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Les porcs marchent. [PV Shun]

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-Je vous jure! J'ai vu un porc qui marche! S'exclame hystérique la vieille Kuchinawa.

Je dirai bien que c'est inhabituelle, mais on parle d'une femme qui s'affole parce que les astres s'alignent ou alors car elle prétend avoir vu des samouraïs fantômes chevaucher à travers le village. Quand elle n'est pas en train de râler car les Onis sont descendus de la montagne pour aller voler des chèvres (alors que c'est juste Genkishi qui veut un casse dalle nocturne sans agacer la cuisinière). Alors... Au choix, soit c'est une vieille ninja d'exception qui a une perception qui transcende celle des Uchihas, des Hyuga et des senseurs, ou alors c'est le givre des montagnes qui commence à lui glacer la cervelle. Je dirai bien que les deux sont équiprobables mais l'expérience m'a appris que les ninjas les plus retors et les plus terrifiants étaient aussi ceux qui étaient les plus à même d'être détecté par les senseurs, ma sœur n'ayant rien trouvé à son propos, je penche plutôt pour la sénilité. Le naufrage de la vieillesse même. J'ai avec moi une vieille (mais jeune) connaissance, de passage pour sauver des orphelins.

-Tu vois Shun, c'est pour ça que les orphelinats des villages ninjas ont un avantage par rapport à ceux des villes et villages normaux ; les enfants sont moins exposés à ce genre de conneries. La vieille m'accroche du regard, enragée.
-Vous devez faire quelque chose, porte bannière des Kishos, vous êtes la gardienne de ces terres qui sont autant celles de vos ancêtres que des miens! Vous devez aller voir.
-Vous n'êtes pas sûr que vous avez vu juste un sanglier plus moche que les autres?
Ça va faire une semaine qu'elle parle de ça quand même, d'habitude au bout d'une journée à déblatérer ses inepties elle s'arrête pour aller faire plus important ; rapiécer les yukatas de ses petits enfants par exemple.
-Non! Je sais ce que j'ai vu, dans les rizières, il y avait un porc qui marchait sur ses deux pattes avant!
-Auriez-vous bu ou fumer toute substance particulière ce soir là?
-Non, j'étais sobre! Je n'avais plus d'alcool de citron justement, je voulais aller à l'auberge en acheter mais en sortant de chez moi, je l'ai vu! Cet abominable cochon, je l'entendais couiner. Il tenait quelque chose sur son épaule et partait vers le vieux château abandonné! Vous devez aller voir. On aurait dit une enfant.
J'imagine que oui.

En temps normaux j'enverrai un binôme mener l'enquête, mais puisque je suis déjà avec Shun, j'imagine que c'est à moi de m'y coller avec lui, même si l'on est en fin d'après-midi. Le soleil est encore haut dans le ciel, mais commence déjà à descendre petit à petit.
Le temps de s'équiper (c'est à dire d'emprunter des bougies et un chandelier aux villageois, ainsi que de la corde, au cas où) et on part.

-Tu as entendu les rumeurs ; il y aurait une fille qui aurait disparue de l'orphelinat d'à côté. Tu penses que c'est une simple fugue ou alors d'un vrai... Un vrai enlèvement? Personne ne va jamais au vieux château d'habitude, on le dit hanté mais personne ne s'en est jamais vraiment inquiété, une histoire pour effrayer les enfants et les inciter à ne pas sortir la nuit. J'espère que c'est ça.

***

Lorsqu'on arrive au castel Kyazu, l'endroit est sans appel ; la végétation a envahi une bonne partie des lieux, les murailles sont envahies de lierre, un coup de pied dans la porte principale suffit à l'ébranler. Mais je ne suis pas sereine à la simple idée de... Tout faire sauter et arriver les armes à la main, on ne sait pas vraiment ce qu'il y a derrière et je n'ai pas envie d'annoncer notre arrivée plus que je ne l'ai déjà fait. Je matérialise une petite veine de cristal sous la porte avant d'invoquer ma clone shoton de l'autre côté, lui laissant la tâche d'ouvrir en discrétion.
Ce qui s’avérera finalement assez facile puisque selon elle, il n'y avait qu'une simple planche qui maintenait la porte fermée. Ce qui soulève alors la question, qui a mis cette planche?

-Alors, la grande question que tout le monde se pose ; on commence par fouiller le rez-de-chaussée, les étages supérieurs ou on est con et on fonce directement au sous-sol?
-Chut chut chut, écoutez.
Isda se fige, Shun l'imite et je me résous tardivement à tendre l'oreille.

Un sifflement, une sorte de mélodie dissonante. Je ne saurais pas dire si c'est un genjutsu auditif ou juste quelqu'un qui siffle mal, mais en tout cas à défaut de tenir ses notes il a une certaine capacité pulmonaire vu combien de temps elles durent. Cela vient d'en haut, l'une des tours du château.
Je consulte Shun du regard, lui faisant signe d'ouvrir la voie et par la même, de choisir notre itinéraire ; je n'ai pas très envie d'ouvrir le chemin dans un lieu que je ne connais pas alors que je manque cruellement de pratique en corps à corps.
En haut, devant nous ou en bas? Nous n'avons pas encore parcouru la cour intérieur du château, mais il doit bien y avoir un escalier pour monter non?
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    Un porc qui marchait, une anomalie de la nature, la vieille dame aurait-elle perdue la boule ? Un porc cela ne pouvait pas marcher sur deux pattes cette espèce était clairement créer pour marcher à quatre pattes, rien de plus rien de moins. Cependant, cette vieille dame semblait être sûre d'elle, il n'était pas rare de voir une personne sénile s'entêter sur un fait qu'il croit du plus profond de son cœur que s'est réel alors que cela n'est pas du tout. J'étais simplement venu dans cet endroit afin de continuer ma quête des orphelins qui lorsqu'on était qu'un simple spectateur que je pouvais ressembler à un pédophile, mais finalement, c'était pour protéger ces enfants qui étaient paumés et qui avaient besoin d'un guide. Un guide qui se souciait des orphelins, un simple être humain qui voulait donner une chance à ceux qui n'en avaient eu aucune lors de leur enfance. La géante m'expliquait que les orphelins des villages avaient la chance d'échapper à ces drôles d'inepties racontées par cette vieille dame. Je me mis à éclater de rire avant de rétorquer :

    « - Je pense que tu ne connais pas les vieux Uzumaki. Ils sont pas mal dans leur genre. Niveau inepties, ils sont pas mal. Quand tu vois certains de leurs descendants, tu peux comprendre. Quand je vois l'idiote Katsumi. »

    Les propos de la vieille parlaient de cet animal bipède dont on ne connaissait rien, cependant quelque chose semblait réel le rapt d'enfant, d'orphelins qui disparaissaient comme ceux que j'avais perdu dans l'incendie de mon orphelinat. Nous allions former un étrange duo entre une géante et un jeune garçon aux cheveux longs. Je regardais la femme tout en attrapant un chandelier :

    « - Non, je n'ai rien entendu sur cette rumeur. Il est rare que je m'arrête pour écouter ce genre de choses. »



    - -----------------------------------------------------------------------------


    Nous arrivâmes à l'endroit même dont les propos de la vieille pie avaient décrit le décor. Cette fameuse battisse où peu de gens venaient. L'endroit semblait ressembler aux décors de vieux romans. Les lierres qui montaient sur la demeure, la porte du sous-sol qui paraissait trop simple. Le clone de cristal qui m'avait jadis fait extrêmement peur à la limite du trauma venait d'apparaître non loin de la porte. Alors que Benkei me demandait par où passer, nous nous stoppâmes comme un frisson d'effroi venait de nous paralyser le long du corps, j'avais limite envie de faire un kai juste par précaution tellement ce sifflement strident m'avait pétrifié de peur. Il fallait que je choisisse par où aller :

    « - Hum... Je ne sais pas trop. Mais j'aimerais secourir les enfants le plus rapidement possible. On vise le sous-sol ? »

    Il voulait que j'aille devant, je n'avais rien d'un homme éclaireur, mais il fallait commencer par quelqu'un et ce serait moi. Je m'approchais de la porte et l'ouvrait en attendant ce qui allait se produire. J'espère qu'il n'y avait pas d'énormes araignées ou clowns, cela me fait une peur bleue.
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-Allons en bas, allons au sous sol. Dans les entrailles du castel Kyazu.

On traîne un peu avant de trouver l'entrée de sous-sols, un petit escalier dérobé y mène, à l'écart de tout. Le jeune initié du village des tourbillons ouvre grand les portes, nous nous enfonçons un peu dans le souterrain avant que la lumière du jour ne nous atteigne plus, je me place à sa hauteur et tend le chandelier en avant pour nous apporter un peu de lumière. Il fait noir comme dans un four ici et je n'ai pour intention de me laisser surprendre ; dans un environnement claustrophobe comme celui-ci, il en faut peu pour que les choses changent. C'est avec une certaine appréhension que je laisse Shun m'emboîter le pas dans cette cave ; les murs humides et noircis par des années de suies donnent un air presque organique à l'environnement autour de nous, l'air frais des sous-sols nous rafraîchit de la chaleur d'été au dehors mais m'arrache presque un frisson. Sans prendre des allures de dédales, presque tout se ressemble et à la première intersection, je fais signe à mon compagnon de prendre à droite. A peine le temps de souffler de soulagement qu'une rafale de vent vient éteindre notre unique source de lumière.

-Ah bordel de merde! Pourquoi est-ce qu'on a plus de lumière? De la lumière bordel de merde! Je craque et invoque mon écu de cristal, le béryl jaune se met à luire et apporte un éclairage de fortune le temps de rallumer le chandelier. Je... Je, je crois que j'ai un peu paniqué sur le coup. Je déglutis sans chercher à cacher mon malaise.

Je n'aime pas les combats en milieux clos ; rien de tel qu'un bon mangonneau ou une jolie onagre pour exploser un bâtiment et ne pas avoir à se farcir ce genre de choses. J'ai un certain mal à dissimuler le mal être qui m'habite jusqu'à ce que nous arrivions à une salle un peu plus grande ; une sorte d’égout central avec encore une porte de l'autre côté. Les geôles peut-être?

-Ah! C'est comme ça que j'aime mes souterrains ; des cavernes géantes et des énormes tunnels pour s'évader, le grandiose doit aussi s'appliquer au discret.

J'avance, oubliant momentanément mes inquiétudes et marchant en ligne droite jusqu'à la porte de l'autre côté alors que le bruit de l'eau des canalisations autour de nous et le bassin de rétention en contrebas couvre mes pas. Je suis à peu près certaine que les geôles, et dans les geôles je suis certains qu'on trouvera quelqu'un ou quelque chose qui nous indiquera ce qui se passe ici. Ca doit être des vieux racontars, la vieille mémé qui devient foule.
Je pose la main sur la poignée de la porte, on m'ouvre en même temps que je me fais propulsé en arrière par la puissance de l'impact. J'ai à peine le temps de réfléchir qu'une douleur lancinante envahit mon corps, j'ai le dos en compote et en relevant la tête malgré la migraine tout juste arrivée je comprends ce qu'elle voulait dire.
La vieille Kuchinawa.
C'est vraiment un porc bipède.

-Gruik.

Deux yeux jaunes qui brûlent de fureur, un corps rendu difforme par sa nouvelle posture et les innombrables sceaux de fuinjutsu qui parcourent sa carcasse de bossu porcin, le cochon émacié et abîmé nous toise avec un regard alerte, prêt à en découdre. J'essaie de me lever avant que la douleur ne vienne me clouer au sol, la bête nous sonde avant d'émettre un grognement strident qui vient me crever les oreilles.
Pire encore, la bête fait un pas maladroit mais vif dans notre direction, humant l'air en agitant un gourdin fermement encordée à son bras droit, l'autre ayant été amputé et grossièrement cautérisé. Un instant de flottement puis la curée.
Le porc hurle à nouveau, faisant virevolter sauvagement l'énorme barreau de herse qui constitue son unique arme avant de se jeter sur nous. Je décolle et recule en puisant dans mes forces pour siffler une protection entre nous ; ma clone de cristal s'interpose le plus naturellement du monde et tente le corps à corps. La pierre contre la chair, elle esquive une frappe grossière avant de porter l'estocade en transformant son bras en lame diamantée. Le tas de muscle trapu encaisse sans broncher avant de la frapper d'un violent coup de herse, la brisant en milles morceaux comme s'il s'agissait d'une pauvre coupe de porcelaine.
L'animal reporte son attention sur Shun alors que je chancelle contre un mur, incapable de comprendre d'où cela sort.

Rapport de situation:

Statistiques du cochon:
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    Je me retrouvais en tête de peloton comme on pouvait dire parfois, le sous-sol était froid noir et étroit. On sentait l'humidité qui caressait ma joue d'un simple geste, elle se lovait dans chaque partie de mon torse afin de me serrer contre elle et de m'enserrer de son étreinte mortelle. Je me sentais mal-à-l'aise et surtout mouillée ce qui n'était pas quelque chose de très agréable. Entre la froideur de mon corps et la peur qui commençait à devenir de plus en plus un certain effroi qui m'inquiétait de plus en plus. Ce genre de sentiment qui donnait envie de se casser à toutes jambes vers la sortie. Il faisait de plus en plus noir, j'entendais que le souffle de la femme qui paraissait si puissante et toujours avec un sang-froid sans faille, enfin, je blaguais sur cette chose, Benkei n'était pas réellement un modèle de sang-froid, mais elle inspirait quelque chose de différent de ce que je connaissais d'elle. Je lui répondais d'un ton assez neutre :

    « - Ne t'inquiète pas Benkei, la lumière permet sûrement de ne pas voir des choses qu'on n'aimerait sûrement pas voir. Rats, araignées et j'en passe. »

    Je n'aimais pas forcément toutes ces vermines de ce genre. Le noir j'aimais bien ça, nous continuâmes d'avancer un peu plus loin pour déboucher sur une zone beaucoup plus grande et vaste. Benkei préférait cette topographie du terrain, personnellement, j'étais plutôt d'accord avec ce fin stratège, un endroit comme celui-ci me permettait de pouvoir me mouvoir de manière beaucoup plus subtile et rapide. Alors que nous continuâmes toujours un peu plus loin, une sorte de porte nous faisait face, je vis la demoiselle commencer à ouvrir la poignée de portes. Mon corps sentait quelque chose qui allait arriver, ma main se levait avant de crier :

    « - Attends n'ouvre pas ! »

    Trop tard, le corps de la géante valsait à cause de poids de l'ennemi qui défonçait la porte. Un porc qui se trouvait sur ses deux jambes. Une immense bête avec une certaine épée. Le clone de cristal avait réussi à porter un coup avant qu'il ne se fasse détruire par le porc. La géante s'était retrouvée contre le mur, à moi de jouer. Je choppais rapidement un kunai et activait le chakra nagishi, d'un simple regard l'analyse avait été faite. Le porc possédait une force remarquable, mais il était lent. Je me dirigeais vers lui, j'esquivais un premier coup en roulant sur la gauche avant de me retrouver dans un angle mort. J'assénais une salve de coup de kunai au niveau du talon d'Achille de la bête. Le Grouic retentissait de nouveau avant de voir cet animal à deux jambes devenir furax, un animal dont la douleur était forte devenait clairement imprévisible. Je reculais rapidement avant de me retrouver à côté de ma camarade :

    « - Comment-tu vas ? Je vais avoir besoin de ton aide. Pourrais-tu recréer un clone de cristal pour détourner son attention, j'aimerais restreindre un peu plus ses mouvements en touchant le deuxième talon, mais il devient imprévisible à cause de la douleur. Il est en mode berserker. J'aimerai avant qu'il ne meure analyser les fuins, j'ai peur qu'en le tuant les sceaux disparaissent. »


    Je gardais ma technique active alors que le démon goresque se mit à se relever en s'appuyant avec son arme comme une canne. Je me rapprochais de l'ennemi assez rapidement avant de me servir du mur qui se retrouvait derrière lui pour me projeter non loin de lui, mais en visant un second angle mort, j'espérais que le clone de cristal allait apparaître bientôt, mais sinon je me retrouverais à devoir utiliser des techniques dont je n'avais pas forcément envie pour le moment ce n'était que le mini boss. Le docteur qui avait causé ce monstre devait être bien plus fort.
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Pas besoin de me le faire dire de fois, malgré la brûlure qui se répand dans tout mon corps, je pose une main sur le mur de pierre ; la roche se transforme en cristal et en émerge ma clone qui émerge de nouveau pour fondre sur le porc avec cette fois-ci une agilité féline. Isda esquive une première attaque par les côtés avant de tenter un coup de pied sauté qui ne fait que déséquilibré légèrement le cochon, le teigneux hurle un coup avant de repartir à l'attaque.
Puis intervention providentielle de Shun qui réussit à porter une attaque éclair au niveau de la gorge du porc, la bête émet un râle d'agonie avant de s'effondrer au bout de quelques pas, s'écroulant au sol sans même comprendre ce qui lui arrive. Je profite du calme nouveau pour me relever en prenant mon temps, incapable de déterminer ce qui a pu cassé en moi ; j'espère que c'est juste des contusions particulièrement vilaines et pas une fracture.

-Quel chieur celui-la. Après cette expédition je n'aurais pas démérité un bon bain chaud. Bien joué Shun.

Je me traîne jusqu'à la carcasse du cochon avant de regarder les inscriptions qui parcourent sur son corps ; les différents sceaux qui ornent son cuir, les mutilations qu'il a subi. Une fois n'est pas coutume je me salis les mains et retourne le macchabée pour le mettre sur le dos, dévoilant des idéogrammes très anciens.
Anciens mais pas nécessairement savants ; les mots sont simples, "vie", "obéissance", "sang", celui qui s'est penché sur son cas faisait preuve d'une certaine expertise mais n'avait manifestement pas que ça à foutre.

-Honnêtement on dirait plus un clone qui avait déjà une base de chair que vraiment un saccage façon Omura. Je dis ça, mais les Omura sont assez tordus pour se faire une armée de cochons.

En tout cas les sceaux ne sont pas en train de disparaître, peut-être que notre hôte énigmatique n'avait pas vraiment de secret à caché sur le cochon.
Il faut dire que je pourrais sans doutes faire la même chose.
En retournant le corps, les écritures sur son dos sont beaucoup plus abstraites, cela m'évoque vaguement une quelconque technique de support médical mais n'étant pas toubib je ne saurai dire. Je consulte Shun d'un regard.

-Tu reconnais ce qu'il y a dessus toi?
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    Il suffisait que je lui demande pour qu'elle s'exécute et le songe d'un passé qui fut brisée en un coup de porc faisait une réapparition splendide. La clone de cristal, la création se mouvait d'une élégance et une rapidité qui était étonnante pour un clone qui devait peser assez lourdement. Alors que Monsieur Porc s'amusait avec la clone, mon corps se contorsionnait dans une rapidité et une agilité déconcertante, il était vrai que mon corps n'était pas forcément le plus rapide, mais dans une certaine mesure, il était d'une rapidité et d'une fluidité composé par les battements de la coordination de mes divers membres. Mon corps s'était tendu comme une ligne afin de se propulser vers l'ennemi et mon kunai dont le chakra rallongeait une certaine portée venait de s'abattre sur la jugulaire de ce bipède monstrueux avant de l'entendre dans un râle grouiesque s'écrouler sur le sol dans une douleur visible par la détresse de ses yeux. Mon visage s'était retrouvé taché du liquide rougeâtre de cette chose, je n'avais jamais tué un homme, mais bizarrement, j'avais l'impression en cet instant quand j'avais pu entrapercevoir son regard avant qu'il meure. Le pire dans cet amas de circonstances, c'est que je n'avais pas sourcillé que je n'avais pas pleuré, il était loin du môme qui avait pleuré lorsqu'il avait tué des crabes. Que m'arrivait-il ? Peut-être que finalement, j'avais l'impression d'avoir délivré cette immonde chose d'un sort qui était bien trop pesant pour lui, mais c'était une façon égoïste de pensée, parce qu'en soi, je ne lui avais pas demandé ce qu'il souhaitait.

    Je répondais à la géante :

    « - Il était chiant, mais finalement, il était simplement une marionnette, c'est triste que sa vie fût un simple ramassis d'ordres. »

    On s'approcha conjointement vers le corps de la pauvre chose. Les sceaux étaient restés même dans la mort, la vie, c'était le principal sceau. Elle parlait d'une sorte de clone plus qu'une création, mais j'avais l'impression que c'était quelque chose de différent de plus mystérieux, puis elle retournait le dos pour voir de nouveaux symboles. Je regardai ces différents symboles, mon cerveau semblait rentrer en ébullition, je me demandais bien quelque chose :

    « - J'ai l'impression que c'est un sceau qui permet de lier deux âmes. Tu ne penses pas qu'on est lié l'âme d'un humain à ce cochon ? Qui aurait pu faire ce genre d'horreur. »
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-C'était un porc. Il aurait fini à la casserole de toute façon. Il n'empêche que je ne suis guère à l'aise avec l'idée de le manger maintenant qu'il a subi toutes ces choses.

Quant aux sceaux dans son dos ; le transfert d'âme est une technique très rare, très pointue, presque une science qu'un art ou une simple technique. Ce serait assez étrange de lier une âme humaine à un cochon ; à ce niveau de puissance il y a plus simple pour transformer un sbire en un sbire décérébré, toute répétition mise à part, il y a quelque chose dans cet endroit qui me dérange. Je ne cache pas mon malaise devant le cadavre et donne un petit coup de pied dedans, appréhendant une réaction qui ne vient pas. Une fois assurée que le porc soit mort, je soulève sa tête ; un cochon comme on en trouve partout à la campagne.

-Cela semble plausible. Mais maintenant que nous sommes ici, inutile de trop poser de questions ; les réponses devraient venir d'elle-même. Continuons, j'aimerais bien savoir ce qu'il y a de l'autre côté de cette porte qu'il gardait. Les geôles seront plus bavardes que lui sur ce qui c'est passé ici.

Je m'approche de la porte puis fais signe à ma clone de passer devant, celle-ci glousse devant ma prudence avant de s'aventurer dans le cachot en sifflotant ; la plupart des cellules sont vides, abandonnées depuis longtemps, mais certaines d'elles ont été aménagées et montrent des signes d'habitations récentes.

-Hey! HEEEEEY! Sortez-nous de la.
-Je ne ferais pas ça si j'étais à votre place.
-Ta gueule le samouraï, faites nous sortir, on vous récompensera.

Dans l'une dernières cellules, tout au fond des geôles il y a un homme seul, un samouraï local si je me réfère à sa cuirasse qui moisit dans un coin, il se protège le regard d'une main fébrile mais digne quand j'approche le chandelier de lui.
Dans la fosse pour la vermine, juste à côté il y a les autres, des brigands vu leurs accoutrements déguenillés et vulgaire. Haut en couleur aussi, pas le choix d'un noble ou d'un ninja mais bien évidemment d'un bandit qui a réussit.

-Vous êtes?
-Je m'appelle Date Genosuke, j'avais entendu des rumeurs sur ce château et j'étais venu enquêter quand j'ai entendu dire que des enfants avaient enlevés.
Le bretteur hausse les épaules. Il faut croire que les rumeurs sont vrais vu notre geôlier. En bas... Il y a la folle qui m'a mis au trou. Sortez moi de la, j'ai pas envie de m'éterniser ici.
-Nous oubliez pas putain! On veut pas rester ici non plus.

Je me penche au dessus du trou ; un puits de plusieurs mètres de fond sans prise, la corde pour les faire monter est juste à côté d'eux mais ce sont des bandits. Qui me dit qu'ils ne méritent pas ce qui leur arrive?

-Shun? Ton choix.
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    Il aurait fini à la casserole parfois, je me demandais si je ne devais pas devenir végétarien. Je détestais le fait de voir des animaux mourir dans d'affreuses circonstances. C'était tout simplement une horreur pour mon petit cœur et surtout que je trouvais les animaux tellement plus dignes de la vie que certains hommes. De plus, ce porc n'était rien d'autres qu'une abomination créé par l'homme. Je ne disais rien à ses propos sur le fait de la casserole et j'écoutais la suite de ce que la géante avait à dire. Je ne savais pas trop quoi dire, j'ajoutais un simple :

    « - Je te suis. »

    Nous avançons dans la zone après la porte à la recherche des nouvelles preuves ou bien d'autres choses. Le clone de cristal avait pris la tête de la file et elle nous servait en quelque sorte de guide dans un dédale dont on ne connaissait rien, je ne pipais mot. J'observais juste, je regardais le long du couloir et je me demandais alors que des cris couvrissent l'ensemble du couloir. Je ne comprenais pas forcément grand chose. Benkei semblait être attiré par l'un des samouraïs. Elle souhaitait libérer que cet homme, mais d'autres semblaient avoir un destin bien plus funeste. Je devais choisir si on les sauvait ou non. Je répondais d'un air un peu distrait :

    « - Je pense qu'ils ont le droit de vivre ou au moins ils pourront servir de diversion. On les envoi d'un côté et nous on va de l'autre côté. »

    J'attrapai la corde avec mes bras avant de la lancer dans le puits. Je regardais la demoiselle :


    « - J'espère ne pas me tromper. Mais j'ai foi en ce plan ! »

    Je croisais les doigts au fond de mon âme de ne pas souffrir de mon innocence et du fait que parfois, je croyais trop en les hommes pour voir le démon qui se cachait dans le fond de leurs âmes.
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-C'est votre jour de chance bandes de chiens. Vous n'avez pas intérêt à m'enfler en foutant le bazar dans la région sinon je vous lynche. J'attrape la corde et on les remonte.

Un par un, en suant sang et eau pour des cons qui en valent à peine le prix, mais puisque Shun veut, on le fait sans râler. Une fois qu'ils sont tous hors de leur trou ils s'éclipsent sans demander leur reste au mépris le plus total de la politesse, ils auraient faits de bons obstacles entre nous et le timbré qui a créé le cochon, mais ça rendrait caduc l'intérêt de les avoir sortis d'affaire. J'hésite un instant à libérer le samouraï mais c'est un impérial ; je le relâcherai quand tout cette affaire sera tirée au clair, en attendant je m'approche un peu plus de l'escalier dérobé qui mène toujours plus bas sous terre. Même en essayant de me souvenir de la géographie des environs, je ne saurais dire si les souterrains dans lesquels nous nous aventurons sont proches de la surface via des entrées d'air dans la vallée avoisinante ou alors si nous sommes dans l'abysse. L'obscurité autour de nous se fait presque asphyxiante, anxiogène, mais il faut bien avancer et faire la part des choses au sujet de ce château. Même si l'escalier qui se présente devant nous ne me dit rien qui vaille, j'échange un regard avec Shun, même si ce n'est pas ma tasse de thé autant y aller. J'avance la première.

-Il fait noir comme dans un four. J'ai besoin d'entendre sa voix, avancer seule dans cet endroit n'est pas quelque chose que j'apprécierai, même avec un clone et lui c'est limite-limite. Je crois que nous arrivons au but. Dans la salle de torture du château.

Mais nul de victime démembrée ou de cadavres qui pendent, aucun vestige d'aucun acte sadique si ce n'est une sorte d'énorme corne de brume à côté d'une chevalet à écarteler. Mais malgré la relative propreté des lieux, avec des râteliers qui à une époque portaient fièrement les outils du bourreau aujourd'hui vides, les sols propres comme au premier jour, il y a cette odeur dans l'air. De savon frais, avec un petit relent métallique, une odeur de rouille ou de sang, une façon comme une autre de faire oublier les saletés. Les lucarnes qui donnent sur l'extérieurs sont grandes ouvertes comme pour essayer d'obtenir un courant d'air et dans un coin de la pièce, à côté des tables où s'empilent des livres et des parchemins par dizaines, il est là.
L'hôte du château, avec les raies de lumières qui filtrent à travers les tentures transformées en rideaux de fortunes, on distingue les reflets de son bandeau d'Uzushio qu'il porte autour du cou, mais aussi des deux grosses bésicles opaques qui cachent ses yeux. Le ninja du tourbillon abandonne le corps entre ses mains comme une goule surprise en pleine repas, le masque métallique qui lui sert de visage me prive de ses émotions mais son maniérisme supplante assez bien la prothèse. Rien ne filtre de son visage qu'on associerait presque à un masque de kabuki en bien plus sinistre et inexpressif que vraiment une protection pour intimider. Ce masque, il est utilitaire presque.
Le maniaque a un sursaut.

-Ah! Shun! Hein? Qu'est-ce que tu fais ici? Comme pour se laver de cadavre qu'il avait encore entre les pattes il y a quelques instants, il jette ses mains en l'air avant de les essuyer prestement sur son pantalon, me sondant du regard avant de finalement reporter son attention sur Shun. Il est nerveux, très nerveux et moi aussi. Je n'ai pas envie de me fritter avec un boucher comme lui. Je peux tout expliquer. C'est moi, Akeno Omura. J'avais... Il se fige. J'étais passé à l'orphelinat pour récupérer ma nièce, Gozen. Tu te souviens hein? Elle est sourde. Non, NOON! Rugit-il, je me fige sans même achever le pas en avant que je voulais entreprendre. Vous allez marcher sur les kanjis. J'oriente mon cristal vers le bas pour distinguer des sceaux, partout, au sol, au plafond, sur les murs. La lueur rose du cristal leur donne une teinte cerise, toute la pièce est recouverte de sceaux à l'exception d'une petite allée centrale jusqu'au chevalet de torture. Je ne voulais pas... Il grommelle dans son masque en regardant par terre avant de finalement relever la tête. Enfin si! Je voulais faire ces choses mais pas... Pas sur des bonnes personnes, vous n'avez pas... Vous les avez libéré hein? Vous avez sorti les voleurs de grand chemin de leur trou. Qu'est-ce que vous avez fait du cochon?

Ce n'est pas... Ce n'est pas de la haine, ou de l'animosité qu'il ressent. J'ai l'impression qu'il a peur de quelque chose, qu'il craint pour autre chose que sa vie ou sa réputation. De toute manière c'est un progressiste vu sa méthode et son corps ravagé par le chakra et le masque en fer sur son visage. Il ne doit plus être à sa près à propos de son nez et la boue qui orne son schisme.

-Ce n'est pas pour vous qu'ils sont-là. Laissez les passer. Du sol émerge plusieurs clones d'ombres qui s'extraient péniblement du granit environnant avant de fondre vers la sortie en nous évitant largement, une manœuvre en tenaille.

Mon esprit se fige ; c'est un uzushiojin, si je l'attaque sans qu'il ne m'ait attaqué en premier je vais créer un incident diplomatique. Je ne peux pas le tuer par précaution parce que Shun est avec moi et qu'il ne devrait pas à avoir garder un tel secret, mais si c'est vraiment une tenaille pour nous découper en deux on va se faire hacher menue par ses clones si c'est vraiment un Omura.
Au lieu de me battre ou fuir, je reste connement figée sur place à regarder ma vie défilée en me demandant si je suis en train de faire la plus grande erreur de ma vie pour ne pas froisser un ami que les jeux politiques ne me reconnaîtront peut-être jamais, ou alors si je fais la bonne chose.

-...

Rapport de situation :
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    Les prisonniers ces êtres vils à qui on n'avait pas donné de nouvelle chance, dans un monde où le vice règne, j'avais dû mal à concevoir que des personnes puissent juger les actes d'autres personnes. Finalement, nous étions tous mauvais et c'était en grande partie pourquoi j'avais du mal avec le concept de jugement que certains pouvaient faire. Je regardais ces hommes s'en aller, ils étaient tous finalement des rebuts de la société, mais est-ce qu'ils n'avaient pas forcément des raisons d'avoir fait ça ? Certains étaient pauvres, d'autres avaient tout perdu lors de la guerre et était devenu ces êtres pour survivre, le problème n'étaient pas eux, le problème, c'était ceux qui étaient en haut de la société. Les commanditaires, les directeurs, la pègre tout ce qui me donnait des envies de meurtres, mais je ne m'arrêtais pas à ça. 

    Nous continuâmes à avancé un peu plus bas. La géante qui avait des allures de vierge de fer en cet instant par sa candeur et sa grandeur qui me rassurait mine de rien, c'était étrange la vision de cette femme me faisait pousser des ailes (Red Bull ça n'existe pas dommage). Le chemin ténébreux donnait accès maintenant à une salle, une salle étrange où siégeait au centre une personne avec un look de dégénéré scientifique. Mon regard semblait interrogatif, il me connaissait. Je ne me souvenais pas de cet énergumène, en même temps, ce genre de personne aurait été facilement reconnaissable, si je l'avais connu fut un temps. Il était un Omura, il était venu chercher une orpheline. Mon regard se durcit, le cadavre qu'il avait entre les jambes, je reconnaissais des traits plus que jeune. Si, la Kisho allait avancer et l'Omura l'avait stoppé d'un simple non. Mon corps tremblait, il tremblait de rage, une féroce et violente rage. Je l'écoutais d'une oreille distincte et lointaine, mon corps se contorsionnait dans un spasme en même temps que ma voix se faisait d'une force différente : 

    « - Dis moi Akeno où est Gozen ? Je ne la vois pas, en hommage du bon vieux temps, j'aimerais bien la voir. »


    Les Kanjis sur le sol, le sang qui traînait sur les écritures et les ombres qui se levaient, je les laisser passer en même temps ces brigands avaient les moyens de se défendre face à des clones. Mon corps se redressait et mon regard se plantait dans ce qui semblait être ses yeux. Vu les symboles, attaquer serait compliqué. Je ne pouvais que le questionner de nouveau : 

    « - Pourquoi, tu as un enfant entre les jambes ? Dis-moi que ce n'est pas ce que je pense. Réponds moi Akeno, je me souviens de toi, tu étais quelqu'un d'enjoué, je ne comprends pas. » 

    J'avais envie de hurler, je connaissais ce clan, mais de là à faire ça. Je ne comprenais pas, je détestais ne pas comprendre quelque chose. Ce cochon qui était-il ? Est-ce qu'un enfant avait été implanté dans ce porcinet.

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L'Omura a un sursaut terrifié en entendant le nom de sa nièce, comme si c'était un secret dont il ne voulait pas parler, un tabou à ne surtout pas enfreindre. La bête d'acier lâche finalement le cadavre d'enfant entre ses doigts, qui s'effondre au sol sans vie, cherchant ses mots pour répondre aux accusations de Shun alors que je manque de m'évanouir de soulagement en voyant les clones disparaître dans la pénombre de l'escalier. Je l'ai échappé belle sur celle-la.

-Ils ont disparus! S'exclame l'un des clones. Le samouraï est toujours la. L'original serre les poings, visiblement un peu inquiet.
-Gozen est en haut, dans les anciens appartements du seigneur. Elle doit être en train de peindre
l'heure qu'il est.
Le progressiste? (j'imagine) recule un peu plus dans les ombres, ne laissant paraître que le reflet d'une partie de son masque à la lumière du jour, renvoyant des éclairs de soleil vers nous alors se terre toujours plus dans l'obscurité. Dans le noir on avoue mieux ses secrets, l'anonymat relaxant de la nuit délie les langues avec presque autant d'aisance qu'un kunai. Il était avec les bandits, je lui ai donné une chance de s'en tirer, je lui ai dis que s'il promettait de ne rien dire je le laisserai partir... Il faut croire qu'il n'a pas eu les nerfs de se résoudre au silence. Et puis merde, suivez-moi je vais vous amener à la petite.

Ce que j'aurais pris pour une longue marche silencieuse en fait se transforme en confession plus ou moins nécessaire, pleine de désespoir de la part d'un des psychotiques du clan Omura qui malgré la fatigue de ses expérimentations et le stress de devoir se justifier devant deux ninjas étrangers au clan ressent le besoin de se décharger. Alors, je ne dis rien, je le laisse parler et pose une main sur l'épaule de Shun ; ce n'est pas le moment de le frapper dans le dos, on touche peut-être à une corde sensible la.



Hein?

-Elle est là, derrière ce porte. Shun déplacement rageusement le panneau de bois et de papier de riz.

Je dois avouer que j'attendais une scène macabre digne des plus sombres labos des Omura (même si je n'y ai jamais mis les pieds, j'imagine que ça doit être moche à voir), avec du sang partout et un cadavre impossible à reconnaître et à reconstituer. Mais non, c'est une chambre de jeune fille comme j'aurais aimé en avoir, avec un petit chevalet de peinture, une toile et de quoi peindre, à côté d'une fenêtre qui donne sur les montagnes de l'Enclave, à quelques cols de là où mon clan crèche. Une petite bougée parfumée diffuse une odeur de fraise et qu'elle n'est pas ma surprise en voyant quelques peintures déjà achevées dans un coin de sa chambre.
Et quelle chambre, les tatamis soigneusement entretenus pour leur âge vénérable, le futton bien matelassé et les kimonos de la gamine prouvent que son protecteur n'a pas lésiné sur les moyens. Ironique de voir à quel point il reproduit à petite échelle Uzushio et les Omura ; en haut tout est propre, sent bon et est joli, en bas le cauchemar le plus sordide et absolu qu'on puisse imaginer.
Le Omura essuie ses mains pleines de sang dans son dos avant de déglutir nerveusement devant sa nièce. Mais que nenni, elle se jette dans ses bras comme si rien ne s'était passé. Puis j'ai un petit pincement au cœur en la voyant dire bonjour à Shun en langue des signes, puis de me saluer respectueusement.

-C'est pour Gozen que je fais tout ça.
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    La situation était d'une complexité étonnante. Mon cerveau n'arrêtait pas de tambouriner sur chaque parois du crâne, ma tête me faisait mal et l'homme qui s'expliquait, je pensais qu'au corps de cet enfant qui s'effondrait sur le sol la bouche ouverte et les yeux grand ouverts vide de toute vie. Je marchais sur les sceaux pour me dépêcher auprès du corps, il était selon les propos du progressiste un brigand qui n'avait pas voulu se rendre, mais ce n'était qu'un enfant. J'avais cet envie de le frapper, mais je me retenais, il nous proposait de nous emmener voir l'ancienne pensionnaire de mon orphelinat et je pensais qu'à cela en cet instant. Elle était en vie, enfin, je l'espérais qu'elle n'allait pas finir comme un buffet comme il nous avait expliquées qu'il avait fait des expériences dessus. Il avait quitté le clan parce qu'il ne comprenait plus réellement sa place dans cet endroit, mais en même temps quand il me parlait de ce qui se passait, je n'étais pas sûre qu'il parlait réellement du clan qui était au village d'Uzu, je ne pensais pas que ce genre d'expérience pouvait être fait. Je ne voyais clairement pas Hatsumomo faire ce genre de choses, mais en même temps elle avait pris des restes de crabes afin de faire quelques expériences et je me demandais bien ce qu'elle en avait pu faire.

    Nous arrivâmes auprès d'un paravent, je me jetais vers ce panneau et l'ouvre d'un simple geste et d'une puissance révoltante. La vision me ravit, elle était vivante, mes yeux clignaient plusieurs fois dans un mouvement quasiment illusoire afin de vérifier que mon cerveau ne me montrait pas simplement ce que je souhaitai voir. La jeune fille se jetait vers l'homme qui venait de tuer auparavant, la vision de cet homme instable avec dans ses bras-le-corps inerte de Gozen à la place du jeune garçon que précédemment mort. Ma vision devenait floue, elle me disait bonjour au travers des signes. Je lui répondais la même chose tout en lui demandant comment elle allait avec des signes.

    Je m'approchai du fou furieux et lui demandait :

    « - Est-ce qu'elle peut sortir ? Tu ne crois pas que ta cage dorée n'est pas un peu un réducteur pour vous deux? De plus, tu lui caches des choses, tu n'as pas peur qu'elle l'apprenne un jour ? »


    Je m'inquiétais pour cette demoiselle. Elle était une des enfants que j'avais élevées. Je lui demandais au travers d'une série de signes, si elle était heureuse.

    Je regardais Benkei d'un regard de détresse qui voulait tout dire.
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-Tout va bien. Je peins, je suis heureuse, je peux me consacrer à mes toiles.

J'observe un peu les toiles dans un coin de la salle et le chevalet ; un portrait d'Akeno dans son armure, un kanji hautement stylisé en fuinjutsu pour désigner la notion de sacrifice, quelques natures mortes et un paysage. En voilà une qui est prolifique dans son loisir, je ne dis rien alors que Shun m'harponne du regard, horrifié par tout ce qui se déroule autour de lui, comme si c'était une vague parodie de raison. Pourtant c'est bien réel et c'est ça le pire ; Akeno même si c'est un dégénéré qui a une boussole morale totalement déréglée, il n'en reste pas moins lucide et même si sa raison est partie en vrille, il arrive encore à suivre un cheminement logique. C'est peut-être le moins inquiétant encore de toute l'histoire ; je préfère ça à un meurtrier en roue libre.
La goule me toise de son regard vitreux, avant de s'attarder à nouveau sur Shun.
Je ne suis pas certaine que les questions qu'il ait posé ait été les plus pertinentes comptes tenues de l'instant.

-Oui, si, non. Silence.

Je crois que lui-même ne croit pas en son mensonge.

-Ça va faire deux semaines que nous sommes ici, que je finalise ce projet. Il tapote du doigt l'endroit où il y aurait encore une oreille s'il était humain. C'est peut-être réducteur, mais j'y suis presque, je suis à deux doigt de pouvoir lui rendre ses oreilles. Akeno a un soupir glacé, de sa bouche sortent les menaces les plus froides. Si je réussis à lui offrir l'ouïe, je me fous de ce qu'elle pourra penser de moi ; parce que j'aurais réussi à la rendre comme les autres.

L'espace d'un instant, je ressens une puissante vague de sympathie à son égard ; une revanche, sur les autres, pour une gamine qui a sans doutes longuement souffert de son handicap. Les enfants sont cruels entre eux, le simple fait d'avoir un sens en moins justifie beaucoup pour eux, même s'ils n'ont pas conscience de ce qu'ils font. Foutaise.
Quand j'ai vengé mon homme, ça n'était pas une simple vengeance symbolique face à quelqu'un qui lui avait fait du tort, c'était aussi une manière pour moi de détruire sans états d'âme, sans me préoccuper de ce qui était moralement acceptable ou pas. J'étais là pour détruire, pour nuire, pour prendre ma revanche sur les autres en même temps que venger Nakai. Je m'apprête à prendre la parole avant de finalement laisser l'autre finir ses explications.

-Une fois que tout ça sera passé, je rentrerai bien gentiment à Uzushio avec elle pour reprendre ma vie d'avant. Tout ça n'est qu'une parenthèse. L'Omura marque une pause. Sauf si tu en décides autrement Shun.

Étrangement, ce n'est plus une menace, juste un soupir de désespoir caché sous une once de dignité j'ai l'impression.
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    Il cherchait des excuses cela commençait à m'agacer. Il privait la liberté de cette femme, enfin, il privait surtout d'une chose de la vérité. Je ne pouvais pas comprendre qu'on puisse être aussi égoïste. Je pouvais comprendre que son intention était louable, mais la vie de chaque personne ne méritait pas d'être prise même pour la plus des louables situation. Même le jugement de celui qui avait tué ma famille ne m'avait pas soulagé. Il était compliqué de comprendre ce genre de chose, mais la mort n'était pas un outil dont il fallait user. Il y avait sûrement d'autres options et Akeno devait pouvoir en imaginer d'autre, il n'était pas bête. Mon regard se durcissait :

    « - Je comprends que tu souhaites lui rendre l'ouïe, mais penses-tu qu'elle accepterait de récupérer ce sens au détriment la vie des gens ? Au détriment de la vie de ce porc ou bien même de ce que tu as fait pour le créer. Je pense Akeno que tu n'es pas quelqu'un de mauvais, mais tu ne comprends pas la limite du bien et du mal. Tu ne penses pas qu'il soit possible de trouver une alternative pour lui rendre l'ouïe sans tuer des gens, je suis même prêt à t'aider si tu le souhaites ? »


    Je ne savais clairement pas s'il allait réagir de façon bonne ou mauvaise. Il voulait revenir à Uzushio, je ne comprenais pas. On devait effacer son ardoise comme si de rien était :

    « - Akeno, sincèrement, je ne pense pas que ce soit possible que tu reviennes sans conséquences. Uzushio est un pays ninja qui prône la paix. Tu ne peux pas avoir tué des gens et revenir dans un pays sans affronter tes crimes. Sinon tu ne serais pas différent de la personne qui a tué un orphelinat entier, même s'il est question de brigand. »


    Je me retournais vers Gomen et lui demandait par signe, veux-tu entendre de nouveau par tous les moyens ? Certains déficients mentaux préférait continuer de ne rien entendre que d'entendre la détresse du monde et puis ils ont leur propre monde et le son peu parfois être horrible tout comme cette réalité.
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Le zombie se fige en écoutant Shun, lève un doigt accusateur alors que mon camarade demande quelque chose en langue des signes à la petite sourde ; j'ai une sueur froide en surprenant le tremblement rageux du Omura qui semble sur le point d'exploser. Akeno secoue la tête, fulminant de haine alors que Shun essaie de mêler la gamine à tout ça, à peine ai-je le temps d'esquisser une réaction que l'Uzujin riposte.

-Non Shun, moralement tu as raison. Sur toute la ligne ; je ne pense pas qu'elle accepterait que j'ai passé à la scie une dizaine de personne pour comprendre comment une oreille interne marche, comment rendre l'ouïe à quelqu'un, comment j'ai volé trois cochons pour en faire des soldats sans âmes et protéger l'endroit le temps de mes recherches. J'avoue, je suis un monstre Shun, j'ai renoncé à tout pour simplement faire plaisir à une gamine et faire cesser des moqueries à son encontre. Puis d'un coup il se met à rugir toute sa haine, l'agneau devient lion. NE CROIS PAS QUE JE VAIS TE LAISSER L'INSTRUMENTALISER. Tout retombe, il a un soupir fatigué, même sourde Gozen a compris qu'il se passait quelque chose et viens instinctivement chercher refuge derrière le Omura. Je... désolé. Sa capuche tombe, dévoilant les sangles du masque autour d'un linceul noir qui dissimule ce qui doit lui rester de corps. Un cadavre greffé dans une armure. Si, j'espère naïvement rentrer à Uzushio quitte à manger une dégradation, personne ne sait ce que je fais ici, sauf vous deux. Il n'y a pas de solution Shun ; ce n'est pas simplement recoller un os ou refermer des chairs, j'essaie de créer un sens à partir de rien chez une fillette qui n'a jamais rien pu entendre de sa vie. Peut-être qu'avec plusieurs années de recherches éthiques j'aurais pu effleurer le résultat, mais ça aurait été continuer d'accepter le pire des ninjas.

Comme pour jeter les armes, notre chirurgien fou traîne des pattes vers un tabouret avant de s'installer mollement sur celui-ci, les coudes sur les genoux, blasé par tout ça. La mort sera une délivrance plus qu'une épreuve pour lui.

-Juste... Laisse-moi tranquille Shun, j'ai passé l'âge de me toucher sur le bien ou le mal ; j'ai suffisamment donné à ce monde. Ma personne aux Omura et ce de façon quasi-littérale, ma vie à la médecine, mon frère et son épouse sont morts pour Uzushio. J'estime que je peux bien me payer quelques meurtres sadiques pour l'intérêt d'une môme, quitte à ce que ça foute en l'air mon karma et que je me réincarne en vers de terre. Son regard vitreux s'illumine d'une étincelle de la dernière chance, alors que la petite est en train d'expliquer à Shun que ce qu'elle voudrait le plus est de pouvoir entendre la voix de ses parents. Que ça soit autre chose qu'un fantasme. Je ne rentrerai pas à Uzushio, j'en ai assez de ces hypocrites ; un village pour la paix, avec à l'intérieur un clan de voleurs d'organes avec des médecins peu scrupuleux, des samouraïs renégats qui entendent les voix de leurs ancêtres et une bande de calligraphes qui pactisent avec la mort. Le dégoût dans sa voix est d'une rare aigreur. Trop de gens sont morts pour faire machine arrière.

Le tanto dans son dos se retrouve entre ses mains, abasourdi par la tournure des événements.

-Si tu t'obstines à ne pas entendre raison, promets-moi que quelque soit ce qui se passe, tu ne la ramèneras pas à Uzushio ; ailleurs, n'importe où mais pas au Tourbillon. Les autres, ils seraient chiches de l'interroger parce que j'ai déserté en l'emmenant avec moi.
Jure le, sur l'orphelinat.
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    La situation devenait de plus en plus glauque, je ne serais pas avec Benkei, je me demanderai si ce n'était pas qu'un énième cauchemar que ma psyché avait monté de toute pièce. La colère de cet homme semblait grossir à chaque fois qu'on mêlait la gamine à la conversation. Il était dans un tel manque de stabilité émotionnelle que je me demandais comment il pouvait croire être la meilleure option pour cette jeune fille. En même temps, on ne pouvait pas lui enlever ce sentiment de dévotion totale pour Gomen, mais elle était à la fois ma fille que de sa famille et je préférai encore mourir que de le laisser dans ses mains vu son instabilité. Il s'énervait et son discours n'avait aucun sens, enfin, il acceptait qu'il fût un monstre, mais il ne se dédouanait pas, il semblait même être fier de ce qu'il faisait tant qu'il pouvait la sauver. Mon regard se posait sur le sol un instant, il me faisait penser à ce regard que j'avais eu en voyant cet homme qui était sûrement le bourreau de mes anciens. Je m'approchais de lui et posais mon regard dans son masque. Aucune lueur rien du tout, il était finalement une simple victime de la société. Mes bras d'un simple geste amical vinrent se poser aux niveau de ses épaules, j'avais tout écouter, il ne voulait pas rentrer à Uzushio, il n'aimait pas ce village et de plus en plus, j'avais l'impression que ce village cachait beaucoup trop de secret. Il possédait un tanto qu'il avait placé dans ses mains. Il ne voulait pas que je la ramène dans le village, il avait peur des interrogatoires qu'ils seraient capables de lui faire. Ma main attrapait son épée et la dégageait du chemin avant que je me mette à l'enlacer et ma voix se faisait faible, mais rassurante :

    « - Je ne peux guère te pardonner les morts que tu as semé sur ta route, mais tu n'es qu'une victime de ce monde et ce n'est pas toi qu'il faut blâmer, mais le village et je dirais même le monde ninja. Ton but est certes louable, tu ne peux pas continuer à tuer des gens pour rendre l’ouïe à Gomen. Puisqu'en faisant ça, tu risques de mourir ou bien de la perdre et je pense qu'elle serait plus triste de te perdre que de rester sourde. Promets moi d'arrêter les expériences ou de trouver un autre moyen de le faire et nous trouverons un endroit où personne ne viendra t'embêter et où elle pourra avoir un lien social, mais que personne ne vienne te déranger. Il y a sûrement un petit village d'autochtone ou quelque chose dans ce genre qui pourrait accepter de vous recevoir. »

    Je soupirais, puis je me retournais vers Benkei tout en décrochant mes bras du corps d'Akeno :

    « - Je me demandais les Kishos, ils ne pourraient pas trouver un moyen de les protéger dans l'empire ? »

    Mon sourire se creusait sur mon visage en regardant une fois de plus l'Omura :

    « - Sur mon orphelinat, je te promets de ne pas vous abandonner. »
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-Ne l'abandonne pas elle. Grince Akeno. Moi ça a l'air foutu pour foutu.

Mais Shun a soulevé un point intéressant ; est-ce que je peux les protéger moi. Moi, l'intendante du clan Kisho, celle qui a violé un homme avec une lance par pure sadisme et esprit revanchard, celle qui a eu le courage d'épouser un moins que rien malade au mépris des traditions de mon clan, celle qui doit défendre et ériger le clan Kisho en protecteurs de l'Enclave, ou à défaut, en clan ninja respectable. Est-ce que je peux héberger des déserteurs, en particulier des Omura? Ou les faire transiter à l'empire, mais cela reste la même chose : la fuite des cerveaux, volontaire, assumée.
J'ai envie de dire oui, parce que je peux le faire.
Même dire non est une solution lâche, il cherche clairement à faire encore quelque chose, il a encore un but même si sa boussole morale indique le Nord dans autant de directions qu'il n'y a de moments dans une vie.
Je me pose sur le rebord de la table.

-Je ne peux pas faire transiter Gozen et Akeno vers l'Empire, la frontière est surveillée et... Je suis désolé monseigneur Omura mais vous êtes assez singulier niveau apparence.

Ce masque, ce n'est pas simplement une armure, c'est son visage : les sangles sont trop serrées, ses mouvements trop aisés, ce n'est pas simplement quelqu'un qui a l'habitude de se cacher dans un carcan de métal, c'est devenu son sarcophage, le métal et la chair ne font qu'un. Il est l'armure autant que l'armure fait partie de lui, je ne serais même pas surpris s'il a opté pour un mode d'alimentation alternative, le genre incapable de manger comme nous autres.
Après tout, il a donné son corps au clan, ça ne serait pas étonnant que ça ne soit plus qu'une parodie d'homme au sens biologique du terme.

-Je connais un endroit ; le pic des ombres. C'est un pic assez bas en altitude, dans les montagnes à la frontière avec l'Empire, les paysans et certains samouraïs y déposent très régulièrement des offrandes. Les plus superstitieux nourrissent les kamis mais... Disons que l'Enclave a une tradition avec les déserteurs, c'est une zone particulièrement troublée, tout le monde sait que ce sont des types en cavale qui récupèrent les offrandes. C'est une façon d'acheter la paix sociale et éviter que des ninjas ne s'amusent à voler des poules ou ce genre de chose, ça évite les incidents. C'est peu mais si un jour il y a urgence... Ça sera toujours mieux que rien. L'Enclave ne manque de pas de grandes forêt et de sentiers vallonnés, vous pouvez toujours vous planquer dans le coin, les gens qui ne vous chercheront pas ne vous trouveront pas par hasard. Pour Gozen...

J'ai envie de lui proposer de tout abandonner.
Parce que oui, être ninja, c'est être l'avatar d'un dieu vivant en terme de puissance, mais c'est aussi une vie sordide pavée de meurtres, de sexe pas forcément consenti et de destruction de toute valeur morale dans le fond. Mon karma a pris cher lui aussi, est-ce que ça sert à quelque chose que je propose à Gozen de devenir shinobi des kishos si c'est pour passer cinquante années dans une alternance entre richesse aussi impérieuse qu'orgiaque, puis privations et violences féroces? Pour quoi ensuite? Pour des milliers d'années à mourir d'engelures ou des millions de siècles à rôtir à la broche avec les salopards?
Subir l'avici en personne?

-Je peux toujours prendre Gozen sous mon aile ou la présenter à un mécène de l'Enclave, dans la capitale.
-Ça serait pour le mieux.
Lâche Akeno d'un ton livide. L'empire n'accepterait jamais un type comme moi.

Ses yeux se portent vers Shun, un regard aveugle, vitreux.

-J'ai dépassé le point de non retour, ça ne sert pas à grand chose de vouloir créer un lien quelconque. J'en ai marre des ninjas et des humains en général. Je crois qu'une fois que tout sera fini j'irai dans les montagnes, seul, faire mes petites expériences, un jour peut-être je reviendrai pour ses oreilles. Son regard se porte sur le sabre. Ou pas.

Il y a un moment ou la vie n'a plus vraiment de sens pour soi-même, je crois qu'il en est la.
Un long silence vient ponctuer la fin de ses paroles, chacun échange un regard avec les autres, comme s'il y avait quelque chose à rajouter.

-Merci Shun. Je ne pensais pas qu'un ninja pourrait comprendre ce que je ressentais.
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    Il pensait être foutu... Je ne pouvais pas penser qu'une personne n'avait pas de seconde chance. Il avait des circonstances atténuantes mines de rien, il était comme ça à cause des vices de ce monde dérangé. Je ne pouvais pas comprendre qu'il puisse abandonner. Mon regard se faisait insistant :

    « -N'abandonne pas il y a toujours une chance. »

    Puis ce que disait Benkei était une lumière dans le tunnel. Elle avait l'espoir de pouvoir trouver une alternative au destin cruel que pouvait avoir Akeno. J'avais toujours eu peur de me retrouver devant un cas où je ne pouvais pas tout contrôler et dans ce cas-là tout me tenait à cœur. Il ne pouvait pas avoir qu'une issue et merci Dieu Benkei avait une solution à tout ce casse-tête. Elle voulait prendre Gozen. Mon instinct manquait un battement, mais je répondais :

    « - Je pense que c'est une bonne alternative. Tant que les deux sont hors de danger, tout me va. Akeno, tu ne dois pas perdre l'envie de vivre, tu dois être capable de changer les choses et réussir à faire ce que tu veux. Tu es quelqu'un de différent, mais fais de ta différence un atout. Tu es capable de changer beaucoup de choses, mais ne tues plus jamais. Tu dois pouvoir faire quelque chose de particulier sans tuer quelqu'un. Et ne me remercie pas d'être simplement empathique et compréhensible, mais normalement tout le monde devrait être comme moi. »

    La nature humaine, la nature d'être ninja était bien vicieuses et je trouvais que le monde tombait de plus en plus dans une spirale néfaste et tout le monde détestait tout le monde et c'était carrément devenu un monde ou chacun pensait à soi.

    Je me retournais vers Benkei :

    « - Tu serais capable de réussir à les protéger suffisamment pour qu'ils puissent vivre une vie. Enfin pour Gozen et trouver une planque pour Akeno ? Normalement, les ninjas de mon pays ne devraient pas venir tout de suite effectuer une enquête. Et je brouillerai un peu les pistes pour vous laisser le plus de temps possible. »


    Il fallait que je les aide le plus possible.
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