La lame et le vent (Entrainement - Feat Honoka)

La journée avait été longue et je n'avais pas vu les heures passées dans mon atelier. Mon père y avait foutu encore le grand bazar comme s'il avait été chez lui et on s'était pris le chou comme on savait pertinemment le faire. Du coup, à cause du vieux, j'avais presque oublié le rendez-vous avec Yukio second du nom. Vous imaginez ma gueule lorsque je l'avais entendu tambouriner derrière ma porte? Dans ma tête, cela sonnait comme "ha oui merde". Mais n'allait pas croire que cela m'emmerdait de m'entrainer, loin de là. J'avais juste... oublié. Dès que je chipotais mes marionnettes, je passais dans un autre espace-temps. J'étais concentrée sur mon travail et puis c'est tout.

Ce fut donc avec ma nonchalance habituelle que j'ouvris la porte à mon camarade qui me sourit presque comme un jeune ahurit. On pouvait pas dire qu'il n'était pas enthousiaste et je ne pouvais que saluer son énergie. Je me mis à hocher de la tête pour lui dire qu'on allait y aller, juste le temps pour moi de récupérer mon sabre et de fermer l'atelier. D'un geste de la main, je lui désignais la direction à prendre, bien qu’évidemment je prisse la peine d'ouvrir la marche. Je retirais mon calepin de ma poche et commença à écrire quelques paroles.

" Ton frère t'a donné l'adresse ou bien t'as galéré tout seul? "

Je savais que les frangins s'entendaient comme larron en foire, mais est-ce qu'il communiquait entre eux? Comme Hayato m'avait déjà rendu visite, je m'étais dit qu'ils s'étaient peut-être refilé l'infos ... ou pas. Sans chercher à m'étendre plus sur le sujet, je conduisis Yukio sur un terrain d'entrainement propre à notre domaine. Cela payait pas de mine mais il était assez grand. Fallait dire que lorsque l'on organisait des combats de marionnettes, il était préférable d'avoir une zone assez large pour pouvoir être assez libre de nos mouvements.

En tout cas, nous n'étions pas seuls. Fallait pas rêver, on ne pouvait pas non plus avoir la tranquillité à chaque fois. Il y avait beaucoup d'anciens et des curieux badots. Certains aimaient se rappeler de leurs prouesses d'antan ou tout simplement critiquer les plus "jeunes". Parmi les vipères qui étaient assises, il y en avait un qui faisait clairement la gueule, les bras croisés, assis, la mine renfrognée et le regard pointé dans notre direction. Je n'y apportais nullement mon attention : c'était mon vieux. Il avait parfois vraiment une dégaine négligée le type, avec sa tignasse qui filait n'importe comment. Il y avait toujours un air qui annonçait clairement qu'il fallait pas l'emmerder. Cela tombait bien : moi aussi.

Ne prêtant pas attention aux curieux, je me tournais vers Yukio le jeune, et commençait à lui expliquer ce que je souhaitais lui apprendre.

" La technique d'aujourd'hui sera "Tempête de lame". C'est un enchainement d'attaque rapide où tu dois varier les angles de tes coups. "

Je lui tendis le mot avant de dégainer mon katana. Sur ces paroles, je lui fis une démonstration rapide, frappant un adversaire invisible. Mes attaques étaient tels des aiguillons, j'enchainais les coups si vite que l'on ne pouvait pas prévoir d'où viendrait le prochain coup, cela partait tellement dans tous les sens que c'était galère à gérer. Oh bien évidemment, quelques de rapide avait moyen de l'esquiver mais si on arrivait à surprendre son opposant, cela pouvait piquer sévère.

Je levais alors mes yeux en direction du Nozomo, sourcillant légèrement comme pour lui dire "alors ça te va? ". Je n'étais pas certaine que cela l'intéressait et au pire, je pouvais toujours lui présenter autre chose. En attendant, j'en connaissais un qui faisait encore plus la gueule dans le public. Il ne supportait pas que je manie le sable au détriment des marionnettes. Les puristes, je vous jure...

Technique à apprendre:

Technique à enseigner:

Pendant une seconde, j'avais cru faire une boulette. Peut-être que j'aurais pas dû dire que son aîné était venu? J'allais foutre Hayato dans la merde? J'avais pas l'impression non plus que c'était un secret. Je haussais banalement les épaules pour signifier un "ha bon". Au pire, il aurait qu'à venir m'engueuler si ça lui faisait plaisir. Mais je supposais plutôt qu'ils devaient pas tout se dire. Lorsqu'il mentionnait que les membres du clan ne l'avaient pas beaucoup aidé, j'eus un petit sourire en coin. J'avais presque envie de lui dire "tu m'étonnes", mais je tentais de le rassurer sur un petit message que je lui tendis après l'avoir très rapidement griffonner.

" Ils sont paranos et ils m'aiment pas. T'y es pour rien. "

Sur ces magnifiques révélations, je le conduisis sur notre nouveau champ de bataille puis lui fis une brève description de la technique que je souhaitais lui enseigner. Ce fut alors qu'il me surprit en signant quelques mots pour me montrer qu'il avait compris et surtout l'étendu de ces progrès. Je lui souris franchement. Il y avait vraiment pas beaucoup de gens qui faisait autant d'effort, même si je savais pertinemment qu'il ne le faisait pas uniquement pour moi. Le principe était tout de même louable. Je lui répondis de la même façon avec des gestes simples.

" Exactement. Attaques rapides. Surprenantes. "

Je ne pouvais pas faire plus simple. En tout cas, Yukio ne se démonta pas face à la présence des autres Shirogane, et se permit même de se présenter. J'en connaissais un qui allait le regarder avec plus de suspicion qu'autre chose. Il pourrait pas s'en empêcher. Moi je trouvais ça drôle d'imaginer deux Yukio, le vieux et le jeune s'observer en chien de faïence. Il y avait quelque chose d'assez cocasse.

En attendant, qu'importait les spectateurs - parce que j'en avais rien à cirer - je me retournais vers mon élève du jour, reprenant mon katana pour lui présenter la technique dans une version ralentie. Je voulais lui montrer la précision des coups malgré la vitesse, lui prouver qu'il ne s'agissait pas uniquement une attaque de masse, que c'était plus subtil que ça. Je me postais à ses côtés et lui fis un signe de prendre sa lame et de m'imiter, tout bêtement.

Dans un premier temps, je décomposais une série assez simple d'attaque. Une attaque haute, moyenne, puis basse. Je piquais dans le vif un ennemi invisible. Comme je le faisais lentement, cela paraissait très simple puis brutalement j'enchainais vitesse grand V. Il fallait bien comprendre que pour chaque coup donné, il fallait ramener son bras pour refrapper avec force. La répétition du geste pouvait faire appesantir son muscle et son épaule, et il fallait répéter cela sur plusieurs attaques aux angles différents. Plus on le multipliait, plus cela tiraillait le sabreur d'où la nécessité de renforcer son bras. Commencer simple et apporter au fur et à mesure de la difficulté.

Je rangeais alors mon sabre pour le regarder faire, peu inquiète sur ses capacités parce que je le savais déjà plus robuste et plus musclé que moi. Il serait d'une meilleure endurance. Je me contentais de l'observer avec attention et lorsque je percevais que son bras s'agitait un peu trop n'importe comment, je me plaçais derrière lui et posait mon bras sur le sien. Là, je décomposais avec lui lentement le mouvement pour lui montrer la correction à faire. C'était beaucoup plus facile que d'écrire avec mon calepin. Une fois qu'il serait plus à l'aise avec le mouvement, je lui placerais un adversaire devant lui... et j'avais déjà mon candidat.

Technique à enseigner:

Alors que je me tenais encore derrière lui pour guider son bras, Yukio me demandait s'il serait utile d'enchainer une série, d'un simple mouvement de tête, je lui répondis par l'affirmative alors que j'étais encore à côté. C'était une bonne idée et puis c'était le temps de bien ancrer dans son bras le geste et la rapidité d'exécution. Il était déjà un excellent bretteur donc je n'avais aucune inquiétude sur le fait qu'il allait bien vite chopper le coup. Lentement, je reculais pour lui laisser toute la liberté de ces mouvements et me plaça devant lui pour observer et visualiser dans un ensemble plus grand chacune de ses estocades.

Alors que je ne le quittais pas des yeux, je me mis à lentement tourner autour de lui comme un prédateur autour de son gibier - c'était un peu l'image que ça offrait. En vrai, j'analysais la position de ses pieds, le mouvement de son épaule, les angles d'attaques. Si je devais le corriger pour une maîtrise totale, il fallait au moins cela. La précision. C'était la base même du kenjutsu. Bien sûr, la technique se basait sur un apparent désordre, mais ce n'était que pour surprendre son adversaire. Le sabreur, lui, savait pertinemment où il menait sa lame. Si ce dernier avait des connaissances encore plus poussé, ne serait-ce qu'en anatomie, il pourrait ne jamais manquer son coup.

En tout cas, il corrigeait vite les angles de ses coups, il accélérait d'un cran quand il semblait avoir le bon rythme. Un véritable élève modèle ce Yukio. Mais mon visage ne semblait pas se déridait jusqu'à ce qu'il conclût son échauffement en plantant son épée dans le sol. Il tenta alors de mimer quelques mots signés, ce qui fit naître un petit sourire sur mes traits. Naturellement, j'en fis de même, après tout il ne pouvait que mieux apprendre par l'interaction.

" Je trouve que tu as vite appréhendé la technique. "

Comme je n'étais pas certaine qu'il eut compris chaque mot, je me saisis de mon carnet pour lui retranscrire mes propos. Puis j'enchainais sur une nouvelle page.

" Il faut mélanger les deux. Faire confiance à son instinct et à sa propre technicité. C'est l'ennemi que tu troubles après tout. Vois-le comme une comédie. Faire croire au désordre alors que tout est minutieusement calculé. Mais tu es un très bon bretteur, je m'inquiète pas. "

Rangeant mon carnet, je me mis à signer de manière simple pour la suite de l'entrainement. Le Nozomo était un gars d'action, il se corrigeait bien mieux dans le vif et en plein combat. Il était temps de passer à la pratique.

" On va passer à la pratique. "

Alors que je venais à peine de signer mes propos, mon père qui était dans les tribunes se leva. Je pouvais reconnaitre sa démarche massive et tranquille à des kilomètres, et puis le petit bruit des lunettes qu'il se remontait sur le nez. Il arriva tranquillement à notre hauteur et ne quitta pas du regard Yukio comme depuis le début en fait. Je ne savais pas ce qu'il s'imaginait encore mais cela me fit soupirer d'avance.

" Alors gamin... comme ça on vient agiter son jouet sur le terrain des marionnettistes ? "

Les bras croisés, l'œil sévère, je voyais clairement que mon vieux testait... le jeune Yukio. Mes yeux roulèrent comme des billes avant de me mettre à mimer des signes pour mon père.

" Si t'es là pour me faire une de tes leçons à la con, tu peux rentrer à l'atelier pour genre.... nettoyer le bordel que t'as encore laissé ? "

" Parle-moi mieux gamine! Je croyais que tu devais t'entrainer avec Itori et je te vois faire les donneuses de leçon à un Nozomo! "

" Comment tu sais que c'est un Nozomo? "

Mon père détourna la tête et ne me donna pas l'information. La mine blasée, je me tournais vers le jeune Yukio avant de reprendre mon carnet.

" Ce vieux con, c'est mon père. Il s'appelle Yukio comme toi. Je pense que ça serait une bonne idée pour toi de l'affronter pour la mise en pratique de la technique. Il a l'avantage d'être de ton niveau. Il te mettra plus de difficulté. "

J'observais mon camarade comme pour savoir si ça lui convenait avant de me tourner vers mon père.

" Puisque t'es là à pas bosser, tu vas servir le vieux. Je te propose d'affronter mon camarade. Et c'est qu'un entrainement, ok? "

" Affronter le gamin? Mmmm... en place. "

Il ne lui en fallait pas plus. Je supposais qu'il avait son petit égo et qu'il voulait le mettre en jeu. Bon après, malgré ces airs d'ours mal léché, il jugeait les gens à leur valeur et pas forcément à sa première impression... parce que de toute façon, il n'avait que des mauvaises impressions la première fois. Mon père s'éloigna sur le terrain pour se mettre en position, alors que moi je me permis d'adresser un dernier message au cader des Nozomo.

" Mon père fera tout pour te déstabiliser, c'est un renard. Mais pense que tu es surtout là pour tester la technique et il le sait. Il te fera sans doute pas de cadeau mais le prend pas personnellement. C'est pas un mauvais... juste un grincheux. "

Je tapotais amidalement l'épaule de Yukio tout en lui adressant un petit sourire, avant de rejoindre les tribunes. C'était plus moi qui serait plus dans le coup, bien que je continuerais à l'observer pour lui faire un compte rendu. De son côté, mon vieux commença à se faire craquer la nuque et les doigts, avant de dégainer un parchemin duquel sortit sa marionnette, Akai heishi, dite la "mante rouge". Elle avait quatre bras mais elle tenait surtout son nom à cause du masque rouge qui lui faisait office de visage et qui rappelait un peu l'insecte. La marionnette était aussi grande que mon père, aux environs d'un mètre-quatre-vingt mais fine de taille. Elle avait de long cheveux blancs et des plaques blindées sur de nombreuses parties de son corps. J'adorais ses marionnetes, j'aimais son travail... mais j'en connaissais aussi toute la dangerosité. J'espère simplement que le vieux ferait pas trop de zèle bien que par intuition, j'étais à peu près sure que Yukio allait aimer ça. A savoir lequel s'amuserait le plus.

" Allez gamin. Il est temps de montrer ce que tu sais faire. "

Technique à enseigner:

Récapitulatif combat:

Mon vieux était généralement un type assez impassible, le genre de gars qui vous regarderait avec un œil mauvais de temps en temps si vous l'emmerdiez un peu trop. C'était pas de la prétention, cette façon de regarder les autres de haut, bien que tout artisan en avait un peu. Il aimait simplement pas qu'on le fasse chier pour des broutilles, et il était pas très fan des types qui se la donnait un peu trop. C'était pour cette raison qu'il ne portait pas trop les Serika, les Tomeï ou même les Nozomo dans son palpitant. M'enfin, pas certaine qu'il aimait grand monde en réalité.

Lorsque Yukio tenta de le provoquer, sa seule réponse fut un grognement dans sa mâchoire serrée... et une petite veine gonflée sur le front. Cela promettait d'avance alors qu'il prit place en face de son opposant. Moi, mon attention n'était tourné que sur Yukio le jeune. Je connaissais déjà le style de mon père et j'étais là pour enseigner au Nozomo donc... j'allais l'analyser du mieux que je pouvais. D'un autre côté, ça me permettrait d'apprendre moi aussi indirectement le fonctionnement de ce clan, sur leur manière de se battre au sabre. Cela serait riche d'enseignement pour tout le monde... ou pas. Peut-être que cela n'allait être qu'une petite gueguerre d'égo à la fin.

Mon père demeura les bras croisés le temps que Yukio fit sa petite scène de présentation, et ne fit aucun commentaire sur l'esthétique de sa poupée. En vrai ? Je savais que cela devait le flatter. Il aimait que l'on reconnût que son travail était bon, bien que cela ne valait rien si son arme ne se révélait pas efficace en combat.

" Arrête de causer gamin. Attaque. "

Un petit sourire se dessina sur le coin de sa bouche, moi généralement ça me foutait les miquettes tellement je le voyais jamais sourire. J'en eus même un petit frisson dans le dos. Lentement, il décroisa les bras. Cela allait commencer. Sans attendre, le Nozomo fonça sur la marionnette de mon vieux qui semblait tout simplement l'attendre. D'ailleurs, « Akai heishi » semblait attendre le guerrier les bras ouverts, se prenant sans brocher l'attaque de Issen qui donna l'impression de glisser sur ses plaques blindées. Cela n'empêcha pas de causer quelques éraflures. Avec mon regard extérieur et mes connaissances en kenjutsu, je pensais pouvoir comprendre ce que cherchait à faire mon camarade et d'un autre côté, je savais très bien ce que comptait faire mon père.

Il me donna d'ailleurs rapidement raison quand il déploya le bouclier de chakra du pantin pour encaisser la violente attaque de lame. Moi, j'observais toujours avec minutie, le coude posé sur mes jambes croisées, les yeux acérés sur ma cible. Ces gestes semblaient mieux coordonnées, plus rapides qu'au début de notre entrainement. On sentait qu'il commençait à avoir le truc dans la peau et à vrai dire, je savais qu'il pouvait faire bien mieux mais.... quand je voyais son regard, on sentait que le combat l'excitait bien plus que s'assurer de sa maîtrise... mais si en un sens, il la maîtrisait déjà. Il fallait juste qui se l'appropriât un peu plus pour pousser l'excellence.

Mais à peine la marionnette avait accueilli les coups sur son bouclier que dès que Yukio fut à sa portée, des lames sortirent de ses quatre paumes. La voix de mon père se mit à résonner avec autorité.

" Attaque. "

Sur cet ordre simple, la marionnette semblait être guidée par autre chose, un autre automatisme propre à la machine qu'elle était. À son tour, elle semblait vouloir épingler le Nozomo. Ce n'était plus mon père qui la guidait, elle agissait seule.

Technique à enseigner:

Récapitulatif combat:

Yukio se défendait bien, ou en tout cas il bougeait malgré la perfectibilité de la technique. Il avait clairement le coup, c'était juste que son adversaire ne lui permettrait pas de l'exécuter avec brio. Mon père était beaucoup trop fier et borné pour ça, même s'il savait pertinemment que c'était qu'un entrainement. C'était pas non plus comme si le Nozomo s'éclatait pas, on voyait qu'il aimait ça...  Je savais pas comment il faisait pour prendre autant son pied en combat, je n'y avais jamais eu le moindre plaisir, c'était... un job. Mais qu'importait, je ne le quittais pas du regard et suivait chacun de ses mouvements... jusqu'à ce qu'il me surprit.

Je me mis légèrement à sourire quand je l'aperçus faire sa pirouette parce que quelque part, je me disais que ce genre de manœuvre lui ressemblait bien. C'était perturbant, un brin provoquant et ça lui correspondait pas mal. Le côté provoquant, entendons-nous bien. Tout à fait le genre de truc qui pourrait mettre à rogne mon vieux sauf qu'il ne semblait pas réagir.

Je savais pas pourquoi mais je sentais mal cette affaire. Mon daron était beaucoup trop calme pour être honnête ce qui signifiait qu'il avait déjà un plan derrière la tête. Cependant, Yukio fonçait un peu à l'instinct et là, c'était clairement la pire chose à faire mais pourrait-on lui en vouloir? La plupart des gens estimaient que nous autre Shirogane, on était que des attaquants fait pour la distance, au même titre que des archers par exemple et encore... bizarrement, on était moins bien vu. Il fallait dire que c'était généralement vrai pour tous ceux qui ne vivaient qu'au travers de leur marionnette mais.... y avait les autres. Les types comme mon père. Si vous pensiez qu'il était facile à atteindre au corps à corps, c'était une erreur. Moi, j'avais le kenjutsu, lui... il avait d'autres méthodes.

Lorsque je m'aperçus que Yukio fonçait sur mon père, je ne pus m'empêcher de mettre la main devant les yeux. Oh non, je voulais pas voir ça. Si c'était bien tenté - et que cela ressemblait au coup qu'il m'avait déjà fait en se plaçant entre moi et ma marionnette - c'était un jeu extrêmement risqué. Limite suicidaire dans un autre contexte parce que je savais que mon vieux avait les capacités de mettre fin au combat en un simple claquement. Non pas que Yukio n'était pas assez puissant, il était juste... trop fonce dans le tas. Face à un marionnettiste aguerri qui avait appris à avoir plusieurs atouts dans la manche, c'était la mort assurée.

Et ce qui devait arriver arriva. Au moment où mon camarade s'approcha de mon père - dont je notais que les coups d'estocades étaient nettement meilleures, le vieux lâcha brutalement un violent flux de foudre. Cela devait piquer et pas qu'un peu. Mon vieux m'avait déjà fait le coup alors je compatissais un peu... mais pas le temps de chouiner dans un combat. Un Shirogane ne se contenta pas de la décharge, il échangea de place avec sa marionnette. Si Yukio s'était préparé à se faire prendre en sandwish, il n'avait sans doute pas penser à cette configuration ou plutôt ce changement soudain. En quelques secondes, ce fut le visage stoïque de la mante rouge qui fit face au Nozomo, dressant à nouveau des quatre bras armés pour attaquer de face.

" Attaque. "

La voix sombre de mon vieux résonna à l'attention de sa marionnette, alors que de mon côté je vivais le moment frustrant de ne pas pouvoir donner d'indication au Nozomo. Il pourrait compter que sur lui, mais n'était-ce pas notre lot à tous quand on combattait, hein?

Technique à enseigner:

Récapitulatif combat:

Si je ne connaissais pas mon vieux, j'aurais pu penser qu'il s'amusait avec Yukio. Cela devait faire un moment qu'il n'avait pas combattu de cette façon, un peu pour le jeu. Oh bien entendu, on s'entrainait ensemble de temps à autre, mais c'était bien différent et il n'était jamais totalement à fond avec moi. On pourrait croire que j'étais une fille à papa avec ces conneries. Un petit sourire en coin, je ne pus m'empêcher de secouer la tête quand je les voyais tous les deux. Visiblement, le Nozomo s'amusait aussi. On était clairement plus dans l'apprentissage du kenjutsu mais au moins ça faisait un petit spectacle.

" J'avais oublié que les Nozomo n'étaient bon que pour brailler. "

Je vis mon père se gratter l'oreille avec une certaine passivité, alors qu'un sourire narquois apparut sur le coin de son visage.

" Fuir ? Non. Mais je peux t'en donner l'envie si tu veux gamin. "

Mauvais plan. Mauvaise idée. Mais Yukio n'était pas là pour se laisser faire. D'un coup de souffle, il repoussa la marionnette de mon vieux, la fameuse mante rouge qui, étonnamment, encaissa le choc sans chercher plus loin. J'observais donc mon camarade foncer sur mon père que je soupçonnais d'un mauvais coup et à ce moment même, je le vis sortir un parchemin. Pile au moment où le Nozomo allait frapper de sa lame, une immense marionnette fit son apparition. C'était Howaitotaigā, la marionnette attitrée de mon père, surnommé " le tigre blanc". Ce pantin était particulièrement puissant et je l'admirais depuis l'enfance. Elle m'avait toujours émerveillé ou même subjugué. Je ne saurais dire pourquoi, mais malgré son allure de samuraï, je trouvais qu'elle avait quelque chose de rassurant... ou peut-être étais-ce uniquement parce que mon père la manipulait ? Difficile à dire. Mais j'avais le rêve secret de peut-être, si le temps me le permettrait, d'arriver à la surpasser et de créer un engin bien plus impressionnant. Le genre, l'élève avait dépassé le maître. Cependant, je n'étais pas certaine d'en être capable... je verrais bien.

En tout cas, le colosse de bois sembla accueillir la lame de mon ami sans rechigner, malgré que cela lui laissât une entaille. Il faudrait bien plus pour la détruire.

" Allez gamin... à la niche. "

Brusquement, la marionnette déclencha un énorme mécanisme d'ouverture, prête en avaler littéralement Yukio dans son ventre béant. Je l'avais pas vu venir ce coup-là...  Il fallait dire que je n'aurais pas pensé non plus que mon père eut allé aussi loin. Je supposais que cela signifiait qu'il avait une forme de respect pour le Nozomo, sans doute parce qu'il était pas du genre à abandonner et voulait continuer jusqu'au bout. Mon père avait cette sensibilité-là... envers ceux qui ne lâchaient rien... je me demandais si parfois il pensait que j'étais faite de ce bois-là... si seulement il savait que ce n'était pas vraiment le cas...

Récapitulatif combat:

Il devait être fier de son coup, le vieux. Enfermer Yukio dans le sarcophage, c'était peut-être son plan depuis le début comme si cela pouvait lui donner une leçon. Il aimait bien jouer les grands pontes. Moi, toujours spectatrice, je me navrais un peu de tout ça, à cause de mon paternel qui en faisait des tonnes. Alors qu'il était tout fier de lui à son sourire narquois et que le Nozomo ne semblât pas avoir trouvé de feinte pour sortir immédiatement du ventre de la bête, mon vieux se tourna vers moi.

" Et tu apprenais à ce loustic à se battre ? "

On crut entendre la voix étouffer de Yukio brailler quelque chose entre les planches de la marionnette. Mes yeux roulèrent comme des billes alors que je lui répondais avec mes gestes.

" Il a pas besoin de moi pour ça. Il m'a rendu un service, je ne fais que le lui rendre. Et je te ferais remarquer que tu devais simplement l'aider à s'entrainer. "

Mon vieux grogna quelques instants.

" J'ai accepté de t'aider toi. Pas ce vaurien. Ingrate. "

Je lui fis un signe de main comme si je désirais l'envoyer balader et à vrai dire, j'étais prête à quitter mon siège pour les rejoindre quand brusquement une explosion retentit. La surprise me fit retomber sur mon délicat petit postérieur alors que mon père commençait à balancer des noms d'oiseau. Yukio avait fait le choix audacieux d'exploser la charnière du caisson avec un parchemin explosif. C'était plutôt culotté.

" Bordel de ... "

La silhouette de mon camarade finit par sortir du nuage de fumée, toussant et crachant ses poumons. Curieusement, cela ne l'empêcha pas de faire un trait d'humour comme si semblait l'apprécier, mais ce fut bien moins du goût de mon père quand il entendit le mot "demande en mariage".

" QUOI !! "

Je vis cette petite veine bien caractéristique gonfler sur le front de mon vieux, le signe qu'il était plutôt furibard. J'avais jamais compris pourquoi il pétait les plombs dès qu'un homme pouvait potentiellement s'approcher de moi. J'avais pas quinze ans, bordel et pourtant, il était toujours dans ce délire de surprotection paternalisme à la con. Trente balais passés et c'était limite si je devais encore lui demander la permission de minuit. Et il comprenait pas pourquoi je l'envoyais bouler...

" COMME SI J'ALLAIS TE LAISSER POSER LA QUESTION A MON IMBÉCILE DE FILLE !!!! "

Notons la gratuité de l'insulte qu'il me faisait tout en s'excitant pour une boutade qu'il prit au premier degré. Comment vous ne voulez pas devenir chèvre avec un père pareil. Je ne pus m'empêcher de me prendre la tête dans les mains. Qu'est-ce qu'il pouvait être con parfois. En tout cas, Yukio - le jeune  - semblait toujours prêt à en découdre et se relança à l'assaut de mon vieux dont la colère ne rendit bien moins prompt à réagir qu'il ne l'aurait fait d'habitude. Trop sensible papy. Ce qu'il m'étonna le plus était qu'il se retenta à la technique que je venais de lui apprendre et on voyait clairement qu'il la maîtrisait déjà assez pour la rendre sacrément efficace. Bien que sa posture me surprit un peu - sans doute une technique personnelle ou un truc de Nozomo, allez savoir - il harcela littéralement mon père qui se mit à grogner alors qu'il sentait les lames lui lacérer sa peau de croco.

" Enfoiré de gamin! "

Vous pensiez réellement que cela pouvait arrêt mon père ? Trop fier le type pour laisser tomber et il en avait sous le coude et comme en plus mon camarade l'avait chauffé avec cette fausse histoire d'alliance... Bien qu'il dût affronter les épées, cela ne l'empêchait pas de gesticuler ses grands doigts pour activer sa marionnette qui se pointa pile dans le dos du Nozomo. Normalement, on pouvait aisément s'attendre à un coup de lame en retour, un truc qui sortirait de nul part, mais le vice du Shirogane fut de transposer ces propres techniques sur la marionnette. J'avais oublié que son pantin en était capable et aussitôt il lâcha une énorme charge électrique, identique à celle que mon père avait employé de lui-même un peu plus tôt. Et comme si ça ne suffisait pas, la gueule du tigre blanc enchaina pour lâcher une pluie de senbons dans la direction du malheureux.

Mon père avait vraiment pas d'humour mais je notais que j'avais de quoi le faire râler s'il m'emmerdait de trop. J'imaginais sa tronche si je lui balançais que j'acceptais la demande du Nozomo. Il ferait une syncompte à coup sûr.

Récapitulatif combat:

J'avais comme une petite impression que l'entrainement dégénérait encore plus qu'à son début et le pire était que Yukio mettait de l'huile sur le feu en provoquant encore plus mon vieux. La goutte d'eau ? Lui faire croire qu'il m'avait déjà fait une demande en mariage et mon père, comme un idiot, plongeait la tête dedans sans réfléchir et s'emportant pour rien du tout.

" COMMENT CA DÉJÀ DEMANDÉ !!!! HONOKA !!  C'EST QUOI CE.... petit c... "

Je vis sa veine grossir de ma position alors qu'il n'eut pas le temps de finir ses réprimandes à cause des estocades que lui lançaient le Nozomo. Je levais les yeux au ciel alors que pendant un instant les quelques Shirogane qui se délectaient du spectacle s'étaient tournés vers moi pour me regarder avec un œil suspicieux. Je leur fis un signe de main pour leur signaler que mon père débloquait totalement. Avant de prêter mon attention sur la compétition de gros muscles qui se faisaient sur le terrain.

Le vieux Yukio venait de lui refaire le coup du courant électrique, et le jeune se tétanisa évidemment sous l'effet engourdissant de la chose. C'était totalement vicelard... bizarrement je regrettais presque de pas être de la même affinité que mon père. Non pas que je n'aimais pas cracher des poumons, mais lorsque je le voyais l'utiliser au travers de ses pantins, je trouvais que cela les rendait d'autant plus redoutable. M'enfin, le destin en avait choisi autrement. Je ne pus que regarder Yukio se faire mettre la misère, il se défendait comme un beau diable. Je me surpris à nourrir une certaine forme d'admiration, même si je le trouvais un peu cinglé de foncer comme il le faisait, limite sadomasochiste.

Par un tour de cabriole maladroit, le Nozomo tenta de tirer profit au maximum de son agilité malgré le choc pour se glisser derrière mon père. Je le vis dresser sa lame et je m'attendais clairement à ce qu'il assomma le vieux cependant... il était toujours relié à Howaitotaigā. Il utilisa une simple substitution de marionnette pour laisser son pantin prendre sa place et prendre le coup.

" Raaaah! Comme si m'attaquer dans le dos pouvait marcher gamin... t'as toujours pas compris la leçon, hein? "

L'imposante machine se dressa devant le Nozomo mais quand je la vis lever son bras je compris rapidement ce qu'il allait faire. Le petit sourire narquois de mon père ne mentait pas et puisque je pouvais pas gueuler pour leur dire d'arrêter leur connerie, je la jouais shinobi. Rapidement, je dégainais mon katana. Je savais que mon père n'allait pas voir le coup venir, il était trop concentré et il ne s'attendrait pas à ce que je mis mon grain de sel. Yukio non plus sans doute. J'envoyais valdinguer ma lame dans leur direction, interrompant l'attaque prévue de mon père en le bloquant dans son élan. Elle passa littéralement entre les deux hommes à un poil de les déquiller.

" HEY!!! QU'EST CE QUE C'EST CE BORDEL ! TU VEUX TUER TON PERE OU QUOI !"

Je quittais le banc des spectateurs pour rejoindre ces deux idiots, tirant la tronche bien évidemment. Les deux marionnettes de mon vieux devinrent immobiles alors que je m'approchais en premier lieu de mon vieux. Là, je lui choppais l'oreille comme à un gamin et se mit à se plaindre et à râler.

" WHO!!! C'EST COMME CA QUE TU TRAITES TON PERE! GAMINE INGRATE ! "

Le tenant par l'oreille, je me dirigeais ensuite vers le Nozomo à qui je fis exactement la même chose.  Je les regardais tous les deux avec sévérité et je les plaçais l'un devant l'autre avant de les lâcher.

" Papa, tu n'es qu'un sombre crétin! Qu'est-ce que tu comprends pas dans le mot entrainement ? Tu voyais pas qu'il te chariait sur les histoires de mariage. T'es vraiment naze. "

" QUOI ? C'était des conneries ces trucs d'alliance? "

Je me tapais le front de ma main avant de me tourner vers Yukio, le jeune. Je savais qu'il ne maîtrisais pas encore à fond les signes, je ferais du mieux que je pouvais pour me faire comprendre.

" Idiot. "

Je crois qu'on ne pouvait pas faire plus simple qu'une insulte bien placée. Mais après ça, je secouais la tête négativement en le désignant de haut en bas, lui montrant l'état dans lequel il était. Ses cheveux partaient en vrille à cause de la technique raiton, ses muscles tremblaient encore un peu de la tétanie, il avait bien évidemment des écorchures de partout. Je me mis de nouveau à soupirer alors que je partis récupérer mon katana, laissant les deux Yukio ensemble quelques secondes.

" Je sais pas qui t'es gamin, mais je crois que ma fille t'aime bien. Si tu la fous dans la merde avec des trucs de vauriens, la prochaine fois tu sortiras pas du sarcophage. "

Mon père lui lança un regard noir qui en disait long sur la menace. Quand je vous disais qu'il était trop protecteur... mais personnellement, je n'en sus rien. Encore une connerie qu'il faisait dans mon dos. Lorsque je revins vers eux, j'avais ma lame dans son fourreau et je vis un signe à mon vieux de dégager pour montrer qu'il en avait assez fait.

" Tssss.... je t'aide et c'est comme ça que tu traites ton père. "

Je posais un regard blasé sur ce dernier avant de lui faire des signes.

" Je viendrais bouffer à la maison. T'es content? "

" T'as intérêt à venir!! "

Un dernier regard noir de la part de mon vieux à l'égard du Nozomo et il rappela ses marionnettes ui disparurent dans un nuage de fumée pour s'en retourner dans leur parchemin. J'attendis cependant que ce dernier soit bel et bien parti pour en revenir vers mon camarade. Est-ce que j'avais l'air ravie? Totalement. C'était ironique.

" La technique, c'est ok. "

Fallait bien que je lui rappelasse pourquoi il était là après tout.

" Le mariage, sérieux ? "

Je secouais la tête en repensant à celle de mon père. Je ne pus m'empêcher d'avoir un petit sourire en coin avant de lui faire un signe de tête pour qu'il me suive. Fallait soigner ces coupures et surtout... faire un truc pour sa tignasse. C'était pas possible.

Récapitulatif combat:

Deux ânes bâtés. Voilà à quoi me faisait penser les deux Yukio. Ils n'avaient bien évidemment pas le même caractère, mais on allait pas nier qu'au-delà de leur nom, ils partageaient ce côté de refuser de lâcher prise. En attendant, ils s'étaient tout de même donner gratuitement en spectacle pour pas grand-chose et bien que je me moquais éperdument des regards, cela nous avait fait perdre un temps inutile et surtout, mis le jeune échevelé dans un état pas possible.

Marrant. Voilà comment il définissait puérilement les choses et autant vous dire que je ne retins pas le soupir qui s'en était suivi. Il se laissa tomber sur le sol et alors qu'il semblait affirmer que mon père l'aimait bien, je m'accroupis pour me retrouver à sa hauteur, le regardant droit dans les yeux. Je commençais à signer lentement afin de l'aider à tout comprendre.

" Dérapé, le mot est faible. Rigolo n'est pas approprié non plus. Mon père est un type assez conventionnel dans son genre. Il n'a pas beaucoup d'humour. "

C'était un fait, plutôt troisième degré. Quand il s'essayait à faire des blagues, c'était généralement totalement foireux et embarrassant.

" Sache qu'il aurait pu te battre bien avant. Il peut manipuler les deux marionnettes en même temps et il ne l'a pas fait. Il est vraiment bien plus fort que moi. "

Est-ce que je l'admirais ? Totalement. Cela devait aussi faire partie des raisons pour lesquelles je ne l'avais jamais effacé de ma mémoire. Il n'était pas simplement un père, mais un modèle en tant que Shirogane. Que cela fut au niveau de la création de ses marionnettes ou bien que cela fut en tant que shinobi.

" Et je crois qu'il t'estime un peu. Le cas échéant, tu ne te serais pas relevé. Crois-moi. "

Je supposais en effet que mon père avait reconnu en partie le courage un peu dément du jeune Nozomo, ce qui était de l'ordre du miracle. D'un autre côté, je me faisais pas d'illusion non plus, il le faisait aussi pour moi. Je ne m'étais jamais montrée aussi active que depuis ces derniers mois, peut-être avait-il compris que Yukio le jeune avait une sorte de bonne influence, même si cela devait le frustrer de voir que j'utilisais plutôt mon katana que ma marionnette. Ne pas l'avoir démonté totalement, c'était sa manière de le remercier... à sa façon.

En attendant, on se retrouvait comme deux glands sur le terrain et nos spectateurs n'étaient pas partis comme s'ils attendaient quelque chose de plus. Je me retournais lentement vers eux, toujours accroupie, l'œil un peu blasé. Je les jugeais aussi. Ces croulants n'avaient donc rien mieux à faire ? Comme s'il n'y avait rien de plus intelligent à faire, Yukio les provoqua un peu. Ils affichèrent une moue dédaigneuse et commencèrent à murmurer entre eux, à voix basse. Des glandus.

Je soupirais alors que je me tournais à nouveau vers le Nozomo. Il tripotait ses cheveux. Il ressemblait à un épouvantail. Je tendis alors la main et la posa sur sa tête, ils étaient encore électrifiés.

" Tu n'arrêtes donc jamais de faire l'imbécile ? T'es pas en état de m'apprendre. "

Je me redressais et lui tendis la main pour l'aider à se relever.

" Tu viens avec moi. J'ai de quoi soigner tes coupures dans mon atelier. Tu pourras te reposer un peu et rentrer chez toi après. "

Toujours avoir une trousse de secours et de soins chez soi, surtout sur son lieu de travail. Dans un atelier Shirogane, on était jamais à l'abri d'un accident à la con, et puisque ce dernier n'était pas situé trop loin dans les parages, ça permettrait à cet idiot de se remettre. Voilà qu'après les marionnettes, je me mettais à rafistoler les Hommes. De mieux en mieux.