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Ca me fait une belle perle! [ MISSION RANG C] avec Toshiro l'Ibuprofen

Chinoike Hitagi
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Ca me fait une belle Perle!  

   




   
~ feat. Toshiro l'Ibuprofen





   


Ça changeait d’habitude, enfin, je n’étais pas habituée à faire ce genre de truc, c’était pour le moins… original ? Je me répétais ces mots en boucle dans ma tête, durant tout le voyage, je n’avais pensé à rien d’autres. Mais plus que ça, la mission qui m’avait été donnée ne ressemblait pas au genre de truc que je faisais d’habitude, mon truc à moi, c’était tailler la chaire, faire tomber les têtes, ce genre de choses fun et rigolote. Mais là, récupérer des perles et m’occuper de mouflons, j’avais une tête à gérer des gosses, m’en occuper, leur torcher le cul ? Bah non, en fait, moi j’étais une guerrière, pas une torche gamine !

Enfin, ce n’était pas comme si j’avais le choix, si on voulait que le daimyo nous kiff et qu’Etsu reprenne confiance en moi, je devais faire ça, elle me testait. C’était sûr ou presque que parce que j’avais la direction des opérations, Etsu comptait sur moi pour gérer, ne pas faire d’erreur. Surtout que j’avais la charge de diriger tout, de dire à Toshiro quoi faire, alors que le type avait probablement quinze fois plus de neurones que ma petite tête. Ouais, je commandais le tout, c’était dur à se dire que c’était moi qui dirigeais. Et puis du coup, vu le genre de tâche qu’on aura à faire, de la patience, du calme, c’était sûr ou presque que c’était pour voir si je m’étais assagis, pour voir si je n’étais pas qu’une conne bonne à cogner dans le vide et frapper, voir si je savais diriger des gens. C’était un test et j’avais plutôt intérêt à le passer haut la main si je ne voulais pas passer pour une grosse conne. Je lâchais un ricanement dans le vide, Etsu m’avait bien eu, elle m’avait prise au mot et j’allais devoir mettre à l’œuvre tout le calme dont j’étais capable pour mener à bien cette mission.

Je devais et voulais prouver à tous que je n’étais pas la même gamine impulsive et violente, mais que j’étais une femme et une shinobi accomplis. Ces derniers mois avaient été des moments charnières dans mon développement personnel et putain, je voulais que tout le monde le sache. Je voulais rayonner de nouveau aux yeux du clan et d’Etsu et pour cela, j’étais prête à m’improviser baby-sitter et m’acheter de la patience pour récupérer ces perles ! Cela me rappellerait il y a quelques années lorsque je récupérais du riz pour aider des villageois dans les rizières et que j’avais rencontré cette minuscule femme. Ça ne devait pas être trop différent, non ? J’avais les capacités pour une tâche aussi simpliste, ça ne devait pas être bien sorcier.

Je secouais la tête, ça ne servait à rien que je me prenne la tête avec ça, je devais le faire, c’étaient les ordres, puis, peut-être que ce serait sympa que ça en avait l’air. Et qui sait, peut-être que ça aura des allures de vacances, en bords de mer, le soleil en moins… quoique, la neige avait quasiment fondu, le bon temps n’était pas si loin que ça. Ce ne serait pas si terrible, surtout si Etsu pouvait de nouveau me regarder au moins comme avant, au mieux avec plus de douceur qu’avant tout ça.

Une vague de souvenir me traversa, notre aventure dans cette sordide cité, notre affrontement contre l’Akimichi et ses hyènes. On avait passé des sales moments, on avait sué sang et eau, mais on s’en était toujours sortis. On avait brûlé la demeure d’un clan, on avait escorté un gosse et sa mère, on s’était entraînés. Plein de moments douloureux, mais plein de beau moment aussi, comme quand elle m’avait sorti de ma torpeur et mon enfer de glace… Elle m’avait sauvé et même si je lui avais rendu la pareille physiquement, je gardais une dette envers elle que je n’avais pas envie de rembourser, pour qu’elle sache que chaque jour de ma vie, je serais prête à donner ma vie pour elle. Un tel afflux de souvenir, me fit monter les larmes aux yeux, que j’essuyais d’un coup de manche. J’voulais pas passer pour une gonzesse faible et chouineuse.  

Je me tournais alors vers Toshiro quelques mètres derrière moi et déclarai :

« Bon, on d’vrait pas tarder à arriver ! »

Après tout, nous nous étions mis en route dès l’aube et le soleil allait bientôt monter au zénith, nous avaient fallu quelques heures de marche pour quasiment arriver à notre destination. Sans la neige qui se collait à nos pompes et dévorait nos jambes à chaque pas, c’était beaucoup plus simple d’avancer ! Tout ça me rappelait que je haïssais l’hiver, heureusement que le printemps arrivait, se serait beaucoup plus sympa à vivre ! Nous allions bientôt arriver, nous mettre au travail et régler cette petite histoire proprement !

A peine une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivâmes en vu de la petite ville portuaire de Gurinparu. C’était le moment de voir si j’allais réussir à gérer seule, enfin, sans Mugi, généralement pour m’épauler dans ce genre de situation. J’avais certes Toshiro, mais je ne voulais pas qu’il m’aide, je devais réussir seule, je devais montrer à tous qui j’étais et ce que je valais ! Et pour ça, je m’étais faite un peu jolie pour l’occasion, en sachant que je n’avais pas à me battre, j’avais décidé qu’il fallait que j’aie un peu la classe, qu’on prouve à tous qu’on n’était des brutes sans cœur qui se charcutaient et saignaient à volonté, mais qu’on était des êtres humains… Du coup j’avais laissé derrière moi mon nodachi et seul mon tantô caché dans ma botte gauche était là, mes shurikens et mes kunais, je les avais laissés derrière ! Un joli uniforme, une jupe, les cheveux coiffés, pas de grosses bottes de cuirs, pas d’énorme nodachi, juste moi, la plus coquette dont j’étais capable.

Alors que nous nous dirigions vers les portes de la ville, un homme rondouillard, la cinquantaine, nous attendaient, il se dirigea rapidement vers moi et m’empoigna les deux mains en les secouant énergiquement, nous remerciant d’être venu aussi rapidement, avant de demander d’un seul coup, comme s’il doutait que nous ne soyons pas ceux qu’il attendait au dernier moment :

« Mais, au fait, vous êtes bien, les renforts du clan Chinoike ? »

J’hochais alors la tête et me présentais :

« Oui m’sieur, j’suis Hitagi et derrière c’est Toshiro, on va venir vous aider à régler vos problèmes de mains d’œuvres ! »

L’homme souffla alors en se frottant le front, visiblement soulagé, avant de se présenter, sous le nom d’Akazome Kazuyuki, c’était un représentant de la famille qui avait besoin de nous. Il nous demanda alors comment nous allions nous y prendre, a ce moment-là, je me mis à sourire, car j’avais bien réfléchi à mon truc, le premier jour, aujourd’hui, nous allions ramasser les perles et demain, on s’occupera des mômes, l’histoire de montrer notre polyvalence ! J’y avais réfléchi tout le long du chemin et depuis qu’Etsu m’avait filé la mission, jusqu’à me donner mal à la tête, j’avais réfléchi et ça me semblait être une pas trop mauvaise solution. J’étais toute fière de moi. Du coup, je balançais le fruit de mes réflexions, sans même m’entretenir avec Toshiro ! C’était mon moment, ma mission, ma réflexion, tout était de mon cru, je ne voulais pas de l’aide du médecin, ça devait être moi qui gérais ! J’avais envie de me pavaner devant Etsu en lui expliquant comment j’avais géré :

« On va aller se préparer et aller chercher les perles pour commencer ! »

Et voilà, comment à peine trente minutes plus tard, après un petit passage dans l’auberge ou nous allions loger durant tout le temps de la mission, l’histoire de nous changer, nous ne pas travailler avec des vêtements inadaptés dans l’eau. Bah, voilà comment je m’étais retrouvée à côté d’une vieille dame qui me montrait comment on ouvrait une huitre pour extraire la précieuse perle nacrée. Je secouais la tête énergiquement en me concentrant sur les mouvements que faisait la mémé, je fronçais les sourcils pour bien retenir ! Je devais réussir ! J’essayais de ne pas faire attention à l’eau froide qui me montait jusqu’aux mollets. Un léger regard en arrière m’apprit alors que Toshiro avait lui aussi un brief, par une mémé, je me retins de sourire, les deux guerriers qui récupérait des perles, on avait plus l’air si terrible comme ça… c’était… reposant… Pas de dilemmes moraux, pas à décider de ce qui était bien ou mal, pas à avoir le droit de vie et de morts sur de pauvres gens abusé pas la vie… Ça nous changeait de la dernière fois ou nous avions dû collaborer ou ça avait été beaucoup plus… chaud ? déprimant ? Ouais, c’était le bon mot. C’était… une scène de vie délicieuse qui me faisait oublier un peu mes troubles, je n’avais pas besoin de me castagner ici… juste… juste vivre ! Finalement, ce n’était pas si terrible !

Parchemin de Mission:

   

   

   


   
Sphinx. pv 020

 


   

 
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Cette fois-ci, la mission n'était pas compliquée, il fallait aider les Akazome pour leur récolte de pêche et cela impliquait du gardiennage d’enfant ou de la pêche. J’ai dans un premier temps hésité à venir, parce qu’on ne va pas se le cacher cette mission risquait d’être ultra chiante, mais c’était Hitagi qui allait la diriger, je ne pouvais pas lui faire ça et peut-être qu’elle allait me laisser me la couler douce. Ça avait l’air d’une mission tranquille, mais hors de question que je laisse Haru Fumi prendre la poussière, après tout, il fallait être prêt à n’importe quel événement malencontreux. Je pris deux trois autres petits truc pour la route et en avant guingamp. Je poussais un dernier soupir en refermant la porte de chez moi, faut dire que c’était pas super motivant. Il y avait pas mal de Chinoike dans la grotte à cette heure-ci, franchement, ils pourraient tous trouver une activité quand même.

-Hoy, Toshiro-san. Dit un petit gars. Merci pour l’autre fois, j'ai plus mal au ventre grâce à toi.

-Et ça n’arrivera plus à partir de maintenant si t’arrêtes de bouffer tout et n’importe quoi ! C’est pas parce que tu ne connais pas qu’il faut le foutre dans ta bouche gamin. N’importe quoi réfléchis un peu. Dis-je en soufflant du nez.

Hum, je ne sais pas si j’étais vraiment la meilleure personne pour m’occuper de gosse, mais si je laisse Hitagi avec eux, il y a moyen pour qu’elle en bouffe un ou deux sans le faire exprès. Et puis de ce que j’ai compris, c'étaient les femmes qui s’occupaient des perles et c’était donc une occasion parfaite pour le beau gosse de l'isthme de gel. Je rejoignis Hitagi assez vite finalement pressé de partir. C’est dingue, depuis ma mission avec elle, j’avais repris un peu goût à toutes ses sorties. Je l’aperçus de loin, elle s’était faite belle pour l’occasion.

-Bonjour cheffe ! La saluais-je avec un grand sourire. Tu t’es faite belle pour moi ? Fallait pas, tu sais ! Dis-je en rigolant. Aller, je te suis patronne.

Elle avait passé une grande partie du voyage en tête de file sûrement perdu dans ses pensées. Moi, j’avais juste hâte d’y arriver.

-C’est quand qu’on arrive ? C’est trop loooonnnng. Dis-je en râlant.

Elle me confirma notre avancée en se retournant vers moi et en me disant qu’on n’était pas très loin. Elle avait les yeux mouillés, je ne sais pas à quoi elle pensait, mais ça devait être tristounet, alors j’accélérais le pas pour me tenir à ses côtés le temps d’arriver au village. Un gros type arriva vers nous, nous demandant si c’était bien nous les renforts. Hitagi nous présenta et lui expliqua comment allait se dérouler l’opération. On partit se changer à l’auberge et trente minutes plus tard, on était en train de ramasser des perles. C’était une vieille mémé qui me montrait comment faire. D’abord prendre l’huître dans une main, ensuite, fallait utiliser un couteau et le passer entre la coquille pour la forcer à s’ouvrir. Rien de bien compliqué, vous allez me dire ! Bah, j’aimerais bien vous y voir ! À la première huître, je me plantais le couteau dans la main hurlant de douleur et de surprise. Bon, j’étais médecin alors j’avais refermé la plaie et repris le travail sous les remarques de mon mentor. J’avais dû rater une étape.

-Et vous vous dites ninja jeune homme. Pfff, je vous jure, vous êtes trop mou.

-Raaaah, taisez-vous vieille sorcière, on m’a menti en plus ! Elles sont où les belles jeunes femme ? Dis-je en lâchant quelques larmes de déception.

Je jetais un œil à Hitagi, on aurait dit qu’elle avait fait ça toute sa vie.
Après mon raté, je fus relégué à la récolte d’huître. Je préférais, en plus d’en prendre pleins les yeux niveaux paysage, ça demandait quelqu’un qui plonge profondément afin de récupérer une cage remplie de ces méléagrines. Lors d’une de mes descentes dans les profondeurs, j’eus croisé un magnifique poisson de toutes les couleurs. Le plus dur, c'était d’essayer d’éviter de regarder trop longtemps la faune et la flore afin d'éviter la noyade ou une plongée pour rien. Je remontais les cages pour un peu tout le monde. En remontant celle d’Hitagi, je lui tendis en lui disant :

-Tu devrais tester, c’est vraiment beau en dessous. Si tu veux, je te remplace un peu.

Enfin bref, on continua comme ça toute la journée et mine de rien, c'était ultra crevant. Le soir venu, j’avais décidé d’aller boire un coup avec Hitagi à l’auberge, avec modération bien sûr. Elle méritait que je lui paie au moins une ou deux pintes.

-Aubergiste ! Deux pintes de votre meilleure bière s’il vous plaît. On a bien bossé aujourd’hui. Dis-je en soupirant. Es-tu prête pour demain ?


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Ca me fait une belle Perle!  

   




   
~ feat. Toshiro l'Ibuprofen





   


J’avais le coup de main et les vieilles semblaient m’avoir à la bonne, avec mon couteau à lame triangulaire de la taille d’un pouce, je me débrouillais plutôt bien. Il suffisait de l’enfoncer dans la jointure, tourné pour forcer l’ouverture, puis enfoncer les deux pouces dans l’ouverture et ensuite séparer alors que l’eau de mer tombait et qu’un éclat nacré resplendissait ! Et bah, ça c’était beau. Je levais la perle au niveau du soleil et resta hébétée, ça avait de la gueule. A côté de moi, une mémé siffla :

« T’es là pour travailler ou te tourner les pouces ma cocotte ? »

Je lui jetais un regard noir avant de poser la perle dans le petit panier en oseille posée sur une table qui dépassait de l’eau. Pendant que moi j’attrapai une autre huître, d’autres gens ramenait les paniers du fond de la mer, nous ensuite, on ouvrait les huîtres. Toshiro faisait partie de ceux qui allaient chercher les paniers au fond de l’eau, l’avantage à notre condition physique exceptionnel… Mais c’était surtout qu’avec le couteau, il s’était entaillé la main et que les mémés l’avaient fait chier, là-bas au moins, personne ne l’embêtait et il était plus utile. J’avais bien vu sa détresse dans le regard, j’avais juste gloussé et hausser les épaules. J’avais de la chance de l’avoir avec moi, surtout que pour l’instant il jouait le jeu de me considérer comme sa boss. Putain, ce que j’étais heureuse !

Puis, le taff était bien fait, une fois les perles récupérées, les huîtres allaient être mangées et le nacre des coquilles allait être récupéré ! Le savoir-faire était rodé et j’étais admirative de ce que les petites vieilles étaient capables de faire alors même que leurs doigts étaient dévorés par l’arthrite. Si à leurs âges j’étais aussi fraîche, je me sentirais heureuse. Elles étaient vachement conservées, ça forçait le respect.

Bon après, ouvrir des huîtres, ce n’était pas vraiment dur, c’était même plut monotone comme travail, et écouter des vieilles geindre et se raconter des ragots ce n’était vraiment pas mon truc, quoique, savoir que la jeune Sayu avait eu un gosse du village voisin et que son mari, Hirofumi n’avait pas été heureux et était aller casser la gueule de l’autre type aurait pus être intéressant, si je ne m’en étais pas complètement branler. Je soufflais, au moins, ce n’était pas dur physiquement et on ne mettait pas notre vie en jeu, c’était simple… Bien qu’un peu redondant et chiant, même si on comptait le fait qu’on devait prendre en main le coup de main et qu’on n’avait aucune connaissance sur le travail, on se débrouillait plutôt mal. On était vraiment des boss et des chefs ! Bientôt, tout l’isthme s’arrachera nos services et tout le monde comprendra qu’on était vraiment les meilleurs.

Voilà plusieurs heures que j’ouvrais des huîtres à la recherche des merveilleuses perles nacrée qui me fascinait à chaque fois et que j’avais plusieurs fois essayé d’en glisser une dans ma poche, espérant que personne ne le remarque, mais à chaque fois, je m’étais juste prise une claque sur la main. J’avais rétorqué :

« Mais, euh ! »

Après tout, ça ferait un super cadeau à ramener à Etsu, qui sait, peut-être qu’elle me sourirait et me remercierait. Dommage que je ne pouvais pas piquer en paix ce que je voulais. Dépitée et un peu déçue, je m’étais remise au travail et alors que je lançais ma main pour rattraper une huître, je remarquais alors que je n’en avais plus aucune. Putain, j’en avais ouvert tant que ça ? Bah mazette ! J’en avais pas mal ouvert et les mémés et autres femmes faisaient de même, ça avançait bien. Mais on avait encore du taff, on n’était pas près de se reposer avec Toshiro. Je lâchais un soufflement et me forçai à me rappeler que je faisais ça pour me racheter et que c’était pour la bonne cause. Je partis alors chercher une nouvelle grille avec les huîtres. C’était à ce moment-là que Toshiro émergea de l’eau, le corps dégoulinant d’eau et une mèche lui passant sur le visage, une algue sur la tête, je lâchais un petit rire :

« T’es bien beau comme ça ! »

Je me levais alors sur la pointe des pieds et attrapa l’algue que je jetais au loin. Il avait quand même plus fière allure comme ça le médecin. J’attrapais les deux grilles fermées par une encoche, grilles qui contenaient les huîtres, j’étais prête à retourner les ouvris quand le médecin me proposa alors d’échanger nos places, argumentant que c’était vachement beau en dessous. Ce à quoi, je réfléchis quelques instants avant de répondre :

« Bah ouais écoute ! »

C’était pour moi l’occasion de Et j’attrapais alors mon maillot que je jetais au médecin, puis je me jetais dans l’eau en riant ! J’avais l’impression de redevenir une enfant… ou alors d’en être finalement une… de devenir ce que je n’avais été, ce à quoi, je n’avais jamais eu le droit, juste rire et m’amuser. Je venais de me déshabiller devant un homme qui avait rigolé plus tôt dans la journée sur le fait que je m’étais fait belle pour lui, mais toujours dénuée de pudeur et bien qu’il pût loucher sur mon corps (que de toute façon, le médecin avait déjà vu de nombreuses fois !), je m’étais élancée sans le moindre problème, ni la moindre gêne. Puis, à quoi bon être gênée ?

« Profite de la seule belle femme que tu verras de la journée ! »


Et sur ce, je disparus dans le lagon froid et azur, nageant jusqu’à arriver à la bouée de bois flotté qui portait des cordes, qui partant dans toutes les directions, allant jusqu’au fond de la mer, lesté par des pierres. Sur ces cordes étaient entreposés et accrochés les doubles grilles fermées contenant les précieuses huîtres. L’eau était assez profonde, quasiment dix mètres, mais ça allait, les grilles n’étaient pas toutes aussi profondément. Puis, vu mon gabarit, j’avais du souffle, puis j’étais une bonne nageuse, mon grand-père m’avait jetée dans la flotte glacée dès 5 ans pour m’apprendre à nager, me rejetant jusqu’à ce que je sois bleue et en état d’hypothermie. Grâce ou malgré lui, j’étais comme un poisson dans l’eau… Même si à bien y réfléchir, ce n’était peut-être pas la meilleure idée d’apprendre à une gamine à nager comme ça !

Je pris une grande respiration avant de m’enfoncer dans l’eau en battant des pieds et la vue… Ouah, putain, quelle vue ! C’était… c’était de toute beauté ! Des roches étaient visibles au fond de l’eau, le soleil permettait de bien voir. En bas, il y avait des magnifiques coraux de toutes les couleurs ou mille et un poissons nageaient en rythme autour des rochers. Ils n’étaient peut-être pas aussi lumineux et colorés que j’aurais aimé, mais quelques poissons aux teintes pourpre vinrent nager autour de moi. Je restais là, médusée, remarquant même quelques requins à pointe noire, c’était la première fois que j’en voyais. Je me laissais couler au fond de l’eau, regardant de part et d’autre fascinés par cet univers aquatique et silencieux. Pas un bruit, pas une jérémiade de grands-mères racontant des ragots à tout-va, juste le silence et une vue incroyable.

Je restais plusieurs secondes à flotter au fond de l’eau, immobile, oubliant presque la raison de ma présence ici. Un requin s’approcha alors de moi, tournant autour de moi, il faisait presque deux-mètres de long et m’approchant doucement, attrapant son aileron, le chasseur aquatique, se mit à nager entre les rochers, me faisant voir mont et merveilles. Puis finalement, je le lâchais implicitement. Entre prédateur, nous nous comprenions, il m’avait laissé l’utiliser, je devais désormais le laisser partir, non caresser ses cicatrices sur ses nageoires et ses flancs. C’était un combattant comme moi, quelqu’un qui avait dû se battre pour survivre. Je le laissais partir, laissant ainsi s’échapper une partie de mon animalité avec lui : je n’étais plus une bête sauvage. Je me retrouvais alors je ne sais ou, à court d’air ou presque. Quelques poissons s’approchèrent de moi, me prenant pour un rocher, puis, m’effleurèrent, me chatouillant au passage, me faisant pouffer un petit coup alors que des bulles d’airs explosèrent et firent que tout ce petit monde s’éloigna de moi, terrifiés. Il était temps pour moi de remonter et d’abandonner ce monde enchanteur, je devais retourner travailler.

J’émergeais hors de l’eau à bout de souffle, alors que je remarquais que tous les regards étaient coincés sur moi, un pépé était à moitié dans l’eau, persuadé que j’étais en train de me noyer, après tout, je venais bien de passer cinq minutes sous l’eau sans respirer, à simplement profiter de la vue et du royaume du silence, un endroit ou juste je pouvais être heureuse et penser à rien d’autre… Juste être Hitagi et rien d’autre. Mais, non, je ne l’étais pas, je ne m’étais pas noyée, je maîtrisais la situation, je battais des pieds pour me maintenir à la surface, puis je beuglais pour que tout le monde m’entende :

« TOUT VA BIEN, J’ME SUIS PAS NOYER ! »

Et sur ces paroles, je repris ma respiration et plongeait pour aller chercher la première nasse. Suivant une corde en descendant dans l’eau, je finis par arriver jusqu’à une nasse, que je décrochais méthodiquement de la corde, puis à une main, me laissa couler, jusqu’à ce que mes pieds touchent une bande de sable avant de doucement, commencer à remonter en marchant au fond de l’eau, je remontais quelques fois à la surface, reprenait ma respiration, puis disparaissait de nouveau dans l’eau. Je finis par émerger hors de l’eau en marchant sur la plage, ma nasse dans les mains, puis, la plaça dans les mains d’un pépé avant de rire et glousser :

« Putain, c’est vraiment trop beau là-dessous ! J’y retourne ! »

Et sans attendre, me voilà en train de courir en riant pour replonger dans l’eau. Et peu importait le nombre de fois que je remontais, c’était toujours aussi drôle pour moi et j’étais toujours aussi excitée à l’idée de retourner dans l’eau. À la fin, je ne comptais même plus le nombre d’aller-retour que je faisais. Jusqu’au moment où plaçant la nasse dans les mains d’une vieille, je faillis y retourner, lorsqu’elle m’arrêta et pointant le ciel, gueula :

« T’es bien conne ma fille ! Il va bientôt faire nuit, on arrête de travailler pour ce soir ! »

Je m’étais tellement amusée avec ce travail que je n’avais pas vu l’heure passée, ni le soleil dans le ciel. Il faisait quasiment nuit et je me fis alors la réflexion que j’y voyais de moins en moins bien. Je lâchais un petit rire, puis m’étirant telle une tigresse et essorant mes cheveux pour faire tomber toute l’eau de mer, je rattrapais le maillot que Toshiro me rendit. Il m’attendait sur la plage de galet, assis tranquillement. Je n’avais même pas remarqué que le médecin devait me remplacer juste un peu et que finalement, je l’avais laissé ouvrir les huîtres seul avec les grands-mères. Quelle terrible boss je faisais, je ne faisais même pas attention à mes subordonnés. Je me laissais tomber à côté de lui, complètement haletante, puis réussis à articuler :

« Alors… euh… euh… pas trop dur de supporter les vieilles ? »

Nous restâmes là quelques instants à discuter, avant que je ne me lève pour aller me laver, aux bains publics. Nous décidâmes de nous retrouver à l’auberge de la ville pour bouffer un truc et boire un peu l’histoire de nous remettre de cette éprouvante journée de travail. Et voilà, comment toute belle, toute propre, de nouveau bien sapé, je m’assis devant le médecin et me mit à grogner :

« J’ai maaaaaaaal partooooooooout ! Si seulement j’avais un médecin avec moi ! »

Un grand sourire sur le visage, je me rejetais en arrière et lâchant un grand éclat de rire. Toshiro en profita pour nous commander quelques godets à boire, ça ne nous ferait pas de mal assurément que de boire un coup ! J’attendais alors patiemment que notre tournée arrive en m’étirant une nouvelle fois de façon féline, à moitié étalé sur la table, lorsqu’il me demanda si j’étais prête pour demain. Je me mis à bailler un coup, puis posant mes coudes sur le dossier de ma chaise, je répondis alors :

« Boh, tu sais, faut bien l’être, on a pas trop le choix ! Même si j’aimerai beaucoup juste passer mon temps à nager, faut bien qu’on allège un peu les mères du fardeau que sont leurs marmots… Du coup on va aller jouer les baby-sitters demain... Puis, si on s’occupe même des gosses, les gens vont nous adorer… »

Je fis une pause alors qu’on nous posait les verres sur la table, je l’attrapais et bus une longue gorgée, puis reposa ma pinte et repris :

« Bon, clairement j’me suis jamais occupée d’môme et si j’fais comme j’ai été élevé, ça va mal se passer, mais clairement, c’est un bon test pour moi, d’savoir si j’suis capable de gérer des mômes… ça doit être c’qu’Etsu ressentait jusqu’à maintenant avec Ryuku et moi. C’est l’heure pour moi d’montrer ma maturité… »

Je repris une longue gorgée du nectar à l’orge, puis retourna la question au médecin un demi-sourire sur la face :

« Et toi, tu le sens comment ? Tu sais gérer les morpions ? »

Vu qu’il était médecin, il devait savoir gérer les gosses, non ? Bon, on verra bien demain, comment ça se passait, on devait garder confiance en nous ! C’était ma chance de me racheter au maximum, je ne devais pas laisser passer ça, c’était l’heure de montrer de quel bois je me chauffais.


   

   

   


   
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-T’en as trouvé une belle, jeune homme. Me dit la vieille à côté de moi.

-Vous trouvez ? Ça ne me transcende pas personnellement. Je ne comprends pas trop l’attrait que les gens ont pour ces choses.

-Nous sommes très fiers de nos perles. Après la pêche, elles sont traitées et donc elles gagnent en beauté. Elles sont blanchies et polies. Elles sont le fruit de dur labeur. Dit-elle en souriant.

-Hum, je vois. Dis en mettant la perle dans un petit sac.

Le travail continua un moment, ce n'était pas trop compliqué au final, c’est un peu comme opérer un blessé. Hitagi sortait les cages comme on sort les poulpes du gril sauf qu’elle le fît à poil. C’était marrant, elle perturbait certains hommes et enrageait certaines femmes, mais elle était efficace.

-Vous nous sortez une sacré épine du pied tous les deux. Vous êtes rapides et faites du bon boulot, on a bien fait de faire appel à vous.

-Humph ! Vous savez, c’est le résultat qu’on obtient lorsque l’on fait appel aux meilleurs. Dis-je en ouvrant une huître.

Modeste ? Moi ? Oui, mais parfois ça fait du bien de se faire mousser. Et là, on pouvait clairement se le permettre.
Le temps passait et les perles s’accumulaient. Genichi, la petite vieille à côté de moi me signala qu’il fallait stopper le travail. Le soleil embrassait l’horizon et elle m’expliquait qu’il était dangereux de continuer la nuit, ce qui faisait sens. Hitagi était encore sous l’eau alors je m’installais sur la petite plage de galets attendant patiemment ma cheffe.

-Tiens, tu donneras ce linge à ta partenaire nudiste, faudrait pas qu’elle chope froid il y a encore du travail. Dit Genichi.

-Merci vieille dame. Lui répondis-je en attrapant le linge blanc.

Un petit vieux et une vielle étaient encore dans l’eau attendant le retour d’Hitagi avec impatience. On ne pouvait pas trop blâmer l'ancêtre, après tout il avait une occasion de se rincer l'œil gratos alors il allait pas cracher dessus. Elle sortit finalement de l’eau prête à y retourner, mais elle fut stoppée par la vioque. Elle s’étira et essore ses cheveux avant de m’approcher. Je lui tendis son maillot soupirant.

-Alors… euh… euh… pas trop dur de supporter les vieilles ?

-Oh, tu sais, je me suis fait une amie, mais bon elle radote un peu et elle est gâteuse. Et toi voleuse de poste ? C’était bien ? Dis-je en lui mettant le linge sur les épaules.

On continua à discuter un moment avant qu’elle se lève et parte se laver. Je devrais faire pareille, mais j’avais la flemme pour le moment. J’irais avant de me coucher. Je partis à l’auberge et attendis le retour de la patronne. Elle arriva toute propre et s’installa.

-J’ai maaaaaaaal partooooooooout ! Si seulement j’avais un médecin avec moi !

-Ça serait pratique hein ?! Un massage ou des étirements et tu devrais être à nouveau sur pied.

Je commandai à boire et lui demandai si elle était prête pour demain et elle me répondit que c’était sa première fois et qu’elle était motivée à réussir. Je sirotais mon verre pendant qu’elle me parlait. Elle me posa une question, est que je sais gérer des mioches ?

-C’est une bonne question. Dis-je en rigolant du nez. Je me suis occupé de mon petit frère pendant un moment et j’ai un bon feeling avec les enfants. Tu sais, le truc pour s’amuser dans la vie, c’est de toujours garder un côté enfant. C’est peut-être pour ça qu’ils m’aiment bien. Dis-je en souriant. Enfin bref ! À la nôtre. Dis-je en trinquant avec Hitagi.

On avait bu et mangé toute la nuit, mais l’appel de morphée se faisait de plus en plus fort et il fallait que je me lave. Après avoir réglé nos consommations auprès de l’aubergiste, je me suis approché d’Hitagi.

-Bon ! Je vais aller me laver, patronne. Je te laisse gérer les chambres et l’organisation pour demain. À toute !

Je partis en direction des bains publics, laissant la cheffe gérer.

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J’avais écouté les conseils de Toshiro en sirotant ma bière, il semblait bien gérer avec eux et conseillait de ne pas se prendre la tête avec eux et de garder une âme d’enfant pour rester en phase eux. J’accusais le coup, moi qui essayais désespérément de me débarrasser l’image de gamine capricieuse et colérique qui me collait à la peau, voilà que je devrais retomber en enfance pour gérer des chiards : la poisse, ça faisait grave chier… ça me faisait chier surtout, comment j’allais devoir faire ? Je n’allais quand même pas ? Non, non, ce n’était pas possible, on ne pouvait pas me demander de faire cela… c’était trop dur pour moi… me demander de réfléchir ! Quelle horreur ! Enfin, je disais cela, mais j’étais moins conne que j’en avais l’air, quand je rassemblais mes deux neurones, tout turbinait dans ma caboche, jusqu’à me donner mal à la tête… Enfin, ce n’était pas pour autant que des idées de génie en sortait. Ça me saoulait un peu, mais j’allais devoir faire attention et trouvée une idée, encore une fois, je voulais montrer que j’étais capable de gérer toutes les situations. Du coup, pas d’instinct ni d’improvisation pour moi : la barbe !

Je terminais mon verre cul-sec alors que je m’apprêtais à aller me pieuter, j’avais hâte de me mettre au lit pour avoir un massage ou deux du médecin, ça me donnerait au moins vraiment l’impression d’être la boss. Enfin, si jamais je voulais qu’il me masse, j’allais devoir attendre qu’il revienne des bains : je n’avais pas envie d’attendre, mais je voulais être traité comme une duchesse, j’avais un énorme débat devant moi. Finalement, sentant mon bide gargouiller et parce que je voulais vraiment mes massages, je décidais d’attendre en me faisant une belle entrecôte de cerf ! Je commençais à dévorer l’énorme pièce de viande avec mon tantô, tranchant la viande et l’enfournant dans ma bouche pour dévorer la succulente viande de cervidé qui lâchait de la sauce à chaque bouchée ! Putain, c’que c’était délicieux ! Une fois l’énorme pièce de bœufs terminé, je me rendis compte que j’étais vraiment claqué et énormément fatiguée.

Mais, ce fut à ce moment-là que le médecin arriva tout beau tout propre, les cheveux humides. Je ne l’avais jamais remarqué, mais il était plutôt beau garçon. En le voyant, je levais alors la main en baillant et grommelais :

« Enfin de retour ! Je commençais à être franchement fatiguée ! J’peux avoir mes massages du coup ? »

Et je me levais, tout heureuse d’être restée éveillée et de pouvoir donc recevoir les soins sur mes muscles endoloris par la fatigue ! Je me levais alors avant de m’engager dans l’escalier et d’ouvrir la porte de ma chambre et de m’effondrer sur mon lit, non sans avoir jeté avant la clé de la pièce dans laquelle le médecin allait dormir ! Puis, retirant ma chemise et ma jupe, ne restant plus qu’en culotte allongée sur le ventre, je lâchais un nouveau bâillement, puis fermais les yeux avant de dire a Toshiro :

« On a vraiment d’la chance de t’avoir ! T’es un gars cool ! »


Peut-être le sommeil qui me rendait sentimentaliste, mais je me sentais toute cotonneuse, le genre de moment de ma vie à faire des compliments sincères ! Pour une zouz qui comme moi qui avais du mal à communiquer et causait plus avec ses tripes que son cœur, c’était beaucoup ! Je connaissais Toshiro depuis toujours ou presque, mais depuis qu’on avait commencé à collaborer pour les missions, ma vie se passait bien, je n’avais plus de problème et vraiment, je kiffais ça. J’aimais beaucoup le médecin qui était devenu en pas longtemps, un pote fidèle.

Et alors que les mains fermes et froides du médecin se mirent à passer sur ma peau couturée de cicatrices et commençant à doucement étirer mes muscles noueux et endoloris. Je lâchais un petit grognement satisfait et laissai le sommeil et la fatigue m’envahir ! Après tout, j’étais si fatiguée, je me sentais bien incapable de rester éveiller. Je ne tardais pas à finalement m’endormir sous la pression des doigts expert de mon cousin.

Ce fut le grand noir, une nuit sans rêve, juste l’impression de cligner des yeux et d’un seul coup être de nouveau éveillée. Lorsque l’instant avant, la nuit était là, l’aube passait désormais par mes volets, signe que j’avais pioncé. L’autre preuve, j’avais une couverture sur les épaules et les mains du médecin avait cessé de me masser. La fatigue, il n’y avait pas à dire, quand ça vous touchait, rien de tel qu’une bonne nuit de sommeil ! Et même si j’aurais volontiers eu envie de me retourner dans mes couvertures pour pioncer de nouveau, je devais me lever pour le travail ! Je ne pouvais pas me permettre de flemmarder plus longtemps.

Je n’étais clairement pas quelqu’un du matin et me lever était très difficile, mais il fallait le faire ! je m’habillais alors en baillant, changeant de culotte et de brassière avant de remettre mes bottes, mon tantô dedans et mon bel uniforme. Une fois prête, j’ouvris la porte. Puis sortant sur le palier d’une démarche chaloupante de ma piaule, je m’appuyais sur le mur, puis ma plaçant devant la porte à ma gauche, je me mis à tambouriner contre celle-ci. Après tout, je devais bien réveiller le médecin :

« DEBOUT LÀ-DEDANS ! »

Et sans attendre de réponse, je commençais à descendre, lourdement sur l’escalier, comme un pilier de bar complètement torché de la veille, mais j’étais une belle gonzesse (enfin, j’y croyais). Une fois en bas, je demandais trois déjeuner à l’aubergiste qui déjà levé, deux pour moi, un pour Toshiro. Le médecin ne tarda pas à descendre la gueule dans le cul. Il ne semblait pas plus réveiller que moi : en même temps, c’était vachement tôt, on n’avait pas trop le choix. Vu que les femmes allaient travailler dès le lever du jour, il fallait qu’on aille s’occuper de leurs marmots dès le début de la journée.

On nous servit rapidement de gros bol de riz bien blanc, des maquereaux et de la soupe miso, que j’engloutis goulûment ! Après tout, j’avais bien travaillé hier, il fallait bien que je reprenne des forces. Enfin, vu la merveilleuse entrecôte que je m’étais tapée hier, je n’aurais pas dû avoir fin, mais j’avais quand même la dalle ! Une fois ce modeste repas avalé, nous pûmes sortir dehors ou la brise matinale me refroidis les os :

« Temps de merde ! »

Que je grognais alors, avant de prendre une grande respiration et de m’élancer vers la salle qu’on nous avait désignée hier comme le lieu ou les femmes allaient déposer leurs enfants pour qu’on s’en occupe, un genre garderie. Dans un bâtiment au milieu de la petite ville, un beau bâtiment traditionnel. En arrivant là-bas, plein de femmes qui attendaient, elles se levèrent en nous voyant et vinrent nous saluer. En jetant un regard en arrière alors que je rougissais un peu d’être le centre de l’attention et qu’on m’attrapait les mains pour me saluer, je vis que Toshiro était bien à son aise, entourée de toutes ces femmes qui lui disaient à quel point il était beau, il avait même un petit sourire crétin sur le coin des lèvres : enfin, comment lui en vouloir, tous ces contacts maternels, ça me touchait, vu que ma mère était morte avant que je puisse avoir de vrai souvenir d’elle.

On me parla alors de mille et un enfants et mille et une précautions que je fus bien incapable de retenir. Puis, aussi rapidement qu’on nous avait salué, les femmes avaient disparu, elles étaient pour la majorité très jeune, pas bien plus vieille que moi. Et haussant les épaules, je pénétrais dans le bâtiment tout en longueur, recouvert de tatami ou une cinquantaine d’enfants qui gueulaient. Un sourire crispé sur le visage, je remarquais que cette journée allait être longue. La foule de gosse vint se présenter à nous et rapidement, plusieurs gamines me demandèrent :

« Dis, t’es un Monsieur ou une Madame ? Pourquoi t’es plus grande que mon papa ? Pourquoi t’as des cicatrices sur les mains ? Le Monsieur c’est ton mari ? Regardez j’ai un couteau ! »

Je répondis aux questions précipitamment, un peu énervée et crispée qu’on me prenne pour un garçon :

« Je suis une fille ! J’ai mangé beaucoup de soupe ! Parce que je suis une guerrière ! Non, c’est juste mon cousin ! Comment ça un cout… ? »

J’écarquillais les yeux alors que le voyais une petite fille d’à peine quatre ans courir avec ses petites jambes derrière un groupe de garçons en secouant derrière un tantô. Un simple regard au niveau de ma botte me permis de voir que ce n’était pas un tantô, mais mon tantô ! Je m’élançais alors derrière elle en criant :

« Lâche ça, ce n’est pas un jouet pour les enfants ! »

Je jetais rapidement un regard perdu à Toshiro ! Ça commençait déjà mal tout ça ! Pourquoi les enfants ça courrait partout ! Mais quel enfer d’être parent ! Vivement que cette journée soit terminée ! J’étais déjà fatiguée, pourquoi les enfants avaient envie de s’étriper avec mon sabre ? Créatures de l’enfer ! Rendez-moi le travail d’ouvrir les perles ! C’était mieux que ça ! J’avais envie de pleurer, c’était donc ça l’enfer sur terre ! Qu’on vienne me sauver !



   

   

   


   
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Avant d’aller me laver, j’essayais de rassurer un peu Hitagi, elle avait l’air d’appréhender un peu la journée de demain. En même temps, si tu n’avais jamais eu l’occasion de t’occuper d’enfants, stresser était compréhensible. Ils avaient beau avoir une tête d’innocent, ça restait des machines destructrices avides de sucreries et de chaos. Je terminai mon verre cul-sec et partit me laver, y avait pas foule, pas mal de petit vieux et les bains n’étaient pas mixtes à mon grand dam. Je retournai à l’auberge en traînant un peu des pieds. Je n’étais pas encore couché en plus, il fallait que je masse la cheffe. Abusait-elle de moi ? Clairement, mais je lui devais bien ça. Je pénétrais donc cette petite auberge où l’on allait crécher pour les quelques jours à venir. Elle était encore en bas à m’attendre.

-Désolé, j’ai pris mon temps ça fait vachement de bien. Ton massage ? Ouais bien sûr boss ! Lui dis-je en souriant.

Je la suivis dans les escaliers menant aux diverses chambres. Elle me jeta la clé de la mienne et ouvrit la sienne avant de se jeter sur son lit. Elle se mit en culotte et après un compliment qui me touchait, elle attendait son dû. Après avoir lâché un petit soupir, je m’approchais d’elle et commençai à lui faire un des messages dont j’avais le secret. Ce n'est pas vraiment sorcier, il suffisait de savoir où masser pour détendre les muscles et donc avoir une bonne connaissance en anatomie. Elle commençait à se détendre petit à petit jusqu’à piquer du nez, mais je continuais encore un peu, en la regardant s’endormir. Elle avait le corps recouvert de cicatrice, je passai mon doigt sur l’une d’elle. En tant que médecin, je n’aimais pas trop voir ça, elle avait vraiment dû en baver. C’était quelqu’un de courageux cette Hitagi. J’attrapai la couverture au pied de son lit pour la recouvrir avec, puis je dégageais son visage de ses cheveux.

-C’est moi qui ai de la chance de vous avoir. Dis-je en sortant de la pièce.

Je n’étais pas vraiment d’humeur à dormir alors je redescendis demander un verre à l’aubergiste.

-Je ne vais pas tarder à fermer le bar jeune homme. Me répondit-il.

-Juste un ! Après, je vous laisse tranquille. Lui répondis-je.

Il me servit une chope que je sirotai lentement jusqu’à ce qu’il me foute à la porte. Arrivé dans ma chambre, je m’écroulais sur mon lit avant de tomber dans les bras de Morphée.

Je fus réveillé plus tard par quelqu’un qui venait de tambouriner sur ma porte. Je maudissais le monde entier en essayant de me lever sans grand succès. C’est donc avec la tête dans le cul, les yeux à moitié ouverts que je descendis les escaliers tant bien que mal m’aidant du mur pour aller dans la bonne direction. J’arrivais à la table réservée par Hitagi et m’installai sans un mot. Bon sang que je n’étais pas du matin, mais alors vraiment pas. Je relevais la tête faisant signe à ma cheffe qui semblait autant dans le pâté que moi.

-Bien dormi ? Demandais-je alors que le mec de l’auberge amenât à manger.

C’était qu’Hitagi avait déjà commandé. Kami-sama bénissez cette sainte femme.
Après avoir avalé notre petit déj’ nous sortîmes de l’auberge. J’eus un petit frisson de passer du chaud au froid. Hitagi pesta.

-Haut les cœurs cheffe, ça devrait être une journée plutôt tranquille. Lui répondis-je.

Essayais-je de la rassurer ? Oui clairement, mais c’était aussi avant tout pour me donner le petit coup de boost qu’il fallait pour entamer une journée de boulot. En arrivant là-bas, je trouvais enfin ce que j’avais cherché depuis qu’on était arrivé, ce qu’on m’avait promis. Une horde de femmes était là à nous attendre avant de partir au boulot. Surement attiré par ma beauté interstellaire, elles s’agglutinèrent autour de moi, nous remerciant et me complimentant. Je riais comme un idiot avant de comprendre qu’elles étaient partis. On rentrait dans un bâtiment rempli de tatamis et de chiards qui courraient dans tous les sens. Un attroupement se fit autour d’Hitagi et les mômes commencèrent à lui poser plein de questions. Je sentis une petite main agripper mon kimono. En me retournant, je vis un gamin pas plus haut que trois pommes qui regardais trois autres enfants au loin.

-Hum ? Qu’est que tu veux ? Demandais-je en regardant l’enfant avec mes yeux de poissons morts.

Soudain, j’entendis Hitagi paniqué et la vis courir après un gosse armé d’un couteau. Ça promettait, un gosse qui joue avec un couteau un autre qui a cru que j’étais un mur. Je soupirais prenant le gosse dans mes bras.

-Ok très bien ! Écoutez-moi ! Venez vous asseoir là juste devant moi ! Ordonnais-je en prenant une voix autoritaire.

Les gosses s’arrêtèrent et s’assaillirent devant moi. Je reposais le Schtroumpf qui partit rejoindre ses camarades.

-Je m’appelle Toshiro, et voici Hitagi. On va vous garder le temps que …

-Pourquoi tes cheveux sont blancs ? Demanda une petite fille.

-C’est un signe d’intelligence, ne me coupe pas la parole microbe. Je vais vous demander de bien vous comportez, ainsi, on dira à vos parents que vous avez été sage, mais c’est du donnant donnant, soyez cool et on sera cool. Je ne veux pas de bagarre, de cris, de pleurer, de feu, d’attaque à main armé ou encore de merde sur le tapis.

-Monsieur ? Demanda l’un des gosses.

-Toshiro ou Toshi. Comme vous voulez.

-On peut jouer à un jeu ?

-Lequel ? Demandais-je me méfiant de ces petits diables.

-Je ne sais pas, mais on a envie de jouer.

-Oui. Disent-ils tous en cœur.

-Hum, Hitagi ? T’as une idée de jeux ? Cachecache, balle aux prisonniers,… ?

En regardant toutes les petites têtes en face de moi, je me disais qu’on pourrait même monter une pièce de théâtre ou un truc du genre, alors je glissais l’idée à Hitagi, c’était elle la cheffe et donc à elle de décider à quelle sauce on allait être mangé par ces morpions.

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J’avais fini par rattraper la gamine, non sans attraper la lame à la main pour la retirer, au mépris même de la douleur ! J’arrachais la dague des mains et sentis la morsure de l’acier : à trop bien aiguiser ma lame, ça se retournait contre moi. Je claquais de la langue et lançait un regard noir à la gamine, avant de me reconcentrer sur ma main en sang. Je m’approchais alors de Toshiro, toute penaude. Lui au moins il avait l’air de réussir à gérer les mômes, ce qui n’était clairement pas mon cas, car mon regard avait foutu la trouille à l’une d’entre elle, la poisse, voilà une chiard qui ne viendra plus me faire chier au moins. Le médecin se retourna alors que je m’approchais de lui, pour qu’il soigne ma paluche :

« Toshiro, bobo ! »

Et pendant qu’il prenait ma main entre les siennes pour guérir ma plaie sur la paume, je commençais à me frotter le menton à la recherche d’un jeu qu’on pourrait faire. Je devais trouver une idée. Mais comment je pouvais trouver une idée de jeu ? Je ne l’étais jamais amusée quand j’étais enfant, quand je demandais à mon vieux d’aller jouer, celui-ci me giflait et m’ordonnait de retourner m’entraîner. Pas sûr que gifler tous les gosses pour les envoyer faire dodo soit aussi une solution. Je me creusais la tête, ne me rendant même pas compte que les marmots étaient plus fascinés par la lumière qui s’échappait des mains de Toshiro que de savoir à quel jeu on allait bien pouvoir jouer !

Je me forçais alors à réfléchir à toute vitesse, fouillant dans mes pensées pour retrouver le moindre souvenir, la moindre étincelle qui me permettrait de savoir à quoi jouer… Enfin, un jeu pour des non shinobis, pas sûr que Tsumi et moi qui nous tabassions puisse vraiment faire office de jeu, même si moi me battre me faisait bien marrer. Mais, alors que je plongeais toujours plus profond dans mes souvenirs, un flash, une illumination. Un des rares souvenirs de mon grand-père quand j’étais petite, il jouait avec moi à un jeu et ce jeu c’était :

1, 2, 3, SOLEIL ! 

Je retirais ma main complètement guérie des mains de Toshiro et tapa du poing dans ma paume gauche, un grand sourire sur mes lèvres. Putain, ce que je pouvais être fière de cette idée, si je n’étais pas une zouz responsable, je ne savais pas ce que j’étais. C’était donc ça être responsable ? Incroyable, je commencerais presque à avoir mal aux chevilles.

Je me plaçais alors sur mes talons, me baissant aux niveaux des enfants et déclara alors :

« Ça vous dit qu’on joue à 1,2,3, Soleil ? »

Pour seule réponse, une petite fille me poussa et je tombais en arrière alors que plusieurs mômes remarquaient quelques choses :

« Vous avez vu ? Sa culotte est noire ! »

Cramoisis et écarlate, je me relevais, furibonde, je serrais les poings. Puis, crispée comme pas possible, je demandais alors à ces sales créatures :

« Pourquoi tu m’as poussée ? »

Je me demandais vraiment ce que j’avais pu faire pour mériter tel châtiment, j’avais vraiment l’impression que les gosses me détestaient ! Ah, quelle barbe ! Et je reçus pour seule réponse :

« Parce que tu as couru après de Hanabi ! »

Je me retins de lui foutre une balayette dans les jambes et de partir directement. Qu’est-ce qu’ils m’emmerdaient ceux-là ! Je me promis alors à moi-même de ne jamais avoir de gosse, si c’était pour subir ça, alors non merci, je ne voulais pas ! Je vibrais sous la colère mais réussis cependant à contenir le magma colérique en moi et toujours aussi crispée, rétorqua, la mâchoire bloquée :

« Je ne courrais plus après avec Hanabi… Sois gentille s’il te plaît ! »

Elle me tira la langue et partis en courant… Insulté et poussé par une gamine de cinq ans… c’était la fin de mon charisme, je voulais creuser un trou et disparaître profondément, quelle honte quand même que des mioches aient vu ma culotte, je voulais mourir. Je n’étais pas pudique, tout le monde le savait, mais devant des enfants quand même… Quelle merde !

Réussissant à reprendre mon calme, je me tournais vers Toshiro et les enfants qui restaient :

« Ça vous dit donc, un 1,2,3, Soleil ? »

Toshiro s’arrangea alors pour obtenir une réponse un peu plus enthousiaste qu’avant et la foule de mioche décidée à jouer me suivit alors. Heureusement que le médecin était là, il gérait mieux les enfants que moi, sûrement que s’occuper de patient c’était comme gérer des gosses… Puis, peut-être qu’avec sa démonstration d’Iroujutsu, il avait fait un truc cool qui les fascinaient. Moi aussi j’étais capable de faire des trucs cools, mais c’était un peu plus dangereux… Ouais, mieux valait s’abstenir, puis pas sûr qu’ils veuillent me voir m’ouvrir les veines ou alors fracasser des mannequines de paille au sabre. Mes talents à moi étaient moins bling, bling et flashy que Toshiro.

Vu que j’avais été celle qui avait proposé le jeu, je me retrouvais contre le mur, à devoir compter. Je me posais alors, puis commença à compter :

« 1, 2, 3… SOLEIL ! »

Je me retournais d’un coup et aperçus quelques enfants qui étaient encore en mouvement et les désignant du doigt, gloussai :

« Perdu et perdu ! »

Puis, je recommençais… mais j’étais si rapide et Toshiro jouait si peu sérieusement que personne n’avançait, je les voyais à chaque fois bouger un peu et aussi sévère qu’impitoyable, je les renvoyais tous à la case départ. Mais à faire ça durant plus de cinq minutes, gardant mon trône, je voyais bien les enfants commencer à s’énerver et ce fut à cet instant-là que je compris que jouer sérieusement contre des mioches de trois à sept ans me faisait juste passer pour une sale conne. Et faisait de moi une gonzesse bien pathétique… Qu’est-ce que je faisais à essayer de gagner à tout prix contre des gosses ? Parce que je n’avais jamais eu de partenaire de jeu et que mon âme de sale peste voulait impérativement gagner ? Ouais, ça avait l’air d’être ça. Grandiose Hitagi, bravo, je t’applaudis.

Je décidais alors d’abandonner ce petit côté compétiteur, pour simplement essayer de faire plaisir aux enfants en leur laissant une chance de gagner. Je me retournais alors plus lentement, puis pardonnait les petits mouvements. Ouais, je faisais preuve de tolérance et rapidement, quelqu’un finis par taper sur le mur à côté de moi et crier :

« SOLEIL ! »

C’était un petit garçon de sept ans et faisant mine d’être impressionnée par sa vitesse, je me dirigeais vers la ligne de départ. Et alors que le nouveau roi commençait, je me fis rapidement et à chaque fois renvoyé à la cause départ, je voyais les rois s’enchaîner, mais ce n’était plus jamais moi, je payais mon côté sévère du début. Ils se vengeaient de moi… ils avaient de l’avenir devant eux pour cogiter comme ça. Entre deux renvoie à la case départ, Toshiro fut roi et au moment ou on se retrouva de nouveau côte à côte, je lui murmurai :

« C’est la première fois de ma vie que je m’amuse avec d’autres enfants… laisser les autres gagnés est plus dur qu’on ne pourrait le croire… »

J’avais conclu sur un léger gloussement. Je commençais à prendre en compte plusieurs choses. Je n’avais jamais eu une enfance normale et je restais quand même une grande enfant qui regrettait de ne pas avoir eu une enfance aussi joyeuse qu’elle le voulait… Mais, là, j’étais en train d’exorciser cette enfant gâcher en jouant avec bienveillance, surtout, que de plus en plus d’enfant nous rejoignaient. Les partis durèrent longtemps et finalement, je réussis à être de nouveau la reine, pour quelques instants, car Toshiro me vola le titre un instant après. Je laissais exploser comiquement ma tristesse !

« Mais non, pour une fois que je gagnais ! »

Et faisant mine d’être toute penaude, regagnait la ligne de départ, en chemin, un gosse me réconforta :

« T’inquiète pas, il y en aura d’autre. »

Voir un enfant de six ans plus matures que moi, cela faisait mal. Mais, ce n’était pas grave, je jouais avec eux, je m’amusais et c’était plus fatiguant qu’on pourrait le croire. Aux alentours d’une heure de l’après-midi, alors que les gosses commençaient à crier à la faim, alors que je n’avais aucune idée de quoi faire et qu’en plus j’avais complètement oublié le fait que ces petites bêtes là mangeaient, qu’on ne m’avait pas prévenu de comment les nourrir, un chariot arriva, mener par un gros cuisinier, qui déclara alors en rentrant dans le bâtiment :

« C’EST L’HEURE DU REPAS ! »

Et rapidement, les gosses se retrouvèrent avec des bols de riz et de soupe. Cela nous offrit un instant de répits, ALLÉLUIA, un peu de calme et de repos ! Moment où je n’avais pas à désamorcer les disputes ou courir derrière un gosse qui avait volé mon tantô (oui encore), ce petit moment, je le mis à contribution en emmenant son repas au médecin, il le méritait bien, tant il m’épaulait dans ces épreuves parfois difficiles, je devais l’entretenir, sinon on allait me dire que je m’étais trop reposée sur lui, fallait que je le ramène en meilleure santé que quand il était parti, pour que tous pensent presque que j’avais tant fait que ça avait été des vacances pour lui. Je tendais donc la bouffe à mon cousin allongé contre un mur :

« Tiens chef ! »

Et je me laissais tomber à côté de lui et lâchant un soupir de soulagement, heureuse de pouvoir profiter d’un peu de calme :

« Ben dit donc, c’que c’est fatiguant, je ne pensais pas… plus jamais je fais ça de ma vie ! »

J’avais conclu en rigolant calmement, finalement, ce n’était pas si terrible que ça que de s’occuper des enfants, surtout que plus le temps passait, plus ils m’appréciaient et je devais bien avouer que cela me faisait plaisir, qu’ils m’apprécient, l’enfant en moi qui n’avait jamais eu d’amis était heureuse d’être appréciée, même si elle était une mauvaise perdante qui détestait perdre.

Je finis de bailler en mangeant et amena une idée à Toshiro à côté de moi :

« Un atelier sieste, se serait cool ! Tu penses qu’ils accepteraient de pioncer ? »

Une bonne sieste ne ferait pas de mal à tous ces gosses, mais aussi à moi et au médecin : on n’avait pas assez dormi, faudrait qu’on puisse finir notre nuit… Si personne n’acceptait de dormir, bah, on pourrait faire comme le médecin avait dit, faire une pièce de théâtre, ça pourrait être cool tout ça et amuser les gosses… avant nos talents de shinobis, ça pourrait être intéressant et fasciner ces petites têtes blondes, les yeux remplis d’étoile et d’admiration… Mais quitte à choisir, atelier sieste, je préférais… il fallait voir comment ça allait tourner.



   

   

   


   
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Hitagi avait réussi à trouver LE jeu qui plaisait à tout le monde. Je ne me rappelle pas avoir déjà vu un gamin refuser une partie de 1,2,3 soleils et, sans vouloir me vanter, parce que ce n'est pas trop mon genre, je suis imbattable. Elle leur proposa donc ce jeu et n’obtenu qu’une agression d’une petite teigneuse qui n’avait rien trouvé de mieux que de pousser Hitagi et de dévoiler sa culotte. Ah les gosses ce que ça peut être con. J’espère que je n’étais pas comme ça. Oh lieu de profiter de la vue, ils commencèrent à se moquer d’Hitagi. Je lançais un regard fâché à la gamine laissant Hitagi affirmé son autorité. Si j’étais intervenue, elle aurait perdu toute crédibilité et les gamins sont méchants de nature. Hitagi s’en sortie super bien, elle avait capté l’attention des gamins et commença le jeu. Elle jouait le rôle du soleil et les enfants et moi étions à l’autre bout de la salle essayant de ne pas dépasser une ligne imaginaire. Elle commença le décompte. Un ! Je commençais à avancer doucement pour ne pas dépasser les gamins, il fallait bien … Deux ? J’ai à peine fait quelques pas, elle va un poil vite nan ? Les gamins donnaient tout ce qu’ils avaient pour … Trois, soleil ? Je me stoppais net, chatouillant discrètement le gamin à ma droite. Hitagi élimina plein de gosses et moi-même, nous obligeant à retourner au début. Elle était plutôt sévère et ça commençait à énerver quelques-uns des enfants. Je pense qu’elle s’en est rendu compte parce qu’elle devenait de plus en plus souple avec le règlement, si bien que je pouvais continuer à faire le con sans soucis. Les enfants s’amusaient et c’était le principal. Après quelques essais infructueux, j’arrivais au niveau d’Hitagi, touchant le mur en sautant de joie. J’avais dit que j’étais le maître du 1,2,3 soleil, mais ces gamins étaient des adversaires redoutable. Elle m’expliqua qu’elle s’amusait et qu’elle trouvait ça dur de laisser gagner les autres.

-Si tu t’amuses aussi, c'est le principal. Lui dis-je en me mettant en position face au mur.

J’étais bien d’accord avec elle. C’était ça la vraie difficulté quand tu jouais avec des enfants. Il fallait trouver le bon équilibre entre, les laisser gagner pour qu’ils s’amusent, mais pas trop pour qu'ils ne s'ennuient pas. De plus en plus de gamins rejoignaient la partie, la rallongeant. Je tenais généralement pas longtemps en maître du jeu, préférant faire le clown au milieu des gamins. Je piquais le rôle à Hitagi qui partit en faisant la moue. Un enfant la réconforta. Elle s’était intégrée correctement dans le groupe d’enfant. Il y eut quelques parties avant que les enfants commencèrent l’appel de la nourriture qui arriva comme par magie sur un chariot. C’était fatiguant de jouer avec des enfants, c'était pire que des chiens, mais on en était venu à bout, ils avaient faim et étaient crevés. Je m’adossais à un mur un peu à l’écart du bruit et de l’agitation, regardant tous les enfants qui mangeaient devant moi. Ça me rappelait l’époque où je m’occupais de mon petit frère. Il avait tout le temps envie de jouer à des trucs comme ça et je jouais toujours avec lui pour lui faire plaisir.
Je fus sorti de mes flashbacks par Hitagi qui m’apportais un bol de riz.

-Merci cheffe ! Lui répondis-je.

Elle s’installa à côté de moi disant que c’était fatiguant et qu’elle ne le referait jamais. Je lâchai un petit rire avant de lui répondre.

-Ça fait du bien de temps en temps en vrai, ça nous change un peu de d’habitude.

La digestion fit son travail, j’avais envie de dormir un peu. Hitagi me proposa de faire un atelier sieste et en voyant la gueule des gamins, j'approuvais son idée.

-Hoy, les mômes ! Venez donc ici en prenant une couverture et un coussin chacun, on va faire un atelier sieste. Dis-je sans bouger.

Je ne comptais pas me déplacer alors j’attendais qu’ils arrivent tous. Il y a bien eu un réfractaire, mais je lui lançais ma chaussure dessus en lui expliquant qu’il était trop fatigué pour l’esquiver.

-Tu vas nous raconter une histoire Toshi ? Demanda un des gamins.

-Hum, si vous me promettez de dormir sans faire d’histoires, alors oui.

Ils acquiescèrent tous en cœur.

-Bon ! Dis-je en lançant un appel à l’aide en donnant des coups de coudes à Hitagi. Je vais vous raconter l’histoire de la princesse du pays du feu. C’était une magnifique jeune fille qui fut missionnée par sa mère la reine, pour …

-Ça veut dire quoi missionner ?

-Ah ! Heuu, c’est quand quelqu’un te confie une mission. Donc je disais, la reine avait donné une mission à sa fille : livrer des carottes à sa grand-mère malade. Vous pouvez vous moquer ! Dis-je en regardant les enfants qui rigolaient. Mais sa grand-mère habitait loin du village et c’était donc un long voyage qui attendait la jeune fille. Elle et sa chevelure à la couleur de feu partir dans la forêt, panier de carotte à la main. Elle croisa le chemin d’un magnifique garçon appelé Toshiro, coïncidence ? Oui. Toshiro avait décidé d’aider la magnifique jeune fille à atteindre la maison de sa grand-mère, mais sur la route, ils rencontrèrent un dragon !

-Oooooooooh. S’écrièrent de surprise les enfants.

-Toshiro, armé d’un bâton, se mit devant la jeune femme disant au dragon : *Non tu ne nous piqueras pas les carotte gredin*. Dis-je en me levant et en mimant mon histoire. Le dragon cracha un arc-en-ciel qui envoya bouler Toshiro. La princesse se retrouvait maintenant seule face à l’énorme dragon. Elle attrapa une des carottes dans son panier et la proposa au dragon lui expliquant qu’elle comprenait qu’il avait faim, mais que sa grand-mère aussi et qu’il fallait qu’elle lui les livre. Le dragon impressionné par le courage de la jeune fille accepta et la laissa passer. Elle livra les carottes et réussie ainsi sa mission. Dis-je en observant quelques enfants assoupis.

Me retournant vers Hitagi en lui faisant un clin d’œil tout fier de moi, je me rassis à ma place et patientai quelques instants le temps que tout le monde s’endorme.

-Ok, honnêtement, je ne pensais pas les endormir avec ça. Dis-je en rigolant doucement. T’as géré tout à l’heure. Tu peux dormir un peu si tu veux, je peux surveiller tout seul des gamins qui dorment.


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Chinoike Hitagi
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Que le médecin approuve mon idée d’atelier sieste m’emplissait de joie ! J’allais pouvoir me reposer un peu ! Je remerciais le ciel que mon cousin ait si mal dormis et soit du coup prêt à pioncer ! Il se releva alors et appris la nouvelle aux gosses, qui furent assez mitigés, attendant surtout une histoire. Toshiro finit par céder alors qu’un groupe d’enfants vinrent se placer autour de nous et que l’histoire commença. Il n’y avait pas assez de tripes et de sangs à mon goût et puis, c’était la princesse qui était sauvée… pourquoi c’était toujours la princesse qui était sauvée et pas d’autres gens ? Je l’avais laissé raconter sa petite histoire, malgré l’aide que ses yeux demandaient : il devait gérer ce qu’il avait créé seul, ce n’était pas mon problème à moi, ahah. Son histoire de carotte et de dragons, on se demandait bien ou il avait trouvé tout cela.

A la fin du conte tout chelou, une bonne partie des gosses posèrent leurs têtes sur leurs oreillers et commencèrent à piquer du nez. La salle devint toute silencieuse et le calme s’installa. Vu comment les morpions avaient bougé durant toute la matinée, ce n’était pas vraiment étonnant qu’ils soient fatigués. Ils avaient l’air tous si calme endormis, difficile à croire qu’avant ils gueulaient et piallaient de partout. C’était plus mignon qu’on pourrait le croire. Toshiro avait bien raison, ça changeait de d’habitude. Une fillette avait posé sa tête sur mes genoux et dormait à poings fermés, me bavant dessus. Je lui caressais les cheveux. Pour le clan, il fallait de nouveaux bras, ce qui voudrait dire, qu’un jour, je devrais avoir des enfants… serais-je une bonne mère ? Je ne savais pas trop, les enfants, c’étaient fatiguant et puis et puis… mais quel genre de question je me posais, j’avais bien tout le temps devant moi…

Le médecin m’invita à dormir, expliquant qu’il allait surveiller les enfants, mais je n’avais plus envie, une fois dans le calme, l’envie de dormir était partie et cet étrange sentiment sur la pensée d’avoir des enfants persistaient. Je murmurais à mon cousin, collé à côté de moi, comme deux enfants échangeant des secrets :

« Dire que si on avait pas été massacré, on aurait pus avoir une enfance aussi tranquille… »

Je plissais les yeux, tous mes mauvais souvenirs remontaient à la surface, tous les coups, les beignes, les pleurs, les cris… Mon enfance avait été horrible, je ne pouvais pas l’oublier, mon grand-père avait été un tyran et je lui en voulais toujours de cette éducation, même si j’avais bien compris qu’elle m’avait endurci. Mais, ça ne pardonnait pas vraiment les choses, j’avais beaucoup souffert et on m’avait dérobé mon enfance, mes années d’amusement et d’insouciance, je n’avais jamais pu vivre tranquillement et posément. J’avais l’impression de ne découvrir que ces dernières années ce que c’était réellement que vivre :

« Quand je vois ces enfants, je me dis que j’ai vraiment eu une enfance de merde… »

Je levais les yeux vers les poutres au plafond. Est-ce que je voulais des enfants ? J’en avais aucune putain d’idée… parce que je ne voulais pas me retrouver mère et me comporter comme la mienne. La gonzesse avait été si faible qu’après la mort de mon daron, elle avait essayé de se donner la mort avec moi… Depuis que j’avais eu accès aux souvenirs de mon grand-père via un Genjutsu particulièrement violent, je n’avais que du mépris pour cette bonne femme qui m’avait donné naissance et qui avait essayé de me tuer. Je ne voulais pas devenir comme elle, abandonné mon enfant et le laisser avoir une enfance de merde… Plus que jamais, maintenant que j’arrivais à contrôler ma colère et ma haine, que j’acceptais et essayer de devenir une adulte, je sentais mon passé de plus en plus présent, derrière moi à chaque pas… Je me prenais la tête, voilà que je me demandais si je serais une bonne mère… C’était dur de devenir adulte quand même…

« J’suis vraiment trop conne, j’me d’mande si j’f’rais une bonne mère et si j’s’rai pas aussi nulle que la mienne… j’en veux à mon vieux de mon éducation violente, j’en veux à mon père d’être mort et surtout j’en veux à ma mère qui a essayé de se suicider avec moi… »

Sans m’en rendre compte, je m’étais ouverte, probablement un peu fatiguée, je me laissais aller. Je n’avais jamais trop parlé de mes sentiments, parce qu’il manquerait plus que ça, qu’on me voit comme une gonzesse à sauver, comme une princesse enfermée dans sa tour attendant un preux chevalier pour la sauver ! Que des foutaises, moi je n’étais pas une fiotte, moi les dragons je les dézinguais et les étripaient, je n’en avais rien à foutre ! Mais évidemment, derrière mes apparences de grosse dure, je cachais des sentiments… des sentiments que je n’aimerai pas avoir, parce que ça me donnait juste envie de décamper du clan… J’avais plein de sentiments paradoxaux qui se battaient encore en moi et ça me fatiguait, mais on faisait avec, on tentait des trucs ! Je ne me laissais pas abattre.

« Quitte à avoir un marmot, j’aimerai autant être là pour lui et lui laisser un monde ou il ne serait pas obligé de vivre dans une grotte de merde ! »

Je rebaissais la tête et relevait une mèche de cheveux de la fillette qui dormait sur moi, elle était toute mignonne et cela me rappelait alors à quel point, ma coquetterie était feinte, j’étais une brute et sauf dans un pieu avec Mugi, je n’avais rien de très féminin… c’était à se demander ce qu’il me trouvait l’autre… J’en avais aucune idée. Mais, ce que je savais, c’était que le flot de pensée qui me traversait me rendait juste mélancolique et triste et finalement, je finis par m’endormir, devant alors avoir l’air aussi candide que tous ses gosses.
C’était un sommeil noir, sans rêve, sans pensée, juste le sommeil. Je finis par émerger, lorsque le bruit me réveilla. La lumière dans la pièce était rasante, le soleil couchant me déchirait les yeux… Bordel, j’avais dormi combien de temps ? Mon premier réflexe fut de m’essuyer mon filet de bave et de dire :

« J’dormais pas ! »

Sauf, que les enfants se réveillaient eux aussi, alors que leurs mères pénétraient dans la salle pour les récupérer. Toshiro parlait avec elles et je rejoins alors le médecin. Les enfants partaient tous, saluant le médecin, quant à moi, j’avais un peu moins d’au revoir, mais ce n’était pas si mal ! J’avais bien géré, j’étais plus en phase avec mon enfance. La petite fille qui avait dormi sur mes genoux, celle qui m’avait piqué mon tantô deux fois finit par partir en dernière, me saluant en partout, ne nous laissant une nouvelle fois, que moi et le médecin. Aucun de nous ne dit rien, restant assis sur le côté du bâtiment, profitant de la lumière du crépuscule. Une fois complètement réveillée, alors que je remettais toutes mes pensées en place, contente que le lendemain, j’allais pouvoir retourner nager et aller ouvrir des huîtres, un travail qui m’avait plus plu et moins fait cogiter que les gosses, un type arriva. C’était le gros du début, notre intermédiaire, qui s’approcha de nous, triomphant avant de déclarer pendant que je me levais pour le saluer :

« Oh, vous êtes encore là, super ! Nous n’allons pas avoir besoin de vous demain ! Vous nous avez tellement aidé aujourd’hui et hier que nous avons un jour d’avances dans notre programme ! Nous avons terminé ! »

Je ne pus me retenir de lâcher de manière déçue :

« Oh, d’accord, je vois ! »

Moi qui étais si heureuse de retourner dans la mer, je tombais de haut ! Ça cassait les couilles, c’était chiant ! On ne pouvait pas faire autrement malheureusement ! On était bon pour regagner nos pénates plus rapidement que prévu :

« Bon, bah, heureuse d’avoir pu être utile ! »

Le petit homme grassouillet m’attrapa les mains et les secoua, avant de se souvenir de quelque chose :

« Vu que vous nous avez beaucoup aidé, vous pourrez dormir ce soir ici et repartir dès demain matin ! »

En y réfléchissant, c’était mieux que rien, une nuit dans un hôtel, je n’allais pas dire non, puis ça ferait une nuit de moins que j’allais devoir passer dans une grotte ! Je lâchais alors un sourire de remerciement. Le petit homme disparu et une fois cela terminé, la nuit était quasiment tombée. Je me tournais vers Toshiro qui avait assisté à toute la scène et haussant les épaules, soufflais :

« Bon, bah, tâchons de profiter de cette dernière nuit ! On sera de retour plus vite et Etsu sera contente de voir qu’on était productif ! »


Après tout, j’aurais toujours l’occasion de revenir lorsqu’il fera vraiment beau pour aller me baigner et plonger encore un peu ! Ce sera cool ! Mais, avant cela, avant de profiter de notre dernier repas ici, il fallait être propre et sachant qu’on m’avait bavé dessus, ce n’était pas le mieux !

« On va aux bains ensemble avant de partir pour mettre la race de notre vie à notre bide ? »

Et ce fut sur ces mots que je partis aux bains mixtes, parce que n’ayant absolument rien à cacher, ou plutôt si, mais je m’en foutais et que le médecin me voit (ce qu’il avait déjà vu), ni les autres, car avec mes cicatrices et mes muscles saillants, je devais plus faire flipper qu’autre chose ! Puis, après ce passage pour être toute propre, toute belle, je rejoignis l’auberge avec Toshiro, ou nous pûmes manger dans de belles proportions, avant d’aller se coucher plutôt tôt, ayant prévu de repartir tôt dès l’aube !

Et alors que je me couchais et sombrait de nouveau dans le sommeil, je salivais d’avance des compliments qu’Etsu allait me faire dès le lendemain ! Mais, mon sommeil ne dura pas longtemps, car aux alentours d’une heure du matin, quelqu’un toqua à ma porte. Prudente, je dégainais mon tantô et me plaçant devant la porte, lâcha un grognement fatigué ! Je détestais me faire réveiller aussi tôt, mais surtout, par qui ? Toshiro ? Je ne savais pas, mais j’eus rapidement la réponse, car la voix du petit homme grassouillet résonna rapidement à mes oreilles. Je lâchais un soupir de soulagement avant d’ouvrir précautionneusement la porte et d’apercevoir, le petit homme debout sur le seuil de ma porte, paniqué, qui rapidement, commença à m’expliquer nerveusement la situation. Ma gueule de déterrer était assez éloquente pour savoir qu’il fallait me convaincre. L’autre se mit alors à table :

« Oui, en fait un de nos bateaux de pêche, n’est pas revenu hier soir et on s’inquiète, une tempête va avoir lieu et ça nous arrangerait si vous pouviez partir à leur recherche… Vu que vous êtes des ninjas, on s’est dit que… ce serait facile pour vous !»

Je faillis m’étouffer avant de refuser net, mais je ne fis rien, pensant d’un seul coup à la gloire que ça allait être que de sauver un bateau, alors même que ce n’était pas notre travail ! Je grognais et acceptait donc, malgré mon mal de mer. Et ordonnais au type d’aller nous chercher un marin et qu’on allait avoir besoin d’un bateau. Le type disparu et je restais alors quelques instants à rien dire, rien faire, avant de prendre une grande inspiration et d’aller toquer à la porte du médecin. Je savais déjà qu’il n’aimera pas être réveillé, mais il accepterait sûrement d’aller sauver tout ce petit monde-là. Je toquais alors trois fois à sa porte et murmurai :

« Lève-toi, on a du travail ! »

Je devais vraiment être la première des connes pour accepter d’aller chercher un bateau de nuit en n’étant pas navigatrice. Mais, enfin, bon, un sourire d’Etsu et sa confiance valait bien que je mette ma vie en jeu. Quand il fallait y aller, on y allait ! Espérons qu’on rentre tous les deux en vie de cette aventure !




   

   

   


   
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J’avais réussi à assommer tout le monde, les petits enfants dormaient à présent. Nos activités d’avant mangé avait pas mal aidé, je n’avais fait que mettre le coup final. Hitagi refusa ma proposition disant qu’à présent, elle était plus réveillée qu’autre chose, mais si vous voulez mon avis, vu ses petits yeux elle n’allait pas tarder à rejoindre les gamins, surtout que la petite voleuse de tanto s’était installé sur ses genoux l’empêchant de bouger sous peine de la réveiller. J’étais pas mal fier de ma petite histoire même si elle avait aucun sens. La fatigue m’avait sûrement aidé à la créer, mais bon là le sommeil était de moins en moins présent. J’écoutais Hitagi qui me chuchotait des choses dan le creux de l’oreille.

Je ne m'étais jamais vraiment reposé la question depuis un certain temps. Et si jamais il n’y avait jamais eu le massacre ? Sans doute que j’aurais encore toute ma famille, j’avais du mal à imaginer ce que serait ma vie avec eux. Je n’aurais pas été comme je suis actuellement ça, c'est sûr, mais est-ce que ça aurait été mieux ? Mon petit frère serait encore là, mes amis aussi, Etsu serait s’en doute mariée avec Riamu et son frère et moi aurions pu continuer à faire les quatre cents coups. Je poussais tout d’un coup un lourd soupir, elle avait réussi en quelques secondes à me rendre nostalgique. Je regardais les gosses dormir les jalousant un peu. S’ils savaient la chance qu’ils avaient d’être loin de tout ça.

-Quand je vois ces enfants, je me dis que j’ai vraiment eu une enfance de merde… Me chuchota-t-elle.

-J’comprends ça n'a pas dû être facile. Lui chuchotais-je en retour.

C’est vrai que j’avais eu beaucoup plus de chance que les plus jeunes, ou pas, je ne sais pas. J’avais environ neuf piges quand tout est arrivé. À la suite de ça, j’ai élevé moi-même mon petit frère de cinq ans tout seul qui me fut arraché quelques années plus tard. Je me souviens encore de chaque moment passé avec lui, mais aussi de chaque seconde se déroulant pendant le massacre. J’avais décidé de devenir médecin pour prendre soin de lui, mais vous savez ce qu’on dit ! Un cadavre n’a pas besoin de soin. Ça me rendait mélancolique, je ne savais même pas pourquoi ce type me l’avais prit.

-Ça sert pas à grand-chose de se morfondre sur le passé. Ce qui est fait et fait, à nous d’assurer notre propre futur. Tu serais une superbe maman Hitagi ! Tu l’as prouvée aujourd’hui et si tu doutes de ce que je dis regarde sur tes genoux. T’as su t’adapter à eux et leur faire plaisir. Jusqu’à présent, on a eu aucun blessé et ils roupillent comme des loirs. Et j’ai aucun doute sur ça, ne serait-ce que parce que tu te poses la question et que tu trouves que le comportement des autres membres de ta famille est irresponsables. C’est bizarre ce que je vais te dire, mais tu es toi ! Pas ta mère, ni ton père ! Et tu es une personne formidable Hitagi. Donc nul doute que tu saurais gérer un ou deux marmots.

Je tournais la tête et la vis s’endormir. Je me relevais donc passant dans les rangs de gamins endormis pour aller me chercher un verre d’eau. Le calme de la salle me faisait du bien, je pouvais enfin souffler un petit peu, tous les enfants dormais et ne risquait pas de s’égorger avec un tanto perdu ou s’enfuir. Je m’installais donc confortablement à une table verre d’eau à la main et les yeux perdu dans le plafond attendant patiemment le retour des mamans qui ne tarda pas. Je décidais de sortir les accueillir et leur expliquer comment ça, c’était passé.

-Bonjour mesdemoiselles. Ce n'était pas trop difficile aujourd’hui ? Demandais-je au groupe de femmes.

-Comme d'habitude, ça va. Ils ont été sages ? Me demanda l’une d’entre elle.

-Très ! On a joué toute la matinée et là, on leur a raconté une histoire et ils dorment.

-On peut les récupérer ? Me demanda une maman du fond de la foule.

-Bien sûr ! Entrez ! Dis-je en ouvrant la porte. Allez les nenfants on se réveille !

Je regardais Hitagi se réveiller de sa sieste et aidais les mamans à récupérer leurs gosses.

-Au revoir tout le monde à la prochaine. Dis-je en faisant des signes de mains.

On s’installait sur un côté du bâtiment attendant qu’Hitagi émerge de son sommeil quand le petit gros du début vint nous voir. Il nous expliqua qu’il avait plus besoin de nous, mais nous offrait une nuit à l’auberge. J’étais un peu déçu que ça se termine, cette mission aux allures de vacances était plus qu’agréable.

-Bon, bah, tâchons de profiter de cette dernière nuit ! On sera de retour plus vite et Etsu sera contente de voir qu’on était productif ! Me dit Hitagi en soufflant.

Elle devait être aussi déçue que moi.

-Je ne manquerais pas de lui dire que tu as été une super cheffe, même si tu m’utilises pour avoir des massages gratos. Dis-je en rigolant.

-On va aux bains ensemble avant de partir pour mettre la race de notre vie à notre bide ?

-Ça ne se refuse pas ! Dis-je en emboîtant le pas. Et puis s’il faut, j’aurais un harem à ma disposition.

La soirée s'était très bien passée. On s’était lavé, on avait mangé et bu et là, on était parti dormir. J’étais en plein milieu d’un rêve et pas un petit, le genre de rêve qui nous fait traîner plus longtemps au lieu et dont on se réveille heureux si jamais personne ne perturbe notre sommeil comme ce qui était en train de se passer. Hitagi avait toqué à ma porte et me demanda de venir bosser. Évidement ça se terminait trop bien, il fallait que quelque chose se passe avant qu’on parte, comme des types qui invoque le dieu de la mer ou un orphelinat en feu. Hitagi m’expliqua qu’un bateau de pêche n’était pas revenu et qu’une tempête se préparait. On est d’accord ça puait des fesses, mais pas le choix des types étaient probablement en danger et on jouait la réputation des Chinoike, alors, hors de question de passé à côté de ça. Hitagi avait déjà demandé un bateau et un marin alors on se dirigeait là où l’embarcation était rangée.

-Allez, en selle moussaillon, on n’a pas le temps. Dis-je en montant dans le bateau.

Je laissais Hitagi donné ses instructions au marin et attendis patiemment le dépars du bateau.

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Toshiro avait pas trop mal la nouvelle, je me disais bien que le médecin ne pourrait pas rester neutre dans une situation comme ça, je savais à quel point il donnait de l’importance à la vie humaine, j’étais probablement une des mieux placés pour savoir ça, vu comment, il avait toujours eu de cesse de ne jamais faucher une vie humaine devant moi. Et puis, c’était le genre de projecteur dont on rêvait pour le clan, pour montrer à quel point on était génial… ça valait bien qu’on mette nos vies en jeux.

Alors que je m’apprêtais à mettre un pied sur le bateau, je déglutis un instant et m’immobilisa. Faisais-je vraiment le bon choix ou menais-je mon cousin et moi à la mort ? Lui qui n’avait eu de cesse de me complimenter de croire en moi… comment je pourrais me regarder dans une glace si jamais il mourait ? Je secouais la tête, c’était dangereux, on avait donc, beaucoup à gagner, mais surtout beaucoup à perdre… beaucoup trop. Il fallait faire un choix, un choix désagréable qui allait finalement me laisser un goût amer dans la bouche… C’était donc ça qu’avait sentis Etsu, le jour ou elle m’avait laissé affronter l’Akimichi en première ligne, restant derrière, me laissant mettre ma vie en jeu ? Putain, quelle galère, j’avais déjà eu la vie de quelques personnes dans mes mains, dont celle de Mugi, mais là, c’était celle de Toshiro, un des rares médecins du clan… c’était tellement plus stressant. Et moi mes dix-neuf ans depuis quelques semaines, je devais gérer cela. Quel enfer !

Mais, on n’avait pas trop le choix, ça passait où ça cassait. Je devais croire en Toshiro… Ou plutôt, je devais croire en Toshiro qui lui croyait en moi, quelle foutaise que cette maxime ! Je fis un pas en avant, à la fois pleine de détermination, mais aussi mitigée pour cette mission. J’haussais la voix et ordonnait au marin de larguer les amarres. Je me murmurai à moi-même :

« Putain, fait que ça s’passe bien ! »

Et à peine élancé, alors que vent nocturne poussait la voile et la lumière de la lune, apparaissait sur le pont, je remarquais alors à quel point c’était beau, mais, aussi à quel point, la direction dans laquelle on se dirigeait était obscure et ou zébrait régulièrement des éclairs. On ne pouvait pas mieux définir cette matinée qu’un allé simple pour les enfers ! Il fallait qu’on retrouve l’autre avant que la tempête ne nous frappe et retourne, nous brisant entre plusieurs murs d’eau. Surtout que déjà, ma tête se mettait à tourner, j’avais le mal de mer et je me décidais alors à m’accrocher au rebord du bateau, puis de marcher à côté, me laissant porter, faisant du ski nautique à côté de la coque. Ma nausée se calma, mais pas mon appréhension : c’était suicidaire. Que j’y sois allé seule ne m’aurait pas posé de problème, c’était la présence du médecin qui me stressait. Je me murmurais une nouvelle fois à moi-même :

« Quelle conne ! »

Nous avions décidé de nous rendre là ou le bateau était censé pêcher la veille et donc essayer de couvrir la zone de pêche pour voir ce qui aurait pus se passer. Et du coup, voilà, plusieurs heures qu’on naviguait dans la même direction, sans tomber sur quelque chose. Le marin sursautait à mesure que les éclairs et la tempête se rapprochait, il semblait sur le point de s’évanouir et moi, j’étais sur le point d’ordonner le repli pour être responsable… Mais, on s’était trop mouillé, on était allé trop loin pour faire marche arrière maintenant, il fallait avancer, quel qu’en soit le prix. On devait le faire pour le clan, on ne pouvait pas récolter de gloire sans danger. J’avais fini par dire à mon cousin :

« Putain, dans quelle galère je nous aie fourrés encore ? J’ai vraiment déconné sur ce coup-ci ! »

Plus le temps passait, plus mon cœur battait vite, plus je me sentais coupable et plus je sentais que ça allait mal tourner. Une vague de pessimisme m’envahit telle une nausée, une bonne vague d’angoisse qui me serra les boyaux, me transperça le cœur comme une lame, ma tête fut envahie de pensée que j’étais tout simplement incapable d’écarter. Je commençais un peu à suer à grosse goutte. Si on se retrouvait dans la tempête, nous étions morts !

Alors que je scrutais l’horizon et que le ciel tambourinait derrière nous, je finis par apercevoir quelque chose dans l’eau. Je plissais les yeux, la luminosité était juste horrible, on ne voyait rien. Je dégainais alors mon sabre qui s’illumina alors sous l’effet du chakra que je venais de lui infuser. Une douce lumière envahis la nuit ou la lumière de la lune n’était plus visible, remplacé par la marée noire de nuage d’orage qui grondait de manière menaçante ! Déjà quelques gouttes commençaient à tomber, le marin avec nous était de plus en plus pâle et malade. Et pourtant, c’était nous qui vivions dans une grotte et souffrions d’anémie.

Soudain, des voix se mirent à hurler :

« EH OH ! IL Y A QUELQU’UN ? »

Comme un seul homme, nous nous retournâmes tous vers la source de bruit et à titre personnel, je me mis à beugler : 

« ON ARRIVE ! »

Et alors que je sautais d’un bond dans le navire, alors que la pluie se faisait de plus en plus forte et de plus en battante, un éclair péta à quelques mètres de nous, illuminant toute la zone, nous permettant de voir ceux que nous recherchions, je ne pus m’empêcher de grommeler :

« Putain, si on les avait trouvés avant ! »

C’était vraiment la merde et on était dans une sacrée galère là, il fallait qu’on s’en sorte, on devait le faire, tout donner pour survivre ! On se rapprocha alors de la direction du bruit avant de tomber sur trois types accrochés sur une barque renversée. Leur bateau n’était plus dans le bon sens et ils étaient trempés et frigorifié, coincé en haute mer. Je me penchais pour faire monter un type, alors que Toshiro en faisait monter deux. Moi, je gardais mon sabre bien levé pour essayer d’éclairer tout le monde dans cet océan de ténèbres, la foudre frappait des coups réguliers ! J’ordonnais à Toshiro :

« Occupe-toi des trois, soigne-les ! »

Puis, je me tournais vers le marin !

« ON DÉCAMPE ! »


Les vagues étaient de plus en plus forte et manquait de faire retourner à nous aussi notre embarcation. Il fallait qu’on rentre si on ne voulait juste pas mourir noyer nous aussi et il fallait aussi éviter la foud…

ZRACK ! Mon corps se retrouva endoloris en un instant, alors mon tantô tombait par terre et perdait son intensité parce que je ne l’avais plus en main. Je n’arrivais plus à aligner une pensée. Mon cœur ne battait plus, mon corps me brûlait de partout, j’avais chaud et froid ! Un flash de lumière m’avait frappé et illuminé, avant que le son, tel un coup de canon résonne, je n’arrivais même plus à sentir la pluie sur ma peau. Je n'arrivais pas non plus à reprendre ma respiration, tout était bloqué en moi, ma poitrine ne voulait pas absorber l'air: je sentais que j'allais crever ici. Une vague fit bouger l’embarcation, je tombais en arrière, plongeant dans l’eau glaciale et obscure, m’enfonçant dans des eaux sombres. J’avais lancé un dernier regard écarquillé à Toshiro avant de sombrer dans l’eau et couler, incapable de bouger…

J’avais eu le premier coup de foudre de ma vie, mais au lieu de m’emplir de joie, cela emplissait juste mon corps d’eau qui était incapable de respirer ou faire battre mon cœur. J’allais juste mourir comme ça, sans pouvoir rien faire, alors qu’Etsu et Mugi m’attendaient… C’était vraiment une mission de merde, jusqu’au bout j’aurais été incapable de rester en vie… Quelle barbe ! 

Déjà, mes pensées s’évanouissaient, alors que je tombais de plus en plus profondément dans l’eau et coulait inexorablement… Adieu, monde cruel !



   

   

   


   
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Chinoike Toshiro
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Nous étions donc en train d’embarquer avec Hitagi et le marin à bord d’une embarcation afin de trouver des hommes qui s’étaient probablement perdus en mer. Au fond de moi, j’espérais qu’on allait les retrouver vivant ou non, afin de donner une réponse aux familles. Ne pas savoir si un membre de sa famille était mort ou en vie quelque part, était particulièrement difficile. Les accidents en mer amplifiant le risque de disparaître dans le ventre du monstre qu’est cette immense étendue d’eau. On devait se dépêcher parce qu’une tempête n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez et malheureusement, ça n'allait pas être de tout repos pour nous. Hitagi donna des ordres clair et précis qu’on suivit avec le marin. Cet homme avait l’air de savoir ce qu’il faisait. Peut-être qu’il était proche d’un ou plusieurs types qu’on recherchait. Hitagi m’inquiétait un petit peu, elle commençait à parler toute seule, on aurait dit que quelque chose la préoccupait. Le bateau glissait avec une facilité déconcertante sur l’eau. On se dirigeait droit vers des gros nuages noirs accompagnés d’éclairs, ça puait pas mal quand même. Si jamais on se retrouvait dans la tempête, ça serait très difficile de s’en sortir en un seul morceau et si on ne retrouve pas les types avant alors on pourrait sans doute les considérer comme morts. À la fin, le petit gros avait bien fait de demander notre aide. Je fis un tour rapide du rafiot, il n’y avait pas grand-chose, il restait une grosse corde des cages à pêche et quelques babioles çà et là.

-Dit moi mon brave, tu n’as pas un truc qui flotte au cas où on les retrouve en plein milieu de l’eau ? Ils seraient plus faciles à remonter.

-On dirait qu’on va devoir se mouiller, j’ai que cette corde-là ! Me répondit-il en montrant la corde d’un signe de tête.

-Hum ok et tu penses qu’on va pourvoir éviter cet orage ?

-Je ne suis pas devin malheureusement.

Je repartis sur le pont en soupirant. Il ne savait pas grand-chose cet homme-là, je pensais qu’on avait un professionnel avec nous.

-T’inquiètes pas, on va les retrouver. Dis-je à Hitagi en me plaçant de l’autre côté du bateau afin de chercher dans une plus grande zone.

On passa un petit moment avant que le capitaine du bateau nous interpelle.

-C’est ici que le bateau est censé pêché ! Nous dit-il en remontant un peu les voiles. S’ils ont eu un accident, alors ils doivent être dans les parages.

-Heureusement que vous êtes meilleur cartographe que sauveteur. Dis-je en scrutant la moindre parcelle d’eau à la recherche d’un signe de présence humaine.

Ça faisait un petit moment qu’on avait de moins en moins de lumière à notre disposition et voilà que maintenant, il commençait à pleuvoir. Soudain, une voix retentit pas très loin de nous. Hitagi les rassura leur disant qu’on allait arriver, mais voilà qu’en plus du manque de lumière, de la pluie et des vagues qui commençaient à s’agiter, les éclairs tombaient proche de nous. On arriva à côté des types qui avait renversé, je ne sais pas par quelle magie vodoo, leur bateau de pêche. Je tendis les bras et attrapai deux des types pour les jeter dans notre embarcation. Les pauvres étaient glacés et déshydratés.

-Dit moi petit génie, je suppose qu’on ne fournit pas d’eau dans ton rafiot ?

-Il y a une gourde ici ! Dit-il d’un ton méprisant.

-Occupe-toi donc de celui-là. Demandais-je poliment.

Une fois les trois marins dans la cabine, je regardais leur état comme me l’avait demandé Hitagi. Ma cheffe était occupée a donné l’ordre de départ quand d’un coup, un grand flash de lumière frappa le bateau et je vis Hitagi avoir un coup de foudre.

-HITAGI ! Criais-je totalement paniqué.

On a beau dire : blablabla les médecins blablabla ça garde son calme peu importe la situation, bah, je vous le demande moi ! Vous avez déjà vu frappé par la foudre et je ne parle pas d’une vieille technique de raiton là ! C’est surprenant ! D’abord par ce que tu t’y attends pas, mais aussi parce que ça va vite. Je crois bien que la foudre dure environ une micro ou milliseconde. Je la vis basculer du bateau et tomber à l’eau. Hors de question ! J’agrippais la grosse corde et la jetais au marin avant de me jeter moi-même par-dessus bord corde à la main. C’était difficile, même pour un ninja de nager au milieu de ce foutoir. Je me rapprochais d’Hitagi donnant tout ce que j’avais. Je lui saisissais la main avant de remonter la corde que duschnock avait accroché quelque part. Remontant Hitagi sur l’embarcation mon cœur s’emballait. Je la mis à l’abri dans la cabine du capitaine et les types à l’intérieur me virent pâlir. Elle respirait plus et son cœur battait plus non plus. Qu’est-ce que c'était que cette affaire ? On passait du mode vacance à catastrophe tout ça parce que trois couillons, on fait les cons sur un bateau. Je commençais à lui faire du bouche-à-bouche, envoyant l’air qui lui manquait dans ses poumons et en parallèle, je débutais un massage cardiaque.

-Dépêchez-vous de nous sortir de cette merde ! Hurlais-je au marin. Aller Hitagi, respire. Dis-je entre deux bouche-à-bouche.

J’enfonçais mes mains contre sa poitrine essayant de faire repartir son cœur. Tout ça a duré quelques secondes. Mais Hitagi n’était pas n’importe qui. Elle se mit à cracher de l’eau et prit de grandes respirations en toussant. J’avais réussi à faire repartir son cœur. Bon elle aura sûrement l’impression de s’être faite piétiner par un troupeau de girafes enragées, mais elle respirait. Je la pris dans mes bras complétement soulagé.

-Allonge-toi, je n'en ai pas fini avec toi ! Dis-je en l’aidant. Ça va te faire un peu bizarre, mais ne bouge pas s’il te plaît. Lui dis-je en exécutant quelques mudras. Il me faut le plus grand calme ! Déjà que je vais devoir faire avec le mouvement des vagues, alors pas un bruit sinon je vous bute. Vous, je vous regarde dès qu’on arrive. Buvez beaucoup d’eau surtout et restez sous vos couvertures. Dis-je aux trois blessés.

J’insérais mes mains dans Hitagi, à l’endroit où la foudre avait frappé, cherchant le moindre dommage généré par ce dernier. Elle avait été un peu brûlée par endroits, alors je passais un peu plus de temps sur ces zones les soignants une par une à l’aide de mon chakra médicale. Hitagi devait se sentir un peu mieux, physiquement à présent. Le bateau était presque rentré au village et j’avais enlevé mes mains d’Hitagi, elle avait besoin de repos à présent.

-Vous souffrez de déshydratation, vous êtes restés trop longtemps au soleil, c’est pour ça que vous avez la tête qui tourne. Normalement en buvant correctement ça devrait passer.

Je pris Hitagi dans mes bras et sortis du bateau. Elle n'avait vraiment pas eu de chance pour le coup, la foudre à très peu de chance de vous frapper à ce que j’ai entendu dire.

-Vous les avez retrouvés ? Me demanda l’homme enrobé.

-Oui et vous pourrez remercier Hitagi demain. Lui dis-je.

-Elle va bien ? Me demanda-t-il inquiet. Si vous avez besoin de quoi que ce soit dites le moi.

-Elle a juste besoin d’un peu de repos ! Elle sera sur pied d'ici à quelques heures de sommeils.

Je la déposais doucement sur son lit et m’assis à côté. La nuit avait été éprouvante et c’était l’heure pour nous de dormir un peu.


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Chinoike Hitagi
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Ca me fait une belle Perle!  

   




   
~ feat. Toshiro l'Ibuprofen





   



Le noir total… c’était donc ça être mort, ne plus rien ressentir, ne plus rien entendre, juste le vide, un vide béant qui dévorait peu à peu mes pensées et émotions, retirant peu à peu, trait pour trait ce qu’il me restait d’identité et de vie. Je me surpris alors à entendre une voix douce m’appeler :

« Hitagi, Hitagi ! »

J’ouvris alors les yeux dans une grande plaine ou l’herbe était grasse, je papillonnais des yeux, incapable de comprendre ou j’étais… la… la dernière fois, j’étais sur un bateau je crois… comment je m’étais retrouvé là. Je ne comprenais rien de ce qui se passait, soudain, je remarquais que ma tête était surélevée, à ce moment-là, une tête passa dans mon champ de vision, je pâlis d’un coup et balbutia alors en regardant dans les yeux cette jeune femme qui était plus jeune que moi et dont le visage était si familier :

« Ma… Maman ? »


Un sourire se dessina sur ses lèvres et je sentis alors instantanément mon cœur se réchauffer alors que je sentais des larmes me monter aux yeux. Je me sentais toute cotonneuse, oubliant même pourquoi j’étais là, il me semblait que j’oubliais quelque chose d’important, mais je n’arrivais plus à remettre le doigt dessus. Je pleurais juste à chaude larme, laissant mon corps se détendre et profiter de cette femme dont je n’avais aucun souvenir et donc les caresses pour remettre mes cheveux derrière mes oreilles me faisaient si plaisirs, dont les baiser sur le front, me faisaient glousser comme une fillette. Je me sentais si bien, à chaude profiter de cette femme.

J’étais bercée, retournant dans cette enfance que je n’avais jamais eu. Plus rien n’existait d’autre qu’elle, que ses douces paroles, que ses preuves d’amours, moi, je rougissais, je gloussais, je profitais de ces instants sans me poser de question sur comment j’étais arrivée là, j’étais juste trop heureuse, trop joyeuse. Putain, c’était ce que j’avais attendu toute ma vie, qu’on me passe une main dans mes cheveux, qu’on me parle de comment avoir la peau plus douce, les cheveux plus lisses et moins cassant à cause du froid… juste être une gonzesse normale en fait… mais on m’avait retiré ce droit.

J’avais l’impression d’avoir un vacarme dans les oreilles alors que la plaine était calme et tranquille, c’était incompréhensible, comme l’impression et le malaise que j’oubliais quelque chose, quelque chose de très très important. Et puis, ce bruit qui voulait pas décroître dans ma tête, je voulais juste pouvoir fermer les yeux, rester cotonneuse et m’endormir… j’avais tellement sommeil, je voulais en terminer. Soudain, à côté de moi, un homme, la quarantaine, imposant, se tenait aussi là, il me chatouillait et moi je rigolais, je profitais juste de ces deux parents que je détestais tellement pour ne jamais avoir été là durant mon enfance ! J’étais en train de sombrer et de mourir à ce moment-là, mais n’en ayant plus aucun souvenir, emprisonnée dans mes rêves les plus secrets aux portes de la mort. J’allais mourir et je laissais la mort me prendre sans rien faire, sans me battre et au moment où ma dernière pensée allait s’évanouir, ma mère me murmura dans l’oreille :

« Tu es toute belle ! »

A ces mots, mon monde se mit à tanguer, je me relevais, me souvenant de quelque chose : la dernière personne qui m’avait dit que j’étais toute belle, c’était, c’était… Toshiro ! Comme dans un flash, ma chute dans l’eau me revint avec la douleur de la foudre qui s’abattait sur moi ! Le vacarme à mes oreilles, l’eau qui s’entrechoquait contre la coque, la foudre qui grondait et surtout, Toshiro qui m’ordonnait de rester parmi les vivants. Je tanguais en moi-même et regardant ces deux caricatures de mes parents, je sifflais :

« Ce n’est pas ma place ici… vous m’avez abandonné tous les deux ! Ma place est en bas ! »

Je pris une grande inspiration et d’un clignement d’yeux, il n’y avait plus ni mon père, ni ma mère, juste la tête de Toshiro au-dessus de la mienne, alors qu’il me faisait du bouche-à-bouche et m’écrasais la poitrine. Je m’arc-boutais d’un coup avant de vomir des litres d’eaux salée qui me laissaient un sale goût dans la gorge. J’étais de nouveau en vie par la douleur et la souffrance. Je me mis à haleter quelques instants, de nouveau dans le monde des vivants, dans un tourbillon de douleur et de souffrance ! Je regrettais presque de ne pas être morte, de ce que j’avais vu de l’autre côté, tout était cotonneux ! J’haletais, envahis de douleur et me mis à hurler, je ne sentais plus une partie de mon corps, pendant que l’autre me brûlait affreusement.

Je finis par tourner de l’œil, avant de m’évanouir de nouveau, sentant mon cœur battre de nouveau et mon sang affluait dans mon corps, non sans remarquer que je n’étais plus dans l’eau et que vu comment Toshiro était trempé, il m’avait sauvé. J’allais devoir le remercier… Mais, déjà, je retombais dans mes songes.

Tout était tout noir, plus d’hallucination aux portes de la mort. Juste des vagues de douleurs successives, qui finalement, se dissipèrent peu à peu, avant de me rendre compte qu’on me soulevait comme une princesse et finalement, que le sol, arrête de tanguer sous moi. J’entendis des voix étouffées et j’eus beau froncer les sourcils, je n’arrivais pas à comprendre ce qui se disait. Finalement, je retombais dans le noir complet.

Lorsque j’ouvris les yeux, mon corps me faisait mal et j’avais l’impression d’avoir été piétiné, j’avais mal à plusieurs endroits et ma peau me brûlait. Je grognais alors en m’extirpant du lit dans lequel on m’avait posé. J’étais rouge sous l’effort ! Et Toshiro à côté de moi, se releva d’un coup. Durant tout mon sommeil, il était resté avec moi. Je réussis à me mettre debout, attrapa, mes vêtements qui avaient été mis à sécher et commença à vouloir sortir de la chambre, sans prendre en compte, les appels au calme du médecin ! J’avais juste envie de me tirer d’ici et de rentrer chez moi ! Je descendis d’un pas lourd puis, je le retournais : 

« On rentre, j’ai envie de rentrer ! Merci de pas m’avoir laissé crever !»

Je finis de descendre et aperçus devant l’auberge, une foule de personne, qui en me voyant, se levèrent et se mirent à me remercier d’avoir sauvé les autres. Je ne comprenais pas tout, ma tête tournait au ralenti et d’un mouvement de la main, je les virais de là ! Je voulais juste rentrer chez moi, j’avais plus envie d’être diplomate, mais retrouver les miens ! Je finis par grommeler pour calmer cette foule mener par le gros commanditaire :

« J’ai fait qu’mon devoir ! Lâchez-moi maintenant ! »

Et je me rapprochais alors de la mer, laissait tomber mon sac avec mes affaires par terre pour juste pouvoir regarder la plage, derrière moi, Toshiro calmait les foules. Je restais quelques instants, les yeux dans le vague, remarquant que sur mon bras gauche, la marque de la foudre s’était incrustée dans la chaire et que je garderais cette marque toute ma vie, ça descendait assez profondément sur ma poitrine… c’était stylé, mais ça me rappelait surtout que je m’étais mise en danger… tu parlais d’une cheffe : c’était pitoyable et ridicule ! J’avais honte de moi, je n’avais pas été à la hauteur, Toshiro avait été obligé de me secourir, même mon esprit foudroyé arrivait à percevoir ça !

Un regard dans l’eau me montra quelques perles qui avaient été abandonnés ici, je les attrapais dans ma main, avant de les enfourner dans ma poche. J’avais mis beaucoup d’énergie et beaucoup de moi dans cette mission, j’avais bien le droit à une petite récompense, en sachant que j’avais failli mourir. J’allais en offrir une à Etsu, une à Toshiro et en garder une pour moi ! Je finis par me relever, brinquebalante et avec une grimace de douleur, ramassai mes affaires, fit un pas, puis un autre.

« Allons-y Toshishi ! »


J’avais échoué pour cette fois-ci, mais c’était bien la dernière fois, la prochaine fois, tout allait être bien différent, je ne disais pas mon dernier mot ! Je refusais d’être une incapable qui abandonnait les gens comme mes parents ! J’allais me battre et réussir à devenir la meilleure pour protéger ma famille, je le jurais !

Ce n’était que le début et la prochaine fois, j’illuminerai le monde par ma grandeur et celle des Chinoike ! Plus jamais je n’échouerai en mettant en danger un de mes précieux camarade et membre de ma famille ! Plus jamais je ne perdrais ! Je n’allais plus être la même Hitagi ! Attention !



   

   

   


   
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