Convaincre Inoue Yori qu’ils étaient le duo parfait pour remplir sa mission n’avait pas été d’une grande difficulté. Il s’était convaincu tout seul de ce fait, comme aveuglé par l’impatience de ne plus être l’éternel second. En outre, il leur avait fourni toutes les informations dont ils avaient besoin, ne serait-ce que pour localiser le couple en voyage de noces et anticiper les risques. Deux semaines isolés sur un bateau, c’était le rêve de tout assassin : pas d’échappatoire pour la cible et peu de témoins. La présence de gardes n’inquiétait guère la rouquine, elle avait une totale confiance – à la limite de l’orgueil – en leurs capacités. Le point qui l’inquiétait le plus, c’était la demande un peu particulière du second fils du Daimyo : il souhaitait que son grand frère soit déshonoré avant de passer l’arme à gauche.
Ce genre de demandes était généralement « la requête de trop » qui rendait la mission excessivement longue et augmentait le risque d’un échec. Wei n’avait jamais vraiment compris les lubies de ces commanditaires qui, dès qu’ils se rendaient compte qu’ils avaient un peu de pouvoir, voulaient tout de suite en abuser. Tuer, c’était trop simple à leur goût – ils voulaient en avoir pour leur argent, peut-être ? Mais quel intérêt d’humilier la personne avant de l’abattre ? Tous les Hommes étaient égaux face à la mort.
Le duo n’avait pas tardé à se mettre en route, à la suite de leur entrevue avec Yori. Leur premier objectif était tout indiqué : ils devaient arriver au port de Habu avant le bateau du jeune couple, dans sept jours. Ils avaient donc rapidement préparé leurs affaires pour les semaines à venir. Elle avait soigneusement rangé la plupart de ses armes dans un grand rouleau de parchemin (notamment un katana et une lance), avait glissé dans ses manches kunais, shurikens et fils et n’avait pas oublié de nouer Kūnwú, son arme fétiche, sur son dos. Tous ces gestes étaient devenus naturels, avec le temps ; ils ne restaient guère longtemps au même endroit, elle avait donc appris à optimiser le transport de son matériel.
Le trajet jusqu’à Habu n’avait rien eu d’exceptionnel et la rouquine commençait à se dire que toutes les îles des Archipels Brumeux se ressemblaient, finalement. Vivre là avait un quelque chose de paradisiaque, au départ, et puis on finissait par se lasser un peu du sel et du sable. L’air sec du désert de Kohan lui manquait un peu, parfois. Ils arrivaient avec deux jours d’avance sur l’arrivée présumée de leur cible. Juste assez d’avance pour leur laisser le temps d’interroger le capitaine du port, d’observer les allées et venues des marins et de préparer un plan crédible pour s’infiltrer sur le bateau des tourtereaux… Du moins, en théorie.
Parchemin de mission:
Les noces pourpres
Inoue Haneki est le fils ainée et aimé du Daimyo des Archipels Brumeux. Il vient d'épouser une splendide jeune fille de haute naissance Umiko Shirahime et sont avenir s'annonce brillant, au grand dam de son frère Inoue Yori, qui convoitait la belle. C'est la goutte d'eau qui a fait débordé le vase : plus question d'être l'éternel second ! Infiltrer le bateau de luxe des jeunes mariés en croisière et assassiner Haneki, mais sans toucher un cheveu de la belle Shirahime !
Objectif secondaire : Faîte en sorte de décrédibiliser ou déshonorer Haneki avant de l'occire.
Commanditaire :Inoue Yori, fils du Daimyo des Archipels Brumeux
Récompense :420 ryôs
Zhao Yu
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Mettre fin à une vie. Et être payé pour ça. Bien. Il leur fallait de l'argent et le commanditaire semblait payer rubis sur l'ongle ses différents prestataires. En même temps, il s'agissait d'un fils de Daimyo. Qui voulait tuer son frère de surcroît. Il avait des ressources financières mais peu de main d'oeuvre qualifiée pour cela. Yu et Wei l'avaient facilement convaincu de leur confier la mission.
Tout un briefing avait même été prévu concernant celle-ci. Les deux mariés dont la cible étaient en croisière sur un luxueux navire et ils allaient y rester un certain temps. Opportunité parfaite pour agir. Pas pour repartir par contre. De plus, ils fallaient qu'ils déshonorent le fils du Daimyo avant de passer à l'acte. La volonté futile d'un frère jaloux certes mais la somme qui allait avec cette réussite donnait des envies aux deux shinobis. Wei avait été agacée par cette demande. Elle avait de quoi l'être mais il fallait qu'elle comprenne qu'ils égaient ici pour remplir un contrat, pas pour analyser les motivations des personnes qui les mandataient. Après un repas en compagnie de leur futur mécène du moment, ils s'étaient donc mis en route vers le port de Habu où devait se trouver le bateau du jeune couple. La situation étant, il s'était préparé comme à son habitude, se servant de la longue et fine chaîne de son arme comme d'une ceinture tandis qu'il cachait le manche de l'arme et sa lame dans son dos, sous d'amples habits.
En peu de temps, ils étaient arrivés en vue du port. Une fine couche de brume, caractéristique du lieu où ils se trouvaient se levait doucement sur les quais. La cible devait passer par ici dans quelques temps, ils avaient donc le loisir de prendre des renseignements. De se renseigner sur les éventuels passagers qui monteraient à bord lors de cette escale. Dans l'idéal, Yu envisageait de se faire passer pour un membre du personnel de bord ou un serviteur tandis que Wei pourrait jouer l'artiste itinérante. Sans trop discuter, ils savaient quoi faire. Il connaissait la jeune femme par coeur. Quoi qu'il se passe, il savait que son caractère leur jouerait des tours. Il ne restait plus qu'à savoir quoi.
Pour le moment, ils se faisaient passer pour des voyageurs ambulants se renseignant sur les navires qui allaient passer dans la semaine, désireux d'emprunter l'un d'eux pour se déplacer plus rapidement.
Habu était la porte vers des terres inconnues, la porte vers un monde que beaucoup ignorait. Coincé sur une petite île ou la mangrove était encore largement répandue, elle représentait un des derniers comptoirs humain et aller plus loin, c’était quitter le monde humain, s’aventurer dans l’inconnu. Connus pour être exotique, la majorité de la population de l’île s’était des pêcheurs torchés du matin au soir et des marins de passage. On n’était donc pas réellement étonné de voir autant de femme dans les rues jouant de leurs charmes devant des hommes maigres atteint en partie par le scorbut et qui ne rêvais que de prendre du bon temps à terre, avant que la mer ne les enlève une fois.
L’air était suffoquant, classique d’un climat tropical et une légère brume persistait à mesure qu’on se rapprochait de l’eau et son fracas sur les rives pourfendues de quai en pierre semblait bien trop instable pour la plupart. De tous les endroits du monde, ce n’était pas vraiment le lieu parfais pour vivre, car il était plutôt commun de voir des navires faire leurs dernières escales ici et disparaître dans la brume éternelle de la mer. L’archipel brumeux avait une très mauvaise réputation et Habu en tant que petit port perdu à côté d’une misérable ville où la population semblait vivre dans un rythme différent de tous, les autochtones et les marins ne se mélangeait guère et du côté du port, là où était le bar, les auberges et les maisons de plaisir, c’était bien là, les seuls endroits où les étrangers étaient accepter facilement. Les autochtones n’aimaient pas les étrangers et même si les jeunes tendaient à être plus sociables, la population restait acariâtre. Il était de notion primordiale que les peuples qui vivaient sur ces îles n’avait été civilisé qu’une ou deux génération avant et que surtout chez les vieilles personnes, il restait certains comportement… particulier. Enfin, alors qu’ils venaient d’arriver après avoir été dans un petit navire marchand qui faisait la navette avec la plus grande île du fief du seigneur des environs, le géniteur même de leur client.
En arrivant, les deux shinobis s’étaient rapidement dirigé vers le port, non sans que l’imposant Yu se fasse draguer par toutes les minettes sur le chemin, car en effet, le bateau qui les avaient déposés, ne les avaient pas déposé au port principale, mais au secondaire, estimant qu’il était plus simple d’accès et moins bondé. En rejoignant le port principal, les deux compères espéraient avoir des renseignements utiles sur le navire qui devait faire escale ici dans une semaine exactement. Sauf, qu’alors qu’ils étaient placés tous les deux, en train observer des hommes torses nues et rutilant de sueurs et la peau beaucoup trop brune et tanné par le soleil, portant des caisses et des tonneaux, une voix résonna derrière eux, en se retournant, ils virent un jeune garçon d’environ quatorze ans qui les regardaient en souriant et qui gloussa :
« Vous z’êtes des éléphants vous ? Vous r’ssemblez pas à des loups d’mer… Dingue qu’on en voit beaucoup des éléphants comme vous en ce moment… »
Le petit bonhomme avait l’haleine aviné et les yeux qui faisaient des yoyos, il était fin torché, puis hoquetant, il reprit :
« D’jà qu’hier les voileux se sont tirer… Enfin bref, j’dois aller appeler Raoul… »
Et alors qu’il faisait trois pas, s’éloigna puis, se courba en deux et vomis, s’essuya le bec d’un coup de manche, puis grommela : « Elles sont où les assistantes sociales… J’ai bien besoin d’assistance ! »
Et il disparut en gloussant de nouveau… C’était un pur marin, avec un vocabulaire bien particulier qu’un non marin ne comprendrait probablement pas. Après cette étrange interlude, les deux shinobi purent recommencer à se renseigner sur quel bateau allait passer dans la semaine, sauf que personne ne fut capable de leur répondre correctement, ils ne parlaient pas comme les deux gens du désert, les gens de la mer vivaient dans un autre monde. Et la seule chose que nos deux amis furent capable de comprendre, c’est qu’ils devraient aller voir la petite guitoune en bois au milieu. Enfin, c’est ce qu’ils en avaient déduits après s’être fait aboyé dessus par tous les marins, suant sang et eau.
Wei et Yu avaient alors la possibilité de se rapprocher de cette guitoune pour voir s’ils découvraient quelque chose, ou alors aller glaner des informations là où tout le monde étaient heureux, le bar. A moins que le gamin de tout à l’heure ne sache quelque chose… Enfin, il ne parlait pas vraiment mieux que les autres… Qu’avez-vous prévu shinobi ?
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Zhao Yu
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Charabia, quand tu nous tiens. Yu n'avait pas compris un traître mot de tout ce que les gens d'ici avaient prononcé depuis leur arrivée. L'argot des marins était décidément une langue à part que seuls les initiés pouvaient se permettre de manier avec aisance tels des gabiers jouant avec des voiles. En attendant, Wei et lui n'étaient pas plus avancés dans leur mission et il fallait qu'ils retrouvent leur cible. Il fallait se presser. Leur organisation avait besoin de contacts et quoi de mieux qu'un fils de Daimyo pour rencontrer du beau monde? Satisfaire son besoin de se débarrasser de son frère ne pouvait que leur être profitable. Entrer dans ses bonnes grâces était la première étape. Ensuite, ils aviseraient.
Mais d'abord, retrouver la cible. Wei et lui se regardèrent et opinèrent du chef en même temps. Ils allaient devoir se séparer. La jeune femme irait voir un petit baraquement en bois qu'on leur avait vaguement indiqué tandis qu'il irait au bar, centre d'animation du petit port. Le temps jouait contre eux. La nuit de noces du frère approchait dangereusement et les renseignements bien maigres qu'on leur avait communiqué ne les aidaient que peu. Hmpf. Inspirant un bon coup, il entra dans le débit de boissons, bien fréquenté à cette heure-ci.
La plupart des gens tournaient déjà à la bière et autres poisons. Poivrots. Un mot dont le sens le dégoûtait profondément. Yu était adepte d'un mode de vie très simple, quasiment ascétique. S'user le corps pour fuir ses problèmes ne l'intéressait nullement. Il se dirigea donc au comptoir où le serveur, homme à l'air affable, vint lui demander quelle serait sa commande. Yu demanda une boisson alcoolisée forte, signe de sa bonne tenue de boisson et, tandis qu'il réglait, laissa tomber quelques pièces supplémentaires pour l'homme, en vue de le mettre de meilleure humeur pour trouver des renseignements.
"Dis l'ami, un d'mes collègues fait sa nuit de noces dans l'coin. Un gros bateau de croisière avec sa femme et plein d'amis. Le bon point, c'est que j'suis invité. Le mauvais, c'est que je suis en retard et que tout le monde ici me parle dans une langue que j'pige pas. Tu pourrais pas m'aider?"
Petit accent pas d'ici, sourire de touriste. Les pièces pour graisser. Un kimono propre d'étranger pressé. Yu avait toutes les clés pour se faire aider. Il espérait avoir juste trouvé la bonne personne. Les serveurs voyaient généralement assez de monde pour s'exprimer normalement. Du moins l'espérait-il.
Jin Wei
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« Ces gens sont des animaux… » songeait Wei, découvrant Habu et ses habitants. Ce n’était pas tant un jugement de valeur qu’une réelle constatation. En soi, ces gens faisaient bien ce qu’ils voulaient de leur vie et de leurs corps – ce qui arrangeait ses affaires, par ailleurs, mais c’était encore une autre histoire. Cela dit, elle n’avait encore jamais côtoyé d’êtres humains aussi proches de la condition animale. Ils étaient sales, puant l’alcool, le tabac et la sueur, et ça semblait leur sortir aussi bien par l’avant que par l’arrière, sans distinction aucune. Elle ne supporterait pas de vivre dans un tel trou, mais eux semblaient s’en accommoder, comme s’ils n’avaient jamais rien connu de mieux – voire même, rien d’autre. Voilà une étrangeté à laquelle il lui faudrait s’habituer, car elle risquait de traiter avec des gens de cette espèce bien plus souvent à l’avenir…
A l’évidence, vivre comme des bêtes leur avait peu à peu fait oublier tout ce qui ressemblait de près ou de loin à la civilisation, car ils ne parlaient même plus la même langue. A la place, ils baragouinaient quelque chose qui ressemblait vaguement, par moment, à des termes qu’elle connaissait, et puis par d’autres moments c’était comme s’ils tiraient au sort les mots qui constitueraient la phrase. Ça n’avait ni queue ni tête. Ça mangeait la moitié des mots, à grand renfort de postillons. Dans un ultime effort de compassion, la rouquine hochait vaguement la tête et souriait parfois, sans vraiment savoir si cela avait un quelconque intérêt de faire encore preuve de politesse.
Finalement, le duo décida d’un commun accord de se séparer – mais Yu était plus d’accord que Wei sur ce coup-là, car en hochant la tête elle pensait sérieusement qu’il lui proposait d’aller voir ensemble la petite baraque qui trônait au milieu du port. Enfin, peu importait à vrai dire. Il n’avait pas tort, il était inutile qu’ils restent ensemble alors qu’aucun d’entre eux ne comprenait mieux que l’autre un traître mot de leurs interlocuteurs. Le seul qui avait semblé à peu près intelligible avait été ce gamin complètement défoncé qui leur avait adressé la parole un peu plus tôt. Mais allez savoir où il s’était fourré ; le retrouver dans ce port allait être un calvaire, autant laisser tomber.
Yu était donc parti en direction du bar, et elle l’avait regardé s’éloigner peu rassurée. Avec sa dégaine de pousseur de fonte de l’Ouest, il ne passerait pas inaperçu, même au milieu de marins ravagés par l’alcool… Et ne parlons pas de ces dames. Elle le voyait venir à mille lieues : un sourire de travers et il se faisait bastonner. De son côté, elle n’en menait pas large non plus, malheureusement. Cela dit, on serait peut-être plus réticent à l’enguirlander, pensait-elle. Après tout, elle était une femme, et on ne semblait pas frapper les femmes dans ce genre de milieu – ne serait-ce que parce qu’elles représentaient, avec l’alcool, un moment de plaisir éphémère. Et puis, elle était armée et elle ne s’en cachait pas. Les lames, ça effrayait toujours un peu ceux qui se battaient au poing.
Elle rejoignait donc seule l’endroit que ces messieurs leur avaient indiqué, découvrant la fameuse « guitoune » de bois vermoulu. Elle frappa deux coups secs contre un des piliers de la cabane pour attirer l’attention et s’annonça : « Hey ! Je cherche un navire, on m’a dit que vous pourriez me renseigner… Vous ne sauriez pas si un bateau de croisière fait escale prochainement ? » Pas de chichi, tout en sobriété. Elle ne se risquait pas à jouer les gros bras, mais ne souhaitait pas non plus qu’on la prenne pour une touriste inoffensive. Quant à la discrétion, elle repasserait. Mais bon, elle ne pouvait pas tout avoir.
Presque penaud de ne rien capter, en plus de juger très fortement l’étrange population locale, les deux shinobis avaient alors décidés de se séparer, estimant probablement qu’ils trouveraient plus d’informations. Yu s’était dirigé vers le bar, espérant trouver des informations vers des personnes ayant une bien meilleur maîtrise de la langue que n’importe qui qu’il avait croisé et dont les paroles ressemblaient plus à des grognements et à des jappements animaux qu’a de vrai mots. Enfin, qui sait, les ivrognes savaient peut-être mieux parler, il suffisait juste de trouver quelqu’un venant de la civilisation et pas un des pequenaud coincé sur un bateau depuis une dizaine d’année, qui avait même tellement bus qu’il ne se souvenait plus d’où il venait.
Yu n’était pas stupide et avait très bien compris en entrant dans le bar, qu’il était question de montrer qui avait la plus grosse, pour bien se faire respecter. Un étranger qui prenait l’alcool le plus fort, montrait qu’il était bien doté et ce concours de bite plaisait assurément au ramassis de poivrot et de beauf qui peuplait le rade, sempiternelle armée de loque humaine. Une fois ayant montré qu’il n’était pas la première pucelle venue, il commença alors à poser des questions au barman, un homme stéréotypé de la cinquantaine bien tassé, qui essuyait toujours un verre, ou une coupe, probablement pour se donner du charisme. L’homme avait l’air simplet, mais ses yeux luisaient d’une lueur que Yu était capable de remarquer, il était sobre, il était bien la seule personne ici qui n’avait pas bu. Lorsqu’il lui posa les questions, l’homme écouta, l’air taciturne, ne disant pas un mot, puis acquiesçant, se mit à déblatérer de manière vulgaire :
« Mon pauv’ M’sieur, j’crois bien savoir d’quoi vous causer. L’barque du rej’ton du daimyo s’est arrêté un ‘tit temps ici. Facile à d’viner en voyant tout le gratin d’merde d’la capitale v’nir ici. Mais, elle est r’partie, voilà une paire de jour qu’j’ai pas r’vu un de ces bardes s’enivrant ici… S’pavanait tous d’être d’avoir l’seigneur… Grosses bandes de tafioles sans couilles de voileux d’merde ! T’es arrivé en r’tard effectivement… se sont tous tiré sans toi… »
Puis, il se mit à glousser, d’un petit rire stupide et se mit à servir d’autre client demandant avidement de la bière, comme un nourrisson demandant le sein de sa mère, ou un mari, demandant les bras de sa mégère de femme. Yu pouvait bien être dépité, car si le barman disait vrai, alors cela faisait déjà quelques jours que le bateau s’était tiré, ce qui n’allait pas avec ce qu’avait dit leur commanditaire. Yu et Wai était censé être en avance, mais pourtant, ce n’était pas le cas. Est-ce que quelqu’un avait surpris leur conversation ? Non, si ça avait été le cas, probablement que des mesures auraient été prises… Il y avait bien beaucoup de question, qui pouvaient commencer à naître dans l’esprit de shinobi.
Mais, alors que Yu avait matière à réfléchir, un homme derrière lui gueula, signe qu’il était bourré :
« J’vous fait tous rouler sous la table… Aucun d’vous tiens l’alcool comme moi ! Seuls les autres avaient une chance, mais ils se sont tirer avec l’autre bateau d’voileux ! J’suis l’roi d’la bibine ! »
Il se mit lui aussi à glousser et hoqueter, signe qu’effectivement, il était le roi de la bibine, un poivrot comme les autres !
De son côté, Wei était allé rejoindre la petite bicoque qui servait de bureau au régisseur de ce beau bordel qu’était le port. Wei rentra sans trop de cérémonie, en même temps, la porte était brinquebalante et ouverte, claquant au rythme des courants d’air. C’était un endroit miteux et minable. En rentrant après avoir signifié sa présence, elle découvrit un homme quarantenaire grand et ventru à la peau complètement halé par le soleil, une crinière bouclé ébène et un large collier de barbe, d’où poussaient des poils très grisonnant. Il possédait l’air sévère et le nez cassé. On apercevait son ventre, ou de nombreuses cicatrices signalaient qu’il n’était pas un homme qui était resté dans un bureau toute sa vie. En la remarquant, il fit trois pas en s’appuyant sur une table en bois massif, il claudiquait et sa jambe gauche était toute fine, comme si elle n’avait pas porter le poids d’un homme aussi large et grand depuis des années.
Il grogna en voyant bien qu’une gonzesse était venue le déranger, mais l’air différent de cette nana, l’empêcha d’être trop véhément. Une belle rousse avec un sabre, ce n’était pas commun dans la région. Et une femme qui s’intéressait aux navires, l’était encore plus. Il plissa alors les yeux devant la demande de la jeune femme, s’approcha encore, montrant alors très bien qu’il était beaucoup plus grand que Wei et grommelant alors :
« J’suis Kumagawa Hideaki, régisseur du port ! Qu’viens faire une gonzesse ici ? »
Après avoir reçu une réponse convaincante, bien que cela ne semblant pas l’enchanté, il retourna chaloupant jusqu’à son bureau, puis examinant des feuilles en grommelant, finit par lâcher :
« Pas d’bateau d’croisière avant au moins un mois ma petite dame… Ici c’est un port de commerce, les voileux vienne pas s’enterrer ici, à part pour faire le plein de marchandise… »
Il voyait bien que la jeune femme ne s’y connaissait pas et peut-être pour se faire un peu mousser, il décida de lui donner une petite leçon. Parce que oui, il était aberrant pour lui qu’une gonzesse vienne lui demander des renseignements, mais ça l’était encore plus qu’on vienne lui parler de navire de plaisance, il gérait des marchandises, pas des nobles qui s’amusaient, lui il gérait des vies, il devait s’organiser contre toute sorte de danger. Il détestait qu’on vienne lui parler des voileux, parce que ce n’était pas son taff.
« Savez mademoiselle, ici, ce n’est pas un port de plaisance, il y a qu’du commerce, sauf cas très rare, comme la bune d’l’autre qui s’est tiré il y a quelque jour ! Moi je gère juste leur ravitaillement, mais c’est pas mon travail, moi j’gère pas les voileux, j’suis qu’avec les vrais marins, pas ses marins de pacotilles, incapable de naviguer dans la brume… »
Il se mit alors à rire de manière mauvaise et sembla oublier Wei et recommença à lire ses plans. Il ne semblait pas avoir de navire de croisière de prévue. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il n’y avait quasiment aucun moyen de le savoir, il allait falloir que les deux shinobi démêle tout ça !
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Jin Wei
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Pouah, ce gars-là savait peut-être mieux s’exprimer que les autres (ce qui lui avait sûrement valu le titre de régisseur du port), mais il donnait tout autant la gerbe, à sa manière ! Il respirait la suffisance et l’irrespect, ce qui agaçait particulièrement la jeune femme venue pour un simple renseignement, pas pour une leçon de morale. Si elle avait tout voulu savoir du fonctionnement d’un port, elle n’aurait pas fait shinobi, bordel, pourquoi il l’emmerdait avec ses histoires de voileux, plaisance et pas plaisance ?! Serrant la mâchoire, elle lui offrit un magnifique sourire forcé, qui mettait bien en avant ses dents, tout en se retenant de lui coller une paire de baffes bien méritées. Elle n’oubliait pas qu’ils étaient en mission, et que Yu allait la flinguer si elle faisait tout capoter maintenant – après tout, ne cherchaient-ils pas un moyen de s’infiltrer discrètement ? Sans cesser de sourire, elle lâchait un rapide « Très bien. Merci. Au revoir. » un peu abrupte avant de déguerpir sans demander son reste. De toute évidence, il ne l’écoutait déjà plus.
Une fois rendue à l’extérieur, son sourire disparut tout à fait, pour laisser place à une mine renfrognée, reflet de l’état d’agacement dans lequel elle était. Quel personnage désagréable ! Sans hésiter, elle prenait alors la direction du bar.
Ce fut donc une enfant fort contrariée qui pénétra dans le lieu de dépravation local. D’un regard furieux, dont elle ne se cachait pas, elle embrassa la scène, cherchant son acolyte. Ne s’attardant pas sur les loques qui peuplaient l’endroit, elle le trouva accoudé au comptoir, en train de siffler tranquillement sa boisson. Ah, il rentrait bien dans son personnage, bravo ! Qu’il n’ose plus lui faire la morale, la prochaine fois qu’ils devraient fréquenter un bar pour des raisons professionnelles ! Pfff… Le rejoignant en quelques enjambées, elle s’affala sur le bar, à côté de lui et s’exclama : « Quel enfoiré ce type ! » Elle parlait, bien sûr, du régisseur du port ; seul lui occupait son esprit enflammé. Faisant signe, d’un geste de la main, qu’elle ne prendrait rien, elle s’expliqua alors : « A c’qu'il parait, ils font pas dans la plaisance, ici, et pour ce que ça vaut, MONSIEUR ne gère pas les voileux. Que du commerce et des vrais marins ! » Au ton précipité et aux yeux brillants, Yu devinerait sans mal que la gamine n’avait guère apprécié son entrevue avec le bonhomme. Elle se mettait toujours dans un tel état, les larmes aux yeux et la gorge nouée, lorsqu’elle avait la désagréable impression d’être prise en défaut – et ce, quelle que soit la situation. Soufflant fortement par le nez, elle affichait la mine boudeuse des mauvais jours et n’avait qu’une envie : se tirer de ce trou.
Appuyant sa tête contre son poing, elle fronçait les sourcils, perdue dans son esprit. « Tu crois qu’il nous a menti, l’autre salaud ? » Comprendre par là, Inoue Yori, le fils du Daimyo. Mais cela ne faisait pas de sens, pourquoi mentir s’il souhaitait le tuer ? Elle souffla, encore. A vrai dire, c’était comme si elle se parlait à elle-même et non à Yu, se faisant les questions et les réponses toute seule. Et puis, se rendant compte de la situation, elle finit par hausser les épaules. « Et toi, de ton côté ? » Finalement, un petit verre ne serait pas de refus non plus…
Zhao Yu
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Merde. Ils étaient en retard. Ou le bateau était parti trop tôt. A voir. Cela dit, ils risquaient de voir leur cible s'envoler et bonjour la galère pour remettre la main dessus dans des circonstances aussi idéales. Wei avait-elle eu meilleures pistes de son côté? Chou blanc également. A la regarder entre dans le bar et s'installer à côté de lui, Yu savait qu'ils partaient donc avec un coup de retard. Merde flûte crotte comme aurait pu dire une grand-mère quelconque du Sekai. Les choses n'allaient certainement pas en s'arrangeant vu comme Wei venait de pester.
Le régisseur du port? Ok. Cible acquise. Il savait sur quoi se rabattre si cela ne donnait rien. Pour ne pas perdre la face, il raconta les quelques infos qu'il avait eu à Wei. Maigre. Tout cela était très maigre. En désespoir de cause, il se tourna vers le barman après lui avoir recommandé un verre.
"Mon ami, mauvaise nouvelle que tu m'annonces là. Y aurait pas possibilité d'embarquer sur un navire quelconque qui croiserait pas loin de nos collègues? J'suis prêt à lâcher quelques biftons pour ça."
Cela valait le coup de tenter. Il n'avait certes pas une grande somme sur lui, de quoi assurer le défraiement de leur mission à vrai dire. Par contre, aux yeux de quelques marins, cela passait largement pour un bon mois de salaire. Aux yeux brillants des types autour derrière leurs verres, il ne doutait pas que cela pourrait susciter une certaine avidité chez certains d'entre eux. Cela dit, même saouls, il faudrait qu'ils puissent vaincre un homme bien plus musclé qu'eux. Allaient-ils essayer? Yu ne pensait clairement pas. Pour en être sûr, il fit apparaître discrètement le Kusarigama attaché dans son dos, sous son kimono. Un simple grincement de chaînes et une lame qui en avaient fait pâlir plus d'un.
"Alors? T'as quelque chose pour nous aider?"
Il secoua une nouvelle fois la petite bourse sur le comptoir du bout des doigts en la poussant doucement. Il espérait vraiment que ce type leur trouve une solution. Sinon, il irait voir le "régisseur" et lui ferait assembler un équipage et armer un navire. Pour eux. Quoi qu'il en coûte au régisseur.
Wei irradiait et était énervée, très énervée, sa discussion avec le régisseur ne s’était pas déroulée aussi bien qu’elle l’aurait espérée et la voila rejoindre Yu pour se plaindre et traiter Kumagawa Hideaki de tous les noms d’oiseaux possible et inimaginable. Et aux vus des informations qu’ils avaient tout les deux, ils commençaient même à douter de leur employeur.
Et Yu ne ramenait pas de meilleure nouvelle, mais une lueur d'espoir quand même, car en demandant au barman si quelqu’un pouvait les emmener, l’homme secoua la tête et déclara déçu pour le colosse :
« Si j’en crois c’que disais les troubadours qui venait du navire, celui-ci va s’enfoncer loin dans la mer de brume, trop loin même, aucun marin non suicidaire n’oserait aller là-bas, les naufrages sont légions et les pirates omniprésent. Enfin, les occupants du navire n’avaient pas l’air d’avoir peur, car ils comptaient sur un homme, ah mince, j’me souviens plus d’son nom, mais c’qu’est sûr, c’est que c’était un bonhomme du coin. Et si vous voulez quelqu’un qui vous emmène, seul l’ivrogne suicidaire accepterait cela et encore… Aller voir le vieil Aki du tonneau dans la mangrove, il pourra peut-être quelque chose pour vous. Pour le reste, je ne peux rien faire ! Même Kumagawa n’accepterait pas de vous y conduire et c’est pourtant le loup de mer le plus doué de la région. »
Ce n’était peut-être pas glorieux, mais ils avaient deux pistes, une d’un certains bonshommes qui protégerai ce petit monde, le garde du corps dont parlait le commanditaire ? Et puis, il y avait aussi la piste d’un homme capable de peut-être les y conduire, mais vu la description peu élogieuse, il était clair que c’était du suicide en boîte. Mais, un suicide qu’allait probablement devoir prendre les deux compagnons.
En se renseignant un peu, il y avait probablement moyen de trouver des informations chez les ivrognes sur ce bonhomme. Pour le vieil Aki du tonneau, en posant quelques questions, Yu pouvait apprendre qu’il habitait dans la mangrove à environ une demi-journée de marche dans la jungle suffocante, mais il semblait être là, leur seul espoir. Etant deux, ils pouvaient très bien se séparer pour amasser plus d’information, savoir qui pouvait les y emmener et savoir qui ils auraient à combattre était primordial. Cette mission ne se passait pas comme l’espérait les deux, mais ils commençaient à avoir quelques informations. Cela avançait, c’était probablement leur plus grande avancé.
Feat.
Zhao Yu
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Yu commençait à s'impatienter. Le barman ne leur était vraiment d'aucune aide. Aller chercher un alcoolique dans la forêt à une demi-journée de marche. Super. Autant perdre un jour et abandonner la mission... Seule l'information concernant un potentiel garde du corps avait du sens. Et à vrai dire, il se doutait que leur cible avait un garde du corps.
Rien de probant de toute manière. Bon. Il allait falloir user de ses bras et des gros muscles qui les composaient. Le régisseur du port semblait ne pas avoir été utile. Kumagawa Hideaki. C'était cela son nom? Réglant leurs consommations, il fit signe à Wei de le suivre et se dirigea vers la guérite où se trouvait le régisseur. Apparemment, le serveur l'avait vendu comme le loup de mer le plus doué de la région. Très bien. Il viendrait avec eux.
Yu ne se présenta pas. Il se contenta de souffler la porte d'un coup de pied, l'envoyant danser au fond de la pièce. Le régisseur semblait surpris et il avait bien raison de l'être. Assis derrière son bureau, il eut à peine le temps d'arrêter de se balancer sur sa chaise que le poids du kusarigama de Yu faisait glisser le bureau jusqu'au fond de la pièce, bloquant son utilisateur juste derrière. Il en avait marre de jouer les touristes. Il leur fallait juste un navire et un équipage, autant aller à l'essentiel.
"Bon l'ancêtre. T'as une heure pour trouver un navire et un équipage. On part voir le fils du Daimyo. Celui qui est passé ici y a deux jours. Tu fais pas le con, tu me dis pas que tu le connais pas et tu te remues le cul. Compris?"
Kumagawa était un homme autoritaire. Sa dégaine le laissait entendre du moins. Pourtant, face à Yu, il ressemblait à un pantin de bois désarticulé. Un ancien marin ventru contre un shinobi entraîné, le tableau était vite peint. Cet homme n'avait qu'à rassembler des gonzes et trouver un navire. Peut-être n'était-il pas d'accord avec ce qui venait de se passer mais avait-il le choix? Défaire Yu lui était impossible. Appeler à l'aide? A quoi bon. Un homme venait de débarquer dans le bureau des autorités du port de commerce et de lui ordonner de s'exécuter. Il avait peut-être pris la mer des années mais il savait aussi ce qu'était un shinobi. Et le shinobi en face de lui n'avait pas l'air de rigoler. Il s'approchait même pour lui parler une nouvelle fois. Près, très près. Trop près.
"Ah. J'oubliais. Tu essaies de me douiller, je te bute. Tu ramènes des collègues pour m'obliger à faire une démonstration, je te bute. En fait, tu fais ce que je te dis ou je te bute."
Simple, net, précis. Yu était sur les nerfs. Deux jours de retard risquaient déjà de leur faire manquer la mission, il n'avait donc pas de temps à perdre. Décalant la table, il empoigna le régisseur au col et le jeta vers l'entrée, le forçant à faire un roulé-boulé misérable. Il attendrait une heure. Pas une minute de plus.
Yu avait perdu ce calme qui l’avait toujours caractérisé depuis son arrivé à Habu, mais il n’en avait plus rien à faire et décider à ne pas aller voir un marin suicidaire qui était au fond de la jungle. Il était allé donc voir Kumagawa et l’avait menacé, l’obligeant à apprêter un équipage pour aller chercher le navire des noces. Le marin ne s’était au début pas laisser émouvoir et avait juste rétorqué à l’homme presque aussi grand que lui : « Bien sûr qu’j’sais ou est partis l’navire du rejeton du daimyo ! Quant à un navire, tu peux mettre combien sur la table ? »
Il se dégagea avec une force que Yu n’aurait pas crue en le voyant et se dressant de tout son haut, repris en gueulant :
« Si tu met pas la thune, aucun marin, même avec mes ordre acceptera de suivre… L’autre s’est tiré dans la brume, personne n’ira sans une prime de risque… Mais, si t’as pas d’argent, je peux t’avoir une barque. »
Et pour donner suite aux menaces de Yu qui avait raffermis sa poigne, le vieux marin repris :
« Bute moi donc, ça ne me fait ni chaud ni froid moi… J’aurai déjà dû crever il y a longtemps. »
Et même après avoir été lancé et avoir galéré à se rattraper et relever difficilement avant d’empoigner sa canne et de partir en jetant :
« Si tu sors pas d’argent, on sera bon pour partir à deux sur une barque pauvre fou. Personne n’acceptera de quitté sa famille parce qu’un monsieur muscle avec des gros bras les menaces… Seul l’argent compte mon gros ! »
Et le régisseur disparu alors, l’air peu terrifié. Lorsque les hommes parlaient, ça allait mieux pour lui. Au vu de son comportement, Yu était en droit de se demander si le régisseur n’était pas le véritable suicidaire dans cette ville.
Yu pouvait douter du fait que le régisseur n’était pas parti réellement rassembler un équipage. Mais, cependant, une heure plus tard, accroché à un quai, un petit bateau à voile était là. Kumagawa perché sur sa canne attendait avec quatre hommes aux teints basané et aux muscles saillants et les cheveux déjà gris.
Lorsqu’il vit Yu arrivé avec Wei, il haussa un sourcil étonné, puis se rapprochant du colosse qui l’avait menacé, déclara :
« Ils acceptent de partir s’ils sont payés maintenant… »
Les quatre hommes pour avoir accepté une aventure comme cela devait être endetté où avoir besoin d’argent. L’un pour soigner les blessures de son fils blessé, l’autre pour récupérer le bateau de son grand-père qu’il avait mis en gage, l’autre pour s’acheter une maison et le dernier pour permettre à sa fille de se marier en lui offrant une dot. Ce n’était que des hommes intègres, qui s’ils mouraient verrait leur famille suivre tant ils étaient centraux. Il était l’heure de voir si Yu et Wei avaient un cœur ou s’ils ne valaient pas mieux que des forbans arpentant les mers à la recherche d’un trésor.
Ils s’engageaient littéralement dans une mission suicide. Si Yu les payaient, alors, ils étaient prêts à partir en cinq minutes, s’il refusait, alors pas d’équipage et ils allaient devoir compter sur l’unique Kumagawa et sa blessure à la jambe. Yu devait montrer s’il avait un cœur ou pas, seule la bienveillance pouvait le faire avancer !
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Zhao Yu
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Yu était incrédule. De l'argent, ils voulaient de l'argent? Après son joli discours, le régisseur avait rassemblé un ramassis de types aussi nécessiteux que faibles. Et désireux d'être payés en avance. Soit. Yu leur jeta une bourse à chacun. Un pécule que leur commanditaire leur avait donné pour les frais de mission et qui, en soi, devait paraitre une fortune pour ces messieurs. Au vu des sourires, il avait fait des heureux. Dans cinq minutes, ils seraient en mer.
Le temps jouait contre eux et Yu, bien que passablement énervé par l'attitude désinvolte du régisseur, ne pouvait pas prendre le temps de faire des manières. Yu fit donc signe à Wei de monter à bord. Le rafiot semblait vieux et usé mais la voile bien entretenue semblait faire office d'indicateur de confiance à la hausse.
Ni une ni deux, ils montèrent à bord et entreprirent de partir à la recherche du fils du Daimyo. Yu n'avait nulle envie de parler à ces types, l'argent qu'il leur avait confié suffisait amplement. Wei pourrait parler pour lui à vrai dire. Il n'avait rien à apprendre de ces types et la seule chose qu'il attendait d'eux était qu'ils les mènent à bon port, ou à bon navire pour le coup. En plus de cela, le roulis et le tangage faisaient monter en lui un élément quasiment inconnu à sa vue: la bile. Yu n'avait jamais vomi de sa vie. Il savait juste de quoi cela retournait et pourtant.
S'agrippant au bastingage comme il aurait pu étreindre enfant le sein maternel, il luttait pour la survie. Et pas n'importe laquelle, celle de sa dignité. Les Zhao n'étaient pas des faibles, voilà ce qui lui avait été répété depuis sa plus jeune enfance. Et pourtant, rien ne pouvait arrêter la nature, pas même des traditions, à savoir la pression de pairs morts sur les vivants. Le fluide remontait le long de son circuit digestif aussi surement qu'un ver dans une pomme. Une demi-heure, voilà le temps qu'il lui fallut pour s'agenouiller tel un prieur et rendre au dieu noyé son déjeuner. Foudroyant du regard, il vit du coin de l'oeil les regards des marins et l'air désolé de Wei qui semblait vouloir les punir. Pourtant, quelle ne fut pas leur surprise quand Yu éclata d'un rire. Après tout, si vomir se limitait à cela, cela faisait bien moins peur que ce qu'on lui avait raconté.
Jin Wei
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Aller, retour. Où qu’ils aillent, ils se faisaient trimballer. Du moins, c’était la désagréable impression qu’avait Wei, et certainement celle de Yu également, car elle l’avait vu se renfrogner petit à petit. L’esclandre chez le capitaine du port acheva de la convaincre ; au moins, le duo était sur la même longueur d’onde. Pour autant, que ce soit un mâle aux muscles saillants qui lui adresse la parole sembla adoucir le régisseur légèrement – en dépit de son discours et de sa façon de parler, il se montrait bien plus coopératif. L’argent, hein… La rouquine eut un sourire mauvais. Les Hommes étaient tous les mêmes, il suffisait de trouver ce qu’ils désiraient réellement. En outre, peu lui chalait de savoir pourquoi ils avaient besoin d’argent, de connaître leurs motivations, tant qu’elle parvenait à ses propres fins. Elle ne faisait pas dans le sentimental. En l’espace d’une heure, l’affaire fut donc conclue. Le vieux roublard leur trouvait un équipage de fortune, le duo payait et embarquait.
Alors qu’elle découvrait le bateau qui les transporterait, Wei considéra l’équipage en train de s’affairer. C’était étrange, tout de même. Ils ne cédaient pas devant la lame affutée de Yu, mais acceptaient de prendre la mer et de risquer leurs vies pour quelques ryôs. Ces gens avaient une notion de risque toute particulière. C’était comme s’il n’y avait que deux possibilités : mourir ou devenir riche. Pas étonnant que la première proposition de Yu n’ait pas marché, un peu plus tôt ; entre mourir de sa main ou mourir en mer, cela ne faisait pas grande différence.
« Capitaine ! » Wei s’était décrochée du bastingage et s’approchait à présent du vieil homme. Elle était certes de meilleure humeur, à présent qu’ils étaient en mer, mais elle ne décolérait pas complètement de leur première entrevue. Rejoignant en quelques enjambées l’homme qu’elle venait d’apostropher, elle croisa les bras et annonça : « S’il faut aider vos hommes, vous pouvez compter sur moi. » Elle avait ce regard farouche de celle qui veut prouver sa valeur. Oui, elle avait bien vu son mépris vis-à-vis des « gonzesses » – le type devait penser qu’elles n’étaient bonnes qu’à s’occuper de la maison et faire des gosses – et elle était prête à lui prouver qu’il avait tort. Alors elle n’y connaissait pas grand-chose à la navigation, mais bordel s’il fallait tirer sur une corde pour lui montrer que son job était à la portée de n’importe quelle kunoichi, soit !
Coup de chance pour Wei – moins pour Yu –, son compagnon de voyage semblait mal supporter le ballotement du navire qui venait de quitter le port. Puisque l’homme était bien trop occupé à tenir son estomac, l’équipage n’avait d’autre choix que de s’adresser à elle pour la suite des opérations. Voilà une nouvelle occasion de montrer qu’elle était tout à fait capable, elle aussi ! Reprenant la conversation avec le capitaine, elle aborda un tout autre sujet : « Vous pensez qu’il nous faudra combien de temps pour les rejoindre ? » Elle parlait bien évidemment du navire qu’ils espéraient rattraper. Elle n’oubliait pas que le temps leur était compté. Le navire transportant les mariés était supposé passer deux semaines en mer, après leur escale au port de Habu, mais s’ils avaient déjà quelques jours d’avance sur le planning, pouvait-on se fier à cette information ? Tout ce qu’elle espérait, à présent, c’était que les jeunes mariés se retrouvent piégés dans cette fameuse mer de brume…
Bien que Yu n’eût pas envie de payer le moindre centime, il comprit bien l’utilité de balancé de la thune pour aller en mer : rien n’était gratuit, tout se monnayait, la vie de ses pauvres loups de mer ne faisait pas exception. Il n’y avait pas d’autres solutions que de raquer pour avancer.
Le petit bateau s’élança avec un Kumagawa planté sur sa canne, jappant des ordres, ne flanchant pas à cause du remou et des vagues, pendant que Yu, lui se vidait de ses tripes par-dessus bords. Il avait beau rire, tout le monde trouvait que c’était une petite nature que de vomir, un homme de la terre qui s’embarquait que la mer, quelle grosse farce que c’était pour eux, enfin, ils avaient reçu la thune, leurs familles allaient être gratifié et même s’ils crevaient, ils pourraient survivre : c’était une bonne chose.
Celle qui brillaient à leurs yeux à tout ces hommes et particulièrement à Kumagawa, c’était Wei, qui n’avait pas le mal de mer et aidait du mieux sur la jonque. Elle obéissait et faisait le travail bien, même le misogyne régisseur était obligé de le dire, la gonzesse faisait du bon travail, ça forçait le respect. Tout le monde s’affairait et le bateau avançait, accélérant, jusqu’à se stabiliser en filant sur les vagues, se dirigeant vers l’espèce d’immense brouillard qu’on voyait de la côte et dévorait tout, la brume, là ou les autres avaient disparus.
Considérant que la direction était la bonne, le barraque qu’était Kumagawa put enfin demander une question qui lui trottait dans la tête depuis un moment et qu’il avait oublié de dire :
« Au fait, pourquoi poursuivre la bune du fiston du daimyo ? »
Il plissa les yeux, vu la force de Yu et l’équipement de Wei, il ne faisait aucun doute pour lui que leurs ambitions et volonté n’était pas pacifiste et juste le fait d’avoir raté le coche, c’était tout autre, il entrevoyait quelque sordides affaires. Il reprit :
« Moi, je m’en branle de ce que vous faîtes, c’est pas mon problème ! »
L’homme avait une lueur dans le regard, celle de quelqu’un qui avait beaucoup vécu, trop peut-être, quelqu’un qui avait vécu plein de choses. Il hocha alors les épaules :
« Si jamais vous lui en voulez, faut encore qu’ils ne tombent pas sur les pirates de la région, ils ont une sale réputation, peu de personnes s’en sont sortis vivant… J’espère pour vous qu’ils auront pas rencontrer ces gars-là, ni qu’on les rencontre nous aussi… »
Ça se voyait que ce type là s’en foutait de tout, de toute façon, il était forcé et était prêt à mourir, alors peu lui importais. Maintenant, il fallait voir si les deux shinobi allaient répondre aux questions de l’homme qui semblait au moins vouloir pour quelle raison il jouait sa vie et celle de pauvres bougres. Avoir un type plus compréhensif, se serait probablement mieux pour la mission, seul Wei et Yu pouvaient bien savoir ce qu’ils voulaient faire.
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Zhao Yu
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"Hey toi là! Evites moi les pirates s'il y en a et je ferai en sorte de vous tirer d'ici en vie. On y va pour récupérer une marchandise."
Yu reprenait peu à peu de sa superbe après avoir rendu son déjeuner à l'océan. Il se sentait plus frais, disposé. Par ailleurs, les questions du capitaine ne lui plaisaient guère. Ce qu'il faisait ici n'était rien d'autre que de la recherche d'informations. Que ces types soient blasés et s'en foutent de mourir soit. Pour autant, ils devaient avoir au fond d'eux un reste d'instinct animal les poussant à la survie. Et poser des questions n'allait pas les aider. Se redressant, Yu fit signe à Wei. Ils devaient établir un plan pour le moment où ils rattraperaient le navire. En bons ninjas, ils allaient devoir trouver un moyen de monter à bord du navire sans attirer l'attention. Et le Zhao avait un plan tout tracé.
"On va simuler un appel de détresse. Où tu seras ma garde du corps."
What? Yu vit le sourcil de Wei se lever. Et il lui expliqua son plan. Ils allaient se rapprocher du navire de leur cible. Etape un. Plutôt simple et du ressort du capitaine. Etape deux: se salir les mains et tuer l'équipage. Pas ragoûtant mais au moins ils auraient les mains libres et pas de témoins. Etape trois: se faire passer pour une garde du corps et une riche personnalité en vadrouille et demander asile sur le navire. Pourquoi? Bouhouhou, les vilains pirates nous ont attaqués. Nous sommes les seuls survivants. Wei avait vite compris le plan. Yu pouvait par ailleurs prétexter ne pas être ninja avec sa furtivité.
Il ne restait plus qu'à appliquer. Une fois que le navire serait en vue. Le risque était de se faire repérer un peu tôt, lors du massacre. Cela dit, ils étaient en mer et les accidents pouvaient bien vite arriver. Bref, ils avaient carte blanche mais tout l'équipage serait mort une fois qu'ils monteraient à bord de ce navire. Tous, à part eux bien entendu.
Jin Wei
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Wei n’eut pas l’occasion de répondre au capitaine – elle aurait aimé lui répliquer que s’il s’en foutait vraiment, il n’avait pas à poser la question, de base, et que tout le monde serait content. La curiosité était un vilain défaut – et dans le Sekai, il causait souvent une mort prématurée. Mais Yu, qui semblait avoir repris des couleurs, lui avait coupé l’herbe sous le pied. Récupérer une marchandise… C’était une façon de voir les choses, après tout, et elle hochait la tête, confirmant les propos de son compagnon. Avec un haussement d’épaules, elle ajouta : « Je vais être honnête, moi j’ai rien contre le fils du Daimyo, ni contre les gens qui l’accompagnent, d’ailleurs. Je ne le connais même pas personnellement. » Elle s’arrêtait là, ne souhaitant pas trahir la demi-vérité que Yu leur avait servie, et elle laissait la suite à l’imagination des hommes. Puisque l’argent était leur seule motivation, ils pourraient facilement en conclure que leur marchandise valait de l’or – et ce n’était pas faux, d’une certaine façon. En outre, si ça pouvait leur garantir une certaine fidélité, au moins le temps d’arriver jusqu’au bateau de croisière, ce n’était pas de refus.
Le bateau semblant avoir trouvé son rythme de croisière, l’activité avait décru parmi l’équipage, et chacun s’en était allé à ses propres occupations. De son côté, Yu ne tarda pas à attirer l’attention de la rouquine, lui enjoignant d’un signe de le rejoindre un peu à l’écart. Elle eut un sourire, s’appuyant contre le bastingage aux côtés du Zhao, et de loin on aurait pu croire qu’elle profitait un peu de l’air marin. Il souhaitait simplement l’entretenir d’un plan. Si elle avait écouté sagement, un peu surprise au départ, elle eut une moue sceptique quand il eut terminé ses explications. Elle n’était clairement pas le cerveau du groupe, la plupart du temps elle se fiait à ses directives, mais elle avait tout de même reçue une bonne éducation et acquis une certaine expérience, au fil de leurs missions, et elle voyait d’emblée plusieurs défauts à son plan. Non, pas véritablement des défauts, car certainement que sa proposition fonctionnerait dans les faits, mais plutôt quelques détails qui la chagrinaient un peu, voire compliqueraient inutilement leur tâche.
Se faire passer pour un bateau en détresse, c’était une bonne idée. Si ce type, le fils du Daimyo, était aussi incroyable que son frère l’avait laissé entendre, il ne raterait pas une occasion de briller en société, en venant à la rescousse de leur navire… A condition, peut-être, qu’ils soient des personnalités importantes. Jusque-là, donc, la proposition de Yu tenait la route, en ce qu’il semblait nécessaire de se faire passer pour des gens de la haute. Le hic ? Tuer l’équipage, premièrement. Qu’elle soit garde-du-corps, deuxièmement.
Wei n’était pas réputée pour avoir un sens moral très développé, et l’organisation qu’elle codirigeait en témoignait assez bien. Alors qu’est-ce qui pouvait la retenir, à cet égard, si ce n’était pas un sentiment de culpabilité ? « Ce sont des gens du peuple, Yu. » commença-t-elle, sur un ton surprenamment doux. Elle tournait la tête vers les hommes qui vaquaient à leurs occupations sur le pont, avant de revenir à son compagnon. « Ce sont ces gens qui ont le plus besoin de nous. » Ce n’étaient pas les nobles qui, d’un claquement de doigt, pouvaient obtenir les services de n’importe quel mercenaire. Certes, ces gens-là avaient les désirs les plus fous et les moyens de les assouvir, mais justement, cela rendait la concurrence particulièrement rude. Et les condottières ne se tournaient jamais que vers ceux pouvant se payer leurs services, délaissant les gens les plus démunis, les gens du peuple. C’était ce qui faisait la force de Lóng Shé : l’organisation donnait une chance à chacun d’assouvir ses pulsions, de réaliser ses rêves, car elle offrait une alternative à l’argent qui manquait dans certaines strates de la population. A ses yeux, les services qu’ils obtenaient – voire une loyauté presque filiale, parfois – valaient tout l’or du monde. Il fallait donc prendre soin de ces gens. Maintenir les marins en vie, c’était s’assurer qu’ils ramènent l’argent jusqu’à leurs familles, et que de cet argent naisse tantôt une reconnaissance éternelle, tantôt une dépendance. Ils ne faisaient pas partie du contrat passé avec le second fils du Daimyo, et ils ne s’étaient, pour l’heure, pas dressés sur leur chemin. Ils avaient certes été particulièrement agaçants, leur mettant des bâtons dans les roues involontairement, mais à présent que le duo avait mis le doigt sur ce qui les motivait le plus – l’argent –, ils ne représentaient plus un problème, aux yeux de Wei. Elle ne savait pas grand-chose de la vie, par rapport à son mentor, mais elle avait ça dans le sang. Les Jin n’étaient qu’une mafia comme une autre, elle n’en avait simplement pas eu conscience durant sa jeunesse… Mais, en bonne héritière, elle avait naturellement suivi le même chemin.
Quant à se faire passer pour une garde-du-corps… « Laisse-moi les mondanités. De toute façon, avec ta dégaine, t’as plus le profil du garde que moi… » Elle lui avait lancé un sourire narquois, mais elle tentait surtout de dissimuler le léger malaise qui l’avait saisie. Elle n’aimait pas particulièrement tenir le rôle de la potiche. Mais Yu serait forcé d’admettre qu’entre les deux, elle était la plus à même de le faire, ne serait-ce que parce que cela respectait l’ordre des choses, au sein de leurs familles respectives. Elle le considérait comme un compagnon et un mentor, mais il n’était jamais vraiment qu’un serviteur, pour les Jin. Un serviteur qui serait mort, à l’heure actuelle, si elle n’était pas née. Elle poursuivit : « Comme tu l’as si bien dit, avec tes capacités, tu pourras disparaître, une fois à bord. Alors que si tu joues le rôle du bourgeois, les autres nobles et leurs amis vont te coller aux basques, si tu vois c’que je veux dire… » Se décollant de la rambarde, elle se tourna vers l’avant du bateau. « Mais bon, on en rediscutera… Pour l’instant, faudrait surtout que nos amis nous mènent à bon port ! »
Kumagawa avait éclaté de rire en entendant Yu lui demander d’éviter les pirates, après tout n’importe quel homme qui avait pris la mer savait bien qu’on n’évitait pas les pirates, on priait pour qu’ils ne nous trouvent pas. Dans ce cas-ci, vu que les forbans écumaient ces étendus marine bien plus que les marins qui étaient sur le bateau, ils avaient l’avantage du terrain. L’océan était leur terrain de jeu et les deux shinobis s’étaient enfoncé tête baissée dans la gueule d’un monstre qu’on ne voyait pas et dont on ne pouvait pas connaître l’étendue. Le régisseur n’était pas stupide, pourquoi deux gens armés dont l’un assez violent pour l’obligé à prendre la mer voudrait chercher la marchandise qui appartenait à un noble, qui plus est, le fils di seigneur. Pour lui, la réponse était simple, la pègre voulait quelque chose, mais quoi ? Peut-être kidnapper le rejeton pour demander une rançon. Le loup de mer réfléchis sérieusement à la situation dans laquelle il était : il espérait s’en sortir sans problème.
Les deux shinobis s’entretinrent d’un plan, pendant que les deux discutaient de comment mener à bien leurs ambitions, ils remarquèrent que le vent changea de direction, voilà seulement quelques heures qu’ils étaient là, sur l’eau et la mer semblait étonnement calme, mais rapidement, le vent commença à fouetter les visages et tout se mit à tambouriner : une tempête se levait.
Les hommes commencèrent à rabattre la voile et attachèrent certaines choses au mat, alors que l’embarcation, une petite jonque commençait à tanguer, dans la calle, les réserves d’eaux et de nourritures cognait contre la coque et Kumagawa beugla : « TEMPETE ! »
De toute évidence, la situation n’était pas bonne et pouvait dégénérer à tout instant, cependant, grâce aux talents des marins, la situation, fut à peu près maîtriser, malgré des vagues de plusieurs mètres qui faillirent faire bousculer Yu et Wei à plusieurs reprises. Mais, finalement, après plusieurs heures à se faire cahoter de partout, le vent se calma, laissant nos deux shinobis trempés sous un ciel étoilé. Le vent continuait de souffler ! Attention à ne pas attraper froid !
Première nuit en mer, trempé et cahoté de toute part : Vu le retard qu’ils avaient, malheureusement pour les shinobis, ils allaient vivre dans ces conditions horribles pendant encore longtemps. Mais, les deux membres de Long Shé étaient des durs à cuire, ils pouvaient survivre à ça, non ? Ceci étant dit, la tempête leur avait fait prendre du retard, la fin semblait être si lointaine.
Le réveil fut amer pour tout le monde, marins comme Shinobis, qui eurent l’horreur de découvrir que les réserves d’eux avaient été pollué par l’eau de mer, que quelques trous étaient dans la coque. La nourriture était viciée par le sel : dans de telles conditions, avec le soleil qui tapait, l’équipage ne pourrait survivre que 3 jours au mieux. La situation était pour le moins critique et Kumagawa se retrouva dans une situation pour le moins précaire, aucun de ses hommes n’accepteraient pas de mourir de faim et de soif, quant à ces deux cibles, elles refuseraient de faire marche arrière.
Le vieux loup de mer sortit alors une vieille carte, probablement une des seules qui existaient de ces contrées reculées et n’étaient assurément pas fiable pour deux sous, mais avait-il un autre choix, la possibilité ? Non, c’était sois cela, soit il le laissait mourir et cela, c’était hors de question pour lui. Et se plongeant dans l’obscure manuscrit, remarqua une tâche, qui n’était pas loin de la position qu’il pensait qu’ils avaient, en tout cas, le regard dans les étoiles lui avait permis d’avoir une idée. Il décida donc, malgré l’équipage ensanglanté et déshydraté pour un voyage qui prendrait deux jours et qui pourrait se solder soit par une réussite, soit par la mort lente et horrible de tout ce petit monde, c’était un test que le régisseur du port, en tant que bon marin était prêt à prendre.
Le voyage se déroula sans nouvelles tempête, mais vis le moral de tous descendre en flèches, les hommes murmuraient des choses, parlaient de mutinerie, si jamais il avait échoué, il savait que les hommes le tueraient et le dégusterait peut-être. Ces hommes avaient gardé un côté sauvage et le cannibalisme ressortait bien vite et il ne voulait pas en être les cibles.
Mais, alors que la faim et la soif dévorait les entrailles de tous, ils finirent par arrivé en vue d’une petite île et le bateau s’esquinta sur des récifs et l’eau monta dans la calle, mais au moins, il y avait une terre. Kumagawa sauta dans l’eau pour regarder les dégâts : c’était réparable. Il se tourna vers ces hommes et leurs donna des ordres, puis vers les deux invités :
« Vous devriez allez chercher à manger et de l’eau. Mes hommes ramènent les matériaux pour retaper le bateau et bouffer, mais un peu plus ne ferait pas de mal. »
Puis, il se tourna vers le bateau et avec une force qu’on ne lui aurait pas crus, tira le bateau sur la rive. Wei et Yu purent observer une nature luxuriante derrière la plage, ou des bruits d’oiseaux résonnaient. De toute évidence, pour survivre, une petite expédition s’imposait !
Lancé de dé:
1-2 : la tempête est énorme, lancer d’un second dé pour savoir si le bateau se retourne, 1/2 sur le bateau se retourne 3-50 : Grosse Tempête, tout le monde est désorienté, le retard va être gros, risque que le bateau se retourne 1/4 50-75 : Tempête normale, petit retard sur le plan, mais la situation peut être rattrapé, conséquence pas trop grave 76-98 : petite tempête, pas de retard, les marins savent gérer ça comme ça 99-100 : le vent se baisse, pas de tempête aujourd’hui, avance sur le voyage
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Zhao Yu
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Les vents venaient de se lever et le bastingage gîtait au-dessus et au-dessous de la ligne d'horizon sans discontinuer. Les cris du capitaine concernant la tempête qui arrivait mirent un coup de fouet à l'équipage. Les bras s'activaient sur les cordages tandis que le véritable maître à bord reprenait de l'assurance. La mer, c'était apparemment sa vie. Tant mieux. Ils n'avaient pas dégoté un imbécile alcoolisé et usé par les ans, c'était rassurant. Par contre, les dégâts de la tempête se firent vite sentir et ils passèrent toute la nuit à affronter la mer qui se jouait d'eux. Les lames d'eau manquèrent de faire renverser le navire à de nombreuses reprises et, du mieux qu'ils purent, les shinobis contribuèrent à leur manière à la vie à bord. Ecoper, tirer les cordages, aider le capitaine à tenir la barre tandis qu'il beuglait des orders. La nuit avait été infernale et ce n'est qu'au petit matin qu'ils trouvèrent un semblant de repos, affamés.
Le réveil fut cependant plus difficile. Ils venaient de mettre pied à terre sur un petit banc sableux isolé et apparemment pourvu d'une quelconque végétation. Le navire avait été abîmé par les flots et le banc de rochers qu'ils avaient percuté en guise de réveil sonore. Après avoir fini d'écoper l'eau qui avait pris ses aises à bord, ils firent un point rapide de ce qu'il allait leur falloir récupérer sur le petit bout d'île. Du bois, des vivres et de l'eau. Rien de compliqué en somme. Le problème, c'était que cela leur avait sans doute fait perdre du temps une nouvelle fois. Yu était en colère. Une bonne nuit de merde, lever du pied gauche. Un mot de trop et il aurait raison des têtes de leurs accompagnants. Pourtant, ils leur devaient sans doute la vie. Ou du moins ils leur avaient évité une nuit de course sur une mer démontée. Inspirant longuement, Yu s'étira et observa l'environnement et fit un signe de tête entendu à Wei tandis qu'il commençait à défaire la chaîne autour de sa taille et à prendre en main le manche de son kusarigama. Le poids familier de l'arme et le souvenir fugace de tous les entraînements qu'il avait accompli avec cet objet le calmèrent un instant. La journée n'était peut-être pas si mauvaise après tout. Se dirigeant d'une dizaine de mètres vers les plus beaux spécimens d'arbres offerts à sa vue, il commença à faire tourner la faux dans des mouvements circulaires en sifflotant. Un air plutôt joyeux. Comme quoi.
Quelques instants plus tard, quatre arbres jonchaient le sol. Les abattre était un jeu d'enfant pour deux shinobis, sans doute moins pour des lambdas. Ces arbres abattus leur feraient donc gagner un temps précieux. Le Zhao précisa au capitaine qu'ils pouvaient se charger des réparations tandis que Wei et lui se chargeraient de ramener de l'eau et des vivres. Endossant les tonneaux d'eau souillée après les avoir vidés, il se précipita dans la forêt. Il devait sans doute y avoir des cours d'eau douce car il venait d'entendre un cri d'animal au loin. Du moins, cela y ressemblait.
Jin Wei
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Le voyage, qui s’annonçait paisible jusque là – presque trop, à leur goût, car il allait s’avérer complexe de rattraper leur cible avec pareille mer –, prit rapidement une toute autre tournure, alors que les deux comparses complotaient dans leur coin. Avec la levée du vent, leur misérable embarcation se retrouva rapidement malmenée, et Wei crut bien qu’ils allaient se faire engloutir par les gigantesques vagues qui se fracassaient sur eux. Mais l’équipage était rôdé. Elle devait l’admettre, ils avaient peut-être une sale dégaine, mais au moins ils savaient ce qu’ils faisaient. De son côté, elle montra bien moins d’assurance qu’auparavant. Naviguer dans une tempête, c’était quelque chose qui lui était tout à fait étranger. Elle resta donc une grande partie de l’épisode orageux accrochée tant bien que mal à la balustrade, avant de finalement trouver le courage de rejoindre la cale et d’aider du mieux qu’elle put.
Heureusement, avec la fin de la nuit, la situation retrouva de son calme et ils purent souffler de nouveau. Ce ne fut qu’en revenant sur le pont que la jeune femme se rendit compte de l’état dans lequel elle était. Trempée de la tête aux pieds, elle sentit le vent la glacer jusqu’aux os, et alors qu’elle tentait d’essorer ses vêtements, elle put constater que la peau de ses doigts avait fini par se friper, signe qu’elle avait passé beaucoup trop de temps sous l’eau. Ah, quel enfer ! Mais elle n’était pas la seule dans cette situation ; l’avantage de la navigation, découvrait-elle, c’était que tout le monde était logé à la même enseigne. L’inconvénient, par contre, c’était que ses plaintes et autres gémissements ne seraient d’aucune utilité. Elle gardait donc ses grognements pour elle-même, quoiqu’affichant une grimace tout à fait explicite.
Elle avait bien tenté de se réconforter en se disant que, peut-être, le navire des mariés avait connu le même sort que leur espèce de barque, mais de nouveaux événements avaient rapidement entamé le peu d’espoir qu’elle nourrissait. Contrairement à leur navire, leurs réserves d’eau et de nourriture n’avaient pas réchappé à la tempête. En apprenant la nouvelle, Wei sentit une bouffée de rage monter en elle. Comment était-ce possible ?! Sur le coup, elle voulut hurler. Elle allait trouver le coupable et l’exécuter – peu importait qu’il y en ait un ou non, elle désignerait quelqu’un elle-même s’il le fallait ! Mais tout ça, c’était surtout l’épuisement qui altérait son jugement, à l’évidence. Rapidement, elle comprit que les autres membres de l’équipage aussi avaient quelques griefs, dont la cible était principalement le capitaine – sûrement pour les avoir trainés dans cette sale affaire, ou peut-être parce qu’il incarnait l’autorité suprême dans leur petite congrégation maritime. L’homme retournait si facilement à l’état de nature…
Ils finirent par s’échouer – ou se fracasser, pour être plus honnête – sur une petite île qui ne payait pas de mine, perdue au milieu de l’océan. Voilà qui aurait pu ravir la jeune femme, avide d’explorer de nouveaux horizons, si elle n’avait pas été dans un état particulièrement désastreux. Ses nerfs étaient à vifs, sous l’effet de la faim, de la soif et de la fatigue. Le fait que cette mésaventure leur fasse perdre deux jours complets – si ce n’était plus ! – n’y était pas pour rien également. Heureusement pour l’équipage, si Yu était en colère lui aussi, il ne laissait pas ses émotions prendre le dessus. En un rien de temps, il avait pris les choses en main. Faisant fi des premières recommandations du capitaine, il était allé abattre lui-même quelques arbres, afin de leur faire gagner un temps précieux. Incroyable comme l’absence de nourriture et d’eau n’avait pas l’air de l’affecter outre mesure… Elle reconnaissait bien là l’entraînement des Zhao, cruel mais terriblement efficace.
Il finit par s’intéresser à son cas, lui intimant de l’accompagner chercher de l’eau et de la nourriture – et lui lancer un regard noir, tandis qu’il repartait avec ses tonneaux sur le dos, n’y changea rien. Soit ! Puisqu’il semblait s’occuper de l’eau, elle allait se défouler sur les quelques bestiaux qui peuplaient l’endroit. « Et partez pas sans nous ! » laissait-elle sur un ton féroce à l’attention des marins qui commençaient la découpe des spécimens végétaux. « Sinon je vous retrouve et je vous égorge à main nue. » poursuivait-elle en son for intérieur.
Trouver des animaux s’avéra un poil plus complexe que prévu. Certes, il leur sembla rapidement entendre quelques cris caractéristiques, mais les bêtes étaient vives et lorsqu’ils parvinrent finalement au bord d’un petit ruisseau, elles avaient disparu. Cela dit, bon an, mal an, suivre leur beuglement avait été une stratégie payante, surtout pour Yu qui commença à remplir les cuves sans tarder… De son côté, Wei n’eut d’autre choix que de scruter le sol, tout autour du point d’eau. Elle finit par trouver quelques marques laissées dans la boue et entreprit de les suivre. Une partie de chasse s’annonçait…
La jeune femme ne retrouva jamais les animaux dont ils avaient entendu les cris, un peu plus tôt. Elle n’avait pas le vent pour elle et son odeur la trahissait – une odeur à laquelle ces mammifères ne devaient clairement pas être habitués. En revanche, elle avait fini par voir quelques buissons bouger, alors qu’elle arpentait l’île de long en large, et un réflexe lui avait permis de tirer une volée de shuriken mortelle. Elle avait alors trouvé les corps inertes de deux lièvres qu’elle attachait à sa ceinture avant de poursuivre son chemin. Cette piste était bien plus fructueuse que celle du gros gibier, elle n’allait pas s’en priver !
Cette petite escapade avait le don de calmer son esprit ; manier un peu ses lames lui permettait de penser à autre chose que son ventre vrombissant, et la nature lui offrait un bien meilleur spectacle que celui de leur équipage. Regagnant finalement la plage la plus proche, elle s’essaya même à la pêche, quelques instants, avant de conclure qu’en dépit de sa bonne humeur retrouvée, elle n’aurait jamais la patience nécessaire à cet exercice. Profitant de l’avantage que lui conférait le statut de shinobi, elle joignait alors les mains et mettait un terme à tout ceci d’un coup de Kanashibari. Il n’y avait plus qu’à récolter les habitants de la mer, comme on cueillerait des fruits. D’ailleurs en parlant de fruits…
Wei finit par retourner auprès de l’équipage, contente d’en ramener pour à peu près tous les goûts. Lièvres, poissons, crabes, coquillages divers, et même ces petites baies qu’elle avait trouvées sur son chemin et qu’elle transportait dans un baluchon de fortune… Ça n’était pas grand-chose, mais ça suffirait amplement à revigorer ces messieurs. Si chacun s’était donné autant de mal à sa tâche, ils pourraient certainement repartir du bon pied.
Une nuit extrême et nombreuses désillusions. La meilleure façon de décrire la situation des shinobis à l'instant où ils posèrent le pied sur l'île de fortune. Tout semblait se retourner contre eux depuis le début et les malheurs s'enchaînaient comme si les dieux avaient décidé de maudire cette expédition. Ce qui aurait pu se révéler être une banale infiltration s'était transformé en voyage infernal : des informations erronées, perte de vue de la cible, difficulté à trouver un équipage décent, et pour couronner le tout une tempête qui avait compromis leur traque.
Tous ces cailloux sur leur chemin ne faisaient que les éloigner de leurs objectifs, et l'équipe de Long Shé n'en était que trop conscient. Il fallait donc trouver un moyen de rattraper ce temps qui les échappait. Mettre donc leurs compétences - avec un peu de dépit - au service du capitaine de leur embarcation était une façon d'accélérer les choses. Ainsi, la démarche de Yu et sa découpe du bois fut un soulagement pour les vieux marins dont les muscles n'avaient plus autant de vigueur que ce dernier. C'était sans compter l'épreuve de la faim qui avait mis à mal leur moral. Travaillant ainsi de concert à la réparation du bateau, le tout fut très vite retapé.
Oh bien entendu, ce n'était pas du travail de grand maître charpentier, mais cela était assez solide pour reprendre la mer dans des conditions relativement... confortables. Soit ne pas couler. Quant à Wei, ce fut elle qui passa littéralement pour la sauveuse de la journée en remmenant un grand stock de vivre.
" Et bien mam'zelle, on peut dire que vous avez du pif en matière de boustifaille. J'aurais pas cru que cette île puisse être aussi généreuse. "
Voilà une reconnaissance sans doute des plus appréciables, surtout quand on savait comment la relation avait si mal commencée. Le Capitaine Kumagawa n'était peut-être pas un si mauvais bougre.
" Quant à vous mon vieux, si un jour vous voulez vous reconvertir, j'pense que la réparation des bateaux, ça pourrait le faire. Ha! "
Il se mit à rire avant de se détourner de Yu pour profiter de la nourriture apportée. C'était le moment de se requinquer avant de reprendre la route. Le temps d'un repas frugal et de la mise en soute du reste des vivres, l'appel de la mer se fit entendre.
" Je sais pas si on rattrapera notre retard, mais on peut espérer que la tempête a aussi surpris le navire de croisière. Si c'est le cas, on devrait pouvoir filer assez vite...enfin normalement. Ce rafiot fait pitié, mais il va plus vite que leur énorme paquebot. "
Ça, c'était si tout se passait bien. Mais la réalité ? Les archipels brumeux étaient un vrai sac de nœuds. Si la tempête était passée, elle avait laissé derrière elle la fameuse brume qui valait le nom de la région, une purée de poids, même pour les plus courageux marins. Si certains étaient prêts à stationner pour attendre que la voix se dégageât, d'autres n'avaient aucun scrupules à se fier à leurs instincts - et prendre des risques inconsidérés.
Le Capitaine Kumagawa, bien qu'il ne fut pas fou, avait bien compris que ses commanditaires étaient "pressés". En conséquence, il tentait de trouver un fin équilibre entre les risques et la raison. Seulement parfois, cela ne suffisait pas.
" Hey ? Vous avez entendu ? "
Le petit navire voguait lentement et venait de ralentir d'autant plus sa course que le capitaine en avait signe. On ne voyait toujours rien, pas plus de trois mètres devant soit et pourtant, il était persuadé d'avoir entendu quelque chose.
" NON DE NOM ! "
Une simple exclamation et une flèche se ficha entre les deux yeux d'un des pauvres matelots qui accompagnaient l'équipage. On pouvait entendre son corps basculer en arrière, hors de l'embarcation ainsi que des ricanements.
" Des pirates... "
Là, la brume sembla se lever légèrement et un pavillon noir se dressa devant eux. Le bateau n'était pas aussi grand que ce que l'on pouvait imaginer, toutefois, il était en bien meilleurs états que le voilier des traqueurs. Il paraissait plus robuste, bien qu'il fût facile de noter qu'il avait affronté la tempête un peu plus violemment que ces derniers. Il y avait une dizaine d'hommes, dont au moins deux archers. Le capitaine pirate - ou tout du moins celui qui semblait l'être à la vue de son tricorne - se démarqua un peu en se tenant au-devant de ses hommes, une épée à la ceinture. Il ne payait pas de mine, ni ses hommes en réalité, malgré les sourires édentés de la majorité. À en juger par leurs apparences, il devait souffrir de la faim - ou de mauvaises fortunes - et semblaient retrouver leur joie à la vue de leur futur butin.
" Alors mes jolis ? On s'est perdu ? Si vous tenez à garder votre tête sur les épaules, je vous conseille de pas moufeter et de nous donner bien gentiment tout ce qui se trouve sur votre rafiot. "
Et un caillou de plus sur votre chemin...
Modalités & consignes:
A partir de là, vous avez le choix de comment procéder. Vous pouvez engager la bataille avec les pirates ou bien céder à leur demande. Vous pouvez aussi tenter de négocier avec eux, les faire parler, etc... Votre destin est en votre main!
Zhao Yu
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Une embarcation de fortune et quelques vivres. C'était déjà mieux que rien mais le temps perdu par la faute du climat était des plus regrettables. Aussi irrationnel que cela soit, Yu était en colère car ces ralentissements ne faisaient que leur tomber dessus sans raison, à croire qu'une divinité s'en prenait à eux. Bon, ils avaient toutefois repris la route et peut-être le navire-proie avait également été ralenti par cette tempête qui sait?
Un semblant de réconfort semblait atteindre le Zhao tandis qu'il s'agrippait au bastingage pour éviter le mal de mer de la veille. Ses pensées vagabondaient sans but précis si ce n'est d'explorer les pistes qui leur permettraient de réussir leur mission. Pourtant, un évènement impromptu vint bien vite le sortir de ses rêveries. Un des matelots qui les accompagnait à bord venait de voir son front se faire orner d'une tige de flèche, la pointe de celle-ci y faisant apparaître un trou d'un demi-centimètre de large.
Des pirates se dessinaient désormais dans la brume. Merde. Un vieux capitaine cagneux et une dizaine d'hommes mal rasés. Super. En réalité c'était plutôt une bonne nouvelle. Ils allaient bientôt avoir un nouveau vaisseau plus rapide. Si tant est qu'ils aient encore un équipage pour le manœuvrer. Mais de cela, ils allaient en faire leur affaire. D'un signe de tête, Yu opina en direction de Wei et fit soudainement glisser sa ceinture, une chaîne en réalité. Les hostilités allaient commencer très rapidement.
"Capitaine, dîtes à vos hommes de se mettre à l'abri. Nous nous en chargeons."
Sans plus de manières, Yu descendit sur la bande d'eau qui séparait les deux navires et, se mettant à faire tournoyer sa chaîne et la faux y étant suspendue, il lança:
"Vous souhaitez ce qui traîne sur notre navire? Tenez, j'ai trouvé ça."
D'un mouvement de bras, il fouetta l'air, laissant la faux serpenter tel un fouet jusqu'au visage d'un des deux archers. Ce qui allait s'ensuivre ne dépendait que du chef des pirates. Un bain de sang ou une reddition. Yu n'en avait que faire. L'une des deux options leur donnerait des bras supplémentaires et la seconde quelques minutes d'effort. Qu'allait-il donc choisir?
Jin Wei
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« Nous nous en chargeons. » Il n’en avait pas fallu beaucoup plus à Wei. Quelques mots, un signe de tête ; Yu et elle étaient sur la même longueur d’onde.
Dans la brume qui avait suivi la tempête, ils n’avaient pas vu le navire surgir et avaient bêtement perdu un homme. Une très mauvaise nouvelle, pour cet équipage déjà très restreint. Sans parler du retard qui s’accumulait encore, avec cette apparition soudaine, tandis qu’ils peinaient déjà suffisamment à rattraper leur cible. Alors, quand elle avait entendu celui qui semblait être le capitaine du navire ennemi réquisitionner leurs vivres, la rouquine n’avait pu s’empêcher de tiquer.
Qu’un groupe de pirates armés s’en prenne à eux, ça n’était pas tellement le problème. Peut-être auraient-ils pu trouver un terrain d’entente et conclure un accord, d’une façon ou d’une autre… Par exemple, leur proposer un échange équitable : leurs vivres contre une petite virée en mer avec un gros lot à la clef ? Un bateau de croisière, ça aurait pu les intéresser, après tout. Alors pourquoi, lorsque Yu décida de se placer entre leurs deux navires, elle sut pertinemment qu’il n’y aurait aucun arrangement ? Parce que le problème, c’était que ces pirates avaient déjà mis fin aux négociations. La preuve, le corps de Jimmy avait rejoint le fond de l’océan. Et Wei n’était connue ni pour sa patience, ni pour sa clémence. Que ces types crèvent la dalle n’allait absolument pas peser dans la balance.
Alors que son mentor s’adressait au capitaine du navire adverse, la jeune femme exécuta quelques mudras. Elle avait eu le temps de s’y entraîner, quelques heures auparavant, sur de petits animaux sauvages… Et quelque chose lui disait que ça ne ferait pas grande différence sur ces types. Le Kanashibari était lancé au beau milieu de la phrase de Yu, dont l’extravagance servait de diversion, en réalité. Il attirait clairement l’attention, à faire négligemment tournoyer son arme de la sorte.
« Tenez, j’ai trouvé ça. » Le signal était lancé. Si l’immobilisation avait correctement fonctionnée, la faux du Zhao n’allait faire qu’une bouchée de sa cible. De son côté, la Jin rejoignait en quelques sauts le bastingage du bateau pirate. Son objectif ? Le chef. D’un mouvement, elle avait décroché Kūnwú et la lame avait alors pris une teinte toute caractéristique : un flux de chakra Doton l’enveloppait.
« Je n’dirais pas qu’on était comme deux frères et sœurs… Mais un équipage, c’est un peu comme une grande famille, non ? » Elle avait bondit en direction du capitaine pirate avant d’armer son bras. « Si y’a bien une chose qui m’agace, c’est qu’on s’en prenne à la famille. » Le coup partit, violent, en direction du cou de la cible. Il avait dit quelque chose au sujet de garder la tête sur les épaules, non ?
Les problèmes s'étaient annoncés sous la forme d'une flèche dans le crâne d'un pauvre marin, et visiblement, ces derniers ne faisaient que commencer. Alors que celui qui semblait être le capitaine proclamait sans inquiétude ses doléances, nos deux shinobis ne semblaient que peu intéressés par la proposition. À peine Yuu demanda à leur navigateur de se mettre à l'abri, que celui-ci ne se fit pas prier.
" Ah... euh.. oui oui... on vous laisse vous en occuper... Allez vous autre ! Planquez-vous ! "
Kumagawa chercha rapidement un lieu sûr, si cela avait été seulement véritablement possible sur son rafiot. La plupart des hommes choisirent les cales pour laisser la bataille se dérouler au-dessus de leur tête. Il fallait dire qu'ils n'avaient malheureusement guère le choix. C'était cela ou se jeter à la mer. Mais dans l'immédiat, il nous pouvait que prier pour que leur commanditaire soit assez fort pour leur sauver la vie. Tandis que du côté des pirates, visiblement peu enclin à se laisser intimider, semblaient choisir la voie des armes sans l'ombre d'une hésitation.
" Je vois qu'on est tombé sur une grande gueule, hein ? Allez les gars, occupez-vous de celui-là. Moi, je vais gérer la donzelle. "
Plus facile à dire qu'à faire, car le chef pirate comprit qu'ils avaient affaire à un couple de combattants sérieux à l'instant où le puissant kusarigama vint littéralement faucher l'un de ses archers. Le corps tombant dans l'eau, la tête roulant sur le pont. La messe était dite.
" Pfff... tout juste habile. "
Kumagawa Yuzuru, tel était le nom de ce capitaine pirate, avait sa petite réputation dans ce recoin des océans. Oh, une petite frappe d'apparence avec une gueule d'efflanquée. Toutefois, s'il ne payait pas de mine, ceux qui l'avaient combattu et qui seraient encore en vie, prétendaient qu'il eut été aussi vif que solide. Difficile à imaginer. En tout cas, on pouvait au moins affirmer qu'il était dénué d'empathie.
Sur ses ordres, ces hommes se lancèrent alors sur le géant musclé qu'était le grand Zhao. Deux épéistes se tentèrent de le prendre de chaque côté, noyant ainsi son attention pour permettre au second archer de le cibler pendant le combat. Il tentait ainsi de l'atteindre et l'acculer comme il le pouvait, criant des insultes pour sans doute se donner de la contenance.
Pendant ce temps-là, comme promis, Yuzuru choisit de s'occuper de Wei... ou elle l'avait choisi ? Difficile à dire dans les circonstances, car la jeune femme ne fit pas dans la dentelle. Souple et rapide, cette dernière sauta sur le navire, obligeant le capitaine à faire volte-face pour lui faire front.
" Je vois que je te plais aussi, hein ma jolie ? "
Ce fut à ce moment-là, que, peut-être, Wei se rendit compte que l'homme qui se tenait devant elle, était un combattant moins anodin qu'il n'y paraissait. En effet, il ne semblait pas être intimidé par l'aura que dégageait la petite rouquine. Toutefois, lui, se fit surprendre par la force surprenante de cette dernière et la vitesse de son attaque. Il eut à peine le temps de réagir pour parer de justesse, et uniquement par pure réflexe avec son bras. La décapitation n'était pas passée loin, mais sa blessure, elle, était plus que réelle. Pourtant, cela ne l'ébranla pas le moins du monde.
" Oh! Oh ! Oh ! Toi, tu me plais beaucoup. "
Se refusant à laisser attendre la belle, Yuzuru choisit à son tour l'attaque frontale et accéléra dans sa direction. Là, ce dernier dégaina son arme pour lui infliger un grand coup dans son élan. Loin d'en rester sur cette unique assaut, il revint à la charge en cherchant à frapper de son poing le visage de Wei, mais ce n'était qu'une feinte pour mieux la frapper dans l'estomac avec la garde de son katana.
Récapitulatif combat:
Petite infos : Vous avez été élu et choisi, pour tester un "mode" de combat un tantinet différent, mais qui ne change rien sur le fond. Comme vous pouvez le voir, vous avez un "pnj" de foule/bande. Cela représente tous les pécores qui accompagnent le chef pirate. Faire baisser cette barre signifie que soit vous vous êtes débarrassez de tous ses potes, soit ces derniers se sont enfuis. C'est principalement pour visualiser vos actions sur le groupe. Ce groupe possède un rang global (E, D, C, B ou A) qui représente leur niveau de dangerosité.
La bande de pirates :
Santé
85%
Le Capitaine Pirate :
Santé
80%
Chakra
73%
Résumé : Le combat est lancé ! L'attaque de Yu a été particulièrement efficace, l'archer n'ayant pas vu le coup venir et visiblement trop faible, soit sa tête roulée sur le sol (dégâts élevés => -15% de dégâts sur l'équipe pirate). Toutefois, cela ne freine pas le capitaine dans ses intentions. Deux de ses hommes se jettent sur Yu pour le surprendre avec leur épée (deux attaques normales de Force C) en le prenant en tenaille dans le but de laisser le dernier de leurs archers de le viser alors qu'il se tient sur son bateau (technique de la flèche bélier).
Du côté de Wei, la technique de paralysie ne semble pas fonctionner (découverte du rang de Yuzuru => rang B, identique à celui de Wei), toutefois, ce dernier ne semble parer l'attaque de la jeune femme que d'une façon sommaire pour éviter la décapitation (dégâts élevés => 15% + 5% suite au chakra nagashi). Visiblement emballée, il se lance à son tour et fonce sur Wei en utlisant la technique du danger des lames dansantes (-25% de chakra) et revient vers elle en feintant un coup de poing pour finalement lui couper le souffle avec la garde de son épée (-2% de chakra).
Techniques et objets utilisées :
Technique utilisée par l'archer sur Yuu :
RAMUDATTSU 【FLÈCHE BÉLIER】
DOMAINE :
Kyûjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Moyenne
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
L'utilisateur concentre son chakra dans ses muscles et dans la pointe de sa flèche avant de la tirer violemment sur un ennemi. Celui-ci subit des dégâts légers et se retrouve propulsé en arrière, très loin de l'utilisateur (plusieurs dizaines de mètres). Si l'utilisateur maitrise le Ninjutsu Affinitaire ou à l'Affinité Primaire Dôton ou la Capacité Force Herculéenne, l'adversaire ciblée est aussi jeter au sol par l'impact et est légèrement étourdit : il ne pourra pas utiliser de techniques supérieures au rang B pendant 1 tour.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
Techniques employée sur Wei :
YÔJIMBO 【DANGER DES LAMES DANSANTES】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
B
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L'utilisateur effectue une accélération rapide en direction de son adversaire en lui portant un coup d'épée au passage. Cette assaut rapide est très difficile à esquiver sans technique et inflige des dégâts importants. • Si l'utilisateur a la capacité Vitesse supersonique, la consommation de chakra est juste moyenne. Cela compte alors comme une utilisation de cette technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
Ikiwonomu 【BRISEUR DE SOUFFLE】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L'utilisateur feinte un coup de poing, avant de frapper violemment l'adversaire d'un coup de fourreau à l'estomac. Les dégâts sont Légers, mais l'adversaire a le souffle coupé : pendant un round, il ne peut pas utiliser de technique de ninjutsu affinitaire (ou d'une affinité spéciale ou combinée) de rang supérieur à C.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
Zhao Yu
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Du menu fretin à peine assez nombreux pour occuper Yu. Deux hommes armés de lames vinrent le prendre en tenaille tandis qu'un archer tentait de le clouer sur place. En soi, c'était une stratégie intéressante et qui aurait pu fonctionner. Si les trois individus avaient été shinobis cela dit. Un sourire se dessina sur le visage de Yu tandis qu'ils s'affairaient à attenter à son intégrité physique.
Une fraction de seconde d'écart. Voilà sur quoi tout allait se jouer. Concentrés sur leurs attaques respectives, les trois hommes firent peu attention à la partie médiane de la chaîne qui dansait autour d'eux. La première épée passa près de Yu qui, d'un pas de côté, évita la lame qui siffla dans l'air, se positionnant à l'opposé du second épeiste. Le second, gêné, changea la trajectoire de son coup au dernier moment, embêté par la présence de son camarade. Miam. La chaîne finit donc de danser en s'enroulant autour de son cou, surprenant l'homme tandis que le Zhao tirait d'un bras celui-ci vers lui. Sauf que... il restait toujours l'archer. Campé sur ses deux jambes, celui-ci venait de tendre la chained'une manière bien anormale pour un archer. Oups. Yu ne comprit ce qui se passait qu'au dernier moment. Il n'avait là encore qu'une fraction de seconde pour réagir. Son pied frappa dans un morceau de chaîne qui flottait encore, redonnant une nouvelle vie à l'objet qui était en bout. Le kama partit dans les airs en direction du haut du mat principal du navire tandis que la flèche franchissait la distance séparant l'archer de Yu.
"Oups."
Un sourire carnassier s'afficha sur le visage de Yu quand il tira l'homme étranglé entre lui et la flèche. L'homme, les deux mains sur la chaîne, l'air affolé, eût à peine le temps de faire grossir un peu plus ses yeux de surprise avant de se faire souffler par la flèche bélier. Yu encaissa l'homme qui, poussé par la flèche, constitua avec lui un grand poids géant. De l'autre main, il se prépara mentalement à ce qu'il avait improvisé sur le pouce. La chaine dans son autre main se raidit tandis qu'ils glissaient sur le pont pour enfin... décoller? L'archer et l'épéiste les regardèrent un instant hébétés tandis que la masse formée par les deux hommes s'élevait en l'air pour effectuer un début de tour du mat. Malheureusement, la gravité existait toujours en ce bas monde et leur inertie commença à diminuer un peu avant qu'ils n'arrivent au point d'orgue de leur fol tour de grand roue. Yu, tel un musicien qui venait de réussir un solo particulièrement ardu, lâcha alors l'homme dans les airs pour se laisser retomber sur le mat. Le pauvre bougre retomba dans un craquement sinistre, suspendu au mat tandis que le Zhao venait de se réceptionner sur le sommet du mat. Une révérence s'ensuivit. Le but de la manœuvre avait pour but de faire perdre courage aux adversaires. Ce spectacle suffirait-il?
Dans sa courbette, Yu regarda l'opposant de Wei du coin de l'oeil. Hmpf. Cela suffirait amplement pour l'entrainer un peu plus. Ce type semblait savoir se débrouiller. Il tiendrait le coup assez longtemps pour qu'elle apprenne quelque chose mais pas assez pour qu'il y ait le moindre danger. Se redressant, il toisa les ennemis restants sur le pont. Pathétiques insectes. Qui étaient-ils pour oser s'opposer à eux?
Récapitulatif:
Les deux coups sont évités et la flèche "amortie" même si j'en prends les dégâts. Propulsé par la flèche, j'en profite pour suspendre l'étranglé au mat et me réceptionner dessus.
Santé: 97% Chakra: 93%
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Jin Wei
Indépendant
Messages : 143
Date d'inscription : 30/10/2019
Fiche du Ninja Grade & Rang: Rang B Ryos: 535 Expérience: (709/1200)
Wei était sure d’elle, lorsqu’elle avait bondi en direction du capitaine pirate. Elle était certaine que son coup ne ferait qu’une bouchée du cou de l’homme et elle y était allée franchement, sans se retenir. Alors, quand elle s’aperçut finalement que ce dernier était bel et bien libre de ses mouvements en dépit du Kanashibari, elle ne put rien faire pour changer la trajectoire ou la nature de son attaque. C’était trop tard, elle s’était complètement investie dans cet assaut, tout son corps était tendu dans ce geste implacable.
Heureusement pour elle, si l’homme pouvait bouger, il n’était visiblement pas assez vif. Peut-être ne s’était-il pas attendu à ce qu’elle l’attaque d’emblée. La lame acérée de Wei trancha donc tout de même la chair du capitaine qui avait mis, par réflexe, son bras sur la trajectoire. Une blessure non négligeable, qui ne sembla néanmoins pas l’émouvoir. Vraiment ? Avait-elle manqué de force ? Fut un temps où cela aurait pu la décourager, mais ce n’était pas la première fois qu’elle faisait face à un ennemi qui restait de marbre face à ses coups. Elle avait affronté la géante Hitagi dont le corps était dur comme la roche. Mais, aussi dur soit-il, le corps finissait toujours par faiblir. Alors elle ne baisserait pas les bras, cette fois.
En revanche, elle ne comprenait pas tout à fait comment il avait fait pour ne pas être pris dans sa vague paralysante. Elle se serait bien risquée à un coup d’œil vers le reste de l’équipage, craignant d’avoir complètement échoué à lancer sa technique, mettant par la même occasion son coéquipier dans une situation délicate, mais son adversaire se mettait en mouvement. Il fallait qu’elle se concentre pleinement sur le combat qui la concernait ; Yu s’en sortirait, il s’en sortait toujours. Alors, elle tenta de reprendre un peu de distance, pour trouver un nouvel angle d’attaque, mais le capitaine se jeta sur elle au même moment et, finalement, son mouvement à elle fut un peu trop lent. La lame du pirate fendit l’air et elle poussa un cri de douleur tandis que son sang éclaboussait le bois du navire. « Merde ! » Il faisait volteface, prêt à charger de nouveau. Il fallait qu’elle se sorte de là au plus vite !
Elle fit la seule chose qu’elle savait faire, dans ce genre de situation. Afin d’éviter le nouvel assaut, elle usa de ses quelques connaissances en Ninpō et, d’un Kawarimi salvateur, s’éclipsa du combat, ne laissant derrière elle qu’un tonneau vide qui trainait sur le pont. Le fourreau du capitaine s’écrasa ainsi contre le bois, au lieu de l’estomac de Wei. Avec le recul, c’était un coup qu’elle aurait pu encaisser bien plus aisément que la première charge, mais elle n’avait pas souhaité prendre de risque. La douleur de sa blessure ne disparaissait pas, signe qu’elle était sérieusement atteinte, et elle avait déjà perdu beaucoup de sang, pensait-elle.
Profitant alors de la confusion provoquée par sa disparition subite, elle se jeta sur l’homme par derrière, espérant lui infliger le même sort que précédemment : une décapitation dans les règles de l’art.
Le combat est lancé ! L'attaque de Yu a été particulièrement efficace, l'archer n'ayant pas vu le coup venir et visiblement trop faible, soit sa tête roulée sur le sol (dégâts élevés => -15% de dégâts sur l'équipe pirate). Toutefois, cela ne freine pas le capitaine dans ses intentions. Deux de ses hommes se jettent sur Yu pour le surprendre avec leur épée (deux attaques normales de Force C) en le prenant en tenaille dans le but de laisser le dernier de leurs archers de le viser alors qu'il se tient sur son bateau (technique de la flèche bélier).
Du côté de Wei, la technique de paralysie ne semble pas fonctionner (découverte du rang de Yuzuru => rang B, identique à celui de Wei), toutefois, ce dernier ne semble parer l'attaque de la jeune femme que d'une façon sommaire pour éviter la décapitation (dégâts élevés => 15% + 5% suite au chakra nagashi). Visiblement emballée, il se lance à son tour et fonce sur Wei en utlisant la technique du danger des lames dansantes (-25% de chakra) et revient vers elle en feintant un coup de poing pour finalement lui couper le souffle avec la garde de son épée (-2% de chakra).
Techniques et objets utilisées :
Technique utilisée par l'archer sur Yuu :
【FLÈCHE BÉLIER】
Celui-ci subit des dégâts légers et se retrouve propulsé en arrière, très loin de l'utilisateur (plusieurs dizaines de mètres).
Si l'utilisateur maitrise le Ninjutsu Affinitaire ou à l'Affinité Primaire Dôton ou la Capacité Force Herculéenne, l'adversaire ciblée est aussi jeter au sol par l'impact et est légèrement étourdit : il ne pourra pas utiliser de techniques supérieures au rang B pendant 1 tour.
Techniques employée sur Wei :
【DANGER DES LAMES DANSANTES】
Cette assaut rapide est très difficile à esquiver sans technique et inflige des dégâts importants.
• Si l'utilisateur a la capacité Vitesse supersonique, la consommation de chakra est juste moyenne. Cela compte alors comme une utilisation de cette technique.
【BRISEUR DE SOUFFLE】