morte ou empoisonnée ? Tapotant nerveusement du doigt, elle cherchait une solution. « Je vais y aller. » annonça alors Okubi, résolu. Et sans attendre l’accord de la dame, il fit mine de faire demi-tour. Lui attrapant fermement l’avant-bras, elle l’arrêta. « Ils vont te rattraper et te tuer. » dit-elle froidement, tout en lui renvoyant son regard dur.  

Malheureusement, il n’y avait pas trente-six solutions. Elle pouvait y aller elle-même, elle était certaine d’être assez rapide pour arriver avant eux, mais Okubi et Jomi ne feraient pas grand-chose seuls dans le campement et ce serait prendre le risque qu’ils se retrouvent pris au piège par le premier groupe de cannibales. Quant à y retourner tous ensemble, ce serait une perte de temps. En réalité, qu’Okubi tente d’atteindre le navire avant le groupe d’indigènes était la solution la plus raisonnable. D’un coup d’œil, elle put voir les hommes se mettre en mouvement. Ils allaient partir, il fallait faire vite.

Elle lâcha sa prise. « Cours. Je compte sur toi. » dit-elle. Okubi bondit, disparaissant dans les fourrés sans demander son reste. L’homme était intelligent, il comprenait la gravité de la situation autant que les risques qu’il prenait. De son côté, Junko laissait le corps inanimé de Jomi et se glissait un peu plus en avant vers l’entrée du campement. Une vingtaine de cannibales étaient sortis. Exécutant rapidement quelques mudras, elle projeta son chakra dans l’espace environnant. Cela n’était pas grand-chose, mais peut-être que cela perturberait les sens des chasseurs suffisamment longtemps pour donner une chance à l’explorateur.
Rebroussant chemin, elle rejoignit Jomi qui dormait toujours paisiblement. D’une claque, elle le réveillait de force. Il eut un sursaut et poussa un petit cri. Elle lui plaqua brusquement la main sur la bouche. « Chut ! C’est moi. » souffla-t-elle. Mais en relevant la tête, elle put constater que le dernier cannibale du groupe avait bel et bien disparu derrière le bosquet. Ils étaient seuls. Elle fit un bref résumé de la situation à Jomi. A mesure qu’elle racontait le déroulé des événements, elle vit le petit homme blanchir et se décomposer. Certainement qu’il regrettait sa venue. Peut-être aurait-il préféré faire partie de la deuxième équipe d’exploration, plutôt que de celle de cette folle furieuse de shinobi. Ce qu’il ne comprenait pas, en réalité, c’était qu’il était peut-être bien plus en sécurité ici, à deux pas du campement, avec elle, qu’à bord du navire qui serait probablement pris d’assaut d’ici quelques dizaines de minutes.

« Ils doivent être trois ou quatre, pas plus. » murmura la jûnin sans prêter attention aux gémissements du cartographe. « Je vais passer la première. Je te ferai signe quand la voie sera libre. En attendant, surveille les environs. Si tu vois quelque chose, rejoins-moi. » Et sans un bruit, elle se faufila dans la végétation, rejoignant le mur de protection du campement qu’elle escalada sans mal.
Qu’y avait-il de l’autre côté ? La suite, dans le prochain épisode…




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Junko venait de faire preuve d'astuce avec son Genjutsu. Elle ne le saurait peut-être que plus tard mais elle venait de faire gagner un temps précieux à Okubi et à l'équipage pour se préparer. Ce faisant, elle pouvait s'infiltrer dans le campement facilement, ce qu'elle fit. Ce qu'elle vit? Quelques femmes et enfants, restés là pour "déjeuner". Un bout de mollet apparemment. Humain, nul doute. A ce qu'elle en comprit, ils devaient sans doute se manger les uns les autres également. Cela dit, ces quelques personnes ne constituaient nullement un danger et, après quelques minutes, Jomi la rejoignit, tremblant comme une feuille et coloré comme un linge.

Il ne disait rien, de peur d'être entendu, mais restait collé à la ninja comme un enfant à son doudou. Ainsi, ils purent observer le camp. Une douzaine de tentes, petites mais bien entretenues, un grand feu central. Très sommaire. Malgré cela, on pouvait voir des traces d'expéditions antérieures ça et là. Un mat de navire qui servait de tissu de tente, un gouvernail qui servait de morceau de palissade. Ces gens avaient développé leur camp avec ce qu'ils avaient trouvé sur leurs victimes. Le plus intriguant restait tout de même la grande tente du fond du camp. Elle recouvrait une grande partie du camp et des signatures de chakra, une en particulier, semblaient s'y enfoncer pour aller au coeur de la montagne et monter plus haut, vers ce que Junko voyait désormais, à savoir une sorte de temple gravé à même la pierre, une cinquantaine de mètres au dessus d'eux. On pouvait de là distinguer une silhouette d'homme entourée de deux tigres. Le coeur de la shinobi pouvait bondir car on comprenait que cela était lié au Torabushi. Des renseignements utiles pour l'expédition pourraient se trouver là-haut. Seule, elle pourrait sans mal escalader la façade et pénétrer dans une sorte d'ouverture visible depuis leur position. Avec Jomi, ils pourraient également entrer dans la tente et trouver ce qui semblait être un boyau serpentant dans la montagne. Qu'allaient-ils faire?

L'avenir nous le dirait. Et Junko déciderait. Pas Jomi.

La suite? Dans le prochain épisode.


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Il régnait une atmosphère étrange, de l’autre côté de la palissade, un calme presque inquiétant. Un rapide coup d’œil informait Junko de la présence de quelques individus, visiblement en plein repas. Jugeant la situation sous contrôle, elle fit signe à Jomi, au loin, et attendit qu’il la rejoigne. Celui-ci, jusqu’alors apeuré, parut étonné en découvrant que certains matériaux utilisés dans la construction du campement avaient visiblement été récupérés sur des navires. Il pointait du doigt une ancienne voile austronésienne, puis une statue (qui était en réalité une figure de proue, en y regardant de plus près). Consciente que jusque-là l’homme avait souffert mentalement, stressé par la situation, Junko jugea bon de cultiver cet élan d’enthousiasme et lui sourit en signe d’assentiment. « Voilà qui aurait plu à Makimai… » couina-t-il. La dame préféra ignorer son commentaire, comprenant cependant le sous-entendu. Comment pouvait-elle savoir que l’ethnologue serait plus utile que le cartographe dans l’exploration d’une île supposément sauvage ? Elle avait fait le choix qui lui semblait le plus pertinent sur le moment…

En observant d’avantage le camp avec ses capacités de senseur, la jûnin remarquait rapidement la présence de traces de chakra un peu partout, et notamment dans ce qui semblait être l’intérieur de la tente principale, voire même de la montagne. Un temple ? Des tigres ?! Un frisson d’excitation parcourut l’échine de l’Uzujin. Voilà qui devenait intéressant ! Elle voulait se remettre en mouvement sans plus tarder.
D’un coup de coude suivi d’un signe du menton, elle indiquait à Jomi l’amas rocheux qui les surplombait. Il comprit très vite là où elle voulait en venir, et parut soudainement inquiet. « Grimper ? » demanda-t-il d’un mouvement caractéristique des doigts. Elle hocha la tête en signe de dénégation. Accéder au pseudo temple en passant par la paroi rocheuse était un risque inutile. Tout d’abord parce qu’il se posait la question de son transport – bien qu’en réalité le porter jusque là-bas ne la dérangeait pas, elle l’avait déjà fait de la clairière au campement des cannibales –, et ensuite parce que rien ne garantissait l’absence de protection autour du temple. Après tout, elle voyait bien des traces de chakra ici et là, du côté de la tente… Autant emprunter l’accès consacré, que d’autres hommes devaient prendre également, plutôt que de jouer avec le feu. Nouveau signe de menton qui mit fin à leur conversation muette.

Le duo se faufila donc entre les huttes, prenant soin de dissimuler leurs ombres et le bruit de leurs pas aux regards et aux oreilles des cannibales ; de toute évidence trop affairés pour s’en soucier. Soucieuse qu’ils ne se fassent pas repérer, Junko préférait néanmoins qu’ils prennent leur temps – surtout du côté de Jomi.
Parvenant finalement à l’entrée de la tente principale, elle laissa le cartographe y pénétrer en premier et se glissa à sa suite silencieusement, un dernier regard vers l’arrière pour s’assurer de leur totale discrétion. L’intérieur manquait un peu de lumière et ses yeux mirent quelques instants à s’habituer à l’obscurité ambiante. Jomi fut le premier à voir ce que dissimulaient les toiles tendues : une ouverture calcaire, puis une galerie qui semblait s’enfoncer dans la roche. L’homme s’approcha de l’entrée en plissant les yeux, comme pour essayer de distinguer l’autre extrémité du boyau ; d’un geste, Junko le retint. Sans un mot, elle considérait l’espace les entourant avec gravité. « A partir de maintenant, je passe devant. » l’informa-t-elle, ce qui eut pour effet de le faire reculer d’un pas. Elle eut un sourire, et ajouta : « Je crois que nous ne risquons rien ici. Mais je préfère ne rien laisser au hasard, c’est mon travail. » De fait, rien ne lui avait paru suspect, aussi bien dans l’espace sous la tente qu’autour de l’ouverture. Pas de porte shintô, pas de signes distinctifs gravés dans la roche, pas de statue de tigre menaçant. Elle récupéra dans la tente une torche d’où émanait une faible lueur et s’engouffra dans le passage.

A l’intérieur, ils progressèrent lentement mais surement. Rapidement le boyau s’était mis à monter et elle ne tarda pas à entendre dans son dos le souffle court de Jomi, ponctué de raclement de gorge. Puis la pente raide se transforma en escalier aux marches taillées grossièrement. L’érosion en avait fait des ennemies naturelles, et elle dû s’assurer que son compagnon ne trébuche pas, lui offrant un peu plus de lumière à chaque fois que le passage devenait délicat.
Elle n’aurait su dire exactement combien de temps ils montèrent ainsi. Alors, enfin, les marches finirent par se faire de plus en plus rares, et la pente plus douce. Ils arrivaient au sommet !




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L'ascension fut des plus rudes pour la kunoichi et son camarade boudeur qui, malgré la difficulté de l'entreprise, cherchait à se faire le moins remarquer. Ce dernier avait bien conscience, que dans une telle situation, ses chances de survies dépendaient du bon vouloir de la femme qu'il accompagnait. Cherchant à arpenter le chemin sinueux à une vitesse convenable, le souffle commençait à lui manquer. À quelques reprises, il dût faire une pause, après tout, un homme de son âge n'était guère taillé pour une aventure pareille. Nul doute qu'avec un autre des explorateurs, Junko aurait eu plus vite fait de trouver le sommet du pic.

Mais finalement, après plusieurs longues minutes mettant à rude épreuve la patience de l'Uzujin, le duo arriva à destination. Cela, elle le sut grâce à la lumière du jour qui se faisait de plus en plus lumineuse à mesure qu'ils avançaient. La délivrance fut d'autant plus agréable que la vue qui se dessinait devant eux était des plus magnifiques. Au sommet de ce pic, caché par quelques végétations éparses, un autel semblait surplomber l'île. Précédé par les vestiges de ce qui ressemblait à un Tori, on pouvait percevoir à sa suite un tout petit escalier tailler dans la pierre, donnant sur une petite plate-forme où la roche semblait avoir été taillé.

Pour autant, à cette distance, rien n'était sûr et la présence du symbole du Torabushi montrait bel et bien que tout ceci avait un lien avec l'objet de leurs quêtes. Mais la Kunoichi n'était pas dupe. Elle avait ressenti cette présence si particulière et ce, dès leurs arrivés au campement. De qui pouvait-il s'agir ? En jetant un œil rapide, il semblait y avoir personne à l'horizon, pour autant, ses sens acérés pouvaient percevoir que la chose était bel et bien là, derrière le monticule de pierre. Tant de possibilités s'offraient à elle et en même temps, tout converger vers un seul et unique point. Mais cet inconnu posait problème. Peut-être pas tant pour sa vie à elle, mais pour Jomi ça...

Et alors qu'elle commençait à réfléchir à un plan, elle fut des plus surprise de voir que derrière elle, le vieil homme avait disparu. En se retournant, elle put le voir, non loin du Tori, prêt à s'aventurer sur les escaliers menant à l'autel. Quel diable l'avait piqué ! Partir de la sorte vers l'inconnu, lui qui était si prompt à la peur il y a quelques instants ? Le tout résidait en une notion simple et qui sauta aux yeux de l'Uzujin quand ce dernier se retourna vers elle, lui faisant d'étranges signes avec ses mains.

Une carte ?

Comment ce vieux croulant avait pu percevoir que ce qui résidait en haut de ce tas de roche était une carte ? La curiosité est un vilain défaut et déjà, l'étau des conséquences se refermaient sur eux lorsqu'ils entendirent une voix s'élever dans un dialecte incompréhensible. Se cachant du mieux qu'il put, Jomi vit passer non loin de lui ce qui ressemblait à un chaman, dont le regard vitreux, trahissait une cécité des plus avancés. Un coup de chance pour le duo ? Ce fut ce que le Cartographe pensa, jusqu'à ce que le vieil homme tourne le regard vers lui. Il le voyait. Comment ? L'horreur commença à se lire sur son visage tandis que son vis-à-vis leva son sceptre dont la pointe était taillé, avant que son attention ne se détourne vers le Kunoichi, lui exposant un léger sourire, avant de murmurer ces mots.

« Ka taea e au te kite i a koe. ! »

*Je peux vous voir...
Que va faire la kunoichi ? Est-il déjà trop tard pour le cartographe ? Le perdre si proche d'un élément clé serait une tragédie, pourtant, cela serait mérité, non ? La suite, au prochain épisode...


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« Jomi ! » Un hurlement silencieux, accompagné d’un agrandissement caractéristique des yeux. De là où le cartographe se tenait, Junko ressemblait à une mère dépassée, découvrant la dernière bêtise de son enfant. Sauf que l’enfant en question avait la soixantaine passée et qu’il aurait dû avoir assez d’expérience pour savoir que son attitude le mettait inutilement en danger. Malheureusement, les passions pouvaient altérer considérablement le jugement des hommes, même les plus raisonnables, et c’était le mal dont le cartographe souffrait présentement. Son amour des cartes lui avait donné des ailes, lui qui avait été jusqu’alors si prudent (voire peureux). La suite des événements ne surprit guère la jûnin : celui qu’elle avait senti, derrière la concrétion rocheuse, leur apparut. Ce qu’elle n’avait pas anticipé, cependant, ce fut l’apparente cécité de l’homme, alors qu’il passait tranquillement à côté de Jomi.

Ils n’eurent pas le temps de se réjouir, car son handicap ne sembla pas empêcher l’inconnu de localiser successivement Jomi et Junko. Une ouïe ou un odorat supérieurs à la moyenne ? Ce n’était pas impossible – c’était même assez commun, chez ceux qui perdaient l’usage d’un sens, de développer les autres. Amusant comme la jûnin, ayant pourtant elle-même développé ses capacités sensorielles, ne songea pas à cette option. A ses yeux, le peuple auquel ils se frottaient ne manipulait pas vraiment le chakra – ils n’avaient encore rien fait qui remette cette hypothèse en question ; elle attribuait ainsi les traces éparses de chakra à quelque chose de plus ancien, datant peut-être de l’époque du Torabushi ou du moins de prédécesseurs du peuple cannibale. Elle était donc bien loin de se douter que le nouveau venu était en réalité un Senseur, à son instar.

Elle l’identifiait cependant comme une menace, tandis qu’il brandissait son semblant d’arme et baragouinait quelque chose d’incompréhensible. Une menace, non pas pour elle, mais pour ce pauvre bougre de Jomi qui s’était terré. Ah, voilà qui était fâcheux. Ne souhaitant pas prendre de risque, elle exécuta une série de mudra puis libéra son chakra, comme une explosion. Kanashibari !
L’intention meurtrière qui accompagnait la déferlante de chakra était facilitée par la colère froide dans laquelle l’attitude de Jomi l’avait plongée. En un instant, les deux hommes furent pris dans la technique, paralysés. D’un bond elle rejoignit le cannibale au regard vitreux et à l’allure de chaman. Elle arracha sans hésitation un lambeau de tissu de son habit et le froissa en boule avant de le fourrer dans sa bouche. Puis, tirant un peu de fil de ses affaires, elle le fit asseoir et entreprit de lui attacher les mains et les jambes. De cette façon, il ne pourrait pas s’échapper, ni crier au secours.
Pourquoi ne pas s’en débarrasser, tout simplement ? Elle devinait à son accoutrement et à sa présence au sommet qu’il revêtait une certaine importance. Selon ce qu’ils trouvaient ici, ils pourraient bien avoir besoin de son aide, d’une façon ou d’une autre. Bien sûr, la langue était un problème, mais peut-être que Makimai pourrait les aider sur ce point – car il était clair qu’ils ne pourraient pas se faire comprendre par des gestes.

Abandonnant un instant l’autochtone, elle rejoignit cette fois son compagnon. Ce dernier avait été pris dans le Kanashibari, se trouvant malencontreusement dans son champ d’action. C’était la seconde fois qu’il goûtait aux techniques de Junko, qui n’en avait visiblement rien à faire de lui faire subir le même sort qu’à leurs adversaires. C’était même pire que ça, car elle s’abaissa au niveau de Jomi et lui attrapa fermement l’épaule. « Quand je dis que je passe devant, c’est pour éviter ce genre de situation. La prochaine fois, je te laisse là. » siffla-t-elle à son oreille. Elle était tout à fait sérieuse, cela ne faisait aucun doute. Bien sûr que perdre l’expertise du cartographe serait une épine dans le pied, mais ce n’était rien d’insurmontable comparé aux ennuis qu’une telle attitude pouvait leur causer. C’était la seconde fois qu’elle le tirait d’un mauvais pas – bien que la première ne fut pas de sa faute – et elle espérait sincèrement qu’il comprenne la nécessité de lui obéir.

Se détournant de Jomi, elle jeta un coup d’œil aux alentours. « La paralysie ne durera pas. » l’informa-t-elle, tout en fouillant les lieux. C’était également la raison pour laquelle elle avait pris soin d’attacher et de bâillonner l’espèce de chaman. En outre, elle pouvait libérer Jomi avant qu’il retrouve naturellement l’usage de ses membres, mais elle n’en ferait rien. Le blesser pour le sortir du Kanashibari aurait certes un quelque chose de réjouissant, comme l’assouvissement d’une vengeance personnelle ou une punition pour son comportement, mais cela serait fâcheux s’ils devaient subitement fuir les lieux, il était déjà suffisamment handicapant comme ça. Non, rester paralysé quelques instants supplémentaires suffirait à lui servir de leçon et cela offrirait le temps nécessaire à Junko pour s’assurer que l’endroit ne contenait rien d’autre de dangereux.

Lorsque ce fut fait et que la dame fut rassurée, elle désigna l’objet du désir de Jomi. « Je te laisse regarder. » Se détournant alors, elle décida de profiter du panorama pour tenter de situer leur navire, par rapport au campement des cannibales. Il valait mieux prévoir, dès à présent, un itinéraire de retour ; elle n’oubliait pas qu’un groupe d’hommes armés était parti en direction du bateau, un peu plus tôt.




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Qui pouvait croire, qu'une telle finalité était possible avec Dame Myoshin ? Combien de batailles, avait été gagné ? Combien d'adversaire, avait elle fait plier sous sa volonté ? Il est des hommes et d'autant de femmes, qui ont cru un jour pouvoir faire face à la Kunoichi. Tous, ou presque en cette heure, reposent à même la terre ou dans le néant pour les moins chanceux. Face à cette attaque soudaine, la colère de la jeune femme concernant l’imbécillité de ce vieux fou de Jomi lui permit d'user d'une arcane fort utile, qui pourtant, dans le flot meurtrier, toucha également son camarade. Simple erreur de dosage de la dame ? Non. La Jounin n'usait pas de ces talents sans prendre pleine considération des conséquences. Ainsi, le cartographe se stoppa net, tout comme le Chaman alors que la puissante aura de l'Uzujin transcendait leurs corps, les figeant net, comme des statues de pierres bloqués dans le temps.

La suite ? Elle usa de ses connaissances plus qu'approfondis en Hojojutsu pour mettre l'aveugle hors d'état de nuire. La voyant faire, son compagnon, bien que subissant encore les aléas de son charisme, n'osait penser ce qu'il devait arriver à ses partenaires, si tant est qu'il y en ait eu un jour ? Une question qui lui glaça le sang, mais bien moins que lorsque la jeune femme s'approcha de lui, délaissant l'homme aux pupilles laiteuses pour offrir son attention à l'expert, dont le visage était recouvert de perles de sueurs. Délicatement, elle vint s'approcher de son oreille, lui susurrant ces mots doux qui en disait long sur l'avenir du vieil homme si, d'aventure, il venait à lui désobéir. Malheureusement, ce dernier n'étant pas en capacité de répondre, se contenta de penser très fort la longue tirade d'excuses avec laquelle il aurait sans doute faillit agacer Junko.

Délaissant son intérêt du monsieur, la Kunoichi s'assura qu'il n'y avait pas d'autres menaces. Usant de ses dons, elle pu constater qu'aucun chakra, ni même la moindre présence n'était à signaler dans les environs, si ce n'était, bien sûr, les villageois en contre-bas restés dans leurs huttes. Ils avaient ainsi toute l'opportunité de se laisser aller à quelques découvertes sur cet autel et la fameuse « Carte », qui, aux yeux de Dame Myoshin, - du moins si elle avait porté un œil dessus -, n'aurait sans doute pas prit cette appellation.

En effet, sur l'Autel se trouvait une étrange sculpture, un cube de pierre, sommes toutes assez banale si on oubliait les irrégularités de ces faces, comme si on l'avait gravé mais qu'avec le temps, il n'en restait plus grand chose. Mais l'oeil expert de Jomi ne se laissait pas prendre à ce vulgaire jeu du temps. Délicatement, il se saisit de l'artefact, le regardant sous toutes ces faces se mettant à rire de plus en plus fort, démontrant une joie immense devant cette nouvelle énigme. Reculant de quelques pas, son regard se perdit un instant sur l'espèce de pilier qui soutenait la sculpture. Sur chaque face, se trouvait un dessin différent, mais qui, mit dans un certain sens, offrait des indices précieux sur le codex de cette fameuse carte.

De son côté, la Kunoichi n'avait pas oublié la menace qui planait sur eux, et notamment, sur ses compagnons d'infortunes qui allaient bientôt recevoir la visite impromptu d'un peuple anthropophage. Certes, elle avait envoyé Okubi les prévenir, mais seraient-ils de taille, et surtout, était-il arrivé à temps ? Tant de questions sans réponses auxquelles elle chercha une réponse dans le panorama magnifique qui s'offrait à elle. Et alors qu'elle usa de ses connaissances et souvenirs pour resituer le navire, elle vit ce dernier, au loin, ayant quitter les berges de l'île et naviguant à quelques enclaves, restant à bonne distance du rivage tout en faisant le tour. Ainsi, ils avaient préféré la fuite au combat. Cela pouvait-il étonner la jeune femme ? Pas vraiment. Seulement voilà, comment allait-elle pouvoir les rejoindre maintenant ? Et surtout, s'ils étaient là-bas, alors, où étaient le reste des cannibales ?

Son don se mit alors en alerte, ressentant la présence d'une vingtaine, non, peut-être trente signature se rapprochant du village. Déjà ? Combien de temps leurs avaient prit l'ascension ? Seule, cela n'aurait durée que quelques secondes, mais avec son compagnon... Mais alors qu'elle ressentait l'étau se resserrer sur sa gorge, son camarade l'appela pour lui partager ses découvertes, lui apportant le fameux cube de pierre recouvert de mousse et de gravures ternis par le temps.

« Regardez Junko ! Ceci est une carte ! » Ce morceau de pierre, une carte ? Sérieusement ? Devant l'émotion discutable de la jeune femme, il lui montra les différentes gravures présentes sur le pilier et commença son explication. « Chaque face raconte une histoire. Celle-ci, représente un homme tenant dans sa main la lueur du soleil, à son opposé, une femme détenant la lune, tandis que les deux autres montrent un temple perdu en haut d'une montagne et l'autre une sorte de grotte enfouis où se trouvent un autel... Et venez voir au dessus ! » Là où était posé le cube, un dessin était gravé. Deux personnages, ressemblant à l'homme et à la femme, agenouillé, vénérant un cube et un triangle qui, une fois la lueur des deux astres se reflétant sur eux, montraient la voie vers quelque chose qui, malheureusement, était illisible à cause de l'érosion de la roche par le temps.

Déjà, la jeune femme pouvait comprendre que son exploration ne faisait que commencer. Il était évident que le cube étrange était en leurs positions. Une bonne chose en soit, mais comment trouver le triangle ? N'y avait-il rien sur cet autel qui pouvait donner une indication ? Seul le dessin de la grotte offrait un semblant de réponse. Mais alors que les réponses offraient d'avantages de questions, la Kunoichi sentit des présences s'approcher. Elles étaient nombreuses, peut-être trop nombreuses pour elle seule et puis, elle devait protéger Jomi et avec le bateau en mer... Comment faire ?

L'aventure ne faisait que commencer...


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Myōshin Junko

S’il avait réagi de la pire des manières en arrivant au sommet, la jûnin faisait cependant confiance à Jomi pour ce qui était de l’étude de la chose ayant retenu son attention ; il restait un expert dans son domaine. Bien sûr, elle ne raterait pas une occasion de repasser derrière lui, afin de se faire sa propre opinion, mais cela tenait plus d’un orgueil débordant que d’une remise en question des compétences du cartographe.
Pour l’heure, donc, elle s’était détourné de l’amas rocheux que le vieux se faisait un plaisir d’examiner, préférant focaliser son attention sur le paysage. Il ne s’agissait pas de prendre quelques instants de répit – certes, la vue était magnifique sur cette île en apparence sauvage –, mais bien de localiser leur navire et de trouver une issue, au cas où le boyau par lequel ils étaient arrivés se trouvait impraticable pour une raison ou pour une autre, ou si la situation l’exigeait impérativement.

Elle ne tarda pas à le trouver, et cela aurait dû la rassurer que de constater qu’il ne flambait pas de toute part, comme une preuve que les membres de l’expédition avaient su faire face à l’assaut des cannibales, mais la position du navire par rapport à l’île lui ôta toute satisfaction. N’espéraient-ils tout de même pas prendre la poudre d’escampette, les laissant aux mains de ces sauvages ? Ses sourcils se froncèrent à cette idée, et elle scruta le bateau quelques instants, observant la manœuvre.
Il virait, effectivement, mais il ne semblait pas chercher à prendre véritablement le large, sinon se tenir à bonne distance du rivage. Elle eut une moue de contentement ; Okubi s’était certainement correctement acquitté de sa mission, en leur racontant leur rencontre malencontreuse avec les autochtones et leurs plans pour la suite. Cela dit, elle ne doutait pas que si le duo ne rejoignait pas le littoral d’ici la fin de la journée, ils finiraient par en conclure leur captivité, voire leur décès – et en plaçant un ultimatum à la fin de journée, elle était peut-être optimiste, car certains membres de l’expédition avaient déjà dû proposer de les abandonner en apprenant l’existence du peuple cannibale.

En parlant de cannibales, d’ailleurs, voilà que son sixième sens s’affolait. Quelque chose attira son attention, en bas, déjà assez proche du village : une myriade de signatures de chakra. Ses yeux s’écarquillèrent. Vingt, peut-être trente individus ? Les sauvages qu’elle avait endormis, dans la prairie, se seraient réveillés et auraient été rejoints par ceux partis traquer le navire ? Mais le compte n’y était pas encore ; un autre groupe s’était rajouté, peut-être des hommes partis chasser ? Rien de moins sûr, à vrai dire.
Il fallait néanmoins prendre des mesures, car le groupe ne tarderait pas à atteindre le hameau protégé et s’ils décidaient de grimper jusqu’au promontoire rocheux, la situation allait rapidement devenir délicate pour les deux explorateurs. Elle glissa un regard vers Jomi qui était toujours affairé, semblant se parler à lui-même à voix basse. S’il paraissait raisonnable de partir dès à présent, pour éviter un affrontement au cours duquel elle aurait clairement le nombre contre elle, cela semblait inenvisageable en pratique. Le cartographe n’avait pas encore statué sur l’importance de leur découverte, elle ne pouvait pas prendre le risque de les faire redescendre et passer à côté d’un précieux indice – elle n’oubliait pas pourquoi elle était là.

Le meilleur compromis, finalement, c’était de leur faire gagner du temps. Mais comment ? Baissant les yeux, elle parcourut le petit village du regard, de la palissade jusqu’à la hutte plantée au pied de la montagne et dont elle ne voyait qu’une seule extrémité de là où elle se tenait. Puisant dans sa mémoire, elle se souvint vaguement de l’agencement des choses à l’intérieur de cette dernière, l’espèce d’ouverture menant au cœur de la roche, le long et sinueux escalier qui serpentait en son sein, pour déboucher… Là. Elle s’était retournée, portant son regard sur le trou dont ils étaient sortis.
Peut-être pourrait-elle employer un Genjutsu, du même genre que le Kori Shinchû, ou bien Kokoni Arazu pour modifier l’environnement, dissimuler l’entrée du boyau par exemple… Mais il allait lui falloir beaucoup d’imagination pour arriver à tromper ceux qui vivaient-là depuis des décennies peut-être. Pourtant, même un shinobi pouvait se laisser avoir par ce genre de technique somme toute basique.

« Regardez Junko ! » Elle tourna la tête vers le cartographe qui l’appelait, interrompant ses manigances et remettant à plus tard ses réflexions. Avait-il trouvé quelque chose ? Il ne se laissa pas prier et lui fit un exposé de la situation. La carte, comme il l’appelait, n’avait rien de comparable à ce qu’elle avait déjà pu voir par ailleurs. C’était un cube taillé dans la pierre, pas très gros mais assez lourd pour sa taille tout de même, dont on avait gravé chaque face. Le temps et les intempéries avaient néanmoins érodé certains détails et arrondi les angles, ce qui laissait la place à l’interprétation. Pour cette raison, Junko était restée assez sceptique, là où le cartographe ne cachait pas son enthousiasme. Mais si cette « histoire » semblait incomplète et incongrue, elle avait le mérite de les faire avancer dans leur expédition, ne serait-ce que par son apparente ancienneté. C’était une piste, qui ne menait peut-être nulle part, mais qui valait le coup qu’on s’y attarde.

S’attarder ? Pas ici, cependant. Les présences qu’elle avait senties auparavant s’étaient rapprochées. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que les cannibales n’investissent leur campement et ne se mettent en quête de leur espèce de chaman. Elle fit part de ses inquiétudes à son coéquipier qu’elle vit blêmir légèrement. Voilà qui devait le refroidir, après l’excitation de la découverte. « Il faut qu’on parte, dès que possible. Tu penses pouvoir porter le cube ? » Elle posait la question, mais ils n’avaient pas le choix, en réalité. Elle n’avait rien pour le transporter, et il était hors de question qu’elle ait les mains occupées en présence d’ennemis. En guise de réponse, il soupesa l’objet et hocha de la tête. Pour le moment, ça devrait aller ; restait à espérer que dans le mouvement il ne lui échappe pas. A cette pensée, elle eut un doute et préféra jouer la carte de la sécurité : « Je vais enregistrer tout ce que nous voyons ici. Replace le cube un instant… Cela pourrait nous être utile, au cas où nous oublions quelque chose. » D’un autre côté, elle s’assurait également, de cette façon, qu’ils aient une trace des gravures quelque part, si jamais le cube venait à disparaitre.

Elle tirait sur le collier attaché à son cou et auquel pendait un petit anneau caractéristique : le premier anneau des Arpenteurs, celui qui attestait de son statut de Novice du Cercle d’Argent. Elle avait découvert avec surprise et délectation que ces anneaux avaient des propriétés fantastiques. Celui-là pouvait enregistrer, au prix d’une activation chakratique, tout ce qu’elle voyait durant une dizaine de minutes. Elle n’hésita pas et fit un rapide mais précautionneux tour de l’autel, en prenant soin de scanner la zone, puis regarda chaque face du cube, les unes après les autres. Cela ne prit guère de temps, bien moins que la limite de l’anneau, et cette façon de procéder avait le mérite d’être plus rapide et plus fiable qu’un croquis du cartographe.

De son côté, il semblait pressé de récupérer le cube et de partir. Mais alors qu’il se saisissait de l’objet et qu’il faisait mine d’aller vers l’entrée du boyau, elle lui attrapa le bras. « On va descendre par là… » Et, d’un signe de tête, elle lui montrait le bord de la falaise. Ils se trouvaient à une cinquantaine de mètres du sol, à vue de nez. Le petit homme sembla perdre encore des couleurs ; Junko était-elle devenue folle ? Elle eut un sourire. « Je vais faire une diversion, puis on sautera. En te portant, cela devrait amortir la chute… » Pour lui, oui certainement, pour elle beaucoup moins en revanche. Mais ça, l’avenir le lui dirait.
Pour toute diversion, elle avait tiré de son matériel un parchemin explosif – et elle regrettait d’ailleurs de ne pas en avoir prévu plus – qu’elle enroula autour d’un kunai. Il leur fallait attendre le moment idéal… Et puis elle jeta le kunai d’un geste sec, en visant le toit de l’une des huttes, à l’opposé de leur position. Joignant les mains, elle souffla : « Katsu ! » Avec l’explosion qui causerait des dégâts matériels et peut-être humains, et l’éventualité d’un départ de feu dans le campement, voilà qui devrait occuper tout ce beau monde pour un petit moment. Peut-être assez pour que l’ombre qui se laissa tomber de la falaise passe inaperçue ?




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« Je vous demande...pardon ? »

Sauter. La jeune femme voulait se lancer dans le vide avec le vieux Jomi qui la regarda complètement abasourdi par ce plan qui n'en était pas un pour lui. Et bien qu'il eut connaissance des quelques prouesses des shinobis, en aucun cas, il ne se sentait l'étoffe d'un guerrier de l'ombre. Regardant d'un œil inquiet le vide qui se présentait entre eux et le navire, il comprit cependant qu'il n'y avait pas d'autres possibilités. Tout s'était passé très vite, trop vite peut-être pour vraiment avoir une bonne idée de la suite des opérations. Pour le cartographe, les choses étaient plus simples lorsqu'ils se trouvaient face à des anciens parchemins, ou des singularités comme ce magnifique cube. À n'en pas douter, pour ses yeux, le morceau de pierre en disant plus long que l'immense précipice dans lequel ils allaient se jeter.

Laissant la jeune femme agir avec précaution, il se demanda un temps ce qu'elle pouvait bien faire avec cet anneau. Les ninja étaient des êtres particuliers à ses yeux, avec des mœurs plutôt étranges. Cependant, s'il y avait une chose qu'il ne pouvait nier, c'était que la Dame était efficace. À choisir, il préférait encore être dans son camp, d'autant plus avec une ribambelle de sauvage à ses trousses. La laissant terminer en silence, il remarqua un léger détail dont il ne voulu faire par à Junko sur le moment. Ce n'était qu'une théorie mais surtout, le manque de temps ne lui permettait pas de s'aventurer à de plus amples recherches.

Vint enfin le moment que Jomi n'attendait pas. Le fameux saut dans le vide qui, normalement, devait bien se passer. Mais d'abord, il y eut la détonation. Une puissante explosion qui faucha en plus de quelques huttes, la vie à de nombreux autochtones amplifiant la colère de ces derniers. Les hurlements arrivèrent jusqu'au duo, serrant le cœur du vieux cartographe qui, l'espace d'un instant, fut prit de pitié pour ses pauvres bougres. Un instant vite brisée par la force de la jeune femme qui se saisit de lui alors qu'il tenait dans ses mains le précieux artefacts.

À la une... Son cœur commençait à battre la chamade... À la deux... Ses yeux se fermèrent, forçant sur ses paupières comme si en faisant cela, il perdrait conscience de tout ce qui allait arriver... À la trois ! Le corps de la jeune femme prenait une violente impulsion, forçant sur ses talons, ses mollets, brûlant ses cuisses, puisant dans la puissance de ses abdominaux pour se lancer corps et âmes dans le néant. Elle était prête, grâce à des années d'entraînements et de conflits ayant fait d'elle une guerrière des plus incroyables. Mais lui... Vieux rat de laboratoire aimant ses cartes et ses livres, bien loin des aventures dangereuses, voir, mortelles... Il fit l'erreur d'ouvrir un œil, le refermant aussitôt, forçant sa prise sur le corps de la pauvre femme qui commença à manquer d'air, perturbant son saut dans un tressaillement. Ce qui devait être un saut parfaitement millimétrée fut une dégringolade des plus burlesques. Les corps vrillaient dans tous les sens pendant cette chute interminable. Et alors que le temps semblait ne plus avoir d'emprise sur eux, leurs corps, finirent par heurter quelque chose... De l'eau.

La malchance du duo s'était révélée de bonne augure, si bien qu'à part l'envie d’occire le pauvre homme, aucun des deux ne subirent de dégâts physiques. Tout au plus un petit plat des fesses, mais bon, un peu de crème devrait faire passer ça. Nulle doute que la kunoichi trouverai une âme charitable pour cette affaire. En attendant le massage fessier, les deux comparses se laissèrent glisser le long de la rivière qui traversait sans embûche le pan de la falaise, se jetant par une mignonne petite cascade dans l'océan où, non loin, le navire approchait.

Une chance inouïe semblait talonner aux postérieurs du cartographe et de la shinobi. Si bien qu'après quelques brasses, ils furent remontés sur le navire, non sans une pointe d'acclamation de la part des autres membres de l'équipage. Parmi la petite foule, se dessina un visage particulier. Okubi s'avança vers Junko, posant sa main sur son épaule, en arborant un léger sourire, hochant la tête avant de repartir vers ses occupations. De l'équipage, aucune perte n'était à déplorer, et cela, ils le devaient tous à l'Uzujin.

« Bien... Maintenant que nous sommes tous là... qu'est ce qu'on fait ? » demanda Durako d'une voix... agaçante.

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Myōshin Junko
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« Bien… Maintenant que nous sommes tous là… qu'est-ce qu'on fait ? » Voilà une voix qui n’avait guère manqué à la jûnin… Et si elle avait été heureuse de constater, l’instant auparavant, que tous avaient pu retrouver le navire en sécurité, notamment grâce à la vivacité d’Okubi, elle le regrettait déjà. Pourquoi ne pas avoir malencontreusement oublié le chef officiel de l’expédition ? Ses compagnons avaient un bien trop grand cœur ; elle n’aurait pas su résister à la tentation de le livrer en pâturage aux cannibales ! Il fallait dire qu’elle était un peu fatiguée, toute fourbue de leurs péripéties rocambolesques, et elle n’avait plus la patience ni le courage d’endurer l’enthousiasme feint de ce m’as-tu-vu. Inutile de poser la question aux autres pour savoir qu’il avait certainement trouvé mille et un prétextes pour ne rien faire en leur absence.

« A vrai dire, nous avons fait des découvertes, avec Jomi. Mais il nous faut encore étudier ce que nous avons trouvé… » Elle se tournait vers le concerné qui avait toujours entre ses mains la « carte » cubique. Il hochait la tête, un air soudainement sérieux sur le visage, avant d’exhiber son trésor, tandis que les plus curieux se rapprochaient. Il se mit à piailler furieusement lorsque Durako voulut s’en emparer, arguant qu’il ne fallait surtout pas l’abîmer. Impassible, Junko poursuivit : « Nous l’avons trouvée dans le campement, sur une espèce d’autel… »
Okubi avait déjà relaté la première partie de leur exploration à ses camarades : la rencontre avec les cannibales, la façon dont Junko les avait sortis du pétrin, la découverte du campement, puis sa course folle jusqu’au navire pour prévenir l’équipage. De son côté, l’Uzujin se contenta d’une description sommaire du campement, décrivit le chemin dans la roche jusqu’à une espère de sanctuaire, la présence du shaman présumé – et elle ne manqua pas de couler un regard lourd de sens vers le cartographe –, et finalement la découverte du cube. Jomi, quant à lui, ne put résister à l’envie de compléter le récit de la dame par la narration du Grand Saut, pendant lequel il avait bien cru perdre sa vie. Elle se contenta d’hausser les épaules, levant les yeux au ciel.

« Nous devrions rester à proximité de l’île, le temps d’élucider tout ça. Qui sait, nous aurons peut-être à y retourner. » Il y eut, chez certains, un échange de regards inquiets, certainement à l’idée de tomber nez-à-nez avec un mangeur d’hommes, mais l’on n’y pouvait rien, c’était la décision la plus raisonnable. Alors, chacun se dispersa, retournant à ses activités – ou à sa sieste. Ce ne fut pas le cas de Makimai ; elle s’avança d’un air déterminé vers Junko lorsque celle-ci voulut prendre la suite de Jomi, qui retournait dans la grande salle du gaillard avant pour son étude de la carte. « J’ai discuté avec Okubi, mais il manquait d’informations. » La jûnin hocha la tête, elle se doutait bien que l’ethnologue finirait par venir la voir – elle, ou Jomi d’ailleurs. Après tout, si elle ne témoignait pas d’intérêt pour ce peuple isolé du reste du monde, que faisait-elle ici ? Loin de la déranger, cela arrangeait même Junko qui avait déjà prévu de l’inclure dans leurs travaux de recherche. Elle ne doutait pas que le cartographe saurait faire son travail à la perfection, mais elle avait le sentiment que ce peuple abritait d’autres secrets. La présence d’un homme, là-haut, près du cube, n’avait rien d’anodin. Ils entretenaient l’espèce de temple, peut-être depuis des siècles.

Elles rejoignirent la salle principale ; Jomi avait déjà étalé ses affaires autour du cube qu’il examinait avec soin. Sans trop s’en préoccuper et sans le déranger, Junko racontait en détail ce qu’ils avaient vu à l’ethnologue. Leurs habits, les armes qu’ils utilisaient, la façon dont le campement était organisé, ce qui lui paraissait venir d’une autre époque, ce qui paraissait récent – la façon dont les autochtones semblaient récupérer les matériaux des navires qui s’échouaient là –, puis l’homme qu’ils avaient rencontré au sommet du rocher. Elle se souvint l’avoir entendu murmurer quelques mots, mais elle fut bien incapable de reproduire le moindre son. Sur le moment, ça n’avait pas été sa première préoccupation. Makimai eut un sourire compréhensif. Elle prenait des notes, coupant de temps à autres l’Uzujin pour lui demander des précisions. Junko faisait de son mieux, mais elle n’avait pas la mémoire de tous les éléments et parfois les questions étaient bien trop spécifiques. Ils n’étaient restés que très peu de temps au même endroit, en réalité, difficile de scruter le moindre détail.

L’Uzujin finit par prendre congé, tandis que l’ethnologue rejoignait Jomi – qui aurait certainement droit à son lot d’interrogations, lui aussi. Elle n’avait rien de plus à leur apporter, et les deux experts avaient sa confiance. « Si vous me cherchez, je serai dans ma cabine. N’hésitez pas, si vous trouvez quelque chose d’utile… Ou si quelqu’un fait une bêtise. » Ils eurent tous trois un sourire entendu.

Une fois seule, la jûnin s’allongea. Elle voulait récupérer un peu de leurs aventures ; protéger des civils avait un quelque chose de particulièrement stressant – un peu comme s’occuper de gamins turbulents –, et elle ne doutait pas qu’elle doive encore sauver la peau de l’un ou l’autre de ses camarades à l’avenir. Faisant tournoyer un instant sa bague d’Arpenteur autour de ses doigts, elle laissa son esprit divaguer. Un homme tenant le Soleil, une femme tenant la Lune… Et sur ces pensées vagabondes, elle trouva un semblant de sommeil.




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