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Tenjo | 天助 Providence

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Tenjo | 天助 Providence Mer 1 Avr - 16:35
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Touchou | 登頂

mercredi 1er avril


La pente était rude. Encore tout bouleversé de ma dispute avec papy, je n'avais pas remarqué que le sol montait formidablement désormais et à mesure que mes jambes s'épuisaient de marcher, mon esprit oubliait pourquoi j'avais entrepris cette ascension mortelle.



Il n'y avait pourtant pas de quoi en faire tout un plat. J'avais simplement eu le malheur, pour une fois, lors du déjeuner que ma grand-mère avait certainement préparé avec passion pendant toute la matinée que j'avais passée à m'entraîner au lancer de shurikens, de parler de ma mère en des termes qu'habituellement je gardais prudemment pour moi. Tout avait commencé lorsque ma grand-mère avait déposé l'assiette de gyozas aux crevettes frits devant mon grand-père, un plat qu'elle cuisinait rarement à notre grand dam car nous adorions cela mais la farine de blé que l'on importait du continent était un peu trop chère pour nous malheureusement. Quoi qu'il en soit, papy s'exclama :



Des gyozas ! Tarou, sais-tu que c'est le plat favori de ta mère ?


Comme d'habitude, l'évocation de maman m'avait instantanément serré l'estomac. Il ne se passait pas trois jours sans qu'il ne l'évoque et malgré cela, je ne parvenais pas à y être insensible. Je lui adressai donc le sourire gentil et dénué de sincérité qui s'imposait à l'instar de toutes les autres occasions semblables que j'avais connues et gardai le silence. Au lieu de ne pas poursuivre plus avant ce sujet dont j'essayais inlassablement de lui démontrer qu'il m'était douloureux, il commença à encenser, lui aussi à son habitude, l'excellent caractère de ma mère.



Hanako-chan, dit-il à ma grand-mère en posant une main sur son bras, tu te souviens comme elle les dévorait ? On aurait dit une vraie lionne.


Une tigresse même ! répliqua celle-ci en référence à son nom.


Oui, tu as raison ! s'exclama-t-il en riant. Ah ! Tora-chan. Tarou, dis-moi, tu te souviens d'elle ?


Je voulais lui répondre : « Je m'en souviens et tu le sais. » Il posait régulièrement cette question, sans doute frustré que je ne participe pas davantage à ses réminiscences du temps où elle égayait nos repas de sa présence, de son humour, de sa virulente obsession pour la violence, de façon à me forcer ainsi à suivre la discussion et à intervenir là où j'aurais préféré par cent, mille, des infinités de fois m'éclipser mentalement et réfléchir à des sujets plus plaisants. Je voulais souligner comme les souvenirs de ma mère n'étaient pas seulement réels mais combien ils étaient vifs, doux et amers à la fois, prégnants dans mon existence quotidienne, comme ils surgissaient à la moindre occasion ou quelqu'un, quelque chose, le monde agissait d'une manière qui avait illustré un moment passé avec ou sans elle : un son, une parole, le geste d'un ami, le mouvement de l'onde sur la grève, le vent qui soulevait délicatement mes cheveux sous le soleil timide et tendre de l'archipel. Cependant je ne pus m'y résoudre encore et me contentai de hocher la tête sans un regard.



Qu'est-ce qu'elle est drôle, poursuivit-il d'un œil brillant. Quelle femme extraordinaire. On n'en fait plus des comme ça, hein, Hanako-chan ?


Cette fois-ci, ma grand-mère vit mon regard quelque peu absent et ne répondit rien. Néanmoins, il n'avait besoin d'aucun interlocuteur lorsqu'il commençait ses harangues à la gloire de Tora.



Quelle force ! Quelle beauté ! Quelle volonté ! s'exclama-t-il avec ferveur. C'est ce genre de personne qui vous rend fier, qui vous prouve qu'à la fin de votre vie, vous avez quand même réussi quelque chose.


Comme quoi ?


Un silence pesant s'installa entre nous. Mon grand-père me fixa d'un air hébété, comme s'il n'était pas certain que la voix qui l'avait ainsi interrompu provenait bien de là ; pourtant, et bien que surpris moi-même par l'audace avec laquelle j'avais osé perturber son laïus, c'était bien Tarou, le discret, gentil, docile petit-fils qui avait posé avec une ironie tout juste perceptible la question.



Quoi, comme quoi ? demanda-t-il.


Hé bien qu'est-ce qu'elle te prouve que tu as réussi dans ta vie ?


Quelque doute qu'il avait pu avoir précédemment sur le ton de ma question disparut instantanément et son visage devint rouge d'une colère montante que sa voix tenta tant bien que mal de ne pas trahir.



Mais elle voyons ! déclara-t-il avec le ton que l'on a quand on explique à un élève qui fait du mauvais esprit qu'un et un font deux, un point c'est tout. C'est d'elle que je suis fier !


Mais papy, dis-je sans pouvoir me retenir, ce n'est pas ta fille.


Alors que ma grand-mère m'admonestait d'avoir parlé sur ce ton à l'époux qu'elle respectait comme on respecte un précepte religieux plus qu'une personne, le vieil homme vexé se leva brusquement et de toute sa hauteur laissa éclater sa rage.



Je ne te permets pas de me dire des choses pareilles ! Comment oses-tu ?


Et moi alors ? m'écriai-je en me levant à mon tour, ignorant les objurgations de mamie. Je te laisse bien parler comme ça de ma mère et pourtant je n'en fais pas tout un foin !


Mais enfin qu'as-tu contre ta mère tout à coup ?


Mais je la déteste ! hurlai-je tandis que mes yeux s'emplissaient de larmes. Je la hais et tu en parles tout le temps ! Tu parles d'elle au présent comme si elle était encore là, tu la couvres de compliments comme si elle était bonne et je n'en peux plus ! Elle m'a abandonné, elle nous a laissés tomber comme des moins que rien avec papa, elle ne nous a jamais aimés et toi tu dis qu'elle est formidable et belle et forte et toutes ces conneries ?


Sa main frappa le côté gauche de mon visage à une vitesse étourdissante au point de ma laisser muet. La chaleur s'accumula sous ma peau et je me sentis rougir. Mamie s'était levée à son tour, je ne savais pas exactement quand. Papy garda le silence quelques instants, considérant sans doute le geste qu'il venait de laisser échapper à sa vigilance d'ordinaire constante de son comportement. Ensuite, il dit avec une contenance retrouvée :



La femme que j'ai connue est une personne formidable qui, je pense, existe encore quelque part. Je ne crois pas qu'elle ait changé. De plus, c'est une kunoichi exceptionnelle.


C'est une renégate qui a abandonné son village.


Un village qu'elle a aidé à construire ! s'exclama-t-il cette fois sans colère, simplement pour me faire taire. Ne parle pas de choses que tu ne connais pas. Maintenant, file dans ta chambre.


Non, dis-je en essuyant des larmes, les yeux rivés sur mes chaussettes.


Tu es sous mon toit, va dans ta chambre, Tarou !


Non !


Je lui jetai un dernier regard et sortis en trombe de la maison, sautai sur le toit et m'enfuis en sautant d'habitation en habitation pour qu'il ne puisse me suivre. Ainsi s'était passé notre repas en famille. À présent que du temps avait passé, je me sentais quelque peu honteux de mon attitude. J'aurais aimé garder mon sang-froid et ne rien répliquer, conserver pour moi ma colère et ne l'exploiter qu'au terrain d'entraînement une petite heure plus tard. Néanmoins, je suppose que la coupe était pleine et je n'avais pu retenir cet accès de rage que j'avais eu. À l'ombre des feuillages sur la colline que j'arpentais, je commençais à être de plus en plus isolé du monde et comme la solitude apporte souvent son lot de tempérance et d'intranquillité, je me sentis plus sage à mesure que l'anxiété de m'être perdu grandissait en moi. J'apercevais à présent des bâtiments que je n'avais jamais vus, camouflés dans l'épaisse nature maritime, reliés entre eux, pour les plus hauts, par des ponts d'une facture qui m'était inconnue. Ils semblaient ravissants de là où je me trouvais mais je n'avais pas vraiment l'esprit à les étudier car, derrière les arbres, dans leurs branchages, j'avais l'impression que des yeux invisibles m'observaient et la sensation croissante d'avoir enfreint une limite dont j'étais totalement ignorant m'indiqua que je devais arrêter ma progression sur-le-champ.

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Miyamoto Akrillo
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-Yhuo.
Ce simple mot, nom, avait suffit à faire taire l’intéressé tout en le faisant paniquer un peu. Le jeune garçon à la peau claire se sentis bête d’avoir déranger le cours. Tout ça pour avoir échanger avec son ami. Prévoir quoi faire après les leçons de la journée semblait finalement une raison, une excuse même, bien maigre à sortir au senseï.
Ce dernier s’avança proche de l’élève puis s’accroupis pour être à sa hauteur avant de planter son regard dans le sien.  Les yeux très clairs, presque métallique, du professeur lu dans ceux de l’élève. La honte. La peur aussi. Ne voulant pas l’embêter plus longtemps, l’adulte se releva d’un bon, sans dire mot, avant de revenir à sa place initiale. Il ne savait pas si c’était la leçon d’aujourd’hui, le cadre extérieur inhabituel ou bien juste ce groupe, mais les apprenants semblaient plus agités qu’a l’accoutumée. Remontant son bras pour se gratter l’arrière de la tête, le senseï soupira à haute voix.
-Bien, je crois que l’ont appris rien de plus aujourd’hui. Vous deviez avoir une leçon de combat à main nue d’ici quarante cinq minutes. Essayez d’y aller maintenant, si votre senseï est libre.

La classe mit quelque seconde avant de se mettre en route, comme surpris par els déclaration de leur maitre. Puis, d’un coup, chacun s’exclama.
-Yataaaa
-Vous êtes vraiment le meilleur, Akrillo-senseï !
- Merci merci merci !

Akrillo leva les mains devant lui en faisant signes à son groupe turbulent de se calmer.
-Profitez de ce temps pour vous reposer mais aussi pour travailler sur les notions apprise cette après midi. Demain, trois passerons devant vous pour nous faire un récapitulatif complet. Vous que vous avez tous bien écouté, ça ne sera pas un problème, hm ?
Le petit Yhuo se sentit visé, alors que certains du groupe se tournèrent vers lui comme pour confirmer sa sensation. Quelques-uns rigolèrent, Akrillo les nota dans sa tête. Il les interrogerait demain aussi. Alors que la classe s’éparpillait partout, le dragon ramassa ses livres et sa serviette qui lui servait de couverture entre lui et l’herbe. Faire cours dehors était une bonne chose, mais les jeunes étudiants avaient encore du mal à prendre ça comme une vraie classe. La prochaine fois, il sévira.

Sa matinée avait été bien plus tranquille, puisque c’était lui qui avait suivit un cours. De méditation, et de stratégie. Depuis son retour de Baransu et avec l’examen genin en cours, le Chunin avait été consigné ici en tant que surveillance et réserve. Il pouvait alors suivre l’apprentissage Miyamoto offerte par son clan, tout en continuant de s’entrainer au combat. Un mélange parfait entre mental et physique.
Pour l’heure, il devait se rendre au village des tourbillons. Il n’en avait que pour dix à quinze minutes à pieds, selon son rythme et s’il prenait les chemins les plus courts. Après tout, il était facile d’être désorienté entre ses collines et petit bosquet, si bien que certains adolescents rentrant pour la première fois seuls ou des adultes après une trop bonne soirée, mettait plus d’une demi-heure pour revenir.

Il posa ses affaires dans un coin sûr, hésita à prendre son sabre, mais se l’interdit. Pas besoin.
Alors qu’il se dirigeait vers une des sorties du domaine, tout en saluant ceux sur sa route, des frissons le parcourue. Comme un sixième sens, ou bien son ancêtre dans sa tête, lui disait que quelque chose clochait. Comme pour répondre à ses interrogations, il vit deux membres du clan, les sentinelles du Domaine, échanger entre-elle. Que se passait-il ? Il voulait en avoir le cœur net.
Il se joignit aux sentinelles, qui furent gêner de déranger un Dragon pour de telle broutille. Il les rassura rapidement avec un sourire dont il a le secret, avant de déclarer qu’il s’en chargeait.
Un enfant. Un enfant, surement du village, se serait égaré ici. Sa signature de chakra ne correspond à aucun des notre. Il devrait être à porter du clan d’ici une petite minute.

Akrillo sortit des fourrées avant d’utiliser une technique de camouflage. Bien qu’étant à 99% sûr que cet enfant n’est ni une menace ni un piège, le dernier % le força à agir comme ça : la sécurité du clan avant tout.
Il se décala vers le côté en voyant le petit homme arriver. Enfant, enfant, plutôt un pré-adolescent. Surement Shinobi, contenue de sa démarche et de son aura.  De longue jambes, des bras étirés, pour un petit buste. Brun, ou châtain, selon le soleil.  Il s’était arrêté à la limite du domaine. Akrillo compris, par de furtif mouvement dans les arbres, que les sentinelles s’étaient positionnées en renfort. «  Au cas où… »
Le Miyamoto se mis derrière l’intrus avant de reprendre sa vraie forme et de déclarer.
-Alors, petit-homme, on s’est perdu ?
Il se voulait souriant et rassurant, mais restez assez ferme. Il était au courant de l’intrusion chez les Omura, et il valait mieux être trop prudent.
-Tu es sur les terres d’Uzushio, et du domaine Miyamoto. Rassure-moi, tu es bien du village ?
Alors qu’il parlait, le Dragon s’approchait légèrement de l’enfant, sans l’effrayer ou paraitre dangereux, avant de s’arrêter à une distance respectable.
-C’est assez inhabituel de vouloir rentrer dans notre domaine, et encore plus sans être annoncé. Alors, rajouter à cela de rentrer sans passer par la porte d’entrée…
Il se gratta l’arrière de la tête en essayant de décontracter l’affaire. Il savait que ses mots pouvaient sembler accusateur, mais il voulait être sûr de cerner l’évènement.

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Tokage to ryuu | 蜥蜴と竜



Mes cheveux semblèrent se dresser sur le sommet de mon crâne tandis que la voix profonde derrière moi prononçait ces premières paroles. Instinctivement, je fis volte-face et me retrouvai devant une grande silhouette dégingandée. Mince et élégant, athlétique et intimidant, il avait une aura qui n'inspirait ni crainte ni confiance. Il était beau de ses traits : son teint fortement halé le rendait amène, le brun de sa chevelure, familier et l'or de ses yeux, atypique et enchanteur. Je restai bouche-bée devant cet homme que je n'avais jamais vu encore et que je n'avais pas vu ni senti approcher et face auquel je me sentais ridicule et terriblement exposé tel un lézard devant un dragon. Je ne soutenais en rien la comparaison. Avec mes cent-cinquante-cinq centimètres et mes quarante-cinq kilos, mes yeux timides et fuyards, ma mine pleutre et pâlichonne, j'étais plus impressionnable qu'impressionnant. Petit homme, oui, c'était le bon choix de mots pour me désigner si l'on acceptait que j'étais un homme.



Sois un homme, Tarou. Réponds.


La voix fit écho dans ma tête comme un souvenir. Le son m'était connu, l'injonction était neuve. Ma mémoire et les enseignements comportementaux que j'avais reçus ne semblaient pas approuver la manière dont mon esprit ordonnait à mon corps d'agir ; cependant je ne me sentais pas apte à m'opposer à cette personne qui, en dépit de la tolérance et de la compréhension injectée dans le choix de ses mots et de son ton, me mettait par son apparition soudaine et sournoise en garde contre toute erreur de jugement dans ma réponse. Je me contentai donc simplement de reculer de quelques pas. L'homme cependant se rapprocha.



Tu es sur les terres d’Uzushio, et du domaine Miyamoto. Rassure-moi, tu es bien du village ?


La question était intrigante dans sa formulation. Qu'entendait-il par « rassure-moi » ? Le sous-entendu était clair : je ne pouvais pas être assez idiot pour venir me promener là sans faire partie du village et ainsi risquer l'arrestation voire, si je manquais de chance et croisais un garde excessivement zélé, me faire couper la tête ; l'intention derrière cette remarque, en revanche, était moins évidente. Était-elle de m'amadouer en simulant l'inquiétude pour obtenir des aveux honnêtes ? Ou bien était-ce une menace déguisée en doute dont l'objectif était de me faire rapidement avouer ma faute ? Quelle que soit la vérité dans cela, la démarche était flegmatique et témoignait de la méthode, de la circonspection et de l'équanimité de l'inconnu. Elle était aussi efficace. Je répondis sans attendre davantage :



Je m'appelle Suishi Tarou. Je suis genin du village.


Il s'arrêta a quelque distance de moi. Je me sentis tout de suite plus rassuré. Il répondit avec toujours autant de placidité, et une once de malice :



C’est assez inhabituel de vouloir rentrer dans notre domaine, et encore plus sans être annoncé. Alors, rajouter à cela de rentrer sans passer par la porte d’entrée…


Son domaine ? Oui il avait évoqué le nom de Miyamoto. Je ne connaissais pas ce nom, pas avec certitude du moins. Il se réverbérait quelque part dans ma tête comme une impression sans incidence obtenue par inattention au milieu d'une journée ordinaire : peut-être était-ce le nom d'un ancien camarade de classe ou d'une fréquentation de mes grands-parents évoquée au cours d'un dîner. En tout cas, je n'avais pas eu l'intention de m'aventurer sur des terres privées sans invitation et avoir agi ainsi, bien qu'involontairement, me rendait tout à fait honteux.



N'aie pas honte de toi. Tu n'as rien à justifier à qui que ce soit. Tu es libre de faire ce que tu veux.


Je n'étais pas d'accord avec ce que me conseillait sa voix cette fois. Qu'est-ce qui me prenait de fantasmer ces conseils alors qu'elle-même ne me les avait jamais donné ? Qu'est-ce que je pouvais bien savoir de ce qu'elle m'aurait dit dans de telles circonstances ? J'étais Suishi Tarou et je pouvais prendre mes décisions sans son avis ; l'avait-elle seulement demandé le mien, elle, lorsqu'elle était partie ?



Je suis navré, dis-je en m'inclinant doucement. J'ignorais que je marchais sur vos terres, je ne faisais que m'aérer et je me suis laissé guider dans les collines. Pardonnez-moi.


Je ne comprenais pas bien toutefois pourquoi il fallait une autorisation pour arpenter ce territoire. J'ignorais d'ailleurs que c'était là un territoire à proprement parler et je songeai que ce n'en était sans doute pas un puisque sinon, Uzukage-sama aurait fait baliser la zone pour qu'on le sache par les services de la voirie. Je me dis qu'il fallait peut-être le suggérer à cet homme qui avait l'air finalement assez raisonnable.



Si vous ne voulez pas qu'on vienne s'y promener, dis-je d'un ton beaucoup plus sûr de lui et qui, à mon grand étonnement, résistant à tout contrôle, gagnait progressivement en humeur, il faut peut-être songer à poser une clôture. On ne peut pas deviner après tout et puis, vu l'accueil, plus d'un innocent finira par se faire couper la tête bien malgré lui à force. Vous ne croyez pas ?


Ma tête toute entière s'empourpra à l'issue de cette perte totale de retenue. Était-ce ma dispute avec papy qui avait laissé en moi cette colère effrontée ? Mes yeux restèrent fixés, pétrifié que j'étais, sur ceux de mon interlocuteur dont je redoutais une réponse animée.

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Suishi Tarou. Hum… Ce nom ne lui disait rien. Bien sûr, il croyait le jeune homme, il semblait honnête et surtout, il n’était pas dans la situation pour mentir. Cependant le fait qu’il appartienne à aucun des clans fondateurs, ou même ceux secondaires, le rechignait un peu. Enfin, il n’avait qu’a le ramener chez lui, il verra bien ce qui est vrais ou non. Dans sa façon de parler ou son comportement, le garçon semblait énervé, pas par la situation, mais par quelque chose d’avant. Qui a justement, amener à cette situation.
Sans y être invité par le jeune homme, surement par peur que par manque d’éducation, le Dragon de se présenta à son tour.
-Enchanté, Suishi tarou. Je suis Miyamoto Akrillo, chunin d’Uzushio.
Les protocoles de son clan lui forçaient à « normalement » annoncer son rang en entier, mais son interlocuteur n’avait pas l’air de connaitre son clan, alors à quoi bon le bombarder de rang et grade qui lui serait inconnue. Miyamoto Akrillo, Chunin d’Uzushio, Troisième de la caste des Dragons. Non, tout ceci serait ridicule ici.

Différent des autres clans, les Miyamoto avait toujours eu à cœur d’avoir un espace à eux, où leurs règles et leurs coutumes pouvaient rester entière. En contrepartie, il avait une ambassade à l’intérieur du village, où se trouvait souvent un des trois Dragons et une bonne dizaine de Shinobis Miyamoto. C’est pourquoi, ce domaine était leur petit coin de paradis, et bien qu’ils ne refusassent que très rarement, pour ne pas dire jamais, les visiteurs, il ne les laissé pas aller partout ou faire n’importe quoi, comme rentrer n’importe où…

Le jeune homme semblait s’excuser, ce qui fit sourire le Chunin et alors que ce dernier allait pour le rassurer, le petit continua en se montra bien plus virulent en protestant sur le manque d’indication et sur l’accueil plutôt cavalier. *S’il savait…* Akrillo détonnait de ses camardes pour être bien plus compréhensif, plus amical que les autres sabreurs, qui pouvaient être comparé par moment à des automates sans émotions.
La plainte, voir le reproche du garçon le fit rire, ou presque. Il se força de garder un visage calme et neutre. Et bien, il ne manquait pas de courage, ou de folie. Ce gamin lui plaisait. Et pendant que ce dernier devenait rouge, Akrillo avança plus vite que prévue afin d’être a porté de son interlocuteur. Il leva sa main rapidement, avant, d’un geste simple précis et rapide, il poser délicatement sur la tête.
-Hey, pas la peine de t’énerver autant. Mais réponds juste à ma question, que vois-tu là-bas, à une petite centaine de mètre ?
Akrillo souriait alors qu’il pointait une silhouette longiligne. C’était un des quelques panneaux qui prévenait les âmes égarées qu’ils étaient sur un terrain privé et où se trouvait la véritable entrée.
-Il y en a plusieurs sur le chemin venant du village ; donc à moins que tu sois tombé du ciel… Il balise le Domaine Miyamoto, qui s’étend entre ces collines et ces bosquets…
Akrillo le regarda et lorsque leurs regards se croisèrent, lui fit un clin d’œil.
-Tu es tout excusé, on va mettre sa sur l’âge ou que sais-je… Néanmoins, ne parle jamais comme ça à un autre Miyamoto, si tu veux garder cette petite tête brune sans cervelle. On est d’accord ?
Akrillo recula à une distance respectable du Genin, avant de continuer.
-Bon, et maintenant après être monté aussi haut, ça te dirait de visiter ? Histoire de ne pas être monté et insulté un clan pour rien. Autant visiter les lieux !
Le visage du Chunin s’était décontracter depuis qu’il avait montré les panneaux. Il semblait bien plus amical et avenant qu’au début de la conversation. Bien que son but était, initialement de le ramener à Uzushio, quelque chose lui plaisait chez ce Suishi, et il prendrait bien un peu de son temps pour lui rendra sa journée un peu meilleure.

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Kengaku | 見学



J'étais liquéfié. D'abord, la main posée sur ma tête, immense et condescendante au possible, m'humiliait par sa façon de me réduire à l'état d'enfant capricieux et déraisonnable. Ensuite, j'aperçus au loin là où pointait le grand bonhomme un panneau qui me hurlait que j'étais effectivement un enfant capricieux, déraisonnable, colérique, inconséquent et malappris. J'étais d'autant plus ridicule que le personnage m'était sympathique. J'étais inaccoutumé à être touché par qui que ce soit et ce geste me sembla être le plus chaleureux que j'avais connu depuis bien longtemps. La nature des frissons qui parcoururent mon échine était proche de celle que je connaissais lorsque je me remémorais les milieux d'entraînements avec papa quand nous étions encore tous unis ; après le départ de maman, il ne m'avait plus jamais montré pareille affection. Aussi le fait qu'un autre fît le même geste que mon père avait associé naguère à des paroles empreintes d'amour et de tendresse et que j'assimilais moi-même à une époque révolue de grand bonheur, provoqua en moi une secousse très courte mais violente de mes émotions.



Je ne répondis rien à mon interlocuteur et me contentai de suer à grosses gouttes. Il m'adressa ensuite un clin d’œil qui m'apaisa quelque peu et j'eus un sourire gêné, quelque peu soumis mais exprimant le soulagement que je ressentais d'avoir été attrapé par cet affable et bienveillant shinobi. Après une énième référence à mon âge contre laquelle j'eus la sagesse durement acquise de ne pas rétorquer, il me dit :



Ne parle jamais comme ça à un autre Miyamoto, si tu veux garder cette petite tête brune sans cervelle. On est d’accord ?


Je déglutis bruyamment. J'avais envie de lui répondre : « et comment je le sais, moi, que c'est un Miyamoto ? » Pour le coup, j'étais assez sûr qu'ils ne devaient pas se balader avec leurs fichus panneaux ! Je compris alors que j'étais encore en colère. Mon agressivité du déjeuner n'avait toujours pas disparu en dépit de la leçon d'humilité que je venais de recevoir et je n'allais pas réussir à m'en débarrasser. Je ne me l'expliquais pas car j'étais d'un naturel si calme habituellement, si doux, que jamais une humeur qui, bien sûr, pouvait s'emparer de moi de temps à autres, n'avait duré si longtemps. Pourtant j'avais l'impression d'être prêt à sauter à la gorge de ce type à la prochaine observation vaguement blessante ; or la certitude qu'en aucun cas je ne parviendrais à le faire sans être réduit en miette me convainquit de m'interdire toute folie impulsive.



Bon, et maintenant après être monté aussi haut, ça te dirait de visiter ? poursuivit-il.


Je fus fortement surpris par cette proposition car je m'attendais à être reconduit jusqu'à l'entrée du domaine que j'avais visiblement manquée dans ma fuite furieuse. Je fixai du regard Akrillo-san qui, en m'offrant de visiter son domaine, une aire privée dont j'aurais dû être chassé, me faisait un véritable honneur. Je ne pus qu'acquiescer sans un mot. Je le suivis donc le long du chemin que j'avais arrêté d'arpenter juste avant son apparition en direction des hauteurs de la colline. La nature était vraiment abondante et les premiers bâtiments qui apparurent étaient finement incorporés à la forêt. À mesure que nous montions, j'entendais des sons aquatiques approcher puis s'éloigner. Nous n'avions encore aucune vue mais je devinais que j'allais finir par soudainement découvrir l'altitude à laquelle je me trouvais. La végétation se fit de moins en moins dense après dix minutes de marche et les constructions de plus en plus larges et ouvragées. Toutefois nous ne croisâmes personne, même lorsque nous longeâmes une clôture de jardin au-delà de laquelle une maison fermée ne démontrait pas qu'une âme y vive. Enfin, sous mes yeux émerveillés, des toits de tuile apparurent, révélant progressivement des murs, des fenêtres, des portes et des silhouettes. Nous étions arrivés, à l'évidence, au cœur du domaine Miyamoto.

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Le Miyamoto souri devant la réaction de l’enfant, puis passa devant lorsqu’il accepta d’être guidé ici. En passant par le bosquet, les sentinelles ont débarqué, pour savoir ce qu’il se passait.  D’un geste de la main et avec quelques paroles échangé, Akrillo leurs expliqua que tout allait bien, et qu’il pouvait continuer leur travail.
Sur le chemin, le Dragon croisa quelques individus qui le saluèrent de loin, avec le temps qui lui était dû face à son rang. Peut-être que le petit Tarou avait fait attention à ses détails, même s’il semblait plus fasciné par les bâtiments qui trônaient tout autour de la place principale, qu’ils venaient d’atteindre.
Cette place, parsemés de pierre blanche polie, était le cœur du Domaine Miyamoto. La où il venait se trouvait quelques dojos, presque abandonné, les élèves préférant utiliser les dojos proches du centre ou bien les terrains du village que ceux-là. Plus au Nord se trouvait un bâtiment plus imposant que les autres, finement sculpté en bois, possédant des tuiles colorées d’excellente qualité. La salle des cérémonies, le bâtiment le plus sacré du Domaine.
Tout autour on trouvait des bâtiments, dont 6 plus grands que les autres, correspondant au Temples des Castes. C’était de longs bâtiments en bois et en pierre, où une petite tour sortait de leur centre, pour atteindre une petite dizaine de mètres. Les sculptures sur le bois semblaient âgées mais restaient d’une qualité extraordinaire, pour ceux qui s’y connaissait. Akrillo ne prêtait pas vraiment attention à ces détails ; il avait toujours vécu ici, et la richesse de son clan, ou de son héritage, ne l’intéressait pas.
-Voila notre grande place. Plus au Sud se trouve la véritable entrée, en peux la trouver en suivant les différentes dalles de pierre au sol guidant le chemin.
Sur la grande place, un groupe d’enfant curieux se demandait qui était le visiteur, et s’approcha d’eux en pouffant et en examinant le petit Genin, avant de reconnaitre son guide et de se tenir droit et rouge.
-Akrillo-senseï ! Fit le groupe en cœur.
Akrillo souri légèrement et d’un signe de la main, les envoya allez voir ailleurs.
-Malheureusement, je ne peux pas te faire visiter les temples des Castes, puisque seuls les membres de ces dernières peuvent y entrer. Mais nous Pouvons allez voir le Dojo principale, si tu veux. Je crois qu’il y a des combats au Katana en ce moment. Tu pourrais en apprendre un peu plus sur notre clan ainsi…
Le Dragon ne voulait pas forcer le jeune garçon, mais il est vrai qu’il tomber un peu à court d’idée maintenant. Bien que fort de sa position au sein du clan, Akrillo ne pouvait pas bafouer toutes les règles, surtout les plus ancienne, et donc les choix qui lui restait semblaient plus que maigre.
-Ou bien, on peut rentrer à Uzushio, j’ai à faire la-ba aussi. Ça ne presse pas, donc ne t’inquiète pas.



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Miyamoto no senshi | 宮本の戦士



Le groupe de gamins nous regarda avec des airs hébétés. Lorsqu'ils avaient remarqué ma présence, ils s'étaient mis à chuchoter activement et à ricaner. Je devins soudain extrêmement conscient de ma propre présence en ces lieux qui m'étaient inconnus et dont les occupants étaient tous vêtus de manière différente de la mienne, en particulier les enfants qui étaient tous habillés de keikogis et de hakamas alors que je ne portais qu'un pantalon ordinaire, un t-shirt blanc et une veste en toile. La plupart d'entre eux étaient beaucoup plus jeunes que moi, d'au moins cinq ans ! Je les trouvais bien impolis de se moquer alors que j'étais leur aîné et que j'étais déjà entré dans les ordres ninjas. Pourtant, leurs railleries m'intimidèrent quelque part car ils semblaient savoir quelque chose que j'ignorais totalement et qui pourtant devait être évident et je détestais cette impression trop familière. Néanmoins, quelque raison qu'ils eurent de se rire de moi, la réalisation de l'identité de mon accompagnateur les avait tous entraînés dans un mutisme effrayé suivi instantanément de salutations révérencieuses. « Sensei », dirent-ils. Mon inconnu était donc maître. Il semblait bien jeune pourtant. Cela le rendit tout de suite plus impressionnant à mes yeux. Il les congédia dans un sourire amusé et poursuivit son chemin.



Il me parla alors de temples, de castes, de dojos. Je n'y connaissais absolument rien mais la société des Miyamoto semblait très organisée et, en effet, les codes sociaux étaient profondément prégnants dans l'attitude des uns et des autres : chaque passant que nous croisions semblait grandement respecter Akrillo-san et se prosternait devant lui. Visiblement, il était haut placé dans son microcosme et je me demandai qui de lui ou de Haruka-san avait le dessus sur l'autre si l'on considérait l'échelonnement de l'ensemble du village. On voyait aussi l'existence d'une hiérarchie centrale dans l'architecture disparate des bâtiments dont certains étaient absolument grandioses et impressionnants et il m'aurait énormément plu d'en découvrir l'intérieur. Mon guide d'ailleurs me proposa deux possibilités pour la suite de notre promenade. Je n'avais aucune envie de retourner au village pour le moment et le domaine m'intriguait fortement à présent. Je choisis donc plutôt d'aller regarder l'entraînement au sabre qui m'intéressait hautement.



Nous entrâmes dans un dojo très imposant à la structure en bois, le plus grand que j'avais jamais vu. Nous passâmes sous l'udegimon et traversâmes une cour jusqu'au bâtiment principal de facture similaire à l'entrée. Après nous être déchaussé, nous entrâmes dans le keikojou d'où provenaient des cris virils mêlés à des sons métalliques qui me nouèrent l'estomac. Là deux jeunes hommes en tenue de combat tenaient des sabres, de vrais katanas, pas de simples shunais, et semblaient attendre que l'un ou l'autre fasse le premier geste tandis qu'une audience de quinze autres individus semblablement vêtus les observaient dans un silence religieux, agenouillés tout autour de la pièce devant les baies vitrées par où entrait la lumière du soleil du milieu d'après-midi. Akrillo-san m'invita à m'asseoir légèrement en retrait avec lui mais je pouvais clairement voir les deux combattants. J'attendis avec anxiété que reprenne l'affrontement et écoutai l'absence totale de bruit masquée par la tension qui régnait entre les deux silhouettes parfaitement immobiles. Puis, soudain, elles s'animèrent toutes deux et l'acier rencontra violemment l'acier à une vitesse qui me parut incroyable. Je crus que le souffle s'évadait à tout jamais de mon corps lorsque je fus pour la première fois témoin de cet échange de coups puissants, de cet assaut physique, de cette confrontation sportive et mortelle qui n'avait en soi rien d'exceptionnel en dehors du fait qu'elle m'était offerte sans prévention aucune, que je la découvrais de mes yeux nus de novice ignorant. La beauté des gestes que ces deux hommes anonymes se faisaient la générosité d'offrir l'un à l'autre, la force qui émanait de chaque contact entre leurs instruments si robustes et délétères, mais raffinés et délicats, me fit monter les larmes aux yeux et lorsqu'enfin, dans une harmonie soudaine et exquisément discordante au milieu de cette danse de la mort qu'ils exécutaient de leur corps et de leur âme, ils s'interrompirent sur un accord dont la raison m'avait échappé tant j'étais absorbé par le spectacle, je dus me contenir d'applaudir et au lieu de cela essuyai mes paupières mouillées d'admiration.



Je me tournai vers celui qui m'avait offert l'insigne bonheur d'être la cible de cette grande révélation et lui dis :



Akrillo-san, votre clan tout entier utilise-t-il le sabre ? Pourriez-vous m'apprendre ?


Et comme si cela pouvait m'aider, je pivotai sur le côté pour lui faire face, allongeai mon dos en avant, apposai mes mains au sol et appuyai sur elle mon front en signe de l'infinie humilité qui, en dépit de ma requête présomptueuse, emplissait mon coeur en cet instant providentiel.

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Tarou semblait complètement séduit par tout ce qu’il voyait. La place, nos temples, le dojo et maintenant les duellistes.  Deux Miyaoto de l’école de l’Air semblait montrer leurs nouvelles facultés. Cette école était dirigée spécialement sur le maniement du sabre, et bien que Akrillo les surpassait dans de nombreux autres domaines, il savait que certains shinobis de cette école pouvait le repousser dans ses retranchements lors d’un duel à l’épée. Mais étant un dragon, l’école du Tout, et du Vide, il ne devait pas être le meilleur dans une catégorie, mais être dans les plus forts dans toute celles-ci.
Néanmoins, les adversaires qui se montrait en spectacle était relativement fort, bien qu’encore un peu brut. Il ne se battrait surement pas de la même manière lors d’un véritable duel, pensa-t-il. Ici, tout était presque exagéré, grossis voir téléphoné pour permettre de formidable passe d’arme, faisant, en toute honnêteté, un merveilleux effet.

Les petits comme les grands profitaient avec joie de ce spectacle incroyable, Tarou n’échappant pas à la règle. Lorsqu’enfin le duel fut terminé, Akrillo hocha la tête, comme plusieurs du clan, et les adversaires se saluèrent avant de partir. Deux autres allaient bientôt rentrer en scène pour essayer d’être digne de leur prédécesseur.
Pourtant, le petit genin attira l’attention d’Akrillo, en posant sa question, puis une demande plus formelle, joint à une gestuelle presque exagérée. Ou plutôt maladroite, puisque le petit semblait ne pas vraiment connaitre les codes et els coutume d’ici. Alors qu’il laissait le garçon au sol, Akrillo fit demander quelqu’un et lui souffla quelques consignes à son oreille, l’homme sourit et hocha la tête avant de partir à l’extérieur.
-Suis moi, fit simplement le dragon, en se dirigeant lui aussi vers la sortie, en espérant bien que le genin l’ai entendu.

En sortant, Akrillo pris un Tantö, qui était accroché au mur du Dojo. Il le garda dans sa main. Il était assez lourd, c’était donc un vrai et non juste une réplique en bois pour l’entrainement. Après avoir remis ses chaussures il se dirigea vers une toute petite colline où se trouvait un très vieux cerisier. Ses bourgeons n’avaient pas encore fleuri, mais ils ne seraient tardés. Un lieu que le Miyamoto connaissait bien et affectionnait particulièrement puisque c’était ici qu’il s’entrainait, depuis son plus jeune âge.
Enfin, il se retourna pour voir le Genin derrière lui. Akrillo s’approcha du cerisier, plaqua son dos contre celui-ci et lança l’arme qu’il avait gardé sur Tarou. C'était un vrai Tantô, aiguisé. Parfait pour le genin. De part sa taille l'utilisation d'un Katana serait idiot, il le générait plus qu'autre chose.
-Oui, tous savent manier un sabre, mais tous ne sauront pas se battre réellement avec. Dans ce cas-là, il se sont pencher sur un autre art martial, avec une arme ou non. Mais chacun ici est un initié aux combats avec les armes. Avec quelle main tient tu ton arme ? Ton Kunaï ?
Akrillo enchaîna rapidement pour rentrer dans le vif de l’entrainement.
-Parfait, maintenant attaque moi.
Akrillo se redressa, les bras croisés, à quelques mètres du Genin.
-N’ai pas peur, attaque-moi comme si j’étais un ennemi. Non, je suis l’ennemis, maintenant, attaque moi.
Akrillo attendais la, les yeux plissés, la mine froide, en attendant que son adversaire de la minute se décide à lui foncer dessus. Il devait bien d’abord identifier d’où il partait pour choisir la direction de son enseignement.
-Attaque moi deux fois, Je ne répliquerais pas sur celle la. A la troisième passe, je commencerais l’enseignement.


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Suis-moi.


Il ne répondait pas à ma requête. Avait-il seulement bien entendu ? J'avais tendance à ne pas articuler, papy me le reprochait constamment. Peut-être n'avais-je pas été clair. Cependant, je n'osais pas poser la question car à présent que j'avais passé l'instant de pure lévitation spirituelle que j'avais connu après le combat, je n'avais plus l'aplomb nécessaire pour demander au dragon de devenir mon maître d'armes. J'obtempérai ainsi en silence et passai la porte du bâtiment. Le soleil approchait désormais de l'horizon et le ciel commençait à s'empourprer, si bien que le cerisier était en cette heure habillé de la couleur qu'il revêtirait à mon plus grand bonheur dans les prochaines semaines. Sous cette promesse de vie et de joie je vis mon accompagnateur s'adosser au tronc de l'arbre majestueux en sommeil et me lancer soudainement un sabre que je ne l'avais pas vu produire. Je l'attrapai au vol de la main gauche et le regardai avec émerveillement. C'était un bel objet, un tantô comme on nous les avait montrés lors d'une visite à l'arsenal du village. Le fourreau était de bois laqué et la garde de cuivre. Je le fixai des yeux comme un trésor.



Avec quelle main tiens-tu ton arme ?


J'étais droitier.



Parfait, maintenant attaque moi.


Je restai paralysé. L'attaquer ? Mais avec quoi, cet objet-là ? Cette merveille dont j'étais parfaitement indigne ? Ce n'était que folie ! J'allais certainement me couper avec, maladroit comme j'étais, et puis je serais certainement ridicule à souhait.



C'est pathétique...


Un frisson parcourut mon dos à ces paroles issues du plus profond de mon coeur. Cette fois, à l'effet particulier que produisirent ces mots dans mes entrailles, je sentis que ce n'était pas une invention. Mon corps, à défaut de ma mémoire, reconnaissait le dégoût mêlé de tristesse dans ce constat. Qu'avais-je donc oublié ?



Je suis l’ennemi, maintenant, attaque moi.


Je fus rappelé à la réalité par ce mot d'ennemi qui me surprit. Un ennemi, vraiment ? Pouvais-je simuler cela ? Cet entraîneur était sérieux, beaucoup plus que les enseignants de l'académie qui ne nous avaient jamais amenés à nous battre en conditions proches du réel, seulement sous la forme de jeux de rôles ou sous l'apellation d'affrontement amical. Que voulait-il dire par « attaque » dans ce cas ? Que je devais essayer de le blesser ? Mais enfin, on nous avait appris à se défendre, pas à se blesser.



Il veut dire tuer, Tarou. Tuer.


Oui bien sûr, tuer. Je compris la gravité de la situation, l'acceptai et sortis de ma torpeur. Je tirai la lame de son saya et allai déposer le fourreau sur le côté contre un mur. Je revins ensuite à ma place et relevai la tête pour regarder mon immense adversaire. « Ennemi, Tarou », pensai-je. Le soleil se couchait à présent derrière moi et le ciel redevenait progressivement bleu et s'assombrissait derrière lui. J'attrapai fermement mon tantô à une main (le manche était trop court pour en placer deux), me tins de profil comme pour un duel au kunai et dressai la lame devant moi. J'attendis de me sentir prêt. Trois coups puis il répliquerait. Je devais donner tout ce que j'avais car dès sa première réplique, je serais hors-jeu. Je n'avais pas ma sacoche avec moi, je ne pouvais pas armer ma main gauche mais, de toute façon, j'avais la sensation étrange que cela aurait été déloyal de ma part en dépit de la grande différence de niveau qui nous séparait.



Arrête de réfléchir, attaque !


Après un souffle, je m'élançai. Sa garde était impressionnante. Il n'y avait nulle part où ne pas craindre de frapper. J'abattis d'abord ma lame sur lui à la verticale mais en vain. Je reculai et observai à nouveau le personnage. Ce premier assaut m'avait permis de découvrir une manière qu'il avait de répondre à mes attaques ; mais je ne pouvais plus compter sur l'élément de surprise. Le combat était engagé. Que pouvais-je faire d'autre que de le frapper ? Il couperait certainement le second coup, et le troisième, avec autant de facilité. La seule chose nouvelle, potentiellement inattendue (mais ciel ! comme j'y croyais peu), était de placer mon troisième coup immédiatement après le second et ainsi, de vitesse, ne pas lui laisser le temps de prévoir son attaque et en gagner, peut-être, un quatrième. Néanmoins, je risquais de ne pas être aussi chanceux. Sans me laisser démoraliser, je fronçai les sourcils pour montrer ma conviction et m'élançai dans un cri, bondis, abattis mon premier coup, sans succès encore, pris appui sur le tronc du cerisier contre lequel j'avais atterri en plein vol et, afin de faire de mon corps tout entier une lance et utiliser mon poids pour ajouter de la force à mon impact, je me projetai vers le shinobi en tendant droit devant moi la lame courte.

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Taisen no soukatsu | 対戦の総括 Synthèse du combat


Coucou toi aussi <3


Youdai | 容態 État de santé

Chakra


Santé



Shinobi no seijou | 忍びの性状 Caractéristiques du shinobi

ForceVitesseIntelligenceConstitutionChakra
DDDCD


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Tarou semblait troubler. Après tout, Akrillo s’y attendais. Il avait été plutôt brut, n’avait émis aucune introduction avant de l’inviter à se battre. Etrangement, le dragon semblait ressentir une sorte d’hésitation émaner du Genin. Ne savait-il tout simplement pas se battre avec une arme ? Il avait admis qu’il savait au moins se défendre avec un kunaï… De ce postulat, il espérait que le Genin allait sortir quelques passes, même maladroite. Et alors que le Miyamoto allait parler, il put observer un infime mouvement, une contraction des muscles du Genin. Il sourit, se tenant prêt à esquiver l’attaque.

Le Genin avait finalement décider de l’attaquer d’un coup vertical. Il l’avait esquivé rapidement, d’un pas sur le côté amorcé par ses épaules, afin que la lame passe à bonne distance. Une fois de plus, les deux ennemis se regardèrent dans les yeux. Akrillo fit tomber son bras et ouvra la paume de sa main. Il allait bientôt devoir riposter, mais pour cela, il lui fallait une arme. S’étant plongé corps et âmes dans les enseignements de son clan, il en avait retenue de nombreuses techniques exclusives à leur particularité. Alors qu’une poussière bleue, qui se transformait rapidement en filet puis en quelque chose de solide, le Genin décida de frapper de nouveau.
Cette fois ci, Akrillo se baissa pour esquiver avant de reculer d’un pas, mais Tarou ne s’arrêta pas là. En effet, le Genin avait pris appuis sur l’arbre, et grâce à la vitesse de son ancienne attaque, il pu rebondir dessus et foncer à une vitesse encore plus importante sur le Chunin. Akrillo fut surpris. Et alors qu’il voyait le Genin lui arriver dessus telle une lance meurtrière, il leva sa main auparavant vide, où maintenant se tenais un katana. Ce dernier, bien que translucide, était bien solide. Il permit au Chunin de contrer la lame du Genin. Alors, le petit homme dévia et son attaque fut contrer, bien que son tanto allât mordre la chaire de l’épaule de son senseï du moment. La blessure était superficielle, elle ne saignerait presque pas, ce qui embêtait plus Akrillo était le trou dans un de ses habits préférer. Conséquence d’avoir sous-estimer l’adversaire, il sourit, comme à son habitude. *Humph, ça m’apprendra. *
Après avoir regarder sa blessure, le bretteur fit claquer son sabre dans l’air, en regardant l’adversaire reprendre équilibre.
-Tu as les pieds trop écarté lors de tes attaques. Ainsi, tu as moins de marge de manœuvre pour te déplacer, esquiver mais aussi pour prendre de l’élan. Deuxièmement, Regarde toujours l’adversaire quand tu attaques, et non l’endroit où tu vas attaquer.
Akrillo le tapa du plat de sa lame sur les jambes et sa tête pendant qu’il expliquait, afin de corriger sa posture.
-Et troisièmement, bravo pour cet enchainement, de nombreux adversaires auraient été vaincu. Je le pense vraiment.
Alors qu’il continuait quelques explications, il se remirent face à face pour faire quelques échanges. Akrillo et Tarou tournait autour d’un cercle invisible, regardant chacun l’un dans les yeux de l’autres. Alors d’un geste qui se voulait plus lent que ceux qu’il avait l’habitude de faire, Akrillo l’attaqua vers sa jambe, avant de remonter vers son torse, avant de repiquer vers sa jambe. De cette passe, Akrillo espérait que Tarou comprendrait l’importance de suivre les attaques de son adversaire, et ne pas les subir. Il ne faut pas se protéger juste une partie du corps, non, il faut savoir glisser sa lame là où l’adversaire frappe, peu importe s’il revient au même endroit. Évitant à tout prix de blesser l’enfant, Akrillo ne faisait que le frapper du plat de sa lame, s’il le touchait.

Alors que les duels et les explications s’enchainaient, et que l’après midi elle se terminait, les deux combattants virent l’homme à qui Akrillo avait parlé avant de partir. Ce dernier amenait de quoi boire du thé, ainsi que deux livres. Il posa le tout prêt du cerisier, et s’en alla comme il était venu.
Akrillo, d’un geste de la paume, mis fin au duel, alors que son sabre disparu comme il était arrivée. Quelques goutes de sueurs perlaient sur son front, alors qu’il invita Tarou près de l’arbre.
-Arrêtons-nous là. Tu as du potentiel, Tarou.
Sa voix calme invita ensuite le Genin à s’assoir et lui donna une tasse.
-Du thé vert, spécialité Miyamoto, tu m’en diras des nouvelles, et d’ailleurs…
Akrillo lui lança deux livres, dont un qui ressemblait plus à un carnet.
-Si tu veux vraiment poursuivre dans cette voie, je peux te prêter ces bouquins… Il Ya de quoi apprendre les bases, normalement …
Akrillo souriait doucement alors qu’il se servait maintenant sa tasse. Et alors qu’il soufflait pour refroidir son contenant, il rajouta, juste avant de boire une gorgée.
-Ce sont les livres avec lesquelles j’ai commencé mon apprentissage. Le gros, ce sont tous les principes, les préceptes, des méthodes de combats. De la définition et des caractéristiques des armes aux styles de combattants, il y a tout. Le carnet lui, ce sont les recueils de mes exercices, je les faisais quand j’étais un peu plus jeunes que toi. Tout est normalement assez bien expliqué.
Le dragon lui glissa un clin d’œil avant de souffler de soulagement avant de profiter du vent encore chaud qui ondulait sur eux.
-En revanche, je ne peux pas te laisser cette arme. Si tu désires vraiment t’entrainer, tu devras économiser pour t’en acheter une.
Sa voie était toujours posée, grave, mais il essaya de rajouter une note plus légère.
- Ou bien te perdre dans ses collines et revenir ici…


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Shai | 謝意



J'atterris au sol dans un cri quelque peu apeuré que j'aurais préféré contenir. J'avais été extrêmement surpris par la réponse de mon compagnon. Emporté par mon propre élan, je me retrouvai à plusieurs mètres de ma cible, sur pied mais avec ma main libre au sol pour amoindrir le recul. Je me redressai bien vite, craignant une contre-attaque, mais Akrillo-san ne quitta pas son poste. Il ne levait pas même son sabre, trop occupé à regarder le tissu déchiré de sa tunique. Se pouvait-il que je l'aie touché ? Je regardai ma propre lame : la courbure à sa pointe était légèrement souillée d'une substance écarlate. Je ne pus retenir un rictus de satisfaction.



Le grand homme ne sembla pas particulièrement surpris par sa blessure qui, visiblement, était sans conséquence. Il me regarda de ses yeux mordorés, approcha et me fit quelques observations correctives. Il avait vu tant de choses en si peu de gestes que je sus tout de suite qu'il était, comme je l'avais pressenti, un grand expert et un excellent professeur. Il touchait mes flancs de sa lame tandis qu'il me parlait, ce qui me rappela quelques entraînements avec maman qui, elle aussi me disait ce genre de choses — « écarte les pieds », « baisse les bras », « pas autant », « un peu plus ! » — en tapant légèrement les membres concernés du flanc de son sinistre sabre, Akemegumi. Alors que ces souvenirs appartenaient au passé regrettable de la vie d'avant, le geste d'Akrillo-san me fit plaisir dans ce qu'il avait de familier et la bonté, la bienveillance de ses conseils me réchauffèrent le cœur. Il conclut par un compliment qui acheva de faire de lui un homme de vertu à mes yeux.



Etou... merci, Akrillo-san.


Nous continuâmes quelques instants encore à échanger. Il me fit me déplacer en cercle, ce que je n'avais encore jamais fait. Le mouvement circulaire avait quelque chose de débilitant, sans doute par sa nature redondante qui endormait mes sens, et je me mis vite à sentir une sorte d'anxiété proche de celle de l'attente du combat à tourner ainsi en rond, sans savoir quand il m'attaquerait, tout en sentant mes forces échapper à mon contrôle. Alors il frappa plusieurs coups très vifs, en bas, en haut, au milieu, et chaque fois, je me trompai de défense. Au bout d'un moment, je pris conscience de ce que mes mouvements étaient trop amples, que je devais les réduire pour couvrir une plus grand portion de mon corps en un minimum de mouvements et je finis par parvenir à bloquer une attaque ou deux qui, bien sûr, étaient assez légères pour que ma force très inférieure suffise à m'éviter d'être atteint, mais, chaque fois, le coup suivant me touchait. Je compris alors que j'étais trop lent et que je devais m'entraîner d'arrache-pied à augmenter la vitesse de ma prise d'information et de mes répliques.



Assis sous le cerisier, je dégustais avec délectation le thé vert du clan Miyamoto qui m'avait été offert. Je me sentis apaisé après les efforts physiques imposés par cette première entrée en matière. La chaleur de l'eau adoucit mon anxiété et me permit d'écouter plus attentivement les derniers conseils avisés de mon instructeur du jour que j'espérais ardemment revoir mais à qui je n'osais formuler cette requête. Les livres qu'il me transmit, je les regardai comme des merveilles, les caressai délicatement du bout de mes doigts avec une passion muette. J'allais les dévorer et les chérir comme des reliques de grande valeur car l'écriture est après tout la sagesse humaine conservée pour que chaque génération soit moins sotte que la précédente et, tout autant que je considère mes propres inscriptions comme un emploi vulgaire de cette bénédiction, de cette seule création qui, je crois, nous vient des dieux, je vénère les mémoires éternelles au savoir infiniment plus grand que le mien qui nous ont été léguées dans les livres, les parchemins, les tablettes et toute autre forme de transcription du génie humain. Ce fut donc conquis, grisé par cette sensation rare mais délicieuse d'avoir reçu beaucoup sans rien avoir donné en retour, que je repartis du domaine en direction de la maison de mes grands-parents. J'avais un tel parcours à accomplir que j'en avais le tournis mais Akrillo-san allait assurément être un grand accompagnateur dans cette ambition ; il ne m'avait pas explicitement accepté comme disciple mais il m'avait invité à revenir sur les terres de son clan si le besoin ou l'envie me saisissait, un besoin et une envie que sans aucun doute j’œuvrerais à nourrir chaque jour et chaque nuit de mon existence, et j'étais pour cela infiniment reconnaissant à la providence de m'avoir en ce beau jour d'avril déposé sur son chemin.

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