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La maison des dix huits royaumes. [PV PNJ]

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On transpire.
Ou plutôt, Dagu et Kaede font semblant de ne pas ressentir le malaise des autres alors que dans le sauna, la température commence à monter à des niveaux rarement atteins ; nous devons être aux alentours des cent vingts degrés et il fait chaud, affreusement chaud. J'ai la tête posée sur l'épaule de mon homme qui ressemble à une sorte de grosse boule de papier humide à cause de ses bandages ; c'est d'ailleurs drôle à voir, son corps finement dessiné qui d'habitude est toujours magnifiquement sec s'est transformé en un monstre de marais, avec une certaine texture poisseuse. Je passerai sur le fait de voir un homme seulement vêtu d'une serviette mais presque momifié tant il y a de kilomètres de bandages autour de lui, c'est une vision qui m'est désormais familière et même si je n'ai pas grand-chose à y redire, je sais que ça a surpris quand nous sommes entrés dans la pièce chaude.
Comme pour voir jusqu’où tout cela peut aller, Dagu rajoute encore un peu d’eau sur les braises, libérant une vapeur qui colle à la peau ; je commence à avoir du mal à respirer dans ce début de brume qui commence à se former. Même pas besoin d’employer ses talents de ninja pour se dissimuler dedans, on n’y voit pas à plus de dix mètres et encore, je me force à prendre une grande inspiration alors que j’ignore si toute l’eau sur moi émane de mon corps ou au contraire, de celui de mon chéri. A moins que ça ne soit juste la vapeur d’eau qui se condense sur moi. Qu’importe, il fait une chaleur torride qui ne me donne aucune idée tant elle commence à devenir oppressante, enfin si, j’ai des idées roses qui me viennent à l’esprit, mais si je tentais de les mettre en application il est probable que je ne fasse un malaise durant leur mise en œuvre. C’est que les températures sont brutales ici, même pour des ninjas.

« Et donc ? » Se risque finalement Dagu, un peu déçu que personne ne soit parti.

A vrai dire, Kaede renonce à toute pudeur et enlève sa serviette pour s’allonger dessus, sur les bancs supérieurs de notre cocotte vapeur, je crois que même elle commence à souffrir de ce climat volcanique. Elle ne dit rien et se contente d’approuver d’un soupir las son camarade, j’évite cordialement toute remarque ou commentaire pouvant s’avérer déplacer ; je risquerais bien de me faire embarquer dans des affaires de mœurs particulièrement cavalières.

« Oui ? » Poursuit Nakai.
« Devrait-on en parler ?
-Ce serait suspicieux que de refuser d’en parler.
-Mais alors pourquoi vous n'en parlez pas ?
-C’est vous qui avez abordé le sujet, allez-y, à vous l’honneur.
-C’est louche que vous soyez réticents à en parler.
-Je sais ce que je sais, pourquoi devrais-je parler de ce que je sais.
-Car on dirait que vous ne savez pas. »
Silence.

Les deux hommes se jaugent mutuellement, Kaede et moi échangeons un regard méfiant ; savent-ils que nous savons ? Ou ignorent-ils que nous n’ignorons rien ?

« Bonsoir messires, mesdames. » Le ninja des îles se fend d’une petite courbette, tous les regards de la salle convergent vers lui. « Euh… Je peux m’installer ?
-Ca dépend, vous êtes avec nous ?
-Euh… Non ? »
Dagu plisse les yeux, Nakai se racle la gorge. « Je crois que je vais vous laisser.
-Pourquoi, vous avez des choses à faire ? »
Renchérit mon chéri.
« Non, mais j’ai l’air de déranger.
-Pourquoi est-ce que vous dérangeriez ? Vous avez des choses à écouter ? »
Persiffle-t-il, Dagu se sent obligé d’en rajouter une couche.
« C’est votre chef c’est ça ?
-N… non. Je veux dire, je crois que je vous dérange.
-Oui vous déranger votre chef.
-Mais ce n’est pas mon chef…
-Si c’était son chef, Dagu, il ne serait pas en train d’espionner pour son compte puisqu’il entend déjà ce qu’on se dit.
-Ah oui pas con, donc vous êtes un espion d’un autre camp !
-Euh… Oui je suis du clan Ecchi, pis bon je suis ninja quoi.
-Mais qui vous a ordonné d’aller ici ?
-Personne, je voulais juste profiter de la chaleur…
-Alors allez-y, profiter. »
Evidemment l’invité s’éclipse très vite.

J’échange un regard avec Kaede, puis consulte d’un clin d’œil Nakai qui hoche la tête, Dagu et moi nous concertons mentalement avant de finalement en venir à la conclusion suivante.

« Ce n’est pas votre homme ?
-Non.
-Ni le mien. »
Continue Kaede. « Mais alors, de qui reçoit-il ses ordres ?
-Le clan Ecchi non ? »
Ça serait trop simple, pourquoi un clan des îles espionneraient des montagnards ?

Mais soit, laissons ça de côté de pour l’instant, Dagu renifle un coup et montre les premiers signes de fatigue ; il transpire et surtout, il a l’air mal à l’aise dans cette ambiance de four. Assez ironique pour un type qui maîtrise le yoton, avec ses cheveux coupés à ras et ses grands yeux bruns, il ressemble à n’importe quel bandit du Nord, si ce n’est évidemment qu’il est capable de bouter le feu à une montagne et faire fondre de la pierre quand il est de mauvaise humeur. Comme pour se moquer de moi, il me fait un sourire d’idiot et laisse sortir un peu sa bedaine ; les affres d’une mauvaise condition de naissance j’imagine, c’est toujours étrange de voir quelqu’un capable de briser de la pierre à main nue être un peu bedonnant et gras. Comme il l’a si bien dit à un moment ultérieur de la réunion, "Le pack de six, c’est pas pour moi." Ironie quand tu nous tiens.
Kaede elle, est beaucoup plus réservée : femme élancée et au physique flatteur, j’ai toujours eu du mal à saisir comment une kunoichi pouvait rester aussi belle malgré les violences de la guerre et des combats. Elle m’accorde un sourire amusé alors que Dagu et Nakai s’engueulent du regard, même si c’est une Kamizuru, j’ai toujours été sceptique quant à ses guêpes : elles existent mais les conserve-t-elle en permanence sur elle comme les Aburame vivent avec leurs insectes ?

« Il serait là pour ce dont quoi nous parlons ? » Demande finalement la maîtresse des guêpes.
« Possible. » Répond Dagu en lui coupant presque la parole.

Ce serait ironique, compte tenu de la nature secrète des transactions auxquelles nous allons prendre part, si se sont bien des transactions et non pas des échanges. Rien n’est vrai, tout est permis ce soir.

« Dans tous les cas nous devrions écourter cette pause.
-Parce que c’est la pause ? Je pensais qu’au contraire la réunion était la pause, compte tenu de ce que l’on fait à l’extérieur.
-Il est vrai que la réunion est plus reposante que la pause. »
Nakai resserre un bandage avant de continuer. Il pose une main sur ma cuisse. « Même si j’ai une préférence pour la pause. » Je glousse, je pouffe, je m’esclaffe. « Qui y a-t-il ?
-Rien, rien, continuons. Nous sommes ici pour parler de tout mais surtout de rien, vu ce qui s’est passé à Baransu… »
Tout le monde se crispe d’un seul coup. « Tout le Nord-Ouest est avec nous ce soir non ?
-Oui.
-Je dirais même plus, tout le Nord-Ouest a son regard posé sur vous. Mais non Nakai, pas sur ta femme, sur son clan. »
Rajoute Dagu en râlant. « Même s’il est vrai que Benkei correspond à un fantasme de l’amazone assez malsain quand on y songe.
-Et toi Dagu, tu corresponds parfaitement au fantasme de l’homme viril mais tout juste passable. »
Il ricane.
« Mieux vaut être passable qu’être moche. » En effet. « Mais nous devrions peut-être retourner à la réunion, les autres ont dû finir leur pause depuis le temps. » Tout le monde acquiesce.

C’est ainsi qu’après nous être promptement rincés et enfilé des kimonos propres, nous nous traînons un peu molasson jusqu’à la salle de réunion située deux étages plus haut : nous passons de la cave au premier étage, les dix-huit royaumes ne manque de pas de types de divertissement. En remontant on croise justement l’un des membres de cette petite réception qui vient de finir avec l’une des filles, il nous emboîte le pas, je ne dis rien ; il fait ce qu’il veut. Ce qui ne semble pas l’avis de Dagu le chef bandit puisqu’il lui tance une petite blague pas très subtile mais bon enfant, j’échange un regard avec Kaede qui lève les yeux au ciel. Cette maison d’eau a de tout, mais nage surtout dans un luxe surabondant qui nous rappel bien pourquoi il n’y a que des riches et des ninjas qui le fréquente.
On aboutit dans une petite salle remplie de gens qui fument et boivent, personne ne s’interrompt pour nous saluer, on reprend nos places initiales et ça y est, les discussions mondaines reprennent ; qui a tué qui, comment Haraka le trembleur a encore liquidé un chuunin pour l’avoir mal regardé, qui a reçu des nouvelles d’Eda qui ne travaille qu’à la poudre noire et aux parchemins explosifs, comment se portent les jumeaux. Personne n’a vraiment envie de parler de ce qui risque d’advenir au Nord, tout le monde vérifie sous ses tatamis qu’il n’y a pas d’agents insidieux à l’intérieur du clan, l’attitude générale désinvolte augure assez bien de l’ambiance : on se réunit parce qu’il le faut, mais sinon personne n’a envie de trop prendre ça au sérieux.
Parce que quand on prend les choses au sérieux, ça veut dire qu’elles risquent d’arriver, prendre tout ça à la rigolade consiste un moyen d’exorciser des peurs bien réelles, de se dire que finalement tout ça n’est qu’un songe de paranoïaque. Quelque part j’ai envie d’y croire aussi, alors quand on me tend une pipe pleine d’opium, je tire dessus et inhale toute la fumée avant de tousser bruyamment, le rouge me monte aux joues et je me sens toute chose, les autres picolent ou discutent chiffons. Preuve que même entre experts et faiseurs d’épopées, nous restons humains et surtout, des êtres avec nos propres passions, chagrins et inquiétudes.

« Ah, je crois que tout le monde est arrivé, nous allons peut-être pouvoir commencer. » Annonce fièrement Shindai avec son tic de langage qui lui est propre. « Ze n’est pas une grande nouveauté dont nous z’allons dizcuter aujourd’hui, les Kizos le zavent, nous le zavons tous, nous avons eu les politezzes préliminaires, attaquons le vif du zujet zi vous voulez bien. » Il zozote, beaucoup. « Il est queztion de zavoir la pozture qu’adopterons les clans du Nord-Ouest face à l’incident de Baransu, perzonne n’est dupe izi sur la culpabilité des Kizos, ils le sont et nous le sommes tous izi. Si nous z’avions dézidé de brizer les clans samouraïs durant les guerres ninjas, il n’y aurait pas d’Empire, Baransu ne zerait pas arrivé et n’aurions pas à nous réunir pour z’avoir zi au lieu de crazer dans la zoupe du voizin, nous ne devrions pas unir nos forces. Ou au moins arrêter les conneries zinq minutes arh ! »

Tout le monde hoche la tête.

« En plus, ze zuis zur que les autres dans le centre, le Zud et l’Est lointain complotent contre nous, zes cons doivent nous conzidérer comme des arriérés. » Ironiquement, tout le monde arrête de l’écouter et les coupes recommencent à se remplir.

Shindai n’est pas un clanique mais un responsable d’un cartel de la drogue dans les montagnes rocheuses, il cultive tranquillement son opium et ne demande rien à personne, ce qui l’a tout naturellement amené à être le médiateur et animateur de cette réunion exceptionnelle : il n’a intérêt pour personne, si ce n’est peut-être son portefeuille mais quand les gens s’entretuent, l’opium n’est plus au centre des préoccupations, il n’a aucun intérêt à un conflit entre ninjas et impériaux, nous avons à peu près tous confiance en lui pour poursuivre les choses comme il le faut. Un retardataire revient en empestant le fauve, lui s’en est donné à cœur joie avec les filles.

« Faizons comme zi de rien n’était à propos de Mugen, cela arrive à tout le monde après tout. J’aimerais bien avoir l’opinion de zacun des partizipants izi sur les derniers évènements, zi zela convient à touz bien zur. »
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