La première épreuve de l'examen Chunin, dont elle avait été examinatrice, était désormais terminée. La deuxième également, à dire vrai, mais elle n'y avait pas assistée. Parmi cette ribambelle de candidats, certains étaient restés au cœur de son attention. Il y avait Hatsumomo, bien évidemment, ainsi que Sanada, qui tous deux s'étaient plutôt bien débrouillés. Elle comptait beaucoup sur leur réussite pour la suite de son plan : leur succès prouverait que la voie qu'elle suivait était la bonne. Cela prouverait que, sous la menace d'une nouvelle invasion par l'empire de Tetsu, ou même du village des sables, l'illustre clan Omura ne pouvait guère se contenter du rang de médecins de villages. Ils devaient faire bon usage de toutes leurs capacités et s'imposer en tant que puissance hégémonique, supérieure à tous les autres clans des tourbillons.
Un autre garçon avait retenu son attention. En fait, c'était un petit garçon qu'elle avait observé continuellement, mais légèrement perdu de vue ces dernières années, au profit de l'immense charge de travail qui reposait en permanence sur ses épaules à la DAPHU. Ce garçon était membre de son clan. Si le nom d'Omura Haiko ne devait pas impressionner grand monde dans le village, il avait toutefois une résonance particulière aux oreilles de la Sorcière. En effet, le petit est le fils de deux progressistes dont elle avait directement eu à s'occuper durant la purge. Mais, encore une fois, il ne s'agissait pas de deux simples progressistes. Son paternel n'était autre qu'Omura Fusuke, sa première victime et son fidèle allié de toujours. C'était aussi après ses recherches sur l'hybridation animale qu'elle courait depuis quelques mois avec son nouveau cobaye, Sanada. Il était l'un des plus illustres progressistes, l'un de ceux qui auraient pu prétendre au titre de chef de file du mouvement, aux côtés de la doyenne et d'Omura Gendo, actuellement directeur de la DAPHU.
Haiko, derrière ses airs innocents – et un peu débiles, il fallait bien se l'avouer – avait donc un incroyable potentiel reposant dans ses gènes. Elle doutait que le fils de deux des chirurgiens les plus dévoués qu'avait portés leur génération puisse-t-être insensible à la malédiction éthique qui rongeait leur clan. Enfoui quelque part devait se trouver une soif de connaissance et un esprit rebelle qui pourrait lui permettre d'atteindre les sommets qu'elle pourchassait. Toutefois, Fusuke n'était que son père biologique, dont il n'avait probablement jamais entendu parler. N'était-il que le fruit d'une aventure passagère entre sa mère et ce grand esprit ? Mifuyu l'ignorait, mais la présence de ses gènes en son corps lui suffisait pour créer en elle l'envie de l'avoir sous son aile. En effet, ces derniers temps, elle était devenue très intéressée dans le travail de ce génie scientifique et songeait sérieusement à prolonger son œuvre, alors même que ce n'était pas l'objectif principal de ses recherches.
Toujours était-il que Mifuyu, qui l'avait observé de loin jusqu'à présent, voulait désormais le rencontrer. Elle ne voulait pas lui dévoiler la vérité, bien sûr, mais plutôt l'élever dans la tradition qu'aurait souhaité son père. Bien loin de l'enseignement des éthiques, donc. La vieille peau traversa ainsi le domaine de son clan pour se rendre dans la modeste demeure du garçon, qui vivait toujours dans la bâtisse qui avait jadis été animée par l'âme de ses deux parents, aujourd'hui décédés. En principe, si Kiyo, l'habituel très efficace secrétaire de la DAPHU avait bien fait son boulot, Haiko aurait du être prévenu de la venue de la matriarche. Elle n'avait pas précisé la raison de sa venue, puisqu'elle-même avait du mal à en distinguer la nature. En fait, elle voulait simplement le jauger, faire une première rencontre, afin de voir s'il pourrait avoir une quelconque utilité. Si ce n'était pas le cas, bien sûr, elle ne le reverrait sûrement jamais.
Ce fut donc en fin de matinée qu'elle frappa contre la porte de bois. Après quelques minutes – bon sang, qu'est-ce qui pouvait bien lui prendre tant de temps ? – le garçon lui ouvrit enfin la porte. Il avait eu de la chance, quelques secondes de plus et elle l'aurait enfoncée.
"Bonjour, Haiko, dit-elle simplement pour le saluer. J'ignore si tu te rappelles de moi, je suis Omura Mifuyu. J'étais l'examinatrice pendant la première épreuve. Je peux rentrer ?"
Elle suivit l'enfant qui la mena de manière guillerette dans une pièce où ils pourraient discuter. La Sorcière fit bien attention à fermer la porte derrière elle – il arrivait régulièrement que la paranoïa la prenne ces derniers temps. Elle s'assit, puis en vint directement au but, comme elle avait l'habitude de le faire. C'était ce caractère franc et direct qui avait fait d'elle une femme si efficace.
"Je me préoccupe beaucoup de la jeunesse de notre clan. J'aimerais que tu me montres ce dont tu es capable, pour que je vois si notre chère famille t'élèves bien. Je pourrais même, si tu le veux bien, t'apprendre quelques vieux tours dont j'ai le secret."
Son sourire apparent était froid comme la glace. N'importe qui pourrait se rendre compte de l'hypocrisie derrière ses paroles, mais un enfant pourrait bien se méprendre. Elle voulait l'utiliser, lui aussi.
L’examen Chûnin avait début il y avait quelque jours, déjà. Une semaine, peut-être, tout au plus. Forcément, cela impactait énormément la vie du village. Là, tous les sycophantes et autres scribes du Senkage s’attelaient à leurs tâches afin de répondre aux mieux aux attentes et désirs de la nation invitée, mais aussi pour répondre aux ordres de leurs supérieurs. Mais si tout ce remue-ménage était important (presque bruyant et… trop, selon certains) dans la ville en tant que telle, l’attraction était bien moindre dans les domaines claniques du village. Plus encore, certains hégémons essayaient de se cloîtrer et de cloisonner leurs ouailles. A plus forte raison ceux qui se trouvaient véritablement impactés par l’événement susmentionné. Ici, tous étaient prêts à tout pour s’assurer la réussite de leur tête blonde… Et il allait sans dire que quelques rares « élus » se trouvaient fort cajolés par leurs parents qui tentaient de leur enseigner quelque arcane secret… qui pourrait, en tout état de cause, être la condition de leur réussite.
Hélas, tout le monde n’était pas forcément logé à la même enseigne. Si certains avaient des parents (un peu trop) aimant, d’autres un peu moins. Et enfin, il y avait cet orphelin. Victime du progressisme de son clan, il n’avait que peu de souvenirs de ces derniers. Pris en proie des guerres et politiques internes à sa famille, il n’avait fait que subir les affres de ces soi-disant problèmes s’était vu retirer ses parents (ou, du moins, ceux qu’ils considéraient comme tels). Plus encore, le jeune garçon souffrait aussi d’une crise identitaire : pour se protéger, son esprit s’était de lui-même scindé en deux lorsqu’il fut confronté à l’élimination de ceux qu’il chérissait tant, et qui l’avaient tant chéri en retour. Depuis, une autre personnalité s’était logée au plus profond de son esprit, de son âme, et prenait tantôt le contrôle. Mais comme si cela ne suffisait pas, lorsque ces événements surgissaient, la psyché principale ne se souvenait absolument pas de ce qu’il se passait. Tombant dans l’inconscience et dans les abysses de l’oubli, jamais il n’avait véritablement compris que ses aïeuls n’étaient plus. Non, pour lui, ils étaient simplement en mission… Et ce, depuis huit longues années. En revanche, s’il se pensait véritablement seul (et c’était sans parler de son dédoublement de personnalité), il n’imaginait pas combien il se trompait. A vrai dire, beaucoup étaient les personnes concernées et inquiètes de son état, notamment au sein du Conseil du Village. Ce n’était, cela dit, pas pour autant qu’ils avaient décidé de lui consacrer plus de temps que cela. Ainsi livré à lui-même, Haiko s’était révélé stagnant et, victime de ces amnésies fréquentes, avait perdu beaucoup de temps. Cela s’était ressenti sur beaucoup de pans, d’ailleurs… Physiquement ou psychologiquement, il n’avait rien d’un enfant de son âge. On ne lui donnait même pas dix ans. Ce sentiment avait même tendance à s’amplifier lorsqu’il parlait ou agissait : c’était un bébé. Seulement, a contrario, lorsque l’autre pan de sa personnalité intervenait, c’était tout l’inverse. L’on pouvait voir en lui une personne bien plus mature, bien plus « expérimentée » qu’un enfant de douze ans. Certains pensaient même voir en lui un homme ; ou presque.
En tous les cas, le rouquin n’était pas si seul que cela, au final. Certes, la solitude était parvenue à s’emparer de sa vie à être sa seule véritable amie, toujours présente (hélas) pour lui. Mais ce qu’il ne savait pas, c’était bien que les Omura tentaient de veiller sur lui et de lui procurer tout ce dont il avait besoin pour vivre. Au moins matériellement. C’était d’ailleurs pour cela qu’il pouvait encore vivre dans la maison de ses parents, sans toutefois avoir accès à leurs expériences (bah, elles étaient supposées avoir brûlé, de toute façon, ou avoir été détruites de quelque manière qui fût). En effet, il était resté dans le collimateur de celle qui, justement, avait causé la perte des êtres qui comptaient le plus à ses yeux. Omura Mifuyu. Quelle ironie du sort. Mais si elle l’avait gardé à l’oeil et qu’elle s’était un minimum intéressée à lui, ce n’était certainement pas par culpabilité pour ce qu’elle avait fait (apparemment, elle n’avait pas eu le choix, selon les hautes sphères) ni pour son talent, fût-il caché ou non. La « jeune » Omura l’avait fait uniquement par intérêt : il était, en fait, le fils d’un grand chercheur du clan : Fusuke. Mais de cela, jamais il n’en avait entendu parler… Tout comme il ne connaissait pas le nom de ce dernier. Sa deuxième personnalité n’en savait rien non plus : elle savait simplement que la Jônin était responsable de la mort de ses parents. Ni plus ni moins.
En tout cas, Haiko était à des années-lumières de toutes ces magouilles et autres intrigues intrinsèques à son clan. De toute façon, ce qui l’importait maintenant, c’était de pouvoir faire ses preuves aux yeux du monde entier (bon, d’abord de son village et de son clan, qu’on se le dît) ! Le rouquin souffrait d’un mal ancré en lui depuis bien des années… un mal de reconnaissance et de considération. Bah, il n’était certainement pas le plus intelligent ni le plus doué des Genins. Mais il était pourtant empli de bonne volonté et d’une détermination à toute épreuve ! Loin d’être courageux, il ferait pourtant tout ce qui était en ses capacités pour aider son prochain, quitte à de devoir se sacrifier ! Mais ça, il n’avait pas encore pu le montrer… Ni même y penser, d’ailleurs. Seulement, voilà : personne au village ne semblait l’aimer ou l’apprécier. Seul depuis toujours, il n’avait pas un seul ami et tous le moquaient… ou le craignaient. La faute à son autre côté, bien sûr. Mais il n’y avait guère que lui qui était tributaire de ces exactions, malheureusement. Quelle ne fut donc pas sa surprise quand la secrétaire du clan vint lui annoncer la visite d’une grande tête de ce dernier ! Sautillant de joie et les yeux pétillant d’excitation, le Lutin vert des Tourbillons n’avait de cesse de faire les cent pas chez lui, attendant « patiemment » (non) que l’on frappât à la porte. Lorsque le signal se fit entendre, il sauta sur la poignée et l’ouvrit d’un coup sec et brusque alors que des larmes lui montaient aux yeux. Elle était censée être MORTE. Pas vivante. Pas face à lui. Non. Elle devait encore être en train de gésir sur la corne d’une grosse bestiole dont il n’avait, d’ailleurs, jamais entendu parler. Certainement pas sur le pas de la porte. Mêlant incompréhension et pourtant joie de la revoir, il lui sauta dans les bras pour lui faire un câlin.
« Mais t’es la p’tiote que j’ai soigné à l’exam ! » S’écria-t-il en la conviant à l’intérieur, répondant ainsi à sa demande. « T’étais pas censée être morte.. ? » Demanda Haiko, balbutiant quelque peu alors qu’il la menait au salon. « Je… j’ai voulu te soigner mais j’ai pas pu… Pis après, pouf ! » Indiqua-t-il en mimant une explosion de ses petites mains d’angelot, ses yeux papillonnant. « Plus rien. J’me rappelle plus de la suite... » Déplora-t-il. « J’peux te faire du thé si tu veux, Mifufu ! » Enchaîna-t-il, un énorme sourire radieux maintenant fiché aux lèvres alors qu’il se dirigeait vers sa cuisine. Bah, il avait soif de jus de fruit, lui. Après avoir obtenu sa réponse, le minuscule Genin revint vers la petite palote et se mit à rougir légèrement : elle voulait voir ce dont il était capable ! Mais il ne pouvait pas vraiment le faire comme ça, simplement sur demande… C’était quelque chose de compliqué, pour lui, tant qu’il n’avait pas de cible. « Euh… J’peux m’entortiller autour des gens – paraît que je peux briser les os comme ça… ça fait peur ! – pis… » Il forma un mudra. « Oni no Gaikan ! » Scanda-t-il alors que son apparence (et odeur) changeait pour prendre celle d’un horrible démon. « J’peux faire ça aussi ! » Dit-il en bombant le torse, sa voix changeant pour coller à sa nouvelle apparence. « Sinon j’ai un peu d’Iroujutsu, genre j’peux soigner ou aggraver des blessures ! J’ai aussi une bonne résistance aux petits poisons et j’peux activer la « croissance cellulaire des cellules superficielles de mon corps » pour me soigner ! » Clama-t-il en mimant des guillemets de ses mimines. « Et du coup, quitte à savoir résister aux poisons bah… J’peux en utiliser... » Glissa-t-il, un sourire narquois aux lèvres alors qu’il regardait Mifuyu du coin de l’oeil. Enfin, il attrapa son verre de jus de raisin et en but quelques gorgées (sans élégance aucune) et tritura ses doigts : il trépignait d’impatience. « Ahhhh ! Fait du bien ! » S’exclama-t-il en essuyant sa bouche d’un revers de la manche. « Et toi, tu penses pouvoir m’apprendre quoi du coup ? »
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Omura Mifuyu
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La Sorcière avait l'habitude d'être dévisagée depuis qu'elle avait sobrement changé son enveloppe corporelle il y aura bientôt vingt ans. Toutefois, rarement l'avait-elle autant été qu'au moment où le petit garçon ouvrit la porte. Il la regardait comme l'on pouvait assister, impuissant, à la visite d'un revenant – autant dire que c'était rarement avec un grand sourire sur le visage. La femme-enfant fut d'abord interloquée puis, après quelques secondes de réflexion et la prise de parole du gamin, comprit enfin. Ainsi donc, Haiko, fils de Fusuke, membre du plus grand clan médecin, n'avait toujours pas compris que tout ce qu'il s'était passé dans cette salle d'examen n'avait été qu'une illusion. Elle n'était pas réellement morte, non. A vrai dire, que les genin aient pu le croire dès le début était un phénomène qui la dérangeait beaucoup : comment avaient-ils pu ne serait-ce que penser voir la terrible chirurgienne se faire empaler de la sorte ? Elle qui avait survécu à la grande guerre, elle qui avait été toute sa vie l'une des figures de proue du clan Omura, pouvait-elle donc être terrassée par une simple vache ? Quelle génération d'ignorants. S'ils avaient été là, y a quarante ans, les Uchiha n'en auraient fait qu'une bouchée. Nah.
Haiko sauta dans les bras de la doyenne, qui le repoussa gentiment. Elle ne voulait pas le froisser avant même que leur entretien ne débute, mais sa haine du contact humain inutile l'intimait de limiter leurs interactions. La prendrait-il dans ses bras s'il savait qu'elle avait tué ses parents ? Peut-être devrait-elle lui lire dire directement, au moins elle n'aurait pas à s'infliger cela.
"Je vois. Tu aurais dû le comprendre dès le début, mais ce qu'il s'est passé à l'examen n'était qu'une illusion. J'étais derrière vous, à vous observer, tout le long. Elle avait pris l'habitude de s'expliquer, son apparence frêle étant souvent sujette à de dangereux quiproquo. Je veux bien du thé, oui, merci."
Elle souffla un bon coup, le regardant rejoindre sa cuisine. Bon dieu, ce que les enfants pouvaient être fatigants ! Quand elle y repensait, les siens n'avaient jamais été aussi actifs. Au contraire, ils avaient hérité du caractère calme et réfléchi de leur mère et, même s'ils avaient choisi un autre chemin, avaient gardé un même schéma de pensée. Puis, ils étaient morts. Morts parce qu'ils s'étaient alliés au mouvement Ethique, morts car ils refusèrent de découvrir les secrets de la vie éternelle.
Mifuyu fut tirée de ses sombres pensées par le retour du petit genin, tenant entre ses bras un verre de jus de fruit et une tasse de thé chaud. Il n'y avait pas à dire, en l'observant ainsi, il n'avait rien du fils de Fusuke. Malheureusement pour lui et le reste du clan, ce chercheur de génie n'avait pas eu l'opportunité d'élever son petit garçon, ce qui expliquait, pour elle, l'état de médiocrité dans lequel il apparaissait. Mais peut-être se trompait-elle.
Quand Haiko lui fit l'énumération de ses capacités, l'ancienne dut s'avouer agréablement étonnée. Il n'en avait pas l'air comme cela, mais il maîtrisait déjà bon nombre d'arcanes secrètes du clan. Il ne connaissait que des techniques assez basiques, bien sûr, mais il disposait d'une base solide. La Sorcière resta songeuse quelques instants. Elle voulait le rendre plus fort pour qu'il soit lui aussi, comme Hatsumomo, la preuve de la puissance du clan Omura pendant l'examen Chunin. Or, elle estimait qu'il n'avait pas besoin d'en apprendre plus sur les techniques secrètes de sa famille pour le moment – elle lui enseignerait alors de quoi se défendre avec l'arme la plus accessible qui soit, son kunai. D'autant plus qu'il venait de lui révéler savoir utiliser l'art empoisonné, tout comme elle. Avec les connaissances qu'elle avait à lui transmettre, il pourrait devenir un redoutable adversaire pour qui s'opposerait à la volonté des Omura. Bien sûr, elle voyait là sur le long terme.
En parallèle, elle fut étonnée de la petite démonstration qu'il lui fit. En quelques instants, son apparence, sa carrure, sa voix son odeur changèrent totalement. Sous ses yeux, il devint un démon. Pour la première fois depuis qu'elle l'observait, elle sentait qu'elle faisait face au fils de Fusuke. Elle sourit. Mifuyu avait déjà assisté à une transformation similaire dans le passé, mais n'avait jamais jugé bon de percer les mystères de cette technique avant aujourd'hui. Pourtant, en se trouvant face à ce garçon qui maîtrisait un tel pouvoir, elle se dit qu'une telle aptitude pourrait se révéler intéressante.
Elle prit une gorgée de thé chaud avant de répondre. Il était au jasmin, son préféré.
"Je dois avouer être impressionnée, Haiko. Tu as appris beaucoup de techniques de notre famille, à ce que je vois. Si tu me remontrais comment tu as fait pour te transformer de la sorte, je pourrais t'apprendre quelques techniques qui, je le pense, te seront très utiles si tu les couples avec tes talents d'empoisonneur. Que dirais-tu que je t'enseigne quelques techniques de maniement du kunai ? Ou du scalpel, comme tu préfères."