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Tantoreo [Mission de rang C] équipe Tanuki !

Nozomo Hayato
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Nozomo Hayato

Le tantoreo


Le soleil matinal venait tout juste de poindre le bout de son nez quand Hayato se présenta devant la porte du "domaine" Takeda. Bien entendu le terme provenait d’un abus de langage, les Takeda ne représentaient pas un clan au sens propre pour la cité des sables. Pour autant, les solides infrastructures et la réunion d’un bon nombre de membres en faisait aux yeux de l’intendant, une force non négligeable. Après quelques minutes d’attente et un échange d’amabilités avec le père de sa protégée, visiblement très intéressé par les progrès de sa fille, Hayato retrouva donc son archère d’apprentie. Celle-ci n’avait peut-être pas grandi en taille, mais elle semblait en imposer davantage depuis leurs derniers succès. L’expérience ? Peut-être bien. Il l’espérait en tout cas ! Car dans l’ombre et sans crier gare, l’intendant prévoyait un avenir des plus radieux pour l’aspirante.

"Heureux de te retrouver Kyou, j’espère que tu as pu te reposer depuis la dernière fois. "

Tournant immédiatement les talons après les retrouvailles sommaires, l’archer partit sans se retourner vers les portes du village. Il n’avait pas de temps à perdre et entendait bien mener cette mission promptement.

"Ah ! Bonne ou mauvaise nouvelle je t’en laisse juge, Yukio ne pourra pas nous accompagner cette fois-ci. On restera donc entre adepte du combat à distance ! "

Il avait lâché l’information tout en continuant la traversée de la cité. Cà et là, il s’arrêtait pour saluer et discuter rapidement avec les citoyens. Son poste à responsabilités avait amené avec lui une nouveauté pour l’exclut Nozomo, sans être populaire, il n’en demeurait pas moins une des figures du village. Bien entendu, il n’était guère dupe et entrevoyait sans mal l’intérêt cupide qui se cachait derrière les salutations polies. Expédiant le dernier malheureux qui s’était introduit dans sa bulle, Hayato put finalement en venir au but de la mission.

"Voilà le parchemin de mission. On part pour une oasis à quelques heures de marche au nord-ouest. Notre cible est un petit malin qui s’amuse à détrousser les honnêtes gens en leur lançant un défi…"

Marquant une pause, il stoppa momentanément sa marche pour se tourner tout de go vers la jeune femme. Plantant ses prunelles dans les siennes, il continua.

"Il serait visiblement redoutable dans le maniement des armes de lancer."

Haussant les sourcils, il attendit de voir quel serait sa réaction avant de poursuivre.

"On pourrait bien entendu lui donner une bonne leçon en le mettant à terre ou encore en l’emprisonnant, mais j’ai eu une meilleure idée… Tu vas l’affronter. Seule. Dans un défi de précision."

Un sourire vint poindre sur le visage déjà malicieux du junin. Quelle réussite cela serait ! Un simple génin qui triompherait du mystérieux tantoero du désert ?! En plus de permettre à Kyou de prendre pleine conscience de ses capacités, cela ne ferait que renforcer le rayonnement du village. Parfaitement sûr du bien-fondé de son plan, Hayato repartit en direction des portes où ils retrouvèrent une monture d’ores et déjà celée. Répartissant ses affaires sur le dromadaire et montant avec adresse sur son dos bosselé, l’heure du départ avait déjà sonné.

"Tu vas devoir retenir un peu Marengo, j’ai bien peur que ma monture ne fasse pas le poids… Mais… On pourrait peut-être essayer ?"

Toujours cette mine irrémédiablement malicieuse inscrite sur le visage, l’intendant ne proposait ni plus ni moins qu’une course. Le caractère si ouvertement jouasse de son enseignant, n’aura pas manqué d’être remarqué par Kyou. Pourquoi donc ne se départissait pas de son sourire ? Était-ce l’idée de se retrouver en tête à tête avec la jeune femme ? Ou bien plutôt que celui-ci revenait-il tout juste d’un voyage vers le centre du pays qui avait pour toujours changer sa vie ? Comme pour en apporter une réponse certaine, Hayato vint machinalement porter la main au bout de chiffon qui pendait de son arc. Seul trophée qu’il avait conservé de sa victoire absolue. Seul souvenir qu’il avait glané à sa belle avant de s’en repartir vers ses obligations.

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Takeda Kyou
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[Insérer ref à la chanson de Sogeking]






~ feat. waf waf Hayato  









Cette nuit-là encore, j’avais rêvé de cet homme, de la manière dont mes flèches avaient transpercé le corps de ce simple brigand et comment il avait suffoqué douloureusement, se noyant dans son propre sang, tremblant de tout son long, jusqu’à cesser de frétiller comme un poisson, pour s’éteindre. Je l’avais tué. J’avais tué pour la première fois de ma vie.

Je m’étais réveillé d’un coup, ouvrant les yeux, prenant conscience que je n’avais plus sommeil, puis papillonna des yeux. Je ressentais comme un trou dans ma poitrine, comme si quelque me manquait, c’était comme cela depuis que j’avais tué. Je cherchais désespérément la petite trace de tristesse et de regret que j’aurais dû avoir, pas la plénitude froide et acéré de l’acier qui m’emplissait, me donnant l’impression de n’avoir pas de cœur et d’être un monstre. Je déglutis, mécontente de ne pas ressentir ce que voudrait ressentir.

Se mêlait étrangement à ma fierté assassine, un tournis qui remettait en jeu, chacune de mes décisions et de ce que j’avais toujours cru sur moi. Je n’étais pas une petite nomade sans défense, pas une simple femme tout juste bonne à enfanter ou faire la cuisine. Non, j’étais capable de tuer de sang-froid, de sauver ma vie. J’avais tout en moi pour devenir la princesse guerrière que j’avais toujours rêvée d’être. J’étais d’un seul coup beaucoup plus proche de l’horrible inhumanité violente et viriliste de mon géniteur, que de la douceur soumise et maternelle de ma génitrice.

Il avait réussi, il avait raison : il avait fait de moi ce qu’il voulait, le bourgeon d’un ersatz de lui-même doté d’un sourire d’ange, d’yeux peureux et de courbe féminine.

Tout avait été un déclic en moi : j’étais capable. Je jubilais donc intérieurement de cette victoire, tout autant tourmenté par mes choix de vies qui s’effondraient… Maintenant que je savais de quoi j’étais capable et que je l’avais montré, plus jamais on ne me laissera vivre la belle vie, me marier et devenir femme au foyer. J’avais tant et tant resplendis que désormais mon éclat ne pourra plus jamais se tarir et que plus personne ne pouvait m’ignorer.

J’étais inquiète, car même si j’étais consciente de la force qui coulait librement dans mes bras et mon corps, je n’étais pas moins peureuse et encore incapable de décocher une flèche si je ne sentais pas ma vie en danger. J’avais toujours peur de mourir, même si cette crainte c’était un peu dissipé.

J’étais une femme nouvelle, je me sentais régénérer à mes fondements, lavé de tous mes vices et impureté qui m’empêchais de voir en face, le vrai destin que je pouvais désormais attraper, qui était juste sous mes doigts : celui de faire comme Père, d’être comme lui, je pouvais le faire. J’avais enfin l’impression de faire un pas en avant, un vrai pas en avant.

Je sautais hors de mes draps, l’aube pointait, mais je n’avais plus sommeil, je me levais donc et d’un petit coup sur la cloche, mes servantes arrivèrent et nous descendîmes pour me faire prendre mon bain. Elles me lavèrent, me massèrent et m’huilèrent autant le corps que les cheveux, puis alors que je commençais à enfiler mes apparats, une servante de Père arriva, me prévenant que mon maître était là, m’attendant dehors. J’hochai la tête esquissant un sourire, cela ne pouvait être qu’Hayato. Je ne l’avais pas vu depuis quelque temps et j’avais hâte de lui montrer mes progrès et peut-être de lui dire que j’avais tué. Pas à brûle pourpoint, parce que c’était là un sujet important, mais si l’instant parfait se présentait, je le ferais.

Peu de personne ne savait pour cela, je n’en avais même pas parler à mon père, même si j’étais fier de moi, enfin, autant fier que malade de mon absence flagrante d’émotion, moi qui suis si émotive, je m’émeu plus pour un chien errant que pour un humain mort de ma main. J’avais un problème d’empathie et je m’en rendais compte un peu plus chaque jour. Aucun être humain ne comptait vraiment pour moi à part ma famille, ils m’apparaissaient que comme des pions que je pouvais bouger pour arriver à mes fins. Bref, à part Temujin a qui j’avais fait juré de ne rien dire, personne ne le savait, car après tout, je n’arrivais pas encore à tout analyser et il m’avait semblé pertinent d’en parler avec Hayato en premier.

Je finissais alors de m’habiller à la hâte, puis courant jusqu’aux écuries, sauta sur Marengo déjà scellé et d’un coup d’éperon, je le faisais détaler jusqu’aux portes de la demeure ou Père et le bel archer semblait discuter. Je stoppais mon canasson d’un mouvement sur les rennes, il se dressa alors de tout son haut, les pattes en avant, hennissant, avant de se rétablir sur ses quatre pattes.

Le chef de l’équipe Tanuki me salua avec douceur, une douceur qui lui était presque inhabituel, il semblait flotter sur lui, une émotion que je ne lui avais encore jamais vu. Il avait dû vivre de très jolis jours que ces derniers à en croire ses émotions. A moins qu’il ne soit en émoi fou parce qu’il pouvait passer du temps avec la plus belle femme de Suna : moi. Je souriais à à pleines dents dents, gloussant à moitié des sottises que je pouvais prononcer. Je le saluais à mon tour, me baissant légèrement :

« Je suis heureuse de te revoir Hayato. Je me suis reposée, mais pas seulement. »

Ma réflexion n’avait pas été de tout repos, mais surtout depuis la dernière fois, j’avais progressé, je le savais. Je saurais le rendre fier. Et sans attendre, nous partîmes et je saluai mon Père de la main, alors que je partais sûrement vers de nouvelles aventures. Après tout, l’archer ne m’avait pas encore dit quel était les tenants et aboutissants de cette rencontre qui n’était pas prévu, en tout cas, pas par moi.

Sur le chemin, le chef de l’équipe Tanuki laissa les informations au compte-goutte. Ce fut ainsi que j’appris que le singe ne serait pas là. Enfin Yukio n’était pas n’importe quel singe, si à première vue, on aurait pu croire qu’il était un abruti de singe hurleur la gueule toujours ouverte pour jacasser et cancaner, il était plus proche du chimpanzé, bien plus intelligent. Je ne pouvais pas donner meilleur compliment à cet homme qui comme la lune semblait avoir plusieurs facettes dont surprenantes. Yukio n’étant pas là, cela nous laissait juste nous deux, je gloussais comme une cruche en entendant cela, avant de répondre.

« Ces derniers temps, je m’entends de mieux en mieux avec Yukio, peut-être un jour pourrons-nous parler normalement. Mais je ne nierai pas que juste être avec toi me fait plaisir aussi. »


Mais l’Intendant était un homme occupé et tout le gratin des petites gens faiblards et beuglant vinrent le voir, lui adressant mielleuse salutations sur des nuages de bienveillances, ne lui laissant toujours pas le temps de me prévenir sur ce que serait la mission. J’aurais aimé en savoir plus pour pouvoir me préparer mentalement à ce qui m’attendait… surtout si je devais ôter la vie.

Finalement, une fois débarrassé des geignards sédentaires, tel une meute de chacal charognards cherchant la moindre concession, le moindre petit privilège qu’ils peuvent dérober, Hayato pu enfin me tendre le parchemin de mission que je commençais alors à lire sans attendre. Il était question d’un homme qui se croyait le plus habile et le plus précis du monde, terrorisant ainsi tout le monde. Il s’agissait de lui donner une bonne leçon, l’histoire qu’il n’importune plus tous les habitants des oasis alentours.

Lorsque l’archer insinua qu’il était plutôt doué, j’haussais un sourcil, puis les épaules, avant de répondre :

« Le lancer de couteau est une discipline difficile, mais un bon maître est redoutable, cependant… la précision et la force d’un tel individu ne peut rien face à un archer très doué. Et manque de chance pour lui, nous sommes deux très bons archers : il n’aura aucune chance. »

Je n’avais pas vraiment de doute, sauf si c’était là un maître du chakra, avec mon arc, je frappais plus fort, plus loin, plus rapidement, plus souvent. J’étais sûrement infiniment meilleur qu’un saltimbanque ayant foiré sa réorientation pour devenir bandit. Je pouvais le vaincre dans un duel de précision : se serait un jeu d’enfant pour moi.

Ainsi, lorsqu’Hayato déclara que je devrais l’affronter seule dans un défi de précision, j’étais à la fois un peu gêné, mais aussi un peu excitée. Parce qu’après tout, c’était une épreuve du feu pour moi, le moment ou l’instant parfait pour savoir si ma régénération avait été un vrai changement en moi : pour savoir si j’étais devenu comme mon père. Avec un petit sourire gêné, je répondis alors :

« L’idée me semble bonne, je ferais de mon mieux pour ne pas te faire honte, ni me faire honte à moi-même. »

Ce fut à peu près à cet instant que nous arrivâmes aux portes du village, ou attendait une monture pour l’archer. C’était un dromadaire, qui n’avait pas l’air aussi costaud et docile que Marengo, mais tout le monde ne pouvait pas avoir le prestige d’avoir un cheval comme cela. Un dromadaire, c’était déjà mieux que rien et infiniment plus endurant qu’un cheval. Chacun avait ses avantages. Marengo était beaucoup plus rapide et agile. Et Hayato n’en ignorait rien, car il me demanda de retenir mon beau canasson, sa monture ne pouvait pas tenir la comparaison. J’hochai de la tête avant de mettre mon cheval au pas.

Le chemin se passa sans trop d’accroc, je songeais alors à la tâche qui m’attendais, moult pensées s’assaillait. Serais-je vraiment à la hauteur ? Est-ce que je ne me trompais pas ? Je ne savais pas, je n’avais plus qu’à me lancer et me battre avec mon arc du mieux que je le pouvais pour triompher : c’était le véritable moment ou je découvrais si j’étais digne d’être une nomade et de voir véritablement de quel bois je me chauffais. L’issue de cette mission saurait être symptomatique de mon avenir : soit une nouvelle descente aux enfers, soit mon envol. Il me fallait attendre désormais et chaque seconde à attendre était un enfer.








 
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Nozomo Hayato
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Nozomo Hayato

Tantoreo

Kyou semblait avoir pris en assurance. Presque transformée elle tenait fermement les brides de Marengo alors qu’Hayato s’évertuer à faire accélérer son dromadaire, tout en alimentant la conversation de ses réflexions. Une autre femme pensait le junin en écoutant ses quelques bribes, presque enthousiasmé par la mission elle était apparue presque guillerette et n’hésitait pas à plaquer son visage d’une résolution nouvelle. De son côté l’intendant et chef d’équipe ne pouvait parfaitement cacher le petit sentiment de fierté que la métamorphose de son élève entrainait chez lui. Sa méthode marchait. Il n’avait en aucun cas usé de violence et s’était évertué à encourager son élève en montrant l’exemple, l’inverse exact de son propre entraînement à la sauce Nozomo.

En prenant ses fonctions, d’abord de chef d’équipe puis d’intendant, il s’était juré d’incarner le changement. Dénoncer les travers de son village était une chose, en proposer une alternative efficace en était un autre. Cette première réussite apparaissait donc comme une éclaircit dans le système rigide sunajin. Continuant donc sur cette lancée vertueuse, il s’élança de nouveau, rassurant et confiant.  

"Je suis sûr que tu en es capable ! Comme je te l’ai dit, je pense te laisser la gestion des opérations ça sera l’occasion pour toi d’expérimenter une mission en solo, d’une certaine manière."

En dehors du village faillit-il préciser. Les règles un peu strictes du village interdisaient au génin de s’aventurer seul en dehors des murs de la cité. La crainte de perdre un jeune élément avant que celui-ci n’ait pu rentabiliser son temps de service, avait sans doute poussé Senshi à mettre en place pareille restriction. Cependant cela posait régulièrement un problème dans l’évolution des jeunes pousses shinobis. Comment pouvaient-ils parfaitement se former sans missions d’envergures qui étrenneraient leurs sens ? Kyou avait passé la vingtaine et ses performances en mission étaient globalement positives, d’autant qu’Hayato soupçonnait que ses capacités aient été largement supérieures à ses résultats parfois en demi-teinte. La mission aurait donc tout du test grandeur nature, le chef d’équipe ferait son possible pour gommer sa présence et laisser toute latitude à son élève, tout en assurant tout de même ses arrières.

"Ne te laisse pas impressionner, tu as les armes pour mener la mission à bien, tu l’as dit toi-même un lanceur de couteau ne peut rien contre un archer expérimenté."

Une esquisse en direction de la génin et le regard assuré et confiant. Il n’avait aucun doute quand que fait que celle-ci tirerait profit de la situation. Le voyage avait laissé un peu de temps aux deux camarades et sur la route vers l’oasis, Hayato en avait donc profité pour alimenter régulièrement la conversation. Il revint avec Kyou sur la dernière mission, donnant au passage des nouvelles de la petite albinos qu’ils étaient parvenus à sauver. L’encore quasi-enfant s’était montrée très reconnaissante envers ses nouveaux protecteurs et promettait une récompense grasse à ceux-ci, en échange de son retour sain et sauf en son royaume. Nul doute que l’équipe Tanuki allait être désigné pour cette escorte grandeur nature, les terres de la jeune était éloignée et dangereuse, un voyage qui n’aurait rien à voir avec la promenade de santé de cette journée. Un peu plus tard et après avoir écumé toutes les conversations badines, Hayato avait finalement abordé les sujets plus importants, ou tout du moins, qui effleuraient bien plus sa curiosité.

"Je me demandais Kyou. Pourquoi est-ce que le courant semble avoir du mal à passer entre toi et Yukio ? Je n’ai jamais vraiment cherché à t’interroger là-dessus et lui non plus d’ailleurs…"

Un peu plus tard.

"Tu me disais que tu avais fait d’autres choses durant ton repos ?"

Seule la curiosité guidait la langue du sunajin ainsi que le plaisir d’une marche rendu moins monotone. Et il eut raison, puisque celui-ci fut presque surpris en découvrant aux loin les formes floues de l’oasis. Stoppant d’un geste les deux montures, il se tourna vers Kyou pour un dernier topo.

"Bon, considère-toi comme seule désormais. Je vais faire un rapide détour pour ne pas arriver au même moment et au même endroit que toi. On se retrouve là-bas !"

Tapant de son pied sur les côtes du pauvre animal tout en agitant la bride, Hayato essaya du mieux qu’il le pouvait de contraindre la bestiole au trot. Si l’intention y était, la réalisation manquait clairement de motivation. Le chef d’équipe n’avait pas voulu s’éloigner hors de vu de sa génin, qu’il scrutait depuis sa monture, sa vision rendue perçante par son chakra. Il n’avait donc qu’effectué un maigre détour avant de se diriger tout droit en direction de la cible.

Les points d’eau du désert étaient aussi rares que précieux. Il n’était pas rare de voir quelques habitations en dessiner le pourtour et parfois même de déceler la présence d’une garde. Aussi proche de Suna, celle-ci ne semblait pas déroger à la règle et deux armes en uniformes s’étaient assurés de récolter l’identité du sunajin avant de le laisser progresser. À l’intérieur du maigre mur humain, l’intendant put parcourir les quelques étals qui proposaient des mets locaux. Un bâtiment, plus imposant que les autres, servait de maison de commerce où échange de gros était monnaie courante. Ici un homme ventripotent négociait avec un garçon plus jeune pour l’achat d’objet en or. Là une femme plantureuse fixait son regard sur tous les passants en désignant du bras le bâtiment derrière elle. Ici, un groupe de jeunes gens s’amusaient innocemment en se chamaillant et braillant. Aussi, quelques personnes à l’aspect étrange et aux vêtements usés se reposaient en bande sur des lits de fortune, tout juste protégé des rayons du soleil par une tenture flottante. Un détail n’avait pas échappé aux yeux experts du chef d’équipe, la troupe en question était armée. Des bandits ? Il ne put en être sûr pour l’instant. Enfin, au cœur d’un attroupement de quelques dizaines de têtes curieuses, un homme au chapeau à la mode étonnante pérorait tel en coq en vantant ses mérites. Face à lui, un pauvre bougre gardait tête baissée et semblait accepter non sans mal son humiliation. À quelques mètres d’eux, deux cibles avaient été disposées et au vu des projectiles plantés dans le foin. Le résultat était sans appel. Finissant son humiliation en règle en extorquant au passage une somme déraisonnable au perdant, il partit non sans défier quiconque de l’affronter. Ses pas le menaient résolument en une direction précise. Celle de la troupe hirsute et armée.

V’la autre chose



Récapitulatif combat:
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Takeda Kyou
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~ feat. waf waf Hayato  











Hayato semblait avoir confiance en moi et cela faisait plaisir à entendre, qu’il ait confiance en moi. Il avait l’œil, le bon, le vrai pour juger les situations. C’était en plus, pour moi l’occasion de reprendre la tête des opérations, pour me prouver que cette fois-ci, j’étais prête. De plus, la situation était autrement moins dangereuse que la dernière fois dans un camp remplis d’ennemi, ici, il ne s’agissait que d’un vulgaire lanceur de couteau, un mauvais saltimbanque, rien qu’une guerrière comme moi devrait prendre.

Je suis une guerrière, je suis une guerrière.

Mon mantra pour me persuader que ce que j’avais fait n’était pas caduque et résonnait en moi, pour me donner de la force, la force que je devrais avoir, que je sentais en moi. Il fallait juste croire que ce n’était pas un mirage. Mais, j’avais longtemps parcouru le désert assoiffé, je savais comment reconnaître un mirage et j’étais quasiment sûr que ce n’en était pas un. Un corps convulsant au sol en témoignait. Je déglutis pour me redonner du courage et de la constance.

Puis, il n’était pas question que de mon courage, car comme je l’avais déjà notifié, l’intendant et bel archer avait la capacité étonnante de juger les gens et il avait peu ou près le même regard sur la situation : le lanceur de couteau n’était qu’un clown, une vaste blague contre quelqu’un qui tenait un arc depuis sa naissance, qui était quasiment né avec. Il n’avait aucune chance, j’étais expérimentée. Mais je ne restais pas naïve non plus : il devait avoir don particulier pour effrayer tout le monde et malheureusement l’expérience m’avait démontré que les dons particuliers n’étaient que le synonyme de chakra, chakra qui permettait de dépasser la faiblesse de la nature humaine, de passer au-dessus du plafond de verre et de respirer à grande bouffée l’air de la puissance, cela même qui faisait tourner la tête devant l’écart dramatiquement élevé de puissance entre un simple mortel et quelqu’un ayant ouvert son corps comme son cœur à la puissance phénoménale que cela apportait.

Pour le reste, le chemin s’était fait paisiblement, Hayato me mettait au courant de tout ce qui s’était passé, quant aux missions, surtout la dernière que nous avions faite ensemble. Surtout que cela semblait annoncé une grosse mission en perspective : sûrement que cette mission était là pour voir si j’avais évolué, si j’étais devenu une femme différente, si j’avais l’étoffe pour survivre là-bas. Je voulais avoir cette étoffe.

Mais la conversation dériva aussi peu à peu, curieux, l’archer me demanda même la raison de mon inimitié avec son frère, je me remuais un peu sur ma selle, toute gênée. Parce que bon, de mon point de vue, j’allais devoir expliquer un peu pourquoi j’avais toujours trouvé que Yukio était un con jusqu’à pas si longtemps et puis bon, c’était quand même son frère, sûrement qu’il serait vexé si j’avais la langue un peu trop acérée, surtout que je ne détestais plus Yukio, même si oui, je l’ai haï fut un temps. Je répondis alors plutôt simplement :

« Disons qu’on n’a pas dû se faire très bonne impression chacun lors de notre première rencontre. Il a dû me prendre pour une moins que rien et moi pour un abruti. Ses premiers mots échangés avec moi en dehors des formalités de présentation furent : « j’espère que tu ne mourras pas durant cette mission… » ça ne m’avait pas trop mis en confiance je dois l’avouer… Mais c’est du passé, j’ai enterré la hache de guerre. Il n’est pas aussi sot qu’on pourrait le croire à première vue. »

Mais, aussi, un questionnement sur ce que j’avais fait durant mon repos. Je restais plutôt évasive, sans trop donner de réponse autre que :

« Disons que je me suis retrouvée dans une situation étonnante et que j’ai été capable de me dépasser. Je suis plutôt fière de moi. Et j’espère pouvoir montrer les résultats concrets et montrer que j’ai changé ! Je me sens différente. »


J’étais ambitieuse avec moi-même, en disant cela, je n’avais plus vraiment moyen de faire demi-tour, c’était réussir ou être une nulle toute sa vie, mais je ne voulais pas devenir une nulle, je voulais être une princesse nomade et je donnerais tout pour !

Nous nous séparâmes, il était temps pour moi de continuer seule, sans Hayato, il sera là dans la foule, dans la ville, mais je ne pourrais pas lui demander de conseils, je serais seule avec moi-même et mes pensées, je serais isolée, devant réfléchir impérativement par moi-même.

Je vidais mes poumons, avant de prendre une grande respiration, toute remplie de motivation, avant de donner un coup dans les flancs de Marengo et de partir au galop vers l’oasis, je sentais le vent s’engouffrer sur mon visage et faire virevolter les quelques cheveux qui n’étaient pas coincés dans ma coiffe. Cet instant de liberté pure et absolue me fit de bien et une fois arrivé, il fut temps pour moi de laisser Marengo, d’attraper mon arc, mon carquois et d’engager dans les chemins sinueux entre les échoppes, les tentes et toute la société centrée autour de l’eau, qui vivait, bourdonnant comme une colonie de fourmis.

Au bout de quelque temps à me balader, à la recherche d’un troubadour jouant avec des couteaux, je finis par aviser un petit cercle autour d’un bâtiment ou des éclats de rire montaient. Quelques hommes armés, mais surtout des cibles avec des lames plantées dedans. Et une espèce de type qui se vantait et pavanait comme un paon, alors que tout le monde détournait le regard, sûrement pour éviter de le croiser. Je connaissais la méthode, je passais mon temps à fuir le regard de mon géniteur. Je plissais les yeux, devant la scène devant moi, de toute évidence, il y avait bien un lanceur de couteau, mais le type n’était pas seul et sa petite bande représentait un danger. Serais-je capable de les vaincre ? Je ne savais pas vraiment, mais je devais le faire, c’était ma mission, mon test.

J’avais une idée, ce genre de genre, comme n’importe qui dans le désert ne tenait que grâce à la crainte et la terreur qu’ils provoquaient. Il suffisait de battre le chef, leur montrer que ce n’était là qu’un tocard pour que ces clowns le lâchent et se tirent. Je déglutis cependant, c’était risqué, c’était un plan qui nécessitait que je donne de ma personne de face. Pouvais-je le faire ? Sans essayer, je ne le saurais jamais, je me lançais alors, levant droit la tête et me mettant à marcher droit devant moi, passant le cercle des bandits sous leurs regards stupéfaits que j’aperçus du coin de l’œil en passant, puis faisant mine d’être étourdie et ne regardant pas devant moi, je percutais de face le présumé lanceur de couteau, avant de tomber en arrière, sur mes fesses, lança un petit cri aigu, puis laissa glisser mon arc au sol et mes flèches s’étaler dans la terre brune. Laissant bien montrer que j’étais une archère !

Puis gonflant les joues, laissant les larmes me monter aux yeux, je fronçais les sourcils avant de crier :

« GOUJAT ! FAITE DONC ATTENTION OU VOUS METTEZ LES PIEDS ! »

Puis, faisant semblant d’apercevoir la cible, je repris en secouant la tête, comme parlant à une autre personne, hautaine au possible :

« Percuté par un répugnant saltimbanque ! On aura tout vu ! »

Puis détournant mon regard de sa face ahuris et surprise du début, je me mis à ramasser mes flèches et mon arc, avant de me remettre debout, époussetant ma robe.

Il ne me restait plus qu’à voir si la stratagème avait marché.









 
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Tantoreo

Un problème de première impression… Comme souvent avec lui

Silencieux Hayato avait écouté son élève s’épanchant sur les raisons de son inimitié avec Yukio. Ce fut sans surprise qu’il apprit que celui-ci avait simplement fait mauvaise impression. Quoi de plus habituel pour son samouraï de frère ? Sa grande gueule, son caractère et son attitude s’additionnaient en un cocktail explosif qu’il était parfois difficile à supporter. Une lueur d’espoir néanmoins, puisque que Kyou assurait avoir enterré la hache de guerre. Une bonne chose en effet, une bonne entente était primordiale dans un groupe d’intervention et l’équipe Tanuki n’en ressortirait donc plus forte. Aux questions suivantes, l’archère se montra moins prompte aux confidences, sans toutefois piquer davantage la curiosité du chef d’équipe qui laissa donc couler son interrogatoire.

"C’est le moment parfait pour faire tes preuves dans ce cas !"

S’en était suivit la séparation des deux compagnons. En retrait, Hayato suivrait de son regard scrutateur l’ensemble de la scène, prêt en cas d’absolue nécessité, à intervenir. Il était cependant plutôt confiant quant aux chances de réussite de sa favorite. Kyou conservait certes quelques faiblesses, mais elle n’en demeurait pas moins une shinobi de Suna. Son entraînement régulier et intensif devait lui donner une longueur d’avance confortable pour affronter le menu fretin local. Une surprise n’était cependant pas à exclure ! Une première ne tarda d’ailleurs guère, puisque la cible, qui aurait dut être seule, se trouvait désormais cerclé d’un petit groupe de vagabond. En était-il le chef ou avait-il rejoint une structure existence ? Impossible de le deviner pour l’heure. Gardant pour l’heure ses réflexions Hayato vit son élève s’engager dans une première approche. Prudente à l’image de son enseignant, l’élève refusa de s’engager dans une confrontation directe, préférant jouer de son caractère innocent.

Une bousculade, qui entraina la chute volontaire ou non de Kyou. De son côté, la cible était parvenue à se maintenir debout, non sans être partiellement déséquilibré. En première instance son intention était lisible à des kilomètres. De la colère et de l’empressement, allant jusqu’à serrer les poings, prêt au combat. Mais découvrant le visage de la jeune fille qui retombait les fesses à terre avec ses affaires éparpillées aux quatre vents, le visage du lanceur de couteau s’apaisa. Presque galamment, il vint proposer sa main secourable tout en bredouillant quelques misérables excuses, qu’il retira cependant bien vite à la suite de l’avalanche d’insultes polissées de la sunajin. De l’incompréhension dans les pupilles du malheureux qui semblait en plein débat intérieur. Visiblement plus intéressé par l’aspect extérieure qu’interne de la jeune fille lui faisant face, il finit néanmoins par aider celle-ci à épousseter ses habits.

"Pardonnez-moi je ne vous ai pas vu arriver… Je sais ça semble impensable vu à quel point vous… rayonnait. "

Sans une once de subtilité le lanceur de couteau avait profité de cette proximité nouvelle pour entrainer un contact peau à peau avec sa proie. La dominant d’une demi-tête, il se montrait à mesure des secondes toujours plus prévenant. Du moins était-ce qu’il voulut faire croire, en guise d’un chevalier servant, Hayato toujours en retrait avait plutôt l’impression d’observer l’émoi malsain d’un chat refermant ses deux pattes sur une souris de passage.

"Vous savez vous servir d’un arc ? C’est remarquable pour une femme ! J’ai toujours préféré les femmes capables de se défendre et qui connaisse les réalités de la vie. Les bonnes filles sans problème… Pouah, c’est d’un ennuie."

Profitant du semblant de conversation, l’homme qui faisait mine d’aider Kyou à remettre son carquois dans son dos, en profita pour laisser retomber sa main sur ses fesses. S’il ne se permit pas d’outrepasser les limites du convenable, chacun de son geste envahissant était une occasion de plus pour entraîner des contacts de plus en plus intimes.

"Oh mais j’oubliais ! Je me présente. Je suis Hazerio, plus grand tireur du désert et vous, belle perle ? Quel est votre doux nom ?"

Emprisonnant les mains de Kyou dans les siennes, le dénommé Hazerio vint déposer ses lèvres rendu humide par son phrasé sur le revers de celles-ci.

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Takeda Kyou
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[Insérer ref à la chanson de Sogeking]






~ feat. waf waf Hayato  











Comme un cheval devant une pomme juteuse, le lanceur de couteau mordit à l’hameçon d’une manière légèrement différente de celle que j’espérais pour moi. Au lieu que ce soit mon arc et mes flèches qui attire son attention, ce fut mon visage. Oh, je savais très bien quel effet je faisais aux hommes, comment ignorer les regards fous, comme si je n’étais qu’un vulgaire morceau de viande. J’avais croisé ce genre de réaction de nombreuses fois dans ma vie, je ne saurais dire combien de soldat de mon père m’avaient regardé avec désir et seul son courroux à lui les avaient tous empêchés de faire de moi ce qu’ils voulaient. Les hommes étaient tous les mêmes, un sourire, un regard et ils devenaient pires qu’une bande de chien affamé. Et plus on leur résistait, plus ils étaient attirés, mû par ce besoin pathologique et inné chez eux de vouloir posséder tout ce qui leur résistait, chevaux comme femme étaient alors mis sur le même pied d’égalité. S’en était répugnant, ils me répugnaient tous.

Cependant, ce n’était pas avec mon mépris pour eux et ma colère que j’allais réussir cette mission et démontrer à tous que j’étais une femme nouvelle, ou presque, c’était mon ambition. Ainsi, je me fendis d’un petit gloussement, tout en faisant rougir mes joues :

« Oh vous… espèce de charmeur ! »


Je me laissais faire, alors même qu’il posait ces mains sur mes épaules pour m’aider à me relever une fois tout mon matériel de nouveau dans mon carquois. Je me laissais alors subtilement faire, le laissant descendre ses mains jusqu’au creux de mes hanches, jusqu’à ce qu’il effleure mes fesses, je me mis à rougir de plus belle. Je me détestais, toujours être obligé de jouer ce rôle de la femme faible et fragile, toujours devoir user de mes charmes surtout sur des êtres aussi pitoyable, méprisables, moches et pathétique.

« Vous n’êtes pas mal non plus, hihi. »

Il était si moche avec des dents en moins, le visage grêlé par une variole infantile, la peau sèche et tellement fin avec des yeux si disproportionnés qu’il me rappelait une mante religieuse. Mais les hommes étaient faibles, le moindre compliment, le moindre sourire leur faisait perdre tous leurs moyens et ils se mettaient à penser avec leurs bites. Sûrement que déjà derrière ses jolis mots, il s’imaginait m’emmener sous sa tente, m’arracher tous mes vêtements avec les dents pour ensuite tapisser ma peau d’ivoire de sa bave. Rien que d’y penser, je sentis mon cœur se soulever de dégoût et j’eus tous les maux du monde à ne pas montrer le dégoût instinctif que lui et ses camarades provoquaient en moi.

Après mon joli minois, ce fut enfin mon arc qui attira son attention et il sembla intrigué et fasciné, me demandant si je savais tirer. Qu’il était bête, demande t’on a un cheval s’il sait galoper ? Non, c’était ridicule, ça l’était tout autant de demander à une nomade s’il savait se servir d’un arc. Je me forçais à ne pas lui cracher au visage mon mépris et me mis à glousser :

« Oh cela, oui je sais m’en servir un peu, je n’ai pas commencé depuis très longtemps… mais je fais des progrès… Oh c’est une cible que je vois ? Pourrais-je m’entraîner un peu avec vous ? J’espère ne pas vous ennuyer… »

Un plan se dessinait dans ma tête, je comptais bien l’humilier, montrer devant ses amis qu’une femme qui était censée ne pas savoir tirer beaucoup à l’arc être meilleur que lui, comme d’eux tous, sans un seul type pour les rassembler, il était sûr qu’il n’allait pas rester très longtemps ensemble. Et alors que le plan prenait forme, il me surprit à m’attraper les mains, se présenta et je n’eus même pas le temps de lui répondre, que déjà, il me déroba un baiser et j’eus bien toutes les peines du monde à ne pas lui enfoncer une flèche dans l’œil de dégoût et de mépris, mais je tâchais de me calmer, écourtant le plus possible ce baiser, puis d’un petit gloussement, lui répondis :

« Vous êtes bien entreprenant Monsieur hihi, moi je suis Kyou, je suis fille de marchand ! »

Je le repoussais alors avec plus de force, pour écourter le contact désagréable avec lui avant que je le tue malencontreusement, puis je fis semblant de m’intéresser à la cible, demandant si tout le monde pouvait me montrer ce qu’ils savaient faire, la petite troupe tel des singes se mirent à sortir leurs armes, bandant leurs muscles du mieux qu’ils le pouvaient, lançant leurs armes une à une, pour des non utilisateurs de chakra, c’était des résultats honorables, puis vint le tour de Hazerio, le fameux plus grand tireur du désert. D’un lancer parfait, il lança ses couteaux, formant un cœur sur la cible. Je me mis à déglutir, ses tirs étaient trop parfaits pour que ce ne soit qu’une coïncidence, il maîtrisait le chakra, j’en étais sûre. Ça allait être un peu plus dur pour moi de régler cette affaire, mais il y avait sûrement moyen d’humilier cet abruti.

Je m’avançais alors devant la cible, sortis mon arc, puis d’un coup, sortant huit flèches d’un coup, les décocha chacune en dessous de chaque couteau lancé un par un en un instant. Toute la troupe se tut avant d’exploser, se mettant à lancer de gros hurlements, ils n’étaient vraiment que des singes, de pitoyables animaux sans cervelles et sans intelligence, je les détestais. Hazerio devint blanc comme un linge lui, pendant que tous me félicitaient. Un sourire crispé sur le visage, il m’attrapa le bras et me félicita. Il me serrait trop fort : il était tout simplement furieux. Il devait regagner son honneur, et se mit alors à proposer divers défis, pour essayer de me battre, sa fierté était en jeu.

Se succéda alors séances de tir à grandes distances, les yeux bandés, en cloche. Chaque nouveau défi qu’il proposait, je le surmontais, encore et encore et il devenait de plus en plus pâle, à mesure que ces hommes me portaient aux nues, que lui, devenait de plus en plus, le ringard qui se faisait battre par la première midinette avec un arc. Ils étaient bêtes eux aussi, car si j’étais plus forte que lui, j’étais plus forte qu’eux de très loin, qu’il y avait déjà un gouffre entre eux et lui.

Finalement, les humiliations répétées finirent par lui monter à la tête, alors qu’il m’attrapait par la main et me mit à m’aboyer dessus violemment :

« Qui est tu petite pute ? D’où viens-tu ?  Ce n’est pas possible que ce soit la première fois que tu touches un arc de toute ta vie ! »

Je me dégageais d’un coup, gardant mon calme :

« Mais si, je vous jure, je n’ai commencé l’arc il n’y a pas longtemps, j’ai peut-être juste quelques facilités, c’est tout… »

La vérité, je me moquais bien de lui, j’utilisais le chakra à chacun de mes tirs, ce qui me permettait d’être plus précise, plus puissante. De plus, j’étais presque née avec un arc dans les mains. Cependant, l’humiliation était trop grande pour lui. Ses camarades lui dirent de se calmer, mais il n’en pouvait plus, il lança alors un couteau et stupéfaite, la lame me passa sur la joue, me laissant une entaille. La main tremblante, prise d’une crise de panique, je vérifiais l’étendu de la blessure, alors que lui, satisfait souriait à pleines dents. Je déglutis, comment avait-il pu toucher à mon beau visage ? Je vis rouge alors que d’un coup, une grimace méprisante naquis sur mon visage :

« Manant, tu as osé toucher à mon visage ? Pitre de pacotille, je t’ai fait l’honneur de te parler et tu me remercies comme cela ? Tu n’es qu’un tireur du dimanche à peine capable de battre une femme ! »

Les mots avaient fait mal, car ivre de rage, il s’apprêta à lancer un couteau, mais d’un tir bien placé, je lui envoyais huit flèches, deux dans chaque genou et les deux autres dans chaque main avant même qu’il n’ait eu le temps de tirer. Je l’avais pris de vitesse en un instant alors qu’il s’effondrait à terre en sanglotant comme le bon à rien qu’il était. Avec de telles blessures faites par mes flèches irriguées de chakra, il ne devrait plus être capable de lancer des couteaux et même de marcher. Tout autour de moi, la foule regardait méduser alors que le groupe restait bouche bée : je venais de battre leurs chefs. Je leur lançais un regard dur, puis d’un mouvement de la main, les congédia :

« Barrez-vous d’ici et que je vous y revois plus, sinon vous aller finir comme lui ! »

Ils étaient bêtes, mais avec le peu de bon sens qu’ils avaient, ils choisirent la fuite, prenant leurs affaires, ils déguerpirent. Ma tâche était terminée et Hayato eu tôt fait de me rejoindre et après quelques félicitations, je retrouvais Marengo et nous retournâmes au village. J’étais satisfaite de moi, j’avais su garder mon calme, ne pas fuir, ne pas être terrorisé et tétanisé par la peur. J’avais fait un grand pas, je n’étais plus aussi empotée et incapable que je l’avais été. Je savais qu’en rentrant, Père serait fier de moi.

Sous le soleil couchant, je rentrais chez les miens. J’avais l’impression de vivre une nouvelle vie, je prenais peu à peu confiance en moi et cela me plaisait énormément. Pour Hazerio, hip hip hourrah, un petit bout de femme comme moi t’as humilié et tu es désormais la pierre angulaire, ma preuve que je ne suis pas une incapable, merci à toi, tireur de pacotille !










 
Sphinx. pv 020

 

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