Trancher le Nœud Gordien | entraînement collectif Chinoike

Trancher le Noeud Gordien!  

Faire oublier à tous mes erreurs ne se limitait pas qu’à réussir des missions, montrer mes talents de combattants, non, se serait trop simple, trop… fragile, trop simple ! Il suffirait alors que je me replante pour que tous ces efforts soient terminés et bah non merci ! Je voulais construire la relation de respect à mon égard la plus dure possible, pour que même si j’ai quelques couacs, on ne doute plus aussi sévèrement de moi ! Je voulais que tout le monde sache que j’étais dévouée corps et âmes au clan et que plus jamais je ne ferais les mêmes erreurs, que je n’étais absolument pas conne à ce point et que j’apprenais de mes erreurs ! Les gens proches de moi le voyaient, mais tous ceux un peu plus éloignés le verrait pas, alors je devais leur jeter à la gueule mes progrès !

Et pour que tout le monde puisse oublier la couleur de mes sentiments, de ma peau et de mon cœur que j’avais mis à nu devant tous (putain, rien qu’à y repenser j’ai honte, je veux aller me réfugier dans ma chambre), je m’étais décidée à devenir indispensable et quand je disais indispensable, c’était par tous les moyens à ma portée. Et la première des choses, c’était mettre à profit mes connaissances militaires et martiales !

Après tout, au fur et à mesure que j’étais rentrée dans l’âge adulte, j’avais appris à me battre avec n’importe quel type de lame ou presque, ça faisait de moi quelqu’un de très forte avec une arme dans les mains. Depuis que je marchais, je tenais une arme entre mes mains, clairement, coupées des trucs, ça me connaissait ! En plus, je n’ignorais pas l’intérêt qu’Etsu portait à ce type d’arme et il me semblait avoir entendu Toshiro dire qu’il lui manquait quelques tours ! Clairement, j’avais un tour à jouer pour qu’on me kiff et qu’on redore mon image, en même temps de passer quelque temps avec deux gens que j’aimais bien !

Pourquoi moi je devais leur apprendre et pas un autre ? Bah, c’était plutôt simple, mes connaissances, je les tenais de différents gens, de Miyuki, Kameijiro et Papy ! Mais Miyuki étant ce qu’elle était, Kameijiro détestant Etsu et Toshiro détestant Kameijiro et Papy se faisant vieux, j’avais l’impression de me retrouver avec un poids sur mes épaules, celui de montrer à tous comment on pouvait se servir d’une lame ! trop de relation de colère et de haine, bah, au milieu, ma bonne poire, prête à tout pour se faire aimer et rattraper ses erreurs ! Je n’allais pas patienter trente secondes !
C’était ma chance que tout le monde m’aime !

C’était pour ça que je m’étais décidée à organiser un cours commun pour apprendre le maniement du tantô à certaines personnes, sous-entendu Toshiro et Etsu. Certes, je n’étais pas la meilleure pédagogue qui était, je n’étais même pas très douée, je n’en restais pas moins quelqu’un qui commençait à avoir de l’expérience et qui pouvait la mettre à profit. J’allais tout faire pour être la meilleure prof possible et aider ceux qui voulaient trancher des trucs ! J’aurais aussi pu proposer à Mugi, mais, je devais gérer un peu toute seule et ne pas compter sur lui à chaque fois, même si j’imaginais qu’il devait être en train de m’espionner à l’heure actuelle ! Quel homme passionné, je me faisais alors la réflexion qu'heureusement qu'il veillait sur moi… il avait été là pendant ma punition, m'avait aidé à oublier ma souffrance à de nombreux moment, mais j'étais une grande fille, je devais me gérer par moi-même!

J’avais alors fait passer le message aux gens (surtout Toshiro et Etsu, mais chut, ne faudrait pas qu’ils croient que les aime plus qu’ils ne le croient (enfin, Etsu savaient que sans elle, je ne serais pas la même femme)), voilà, du coup je patientais au point de rendez-vous que j’avais balancé. Dehors, au milieu d’un bosquet de pin, dans une petite clairière ou la neige avait fondu ! (Putain, c’que j’étais heureuse qu’il y ait plus d’neige !), assise sur l’herbe grasse, regardant les nuages, c’était le moment de voir si j’allais passer pour une conne ou pas, savoir si des gens allaient venir !

C’était encore une épreuve du feu… restait plus qu’à voir si j’étais inipuge… ignafuge… que j’étais insensible au feu quoi !


   

Trancher le Noeud Gordien!  

Je sortis de mes pensées par le bruit des pas sur l’herbe grasse, j’ouvris les yeux et apercevant Etsu, je jetais mes jambes vers ma tête avant de faire une vague avec l’entièreté de mon corps, pour atterrir sur mes pieds. Les bras de chaque côté, puis lâchant un petit sourire, je me redressais en souriant à mon intendante, lui validant le fait qu’elle était la première arrivée :

« Et ouais, t’es la première qui m’a rejoint pour ce cours… ça… ça me fait plaisir… merci… »

Je détournais le regard, me sentant rougir, avec Etsu, j’avais juste l’impression d’être une jeune femme normale… Cette impression de normalité, je n’avais avec de plus en plus de gens, avec Toshiro aussi. Mais surtout avec Mugi, il suffisait qu’on ne se retrouve que tous les deux avec mon amant pour que j’oublie comment me battre, comment frapper, pour juste devenir celle que je prenais de plus en plus de plaisir à être, juste Hitagi, rien de plus, rien de moins.

Et alors que je commençais à échanger quelques banalités avec Etsu, heureuse avant tout de juste pouvoir lui parler, la voir me sourire, me regarder, des broussailles dernières nous se mirent à bouger. Je me retournais alors apercevant Toshiro qui nous saluant à peine, s’inquiéta de savoir si ça avait déjà commencé. Je plissais les yeux et balançais alors :

« Non, pas vraiment, a vrai dire, j’attendais de voir si t’allais te ramener ! Mais, t’es là c’est cool, j’attends personne d’autre de plus. »

Et ce fut à ce moment-là que quelqu’un d’autre sortis des fourrées et déclara :

« Même pas moi ? »

Je ne connaissais que trop bien cette voix, celle du clown qui me servait d’amant et réchauffait ma couche et mon corps. Je secouais la tête, étonnée qu’il sorte du même endroit que Toshiro, il ne me semblait pas qu’ils se connaissaient personnellement. J’étais aussi étonnée qu’il ose se montrer, moi qui pensais qu’il allait faire profil bas. Je levais les sourcils et lui répondis alors :

« Tu sais déjà tout ce que j’ai à leur apprendre ! »

L’autre haussa les épaules et répliqua :

« J’voulais être sûr que tu te retrouves pas seule. J’suis rassuré ! »

Je plissais les yeux, essayant de lire en lui comme dans un livre, sauf que j’étais mauvaise lectrice, j’étais persuadé qu’il y avait quelque chose d’autre, mais je ne voyais pas quoi. Je répliquais alors :

« T’as vu, j’suis pas seule, pas besoin d’t’inquiéter pour moi ! »

L’autre se mit à sourire s’assit sur le sol avant de répondre :

« Aller, fait c’que t’as à faire, t’es toute belle quand t’es sérieuse ! »

Je faillis bien rougir, je ne savais pas pourquoi, mais le fait qu’Etsu entende ça me rendait toute mal à l’aise, comme si ce que je faisais avec Mugi était mal. C’était comme une sœur pour moi et savoir que mon intendante entende ça et comprenne qu’il y avait un truc entre nous était étrange. Je me sentais gênée alors qu’avec Toshiro et Tsumi ou même Ryuku je ne l’aurais pas été… peut-être parce que je ne me comportais pas comme une fille ordinaire. Je déglutis et me retournait un sourire de façade et présenta alors mon amant aux deux autres :

« Etsu, Toshiro, vous devez déjà connaître Mugi j’imagine ? C’est mon…euh… mon… »

Je n’eus pas le temps de répondre que l’autre mit ses mains en porte-voix et me coupa la parole :

« Amoureux ? »

Je me retournais furibonde envers lui, et le foudroya du regard avant de répliquer :

« Plus un genre pote! »

L’autre mima la douleur, mais ne répondit rien. Je me retournais alors vers mon intendante et le médecin gênée et déconcentrée, j’esquissai alors quelques excuses :

« Désolé du contre-temps… je…. Je.. Ah oui, les techniques au tantô ! »

Je me raclais la gorge, je me redressais alors, prenant l’air le plus formel et sérieux dont j’étais capable, ce qui devait être plus risible que vraiment sérieux, mais passons. J’avais déjà la technique parfaite pour commencer l’entraînement, la même avec laquelle, j’avais commencé avec Kameijiro. Je pris donc une grande inspiration et je me lançais, mon calme retrouvé et ayant effacé la présence de mon amant qui derrière moi me reluquais comme un morceau de viande, probablement un délicieux morceau :

« Pour commencer, je vais vous apprendre une technique particulièrement utile pour vous défaire du corps à corps ou préparer une technique qui surprendra votre adversaire ! C’est tout utile de préparer quelques tours pour faire chier ses ennemis. »

Je levais ma main et fit signe à Mugi de me rejoindre, ce qu’il fit sans poser de question et activant mon Ketsuryugan, dégaina mon tantô d’une main agile et faisant signe à mes deux élèves pour la journée de regarder :

« Le truc, c’est la vitesse d’exécution et la connaissance parfaite du mouvement. »

Je me plaçais alors devant mon amant d’un coup rapide qui partit, que l’autre eu à peine le temps de dévier avec sa main, que déjà ma lame pénétrait dans la chaire de sa main, se couvrant de sang alors que d’un mouvement du pied gauche, j’effectuais une rotation et une fois la ronde terminée, avec l’inertie, j’envoyais alors le sang dans les yeux de l’autre qui n’avait rien demandé, sang qui se durcit sous mes yeux. Une fois comme ça, d’un coup de pied, je le fis tomber par terre. Je rangeais alors ma lame et me tournais vers Toshiro et Etsu :

« Ce n’est pas très dur à faire, il faut juste savoir ou trancher, ne viser qu’une zone et surtout savoir tourner sans avoir le tournis. Avant de vous entraînez sur moi, vous allez déjà apprendre à tourner et frapper un arbre ! »

Je remarquais que c’était exactement la même méthode que Kameijiro avait utilisé avec moi… On pouvait lui reprocher des choses, dont son manque flagrant de pédagogie, mais au moins, il savait se battre et savait comment une technique marchait. Voyant le regard des deux envers Mugi au sol, j’éludais le problème d’un mouvement de la main :

« Oh, vous inquiétez pas pour lui, il va bien. Hein tu vas bien Mugi ? »

Toujours allongé au sol, il leva le pouce en l’air et répondit :

« Au poil ! »

Je lâchais un petit rire avant de me mettre en place ce qu’il fallait pour la maîtrise de la technique. Je me dirigeais alors vers un arbre traça une croix là ou était généralement les yeux d’un être humain, puis sur un deuxième arbre. Ils allaient devoir frapper de manière circulaire pour déjà prendre le mouvement en main.

Je savais que Toshiro avait déjà ses armes, mais Etsu n’avait pas de tantô et je m’approchais d’elle avant de lui poser dans les mains et de lui dire :

« Ce sera plus confortable avec ça ! »

Et faisant quelques pas, me laissa tomber sur les fesses dans l’herbe grasse et levant la main en l’air, rigolai :

« En avant mauvaise troupe ! Vous pouvez le faire ! »

Et me plaquant contre un arbre, commença à observer les entraînements et les essais pour maîtriser la technique. Un instant plus tard, une tête chevelue auburn vint se placer sur mes cuisses. Mugi n’avait plus de sang sur les yeux et les regardait eux aussi avec calme. Je passais doucement ma main dans ses cheveux et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, à l’abri des regards, juste comme ça, parce que j’en avais envie, sans raison particulière. Celui-ci esquissa un sourire, avant de fermer les yeux. J’étais heureuse qu’il soit là, autant que j’étais heureuse qu’Etsu et Toshiro soit venus. Ça me redonnait confiance en moi. Cette journée sera belle et agréable, je le savais. J’étais vraiment heureuse, entourée de gens que j’aimais beaucoup. Pour une fois dans ma vie, pour une journée entière, je ne regrettais pas d’être née dans ce clan ! J’étais bien et je voulais que ces doux moments dures… éternellement !





   

Trancher le Noeud Gordien!  

Etsu se débrouillait plutôt bien et son sérieux lui permettait de mieux comprendre l’étendue du défi que représentait cette technique qui visait à aveugler son adversaire. Elle était sérieuse et j’étais toujours admirative de son sérieux, même si la dernière fois que j’avais eu à l’observer de près, son sérieux et son tempérament intransigeant m’avait fait souffrir, plus que j’étais prête à l’avouer. C’était probablement le souvenir le plus pénible et douloureux que j’avais, car cette colère dévorante et magmatique était toujours en moi, je le savais. Prête à exploser à n’importe quel moment. Je déglutissais. Mais malgré toutes ces pensées qui faisait quand même remonter un goût âcre et une colère jamais éteinte quant à mon humiliation, j’étais heureuse qu’Etsu se lance de toutes ses forces dans l’entraînement, car au moins, cela m’évitait d’avoir à discuter de la présence de Mugi et de ma vie sentimentale… cela ne regardait que nous, ce qu’on était capable de faire dans une pièce plongée dans le noir avec quelques couvertures et peaux de bêtes.

Etsu était ce qu’il y avait de plus proche d’une figure maternelle pour moi, sûrement que je serais capable de l’appeler « maman », après tout, ma propre mère s’était tuée et avait essayée de m’emmener dans la mort avec elle, elle n’était que ma génitrice et n’avait donc rien fait pour m’offrir une vie. Autant que mon grand-père était mon père, Etsu était probablement comme ma mère, aillant repris en main l’adolescente déprimée et dégoûtée que j’étais. Parler de relation amoureuse avec elle, de relation charnelle me mettait mal à l’aise, je voulais garder le reflet d’une certaine innocence dans ses yeux. Mais, nous savions toutes les deux que je n’avais plus rien d’innocent, j’étais une femme et le sang me recouvrait les mains.

Je n’étais pas la meilleure personne pour enseigner, après tout, j’étais encore jeune et causer n’était clairement pas mon truc, mais je faisais de mon mieux pour me faire pardonner et me faire aimer. Et du coup, je ne savais jamais trop comment m’y prendre et du coup, les gens étaient sceptiques de ce que je leur demandais.  La preuve, Etsu l’avait au début été quant à l’entraînement d’abord sur l’arbre, finalement, elle s’y était faite et se débrouillait bien, elle que j’avais déjà vu tourné sur elle-même pour envoyer des kunais, elle était douée et elle devait juste s’habituer un peu à la longueur du tantô. Elle n’était pas loin de réussir le côté théorique qu’il faudrait ensuite perfectionner en affrontant quelqu’un qui avait du sang dans ses veines : moi. Je refusais que Mugi ne serve d’épouvantail pour recevoir des coups. Je le faisais, mais parce que je maîtrisais parfaitement la technique et que je savais que je ne le blesserai jamais gravement. Un coup de sabre mal placé pourrait avoir des conséquences assez désastreuses et je me refusais à laisser mon amant souffrir comme ça.

De son côté, Toshiro n’avançait pas beaucoup, c’était à se demander s’il avait écouté. Je fronçais les sourcils, je détestais qu’on ne m’écoutât pas, surtout quand je partageais mon savoir, c’était bien la peine que je fasse des efforts si on ne m’écoutait pas. Je claquais ma langue contre mon palais, mécontente. Toshiro s’ouvrit dans un premier temps la main et tenta avec son propre sang, démontrant qu’il n’avait rien écouté de ce que j’avais dit. Mais, au fur et à mesure des essais, copiant la technique d’Etsu, il finit par se débrouiller un peu mieux. Finalement, il compensa ce qu’il n’écoutait pas par une capacité d’adaptations et une intelligence brillante. Les gens stupides comme moi se sentaient alors lésés de voir des gens réussir là ou nous on échouait. Je fis la moue et Mugi me caressa le visage, sentant ma tristesse, je me frottais alors la joue contre sa main, comme une chienne docile envers son maître.

Après quelque temps à tourner, mes deux comparses se débrouillaient bien, même si Etsu, plus sérieuse et attentive dépassait de loin Toshiro qui malgré ses progrès avait encore un peu de mal. Je me relevais, laissant Mugi rouler sur le sol et tapant dans mes mains pour me faire entendre, un sourire se dessina sur mes lèvres et fit un léger topo :

« Bon, vous vous débrouillez bien, Etsu mieux que toi Toshiro, c’est même à s’demander si j’causais pas à un mur, pas cool. Tu vas t’entraîner encore un peu à tourner et ensuite, tu pourras essayer sur quelqu’un dont le sang peut couler : moi ! »

D’un mouvement de la tête, j’invitais mon intendante à s’approcher de moi. Un regard en arrière me montra que mon amant s’était placé en position assise et assistait à la scène de manière sérieuse. Je me tournais autant physiquement que psychologiquement vers Etsu :

« Vu que tu sais déjà tourner, tu avais un avantage certains sur Toshiro, mais ce n’est pas encore gagné. Car là où tu devras entailler ton adversaire changera selon son physique, sa taille. Pas sûr qu’un samouraï se laisser couper la main ou l’bras. Ensuite, envoyer le sang, ce n’est pas non plus c’qu’il y d’plus simple. Pour l’instant, tu vas essayer de m’entailler et de m’envoyer le sang dans les yeux. Pour le solidifier, on verra ça plus tard ! »

Je me plaçais devant la jeune femme, non sans avoir jeté en arrière ce que j’avais sur le dos, pour ne plus être qu’en débardeur les bras nus et couturé de cicatrices, dont plusieurs n’allaient pas tarder à apparaître. Je me tenais droite et le bras gauche en avant, laissant alors mon avant-bras et ma main comme zone ou coupé :

« Entaille-mon bras droit, tournoie et aveugle-moi ! N’aie pas peur de me faire mal, sans s’entraîner en condition réelle, tu ne pourras pas maîtriser complètement le truc ! J’suis solide, tu l’sais, n’ait pas peur, au pire, Toshiro sera là pour me guérir ! »

Et je laissais alors la jeune femme commencer à s’entraîner sur moi, à trancher ma chair, faire couler mon sang et asperger mes yeux. Après plusieurs essais qui était chacun meilleur que le précédent, j’invitais la jeune femme à faire une pause, puis je me tournais vers Toshiro qui tendait à devenir verdâtre. Il avait un peu trop tourné et ça se voyait. Je lui ordonnais alors de faire une pause, l’histoire que son estomac se remette en place et qu’il ne gerbe pas partout. C’était le temps aussi de soigner mon bras et de lancer les mêmes ordres à Toshiro que ceux que j’avais donné à Etsu, mais en se concentrant sur mon bras droit, tournoyer, trancher, asperger, ne pas craindre de me faire mal, blablabla. Il en était capable, je le savais, derrière cette façade nonchalante, un esprit fin se cachait. Le temps passé avec Etsu m’avait montré que le médecin avait rattrapé son retard et était désormais capable de tenter contre un être de chair et de sang.

Je laissais comme mon amie, Toshiro faire plusieurs essais sur moi, m’entaillais le bras droit et m’envoyant du sang dans les yeux. Puis, convaincu par leurs maîtrises, la dernière partie de l’entraînement allait commencer, la partie la plus drôle qui venait d’apparaître dans mon esprit, celle-là que je n’avais pas pensé au début, mais qui me paraissait si grandiose et géniale que je me sentais obligée de la mettre en place : t’es vraiment trop intelligente Hitagi. Un sourire sadique sur le visage, je levais les bras et ordonnais alors :

« Vu que vous avez maîtrisé le truc, vous allez désormais le faire l’un contre l’autre, pour que vous vous habituiez à un autre gabarit que le mien. Et si vous êtes balèze, cristalliser le sang pour aveugler. Le but, c’est d’aveugler l’autre et ensuite de lui faire une béquille, comme je l’ai fait à mon cher Mugi. N’est-ce pas Honey ? »

Le rouquin hocha la tête, un sourire aux lèvres, autant enivré par ma démonstration d’affection qu’heureux et intrigué de voir le médecin du clan et l’intendante essayer de s’aveugler et se balancer des béquilles… Le spectacle promettait d’être intéressant et puis, vu comment parlait Etsu à Toshiro, elle devait avoir un compte à régler avec lui. Il ne me manquait plus que du pop-corn pour que ce soit parfait, niarf !







   

Trancher le Noeud Gordien!  

L’issue de ce duel improvisé ne m’étonna pas trop, même si Toshiro était plus rapide, plus fort qu’Etsu, son égarement au début de l’entraînement lui avait porté préjudice et finalement, mon intendante avait triomphé. Mais malheureusement n’avait pas mis de béquille au médecin. Je ne l’avais pas vu s’effondrer sur l’herbe et j’en gardais un goût amer, ça m’aurait bien fait glousser. Après tout, s’il avait le temps de me parler de mes relations et de mon bonheur, il avait le temps de tourbillonner, écouter et mieux réussir que le petit bout de femme qui nous dirigeait nous d’une main de maître. Enfin, je ne me formalisais pas trop de tout cela, ce n’allait être que partie remise de lui faire payer de mettre son nez dans mes affaires. Je gérais toute seule, je l’aimais bien, j’adorais passer des moments avec lui, tout était si simple quand il s’agissait de lui, mais je n’aimais pas qu’on se mêle de ma vie sentimentale et qu’on en parle, c’était ma vie, pas la leur. Et lorsque j’aurais évidemment pardonné à Etsu, non pas que pour qu’elle me pardonne elle-même, je ne me sentais pas obligée de faire de même avec Toshiro, notre relation était différente de celle que j’avais avec mon intendante, autant que lui et Etsu était encore différent. Je ne passais pas l’éponge, parce que j’étais gênée qu’il se mêle de ce dont je ne parlais pas et aussi parce que ça l’avait probablement déconcentré ! Quelle tête de mule ! J ’avais envie d’en causer avec personne, toutes ces pensées et sentiment n’appartenaient qu’à moi et Mugi, à personne d’autre.

Enfin, tout ça pour dire que grâce à son sérieux, Etsu était la meilleure, la plus forte, la plus belle et qu’en s’occupant des autres, Toshi gâchait une partie de son potentiel exceptionnel. Comme toujours à mon humble avis, j’avais envie de dire. Enfin, il fallait encore voir si Etsu se sentait capable de réussir les autres choses et si désormais qu’il était concentré, Toshiro serait capable de rattraper son petit retard et ainsi prendre le dessus grâce à sa supériorité. On ne me la faisait pas, Basil, mon petit larbin hyène à moi, me l’avait bel et bien confirmé, Toshiro était supérieur à Etsu, Ryuku, Tsumi et moi-même : il était étonnant que quelques techniques lui soit vraiment difficile.
Mais, je n’abandonnais pas l’idée de continuer de m’amuser avec eux, le rôle de professeur m’amusait et donnait envie d’essayer des choses, de faire certains trucs que jamais je n’oserais faire dans une autre situation. J’en profitais peut-être un peu trop, mais ça m’éclatait. Puis, je n’avais pas dit mon dernier mot, la suite des évènements que j’avais prévu leur fileront quelques bleus, j’en étais sûre !

Il était temps de passer à la suite, on n’avait pas de temps à perdre, le temps c’était précieux… puis si jamais ça prenait trop de temps, j’allais avoir la dalle, puis l’amusement n’attendait pas. Je me relevais en tournant sur moi-même en applaudissant, rentrant dans le rôle de professeur que je m’amusais à prendre :

« Bien, bien, c’est un bon début ! Quoiqu’un peu déçu de n’avoir vu personne ne faire éjecter au sol ! »

Je fis la moue, puis haussai les épaules, changeant d’un coup de tête pour me reconcentrer sur l’entraînement et rien que lui. Mon envie de voir le médecin se faire un peu ridiculiser passait évidemment après. La technique que j’allais leur présenter et apprendre désormais leur sera particulièrement utile, parce que palliant une de leurs faiblesses criantes, surtout quand ils étaient à côté de moi : leur gabarit.
« Bon, maintenant il est l’heure de vous apprendre un truc qui vous sera vraiment utile ! »

Je jubilais, j’étais toute fière de moi, d’avoir pensé à leur apprendre cette technique et pas que parce que Kameijiro me l’avait appris dans la continuité de la première, il y avait une logique, une vraie, je n’étais pas une flemmarde ! Enfin, je l’espérais de tout cœur :

« Vous deux, vous êtes pas des forces de la nature. Vous êtes pas particulièrement grand, ni lourds. Z’êtes plutôt du genre « petit gabarit », ça pose pas de problème, il y a des avantages à ça, mais contre quelqu’un de beaucoup plus gros ou lourds que vous, ça deviendra un gros désavantage. Tu l’as d’jà vécu toi Etsu, physiquement, l’Akimichi ne faisait qu’une bouchée de toi, comme de moi. C’que j’vais vous apprendre aujourd’hui, va permettre de contrer la différence de gabarit et de ne pas se laisser complètement écraser. Vous allez apprendre à devenir aussi planté sur vos appuie qu’un arbre et cela avec seulement un kunai, trop fort, non ? »

J’avais marché en long et en large, marchant même sur un arbre, à la verticale, me concentrant pour offrir les meilleures explications possibles. Pour moi qui n’aimais pas spécialement causer, c’était un exercice, savoir bien choisir les mots, les expressions, tout un art ! 
Je sautais au sol et sortis un kunai de mes manches avant de le lancer au sol, pour qu’il s’enfonce de quelques centimètres, puis appuya mon pied dessus à la verticale, laissant le sang, l’acier, la chaire et le chakra fusionné de sorte que plus rien ne puisse bouger et que je sois immobile. Tout mon corps était retenu par ce point d’appui. Je levais les mains en l’air et avec un sourire narquois :

« Essayez donc de me faire bouger, je ne résisterai pas ! Mais de toute façon, vous n’y arriverez pas, vous avez aucune chance ! Utilisez même des techniques ! »

Je crânais un peu pour les pousser à essayer de me pousser et casser ma position ! Les faire un peu sortir de leurs gonds, il n’y avait bien que cela de vrai pour pouvoir vraiment admirer ce qu’ils avaient dans le bide. Mais tout cela sera vain, car je ne bougerais pas et c’était bien le but de le leur faire comprendre, en les taquinant un peu. Je les attendais de pieds ferme, et ce n’était pas peu dire ! Je gloussais d’avance à l’idée de les voir échouer à réussir à me faire bouger du moindre millimètre, car après tout, j’étais clouée au sol et je comptais bien rester enraciner et ne pas bouger !








   

Trancher le Noeud Gordien!  

Etsu préféra passer son tour en essayant de me pousser, osant même dire qu’elle n’avait pas la force suffisante. Je souriais à pleines dents de voir ma force reconnue par mon intendante, chacun des compliments qu’elle était capable de me faire était comme du miel qui coulait dans ma tête… C’était si sucré.

Dis-tu alors qu’elle ne t’a pas cru lorsque tu clamais ton innocence.

Je décidais d’ignorer ces pensées, préférant me concentrer sur le positif et non sur l’océan de lave et de rage qui existait en moi. Il me fallait garder mon calme. Surtout que Toshiro s’approchait désormais de moi, voulant tenter quelque chose pour me déloger. Je voyais la malice briller dans les yeux du médecin, il avait l’air bien sûr de lui… voulant tenter quelque chose… Devais-je m’attendre à quelque chose ?

A peine eus-je le temps de former dans ma tête cette idée, que le type disparaissait et réapparut derrière moi, du coin de l’œil, je le vis former le mudra du tigre et à cet instant, je ne sus pas ce qui m’attendait. Je bondis de douleur et de surprise devant le mouvement qu’il venait de faire, plantant ses doigts dans mes fesses. Je restais alors quelques secondes, choquée de ce qui s’était passé, je n’étais plus en place, j’avais mal au cul. Je ne comprenais pas trop, jusqu’au déclic.

BOUM

Une vague de fureur explosa alors en moi… comment osait-il me toucher de la sorte ? Ma tête se mit à vibrer alors que je serrais les dents le plus fort possible à m’en crisser l’émail, les yeux exorbités en deux flèches ardentes de rage pure. J’avais beau connaître cet homme, l’aimer… personne n’avait le droit de me toucher de la sorte… PERSONNE. Mes mains se mirent à se contracter follement au point que mes oncles pénétrèrent ma propre paume, des gouttes de sang se mirent à perler lentement, comme le cliquetis mécanique de ma haine et colère réglé comme une horloge. Un frisson traversa mon corps de la nuque jusqu’aux pieds… Plus rien n’existait que cet affreux bonhomme qui m’avait attaqué. Je n’étais pas particulièrement pudique, mais cette attaque m’avait touché, là où personne n’avait le droit de me toucher sauf un… je me sentais insulter dans ma féminité et cela méritait un châtiment approprié ! J’avais un arrière-goût amer au fond de la bouche et tout mon être réclamait vengeance… Je me sentais insulter d’avoir été prise par une ruse aussi basique et déshonorante que cela ! Les coups dans le dos, je connaissais, mais là… même pour moi, c’était trop…

« Tu veux jouer à ça ? »

Ma voix vibrait tel l’acier… Je levais alors mon tantô avant de déchirer mon avant-bras gauche de tout du long, alors que le sang, au lieu de couler, grimpait peu à peu le long de ma peau, jusqu’à former des griffes de plus d’une dizaine de centimètres de large et qu’une protection de sang durcis remontait jusqu’à mes épaules… Je ne pouvais plus entendre raison ou presque ! Je n’étais plus humaine, mais une bête féroce lancée à l’assaut sans possibilité de retour en arrière.

Je bondis avec toute la férocité dont j’étais capable, oubliant l’entraînement, oubliant tout pour juste laver mon honneur et rétablir la chose que j’avais l’impression d’avoir perdu ! Les griffes en avant, je cherchais juste à déchirer sa petite tête satisfaite de sa ruse. J’avais l’impression de perdre toute mon humanité qui gouttait peu à peu de moi. J’avais juré de ne plus sombrer dans la colère chaude et immédiate, je m’étais entraînée à me canaliser… Mais j’avais été prise de cours, aucun entraînement pour contrôler ma haine m’aurait préparé à ça… je feulais de dégoût, aboyant des insultes. Le naturel de ma sauvagerie revenait au galop, un galop sanglant et macabre avant l’envie de faire mal, l’envie de faire ravaler son acte ! L’ENVIE DE LAVER MON HONNEUR !

Je tentais de griffer du mieux que je pouvais le médecin, cherchant les failles dans sa garde, portée plus par l’instinct que l’intelligence. Tel un brouhaha, il me semblait entendre Mugi qui me parlait, tentant probablement de me calmer, j’avais l’impression d’entendre aussi mon intendante, mais bloquée dans ma bulle de carnage, les mots n’avaient plus de sens. Trop concentrée sur mon exercice de taille.

J’armais ma main et la jetais vers le ventre du médecin. La rage m’habitait et elle comptait bien se déverser en même temps que le sang !








   

Trancher le Noeud Gordien!  

Plus de raison, plus logique, rien que de la rage grondait et bouillonnait en moi. Tout devant moi perdait sa forme, tous les sons n’étaient plus que des bourdonnements sans sens. Même la voix d’Etsu n’arriva pas à m’atteindre. Je devais juste me venger, rien de plus, rien de moins ! Je bondis alors sur Toshiro, mais à l’instant ou je m’apprêtais vraiment à lui faire sa fête et lui faire regretter un peu ce qu’il m’avait fait subir, ce ne fut pas le médecin qui se retrouva sous les griffes, mais bien Etsu. J’hoquetai en fronçant les sourcils :

« Que ? »

Puis, alors qu’un nouveau spasme de colère traversait ma tête, je fus tentée de juste attraper mon intendante et la balancer par-dessus bord, dans la neige. Mais encore interloquée par le fait qu’elle se soit interposée et que des griffures zébrait sa peau et qu’un peu de son sang coulait, tachant la neige. Pourtant, elle restait debout, droit, soutenant mon assaut alors même que je poussais sur moi de tout mon poids, tentant de la faire plier pour aller foutre une branlée et une déculottée maximale à l’autre teubé ! Mais je fus extraite de ma fureur au moins quelques instants et les paroles s’imposèrent à moi. Je devais me reprendre ?

Ridicule, je devais me venger.

Pourtant, Etsu n’avait pas tout à fait tort. Mais à peine cette pensée m’avait-elle traversée que déjà le bouclier de sang, seule protection entre ma rage démentielle et Etsu se brisait et un instant, je crus que mes griffes allaient la blessée, la défigurer à jamais, mais non, un autre bouclier, cette fois-ci, celui de Toshiro accusa le choc, alors que mes griffes ripèrent sur la surface. Je croisais alors le regard du bonhomme de neige et vis ses lèvres bougées, je grognais alors, plantant mon regard affamé de violence dans le sien.

Etsu étant hors de danger, je pouvais laisser libre cours à ma colère, ma haine et laisser toutes les flammes qui dévoraient mon âme dévorer le corps des autres, les démolir, les désarticuler, les briser, en faire de la pâtée pour chien, les réduire en morceaux, en faire de la charpie ! Les massacrer !

Mais, les suppliques d’Etsu continuèrent et la raison, peu à peu, à goutte me revint et trouvant une étincelle de lucidité, je me détournais, arrachant mes griffes du bouclier ! Puis, laissant le chakra comme la rage m’envahir, je dirigeais poings, griffe et tête vers un pin que je ne tardais pas de démolir sous mes coups, pour faire passer la vague de colère qui me traversait alors. En quelques instants, l’arbre, céda et se déracina, alors que je continuais de le taper, jusqu’à le séparer en plusieurs morceaux. Des copeaux de bois traînaient partout autour de la zone, là où ma fureur avait été lâchée comme une bête sauvage.

Me calquant sur ma respiration encore saccadée, je tentais de laisser un peu de calme m’envahir, de laisser la haine comme la colère décroitre, jusqu’à ce que je sois de nouveau maître de moi et n’ait plus besoin de cogner l’arbre à mes pieds. Je laissais mes griffes se dissoudre, fondre peu à peu, alors que ma respiration se faisait de plus en plus lente. Puis, prenant une grande respiration, je me retournais, évitant le regard d’Etsu, mais fusillant Toshiro du regard.

« Dé… désolé… j’ai perdu mon calme… je crois… »

Je me raclais la gorge, alors que tournant les yeux, je remarquais de Mugi était là, encore médusé devant la vague de rage et de colère qui m’avait traversé. Il avait vécu plusieurs de mes crises de nerfs, mais celle-ci était puissante et je me sentais honteuse d’avoir agis comme cela devant lui. Je fis la moue et esquissait des excuses silencieuses. Il fronça les sourcils et partit. Je devrais m’excuser plus tard… Il comprendra, il comprenait toujours, tout du moins jusqu’à maintenant.

Je tentais de me reconcentrer de nouveau sur mes deux camarades, encore agité autant par la honte que par la colère :

« J’crois que vous avez bien réussi à mettre en œuvre ce que je vous ai appris… en situation extrême, vous avez bien réagi… Bravo… »

Mes mots sonnaient un peu faux pour quelqu’un qui avait faillis les blesser gravement. Je me sentais un peu pathétique d’avoir laissé libre cours à ma colère, surtout lorsque j’avais fait des efforts pour mieux me retenir.

Je voulais en finir au plus vite pour aller me rabibocher avec mon amoureux et je me décidais alors à passer rapidement au dernier entraînement, sans m’étaler sur ce qui venait de se dérouler, je n’en avais pas envie et je savais que je risquais de nouvelles crises de colère si j’en parlais, je fermais donc ma gueule et me lançais dans des explications :

« La dernière des techniques nécessite avant tout deux kunais et le but est simple, profiter d’un arbre, d’un mur, pour prendre de la hauteur et surprendre votre adversaire en sautant sur lui genre… comme un prédateur saute sur sa proie. Avec celui, vous avez des chances de le mettre à terre et de prendre l’avantage, surtout si vous êtes plus solide ou plus fort que celui que vous attaquez ! »

Joignant les actes à la parole, je sortis deux kunais d’un revers de la main, puis commença à grimper lentement en utilisant les kunai comme des piolets et soutenant mon poids et ma montée avec mes pieds, recouverts de chakra, comme la technique pour monter en haut des arbres. Puis une fois arrivée en haut, il s’agit ensuite d’attendre le bon moment pour bondir, tel un tigre. Je choisis ensuite Toshiro comme cible, puis bondit sur lui, le percutant avec force, le faisant tomber au sol, je fus tenté durant un instant alors de le poignarder avec mon kunai, encore en prise avec cet étrange sentiment de colère et de violence qui m’habitait alors. Mais, avec un grognement, y renonçait, me souvenant alors par la proximité avec le médecin de cette fois-ci ou il m’avait sauvé la vie et toutes les autres ou il m’avait soutenu. Je plongeais alors mon regard dans le sien.

Je plissais les yeux et tentait de lire quelque chose, de lire en lui. Sûrement lui, ne verrait-il que le regard d’un animal violent et prêt à mordre ceux qu’il aimait. Mais moi, cela me rappela la saveur de son sauvetage et surtout, de son affection pour moi. Mon regard ardent de vigueur et de rancœur, fondit alors, tandis qu’une larme montait, faisant miroiter mes yeux… j’avais faillis le tuer, je l’avais voulu, alors même qu’il avait été là pour moi durant des moments importants de ma vie. Je déglutis, remplis d’un mal être, j’avais envie de vomir tant je me détestais.

Je détournais finalement le regard, sûrement qu’Etsu trouverait cela étrange que je reste plusieurs minutes à regarder le médecin dans les yeux sans rien dire. Je me relevais et déclarais d’une petite voix toute peinée et honteuse, une voix qui ne me ressemblait pas :

« Comme vous l’avez remarqué, cela permet aisément de prendre l’avantage, de renverser et si je l’avais voulu de lui infliger des blessures graves qu’il aurait eu du mal à éviter… »

Je me relevais alors lentement, faisant bien attention à ne pas le piétiner, alors même qu’en temps normal, je n’aurais pas eu le moindre remords à le faire, sûrement que j’avais des remords à le faire, que je voulais sans un mot lui faire comprendre que j’étais difficile, montrer une étincelle d’affection, vu que de toutes façons, j’étais incapable de faire comprendre l’état de mes émotions et sentiments simplement par la parole. Je ne savais pas comment Toshiro allait réagir, sachant que c’était une pipelette, l’inverse complet de moi, qu’il avait le mot et le verbe facile. Moi j’aimais fermer ma gueule, c’était plus simple.

Une fois complètement débout, époussetant la neige et relevant Toshiro en l’attrapant sous les bras, je repris, toujours d’une petite voix :

« Le but n’est pas de blesser l’adversaire, mais surtout de l’acculer, il sera blessé un peu, mais il faut jouer sur la surprise pour ensuite infliger une attaque qui achèvera de retourner l’issue du combat. Ensuite, n’hésitez pas à enduire vos lames de chakra pour qu’elles collent au mieux, pareil pour vos pieds. Le tout est ensuite de monter le plus rapidement et d’ensuite de frapper le plus vite possible. »

Ils me regardaient tous les deux et haussant les épaules avec une douceur qui tranchait avec ma fureur d’avant, mais qui témoignait bien des émotions étranges qui se battaient en moi, je murmurais alors :

« Essayez donc, vous verrez bien ! »

Je me plaçais alors, attendant qu’ils essayent de me renverser. Il était temps qu’ils réussissent que je puisse aller courir derrière Mugi pour m’excuser. J’avais hâte que cela se termine, que je puisse me coucher et passer à autre chose. Pour me racheter de mes conneries, j’avais déjà fait mieux que péter un câble.









   

Trancher le Noeud Gordien!  

L’âme comme le cœur apaisé par les excuses de Toshiro et quelques flatteries affectives à mon égard. J’avais regagné de mon calme, au moins un peu regrettant mon comportement comme restant absolument médusée par la haine et la violence dont j’étais capable, ça avait une explosion quasi incompréhensible pour moi et même si la conclusion était heureuse, je n’en restais pas moins perturbée des conséquences possibles. J’avais un énorme problème, je le savais, j’avais un problème tout au fond de moi, tapis dans l’ombre de mon être, se nourrissant de ma haine sans limite… Je devais faire quelque chose, c’était important, sinon je finirais par me laisser dévorer par mes propres démons.

Je secouais la tête, tentant de me reconcentrer sur l’action, mais je restais troublée, j’avais besoin de m’isolée pour faire le point. Mais cela étant dit, j’avais tout de même observé comment le médecin s’y prenait pour mettre en œuvre ce que j’avais montré. Les premiers essais furent infructueux, la technique n’était pas simple, cela demandant une coordination particulière et voir Toshiro s’effondrer dans la poudreuse démontra bien la difficulté de cette technique !

Mais à force d’entraînement, il finit par comprendre, je donnais quelques vagues indications de positionnements, non sans le laisser se débrouiller, expliquer ce n’était pas mon truc, je ne pouvais pas vraiment faire plus pour lui ! Mais à force de quelques conseils, le toubib finit par piger le concept de la technique, si bien qu’à la fin, il n’avait plus besoin de moi. Durant les derniers instants, je m’étais séparée de Mugi qui m’offrait du soutien pour toute penaude m’approcher d’Etsu pour m’excuser, les larmes aux yeux :

« Je ne sais pas ce qu’il m’a pris tout à l’heure, j’comprends vraiment pas… Il y a comme un monstre incontrôlable tapie en moi, j’ai peur de ce que je pourrais vous faire à tous… Ne… ne m’abandonne jamais, je t’en supplie, ne me laisse pas devenir un monstre. Ne me laisse pas m’faire dévorer par moi-même… »

Sentant les sanglots s’accumuler dans ma gorge, je me forçais à sourire, puis après avoir féliciter Toshiro pour son entraînement, Etsu pour ses efforts, je m’excusais une dernière fois avant de disparaître dans les broussailles, préférant m’isoler que d’avoir une vraie discussion seule avec Mugi… Je choisissais de fuir, cela ne me ressemblait pas, mais c’était la meilleure chose à faire, il me fallait le faire, je devais me retrouver seule pour réfléchir à moi !

J’allais changer, je le promettais, j’allais réussir à contrôler cette haine ! Je ne voulais plus me laisser aspirer par ce gouffre de colère, non je n’en voulais plus ! Je veux devenir quelqu’un de différente, pour ne plus risquer de blesser les miens ! C’était ce que je voulais au plus profond de moi et j’allais tout faire pour ! Je pouvais devenir une meilleure personne !