Quand on se faisait chier, il fallait savoir tuer le temps. Qui aurait cru que moi, Honoka, le passerait à étudier. Ouais, c'était un gros mot. Un gros mot qui ne concernait même pas les marionnettes ce qui aurait pu faire rager mon vieux. J'avais même pas cherché à avoir son opinion sur le sujet à vrai dire, on se serait pris le chou pour rien. De quoi je parlais ? Du fuinjutsu. Il pouvait paraître difficile de m'imaginer plonger dans des parchemins poussiéreux et pourtant, c’était ce que je faisais à l'instant même.
J'avais mon délicat postérieur poser sur un siège, jambes croisées, accoudée sur la table avec un air blasé. Mes yeux balayaient un document où il y avait autant de texte que de petits dessins divers alors que de l'autre côté, je tenais un crayon, je prenais des notes jusqu'à ce que mon ennui finisse par la pousser à faire des gribouillis. Je parlais de ma main. Je n'étais pas faite pour les études, pas faite pour rester derrière un bureau. Depuis gamine - ou tout du moins ce dont je me rappelais ou ce que mon père m'avait indiqué - je n'apprenais qu'en me salissant les mains ou en observant directement la pratique. Avoir mon nez dans les bouquins, c'était pas spécialement mon délire... ironique quand on savait que maintenant, j'en étais relativement dépendante.
Pourtant, à côté de ça, j'aimais quand même concevoir et dessiner. Si j'avais un crayon entre les mains, c'était avant tout parce que je créais des plans, d'armements ou de marionnettes puisque c'était quand même une base quand on était Shirogane. Il m'arrivait de m'amuser à faire des croquis pour le plaisir, des trucs un peu plus "artistiques" dirons-nous. Du coup, est-ce que c'était vraiment si déconnant de m'imaginer plancher sur des sceaux ? Peut-être pas tant que ça. Par contre, fallait pas rêver, j'allais pas apprendre des trucs pour être utile aux autres, style machin de soutien et autres joyeusetés. C'était pas l'objet de mon étude.
Là, je bossais sur une technique qui me permettrait de la jouer vicieux et pratique. Si mon degré de flemme était grand, je n'avais aucun scrupule à user de mes capacités shinobis dans ce but... mais pas que. Fallait rester professionnel un minimum. Quoiqu'il en fut, je m'étais donc abandonnée à l'étude de la technique si joliment nommé "
le fourreau humain". Chic. Il y avait de quoi faire des blagues vaseuses sur le sujet, mais on s'abstiendrait. Sur le principe, c'était assez facile à comprendre : on planquait une arme dans un support humain plutôt qu'un parchemin. Toute la subtilité se trouvait dans la création du sceau, l'objet qu'on désirait planquer et la quantité juste de chakra. Pour une fois, c'était pas les deux premières tâches qui me prenaient la tête, plutôt la fabrication du sceau.
Cela pouvait paraître bizarre, mais dans mes obsessions et mon côté maniaque - ouais, on le croyait jamais quand je disais ça, c'était plus flagrant dans mon atelier - je voulais créer véritablement un sceau qui avait de la gueule et pas me contenter simplement de ce qui était noté dans le parchemin. Je voulais le personnaliser quoi. N'importe qui, qui pouvait avoir des connaissances dans le fuinjutsu, comprendrait trop vite s'il venait à apercevoir le sceau. J'avais tout de même bossé la base du signe classique et ça m'avait mangé un tas de parchemin pour choper le coup du dessin. Cela m'avait aussi salopé ma table au passage, j'avais foutu de l'encre partout. Mais je bloquais sur mon idée.
Comprenant que plus j'y cogitais, moins j'arrivais à y voir clair, il me fallait bosser le scellement directement et j'allais me contenter de sa forme primaire. Dans un premier temps, je comptais enfermer simplement un kunaï dans la paume de ma main. On allait pas se tester le gros matos directement, hein ? Je commençais à me dessiner le sceau et d'y insuffler mon chakra comme si je voulais donner vie à cette marque. Puis je plaçais au-dessus mon arme dans le but de l'enfermer comme par "magie". Lentement, la lame s'enfonça dans ma chair jusqu'à complètement être absorbée. C'était bizarre comme sensation, pas aussi sorcier que ce que j'imaginais, mais bizarre. Une fois que cette étape était passée, il me fallait exécuter le truc dans le sens inverse.
Dans le même esprit, je matais ma main avec ce sceau éphémère et je commençais à lentement y insuffler du chakra. D'après les notes que j'avais lu, il y avait pas besoin de balancer beaucoup d'énergie pour déverrouiller son arme. Je pus constater que c'était vrai. À l'instant même, mon kunaï ressortit de ma main et je pus directement m'en saisir.... et donc l'utiliser sans chichi ou geste qui me ferait perdre du temps, genre le chercher à ma ceinture. C'était pas mal. Tandis que je réfléchissais toujours à comment rendre le sceau un peu plus "sympas", je vis un truc qui grouillait sur le mur et par pur réflexe, je finis par lancer le kunaï pour faucher l'intrus.
Je décidais de lever mes fesses de mon siège pour récupérer mon arme, la décochant du bois et matant ce qui avait eu le malheur de s'inviter chez moi. Un scorpion. Un splendide spécimen du désert, un petit vicelard. Et là, ce fut l'illumination. Je venais de l'avoir mon idée. Ce fut plusieurs jours après cet instant, plusieurs jours après avoir travaillé le dessin, que je finis par obtenir ce que je voulais : un sceau à la forme de scorpion. Il avait la gueule d'un tatouage tout ce qu'il y avait de plus banal, ça pouvait attirer un peu l'œil, mais ça masquait sa nature ou ne la rendait pas évidente. Comme je faisais pas les choses à moitié, j'avais décidé de vraiment l'encrer sur ma peau et avec mon bon goût habituel, je choisis de le placer sur ma poitrine, pile poil au milieu. Cela avait son petit côté sexy tout en rendant ma zone de peau assez accessible. Non pas que j'étais du genre à forcément porter des fringues aussi ouverts, mais fallait savoir évoluer. Marquer le coup quoi.
M'enfin, si c'était bien joli, il fallait quand même vérifier que le bordel fonctionnait comme il se devait et on la jouait sérieux en sortant la grande lame. L'idée, c'était quand même de planquer mon beau katana, même si j'avais aucun problème à l'arborer fièrement à la ceinture. Si pour X raison je devais jouer les espionnes ou entrer discrètement dans un bâtiment, il fallait que je puisse planquer mon joujou. Quand le moment de vérité sonna, je me retrouvais chez moi à concentrer mon chakra dans mon sceau, pointant ma lame sur mon torse. Si quelqu'un m'avait surpris, on pourrait presque croire que je me faisais harakiri. Un moment gênant. Bref. Lentement, la lame se fit aspirer dans le sceau et la sensation fut encore plus bizarre que la fois où je l'avais fait dans ma paume de main. Une sorte de chatouille, mais pas très agréable. Après avoir littéralement planqué ma lame en moi, je devais la faire ressortir et idéalement créer un petit effet de surprise. Moi aussi je pouvais avoir le sens du spectacle... des fois. Abaissant de manière très distinguée mon débardeur, je décidais de placer ma main au-dessus du sceau afin de me préparer à saisir le pommeau de mon épée. Je commençais à concentrer une faible quantité de chakra pour libérer lame, déverrouillant par cette manœuvre mon sceau scorpion. Là, le tissu violet de mon arme apparut et je m'en saisis pour la tirer d'un geste rapide. Pendant une seconde, je fis une petite moue, comme si j'anticipais une possible douleur... pour rien. Je brandissais mon katana, prêt à l'emploi pour découper ceux qui me gonfleraient un peu trop. Pas mal.
Par réflexe, je passais ma main sur ma poitrine comme pour vérifier que je n'avais rien, avant d'avoir un petit sourire en coin. Pas mal du tout. Le fuinjutsu était en train d'ouvrir mon champ des possibilités même si je pouvais pas prétendre en maîtriser toutes les bases, ça viendrait. Je supposais. Si j'avais pas la flemme. Bah on verrait bien, hein? L'avenir souriait aux audacieux. La blague.
- Technique à apprendre:
Ningen no saya
【Le Foureau Humain】
DOMAINE :
Kenjutsu - Fuinjutsu
RANG :
D
PORTÉE :
Personnel
CHAMP D'ACTION :
Personnel
DESCRIPTION :
L'utilisateur invoque un katana qu'il a scellé au préalable, à l'aide d'un sceau sur sa main ou sa poitrine et peut immédiatement attaquer avec. Desceller la lame peut avoir un effet de surprise sur l'ennemi.
Le sceau ne peut contenir qu'un seul katana ou tantô.
Nécessite de connaître le fuinjutsu.
Infos: Honoka a personnalisé le sceau de Ningen no saya et le porte comme un tatouage de scorpion au milieu de la poitrine. Il scelle généralement son katana de prédilection.CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible