Un bazar. Un festival. Un assaut ! Plus de festival. Telle était la triste réalité qui avait frappé de plein fouet le Grand Marché Shinobi organisé à la frontière entre l'Empire Tetsu et et la Vallée d'Enokizu. L'une des régions avait profité de sa proximité pour se lancer à la conquête de nôtre hôte qui n'était autre que Baransu. Baransu, une cité de samouraï qui, chose rare, reconnaissait les ninjas et ne les considérait pas comme des créatures ayant perdu leur humanité : nous étions à leurs yeux des gens qui ne méritaient pas moins de respect et ils avaient même une dette envers nous. Peut-être était-ce cette dette qui avait poussé cette cité fortifiée à accueillir un événement annuel réunissant Suna, Uzushio et Konoha.
Denya parcourait ce qu'il restait d'un grand bazar anéanti par l'offensive des samouraïs. Le charnier la mettait mal à l'aise et savoir que d'autres victimes croupissaient sans doute dans des geôles n'était pas pour la faire se sentir bien dans ses chaussures au milieu des débris du marché. Elle avait passé les murailles et espérait faire une percée discrète dans les troupes adverses, se faufiler entre les armures et sabres ou contourner le champ de bataille et arriver en zone tranquille afin de courir à travers les diverses régions qui la séparaient de son village caché chéri, celui du Sable. Elle espérait réunir l'armée du Pays du Vent et la faire marcher à travers les plaines désertiques pour ensuite progresser vers la Vallée et faire pencher la balance de la bataille. Mobiliser toute l'armée allait être un gros effort logistique sans précédent et il allait falloir lui frayer un chemin sur les terres de daimyos étrangers qui n'allaient surement pas apprécier la manoeuvre, mais d'autres ninjas de Suna étaient présents entre les murs de Baransu et la kunoichi voulait à tout prix les extirper des griffes acérées que l'Empire enfonçait puissamment dans la cité pro-shinobi. L'entrée dans la danse de la puissance militaire du village caché du sable ne pouvait être qu'un signe de victoire pour la résistance alors que l'oppression du Fer était de plus en plus puissante. Le temps était compté et la couperet de la défaite pouvait tomber d'une minute à l'autre. Denya craignait que ne cédât la porte de l'est, assaille par les troupes galvanisées d'un capitaine qui, de ses cris, enhardissait l'armée et pressait ses soldats. Mais si la reddition de Baransu pouvait avoir lieu d'une minute à l'autre, espérer ramener les troupes du Pays du Vent était en toute logique une idée qui ne pouvait arriver à son terme.
Dame Sahara sautait de toit en toit afin de ne pas tomber nez-à-nez avec l'ennemi, qui lui avait ses troupes au sol qui patrouillaient et prenait possession du coin, piétinant les corps et les drapeaux. Ils ne prenaient même pas la peine d'éviter de souiller les cadavres de leurs pieds, ce qui énervait la jeune femme, mais elle se contint et continua à rester discrète, observant les mouvements des surveillants. Elle approchait l'un des camps dressés par l'ennemi sur le territoire conquis de la ville. Elle n'y était pas et ne souhaitait pas passer par-dessus les casques de ces monstres. Elle changea de direction, mais soudain, un cri, bref. Elle regarda au sol. Un samouraï la pointait du doigt. Un second s'approchait du premier, un troisième la regardait et un quatrième se retournait. Elle était repérée. Devant ce constat, deux possibilités s'offraient à elle : se battre ou fuir. Elle fonça à leur rencontre, espérant les mettre à terre avant qu'ils ne donnassent l'alerte.
La Vallée d'Enokizu subissait de petits assauts depuis quelques jours, une tactique ennemie pour tenir le clan Inuzuka occupé alors qu'ils prirent d'assaut la citée de Baransu. Plusieurs équipes étaient dispersées sur le territoire pour tenter de freiner l'ennemi et l'empêcher de prendre du terrain les forçant à négliger la cité samuraï lors des festivités accueillant les grandes régions voisines. En apprenant ce qui s'était passé, le chef du clan s'affolait ne sachant pas qui mobiliser afin d'aider les quelques ninjas déjà sur place. Kaela se portait bien sûr volontaire, mais celui-ci aurait bien préféré envoyé un autre que sa fille unique pour une telle tâche. Sans attendre une réponse de sa part, la jeune femme attrapait son arme et se dirigeait vers Baransu sur le dos de Kuro. Pour elle, il était inconcevable de devoir rester au village sachant que bien d'autres pouvaient protéger les murs du clan Inuzuka. En tant que premier croc, il était de son devoir de prendre les devants dans ce genre de situation quitte à mourir dignement pour protéger ses terres.
Pour atteindre la cité, Kaela n'avait qu'à suivre l'odeur de la fumée et de la chair brûlée. Un épais nuage gris couvrait le ciel, on entendait de l'agitation sur le territoire, les pas des troupes ennemis se mobilisant, les cris des victimes se faisaient enterrer par ceux des commandants Tetsu. L'acier qui se fracassait faisait de l'écho entre les arbres. Se déplaçant rapidement avec son loup, la femme contournait aussi large qu'elle le pouvait le territoire occupé par l'assaillant. Kuro évitait les obstacles ainsi que les corps qui gisaient au sol. Les victimes de ce carnage étaient nombreuses surtout en arrivant au village. Le sang, les corps, les débris... Quelques ninjas et habitants tentaient de maintenir la résistance contre l'armée Tetsu alors que d'autres se chargeaient de déplacer les blessés. C'était épouvantable... On n'avait même pas épargné les enfants, c'était une vraie boucherie.
Emporter par un sentiment de colère, la femme resserra sa lance entre ses doigts en serrant légèrement les cuisses pour indiquer à l'animal de reprendre son chemin pour sortir du village. L'animal bondissait de toits en toits puis sur les remparts de la citée. De là, la kunoïchi pouvait voir les troupes derrière la porte... Ils étaient beaucoup plus nombreux que les escadrons pour distraire le clan Inuzuka... Pour les tenir loin de leur cible... S'en était même presque insultant. Les deux partenaires quittaient la citée pour chercher s'ils comptaient attaquer ailleurs autour de Baransu. L'animal serpentait rapidement entre les arbres sans faire le moindre son, ou presque. Penchée au-dessus de lui, Kaela regardait rapidement autour d'eux jusqu'à apercevoir au loin les couleurs de Tetsu. Des samouraïs perdus ? Non En s'approchant encore un peu plus, ceux-ci pouvaient remarquer qu'ils encerclaient quelque chose... Quelqu'un ?
Le chien ralentissait pour permettre d'être plus discrets et de mieux voir. La jeune femme descendait du dos de sa grande bête et s'avançait doucement vers eux. Une jeune femme était encerclée par les hommes de Tetsu, la tension de la scène était palpable. Voilà que la kunoïchi piégée décidait de foncer tête baissée vers ses agresseurs. Voyant que le cercle se refermait sur elle, Kaela ne pouvait pas rester cacher sans rien faire. Kuro lui avait contourné la zone pour se retrouver de l'autre côté. La femme sortit de sa cachette en voyant les yeux bleus et jaunes de sa bête entre les branches.
« Tous ces hommes pour une seule femme ? »
Ses mots peut attirer l'attention d'un des hommes qui arrivait derrière la jeune femme aux cheveux noirs au point de l'arrêter dans son élan. Portant un grand sourire aguicheur l'Inuzuka se mordait la lèvre inférieure en fixant le samouraï.
« Moi aussi j’aimerais m’amuser un peu… »
En terminant sa phrase, le chien loup bondissait dans le dos de l'homme et commençait à arracher son armure avec ses dents, le secouer de gauche à droite pour qu'il en perde son épée puis son casque. Prêt à le dévorer vivant il continuait de l'écraser avec son poids et le mordre avec acharnement. Pendant ce temps, la femme courait vers les autres pour aider la kunoïchi armée de sa lance.
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Date d'inscription : 13/12/2017
Localisation : À Suna
Fiche du Ninja Grade & Rang: Jônin - rang B - Arsenal Ambulant - Intendante de Suna Ryos: 9571 Expérience: (2034/1200)
Panique ! Sauve qui peut ! Les femmes et les enfants d'abord ! Quatre samouraïs contre une kunoichi, l'Empire Tetsu avait forcément l'avantage stratégique, celui de pouvoir appeler des renforts, la base dans une guerre, les effectifs et la disposition des éléments jouant un rôle majeur sur un champ de bataille. Denya faisait face à trois assaillants, mais un quatrième se trouvait plus loin, hors de portée de ses coups. Il avait alors tout le loisir d'aller quérir de renforts alors que ses compagnons restaient au contact avec la Sunajin dans un échange au corps-à-corps. Elle frappait et analysait la situation, résolue à ne pas laisser quiconque se tirer de l'échauffourée. Tout n'était pas question de fierté, il ne s'agissait pas de montrer qu'elle était la plus forte, plutôt de réussir une extraction et celle-ci était déjà en péril. Notre ninja était face à une contrariété et un mélange de colère et de peur lui parcourut l'échine. La colère d'avoir en face quelqu'un qui souhaitait l'empêcher d'avancer et la peur d'échouer si rapidement. Mais apparemment, les ennemis pensaient avoir le dessus et encerclèrent la jeune femme. Une surprise.
*Il m'encerclent ! Une bonne tactique face à un adversaire qui n'a alors pas un champ de vision suffisant pour tout observer, mais quelle idée. Ils auraient pu appeler une autre patrouille afin d'être sûrs de m'attraper. Après tout, je suis une potentielle source d'informations. M'attaquer à quatre augmente les chances de victoire mais vu qu'ils peuvent être facilement une dizaine, je suis surprise qu'ils n'en profitent pas. Enfin, je ne vais pas me plaindre.*
Les quatre samouraïs, après un bref échange, levèrent leur katana d'un seul homme. Denya vit alors une occasion de placer une coup de poing efficace, mais trois lames se fussent abattues sur elle, dans le dos. Mais alors que les armes pointaient vers le ciel, la femme ninja vit de nombreuses ouvertures dans la posture de ceux qui l'encerclaient et se sortir de sa situation semblait bien simple : frapper l'un des samouraïs et profiter de son déséquilibre afin de s'extirper de ce piège qui n'en était plus un.
Tous ces hommes pour une seule femme ?
Quelqu'un ! Une personne extérieure au combat avait parlé et chacun avait été perturbé tant la dynamique des choses menait chacun à penser que rien ne pouvait entraver sa victoire. Une femme ! Une femme plus petite qu'elle qui venait totalement changer la dynamique de l'affrontement. Certes, la Sunajin avait un plan et considérait qu'elle allait se sortir de cette situation seule, mais les choses devenaient subitement bien plus évidentes et la défaite était bien moins envisageable qu'auparavant. Deux kunoichi contre quatre samouraïs, un déséquilibre apparent, mais pas si les sodats en armure s'avéraient être les moins aguerris et quand bien même ils s'étaient montrés assez hardis pour ne pas appeler qui que ce fût à la rescousse, c'était la un manque flagrant de discipline qu'un gradé ou un combattant d'élite eût évitée dans une guerre qui n'incluait pas seulement l'honneur personnel, mais aussi la réputation, la survie et l'avenir de la nation.
Denya et les samouraïs voyaient une personne basanée aux longs cheveux qui les toisait de son regard bleu. Le mouvement de ses lèvres, légèrement tendancieux, avait apparemment perturbé plus qu'un peu celui des quatre qui se situait derrière Denya. Un instant suffisant pour laisser surgir un animal, un loup, qui vint le déstabiliser en l'attaquant sérieusement. Il y avait donc une nouvelle force en présence dans la bataille, mais la Sunajin était déjà concentrée sur ses agresseurs tandis que la nouvelle kunoichi entrait dans la danse avec sa lance. De l'un de ses bras de pantin, la policière frappa l'armure portée par celui qui se trouvait à sa gauche de sa force herculéenne, le faisant alors reculer de deux mètres en lâchant son arme, qui tomba lourdement au sol dans un tintement clair alors que la femme ninja bondissait sur le côté. Le samouraï derrière elle était aux prises avec un loup et elle avait blessé un autre. Le cercle était rompu et les deux sabres s'abattirent sur du vide.
Deux samouraïs encore intacts se tenaient l'un à côté de l'autre, penchés en avant, le katana dans le vide, ne protégeant pas leurs arrières tandis qu'un de leurs collègues était victime d'un animal sauvage et que le dernier avait été expulsé du cercle d'une violente patate. Désormais, seuls deux soldats étaient armés et représentaient un réel danger, ce qui réjouissait la Sunajin alors que la jeune sauvage arrivait à la hauteur des adversaires. Une lance contre deux lames, la surprise était totale pour les représentants de l'Empire qui ne semblaient pas avoir pu réagir de manière efficace. Sans défense apparente, ils étaient devenus les proies et les ninjas les chasseurs.