« ça a l’air dangereux, mais c’est bien payé. » Kuriare Zanji, le bandit couvert de plusieurs bandages camouflant des terribles brûlures servait désormais d’intendant au groupe. Il gérait actuellement les dépenses et aidait Mako à tenir correctement ses troupes. Néanmoins, en attendant de bâtir un solide réseau d’information, Zanji n’était pas encore apte à trouver des contrats et autres missions juteuses pour le groupe ; il était ainsi obligatoire de passer par x personne ; comme le contrebandier Zaraki. Un bandit dont la réputation était assez influente au sein de ces îles perdues.
Considéré comme le roi de l’information, bien que trop coûteux en terme de tarif, il fallait passer par lui pour obtenir des renseignements sur tout et rien à la fois. Il pouvait également faire profiter ses clients les plus gratifiants de quelques contrats et autres missions juteuses qu’il avait sous la main, prenant bien entendu une petite part néanmoins. « En effet. J’ai déjà entendu parler de ce triangle des mers rudes, des nombreux navires disparaissent en son sein. L’endroit doit certainement grouiller de plusieurs créatures maritimes très dangereuses. » Annonça calmement Mako alors qu’elle était en train de préparer ses affaires, d’autres membres venaient et défilaient, visiblement la brigade était en train de mettre les bouchées doubles afin de retrouver une situation plus stable.
« Créatures maritimes.. » Répéta doucement Zanji, levant un œil un peu inquiet en direction de Mako. L’océan malgré sa grande présence dans la vie de ce bandit constituait pour lui une certaine peur. Il craignait de se retrouver isolé au milieu de nulle part au sein de la mer, avec de l’eau à perte tout autour et en dessous de lui. Une phobie que l’Hoshigaki avait lorsqu’elle était petite, mais qu’elle fut apte à braver avec le temps. « Je te raconterais un jour les créatures que j’ai pu voir en piquant une tête, mais là il va falloir que je prenne la route. » Elle attacha son sabre émoussé à sa taille, en attrapant la lame et en constant la mauvaise qualité de cette dernière Mako grimaça. « Va falloir investir dans des meilleures armes. » Soupira le requin, toisant l’intendant qui haussa les épaules. « Je suis sûr le coup ne t’inquiète pas, bonne route à toi patronne. » Saluant sa cheffe avant de retourner à ses occupations, Mako pris enfin la route.
Elle quitta la crique isolée qui abritait les membres de sa brigade, se mettant à marcher jusqu’à l’est pour arriver sur une plage. La mission stipulait de retrouver l’un des gros bras d’un explorateur, ce dernier ayant disparu alors qu’il prévoyait de se rendre au triangle, qui selon des rumeurs abriteraient quelques temples et autres trésors que la mer aurait dévoré. En y pensant, l’Hoshigaki étira un petit sourire, se souvenant des bribes de son enfance ; du domaine Hoshigaki perdu quelque part en pleine mer.
Il est vrai que la mer cachait quelques secrets. Après ces pensées, Mako progressa tout doucement le long de la plage, jusqu’à rejoindre l’eau pour s’y engouffrer petit à petit, y disparaissant en son sein. Sans sous, inutile de tenter de rejoindre des embarcations, elle aurait pu s’y infiltrer mais une bonne partie des navires de voyage étaient tenu par des bandits et autres qui auraient pu la reconnaître, elle préférait s’épargner des affrontements inutiles et faire profil bas. Elle voyagea ainsi à la nage jusqu’à l’île suivante, dans son élément, le voyage ne fut pas particulièrement éprouvant, ne différent même pas d’un long voyage à pied.
Au bout de plusieurs jours, la squale émergea sur une plage, sortant de l’eau à l’image d’un monstre marin. Sa longue chevelure blanche retombait sur la totalité de son visage, elle croisa deux trois pécheurs qui immédiatement prirent la fuite, allant sans doute raconter à tout le monde qu’ils avaient vu un yokai et autres. Mako elle, ne souhaitait pas s’éterniser ici et entama la marche jusqu’au fameux village, y arrivant après plusieurs heures de route et de repos dans quelques auberges miteuses.
Il fallait désormais trouver une piste et dans ce monde, la meilleure des pistes pouvaient s’obtenir chez un tavernier ou maître d’auberge. Les gens avaient tendances à beaucoup trop parler dans ce genre d’endroit et eux étaient de nature attentive. Elle progressa vers l’une des tavernes du village, celle qui semblait la plus populaire et s’installa au comptoir ; déposant une petite bourse devant le tavernier. « Je cherche un certain Biru Girilusu, il est possiblement venu ici il y a quelques mois. Un grand baraqué qu’on remarque de suite. Il cherchait à monter une expédition pour explorer le triangle des Mers Rudes. » Ce triangle était proche des voies maritimes du village, Mako pensait que si quelqu’un avait souhaité monter une expédition de ce genre, un grand nombre de villageois seraient sans doute au courant et auraient tout fait pour le dissuader.
Durako Abachiri, playboy et explorateur réputé des îles, semble avoir découvert un nouveau site d'exploration dans le fameux Triangle des Mers Rudes, endroit où près de deux cents navires disparaissent tous les ans. La légende voudrait qu'un temple plein d'or soit au fond de ces eaux. Le hic ? Son "gros bras" habituel, Biru Girilusu, est porté disparu depuis près d'un mois. Retrouvez-le et mettez la main sur le trésor. Les dernières infos en date ? Biru serait allé recruter de quoi monter une expédition au centre du Triangle dans un village nommé Mokoko.
Commanditaire :Durako Abachiri aka l'Explorateur des Brumes
Le Triangle des Mers Rudes était un endroit de légende dans le milieu de la navigation. Chaque année, plus de deux cents navires y disparaissaient. Pirates, tempêtes, sirènes, démons, brumes acides de chakra voire même kraken, les rumeurs enflaient dans toutes les directions et laissaient généralement les autorités locales prises au dépourvu. Depuis quelques années, celles-ci avaient même fait circuler un courrier officiel selon lequel se rendre dans le triangle malgré le danger était de la seule responsabilité des personnes qui s’y engageaient. Dès lors, l’endroit avait connu un regain d’activité car de nombreuses personnes voyaient là l’opportunité de faire leur trafic sans que les autorités ne viennent y mettre le nez. Les pirates avaient bien compris cela aussi et l’endroit était devenu un coupe-gorge sans nom. Malgré tout cela, les disparitions de navire continuaient de plus belle sans qu’une vraie réponse y soit apportée.
Donner cette mission à l’Hoshigaki n’avait rien coûté au contrebandier Zaraki. Bien qu’il apprécie Mako, il n’avait pas hésité à l’envoyer dans le Triangle. Gage de confiance ou besoin de se faire plus d’argent ? L’avenir le lui dirait. Dans les deux cas, il serait gagnant dans cette affaire. Bien enfoncé dans son fauteuil épais de cuir, il sourit. Si tout se passait comme il l’entendait, il pouvait se faire énormément d’argent.
Du côté de Mako, son arrivée sur l’île n’était en effet pas passée inaperçue. Les pêcheurs qui l’avaient croisée avaient vite fait de prévenir le village du « monstre aquatique » qu’ils avaient vu sortir de l’eau. Aussi, quand elle débarqua dans la grande salle de la Truite Saumonée, petite taverne sans envergure mais principale taverne du village Mokoko, elle se fit accueillir par le regard dur du tavernier qui lui fit un signe de tête. Du genre retourne-toi. Derrière elle, nerveux derrière leurs armures de cuir, trois miliciens la regardaient avec une nervosité palpable, la main sur leurs lances. Devant eux, celui qui s’apparentait à leur chef, un homme d’une quarantaine d’années au regard dur et portant une cape noire en fourrure, lui lança :
« Avant de commencer à venir poser des questions, vous allez devoir répondre aux nôtres. Qui êtes-vous et que diable êtes-vous venue faire ici ? »
Le ton était sec et les questions ressemblaient plus à un ordre qu’à autre chose. Sans aucun doute, ces individus étaient la milice du village et ils avaient pour mission de le protéger. Voir le « monstre » des pêcheurs en chair et en os débarquer dans leur taverne, armé, n’avait certainement pas dû les rassurer. AU vu de leur nervosité, ils ne devaient pas souvent croiser des personnes comme elle. Jamais en fait ? Pourtant, le petit port de pêche accolé au village et la quinzaine d’habitations ne faisaient pas de Mokoko un village perdu au milieu de nulle part. Il était certes petit mais une certaine activité y régnait. D’où la milice et les embrouilles. Les étrangers étaient potentiellement les bienvenus mais on se devait de poser des questions à ceux qui arrivaient à la nage avec une attitude et un look étrange.
Stressés mais professionnels, les miliciens prirent une formation en losange, laissant leur chef, main sur le pommeau de son glaive, en tête. Leurs lances n’étaient pas pointées sur Mako mais ils avaient les deux mains dessus, prêts à réagir si besoin. Et, déjà, le tavernier avait décampé. Il avait eu des instructions claires dans l’hypothèse où il rencontrait cette situation. Qu’allait donc faire Mako ? La suite, dans le prochain épisode…
Feat.
Hoshigaki Mako
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Visiblement peu habituée à la vie plus ordinaire, elle ne prenait que très peu en compte le fait que son apparence pouvait déclencher panique et hystérie, des situations qu’elle n’avait plus vraiment traversée depuis son enfance ; en effet sur les îles les plus lointaines réservées aux parias on trouvait bien souvent des ‘’monstres’’ de son genre. Des chassés à cause de leurs malformations aux shinobi portant des attributs étranges en raison d’une génétique anormale dont le secret réside dans des temps aujourd’hui oubliés.
Sauvage mais pas idiote, l’Hoshigaki observa tout doucement autour d’elle les nombreux miliciens prendre peu à peu une formation offensive et se préparer à un possible affrontement. Mako se retint difficilement de se mordre la langue d’agacement, elle aurait quand même pu prévoir que les superstitieux du village crispaient sans doute tout le monde avec des histoires de créatures marines et autres : voilà désormais que leur chimère se dressait devant eux.
« Calmez vous. » Souffla fermement l’Hoshigaki en toisant les miliciens qui semblaient paniqués. L’un d’eux ne pouvait s’empêcher de détourner le regard des grands yeux jaunes prédateurs du requin, compréhensible. Mako maintint le contact, de quoi terrifier et perturber encore plus ce simple milicien ; sans doute un jeune pécheur conscrit.
Le chef, bien plus sur de lui et charismatique s’avança faiblement vers elle, en garde néanmoins. En raison de sa posture, l’Hoshigaki s’avança sur le fait qu’il était sans doute le plus avancé dans l’art du combat et avait fait de la milice toute sa vie. Le requin plongea ainsi son regard dans le sien, s’avança avec sa grande taille jusqu’à lui pour lui faire face, sans mouvement brusque, l’idée n’était pas réellement de paniquer tout le monde et finir empalée par leurs armes.
« Mon nom est Mako, je suis une shinobi engagée afin de régler les affaires de disparition dans le triangle. J’ai en effet une certaine affinité avec tout ce qui se passe en milieu maritime. » Elle tira légèrement une petite lanière à son dos, tirant une espèce de petit pot cylindrique étanche, sans doute fait par l’un des membres de sa brigade, ayant justement connaissance des déplacements sous-marins de sa cheffe. Ce qui avait tendance à détruire la plupart des documents qu’elle devait transporter ; comme des droits de passage et autres. Ce genre d’incidents avait déclenchés plusieurs dangereux incidents et pour éviter que cela ne se reproduise on avait équipé la squale de ce genre de technologie.
Elle déroula le parchemin sous les yeux du chef, parchemin marqué d’un sceau prouvant son authenticité. « Vu ma mission et votre position, nous voulons certainement tous la même chose. Je pensais questionner ce tavernier, mais le chef de la milice doit certainement être au courant de toutes les informations intéressantes concernant ce triangle, les disparitions et ceux que je cherche. » Elle pivota, plantant son terrible regard animal vers le gérant du bâtiment ; « Néanmoins, l’ami, si tu as des choses à nous dire je t’invite à le faire. » Une nouvelle pause, puis elle toisa tout doucement la milice. « Je cherche un homme qui est venu il y a un mois recruter du monde pour une expédition ici ; sans doute dans l’espoir de percer les secrets de ce lieu en pleine mer. » Mako restait désormais toute ouïe, à voir comment ils allaient réagir maintenant.