" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Il y avait des rencontres qui étaient vouées à influencer le cours du destin et des décisions le cours de l'histoire. Peut-être était-ce déjà le cas lorsque Yuriko eut accepté la requête de son homologue de Suna. L'audace permettait parfois de renverser quelques barrières, le pays du Vent en avait fait preuve en proposant cette première rencontre à leur ennemi d'autrefois. Mais s'agissait-il d'arrogance ou bien d'une tentative de confiance trop hardie ? La jeune Nidaime n'était ni naïve, ni dupe et ne connaissait que trop le cœur aisément corruptible des Hommes. La quête du pouvoir et de la conquête pouvait parfois mener les esprits les plus sages à se perdre en route. Peut-être était-ce l'une des peurs de la jeune femme, celle de s'égarer sur une voie qu'elle ne voulait pas emprunter par faiblesse. Il n'existait cependant aucun remède à ce mal si ce n'était de s'entourer des bons individus, ceux qui constitueraient une digue assez solide pour éviter tout débordement. Jusqu'à encore quelques années, seul Kyoshiro, son frère, semblait avoir tenu ce rôle, mais les jumeaux Tadake étaient arrivés à la croisée des chemins. Une nouvelle route attendait ce dernier, et Yuriko devait apprendre à ne plus avancer dans son ombre pour arpenter sa propre voie. Kyoshiro avait une famille et bientôt une épouse, Yuriko allait construire la sienne autour de son Village et si son bonheur ne lui était volé, peut-être pourrait-elle sourire à son tour aux côtés de celui vers qui son cœur s'était tourné. Mais avant que ces jours n'arrivassent, la kunoichi ferait face aux évènements.
Après des heures de discussion et un repas frugal, chacune des deux délégations s'étaient tournées vers leurs affaires respectives. La journée avait été longue et chacun méritait son repos. Si certains shinobis s'observaient en chien de faïence, d'autres n'hésitaient pas à jouer la carte de la diplomatie et de la bienveillance. Quelques affinités étaient nées, de la curiosité à la simple sympathie jusqu'à ce que la nuit obscurcit le ciel pour marquer l'heure du coucher. Seulement, le sommeil ne sembla pas vouloir gagner la jeune femme dont la chambre était illuminée par la lune. Peut-être était-ce quelques appréhensions qui la maintenaient encore si alerte ? Réflexes de guerrière de l'ombre sans nul doute. Soupirante, elle comprit qu'elle luttait inutilement et qu'il était préférable pour elle de s'occuper l'esprit d'une toute autre façon.
Se revêtissant d'une tenue moins noble que celle avec laquelle elle avait accueilli les sunajins, sans fars ni artifices, la jeune femme quitta ses appartements dans la plus grande discrétion, ne laissant comme nulle trace de son passage son parfum aux fleurs de cerisiers si caractéristique. Félinement, elle vérifia néanmoins ne pas réveiller ses camarades, mais aussi de fuir ceux qui auraient un œil encore ouvert. Elle se sentit étrangement un peu enfant à tenter de faire le mur de la sorte, oubliant le temps d'une nuit qu'elle fut Nidaime. Mais c'était aussi le propre de Yuriko, amoureuse des nuits étoilées, loin des foules et du monde, elle aimait à se retrouver au calme pour ne profiter que de Dame nature et de ses bienfaits. Ainsi, celle qui était à la tête du village de la feuille s'échappa jusqu'à atteindre les plages qui étaient non loin de leur résidence.
Le plus simplement du monde, elle se mit alors à contempler les rivages scintillants sous l'éclat de l'astre lunaire. Cela manquait cruellement à Konoha, la mer. Bien qu'elle aimât leurs ancestrales forêts, l'océan semblait posséder un pouvoir apaisant et calmant. Après une petite demi-heure de marche pensive, appréciant l'odeur iodée du vent qui soufflait dans ces cheveux, la jeune femme finit par trouver un coin serein.
" Je pense que je suis assez éloignée... "
Laissant cette phrase flottée pour elle-même, Yuriko sortit de son kimono une flûte de bambou. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pu s'adonner au plaisir de la musique ? Cela lui parut une véritable éternité.
" Comme au bon vieux temps. "
Elle posa un regard mélancolique sur l'objet qu'elle tenait dans la main, avant de commencer à jouer comme autrefois, loin des foules, loin des regards, uniquement pour les étoiles et la lune.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Le soleil venait tout juste de se coucher lorsque Hayato, bien qu’exténué par le voyage et les débats, décida de fausser compagnie à la délégation sunajin. La tête emplit d’idées nouvelles, il souhaitait plus que tout s’isoler afin de pouvoir enfin réfléchir pleinement. Prévenant simplement son frère, il avait alors quitté la luxurieuse maison en direction de la plage. Là-bas, couché sur le sable et la tête tout juste relevée afin de contempler l’immensité bleue. Il laissa ses pensées vagabonder jusqu’en des souvenirs longtemps oubliés.
Les débats entre l’intendante et l’Hokage avaient été impressionnants. Simple observateur, Hayato avait assisté aux échanges protocolaires. Un jeu pour lequel il aurait pu, en réalité, se montrer tout à fait compétent. Qui aurait pensé qu’un Nozomo maîtrisait l’art du langage ? Lui et son frère avaient toujours été les vilains petit canard du clan. Autant par exclusion volontaire, qu’involontaire…
Ils étaient en permanence ramenés à leur condition d’adoptés. Ils devaient reconnaissance et obéissance au clan qui les avaient "sauvés"… Ou plutôt épargnés… Il se souvint de Baransu, moment-charnière du binôme, c’était là-bas, au milieu du conflit, qu’enfin ils furent reconnus à leur juste valeur par le village… Un autre souvenir, plus lointain, lorsqu’enfin promut chunin, Yukio avait pu le rejoindre dans son unité. Marquant les prémices de leur équipe… Il repensa à leur arriver au village, sa construction et le regard pétillant qu’ils portaient sur cet ensemble urbain. L’opportunité de s’offrir une vie meilleure ? Loin des traquas quotidien du clan… Les enfants qu’ils étaient, jamais n’auraient imaginé que cela empirerait…
C’était ainsi que les rêveries du maître archer s’envolèrent dans le lointain… Il l’avait presque oublié. Comment avait-il pu ? Pourtant c’était un fait… Avant le village… Avant cette vie… Ils avaient été de simples guerriers à la solde d’un clan de bandit… Quelque part encore, dans le désert, devait se trouver les restes du domaine antique des Nozomo. Devraient-ils y retourner un jour ?
La primauté de l’ainesse était certes un avantage, mais cela comprenait quelques inconvénients indéniables. Tout jeune déjà, à peine dépassé ses quatre ans, il avait été chargé par les mêmes personnes ayant assassiné ses parents, de veiller à l’éducation de son jeune frère. Il n’avait que peu de souvenirs de sa vie avant les Nozomo… et quelques-uns de sa vie avant le village. Combien de vie allait-il avoir ?
L’intégration des deux frères dans ce clanique malpropre… Cela avait été une… difficile … expérience.
Les yeux clos pourtant encore tournés vers le rivage, les cheveux dansant au gré du vent. Hayato quittait la plage pour s’envoler pleinement dans ses songes.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit le visage de… Yukio ?! Oui… c’était bien lui mais… Quel âge avait-il à ce moment précis ?! C’était encore un jeune poupon… et Hayato le tenait alors entre ses bras. Déjà sur son crâne, avait commencé à poindre quelques cheveux, annonciateurs de la tignasse qu’il arborerait bien des années plus tard. Le jeune homme… Ou plutôt l’enfant… au vu de sa taille. Avait voulu sourire à la vision de son petit frère. Pourtant, son regard était agité par une incontrôlable effusion de larmes… Sans avoir la maîtrise de son corps, Hayato assista impuissant à la scène, depuis ses propres yeux d’enfant.
Son frère dans les bras, il avançait vers la petite porte, tout juste close d’un rideau usé… Au-dehors, il entendait les cris les hurlements et les pleurs… Ses parents l’avaient chargé de protéger son frère, de rester caché à l’intérieur du petit domicile de fortune, qui servait de campement pour la nuit. Au loin, dans le coin de son œil, il les avait vus. Armés jusqu’aux dents, en armure légère, ils fondaient depuis les dunes vers eux. Katana en l’air, l’un d’eux semblait mener l’assaut…
Il s’était alors réfugié, avait tenu son frère contre sa poitrine et avait attendu… Dehors, après de longues minutes, les sons se firent plus rare. Bien qu’encore apeuré, il avait quitté sa cachette. Ne faisant que dépasser sa petite tête hors du petit rideau. Il vit ses parents au sol, suppliant les bandits. Il ne pouvait pas exactement entendre ce qu’ils se disaient. Autours des deux corps encore brouillant de vie de ses parents, gisaient bons nombres des leurs… Des personnes qui composaient le quotidien du jeune garçon… Ils étaient ses amis, ses camarades, sa famille… Ils avaient écumé le désert ensemble et pourtant, ils ne restaient d’eux rien de plus que des carcasses vides…
Il revit sa mère, pointant un doigt ensanglanté dans sa direction. Savait-elle seulement que le petit garçon avait outrepassé les règles et était témoin de cette scène ? Sans doute pas… Il la revit, suppliant ses bourreaux de l’épargner. Puis vint son père, qui à son tour les supplia. Il entendit distinctement quelques mots, portés par le souffle du vent…
"Prenez-les…"
Un mouvement de recul… C’était tout ce que le jeune garçon put faire face à la trahison parentale. Il ne comprenait pas… Pourquoi donc les bandits avançaient vers eux ? Pourquoi un homme d’au moins deux pieds de plus que lui, le toisait méchamment ? Pourquoi ses parents l’avaient-ils vendu ? Les yeux fermés et le corps contracté autour du petit bébé qu’il tenait entre ses bras… Manquant par là même de l’étouffer. Plongé dans le noir, il avait senti la main calleuse de l’homme se poser sur lui et le tirer hors de la demeure…
Le geste avait-il été violent ? Ferme, sans doute… Mais violent ? Non. Il avait simplement été extirpé de son cocon vers un monde extérieur composé de sable et de sang… Impuissant, il avait dépassé ses parents dont il entendait les pleurs.
"Maintenant laissez-nous…"
Ce furent les derniers mots que l’enfant put entendre de ses parents…
Ils marchèrent des heures dans le désert… Traînant des pieds, il peinait à tenir le rythme de ses hommes bien plus grand que lui. L’un d’entre eux lui avait proposé de porter le poupon, qu’il semblait garder jalousement. Mais, les yeux chargés de peur, il avait enfoncé encore plus férocement la petite tête contre sa poitrine. Il acceptait tous les ordres et faisait tout son possible pour ne pas être un fardeau… Mais jamais il n’aurait accepté de quitter son trésor. Dernier reliquat d’une vie perdue…
Il se souvint s’être arrêté un temps au niveau d’une petite oasis. Le trou d’eau était tout juste suffisant pour laisser patauger un animal de trait. Il prit le temps de jauger ses ravisseurs… Tous portaient des armes, des armures et de multiples cicatrices. Assis en tailleur sur le sable, l’un d’eux c’était saisi d’une flute. Pour une raison inconnue, cette apparition sembla étrange au jeune enfant… L’homme qui la tenait, l’était d’autant plus. Ses doigts s’agitaient bels et biens et rapidement une mélodie douce avait empli l’espace. Pourtant, il ne semblait pas posséder le moindre visage. Avait-il seulement existé ? Écartant cette réflexion, l’enfant porta son regard sur le reste des hommes. Au milieu de la troupe… Il avait distingué cet homme… Bien plus grand que les autres et à la musculature prononcée. Il ne semblait cependant guère sortir du lot vis-à-vis de ses camarades, c’était en réalité, son regard qui avait attisé la curiosité du jeune enfant. Loin d’être celui d’un tyran, en ressortait une certaine… tendresse ?
Oui. Ses pupilles trahissaient son sentiment. Il était profondément affligé devant le jeune garçon. Marchant d’un pas traînant jusqu’à la petite marre, il avait tiré de ses affaires une gourde qu’il emplit de l’eau trouble. Revenant doucement vers Hayato, il n’avait à aucun instant détourné le regard. Pupilles contre pupilles, ils pouvaient sembler s’apprivoiser. Un enfant sauvage, contre un homme tout juste plus civilisé… Voilà ce que la scène aurait pu sembler dépeindre.
Arrivé au niveau des enfants, il se mit à genoux et tenta une vaine conversation. Allaient-ils bien ? Voulait-il de l’aide pour le bébé ? Quels étaient leurs noms ? Méfiant, le grand frère ne lâcha pas le moindre mot. Il accepta en revanche volontiers la gourde qu’il lui avait tendue et en profita par la même occasion pour mouiller le visage de son petit frère… Portant ses doigts humides vers sa bouche pour lui faire doucement ingurgiter un peu de liquide de vie.
Quand derrière l’imposant homme la troupe sembla s’activer, mis en confiance par cette délicatesse. L’enfant laissa s’échapper en un souffle.
"Humiya… Humiya Imin"
La tête en l’air, le petit garçon regarda son ainé. Qui dans un sourire, lui avait répondu.
"Non. Nozomo Humiya… Tu es Nozomo Humiya"
Un sourire se dessina lentement sur les traits jusqu’alors tirés de l’enfant… Qu’il était facile de distraire une âme naïve… Et s’était, sous les sons fluets de l’entêtante mélodie, que le garçon suivit la troupe, vers sa nouvelle vie…
À cet instant, dans un vortex fait de flous et de mouvements circulaires, l’image disparue et Hayato rouvrit les yeux. La nuque ankylosée par une position peu confortable, il laissa son regard porter au loin, sur l’étendue devenue noire. Au centre du tableau, la lumière blanchâtre d’une lune déjà hautement levée, dont les reflets dansaient au gré des vagues. Il lui parut entendre une mélodie… Sans doute création de son cerveau encore à moitié immergé de ses souvenirs enfouis.
Sans même y réfléchir, il avait porté la main à son visage, posant ses doigts sous son œil, qui dans un léger filer se couvrirent d’humidité. D’un revers de main, il effaça toutes traces de cette émotion qui l’avait submergée. Il était un sunajin en mission et non plus l’enfant qu’il put être autrefois. Reniflant bruyamment, un second revers de main vint nettoyer ses narines. Se redressant pour apprécier le spectacle devant lui, il retombait un peu plus, à mesure des octaves qui se succédaient, dans la réalité.
Rapidement le son clair de la flûte vint envahir tout son espace… Ce qui ne lui avait semblé n’être qu’une création de son esprit, devint réalité tangible, lorsque tournant la tête en direction de la plage, il vit une allure féminine, jouant paisiblement son air apaisant. Il n’avait pas réagi et était resté là, écoutant simplement et vidant son esprit des images qui y trônaient. Jaugeant au loin, cette allure gracile tout juste éclairée par les subtiles lueurs de la lune.
Lorsqu’enfin la flutiste mit un terme à sa mélodie, il se releva lentement et marcha en sa direction. Arrivé à quelques mètres déjà, il reconnut la mystérieuse inconnue… L’Hokage en personne se trouvait devant lui, désarmée et sans gardes aux alentours. Une opportunité en or s’il avait eu le moindre dessein néfaste. Mais il en était bien loin… L’éloquence de cette femme l’avait plus tôt rendu bien curieux, le tout étant sublimé par la prestance naturelle de ses personnes qui détiennent entre leurs mains des pouvoirs immenses.
Pourtant ici, il lui semblait être en face d’une femme ordinaire, bien qu’élégante. Jouant par plaisir, loin des traquas qu’il pouvait imaginer être le quotidien d’un chef de village. Il s’arrêta néanmoins à bonne distance, soucieux de ne pas créer d’incidents. Il resta ainsi debout face à elle, attendant un geste, un mot, qui lui ferait comprendre qu’il pouvait approcher ou non.
La conversation passée avait été riche d’enseignements, bien qu’aucun accord ne fût conclu et Hayato ne pouvait rêver de pareille opportunité. Cette femme, qui se tenait devant lui, détenait les clefs de réponses à bien de ses questions… Mais ne serait-elle pas lasse de ce jeu politique ? Il l’ignorait et ne souhaitait pas engager la conversation de manière maladroite. Aussi avait-il finalement lâché que quelques mots, souhaitant rompre le silence.
"Je n’aurais pas pensé vous trouvez ici…" Portant son regard vers la mer, il continua. "Votre pays est magnifique… Je dois bien avouer que la mer est une chose qui manque cruellement dans nos paysages. À moins que vous aimiez les mers de sable…"
Une conversation anodine, mais qu’aurait-il pu dire d’autre ? Les yeux toujours rivés sur l’infini, il attendit de savoir à quelle sauce il serait mangé.
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Tadake Yurikô
Hokage
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Les notes de sa musique mélancolique semblaient se perdre dans l'espace de cette nuit, voguant librement comme pouvait voler les feuilles roussies par l'automne. Mais ici, point d'automne, juste le froid de l'hiver qui curieusement semblait plus doux près de l'océan. Cette atmosphère si particulière semblait adoucir le cœur de la Nidaime, un instant de paix que rien ne semblait être capable de briser, où la mélodie de sa flûte s'harmonisait avec ses émotions les plus dissimulées. Mais lorsque son refrain arriva à sa fin, s'éteignant dans le murmure du vent, Yuriko se découvrit un spectateur à qui elle ne s'attendait pas.
Ses petits yeux noirs reconnurent sans mal l'homme avec qui elle avait passé de nombreuses heures à parler, Nozomo Hayato. Il accompagnait l'intendante de Suna, l'étrange Sahara Denya, et bien qu'il ne semblait ne pas avoir de statut officiel d'une autre nature que celui d'un jonin respecté, elle ne pouvait nier qu'elle en fut un peu... intriguée. Si ce dernier avait été choisi pour faire partie de la délégation et désigné pour se tenir aux côtés de la seconde de Senshi, cela ne devait être le fruit du hasard. Peut-être y avait-il aussi quelque chose dans sa stature et son attitude qui avait attiré sa curiosité. Après tout, Yuriko ne connaissait que peu de sunajin, si ce n'était pour dire quasiment aucun.
Bien que prise un peu au dépourvu et légèrement gênée d'être surprise dans une telle situation, Yuriko, la flûte toujours en main, s'étonna à uniquement se demander si ce dernier l'avait entendu jouer avant de noter qu'il semblait tout aussi surpris qu'elle de cette rencontre. Un petit sourire aux bords des lèvres et tout comme lui, elle porta son regard vers la mer argentée.
" Et bien... j'aurais accueilli avec fierté la magnificence que vous accordez à ce paysage si ce dernier avait été sous la protection de Konoha. Mais j'ai bien peur que vous nous imaginez plus conquérant que nous ne le sommes en vérité. "
La jeune femme laissa échapper un petit rire cristallin. Bien que le regard du pays de la feuille se tournait sur ces terres, elles n'en étaient pas moins conquises. Il serait donc un tort et sans doute arrogant pour elle d'affirmer que ce territoire était sous leur joug. Est-ce que cela le serait un jour ? C'était l'ambition de son prédécesseur et elle avait décidé de continuer à avoir foi en cette décision. Il serait donc de son devoir de mener à bien ce projet si ambitieux.
L'attention de Yuriko se porta alors sur son homologue après qui elle adressa un signe de main. Il était libre, s'il le souhaitait, de venir prendre place à ses côtés. Il y avait là une formidable occasion de connaître un allié potentiel en dépassant la frontière des protocoles arbitraires.
" En tout cas, je ne peux qu'être d'accord avec vous. Cet endroit est splendide et je dois dire que cela a sans doute pesé un peu dans le choix du lieu de notre rencontre. "
Un nouveau sourire apparut sur le visage de la konohajin.
" Quant aux mers de sables, c'est presque avec un peu de désolation que je dois avouer de ne jamais avoir eu le temps d'en apprécier les charmes. "
Peut-être même la chance. En y portant un peu de réflexion, elle n'avait que peu de souvenir qui l'eut conduite à mener une mission dans les alentours du pays du vent. Mais si l'avenir les poussait à s'associer avec Suna, cela serait un mal rapidement corrigé. Assise sur le sable, pliant ses jambes contre elle, Yuriko s'accouda sur ses genoux, prenant une attitude moins stricte que lors de leur réunion et pourtant toujours emprunt d'une certaine forme d'élégance. Ce fut la curiosité qui l'anima soudainement, son visage se tourna en direction du Nozomo
" M'accorderiez-vous l'audace de simplement vous appeler Hayato-san ? Ce n'est pas que je désire ne pas suivre les règles de l'étiquette, mais je pense que personne ne pourrait nous en tenir rigueur ici... et cela rendrait notre conversation, si bien entendu le cœur vous en dit, bien plus agréable que lors de notre précédente réunion. "
La jeune femme se permit de lui adresser un clin d'œil un peu complice, tout en affichant un petit sourire bienveillant.
" J'espère d'ailleurs que cette dernière n'est pas la source de votre insomnie. "
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Le hasard… Quelle drôle de journée que celle de notre junin… D’abord poussé jusqu’à la table des têtes pensantes et maintenant dans une entrevue privée, sous fond d’eau calme qui venait s’étendre paisiblement sur le sable, auprès du dirigeant d’un autre village. À quoi devait-il tout ceci ? La chance, ni plus ni moins… Un veinard ? Il était sans doute trop tôt pour le dire.
Il avait adressé quelques mots, tout en politesse auprès de la Nidaime. Bien entendue, la zone n’était pas encore sous l’autorité konohajin et l’archer ne l’ignorait guère. Mais les visées expansionnistes du village de la feuille n’étaient qu’un secret de polichinelle. Même un simple Nozomo écarté d’ordinaire des instances politique en était conscient. Cependant, la réflexion du jonin eut un effet inattendu, restant néanmoins des plus agréables. Dans le silence de la nuit, le rire argentin de la jeune femme résonna jusqu’aux oreilles d’Hayato. Lui volant par là même un sourire franc. Un chef de village restait un homme après tout et sous cette atmosphère détendue, il lui sembla qu’il n’y avait nul besoin de s’en tenir aux convenances.
Tadake semblait d’ailleurs du même avis, puisqu’un d’un geste de la main, elle l’avait invité à approcher. Ce que fit lentement le jeune homme, toujours soucieux de ne paraitre sous aucun aspect agressif. Il ne connaissait que trop bien les racontars liés aux sunajins. Qui en réalité, reposaient sur une part de vérité. Village martial par excellence, le service diplomatique du village n’était d’ordinaire pas des plus actifs. Sans doute quelques par dans la tour du Kazekage, un petit bureau étroit prenait lentement la poussière, avec sur un coin de celui-ci les quelques trop rares dossiers portant sur les relations inter-village.
Un dernier pas et le sunajin se retrouvait auprès de la Nidaime, sans doute aurait-il pu la toucher s’il avait tendu le bras, mais jamais il ne s’y risquerait. Se contenta de s’asseoir à ses côtés dans le sable pendant que celle-ci avait enchaîné en reconnaissant la beauté des lieux. Elle avouait en sus que le cadre idyllique avait appuyé le choix de cet emplacement pour la rencontre.
Un lieu digne des plus grands… Pour une rencontre au sommet ?
Hayato souhaita briser un peu le mur qui semblait les séparer. Pouvoir avoir une relation intimiste avec un membre étranger était déjà chose rare, sans parler d’une Hokage. De tout son cœur, il souhaitait pouvoir profiter du moment, aussi avait-il ajouté en réponse une petite anecdote.
"Nous ne sommes pas habitués à de tel paysages. Les yeux de mon frère pétillaient lorsque nous avons vus la mer… Comme nous tous d’ailleurs ! Au final, l’intendante avait dû nous ramener à nos obligations…"
Intérieurement, il revoyait la jeune femme faite de chair et de bois qui sermonnait ses hommes quant au relâchement… Tout ceci avait-il été nécessaire ? Elle n’avait finalement fait que tendre encore davantage ses hommes. Faisant que tous étaient sur leur garde arrivé face aux konohajin… Tournant la tête, le jeune homme découvrit le visage souriant de la belle Yuriko. Souriait-elle de l’anecdote ou bien de la vue ? Qu’importait, puisque déjà elle avait enchainé en précisant son ignorance des charmes imbus au désert. Comment lui en vouloir ? Pourquoi diable une personne ayant eu la chance de naître hors du désert souhaiterait s’y rendre ? Mourir de soif ou bien d’insolation peut-être ? Évidemment c’était un résumé bien rapide. De nombreux lieux magnifiques parcouraient le désert et au détour de chaque dune pouvaient se cacher un trésor…
Tirant le jeune homme de ses réflexions, la jeune femme après avoir replié ses jambes contre sa poitrine demanda sans détour à cesser les politesses. User de son prénom ? Cela ne le dérangeait nullement… En revanche pourrait-il en faire de même ? Doute bien vite oublié lorsqu’il crut discerner dans la pénombre un clin d’œil à son intention. Lui faisait-elle du charme ? Était-ce efficace ?
J’ai dû rêver…
S’éclaircissant la voix par un raclement de gorge, le junin prit la parole à son tour.
"Je ne me permettrais pas de refuser. Pourrais-je en faire de même pour vous ? " Relevant le menton d’un air interrogatif, il souffla plus qu’il n’ajouta. "Yuriko-san…" Attendant la réponse, il s’empara dans ses vêtements d’une petite boîte de laquelle il sortit une cigarette. Relevant les yeux vers son homologue, il s’inquiéta sincèrement. "Cela vous dérange si … ?" En fonction de sa réponse, il allumerait ou non sa cigarette et proposerait même de lui en fournir une si celle-ci venait à accepter.
Depuis quand était-il soucieux d’obtenir une autorisation ? Sans doute craignait-il encore de faire un faux pas, qui diplomatiquement serait regrettable. Malgré leur visible envie conjointe d’en finir avec l’étiquette, celle-ci semblait vouloir leur coller à la peau… Peut-être fallait-il s’engager vers une conversation plus personnelle pour en venir à bout ?
Le regard tourné vers la lune, d’une voix calme qu’il voulait apaisante, Hayato s’enquit de quelques précisions… "Vous dites n’être jamais venu dans notre désert ? Je peux difficilement vous en blâmer… Pourtant, je peux vous assurer que s’y cachent bon nombre de merveilles… À moins que cela ne soit que la rareté de ceux-ci au milieu du vide… Quoi de plus beau qu’un unique point d’eau a des kilomètres à la ronde ? Peut-être aurez-vous l’occasion de vous y rendre un jour ou l’autre. Suna serait ravi de vous accueillir, j’en suis certain. "
Tournant la tête vers elle, le regard embrassant le siens, Hayato laissa poindre un sourire, sur le bord de ses lèvres.
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Tadake Yurikô
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Sortir du cadre, voilà sans nul doute une chose que la jeune femme ne pouvait plus faire de son plein gré, bien que personne n'oserait véritablement venir lui en tenir rigueur. Disciplinée et portée sur les manières, Yuriko demeurait tout de même une personne capable d'en abandonner les rigidités selon les situations et de redevenir une fille de la terre, simple, sans fioriture, une femme du peuple qui regardait le monde pour ce qui l'était en appréciant chacun de ses contours. Alors lorsque sa demande auprès de son homologue du désert semblait y trouver un écho, elle lui adressa un petit sourire gracile qui semblait empli d'une forme de gratitude. La requête pouvait paraître anodine, toutefois cela participa à lui rendre cette nuit plus légère, loin des carcans de la politique. Un petit aparté sous le clair de lune.
" Bien évidemment, Hayato-san. Il serait déplacé de ma part de vous le refuser alors que je vous en fais la requête. "
La réciprocité lui parut naturelle, le contraire n'aurait fait que nourrir une barrière invisible qu'elle cherchait à briser, même si ce n'était que pour quelques heures. Le sunajin profita alors des secondes de silence pour sortir de ses affaires une blague à tabac et eut la délicatesse de demander si cela gênait la Nidaime. En premier lieu, elle afficha une petite moue avant de laisser transparaître une esquisse en quoi.
" La femme médecin qui est en moi brûlerait d'envie de vous dire que vous avez là une bien mauvaise habitude mais... qui suis-je pour me permettre d'autoriser ou non un homme du pays du vent à fumer ? "
Le sourire de la jeune femme s'étira un peu alors que sa voix demeurait douce.
" Ne vous retenez pas par politesse. Restez fidèle à vous-même. J'aimerais apprendre à connaître l'homme plus que le shinobi. "
Les jeux politiques et diplomatiques se chargeraient du reste car les occasions se feraient rare pour l'un et non pour l'autre. De plus, les petites habitudes pouvaient en dire bien long sur un individu, parfois bien plus que de pesants discours. Les deux jeunes gens finirent par reporter leur attention sur la nuit plein d'étoiles, oubliant ainsi leur statut pour une discussion qui se voulait banale. Ainsi leurs pensées se tournèrent vers le désert aride du pays natal du sunajin, là où tout n'était que dunes changeantes et chaleur étouffante. Yuriko avait bien du mal à s'imaginer là-bas, bien qu'elle eût l'occasion de flirter avec leurs frontières pour se rendre dans l'Enclave, au nord de ce territoire. Toutefois, Hayato la rendait un peu curieuse. La konohajin avait toujours su apprécier la nature et ses cadeaux, elle en aimait la force et le calme. Quand bien même son cœur était tourné vers les vastes forêts et ses arbres séculaires foisonnant de vie, elle ne pouvait nier s'interroger un peu sur les secrets du désert.
" Vous avez le don d'attirer la curiosité, Hayato-san. Me voilà capable de conter la beauté de l'océan d'Uzu mais pas celle de la mer de sable de votre pays. Voilà une erreur qu'il me faudra donc réparer à l'occasion. "
Le visage de la kunoichi se tourna vers le jonin.
" Je suppose que si nos deux nations arrivent à trouver quelques compromis et désirent véritablement ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire, je devrais être amené à venir à Suna, tout comme vous à Konoha. "
Le regard de la jeune femme se tourna à nouveau vers les cieux, allant se perdre dans la lumière de l'astre lunaire. Une fine brise marine se leva, rappelant que l'air était frais et vivifiant. Yuriko se permit de prendre une bonne inspiration comme si cela lui faisait du bien, un petit sourire au bord des lèvres.
" Avez-vous déjà eu l'occasion de venir en pays du Feu ? Je pense que nos forêts vous séduiraient à l'automne. Il y règne une douceur de vivre difficile à trouver ailleurs. J'ai toujours aimé m'y promener et me couper du monde. On en oublierait presque tout. "
C'était ainsi depuis la naissance du village alors qu'elle était à peine adolescente. Elle en avait gardé l'habitude tel un petit rituel qui lui permettait de se recentrer sur elle-même, et bien plus encore depuis qu'elle fut nommée Nidaime.
Nozomo Hayato
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Ils étaient là, face à cette étendue infinie… Tel un miroir reflétant sur leurs deux visages les lueurs pâles de la lune. Tournant la tête il contempla au travers de ses yeux les étoiles qui s’y reflétaient. Assis sur la plage, les jambes croisées il se laissait aller à la magie de l’instant. Lui qui n’était qu’un paria pouvait-il le temps d’une nuit, redevenir un homme ? Déposer sur le sable humide tout le passé qui l’accable, pour ne le récupérer qu’une fois les rayons de lune remplacées par la chaleur du soleil ? Impossible pensait-il pourtant… Il s’y essaya. Pour lui ? Pour elle ? Ou bien, pour eux ?
"Yuriko-san", un simple nom susurré qui avait été accueilli d’un sourire scellant ainsi la tacite promesse. Cette nuit elle ne serait plus l’Hokage et il ne serait plus le jonin. Souriant en coin, les yeux rivés sur son visage il écouta sa réponse, se laissant bercer par le timbre de sa voix. Lorsque celle-ci le mit en garde, alors qu’il s’apprêtait à fumer, il l’écouta mais ne put l’entendre. Une mélodie douce et entraînante, les mots s’entremêlant et dansant emportés par les embruns. En revanche il retint son visage et la manière dont celui-ci s’étira pour laisser place à deux rangés de dents dont la blancheur rappelait celle de son visage d’ivoire. Combien de temps avait-elle passé à entretenir sa peau pour la maintenir aussi lisse ? Alors qu’il alternait entre le ciel, la mer et le visage angélique qui lui aussi l’épiait. Il essaya tant bien que mal de trouver le mot juste pour décrire la personne qui se tenait à ses côtés.
Douceur…
Tout n’était que douceur… De la voix à la peau, jusqu’aux manières.
Élégance…
Dans son port altier, sa figure sûre et son débit de parole. Femme de pouvoir, elle avait cet attribue propre aux siens. Sa seule présence suffisait à inspirer le respect et lorsque son visage se fermait… la crainte.
Ne te laisse pas trop aller… C’est une Kage…
D’un geste lent il avait allumé sa cigarette et laissa la fumée danser sur ses traits. Soufflant vers les cieux et observant la lascive ronde qui s’évaporée à mesure de son envolée. Elle voulait connaître l’homme et non le shinobi, cela pouvait bien être un piège, une manœuvre habile le poussant à se confier. Il refusait d’y croire mais gardait tout de même cette idée rangée en ses réflexions… L’impression avait bien vite ressurgie alors qu’il l’entendit porter une remarque qui le piqua légèrement.
"quelques compromis et désirent véritablement ouvrir un nouveau chapitre…" Elle ne cherchait sans doute pas à le blesser, ni à le mettre en doute. Du moins… l’espérait-il. Encore un peu sur sa réserve, il répondit simplement. "Alors nous vous verrons très prochainement séduire notre sable." Un léger sourire accompagna sa réponse. Montrer patte blanche lui semblait être la meilleure chose à faire dans l’instant présent. Loin des tables des négociations, ne pouvait-il pas se laissait aller à quelques rêveries ? Une trêve ? Non. Une paix… Une alliance… Une nouvelle ère de prospérité pour son peuple comme le sien…
Pour nos peuples et juste nos peuples…
Un léger courant d’air frais vint faire tressaillir le jeune homme. Il s’était endormi sur la plage et n’était que peu habitué à l’humidité locale. Pourtant, assis là sur le sable, il se sentit dans son élément et réprimant un frisson, il écouta la nouvelle mélodie contée par la figure d’ivoire. "Eh bien…" Laissant sa réponse en suspens, il repensa à ses quelques voyages. La vie de shinobi lui ayant parfois permis de s’éloigner bien loin de sa contrée natale. Une quasi-constance cependant, lui arracha un léger sourire, réponse de ses souvenirs. "Moi et mon frère aimons beaucoup voyager et nos pas nous ont menés jusqu’aux montagnes rocheuses et leurs pics impénétrables… Mais je crains de n’avoir jamais dépassé les frontières des grandes forêts… Je me souviens encore de cette contrée… Sa faune et sa flore sont impressionnantes, tout semblait y grouiller de vie." Pouffant légèrement de sa propre candeur, il continua tout en baissant la tête vers le sable. "Excusez-moi, cela doit vous sembler bien bête. Mais voir autant de vie c’est une chose remarquable pour un habitant du désert..." Reprenant légèrement confiance, et faisant de nouveau face à son homologue, il renchérit. "J’ai donc un peu de mal à vous comprendre… Comment pouvez-vous vous sentir coupée du monde, dans des lieux gorgés par tant de vis ?"
Un trait d’esprit ? Certainement. N’avait-elle pas demandé à connaître l’homme ? Se laissant tomber en arrière, sa cigarette entre les lèvres, il se laissa ainsi choir sur le sable. "Nous n’avons guère de forêt mais nul besoin de nous éloigner du village pour se sentir coupé du monde… Du haut de la muraille, les yeux perdus dans notre grande litière, qui chaque jour nous présente un nouveau visage. Nous sommes tous, littéralement, coupés du monde…" Faisant rouler sa tête pour retrouver les deux billes noires dans lesquelles il prenait de plus en plus plaisir à se perdre et laissant enfin apparaître ses dents dans un sourire franc, il acceptait néanmoins cette invitation dissimulée… "Ce serait en tout cas avec plaisir que je visiterais vos contrés et tout comme vous je n’ai aucun doute… J’en serais séduit…"
Du calme…
Le vent vint appuyer ses propos, faisant fuir la fumée et faisant danser au vent les cheveux aux couleurs de la nuit de sa partenaire de rêveries. Humant l’air les senteurs s’imprimèrent en son esprit et fermant les yeux, l’espace de quelques secondes, il se crut en plein cœur d’un jardin en fleurs… Sur le parterre aux multiples couleurs la légère senteur du parfum d’un printemps dans lequel animaux et hommes s’enlaceraient…
Bordel…Je suis mal barré…
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Tadake Yurikô
Hokage
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
L'instant était étrange, loin des conventions ou des pressions extérieures, loin des méandres de la vie shinobi, Yuriko se surprenait à s'épancher mélancoliquement sur ses désirs d'évasion au gré de sa conversation avec le sunajin. Ses songes semblaient se tourner d'une manière inattendue sur les grains du sable du désert, se questionnant sur les merveilles dissimulées promises par son homologue. Sa curiosité avait été habilement piquée alors que sous ses yeux des ronds de fumée s'évaporaient sous le couvert de l'air marin. Lorsqu'elle se tourna vers lui et qu'il afficha un sourire, la jeune femme ne put que le lui rendre de façon égale. C'était là encore une nouvelle surprise, celle de découvrir un homme étonnamment agréable, d'un ton calme qui lui rappelait avec ironie que son entourage ne l'était pas tant. Elle appréciait cet échange tout en simplicité.
Accepter le poste de Hokage était revenu à entrer dans un tourbillon tumultueux de difficultés diverses, un puits sans fond de problèmes administratifs et de paperasses, jonglant avec les états d'âmes des citoyens à protéger tout comme temporiser les impétueux shinobis du pays du feu. Trouver un peu de temps pour elle était devenu par conséquent une tâche plus difficile que ses obligations politiques. Alors, profiter de tous les moments de sérénité possible avait un goût de privilège, mais elle n'aurait sans nul doute jamais imaginé que cela se ferait aux côtés d'un sunajin.
Puis vint alors les interrogations, les indiscrétions... Yuriko se demandait à son tour si Hayato était déjà venu sur ses terres natales et lui-même confia ne jamais avoir dépassé les frontières. Quelle ironie que de découvrir ainsi les points communs qui les liaient. Ainsi, elle lui découvrit un frère, un goût prononcer pour les voyages et une fascination manifeste pour la nature environnante. Cela fit encore sourire la kunoichi jusqu'au point où elle abandonna un petit rire cristallin quand il lui présenta son désir paradoxal de se couper du monde dans un milieu si vivant.
" Je reconnais que cela peut paraître étrange... peut-être que ma formulation était maladroite... Voyons... Mmmm... Peut-être devrais-je modifier mon propos ainsi : j'aime à me couper du monde des Hommes pour profiter des petits bonheurs simples de la nature. "
Voilà qui semblait peut-être une réponse plus complète et plus claire que son premier propos, ponctué par une esquisse gracile.
" Mais rassurez-vous, Hayato-san, je ne trouve pas vos réflexions sottes. Au contraire, si vous avez autant conscience de ce qui vous entoure, vous me semblez plus sage que la plupart d'entre nous. "
Sur ces derniers mots, l'archer se laissa tomber sous le regard bienveillant de la Nidaime alors qu'elle continuait à subtilement l'observer. Elle se rendait compte de toutes les idées préconçues qu'elle possédait sur les shinobis du vent dont l'Histoire avait fait tristement des adversaires au point où elle en regrettait ses réserves. Pour autant, pouvait-elle y renoncer ? Peut-être pour une nuit et faire d'Hayato une exception à ses méfiances naturelles. Elle n'était, après tout, plus une Hokage, au moins pour une soirée.
" Je tâcherais lorsque ce jour viendra d'être une digne hôtesse et me ferait un plaisir de vous faire découvrir nos forêts. "
La jeune femme tourna son visage vers l'océan avant de subitement glisser à son tour sur le sable. Ses longs cheveux noirs s'éparpillèrent comme une toile, se mêlant aux grains de la plage, tandis que ces yeux contemplaient la voûte céleste.
" Ainsi donc, vous avez également un frère ? Vous avez déjà rencontré le mien lors de votre arrivée. "
La kunoichi tourna lentement la tête vers Hayato et fit un signe de sa main pour désigner ses yeux. Elle faisait bien évidemment référence à Kyoshiro, le seul shinobi qui souffrait de cécité. Quand bien portaient-ils le même nom, cela n'était pas gage de filiation.
" Vous êtes proche, n'est-ce pas ? Il m'a semblé le deviner lorsque vous avez évoqué vos voyages avec ce dernier. "
La candeur et la légèreté avec laquelle le shinobi avait évoqué son anecdote lui paraissait être le témoignage de l'affection qui devait le lier à son frère, un sentiment qu'elle ne connaissait que trop bien.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Du lieu, à la frontière exacte entre terre et mer. Profitant de la sècheresse du sol et de l’humidité de l’air…
Du temps, une nuit aux étoiles scintillantes et aux puissants éclats de lune.
Du ton, du rapport entre cette voix caressant les oreilles d’un jeune homme étalé sur le sable et des manières élégantes de la tentatrice.
Sourires, minauderies et regards entendus… Une harmonie exquise se dégageait-elle réellement de la scène ? Ou bien n’était-ce là que les aspirations portées par des hormones trop actives ? Pourtant, l’archer n’avait point souhaité défaire sa garde. Assise sur le sable, les jambes contre sa poitrine, une femme de pouvoir… Femme d’un autre pays, potentielle alliée, oui. Mais aussi potentielle ennemie. Dès le premier regard qu’il avait porté plus tôt sur elle, arrivant tout juste face à la délégation konohajin, il avait été frappé par sa prestance. Dans la plus intime salle de réunion, il n’avait pu que constater son aisance. Maintenant, il était accablé par son élégance…
Beaucoup de qualités dans le corps d’une seule femme…
Ajoutez à cela une voix qui sonnait irrésistiblement à ses oreilles, des manières envoutantes et une conversation plaisante. Vous obtiendrez bien vite un sunajin qui, écoutant les différentes réponses de sa compagne d’insomnie, ne devait pas le temps d’un battement de cil se ramollir.
Bordel… Bordel… Bordel…
Hayato n’était pourtant pas aisément intimidable… Fin porteur de masque, il jonglait avec aisance avec ses émotions. Mimant celles qui étaient nécessaires et masquant les plus sincères. Pourtant, dans le regard noir, semblant infiniment profond de sa comparse. Il se sentit… vulnérable.
On ne devient pas la première dame de son village sans quelques atouts… sans doute
Elle semblait lui chanter ses réponses, avouant la maladresse de sa réponse, entrant ainsi dans son jeu avec aisance… Le rassurant quant à sa potentielle candeur et le flattant au passage… Acceptant élégamment son invitation… Elle maniait les mots astucieusement et en d’autres circonstances le jeune homme aurait apprécié le défi qui se présentait à lui. Mais le dos reposé à même le sable et le regard vers les étoiles, la tête emplie de sons, images et odeurs tout aussi enivrants… Il était bien incapable de lutter. Accepter la défaite ? Laisser le moment s’écouler sans retenue aucune et oublier le temps d’une soirée les conséquences potentielles de ses paroles ? Il s’y refusait obstinément !
Un égo mal placé ? Peut-être. Mais au moment dit, il lui semblait plutôt que cela aurait été mettre un terme à un jeu des plus stimulants… Une question sur sa fraternité qu’il venait tout juste d’avouer avec en prime une information… Le shinobi aux yeux bandés qu’Hayato avait dévisagé quelques heures plus tôt était donc le frère de la Calliope. Cela ne le surprit point… Elle dégageait tout comme lui cette aura de bienfaisance, semblant irradier de leurs pores. Continuant à lascivement recracher en quelques cercles ses bouffées toxiques, il répondit à l’interrogation.
"J’ai en effet un frère et vous avez, tout comme moi du vôtre, déjà pus faire sa connaissance. Il s’agit du jeune homme aux cheveux en pétards et au katana toujours soudé à sa ceinture… Nous partageons le même clan, mais aussi le même sang."
La seconde interrogation fit s’étirer encore davantage le sourire qui ne quittait que difficilement ses lèvres. Était-il proche de son frère ? Un sacré euphémisme que de résumer leur relation à une simple "proximité fraternelle". Certains pourraient y voir un caractère fusionnel, mais ce serait bien mal connaître leurs disparités. Ils étaient simplement la pierre angulaire de l’autre. Seul point fixe depuis leur enfance, ils avaient basé tout leur univers sur l’autre… Du moins c’était ce qu’en pensait Hayato. Yukio se disait-il la même chose de son côté ? La question, bien que brûlante, n’était que peu à propos ici, aussi avait-il préféré ne pas s’y attarder, préférant, dans un nouveau nuage de fumée, répondre en tournant son regard vers les deux billes aux reflets d’encre…
"En effet… Je peux difficilement le nier…" naturellement le jeune homme quitta sa contemplation pour s’en tourner vers une autre, celle des cieux scintillants. "La vie nous a amené à devoir compter l’un sur l’autre. Nous fonctionnons le plus souvent en binôme et ceux… malgré nos quelques différends." Point d’amertume dans ses remarques, puisque son visage ne se départissait pas d’un léger sourire. Roulant encore une fois la tête vers le côté, il interrogea à son tour la jeune femme. Il ne s’était point étendu de trop dans ses réponses. Avançant à pas prudent, il essayait encore et toujours de conserver son jeu… Résistant par la même occasion à ses multiples instincts.
"Il me semble pouvoir deviner la même chose de votre côté… Vous partagez la même … Aura… que votre frère. Elle m’avait sauté aux yeux lorsque nous arrivions face à vous." L’homme l’avait rendue bien curieux… Son attitude transpirait la confiance, malgré sa cécité, il lui avait semblé de loin être le plus à l’aise lors de la première confrontation… Oserait-il quelques questions ? Quid des convenances avaient-ils conclu !
"Pardonnez ma curiosité, mais je dois avouer avoir été très intrigué par votre frère… Son handicap… est-ce un souci de naissance ? Ou bien la vie de shinobi…" Il jugea inutile de continuer plus avant. La suite lui paraissant suffisamment évidente. En même temps qu’il finissait de lâcher ses quelques mots, il s’interrogea sur ses propres réactions si d’aventure, Yukio venait à se blesser. Enfin… Au point d’en ressortir réduit… Puisque l’épéiste possédait tout de même une chambre quasiment privatisée dans l’hôpital du village…
Déjà qu’il est insupportable sans handicap…
Une réflexion idiote et peu fondée, qui permettait en revanche au jeune homme, le temps de quelques secondes. D’oublier la pesanteur qui l’étreignait de toute part en compagnie de la Nidaime…
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Tadake Yurikô
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Le regard tourné vers les étoiles, mais l'oreille à l'écoute des propos du sunajin, Yuriko se mémorisait les visages qu'elle avait pu apercevoir à l'arriver de la délégation du pays du vent. Elle les voyait alors défiler jusqu'à ce souvenir des traits atypiques du frère que lui décrivait Hayato. Étrangement, cela la fit sourire lorsqu'il évoqua la volumineuse chevelure du dénommé Yukio. Il ne passait pas inaperçu et elle se rappelait l'avoir vu en compagnie de son frère lorsqu'elle voulut discuter avec une autre shinobi du désert. Instinctivement, elle ne put s'empêcher de comparer les deux hommes, qui, malgré le lien fraternel, ne se ressemblait pas du tout au premier regard. Elle tourna alors la tête pour regarder le profil de son voisin, observant les courbes de son visage et l'expression solennelle de ses traits alors qu'il fumait avec nonchalance. Curieusement, cela lui donnait un air plus dur alors que son sourire semblait évoquer un être plus doux. À l'inverse, son frère lui était apparu peut-être plus fantasque et dégageait une image plus impétueuse, mais ce n'était là qu'une opinion superficielle.
Hayato finit à son tour par se tourner tandis qu'elle l'observait encore. Souriant, il lui confirma qu'elle avait raison sur ses présomptions et elle lui rendit son esquisse le plus naturellement du monde. Il y avait certaine chose qui se devinait d'instinct et celui du sunajin ne le trahit guère non plus lorsqu'il renvoya la question à la jeune femme.
" La même aura ? Vous trouvez ? "
Le sourire de l'Hokage parut alors soudainement plus amusé.
" Il serait alors ironique que de vous avouer que j'ai toujours pensé que je n'en avais pas, mais j'ai toujours su déceler celle de mon frère. Pour moi, cela avait toujours été évident. Kyoshiro est un homme particulièrement solaire. "
Cela avait toujours été ainsi pour elle. Lui le soleil, elle la lune. Deux univers différents et opposés, bien que liés par l'énergie de l'autre. La lune ne saurait briller sans le soleil et c'était ainsi que Yuriko s'était toujours vue. Sans Kyoshiro, elle ne serait qu'un astre éteint et perdu dans l'obscurité de la nuit.
Puis vint la question que toute personne qui le rencontrait se posait, une indiscrétion qu'elle pardonna volontiers au sunajin, agitant négativement la tête pour l'assurer que cela ne la gênait pas. Toutefois, elle ne put réprimer un peu de tristesse qu'elle essaya de chasser en tournant son visage en direction de la lune claire.
" Mon frère et moi sommes jumeaux, il est né quelques minutes avant moi et son regard était déjà voilé. J'eus toujours trouvé cruel que le premier d'entre nous à connaître la lumière du jour était incapable d'en admirer la splendeur.... "
Yuriko laissa échapper un petit soupir tandis qu'elle cherchait à sourire. Malgré le temps, malgré les promesses, elle s'en voulait toujours un peu de cette différence entre eux, quand bien même elle se savait non responsable de cette situation.
" Dans mon enfance, j'eus toujours vécu cela comme une injustice, mais Kyoshiro ne s'était jamais laissé abattre. Il refusait de considérer sa cécité comme un handicap et il eut choisi d'en faire une force pour se dépasser. Son aura lui vient de là. Son courage et sa détermination ont toujours été une source d'inspiration pour moi. Il fut d'ailleurs la raison qui me poussa à étudier la médecine. Je voulais réparer ce que la nature m'avait paru lui voler. "
La kunoichi laissa échapper un petit rire alors qu'elle tourna la tête vers son homologue.
" Il ne m'a jamais demandé d'essayer. Je suis la seule à mettre mis cette idée dans la tête. J'ai dû lui paraître bien égocentrique alors qu'il s'évertuait à toujours aller de l'avant. Mais moi.... moi je me contentais de son ombre, de le regarder s'élever et de se relever à chaque fois, prête à être là pour lui à tout moment... "
Yuriko porta à nouveau son attention sur l'astre lunaire avant de tendre la main dans sa direction comme pour l'attraper.
" ... alors qu'en réalité, j'étais la seule à ne pas être capable de briller sans lui. Il m'a fallu bien des années pour le comprendre et apprendre à ne plus marcher derrière lui, mais à ses côtés. "
Le bras de la jeune femme retomba mollement sur le sable sans que ses yeux ne quittassent les cieux.
" La vie ne nous a pas épargné et nous avons dû faire face à de nombreux obstacles... le quotidien d'une vie de shinobi... j'aspire aujourd'hui à pouvoir alléger ce fardeau du mieux que je peux maintenant que je suis Hokage, pour mon frère, mais aussi mon village. "
Soudainement, alors que ses pensées étaient sur le point de s'égarer, une étoile filante traversa le ciel. La surprise céleste illumina les perles noires de ses yeux alors qu'un sourire naquit à nouveau.
" Je devrais peut-être en faire le vœu ? "
Yuriko se mit à rire tandis qu'elle tourna à nouveau la tête vers Hayato.
" Quel sera le vôtre ? "
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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La jeune femme sembla surprise… La même aura ? Oui. Le jeune homme pensait sincèrement ses dires. Il avait reconnu l’aura rayonnante de l’homme au bandeau, qui l’avait séduit et avait engagé sa confiance. Il lui était apparu comme n’étant chargé d’aucune intention néfaste, à moins que cela ne soit que le résultat de son handicap ? Peut-être était-ce plus simple de faire confiance à un être diminué ?
"Lorsque nous sommes arrivés, nous étions tous sur nos gardes… Nous craignions un guet-apens" Une petite moue désolé était venue ponctuer sa sentence. Retrouvant l’air lisse de ses traits il continua "Pourtant, lorsque j’ai posé les yeux sur votre frère, je m’étais senti rassuré… Tout comme je peux l’être ici avec vous. Donc oui… Je dirais que vous partagez cette même aura de… confiance ?" Avait-il réellement besoin de s’en justifier ? En son for intérieur, il était persuadé d’accabler la fille de lune de banalités. Comment pouvait-il penser un seul instant qu’elle dut attendre la venue d’un sunajin pour apprendre la nature claire de son halo ?
La vision d’un ciel scintillant de mille feux me rend idiot…
Pourtant, loin de s’en inquiéter. C’était sourire aux lèvres, que le jeune homme s’était amusé secrètement. La lune au firmament, amenait avec elle un débit de parole, à mesure de cette tendre nuit, de plus en plus soutenu… La Nidaime, amie d’un soir, déliée sa langue et confiait en toute intimité ses plus lointains souvenirs. Frère jumeau de naissance, il n’avait jamais pu connaître la lumière du jour. Ironique. À mesure des souvenirs et des paroles qui les contaient, Yuriko sembla s’alourdir. Un passé lourd, chargé de remords… Mais était-ce pour les bonnes raisons ?
La cécité de son frère avait agi tel son moteur, de sa faiblesse il en avait tiré une force… Tout comme les deux enfants aux yeux encore humides face à la rigueur de leur nouvelle famille, avaient su tirer leur épingle du jeu… Pourtant ici, la petite sœur lui sembla se blâmer pour le mal de son frère. Cherchant par tous les moyens la cure à son injustice… Hayato pensa réagir, mais face aux traits tirés de la Nidaime, avait préféré se raviser. La laissant ainsi, continuer son flot de paroles…
Elle se voyait en retrait, l’ombre de son frère. Soutien indéfectible qui devait pour lui être indestructible ? Les yeux d’Hayato se fermèrent, voilà un sentiment qu’il ne connaissait que trop bien. Protéger son frère, très tôt son rôle s’y était résumé. Il s’était renforcé dans le seul but d’à son tour, aider son frère à suivre ses pas. Avec le recul, avait-il réussi ? Peut-être bien et pourtant… Son frère n’en était pas heureux pour autant.
Une main tendue vers l’astre lunaire et les paroles mélodiques continuèrent. Aujourd’hui Hokage, elle s’évertuait encore, en respect d’une promesse tacite, à soutenir son frère du mieux qu’elle le pouvait. Le pouvoir des liens du sang dans toute leur splendeur… La puissance d’un liquide écarlate qui lie pour l’éternité deux individualités. Qu’importait la région, la culture… Du désert aux forêts, un lien unique, impérissable, universel.
Les yeux ancrés depuis ce qui lui avait semblé être de longues minutes dans le regard de son homologue et au travers de ses pupilles partageant les couleurs du ciel. Hayato découvrit que les astres offraient aux deux âmes échouées sur la plage, une digne représentation. Arrachant la voute céleste, en provenance d’un univers infini, l’astre vint s’écraser en leur demeure, s’acquittant par avance de son loyer, par le spectacle donné.
Devaient-ils faire un vœu ? L’idée amusa le jeune homme qui avec peine s’extirpa du regard de sa tentatrice. Bien trop tard pour admirer de ses yeux propres, le trait coloré. Un rire cristallin vint percer l’espace et le temps. Ne durant qu’un instant, mais s’inscrivant pour toujours dans ce tableau esquissé à la manière d’un Soulage. Quel vœu pourrait-il faire ? Les idées affluèrent bien vite en son esprit, devrait-il en partager les fruits ? Peut-être le pensait-il puisqu’il souffla quelques mots…
"Un seul vœu suffirait-il ?"
Écrasant sa cigarette avant de se redresser, il reprit sur le même ton. "Peut-être devrais-je souhaiter que mon frère aille bien ? Que nos villages s’unissent ? Ou encore que je puisse vivre heureux ?" Des résolutions simples mais toutes sincères. Si les machinations du jeune homme étaient parfois nombreuses, elles n’étaient que le chemin tortueux de ces aspirations basiques. Cherchant à mettre de l’ordre dans son flot incessant de pensées, les yeux de l’archer se posèrent sur le sable.
"Vous savez… Je comprends parfaitement ce que vous pouvez ressentir Yuriko-san" Son attention se détournant des grains vers son visage pâle il continua. "Non pas que mon frère puisse être affublé du même mal que le vôtre… Mais je partage votre envie de… L’aider ? Pourtant lorsque je regarde votre frère, j’en arrive à me demander si cela est bien nécessaire. Il ne me semble pas avoir besoin de l’aide de quiconque, bien au contraire."
Portant les deux mains derrière son crâne, il s’étira mollement tout en continuant. "Dans mon clan, les Nozomo. On considère que l’apprentissage se fait dans la souffrance. Pour ça, ils poussent leurs apprentis dans leurs retranchements et ceux dès l’enfance…" Amusant, sans même que cela ait été volontaire, Hayato remarqua qu’il n’avait pas employé de "nous" dans sa phrase. Y préférant un "ils" lointain. Gage du détachement qui était toujours le sien, vis-à-vis de ses ravisseurs et pourtant famille de substitution… "Peut-être n’avaient-ils pas tort finalement… De son affliction votre frère a tiré sa force et vous… de votre souffrance, la vôtre." Une réalité qui même conditionnelle restait difficilement acceptable pour le jeune homme, aussi enchaînât-il bien vite. "Aujourd’hui vous êtes la Nidaime et votre frère semble être un guerrier puissant… Peut-être est-il temps de ranger vos peines pour savourer votre avenir ?"
Une réflexion toute personnelle que le jeune homme avait déjà de nombreuses fois esquissées pour sa propre existence. Une manière de penser qui lui valait d’ailleurs les remontrances de son jeune frère. Devenu Jonin, l’archer avait délaissé les terrains d’entraînement pour y préférer le confort d’une sieste à l’abri d’un palmier… Profiter du temps qui lui était donné. Ne pas s’enfermer dans cette vie qui lui avait été imposée à lui comme à son frère. Aujourd’hui, ils étaient suffisamment forts, à quoi bon s’endurcir encore… indéfiniment. Mais l’étaient-ils vraiment ? Étaient-ils à l’abri de tous dangers ?
Le combat peut-il vraiment finir un jour ?
"Mais si vous considérez que votre lutte n’est pas terminée… J’ignore s’il existe un quelconque Jutsu qui permettrait à votre frère d’observer un jour le spectacle qui s’étend devant nous. Mais si cela est le cas, je ne doute pas que vous parviendrez un jour à le trouver… Peut-être, si d’aventure vos pas vous conduisent en Suna et ceux, bien que nos bibliothèques ne soient pas des plus garnies, vous pourrez y trouver quelques pistes ?"
Engaillardi par ses propres mots, Hayato asséna un clin d’œil entendu tout en terminant son invitation. S'étonnant lui-même de son abus de confiance, il fit virevolter au loin son regard. Il lui était aisé de se sentir en confiance en cette charmante présence…
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Tadake Yurikô
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Bien que cela fût difficile à discerner sous l'ombre de la nuit, la remarque du sunajin fit légèrement rougir Yuriko, elle qui n'imaginait toujours pas être l'égale de son frère. Toutefois, la simple idée qu'elle s'en approchait ou qu'elle était capable d'inspirer cet apaisement et cette assurance qu'elle pensait propre à Kyoshiro la ravissait sincèrement. Ce n'était pas un sujet qu'elle avait pour habitude d'aborder et il était presque étonnant qu'elle en fut capable en compagnie d'Hayato. Elle n'avait jamais eu ce genre de discussion avec son jumeau, ni même avec Jinpachi. Finalement, l'archer dégageait, tout comme il semblait lui trouver, une aura de confiance qui l'atteignait, elle qui pourtant était une femme si secrète. Il y avait là une véritable marque de changement, un pas en avant pour lutter contre ses habitudes.
Un vœu suffirait-il avait-il dit ? La formule n'aurait pas été mieux choisie. Il était vrai qu'il serait fortement tentateur de pouvoir en formuler des milliers. Être un shinobi ne signifiait pas cesser d'être un rêveur après tout. Alors qu'il s'était redressé, la jeune femme était demeurée allongée sur le sable, pensive, réfléchissant à tout ce qu'elle pouvait souhaiter. D'ailleurs, ces désirs ressemblaient pour beaucoup à ceux de son homologue : son frère, son village, devenir heureuse... Trois notions aussi altruistes qu'égoïstes et pourtant si humaines.
Elle écouta avec une attention quasi religieuse le discours de l'homme du pays du vent, il y avait beaucoup de sagesse dans ses paroles, et elle ne souffrait pas de la terrible conclusion qu'il en apporta. Ranger ses peines, savourer son avenir... Ses termes lui arrachèrent un petit sourire empli de mélancolie. Comme il semblait si bien l'avoir deviné, elle tirait sa force de ses propres malheurs, de ses souffrances pour s'en relever. Tomber et choir pour finir par se redresser fièrement. Si certains échecs pouvaient avoir le don de miner ses pensées, sa rationalité l'avait toujours poussé à demeurer dans le droit chemin. Mais la frontière entre le cœur et l'esprit était bien fine, et les deux pouvaient se mélanger pour se faire dominer par l'autre. Que resterait-il alors ? Un esprit dévoré par les tourments du cœur ou bien un cœur gelé et étouffé par la raison ?
Lentement, la jeune femme se releva à son tour, époussetant les grains de sable qui s'étaient collés à sa robe et secouant légèrement ses cheveux avec délicatesse. Elle tourna son visage souriant en direction d'Hayato.
" Vous vexeriez-vous si je vous disais que je ne m'attendais pas à trouver un homme aussi sage dans l'écrin du désert ? "
L'esquisse de la konohajin s'étira, presque amusée.
" Vous êtes un homme étonnant, Hayato-san. Je tâcherais de me souvenir de vos conseils et de vos paroles, mais je vous avouerais qu'il m'eut toujours été bien difficile de baisser les bras. Si pour cela il me faut traverser un désert, alors je ne pourrais refuser une telle invitation. Je suis certaine que les ouvrages de votre pays pourraient m'aider dans ma quête. "
Yuriko laissa échapper un petit rire avant de regarder la mer quelques instants. À son tour, elle étira quelques instants ses bras au-devant puis finit par se redresser sur ses deux pieds. Là, elle se retourna vers le sunajin, l'expression rieuse, tendant sa main vers lui afin de l'aider à se relever.
" Me permettriez-vous d'abuser de mon aura pour faire de vous mon cavalier de promenade ? J'aimerais faire quelques pas au bord de l'eau et la lune était assez claire pour nous guider. "
La jeune femme ôta alors ses chaussures pour les garder dans une main, et enroula son bras autour de celui que Hayato voulut bien lui prêter, l'entrainant ainsi au bord du rivage pour marcher dans le sable mouillé.
" Il serait dommage de ne pas profiter des bienfaits de la mer et puisque nous sommes noctambules... "
Tout sourire, Yuriko finit par tourner son attention vers le sunajin avec peut-être une certaine malice dans le regard.
" Alors Hayato-san... parlez-moi un peu de vous. Quel genre d'homme êtes-vous ? Nourrissez-vous quelques ambitions autres que l'union possible de nos villages ? "
N'avait-elle pas dit qu'elle désirait connaître plus que le shinobi ? La porte était ouverte.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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En effet, de toute la force de sa mémoire, il se trouvait incapable d’y rapporter pareil qualificatif. Il lui était rare de pouvoir converser, si ce n’était avec son frère… Oui, ils leurs arrivaient de philosopher assis sur le canapé. Le langage était bien entendu moins soutenu qu’ici et certains termes pouvaient être remplacés par une injure bien sentie. Un petit sourire sur le visage, mais les sourcils froncés, signe de sa surprise. Le jeune homme s’imagina alors tel un ancien sage cloitré au fond d’un temple. Les pèlerins viendraient des quatre coins du Sekai jusqu’à sa rencontre pour obtenir ses précieux conseils. Il n’aurait plus le besoin de lutter et ne ferait rien d’autre que penser… La douceur provoquée par l'image, bien trop belle, fut rapidement obscurcit. Et Hayato revit ses démons, qui profitant d'un esprit trop apaisé prenaient peu à peu le contrôle de ses songes…
Il vaut peut-être mieux se battre en fin de compte…
D’une oreille certes distraite, il avait néanmoins continué à suivre la mélodie. Remerciements et compliments s’entremêlés dans un mélange de poésie et de courtoisie. Pour finir sur une ponctuation cristalline… Hayato dévora l’instant, comme une bête avide de plaisirs simples. La noble femme s’était redressée et avait épousseté ses cheveux, faisant pleuvoir quelques grains de sable. Ses longues mèches brunes chargées par les embruns lui donnaient alors une allure bien plus sauvage qu’au premier regard. Sans effort et sans se défaire de sa prestance habituelle, elle s’était relevée et tendait à présent sa main en direction du pauvre damne. Le visage pale de la tentatrice, à nouveau était parcouru de cette expression troublante… Un léger pli sur le coin de ses yeux faisait apparaître, à la manière d'une réaction en chaîne, quelques rides sur son front. Soulignant alors la vitalité de son visage d'ordinaire poupon.
Tricheuse…
"Comment pourrais-je refuser…" Tendant à son tour la main, il l'empoigna pour se redresser. Au contact de sa peau, il ne put retenir un rictus de contentement. Était-ce le simple résultat d’un contact qui lui sembla à l'instant des plus chaleureux ? Ou bien le simple contentement d’avoir su voir juste un peu plus tôt. À l’image de son visage, ses paumes étaient entretenues… Lisses et douces. Bien loin des mains rendues calleuses par les entraînements quotidiens du jeune homme. Aurait-il pensé un jour regretter de ne pas en prendre plus régulièrement soin ?
Debout sur la plage, il vint finalement se placer aux côtés de la belle et ensemble ils partirent vers les écumes. La chaleur entrainée par la proximité soudaine le coupa de toute logique météorologique. Les pieds gelés par une eau encore fraiche en cette saison, les joues étonnamment chaudes et le bras lui semblant brûlant. Une vague légèrement plus audacieuse que ses consœurs vint caresser leurs mollets, permettant à l’archer de retrouver quelques instants sa lucidité. Il se promenait au bras de la Nidaime ? Comment cela avait-il pu être aussi simple ? Impossible selon tous calculs… S’il avait cherché à provoquer cet instant quelles étaient ses chances ? Nulles, sans aucun doute.
La vie et ses surprises...
Dans le coin de son œil, il vit le mouvement entamé par sa compagne et le suivit intuitivement. Encore, leurs regards se croisèrent et les traits déformés par le sourire espiègle de la jeune femme, troublèrent de nouveau ses réflexions. Il lui était donc nécessaire de conserver toute sa concentration pour ne pas se laisser aller en un sourire niais et des réflexions sottes ? Le rendait-elle idiot ?
Détournant les yeux, il se focalisa sur la sensation produite par le remous lent et régulier de l’océan dans lequel ils se promenaient. Espérant ainsi retrouver le fil de ses pensées. Quel genre d’homme était-il ? Nourrissait-il des ambitions ? Les questionnements aiguisèrent sa clairvoyance. En cet instant, il n’était plus le Nozomo craint et détesté. Elle ignorait tout de son histoire, de son clan, dont la seule nomination revenait en son village à le marquer au fer rouge. Tour à tour traitre, barbare, adopté, il ne savait lire que dégout et méfiance… Ici, il aurait pu devenir qui il le voulait, le temps d’une nuit. Mentir lui traversa l’esprit, contourner la vérité tout autant… Se lancer et voir ou ses propos le mèneraient ? Agir intuitivement ? Ou bien manipuler la vérité à son avantage ?
"Des questions bien plus complexes qu’il y paraît…" Son choix était-il fait ? Il s’appliqua en tout cas à retrouver les deux billes noires, en lui rendant en même temps son air amusé. "Commencer par le rapprochement entre nos deux villages me semble pourtant un bon début ! J’ai une forêt à visiter après tout…" Sur cette rapide boutade, il fit stopper la petite marche, se planta là, en prenant garde de retenir tout en douceur la jeune femme qui ne s’attendait pas à un arrêt si soudain.
Tourné vers l’océan, il regrettait de ne point avoir pris le soin de retirer ses soulliers. Il aurait tant voulu sentir le sable danser sous sa voute plantaire… "Est-ce que je caresse d’autres ambitions ? Vous moqueriez-vous de moi, si j’avouais avoir déjà pensé refaire le monde ? Plusieurs fois même ! Mais qu’importe le sinueux chemin, j’en reviens toujours aux mêmes espérances. Permettre à tous et toutes de vivre et non plus seulement survivre… En finir avec les conflits, mettre chacun à l’abri et que nous puissions avancer ensemble vers un futur glorieux." Son regard ne pouvait mentir, il pensait intimement ses paroles et devoir présenter le fruit de ses réflexions les plus communes lui était inconfortable. Baissant les yeux, un peu honteux de ses propres propos, il relançait. "Une utopie j’en ai bien conscience, mais ça me semble une espérance saine…"
Le regard maintenant braqué sur la chevelure volatile de sa comparse et dans un geste qui lui sembla tout naturel. Le jeune homme vint tout en prudence retirer de sa main quelques grains encore contenus dans certaines de ses mèches.
"D’un point de vue plus personnel… J’ai bien peur de vous présenter une réponse bien fade. Protéger mon frère et l’aider à devenir ce qu’il veut être est sans doute mon plus grand souhait. Trouver ma place, une compagne et me rendre utile, d’une manière ou d’une autre… Je ne cours pas après le pouvoir ou les responsabilités, mais si je dois en passer par là, alors je pense que je l’assumerais." Terminant son laïus Hayato fit lentement redescendre sa main, en prenant soin d’effleurer seulement du bout de ses doigts le visage de la lunaire jeune femme. Repositionnant son bras afin de permettre une accroche, ils repartirent dans une promenade au fil de l’eau. "Navré de vous ennuyer avec mes espérances naïves… J’imagine que tout cela doit vous sembler très… sommaire."
Laissant quelques minutes la conversation en suspens, l’éphèbe prit le temps de profiter du cadre dans lequel ils évoluaient. Demain, les conversations devaient reprendre… Allaient-ils devoir mimer l’innocence ? Leurs propos ne risquaient-ils pas de sonner faux ? Un problème, oui peut-être… Mais qu’il préféra remettre à plus tard. "J’imagine que votre position en tant qu’Hokage vous a déjà poussé de nombreuses fois par le passé à répondre à ce type de question..." Tournant la tête pour présenter un regard chargé de malice, il continua. "Alors si vous me le permettez… Je me risquerais dans une question plus singulière ! Si le temps d’une journée ou d’une nuit vous pouviez oublier toutes vos responsabilités et réfléchir de manière pleinement égoïste. Que feriez-vous alors ?" Dans un sourire qui laissait entrevoir ses dents, il attendit la réponse tout en soutenant son regard. Il imaginait qu'il devait être difficile pour une femme rompu à l'exercice de pensée collective, de ramener ses espérances à son être propre…
Personnellement, j’ai bien une petite idée…
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Tadake Yurikô
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Un symbole. Il aurait été aisé de le voir lorsque la jeune femme tendit sa main à l'attention de son homologue, une image aussi humaine que politicienne pour tout individu qui ne connaissait pas la situation. Pourtant, il ne s'agissait là que de Yuriko dont les doigts délicats saisirent ceux d'Hayato, une politesse, un début de quelque chose peut-être, rien de bien défini, mais qui se voulait dans tous les cas portés par la gentillesse et dont l'engagement vers une forme de complicité poussa la jeune femme à le prendre par le bras. Agréable balade marine avec pour seuls témoins les étoiles scintillantes. Ce même ciel eut même le loisir d'entendre le rire léger de l'Hokage face à l'impétueuse boutade du sunajin.
" Haha! Il est vrai. Une forêt qui tâchera de vous attendre avec impatience car je suis sûre qu'elle en appréciera la compagnie. "
Mais alors que la pensée d'accueillir l'homme du sable faisait naturellement son chemin dans son esprit, ce dernier décida d'arrêter le course tranquille pour subitement préférer tourner son regard vers l'océan. Étonnée, elle pencha candidement la tête sur le côté alors qu'elle l'observait le pensif soldat du vent. Il exprima alors ce que l'on aurait pu prendre comme des pensées intimes, des rêves utopiques qu'il semblait presque incroyable de rattacher à un homme de la nation de l'Ouest. Le pacifisme n'était guère l'apanage des shinobis de Suna et c'était même ce défaut, attaché à leur culture si martiale qui faisait que le monde se méfiait naturellement de leurs desseins.
Pourtant, Yuriko ne chercha nullement à se moquer, elle baissa simplement un peu la tête comme pour chercher le regard du jeune homme dont la gêne le poussa à contempler ses pieds. Un sourire se dessina naturellement sur ses lèvres, car elle voyait dans son aveu une forme de courage. On ne parlait pas du courage des braves, mais celui d'un courant de pensée que l'on pensait perdu depuis des temps illustres. Ceux qui pouvaient encore tenir ce genre de discours passaient pour des fous et des illuminés. Imaginez donc à Suna.
" Sachez Hayato-san que je ne suis pas le genre de femme à me moquer des sincères aspirations. Quand bien même le monde dans lequel nous vivons nous pousse au plus terrible des cynismes, je trouve courageux et inespéré qu'il puisse encore avoir quelques âmes désirant un avenir aussi radieux que celui-là. N'en déplaise aux grincheux. "
Même si la Nidaime pouvait difficilement entrevoir une issue aussi belle que les espérances de l'archer, elle ne se permettrait d'en piétiner le désir. Dans un monde idéal, elle aussi chercherait à tendre vers un tel avenir. En attendant, elle s'efforçait de faire ce qui était à sa portée, de se montrer la plus juste et la plus digne possible, tout en n'oubliant pas qu'elle était une shinobi. Elle n'avait de vertu que l'apparence, car ses mains avaient déjà été maintes fois souillées par des vies arrachées. Cependant, si elle ne pouvait souhaiter de rédemption réelle de ses propres péchés, elle pouvait faire en sorte que d'autres n'en vinrent pas aux mêmes extrémités.
Est-ce que ces paroles seraient du moindre réconfort pour son nouveau camarade ? Elle ne saurait le dire. Il finit toutefois par chasser bien vite le nuage de sa gêne pour en créer un bien léger chez la kunoichi. La prévenance de son geste la surprit un peu. Positivement, bien entendu, tout en la confortant dans l'idée que bien des barrières avaient été levées en une simple soirée. Yuriko écouta d'une attention soutenue les paroles du sunajin et découvrit les nombreux points communs qu'elle partageait avec cet homme, chose qui la fit sourire.
" Sommaire ? Non. Si cela devait l'être alors sachez que mes propres desseins le seraient aussi. Nous partageons plus d'idées communes que nous le pensions sans nul doute au départ de nos villages respectifs. "
Le sourire espiègle, l'esprit serein, les deux jeunes gens reprirent leur balade nonchalante sous la musique des va-et-viens des vagues. Cette petite coupure du temps aux odeurs iodées avait au moins l'avantage de faire découvrir tout un pan du monde à ces deux âmes éloignées, mais aussi une part d'eux-mêmes. D'ailleurs, la curiosité et le jeu poussait le vice d'imaginer ce qu'il en serait dans le cas de l'abandon des titres et des responsabilités.
" Voilà une question tout aussi complexe que celle que je vous ai posé... Mmmm.... voyons, voyons... "
La demoiselle fronça légèrement son nez, témoin de son intense réflexion.
" Il serait juste de supposer que je ne peux répondre rendre la vue à mon frère.... d'autant plus que cela ne me demanderait peut-être pas qu'une simple journée... "
Toujours sous l'emprise de sa concentration, Yuriko ne se rendit pas compte qu'elle tapotait légèrement le bras de son camarade avec ses doigts tandis qu'elle dandinait de la tête comme si elle chassait les idées qui la traversait.
" Par tous les dieux qu'il est terrible d'offrir une réponse unique.... une journée ou une nuit... si court et si long à la fois.... "
Puis, le temps de quelques secondes supplémentaires, un large sourire apparut sur le visage lunaire de la konohajin. Elle tourna la tête vers Hayato, ayant enfin trouvé une réponse à donner.
" Je pense que la réponse était en réalité toute trouvée. Si j'avais le droit à une telle nuit ou une telle journée, alors je demanderais en revivre une identique à celle que nous vivons à cet instant. "
La simplicité. C'était tout ce à quoi aspirait la jeune femme.
" Les bonheurs les plus simples sont parfois les plus agréables, et nous les négligeons bien souvent. "
Nozomo Hayato
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Il s’était trouvé candide, trop naïf et innocent. Pourtant, il ne ressentit aucun jugement de la part de sa compagne de marche. Bien au contraire, les yeux illuminés par les astres, celle-ci semblait y trouver un écho de ses propres espérances. Le ton était définitivement relâché, les barrières s’étaient comme envolées et Hayato parlait quasiment sans craindre le jour prochain. Envolé aussi sa retenue quant à son observation de la Nidaime. Au contraire, ses yeux parcouraient régulièrement l’ensemble de son corps, du moins, tant que les mouvements de leurs marches le permettaient.
Un peu plus tard, elle avait confirmé ses premières impressions. Assurant qu’elle aussi souhaitait ardemment des plaisirs simples. La réflexion lui parut curieuse, elle qui était Nidaime n’avait-elle pas des desseins plus grands ? Un filet de déception lui coulait lentement le long du dos, mais il n’en laissa rien paraitre. Bien au contraire, il lui afficha une mine radieuse, propre au sourire franc.
"Les grands esprits se rencontrent dit l’adage…"
Après quoi il l’avait à son tour interrogé et prenait un malin plaisir à la voir ainsi se torturer l’esprit. Les lèvres pincées et ses pupilles noires vers l’inconnue, renforçaient encore un peu son charme naturel. Lorsque celle-ci fronça le nez, plongé toujours dans son intense réflexion, Hayato sentit même son cœur manquer une tonalité. S’il pouvait se montrer fier de garder la tête relativement froide, son corps lui, en réclamait davantage.
Depuis combien de temps ne s’était pas laissé aller aux plaisirs charnels ? Des mois ? Des années ? Il n’était plus vierge, ça il en avait la certitude. Mais la chambre qu’il partage avec son frère avait longtemps été une barrière à ses prétentions. Il était amusant de penser qu’il jouissait d’une plus grande intimité avant qu’ils ne déménagent et ne quitte le domaine. Chacun avait alors leur propre chambre, bien que ça ne soit qu’une petite pièce carrée dans laquelle on pouvait tout juste ce coucher. C’était à la faveur de cette salle cubique qu’il avait connu ses premiers émois. Un sourire s’accrocha à son visage s’imaginant à nouveau parcourir le domaine. La nostalgie était décidément une chose bien puissante. Maintenant qu’il y repensait sommairement, il aurait presque oublié les insultes, les coups…
La voix de Yuriko lui arracha un léger sursaut. Depuis combien de temps divaguait-il dans ses pensées ? Il l’ignorait et ne se sentit point le courage d’en trouver la réponse. Celle-ci arborait un large sourire qui étirait ses traits de poupons. Revivre cette même soirée… La proposition était extrêmement tentante. Cependant, était-il réellement sage de dire ce qu’il avait répondu ? "Eh bien, rien ne vous en empêche après tout… En tout cas, je n’en serais pas un frein" Un regard un coin devait laisser entrevoir une certaine malice. Factuellement, c’était complétement faux. Pour la première partie du moins. Bien des choses les empêchaient de réitérer pareilles soirées et encore davantage en journée. Mais porté par l’instant, encore jeune et fringuant, il s’était surpris à rêver… À moins que cela ne soit que calcul ?
Il écouta les derniers mots de sa comparse, les bonheurs simples… Oui, Hayato en appréciait chaque instant. Boire, manger, fumer, discuter, découvrir… Il aimait toutes ses choses, sans tomber dans l’excès… Ou du moins essayait-il !
"Les choses simples sont aussi parfois les plus inaccessibles"
Un soupçon de peine éclairait sa voix. Mais il ne renchérit pas, laissant place au concert des vagues mourants sur le sable. Depuis combien de temps déjà parcouraient-ils les côtes ? Sans doute plus qu’ils ne l’imaginaient, puisque devant eux commençaient à se dresser quelques rocheuses. Il allait devoir rebrousser chemin et retournerait bientôt dans la magnifique demeure où il n’était que des étrangers l’un pour l’autre. Non. L’occasion était trop belle, prit d’une fougue nouvelle, il s’élança dans le vide.
"Voudriez-vous revivre cet instant ? Peut-être pourrions nous nous revoir chaque soir. Jusqu’à nos départs respectifs vers nos villages…"
Une proposition folle et qui était accompagnée de son lot de problèmes. S’ils étaient par miracle parvenu à s’évader une fois, réitérer l’opération serait bien plus complexe. Mais outre le charme qu’il pouvait lui trouver, se dégageait de cette femme une aura bienveillante qui irradiait de toutes ses forces sur lui. Elle était précieuse… Et telle une créature jalousant son trésor, il souhaitait la conserver à ses côtés, autant qu’il le pouvait. Il ne risquerait sans doute jamais un mot trop haut, ni un mouvement trop osé. Mais qu’importait. Pris d’une légère rougeur dans le coin des joues, il entreprit tout de même de justifier sa proposition. En essayant d’arrondir les angles…
"Pardonnez ma hardiesse, mais je ne peux que reconnaitre que vous m’êtes… fort sympathique… et je pense que nous aurions beaucoup à apprendre en commun. Sur nos coutumes respectives… entre autres choses."
Il se tut et attendit la réponse, à la manière d’un enfant, ses paumes devenaient transpirantes et son cœur s’emballait un peu. Quelques mètres plus loin, sans doute dans l’espoir de prouver ses dires, il s’aventura en un domaine qu’il ne connaissait que trop bien. Gloussant d’avance de ce qui lui semblait être une très bonne blague, il questionna alors la Nidaime.
"Connaissez-vous le maté ?"
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Tadake Yurikô
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" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Alors que Yuriko se plaisait à toujours marcher aux côtés de son homologue du sable, la triste réalité qu'il semblât évoquer par son aphorisme, "Les choses simples sont aussi parfois les plus inaccessibles", se perdit comme un murmure dans le chant des vagues, mais aussi dans son esprit. Après tout, sa position lui permettait de mieux comprendre que nul autre ce que ces paroles cachaient. Plus on gagnait de pouvoir, plus on s'éloignait de la monotonie d'une vie simple. On acceptait de sacrifier les toutes petites choses pour se battre pour des grandes causes, ce qui pouvait aussi se révéler à double tranchant. Il ne fallait pas concéder au sacrifice avec trop d'amertume sous peine de perdre d'horizon les raisons de son renoncement, cela pouvait aisément devenir un fiel gangrénant le cœur et conduire sur une mauvaise route. D'un autre côté, il ne fallait pas non plus en perdre la valeur et y devenir aveugle, car oublier ce qui faisait de nous des êtres modestes ne pouvait n'offrir qu'un desposte en devenir. Tout finalement se résumait à être une lutte pour un juste équilibre.
Yuriko n'était pas une femme que l'on pouvait aisément qualifiée d'optimiste, elle était de celle que l'on considérait comme pragmatique - parfois même cynique si elle s'abandonnait à quelques réflexions sans aucune retenue. Pourtant, elle avait appris à radoucir ses pensées, à apprendre à espérer, autant pour elle que pour les autres. Elle avait appris à ne plus agir uniquement pour ses desseins égoïstes, à faire profiter de ses ambitions. Grâce à ses rencontres, grâce à ses expériences. Et peut-être à cause de cela ou bien simplement à son caractère déterminé - ou bien son entêtement - elle ne considérait plus ce que l'on pouvait qualifier d'inaccessible comme un fait inéluctable. Ce n'était qu'un mur à abattre. Il suffisait de trouver simplement les bons outils pour en ouvrir un passage... ou les bonnes personnes.
Hayato pouvait être de celle-là. Peut-être. Ou l'espérait-elle soudainement ? Alors que l'interjection de ce dernier la surprit, elle se tourna vers lui en affichant un petit sourire. Voilà qu'il lui proposait de faire l'école buissonnière pour chaque nuit qui leur serait alloués. Tels des adolescents fuyants l'autorité parentale, le sunajin invitait l'Hokage elle-même de faire le mur en sa compagnie. Toute personne qui connaissait la jeune femme savait qu'elle était généralement un modèle de droiture et de manières, et bien qu'on reconnaissait sa bienveillance maternelle, elle pouvait aussi en avoir toute l'autorité. Une main de fer dans un gant de velours. Cependant, alors que l'éclat de la lune dévoila un léger rougissement sur les joues de l'archer, Yuriko se surprit à le trouver charmant... et son idée séduisante. Quelle ironie que d'imaginer que son statut avait fait naître un petit esprit de rébellion chez elle alors qu'il était quasi inexistant pendant son adolescence. En tout cas, les tentatives de son acolyte pour apporter plus de corps à sa proposition lui arracha un petit rire.
" Haha! Hayato-san, soyez assuré que vous m'êtes également fort sympathique et je vous pardonne volontiers si vous estimez devoir l'être. J'aspire également à en savoir un peu plus sur vous ainsi que votre village. "
Ce dernier avait réussi à piquer la curiosité de la jeune femme, et puis il y avait là une formidable occasion de se défaire - ou non - des aprioris que pouvait avoir leurs deux nations respectives, de manière bien plus agréable que l'exigeait un austère protocole. N'était-ce pas après tout ce qu'il faisait déjà ?
" De plus, comment pourrais-je vous le refuser, moi qui viens de vous avouer que j'aimerais revivre sans mal cette soirée ? Par votre proposition, vous exaucez mon souhait et par cette occasion, rendez ce qui semblait inaccessible accessible. "
Yuriko faisait bien évidemment référence aux propres paroles de son cavalier alors que dans la foulée de ses paroles, elle enroula à nouveau son bras au tour du sien afin de prendre route sur le chemin du retour. C'était au tour d'Hayato d'être du côté de l'océan.
" Me voilà ainsi tributaire d'un souhait en votre faveur, Hayato-san. Vous êtes un homme définitivement habile. "
La kunoichi émit une petite esquisse malicieuse, devenant complice de ce jeu, mais s'amusant par avance de ce que pourrait lui demander son nouveau camarade.
" Il vous faudra le choisir avec autant d'habilité, en espérant que je sois en capacité de l'exaucer à mon tour. "
Toujours tout sourire et continuant leur marche dans le sable frais, Yuriko semblait sincèrement s'amuser de la situation. Hayato devenait en cet instant un sunajin privilégié. Peu de personne pourrait prétendre à avoir droit à une faveur de la part de la Hokage, quand bien même cette considération était d'un objet tout à fait personnel.
Puis vint alors la question sur le maté, question qui semblait presque sortie de nulle part si la Nidaime ne fit pas le rapprochement possible avec les us et coutumes. Ne cachant cependant pas sa surprise, elle pencha légèrement la tête sur le côté, autre petit tic équivalent à son froissement de nez lorsqu'elle se mettait à réfléchir.
" Le maté ? Mmmm... Je ne connais que de nom. Je n'ai jamais été jusque-là assez aventureuse pour y goûter. Ma préférence a toujours été pour le thé à fleur de cerisier. Et vous ? Quels sont vos goûts ? "
Le visage de la jeune femme se tourna vers Hayato à l'instant même où une légère brise marine souleva leurs cheveux.
Nozomo Hayato
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Retournant sur leurs pas les deux éconduits discutaient à bâton rompus dans un langage certes polissé mais néanmoins décontracté. Leurs sens en éveil étaient assaillis de toute part. Les embruns marins ramenaient vers eux des odeurs iodées, d’algues et de crustacés. Un peu plus loin, au-delà de la bande de sable sur laquelle ils évoluaient, quelques Pittospores dégagées une senteur orangée qui s’y mélangeaient élégamment. Leurs pieds dans l’eau et leurs visages battus par l’humidité ambiante, rendaient leur peau plus sensible aux légers courants d’air frais provenant du large et balayant leurs cheveux aux grès de ses danses.
Pourtant, le jeune homme se sentait comme torturé. Écartelé entre son bon plaisir et sa méfiance, entre ses calculs et le moment. Avec tout son courage il avait demandé à la Nidaime si celle-ci souhaitait le rejoindre les soirs prochains et avec soulagement, il apprit qu’elle acceptait. Non sans rire de son air idiot, alors qu’il tentait vainement de se justifier. Il avait donc réalisé son souhait et joueuse, elle lui proposa de réaliser le sien à son tour… Un univers de possibilité s’ouvrait devant lui. Dont la moitié sans doute, n’était pas prononçable. Immédiatement son cerveau se mis à turbiner, en quête d’une réponse appropriée… Rien de convainquant ne lui vint à l’esprit et il décida donc de temporiser sa réflexion…
"Je n’ai rien qui me vienne à l’esprit… Votre accord réalise déjà mon souhait. Mais, soit… Si à l’occasion une idée me vient, je vous la présenterai…"
De nouveau il avait été déstabilisé… Et pourtant, face à la mine joueuse de sa comparse il ne put que sourire. À mesure qu’ils progressaient sur le chemin du retour Hayato retrouvait une certaine substance. Pour écarter cette conversation certes très plaisante mais aussi synonyme de gène, il enraya le sujet sur un motif tout autre. Le sacro-saint maté. Intérieurement, il revoyait son frère dispensant son habituel laïus quant à la boisson chaude. Ce promettant de ne pas noyer la Nidaime sous des explications aussi longues, il résuma rapidement.
"Le maté est une boisson servit chaude, à l’image du thé. On dispose des herbes hachées dans de l’eau à ébullition et on en boit le contenu avec une paille afin d’éviter d’avaler les brins. C’est une boisson plutôt amère et particulière. Ça n’est pas particulièrement une spécialité de notre village, même si elle commence à se répandre un petit peu… Nous aurions peut-être dû vous en apporter comme cadeau diplomatique… Je dois d’ailleurs en avoir un peu dans nos appartements si vous voulez, je pourrais vous en apporter demain…" La proposition lui avait paru naturelle, mais il se rattrapa tout de même. "Du moins si vous voulez toujours bien que nous nous retrouvions demain soir…" Penchant la tête de côté afin de lancer un regard joueur en direction de la jeune femme.
"Concernant mes goûts… Je dirais qu’ils ne sont guères particuliers. Je préfère les thés au goût prononcé plutôt que les liquides subtils. Sans doute mes papilles ont-elles été endommagées par ma mauvaise habitude." Joignant le geste à la parole Hayato sortit un des tubes et l’alluma dans la foulée. Sans pour autant décrocher son bras de celui de sa comparse, usant de toute sa dextérité pour mener la cigarette jusqu’à ses lèvres. "Pour être tout à fait honnête, en dehors du maté ou de l’eau… Je pense que mes faveurs se tournent principalement vers les boissons alcoolisées : Bières, saké… Non pas que j’en abuse, mais c’est une sorte de rituel entre moi et mon frère lorsque nous nous retrouvons dans notre appartement…"
Les tourtereaux arrivèrent bien vite à l’abord de la demeure. Dans une ultime tentative de faire perdurer encore un peu le moment, Hayato proposa à la Nidaime de le suivre jusqu’aux hauteurs d’une butte qui donnait une vue plongeante sur l’immensité noire. Le petit chemin bucolique étant plutôt escarpé, Hayato proposa innocemment sa main. Le contact lui fit à nouveau l’effet d’un courant électrique montant du point d’impact jusqu’à ses lèvres qui en réponse s’étirèrent.
Il ne doit pas y avoir que ses mains qui sont douces…
Ainsi posté l’un à côté de l’autre Hayato se lança dans une ultime contemplation de l’océan et de sa comparse. Voulant assurément imprégner son esprit de ses images afin de les emporter avec lui jusque dans ses songes. Poussant encore un poil le contact physique, il laissa aller son corps un peu plus contre la Nidaime, sans pour autant l’étreindre. Simple plaisir de sentir le contact de leurs vêtements se frottant aux grès des vents.
"Eh bien ma chère… Je crains que notre escapade nocturne ne touche à sa fin… C’était un plaisir de pouvoir faire votre connaissance en dehors du protocole habituel… Vraiment un plaisir…"
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Tadake Yurikô
Hokage
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Date d'inscription : 20/09/2018
Age : 30
Localisation : Peut-être derrière toi, je suis une ninja.. TchiTcha!
Fiche du Ninja Grade & Rang: Jônin - rang A - Chef du clan Tadake Ryos: 2730 Expérience: (4428/2000)
" Diplomatie. L'art patriotique de mentir pour son pays. "
Il était parfois surprenant de se rendre compte que certains souhaits n'étaient pas si évident à émettre lorsque l'offre se présentait. Quand bien même l'idée pouvait sembler anodine, quand bien même on se pensait parfaitement capable de choisir, le nombre de possibilités ou bien leurs étonnantes absences finissaient toujours pas nous laisser coi. Peut-être était-ce la spontanéité de Yuriko qui ne permit pas à Hayato de prendre une décision, mais cela importait peu. En tout cas pour elle.
" Nulle inquiétude Hayato-san. Il n'y a aucune limite de temps à votre souhait et je suis sûre que votre réflexion sera le gage d'une bonne surprise. "
La jeune femme conserva un sourire sincère sur le visage alors que son attention fut retenue par les explications concernant un breuvage inconnu. Elle fut d'ailleurs surprise par les détails de son rituel et l'idée de boire une telle boisson à l'aide d'une paille. Concernant son goût, elle ne pourrait répondre que lorsqu'elle serait amenée à en boire.... et le sunajin en proposa la dégustation.
" Je ne voudrais pas vous imputer des quelques feuilles que vous avez amenées pour votre propre consommation. Je suis certaine que nous aurons l'occasion de pouvoir en déguster lors d'une prochaine rencontre. "
À peine eut-elle fini sa phrase que Yuriko se surprit à vouloir chasser un éventuel quiproquo.
" Oh! Lorsque je parle d'une prochaine rencontre, je pensais à une autre visite de nos nations, pas à nos sorties nocturnes. Je désire toujours apprendre à vous connaître en dehors des carcans de nos obligations. Je ne peux me dérober puisque vous m'offrez un peu de temps. "
L'esquisse de la Nidaime se fit plus malicieuse tandis qu'elle écoutait avec une certaine attention la réponse de l'archer. Il fallait dire qu'elle engrangeait l'information donnée afin de pouvoir, lorsque le temps le permettrait, se montrer bonne hôtesse ou pieuse invitée en lui apportant un présent qui pourrait faire plaisir à son homologue. Et alors que l'intriguant homme des sables demeurait son cavalier, elle découvrit un homme bien plus épicurien que le laissant présager son apparence... et peut-être plus audacieux également.
En effet, alors que les deux jeunes gens se rapprochaient de la demeure qui logeait leur délégation, Hayato chercha à étirer un peu le temps en lui proposant de le suivre sur une petite butte où la vue serait agréable. Avec une surprenante confiance, Yuriko glissa sa main dans celle de son partenaire qui l'aida élégamment à grimper sur la dune. Pour ne pas vous mentir, la kunoichi faillit perdre l'équilibre à un instant, marchant sur un pan de son kimono, mais elle se rattrapa promptement et fut soulagée d'être parvenue à maîtriser sa force pour ne pas - négligemment - broyer la main généreuse qui lui avait été tendue. Il aurait été bien gênant qu'une si belle soirée eut fini dans un si dramatique incident.
Ce ne fut qu'une fois en haut de la colline que les petits yeux noirs de la konohajin se perdirent dans l'immensité du paysage. Le ciel étoilé se reflétait avec poésie dans les mouvances des vagues de l'océan. Voilà bien un spectacle qu'elle ne pouvait profiter du haut de sa tour de Nidaime. Le parfum des embruns, une agréable présence, le silence... Tant de petites choses enchanteresses que le regret la gagnait déjà. Le glas sonna malheureusement lorsque la voix d'Hayato rappela que la réalité les avait rattrapé.
" Ha! Comme je quitte cette butte avec regret. Mais sachez que la réciproque est vrai. Je suis heureuse d'avoir pu découvrir un homme tel que vous. "
La jeune femme se tourna vers le sunajin avec un large sourire alors que le vent balaya ses cheveux.
" Mais ne soyons pas triste. Nous nous verrons encore demain et les nuits suivantes. Et si nous nous montrons de fins diplomates, d'autres jours nous attendront encore. "
Sur ces paroles, Yuriko salua son camarade et commença à descendre lentement la petite colline de sable avant de se retourner à mi-chemin.
" Je vous souhaite une bonne nuit, Hayato-san. "
La délicate kunoichi continua son chemin, prudemment et discrètement afin de pouvoir retourner dans le quartier qui lui fut alloué. Elle était sortie en douce, elle devait y entrer de la même façon, croisant les doigts pour que son frère ne la surprit pas, effrontée Nidaime au large sourire suite à une nuit presque rêvée.