Le trésor des Pillards feat Shun [RANG B]

Le soi disant repos au monastère d'albâtre s'avérait tourner au vinaigre, au piège sournois.
Ces deux étranges religieux exigeaient un tribut et semblaient prêt à tout pour l'obtenir, en bon fanatique (ou voleurs du déserts) qu'ils devaient être.
Akrillo tenta bien de discuter et atermoyer, mais les uzujin n'étaient plus dupes : ces espèces de pillards religieux n'étaient pas des amis.

La fierté Miyamoto du Dragon d'Uzushio l'empêchait d'abandonner son sabre familial, le symbole de son rang, de sa caste.
Bien que mollement concerné par la situation et plus enclin à dessiner et à admirer le temple et ses sculptures sans prix, Shun n'avait sans doute nullement envie de céder ses anneaux d'argents d'Arpenteurs des Six Chemins.
Quant à Sanada, outre l'hérésie patente de ces mécréants, il avait un Destin à accomplir et ce n'était pas passer des années à retaper un monastère poussiéreux au coeur du désert.
Aucun des ninjas ne voulait abandonner leur quête, leur mission, leur vie de shinobi même.

Il fallait donc faire entendre raison à ces vautours par la force.
Akrillo abandonna la diplomatie, feintant d'un art nonchalant de s'emparer de son sabre, alors qu'il concentrait en vérité ses forces pour faire abattre une déferlante d'air compressé.
Le Dragon d'Uzushio grimaça douloureusement, son système circulatoire du chakra s'enflammant soudain alors qu'il faisait appel à ses techniques Fûton. Le poison n'était pas un bluff !

"Attention ! Ils attaquent !" siffla le moine aveugle, ses sens mystiques ayant perçu le déploiement de la technique de l'uzujin. Déjà il formait un mudra et échanger sa place avec une chaise qui fut promptement broyé par la pluie de balle de vent.
Le père Akimitsu fut bien moins rapide à réagir et subit la douche de plein fouet. Néanmoins, l'avertissement de son compagnon lui sauva sans doute la vie.
Concentrant son Chi, il encaissa la pluie de balles d'air compressé en serrant les dents.

Akrillo réussit à se décaler juste à temps pour englober les deux bonzes de sa terrible bourrasque.
Une fois encore, au déclenchement de sa technique, le Miyamoto ressentit un feu ardent le dévorer de l'intérieur. Visiblement, le poison que ces moines lui avaient fait ingurgiter réagissait au chakra !
Un blasphème aux lèvres, le barbichu fut emporté avec les restes du repas empoisonné, les couverts, les chaises et quelques cendres du calumet de Sanada.
Par contre, deux dagues recourbées apparurent des manches d'Izaya, qui s'en servit de piolet pour ne pas être repousser.

Sanada hurla pour prévenir leur coéquipier papillonnant dans le temple et ses trésors, tout en convoquant la foudre.
Profitant qu'il se débattait face à la déferlante de vent du Dragon Miyamoto, l'élu des Cinq électrocuta l'aveugle qui grimaça sous la douleur.
Un lion d'encre jaillit soudain pour achever le moine, mais ce dernier réagit avec la vitesse d'un serpent, évitant l'assaut d'une savante contorsion. Visiblement, il avait sentit venir l'étrange créature qui explosa non-loin de lui... Et déclenchant la détonation du parchemin explosif dont Shun l'avait doté.

Si les sens mystiques d'Izaya l'avaient avertis de l'approche de la création d'encre, ils ne détectèrent pas à temps leur petit cadeau explosif.
La conflagration envoyant bouler le moine, sa bure à demi-calciné. Il se redressa dagues en mains, crachant un peu de sang.
Sanada en profita pour lui expédier une orbe d'électricité crépitante que le moine aveugle ne put esquiver.
Grognant de douleur, il raffermit néanmoins sa brise sur ses deux lames et se rua vers le pieux uzujin, bien décidé à le larder de coups de poignards et l'immobiliser au corps à corps afin d'éviter d'autres éclairs... Malgré sa vitesse, l'orbe crépitante l'avait légèrement repoussé et éloigné de sa cible : cette dernière arriverait peut-être à réagir avant de se faire offrir en sacrifice sanglant...

De son coté, le père Akimitsu se redressait péniblement après avoir été douloureusement repoussé contre un mur par la terrible bourrasque d'Akrillo.
Il se tourna vers le Miyamoto, feignant d'entrer en prière alors qu'il composait hâtivement quelques mudra.
"Mon fils qu'il est regrettable d'en arriver là, de s'adonner à une telle violence alors que vous pourriez recevoir l'illumination, être en paix et goûter à l'extase dans les bras accueillant dans la Déesse...  Paradaisu no Bijon !"
Cette illusion devrait neutraliser la guerrier d'Uzushio pendant un moment et l'empêcher d'air ses amis. Cela lui laisserait le temps d'occire ou de briser les deux autres...

Récapitulatif combat:

   


 

Le Dragon des Miyamoto fut brutalement de son extase paradisiaque par une horrible douleur, une terrible trahison de la part d'un ami.
Ainsi, celui qui avait révélé ses vrais couleurs, avouant ses louches affiliations envers une organisation suspecte s'avérait bel et bien être un traître...

Il fallut quelques secondes à Akrillo pour se sortir de l'illusion et de cette état d'esprit. De plus, le Miyamoto sentait un feu dévorant en lui, vicieusement alimenté par son propre chakra. Il était bel et bien empoisonné.
Cela ne l'empêcha de déclencher une nouvelle tempête, envoyant de nouveau bouler Akimitsu.
Sanada, le Maître des Orages, ne manqua pas cette ouverture et profitant de la technique pour propulser une volée de senbon qui se fichèrent vicieusement dans la chair du mécréant.

Shun accourrait, se propulsant via un appendice d'encre le faisant ressembler à une sorte d'estampe de yokai. Il faucha d'un coup de queue le prêtre qui tentait de se relever.
Bien qu'il eut le temps de déployer son réseau de Liens de Lumière pour emprisonner avec lui Akimitsu, l'Arpenteur des Six Chemins eut alors une désagréable surprise, le moine lui rendant la pareille.
Activé par l'impact brutal de la queue d'encre, un glyphe sur la robe de bure du prêtre se mut à luire et libéra des fils barbelés pour enserrer l'uzujin et l'empêchant de prendre au cou le prélat barbu.

"Nous vous aurions tout apprit sur ce temple si vous aviez décider de l'honorer, de rester parmi-nous et d’œuvre à sa gloire..." souffla le barbu, le souffle court par cet enchaînement d'assaut. "Je vous pris de reconsidérer notre offre. Celui que vous laisserez ici en servage aurait gîte et pitance. Nous le protégerons des Kaigan et des pillards du désert et l'instruirons dans la foi.  Si vraiment aucun de vous ne souhaite rester, préférant courir aveuglement les routes périlleuses de ces terres sauvages, un don suffirait, comme vos splendides anneaux ou le magnifique sabre de votre collègue... Mais si vous refusez, vous attirerez sur vous la punition divine, comme celle-ci...  Chakra Kyuin !"
Sa main luisante de chakra se tendit vers Shun, bien décider à voler ses forces vives à l'uzujin pour le maîtriser.

Peu sensible aux imprécations du prélat enfermé par la technique du manieur d'encre, Sanada repoussa d'une vague torrentielle Izaya qui le chargeait de ses deux lames.
Même en ressentant le déclenchement de la technique, le bonze assassin ne put esquiver, ayant été surpris par les vents d'Akrillo.
Ses lames ne trouvèrent donc pas pour l'instant la chair tendre du Maître des Tempêtes.
Sanada exhorta le surprenament pacifiste Dragon des Miyamoto à combattre et faire honneur à son clan, à la lame nue s'il le fallait et à venir l'aider à maîtriser l'aveugle et ses lames.

Sanada expédia une puissante volées d'échardes électriques sur le moine, bien décidé à l'électrocuter pour prendre l'avantage dans ce combat tant physique que spirituel.
Mais hélas, l'aveugle se ramassa au sol au dernier instant, vif et souple comme un félin. Les senbon de foudre crépitante passèrent sans dégâts au-dessus de lui.
Le Maître des Orages aurait pu jurer que son adversaire les avait sentis arriver. Il devait disposer de talents sensoriels ou mystiques...
Il en eut quasiment la confirmation quand l'aveugle pourtant si agile s'avéra totalement incapable d'esquiver une volée de senbon tout à fait classique.

Le sang jaillit, mais il ne se sembla que renforcer la détermination d'Izaya, qui leva ses dagues jumelles, désignant tant Akrillo que Sanada qui tentaient de le prendre en tenaille.
"Ô Déesse, je suis indigne ! Je me confesse : à l'inverse de mon maître spirituel, je n'ai plus d'espoir pour nos visiteurs qui se détournent de la lumière divine. A défaut d'un nouveau trésor ou d'un nouveau disciple, laissez-vous vous offrir en expiation une magnifique danse sanglante. Que jaillissent avec grâce et vigueur les arabesques carmins ! Burêdo no Farandôru !"
Guidé par son instinct infaillible et ses sens mystiques, le moine aveugle jaillit littéralement, semblant être partout à la fois, bondissant d'un adversaire à l'autre pour faire pleuvoir une véritable tempête de lames avides de sang frais.

Récapitulatif combat:

   


 

Usant de son art des sceaux, Shun s'était enfermé dans un duel avec le prêtre barbu.
L'uzujin avait un plan : se débarrasser rapidement d'Akimitsu, certain de la supériorité physique conférée par sa queue d'encre. De plus ses alliés se retrouveraient à deux contre un aveugle... Normalement, ils devraient gérer !

Mais, évidemment, tout ne se déroula pas comme prévu : le moine s'avéra être lui aussi un utilisateur du Fuinjutsu. Alors qy'il comptait achever son adversaire grâce à son appendice ténébreux, Shun se retrouva entremêler dans de véritables fils barbelés jaillissant de la tunique du bonze.
Pire encore, son adversaire profita de leur promiscuité forcer pour commencer à saper son chakra !

Heureusement pour Shun, ses talents avec l'encre lui permirent aisément de se libérer.
Il repoussa son opposant d'un coup inélégant (et interdit) dans les parties intimes du prélat barbu.
Ce dernier gémit de surprise et de douleur, ce qui permit à l'uzujin d’enchaîner.
Enragé, l'Arpenteur des Six Chemin s'empara sans réfléchir d'une de ses Boules Explosives avant d'en frapper le visage d'Akimitsu.

L'explosion fut titanesque, faisant trembler l'église du désert, mais elle resta contenu par le Fuinjutsu de Shun...
Utiliser pareil explosif au contact de son ennemi était pure folie : le chuunin se retrouva évidemment pris lui aussi dans la terrible déflagration.

Les vêtements de Shun n'était plus que loques carbonisés. Sa tête carillonnait après la puissante détonation.
Quand la poussière retomba, il pu constater qu'il en allait de même pour son malheureux adversaire.
Plus de barbe pour lui, ni de cheveux d'ailleurs : Shun lui avait offert une tonsure monastique à l'explosif. Sa toge avait été réduit en lambeaux fumant et sa peau s'ornait désormais de plaque noirâtre de peau calcinée et d'ecchymose violette. il saignait du nez et des oreilles, mais restait debout malgré tout, bien qu'un rien chancelant.

Choqué par l'attaque-suicide totalement inattendue de Shun, Akimitsu ne pu réagir à tant et se protéger quand une queue d'encre l'empala à moitié.
Il grogna, un nouvelle plaie sanglante s'ouvrant sur son torse brûlé.
Shun croisa son regard plein d'une haine sanguinaire. Envolé toute trace de grâce sacrée ou tout espoir d'un arrangement à l'amiable. C'était désormais un combat à mort !

"Aaargg... M-maudit... destructeur... impie... Que la sécheresse du désert te consume ! Ro no Jaakuna Shîru !" s'exclama le prélat furieux, plaquant sa main sur le corps de l'Arpenteur des Six Chemin pour lui apposer un sceau maléfique de Fuinjutsu.
Mais il n'en avait pas fini avec l'uzujin, pointant sur lui un doigts accusateur après avoir composé hâtivement quelques mudra.
"Le châtiment divin est sur vous ! Les ennemis de la Déesse et de sa Splendeur doivent périr ! Raiton : Raiju !"
Un arc électrique jaillit du doigts pointé en direction de Shun.

Pendant ce temps, Akrillo et Sanada affrontait le moine aveugle, qui savait visiblement fort bien manier ses dagues sacrificielles.
Cependant, sa vivacité s'en égale se frotta aux incroyables réflexes du Maître de l'Orage.
Plus rapide que la foudre, Sanada esquiva l'assaut frénétique d'Izaya.
D'un bond, le prêtre s'écarta, ne poursuivant pas l'uzujin, préférant bondir sur le Miyamoto.
Ce dernier feinta de sa lame et réussit à prendre par surprise l'aveugle, s'appuyant sur son propre sabre pour bondir selon un angle inattendue et repousser son assaut d'un coup de pied au visage.


Surpris, le vil sectateur interrompit sa farandole mortelle.
Sanada en profita pour expédier un kunai avec un parchemin explosif, dans le but de forcer le moine à s'écarter de lui et d'Akrillo.
N'importe quel ninja, même un banal genin aurait sans soucis esquiver l'explosion de cet assaut éculé. Pas Izaya.
Si le prête aux couteaux disposaient d'une intuition mystique et de sens affûtés, il n'en restait pas moins aveugle. Et avec l'effroyable détonation déclenché par Shun, il n'avait pas entendu volé le kunaï piégé.

L'explosion le surpris et le repoussa, même si le prélat se repris vite et se redressa en grognant après un roulé-boulé.
La diversion avait largement mieux fonctionné que prévus et Sanada avait eu tout loisir d'invoquer la foudre.
La panthère noire crépitante du Maître de l'Orage s'abattit dans un grondement de tonnerre sur l'aveugle.
Même s'il avait sentit le coup arrivé, Izaya n'était pas en position de l'esquiver : il hurla de douleur, son corps brûlé et ravagé par l’électricité.

Mais il en fallait plus pour venir à bout du gardien de ce temple du désert. Levant ses lames encore crépitantes d'électricité statique, il répondit fièrement au défi de Sanada.
"Je ne sais rien de votre Foi, mais c'est avec joie que j'accepte votre défi, manieur d'eau et de foudre ! Ma nouvelle Déesse n'est point aussi sanglante que mon ancien Maître, mais son œuvre et nos traditions doivent être défendues ! Vous blasphémez en refusant de payer un noble tribut et vous moquez de notre Grand Œuvre ! Nous sommes l'étincelle de l'Illumination, la première pierre de la civilisation ! Nous allons apporter la paix et la Beauté à ces terres sauvages ! Vous n'êtes que des barbares, comme ceux qui hantent les sables et je défendrais mon temple et ses traditions !"

Alors qu'Izaya s'apprêtait à s'élancer vers le Maître de l'Orage pour un duel épique, Akrillo surgit.
Même en sentant le Dragon d'Uzushio déchaîner sa puissance contre lui, le moine ne put réagir à temps. Ses lèvres formant les syllabes d'un seul mot : "Traître !"
La lame d'Akrillo traça un sillon sanglant, provoquant un véritable geyser de sang qui alla se mêler à l'eau inondant déjà le réfectoire monastique. Le saint homme hoqueta sous le choc, à la fois d'une terrible douleur et de la surprise de cette assaut fulgurant et odieux.

"V-voilà bien toute la lâcheté des shinobi et des étrangers impies !" souffla l'aveugle, horriblement meurtris par l'assaut d'une vivacité terrifiante de l'uzujin. Sa voix tremblait désormais de douleurs, de colère et de fanatisme. "Soit ! Ma Déesse me guidera sur les chemins de la Vérité. Je n'écouterais plus vos perfidies de chiens sans honneur ! Je me repend de retourner sur la Voie du Meurtre, Ô Déesse, de verser de nouveau le sang sur votre sol sacré ! Chimamire no Kyôki !"
S'en prenant à Akrillo, le moine aveugle abattait ses doubles lames avec frénésie, espérant en finir avec le Dragon d'Uzushio.
Il savait que ce dernier devait souffrir horriblement de la terrible toxine qu'il lui avait fait ingérer... Mais cela ne durerait pas longtemps.
Il devait vaincre l'épéiste le plus rapidement possible, avant de pouvoir s'en prendre à l'autre uzujin.
Ce dernier n'était sans doute pas une menace immédiatement : il s'agissait visiblement d'un spécialiste en Ninjutsu Affinitaire. Son compagnon l'ayant engagé au corps à corps, il ne prendrait sans doute pas le risque d'utiliser ses puissantes techniques au risque de le blesser...

Récapitulatif combat:

   


 

Les explosions à demi-suicidaires et le temps avaient eut raison de l'arène de duel qui maintenait ensemble Shun et le prélat barbus.
Ce dernier était mal en point mais avait réussit à maudire l'uzujin, qui répliqua d'un terrible coup de sa queue d'encre.
Les os craquèrent et le prêtre du désert poussa un nouveau jurons tendit que l'Arpenteur des Six Chemins en profiter pour s'extirper du corps à corps, non sans se faire foudroyer au passage.

Les talents de son clan décimé se mirent en branle, ses tatouages dévorants le sceau maudit d'Akimitsu.
"Tu périras dans les flammes ! Prépares-toi à subir les tourments des Enfer !" cracha le prêtre gravement blessé, dépliant un parchemin sortis de sa tunique brûlée et déchirée. "Meurs ! Bakuryugeki !"
Un dragon ignée jaillit du parchemin, se ruant vers Shun qui cherchait ses propres outils dessin, bien décidé à calciner l'uzujin.
"Ta chute dans les ténèbres et la mort n'est qu'une question de seconde..." ricana le prélat barbu, composant déjà une nouvelle série de mudra.

Il fut brutalement interrompu par le cri d'Izaya, qui avait sentit le Maître de l'Orage déployer une technique qui fonçait vers son condisciple.
"Maître ! Attention !" beugla l'aveugle, hélas trop occupé par Akrillo pour intervenir.
Par réflexe, Akimitsu se tourna vers Sanada, écarquillant les yeux face à la murène de brumes et d'éclairs qui lui fonçait dessus.
Croisant le regard du Soldat des Cinq, il acheva en jurant sa technique.
"Sombre dans les Enfers ! Aki no Yume !"

Mais c'était trop tard pour lui : l'étrange serpent d'orage s'enroulait déjà autour de ses membres, aggravant ses blessures à vif, dévorant ses chairs martyrisées.
De plus, la distraction avait amplement suffit à Shun pour qu'il achève son dessin : une meute de féroces lions d'encre fondirent sur lui pendant qu'il se débattait avec l'encombrante murène.
"Ce n'est pas... possible ! Ô déesse... Protèges-moi !" glapit le prêtre soudain au comble de la terreur, avant de disparaître dans une explosion tonitruante d'encre et de sang mêlée.

Le corps désarticulée et aux membres brisés du religieux s'écrasa lourdement contre un mur de la grande salle à manger dans un bruit mou et répugnant.
"... J'ai... échoué... Izaya... La... leur... beauté... civilisation... pas... s'éteindre... Protège..." furent ses dernières paroles, alors que, bien que secouer pa rle choc des explosions, l'anguille de l'orage sinuante et crépitante achevait de dévorer des organes, fouraillant dans ses blessures horribles.
Akimitsu expira dans un dernière râle, maudissant le jour où il avait voulu de nouveau cru pouvoir acquérir de la mains d’œuvre "bénévole" pour son temple.

De son coté Akrillo avait savamment esquivé l'assaut de l'aveugle et couvrait sa lame de chakra pour préparer sa contre-attaque. Usant des arts secrets de son clan, il préparait également une méchante surprise pour le bonze aux couteaux.
Cependant, le Dragon des Miyamoto n'était pas née de la dernière pluie. La façon de bouger d'Izaya, ses réflexes étonnant malgré sa cécité et cette faculté qu'il avait eu de détecter le déploiement de certaines techniques des uzujin... Il devait être doté de sens mystiques, capable de suivre le chakra.

Les précautions de l'épéiste se retournait alors peut-être contre lui... En nimbant de chakra sa lame, il en facilité l'esquive par le moine.
De même, il n'était pas dit que l'aveugle soit stupéfait par sa petite surprise...
Du coup, Akrillo commença à chercher une solution plus diplomatique, plus propre à son goût.

Sanada avait réussit à envoyer valdinguer un peu plus loin le bonze trop inquiet pour son coreligionnaire, mais l'assaut du frêle manieur de tempête ne semblait pas lui avoir fait grand mal, ni ne l'avait particulièrement déstabilisé.
Sanada n'était définitivement pas fait pour le corps à corps, à l'inverse de son adversaire. Il fallait qu'Akrillo intervienne au plus vite !
Néanmoins, le chuunin d'Uzushio décida de tenter une ultime négociation. Après le chef du monastère venait de passer de vie à trépas... Ils pourraient peut-être stopper les effusions de sang.

"Maître... Maître ?" balbutiait le moine aveugle, ses couteaux levés, soudain l'air vaguement perdu et au delà de l'inquiétude. "Répondez-moi ! Je... Je ne ressens plus la douce lueur de votre âme !"
A la fois charitable et menaçant, Akrillo offrit une chance au bonze de se rendre.
"...Monstres... Barbares ! Qu'avez-vous fait... QU'AVEZ-VOUS FAIT !? Chimamire no Panchi !!" explosa soudain l'aveugle devant l'absence pantois de réponse de la part de son collège.
Dans un hurlement de rage, il se jetta sur Akrillo.
Le Dragon des Miyamoto constata que malgré sa fureur, les coups d'Izaya étaient d'une précision mortelle. Oui, il était bel et bien un Senseur et savait parfaitement où se trouvait l'épéiste.
Ses assauts étaient méthodiques, violents mais aussi diablement précis et vicieux. Le moine voulait faire mal, très mal. Tuer.

Mais après cet assaut furieux... Il s'effondra, comme brisé.
Sanglotant, il lâcha ses couteaux qui cliquetèrent sur le sol et se mit à ramper maladroitement en murmurant presque tendrement le nom d'Akimitsu.
"J'ai... j'ai faillit... Je suis retourné sur la Voie du Sang... Je me suis détourné de sa Sainte Lumière... Voilà pourquoi nous avons été châtiés... Maître, Ô mon Maître, où êtes-vous... Je... La beauté m'est de nouveau caché..." balbutia le prêtre aux yeux bandés. Il s'en écoulait de véritable larmes de désespoir.
Visiblement, Izaya avait perdu toute velléité de combat une fois sa rage passée.
Il serait extrêmement facile à Akrillo de l'achever s'il le souhaitait.

Récapitulatif combat:

   


 

Les envoyés d'Uzushio avaient vaincu !
Dans un déferlement de violence en terre consacrée, ils venaient d'occire (non sans mal) le chef barbu de l'étrange congrégation de ce temple d'albâtre.
Son condisciple, un suivant de Jashin repentit s'écroula après, brisé par la perte de son mentor, l'homme qui l'avait tiré des ténèbres pour l'amener vers la lumière...
Leurs crimes, qui avait déchaîné l'ire des uzujin ? Comme toujours : l'avidité et les traditions.

Ce fut Sanada, l’Élu autoproclamé des Cinq, qui commença à se moquer du vaincu et à le houspiller.
L'aveugle blessé était bien trop las pour s'en soucier ou même refuser de répondre aux shinobi.
"Où vous êtes ? Sans doute dans un tombeau, désormais..." souffla doucement Izaya, au comble du désespoir. "La Lumière de la civilisation, de la beauté que nous tentions d'apporter en ces terres désolés est morte, brisée par les barbares... J'imagine qu'après m'avoir interrogé et torturé, vous pillerez nos maigres trésors sacrés, avant d'abandonner ce monastère aux vents et au sable..."

Il soupira lourdement, avant de désigner le réfectoire dévasté ou plus probablement son temple.
"Vous avez souillé par le sang le monastère de l'Eclat Divin, dernier vestige des croyants en la Déesse de l'Art et de la Beauté. Comme il est ironique qu'après tant d'années à marcher sur de sombre voie, je périsse après avoir enfin trouvé la mienne... Nos méthodes ? Notre clergé n'est ni le bienvenue, ni populaire et ces lieux. Nous essayions simplement de réaliser au mieux la vision de notre prophète... Dans notre orgueil, nous avons sans doute vu trop grand... "

L'aveugle frappa le sol de ses poings, s'enflammant et criant sa colère.
"Qui êtes-vous pour nous juger, mécréants ! Barbares ! Assassins ! Les vocations pour un culte qui ne prône pas la violence et les sacrifices humains sont dures à susciter dans la région. Oui, nous avons exigé des dons... Mais en échange, nous offrions l'accueil des voyageurs fourbus, des conseils, la protection de nos murs et même de mes lames ! En requérant dîmes et travaux au temple, nous espérions encourager des vocations ! Nul doute que la main protectrice de ma Dame s'est étendue sur nos généreux donateurs ! Quand à ceux qui travaillaient au temple, nous leur avons appris l'hygiène, la littérature, le calcul, la sculpture, la peinture et surtout le fait d’œuvrer pour une gloire divine ! Nous étions le dernier rempart contre la barbarie dans cette vallée stérile... Voilà ce que vous avez détruit !"

Des larmes perlaient sous le bandeau d'Izaya. Il tremblait, à la fois de colère et d'une terrible déception.
Il soupira lourdement, reprenant son calme et poursuivit ses explications.
"Malgré tout, l'Eclat Divin périclitait. Les fondateurs devinrent trop âgé, puis finirent par rejoindre la déesse. Les vocations, forcées ou sincères, se faisaient de plus en plus rares. Les barbares et voleurs devenaient de plus en plus dangereux... Ceux à la Foi vacillante finirent par quitter ce projet qu'il jugeaient impossible ou démesuré, regagnant la douceur des villes ou le train-train des caravanes nomades. Peut-être ont-ils eut raison finalement et qu'ils sont arrivés à propager au moins un peu la Foi en la Déesse... Au final, il n'est plus resté que le Père Akimitsu et moi-même... Nous nous complétions si bien que nous gardions espoir malgré tout. Il était mon confesseur, mon guide. J'étais son protecteur. Il était persuadé que tout ceci n'était qu'une mauvaise passe... Que la Déesse allait nous envoyer un signe, que nous allions recruter de nouveaux fidèles pour terminer de bâtir ce phare de la civilisation en ces lieux désolés..."

Un sourire amer barra le visage torturée de l'aveugle.
"Et une fois de plus, nous avons péché par orgueil. Akimitsu n'a pu contenir sa joie quand je l'ai informé de votre présence, de la puissance de votre chakra. C'était là le signe tant attendu, pensait-il ! Si un seul d'entre-vous nous rejoignait, cela serait le début du renouveau de l'Eclat Divin ! Et même sans cela, des hommes aussi puissant pourrait sans nul doute versé un écot splendide au temple, nous attirant sûrement les ferveurs de la Déesse. Alors... Nous avons stupidement tout fait pour vous amener ici et vous convaincre... Non, forcer à rester. Au point d'user de violences et de coercition, comme les barbares du déserts... Finalement, c'est peut-être eux, qui nous ont convertit... Et voilà le résultat. Des rêves brisés..."

Izaya s'effondra presque de dépit, son récit terminé.
Il ne réagit même pas quand l'impitoyable Shun suggéra qu'on lui ôte ses vêtements, révélant un corps sec d'ascète finement musclé, marqués de moult cicatrices plus ou moins anciennes. La plupart semblaient avoir été faites par des lames, mais il y avait aussi d'étrange traces de brûlures et même des traces de griffes de quelques animaux sauvages. L'homme avait visiblement longuement combattu au cours de sa vie. Ses mains portaient aussi la marque d'acides ou de substance toxiques : l'homme devait être empoisonneur à ses heures perdues. Il convenait donc de se méfier, même si le prélat aveugle ne semblait plus avoir la moindre velléité de combat.

Par ailleurs, Izaya souffrait, gravement blessé. Tout comme les uzujins, le combat avait marqué son corps et son âme. Il semblait cependant de robuste nature : même ainsi, il restait dangereux. Il était probable que si les shinobi ne l'achevait pas, il s'en sorte.
Survivrait-il, seul dans ce temple superbe mais désert ? Difficile de le savoir... Tout comme ce qu'il pourrait faire contre les ninja d'Uzushio une fois remit sur pied et tiré de son désespoir...
En tout cas, Shun ne pourrait guère porter sa toge, bien abîmée lors de la confrontation et tachée de sang. Mais il devait bien y avoir quelques robes de novices quelque part...

L'Arpenteur des Six Chemins s'en était vite allé, préférant parcours les hall désert de ce temple inachevé à la gloire de Karo.
Il découvrit bien vite les trésors somptueux de celui-ci. Statuaire votive raffinée, brûleur d'encens festonnée, poteries fines... Le tout était exposé. Quelques œuvres d'arts peinte ou calligraphie. Mais aussi moult petites babioles bien moins belles ou élégantes : des sculptures sur bois maladroites, des croquis médiocres, des bijoux grossiers... Sans nul doute les dons de voyageurs ou les œuvres de ceux condamnés au servage pour honorer le temple et bénéficier de ses faveurs.

L’œil expert de Shun ne décela pas de chef d’œuvre ou d'antiquité particulièrement digne d'intérêt. Pas de mystérieuse statuette d’obsidienne, évidemment. Il évalua l'ensemble à tout de même plusieurs centaines de ryo. Hélas, la majorité des trésors ne supporteraient pas un transport trop agité ou seraient bien encombrantes... Si ils achevaient le gardien de ce monastère, elles finiraient soit par retourner au sable du désert, soit par être pillées...

Attendant la décision des ninjas concernant sa vie, Izaya soufrait en silence, s'efforçant de méditer, de croire encore à un miracle qui sauverait cette petite étincelle de civilisation qu'était son foyer.
Cet espoir le força à sortir de son mutisme.
"Vous ne trouverez rien au Mausolée d'Anaku." souffla-t-il péniblement. Difficile à dire si son ton était moqueur, cynique ou juste désespéré. "Il fut longuement fouillé par notre ordre, du temps où nous avions un peu plus de main d’œuvre... Il s'agit de la tombe d'un saint aimé par la Déesse. La communauté qu'il avait fondé fut détruite par les Kaigan, qui se livrèrent bien évidement au saccage et au pillage. C'était pour raviver ce brandon de Foi, pour honorer ces martyrs que notre Prophète a voulu fonder ce lieu... Qui finira par subir le même sort, apparemment."

L'aveugle paraissait sûr de lui. Mentait-il ? Chercher à empêcher les uzujins de se livrer à quelque pillage de tombe du mausolée d'un saint de son culte serait assez logique.
Cherchait-il à prévenir les ninjas pour qu'ils l'épargnent ? Ou au contraire voulaient les contredire et les énerver pour mourir plus vite de leur main ?
En tout cas, qu'ils achèvent ou non Izaya, les ninjas pourraient se reposer un peu au temple... Mais s'ils le laissaient en vie, qui sait ce qu'il pourrait tenter ? L'aveugle était clairement un assassin doué, plus ou moins repentit... Il fallait se méfier d'un coup de dague empoisonnée en pleine nuit.

Résumé:

 

Les prédictions du moine à l'espoir brisé s'avèrent justes.
Shun, peu soucieux des morts ou de l'âme des survivants, se hâta d'aller cataloguer les trésors que recelait le monastère d'albâtre.
Aussi conscient de sa mission, l'uzujin essaya de dégoter quelques indices aux milieux des antiquités et œuvres d'arts. Hélas, la chance n'était pas de son coté : aucun trace ou mention de la statuette qu'ils cherchaient.
Ses trouvailles intéresseraient peut-être des spécialistes des Arpenteurs des Six Chemins ou ferait un os à jeter à Chisei Tôshi.

Si bien entendu, les trésors du temple ne se faisait pas piller entre temps. La réputation des prélats suffirait-elle à décourager suffisamment longtemps les voleurs ?
D'après leur récit, les bonzes avaient pour coutume de demander une dîme aux voyageurs de passage... Bien que peu fréquenté, les routes passant aux alentours devaient voir le passage de quelques caravanes. Sans parler des tribus du désert... Difficile de prévoir au bout de combien de temps la disparition des moines seraient remarquée. Akrillo avait scellé le sort de ce monastère en assassin le vaincu.

Avant cela, Sanada essaya d'en apprendre plus, voire de convertir le bonze blessé.
"Quel intérêt aurais-je à vous mentir ? Une vengeance mesquine pour vos dépravations ? Cela ne ramènera pas mon maître..." souffla Izaya, épuisé par ses blessures mais essayant de rester digne dans la défaite. "Et si vous m'épargniez, je... ne fuirais pas. J'ai trouvé ici un nouveau foyer après avoir teinté mes mains de tant de sang au service de Jashin... J'ai trouvé ici le Beau et le Bien. Je... je dois continuer à le protéger... Ne pas me détourner... C'est ce qu'il aurait voulu..."

Ses yeux se voilèrent, versant quelques larmes pour son mentor qui avait périt de la main des ninja d'Uzushio.
Peut-être était-ce là la punition de la Déesse ? Avait-elle était outré de leur petites mesquineries mercantiles ? Leur taxe et coercition des voyageurs pour embellir le temple, faire survivre leur ordre en perdition sur ces terres barbares et impitoyable... Avaient-ils été trop loin ?
C'était ce que semblait sous-entendre ce blasphémateur inconnu.
"J'ignore qui sont ces Cinq ou quelle vérité vous satisferez, meurtriers !" s'emporta le moine, essayant de se draper dans sa dignité. "Vos paroles sont du poison ! Nous avons toujours servit la Déesse avec toute notre âme ! Notre Foi est pure ! Même si nos méthodes ont déplus à la Déesse, je sais qu'elle a pu lire dans nos cœurs et qu'elle comprendrait et nous accorderait son pardon !"

Visiblement, Izaya n'était pas candidat au salut et à la conversion à l'Osmiétisme. Malgré les doutes semés par Sanada, il restait persuadé que son ordre avait agit comme il le fallait compte tenue des circonstances. La Déesse de la Beauté et de l'Art les pardonnerait ! C'était décidé : il honorerait son mentor et son culte, rebâtissant ce monastère et continuant son œuvre civilisatrice, même seul !
"Nos coutumes funéraires sont complexes. Dans l'ancien temps, quand le temple était encore prospère, nous embaumions nos morts et les pariions de bijoux afin que soit préservée leur beauté en ce monde pour l'éternité, avant de les sceller dans un mausolée adjacent au temple. Chaque tombes étaient merveilleusement sculptée pour représenter le défunt sous son meilleur jour... Mais avec nos faibles moyens, cette coutume était condamnée à disparaître... Hélas, les secrets de l'embaumement furent perdu et désormais, nos fidèles décédés n'y ont plus droit. Et plutôt qu'une tombe entièrement sculpté, nous offrons un statuette ou une peinture représentant le défunt avant de l'ensevelir... Je... je me chargerais de cela."

Mais Izaya n'en eut pas l'occasion : après que Sanada eut terminé sa vaine conversation avec le moine, Akrillo l'empoigna et le traîna à l'écart pour l'égorger.
Ainsi mourut le dernier fidèle de l'Eclat Divin. Izaya resta digne jusqu'au bout, dédiant un dernier sourire ironique aux uzujin alors qu'il se vidait une dernière fois de son sang. Le moine savait qu'il mourrait par la lame depuis qu'il avait renié Jashin.
Il avait eut raison : les barbares triomphaient, essayant d'éteindre la Lumière et la Beauté pour satisfaire leur envie, leur déviance. Il était probable que le monastère soit pillé, par ces ninja ou d'autres qui suivrait. Il finirait par retourné au vent et au sable, éternellement inachevé.
Mais l'Art survivrait. Leurs chefs-d ’œuvres, le fruit de leur labeur ou des dons plus ou moins forcés, seraient volé, éparpillé, probablement saccagés... Mais l'un d'eux survivrait peut-être... Et toucherait peut-être l'âme et le cœur d'autrui. Et ainsi, leur Foi ne mourrait pas complètement.
Ce dernier espoir à l'esprit, il s'éteignit en silence, demandant pardon à la Déesse et à Akimitsu, pour n'avoir pas pu les protéger davantage... Ils ne lui en tiendraient pas rigueur, il le savait.

Les uzujins partageaient désormais ces lieux déserts en compagnie de deux cadavres.
Shun monta un camp sommaire, chose qui amusa un instant Akrillo : si l'Arpenteur avait fouillé le temple à la recherche d'autre chose que des trésors antiques, il aurait pu découvrir un imposant (et inutile) dortoir pour les novices et les chambres des prêtres.
Le confort y était frustre, malgré une décoration particulièrement splendide. C'était les quartier d'hommes passionnés, se levant tôt et se couchant tard pour œuvrer sans cesse au maintien d'un monastère déserté.

Comme Akrillo l'avait fait remarqué, les shinobi devaient se montrer prudent : en ces terres sauvages, même s'ils avaient écarté le danger représenté par ces prêtres esclavagistes ou trop cupide, il n'était pas à l’abri d'une autre menace.
Shun avait préparé le repas à partir de leur propre réserves, chose dont le Dragon des Miyamoto lui fut reconnaissant : il ne faisait aucune confiance aux (maigres) victuailles laissé par les prêtres. Izaya avait été un empoisonneur, après tout.
Sanada décida donc de monter la garde, seul, afin de laisser ses compagnons se reposer. Akrillo semblait particulièrement mal en point...
La nuit se passa sans incident, le vent soufflant lugubrement et longuement dans le canyon qui semblait pleurer la disparition des moines.

Au lendemain, la tempête de sable avait disparue : les shinobi pouvaient poursuivre leur périple. Sanada réveilla ses compagnons avant l'aube, afin d'éviter de marcher durant les heures les plus chaudes de ce pays écrasé par le soleil.
Mais vers où aller ?
Les uzujin pouvaient désormais poursuivre jusqu'au Mausolée d'Anaku... Mais s'il en croyait le défunt bonze, ils n'y trouveraient rien.
Mais avait-il dit la vérité ? Ou peut-être se trompait-il ? Rien ne garantissait en effet que les fouilles des moines aient été efficace. Il existait après tout diverses techniques ninjas pour dissimuler un objet ou sceller quelque cache secrète...
L'informateur de Shun avait bien spécifié que la tombe en elle-même était restée inviolée...

Mais les shinobi d'Uzushio pouvaient aussi partir en quête de quelque tribus de Kaigan qui marauderait dans le coin. Si le Mausolée avait bel et bien été pillé, le butin pouvait se trouver dans le coffre de quelque barbare du désert.
Cela cadrerait avec le journal du moine que les uzujin avaient découvert et qui avait inspiré cette mission.
Cependant, un problème se posait : comment retrouver les Kaigan ?
Les uzujin pouvaient également décider d'abandonner leur quête du Mausolée d'Anaku ou la chasse aux fantômes sablonneux pour s'intéresser aux autres lieux de culte de la région : le Refuge des Preux, un ancien monastère troglodyte ou les étranges ruines de l'Oasis Perdue.
En tout cas, le temps semblait s'être arrêté sir le beau fixe (un peu trop même), ce qui leur permettrait sans doute de pressé le pas...  

Résumé:

 

Les uzujins quittèrent finalement le temple d'albâtre, qui allait peu à peu retourner au sable. Le combat contre les moines dévoyés avait laissé des marques dans leur chair et dans leur âme.
Heureusement, leurs errances croisèrent une caravane orné d'un symbole familier : celui de la Ligue Somei. L'opulente et influente guilde marchande était un allié de poids d'Uzushio et nul doute que les ninjas du Village des Tourbillons y trouverait une bonne réception, voire une aide salvatrice.

Et ce fut le cas : les marchands les accueillirent à bras ouvert, leur révélant même une heureuse surprise. Peut-être envoyée par les Cinq pour aider son disciple, la redoutable Omura Mifuyu voyageait avec le convoi.
Ses talents médicaux furent les bienvenues après les périlleux affrontements contre les bonzes racketteurs.
Pour la Sorcière Omura, c'était là l'occasion de se rendre indispensable, de briller aux yeux de son élève favoris et d'en plus se rapprocher (ou au moins faire contracter une dette morale) au fameux Dragon des Miyamoto.

Mifuyu usa de son art médical pour examiner les blessures d'Akrillo puis pour le remettre sur pied.
Pendant sa rapide convalescence et leur voyage, les deux chuunin purent expliquer leur mission et leurs aventures à la redoutable Omura.
Intriguée et consciente du pouvoir politique qu'elle pourrait en retirer, Mifuyu leur offrit de remplacer Shun dans cette mission. Le manieur d'encre supportait en effet mal le climat de ses terres désolées et écrasées par le soleil. Cette faiblesse était méprisable, aussi mieux valait le transformer en simple message et escorte des marchands. La Sorcière avait déjà récupéré les ingrédients exotiques qu'elle convoitait lors de ce voyage et elle ne prévoyait pas de difficulté par la fin d'icelui. Shun pourrait donc très bien porter seul la missive pendant qu'elle irait enquêter sur cette mystérieuse statuette...

A la tombée de la nuit, les shinobi d'Uzushio finirent par atteindre, seuls, le Mausolée d'Anaku.
L'endroit se trouvait taillé à flanc d'une montagne ocre et aride, parsemé de quelques buisson épineux et d'herbes folles.
Durant leur approche et dès que la nuit fut assez sombre, les ninja ne notèrent aucun signe de présence humaine. Pas de traces, pas de lueur de feu. Si quelqu'un se trouvait ici, il devait être aussi discret qu'eux.
Il s'agissait visiblement d'une partie de temple en ruine. Les statues et les bas-reliefs à l'entrée étaient de superbes œuvres d'arts, trahissant là le clergé de Karo. Cependant, outre les ravages du temps et du climat, il apparaissait vite à l’œil exercé que l'endroit avait subit moult saccages.
Les sculptures de la Déesse et de ses prêtres avaient été défigurées ou jetés à terre. Les saints préceptes et litanies gravée dans la roche avaient été sauvage rayés et abîmés.

L'oeil expert de Mifuyu, prompte à noter les petits détails, cru discerné au moins deux types de dépravations. L'une se concentrant sur les symboles religieux pour les saccager brutalement, l'autre semblant plus méthodique, se concentrant sur des perforations ou le descellement de pierres. Comme une (ou plusieurs) investigation, beaucoup plus chirurgicale.
Sanada pointa du doigts un cartouche ravagés, où aurait dû se trouver le symbole de Karo. Un glyphe hideux le recouvrait, tracé avec une haine encore perceptible après tout ce temps. L’Élue des Cinq, qui avait de la religion, informa ses compatriote qu'il s'agissait d'un glyphe du Culte d'Ichibi.

Le vent du désert se levait, soufflant lugubrement dans les ruines dévastée du temple.
Pour s'abriter, les shinobi s'y enfoncèrent, gardant les yeux ouverts en cas de pièges anciens (ou nouveaux) ou de rencontre impromptu. Akrillo et Sanada se méfiaient désormais des monastères de ce pays.
Mais les ninjas ne rencontrèrent que des vestiges disloqués, des salles désertes. Il devint vite clair que des dalles avaient été fracassés ou retourné à dessein, que des coups de sonde avaient été effectué sur des murs désormais disjoints.
L'endroit avait bel et bien était d'abord saccager et piller, avant d'être méticuleusement fouillé.

Néanmoins, ils notèrent quelques traces de pas dans le sable ou la poussière, vieille de plusieurs jours, voire semaine.
Le Mausolée restait donc visité. Par des pèlerins ? Des voyageurs venus s'abriter du vent ? Des pillards Kaigan ou des chasseurs de trésors ?
En continuant dans les profondeurs du temple troglodyte  et en suivant les traces, les ninja d'Uzushio débouchèrent dans une salle finale, où un antique escalier s'enfonçait dans les ténèbres les plus noire.
S'armant de courage et vérifiant chaque marche à la recherche de mécanisme potentiellement mortels, les ninja descendirent lentement et longuement sous la montagne.

Et ils arrivèrent au Mausolée proprement dit. Ou du moins, son entrée.
L'escalier se terminait abruptement par une énorme porte de marbre sculpté à l'effigie d'une superbe déesse, à la fois radieuse et affligée. Sur la dernière marche se trouvait des bougies éteintes, des cendres d'encens et diverses offrandes (parfois en putréfaction).
Des litanies sacrée et des scènes saintes en bas-reliefs entouraient la sculpture de ce qui semblait être une étrange porte vers le Paradis.
Curieusement, aucune dégradation ni sacrilège ici. Il est vrai que la beauté et la pureté qui se dégageait de la divine sculpture pourrait figer même les cœurs des pillards les plus endurcis.
Mais... Même celui de fanatique Kaigan du sanglant Culte d'Ichibi ? Même celui du plus vorace chasseur de trésor ?
Non, il y avait autre chose à l'oeuvre...

L'oeil chirurgical de Mifuyu nota des répétitions dans les décorations et les prières gravés dans la roche d'albâtre. Comme des glyphes de Fuinjutsu. Akrillo et Sanada tombèrent d'accord avec elle : si la tombe était restée si longtemps apparemment inviolée, c'est sans doute à cause d'une quelconque protection s’apparentant à du ninjutsu.
Hélas, aucun d'entre-eux n'était spécialiste en ce domaine... Du coup, comment pénétrer dans le Mausolée pour achever leur fouille ?
Les moines de Karo devaient bien avoir un moyen de pénétrer dans la tombe, pour enterrer leurs morts.
Sanada traduisit laborieusement une des prières qui semblait centrale.
"Ô âmes pures qui craignent les Ténèbres de la Mort, quand l'Obscurité masque la Beauté, n'ayez nulle crainte. La Déesse vous sourira de ses Lèvres Incarnats et vous Embrassera de son Amour. La Lumière reviendra pour dissiper vos doutes et révéler la radieuse Splendeur. Ô pèlerin qui franchit le dernier rideau de la vie, ne vacille point. Dans ses Mains Aimantes abandonne tous les Symboles de Haine et prononce son Nom en te repentant dans ton dernier Souffle."

Qu'allaient faire les uzujin ? Essayer de trouver un moyen de pénétrer dans la tombe inviolée ?
Ou abandonner ces ruines visiblement désertes et déjà fouillée depuis longtemps ?