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Everything's gonna be alright. [PV Yuriko] [Hide]

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Dans la forêt aussi noire que les âmes passées vingt-deux heures, je m’enfonce.

Le pas léger, les feuille même ne reconnaissant que peu ma présence alors que je les effleure avant de les laisser aveugles dans la nuit qui me sert là de moyen de transport. Juste un peu de lumière me guide, celle de la lune.

L’eau perle sur ma cuirasse. Les reflets qui en sortent me donnent l’impression qu’Ashikaga en personne m’a béni de sa lumière divine alors que mon sabre rutile de la candeur nocturne, me servant de lampe de poche anecdotique et improvisée dans la pénombre de la forêt jouxtant Hi no Kuni. Rien de pressant malgré tout, alors ma respiration se fait calme, et la buée qu’elle génère dans le froid glacial de la nuit vient périodiquement embrouiller ma vue en se condensant sur l’acier tout aussi livide. Rien ne presse. Cool…

Une rupture dans la forêt, une route. Son sol à pris la peine d’être dégagé récemment et défolié dans les règles de l’art. Ma main passe lentement contre le sable rugueux et sec, qui vient se nicher dans les plis de mes appendices alors que mes empreintes digitales capturent le moindre détail de la scène. Des cailloux, gros, des grains plus, quelques aspérités cylindriques… Des racines. J’en avance une près de mes yeux, et règle la distance entre mon gant cerclé d’un Chrysanthème blanc comme repère visuel et mes trous de masque.

Recroquevillées subitement, au point d’être déchirée d’un de leur côté, et surtout vierge de toutes sub-ramification. J’en déduis qu’elles ont été brûlées. Qui pourrait vouloir brûler des racines ? Mon otage retombe au sol, et en le suivant du regard je remarque des minuscules orifices dans le sable où semblent apparaître des petites pousses. Que la nature est tenace. Elle se relève même des gens qui désherbent au Katon.

L’herbe plus courte du bord de route accueille mes semelles silencieuses alors que je continue en direction du Nord, à l’opposé de la route commerciale environnante. Les mètres s’avalent tandis que j’apprécie la beauté de la pleine lune. Ça me rappelle mon dernier bain forcé tiens. Il y a des gens qui disent que les cycles lunaires influent sur les choses… Je n’en sais rien, tout ce que je sais, c’est qu’une personne doit avoir une vie probablement très vide pour parvenir à lui trouver une influence, car vous sa distance qui nous sépare, elle et le Sekai, je pense qu’elle doit être bien minime. Du bois.

Des rondis de bois. Alignés dans le sens de la hauteur. De la chaume. Je crois être arrivé. Parfait.

Récapitulons. Je sors un bout de papier cacheté de noir vif de ma poche. Le papier blanc comme un pestiféré déroule sous mes gros doigts, laissant des traces sablonneuses sur les mots tracés au pinceau, à l’encre rouge réglementaire de l’Administration.


«GOOWOISCGGAGXCSCKGGOZALCJICUAQYUQEKGDURQOAE
GZAWEDUZMJAEGNSUQYULQYAYUBYQEHMFIYCQEXQAQZYKQ
GQWEXIOYKGOQMGYGSQQMQGWEUMYQMCWELQNATCGGC
AHCYOOYZCGGDYXYUC

12 – 9 / 0 – 4 »

Parfait. Un simple chiffrage algébrique tel que seuls les savant éclairés par la lumière Impérial peuvent décoder. J’ai ma mission en tête, les pieds prêts et le sabre au clair.

On sait qu’elle manie le Katon, parfait, c’est toujours ça de pris.

Le paysage en serait presque magnifique, avec la cabane construite sur pilotis au bord d’un lac parfaitement calme. C’est dans ce genre de moments que j’aimerais savoir peindre. Ou jouer de la musique. Afin de rendre au monde une image miroir de sa beauté. J’ai les tripes qui se secouent, les intestins qui me font savoir que j’ai envie de me poser dans l’herbe, au chaud avec la fraîcheur de la Nature, pour enfin ne plus être seul et savoir prendre le bon goût de la rosée sur la langue. Mais non, je dois continuer mon boulot, POUR l’EMPIRE !

Une vague de fraîcheur me prend aux tibias, me faisant frissonner comme je peux engrossé dans mes plaques d’acier noir, me forçant à résister à l’envie de croiser les bras pour me frotter les coudes dans une tentative pour me réchauffer. L’eau me prenant jusqu’aux genoux m’appelle cependant, car à l’intérieur se trouve mon salut. Je bloque ma respiration et ordonne à ma peau de se taire alors que je rentre sous la flotte jusqu’à ce que seul mon masque tienne encore à l’air libre, unique point blanchi par la lumière céleste au milieu d’une coulée d’encre liquide.

Un pas, un autre, encore un, et me voilà caché sous le bois remuant de la cabane. La lumière d’une lampe à huile pour bercer mon regard espion et mes oreilles voyeuses. Je lève les bras, lentement, si bien que le tissus goutte en de vraies cascade. Mes paumes se plaquent sous ce qui semble être du manguier vieilli pour en faire un sol de fortune. Des vibrations m’y viennent, des longues, des courtes, d’intensité variables. Les longues, c’est pour une personne rapide, les autres, c’est pour fauteuil roulant. Parfait. Deux cibles, aussi reculées, dont un infirme. Ma main à couper que c’est un couple de personnes âgées.

Des troisième saccades beaucoup plus rapides, quasiment insaisissables. Petites jambes et petit poids, un enfant. Nickel. Troisième élément de plus pas sur le rapport. Si l’on s’en base sur mes prédiction… le petit fils ? J’en sais rien. Il semble vigoureux, d’en bas du moins. Ça m’étonnerait que l’un des trois manie le Katon parfaitement au point de passer un coup de napalm sur son entrée de garage. Ça, ça veut dire que ma copine d’infortune n’est pas encore arrivée.

Les secondes, c’est pas grand-chose, mais trois fois rien c’est déjà beaucoup. J’ai les tissus qui cogitent par eux-mêmes alors que le froid me mord au cul comme un piranha. Le pire je crois c’est le tissus imbibé qui virevolte, se décolle de toi au rythme des courants marins, j’ai l’impression qu’on me colle des trucs sur la peau. Entre ça et mes couilles qui se rétractent comme elles peuvent pour pas que ma bite devienne une usine à glaçon et que ma progéniture parte avec un temps de retard dans la vie.

Vous savez que hors de l’eau on à peur des courants d’air frais hein ? Parce que ça veut dire que la piaule est mal isolée et tout. Dans l’eau c’est l’inverse, on a peur des courants chauds pour des notions évidentes d’hygiène, surtout dans les bains publics.

Un grand « slam » se fait entendre, suivit d’un grincement qui me fait comprendre, même sans passer par mes paumes, que l’invité en question est arrivé. Parfait, j’inspire et écoute…


«-Maman ! Je suis rentrée ! »

«-Doucement Ako, Towa dort. »

«-Nan mamie, j’dors pô, j’suis débout. »

«-Qu’est-ce que… Bordel, c’est bien parce que ta mère est là. »

Les petits pas se font d’un seul coup tonitruants, et devant moi, sous mes yeux, sous l’entrée de la porte, le parquet s’arque de manière dangereuse, laissant apercevoir le bord des sandales réglementaires des Konoha-jins.

«-Ça fait du bien de te revoir bonhomme, tu as manqué à ta maman. »

«-Toi aussi tu m’a manqué môman. »

«-Towa, va te coucher maintenant, il faut que ta mère et la sienne discutent entre grandes personnes.

Obi, va lui raconter une histoire à propos du grand méchant Shogun. »

«-Ma préférée ! »

Une vibration constante et lourde suivie, ou plutôt coupée, de pas tonitruants, encore. Parfait, je tend de plus en plus le bras pour en cerner la direction, et en déduire la position de la chambre à coucher dans tout ce labyrinthe architectural. Les pas « classique » se font fugace alors que ce que je peux discerner comme le raclement d’une chaise sur le sol se produit juste au dessus de ma tête.

«-Tu l’aimes cet enfant. »

«-Bien sûr maman, pourquoi je l’aimerais pas ? »

«-Parce que… c’est… compliqué. D’un point de vue contexte. »

«-Comment ça ? »

«-Je veux dire… Tu le sais sûrement mieux que moi...»

«-Le viol de mes seize ans ? Évidemment. »

«-... »

«-Towa reste mon fils maman, et ça, jamais personne ne pourra me l’enlever. »

J’esquive un raclement de gorge qui me semblerait mal opportun compte tenu du blanc qui s’installe. J’ai froid, je crois que je chope la crève.

«-Tu es déterminée. C’est probablement pour ça que tu as eu ta promotion chuunin non ? Je suis fière de toi ma fille. »

«-On va dire que tomber sur les papiers de l’Empire ma plutôt bien aidé. Nécessairement j’allais avoir cette promotion un jour… le destin m’a juste un peu aidé. »

«-Il doit rester de la volaille dans le plat, nous ne t’avons pas attendu pour manger, fait comme chez toi. »

«-Justement, j’y suis de retour ! Chez moi. »

«-Tous nous à manqué gamine...»

Deux personnes. Je prend note. Ma langue commence à se faire pâteuse et j’avale ma salive silencieusement. Des tintements de couvert passent difficilement à travers le parquet, j’en profite pour avancer sous couverture des bruits de chaise.

«-Tu as dit à ton père pour ta promotion ? »

«-Ouais, je l’ai croisé vite-fait ce midi en ville, alors que j’allais à l’Académie, il est déjà au courant pour tout. »

J’ajoute une encoche mentale sur le papier de mon esprit. Trois dorénavant. Bientôt le ciel me chapeaute de nouveau, et je cligne des yeux pour m’habituer à la lumière de la lune, puis de la lampe à huile à travers la fenêtre sous laquelle je me plie discrètement.

Un.

Deux.

Trois.

Partez.

Bris de verre, bruits de bois, grincement d’acier.


«-QUE FAITES-VOUS ICI!? »

«-UN TETSU-JIN ! MAMAN ! VA TE PLANQUER! »

Le salon/salle à manger cubique mal dessiné et baigné de lumière se profile devant moi alors que je roule de l’autre côté du parquet que je sondais il y a quelques secondes. La table basse qui à amorti le choc est coupée en deux sur le tapis mal lavé, et la table deux mètre devant moi se retourne à vitesse grand V dans ma tête. Je tend l’épaule et prie le Shogun. Elle se brise en deux sur moi. Il semblerait que Sa Force soit avec moi de mon côté. La vieille va se réfugier derrière le comptoir qui fait séparation avec un coin gazinière, près de la porte d’entrée restée entrebâillée, à l’opposé direct de la fenêtre par laquelle je suis entré.

«-KATON : HOMURA! »

Les portes de l’enfer s’ouvrent sur moi et mes yeux encore accoutumés à l’obscurité. Je les ferme et prie encore. Le déluge de flammes arrive, punition céleste pour avoir brisé une vitre de ma lourdeur impromptue. Je vois Son Visage m’ancrer à l’acier de mon âme par ses yeux, me fixant avec tout ce que l’on peut espérer de valeurs chez un Homme. La vague qui m’envahit n’est pas de la douleur, mais de l’amour, de l’amour inconditionnel pour le Tout-Puissant. J’avance et fait un pas au fur et à mesure que mon âme est lavée de tout ses péchés.

Je rouvre les yeux. Me voilà sec de ma balade dans le fleuve, dans un nuage de vapeur étouffant. Mes poumons m’intime de crachoter, mais je reste debout. La main en avant et le sabre dégainé derrière. La pression de la pièce me fait penser que si nous sommes tous des animaux au fond, le destin aime bien manger de la blanquette vapeur. Le bois heurte dans une table.

«-Aïe »



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Tadake Yurikô
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Parce qu'il faut bien que je connaisse la suite avant d'écrire le commencement...
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Tadake Yurikô
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Everything's gonna be alright.
feat. Otomo

" Il n'y a jamais d'autre difficulté dans le devoir que de le faire. "




Le devoir. Qu'est-ce que le devoir? Jusqu'où sommes-nous prêt à aller pour lui? Jusqu'où sommes-nous capable d'y perdre notre identité et notre âme? Jusqu'où peut s'étendre le sacrifice de soi? Le guerrier ne doit pas douter de la cause pour laquelle il se bat. Le soldat se doit d'avancer qu'importe ce qu'il se dresse devant lui. Le shinobi  se doit de marcher avec la mort. Mais que devient l'Homme? L'individu s'efface. Il s'écrase sous le poids de ses obligations et de sa loyauté. Il n'existe plus. Il ne doit plus exister au moment même où l'on lui remet en main sa prochaine mission. Il obéit. Il s'écrase. Pour la cause. Pour l'honneur. Pour les valeurs de son maître.

En un sens c'est ce qu'il y a de plus logique à faire pour pouvoir supporter ses actes. Il faut oublier sa nature et nier son humanité, sinon seule la folie vous bercerait dans ses bras. Mais n'y a-t-il donc pas de place pour le cœur? Était -il donc si impossible de déroger à la règle? Cette question avait toujours hantée l'esprit de Yuriko qui était prisonnière de ses valeurs, de ses sentiments et de ses responsabilités. Chaque fois qu'elle ôtait une vie, combien d'autres devrait-elle sauver? Est-ce que ces crimes étaient pesés sur une balance divine? Serait-elle jugée pour son obéissance? Quelle récompense se dissimulait derrière le dévouement d'un Homme? Qui était-on pour statuer de la valeur d'une vie. Son rôle n'était pas de s'en préoccuper. On prétendait la décharger de tous ces maux car elle n'était pas la maîtresse de ces décisions. Elle devait se contenter d'être une simple exécutante.

Pour maintenir l'équilibre de son esprit, Yuriko s'adonnait à de nombreux rituels. Elle ne souhaitait pas se perdre et luttait comme elle pouvait contre cette fatalité. Mais plus le temps passait, plus les missions s'enchainaient, plus elle avait l'impression de se battre contre des moulins. Quand elle se regardait dans le miroir, elle se rappelait de tout : des os qui se brisaient, du sang qui s'écoulait, des regard désespérés et vides. Elle voyait son image se fissurer alors qu'elle avait fait la promesse de se construire. Le talent d'un shinobi était de ne rien laisser transparaître et elle était plutôt douée pour cela. Trop peut-être. Son insensibilité n'était qu'un paravent derrière lequel elle se protégeait. Elle n'y avait jamais invité personne. Ni même son frère. Personne? Peut-être pas... il y en avait peut-être un.

Le miroir ne renvoyait pourtant qu'un reflet, une image de la réalité. Un visage. Une silhouette. Une fine cicatrice qui descendait de derrière une oreille à une gorge pâle, offrant l'illusion de n'être qu'un cheveu rebelle sur une peau blanche. Un vieux souvenir qui ne pourrait prendre fin que dans la mort d'un des protagonistes et qui devait se contenter de se dissimuler sous du maquillage et un bandeau à l'effigie de Konoha. Des yeux noirs aussi profonds que la nuit. Des abimes dans lesquels se perdre. Une chevelure d'ébène à l'image d'une mer profonde et obsidienne, et le visage d'un homme qui s'y noie pour ne plus contempler l'orage de ses émotions.

La nuit était tombée. C'était une nuit comme celle-ci. Une lune comme celle-là. Le temps s'écoulait si vite.

Quelques heures plus tôt, trois nouvelles vies avaient été fauchées. Elle s'était penchée avec indifférence sur leur cadavre, nettoyant ses mains rougies de façon machinales. Elle jeta le bout de tissu qui fit office de chiffon avec une désinvolture si détachée que cela en était effrayant. Une énième fois, Yuriko portait le masque du devoir accompli.... presque accompli. Dans ce nébuleux coin de forêt, il lui restait encore quelqu'un à abattre. Une jeune femme en larme était appuyée contre un arbre. La peur la saisissait de tout son être. Elle tremblait à tel point qu'il était étonnant qu'elle puisse encore tenir debout.

" Vous... vous... vous les avez tous tué... "

La kunoichi ne répondit pas. Ses yeux impassibles se portèrent sur sa cible.

" Pourquoi? Il me battait!!! Je... je n'ai rien fait de mal! Il méritait de mourir!! "
" Nous méritons tous de mourir. "

Sa voix était glacée. Il n'y avait aucune compassion. Ce n'était pas ce qu'on lui demandait. Ce n'était pas sa mission. On ne l'avait pas sollicité pour sauver une vie, mais pour en exécuter quatre.

" Non! Nooooon! "

Dans une tentative désespérée, la jeune femme prit la fuite. Voilà le comportement typique d'un animal qui cherchait encore à survivre. Certains se dressaient devant l'adversaire avec la folie du courage, d'autres s'échappaient avec la couardise des infortunés. La konohajin partit donc à sa poursuite sans pour autant faire preuve de beaucoup d'effort. C'était toujours plus simple de courir après une bête blessée. Il ne fallut que quelques secondes à Yuriko pour la rattraper car la biche éplorée se prit les pieds dans des ronces. Si sa cible lui facilitait le travail....

La belle blonde - car elle était une fringante quarantenaire à la chevelure dorée - commença à ramper sur le sol avec une poignante détresse. La shinobi arriva sur elle et la retourna pour lui faire face. Elle avait de grands yeux bleus. Ils étaient beaux mais ils ne trouvèrent aucun retour dans la noirceur de son bourreau.

" Vous ne souffrirez pas. "

Étrangement, ce simple serment eut un effet d'apaisement soudain. C'était l'acceptation. L'inéluctable acceptation devant une échappatoire impossible.

" Promis? "

Les mains de Yuriko entourèrent le visage de la jeune femme, et d'un coup sec, elle lui brisa la nuque.

" Promis. "

Les grands yeux azurs perdirent leur lumière et dans un ultime geste de vaine pitié, elle passa ses doigts sur le visage de cette dernière pour lui refermer les paupières. C'était la seule chose qu'elle pouvait parfois accorder quand elle était une faucheuse. Il était temps de rentrer pour émettre son rapport. Rentrer chez soi. Retrouver la douceur de ces draps, de son lit. Un bon bain. Laver les souillures. Retrouver les jardins et les sourires des innocents en plein jour.


Elle reprit sa longue route accompagnée par les étoiles et la forêt dense. Les minutes s'écoulèrent, puis les heures... puis les souvenirs d'une nuit identique à celle-ci. Cependant le paysage fut rapidement abîmé par un nuage de fumée. Devant la lune, des émanations noires s'échappaient. Il y avait un incendie dans les environs. Ce fut naturellement que la kunoichi s'y dirigea, peut-être y avait-il quelqu'un à sauver pour peser dans la balance et rééquilibrer les choses. Ce n'était qu'un détour. Son devoir était déjà fait, cela ne coûtait rien.

Rapidement, la jeune femme gagna un lac. Il y avait une maison sur pilotis en proie aux flammes. Il n'était pas nécessaire d'avoir mis son nez dans des bouquins de sciences pour comprendre qu'il n'y avait plus rien à sauver, qu'il était trop tard si quelqu'un se trouvait à l'intérieur. Quant ce n'était pas le feu qui faisait son office, les fumées s'en chargeaient insidieusement. Mais qui avait-il pu faire cela? Des maraudeurs? Un mercenaire? Qu'importe la personne responsable, elle venait peut-être de dresser l'affichette de recherche qui ferait d'elle l'ennemie de Konoha.

Une immense silhouette finit par se dessiner dans ce paysage presque aussi poétique qu'apocalyptique. Les flammes dansaient dans un ballet chaleureux qui trouvaient un échos dans le reflet des eaux glacées. Dans le même temps, la kunoichi comprit. Elle saisit chacun des contours et le bruit des cliquetis. Elle se rappelait comme si c'était hier. Cette taille. Cette ombre. Elle s'avança comme pour le suivre. Il entendit ces pas.

" Qui va là ? "

Elle n'osait presque pas répondre mais ces mots lui échappèrent sans qu'elle ne put les retenir.

" Une promesse. "

La voix de la jeune femme était teintée d'une étrange douceur mais son corps était subitement tétanisé. Bien qu'elle savait qu'un jour un tel moment devait se présenter, elle avait espéré, tant espéré pouvoir repousser au maximum l'inévitable vérité. Celle du devoir. De leur devoir commun. Celle de la possibilité que les ennemis naturels d'hier continueraient à l'être demain. Ce fut un flot d'émotions contradictoires qui envahit la kunoichi. Que devait-elle faire?

L'arrêter. Se jeter dans ses bras. Le tuer. Le pleurer. Le briser. Le couvrir de son attention. Le menacer. Plonger dans ses yeux. Le maudire. Le désirer. Le détester. L'aimer.

Yuriko ne put dégager son regard de lui. Il était facile de deviner son désemparement. Elle n'était plus en mission, n'est-ce pas? Il n'y avait rien d'officiel dans cette rencontre, n'est-ce pas? Il n'y avait rien à dire. Il n'était pas son ennemi... n'est-ce pas?

Immobile face à lui, les flammes continuaient à bercer l'air ambiant. Un souffle d'air chaud et de chairs brûlées se leva. Les cheveux noirs de la kunoichi, attachés par un simple ruban, prirent part au bal des fumerolles. Son bandeau, autour du cou avec le symbole de son village, lui devint aussi lourd qu'une enclume. Elle y porta une main fébrile comme pour tenter de le cacher, cela l'étouffait brusquement. Elle voulait l'enlever. Elle voulait qu'il ignore. Elle voulait boire ce thé en sa compagnie. Les douces promesses étaient si rares dans sa vie qu'elle ne voulait pas les céder.

Son regard s'embua de larmes qui se mirent naturellement à ruisseler sur le coin de ses yeux. La réalité était aussi cruelle que violente. Elle voulait que le temps s'arrête. Un sourire forcé se dessina sur son visage inondé.

" Vous aviez dit que vous écumeriez le paradis... je pense qu'il serait plus juste de parler d'enfer... "

Ses yeux la brûlaient.

" ... mais tiendrez-vous quand même parole? "

Les silences étaient un supplice. Qu'il fasse quelque chose. Qu'il dise quelque chose. Qu'il enfonce sa lame pour lui ôter la vie ou qu'il l'emporte dans ses bras de géant. Que l'on rende la réalité plus supportable.

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