Le hérisson sauvage || PV Maika ||

Le Hérisson Sauvage

De retour d'une mission en dehors du Danzaemon pour ramener quelques précieux ryos à la troupe, Maika et Doro descendaient les pentes escarpées des montagnes. Les seules personnes qu'ils croisaient étaient des mineurs qui, la gueule salis par la roche, repartaient vers leurs habitations.

L'Équilibriste était de bonne humeur, il lui tardait de revoir sa famille. Le combat était plus une nécessité qu'un plaisir. Mais, en tant que gardien du cirque centenaire, il ne pouvait se laisser aller à la mollesse.

Quand le hérisson agita sa truffe à cause d'une odeur exotique qui provenait d'une petite vallée en contrebas, il s'y précipita sans même regarder son partenaire.

Doro n'était pas du genre docile, c'était même tout le contraire.

Lâchant un cri de frustration, Maika fut contraint de suivre la petite bête qui n'allait pas bien vite. Après une minute de dénivelée, au détour d'un immense rocher, Maika aperçut une jeune fille, une lance à la main, qui s'entraînait.

Il observa un instant la jeune fille, analysant sa technique martiale, la grâce qu'elle pouvait avoir avec la lance entre les mains, la façon qu'elle avait de bouger avec l'arme.

Mais Doro n'était pas d'accord et comme toujours, il n'en fit qu'à sa tête en s'avançant d'un pas que Maika ne connaissait que trop bien.

L'animal avait écarté ses yeux ronds, il avait abaissé ses épines, et marchait en boitant dans la direction de la guerrière.
Arrivé à sa hauteur, il s'allongea sur le dos pour dévoiler son ventre d'une douceur insoupçonnée pour un être fait de pics en poussant des petits cris, qui heureusement, n'étaient pas compréhensible pour l'uzujin.

- Elle est pas dégueu en plus la petite, allez caresse-moi donc catin !

Maika s'avança alors, usant des petits cris et claquements de langues qu'il utilisait pour communiquer avec le boulet accroché à ses pieds depuis l'enfance.

- Non mais t'as pas fini ton théâtre ? Dit Maika sans même regarder la fille.

- Non ! J'aurais fini d'être humanophile quand il y aura des bordels à hérrissonnes ! Allez toi ! Caresse-moi je t'ai dit ! Je suis mignon, très mignon ! Dit l'animal en balançant sa tête, les yeux humides tournés vers la jeune femme.

Maika leva enfin les yeux et s'approcha de Masami. Sans trop la regarder, car il n'utilisait pas ce sens aussi souvent que les autres, il se mit à la renifler, passant autour de son visage, respirant les effluves de son cou.
Une très fine odeur d'iode semblait imprégner ses cheveux et ses vêtements comme s'ils avaient séché grâce au vent marin, cette odeur était mêlée à la symbiose si particulière des lames d'acier et du sang séché. Devant toutes ces effluves, un léger parfum de fleur blanche semblait caresser la peau satinée de la combattante.

- Tu n'es pas d'ici toi... Dit le Colosse sans cesser de la renifler comme un animal.

Au bout d'un long moment, il s'éloigna enfin et pour la première fois, la regarda dans les yeux.

- Tu as une certaine aisance avec la lance, mais tu manques de fluidité. Il faudrait que tu danses un peu plus avec les personnes de ton île. Quand ce sera fait, tu pourras guider ta lance avec plus d'amplitude et de précision. Danser avec une arme, c'est danser avec un mort. Il faut avoir le niveau pour deux.

- Tu vas la fermer ? Elle va pas me tripoter si tu continues ! Dit le hérisson avec un regard réprobateur.

Maika, lui, s'empara de son bâton de marche et appela son ami.

- Lui, c'est Doro, ne fais pas attention à ses jérémiades, ça risque de te couter plus cher que tu ne le crois.

Pendant que Maika parlait, contraint et forcé, le petit mammifère se releva, cessant son jeu d'acteur et grimpa au sommet du bâton de Maika. Il croqua l'arme à pleines dents et commença à se transformer. Sous l'effet du chakra, les épines de l'animal s'alignèrent pour former des lames aussi tranchantes qu'un scalpel, son corps devint rigide, épousant la forme triangulaire d'une pointe de lance. Ses pattes se figèrent pour former l'angle propice au blocage d'arme.

En quelques instants, le danseur aux cheveux hirsutes avait dans les mains une lance aussi atypique qu'imposante.

- Moi, je triche, vu que mon arme n'est pas complètement morte. Dommage qu'il n'y ait pas un musicien ou deux, on ne bouge jamais mieux que sur un rythme.

Maika se mit à danser avec la lance, habillant le silence de ses mouvements amples et gracieux.

Soudain, au détour d'une vrille, il lança son arme qui se planta dans l'énorme rocher en face de lui.

- Tu veux essayer ? Lui dit-il en arrachant sa lance de sa prison de pierre.

Technique utilisée:

Technique à enseigner: