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Tsumi No Jigoku - Izanami no Kōto - A Rank

Chinoike Tsumi
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Chinoike Tsumi
Précédemment...


Préambule.

J'errai, dans le temps et l'espace. Depuis plusieurs jours, peut-être même des semaines, mon corps se voyait brisé par des rêves étranges. J'aurais pu croire que, depuis le drame du frère de Toshiro et ma captivité, ces choses pourrais devenir banales mais... En vérité, je n'en pouvais plus. Las de faire tout le temps ce qu'il fallait pour les autres, pour le Clan, pour Etsu et pour bien me faire voir. Non, je n'allais pas bien, je le savais, et mon existence entière se retrouva remise en question une fois de plus. Tout ça, à cause de ces ombres...

Elles apparurent peu de temps après l'éveil de mon Ketsuryugan. Dans un premier temps, il ne s'agissait pour moi que de sensations, des impressions de présence dans les ténèbres qui allaient et venaient sans véritablement avoir de consistance. Des conséquences de l'imagination débordante d'un enfant enfermé à double tours dans une chambre froide et humide. Peu à peu, à force de solitude et sans doute de peur, elles commencèrent à avoir une consistance, puis une forme, et enfin, une voix. Ce fût à partir de là que je sus, que plus jamais je ne pourrais être seul.

La première à s'être manifestée fut Batsu, la Nymphe Silencieuse de la Tristesse... Comment ai-je su son nom ? Ce fut moi qui lui donna, alors que prostré dans un coin de cette grotte, je la voyais me regarder, laissant s'échapper de son regard et de son doux visage la plus pure des peines. Avait-elle pitié de moi ? Peut-être, sans doute même. Mais son silence fût bien plus doux que je n'aurais cru le concevoir et sa présence resta la seule que j'appréciais vraiment. Nous passâmes des heures à nous regarder l'un et l'autre, toisant d'une certaine façon la moindre faiblesse de l'autre, mais toujours dans une certaine bienveillance. Elle fût celle qui me guida jusqu'à Maïka et Doro pour les sauver de leur captivité ainsi que vers Akira le jour où il faillit mourir. De toutes les ombres, elle était celle que j'aimais le plus... Voir peut-être la seule.

Ce fut après un cauchemars des plus horribles que j'avais demandé à Etsu un congé sans solde. Non pas que le Clan pouvait se le permettre, mais j'avais besoin de temps pour moi. Mes rêves devenaient jours après jours le théâtre de scènes épouvantables qui n'avaient de cesse de tourmenter mon esprit déjà si perturbé. Cette nuit-là, mes songes m'avaient porté sur des terres inconnues, où l'horizon se mélangeait au ciel dans des teintes jaunes et beiges pour fondre vers les abysses d'un sol fait d'eau. Des colonnes de pierres taillées s'élevaient de ces abîmes vers les cieux sans jamais réussir à les toucher, comme veillant simplement sur les pauvres âmes qui se perdaient en ces lieux damnés. J'avais atterris là, retrouvant la vue, pouvant déceler que chacun de mes pas provoquer une onde sur ce terrain aqueux qui s'étendait sur des kilomètres. Etais-je serein ? Bien sûr que non. Car malgré le vide qui m'entouraient de manière oppressante, je pouvais sentir une présence qui me serrait de plus en plus le cœur. Ce fut là que je fis la connaissance du Sans-Visage. Un être étrange, dont les membres, ressemblaient plus à des branches d'arbres morts qu'à de véritables appendices faites de chairs et d'os. Quand à ce qui aurait dû être ses jambes, ce n'était qu'une masse informe, virevoltant au grès de ses mouvements, alors que de son visage, ne restait qu'un œil situé là où devait se trouver un nez, tandis que tout le reste n'était que semblant de peau. Une créature qui me sauva la vie en me prévenant du danger qui arrivait. Car en dessous de moi, venant des profondeurs du sol liquide, surgit alors une bête immonde, dont l'immense gueule ornée de myriades de dents aurait pu avaler des centaines de moi en une seule bouchée. Je passa la nuit à le fuir, apprenant grâce à mon nouvel allié à dessiner de nouveaux chemins. Mais malgré tout, cela ne fut pas suffisant. Je finis ainsi ce cauchemars en sombrant dans les ténèbres, happés par l'immense bouche du monstre qui se referma sur moi, totalement impuissant.

Combien de rêve de ce genre j'avais bien pu faire ? À dire vrai, je ne les comptais plus. Mais il était temps pour moi de trouver une solution à tout cela. Que cela fut par la mort ou le salut, je me devais de trouver un moyen de mettre fin à toutes ces tortures qui, de jour en jour, prenait l'ascendant sur mon esprit. Je me rendis chez mon amie, lui demandant de me laisser quelques jours pour trouver des réponses. L'oeil confus et attristé par ma demande, elle perçut mon besoin de faire face à ces choses que j'avais trop longtemps cherché à enterrer. Elle était la mieux placée pour comprendre le mal qui me rongeait. Sans trop de discussion, je fus permis de m'absenter durant un long moment, à condition de donner de mes nouvelles de façon régulière. C'était, d'une certaine manière, une façon de garder un œil sur moi, mais surtout sur notre héritage. Elle me savait affaibli psychologiquement, mais comprit que je me devais de faire ce bout de chemin tout seul. Aurais-je voulu avoir sa présence à mes côtés ? Oui, et à la fois non. Car en tant que Lumière, elle avait ce don pour chasser mes ténèbres. Une particularité qui faisait d'elle ma bouffée d'air lorsque je suffoquais, mais qui, à contrario, aurait pu m'empêcher de faire vraiment face à tout ceci. Sans d'autres paroles, je repartis de son bureau, n'empaquetant aucune autre affaire que mon manteau et mes armes. Pas de vivre, ni de baluchon. Le voyage que j'entreprenais ne me permettrait aucun repos. Ou m'accorderait la mort.
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Chinoike Tsumi
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Chapitre I.
Là où tout a commencé.


Il y avait dans mes habitudes quelque chose d'étrange. Il y a plusieurs années, le Clan avait essayé de m'isoler dans une alcôve de la Falaise des Morts. Un petit renforcement dans la glace, tout juste assez grand pour qu'un enfant puisse s'y tenir. L'objectif fut simple : Se débarrasser de moi. Soit par le biais d'un procès qui avait lieu sans moi, soit par la chute qui, pour eux, était inéluctable et devait leur éviter de se salir les mains. Ce fut donc là, le corps au bord d'un gouffre dont nul n'avait jamais atteint le fond vivant que je me trouvais, tentant de ne pas trop trembler pour éviter de tomber. Une lutte de tous les instants, alors qu'en fasse de moi, s'étalait sur des kilomètres un paysage des plus magnifiques. La Légende dit que le « monstre » Chinoike, bannît aux confins des abysses, finit par trouver un chemin pour s'extirper de sa prison éternelle. Lorsque sa main jaillît du gouffre, des effluves sombres et sanguines s'échappaient en arabesques de son corps. À la simple force de ses bras chétifs, il finit par atteindre le rebord, tandis que cinq serpents de fumées semblaient s'extirper de son corps, dansant de manière irrégulières autour de cet être dont l'oeil rougeoyant perçait les ténèbres qui s'étaient déjà bien invités en ce début de soirée. L'histoire finit par une morale : Ne t'approches jamais du Gouffre des Défunts, car le Monstre pourrait bien t'y faire sombrer.

Un savant mélange de contes et de réalité, m'étant en scène ma propre histoire pour éviter que quiconque ne tombe de cette falaise. Pour autant, depuis que l'on m'a libéré de ma captivité, il n'y eût pas un seul jour que je ne passa sans m'y rendre. Parfois pendant des heures entières, je m'asseyais là, au bord du précipice, laissant mes pieds se jouer de cette mort certaine alors que mon regard se perdait dans l'horizon. Chaque saisons, chaque jours, et chaque heures, offraient un tableau différent. Bien que les chaînes de montagnes ne bougèrent jamais, les glissement de la neige et les jeux de lumières selon la météo suffisaient pour redécouvrir encore et toujours, cet endroit merveilleux. Peu à peu, quelques âmes s'étaient prit à mon jeu, venant se poser quelques fois avec moi. Dame Fuyu fut l'une des premières. Elle qui avait pu voir tant de nos semblables sombrer dans ces abysses, aujourd'hui relevait le menton pour contempler la vie florissante de ce bout perdu du monde. Il n'était pas rare que nous nous retrouvâmes tous deux à discuter, les pieds bâtant dans le vide, parlant aussi bien du Clan que de nos souvenirs en communs, ou de ces histoires passés que seul les anciens pouvaient raconter. Peu à peu, ce qui était l'objet d'un conte horrifique devenait un sanctuaire pour moi et ceux qui m'appréciaient. Une belle vengeance, qui n'enlevait rien à la vérité : La porte menant aux Enfers, était sous nos pieds.

C'était il y a plusieurs mois. Bien avant ma rencontre avec Akira. Je venais passer un moment au pied du Gouffre, laissant danser mon esprit au grès des silhouettes majestueuses qui se dessinaient à l'horizon. La neige prenait sa teinte orangé, alors que des étoiles commençaient à pointer le bout de leur nez. Un moment hors du temps, dans lequel j'aimais me perdre. Mais alors que le soleil disparu, un flash de lumière m'aveugla, me faisant tomber là où nul n'avait su revenir vivant. Sur le coup, lorsque mon œil s'ouvrit pour constater que je n'étais pas mort, j'étais incapable de me rappeler de ma chute. Etais-je tombé cinq minutes ? Une heure ? Des jours entiers ? Le Gouffre sans-fond portait son nom grâce à la peur des nôtres à ne pas vouloir s'y aventurer. Mais ce jour-là, je découvris bien plus que je ne l'aurais bien voulu. Couché dos au sol, le visage tourné vers le ciel qui s'assombrissait toujours plus, je constata très vite que, autour de moi, nulle mort ne se trouvait. Bien au contraire, je découvris en me relevant que j'avais atterrit au milieu d'un champ de Higanbana, dont la couleur rougeoyante, arrivait à percer les ténèbres. Ce fut un spectacle des plus étranges, bien que merveilleux, j'avais du mal à comprendre comment toutes ces fleurs avaient réussi à survivre dans cet endroit aussi isolé, alors que le reste de l'Isthme n'offrait que rarement sa chance à la moindre fleur.

Appréciant l'endroit pour sa beauté, je fus distrait par la présence d'un chemin parmi les plantes qui sembla mener derrière une parois de glace. Doucement, je m'élançais sur cette route, où quelques flocons continuaient à tomber délicatement, sans jamais s'aventurer sur la flore qui m'entourait. Après plusieurs minutes de marche, je finis par arriver devant un Tori qui devait faire quatre fois ma taille. Le rouge de son bois flamboyait de milles feux, tandis que quelques pans de ce dernier semblait avoir été rongé par le temps. Un étonnant contraste qui détonnait encore plus avec la maison qui se trouvait un peu plus loin, dont la toiture à moitié écroulée, lui offrait des allures de bâtiment hanté. La suite de cette histoire fut trop sombre pour que mon esprit s'en souvienne. Je ne me rappelais que d'une présence, chaleureuse et à la fois étonnement triste, qui m'accompagna jusqu'aux tréfonds d'un endroit que je ne reverrais sans doute jamais.

Mais en ce jour, alors que mon esprit divaguait entre raison et folie, que mes songes étaient les bourreaux de mon mal-être, je me remis à penser à tout ceci, espérant, que peut-être, une solution se trouvait juste là. Mes pas s'ensevelissaient dans la poudreuse tout juste tombée de la veille. J'avais du mal à marcher, chaque avancée me donnait la sensation que je n'arriverai jamais à mon but. Pourtant, combien de fois j'avais suivi ce chemin jusqu'au Gouffre des Défunts ? Trop pour ne pas savoir que je pouvais y arriver. Je sentais la fatigue et le désespoir prendre le pas sur ma conscience. Péniblement, j'arrivai au bord de la falaise, laissant mon regard vide et sombre se poser sur l'horizon dont les couleurs me parurent ternis par un voile des plus sombres. Etait-ce la faute de mon cerveau malade ? Ou même l'Isthme s'était plongé dans les ténèbres ? Un léger sourire apparu, amusé par ma bêtise de croire que le monde pouvait en avoir quelque chose à faire de mon état. J'étais celui qui devait paraître, et nul ne s'inquiétait de moi. Une simple idée qui suffit à poser un voile sur ma vision, tandis que mon œil rougit par l'éveil d'un don ancestrale, commença à pâlir, se teintant d'un gris argenté. Je ne ressentis nulle douleur lorsque mon iris sombra, ni lorsque finalement, mon corps tomba à nouveau dans le vide. Je mourrais une fois de plus. Mais peut-être qu'enfin, celle-ci allait être la bonne ?
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Chapitre II.
Nurikabe.


Je pensais atterrir une fois de plus dans le champs de Higanbana. Mais à la place, mon corps heurta plusieurs choses, s'enfonçant dans un amas de « je-ne-sais-quoi », alors que des bruits d'os se cassant agressa mes oreilles. Je n'osais pas bouger, ne ressentant pas encore la douleur de mon corps que j'imaginais briser en milles morceaux. Mais ce fut lorsque j'ouvris mon œil, et vit le crâne de ce que fut un être humain me faire face, que je compris où j'avais chu. Tout autour de moi se trouvait des bouts de ce que fut un jour des hommes et des femmes, dans un amas disproportionné duquel j'eus du mal à m'extirper. Quand enfin je sortis la tête, je pus constater avec une certaine tristesse que les douces fleurs rouges avaient laissé place à des monceaux de cadavres dont certains étaient encore en décompositions. Une vision d'horreur, qui n'avait rien à envier à l'odeur putride qui émanait de tout ceci. Difficilement, je trouva un appuie pour me faire glisser le long du monticule de défunts dans  lequel j'avais atterrit. Prenant appuie sur ce que fut une cage thoracique, je me relevais, faisant face à ce qui n'était plus le sanctuaire où je venais m'entraîner, mais simplement, un cimetière. Telle était la réalité de cet endroit, où des flots de Chinoike ont été abandonné par crainte que les corps en putréfactions n'engendrent la maladie auprès d'un peuple déjà en proie à l'extinction. Pour autant, même si je le savais, jamais je n'aurais cru qu'il pu y avoir autant de mort en ces lieux. C'était comme si chaque plantes avaient été échangé par le corps d'un homme ou d'une femme. Un spectacle des plus horribles, mais qui étrangement, ne me mit pas mal à l'aise. Comme si au fond de moi, je savais déjà.

Pas à pas, j'écrasais les os de mes défunts aïeux, provoquant un écho des plus assourdissants alors que j'essayais de me remémorer le chemin jusqu'au Tori et la maison. Péniblement, j'arrivais à me frayer un chemin, non sans tomber quelque fois parmi les dépouilles, enfonçant mon bras dans quelques entrailles  de cadavres étonnement bien conservés, sans doute à cause du froid ? Le chemin fut rude et compliqué, mais je finis par arriver face à la porte que ma mémoire se souvenait comme étant rouge et immense. Ma stupéfaction fut des plus grandes lorsque je vis que cette dernière n'était plus. Le haut de la porte était tombé sur le sol, rongé par les termites et le temps, tandis que des deux piliers, il ne restait presque rien. Une vision désolante de ce qu'était en ma mémoire un bel endroit, alors que la maison hanté avait disparu. À place, se trouvait une source d'eau alimentée par une petite cascade, que les branchages d'un cerisier ornait de toute sa splendeur. Un spectacle d'une infinie beauté dans un endroit désolé où la mort accablait les sens. Doucement, je m'avançais vers l'arbre, hypnotisé par le contraste que ce petit coin de paradis offrait, contemplant avec une certaine avidité la sérénité qui s'échappait de l'endroit. Arrivant au pied du gardien de la cascade, ma main se posa sur son tronc, caressant son écorce avec respect, le remerciant de sa présence en ces lieux de morts. Ce fut à cet instant que j'entendis un grondement au niveau de la cascade.

Trois yeux ambrés immenses s'ouvrirent dans la parois d'où s'écouler l'eau. Ses iris me regardaient avec animosité, grondant de plus en plus en voyant ma main posée sur l'arbre. Très vite, je la retirai et m'éloigna, provoquant la fin de ce bruit sourd. Mais les trois pupilles ne me lâchèrent pas, suivant le moindre de mes faits et gestes, alors que la peur commençait à s'insinuer en moi. Qu'elle était donc cette chose ? Voyant que je ne m'en allais pas, la terre se mit à trembler, et la cascade finit peu à peu par disparaître, alors que je vis la pierre se soulever dans un grognement, retombant de tout son poids sur le sol. Je tombai sous le choc, tentant de reculer alors qu'une autre onde me fit choir d'avantage. Apeuré par la puissance de cet être surnaturel, je me mis à trembler, alors que le minéral laissa apparaître l'esquisse d'une bouche et d'oreilles tombantes de chaque côté de ce qui ressemblait maintenant à un visage.

« Toi qui sent la mort mais n'a pas goûté à son appel, repart de ces lieux maudits en cet instant. 
Tout ceux qui vont au-delà de ce chemin, jamais ne reviennent vivant. »


Sa voix résonna dans ma tête sans que ses lèvres ne bougèrent. Que pouvait-il bien être ? Si la raison me disait de fuir, une part de moi me fit rester là, par terre, observant avec une curiosité presque malsaine cet être difforme dont la beauté s'exprimait à travers sa différence. Je ne pouvais quitter son regard et ni le poids de son corps qui faisait trembler la terre, ni la puissance de sa voix qui parcourait mes os ne surent me faire mouvoir. J'étais simplement figé telle une statue devant la magnificence d'un être dont je ne connaissais rien, et qui pourtant, s'offrait aujourd'hui à moi.

Il s'avança un peu plus, peinant à réaliser de grandes enjambés et à mouvoir ce corps fait de roche. Et alors qu'il chercha à s'approcher d'avantage, je le vis se raviser, reculant aussitôt pour rejoindre la place qui était la sienne sans pour autant me quitter du regard. Doucement, je me relevais, alors que son corps se mut, comme si quelque chose derrière lui cherchait à le pousser. Je vis ses yeux se plisser, marquant ses traits de la force qu'il utilisait pour contrer ce qui gisait dans son dos. J'avançais vers lui, faisant attention de ne pas m'approcher, jusqu'à ce que je découvris qu'il cachait l'entrée de ce qui ressemblait à une grotte. Et que ne fut pas ma peur lorsque je vis sortir des ténèbres un bras à l'apparence humaine, mais dont l'aspect décharné laissait à penser à tout, sauf à un être vivant. Les grognements de la créature s'accentuèrent et dans un dernier effort, il finit par retrouver sa place, bloquant l'accès à cette chose. Essoufflé par ces derniers instants, je profitais que ses yeux furent focalisés sur autre chose pour m'avancer d'avantage, me cachant derrière le tronc du cerisier tandis que son regard pointa à nouveau vers moi.
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Chapitre III.
Le Royaume des Morts



« Qui es-tu ? » me demanda une voix rauque résonnant dans ma tête que je devinais être celle de la Bête. Perturbé par cette sensation nouvelle, je n'osa pas bouger, ce qui fit grogner d'avantage la chose qui frappa le sol, provoquant une onde de choc qui me fit choir. « Je t'ai demandé, qui es-tu ? » Encore une fois, ses paroles s'étaient retrouvés dans mon esprit, faisant vibrer ce dernier d'une manière incommodante, tandis que je me relevais péniblement. « Je... Je m'appelle Tsumi... » Ma voix était tremblante, tout comme mon corps qui resta pétrifier face au regards de cet être surnaturel qui ne me quitta pas des yeux. « Tsumi... Le Pêché... Un curieux nom... » Son ton s'était soudain adoucis, offrant presque une pointe d'émotion qui me fit douter sur la bestialité de ce qui se trouvait devant moi. « Et vous ?... Qui êtes-vous et... Qu'est ce que vous êtes ? »

Le sol trembla tandis qu'il vacillait de gauche à droite, visiblement agacé par ma question. « Qu'est ce que je suis ?! Qui suis-je ?! Allons bon, ne reconnais-tu pas le grand Chigaeshi no Ôkami ? Père des Nurikabe et gardien de l'Autre-Monde ? » Ses yeux étaient devenu rouges, tandis que les vibrations de la terre me poussèrent à me mettre à genoux. Il était compliqué de comprendre qui j'avais en face de moi, pour autant, le simple fait que le mot « Okami » soit présent dans son prénom et l'aspect surnaturel de ce dernier me suffit à m'incliner. « Pardonnez mon ignorance ô grand gardien. Je n'ai jamais eu la chance d'apprendre les vieilles légendes de notre monde... »

De simples paroles qui suffirent à le calmer, son regard s'adoucissant également alors qu'il reprenait sa place une fois de plus. « Hum... Tu es un humain n'est ce pas ?... D'où viens-tu ? » me demanda-t-il alors que je relevais la tête pour plonger mon regard dans le sien. « Oui. Je suis un shinobi du Clan Chinoike, je viens du haut de la falaise. » « Es-tu tombé ? » Je fus un instant choqué par sa question, ne sachant pas vraiment quoi répondre tandis que je rebaissais la tête, regardant les herbes qui jonchait le petit monticule où se trouvait le cerisier. « Et bien ? As-tu perdu ta langue Shinobi Tsumi ? » Je me redressais aussitôt. « Non, pardonnez-moi... Je ne suis pas tombé, du moins, si, mais pas par erreur. » « Voyez-vous ça... Tentais-tu de mettre fin à ta vie ? » La question était logique, bien qu'elle me plongea dans un grand moment de confusion. Pourquoi étais-je descendu ici ? La première raison qui me vint fut de trouver des réponses. Pour autant, plus j'y pensais, plus le doute s'installa en moi.

« Je vois... Sais-tu que nul repos n'attends ceux qui mettent fin à leurs jours dans le déshonneur ? La maîtresse du Royaume des Morts n'apprécie guère les âmes qui n'apprécient pas le cadeau qu'elle leur a offert. » Sa phrase était un non-sens pour moi. Comment celle qui régissait l'Au-delà pouvait avoir donner la vie ? Ma confusion sembla plus que manifeste, ce qui fit rire le Gardien. « Je vois... Shinobi, mais ignorant... Connais-tu l'histoire de la naissance du monde ? » Je secouais la tête, quelque peu honteux face à mon manque. « Bien... Assis-toi. » Je m'exécutais. « À l'origine du monde, les Dieux Anciens donnèrent naissance à deux divinités : Izanagi et Izanami. Issus d'une longue lignée de divinités, ils descendirent des Plaines du Haut-ciel pour créer le Sekai. Sur une des îles qui construisirent, ils bâtirent leur demeure et se marièrent. C'est aussi l’île qui vit naître le dieu Hiruko, le dieu des marins et des pécheurs, ainsi que de nombreux autres enfants, tous des kamis : Suijin Kami de l'Eau, Fûjin Kami du Vent, Ōyamatsumi Kami des Montagnes et de la Mer, et .. » J'avais du mal à y croire. Il ne venait que de commencer son histoire et pourtant, j'étais tenu à ses lèvres, m'abreuvant de la moindre information que cet être supérieur pouvait m'offrir.  « Mais alors qu'il continuait de m'énumérer la plupart des dieux anciens, son visage commença à se ternir. Puis un jour, Izanami mourut en enfantant le Kami du feu Kagutsuchi qui la brûla à mort... Fou de rage, Izanagi trancha son fils et demanda aux Dieux primaires de pouvoir faire revenir sa défunte femme... » « Accepteraient-ils ? » Le regard du Gardien se releva vers moi, affichant une pointe d'amusement alors que je me rendais compte de l'avoir coupé dans son discours. Aussitôt, je m'inclinais, demandant pardon pour ma maladresse, ce qui le fit beaucoup rire. « Ne t'inquiètes pas pour ça, ce n'est rien.

Il me raconta comment la requête du Kami fut entendu et ce qu'on lui demanda de faire pour parvenir à son but. Il pouvait descendre au Royaume des Enfers pour retrouver sa femme. « Aussi se mit-il en route, passant la porte menant à Yomi-no-Kuni, cherchant parmi les ténèbres la moindre trace de sa chère Izanami... Mais l'impureté de ce monde fut bien trop opaque pour le seul regard d'Izanagi, qui même s'il trouva sa sœur, ne put pour autant la voir. Sachant qu'elle pouvait l'entendre, il l'implora de suivre le son de sa voix, chose qu'elle refusa, lui expliquant qu'elle ne pouvait plus revenir dans le monde des vivants. À moins de demander l'autorisation aux supérieurs du monde souterrain » Son regard se métamorphosa, devenant de plus en plus solennel. « Impatient, le mari accepta cependant ces conditions, maugréant à l'idée de devoir atteindre pour retrouver son aimé. Mais cela ne dura pas longtemps. Dans un élan insensé, il créa une torche pour illuminer les ténèbres et la porta jusqu'au visage de sa femme... Il la découvrit, la peau rongé par la putréfaction, des bouts de son corps en pleine décomposition, résultats de son erreur d'avoir consumé les fruits du monde des morts. »

Il m'expliqua comment, apeuré par cette vision d'horreur, le Kami prit peur, fuyant sa bien-aimée qui devant cet acte, devint folle de rage. Elle lança des fléaux à la poursuite de son mari, le traquant dans le Royaume des Enfers. Parmi ces derniers, huit Yomotsu-shikome, des sorcières aux pouvoirs malsains se nourrissant des ténèbres qui chassèrent Izanagi pour le ramener jusqu'à sa femme dans le Pays de Yomi. « Bien heureusement, il réussit à s'échapper du monde souterrain, et me créa pour en obstruer l'entrée. » Je me rendis alors compte d'où je me trouvais, reculant légèrement mon corps avant de regarder l'endroit où j'avais vu le bras sortir. « Vous voulez dire que ce qu'il y a derrière vous et ce que j'ai vu... c'est... » « Oui... Tu as devant toi l'entrée du Royaume de Yomotsu-Ôkami, et ce que tu as vu n'était autre que le bras de notre mère à tous... Izanami. »
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Chapitre IV.
Les Ombres.



Les heures passèrent, rythmées par les histoires que Chigaeshi no Ôkami continua de raconter. Au fur et à mesure, je commençais à me sentir de plus en plus à l'aise, quittant mon assise pour me poser contre le tronc du cerisier. De contes en légendes, je passais du sourire aux larmes, me laissant porter par ce passé que nous partagions tous. Un grand moment pour moi, malgré que je sentis la fatigue me prendre peu à peu, glissant au grès d'un souvenir du Gardien dans les limbes oniriques. Mes yeux se fermèrent alors que ma tête, flancha sur le côté, faisant sourire l'être surnaturel qui finit par se terre un instant, regardant le mortel dont l'esprit apaisé voguait dans le monde des songes. Une chanson lui vint soudain à l'esprit, alors que son regard s'attendrit quelques instants, laissant vibrer sa mélodie. Cette chanson, je ne pouvais m'en rappeler exactement, pourtant, si je me souvenais bien d'une chose, c'était la quiétude dans laquelle elle m'avait plongé.

Le temps s'écoula comme le petit ruisseau au pied du monticule où lje continuais à dormir. Paisiblement, le Gardien avait retrouvé sa place, prenant un peu de repos lui aussi. Depuis combien de temps n'avait-il pas discuté avec quelqu'un ? À l'échelle de l'éternité, tout semblait insignifiant. Il ne me vit donc pas me mouvoir de façon plus prononcé, marquant le début d'un mauvais rêve qui se transforma très vite en cauchemars. De spasmes en mouvements brusques, tout mon être s'anima d'une frénésie incontrôlable, réveillant l'Ôkami dont le regard inquiet se porta sur son petit compagnon, d'où il vit s'extraire quelques volutes de fumées noires. Peu à peu, ces masses abstraites commencèrent à prendre des formes plus concrètes. Et devant le regard de l'Eternel, se dessina des mains, puis des bras faits de ténèbres alors que cinq visages commençaient à s'extirper de mon corps alors que je demeurais enfermé dans le royaume des cauchemars.

Très vite, l'être surnaturel frappa lourdement le sol, me faisant glisser vers le cours d'eau. Complètement trempé de la tête au pied, je finis par me réveiller, manquant de boire la tasse alors que la sensation de noyade m'avait extirpé de mon état second. Retrouvant mon calme après un moment de panique, je finis par me tourner vers le Gardien, dont le regard était remplit d'inquiétude voir même... de peur. « Jeune Shinobi, pourquoi es-tu ici ? » Une question singulière venu de nul part qui ne m'aide en rien à retrouver le cour de mes pensées. Et alors que je cherchais une réponse à lui offrir, l'Ôkami frappe à nouveau de tout son poids sur le sol, faisant hurler sa voix à l'intérieur de mon crâne, me donnant l'impression qu'elle était prête à exploser. « Pourquoi es-tu ici ! Réponds ! » Une fois de plus, la force de  Chigaeshi me fit tomber, brisant un peu plus le peu de sérénité que j'avais réussi à trouver durant cette si douce nuit.

« REPONDS MOI SUR LE CHAMPS. POURQUOI ES-TU EN CES LIEUX ? »

Etait-ce l'acharnement ? Une conséquence de l'apparition des ombres ? La fatigue accumulée ? Mon état psychologique ? Qu'importait la raison, je commençais à perdre le contrôle, laissant s'échapper de moi des choses que personne ne pouvait voir. Petit à petit, elles me transformaient, me rongeant de l'intérieur jusqu'à ce que s'extirpa de mes yeux des flots de larmes de sangs. Le liquide carmin vint souillé l'eau du ruisseau, se mêlant à lui avant de disparaître. Comme si cette dernière avait su purifier le mal qui m'accablait. Voyant cela, je n'hésita pas à plonger tout mon corps, espérant peut-être ne pas voir sortir le monstre et ainsi me purifier. Pour autant, des voûtes cramoisies commencèrent à s'échapper de mon dos, prenant des formes sinueuses, ondulants telles des serpents avant de se détailler sous les traits de têtes de dragons. Ce fut à cet instant, que le Gardien fit jaillir une vague qui m'ensevelit, réduisant à néant les créatures funestes qui commençaient à naître.

Il me fallut du temps pour reprendre mes esprits et mon calme. Aidé par le mutisme de la divinité de roche, je retrouvais un semblant de sérénité alors qu'en reprenant mon souffle, des sanglots commencèrent à s'échapper de ma gorge. Très vite, les larmes suivirent, me plongeant dans un état de tristesse profonde. Une fois de plus, mes démons s'en étaient prit à moi, usant de mes dons pour s'échapper une nouvelle fois. Je n'en pouvais plus et ni la mort, ni le monde ne pouvait m'aider. Brisé par cette sombre fatalité, mon regard se tourna vers Chigaeshi. « Je... »

Mes lèvres refusèrent de laisser passer le moindre son. Dévoiler ce fait, c'était pour moi accepter d'avoir perdu mon combat. Une confrontation qui depuis plus de trois ans, me poussait de plus en plus dans mes retranchements, pourrissant mon esprit d'une graine putride qui avait germé, grandissant encore et encore pour finir par obstruer toute forme d'espoir. Quant à la dernière lueur, je cherchais à la retrouver, comme à l'époque où, enfermé par mes pairs, j'avais usé de mes dons pour faire apparaître du bout de mes doigts quelques lumières qui avaient ce don de me réchauffer le cœur. Paisiblement, je mis ma main devant moi, concentrant mon esprit sur ce simple acte que j'avais répété encore et encore. Et à force de travail, elles naquirent. D'abord, aussi faible qu'une braise sur le point de s'éteindre, les petites boules de lumières prirent d'avantage de luminosité au fur et à mesure, gardant cet aspect apaisant. Tranquillement, elles s'élevaient dans les airs, disparaissant doucement dans les ténèbres à mesure qu'elles s'éloignaient.

Laissant s'échapper plus d'une larme, mon âme et mon cœur commencèrent à se calmer, tandis que mes yeux ne quittaient plus les petites lueurs s'échappant de mes doigts. Dans un dernier élan de courage, ou peut-être, l'extinction de la dernière étincelle d'espoir, mes lèvres s'entrouvrirent, s'arquant un instant dans un léger sourire avant que mes yeux ne se posèrent sur l'Ôkami silencieux.

« Je suis venu mourir... »
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Chapitre V.
Celles qui ont fui.



Une lourde vérité qui me brûlait la gorge depuis tellement d'années. Combien de fois avais-je voulu me laisser cueillir par la mort ? Autant que le nombre d'instant où, par pur instinct de survie, elle avait échoué à déposer ses lèvres sur les miennes. Comme guidé pour ne jamais succomber, j'avais esquivé presque toutes les attaques, encaissé tous les obstacles qui se dressait devant moi, me rendant plus fort malgré la fragilité de mon âme qui se brisait de plus en plus. Mais cette fois-ci, nul masque n'était présent pour cacher ce qui se trouvait au fond de moi-même. La vérité, la plus brute et la plus sombre avait jaillit. Etait-ce du fait de me trouver en présence d'un dieu ? La divinité continua de me regarder, les yeux oscillant entre tristesse et méfiance, avant de s'adoucir, faisant vibrer doucement sa voix.

« Viens, mets toi donc au sec. »

Il m'invitait à sortir de l'eau, chose que je fis, non sans mal, trouvant difficilement la force de me relever. À chaque mouvement, je pouvais sentir mes muscles trembler, comme prompts à lâcher au moindre faux pas. Un état d'épuisement qui se lu d'avantage sur mon visage dont je ne su cacher le poids. Une vision qui aurait pu faire pitié au Gardien qui se contenta de garder le silence, attendant patiemment que je retrouvasse l'appuie du tronc de cerisier.

« Cela fait combien de temps ? » Une question étrange, qui aurait pu relater des millions de choses et qui me fit froncer les sourcils, ne sachant pas vraiment de quoi voulait parler Chigaeshi. « Depuis combien de temps, ces ombres sont-elles présentes en toi ? » Mes yeux se teintèrent de tristesse alors que je baissais la tête. Une fois de plus, j'allais devoir raconter mon histoire. Une fois de plus, je devrais expliquer les raisons qui ont fait qu'en ce triste jour, ma vie s'était transformé en un purgatoire éternel, rythmé par l'apparition de ces démons. D'une voix frêle, je donnais un date approximative. Trois ou quatre ans, tout au plus. Mais le regard insistant du Kami me poussa à en dévoiler d'avantage.

« Il y a quatre ans... J'ai tué un petit garçon de mon clan... Je ne voulais pas sa mort mais... Je l'ai tué... C'est à cause de lui que j'ai perdu mon œil. En échange de ça je lui ai ôté la vie... Avant ça je n'avais jamais fait de mal à qui que ce soit... Je refusais de me battre... C'est pour ça qu'il m'a attaqué... Pour que je me défende et face comme eux... J'ai éveillé, ce qu'ils appellent le don de notre famille... Depuis je suis capable de manipuler le sang humain... » Mon œil se teinta de rouge alors que quelques perles de sang commencèrent à s'élever, tournoyant doucement dans les airs, dessinant des arabesques avant de tomber au creux de ma paume. « C'est la seule raison pour laquelle ils ne m'ont pas tué... » Je levais mon regard pour le plonger dans celui du Kami. « J'étais devenu trop important à cause de cet œil... Il fallait me garder en vie... Du coup, ils tentèrent de me faire prisonnier en me déposant en contre-bas de ce qu'on appelle : la Falaise des Défunts. J'ai été mis dans une alcôve pas plus grande qu'un panier de riz, attendant mon jugement alors qu'un gouffre sans fin menaçait de m'avaler au moindre mouvement... Je ne suis pas dupe... Je sais qu'au fond, ils auraient préféré que je meurs comme ça. Cela n'aurait été la faute de personne... » Mes poings se serrèrent alors que mon visage se tourna vers le ruisseau. « C'est là... que je l'ai vu... » Le regard du gardien se ferma soudainement. « L'ombre... Ses yeux remplient de Haine, Jalousant la liberté de mon clan, Enviant son pouvoir... N'ayant que pour but la Mort et la Tristesse... »
Etait-ce conscient ou non ? Je venais de les nommer une fois de plus. Ces monstres qui sommeillaient en lui avaient de multiples visages, mais un trait commun qui caractérisait chacun d'entre eux...

« Les émotions... »

La voix du gardien me perturba, me faisant lever la tête, tandis que je vis le Gardien réfléchir. « Hm... Je t'ai raconté l'histoire d'Izanagi et Izanami mais... Je ne pense pas t'avoir parlé des huit Yomotsu-Shikome ? » « Que brièvement... » avouais-je en reposant sa tête contre le tronc tandis que Chigaeshi commença à se clarifier la voix. « Lorsque le mari vit son épouse en pleine décomposition, la peur face à cette vision d'horreur, poussa sa femme à donner naissance à huit sorcières aux traits aussi hideux que ceux de leur mère. Ces dernières répondaient aux noms de Shikome, mais avaient toutes un prénom chacune... Shinda, Nikushimi, Shitto, Yokubô, Kanashimi, Shitsubô, Nigami et Nozomu... » Une simple traduction suffit  pour comprendre que ces sorcières n'étaient rien d'autres que les émotions qui avaient parcouru la déesse avant qu'elle ne sombre dans la folie. Pour autant, la similarité avec mes propres démons me laissèrent perplexes.

« Que dois-je comprendre ? » Les yeux rivés sur ceux de mon vis-à-vis, je ne su cacher mon extrême fatigue tandis que des gouttes d'eaux continuées à perler de la pointe de mes cheveux. « Il y a de cela quelques temps... Certaines d'entre elles ont réussi à se faufiler hors du Royaume des Enfers... J'ai fais ce que j'ai pu pour les retenir mais, la présence d'Izanami cherchant à s'échapper leur a permis de se frayer un chemin... » Son regard tomba alors, visiblement peiné d'avoir ainsi manqué à sa mission divine. « Depuis, je vis dans la honte d'avoir faillit à mon devoir envers Izanagi... Pour autant... » Il redressa son attention sur moi. « Je sais que rien n'arrive pas hasard en ce monde, et que si tu es là face à moi, ce ne peut être une coïncidence... Accepterais-tu une requête ? » Troublé, je ne su quoi répondre, me contentant de hocher la tête alors que je commençais à tomber de fatigue. « Bien... Je voudrais que tu ailles chercher quelque chose pour moi... »
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Chapitre VI.
Deux Bambous.



Le vent s'engouffrait dans mes cheveux, les faisant virevolter devant mon visage. Pourtant, cela ne m'empêchait pas d'apprécier l'océan qui s'étendait devant moi. Accoudé à la barrière d'un bateau, je profitais de l'air marin tandis que derrière moi, s'éloignait l'Isthme et ses monts enneigés.

« Alors p'tit gars, tout va bien ? T'as pas le mal de mer ? » me demanda le Capitaine du navire. « Non tout va bien, je vous remercie d'avoir bien voulu me prendre à bord. » répondis-je en m'inclinant respectueusement. Visiblement peu enclin à apprécier ce genre de chose, le « Dragon » de son surnom me tapa l'arrière du dos tout en s'esclaffant de rire. « Allons bon ! Je n'allais pas te laisser comme ça à quai ! Mais je dois bien l'avouer, je n'aurais jamais cru qu'un Clan de Shinobi vivait dans ces terres gelées. » m'avoua-t-il en se grattant la barbe. « Disons qu'il valait mieux pour nous de faire profil bas durant un moment. Cependant les choses changent et pour le meilleur. Du moins, c'est dans ce but que j'espère pouvoir avoir un entretiens avec le Senkage d'Uzushio. »

Etait-ce là vraiment mon but ? Pour être tout à fait franc, non. Mais comment expliquer à des personnes dont je ne connaissais rien que j'étais là car, un dieu me l'avait demandé ? On m'aurait prit pour le fou que je devais être, si bien qu'à la place, je me permis un petit mensonge. Le Clan m'en voudrait-il ? Peut-être, mais après tout, ce Ryoma n'était pas supposé savoir qu'une fois arrivée en terre des Tourbillons, je disparaîtrais pour me rendre là où Chigaeshi m'a demandé d'aller.

Retournant à mon point d'observation, mon visage se ternit légèrement tandis que je me rappelais ses dernières paroles. Je devais trouver une île au loin d'Uzushio, où les perles de nacres brillaient dans les flots tranquilles et chatouillaient les rivages où se dressaient un petit village bordé d'une bambouseraie. Rien d'extravagant en soi, mais la divinité avait insisté pour que je m'y rendisse au plus vite pour lui trouver deux morceaux de bambous bien particulier. Cette terre ? Je n'en avais ni le nom, ni la localisation. J'avais pour seul guide le fait qu'on y cultivait des perles et que ces dernières étaient merveilleuses. Alors pourquoi Uzushio ? Une intuition, ou peut-être le souvenir fugace des ces étales remplit de bijoux qui étincelaient de milles feux. Peut-être était cela une perle ?

« Capitaine ? » « Oui mon garçon ? » J'avais obtenu son attention, cependant, je ne su dire pourquoi je lui posa mes doutes. Peut-être sa carrure offrait quelque chose de réconfortant ? Quoi qu'il en était, je lui parla des rumeurs que j'avais pu entendre sur cet île. Je fus surpris de le voir sourire aussitôt que je parla des perles. Visiblement, il ne lui en fallut pas plus pour savoir de quel endroit je lui parlais. « Shima-Biizo... C'est l'île dont tu parles. Enfin, on parlera plus d'îlots en ce qui la concerne ! Mais par les sept mers, si c'est les perles que tu cherches, il n'y en a pas de meilleurs ! » D'un coup, son visage si jovial se teinta d'un sourire plus mesquin. Se rapprochant, il passa son bras autour de moi, rapprochant son visage jusqu'à mon oreille. « Si c'est pour ta d'moiselle, j'peux même te conseiller deux trois îlots déserts plutôt sympa, si tu vois ce que je veux dire ! » Ne comprenant pas ce dont il pouvait parler, j'arquais un sourcil, visiblement décontenancer par des propos qui me paraissaient insensés. Quelque peu déçu, le vieil homme se redressa, balayant l'air de sa main avant de reprendre son sourire. « Boarf ! Laisse tomber ! En tout cas, si après avoir vu Tsuri tu veux faire du tourisme, tu trouveras facilement un navire pour t'y mener ! Par contre, faudra peut-être allonger quelques ryos ce coup-ci ! »

Sur ces mots, il partit en me faisant un clin d'oeil. J'appréciais beaucoup le personnage même si parfois, son comportement me laissait quelque peu dubitatif. Mais alors que je le vis s'en aller, ses derniers mots revinrent dans mon esprit, faisant le chemin jusqu'à mon cerveau où revint le souvenir de Kaori et de ce que nous aurions pu faire sur une île déserte. Aussitôt, le rouge me vint aux joues tandis que j'écarquillais les yeux, me raidissant tandis que je l'entendis rire au loin.

Reprenant mes esprits en retrouvant le garde-fou du pont principale, je laissais mes pensées s'échapper, gardant ce léger rictus figé sur mon visage. Kaori. Son image me revint en mémoire, me rappelant les doux moments passés à ses côtés. Des souvenirs ternis par son décès prématuré, mais qui avec le temps, prenaient d'avantage de force en mon cœur. De cette rencontre, avait ressuscité l'amour et l'affection comme je n'aurais jamais cru pouvoir les vivre à nouveau. Une douce chaleur qui me réchauffait l'âme dans les moments les plus sombres...

Mais l'heure n'était plus à la nostalgie, car déjà, la vigie annonçait avoir les terres du pays des tourbillons en vue. Une nouvelle qui ravit l'ensemble de l'équipage et des passagers tandis que des matelots se mettaient en position face à la voile. Suivant les ordres de leur capitaine, les marins commencèrent leur danse. Un savant mélange de Tai Chi et d'utilisation des arcanes du vent, permettant à l'embarcation d'aller au grès de leur bon désir. J'appréciais grandement le balai que nous offrait ces hommes de la mer, qui dans une parfaite maîtrise de leur art, poussait le navire vers sa destination.
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Chapitre VII.
Une demoiselle des plus étranges.



Nous arrivâmes au port d'Uzushio sous un soleil de plomb et un ciel d'azur. Bien que ce ne fut pas la première fois que je découvrais le Village, cela resta un pur moment d'émerveillement. Contempler la vie qui pullulait à tout va, le brouhaha des travailleurs et des commerçants, la jovialité des visages souriants appréciant une boisson fraîche à une étale. Tout était présent pour rendre à La Belle, toutes ses lettres de noblesses. Une vision des plus admirables, tandis que Ryoma m'interpella, me faisant signe en pointant du doigt l'immense Tour Blanche qui s'élevait vers le ciel et surplombait tout le village. M'inclinant respectueusement pour le remercier, ce dernier me salua à sa manière avant de me laisser disparaître dans la foule qui allait et venait le long des quais du port.

Il était toujours très amusant de voir comment en ces lieux, personnes ne semblaient véritable se connaître. Il y avait bien ici et là quelques personnes discutant, mais pour la plupart, ils ne faisaient que passé devant les uns et les autres sans parfois s'accorder le moindre regard. Une différence de culture plus anecdotique qu'embêtante à dire vrai. Ce fut donc guidé par les mouvements de foule, que je finis par arriver sur l'artère principal menant tout droit à l'immense construction, où je pouvais trouver le chef de cette magnifique cité. Mais ce fut sans compter sur l'arriver fracassante d'une jeune femme à la chevelure blanche qui ne trouva pas le temps de m'esquiver et nous fit tomber à la renverse.
Les fesses sur le sol, elle maugréa, pestant contre elle-même d'avoir été si gourde. Mais alors que nous cherchions à nous relever, nous finîmes par faire face à l'autre, marquant tous deux un profond étonnement.

Etait-ce le choc ? Les paroles de Ryoma ? Mes dernières pensées envers Kaori ? Je ne su vraiment dire, mais ce qu'il y eut de certains, fut mon incapacité à aligner deux mots, ou à détourner le regard de la demoiselle qui se mit à rougir. Bégayant tous deux, nous nous rendîmes compte de l'absurde de la situation, provoquant quelques rires que nous nous partagé avant de s'incliner respectueusement.

« Je te demande pardon. » « Non c'est moi. » me répondit la fille aux cheveux blancs. « J'aurais pas du me précipiter comme je l'ai fais, c'était pas bien malin... » Penchant la tête sur le côté, elle se mit à sourire, me regardant de haut en bas alors qu'elle arqua un sourcil. « Hm... Toi, tu viens pas d'ici je me trompe ? » Etais-je sous le charme ? Sans nulle doute, si bien que je ne pu m'empêcher de garder un sourire niais figé sur mon visage tandis que je lui répondais. « En effet, je viens de la péninsule de la Foudre à l'Est... Je m'appelle Tsumi et toi ? » « Moi c'est Erusa... Mais attends, de l'Est tu dis ? C'est trop cool ! Moi aussi je suis originaire de là-bas ! Mais je doute que tu connaisses, c'est un véritable coin paumé ! » « Oh, je crois pouvoir largement te battre en terme d'endroit perdu... » ricanais-je en croisant les bras, faisant un peu le fier alors qu'il n'y avait absolument pas de quoi. « Pfff, un vantard ! Voyez-vous ça... Et d'où viens-tu alors ? » répondis la jeune femme en croisant également les bras tout en reculant un peu, comme si elle me défiait. « La région du Lac Gelée tu connais ? »

Soudainement, ses yeux s'écarquillèrent, marquant son étonnement alors qu'un immense sourire commençait à se dessiner sur son beau visage. « Tu rigoles ?! Je viens aussi de là-bas ! J'habitais un petit village situé sur les montagnes en amont de Taketomi ! » « T'es pas sérieuse ? Je connais super bien l'endroit ! J'ai aidé à rallier le port au village de Kobeshiki et à sécuriser le col de Kirameku ! » « Oui ! C'est juste à côté de chez moi ça...mais...attends... C'est toi celui qu'on surnomme le Loup Solitaire ?! » Elle se mit soudainement à rire, tout en me regardant, ce qui, d'un certain aspect, me vexa légèrement, d'autant qu'elle ne cachait clairement pas le fait qu'elle se foutait bel et bien de moi. « Tu m'excuseras mais ahahahah, quand on m'a parlé d'un grand guerrier solitaire, je m'attendais à plus... enfin tu vois quoi ahahahah. » Mon regard se teintai soudainement d'un profond agacement, ce qui la fit encore plus sourire. « Hm... Encore plus mignon quand il boude... » se murmura-t-elle à elle-même. « En tout cas, ça fait plaisir de retrouver quelqu'un du pays... Tu es là pour une raison précise ou juste pour du tourisme monsieur le loup ? »

Elle avait ponctué ses derniers mots en se rapprochant légèrement, me laissant apercevoir d'avantage la beauté de son regard et la blancheur de ses cheveux blancs coiffés par un simple bonnet. « Oh... Je viens demandé audience auprès du Senkage. » Ses yeux s'écarquillèrent de plus belle, clairement, elle ne s'attendait pas à une réponse pareille. Posant ses mains sur ses hanches, elle me regarda avec un air quelque peu inquiet. « Tu es conscient de qui est le Senkage, n'est-ce-pas ?... » Quelque peu offusqué par son manque de considération, ce fut sous un ton digne d'un adolescent que je commença à lui répondre. « Bien évidemment que je sais ! Je suis... » Me rendant compte de mon comportement, je me mis à rire, me ravisant de répondre ainsi, regagnant un peu mon calme, le sourire toujours aux lèvres. « Je suis Tsumi, ambassadeur et membre du Clan des Chinoike de la région du Lac Gelé. C'est en cette qualité que je viens demander audience à votre chef. »
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Chapitre VIII.
La Tour Blanche.



« Non. »

La réponse fut brève, direct et trancha dans le vif du sujet alors que nous étions là, l'un à côté de l'autre, face à un vieux bureaucrate peu enclin à nous entendre. « Mais, il s'agit d'un ambassadeur d'un Clan de l'Est ! » « Et moi je vous dis que ce n'est pas possible. L'agenda de notre Kage est rempli pour les trois prochains mois. Aussi je ne peux que vous proposer de prendre un rendez-vous et de revenir à ce moment-là. » « Mais ! » « Il n'y a pas de « mais » jeune fille. Apprenez votre place. Et de toute manière, je me doute que Monsieur... Tsumi ? C'est bien cela ? Comprendra tout à fait qu'en arrivant ainsi à l'improviste, il était peu concevable d'obtenir une audience. » Frappant son bloc de feuille sur le bois de son bureau pour les aligner, il déposa le dossier face à lui. « Nous en avons donc fini. Revenez dans trois mois. SUIVANT ! »

Le poing serré, Erusa semblait à deux doigts de littéralement exploser le bougre qui venait de lui dire non. Pestant en faisant volte-face, elle m'embarqua avec elle, maugréant dans sa barbe des choses inaudibles. Pour autant, au vu de son regard, je me voyais mal l'interrompre.

« Rah ! Ces bureaucrates ! Qu'est ce qu'ils peuvent m'énerver ! Déjà lors de mon inscription, ils m'ont fait vivre un véritable enfer ! » Voyant soudainement qu'elle était entrain de me traîner comme un chien, elle s'arrêta brusquement, regardant mon visage quelque peu rougit par la situation. D'un simple coup d'oeil, elle vit la raison de ma gêne. Etait-ce un simple réflexe ? Ou le fait de cette connexion que nous ne voulions pas nous avouer ? Le fait était que sa main était posée dans la mienne. Son visage se teinta de rouge tandis qu'elle quitta le contact, se retournant pour cacher son émoi alors que je lui affichais un petit sourire tendre.

« Hm... On va aller voir mon Capitaine... Il saura quoi faire. » « Ton...Capitaine ?... Tu es marin ? » À cette question, elle se retourna, prenant une petite pose agrémentée d'un léger rictus. « Ahah, oui ! Sans compter que je suis une shinobi d'Uzushio, je suis également membre de l'équipage du Densetsu ! » finit-elle en pointant sa main vers moi en faisant le V de la victoire. Cependant, le nom du navire ne m'était pas inconnu. Il ne me fallut pas longtemps avant de réagir. « Attends... Le Densetsu tu dis ? Tu veux dire que tu connais Hid' et Pan-pan ? » L'étonnement se lu sur son visage, alors qu'elle avança vers moi. « Attends, d'où tu les connais ? » Je reculai légèrement alors qu'elle continuais d'avancer, visiblement agacé par quelque chose. « Je..euh... Je les ai rencontré durant une mission, ils m'ont permit d'embarquer sur leur navire pour aller sur l'Île Taisei... Mais du coup, le Capitaine dont tu parles... » « Oui, c'est le seul et unique grand Capitaine du Densetsu ! Je suis sûr qu'il pourra trouver une solution à notre problème ! » « Mais... Comment ? » Face à mon incompréhension, la jeune femme ne cacha pas son sourire, me reprenant la main pour me tirer vers elle. « Tu verras ! Je suis sûr qu'il trouvera une solution ! »

« BORDEL DE MERDE ! ILS ME CASSENT LES COUILLES ! »

Nous étions passé par un chemin de traverse, usant des arcanes de glaces de la jeune femme pour atterrir directement au niveau du bureau de son fameux Capitaine. Que ne fut pas ma surprise lorsque je compris que l'Intendant et l'homme que j'avais croisé il y a de ça plusieurs mois, n'étaient en fait qu'une seule et même personne. « Capitaine, désolé de vous dérangez mais j'aurais voulu vous voir... » « Hm ? » La petite tête blonde se tourna vers Erusa, passant de l'énervement à un sourire des plus radieux, tandis que l'étonnement suivit en me voyant à ses côtés. « Mais ? C'est le petit borgne de l'Île de Taisei ! » Très vite, il se releva de son fauteuil, avançant jusqu'à nous avant de poser sa main sur mon épaule. « Comment tu vas l'ami depuis le temps ?! Tu es venu voir l'autre anguille ? »

Le surnom me fit rire. Cependant, je n'oublia pas les règles de bienséance et m'inclina respectueusement avant de continuer la conversation. « Ahah, non Maître Rinkusu, ou devrais-je dire messire l'Intendant ? » « Boarf, laisse ça ! Ils me font déjà assez chier avec ce titre à la con ! Venez, installez-vous tous les deux. » « On ne vous dérange pas au moins j'espère ? » « Oh, si, mais à dire vrai, ça m'arrange un peu ahah ! » répondit-il alors que nous nous asseyons tous. « Alors dis moi, que puis-je faire pour toi et.... Et d'ailleurs comment ça se fait que vous soyez ensemble ? » Le sourcils en arc de cercle, le blondinet nous regardait l'un après l'autre d'un air songeur alors que je commençais à rougir. « Je l'ai rencontré au port ! Enfin... Je lui ai foncé dessus pour être exacte... » « Hm... Tu as encore mal gérer ta vitesse c'est ça ? » Honteuse, la jeune femme baissa la tête face à son mentor. « Pardon, capitaine... » Ce dernier se mit à sourire tandis qu'il porta son attention vers moi.

« Bon, du coup, qu'est ce qui t’amène ? » Pendant un instant, j'eus un doute sur la marche à suivre. Devais-je continuer dans mon mensonge ? Ou plutôt dire la simple vérité ? « Tu as perdu ta langue ? » La plaisanterie de l'Intendant me ramena à la réalité de la situation tandis que j'arborais un sourire courtois. « Je viens en tant qu'Ambassadeur du Clan Chinoike. Vous n'êtes pas sans savoir, depuis notre rencontre, que notre clan se trouve à l'Isthme. Aussi, nous aurions aimé traîter avec le Senkage pour convenir, pourquoi pas, d'accords entre nos deux nations ? » « Hm... Dis m'en plus. » continua le jeune homme en s'enfonçant dans son fauteuil. « Et bien... L'Isthme est une terre pauvre qui manque cruellement de richesse et de main-d'oeuvre. Il est vrai que pour Uzushio, une alliance avec notre Clan ne serait pas profitable sur le plan économique... Cependant, cela pourrait permettre l'ouverture de voies commerciales vers la péninsule de l'Est et... » « Je t'arrête de suite mon garçon... »

La main de l'Intendant s'était levé pour mettre fin à mon plaidoyer, doucement, il joignit ses mains, tandis que son regard se fit plus solennel. « Sais-tu avec qui nous sommes alliés à l'heure actuel ? » Face à cette question, le doute s'empara de mon visage, ce qui amusa le Capitaine. « Konohakagure... » Un simple mot qui fit naître un léger rictus sur mon visage tandis que je fermais les yeux, me rendant compte de la bêtise de mon entreprise. « Je vois... Je vous remercie beaucoup pour cet éclaircissement qui, malheureusement, me navre le cœur. » Je m'étais incliné et il en fit de même tandis qu'à côté de nous, la jeune femme ne comprenait pas vraiment ce qui s'était dit à demi-mot. « Je suis vraiment désolé, dans d'autres circonstances, j'aurais clairement été dans votre sens mais... » « Je comprends. » le coupais-je. « Et je vous remercie... Je comprends la raison de votre refus et ce dernier n'aurait pas pu être plus généreux envers mon Clan... » Je me relevais doucement, affichant toujours le même sourire. « Peut-être qu'un jour les choses seront plus simples ? » Il se leva, souriant de plus belle en me tendant sa main. « Ce jour-là, revient me voir et nous nous entendrons. »
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Chapitre IX.
Tout ce que j'ai toujours désiré.



« J'ai pas compris ce qu'il s'est passé ? Comment tu peux aussi bien vivre un refus ? Je pensais que ces accords étaient importants pour ton clan. » Nous étions parti de la Tour Blanche, nous laissant glisser au grès d'une pente de glace que la jeune femme avait créé. Paisiblement, nous avions retrouvé la foule d'Uzushio sur l'artère principale. « Ils l'étaient, mais certaines choses demandent parfois plus de préparations voilà tout. » Je lui souris, laissant planer tout le côté abstrait de ma phrase en lui faisant signe de ne pas s'en faire. À la place, je m'arrêtais à une étale, regardant si je pouvais ramener quelques souvenirs de ce magnifique endroit, alors qu'elle me prit la main pour me tirer vers elle. « Si tu cherches de vrais souvenirs, c'est pas ici que tu les trouveras. » Encore une fois, nous avancions ensemble, tels deux amis qui se connaissaient depuis toujours, alors que la jeune femme me tira jusqu'à des ruelles un peu perdue où pour autant la vie ne cessait de grouiller. « C'est ici que tu pourras trouver un souvenir pour ta petite chérie ! » lança-t-elle en me souriant. Déconvenue par sa phrase, je m'arrêtais soudainement. « Pour ma chérie ? Ahah, tu te trompes, je veux juste ramener quelque chose à mon Intendante... enfin, ma cheffe maintenant, vu qu'elle a été promue... Pour la remercier. »

Penchant la tête sur le côté, elle ne comprit pas forcément où je voulais en venir. Soupirant un grand coup, je retrouvais mon sourire en lui montrant une étale vendant des salades de fruits. « Deux salades s'il vous plaît ! » Quelques ryos échangés, et nous commencions à marcher tranquillement. Je ne sais pas si ce fut sa gentillesse, ou le fait que je me sentais en confiance avec elle, mais je commençais à lui expliquer un peu mon histoire, ce qui avait pu se passer dans ma vie, faisant en sorte d'oublier les passages parlant d'ombres et de divinités. Sans que je me rendis compte, nous nous retrouvâmes aux abords d'une cascade, alors que la belle me racontait également sa vie, comment elle avait été victime de son don et comment Rinkusu l'avait sauvé. Je fus quelque peu décontenancée lorsqu'elle me parla de Lynx aux pouvoirs semblables aux nôtres.

« Oh ? Tu n'as donc jamais vu d'invocations... Notre monde est diviser en plusieurs couches. Et les Invocations vivent dans l'une d'elles. Comme nous, ce sont des peuples liés très fortement au chakra, qui parfois, se retrouvent à errer dans notre réalité... Même si personnellement, je pense plutôt que nous vivons dans le même monde unique, mais que nos âmes ne sont pas capables de se voir mutuellement... » Je restais silencieux face à ces avoeux, me demandant si au final, l'être divin que j'avais rencontré n'était pas connecté à tout ceci. Songeur, mon regard se perdit sur Uzushiogakure, contemplant les richesses et la merveille architecturale qu'était ce village.

« Je crois que j'en ai rencontré un... » lui murmurais-je alors qu'elle se tourna vers moi, affichant un large sourire. « Ah bon ? C'était quoi comme animal ?! » Faisant la moue, elle put voir que sa question me posait problème. « Je... Je crois pas qu'il s'agissait d'un animal... Il a dit s'appeler Chigaeshi no Ôkami. » D'un seul coup, Erusa se mit à pouffer d'un rire cristallin, me mettant dans une position des plus inconfortable alors que je pensais avoir fait une bêtise en lui en parlant. « Tu es entrain de me dire que tu as rencontré une divinité du Kojiki ? » Voyant que je ne comprenais pas de quoi elle me parlait, elle arrêta de se moquer. « Oh... Tu vois pas de quoi je parle c'est ça ?... Je suis désolé d'avoir ri... » Soucieuse du mal qu'elle aurait pu me faire, la jeune femme commença à lever ses mains devant nous, créant quelques formes de glaces qui tournoyèrent dans les airs. « Le Kojiki est un livre très ancien qui nous raconte le commencement du monde selon la religion Shinto. Loin de l'Osméthéïsme que l'on connaît tous, il est plus un recueil de divinité et d'histoires qu'une véritable religion comme on peut voir avec les Jashinistes par exemples. Selon mon professeur, ce recueil a été écrit pour expliquer certaines choses que l'on ne peut pas comprendre pour le moment. Du coup, au lieu de rester dans l'ignorance, ont crée des histoires parlant de divinités expliquant tout ça... Tu comprends ? »

Oui je comprenais. De la même manière que je me rendais compte que, peut-être, tout ce que j'avais vécu au fond du gouffre n'était qu'une illusion. Une de plus dans lequel mon esprit se serrait perdu une fois encore... Face à cette vérité mon poing se resserra sur la terre. Un fait qui ne manqua pas d'être vu par Erusa, qui s'empressa de poser sa main sur la mienne, apposant un regard remplit de tendresse à mon égard. « Mais si tu dis que tu l'as rencontré... Alors je te crois. » Perturbé par ce qu'elle venait de dire, je me mis à la regarder, le regard triste face à ce que je pris pour de la pitié. Mais elle renfonça sa prise sur moi, se rapprochant un peu. « Il y a trop de choses dans ce monde que nous n'avons pas encore découvert, ni comprit... Peut-être es-tu le premier à pouvoir communiquer avec eux ? » « Ou je suis simplement un détraqué qui voit des choses qui n'existent pas... »

Baissant la tête, je commençais à remettre en question tout ce que j'avais pu vivre, alors que je sentis des doigts se poser sur ma joue. En relevant la tête, je vis le visage de la jeune femme, m'offrant un profond sourire alors qu'elle déplaça quelques mèches de mes cheveux. « Je suis sûr que non... Tu n'as pas le regard d'un fou... Juste de quelqu'un qui a besoin que l'on croit en lui. »

Sans comprendre pourquoi, une larme tomba de mon œil, tandis que ses lèvres se posèrent sur ma joue, m'offrant l'espace d'un instant toute l'affection que j'avais un jour désiré, sans jamais réussir à l'obtenir. Fermant les yeux pour apprécier d'avantage ce moment, je pus ressentir son étreinte et le bien être que ce simple geste avait fait naître en moi. Loin des terres glacées de l'Isthme, une douce flamme venait de naître, alors qu'Erusa se retira, m'affichant le plus doux des sourires.


La journée avait filé doucement en compagnie de la douce jeune femme. Elle m'avait montré les plus beaux endroits du village, me contant les déboires et autres aventures qu'elle avait déjà vécu ici. Il était bon de pouvoir parler à quelqu'un sans vraiment faire attention. Une certaine harmonie qui se ressentait et se laissait vivre au grès des discussions. Mais si je devais être honnête, la plus belle chose que j'avais eu l'occasion de découvrir fût sans doute son regard lorsqu'elle se mettait à rire. Etait-ce vraiment possible de tomber amoureux de quelqu'un au premier regard ? Je n'en savais rien, pour autant, le poids de nos obligations nous remirent bien tôt sur le chemin de la réalité.

Tout deux face à face sur le quai, nous nous étions échangé des dernières paroles, souhaitant à l'un comme à l'autre le meilleur, faisant la promesse qu'un jour l'on se reverrait. De ce genre de moment, ne découlait que rarement des engagements tenus, et nous le savions. Pour autant, il était bon de croire à tout cela, car l'espace d'un instant, au sein même de l'immensité de l'Univers, nous ne nous sentions plus seuls. Pour la remercier, je lui offris un kunai noir surplombé d'un nœud violacé. Un maigre cadeau, peut utile d'ailleurs en situation de combat, mais le but n'était pas là. « Ca t'aidera à pas oublier de faire attention lorsque tu vas trop vite. » me moquais-je en lui tendant, ce qui ne manqua pas d'engendrer un sourire sur son visage. « Pourtant... Ca m'a permit de faire une belle rencontre... »

Sans se rendre vraiment compte, nos mains s'étaient une fois de plus liés autour de l'objet, alors que nous nous regardions l'un et l'autre. Aurais-je dû l'embrasser ? Peut-être. Pour autant, rien de tout cela ne se produisit. L'espace d'un instant, nous étions seuls au monde, liant nos âmes autour d'un souvenir qui restera graver à tout jamais dans notre mémoire. Et quand cela fut finit, je me détourna de son image, tournant le dos à une histoire qui aurait pu être des plus belles. J'arpentai le quai fait de bois, trouvant appuie sur le ponton qui me guida jusqu'au pont du navire menant à Shima-Biizo.

Accoudé à la rambarde, je vis la jeune femme attendant patiemment mon départ sur le quai, un sourire aux lèvres alors que ses yeux était remplis d'une joviale tristesse. Les ordres furent hurler, et le navire commença sa route sur les flots, éloignant nos promesses et le souvenir de cette journée, la plongeant dans cet océan tumultueux et pourtant si réconfortant que l'on appelle le passé. Petit à petit, Uzushio la belle rétrécissait, ses couleurs chatoyantes sombrant dans de pâles ombres jusqu'à ne devenir qu'un mirage disparaissant sous la ligne d'horizon.  
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Chapitre X.
Shima-Biizo.



Posé sur un bastingage à l'avant du bateau, j'appréciais tranquillement ma traversée, me laissant plonger dans la lecture d'un livre que m'avait offert Erusa. Sensible à ce que je lui avais raconté, elle avait jugé bon de m'offrir une adaptation quelque peu plus simpliste du Kojiki. Aidé par le bibliothécaire d'Uzushio, elle me fit promettre de le lire une fois au calme, lorsque je serais parti. Cela faisait maintenant plusieurs heures que je découvrais cette lecture des plus fascinantes. Me rendant compte que tout ce qui avait pu un jour se passer d'étrange, était lié d'une certaine manière à  ces histoires. Ma plus grande stupeur, fut de découvrir la même illustration que j'avais pu trouvé dans la réserve du Clan. Cette même image, que j'avais vu en rêve, illustrant un homme que je découvrais être un dieu, tranchant la tête d'un dragon à huit têtes. À ma manière, j'avais déjà été guidé par ces textes anciens et continuait à l'être encore en ce jour.

Ainsi je cornais les pages des événements que j'avais semble-t-il déjà vécu. L'histoire de Susanoo et du Yamata-no-Orochi, la naissance de Raiju, mais également toute la partie traitant de Chigaeshi-no-Ôkami. D'une certaine manière, je me sentais relier à tout ce que je lisais, ne cessant de trouver étrange de pouvoir ainsi relater tant d’événements similaires... Mais à force de lecture et de réflexion, mon esprit finit par sombrer dans le monde des songes. Guidé par les doux balancements de l'océan et couvert par la chaleur du soleil, je m'endormis, laissant tomber le livre ouvert sur moi.

Combien de temps cela faisait-il que je n'avais pas aussi bien dormi ? La dernière fois remontait au moment où j'avais recroisé la route d'Akira et découvert le fameux Elu durant un périple qui nous opposa tous trois. Et des mois après, me voilà voguant paisiblement dans le royaume des songes, appréciant un moment de calme et de douceur, bien loin des tourments qui m'accablaient lorsque j'étais à l'Isthme. Pour autant, mon subconscient se décida à se jouer de moi. Si la première partie de mes rêves étaient doux et remplit d'espoirs, très vite, mon esprit me guida jusqu'aux monts touchant le ciel où la neige y était éternelle. Et si à mon arrivée, je pensais pouvoir toucher les cieux, la gravité me rappela très vite à la terre, me laissant sombrer dans un gouffre sans fond, me plongeant dans les ténèbres les plus sombres. Au bout de ce qui me paru une éternité, je vis une porte. Elle avait des crocs, et chaque pan de cette dernière s'ouvrit pour me happer un peu plus vers les tréfonds de mon âme. La chute me donna l'impression de mourir, mais ce fut lorsque je toucha le sol dans la réalité que mon être réussi à s'extirper de ces illusions. Un réveil difficile mais qui pourtant, ne pouvait pas mieux tomber.

Je pris un instant pour reprendre mes esprits, me relevant doucement, grognant à chaque muscles qui me lançait suite à des cicatrices passés qui semblaient toutes vouloir me saluer. Agrippant d'une main ferme ce que fut mon perchoir, j'eus du mal à reprendre mon souffle. Les douleurs aux côtes étaient lancinantes et semblaient prendre d'avantage de puissance à chaque inspiration. Peut-être qu'après tout ce temps, j'aurais dû laisser Toshiro me soigner...

Mon trouble cessa un instant lorsque mon attention se porta vers l'horizon, alors que la Vigie hurla la présence d'une terre en vue. Notre destination se dessinait peu à peu devant moi tandis que je tentais de reprendre un minimum de force et de contenance. Mais il n'y eut pire douleur que lorsque je me rendis compte que quelque chose manquait. Tapant sur moi et dans mes poches, je commençais à chercher de façon frénétique l'ouvrage que m'avait confié Erusa. Mais rien. Cherchant partout autour de moi, ce ne fut qu'en passant la tête par-dessus bord que je vis l'ouvrage flottant à l'horizon. Je me maudis d'avoir été si bête, expirant toute la déception qui sommeillait en moi avant de me faire une raison, laissant les milliers de réponses sur les maux qui me tourmentaient voguer au loin.

Quelques heures après avoir fait le deuil de ce cadeau, je posais enfin les pieds sur la petite île de Shima-Biizo. Il était étonnant de voir pareille petit paradis, moi qui n'était habitué qu'au climat rude et glaciale du Lac Gelée. Pour autant, il aurait été simple de faire une comparaison des autochtones. Tous ici, semblaient vivre simplement, s'agrémentant de ce que leurs offraient la nature pour créer des opportunités de survies. Si nous avions la chasse, eux, avaient la perliculture. Quant aux habitations, même si elles étaient loin de paraître aussi robustes que celles des villages aux abords du domaine, on en devinait vite la même sobriété.

Un pas après l'autre, je découvrais la marche dans le sable. C'était amusant de voir comment le sol semblait à la fois si dur et si mou. Je restais là quelques instants, récupérant une poignet de ce nouvel élément qui glissa au creux de ma main. C'était si chaud et si doux à la fois. Une nouvelle expérience qui me fit sourire, alors que certains villageois me regardaient en souriant. Loin de se moquer, ils riaient de bon cœur, comme lorsqu'on voit un enfant découvrir la mer pour la première fois. Ce fut peut-être cet instant qui poussa une dame à s'approcher de moi. Ses traits étaient à la fois doux et marquée par une rude existence mise à l'épreuve par le soleil et, sans doute d'autres tourments. Paisiblement, elle arriva vers moi et s'agenouilla également à mes côtés, récupérant du sable entre ses mains avant de le faire glisser entre ses paumes.

« Cinsei nous bénit par ses présents... Il est rare de voir des jeunes gens s'émerveiller ainsi devant sa beauté. »
« Cinsei ? »
« Oui... Cinsei... La divinité par laquelle la nature et les animaux s'expriment dans notre monde... »

Peut-être était-ce dû à mon air ahurit ? Ou au vraisemblable manque de connaissance qui me caractérisait à cet instant précis ? Quoi qu'il en était, la femme arbora un sourire remplit de douceur, récupérant par la même occasion mes mains, les plongeant dans la poussière d'or chaude avant d'en extirper une poignet.

« Le sable est un élément propre aux dieux... Né de la volonté de Cinsei, il nous montre grâce à l'oeuvre de Mino que même le roc le plus solide peut devenir souple et malléable. Un élément transformable permettant grâce à la bénédiction de Karo, de donner vie à tout ce que l'on peut imaginer... Mais il est aussi témoin du temps qui passe, comme la vie que nous a donné Amenko, qui doucement s'effrite et s'écoule, parfois terrasser par l'oeuvre de Jacin qui nous fait redevenir poussière... Telle est la voix de l'Osmiétisme mon jeune enfant... »
« Je... Je ne suis pas sûr de vraiment comprendre... »
« C'est normal... » me dit-elle en tapotant mes mains en souriant. « C'est tout à fait normal... Car si les Dieux nous guident sur le chemin de la Lumière, tes yeux quant à eux, baignent dans les ténèbres les plus sombres et obscurs... »

Délicatement, elle se releva, tapotant sa tenue avant de présenter ses mains vers moi. « Viens mon enfant... Je sais ce que tu cherches... » Qui était cette femme ? Pourquoi m'aidait-elle ainsi ? Je ne comprenais pas et bizarrement, j'avais le sentiment de pouvoir lui faire confiance. Une étrange sensation qui me poussa à me saisir de ses mains pour me relever, tandis que je vis un homme, plus jeune, arriver vers nous en courant.
« Maman ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu devais rester à la maison ! »

Il était grand, la peau brunit par le soleil alors que tout son corps était taillé par ses années de durs labeurs. C'était un homme des îles comme on peut les imaginer simplement, mais pourtant, son visage quant à lui portait une impression de déjà-vu agrémentée d'une profonde gentillesse. L'amour pour sa mère était presque palpable, tout comme son inquiétude alors qu'il posa ses yeux sur moi.

« Pardonnez ma mère si elle vous a dit quoi que ce soit d'étrange... »
« D'étrange ?! Qui est étrange ici !? » s'indigna la dame en me saisissant le poignet pour me tirer vers elle. « Maman que fais-tu ?! » « Rah ! Laisses-moi donc avec cet étranger, Hashira, nous avons beaucoup à faire et très peu de temps ! » « Mais de quoi parles-tu ? » « Les Dieux ! Ils sont venus me parler pour m'annoncer l'arrivée d'un jeune homme en quête de réponses ! » « Rah, pas encore ça... Maman on en a déjà parlé tu sais bien que... »

Le fils s'arrêta soudainement de parlé, le visage peiné à l'idée de continuer sa phrase. Depuis combien de temps veillait-il sur sa mère ? Des mois ? Des années ? Déposant ma main sur celle de la dame, cette dernière me regarda avec interrogation, tandis que l'homme, lui, ne laissait paraître que de la tristesse. « Je vous remercie ma dame, mais... Je crois qu'il vaudrait mieux que vous écoutiez votre fils... Après tout, je ne suis qu'un étranger et... Je ne crois pas qu'aucun divinité n'ai jamais porté attention à ma personne... »

Le regard d'Hashira changea alors, hochant légèrement la tête en signe de reconnaissance. Il put voir que je n'étais pas là pour aller contre lui et cherchait à lui donner plus de crédit. Pour autant, ce ne fut pas au goût de sa mère qui se planta devant moi, plongeant son regard au plus profond de mon âme. « Bien évidemment que les Cinq ne portent pas d'attention sur toi ! Penses-tu ! Seul mon Fils est digne de leurs bénédictions ! Je ne te parle pas de ces dieux là... » Je voulu lui couper la parole, mais elle leva la main en prévention, m'instiguant de la laisser finir. « Même pour un non-croyant, il est fort irrespectueux de couper la parole à une prêtresse des Cinq... Surtout quand elle te propose son aide pour aller quérir ce que « Celui qui obstrue la voie » t'as demandé. » Mes yeux s'écarquillèrent soudainement, faisant au même moment un pas en arrière alors qu'un large sourire se dessina sur son visage.

« Je le savais... Les Dieux ne mentent jamais... »
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Chapitre XI.
Plongé dans les ténèbres.



Elle m'invita dans sa maison, une petite hutte sans grand prétention à l'écart du village. Elle y vivait recluse, avec son fils qui venait la voir dès qu'il le pouvait. L'atmosphère qui régnait en ces lieux étaient étrange, je pouvais aussi bien me sentir dans un doux cocons, que rentrant dans un autre monde où mes sens étaient perturbés par les effluves fumant que faisant brûler la vieille femme. Très vite, elle me poussa à m'asseoir sur un coussin fait de plumes et de pailles. Poussée par la curiosité, je m’exécutais sans demander mon reste, attendant d'en savoir plus sur elle, mais surtout, sur comment elle avait su pour ma quête.

Elle congédia son fils, qui ne vit pas d'un bon œil de laisser sa mère avec un étranger. Échangeant un dernier regard désapprobateur, il disparu derrière la porte en bambou, me laissant seule avec l'étrange dame qui commença à faire brûler d'autres plantes et à chauffer de l'eau pour ce que j'imaginais être un thé.

« Comment va-t-il ? » me demanda-t-elle en s'affairant à ses besognes.
« Qui donc ? »
« Le gardien bien sûr ! On dirait que tu ne suis pas ta propre histoire ! » répondit-elle d'un ton sévère.
« Oh euh... Bien je présume ? » Elle s'arrêta nette, se tournant vers moi avant de raccourcir la distance entre nous.
« Tu présumes ? As-tu seulement conscience de ce qui pourrait arriver s'il venait à faillir ? Non. Bien sûr que non. La seule chose qui vous importe, ce ne sont pas les vieilles histoires, mais comment manipuler la nature ! Pauvre Pythie... » continua-t-elle en retournant à ses préparations.
« Je... Désolé madame mais... J'ai du mal à comprendre ce dont vous parlé. » Ses gestes se stoppèrent et je la vis se gratter le menton un instant. Elle sembla commencer à parler à quelqu'un sans que je comprenne ce qu'elle disait. Plus les minutes passaient, plus je la pensais folle, mais étrangement, ce trait de caractère lui offrait également une certaine importance. Car si ce n'était les fous, qui pouvait vraiment m'aider dans ma quête ?
« Bien... Connais-tu l'histoire de l'origine des mondes ? »
« Je crois en avoir lu un passage oui. »
« Dans un livre ? »
« Oui, une demoiselle à Uzushiogakure m'a donné un livre parlant de l'histoire d'Izanami et d'Izanagi. »
« AH ! Tu as vu la perle du Sud ? Mon fils y vit en ce moment même ! Peut-être le rencontreras-tu un jour. Tu le reconnaîtras parmi tous. Il est l'Elu des Cinq, celui qui changera ce monde ! »
« Hm... A-t-il un prénom ? »
« Il en possède des milliers, comme nous tous. Mais seul l'un d'entre eux résonne dans les étoiles pour faire briller l'Univers et tourner la roue du Grand Destin ! Etrangement, je sens sa présence en toi. Tout comme je sens ces êtres abjectes et perfides qui grattent sous ta peau ! »

Elle se retourna vers moi, les mains chargées d'un bol contenant de l'eau fumante, dont le parfum était loin d'être désagréable. Un savant mélange de fruits rouges et d'agrumes, ainsi qu'une forte odeur de je ne sais quoi qui me monta très vite à la tête. « Bois. » m'incita-t-elle, alors que je portais le récipient à mes lèvres, oubliant un instant les paroles funestes de la vieille chaman tandis que je pouvais sentir la chaleur du breuvage se répandre dans mon corps. J'eus un instant de stase, où mes muscles semblèrent se libérer de toute la tension que j'avais pu accumuler. Puis vint le moment désagréable, celui qu'elle désirait voir arriver et qui me prit de court.

« Laisse la vieille Shakyamuni te guider mon garçon. Ne lutte pas, tu verras, tout va bien se passer... »

Mon esprit sombra avec mon corps, qui ne trouva pas la force de se préserver de sa chute. Je tombais à la renverse, mes membres incapables du moindre mouvement. Allais-je mourir ? Je le cru pendant un long moment, tentant d'aller contre ces sensations qui pourtant se jouaient de ma volonté. J'étais faible, si faible. Une simple phrase qui me fit tourner la tête de plus belle, alors que je vis apparaître au-dessus de moi mon ombre qui me regardait sombrer, un large sourire dessiné sur son visage.

« Pauvre Tsumi... Si pathétique... Si crédule... »
« Moins que tu ne peux l'être, démon ! »

La voix de la vieille dame résonnait alors que je cru entendre au loin des bruits de combats. Etais-je entrain de rêver ? Je n'en savais rien, tout semblait si lointain et à la fois si près. Mes muscles ne répondaient pas, mais mon esprit, même chancelant, réfléchissait à milles choses en même temps. Que m'arrivait-il ? Toutes ces choses, tout ce mal, toute cette peine. Je me retrouvais à vivre encore des tourments alors que je cherchais une simple rédemption, fusse-telle dans la mort. Je pouvais sentir mon énergie vitale s'échapper de moi alors que des bruits de carillons résonnaient dans ma tête. Pendant un instant, je cru entendre une voix au loin, celle d'une femme répétant un prénom dont la sonorité me paraissait familière et à la fois incompréhensible. Ma recherche de réponse fût troubler par le tintement d'une cloche qui fît s'évaporer mes visions, me plongeant dans un monde blanc terne où rien, si ce n'est l'écho de l'eau sur la terre ne semblait y vivre.

Là, j'y aperçu au loin une forme féminine dont la chevelure noir de jais voltigé devant son visage, ne laissant apercevoir que son œil rougeoyant. Qui était-elle ? Je n'en savais rien, mais bizarrement, je me sentais lié à elle. Forçant sur mes muscles, je tentais de m'approcher, mais quelque chose, une force surnaturelle m'y empêchait. Mon cerveau avait l'intention, mais chaque cellule de mon être me hurlait de partir en courant. Cette ambivalence créa un conflit en moi qui me poussa à l'inertie, tandis que l'oeil de mon vis-à-vis se plongea dans le mien, insinuant la peur dans mon âme. Cette puissance, je la connaissais, mais d'où ?

« Tsumiiii.... Tsuuuu....miiii.............TSUMI ! »

Sa voix créa une onde de choc qui me propulsa à plusieurs mètres, heurtant le sol immaculé qui se teinta de mon sang sous l'impacte. Reposant mon attention vers mon adversaire, je la vis avancer, telle un pantin désarticulé, ses membres parcouru de spasmes inhumains alors qu'un sourire de démon sortit de derrière sa chevelure. Comment pouvait-elle m'être si familière et à la fois, m'inspirer autant de crainte ? Je cherchais à fuir, mais rien ne me le permit. En écho, j'entendis mon prénom se répéter plusieurs fois, par des voix différentes. J'avais peur, terriblement peur. Comme si, face à elle, l'envie de mourir s'était effritée, ne laissant place qu'au besoin de survivre à quelque chose qui m'anéantirait. Et alors que la tension montait de plus en plus, elle s'arrêta, me fixant de son regard rubis, penchant d'un coup sec sa tête sur le côté.

« Tsu...mi ? »

Un instant, je me cru sauver d'affaire. Pendant un court moment, j'ai pensé pouvoir avoir une chance, même infime. Mais ce fut sans compter cette créature qui se jeta frénétiquement sur moi, adoptant une posture mi-humaine, mi-animale, mi-démoniaque, parcourant les derniers mètres nous séparant avant que sa main se posasse sur mon crâne et ne le fasse exploser.
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Chinoike Tsumi
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Chapitre XII.
Les griffes de la Haine.



J'ouvrais les yeux, et fût étonné de me voir encore vivant. Au-dessus de moi, la main difforme de la démone était serré en poing et tremblotait. La puissance qui en émanait été perceptible au point que mon être avait du mal à se mouvoir. Pourtant, alors que je cru mes derniers instants arriver, mon corps s'était mû de lui-même, me sauvant de l'assaut de cette chose dont, même avec notre promiscuité, je ne pouvais percevoir le visage. Réalisant que je l'avais échappé belle, je réussis à pousser mon corps à prendre de la distance. Me posant en position de combat, je ne quittais pas des yeux mon ennemi. J'avais eu de la chance la première fois, il n'était pas dit qu'il en serait de même la prochaine fois.

« Tsumi.... »

Quelque chose n'allait pas. Etait-ce de la frustration que je ressentais de sa part ? Ce qui était sûr, fût que mon nom précéda une vague d'énergie qui me propulsa plusieurs mètres plus loin, tandis que le corps de mon adversaire se mettait à évoluer. De ses pieds, naquît une flaque de sang dont le liquide commença à s'élever dans les airs en formes d'arabesques étranges. Peu à peu, elles recouvraient ses membres supérieurs, changeant ses frêles appendices par des bras plus imposants, dont la forme inhumaine n'avait d'horreur que l'égale des griffes acérés qui avaient remplacés ses doigts. Un cri strident fît trembler mon âme alors que le monstre se jetait à nouveau vers moi. J'eus à peine le temps d'esquiver son assaut qui, malgré le fait qu'il ne m'avait pas touché, réussi à me provoquer des coupures sur le visage. Comment étais-ce possible ? C'était comme ci le simple fait de regarder les lames qui remplaçaient ses ongles suffisait à déchiqueter la chair. Quoi qu'il en fût, je su à cet instant que le combat était loin d'être gagné d'avance, et qu'il allait falloir redoubler d'ingéniosité pour me défaire de cet ennemi.

Roulant sur le côté, je commençais à observer la femme monstre qui se tenait devant moi. Son visage, toujours imperceptible, ne laissait percevoir qu'une iris rougeoyante. Un détail qui me sauta alors aux yeux tandis que je me rendis compte de l'importance de cette information. Une Chinoike ? C'était impossible. Ou sinon, que faisait-elle en ces lieux maudits ? Je restais interdit face à une telle révélation. Un membre de mon Clan était face à moi et voulait ma peau. Instinctivement, je commençais à chercher mes armes, me rendant malheureusement compte que je n'avais ni mes griffes, ni mes kunaïs, ni aucune sorte d'arme à disposition. Une réalité qui me fît jurer, laissant mon regard se tinter d'une couleur cramoisie tandis que je me préparais au nouvel assaut de mon ennemi.

Un flot d'attaques qui ne tarda pas à arriver tandis que je tentais d'esquiver ou de me protéger en usant du sang qu'elle faisait perler de mon corps. Mais rien n'y faisait, les coups étaient bien trop rapide et puissant pour moi. Chaque fois, je remerciais ma vitesse, mon agilité mais surtout ma chance de pouvoir ainsi esquiver ses estoques qui commençaient à se rapprocher de plus en plus de ma chair. De mes yeux, j'essayais de trouver une parade à tout ceci, mais la puissance de la femme était t-elle qu'il m'était presque impossible de me poser pour vraiment y réfléchir. Ce ne fût que grâce au temps, et une endurance exacerbée que je me rendis compte que ses coups, bien que d'une violence incroyable, n'avaient rien de réfléchi. C'était comme si elle frappait de manière brutale mais sans vraiment chercher à me coincer d'une manière ou d'une autre. Et au plus de la regardait, au plus j'étais capable de l'esquiver. D'une certaine manière, elle me rappelait Hitagi dans sa manière de combattre. Puissante, dangereuse, mais prévisible. Secondes après secondes, je prenais le pli de ses assauts et l'éviter devenait presque trop facile. Cependant, si cette découverte fût plaisante, elle n'enlevait rien au fait que je ne pourrais pas tenir comme cela indéfiniment, et que je  savais qu'au fond de moi, la seule manière que j'avais de fuir cet endroit, était en me défaisant de mon adversaire.

Mais comment faire sans armes ? Il y avait bien les arcanes du Clan Chinoike, mais chaque fois que j'en essayais une, la chose la brisait en éclats carmins. Tentatives après tentatives, aucune de mes attaques ne su l'atteindre. Quant au Raiton, c'était comme si mon corps s'y refusait, bloquant mon chakra à chaque tentative, me provoquant quelques douleurs dont mon adversaire profita pour m’asséner un coup de griffe sur le bras. Le sang qui s'en échappa fût aussitôt transformer en lame que j'attrapai et plantais dans l'avant-bras du monstre. Mais cette dernière se brisa aussitôt. C'était comme si elle s'était octroyé en plus de griffes acérés, une protection totale sur ses bras. J'aurais dû le voir venir et lui découper directement la tête. Mais non, j'avais choisi de lui défaire un de ses atouts. Une tentative infructueuse qui ne me laissa comme choix que la fuite... Une fois de plus...


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Chapitre XIII.
Possession.



Une autre attaque, une de plus dans ce flot perpétuelle de haine qui se déversait sur moi. J'avais l'habitude, oui, mais je commençais à fatiguer de tout ceci. Ce combat improbable contre un membre de mon Clan, ce lieu perdu dans le néant où aucun son si ce ne fut celui de ma chair se déchirant ne se faisait entendre, ma faiblesse de ne pouvoir me défendre autrement qu'en continuant à fuir comme un pauvre lâche. Je commençais à fatiguer sérieusement. Peu à peu, l'idée de me laisser quérir prenait de l'espace dans mon esprit, faisant taire par moment mon instinct de survie qui voyait dans les coups de griffes de mon adversaire quelques solutions définitives à tout ce qui m'arrivait. Le désespoir prenait place et mes gestes commencèrent à se faire moins promptement, laissant la fatigue prendre place dans cette scène burlesque d'une pauvre proie qui tentait encore de survivre à un prédateur bien plus puissant que lui.

Ce fût alors que les lames acérés se plantèrent dans mon ventre, m'arrêtant net dans mon mouvement. Je crachais une gerbe de sang, mon corps s'élevant dans les airs sous la puissance du monstre qui me soulevait toujours plus haut, laissant ses griffes rentrer plus profondément en moi. La gravité ne jouait pas en ma faveur alors que je sentais le tranchant s'agrandir d'avantage dans mes boyaux. J'allais mourir, maintenant et tout de suite. D'une main inconnue, d'un membre de mon Clan. Un juste retour des choses quand on y réfléchissait. J'avais assassiné l'un d'entre nous, il était logique que je sois tué par quelqu'un maniant le sang.

Figé dans les airs, le souffle coupé, je laissais la douleur prendre possession de moi. Quand j'étais en vadrouille il y a de ça quelques années, j'ai entendu un homme dire que souffrir c'était l'assurance d'être en vie. Seconde après seconde, je pouvais entendre le cri de la souffrance se taire de plus en plus. Etait-ce la vie qui s'échappait définitivement de moi ? Je me mis à penser à toutes les personnes à qui je pourrais manquer. Étrangement, il n'y eût que trois visages qui vinrent à mon esprit. Un trio de femmes qui, toutes à leurs manières, avaient marqué mon existence de leur grandeur. Me pleureraient-elles ? Bien sûr que non, il n'y avait qu'à voir l'endroit où je me trouvais. Ici, personne ne pourrait me retrouver ni venir m'aider. J'étais seul, un enfant du sang laissé pour mort dans le néant abyssale. J'étais fatigué, mon œil se ferma doucement, résigné à l'idée que ça soit la fin pour moi. Adieu.

« Tsss... Il faut vraiment faire tout soi-même. »

Mes yeux s'ouvrèrent soudainement, mais c'était comme si l'on m'avait retiré un œil à nouveau. Une sensation d'autant plus étrange que je sentais mon regard se diriger dans des directions que je ne maîtrisais pas. Luttant contre cette impression désagréable, je fus mis k.o par une puissance qui m'éjecta de mon corps. Spectateur, je vis la lueur rubis qui émanait de mon regard. Un sourire de démon venait parfaire le tout, alors que mon corps, faisant fît de la douleur et des griffes plantés dans mon ventre, commença à se mouvoir comme si de rien n'était. Je pris appuie sur le bras de mon adversaire, me retirant de son étreinte, profitant par la même occasion pour lui asséner un coup de pied dans la face qui la fît reculer. D'un salto, je me retrouva proche du sol, les genoux pliés, les bras tendus de chaque côté de mon corps alors que mes mains s'ouvraient pour au final se mouvoir et faire craquer chacun de mes doigts.

« Si bon... Si agréable... Le pouvoir au bout de mes doigts... »

Des éclairs commencèrent à s'extirper de moi. Un spectacle impressionnant alors que je n'avais pas réussi à user du Raiton. Tranquillement, je me relevais, sous le regard interrogateur de la chose qui pencha la tête sur le côté, visiblement intrigué par l'être en face d'elle, d'où des effluves ténébreux et sanguins s'échappaient. Je pouvais le ressentir, le pouvoir démoniaque qui s'était emparé de moi, néanmoins, il n'avait rien de mauvais ni de dérangeant, bien au contraire, il y avait une certaine sérénité et une profonde sensation agréable qui m'apaisait. Je me sentais en sécurité, peut-être pour la première fois de mon existence, alors que je n'étais que spectateur de ma propre existence. Un paradoxe étrange contre lequel je n'essayais pas de lutter, laissant cet être prendre le contrôle et s'abattre comme une furie sur mon adversaire qui tenta une parade sans que celle-ci ne fonctionne. En un clin d'oeil, j'apparaissais derrière la chose, tenant dans mes mains l'un des bras de cette dernière. Dans mon sillage, une arabesque de sang qui virevolta dans les airs avant de s'échouer pathétiquement sur le sol. Le cri qui s'en suivit fût des plus bestiales, tandis que je vis la prédatrice se mouvoir comme une démente, souffrant de la perte de son membre dans une danse à la fois grotesque et lugubre. De mon côté, un immense sourire s'était affiché sur mon visage. Depuis quand étais-je devenu aussi puissant ? Etait-ce à cause de lui ? Je n'eus aucune réponse, à la place, je me vis ouvrir la bouche en grand, et plonger mes crocs dans le membre que je venais d'arracher. Mes crocs brisèrent l'armure de sang et extirpèrent un morceau de chair avant de l'avaler comme un vulgaire bout de viande.

« Beurk... Avarié. »

D'un geste vif, celui qui détenait le pouvoir sur mon être lança le bras en direction de la démone qui l'attrapa au vol, le remettant frénétiquement à sa place tandis que du sang commença à former un pont entre les chairs séparés. Un spectacle des plus étranges alors qu'elle cessait de hurler, et que ses bras reprenaient une forme normale.

« T...T-t-toi... »

Un sourire animale se dessina sur mon visage tandis que mon œil couleur rubis se posa sur la carcasse sanguinolente qui tenait son bras en l'air, comme si elle avait peur qu'il lui arracha à nouveau.

« T-t-t-t...TRAÏTRE ! »

« Tsss... Si pathétique... Si prévisible... Ne vois-tu pas que nous sommes en marche ? Le Fléau s'abattra bientôt, les clés seront bientôt en notre possession... Alors retourne d'où tu viens et préviens-la... Nous serons bientôt tous réunis. »

Des mots imperceptibles pour mes oreilles, comme s'il avait fait exprès que je ne puisse les entendre. Ses paroles firent se redresser la chose qui pencha la tête sur le côté, trahissant sa confusion face à de telles informations qu'elle ne semblait pas capable d'analyser. Pour autant, elle finit par hocher la tête et se tourna vers mon moi spectrale, comme si elle avait conscience que mon esprit était hors de mon corps. Je pus ressentir toute la rancoeur et la rage de cette dernière qui, dans un dernier hurlement strident, se liquéfia dans une marre de sang. L'adversaire partit, je repris peu à peu contrôle de mon propre corps, subissant la douleur et les souffrances qui allaient avec. Tombant à quatre pattes sur le sol, je tentais de reprendre une respiration plus calme, moins saccadé. Il me fallut un long moment avant de retrouver mon état normal. De là, de nombreuses questions se posèrent, me plongeant dans une certaine angoisse qui me saisit au cœur. Depuis quand les ombres étaient capable de prendre possession de moi ? Une question bête qui trouva sa réponse dans des souvenirs, lors de mon combat contre Jinpachi où les mêmes griffes s'étaient formés autour de mes bras pour tenter de le détruire. Je me souvenais de ce sentiment qui m'avait envahit, la haine et la colère suite à la perte de Kaori... Un souvenir lourd qui laissa échapper malgré moi une larme qui vint s'échouer dans la marre de sang qui avait maculé l'endroit. Le bruit de cette dernière trouva un écho vers l'horizon. Un bruit de carillon qui chantait au loin. Etait-ce ma destination ? Forçant sur ma vue, je pus distinguer au loin la forme d'un Tori. Avait-il toujours été là ? Je n'en savais rien. Ce que je ressentais par contre, c'était que je me devais de me rendre là-bas. Pourquoi ?

Je n'en savais rien.
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