Terribles déconvenues pour les pirates que d'avoir croisé le chemin de Long Shé, mais pour l'heure, le combat continuait. Si le molosse - aka Yu - était un homme terrifiant sous bien des aspects, certains pirates semblaient dotés d'un peu d'honneur ou de courage ou peut-être même de folie pour ne pas se laisser distraire par la mort prématurer d'un de leur camarade. Si voir le malheureux se faire étrangler n'avait rien de réjouissant, ni même d'entendre sa carcasse lourdement s'éclater sur le sol, leur capitaine combattait encore et tant que Lui était debout, les autres semblaient assez prompt à ne rien lâcher. Le monde des pirates était vraiment singulier et sans pitié pour son prochain.
Seulement voilà, le dernier archer ne semble pas vouloir détendre ses cordes, et vise Yuu du haut de son mat. Il était temps de faire tomber l'oiseau de sa branche, mais était-ce seulement possible ? En tout cas, il se tenta à employer une attaque bien agaçante en envoyant trois flèches rapides en direction de Yu. Profitant de cette distraction à distance, deux autres pirates essayaient de grimper sur le mat pour atteindre le musculeux gredin, poignards et dagues à la main. Là aussi, fallait-il encore faire preuve de rapidité... ou de jugeote ? Les pirates ne semblaient pas se rendre compte de la dangerosité de leurs actions, mais qu'importait du moment qu'ils occupaient ce dernier. Leur capitaine avait déjà bien affaire de son côté.
Kumagawa Yuzuru avait choisi sa cible et quelle cible! La jolie rouquine semblait bien se débrouiller et se montrait une bonne sabreuse.
" Oh! Oh ! Oh ! ça se faufile comme une anguille. "
Visiblement, il exultait devant le tour de passe-passe de Wei et ne bougea pas d'un centimètre tendit que la lame de la jeune femme sembla glisser sur lui. Cela aurait pu aisément couper un homme en deux, et quand bien même il n'eut rien, il ne pouvait nier la violence du coup.
" Tu es plutôt forte pour une fillette. "
Sur ces paroles provocatrices, ce dernier enchaîna très rapidement une petite feinte, levant son épée pour tournoyer autour d'elle et la prendre à revers. Que cela fonctionna ou non, il n'attendit pas son reste. Puisque sa première attaque avait fonctionné et qu'il n'était pas désireux de montrer toute l'étendue de son jeu, le fourbe pirate reprit sa position pour se lancer dans une nouvelle danse des lames. Sur un malentendu, cela pourrait marcher à nouveau.
Récapitulatif combat:
Petite infos : Vous avez été élu et choisi, pour tester un "mode" de combat un tantinet différent, mais qui ne change rien sur le fond. Comme vous pouvez le voir, vous avez un "pnj" de foule/bande. Cela représente tous les pécores qui accompagnent le chef pirate. Faire baisser cette barre signifie que soit vous vous êtes débarrassez de tous ses potes, soit ces derniers se sont enfuis. C'est principalement pour visualiser vos actions sur le groupe. Ce groupe possède un rang global (E, D, C, B ou A) qui représente leur niveau de dangerosité.
La bande de pirates :
Santé
70%
Le Capitaine Pirate :
Santé
80%
Chakra
43%
Résumé : La démonstration de force de Yu a son petit effet, et les pirates comprennent qu'ils ont pas à faire à des gens communs (strangulation, dégâts élevés : -15% de santé). En attendant, le dernier archer tente une attaque de flèches mutiples, laissant une ouverture pour deux de ses compagnons de monter sur le mat pour attraper Yu.
Du côté de Wei, notre cher capitaine semble plus solide que les apparences supposées de sa sale tête. Il encaisse l'attaque sans une égratignure grâce à son endurence extrême (1/2). Le sourire aux lèvres, il montre qu'il est à la hauteur de sa terrible réputation et enchaîne avec une petite entourloupe d'assaut tourbillonnant (-5% de chakra) et un nouveau Yojimbo (-25% de chakra) puisque la première fois cela a marché...
Techniques et objets utilisées :
Technique utilisée sur Yuu :
FUKUSÛ NO YA 【TIRS MULTIPLES】
DOMAINE :
Kyûjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Grande
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
Cette technique permet à l’utilisateur de tirer trois flèches en même temps avec son arc, sans perdre en précision. Celles-ci peuvent être dirigées vers une cible unique ou vers trois cibles distinctes.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
Techniques employée sur Wei :
Senkai bôkô 【ASSAUT TOURBILLONNANT】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L'utilisateur porte un coup ascendant, infligeant des dégâts Légers à son adversaire en sautant. Le coup gêne la vision de l'adversaire et permet à l'utilisateur d'atterrir par surprise dans son dos, rendant sa prochaines techniques de Kenjutsu impossible à esquiver sans technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
YÔJIMBO 【DANGER DES LAMES DANSANTES】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
B
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L'utilisateur effectue une accélération rapide en direction de son adversaire en lui portant un coup d'épée au passage. Cette assaut rapide est très difficile à esquiver sans technique et inflige des dégâts importants. • Si l'utilisateur a la capacité Vitesse supersonique, la consommation de chakra est juste moyenne. Cela compte alors comme une utilisation de cette technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
Zhao Yu
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Les pirates semblaient avoir un sens de l'honneur malgré tout. Voir leur collègue pendu comme un saucisson ne les rendait pas plus frileux pour autant. Ils ne se chiaient pas dessus, contrairement à leur collègue en suspension quelques instants plus tôt. D'un regard rapide, le Zhao vit sa disciple se démener contre le capitaine. Il serra les dents. Ce vieux loup de mer semblait plus aguerri qu'il n'en avait l'air. Par contre, il semblait se fatiguer bien plus vite que Wei. Cela lui ferait un bon entrainement. Hmpf. Au pire, il n'aurait qu'à assassiner cet homme dans le dos au moment opportun. Rien de bien dangereux.
Trois sifflements claquèrent et Yu reporta son attention sur la scène. Un archer semblait ne pas démordre à l'idée de l'atteindre tandis que ses compères escaladaient le mat, coutelas et autres armes hétéroclites à portée de main. Oopsie. Pour éviter, le Baton Rouge de Long She se laisse tomber en arrière, à l'horizontale, tout en insufflant du chakra à ses pieds. Les projectiles passèrent au dessus de lui en sifflant tandis qu'il se retrouvait nez-à-nez avec des grimpeurs désireux de le perforer de leurs lames. Dommage pour eux, il savait se battre. Le temps que l'archer décoche de nouvelles flèches, il était déjà en train de fondre sur les apprentis alpinistes en dansant parmi eux, lame de kusarigama en main. De loin, on aurait pu croire à un oiseau de proie en train de descendre en piqué sur ses cibles. Le sang jaillit à de multiples reprises. Il cherchait à tuer, purement et simplement. Ses mains dansaient avec une dextérité folle et il se surprit à apprécier ce rare moment de grâce tandis que les pirates tentaient de se défendre du mieux qu'ils le pouvaient. Cela ne serait pas assez et il le savait.
La problématique restante était l'archer. Ayant passé les pirates qui désormais étaient en mauvais point voire pour d'autres trépassés, il arriva au milieu du mat et, avant que l'archer n'ait rebandé son arc, se propulsa au sol avant d'y rebondir, atteignant une vitesse folle l'instant d'après. L'archer était en train de tirer la corde mais ce qu'il vit avant tout fut le poids du kusarigama de Yu qui se dirigeait vers lui en oscillant en tout sens. Son but? Briser l'arc et l'ossature de ce qui tenait ce même arc d'une traite, quitte à l'expulser du navire. Avait-il réussi? L'avenir le lui dirait.
Jin Wei
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« J’vais t’crever. » Mâchoire serrée, muscles tendus, Wei commençait à s’agacer. Il fallait dire qu’elle manquait de réussite, face au capitaine. Par deux fois, il avait évité le coup fatal. A tel point qu’il se permettait même de la narguer, l’air goguenard. Fillette. Elle raffermit sa prise sur la garde de son arme. Il en fallait peu pour énerver la jeune fille ; elle avait cette colère imprévisible et violente, qui détruisait tout sur son passage. Pour l’heure, elle arrivait à se contenir, mais pour combien de temps ? Qui plus est, ses efforts pour ne pas céder à la provocation lui coûtaient : l’homme en avait profité pour enchaîner une feinte qu’elle n’anticipa pas, l’esprit encore focalisé sur ses paroles.
Elle fut donc prise assez facilement dans le tournoiement de la lame. Un coup qui, à sa surprise, ne semblait pas destiné à la blesser – le capitaine pirate n’y avait visiblement pas mis toute sa force, elle s’en sortait avec une égratignure seulement. Mais le mouvement avait l’avantage de brouiller la vue de la rouquine. Que fabriquait cet enfoiré ? Elle comprit finalement lorsqu’en un instant il se retrouva dans son dos. Elle était à la merci de son prochain assaut. D’un coup d’œil vers l’arrière, elle eut tout juste le temps de le voir armer son bras. Cette position, jambe repliée… « Encore ?! » Le souvenir de sa première attaque était toujours incrusté dans la chair de Wei. Puisque cela avait fonctionné la première fois, il devait penser qu’elle se ferait encore avoir. Mais la jeune femme, contrairement au pirate, croyait que la réussite résidait dans la nouveauté et la surprise.
« Pas deux fois, saleté ! » Il s’était élancé avec un temps d’avance, et il n’y avait qu’un seul moyen pour Wei d’être suffisamment rapide à cette distance. Pas le temps d’échanger de position avec le décor, cette fois. Elle eut à peine le temps de faire un pas sur le côté, usant de sa technique de déplacement ; elle sentit le souffle de l’assaut du capitaine lui caresser la joue, tandis qu’il tranchait l’endroit où elle se tenait l’instant d’avant. Il s’en était fallu de peu, mais l’esquive avait fonctionné.
Il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers, néanmoins. C’était le moment de répliquer – et elle avait bon espoir de blesser, cette fois. D’un bond elle rejoignit l’homme à la fin de son assaut. Elle avait chargé sa lame de chakra et, lorsqu’elle la dégaina de nouveau pour reprendre l’échange de coups au corps-à-corps, il y eut une vague qui s’en dégagea, tranchante. Alors, dans un hurlement, elle laissa exploser sa fureur, abattant Kūnwú avec toute la force dont elle était capable. Qu’il crève !
L'agilité et les arts shinobi de Yu lui donnait un sérieux avantage pour son combat dans les gréements du navire pirate. Ces pouilleux des océans devaient faire des efforts d'escalade, montant au mat de façon traditionnelle (un couteau entre les dents). pour leur engeance d'écumeurs des mers. Non content d'en avoir proprement (ou plutôt salement) pendu un, le Bâton Rouge faisait la démonstration qu'il était aussi redoutable dans les airs et sur l'eau, esquivant avec habilité le pluie de flèches des pirates. Avec une vivacité peu commune, il tailla dans la masse de flibustiers, faisant abondamment jaillir le sang. Certains chutèrent durement sur le pont, se brisant parfois les os aux passages. D'autres passèrent par dessus bord, ce qui ne valait guère mieux : le navire des boucaniers s'avérait parfois suivit de squales gloutons...
D'une rapidité sans pareille, le ninja de Lóng Shé termina son assaut en propulsant la partie plombé de son kusarigama dans la mâchoire du dernier archer des corsaires. Il y eut un sordide craquement et l'ancien loup de mer se retrouva à genoux à gémir, condamné à se nourrir à la paille pour le reste de sa vie, qui pourrait s'avérer d'ailleurs fort courte... Voir leurs collègues se haire haché menu et l'un de leur meneur se faire proprement rossé suscita un petit instant de flottement chez le reste de l'équipage pirate. Visiblement bien que peu nombreux, leur adversaire n'avaient rien d'amateurs. Les regards d'un nombre d'yeux impair se tournèrent vers le duel de leur capitaine...
Ce dernier était persuadé d'avoir feinté Wei, passant dans son dos pour déchaîner une technique redoutable d'une rapidité effroyable. Mais la Maîtresse de la Montagne n'était pas née de la dernière plus et ses réflexes de shinobi lui sauvèrent la vie. D'un prompt shunshin elle esquiva l'assaut. La kunoichi répliqua d'une onde de chakra tranchante qui ouvrit le poitrail velu et splendidement musclé du capitaine corsaire, promesse d'une joli cicatrice en forme de croix, le faisant grogner de douleur et de rage. Il avait énormément investit de ses forces vives dans son attaque combinée... Pour rien ! "Sale petit serpent d'mer !" pesta Kumagawa Yuzuru, plus agacé d'avoir raté son coup que par la balafre. "J'espère qu'tu seras aussi souple et vive au lit dans ma cabine ! Si j'te laisse des bras et des jambes !"
Wei voulu lui fermer sa grande gueule d'un coup vicieux de sa puissante arme durcit au chakra Dôton, mais le chef des pirates para le coup de son katana en grognant sous l'effort, surpris par la force de la kunoichi et la lourdeur de l'arme. Il amena les deux lames au sol, fichant la sienne dans le pont. S'appuyant sur l'arme, il bondit pour décocher un splendide coup de pied en direction du visage de la kunoichi. "Même sans dents, j'prend !" ricana salement le pirate, bombant ses muscles virils. Il en profita pour encourager à sa manière peu distinguée ses sbires aux prises avec Yu. "Eh vous autres ! Tas de larves, bougez vous l'cul ! Il est seul... J'fini la donzelle et j'viens sortir vos couilles du feu !"
Même s'il avait été blessé, voire fanfaronné leur capitaine comme à son habitude ragaillardi les pirates. Cependant, l'équipage n'était pas trop chaud pour aller affronter au corps à corps la montagne de muscle à l'agilité sans pareille qu'était le ninja de Lóng Shé... Aussi, lâchement, les forbans firent pleuvoir sur lui tout un tas de projectiles divers et variés : couteaux mais aussi chopes de rhum, écuelles, tonneaux et poulies. Quelques courageux, avide de gloire ou ivre de vengeance (et probablement d'alcool frelaté) osèrent brandir leur arme et tenter d'en frapper le ninja. Ils s'encourageaient par des hululements de hyènes mais le Bâton Rouge de Lóng Shé nota leur peur de plus en plus prononcée : si jamais ils perdaient leur capitaine ou s'ils perdaient trop d'homme, ils fuiraient ou se rendraient sûrement.
D'un coup de genoux habile, Yuzuru récupéra son katana pour se remettre en garde. Il hésitait : devait-il tenter de capturer Wei comme cela avait été son intention initiale ou combattre à mort ? Malgré ses rodomontades pour son équipage, il n'était pas stupide et savait désormais que la jeune femme était redoutable. Pour preuve, il ne l'avait encore pas terrasser. Sans parler de l'autre brute qui déchiquetait gaiement son équipage... "Voyons voir si tu peux esquiver ça ! Arrôtekina Bôkô !" grinça le corsaire en déchaînant une véritable tempête de lames sur la kunoichi. Yuzuru avait fait son choix : il voulait impressionner et effrayer la belle par ce déluge de coups d'épée et ainsi redonner du cœur à l'ouvrage à son équipage. Et nul doute que ces adversaires étaient de redoutables shinobi ! Dans pareille bataille, avoir l'ascendant psychologique pouvait s'avérer vital. Et il gardait une petite sournoiserie sous le coude si jamais ça tournait mal...
Récapitulatif combat:
La bande de pirates :
Santé
30%
Le Capitaine Pirate :
Santé
74%
Chakra
13%
Résumé :
Yu fait un petit massacre dans la bande de pirates, sonnant par ailleurs leur archer. Ils commencent à être fortement dubitatifs sur l'issue du combat. L'esquive et le Issen de Wei surprennent le capitaine corsaire, mais il pare le coup suivant tout en décochant un solide coup de pied. Il galvanise ses troupes restante, qui balance tout un tas de projectiles sur Yu (équivalent à la technique Tuiles shuriken) avant que quelques courageux essayent de le planter (compte comme une attaque normale rang C). Le capitaine décoche moult coup d'épée en une technique d'attaque à outrance, comptant pas mal sur l'effet d'esbrouffe. Il est désormais visible que l'équipage fuira ou se rendra si le capitaine est défait ou s'ils subissent trop de pertes (si tous ne sont pas morts).
Techniques et objets utilisées :
Technique utilisée sur Yu :
KAWARA SHURIKEN 【TUILE SHURIKEN】
DOMAINE :
Shurikenjutsu
RANG :
D
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
L'utilisateur tape du pied sur le sol et infuse son chakra dans des tuiles ou d'autres petits objets (bout de bois, petite pierre, débris...) autour de lui pour les faire tourner sur eux-mêmes et les envoyer vers l'adversaire comme de véritables shurikens. Le chakra les rend aussi dangereux que s'ils étaient faits de métal, mais cette technique est plus surprenante que dangereuse, car elle n'inflige que des dégâts légers.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
Techniques employée sur Wei :
TSUKIKAGE 【LUMIÈRE LUNAIRE】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
B
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L’utilisateur effectue ce qui semble être une parade ou une contre-attaque à l'épée, avant de la ficher dans le sol pour s'en servir d'appui. Il balance alors un puissant coup de pied à l'ennemi, en direction de son visage, le repoussant et interrompant son assaut. Il s'agit d'une technique qui permet de contrer les techniques de kenjutsu/taijutsu/bukijutsu de corps à corps de rang inférieur ou égal à B, et est donc utilisable au corps à corps.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
Attôtekina Bôkô 【ASSAUT A OUTRANCE】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L'utilisateur effectue une attaque à outrance, faisant pleuvoir une pluie de lames très rapides mais imprécises sur son adversaire pour le forcer à parer, à reculer ou à se concentrer uniquement sur cet assaut d'apparence extrêmement menaçant. Si l'adversaire décide d'encaisser malgré tout, il subit des dégâts Légers. Si la cible décide de parer ou d'esquiver, la prochaine technique de Kenjutsu de l'utilisateur qui la cible ne pourra pas être esquiver sans technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
Zhao Yu
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Localisation : A côté de Wei
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Le spectacle de Yu n'avait pas encore fini de faire son effet. Les importuns pirates, au lieu de se regrouper, avaient l'air de se ragaillardir au fur et à mesure que leur capitaine se mettait à brailler. Hmpf. Plus chiant qu'autre chose à vrai dire. D'un regard rapide, Yu vérifia où était Wei. Elle s'en sortait très bien. Ce type-là était un bon exercice d'entraînement. Pas trop faible pour casser trop vite mais pas assez fort pour se blesser dangereusement. Bon. Il pouvait donc reprendre sa danse meurtrière.
A sa grande surprise, les pirates, au lieu de se lancer sur lui pour mourir plus rapidement, décidèrent de lui jeter nombre d'objets hétéroclites. Des chopines, du bois, des pierres, des couteaux, des cordages. Enfin des filets plutôt; Peut-être espéraient-ils gagner assez de temps pour que leur capitaine vienne les aider? Ils n'auraient clairement pas ce luxe. Pas aujourd'hui. Pas avec Yu. Pas demain. Ils allaient pour la plupart perdre la vie ce jour.
Sa chaîne se mit à tournoyer pour repousser certains des projectiles tandis qu'il fonçait à une vitesse difficilement perceptible pour les pirates en face de lui. Sa faucille se planta littéralement dans le crâne du type le plus proche de lui dans un bruit sinistre. Ne laissant aucun répit à ses camarades de chorégraphie, il récupéra de manière assez désinvolte l'arme dans un grand jet de matière grise, en profitant pour réduire au maximum son exposition aux projectiles avec le corps du semi-trépané. D'un coup de pied, il en profita pour le pousser vers un type qui tenait une chope en acier tandis que de son autre main libre, il tirait la chaîne au sol qui, parcourue d'une onde mécanique, alla claque les parties génitales d'un homme qui avait pris place sous le poids du kusarigama. Au vu du bruit, on aurait pu croire qu'il venait de presser de la purée. Mais au vu du long cri aigu qui s'ensuivit, ce n'était certainement pas le cas.
Le Zhao continua de faire danser la mort quelques instants, enfonçant son index à travers une cavité oculaire par-ci, déchirant une glotte par là. Il n'était clairement pas là pour perdre son temps. Yu était une machine à tuer rôdée depuis trois décennies à analyser ses ennemis et à les tuer le plus rapidement et le plus efficacement possible. Il ne s'encombrait plus d'une quelconque morale ou éthique quand il était en mission. Pas maintenant, pas avec tout le retard qu'ils avaient. Il ne s'encombra même pas d'un regard pour Wei. Elle n'allait faire qu'une bouchée de ce type. La seule chose à laquelle il veillait, c'était la bonne tenue de ce navire pour qu'ils puissent rattraper le vrai objectif de leur mission.
D'un coup de main distrait, il fendit la gorge d'un homme et se tourna vers Wei, aux prises avec sans doute le dernier adversaire sur le navire, le capitaine. Le visage maculé de sang, il s'adressa à elle:
"Wei, tu as bientôt fini? Il faut qu'on accélère."
Jin Wei
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Rang B Ryos: 535 Expérience: (709/1200)
Le capitaine pirate avait paré l’attaque rageuse de la jeune femme, portée avec force mais peu de vitesse finalement, et avait profité du blocage de leurs lames pour lui décocher un violent coup de pieds dans la mâchoire. Elle n’avait rien pu faire pour esquiver ; du moins, rien qui ne lui aurait pas fait lâcher son arme. Prenant un peu de recul tandis qu’il galvanisait ses troupes décimées par Yu, elle cracha un mollard dans lequel se mélangeaient sang et salive. Par chance, elle n’y vit pas de dents. Elle ne l’aurait pas supporté. De fait, si la rouquine n’avait pas répondu à ses injures, celles-ci avaient néanmoins fait mouche. Son énervement était palpable, de son regard noir jusqu’aux tremblements de ses muscles bandés, et ça n’était plus seulement par manque de réussite. Tout, chez son ennemi, la dégoûtait. Elle n’était même pas certaine que la décapitation soit suffisante, finalement… Pas sans une certaine humiliation.
Mais qu’elle lui fracasse purement et simplement la tronche ou qu’elle lui fasse avaler couilles et langue, il fallait d’abord le vaincre. Et voilà que le déchet humain repassait à l’attaque.
Ce fut une véritable avalanche de coups qui s’abattit alors sur elle. Que cherchait-il à faire ? Etait-ce une nouvelle diversion ou, las des feintes et du Yôjimbo, s’essayait-il à une nouvelle tactique ? Grimaçante, la jeune femme faisait tournoyer Kūnwú autour d’elle, repoussant tant bien que mal les multiples assauts, cherchant le signe d’une attaque surprise également. Un exercice fort peu évident, il fallait le reconnaître. Presque noyée sous la pluie de lames, toute son attention se focalisait sur cet assaut démesuré, délaissant pour un temps son environnement. Mais elle avait une confiance aveugle en son partenaire, si l’un des marins tentait de se mêler de leur duel, il interviendrait. Elle pouvait leur tourner le dos sereinement – et, de toute évidence, elle n’y pensait même plus.
Puis, lorsque l’homme sembla s’essouffler un peu ou que son application à parer parut lui redonner peu à peu l’avantage, elle se décida à passer à l’action. Alors, quelque chose sembla changer, dans sa façon de se protéger des coups. Elle ne sembla plus les intercepter aussi proche de son corps. C’était comme si son sabre s’était allongé. Mais d’ailleurs, la poignée n’était-elle pas devenue une hampe ? Dans sa main, elle ne tenait plus une épée, mais bien une lance. Le capitaine avait-il remarqué, ou s’était-il trop concentré sur sa propre offensive ? « C’est tout ?! » souffla-t-elle alors, sans un sourire. La sueur avait collé les quelques mèches qui encadraient son visage. Difficile de croire qu’elle en redemandait… Non, à vrai dire, elle avait plutôt l’ambition de lui montrer comment faire. Dans son regard brillait une lueur déterminée et enragée. Elle allait lui rendre coup pour coup, le faire plier, le soumettre ! Bloquant soudainement sa prise côté hampe, elle se déchaîna. Mais pourquoi choisir le bois, alors que l’autre côté de l’arme était acéré ? Parce qu’elle ne cherchait pas à le blesser ; pas dans l’immédiat. Elle voulait l'envoyer à terre. Lui ôter toute possibilité de se protéger et de répliquer, comme elle l’avait elle-même fait, pour qu’il soit définitivement à sa merci. Ceci fait, un simple mouvement croisé des mains lui permit de pointer de nouveau le côté lame vers l’homme et de l’attaquer, cette fois avec l’intention de le lacérer.
Face à la furie de Zhao Yu, l'équipage de brigands des mers s'effritait. Les talents en combat des marins, plus adepte de l'attaque en groupe sur des faibles ou des impressionnables ne pouvaient pas grand chose face à un ninja de la trempe du Hung Kwan de Lóng Shé. Les pillards en étaient réduit à balancer tout ce qui leur tomber sous la main pour espérer ralentir, entraver ou ralentir le shinobi. Quelques courageux essayèrent, suite aux imprécations de leur capitaine, de le larder de coup de poignard en douce. Peine perdu : le colosse paraissait inarrêtable, ne récoltant dans la bataille chaotique que quelques bleus et horions, une ou deux estafilades sanglantes qui paraissaient plus décoratives qu'autre chose sur ses muscles saillant.
Le colosse contre-attaquait avec brutalité face à ces assauts malhabiles, brisant des os, broyant des chairs avec une facilité déconcertante. Le Bâton Rouge de Lóng Shé fit honneur à son titre et le pont du navire pirate ne tarda pas à se teinter de carmin. Les corps pleuvaient, alors que le ninja anéantissait sans le moindre scrupules la horde de flibustiers désorganisés. Pas de pitié : Yu ne cherchait pas à épargner ses adversaires ou à faire des captifs ! Poursuivant sans coup férir son massacre, il se permit même de titiller sa collègue sur sa lenteur à faire passer de vie à trépas le capitaine des corsaires. Quand le shinobi de Lóng Shé baissa finalement les poings, il ne restait plus que des gisants face à lui. Le pont était couvert de cadavres, de l'équipage il ne restait plus que quelques mourants ou blessés traumatisés, roulés en boule dans un coin. Les plus lâches, dont certain ne passeraient sans doute pas la journée.
De son coté, Jin Wei affrontait un adversaire d'un tout au calibre que les gueux qui se jetaient vainement à l'assaut de son confrère. Le capitaine des flibustiers savait manier un sabre et il repoussa douloureusement l'assaut de la kunoichi, tout en tentant de galvaniser (en vain) ses troupes. Une tempête de lames s'abattit sur la Shan Shu de Lóng shé, qui fut forcé de se concentrer sur la parade. C'était ce que voulait le corsaire qui changea en un instant de méthode d'attaque. "Omotegiri !" tonna le roué capitaine, passant en instant instant de la vitesse à la force pour surprendre la kunoichi.
Niveau surprise, Yu n'était pas en reste : le changement de rythme dans les coups du capitaine lui laissait une ouverture pour métamorphoser son arme et contre-attaquer. Le flibustier fut totalement surpris par cette filouterie. Ses yeux s'écarquillèrent face à la transformation de l'arme de la jeune femme. Pris à contre-pied, il ne put esquiver la bastonnade qui faucha ses jambes pourtant habitué à la houle. Durement, inélégamment et de façon extrêmement humiliante, il chut douloureusement sur son séant. Il était donc à la merci du Maître de la Montagne de Lóng Shé, qui enchaîna par une tempête de lames de son cru.
Mais le pirate s'avéra plus difficile à épingler au pont que prévus. Brandissant sa lame et se contorsionnant comme un ver, il para et esquiva une majorité des coups. Les autres coups de lance ne lacérèrent que ses vêtements ou n'ouvrirent que des balafres superficielle. "Sale garce !" grogna le boucanier en se redressant péniblement, le souffle court. "Tu vas me le payer..." Il se remit en garde, réfléchissant. Il savait qu'il approchait de ses limites... Bien que n'ayant pas subit de blessures graves ou handicapantes, il avait néanmoins le souffle court et savait qu'il devait sa survie à son corps robuste à l'endurance hors norme. Pour la première fois de sa carrière, il avait besoin de ses hommes. Un aveux de faiblesse qu'il n'appréciait guère... "Bande de dégénérés, z'avez enfin fini la brute ? J'ai besoin qu'vous teniez la donzelle un moment, elle est rétive ! J'vous laisserez même y goûter !"
Mais cet appel à l'aide mal déguisé ne rencontra que vide et gémissements. Tourna légèrement la tête, Kumagawa Yuzuru découvrit son équipage massacré et un Yu quasiment en pleine forme. "Et meeeeerde..." siffla le capitaine pirate, masquant mal sa panique. "Quelle bande de putain d'incapables ! Il était seul !" Et maintenant, c'est lui qui se retrouvait isolé face à deux ninjas visiblement d'une puissance égale ou supérieure à la sienne. Il loucha vers Wei, évaluant ses chances. Si elle avait été seule, il aurait tenté le coup. Elle semblait pas plus fraîche que lui. Quasiment. Il pouvait se la faire, sûrement. Peut-être...
Mais la donzelle avait désormais une lance, sortie d'on ne sait où. Sorcellerie ou plutôt un ninjutsu bizarre... Serait-il assez rapide pour passer de nouveau derrière elle pour la prendre en otage ? Mouaip... Niveau vitesse, vu leur échange de passe d'arme, il était pas certain d'avoir le dessus. Et vu l'état (bon sang, c'est son second là-bas, on lui avait retourné la tête !) de son équipage après le passage de la brute, pas sur que ce ninja se laisse émouvoir par une demoiselle en détresse... "Euh... Pourparler ?" lança à tout hasard le capitaine Kumagawa en reculant jusqu'au bastingage.
Il n'attendit pas la réponse des ninjas de Lóng Shé. Le forban avait bien vu avec quel aisance et absence de pitié ils avaient massacré ses hommes. D'un bond il passa par dessus bord, rengainant son épée durant la chute pour composer quelques mudra. "Suimen Hoko no Gyo !" marmonna-t-il, remerciant le vieux shinobi qui lui avait apprit l'art du sabre et quelques autres tours très utiles dans sa jeunesse, comme cette technique qui allait lui permettre de courir comme un dératé à la surface de l'océan. La fuite était infamante pour un pirate de son acabit, sa légende allait en prendre un coup si ça s'apprenait... Mais mieux valait vivre pour se venger un autre jour ! Il fallait espérer que ces maudits ninjas ne sachent pas marcher sur l'eau, ne veulent pas le poursuivre ou ne disposent pas de techniques à distance qu'il ne pourrait éviter... Pour éviter cela, il leur avait préparé une dernière surprise...
Récapitulatif combat:
La bande de pirates :
Santé
0%
Le Capitaine Pirate :
Santé
69%
Chakra
10%
Résumé :
Yu massacre sans coup férir ce qu'il reste de pirates. Il ne reste donc plus assez de survivant pour manœuvrer efficacement le bateau des corsaires (ou être utile à quoi que ce soit).
Durant le duel contre Wei, le capitaine pirates profite qu'elle pare sa technique pour décocher un coup puissant de Kenjutsu. Ensuite, Wei le fauche par surprise, l'envoyant à terre, mais il encaisse la rouste suivant grâce à son Endurance Extrême (2/2).
Voyant que le combat se passe mal et qu'il a perdu son équipage, il feint de demander à discuter avant de sauter par dessus bord pour s'enfuir grâce à la marche sur l'eau.
NB : la technique de parade précédente n'indiquait pas de dégâts car elle n'en inflige normalement pas (étant essentiellement un contre + repoussage de l'ennemi). Tu peux néanmoins subir des dégâts Légers de rang B en raison du coup de pied/de la surprise/d'être projeter contre un truc si tu le souhaites.
Il y a une A.C.
Techniques et objets utilisées :
OMOTEGIRI 【DÉCAPITATION FRONTALE】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
D
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L'utilisateur porte violemment un coup direct, à la puissance renforcée par le chakra, à un ennemi. Bien que sans finesse, ce coup inflige des dégâts élevés. Cette technique peut être utilisée au corps à corps. Si l'utilisateur dispose de la capacité Force Herculéenne, la technique est considérée comme de rang C pour ceux qui la subissent. Ceci compte pas comme une utilisation de cette capacité.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
=> Sur Wei, Il dispose de Force Herculéenne, la technique est donc considérée comme de rang C (et inesquivable sans technique dû à la parade de la technique de kenjutsu précédente).
SUIMEN HOKO NO GYO 【TECHNIQUE POUR MARCHER SUR L'EAU】
DOMAINE :
Ninjutsu
RANG :
D
PORTÉE :
Personnel
CHAMP D'ACTION :
Personnelle
DESCRIPTION :
L'utilisateur concentre une partie de son chakra dans ses pieds (ou ailleurs) et le module pour pouvoir marcher sur l'eau ou sur une autre surface liquide ou glissante/instable ou fragile (boue, glace fine, neige, sol poudreux, sables mouvants...). Il n'est nécessaire d'activer cette technique qu'une seule fois par combat, peu importe le nombre de fois qu'une étendue d'eau (ou autre) doit être traversée. Elle ne fonctionne cependant pas contre certaines « glu » ou des techniques utilisées par d’autres ninjas et rendant le sol glissant.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très faible
Zhao Yu
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De gerbes de sang en gerbes de sang, le Hung Kwan de Lóng Shé avait fini son œuvre de mort dans un silence spectaculaire, ne rendant aucune réponse au capitaine de cette bande. Ses hommes étaient morts, mourant ou avaient vu la mort. Cela leur suffirait. Wei semblait avoir eu affaire avec un individu capable mais elle venait de prendre l'avantage. Pas fou pour deux sous, leur adversaire venait donc de se débiner et de fuir en courant sur l'eau. Le risque qu'il revienne les gêner avant la fin de la mission était minime et, au vu du retard qu'ils avaient sur leur cible, ils devaient accélérer la cadence.
"Wei, fais monter l'équipage. On va devoir récupérer ce navire et tracer en vitesse."
Faisant signe à tous les membres d'équipage qu'ils venaient de sauver, il en profita pour éliminer les derniers pirates. Autant parer à toutes les éventualités et il ne fallait pas que l'un ou plusieurs d'entre eux ne retrouvent leur courage ou leurs couilles, encore moins les deux, pendant le trajet. Il allait falloir affaler les voiles. Du coin de l'oeil, il regarda si le capitaine s'éloignait toujours. Cela semblait être le cas. A moins que Yu ne recroise dans cette région, ce qu'il n'espérait pas au vu du mal de mer qu'il avait subi la veille, il n'avait plus de raison de tuer cet homme. Posant sa main sur l'épaule du capitaine de ce nouveau navire qui, ne le cachons pas, avait plus de gueule que le dernier, Yu lui rappela les enjeux de leur mission.
"Rattrapez moi ce navire et je vous devrai une faveur."
Les yeux dans les yeux, la main sur l'épaule. Yu lui proposait clairement un Gentleman's agreement dans la plus pure lignée marchande de Lóng Shé. Un service pour un rendu. Pas de questions posées. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'ils puissent encore rattraper ce foutu rafiot et trouver un justificatif à leur situation actuelle. Le navire serait sûrement gardé et ils avaient besoin d'une bonne explication pour monter à son bord.
Le temps leur était compté. Une fois de plus.
Jin Wei
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« Wei, fais monter l'équipage. On va devoir récupérer ce navire et tracer en vitesse. »
La jeune femme ne répondit pas tout de suite, les yeux rivés dans la direction qu’avait prise le capitaine pirate. Il avait fui, abandonnant lâchement son équipage… Mâchoire serrée, elle fut prise d’amertume. Elle aurait préféré en finir avec lui, définitivement. Elle n’avait pas eu la vengeance et l’humiliation qu’elle désirait. Mais, en dépit des apparences, elle restait raisonnable. Ils avaient une mission à accomplir, elle ne pouvait pas se permettre de partir à sa poursuite. Se retournant finalement vers l’arrière, elle vit Yu égorger les derniers survivants. Un spectacle qui ne lui fit ni chaud ni froid, à vrai dire. Ces types étaient mal tombés, ils s’étaient attaqués au mauvais équipage. Elle ne pleurerait pas leur mort, ils ne se connaissaient pas.
Puis son regard croisa celui de leur capitaine, Kumagawa, qui avait fini par sortir de sa planque. Il s’était terré, avec ses hommes, dans la cale de son rafiot. Cela avait dû être une drôle d’expérience que de ne pas voir ce qui se déroulait au-dessus de sa tête et de n’entendre que les cris et les coups étouffés… Mais, en voyant son air tandis qu’il contemplait le pont du navire ennemi, elle songea que le plus troublant devait être l’instant présent, la découverte du résultat d’affrontements sans pitié. Sur le pont s’étalaient çà et là des morceaux humains et du sang. Une véritable boucherie… Yu ne s’était pas retenu.
« Venez, on va prendre leur navire. » Elle voulut lui tendre la main, pour l’aider à passer d’un pont à l’autre, mais la douleur lui fit pousser un cri malgré elle. « Merde. » L’autre bâtard l’avait bien amochée… Elle découvrait, sous le regard inquiet de ses alliés, une nouvelle blessure. La lame avait coupé net sa peau, laissant un fin filet de sang sur son passage. Surement pendant l’ultime assaut de son adversaire… Elle ne se souvenait pas, tout avait été si confus, finalement. Le capitaine lui fit signe de ne pas s’inquiéter. Ils sauraient se débrouiller sans elle, il n’y avait pas grand-chose à passer d’un navire à l’autre, de toute évidence. Elle eut un mouvement de la tête entendu.
En attendant que Yu ait fini de discuter avec Kumagawa et de donner ses ordres, Wei entreprit de nettoyer un peu le navire, poussant du pied les restes humains, faisant passer par-dessus bord les corps inanimés des pirates. Globalement, ce navire était en bien meilleur état que l’autre coquille de noix. Leur capitaine ne serait probablement pas mécontent du voyage, il y gagnait une belle embarcation.
« Je vais dormir un peu. Si tu me cherches, je suis en bas. » La jeune femme venait d’attraper son mentor par le bras, l’attirant un peu à l’écart pour lui parler. Ses blessures étaient visibles, l’épuisement également. Elle savait qu’il avait quelques compétences en Iroujutsu et qu’il pouvait la remettre d’aplomb, mais elle ne lui demanderait pas son aide. Les blessures physiques n’étaient pas ce qui la préoccupait le plus. Elle pouvait supporter la douleur encore un peu, et il ne fallait pas qu’ils gaspillent leur énergie inutilement. Ils avaient encore du chemin à parcourir, il leur fallait rattraper le bateau de croisière, s’infiltrer, tuer encore…
Elle se trouva donc un coin dans la cale et, enroulée sur elle-même, essaya de trouver le sommeil.
Le combat sur le pont du navire pirate s'achevait. Zhao Yu avait terminé de démembrer sans la moindre retenue l'équipage de corsaire. De son coté, Jin Wei prenait l'avantage sur le capitaine Yuzuru. Ce dernier, constatant que sa bande de forbans avaient été vaincu en un tour de main, choisit la fuite. Usant d'une technique basique de ninja, il sauta par dessus bord et s'enfuit sans demander son reste. Si cela s'apprenait, sa réputation ne s'en remettrait sans doute jamais, sauf s'il parvenait à se venger... Mais, lâchement, il avait choisit la vie. Les ninjas de Long Shè, pressés par le temps, décidèrent de la laisser cavaler. Ils préféraient plutôt s'emparer de son navire !
Néanmoins, la fuite du capitaine corsaire "à pied" pouvait s'avérer inquiétante : les ninjas étaient bien placé pour savoir qu'on ne pouvait pas maintenir éternellement une technique, même aussi simple que celle permettant de marcher sur l'eau. Le pirate disposait-il d'une base non loin ? Ou espérait-il pouvoir se faire secourir par un autre navire ? Disposait-il d'une flotte ? D'alliés ? Il fallait espérer que leur clémence ne se retourne pas contre eux... Mais pour l'instant, ils avaient une mission à accomplir et un autre bateau à rattraper !
Suite aux autres de Yu, Wei ordonna aux marins du capitaine Kumagawa de changer d'embarcation. Le navire pirate était en effet taillé pour la vitesse, bien plus que leur petite coque de noix rafistolée. Nul doute qu'avec pareil navire, ils pourraient rattraper le navire paquebot où leur cible coulait des jours heureux. Bon, mieux faudrait en changer le pavillon : la tête de mort annonçait un peu trop la couleur et n'aiderait pas à une approche discrète... Mais à l'inverse peut-être que les ninjas pourraient justement jouer aux forbans des mers et faire passer leur meurtre de Inoue Haneki pour un acte de piraterie... En tout cas, s'il voulait jouer les innocents, il leur faudrait un nouveau pavillon : un navire de cette taille devait en avoir un, à l'inverse de leur précédent rafiot.
En faisant monter les marins de Kumagawa, Wei remarqua un certain malaise. Les hommes se signait et murmurait, blême de peur. On faisait des signes contre leur mauvais oeil en lançant des regards en coin aux ninjas. Si l'équipage était reconnaissant de leur survie, le pont ensanglanté et le massacre horribles des pirates par Yu n'était pas passé inaperçu auprès des marins superstitieux et impressionnables. Voulant nettoyer un peu le pont et alléger cette ambiance de boucherie, Wei expédia les restes des pirates démembrés par dessus bord. Bien vite, l'onde s'agita et la kunoichi de Long Shè ne tarda pas à remarquer qu'ils s'étaient fait de nouveaux amis : alléché par le sang et la chair fraîche, une petite troupe de squale suivait désormais le navire, anticipant d'autres fabuleux repas... Elle ne fut pas la seule à remarquer ce fait et de nouveau, elle surprit quelques murmures inquiet et signe contre la malchance chez les marins les plus superstitieux...
Yu accosta le capitaine Kumagawa, lui offrant le navire et lui ordonnant de rattraper le bateau de croisière. Conscient qu'il y gagnait au change et peu désireux de froisser un shinobi aussi puissant et sans scrupule, l'homme de mer s'exécuta. Tout d'abord, il ordonna à son équipage de se familiarisé un peu avec le navire et de le nettoyer. Les hommes étaient peu ravis de devoir éponger le sang des pirates exécutés, mais c'était mieux que de naviguer dans une triperie. Après quelques heures de voyages, Kumagawa se rendit à l'évidence : ils n'avançaient pas aussi vite que prévus.
Gêné (et craignant sans doute pour la vie de ses hommes), il alla porter la nouvelle à Yu. "J'crains qu'on ai quelques soucis..." ânonna le vieux capitaine en se grattant le crâne. "Ce navire est excellent et rapide... Mais on manque d'mains. Y'a plus de voiles et d'cordages que sur mon vieux rafiot et on est plus assez nombreux..." Son regard se coula vers le pont où un mousse écœuré et frissonnant frottait les dernières traces de sang comme un dératé. En exécutant l'ensemble de l'équipage pirate, les ninjas de Long Shè s'était coupé d'une main d’œuvre corvéable.
"Du coup, même si on avance pas mal, on est pas au top. Et les choses risquent de se compliquer si y'a un grain comme la dernière fois ou si on doit...hum... engager un combat naval." poursuivit maladroitement Kumagawa. "On peut s'en sortir, mais j'vais avoir besoin de tout l'monde. Dont votre force et celle de la p'tite dame. Genre va pas falloir tirer au flanc..." Jin Wei s'était en effet octroyé une petite pause dans la cale pour se remettre de son éprouvant combat contre le corsaire. Hélas, avec un navire aussi grand et complexe à manier, Kumagawa avait autant besoin d'elle que de la force et l'agilité de Yu. Les deux ninja pouvaient facilement remplacer une dizaine de marin à eux seuls, s'ils ne ménageaient pas leurs efforts. Mais là, plus question de repos : ne risquaient-ils pas d'arriver trop fourbu quand le paquebot serait enfin en vue ? Valait-il mieux réduire la vitesse et faire avec ce qu'ils avaient pour prendre un peu de repos bien mérité ? Ou au contraire, tout donner pour foncer et rattraper au plus vite le navire de croisière ?
De plus, Kumagawa n'avait pas abordait un point mais les shinobi de Long Shè étaient trop malins pour l'ignorer : il était visible que les marins ne se donnaient pas à fond. Ils pilotaient un navire volé, acquis au prix du sang. Si la vie des pirates leur importait peu, l'absence du moindre survivant et voir les corps démembrés laissés par les ninjas avait fait forte impression. Et en mal. La tempête, puis l'assaut des pirates, puis le massacre sans scrupules... Cela murmurait dans les rangs des plus croyant. On commençait à parler de malédiction, de bateau hanté, de fantômes. Les marins étaient encore plus superstitieux que des vieilles femmes et prompt à voir des signes partout. Il allait falloir faire quelque chose pour le moral, sinon jamais l'équipage ne se donnerait à fond.
"Capitaine !" beugla soudain le mousse préposé au nettoyage. "J'vois... J'sais pas trop, mais j'ai trouvé un truc ! Sur la coque. On dirait un dessin bizarre..." Son ton était apeuré, là encore suintant la superstition. Mais il faut dire que le garçon venait de passer deux heures à poncer au balais des planches incrustées de sang et de tripes, tout en bazardant des "morceaux" à la baille où dansait les ailerons de squales joyeusement affamés. Tendant le bras, le mousse montra aux shinobi un morceau de la coque, juste au niveau de la ligne de flottaison. Un dernier cadeau laissé par le capitaine des pirates avant de fuir. Ce sournois avait posé un parchemin explosif sur la coque !
Même si cela ne coulerait pas le bateau, l'explosion causerait une voie d'eau particulièrement gênante et dont il faudrait s'occuper au plus vite. De quoi bien ralentir les ninjas... Mais comptait-il déclencher son piège que si les shinobi le coursait sur les flots ? Ou alors, revanchard, l'avait-il programmé pour exploser après un certain temps ? Ou si quelqu'un y touchait ? Fallait-il prendre le risque d'aller le décrocher ou simplement attendre que les éléments et l'eau de mer le corrode jusqu’à en faire un bout de papier inutile ou le détache de la coque ?
Résumé:
Le capitaine corsaire fuit sans demander son reste et vous vous emparez de son joli bateau. Wei peut se reposer 2h (gain 5% de chakra : la cale n'est pas l'endroit le plus confortable du monde, surtout que la mer est agitée).
Vous avez un bateau plus rapide, mais avec de nouveau problème le ralentissant : - le manque de main d'oeuvre : le navire est plus gros et l'équipage de Kumagawa n'est pas assez nombreux pour le manoeuvrer efficacement. Il lui faudrait de l'aide d'un ou idéalement deux shinobi (qui du coup, ne peuvent pas se reposer). - le moral : le massacre des pirates et l'enchainement de malchance précédent sapent le moral de l'équipage - le pavillon : actuellement, un magnifique pavillon à tête de mort annonce au monde que vous êtes un navire pirate. Un bateau de cette taille sans pavillon sera aussi considéré comme suspect. - le parchemin explosif ( AC du capitaine pirate) : collé à la coque sur la ligne de flottaison, s'il explose il causera une voie d'eau agaçante. Mais si ça se trouve, il ne s'agissait que d'une "assurance" pour pouvoir fuir s'il était poursuivit et il est désormais peut-être inerte. Peut-être.
La résolution (ou non) de ces problèmes influera sur la vitesse du navire et où/comment/dans quelle circonstance vous rattraperez le paquebot. Si c'est trop lent, vous aurez droit à un nouveau tirage sur la Joyeuse Table Aléatoire des Problèmes Maritimes !
Zhao Yu
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La situation n'était pas au beau fixe. Leur bateau était couvert de sang, le moral de l'équipage au plus bas. Leur navire, pour le rappeler, était un navire pirate avec un pavillon flottant orné d'un joli crâne et de dessins plus terrifiants les uns que les autres. Pour ne rien ajouter à tout cela, l'équipage était dans un état d'esprit déplorable et les plus superstitieux d'entre eux voyaient Yu comme un esprit démoniaque venu mettre fin à toute vie sur le navire. Quels crétins. Il venait simplement de leur sauver la vie et voilà qu'ils perdaient le moral. Et dire qu'ils s'étaient fait présenter comme des marins vétérans et chevronnés. Une bonne blague celle-là.
Wei était fatiguée également, éprouvée de son combat contre le pirate. Cela s'entendait. A deux, ils avaient mis hors d'état de nuire un équipage entier dont, au vu du niveau du capitaine, la réputation ne devait plus être à faire dans le coin. Elle avait besoin de repos et malheureusement la situation ne s'y prêtait pas très bien. Il allait devoir la ménager s'ils voulaient s'en sortir cette fois. Pourtant, ils n'avaient pas trop le temps de s'occuper d'eux. L'équipage avait le moral dans les chaussettes, ils arboraient un pavillon de pirate criard témoignant de la fureur de son précédent équipage et, pour couronner le tout, un parchemin explosif était posé sur la coque. Il fit signe à sa disciple qu'il allait s'occuper du parchemin. De toute façon, une voie d'eau les aurait encore plus ralenti dans cette mission qui sentait bon le fiasco. Sans parler de cela au capitaine, il lui présenta des excuses pour le spectacle sordide qu'il leur avait donné à voir. Il était certes désolé mais il avait fallu qu'il puisse démoraliser les pirates faute de quoi le retard pris aurait été irratrappable. Que le capitaine soit compréhensif ou pas, ça il s'en foutait. Il voulait juste arrondir les angles au maximum pour pouvoir perdre le moins de temps possible. Une fois cela fait, il demanda ce qu'il pouvait faire pour aider l'équipage. Peu importe la tâche, il allait s'y mettre une fois cette histoire de parchemin réglée.
Au prétexte d'admirer la vue, il monta à la vigie, furtivement. Le but était de ne pas donner de trace de sa présence et/ou de ne pas déclencher le parchemin si contact avec l'eau il y avait. Bon. C'était fait. Il déroula la chaîne de sa ceinture et prit en main la faucille qui y était reliée pour se mettre à la faire tourner et finit par la planter sur le mat. Tout allait se jouer dans le timing d'exécution. Si cela marchait, il aurait juste fait un joli plongeon après un bon tour de balançoire. Sinon, oopsie pour le bateau. D'un balancier du bras, il envoya toute sa masse de côté et se mit à voltiger autour du navire en direction du parchemin, les yeux rivés sur celui-ci. Sa main tenta d'attraper le parchemin au vol, son esprit se concentrant tellement qu'il en oublia de tenir la chaîne. Il eut à peine le temps d'ouvrir les yeux dans les airs et d'ouvrir la main. Avait-il bien eu le parchemin? Celui-ci allait-il se déclencher? L'avenir lui dirait. Il imaginait déjà Wei lui tirer les oreilles pour avoir fait cela sans prévenir.
Ils étaient pressés.
Jin Wei
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Wei se réveilla plusieurs fois en l’espace de quelques heures. Il lui sembla apercevoir, dans un demi-sommeil embrumé, des hommes déplacer des caisses de l’autre côté de la cale. Mais peut-être n’était-ce qu’un rêve… Elle fermait donc les yeux avec l’espoir de se rendormir. Mais le bateau tanguait terriblement, et elle dut lutter pour ne pas céder à la nausée. Finalement, après de longues minutes à tourner et retourner, s’endormir enfin pour se réveiller brutalement, elle finit par abandonner. Elle n’arrivait pas à se reposer. Si seulement elle avait eu un hamac à suspendre, au moins elle n’aurait plus à subir le roulis et le tangage. Mais ne pouvait-elle pas s’en fabriquer un d’ailleurs ? Ils devaient avoir bien assez de cordage, peut-être même un filet, quelque part… Elle remonta donc sur le pont principal, encore fracassée de sa fausse sieste.
Mais là-haut, elle ne trouva personne pour lui filer un coup de main. Tous se disaient occupé ; certainement qu’ils l’étaient pour de vrai, mais c’était comme si on l’évitait tout de même. Pourtant, elle ne pensait pas avoir fait quoi que ce soit de mal. Quelque chose n’allait pas. Ça discutait à voix basse, ça trainait des pieds. Dans un coin, elle aperçut Yu qui discutait avec le capitaine. Ce dernier avait l’air soucieux. Que se passait-il, bordel ?
Alertée par les cris du matelot, elle rejoignit finalement le groupe qui se formait à ses côtés. Un parchemin explosif. « Fait chier… » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour son entourage. Visiblement, les autres ne savaient pas vraiment de quoi il retournait. Ce n’était pas plus mal, à vrai dire. Yu lui fit signe qu’il allait s’en occuper. Comment ? Elle n’eut pas vraiment le loisir de lui poser la question, que déjà il enchaînait sur des excuses. Ah, c’était donc ça… Oui, elle pouvait comprendre que la vue de tous ces morts, couplée à leurs précédents déboires, puisse leur saper le moral. Mais enfin, ils étaient en vie malgré tout, non ? Et la reconnaissance, dans tout ça ?
« Je vais vous aider aussi. » Le capitaine venait de donner ses quelques consignes à Yu, pour qu’il puisse aider au mieux l’équipage, et elle n’avait pas hésité à rejoindre la conversation. « De toute façon j’arrive pas à dormir. » Un maigre sourire lui fendait le visage. Ces gens ne se rendaient pas compte de l’effort qu’ils lui demandaient, hein ? Ils n’avaient pas eu à se battre, ils n’étaient pas blessés, coupés un peu partout, ils n’avaient même jamais usé de leur chakra et n’avaient donc aucune idée de la fatigue que cela pouvait entraîner. Mais elle ne leur en voulait pas… Du moins, pas tant que chacun faisait correctement son job, comme elle avait fait le sien.
Ne se faisant donc pas prier, elle rejoignit donc le reste de l’équipage, tandis que Yu grimpait à la vigie, pour une raison quelconque. Elle s’attela à sa tâche en silence, faisant mine de ne pas entendre les messes basses de ses compagnons. La tempête, les morts, le drapeau pirate, les dieux… Les discussions tournaient en rond. Une fois, deux fois, trois fois. Elle finit par céder.
« C’était eux ou nous. Vous auriez préféré mourir en mer, sans vivres ni eau potable ? » Sa mâchoire se contracta violemment. « Cela peut toujours s’arranger » avait-elle eu envie d’ajouter, dans la foulée. Mais il ne fallait pas qu’elle cède à l’envie de les menacer. Ils étaient déjà effrayés par le monstre qu’était Yu, effrayés à l’idée d’avoir froissé un dieu quelconque. Il leur fallait une main tendue, une parole réconfortante, quelque chose qui leur donne espoir. « Ce que j’ai dit au capitaine pirate tout à l’heure, je le pensais. Un équipage en mer, c’est comme une famille. Et nous, on défend notre famille jusqu’au bout. Ne croyez pas que Yu a pris le moindre plaisir dans ce carnage. Il l’a fait pour nous, parce que c’était nécessaire. Tempête, pirates, peu importe les épreuves, tant qu’il sera là, on s’en sortira vivants. Je ne m’attends pas à ce que vous nous fassiez aveuglément confiance ou que vous preniez les armes pour nous, mais si chacun fait son travail correctement, on rentrera tous à bon port. C’est une promesse. »
Sans attendre de réponse et consciente qu’il leur faudrait du temps pour comprendre, elle fit volte-face et se dirigea de nouveau vers le capitaine. « Le pavillon. » demanda-t-elle simplement. Surpris, il lui indiqua le bout de tissu qui flottait au vent. « Quelles couleurs pour un navire en détresse ? Disons, des blessés à bord. » Son intention était claire : elle n’aurait qu’à trouver des bouts de tissus de la bonne couleur et elle pourrait remplacer le pavillon de mauvaise augure, qui dérangeait tant ses équipiers. L’homme hésita un instant, visiblement surpris par la question, avant de finalement lui répondre. Du blanc et… A cet instant, Yu se laissa tomber du mât. « Qu’est-ce que… ?! » Le cœur de Wei se serra. Cet homme était fou !
Cela marcherait-il ? Les prochaines secondes allaient être importantes.
Bien qu'étant des loups de mer vétéran, les marins escortant les ninjas n'en restait pas moins des hommes "normaux". Peu habitués aux tueries sauvages, voir les pirates se faire démembrer si salement par Zhao Yu avait eu son petit effet sur le moral... Comme dans le brigandage de grand chemin, les abordages en pleine mer n'étaient pas tous aussi violents. Bien souvent, après parfois l'échange de quelques coups virils et quelques morts malheureux, une solution "à l'amiable" était trouvé. Les pirates venaient piller, pas trucider (même si certains n'aimaient parfois pas laisser de témoins). Massacrer leur proie revenait plus ou moins à noyer la poule aux œufs d'or dans un bain de sang et une réputation de barbares allaient souvent de pair avec des primes plus grosses sur leur tête... Comme souvent, c'était une questions de dosage. Les ninjas, en bonne machines à tuer sans scrupules ni remords, n'avaient pas forcement les mêmes problèmes (encore qu'avec la plus ou moins officialisation de leur profession dans les Villages Cachés, l'aspect politique venait s'en mêler). Mais aux yeux des marins superstitieux (être en permanence à la merci des éléments et de ce qui pouvait rôder dans les profondeurs abyssales avait tendance à encourager cet état d'esprit), les émissaires de Long Shè avaient été trop loin. D'autant plus que l'expédition maritime n'avait pas arrêtée de jouir de malchance...
Les ninja s'en rendirent vite compte, murmures et signes contre le mauvais sort se multipliant dans l'équipage réduit qui devait désormais faire voguer l'inquiétante nef pirate. Yu s'excusa auprès des marins pour le triste spectacle du déchaînement de violence qu'il avait causé. N'étant pas un homme de grand discours, il fut reçu plutôt froidement par les hommes, même s'ils apprécièrent l'effort. Il restait cependant pour eux une sorte de croque-mitaine, une machine à tuer inarrêtable. Ce qui n'était pas complètement faux. Mais au moins, le Hung Kwan de Lóng Shé leur avait (espérait-il) fait comprendre qu'il était dans leur camp. De fait, Yu se mit à escalader avec aisance la mature, cherchant à se rendre utile et à se débarrasser de l'agaçant "cadeau" laisser par l'ex-capitaine du navire pirate...
Jin Wei remonta de la cale et de sa pause, bien trop courte et peu confortable à son goût. Ils devaient se presser et comme ils étaient en sous-effectif pour manœuvrer une embarcation de cette taille, tout le monde allait devoir y mettre du sien, peut importe son état ou ses superstitions. Bien qu'agacée par le comportement des marins superstitieux qu'ils avaient probablement sauvé des pirates (ces derniers n'ayant pas fait preuve d'un grand pacifisme ou d'ouverture d'esprit), la Shan Shu de Lóng Shé leur tint un petit discours moralisateur. Expliquant les exactions de Yu selon son point de vue, Wei réussit à redonner un peu de poil de la bête à l'équipage. Oui, ils voyageaient avec d'inhumains machines à tuer mais c'était les leurs. Si la crainte des shinobi était encore palpable, un mince filet d'espoir se répandit chez les marins : en leur compagnie, ils pourraient peut-être rentrer chez eux sein et sauf, peu importe ce que le Destin allait leur envoyer...
Wei s'informa ensuite auprès du capitaine sur ce qu'elle pourrait faire pour aider et aborda le problème du pavillon. En effet, leur navire fendait les flots grisâtre et encore ahités après la tempête en arborant une magnifique tête de mort qui leur faudrait sans doute une pluie de flèche enflammé et des tirs de balistes de l'escorte de leur cible... Kumagawa alla aussitôt fouiller la cabine du capitaine corsaire, certain d'y trouver d'autres pavillons. Il en trouva plusieurs et demanda l'avais de la kunoichi (dans son esprit la plus raisonnable et la tête pensante du duo de Lóng Shé). "Je n'ai point trouvé de drapeau pour indiquer des blessés à bord. Il faut dire que normalement, y'en a pas moult lors d'une traversée et qu'un navire de cet taille à un médecin de bord ou assez de rhum pour rendre le trajet supportable jusqu'à une base ou un port quelconque..."
Il désigna tout une série de petit drapeau à la kunoichi. "Mais il y a celui-ci, qui indique une épidémie à bord. Il est obligatoire à bord, même s'il est étonnant que des pirates respecte cette règle. Cela permet d'organiser les quarantaines et d'éventuellement recevoir de l'aide au port. Ou au pire, des prières... Là, vous avez le drapeau pour indiquer une demande d'assistance urgente suite à un sinistre. C'est quand on a une voie d'eau ou qu'on a un problème de voile, suite à une tempête par exemple. J'imagine que les pirates s'en servent pour appâter de bons samaritains... Mais comme on va sans doute arriver à toute blinde, j'suis pas sûr qu'on puisse se faire passer pour un navire estropié..."
Kumagawa monta ensuite du doigt une belle bannière, sa voix se teintant d'envie. "Celui-là, c'est pour signifier son appartenance à la Ligue Someï, une puissante guilde marchande. Je me demanda où ils l'ont choppé, généralement les navires de la Ligue sont plutôt bien défendus. Certains ont même des... des gens comme vous. Vu la réputation de la Ligue, les autorités ont une petite tendance à pas les ennuyer trop concernant les règlements, surtout si une petite prime est versée, si vous voyez ce que je veux dire..."
Il soupira, avant de montrer à Wei des pavillons bien plus gros. "Ce qu'on a vu avant, c'était plutôt des drapeaux de signalisation, des informations importantes mais annexes. Le pavillon qu'un navire doit présenter affiche son origine et son allégeance. Ici, il n'y a hélas pas de pavillon d'une cité ou compagnie des Archipels Brumeux. Logique : dans ces eaux, on se connaît plus où moins tous et un capitaine aura vite fait de découvrir qu'un nom de navire ne cadre pas avec ses couleurs affichés... C'est sans doute pour ça que les pirates on un pavillon d'une grande compagnie marchande du Pays des Tourbillons, d'une flotte d'escorteurs mercenaire des Doigts de l'Océan et un truc des îles Taisei mais j'sais pas trop quel est son affiliation exacte... Lequel voulez-vous qu'on hisse ? Et avec quel drapeau du signalisation, si vous en voulez toujours un ?"
Pendant que Wei discutait avec le vieux loup de mer, Yu se lançait dans d'impressionnantes acrobaties sous les yeux médusés des marins. La chance ou l'agilité du ninja fut au rendez-vous : il arracha le parchemin explosif collé à la coque sans déclencher la moindre détonation, ni aller dire bonjour aux requins (ces derniers suivaient le navire, qui leur avait fournis un si abondant repas). L'exploit fut salué par quelques vivats bien vite étouffés de la part des plus jeunes membres de l'équipage. "Bon, votre poste est tout trouvé." annonça Kumagawa au Hung Kwan de Lóng Shé, impressionné. "Vous ferez merveille dans la voilure et les cordages, avec votre force et votre facilité à vous déplacer là-haut."
Il se tourna vers Wei, plus hésitant dans les tâches à lui confier. Il était visible que la kunoichi ferait un excellent commandant... Mais c'était son rôle et pas sûr que ses hommes la suivent. Et elle connaissait sans doute moins la mer que lui. De plus, elle était blessée... "Et bien, pour vous...euh...hum..." commença-t-il visiblement gêné. "Il faut bien que quelqu'un s'occupe de la popote. ça revigorerait les hommes, un bon repas." Incidemment, cela permettrait aussi à la kunoichi de ne pas trop forcer et de ne pas risquer d'aggraver ses blessures. Par contre, ce n'était pas une place très glorieuse. "Sinon, on a toujours besoin de bras pour manœuvrer les voiles et j'suis sûr que vous êtes aussi forte et habile que votre collègue." Il lui laissait donc le choix de son poste, pour ne pas s'attirer ses foudres. D'ailleurs, n'avait-il pas mentionner un médecin de bord ? Si ça se trouve, la nef des flibustiers disposait d'une infirmerie à piller...
Un pavillon moins suspect enfin dressé, un équipage un brin calmé et plus de bombe à retardement sur la coque. Le navire capturé pouvaient donc désormais fendre les flots à pleine vitesse, les ninjas aidant à la manœuvre. La tempête semblait passée et l'océan se calmait, au grand soulagement de l'estomac des moins expérimentés. La fin de la journée et la suivante se déroulèrent sans incident. Alors que le soleil se couchait, la vigie cria : ils venaient de repérer deux voilures. "Capitaine ! Deux navires convergeant vers le sud-est. Une énorme caravelle de luxe, pavillon des Pérégrins de l'Onde et un navire de guerre, pavillon des forces militaires du Daimyo ! La luminosité est mauvaise et ils sont trop loins pour que je lise les noms..."
Kumagawa informa les shinobi que les Pérégrins de l'Onde était une compagnie maritime des Archipels Brumeux spécialisé dans le transport de passagers et de produit de luxe. C'était donc très probablement leur cible. "... Mais ils ont commencé par un autre type de transport de passager, avec des chaînes aux pieds, si vous voyez ce que je veux dire. Si ce navire de luxe et bien le Toucan arc-en-ciel, c'est celui qu'à pris le fils du Daimyo. L'autre doit être un navire d'escorte mandaté par papa... Il devrait normalement y en avoir un des Pérégrins de l'Onde, évidemment moins bien armé, mais il peut être été dérouté par la tempête. Où alors, ils ont rognés sur les frais, estimant que la protection de la marine du Daimyo était suffisant..." Le vieux loup de mer alla quérir dans la cabine de son prédécesseur quelques cartes maritimes et outils de navigations pour estimer les trajectoires des deux vaisseaux.
"Bon, ils se dirigent vers l'île de Tansuido. C'est un atoll avec de belles plages de sables blanches mais une belle hanse à l’abri des vagues et une jungle riche en fruits et cascade d'eau potable. Ah, et aussi de serpents effroyablement venimeux, ce qui explique sans doute sa faible population. Un seul port, portant le même nom que l'île, très original. Un endroit plutôt sympathique pour faire relâche, se pinter un coup, réparer les rafiots et refaire le plein d'eaux et de vivre. Ils l'atteindront sans doute ensemble, demain soir." Kumagawa informa ensuite les ninjas de plusieurs possibilité : en naviguant ventre à terre, ils pourraient arriver à Tansuido avant leur cible, demain dans l'après midi. Sinon, ils pouvaient foncer jusqu'à un des navires aperçu. Pour l'instant ils étaient assez loin l'un de l'autre pour qu'un abordage discret soit éventuellement possible dans l'après-midi... Dans tous les cas, leur approche et leur pavillon serait sans doute visible et dès demain matin, ils devraient pouvoir communiquer avec l'un ou l'autre des navires ciblés par fanion. D'ailleurs approximativement au même moment, les deux vaisseaux pourraient faire de même entre-eux...
Résumé:
Vous calmez (plus ou moins) l'équipage. Yu récupère un parchemin explosif, mais il a pas mal pris l'eau et sa manœuvre n'a pas aidé : il est réutilisable, mais avec un chance sur deux de foirer.
Niveau pavillon, vous pouvez afficher : - Le drapeau pirate. - Le drapeau d'une grande compagnie marchande du Pays des Tourbillons. - Le drapeau d'une flotte d'escorteurs mercenaire des Doigts de l'Océan . - Le drapeau d'un truc non identifié (jet d'Intelligence possible) des îles Taisei.
En plus, vous pouvez afficher : - Signal d'épidémie à bord. - Signal d'avarie grave. - La bannière de la Ligue Someï
Enfin, vous voyez vos cibles mais il faut choisir votre approche : - Les dépasser pour aller les attendre sur l'île de Tansuido. - S'approcher (et peut-être aborder) le navire d'escorte, de la marine du Daimyo. - S'approcher (et peut-être aborder) le paquebot de luxe.
Jin Wei
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Pas de drapeau pour des blessés, mais une série de pavillons de formes et de couleurs variées, certains pour l’allégeance, d’autres pour des informations complémentaires. Fronçant les sourcils, la jeune Jin observait les drapeaux en silence, pesant le pour et le contre, compte tenu des informations données par le capitaine. Le choix n’était pas aussi évident qu’il n’y paraissait. Bien sûr, elle avait déjà ses préférences, mais rien qui ne la satisfasse complètement. A vrai dire, elle ne s’était pas attendue à ce qu’ils aient des pavillons déjà tout faits. Ne connaissant rien à la signalétique maritime, elle s’était imaginé qu’ils pourraient bricoler leur propre drapeau en respectant simplement le bon agencement de couleurs… Mais, au dire du capitaine, ce n’était pas aussi simple. Il valait mieux pour eux qu’ils utilisent un de ceux-là.
« Disons, le drapeau de la compagnie marchande et celui de la Ligue Somei. » finit-elle par répondre au loup de mer. Cela semblait le choix le plus raisonnable, même si elle se doutait bien qu’ils n’avaient guère l’allure de marchands. Au moins, le pavillon de la Ligue pourrait justifier la présence de shinobis à bord. Et puis de toute façon elle n’avait aucune idée d’où se situaient les Doigts de l’Océan, et elle était bien incapable de reconnaître le pavillon des îles Taisei, quand bien même ils avaient traversé cette zone quelques jours auparavant. Son seul regret finalement, c’était qu’ils ne pourraient plus aborder le bateau du fils du Daimyo comme elle l’avait espéré – à savoir, demander de l’aide, les forçant à accepter l’équipage à leur bord. A moins que… « Si on nous demande, nous sommes l’équipage d’un navire marchand qui s’est fait attaquer par des pirates. On a pas pu sauver tout le monde… » Un nouveau mensonge teinté de vérités, mais rien qui ne mette vraiment Kumagawa en difficulté, si l’occasion se présentait. De toute façon, Wei se doutait bien que le capitaine avait compris leurs intentions depuis le début de cette croisière en enfer. Et il avait su rester discret, malgré tout.
Du reste, Yu sauva la coque du navire, trouvant sa place parmi les gabiers. Quant à Wei… Le capitaine sembla tortiller du cul, mais finit par admettre qu’il leur fallait quelqu’un aux cuisines. Elle sentit son sourcil pulser légèrement, tandis qu’il évitait la foudre en lui proposant le même poste que Yu. « Nan, c’est bon, j’ai compris. » dit-elle brusquement, faisant volte-face. A quoi bon négocier ou s’énerver ? Elle n’avait rien à prouver aux autres, elle s’était rendue tout aussi utile que Yu, par le passé. Et puis, le capitaine agissait de façon raisonnable et raisonnée. S’il estimait que c’était le mieux pour elle et pour l’équipage… Boum ! Elle abattit son pied sur la porte qui menait à la cuisine, la faisant sauter de ses gonds. « J’vais vous en donner de la bouffe, moi ! » ajouta-t-elle à voix haute, tout en commençant à fouiller dans le barda à la recherche d’ustensiles.
Zhao Yu
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Le bateau semblait être mené par un équipage un peu plus calme depuis quelques heures. Sans doute était-ce à cause ou plutôt grâce au caractère très humain de Wei que les vieux loups de mer avaient réussi à se dérider un peu. Toujours est-il qu'ils avançaient désormais parés du drapeau d'une grande compagnie marchande du Pays des Tourbillons et affublés d'une bannière de la Ligue Someï. Leur couverture était la plus réaliste possible et Yu s'en était remis à sa disciple pour cela. Il lui semblait qu'elle avait fait un excellent choix. Pour ce qui était de leur cap, foncer sur Tansuido ne leur garantissait nullement que leurs cibles s'y arrêtent aussi ou ne daignent les confronter alors ils avaient mis le cap sur le paquebot de luxe.
Bien entendu, ils ne fonçaient pas toutes voiles dessus mais avaient anticipé la direction de celui-ci pour donner l'impression de croiser leur route. Le Zhao avait mis toute sa bonne volonté en tant que matelot et, même si ses nausées commençaient peu à peu à revenir, il avait tenté de faire bonne figure devant l'équipage qui le considérait comme un démon meurtrier. Cet intermède avait surtout pour but de permettre à Wei de se refaire une santé aussi était-elle allée en cuisine. Elle n'avait pas l'air d'etre très heureuse de ce "choix" mais au moins cela lui permettrait-il d'avoir un peu de répit avant les évènements à venir.
Yu était sur le pont, observant le parchemin explosif qu'il avait réussi à retirer de la coque sans heurts. Cette chose-là, bien que potentiellement utilisable, signifiait aussi qu'ils s'étaient faits un ennemi mortel dans ces eaux. Certes le capitaine pirate ne reconstituerait sans doute pas en deux jours un équipage mais Yu devait parer à toute éventualité. Il tuerait cet homme dans un futur proche. Histoire d'être certain qu'aucun danger passé ne revienne les mordre par la suite. Sa position de Hung Kwan n'était pas si facile mine de rien. Il soupira tandis que la vigie annonça les deux navires qu'ils suivaient. Une grosse caravelle protégée par un navire de guerre. Yu n'avait pas trop de doutes. C'était sans nul doute leur cible.
Communiquer par fanions était désormais possible mais Yu craignait que le navire de guerre ne les intercepte entre temps si leur communication était mal faite. Il réunit Wei et le capitaine pour leur faire part de son avis, de ses ordres en réalité:
" Capitaine. Signalons que nous avons été attaqués et que nous cherchons une escorte dans ces eaux. Nous pourrons toujours nous justifier une fois à portée de voix pour expliquer notre situation. Nous avons dérouté des pirates et pris leur embarcation car la notre coulait. Je serai le shinobi chargé de l'escorte de..."
Il reporta son regard sur Wei.
"De... D'une sublime personnalité qu'Inoue Haneki ne manquera pas d'inviter sur son navire?"
Son message était limpide. Ils allaient devoir se faire passer pour des gens qu'ils n'étaient pas. Wei du moins. D'un regard, il lui fit un petit hochement de tête. Il pensait ne pas avoir tant de choix que cela dans leurs approches. Affronter le navire de guerre laisserait certainement le temps à la caravelle de fuir et s'infiltrer serait sans doute compliqué. Une demi-vérité était bien plus facile à faire passer et leur histoire serait crédible. Les hommes de pont n'auraient pas à mentir entièrement et Yu savait que les responsables du navire de guerre ne prendraient pas le temps d'interroger tout le monde. Ils étaient en mer, en charge d'une escorte. Les devoirs en mer impliquaient sans souci qu'ils assistent le rafiot sur lequel étaient Wei et Yu jusqu'à la prochaine île mais rien de plus. Objectivement, ils ne semblaient pas être une menace.
Les shinobi de Long Shè n'avaient pas ménagé leur peine pour faire avancer leur nouveau navire aussi vite que possible. Affichant leur bonne volonté et usant de leurs talents leur donnant force et agilité supérieure à celle d'un banal marin, ils s'étaient diligemment mêlé aux tâches de l'équipage. Yu avait neutralisé la menace du mystérieux glyphe de l'ex-capitaine pirate (en fait un banal parchemin explosif) de manière fort acrobatique et c'était plus ou moins excusés de s'être un brin emporté dans son massacre sanguinaire de flibustiers. Il restait toutefois un poil trop impressionnant pour les marins les plus superstitieux, aussi ce fut à Wei que fut dévolue les tâches les plus diplomatique... Et la cuisine, même si visiblement ça ne l'enchantait guère.
La pitance fut d'ailleurs plutôt plaisante et roborative : visiblement, l'équipage de corsaires aimait la bonne chair, le vin et le rhum. Et comme le nouvel équipage s'avérait moins nombreux que les pirates déchiquetés par Yu, nul besoin de se rationner. Les préparations simples mais équilibrés et pléthorique de la kunoichi furent donc très bien accueillit. Et puis même si le rôle de douce cuisinière ne seyait pas spécialement à Wei, il avait l'avantage d'humaniser un peu les machines à tuer de Long Shè... Enfin, au moins une. Roué, Kumagawa avertit néanmoins l'équipage de ne pas trop faire bombance ou de se saouler, car ils avaient encore du pain sur la planche. Il glissa un regarda explicite vers les shinobis qui ramena presque à l'abstinence les marins trop enthousiastes à l'idée d'ouvrir plusieurs tonneaux pour oublier leurs mésaventures. Le vieux loup de mer avait bien compris que leurs aventures rocambolesques avec des ninjas n'étaient pas finies. Et qu'il faudrait peut-être de nouveau combattre ou au moins filer toute voile dehors...
Grâce aux efforts de tous, le navire avancé bien et l'océan semblait s'être un peu calmé, malgré quelques nuages d'aspect fort sombre et lourds de pluie qui bouchait le soleil. Au final, ils finirent par apercevoir leur cible dans le lointain. Deux vaisseaux, qui convergeaient lentement l'un vers l'autre : le luxueux navire de croisière et son escorte militaire. Il leur fallait maintenant choisir leur approche... Hissant le pavillon d'une grande compagnie marchande du Pays des Tourbillons, agrémenté en plus d'un drapeaux de la richissime Ligue Someï, ils commencèrent à s'approcher des deux navires.
Bien vite, la vigie signala deux éclats lumineux, provenant de chacun des deux vaisseaux : sans doute le reflet d'une longue-vue. On les avait donc remarqué. Kumagawa déplia sa propre longue-vue, un magnifique et imposant instrument de cuivre trouvé dans la cabine du capitaine pirate et qu'il entendait bien conserver. Il grommela dans sa barde quelques instant avant d'informer les shinobi, confirmant qu'on les avait vu. "Le navire d'escorte est la Lance de l'Honneur. C'est bien un escorteur des forces maritimes du Daimyo. Un navire de guerre efficace. A équipage égale, on aurait une petite chance, au moins dans la fuite... Mais là par contre... Vaudrait mieux pas faire chier ses messieurs de la marine. Ou prévoir quelques-choses pour les occuper si on doit combattre ou se carapater. Ah, et ils font mouvement, pour se rapprocher de l'autre vaisseaux et essayer de se mettre en travers de notre route."
Il bascula de bord, lorgnant l'imposant caravelle de transport de passager. "Ouais, c'est bien le Toucan Arc-en-ciel... Vous voilà arrivé, mes amis !" ricana le vieillard, le ton un peu sombre. Visiblement, il pressentait des ennuis. Il faut dire qu'entre la tempête, la perte de son esquif et l'assaut des pirates, les derniers jours n'avaient pas été très généreux coté chance et que même s'il n'en montrait rien, surtout devant ses hommes, il commençait à regretter un peu de s'être laisser embarquer dans cet histoire. Qui n'était pas fini. Kumagawa beugla une question à sa vigie, lui demandant s'il apercevait un autre navire d'escorte, celui officiel de la compagnie des Pérégrins de l'Onde. La réponse fut négative. Bien : cela faisait un problème en mois. L'autre navire d'escorte avait dû être dérouté par la tempête et n'allait sans doute pas rejoindre le convoi maritime dans l'immédiat.
Dès qu'ils furent assez prêt, les différents navires commencèrent à se saluer et à discuter via divers signaux et fanions. Ils étaient donc temps de mentir savamment. "Bon, a priori personne n'a tilté sur le nom de notre nef." annonça le capitaine Kumagawa en faisant la traduction pour les ninjas. "Visiblement notre amis le flibustier n'était pas si connu que ça. En tout cas, pas des forces du Daimyo ou du plaisancier. Ah, ils nous questionnent : l'habituel qui-vive et tout le train-train..." Il commença à donner ses ordres pour qu'on réponde conformément aux directives des agents de Long Shè, signalant qu'ils étaient un navire marchand qui a été attaqué par des pirates et qui a besoin d'assistance.
Même pour des novices en signalisation maritime, il devint évident que le mensonge avait suscité deux réactions différentes : la réponse du Toucan Arc-en-ciel semblait mollassonne, un peu comme si ce n'était pas leur problème. La nef de luxe abritait moult nobles et riches bourgeois en vacances : même pour porter assistance à des marchands de la Ligue Someï, ils n'allaient pas déranger leurs passagers ou inviter à bord des inconnus (et surtout pas de banals marins ou caravanier des mers, même d'un armateur prestigieux). Les fanions de la Lance de l'Honneurs'agitaient par contre frénétiquement et les navires de guerre changea légèrement de cap pour se porter au plus vite vers la nef des shinobi. Pour aider ou pour les couler ? Probablement pour les secourir, si leur histoire avait pris : à l'inverse de la fastueuse nef de plaisance, la marine du Daimyo avait un équipage souvent en partie issus de famille de samouraï, qui avait le sens de l'honneur. Et d'autres avaient aussi un certain appât du gain...
"Bon, j'crois que vous avez pigé l'truc..." lança Kumagawa dans un ricanement un brin amer. "Pour l'instant, ils gobent notre histoire. Faut dire qu'aider un membre de la prestigieuse Ligue Someï, ça ouvre parfois des portes ou apporte des récompenses sonnantes et trébuchantes... Mais ça n'a pas l'air d'émouvoir beaucoup les bourgeois en vacances du Toucan Arc-en-ciel et son capitaine s'est défaussé sur l'escorte militaire du Daimyo. Ils viennent donc vers nous pour nos prêter assistance... Et éclaircir cette histoire de pirates. Ils vont aussi sans doute nous proposer d'être escorter jusqu'à Tansuido."
Il gratta sa barbe, un brin gênée, avant de se tourner vers Wei pour s'excuser. "Bon... J'ai pas fait dire qu'on avait tabassé du pirate pour leur piquer leur navire... C'est pas une situation banale et à mon avis mieux vaut rester simple : on s'est fait attaqué en mer, coup de bol on avait des shinobi ,ou d'bon guerriers d'escorte à bord et on a réussit à mettre en fuite les pirates mais en perdant quand même pas mal de membre d'équipage... Cela m'parait plus crédible. Enfin, si y'en a pas un qui remarque que l'nom du rafiot est celui d'un flibustier du coin... En tout cas, vous allez bientôt pouvoir discuter de vive voix avec eux. En criant au besoin...Vous pourrez leur raconter ce que vous voulez pour les enfumer."
Les trois navires commençaient en effet à se rapprocher. Le luxueux Toucan Arc-en-ciel gardait un distance prudente, voire méprisante (même si un ninja pouvant courir sur l'eau pourrait sans doute gagner le navire sous le couvert de la nuit). La Lance de l'Honneur s'approchait plus prêt et s'apprêter même à envoyer une chaloupe contenant un médecin, ainsi qu'un officier son escorte de quatre samouraï lourdement armés, sans parlé des malheureux rameurs chargé de trimballer tout ce beau monde. Les ninjas allaient-ils accepter ces envoyés de la marines du Daimyo à bord ? Si quelques traces de combat étaient encore visibles, l'équipage de marin semblaient plus éreintés que survivants d'un combat épique contre des pirates sanguinaire. De fait, la plus visiblement mal en point était Wei.
Et il faudrait pas que les samouraï se montrent trop curieux : pour un navire marchands, la cale était bien vide... Il ne restait que quelques caisses de vivres ou le restant d'un vieux butin des flibustiers. On était loin de la cargaison attendue à bord d'un navire marchand de la Ligue Someï. Devaient-ils finalement revenir à l'idée de Yu, c'est à dire une semi-vérité en disant qu'ils s'étaient appropriés la nef de leur agresseurs ? Ce n'était pas trop tard : sur ordre de ce vieux renard de Kumagawa, ils étaient restés vague sur leurs mésaventures...
Et de toute façon, il leur fallait réfléchir à leur but ultime : retrouver Inoue Haneki qui devait se la couler douce dans la suite nuptiale à bord du Toucan Arc-en-ciel. Visiblement le capitaine du navire de plaisance n'avait guère été ému par leur détresse supposée. Comment se faire inviter à bord ? La vigie descendit un instant du nid-de-pie pour informer le capitaine d'un détail qu'il avait noté. "Intéressant, ça... Y'a un collègue à vous à bord du Toucan..." les informa le vieux loup de mer en se grattant la barbe. "Ce bon vieux Akifumi les Yeux Rouges... C'est un mercenaire du coin, plutôt réputé. Un séducteur un brin vaniteux, mais à la musculature et à la souplesse appréciées de ces dames et de ses employeurs. Et un shinobi aux origines troubles. J'crois qu'il se prétend descendant d'un clan fameux du Pays du Feu ou un truc comme ça... Mais bon, c'est p't'être des racontars de marins. En tout cas, il est sans doute là pour assurer la sécurité à bord."
Résumé:
Vous avez réussit à rattraper vos cibles et votre équipage vous fait un peu plus confiance. Pour l'instant, on croit à votre pavillon. Toutefois, le navire de plaisance ne semble guère s'émouvoir de votre "situation" et laisse le navire d'escorter gérer ça. Se dernier s'approche, voulant envoyer une chaloupe avec un médecin, un officier et des samouraï. Pour aider, discuter et peut-être aussi un peu vérifier votre histoire...
Vous apprenez aussi que sur le navire de votre cible se trouve au moins un mercenaire shinobi.
Il est possible de rejoindre le Toucan Arc-en-ciel en courant sur l'eau (de préférence la nuit si on veut éviter de se faire remarquer trop facilement)
Jin Wei
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Lance de l’Honneur et Toucan Arc-en-ciel… Wei regardait le balai des fanions sans vraiment comprendre la teneur de la discussion, réalisant subitement à quel point ils étaient dépendants de leur capitaine en cet instant. Il pouvait bien raconter ce qu’il voulait, les shinobis de Long She n’en sauraient rien jusqu’au dernier moment. A l’inverse, leur approche allait dépendre entièrement de ce qu’il arrivait à faire croire aux capitaines des deux autres navires. Alors, lorsque Kumagawa sembla embarrassé de ne pas avoir suivi l’idée de Yu à la lettre, elle haussa les épaules et lui offrit un sourire qui se voulait rassurant. « Vous avez bien fait, inutile d’en faire des tonnes, c’est très bien comme ça. Merci pour votre aide. »
Se tournant vers Yu, elle le prit à part : « On va avoir besoin d’un autre plan, pour atteindre l’autre navire. Je ne crois pas que me faire passer pour quelqu’un d’important nous sera d’une quelconque utilité… Une noble ? Pas crédible. Une femme marchande ? Meh. T’en connais, toi ? » Elle secoua la tête. Elle devait rester elle-même, il n’y avait pas le choix. Au moins, la marine ne pourrait nier qu’ils s’étaient fait attaquer, compte tenu de ses blessures. Qui plus est, elle ne se sentait pas d’utiliser quelques arcanes shinobi pour se métamorphoser d’une façon ou d’une autre ; ce n’était de toute façon pas son point fort et il y avait bien trop de chances qu’elle se fasse démasquer. En revanche, si cela venait de Yu… Elle eut une lueur dans son regard, arrêtant subitement de faire les cents pas. « Heureusement que nous avons un maitre de l’infiltration improvisée. » Enfin, « heureusement »… Autant être honnête, lorsque Yu partait en mode infiltration, cela signifiait généralement qu’elle servait d’appât ou de distraction et advienne que pourra. Mais après tout, à quoi bon réfléchir à toutes sortes d’hypothèses : no plan, best plan.
Constatant finalement qu’une chaloupe était en route vers leur navire, Wei s’empressa de faire quelques ajustements de dernière minute. Elle avait notamment en tête de se débarrasser de quelques preuves compromettantes – au hasard, en brûlant les pavillons qui n’avaient rien à faire là dans l’âtre de la cuisine – et de mettre de l’ordre dans leurs affaires, puisque la garde avait visiblement l’intention de mettre le pied à bord. Elle remonta alors à la surface pour accueillir les nouveaux venus, en sa qualité de shinobi d’escorte.
Zhao Yu
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Enfin ils approchaient de leur objectif. La mission était en train de prendre une tournure intéressante. En se faisant passer pour des marchands, ils pourraient atteindre leur objectif. Le problème, à juste titre, c'est que les femmes marchandes ne couraient pas les rues. C'était d'autant plus suspect en réalité. Les deux navires avaient bien été identifiés et bien que le navire de plaisance semble peu concerné par leur situation, la Lance de l'Honneur allait leur faire parvenir une chaloupe d'après les signaux qu'ils leur envoyaient. Le capitaine et la vigie semblaient un peu plus rassurés sur les apparences qu'ils donnaient à leurs interlocuteurs. Peut-être voyaient-ils dans cette mascarade un moyen de rentrer chez eux en vie à la fin de ce périple. Malheureusement, ce flot d'informations rassurantes se tarit vite, interrompu par une nouvelle étrange. A bord du Toucan semblait être présent un membre du clan Uchiwa. Enfin... Yu s'en doutait au vu de son surnom Les Yeux Rouges. Si c'était réellement le cas, la mission allait s'avérer beaucoup plus compliquée que prévue. Après, le bonhomme semblait se prétendre d'un clan connu. Il pouvait s'avérer être un ninja mercenaire un peu trop vantard pour son bien. Dans tous les cas, le Zhao décida d'agir comme s'il était un Uchiwa.
Ils avaient besoin d'un peu de temps pour réfléchir. Voir ce que voulaient les personnes en charge de la Lance de l'Honneur leur donnerait peut-être des pistes. Cela dit, mieux valaient qu'ils ne voient pas Yu. Il était en effet le plus doué d'entre eux pour s'infiltrer si le besoin se faisait sentir. Il allait donc devoir se cacher le temps que les autres rencontres les occupants de la chaloupe qui venait d'être mise à l'eau. S'isolant du reste de l'équipage, il chercha un coin du pont assez discret pour ne pas être vu et pas trop loin pour pouvoir intervenir en cas de problème. Après quelques minutes de recherche, il décida de monter les gréements de manière discrète, en prenant d'agir comme un gabier ordinaire. Bien entendu, il fit tout cela en restant furtif aux yeux d'un quelconque senseur. Aussi cela lui permettrait peut-être de surprendre d'éventuels assaillants si la chaloupe, qui était maintenant à mi-distance, transportait des individus plus dangereux qu'il n'y paraissait à l'heure actuelle.
Chaque chose en son temps. Ils s'occuperaient d'abord de la chaloupe en provenance de la Lance. Ensuite de la Lance. Et peut-être du Toucan. Cela dépendrait du déroulement de la situation. La situation n'était pas très lisible pour le Zhao. Les évènements des jours passés l'avaient inconsciemment affecté par leur intensité physique mais surtout mentale. Il ressentait une sorte de contrecoup, perché dans les cordages, et décida de se masser les temps en reportant son regard sur le pont. L'équipage semblait s'affairer comme pour accueillir la chaloupe. Parfait. Son regard repassa ensuite sur la chaloupe et il essaya de distinguer les habits et potentielles armes des occupants de l'embarcation. Il lui fallait identifier au plus vite une menace potentielle. Perdre des membres d'équipage supplémentaires serait critique pour la réussite de la mission.
Les ninjas de Lóng Shé avaient enfin rattrapé le navire de leur cible, une nef de luxe baptisé le Toucan Arc-En-Ciel, après toutes ces péripéties en mer. Malheureusement, tempêtes et pirates avaient un brin ralentie les shinobi et si le bateau de plaisance avait été lui aussi soumis aux caprices de la météo, ils n'avaient pas complètement été séparé de son escorte militaire. Jugeant qu'un conflit entre un navire du Daimyo lourdement armé et conçu pour la guerre et leur bateau pirate en sous-effectif ne mènerait qu'à la catastrophe, les assassins en puissance s'étaient décidés pour une approche plus subtile. Une infiltration mêlant mensonges et semi-vérité. Cependant, les hautes instances de Lóng Shé s'en remettaient surtout à leurs talents d'improvisation.
Brandir le pavillon de la prestigieuse Ligue Someï avait été une bonne idée : cela leur assurait une certaine attention, au point que le navire d'escorte, t la Lance de l'Honneur leur envoya une chaloupe pour les aider... Ou inspecter le bateau soit-disant en détresse. Mais pour l'instant, d'après Kumagawa, ils gobaient leur histoire et ne faisaient rien d'inhabituel. C'était l'avantage quand on croisait des forces militaires officielles : la plupart des hommes venaient de famille samouraï, où l'honneur et l'importance de leur mission étaient chevillés au corps. Le vieux loup de mer fit cependant remarquer aux ninja de Lóng Shé comment la Lance de l'honneur manœuvrait pour se placer entre eux et le navire de plaisance, histoire de le protéger en cas de coup fourré. Quant au Toucan Arc-En-Ciel, il ignorait superbement toute cette histoire, laissant les militaires gérer. Seuls quelques bourgeois endimanchés et curieux se prélassait sur le pont du navire dodu pour regarder les manœuvres navales d'un oeil vaguement curieux.
Prévoyante, Wei s'empressa de débarrasser le navire volé des affaires embarrassantes ayant appartenu aux pirates. Raconter qu'ils les avaient mis en fuite, oui. Qu'en plus ils les avaient délesté de leurs trésors et pavillons de complaisance, non. On était jamais trop prudent et à l'abris d'une fouille d'un officier trop curieux. N'ayant guère envie de faire connaissance avec les forces du Daimyo dont ils venaient occire le fils aîné, Yu gagna discrètement les gréements. Le Hung Kwan de Lóng Shé avait beau être un homme massif et musclé, il savait se montrait plus souple et agile qu'un chat et d'une discrétion absolu. Il laissait donc la sociabilité et les mensonge à la Shan Shu... De son perchoir, Yu pu voir se rapprocher la chaloupe et son équipage. Quatre hommes portaient l'armure complète de samouraï aux couleurs du clan Inoue. Malgré les vagues d'un océan encore agité après ces derniers jours de tempête, ils ne bronchaient pas, démontrant leur expérience et leur pied marin. L'un deux, debout à l'avant et portant au fourreau dans son dos un imposant nodashi, portait un masque rouge de démon grimaçant et un casque cornu imposant. Sans doute l'officier responsable. Ils étaient accompagné de quatres autres hommes aux tenue de marin servant de rameurs et de deux autres, sans doute le barreur et peut-être un médecin de bord vu qu'il transportait une lourde sacoche de cuir.
Le canot manœuvra avec expertise, échangeant quelques cris et ordres avec les marins de l'équipage des ninja. Bien vite, l'embarcation fut arrimée et les "invités" se hissèrent à bord où Kumagawa et Wei s'empressèrent de les accueillir. "Lieutenant Inoue Homara et officer de liaison de la Lance de l'Honneur. Au nom du Daimyo Inoue Kyouji et du capitaine Manami Zenjirô, nous sommes venus vous prêter assistance." se présenta fort protocolairement le samouraï au masque rouge dans un garde à vous impeccable. Tout en lui respirait la loyauté, le service, l'honneur rigide voire pète-sec. Pas le genre donc à détourner le regard sur un meurtre, même si celui-ci avait secrètement été commandité par le second fils du Daimyo. "Je vous présente Mineko Satoshi, notre médecin de bord, qui pourra si vous le souhaitez examiner vos blessés. Son art est... remarquable." L'officier samouraï avait laissé échappé une pointe de d’amertume ou de dédain dans son dernier mot. Il était visible qu'il n'appréciait pas le médicastre.
Ce dernier contemplait le navire et l'équipage d'un œil globuleux et curieux, mais un brin malaisant. L'homme portait d'imposantes moustaches, une barbe soigneusement taillée et une coiffure rousse originale et sans doute pas du tout réglementaire. Un bandana blanc et rouge ceignait sont front épais et Wei nota que sous sa tenue blanchâtre et décontracté jouait des muscles aussi imposant que ceux de samouraïs entraînés. Il sentait l'alcool et pas forcement celui utilisé pour désinfecter les blessures. Avec le mépris à peine dissimulé du samouraï à son égard et son originalité nonchalante, Wei compris qu'il y avait de grande chance qu'il s'agisse d'un ninja ou du moins de quelqu'un formé à l'Iroujutsu. Et bien évidemment l'état de la Shan Shu de Lóng Shé attira l'oeil du professionnel...
Le capitaine Kumagawa joua son rôle à la perfection (pas fou, il avait vu ce dont les shinobi étaient capables et il tenait à rentrer au bord en un seul morceau). Il présenta Wei comme un combattante de son escorte, qui par sa résistance héroïque avait permis de repousser les pirates. Jouant sur les mots et les non-dits, il ne fit que sous-entendre qu'elle était une kunoichi, mais Inoue Homara ne fut pas dupe : même s'il traînait moult mercenaires ou guerriers capables sur les mers, bien peu pouvait terrasser un équipage de flibustier. Comme il ne reconnu pas son nom comme venant d'une prestigieuse famille de samouraï, il se douta donc qu'il avait affaire à quelqu'un versé dans les arts shinobi et son regard se fit plus dur et suspicieux. Néanmoins, l'histoire de l'assaut était vaguement crédible et il ne voulait pas froisser des marchands de la Liguz Someï. Ces derniers avaient d'ailleurs la désagréable habitude d'embaucher des ninjas, étant même apparemment en partenariat avec le Village Caché des Tourbillons. Cela allait certainement les mener à leur perte mais en attendant, il ne fallait pas gêner leur commerce...
Le samouraï conféra un bref instant à voix basse avec son médecin, sans doute pour lui demander si les blessures de Wei provenait bel et bien d'un combat. Comme s'était le cas, l'officier de la Lance de l'Honneur fut convaincu. "Bien. Arrimez la barque et faîtes monter nos marins pour qu'il renforce l'équipage ! C'est peu mais nous ne pouvons pas nous départir de plus d'homme. Vu vos compétences de navigations et votre organisation sans faille pour avoir guider ce navire avec si peu de marins, cela devrait vous soulager un peu. La Lance de l'Honneur va vous escorter vers Tansuido, en compagnie du Toucan Arc-En-Ciel. Avez-vous besoin de vivre ou de matériel ? Je verrais ce que la Lance de l'Honneur peut vous fournir." Il hésita un instant, lançant un bref regard vers le navire de plaisance qui avançait paresseusement non-loin. "Cela va prendre un peu de temps... Par ailleurs, à la demande du capitaine du Toucan Arc-En-Ciel je vous prierais de ne point tenter de communiquer, d'envoyer une chaloupe ou de demander de l'aide à ce vaisseau. Il... transporte des gens influent et qui ne souhaitent pas être dérangés."
Le médecin roux s'approcha ensuite de Wei, lui tendant un pot d'onguent pour ces blessures. "Elles datent un peu, aussi j'pense pas pouvoir y faire grand chose. Z'avez pas mal nettoyé et pansé ça. On voit qu'c'est pas la première fois qu'on vous charcute !" ricana joyeusement le praticien dont l'haleine sentait le vin. Une cruche pendait d'ailleurs à sa ceinture. "Si vous voulez, j'peux toujours jeter un oeil... en privé parce qu'vous êtes une jolie demoiselle." Il lissa sa moustache et fit un clin d'oeil salace à la kunoichi. Wei avait le choix : se contentait de l'onguent du médecin (c'était toujours ça de pris) ou accepter son offre pour peut-être se faire mieux retaper en échange de... Allez savoir quoi. Au moins des regards lubriques et peut-être des mains baladeuses d'un alcoolique. Quant à Yu, personne encore n'avait remarqué sa présence.
Résumé:
La chaloupe vous rejoint, avec son équipage, qui semble croire à votre histoire : - Inoue Homara : lieutenant samouraï et officier de liaison, armé d'un nodashi, en armure complète. - 3 samouraï en armure complète du clan Inoue, armé de katana. - 4 marins - 1 barreur - Mineko Satoshi, médecin de bord alcoolique et peut-être ninja-médecin.
Le médecin offre un onguent à Wei et propose de faire peut-être un peu plus dans l'intimité d'une cabine. Personne n'a remarqué Yu. Vous apprenez le nom du capitaine de la Lance de l'Honneur et aussi que le Toucan Arc-en-ciel ne veut rien avoir affaire avec vous.
NB : il est toujours possible de rejoindre la Lance de l'Honneur et le Toucan Arc-en-ciel, notamment en courant sur l'eau (de nuit ou avec une sacré diversion).
Feat.
Jin Wei
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Laissant, une nouvelle fois, le capitaine de leur équipage faire la discussion, Wei se contenta d’observer et d’être observée, sous couvert de son rôle d’escorte. Elle n’aimait guère ce qu’elle voyait, à vrai dire. Ils étaient nombreux, trop nombreux. S’ils avaient devant eux un lieutenant et trois hommes, ainsi qu’un médecin probablement shinobi, et qu’il restait encore un capitaine derrière, on pouvait raisonnablement tabler sur une autre poignée de samouraïs non gradés. Sans parler d’un équipage probablement rompu à la bataille navale qui n’hésiterait pas à couler leur rafiot. Tout ça pour les noces d’un fils de Daimyo… Quel gâchis. De toute façon, la jeune femme n’en était plus à vouloir se battre, même à deux contre tout ce beau monde. Elle comptait simplement les forces en présence pour la suite des événements, qu’il s’agisse de diversion ou d’évasion.
Au moins, les hommes de la Lance de l’Honneur venaient avec deux bonnes nouvelles : ils allaient escorter leur navire jusqu’à Tansuido, en compagnie du navire de plaisance, et ils avaient un médecin pour Wei. Pour la suite de leur mission, cela signifiait qu’ils allaient passer quelques temps aux côtés de leur cible, quand bien même le Toucan Arc-en-Ciel ne voulait pas avoir affaire à eux, et que si les choses n’allaient pas dans leur sens d’ici là ils auraient une seconde chance un peu plus tard.
Prenant le pot que lui tendait le médecin, elle secoua vaguement la tête. Son haleine avinée et ses regards appuyés ne lui disaient vraiment rien qui vaille et elle n’avait aucune envie de se retrouver seule en sa présence ; elle se demandait même comment il avait pu se retrouver dans l’équipage de la Lance de l’Honneur, compte tenu du peu d’estime apparent que lui portait le lieutenant. « C’est amusant, j’ai croisé un capitaine pirate qui m’a fait à peu près la même proposition… Avant que je ne l’envoie par le fond. » Elle avait parlé sur un ton dégagé, l’air de rien, mais la menace était évidente, même pour un empégué. Elle offrit un sourire au lieutenant samouraï, poursuivant à son attention : « Non pas que je cherche le conflit, bien sûr. » Puis, se retournant vers le médecin, elle leva le pot qu’elle venait d’ouvrir. « Merci pour ça, en tout cas. »
Les quelques marins qui accompagnaient les samouraïs investirent les lieux, suivant les instructions du capitaine Kumagawa. S’approchant de ce dernier, elle lui glissa quelques mots à l’oreille avant de se trouver un poste d’observation légèrement en hauteur, faisant mine de se désintéresser de la discussion avec les samouraïs et leur médecin. Ils pouvaient repartir sur leur navire ; elle laissait à Kumagawa le soin de demander ce dont il avait besoin pour faire tourner le navire et nourrir l’équipage. Pour elle, moins ils traînaient là, mieux c’était. Jetant quelques coups d’œil ici et là depuis sa position, la jeune femme s’assura que tout se passait tranquillement du côté des marins. Elle ne voulait pas que ces hommes se montrent trop curieux, ni ne fassent quoi que ce soit de suspect sur leur navire, à fouiner là où ils ne devaient pas. De toute façon, à présent qu’ils avaient rejoint leur cible, elle n’avait plus grand-chose d’autre à faire. Un peu de repos, voilà qui ne lui ferait pas de mal avant la prochaine tempête…
Zhao Yu
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La nuit était tombée depuis un peu plus d’une heure et Yu sut d’instinct que c’était le bon moment pour s’infiltrer. Sa décision avait été prise unilatéralement mais il savait qu’il n’aurait pas d’autre opportunité pour accéder sur le Toucan Arc-en-ciel. Pas d’aussi bonne du moins. La météo était clémente, les flots assez calmes et la vigilance des gardiens de chaque navire sans doute au plus bas. Au vu de l’heure, ils devaient surement changer de tour de garde ou digérer un repas. Comme lui avait dit son grand-père quand il était jeune : « A ventre plein, gardes moins malins. » C’était sans doute assez vrai pour des gardes civils mais il avait depuis eu de mauvaises surprises avec des gardes shinobis.
En tout cas, il avait planifié son coup. Ses mains l’aidèrent à descendre des derniers gréements accrochés au flanc du navire et ses pieds se posèrent sur le bastingage. Se laissant tomber depuis la proue du navire, il se retrouva debout sur la surface de l’eau et, sans un bruit, s’élança. La distance à parcourir jusqu’au navire transportant le fils du daimyo n’était pas énorme mais il devait s’exécuter rapidement. Chaque seconde lui faisait risquer d’être repéré et, malgré la lune peu lumineuse, on pouvait toujours l’apercevoir si l’on se concentrait. Il baissa donc son centre de gravité et accéléra la cadence, ses jambes frappant à intervalles réguliers la surface de l’océan. Son objectif était de se glisser sur l’arrière-tribord, au niveau des canots de sauvetage du navire, pour ensuite évaluer la situation.
En moins de temps qu’il n’aurait fallu pour crier « Au secours, gardes ! Un intrus ! », le Zhao franchit l’intégralité de la distance séparant les deux navires, prenant bien soin d’empêcher le cliquètement caractéristique de son kusarigama. Il entendait du bruit à bord du navire mais les flots couvraient encore leur nature. Pour ne pas perdre plus de temps, il se hissa d’un bon à bord d’un canot de sauvetage, repassant en mode furtif. Etape 1 terminée. Il attendit que les battements de son cœur se calment et tendit l’oreille. Si quelqu’un se mettait à hurler, cela finirait en boucherie, achevée sur une mort d’enfant de Daimyo, d’escorte et sur fond de navire en flammes. Heureusement pour presque tout le monde ce soir-là, ce ne fut pas le cas. Un air satisfait se peignit alors sur son visage. Si son arrivée sur le navire s’était déroulée sans accroc, la suite serait sans doute plus simple.
Réactivant son mode furtif, Yu décida de vérifier ses habits. Ils semblaient secs. Parfait. Se mêler à la foule serait plus simple. Glissant son kusarigama à l’intérieur de son kimono de soie, il se risqua à jeter un coup d’œil rapide par-dessus son épaule, faisant dépasser son œil de l’angle du canot de sauvetage. Ses yeux regardèrent d’instinct tout ce qui pouvait constituer une menace, gardes, armes, endroits d’où l’on pouvait signaler la présence d’un intrus comme par exemple une cloche. Son attention se porta donc en premier sur le couloir qui bordait le pont du navire puis sur l’arrière de celui-ci. Le navire de croisière était assez grand pour qu’il se fasse passer pour un invité ou un employé. Il ne restait qu’à trouver la victime idéale.
Jusqu'à présent, les émissaires dépêchés par le navire d'escorte la Lance de l'Honneur gobaient l'histoire des shinobi et des leurs hommes, offrant même un peu d'assistance par pur esprit chevaleresque. Après avoir accepté le cadeau mais refusé l'aide du médecin de bord un peu trop collant (et sans doute libidineux), Jin surveilla les samouraï et fit trainer les choses. Le médecin roux ne lui en voulu pas, se contentant d'un haussement d'épaule et d'un sourire signifiant "Eh, au moins, j'aurais essayé...". Le flou et le vague s'ajoutaient aux manœuvres éreintantes d'un navire en sous-effectif, même avec le renfort des marins de la Lance de l'Honneur, pour faire perdre du temps à tout le monde...
De sage précaution : en voyant patrouiller dans le navire les samouraï, le vieux Kumagawa réalisa deux-trois petites choses qu'ils vaudraient mieux que les envoyés du Daimyo ignore. Profitant que tous étaient occupé à quelques corvées (qui heureusement ne manquait pas), le roué capitaine s’entretint discrètement avec la Shan Shu de Lóng Shé. "On a des quoi les occuper un p'tit moment pour leur éviter de trop fouiner, mais faudra pas que ça dure trop longtemps..." murmura le vieux capitaine. "Ils pourraient remarquer qu'on manque de cargaison et que notre navire est plutôt porté sur la vitesse et l’agressivité que le transport de marchandise... Alors qu'on arbore le pavillon de la Ligue Someï."
L'aspect "martial" de leur bâtiment pouvait à la rigueur être expliqué : la Ligue Someï avait les moyens et savait normalement défendre ses transports (de fait, la présence à bord d'une kunoichi tel que Jin Wei pouvait être expliqué ainsi). Un surarmement pourrait donc passer pour de la saine paranoïa (bien placé, vu leur soit-disant rencontre victorieuse avec des pirates) mais trop insisté là-dessus pourrait froissé les hommes du Daimyo, dont la marine était sensée faire régner l'ordre sur les mers environnantes... Il faudrait donc détourner l'attention des samouraï de l'armement du vaisseau ou avoir une langue de miel pour le justifier en cas de question.
L'absence de fret posait un autre problème. En effet, les pirates qui les avaient agressés étaient en chasse : il n'avait donc pas vraiment de cargaison. Étrange pour un navire marchand, qui ne voyageait normalement jamais à vide. Outre les vivres et un peu trop de rhum, il traînait dans la soute un brin trop d'armes... Mais pas assez pour qu'ils se fassent passer pour des marchands d'armes (un commerce en plus sûrement réglementé par les forces militaires du Daimyo). Il restait aussi quelques petits restes de vieux pillages, des objets qui n'avaient pas encore été refourgué ou que les corsaires avaient gardé comme souvenirs... Mais pas en quantité suffisantes pour constitué une cargaison digne de ce nom. Bref : il fallait éviter que les samouraï n'inspecte trop la cale.
"...Et à un moment, l'autre coincé en armure va vouloir faire un rapport..." poursuivit à voix basse le capitaine Kumagawa. "Et probablement consulter le livre de bord. Un commandant, même d'un équipage de flibustier, y note toujours moult informations sur la traversée et les événements en mer. Destination, temps, évolutions des courant, navire aperçu, composition de l'équipe, stock des vivres, primes, maladie à bord, etc. C'est un outil vital. J'me doute que les pirates doivent en avoir des faux quelques-part dans la cabine du capitaine, notamment un pour la pavillon de la Ligue Someï... Mais sont-ils à jour ? C'est plus que douteux... Faudrait le retrouver et le falsifier pour inclure la tempête et nos merveilleuses et héroïques aventures..." Ou alors, il faudrait trouver un moyen pour que Inoue Homara ne s'y intéresse pas et bâcle son rapport. Alcool et séduction ?
En tout cas, la kunoichi de Long Shè avait réussit à noyer le poisson jusqu'à la tombée de la nuit. Hélas, les samouraï avaient presque insisté pour lui fourguer des marins et des hommes d'armes. Certes peu, mais assez pour encombrer et fouiner. Les renvoyer était désormais quasi-impossible, maintenant qu'ils avaient demandé de l'aide et que leurs visiteurs avaient constaté le manque d'équipage... Bref, il allait falloir ruser et faire vite pour expédier leur mission. Par chance, personne n'avait levé les yeux et remarquer Zhao Yu.
Profitant du couvert de la nuit et du fait que la mer soit désormais calme, le Hung Kwan avait couru comme un dératé et un ninja sur l'océan, gagnant le Toucan Arc-en-ciel. Le ninja se hissa dans un canot de sauvetage et attendit un instant... Parfait : jusqu'à présent, nul ne l'avait repéré ! Yu en profita donc pour observer un peu les alentours et découvrir le navire de croisière et son équipage. Déjà, la nef était immense comparé à leur navire pirate taillé pour la vitesse. Dodue et ventrue, le bateau de luxe devait être un ancien navire de transport qu'on avait endimanché. Stable, mais lourd et lent. Pas étonnant donc qu'on lui fournisse une escorte : le ninja repéra bien quelques trappes et balistes, mais plutôt discrète et en sous-nombre pour un navire de cet taille. Visiblement la clientèle de la haute n'aimait pas s'encombrer d'arme de guerre à bord de leur bateau de plaisance. Si le Toucan Arc-en-ciel pouvait faire mine de se défendre, cela serait surtout du bluff ou pour gagner du temps.
Bien que n'étant pas marins, le ninja de Long Shé nota également qu'il y avait en fait fort peu de canots de sauvetage. Un choix curieux. Économie de pingre ou volonté de ne pas entaché les courbes gracieuses ou les hublot des cabines de luxe du navire par trop de barcasses ? En tout cas, il n'y en aurait probablement pas assez pour l'équipage et les passagers. En cas de sinistre, des choix s'imposeraient... Et donc potentiellement chaos, panique et hystérie.
Le navire était immense et divisait en zones et ponts bien distinct. Vu les lumières qu'il avait vu en arrivant, la musique et les rires qu'il entendait, le pont abritait en ce moment même une petite soirée. Oserait-il s'y infiltrer ? L'endroit, un niveau au dessus de lui, devait grouiller de monde, dont les gardes du corps des nobles, les serviteurs et les forces de sécurité du navire, dont ce fameux Akifumi les Yeux Rouges. Au niveau où se trouvait Yu, l'éclairage était encore bon bien que plus utilitaire que festif. Il entendait et voyait passé des marins et des serveurs : les cuisines devaient se trouver non loin. Nul doute que c'était à cet étage que se trouvait également les cabines des serviteurs, sbires et sycophantes de la noblesses. Les passages les plus riches devaient avoir leurs cabines au dessus, sans doute dans le château arrière ou le château avant... Il faudrait donc fouiller un peu pour savoir où se trouvait la suite nuptiale de leur cible. Les marins et employés du bateau devaient quand à eux coucher dans la cale.
Yu ne remarqua donc pas d'invité qu'il aurait pu aisément estourbir et dévêtir pour prendre sa place (un grand classique). D'ailleurs sa corpulence martiale de Bâton Rouge risquait de le faire remarquer si par malheurs il n'y avait à port que des nobles chétifs ou de riches marchands obèses... Par contre, il circulait pas mal de marins et de serveurs. Le ninja nota d'ailleurs des différences d'uniformes entre tous ces employés du Toucan Arc-en-ciel : la plupart étaient en vêtements de travail gris, discret, presque invisible. Il y en avait de tout âge et de tous physique. D'autre à l'inverse, sans doute ceux qui devait être confronté au public, arboraient fièrement un uniforme strict blanc, aux boutons de manchettes dorée et doté d'une casquette ridicule. Jeunes, rasés de près et tous beaux.
Pour l'instant, personne n'avait remarqué le ninja. Devait-il monter sur le pont et tenter de se mêler à la foule en se faisant passer pour un invité ? Ou au contraire, essayer de se fondre dans l'équipage de marin pour fouiller le bateau ? Ou bien encore se faire passer pour un de ces sémillant serveurs ? Alors qu'il réfléchissait, une joyeuse mélodie sifflotait attira son attention. Un adolescent petit en mince, blond et visiblement bien née, déambulait gaiement dans les corridors, saluant d'un sourire et d'un coup de menton les marins au travail. Ses habits étaient de trop bonne facture pour qu'il soit un banal marin, il ne portait pas la tenue d'un mousse ou d'un serveurs : il portait même un lourd sac de cuir dans son dos, où l'on devinait la forme d'un livre épais. L’œil expert du ninja nota aussi divers poches et ceinturons qui pouvaient regorger d'armes dissimulées. Il arpentait nonchalamment une zone plutôt dédiée au personnel et on ne le chassait pas, lui souriant même, mais sans la gène qu'aurait eut des marins face à un noble client.
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Jin Wei
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« Pfff... » D’un soupir las, la Shan Shu témoignait à la fois de sa compréhension de la situation et de son mécontentement. Bien sûr que le capitaine Kumagawa disait des choses justes… Mais des choses justes qui l’emmerdaient. Entre l’armement de leur navire, le contenu de leur cale et le livre de bord, il aurait fallu qu’elle puisse se dédoubler pour arriver à pallier toutes les situations délicates qui pouvaient se présenter à eux. Et encore, elle le pouvait techniquement parlant… Mais compte tenu de son état de fatigue et de tension, elle avait trop peur de ne pouvoir faire que ça, si elle le tentait. Or elle voulait encore être en mesure de pouvoir se battre si nécessaire. Et pour ça, il lui fallait du repos. Repos qu’elle n’aurait visiblement pas à moins de trouver une solution…
Elle serra le poing, tentant de contenir la vague de rage qui commençait à monter en elle, attisée par le sentiment d’être prise dans une boucle infernale. « OK, OK… Réfléchissons… » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour le capitaine. Il fallait que son cerveau se réactive, qu’il se sorte de la spirale et trouve une solution potable qui ne nécessite pas des efforts inconsidérés et inutiles de sa part. « OK. On va alterner nos déplacements, pour que personne ne se doute de rien. Essaie de trouver un journal de bord et de le trafiquer pendant que je surveille les gars. Je leur sortirai un bobard s’ils te cherchent. Il est fatigué, il a la chiasse, tout ce que tu voudras. Quant à moi… Donne-moi juste un peu de temps avant la tombée de la nuit. »
Du temps, ce fut peut-être la seule chose de bien qui lui arriva finalement. S’éclipsant dans un moment d’accalmie, alors que le soleil descendait sur l’horizon, elle se faufila jusqu’à une pièce du navire qu’elle avait appris à connaitre bien malgré elle : la cuisine. Contrairement à la première fois, elle se sentit presque soulagée lorsque son regard se posa sur la grande marmite en argile. Il fallait dire que, cette fois, elle n’y voyait pas une corvée sur fond de misogynie, mais bien une façon de trouver son salut. Les minutes étant comptées, la jeune Jin s’activa alors. Heureusement pour elle, n’ayant plus à découvrir l’utilité et le fonctionnement de certains des ustensiles, elle s’avérait plus efficace aux fourneaux.
En parallèle de son activité culinaire, elle profita de ses quelques allers-retours à la cale pour la réorganiser légèrement. Ils n’avaient certes pas assez de marchandises pour un navire marchand, ils n’étaient néanmoins pas totalement dépourvus de ressources. En vidant complètement le fond de la cale et en ramenant le tout vers l’entrée, puis en empilant savamment les quelques caisses et les tonneaux qu’ils avaient – vides, pour certains –, elle parvint à créer l’illusion que l’espace était plein. A l’évidence, il suffisait de pousser le mur de fausses marchandises ainsi formé pour s’apercevoir que l’essentiel de la cale était vide… Mais elle comptait sur le fait que quelqu’un n’y jetterait jamais plus qu’un simple coup d’œil. A elle et Kumagawa de s’assurer que ce serait effectivement le cas.
Lorsqu’elle sortit de nouveau à l’air libre, dans l’heure suivante, le Soleil avait disparu et seules quelques couleurs chatoyantes témoignaient encore de son existence dans le ciel. Elle se dirigea vers le capitaine et lui glissa quelques mots : « Ce soir c’est fête. Je compte sur toi pour nous raconter tes plus belles aventures… Sans nous griller. » Tous étaient invités, même (et surtout) l’inspecteur samouraï – c’était bien là le but. Après tout, n’était-ce pas une façon pour eux de montrer de la reconnaissance envers leurs sauveurs ? Aidée de deux de ses compagnons, la shinobi dégagea un peu d’espace sur le pont pour que tous aient une place et puissent se parler, puis arriva le fameux repas festif... Sans oublier, évidemment, le rhum qui devait couler à flot cette nuit-là – ou peut-être être involontairement ingéré, à défaut d'en boire volontairement.
Levant son verre, Wei s’exclama : « Le discours du capitaine ! » Elle eut alors un sourire malicieux, éclairé par les quelques lanternes disposées çà et là et qui apportaient un peu de chaleur et de convivialité à l’endroit.
Zhao Yu
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La nef était bel et bien très grande par rapport à leur navire. Cela avait à la fois un avantage et un inconvénient. Premièrement, Yu pouvait se cacher plus facilement sur le bateau, chose qui aurait été intéressante s'il ne devait pas y tuer quelqu'un. Second point, sa cible pourrait facilement s'y cacher s'il ratait son coup. Etrangement, le navire était peu armé et avait peu de canots de sauvetage par rapport à un navire de tonnage équivalent. Sans doute ces économies de bouts de chandelle convenaient parfaitement à un navire luxueux avec une escorte mais leurs capacités de gestion en cas d'avarie ou d'attaque diminuaient drastiquement.
Sur le pont supérieur, quelques notes de musique provenant sans doute d'un piano donnaient le ton. L'ambiance était plutôt festive. Là où était Yu, c'était un défilé de seconds couteaux payés pour servir maîtres, invités et riches personnalités. Il pouvait s'infiltrer aisément. Sauf qu'un choix se serait imposé s'il voulait passer pour un serviteur. Tous avaient des habits colorés de manière à ce qu'on puisse distinguer le personnel confronté au public ou non. C'est alors que survint le blondinet qui déambulait librement sur le navire. Yu fut surpris de la nonchalance dont il faisait preuve. Était-ce un ennemi? Possible. En tout cas pas de la même trempe que lui au vu de son allure. A moins que ce ne soit un shinobi sous déguisement. Peu lui importait. Son évaluation de la situation était faite, il allait pouvoir faire son travail.
Canalisant son chakra, son corps sembla se fondre petit à petit avec l'endroit dans lequel il se trouvait et il se mit à disparaître intégralement de la vue de toute personne. La technique du caméléon. Un jutsu qui lui avait permis de mener à bien nombre de missions sans être détecté. D'autant plus qu'il était un ninja furtif de haut rang. Son plan était des plus simples : il allait infiltrer la chambre de sa cible et en finir avec elle dès qu'elle aurait un peu trop sommeil ou un peu trop bu. Mais avant ça, il devait préparer une voie de sortie. Attendant que le blondinet ne l'aie dépassé, il sortit ensuite de son kimono un kunaï au bout duquel était accroché un parchemin explosif. D'un mouvement de bras vif, il envoya celui-ci à l'opposé d'où était parti le blondinet, vers la poupe, en direction de la partie inférieure de la coque et le plus près possible du gouvernail. Si la situation dégénérait, il voulait être capable de créer une confusion telle que sa retraite soit la plus facile possible. Ce kunaï et ce parchemin en étaient la clé.
Aussitôt que le kunaï fut fiché dans le bois, il mit pied à bord. Direction les châteaux du navire. Prenant bien soin d'éviter les membres du personnel, il se glissa sans un bruit dans le ventre même du vaisseau, écoutant avec attention les ragots des membres du personnel et des serveurs. Au plus il avançait vers les chambres, au plus il croisait de gardes. La réciproque était vraie. La sécurité était renforcée au niveau des logements des invités. C'était assez normal en soi. Il ne fallait pas que les invités ne soient dérangés et, au vu du standing de la soirée, un simple dérangement pouvait devenir une semi-affaire d'Etat. Bref. En une dizaine de minutes, Yu avait localisé la chambre la plus luxueuse du navire. Il ne lui restait qu'à attendre ses "invités" à lui. Gardant l'oeil ouvert, il se posta dans un renfoncement d'une coursive d'où il était sûr de ne pas être dérangé et se mit à l'affût.
Récapitulatif:
Mode furtif activé + lancement de la technique ci-dessous.
MEISAIGAKURE 【TECHNIQUE DU CAMÉLÉON】
DOMAINE :
Ninjutsu
RANG :
A
PORTÉE :
Personnelle
CHAMP D'ACTION :
Personnel
DESCRIPTION :
L'utilisateur utilise son chakra pour dévier et refléter la lumière avec une étonnante précision. Il efface également son ombre, voir son odeur (s’il est de rang A ou supérieur), devenant parfaitement invisible. Cette technique fonctionne peu importe le terrain ou l'environnement (même sur le sable ou dans l'eau). Pour un ninja de rang supérieur ou égal à l'utilisateur, il est toutefois possible, avec des sens de la vue ou de l'ouïe assez développés, de déceler la présence de l'utilisateur en suivant le bruit de ses pas ou en détectant d'infimes distorsions dans l'air. Cette technique est normalement inutile contre un ninja Senseur ou pouvant détecter le chakra de l'utilisateur. Cependant, si l'utilisateur dispose de la capacité Furtif, il peut également masquer son chakra et, exceptionnellement, utiliser conjointement, cette technique en même temps que le « mode furtif ». Ceci nécessite le rang A et cette technique est alors considérée comme de rang S. Dans ce cas, seule l'ouïe ou une vue exceptionnelle permettent de détecter l'utilisateur.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
Utilisation d'un kunaï + parchemin explosif disposés sur la coque, près du gouvernail Je fouine pour trouver ensuite la chambre de la cible et attends la cible. Santé: 95% Chakra: 81-15 = 66% Mode furtif activé
A bord du navire pirate "emprunté" par Long Shè, Jin et l'équipage stipendié se démenaient pour conserver leur couverture face à leurs "sauveurs" de la flotte du Daimyo. Heureusement, la tempête qui avait frappé la région avait aussi mis à mal l'escorte et épuisé les samouraï. Même s'ils accomplissaient leur devoir, ils succombaient à l'envie de retrouver leur routine quotidienne d'escorteur à bord de leur propre navire. Aussi, grâce aux ruses de la Shan Shu et à la rouerie du vieux capitaine Kumagawa, ils parvinrent à masquer les petits détails qui révélé l'origine flibustière de la nef, comme l'absence de cargaison d'importance. Wei eut la riche idée d'empiler les vestiges de pillage des pirates juste devant les accès de la soute, masquant sa quasi-vacuité. Le mensonge d'un marin imaginatif à propos d'encordage de la cargaison à cause de la tempête paracheva le paravent : les samouraï abandonnèrent l'idée de fouiller là-dedans, ne voulant pas se retrouver de corvée à devoir tout ré-attacher face à de pointilleux émissaires de la riche Ligue Someï.
Pendant que l'équipage et la kunoichi distrayaient les visiteurs, Kumagawa ne tarda pas à découvrir l'emplacement des livres de bord : le vrai de pirate (comprenant la délicate estimation et répartition des butins) et quelques faux à présenter lors d'opération de contrebande, dont un semblait correspondre à leur pavillon de complaisance. Le vieux loup de mer n'était pas un lettré, mais il connaissait son affaire et remplit bien vite quelques pages de moult termes marins, ajoutant à la fin un récit corroborant leur version des faits. Bon, le faux n'était pas parfait : Kumagawa n'était pas un faussaire et il n'avait même pas tenter de maquiller son écriture pour essayer de la faire ressembler à celle du capitaine corsaire. Il avait compensé en remplissant un maximum de page d’anecdotes et rapports ennuyeux, espérant qu'un samouraï blasé n'irait pas jusqu'à tout lire. Cependant un examen poussé ou attentif du livre de bord révélerait la supercherie.
Heureusement, Wei eut une nouvelle idée pour distraire Inoue Homara et ses sbires : organiser une petite fête pour remercier leurs "sauveurs". Le bateau pirate volé contenait certes des vivres assez basique, mais il restait pas mal de baril de rhum pour mettre une bonne ambiance. Gêné par l'attention, mais heureux de proposer un moment de détente à ses hommes après une rude tempête et des jours bêtement passé à escorter un lent navire de plaisance plein de riche vacanciers au lieu d'aller chasser le pirate, l'officier de liaison de la Lance de l'Honneur de laissa prendre au jeu. Cependant, se considérant comme en service, il ne buvait pas. Par contre ses hommes... La fouille détaillé de la nef fut vite abandonné et les incohérences du discours haché de Kumagawa (le vieux loup de mer était un gueulard, pas un orateur ou un conteur) furent noyé dans le rhum.
Hélas, tout n'était pas parfait dans le meilleurs de monde : bien vite, le médecin rouquin de la Lance de l'Honneur eut un coup dans le nez. Et se mit à coller Wei, l'invitant en moins de dix minutes à porter un toast, danser avec lui, faire un concours du plus gros buveurs et lui offrant d'expérimenter ses talents de masseur dans un cabine isolée. L'homme était collant, bien que relativement poli. Le problème c'est qu'il prenait chaque "NON" pour un "Peut-être, si je tourne la question différemment ou si j'insiste". Inoue Homara faisait semblant de ne rien voir. Même si le samouraï était techniquement l'officier responsable et le supérieur du médecin, sur un navire qui passait des semaines isolés et devait fréquemment combattre des flibustiers, froissé le docteur de bord était rarement une bonne idée. Surtout ceux doué. Mineko Satoshi le savait et évidemment, il en profitait. Si Wei souhaitait rejoindre son complice à bord du Toucna Arc-en-ciel, il lui faudrait trouver un moyen discret de se débarrasser du gêneur. Oublions tout de suite l'idée de le saouler jusqu'au coma : ce type était une véritable éponge et l'alcool ne semblait que le rendre plus entreprenant...
De son coté, Yu avait mis les pieds sur le luxueux navire de plaisance. Le temps s'étant éclaircis, on faisait bombance sur le pont au son de musiques de chambre. Les rires et tintements cristallins de verre qu'on entrechoquaient arrivaient même à couvrir le bruit des vagues. Mais dans les coursives, pas l'empressement des petits mains : équipages et serviteurs s'affairaient, les cuistots beuglaient, tançant les marmitons et serveurs. Si passer inaperçu ou prendre l'apparence d'un autre dans ce chahut aurait été relativement facile pour un ninja aussi doué que le Hung Kwan, Yu choisit une autre approche, se fondant littéralement dans les ombres. Nul ne remarqua son intrusion.
Après avoir pris quelques précaustion, l'assassin de Long Shè décida de ne pas se mêler à la foule. Un attentat durant la fête ne serait guère discret et s'était à coup sûr se mettre toutes la sécurité à dos. Il préféra donc se glisser dans les coursives menant aux cabines des riches voyageurs. Mais où était celle de sa cible ? Château avant ou arrière ? Il n'en savait rien... Comme le château arrière était plus haut et large, les cabines devaient y être plus spacieuse. Plus qu'à repérer la plus luxueuse. Yu profita de la relève de deux gardes (des samouraï en armure complète superbement lustrée, de couleurs différente : un rouge sombre et l'autre portant du jaune. Aucune de ces couleurs n'étant celles du clan Inoue) pour les suivre jusqu'à leur poste devant les larges portes de la "Suite du Daimyo" comme il les avait entendu l'appeler. Invisible, le Hung Kwan se glissa dans l'ombre d'une coursive proche pour les épier durant leur faction.
"Alors, Kiiro... Vous allez vraiment arrêter ?" lança au bout d'un long (très long) moment un des deux gardes. Le plus petit et à la voix la plus jeune. Impossible de voir son visage, recouvert un masque d'Oni aussi rouge que son armure. Prévoyant, il ne portait pas un katana mais une paire de solides tantô, plus court et plus maniable pour se battre dans les coursives étroites d'un navire. "Oui, Aka. J'arrive au bout de mon dernier contrat." gronda l'autre samouraï, solidement battît et portant fièrement son armure jaunâtre. Sa voix dénoté un âge certain, reflétait par son masque grimaçant doté d'une fausse moustache broussailleuse qui lui donnait un air sévère. Une simple matraque pendait à sa ceinture, mais en bon ninja, Yu se méfiait de ses imposants gantelet. L'homme avait beau avoir des poings comme des battoir, des lames semblaient aussis 'y dissimuler. "L'heure de la retraite à sonner pour moi. Le rejeton idiot de mes reins fécond m'a enfin gratifié d'un petit fils. Il aura besoin d'une vraie figure paternelle."
L'autre s'exclaffa, amusé. "C'est vrai qu'après six petites filles... En tout cas, tu as beau médire de ton fils, il a bien poursuivit la lignée !" "Peuh ! C'est bien là tout son mérite... Pâtissier ! Le fier descendant d'une longue lignée de samouraï !" "Il en faut... Et il a séduit une belle avec ses sucreries ! Chanceux qu'il est. Nous, on garde juste les vieilles dondons de famille noble, les riches marchands pervers adipeux et les jeunes couples. Que les Kami bénissent le p'tit nouveau, le navigateur. Grâce à ses charmes de silence, on a plus à subir le bruit des ébats des clients..." "Grmm... Je n'aime pas ces histoires de ninjutsu." grommela le samouraï le plus vieux, forcement plus traditionaliste. "Mais je dois reconnaître que c'est utile pour verrouiller certains lieux." "Tu penses qu'il va rester et prendre la place des Yeux Rouges ?" "Jamais Akifumi quittera un poste aussi lucratif ! Ses maudits yeux reflètent le sang de milles victimes innocentes, mais il voit tout. Dans notre métier, c'est un atout absolu. Certains assassins peuvent se fondre si bien dans les ombres qu'ils semblent invisibles. D'autre on le pied aussi léger qu'un courant d'air..." Le jeune garde en rouge haussa les épaules, vaguement amusé, comme s'il ne croyait pas ce genre de rumeur. Le vieux par contre semblait sur de lui. "Ao est doué pour la surveillance aussi, avec ses grandes oreilles... Et les clients l'adorent." "Je trouve quand même qu'un masque de guerre de lapin, oreille comprise, c'est manquer un peu de sérieux pour un samouraï..."
"Pas sûr qu'il en soit vraiment un... Jamais entendu parler de son clan en tout cas. D'ailleurs, il dit venir lui aussi du Pays du Feu, non ? Comme Akifumi." "Pour ce dernier... J'ai mes doutes. Cet homme ment comme il respire. Et je ne l'ai jamais entendu parlé de Konoha, le village de ces maudits shinobi du Pays du Feu, à part de manière vague. Pas plus que je l'ai jamais vu porté de bandeau de la Feuille." répondit le plus âgé, démontrant qu'il connaissait au moins un peu le monde des ombres. "Hmmm... Tout le monde ment, c'est triste. Tiens d'ailleurs, tu connais la rumeur à propos de Inoue Haneki ?" "On ne doit pas prêter attention à la vie privée des clients." "Ah ah ! Vie privée ! Donc tu sais qu'il se raconte qu'il préfère les éphèbes à sa splendide nouvelle épouse ! Il se murmure même qu'il apprécie particulièrement la compagnie de notre nouveau navigateur aux belles boucles blondes !" s'exclaffa le plus jeune d'un ton goguenard. "... Aka, j'ai parfois l'impression que tu fais ce job juste pour les cancans. Et même si le fils de notre seigneur aurait potentiellement ce genre de goût et relation, il vaut mieux éviter d'en parler." termina dans un soupir las le samouraï le plus âgé, ramenant le silence.
A espionner les gardes, l'assassin de Long Shè avait appris deux trois informations amusantes... Mais qu'allait-il faire à présent : l'entrée de la suite était donc gardée, rendant compliqué l'idée de s'y glisser discrètement (en tout cas par la porte). La nuit avançait, mais il ne savait pas combien de temps allait durer la fête et quand les jeunes mariés allaient la quitter. Devait-il faire comme les gardes et patienter ? Ou profiter de sa discrétion légendaire pour explorer plus avant le bateau de plaisance ?
Accueil 
Du côté de Wei, notre cher capitaine semble plus solide que les apparences supposées de sa sale tête. Il encaisse l'attaque sans une égratignure grâce à son endurence extrême (1/2). Le sourire aux lèvres, il montre qu'il est à la hauteur de sa terrible réputation et enchaîne avec une petite entourloupe d'assaut tourbillonnant (-5% de chakra) et un nouveau Yojimbo (-25% de chakra) puisque la première fois cela a marché...
Techniques et objets utilisées :
Technique utilisée sur Yuu :
【TIRS MULTIPLES】
Techniques employée sur Wei :
【ASSAUT TOURBILLONNANT】
【DANGER DES LAMES DANSANTES】
Cette assaut rapide est très difficile à esquiver sans technique et inflige des dégâts importants.
• Si l'utilisateur a la capacité Vitesse supersonique, la consommation de chakra est juste moyenne. Cela compte alors comme une utilisation de cette technique.