L’attente était ce que Yu aimait le moins dans son métier. Attendre que le temps passe et écouter l’environnement pour ne pas se faire prendre de court. Au moins cette fois-ci avait-il droit à quelques ragots. C’était toujours un peu mieux pour tuer le temps. Les deux gardes discutaient posément au sujet de la vie. L’un d’entre eux semblait être sur le point de prendre sa retraite. Yu n’en avait cure. S’il fallait tuer cet homme, il le ferait. Aussi sûr que s’il devait faire n’importe quelle autre tâche nécessaire. L’homme semblait être bien armé et avait deux imposants gants avec lesquels il avait dû mettre K.O un bon nombre de personnes. Pour le plus jeune des deux gardes, le constat était similaire, celui-ci avait une paire de tantô bien affutés. Ainsi avaient-ils l’équipement adapté pour le lieu dans lequel ils étaient. Ce n’était pas étonnant s’ils gardaient des familles de Daimyos régulièrement. C’étaient des gardes du corps entrainés.
Information importante, le nouveau navigateur du bord semblait être un ninja car il avait des charmes de silence. Au vu de la manière dont l’info venait, il était soit adepte du Genjutsu voire plutôt du Fuinjutsu. Et vu comme c’était tourné, il semblait avoir isolé phoniquement la chambre de l’extérieur pour que les ébats des personnages dans la chambre ne rejaillissent pas sur l’extérieur. Yu pouvait tirer avantage de cette information. S’il éliminait sa cible, ce serait dans la chambre. Autre point auquel le Zhao devrait faire attention, il y avait le fameux Akifumi aux yeux rouges. Nul doute qu’il s’agissait d’un autre shinobi car les deux samouraïs ne semblaient pas apprécier Akifumi, contrairement au navigateur. Un certain Ao semblait aussi doué dans l’écoute des sons. Son ouïe passait-elle au-delà du dispositif d’isolation phonique du navigateur ? La question se posait. De toute manière, il avait la possibilité de créer une diversion si besoin. Bref, pendant que les deux samouraïs papotaient, Yu réfléchissait à ses options. Aller chercher la cible présentait plus un risque qu’autre chose. Il était certain d’être au bon endroit, il fallait juste que sa cible se présente et qu’il rentre dans la chambre en même temps qu’elle. Là était la difficulté.
En échafaudant diverses options, Yu entendit une dernière parole capitale. Le fils du Daimyo semblait être de la jaquette. En soi, cela ne changeait rien à la vie de Yu. Mais dans certains milieux un peu plus conservateurs… Il avait là une piste pour déshonorer la cible si la possibilité se présentait. Comme quoi, rester ici à écouter ces deux chicaneurs lui avait rapporté beaucoup de grain à moudre. Il se tapait peut-être même le jeune navigateur. Voilà qui lui permettrait sans doute de faire d’une pierre deux coups si ceux-ci se présentaient à lui. Sans un bruit, Yu jeta un coup d’œil dans la coursive. Certains invités commençaient à rentrer vers leurs chambres au vu de l’heure tardive et de la nuit qui avançait. La plupart d’entre eux étaient alcoolisés ce qui confortait Yu dans l’idée que le fils du Daimyo pourrait aussi l’être. Les auspices semblaient bons pour le shinobi. Pour autant, il ne relâcha pas son attention et regarda avec minutie les gens qui passaient ça et là. Il voulait à tout prix identifier une menace avant qu’elle ne puisse émerger et repérer la cible au plus vite. Le plan d’action était simple. Se faufiler dans la chambre avec la cible, faire ce pour quoi ils étaient Wei et lui payés grassement et s’en aller après une diversion. Il avait déjà fait cela des dizaines de fois mais à chaque fois il ne pouvait s’empêcher de ressentir le petit frisson d’adrénaline lié à l’excitation qui montait en lui. Respirant doucement, il se calma et continua à faire le guet, silencieux comme une ombre et mortel comme un rasoir.
Récapitulatif:
Yu continue à patienter et analyse les actions à potentiellement mener. Si une ouverture se propose, il s'infiltrera dans la chambre tel un ninja. Sinon, il regarda et analyse le passage dans la coursive.
Santé: 95% Chakra: 51% (Deuxième consommation du caméléon suite échanges dans Questions sur Discord) Mode furtif toujours activé.
Jin Wei
Indépendant
Messages : 143
Date d'inscription : 30/10/2019
Fiche du Ninja Grade & Rang: Rang B Ryos: 535 Expérience: (709/1200)
Jusqu’ici, tout s’était plutôt bien déroulé. La conjonction des efforts du capitaine Kumagawa, de ceux de Wei et de l’alignement des étoiles avait permis de dissiper les doutes potentiels quant à leur couverture. Cargaison, journal de bord, repas du soir… Tout avait été géré et ils étaient, pour l’instant, hors de cause. Pour autant, la jeune femme n’avait pas l’impression d’être plus soulagée ou plus reposée qu’auparavant. Elle qui avait espéré se tourner gentiment les pouces pour le reste de la soirée, à se régaler des histoires des uns et des autres, se retrouvait avec l’espèce de médecin de bord ivrogne collé aux basques et un capitaine Kumagawa qui s’avérait fort peu habile de sa langue finalement – le comble, pour un homme censé diriger un équipage.
Ignorant une énième sollicitation de l’insupportable rouquin, Wei se leva de sa place et fit mine d’aller se resservir, non sans avoir fusillé du regard le samouraï qui prétendait ne rien voir. Qu’était-elle censée faire si même ceux supposés défendre la veuve et l’orphelin – ou quelque chose du genre, en rapport avec leur code moral – fermaient les yeux dans une telle situation ? Elle avait menacé, et à moins de trouver très vite la paix intérieure, elle risquait de mettre en application ses menaces. Après tout, Wei n’était pas connue pour son calme légendaire.
Elle inspirait une large bouffée d’air frais près du bastingage, dans une vaine tentative d’évacuer la rage qui montait en elle, lorsqu’elle l’entendit dans son dos. Le fameux médecin venait la chercher, encore. Elle ferma violemment le poing qu’elle avait de libre et le porta à sa bouche entrouverte, ne cherchant même plus à cacher son énervement, avant de se relâcher finalement. Dardant un regard furibond vers l’homme, elle siffla, mâchoire serrée : « Je te jure, si tu ne me lâches pas la grappe et que tu ne repars pas sur ton navire très rapidement, je te coupe les couilles et te les fais avaler. Va te trouver une pute à Tansuido, je passe mon tour. » D’un geste brusque, elle s’échappa alors en direction du petit groupe au coin du feu.
Faisant signe aux autres de lui faire un peu de place, l’air de rien, elle se laissa alors tomber aux côtés du Lieutenant. Non seulement il faisait semblant de ne pas voir les manigances de son médecin, mais en plus il refusait de boire, au prétexte d’être en service. Wei songea qu’il fallait l’occuper différemment, au moins jusqu’au moment où elle (ou Kumagawa) pourrait lancer à la cantonade un vague « Fin de la soirée, tout le monde chez soi ! » et renvoyer tout ce beau monde sur son navire pour la nuit. S’installant confortablement à ses côtés, elle se pencha vers le samouraï. « Vous devez avoir de belles histoires à raconter, vous aussi, non ? On doit en vivre, des aventures, dans la marine… »
D’un coup d’œil discret, elle chercha l’ivrogne. Elle doutait que sa fureur ne le retienne bien longtemps – c’était un pervers doublé d’un con, après tout. Mais elle était prête, cette fois ; puisque le lieutenant fermait les yeux, elle allait lui mettre l’odeur de l’ivrogne – ou de ses fameuses roubignoles, le cas échéant – sous le nez. Tant pis si cela causait un esclandre… De toute façon, elle n’avait pas dans l’idée de rejoindre le Toucan Arc-en-ciel ; elle n’était pas certaine de ce fabriquait Yu, mais elle avait suffisamment confiance en son mentor pour lui laisser cette tâche délicate. Elle, elle se contenterait de garder leur navire le temps qu’il faudrait. « Rah, que j'aimerais avoir la paix… »
La nuit et l'ennui avançait dans les coursives luxueuses du château arrière du Toucan Arc-en-ciel. Un mousse était passé, éteignant certaine lanterne sans doute par soucis d'économie (ou pour éviter qu'un passager trop saoul ne foute le feu au navire). Voilà qui arrangeait bien Yu, qui pu facilement se dissimuler dans un coin d'ombre pour surveiller la longue et inintéressante garde des deux samouraï aux armures chamarrés. Ces derniers avait sombré dans des débats stériles sur l'importance du nom du premier petit-fils de Kiiro, puis sur une comparaison entre la qualité de l'acier des armes de Tetsu et celle du cru (Kiiro préférait le local, Aka l'importé).
Une information utile surnagea dans ce babillage de gardes de faction : les deux compères faisaient partis des forces de sécurité d'élite (ou d'apparat comme le prétendait perfidement Akifumi les Yeux Rouges, ce qui faisait grincer des dents à Kiiro) de la nef, la Division Arc-en-ciel, composé de sept membres identifiable uniquement à la couleur de leur armure. Obéissant directement au capitaine à l'inverse des autres serviteurs et gardes, ils semblaient être d'origine diverses (voire pour certain suspecte, les samouraï débattirent un moment de si leur Midori ne serait pas en fait une empoisonneuse recherchée) et étaient assignés aux hôtes de marque, quand ceux-ci n'insistaient pas pour avoir leur propre gardes (chose que Aka considérait avec dédain, s'estimant bien plus compétent que certain samouraï, même issus de clan prestigieux).
Le temps s'écoula lentement jusqu'à ce que les coursives s'emplissent de rire gras d'homme trop alcoolisés et de gloussements aiguës de demoiselles qui ne l'étaient pas moins. Il était fort tard ou plutôt bien tôt et la fête semblait s'être enfin terminé. Les riches et nobles passagers de la caravelles de luxe regagnaient (parfois péniblement et à tâtons) leurs cabines. Les plus éméchés (ou riches) se faisaient guider par des serviteurs du vaisseaux de plaisance.
Un toussotement suivit d'un garde-à-vous des samouraï apprirent à l'assassin de Long-Shè que les occupant de la luxueuse cabine approchée. Tout un groupe en fait, de nobles et marchands, homme et femmes qui bavassaient et riaient. Certain avait encore des cruchons en main. Un mousse portant un lampion les guidaient dans la pénombres de coursives du navire mais la lumière restait mauvaise (ce qui facilitait l'art de la discrétion d'un ninja de Long Shè, mais l'empêchait aussi de bien voir). Kiiro fit une très légère courbette, à peine un hochement de casque, alors que Aka ouvrait la porte. Il y eu quelques au-revoir dans le groupe de noceurs, qui se sépara. Un homme et une ou deux silhouette féminines ou androgynes (difficile à dire dans la pénombre et la coursive bondé de fêtard éméchés) prirent congé et pénétrèrent en riant dans la cabine de luxe dont les samouraï n'allaient pas tarder à refermer la porte pour reprendre leur garde.
Qu'allait faire le Hung Kwan ? Les couloirs du Toucan Arc-en-ciel s'étaient un instant animés et il pourrait essayer de se glisser dans la chambre, soit en étant déguisé, soit en usant de nouveau de sa meilleure technique d'infiltration... Mais cela restait risqué : les samouraï aux armures colorés restaient très professionnel (Yu cru même percevoir un vague dégoût ou un jugement devant les noceurs bruyant et alcoolisé) et il n'allait pas laisser la porte ouverte longtemps. De plus, Kiiro semblait être un vieux de la vieille, qui s'y connaissait en tours shinobi : pas sûr qu'il ne repère pas un banal henge ou un "invité" supplémentaire se glissant dans la suite sans une bonne diversion.
Résumé:
La technique du Caméléon ne dure qu'un tour : si tu veux rester invisible, il faut en repayer le coût (et cela compte comme une technique). A noter que sauf si tu bouges, tu n'en as pas besoin pour rester cacher à observer les deux gardes. Les coursives sont sombres, notamment depuis qu'un mousse est venu baisser/éteindre les lumières pour la nuit.
******
De son coté, Wei subissait les assauts énamourées et/ou alcoolisé de Mineko Satoshi, le médecin de bord de la Lance de l'Honneur. Alors qu'elle prenait l'air après avoir jouée les hôtes aimable et serviable pour tromper l'équipe d'inspection, la Shan Shu fut de nouveau abordé (dans le sens se lancer à l'abordage avec un sabre entre les dents, vu la subtilité du docteur alcoolique) par le rouquin. N'en pouvant plus, la kunoichi lui mit les poings sur les i (à défaut de dans la gueule, mais ça ne saurait tardé) de manière particulièrement explicite. "Houlà, mais faut pas s'énerver comme ça m'demoiselle ! Z'êtes mignonne et tout, les soirées en mer sont longue et solitaire, on peut pas m'reprocher d'essayer..." se récria le médicastre, prenant presque l'air outragé. Comme toujours avec les hommes insistant comme lui, rien n'était jamais leur faute, rien n'était sérieux, il ne pensait pas à mal, ect. Lassée, Wei le planta là et par chance ou manque de courage (et heureusement pour sa santé), Satoshi ne la poursuivit pas.
La kunoichi rejoignit le lieutenant Inoue Homara, qui au moins lui restait sobre. Ce qui n'était peut-être pas qu'un avantage pour les ninjas de Long Shè et leur allié à bord d'un navire pirate volé. Pour le distraire, la Shan Shu le poussa à raconter quelques histoires de marin autour du feu. D'abord gêné et se récriant qu'il n'était qu'un membre sans grande importance de la flotte du Daimyo, il ne tarda pas à céder, notamment grâce à l'aide inattendue du capitaine Kumagawa. Etant un vieux marins de la région, ce dernier connaissait bien quelques hauts faits de la marine ou de rumeurs sur certain affrontement contre les pirates qui infestaient la région.
Bien vite, Homura se retrouva à conter quelques anecdotes ma foi plutôt intéressante devant un public conquit. Kumagawa le relançait, évoquant quelques combats navals dont il avait été témoin. On tailla des bouts de bois en forme de navire et on dégagea une table pour reconstituer et illustrer quelques batailles. La soirée avança sans incident pour l'instant, bien que Wei sentit plusieurs fois sur elle le regard lourd de concupiscence du médecin roux, qui éclusait plus que son compte de rhum. Mais, peut-être par couardise, il n'approcha plus la kunoichi de Long Shè, se contentant de boire d'un air maussade.
La nuit s'avançait et bientôt soit les samouraï allaient s'en aller pour regagner leur navire, laissant (hélas) une partie de leur troupe pour aider à la conduite du bateau pirate, soit il allait demander un endroit pour que certains se reposent. La place en manquait pas à bord, mais ils risquaient alors de voir des choses que Long Shè souhaitait leur cacher. Kumagawa profita d'une tournée bruyante pour glisser quelques mots à l'oreille de Wei. "Avant que le jour se lève, j'pense qu'il serait bien qu'on aille repeindre en douce le nom du navire. Juste au cas où en pleine lumière, quelqu'un le remarque et face le lien avec les pirates..."
Voilà une idée intéressante... Mais qui envoyer ? Les marins de Kumagawa sauraient le faire, mais ils étaient guère discret. Ils pourraient peut-être faire passer ça pour des travaux de réfection si on les remarquait, bien qu'en pleine nuit... En plus, les loups de mer n'avaient pas la gouaille de leur capitaine ou de la kunoichi : ils céderaient facilement face à un samouraï trop curieux. Wei pourrait sans doute s'en charger elle-même. Elle était bien plus agile et discrète et le travail n'était guère compliqué. Néanmoins, elle s'était imposée comme étant "l'hôtesse" de la soirée et son absence risquait d'être remarquée...
Feat.
Zhao Yu
Indépendant
Messages : 243
Date d'inscription : 09/08/2019
Localisation : A côté de Wei
Fiche du Ninja Grade & Rang: RANG A Ryos: 990 Expérience: (916/2000)
Malgré la nuit qui se prolongeait, Yu n’avait toujours pas d’ouverture probante. Cela commençait légèrement à lui courir sur le haricot en réalité. Quand il pensait au temps qu’ils étaient en train de perdre dans ce voyage infernal, l’idée de sortir ses lames et de tuer toute trace de vie sur le navire lui semblait bien douce. Peut-être devrait-il le faire non ? Ce faillit être le cas. Enfin, jusqu’à ce que des invités ne se pointent. Leurs rires et les sourires voyous qu’ils affichaient irritèrent tout de même Yu. Quelle bande de cons. Le babillage des gardes commençait à être pénible et la foule lui offrit une distraction bienvenue. Mais tout de même… Un peu de tenue. Pour qui se prenaient ces bourgeois ? Savaient-ils que les gens crevaient de faim partout dans le Sekai pendant qu’ils s’organisaient des sorties alcool en mer ? Franchement…
Quasiment au même moment, le Zhao vit un des gardes hocher de la tête et ouvrir la porte. Il sut alors que c’était le moment d’agir. La bonne fenêtre d’action. Pourquoi ? Si le garde reconnaissait quelqu’un, c’est que c’était bon signe pour lui, il s’agissait sans doute d’un proche de la cible ou voire de la cible. Au-delà de tout le panel de menaces potentiellement armées sur le navire, s’infiltrer dans la cabine de la cible paraissait un jeu d’enfant. La technique du caméléon ne serait certainement pas inutile ici. Elle ne l’était jamais vraiment en réalité.
Se fondant à travers l’espace qui le séparait de la porte, Yu prit un temps tout particulier pour ne pas heurter ou frôler les gardes ou les convives. En réalité, les convives étaient tellement ivres qu’ils ne verraient pas la différence mais mieux valait prévenir que guérir. Il s’approcha d’eux tel le faucon pour… ne pas reconnaître l’homme du groupe. Enfin… Ce n’était certainement pas la cible. Quelle affreuse moustache ! Surpris, Yu se contorsionna du mieux qu’il pût pour se coller contre la paroi de la coursive et laisser passer le groupe. Merde. Comment était-ce possible ? Son plan était supposé être infaillible. La cible ne dormait donc jamais ? Cela faisait plusieurs heures qu’il s’était mis à l’œuvre et toujours pas de trace de celle-ci. A croire qu’elle se cachait… Et qu’est-ce que c’était que ce traquenard dans lequel il avait failli tomber ? L’intérieur de la pièce ressemblait à une garçonnière pour individus dangereux et une forte odeur de bougies opiacées avait envahi la coursive à l’ouverture de la porte. Bravo l’hygiène de vie.
Ni une ni deux, Yu reprit sa contenance et continua à s’éloigner en direction d’où il était venu. Les fumées avaient failli lui embrumer l’esprit mais il n’était pas idiot. La cible aimait les hommes, le navigateur était un homme, potentiellement amant du sujet et sans doute shinobi grâce à la mention faite par les gardes des « charmes de silence ». Il était blond, à l’apparence juvénile. Et… Il ressemblait donc au petit bonhomme qui déambulait tout à l’heure dans les corridors. Bien décidé à le retrouver, Yu fit demi-tour et remonta vers les corridors où il l’avait aperçu.
Ces deux cons ne payaient rien pour attendre.
Récapitulatif:
Yu ne reconnaît pas la cible dans le groupe et décide de rebrousser chemin. Une intuition lui dit que le gamin peut sans doute être l'amant de la cible.
Santé: 95% Chakra: 51% (Sortie du Meisaigakure en fin de post, un peu à l'abri) Mode furtif activé.
Après une (trop) longue attente, le Hung Kwan était prêt. Invisible et silencieux, l'assassin n'aurait qu'à se glisser dans la luxueuse suite pour s'occuper du fils aîné du Daimyo. Yu avait confiance en ses capacités pour échapper à l'attention du duo de samouraï de garde, en profitant du tohu-bohu des noceurs. Cependant un minuscule (ou plutôt énorme) grain de sable vint se glisser dans les rouages du plan. Point d'Inoue Haneki dans le groupe alcoolisé qui tituba vers la riche chambrée, mais un moustachu entre deux âges et des donzelles rendus peu farouches par le vin et la débauche.
Ainsi, la plus ostentatoire des cabines du Toucan Arc-en-Ciel n’abritait pas le populaire rejeton du Daimyo et sa récente épouse ! L'assassin de Long Shè avait supposé que le jeune couple serait forcement logé dans la suite la plus luxueuse du navire de plaisance... Or ce n'était visiblement pas le cas. Peut-être que Haneki, issus d'un clan samouraï, s'était offusqué d'un luxe trop tapageur. Ou il avait préféré une cabine plus intimiste pour sa nuit de noce... Il était aussi possible que sa sécurité lui est justement conseillé de ne pas choisir la chambre la plus évidente...
En tout cas, Yu quitta rapidement les lieux, cherchant un moyen de localiser sa proie. Les ragots entendu lors de sa trop longue veille à coté des samouraï de garde lui avait soufflé une piste : le jeune et sémillant tout nouveau navigateur. Le Hung Kwan l'avait vraisemblablement déjà croisé et depuis il avait appris que non seulement le jeune homme avait apparemment les faveurs du fils du Daimyo mais aussi qu'il avait quelques talents de shinobi. Si cela était vrai, il pourrait peut-être lui indiquer (volontairement ou non) la véritable cabine de sa cible. Ce serait plus rapide que de fouiller de fond en comble l'imposant bateau de plaisance.
La nuit était désormais bien avancé et la fête s'était éteinte. Les corridors du navire étaient désormais majoritairement désert et obscur, de nombreuses lanternes et bougie en berne ou éteinte. Cela facilitait les déplacement de l'assassin de Long Shè à la discrétion légendaire, qui pouvait s'y déplacer à loisir et en toute discrétion. Il commença par revenir sur ces pas, dans l'espoir de retomber sur le navigateur mais hélas sans succès. Où pouvait-il être passé ? En temps que navigateur, il devait disposer d'une cabine, probablement non-loin du gouvernail et de la cabine du capitaine.
Montant sur le pont, l'assassin put y voir trois-quatre mousses à l'oeil endormi en train de nettoyer les vestiges de la fête sous le regard nonchalant d'un superviseur (qui semblait plus intéressé par finir les verres qui traînaient que par encadrer ses ouailles). Par contre, le Hung Kwan nota la présence d'une inquiétante silhouette adossée au mat principal. Posant presque comme un corbeau de sinistre augure et habillé de noir, l'homme aurait presque pu être invisible s'il n'avait pas affiché un regard rouge vif luisant comme la braise, ce qui n'avait rien de normal. Sa morgue et son mépris transparaissaient dans chacun de ses gestes secs quand il posait son regard ardent sur chaque mousse qui s'affairait en évident au possible de le regarder. Nul doute qu'il s'agissait du fameux Akifumi les Yeux Rouges.
N'avisant point de blond navigateur sur le pont, Yu s'esquiva en silence et se dirigea vers ce qui semblait être cabine du capitaine. Vu l'heure, nulle lumière n'en filtrait. Adjacente à cette dernière ce trouvait un loge plus petite. Un coup d’œil discret à la fenêtre lui apprit qu'il s'agissait de la salle des cartes. Un petit logement enténébré y était attenant, mais impossible de voir s'il était occupé sans entrer. En tout cas, il n'y avait nulle lumière.
Mais cela ne voulait pas forcement dire que l'assassin y trouverait le jeune navigateur endormis. Quand il l'avait croisé, il lui avait vaguement fait l'effet d'un noctambule. Souvent ce genre de personne aimait se servir des étoiles pour parfaire leurs cartes maritimes et c'était le premier soir où le ciel étoilé était visible depuis la fin de la tempête. Peut-être donc que le jeune homme se trouvait à l'avant du navire ou en hauteur dans la mature pour contempler les cieux plutôt que de dormir... L'idée de traquer le supposé amant d'Inoue Haneki était bonne, mais le Toucan Arc-en-Ciel était un bâtiment imposant et le Hung Kwan commençait à trouver le temps long. Peut-être pourrait-il essayer de discrètement interroger un membre du personnel ? Soit pour localiser directement la vraie cabine de la cible, soit pour retrouver le navigateur... Pourquoi pas même carrément la capitaine du navire, sans doute en train de dormir (serait-il prêt à mourir pour protéger l'intimité d'un client, fut-il le fils du Daimyo) ?
Il pouvait aussi fouiller le logement de la salle des cartes. Qui sait, il y trouverait peut-être le jeune homme simplement endormis. Mais il faudrait peut-être se méfier, au cas où ces rumeurs sur son fuinjutsu seraient vraie... Enfin, Yu pouvait aussi essayer de monter discrètement dans la voilure : il y trouverait peut-être le navigateur en train d'observer les étoiles ou à défaut, il pourrait observer les ponts supérieurs du navire de là-haut et peut-être l'apercevoir. L'inconvénient serait alors la proximité du regard dérangeant d'Akifumi les Yeux Rouges... Si l'homme était bel et bien un Uchiha du Pays du Feu, tromper sa vigilance ne serait sans doute pas simple.
Pendant ce temps, à bord du navire pirate réquisitionné par Long Shè, la soirée se finissait. L'équipe de surveillance et de renfort envoyée par la Lance de l'Honneur fini par se retirer, n'ayant toujours pas percer à jour la véritable nature du bateau ou des shinobis. Les samouraï décrétèrent des tours de gardes, mais sans zèles ni fouilles plus avant du navire. Sous la houlette de la Shan Shu, l'équipage pris soin de distraire les samouraï de garde, par des histoire, l'alcool ou des propositions de parties de cartes ou de dès pour meubler leur veille. Étant une kunoichi, Wu n'avait aucun mal à se passer de sommeil pour surveiller discrètement tout ce petit monde. Nul ne perça à jour leur couverture pour l'instant.
Feat.
Zhao Yu
Indépendant
Messages : 243
Date d'inscription : 09/08/2019
Localisation : A côté de Wei
Fiche du Ninja Grade & Rang: RANG A Ryos: 990 Expérience: (916/2000)
Ne pas trouver la localisation de la cible agaçait petit à petit Yu. Qui diable organisait donc une noce sur un navire appartenant à son père sans occuper la cabine la plus luxueuse ? Aucune des personnes qu’il n’avait croisées jusqu’ici ne ressemblait à la cible. L’avaient-ils travestie ? Sans doute pas. Cela aurait signifié que quelqu’un était au courant que lui et Wei venaient. Donc une rupture de contrat. Donc un massacre à venir. Non, jusqu’ici cela ne leur était jamais arrivé et les commanditaires avaient toujours été fiables. Il fallait donc se résoudre à accepter que la proie fût mieux encadrée qu’il ne l’eut cru jusqu’ici.
Au vu de ce qu’il avait entendu jusqu’ici sans se faire détecter, le rejeton du Daimyo était plutôt de la jaquette, ce qui ne semblait pas être une information connue de tous. Il avait donc un moyen de discréditer la cible s’il avait affaire au navigateur. S’il comprenait bien tout ce qu’il avait récolté jusqu’ici, les deux hommes entretenaient une relation « privilégiée ». Il suffisait donc à Yu de trouver le navigateur pour remonter au second personnage, ou du moins au lieu qu’ils fréquentaient. A pas discrets, Yu se faufilait sur le pont du navire avec une aisance peu commune. En effet, la cabine du navigateur devait se trouver non loin de celle du capitaine et du gouvernail. Sans doute un nom serait potentiellement marqué sur la porte pour indiquer les occupants. C’était du moins l’usage dans les pays civilisés. Serait-ce le cas ici ? Cela restait à voir mais il avait bon espoir que le navire d’un Daimyo respecte le protocole propre aux officiers et sous-officiers de bord.
Seule variable au programme, le fameux Akifumi les Yeux Rouges. Un type posé contre le mât principal du navire qui lorgnait tout mouvement suspect dans son périmètre visuel. Uchiha ou non, il avait l’air d’être du genre épine dans le pied. Ses pas le menèrent donc vers une cabine, supposément du capitaine, adossée elle-même à une salle des cartes. Yu tendit l’oreille pour voir s’il captait des sons à l’intérieur de celle-ci. Rien. Peut-être était-elle bien isolée ? Interrompant son mode furtif, Yu joignit ses doigts pour se métamorphoser à l’abri des regards en l’un des invités qu’il avait croisé précédemment et qui avait l’air d’avoir un peu, beaucoup et surtout trop forcé sur la bouteille. Imitant sa manière de tituber du mieux qu’il put et laissant libre cours à son sens de l’improvisation, il fit exprès de buter contre la porte pour voir si quelque chose se produirait. Les gens à l’intérieur, s’il y en avait, croiraient sans doute à un invité un peu trop alcoolisé pour trop y prêter attention. Son seul objectif était de voir si quelqu’un en sortait. Cela dit, il fit attention à ne pas faire trop de bruit pour éviter d’alerter Akifumi non loin.
Faute de réponses, il passa la main sur la poignée et ouvrit la porte. Heureusement pour lui, le type dont il avait pris l’apparence avait l’air solidement charpenté et, sous l’effet de l’éthanol, semblait être l’individu capable de casser une porte si celle-ci était verrouillée.
« Allez mon con. Au lit, l’est temps de se pieuter ! »
Fermant ses yeux quelques instants pour les pré-habituer à l’obscurité à venir, il entra dans la pièce. Ses yeux se portèrent partout, lentement. Comme s’il cherchait le lit. En réalité, il voulait imprimer dans son esprit chaque élément du décor au cas où la cible voire le navigateur étaient là. Il tenait à pouvoir agir vite si une fenêtre d’action était possible. Pour l’heure, il se contentait de peaufiner son jeu d’acteur.
« Au bord de la rivière, Margot, Margooooooot ! »
Récapitulatif:
Yu, en mode furtif, arpente les ponts jusqu’à tomber vers la cabine suspectée du navigateur. Une fois métamorphosé en ladre aviné, il y entre.
Santé: 95% Chakra: 50% (Henge -1%)
Jin Wei
Indépendant
Messages : 143
Date d'inscription : 30/10/2019
Fiche du Ninja Grade & Rang: Rang B Ryos: 535 Expérience: (709/1200)
Les soirées des deux bateaux s’étaient plus ou moins achevées et il était temps pour chacun de regagner son lit. De loin, l’on avait pu constater un jeu de lumières dans les étages du navire de luxe probablement dédiés aux cabines des uns et des autres, avant que la plupart ne finissent par s’éteindre. Seuls ceux qui souhaitaient faire trainer en longueur tardaient à étouffer la flamme de leurs lanternes – et, bien sûr, l’équipage chargé de maintenir tout ce beau monde à flot. De son côté, Wei avait regardé les samouraïs regagner leur navire non sans un sourire de contentement. Certes, ils laissaient quelques-uns de leurs collègues derrière eux, mais le plus gros des troupes débarrassait le plancher, et ça lui convenait parfaitement. Qui plus est, elle n’avait finalement pas eu à confronter le lieutenant au sujet du médecin, ni à trancher la langue de celui-ci.
Regagnant la proue, elle s’assit sur le bastingage et s’accorda une minute de répit, le regard posé sur le navire de luxe. Dans son dos, elle pouvait entendre les marins s’esclaffer ; ces braves jouaient parfaitement bien leur rôle, entretenant suffisamment l’attention des samouraïs de garde pour que ces derniers n’aillent pas fouiner ici et là. Qu’elle aurait aimé partager leur insouciance… Mais, de son côté, Wei avait bien des choses à penser. A commencer par ce vieux Kumagawa dont elle avait bien envie de tordre la bouche ; elle avait l’impression qu’à chaque fois qu’il l’ouvrait c’était pour annoncer une nouvelle mauvaise nouvelle. La dernière en date était cette histoire de nom du navire peint sur la coque. Lorsqu’il lui avait glissé un mot à cet égard, un peu plus tôt, elle s’était contentée de balayer ses énièmes inquiétudes d’un vague geste de la main, avec l’air de dire qu’elle s’en occuperait. Pour autant, elle ne s’y était toujours pas attelée.
Ça n’était pas de la flemmardise ou de l’incompétence – en réalité, elle avait déjà réfléchi à la façon dont elle pouvait se subtiliser au regard de tous pour aller repeindre la coque –, elle avait vraiment fait le choix de ne pas y aller. Il fallait dire que, les samouraïs repartis vers leur frégate et toujours aucun signe de son mentor, Wei commençait à douter de l’intérêt de tous ces efforts. Après tout, à quoi bon prendre le risque d’être démasqué maintenant ? Ils allaient probablement l’être tôt ou tard à ce rythme, et si elle n’avait pas de nouvelles de Yu avant le plein jour, le nom du navire serait bien le cadet de ces soucis. Non, à présent, elle voulait d’abord s’assurer des progrès du colosse avant d’agir de nouveau. La jeune femme n’en était pas encore à songer au pire néanmoins : elle avait une confiance absolue dans les capacités du Zhao et elle se doutait bien qu’il y aurait eu une certaine agitation si l’intrus avait été repéré – ou pire – sur le navire des fêtards.
Alors voilà, le regard rivé sur la masse flottante, la jeune femme attendait, tout simplement.
Yu était un spécialiste de l'infiltration et de l'assassinat : il prit soin d'éviter le regard ardent de ce fameux Akifumi les Yeux Rouge, même si ce n'était pas chose aisée. Le Hung Kwan de Long Shè parvint jusqu'à la salle des cartes du navire, dont il força sans mal la porte sous l'apparence d'un convive aviné. Il faisait nuit noire et l'endroit restait sombre pour le ninja de Long Shè malgré sa connaissance des ténèbres. Il ne disposait après pas d'un de ces fameuses pupilles Uchiha ou des yeux de chats des Akuma. Néanmoins, il restait un shinobi expérimenté, ce qui lui évita de se cogner le petit orteil sur un coin de table.
La pièce s'avéra exactement ce qu'elle devait être : la salle des cartes du navire. Il devina l'ombre de sextant, règles à calcul et rouleaux de cartes des courant marins soigneusement entreposé. Un écritoire, un boulier et une étagère pleine de livres et parchemins : l'endroit devaient aussi servir à la comptabilité et peut-être à la tenue du journal de bord. Néanmoins, il y avait un peu trop de livres et rouleaux un peu partout : la pièce servait-elle aussi de bibliothèque de bord ou un érudit avait-il pris ses aises ici. Un érudit ou un spécialiste en Fuinjutsu... L'accès au logement attenant (guère plus qu'une couchette, un minuscule hublot donnant sur la mer et un coffre de marin glissait sous le lit) était entre-ouvert. L'assassin cru y voir une silhouette allongée sous les couvertures. Yu ayant brutalement pénétré dans la cabine de manière bruyamment alcoolisé, il n'avait guère le temps de fouiller plus avant.
Un grognement et la porte coulissante de la loge s'ouvrit pleinement, révélant le jeune homme blond qu'il avait déjà croisé dans les coursive, en caleçon et l'air splendidement agacé. Le Hung Kwan de Long Shè nota également une musculature fine mais qui trahissait un certain entraînement ou entretien auquel peu d'érudits ou de cartographes s’astreignaient. "C'est quoi cet esclandre ? Qui êtes-vous ? Vous savez l'heure qu'il est !?" grogna la navigateur-sans-doute-shinobi. Il ne semblait pas avoir percé à jour le henge du tueur. Sans doute trompé par l'apparence du ninja ou encore vaguement ensommeillé, il n’appela pas non plus la sécurité de bord ou Akifumi. Maugréant, le cartographe tendit la main pour allumer une lampe tempête, offrant là une occasion splendide pour un peu de violence surprise, si jamais le Hung Kwan en venait là. Un rapide coup d’œil au minuscule logement attenant à la salle de carte ne révéla pas d'autre personne, même dissimulé. De toute façon, il était strictement monoplace et encore c'était une chance que le navigateur soit petit.
De son coté, Wei avait réussit à savamment détourner l'attention des samouraïs venus aider (et inspecter) le navire pirate capturé. La kunoichi avaient espéré qu'ils repartiraient tous une fois la soirée terminée, mais il n'en était rien : soit disant "pour leur sécurité et aider à manœuvrer le navire", le lieutenant Inoue Homara désigna quelques-uns de ses hommes pour rester à bord. Ils s'accaparèrent des cabines vides pour se reposer ou établirent des tours de garde sur le pont. Le médecin lubrique au cheveux roux étaient malheureusement l'un de ceux qui restèrent à bord mais il cuvait désormais dans un coin et sa frustration, s'appropriant ce qui avait été l'infirmerie (très mal entretenue) du bateau pirate. Homara regagna quand à lui la Lance de l'Honneur après avoir courtoisement remercié ses hôtes. En le voyant partir, Wei espéra qu'il n'avait pas les yeux trop perçant dans l'obscurité et qu'il ne noterait pas le nom du navire pirate qu'elle n'avait pas repeint.
Commença ensuite une longue attente, entrecoupé des ronflements des marins complices des ninjas de Long Shè qui étaient épuisés et du pas botté des samouraïs tournant sur le pont dans une vaine garde plutôt relâchée après la soirée. Toujours aucun signe de Yu et visiblement pas d'agitation à bord du Toucan Arc-en-ciel. La fête qui s'y déroulait s'était visiblement terminée et l'immense nef de plaisance avait réduit ses feux. La kunoichi ne percevait plus que le son des vagues et le grincement des cordages et des voiles de son propre navire. La mission du i]Hung Kwan[/i] devait donc se poursuivre tranquillement. Un peu trop tranquillement d'ailleurs : il s'attardait là-bas depuis un bon moment déjà. Seule à contempler la mer sombre, l'imagination de Wei oscillait entre la confiance et l'imagination des milles et un travers dangereux (voir mortel) qui pouvaient faire déraper une mission shinobi... Devait-elle se rendre sur place ou faire totalement confiance à son partenaire ?
Feat.
Zhao Yu
Indépendant
Messages : 243
Date d'inscription : 09/08/2019
Localisation : A côté de Wei
Fiche du Ninja Grade & Rang: RANG A Ryos: 990 Expérience: (916/2000)
Les beuglements de Yu se transformèrent bien vite en calcul sournois à peine eût-il franchi le pas de la porte. Dans son esprit, il se serait attendu à tomber sur sa cible étant donné que celle-ci semblait fricoter avec le navigateur selon les ouï-dire colportés par la soldatesque en armure. A peine avait-il perçu l’exiguité de la cabine qu’il avait su que le mort en sursis n’était pas là. Où diable pouvait-il donc bien être ? Un soupçon d’agacement vint troubler sa pensée quelques instants. La croisière était littéralement destinée à cet individu et pas moyen de le trouver. A croire qu’il se cachait, intériorisa ironiquement Yu. Il scruta rapidement la pièce en laissant ses jambes tanguer et en jouant avec brio l’homme ivre qui se retient de dégobiller tout son contenu. Il se trouvait dans une vulgaire salle des cartes, rangée comme la plupart d’entre elles à la différence près que de nombreux, peut-être trop, rouleaux et livres n’y soient entreposés. En laissant fureter ses iris, il chercha le journal de bord du regard. Si d’aventure il le trouvait, il lui suffirait de le survoler pour en apprendre plus que de raison sur les passagers du navire.
Pour autant, sa rencontre nez-à-nez avec le navigateur releva les curseurs de méfiance du Bâton Rouge de Long She. Il avait tout l’air d’un individu rompu aux arts shinobis. Et qui disait arts shinobis disait sans doute membre du groupement d’escorte de la cible. Il devait donc avoir en tête des renseignements au sujet de la localisation de celle-ci. Le Zhao manqua d’arborer un sourire mauvais. Les choses se corrigeaient petit à petit malgré un démarrage de mission de plus rocambolesques. Ce n’était pas la peine de s’agacer, il allait finir par trouver la patience pour mener à bien sa mission. Comme toujours en réalité. Il fallait juste retrouver la Voie. Inspirant longuement, Yu laissa le navigateur saisir la lampe-tempête pour agir. Les risques étaient minimes car à moins d’un cri ou d’une réactivité surprenante, il savait que le jeune navigateur ne pourrait pas causer énormément de tort. Alors, suivant son instinct, le Zhao se mit à l’œuvre. Dans une savante manœuvre de déplacement, il profita de la main tendue vers la lampe pour imiter un savant mouvement de virage, supposément fruit de la consommation d’alcool, à l’opposé du bras tendu par la lanterne. Le navigateur devait sortir de son sommeil et n’était pas encore en pleine possession de ses moyens, il devait donc agir avec vitesse. Et pas précipitation notons-le. Son corps se dirigeant vers le côté ouvert du shinobi, il accéléra la cadence et, de sa main gauche, décocha un violent coup au foie exposé du jeune homme. Le coup, brutal et précis, n’était que l’amorce d’un combo qu’il avait effectué maintes fois depuis une vingtaine d’années. Tandis que la main s’enfonçait dans la chair de la cible, sa consœur avait valsé avec élégance pour entourer la gracile nuque du malheureux d’une lourde chaîne d’acier. Saupoudrez cela d’un violent coup de genou dans les reins et l’impression laissée dans l’organe hépatique par les phalanges sembla avoir raison des jambes du bougre qui s’affaissèrent, facilitant la tension causée par la main désormais fermée autour des mailles de la chaîne en un poing ferme. Au vu du physique de la bête, Yu ne donnait pas cher de sa peau maintenant qu’elle était enchainée ainsi. Cela dit, par respect pour l’animal, son avant-bras vint crocheter le bras gauche du bougre pour éviter toute chorégraphie manuelle de mudras tandis qu’il le tirait vers l’intérieur de la loge. Au vu de leur différence de gabarit, le Zhao cherchait à isoler la cible.
« Je vais te demander quelques informations. Si tu réponds vite et bien, on se quitte bons amis. Si tu sais où est Inoue Haneki, tu lèves le pouce de ta main libre vers le haut. Si oui, tu me montres dans quelle direction et tu me signales avec tes doigts le numéro de cabine. Puis le numéro de pont. Si ce n’est pas le cas, tu me pointes du doigt la personne la plus proche de votre escorte qui a l’information. »
Yu savait que le shinobi enchaîné devait jauger ses options en ce moment même. La décharge d’adrénaline et de douleur qui avait suivi son coup avaient sans doute mis en alerte le malheureux. Son adversaire était puissant, sans doute sous Henge et d’une force, il avait pu en goûter, potentiellement bien supérieure à la sienne. Ferait-il le dos rond quitte à trahir sa mission pour sauver sa peau ou déciderait-il de jouer le bon shinobi jusqu’au bout ? L’avenir le dirait.
Récapitulatif:
Yu rentre, étrangle puis pose des questions. En plaçant deux coups de force A au passage histoire de faire comprendre qu'il ne rigole pas.