Sortant de la tour du Kazekage en parchemin en main, le triumvir souriait l’air ravi. Il avait eu exactement ce qu’il voulait et cette nouvelle l’enchantait. D’un mudra, l’homme fit apparaitre deux clones de lui-même. Ces derniers prirent la forme d’un petit siamois et déguerpirent à toute vitesse. Ogawa les envoya expliquer à ses deux élèves qu’elles étaient priées de bien vouloir le rejoindre au plus vite devant le domaine Shirogane. En attendant qu’elles reçoivent le message et n’aient le temps de se préparer, le chef d’équipe décida de leur faire une petite surprise. D’un pas décidé, il prit la direction d’une petite échoppe qu’il appréciait particulièrement. Comme il y avait un peu de queue, le jônin attendit patiemment son tour avant de commander. Quelques minutes plus tard, il repartait avec un paquet contenant six délicieux mochis fourrés à l’anko. Depuis son plus jeune âge, il adorait ces pâtisseries et ne manquait jamais une occasion d’en manger quelques-unes. Avant de commencer la mission, il voulait passer un bon moment avec ses protégées, d’autant plus que la rabat-joie qu’était Honoka n’était pas là.
Arrivé bien évidement le premier, Ogawa se posa sur une caisse ne bois, quelques mètres devant l’entrée du domaine. Patient, il attendit que ne débarquent ses élèves. Fait comique, elles arrivèrent en même temps, comme si elles s’étaient coordonnées, ou qu’elles étaient déjà ensemble au moment où elles avaient reçu le message. Relevant légèrement son chapeau de paille, le manchot vint à leur rencontre, un large sourire aux lèvres.
« Salut les filles ! Je suis content de vous voir. Comme mes clones devraient déjà vous l’avoir expliqué, nous allons effectuer une mission au sein du village. Enfin, je dis nous, mais c’est bien vous qui allez être sur le devant de la scène. Mais nous y viendrons plus tard. »
Avançant sa main unique, le manchot présenta le petit paquet aux chûnins. Son sourire s’élargit davantage alors qu’il avançait un peu vers elles.
« J’ai fait un petit détour pour nous prendre de quoi grignoter. De succulents mochis à l’anko, mes préférés du village, j’espère qu’ils vous plairont. »
Sans faire beaucoup de manières, le jônin s’assit par terre, non loin du mur d’une maison. Ouvrant le paquet contenant les sucreries, il le présenta aux filles pour qu’elles se servent et en prit une pour lui. La mettant dans sa bouche, il ferma les yeux de plaisir tant il trouvait cela bon. Silencieux, le triumvir mâchait, bien conscient que la jeune Ena aurait des choses à dire. Après tout, elle n’était pas connue pour être timide ou avare en paroles. Qu’aurait-elle de beau à raconter à son ainé en cette belle journée ?
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Parchemin de mission:
Parcours d'obstacle
Dans une salle rendue discrète grâce au sceau du silence éternel, Shirogane Tubu et sa soeur Sahara Denya ont créé un parcours d'obstacle mêlant mécanismes et explosifs, parcours qu'elles comptent proposer à l'académie ou aux chefs d'équipe afin d'entrainer les plus jeunes. Nous ne savons pas si c'est une bonne idée, mais il faut que quelqu'un de relativement jeune essaie cet exercice afin de voir s'il est réalisable. Ne vous en faites pas, l'exercice est encadré. Mais faites tout de même attention aux spécialités que ces deux énergumènes auraient pu trouver.
Commanditaire :Shirogane Tubu et Sahara Denya, jônins Récompense :65 ryôs
Parcours d'obstacles Akayuki Ogawa, Kusaribe Konomi et Tomei Ena Un chat qui parlait … C’était comme ça qu’Ena appris qu’elle avait une mission. Évidemment, il n’y avait rien d’étonnant à cela, c’était très représentatif de ce qu’était devenu sa vie depuis quelques temps … Ou peut-être qu’en vrai, la blondinette avait simplement décidé d’arrêter de se poser des questions - l’avait-elle simplement déjà fait ? Sans aucune cérémonie, sans aucune préparation, la jeune maîtresse des éléments ne perdit pas de temps à rejoindre le point de rendez-vous.
Ena était énergique, il n’y avait pas à le dire. Arrivant sur les lieux, entièrement coordonnée avec sa tendre moitié (on pouvait deviner qu’elle en était à sa septième séance «d’observation et de protection » de la belle Kusaribe), elle était arrivée en gueulant et sautillant. Tout son corps lui démangeait pour un peu d’action, pour une chance de prouver à sa belle fleur des oasis qu’elle était digne d’être son dragon, d’être l’héroïne qui allait la secourir, qui allait se battre en son nom mission après mission …
« UNE MISSION ! WOOHOOOOOOO ! »
Mais ce n’était pas exactement ce que voulait faire leur sensei dans l’immédiat. Il avait apporté à manger et Koko aimait le manger. Son regard fauve se posa sur le vieux manchot, l’air douteux, voulait-il lui voler sa parfaite Élue d’Élune aussi ? Pourtant, il n’avait pas l’air d’un vieux pervers … Peut-être voulait-il être le papa que Koko-chan n’avait jamais eu à cause du fonctionnement de Kusaribe ? Si telle était son intention, alors tant qu’il n’était pas comme le sien, il aurait son support.
« Ohhhh, c’est vrai qu’j’ai pas mangé à matin … »
Trop concentrée à suivre les moindres faits et gestes de sa belle, Ena n’avait évidemment pas penser à ses propres besoins essentiels, comme manger. Mais ce n’était pas la première fois, elle était habituée.
Lorsque le vieux roux se posa sans grande cérémonie au sol, la bouillante chunin l’imita, tapant rapidement le sol à côté d’elle, tournant son regard vers la douce et fragile détentrice de son coeur :
« Viens ici Koko-chan ! »
Elle prit une des pâtisseries (la plus belle et celle qui semblait la moins abimée par le transport) et la tendit ensuite à sa belle. Koko-chan, après tout, méritait ce qu’il y avait de mieux.
« HEY ! J’pense à ça … Un Bras-sensei, j’cherche quelqu’un qui fasse du feu, tu connaîtrais pas ? Genre … je veux ben demander à ma mère … mais a m’haït un tit peu beaucoup.»
Elle aurait bien offert du lait au chat qui l’approchait, mais elle en était incapable. Une voix grave, une voix humaine, amenant avec elles une demande et quelques instructions. Prête à croire le chat-sensei, le petit joyau des dunes partit préparer ses affaires avec empressement. Il lui fallait une trousse de premiers soins au cas où Ena-chan se ferait mal, et elle prit soin d’emporter un petit pot d’onguent qu’elle avait fabriqué elle-même; son amie ayant la fâcheuse tendance à se brûler, l’Élue souhaitait lui en faire cadeau.
Avouant au chat qu’elle ne connaissait pas le chemin, elle eut à lui demander de la guider; cela faisait déjà quelques années qu’elle vivait en Suna et elle n’avait aucun mal à se promener et trouver son chemin dans les principales rues (elle connaissait même quelques beaux endroits où elle pouvait prendre un bain de lune en secret, en solitaire), mais Koko-chan n’avait jamais osé s’approcher du domaine Shirogane… ni aucun autre, en fait.
Sans doute par respect, et peut-être un peu par crainte; venant d’une famille particulière et un peu petite, l’idée de se retrouver à épier de nombreux voisins, surtout Shinobi, soulevait en elle une légère inquiétude… mais aussi un énorme complexe. Puis il n’était pas question d’avoir l’air d’espionner; les clans ont leurs secrets, et il était hors de question d’aller trainer dans leurs pattes. Non seulement ça, mais peu de ses consoeurs Kusaribe sont établies au Sable, ce qui fait que Konomi se voit bien comme “seule représentante”.
Beaucoup de pression...
Le chat finit par se dissiper alors que les deux jeunes filles se croisent, par pure coincidence… enfin non. Forcément, elles allaient travailler ensemble alors elles allaient se croiser, mais la magie d’Elune avait encore bien fait les choses en mettant Ena-chan sur son chemin juste au même moment. «Ah, Ena-chan!»
Pour tout dire, Sensei intimidait encore beaucoup la jeune prêtresse. Pas que ce soit la première fois qu’elle le voit, loin de là. Seulement, l’imposant gaillard bagarreur amenait Koko à se questionner (ce qu’elle avait parfois – souvent! – de la difficulté à faire); sans aller jusqu’à la remise en question de l’humanité de son chef d’équipe, Koko ne pouvait s’empêcher de le comparer aux autres messieurs qu’elle a rencontré. À part monsieur Senshi, Ogawa est probablement le plus vieux, et la seule chose à sa taille était l’horrible démon mécanique de l’ancien chef de la petite fille… ce qui ne l’aide pas.
Néanmoins, la petite s’inspira de l’intense fougue de son Dragon et décida d’approcher le monsieur en le saluant timidement d’un hochement de tête accompagné d’un petit sourire. Elle resta quand même un pas derrière Ena parce que ça la confortait.
Elle finit par s’asseoir (à côté de son Dragon, bien entendu) et prit une grignotine, remerçiant son chef… plutôt nerveusement. Le visage rougi et penché vers ses genoux, Koko tenta d’aligner au moins deux mots : « M-m-m..Merchi b-b…beaucoup.»
Peut-être que ça aurait été plus facile si elle ne s’était pas remplie la bouche avec un mochi avant de parler, mais comme la petite est particulièrement gourmande, elle ne put résister à l’appel de la sucrerie. Autrement, c’était la parfaite excuse pour elle de se resservir et ne pas trop se mêler de la discussion; elle préférait écouter son amie et son sensei parler, surtout que son centre d’intérêt du moment était quelque peu secret. Enfin, peut-être pas pour Ena, mais c’est sûr qu’elle était trop absorbée dans sa contemplation de l’Élue pour avoir une idée concrète de ses projets.
Les jeunes filles ne se firent pas prier pour prendre chacune un succulent mochi. Ogawa leur offrit un regard bienveillant en les voyant croquer dans la pâtisserie. Il espérait qu’elles apprécieraient le geste autant qu’il appréciait lui-même en déguster. Alors qu’il mâchait sa part, le jônin manqua de s’étouffer d’étonnement et d’amusement quand la Tomei frénétique prit la parole.
« Un bras-sensei ? » répéta-t-il amusé
Décidément, cette adolescente n’était pas comme les autres. Certains auraient pu voir son caractère irrévérencieux comme de la provocation ou un manque d’éducation mais ce n’était pas le cas de son chef d’équipe. Bien que ses manières laissaient quelque peu à désirer, il l’appréciait toujours plus à mesure qu’il la découvrait. Il semblait déjà loin le temps où elle souhaitait le faire rôtir pour ne pas qu’il devienne leur sensei. Toujours en dégustant sa sucrerie, Ogawa leva légèrement les yeux aux ciel pour réfléchir à sa question.
« Eh bien, il faut dire que le fûton est plus couramment utilisé dans le coin, mais oui, je connais bien quelqu’un. Il s’agit d’un membre du clan Nozomo, un jeune jônin de quelques années ton ainé. Il s’appelle Yukio, je pourrais vous présenter à l’occasion. »
Terminant son mochi, le triumvir se gratta le menton, l’air légèrement pensif. Yukio était bien plus expert en maniement de la lame que du feu, mais il n’avait personne d’autre en tête. Quel dommage de ne pas pouvoir les prendre lui-même sous son aile.
« Désolé les filles, ma maîtrise des ninjutsus affinitaires est particulièrement désastreuse, je ne peux malheureusement rien vous apprendre en la matière. Enfin bon, ne vous en faites j’ai quand même deux trois trucs à vous apprendre, des choses utiles qui pourront vous sauver la vie en cas de pépin. »
Particulièrement gourmand, le manchot lorgna rapidement sur la seconde sucrerie lui étant destinée. De ses doigts déjà légèrement poisseux à cause du premier mochi, il s’en empara avec avidité. Avant de le porter à sa bouche, il jeta un regard à la jeune Kusaribe.
« Tu n’es pas très bavarde Konomi-chan, tout va bien ? Tu n’es pas malade au moins ? »
Comme souvent, le côté paternaliste du jônin ressortait malgré lui, expliquant le suffixe peu approprié qu’il donnait à l’adolescente. Réellement soucieux du bien-être de son élève, il ne se rendait pas compte que sa simple présence suffisait à intimider l’eisei-nin. Il espérait simplement qu’elle ne soit pas mal en point alors qu’il était sur le point de leur faire subir un parcours très certainement bardé de pièges et déconvenues en tous genres. Connaissant Denya, la chose était malheureusement à prévoir. Vu l’énergumène en question, le fait que la mission soit classée si bas n’était pas forcément bon signe.
Parcours d'obstacles Akayuki Ogawa, Kusaribe Konomi et Tomei Ena Dans les yeux d’Ena, rien n’était plus adorable que la douce Konomi qui s’enfonçait dans le fond de la gorge le mochi avant de parler. L’air béat, elle oublia même une seconde de fermer sa bouche - qui elle aussi contenait de la nourriture maintenant - alors qu’elle contemplait sa tendre moitié remercier le sensei. Se fut l’enseignant qui la tira de sa contemplation en répétant le surnom qu’elle venait de lui donner.
« ben oui ! T’as un bras ou chus aveugle ? »
Elle l’avait dit avec nonchalance - malgré que la question était sincère - comme si l’handicap du sensei n’en était pas un, comme s’il n’y avait pas à se sentir mal de le souligner ou quoi que ce soit. C’était, de toute façon, connu qu’Ena était aussi délicate qu’un rhinocéros en pleine charge.
« OH ! OUI ! C’te monsieur-là, y m’a montré à cracher de la cendre l’autre jour ! Pis moi, je luis ai montré comment craché un dragon de feu. »
Fierté plein la voix, elle était comme un paon qui venait d’ouvrir sa queue en un merveilleux éventail coloré. Ena portrait son ninjutsu comme une parure, un trophée, une preuve qu’elle servait à quelque chose et aussitôt que l’occasion de s’en vanter lui venait, elle n’hésitait pas une seule seconde.
« Y’a pas de mal à pas être bon dans quelque chose. On a chacun nos affaires dans quoi on est bons. Toi, tu bouffes du ninjutsu pis tu le recraches dans notre face, moi je fais le ninjustu. Pis t’es pas tuable. Moi je suis très tuable. »
Oui, elle faisait référence à leur première rencontre, rencontre où elle avait mordu la poussière de plus d’une façon. Mais la conversation dévia vers Konomi. C’était un fait qu’elle était plus silencieuse qu’à son habitude. La dernière fois c’était quand … Oh. Koko-chan, pauvre Koko-chan …
Les bras d’Ena encerclement sans attendre son amie la serrant contre elle, espérant la rassurer. Elle lui donna même son second mochi, espérant que cela puisse l’aider.
« T’inquiète pas Koko-chan, je suis là et je vais te protéger ! Même contre Cicatrice-sur-l’oeil-pas-tuable-sensei si t’as besoin ! »
Quoi que le regard d’Ena disait qu’elle n’était pas certaine de réussir cette entreprise si elle devait s’y tenter - le combat de la dernière fois était encore très frais dans son esprit. Et puis, Ogawa était un type sympa malgré tout et la blondinette doutait sincèrement de devoir en venir à ça, mais elle dirait tout et n’importe quoi pour rassurer sa tendre moitié qu’il n’y avait pas de problème et qu’elle serait là pour elle. Elle fit donc un clin d’oeil à son jonin-instructeur, espérant qu’il comprenne qu’elle ne voulait pas vraiment se battre de nouveau contre lui et espérant qu’il embarque dans le jeu, au moins un tout petit peu.
« Je suis ton dragon ! Y’a rien qui pourra me péter la gueule si j’me bats pour toi ! »
Même si Koko trouvait la façon de s’exprimer d’Ena très amusante, elle s’abstint de rire. Elle souriait, mais elle ne voulait pas que son sensei ne se sente mal en reconsidérant son bras manquant. En vérité, Koko n’osait parler car elle préférait voir son équipe communiquer. Même à ce jour, la jeune fille s’enthousiasmait de voir les gens de l’extérieur interagir; ce genre de conversation n’était pas commune chez les Filles de la Lune.
Ainsi, Koko était plus que ravie de partager un moment – même en restant dans son silence – avec ses amis. Puis elle avait la chance de déguster son second mochi sans avoir besoin de se dépêcher.
Malheureusement, la discussion de son sensei et de son Dragon menait la prêtresse à se questionner sur ses propres talents… ou plutôt, son manque apparent de talent. Alors qu’Ena développait ses capacités élémentaires – surtout ses compétences draconiques, à ce qu’elle comprit –, Koko n’avait pas la même chose.
Elle avait eu l’opportunité d’enseigner les fondements de la médecine à cet homme mystérieux, une fois, mais l’Élue ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle stagnait, qu’il était impossible pour elle de s’actualiser. Son panel de techniques n’était pas tant grandiose, et leur utilité était particulièrement limitée. Ses connaissances en méthodes shinobi étaient elles aussi loin derrière les autres habitants du Sable, et elle le savait; elle avait développé sa propre méthode de déplacement rapide car on lui avait vite fait comprendre que la tâche d’un médecin est de toujours être debout, prêt à réparer ses camarades au cas où le mal les choisissait. Sa foi était cependant totale; jamais Koko ne se permettrait de dénigrer son héritage divin, mais il lui fallait malgré tout rester modeste à ce sujet.
Elune ne lui en voudrait pas, mais il est hors de question de prendre sa puissance pour acquis.
Bien sûr, elle avait pensé à des moyens pour s’améliorer, mais ses talents rarissimes au sein du Sable font de trouver une enseignante une tâche particulièrement ardue. Autrement, si elle ne pouvait pas parler trop vite sur les connaissances de son Sensei, elle doutait de sa capacité à apprendre de lui.
«…» Finalement, quand la discussion tournait vers elle, la petite se sentit toute gênée, rougie et incertaine de quoi répondre. «Ah!.. N-non, je suis bien...»
Heureusement, Ena avait compris et fit tout en son possible pour la rassurer; bien qu’elle soit embarrassée d’être vue ainsi par son nouveau chef, Koko put se détendre en admettant à son amie que «je remercie… Je vais m’habituer, il est gentil, pas de danger...»
Rendant avec force et vigueur son câlin à Ena, la cadette hésita un long moment en regardant son potentiel troisième mochi. Refuser serait d’une grande impolitesse, mais accepter serait particulièrement égoïste : «mais tu as manqué ton manger de ce matin…» argua-t-elle, incertaine.
La solution vint rapidement : «… je fais un compromis!» conclut l’envoyée d’Elune, scindant en deux la gâterie avec ses doigts en rendant à Ena-chan ce qui appartenait à Ena-chan. Un petit sourire timide naquit sur le visage de l’Élue alors qu’elle mangeait sa partie de la friandise.
Elle finit par poser quelques mots sur son ressenti; si l’anxiété la prenait quand elle croisait le regard de son imposant chef, ce qui l’avait inquiété finit par se montrer – malgré la tentative de Koko à minimiser ses propos – : «J’espère que j’apprendrai comment être plus utile pour mon équipe aujourd’hui, avant qu’on commence à… aller à l’extérieur.» Koko n’est pas aveugle; elle sait qu’on la protège beaucoup, surtout que Suna tente de la préserver le plus possible. Les exploits qui lui ont valu son grade actuel étaient particuliers et il était plus que facile pour elle de se remémorer les fois où elle a pu sortir de Suna. Encore là, on ne parlait même pas des fois où elle avait quitté le territoire du Pays du Vent… Son manque de confiance vient de son manque d'expérience.
Les deux adolescentes étaient si mignonnes qu’elles manquèrent de faire fondre le cœur du manchot. Avec un grand sourire bienveillant, il les regardait prendre soin l’une de l’autre. La cohésion qui régnait entre elle était immense. Quoiqu’à bien y penser, il s’agissait plus à ce stade d’une véritable et profonde amitié qu’autre chose. Face au craintes de la jeune Kusaribe, Ogawa se voulut rassurant. Plissant les yeux en souriant, il lui tapota gentiment le haut du crâne, comme il l’aurait fait avec un enfant.
« N’ai pas une si piètre opinion de toi-même. Nous avons tous nos qualités et nos défauts. Tes capacités médicales et les secrets de ton clan font de toi une eisei-nin remarquable malgré ton jeune âge. Une fois plus grande tu feras de l’ombre à la Nidaime Hokage en personne, j’en suis persuadé. »
Avait-il déjà rencontré ladite Tadake Yuriko ? Absolument pas. Pouvait-il s’estimer qualifié pour juger de la compétence ou non d’un médecin ? Encore moins. Malgré tout, il était certain de ce qu’il avançait. Même pour une Kusaribe, Konomi était considérée comme étant une praticienne extrêmement douée, il ne faisait donc aucun doute qu’elle avait un avenir radieux devant elle.
« Bon, c’est pas tout, mais il serait temps de commencer les choses sérieuses. »
Se relevant lentement, le jônin invita ses élèves à le suivre. Les portes du domaine furent ouvertes au petit groupe qui pénétra en son sein. Comme ils étaient attendus un jeune Shirogane vint les mener au lieu de la mission. Quand le groupe entra dans une petite maison sans prétention, tous furent surpris de voir que le lieu des tests se trouvait en souterrain. L’endroit était merveilleusement bien creusé et de large piliers garantissaient la stabilité de toute la zone. Silencieux, Ogawa observa le parcours du combattant pour jeunes shinobis. Il n’avait clairement pas l’air d’être facile, du moins pour de jeunes pousses. Ena et Konomi ne devraient pas avoir tant de mal, mais même elles pourraient peut-être se faire surprendre.
« Eh bien ma foi, vous n’avez pas lésiné sur les moyens. » dit Ogawa à Denya.
Le triumvir se retourna vers ses élèves. C’était à elle de jouer à présent. L’épreuve n’aurait aucun sens si elle était passée par un jônin quadragénaire. Ce dont tout le monde avait besoin, c’était bien de la jeunesse et de la petite taille des deux adolescentes.
« Ena, Konomi, c’est à vous. »
Croisant le bras contre sa poitrine, le rouquin toisa les kunoichi sans se départir de son sourire ravageur. Il avait toute confiance en elles. Toutefois, en y regardant de plus près, Ogawa semblait déjà distinguer la présence de quelques pièges fort bien placés. Les adolescentes les verraient-elles ? Le seul moyen de le savoir était de les observer et voir ce dont il retournerait. Curieux de voir comment elles s’y prendraient, l’homme était attentif au moindre détail. Il ne lui manquait plus qu’un petit paquet de pop-corn pour que la scène soit parfaite.
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