La douleur irradiée dans mon corps, j’avais presque l’impression qu’elle grattait pour sortir de sous ma peau. Je cherchai à me redresser, comprendre ce qu’il se passait, ralentir mon propre rythme cardiaque, ne pas céder à une panique inutile… Je distinguais Akira se précipiter vers moi un instant et la douleur refluer doucement. J’expirais de soulagement, fermant même un bref instant les yeux, baissant armes et boucliers juste quelques secondes pour me reprendre en main… Sauf que le temps que j’émerge… putain de perte de sang, je ne pus rien faire d’autre que… Être enfermée… pas du. Je me redressais difficilement, en position assise.
« Vivante… C’est déjà ça… »
Je tâtais du bout des doigts ma blessure dans mon dos et grimaçai légèrement.
« J’aurais une marque… pas grave… »
J’étais curieusement en meilleur état que les deux autres… Du moins d’un point de vue de chakra. Je regardai le dôme de pierre sans rien dire. Je tournai la tête vers Akira :
« Garde tes forces pour l’instant Akira… Je vais… nous faire sortir d’ici. C’était déjà personnel… maintenant, ça l’est d’un niveau… intime. »
On ne touchait pas à ceux que j’aimais. J’avais trop perdue pour en subir encore. Je rassemblai mes forces pour me relever lentement. Je prenais ses coups sans broncher, et je devais aussi prendre pour les autres. C’était ça… être un chef d’équipe. Je plongeais la main dans ma sacoche pour en sortir une pilule de chakra que je croquais. Deuxième fois pour moi que j’en prenais. J’en tendis une à Akira.
« Une. Avale ça. Tu en as besoin. »
J’avais mal, je tenais à peine debout… mais on ne touchait pas à mes amis… J’inspirais profondément avant de me mettre en garde.
« Restez à l’arrière, il m’a… énervé. »
Je dotais mes bras des paumes du lion avant de pousser un hurlement de rage pour frapper le dôme de pierre et le crever sans douceur avant d’en jaillir, mobilisant ma vitesse, mon Byakugan pour percuter le géniteur de mon meilleur ami en pleins dans le torse et l’envoyer voler.
« Fallait pas toucher à Akira sombre Connard ! »
C’était très rare que je sorte de mon vocabulaire précieux. Mais là… c’était nécessaire. Mes lions aux poings je fondis à nouveau sur lui pour frapper et lui faire cracher ses poumons.
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
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Elle était là, cette haine, cette colère, cette rage. Mes mains tremblaient sur le corps de Yume, mais pas de panique, juste de ce sentiment qui me consumait en entier. Il le savait, il voulait me pousser à bout, dans mes dernières limites car sa colère et sa propre haine envers moi n’avaient eu de cesse de grandir. Dans un sens, il voulait simplement réussir ça, me libérer de ce qui me ralentissait selon lui pour être digne de lui. Vaguement digne de lui. Sauf que tout allait trop vite pour moi. Tout défilé à une telle vitesse… Je perdais pied, je n’arrivais plus à me concentrer et rapidement, je le vis arriver, ce dilemme, cette raison de se battre et d’échouer. Sauver Yume ou sauver Hako. Un choix impossible à bien des égards. Elles avaient la même valeur, la même importance et je ne pouvais pas choisir. Je pouvais juste nous faire confiance… Et espérer qu’il fasse un faux pas pour que je l’achève.
Hako résista, Yume commença à forcer et me proposa quelque chose que j’avais déjà usé une fois mais qu’ici me semblait totalement justifié. Un regain d’énergie, de puissance, puis Yume s’enfonça dans la violence à son tour pour s’en prendre à celui qu’Hako avait su retenir. L’aider aurait été une option si Hako ne m’avait pas semblé si… Ailleurs. Il avait changé de stratégie, il s’était attaqué à la fragilité de ma coéquipière, à sa faiblesse. Elle était forte et puissante sur bien des points, mais son esprit n’était pas aussi aiguisé que le mien pour tenir tête à ce genre d’attaque. Si elle avait une volonté de fer, un esprit puissant, il n’était qu’une poupée de porcelaine face aux Genjutsu. Mon exact opposé en soit.
M’approchant d’elle sans perdre plus de temps, je la sortis de cette illusion, la faisant revenir sur terre pour lui donner un conseil bien étrange mais qui n’aurait rien de difficile pour elle, « Ferme les yeux et bourre dans le tas, on va détruire ce fils de chien. », soufflais-je avant d’ajouter, « Sans offense bien évidemment. » Inuzuka, tout ça… Bref, le temps n’était plus à la plaisanterie, il fallait s’occuper de lui et mon regain d’énergie avait rééquilibré les choses. Ô bien sûr, tout semblait encore chaotique, mais je m'adaptais, peu à peu, et je réalisais lentement combien ma haine pouvait me rendre puissant. Sauf que moi… J’irais simplement les détruire, je ne détruirais pas le monde… Juste ceux à cause de qui elle était morte.
La suite fut un combat dont il fut difficile de suivre chaque élément, nous étions trois contre lui et rapidement il usa de clone. Si jusqu’à présent je n’avais jamais su les identifier, à cet instant, ils semblaient évidents, comme des lucioles en pleine nuit. Une étrangeté que j’avais placée sur ma colère, sur ma haine. Un raisonnement si loin de la vérité. Je savais comment mon clan fonctionnait, mais je refusais d’être eux, d’être aussi facilement manipulé, d’être au final ce qu’on avait toujours attendu de moi. Aveugle en ayant pourtant là vu sur tout, sur le monde, sur ces arcanes. Cette puissance, bien qu’elle soit destructrice, était grisante, enivrante. Il n’arrivait plus à m’atteindre, même en y allant franchement. Je répondais, je contrais, j’encaissais, mais surtout… Je réussissais à repousser ses attaques de Shurikenjutsu, tout ce qu’il pouvait vouloir lancer pour les atteindre elles échouaient. Il ne pourrait plus les atteindre.
Ce combat avait tout de l’opposition de deux Sharingan de haut niveau, même si j’étais parfois en dessous où que la rapidité de mes pensées me donna la nausée. Je lui tenais tête, ses illusions ne m’atteignaient plus, je… Je m’épuisais, lourdement, rapidement. Le combat était puissant, mais je restais pauvre en chakra, faible face à d'autres et au bout d’un moment, je n’eus pas assez d’énergie pour lancer la moindre attaque. Je sus juste sauter pour m’interposer entre lui et Hako, entre ses Shurikens et elles. Personnes n’en menaient pas bien large ici, Yume était blessé, Hako pas forcément mieux… Et mon père non plus.
Après cette dernière action, il y eut un silence, un moment de latence durant lequel tout le monde se regarda, épuisé. Il n’avait sans doute pas pensé avoir autant de résistances et pourtant… L’équipe numéro deux était connue pour ça non ? « Combien de Tomoe ? » demandais-je essoufflé à Hako. Ce combat n’aurait jamais pu durer, je n’aurais jamais pu les protéger. J’avais échoué à le faire avec ma grand-mère non ? Alors il fallait que je sois lucide et qu’au bord de ce ravin qu’était mon inconscience, la lumière se faisait sur tout ce mystère. J’avais envie d’entendre une autre réponse, envie d’avoir pu m’opposer seul à lui, mais on ne pouvait pas devenir si fort en si peu de temps non ? « Combien… » soufflais-je à nouveau en levant les yeux sur elle.
Que cette trêve m’apporte une réponse.
Que je sache si j’étais ce monstre qu’il avait toujours façonné et si j’aurais cette excuse pour le détruire...
« »
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Aburame Hako
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Le père d'Akira, ce traître, cet infâme meurtrier, avait commit une monumentale erreur. Il avait sous-estimé et méprisait l'Equipe n°2. Pire encore, il l'avait plus que contrarié, plus qu'agacé, il l'avait carrément mise en colère. La froide furie de Yume à elle seule était terrifiante, mais il fallait y ajouté la joyeuse cruauté et l'absence de retenue du lutin vert de Konoha. Même le calme et réfléchit Akira avait laissé bouillir son sang Uchiha, se vautrant dans la haine pour allumer un brasier qui illuminait ses yeux de sang d'un nouveau tomoe. En cela son paternel avait enfin réussit son objectif, brisant à moitié l'esprit et le corps de son fils pour accroître la puissance de celui-ci. Non, pour accroître sa gloire personnelle et celle du clan Uchiha. Une mauvaise idée qui allait lui coûter la vie.
Akira avait explicitement autorisé ses coéquipières à user de la violence la plus crasse pour abattre le chien galeux qui s'était fait appeler son père. Son petit trait d'humour rassura un peu la jeune Aburame, signe que peu à peu il se remettait de la tragédie. Cependant, la kunoichi vert-pomme n'était pas sereine. Akira l'inquiétait un peu. Et... Hako hésitait. Elle n'avait quasiment jamais rechigné à abattre ses ennemis... Mais en face il s'agissait tout de même du père de son coéquipier... Non, de son ami ! Dans le feu de l'action, dévoré par la haine, Akira ne s'émouvrait sans doute pas... Mais quant serait-il plus tard, une fois rentré à Konoha ? Hako pourrait-elle vivre et travailler en sachant qu'elle aurait détruit la famille du jeune albinos ? Et plus important : lui, pourrait-il les pardonner ?
Le foyer du jeune Uchiha n'était vraisemblablement pas un nid d'amour. Son père était un salop, abusif et désormais clairement cinglé. Mais il restait son père (Hako ignorait bien évidemment que désormais Akira savait qu'il n'en était rien), l'homme qui l'avait vu grandir et qui l'avait élevé, fussent avec ses méthodes dévoyés... C'était aussi un puissant jônin de Konoha, un membre respecter de la police du Village Caché de la Feuille, un héros. D'ailleurs... Si l'équipe n°2 se contentait de l’appréhender (en lui en collant quelques uns dans la bouche quand même)... Que se passerait-il ? Hako n'avait pas les connaissances politiques de son amante secrète, cheffe de la branche secondaire du clan Hyûga, mais elle était imaginative.
Il y avait de forte chance que le clan Uchiha, ce ramassis de psychopathe qui vénéraient leurs yeux magiques tourbillonnant, essaye de glisser l'incident sous le tapis. Maudit soit son cerveau qui pensait trop, trop vite ! L'esprit froid et analytique de la petite Aburame lui soufflait la mortifère équation : le clan perdait une vieillarde sans pouvoir particulier pour gagner un nouveau possesseur de la forme ultime de son dôjutsu. Inacceptable. Hako prit sa décision. Qu'Akira la pardonne...
Yume semblait être venue à la même conclusion... Ou alors la colère l'emportait elle aussi, au point qu'elle en jurait. Cela fit sourire amèrement Hako. Elle adorait quand sa petite amie secrète se laissait emporter, voyer son conditionnement de fille de bonne famille volait en éclat. Le lutin vert de Konoha adorait la titiller pour ça... Mais là, l'affaire était sérieuse et déjà son amante s'apprêtait à déchaîner toute sa puissance contre l'immonde traître. Il ne fallait jamais contrarier Yum-Yum ou s'en prendre aux siens. Et Hako était pareille ! Le combat reprit, encore plus violent. Agissant dans une merveilleuse synchronicité, l'équipe n°2, la nouvelle famille d'Akira, tenait tête au jônin. Byakugan et Jûken. Sharingan contre Sharingan. Hako s'interposait dès que possible, encaissant sans coup férir pluie de lames et boule de feu pour offrir la moindre ouverture à ses coéquipiers.
Néanmoins, le combat restait indécis : si Akira contrait les illusions délétère de son père, les jeunes konohajin étaient épuisés et manquait de chakra. Il luttait contre un ninja d'élite qui semblait anticiper le moindre de leur mouvement. Peu à peu cependant, à trois contre un, il l'acculait. Hako se fichait de ses blessures, ses poings illuminés par la colère, le chakra et le désir de Justice. Bientôt se serait la conclusion et chaque camp le sentait. Qui l'emporterait au final ? Le père d'Akira n'avait qu'à mettre hors de combat les deux kunoichi : seul, son fils ne pourrait lui résister même avec ses nouvelles pupilles qu'il ne maîtrisait pas encore... Ou il pourrait fuir et regagner Konoha, annonçant à son clan la naissance d'un nouveau prodige enfin digne de lui !
Akira sentait venir cet instant, épuisée tant physiquement que nerveusement. Hako avait bien sentit que quelque-chose le rongeait, ce qui semblait bien normal après tant de vilenie et de trahison. Il lui posa une question, plongeant son troublant regard pourpre dans les yeux d'émeraude de sa coéquipière. Hako ouvrit la bouche par réflexe pour répondre, mais pour une fois son cerveau réussit à neutraliser sa langue à temps. La question et surtout le pourquoi de la question tourna dans son esprit analytique d'Aburame. Elle soupira, puis sourit un peu tristement à son coéquipier albinos. Et soudain, d'une pichenette, elle lui tapa gentiment le front.
"On se soucis des apparences ? Mais oui, t'as d'beau yeux tu sais !" ricana la kunoichi vert-pomme dans un grand sourire, un peu forcé cependant. Celui-ci disparut et pour une fois Akira pu découvrir une Hako grave et sérieuse. Elle avait décidé de ne pas lui mentir. "Trois. Comme Kaori. Comme le connard là-bas qui croit avoir gagné, qui croit être dans son bon droit... Je sais pas pourquoi, je sais pas comment marche exactement vos yeux magiques. Et on s'en fout ! Laisses ça aux veilles barbes de ton clan qui passent leur vie à guetter une virgule dans leur miroir ! Si tu me pars dans un délire pouvoir maudit, destin inévitable et blablabla, je te botte le cul ! Tu es Akira, pas ce psychopathe, pas ta mère, pas le clan Uchiha et ses conneries élitistes à propos du sharingan !"
Hako s'enflammait, le souffle court. Un sourire mauvais barrait son visage poupin. "Et je vais te prouver que ces fichues pupilles n'ont aucune importance ! Je vais le battre et je le ferais en tant que Hako, sans utiliser les arts secrets de mon clan. Juste mes poings et ma détermination ! Je vais lui faire une Kaori..." L'accentuation du dernier prénom ne laissait aucun doute à ses coéquipiers qui savaient très bien comment la kunoichi vert-pomme avait triomphé (tant bien que mal) du sharingan à trois tomoe de l'inexpérimentée génie du clan Uchiha. "Et... Akira... Je suis désolé. Je crois que je vais devoir le tuer..." Autant que ce soit elle et pas Yume, la cheffe de la Bunke ou Akira, le fils prodigue ou mal aimé que les Uchiha pourraient mettre en porte à faux. Hako savait que son clan silencieux, même si elle n'y était pas apprécié, serait derrière elle.
Profitant de l'assaut de Yume, Hako lança ne l'air un petite boule. Et quelques instant après, un éblouissant soleil artificiel illumina le champs de bataille pluvieux. Prévenus et connaissant le truc, ses coéquipiers avaient pu fermer les yeux au dernier instant. Hako disparu, plongeant sous terre à l'aide de sa technique du Moguragakure. Voilà qui lui permettrait d'échapper au sharingan et de porter une ultime attaque surprise.
Le lutin vert de Konoha jaillit du sol dans le dos du père d'Akira, armant un poing plein de haine et de destruction. Et de rocs comprimés. "Adieu connard ! Dôton : Kengan !" hurla la minuscule Aburame, abattant un véritable marteau-pilon de vengeance sur son ennemi. Coincé entre la furie du lutin vert de Konoha et les paumes mortelles de Yume, il y avait peu de chance qu'il en réchappe. Épuisée, quasiment sans la moindre once de chakra, Hako continuerait à frapper encore et encore, brisant les os et lacérant la chair jusqu'à ce que celui qui avait fait de la vie d'Akira un enfer ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
Hyûga Yume
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Je dansai, Byakugan contre Sharingan. Paume du Lion contre ses esquives. J’allais lui faire la peau pour avoir osé faire mal aux autres. On ne touchait pas à ma deuxième famille. Mon équipe. Les miens. Personne ne pouvait leur faire du mal devant moi sans en payer les conséquences ! Et puis quoi encore ? J’avais déjà trop perdu… Je devais être le bouclier pour les protéger… Hako avait beau être solide, je pouvais encaisser également les coups et surtout les rendre aussi forts qu’elle, même si ce n’était pas de la même manière. Je refusais qu’ils souffrent par ma faute, parce que je n’avais pas été assez forte pour les protéger ! C’était hors de question… Je m’élançai à nouveau sur mon ennemi pour le détruire et m’assurer qu’il n’y avait plus rien de lui sur cette terre. Je sentais malgré tout la fatigue lentement prendre le dessus sur mon corps, heureusement que derrières j’avais mes soutiens. Je n’aurais pas tenu toute seule. Akira et Hako. Je devais les protéger… La sueur et le sang collaient ce qu’il restait de mon haut à ma peau.
J’avais du mal, le chakra semblait presque tailler ma peau, je m’en souviendrais peut-être plus tard, mais en attendant je luttais contre moi-même pour tenir. Je l’entendis le « Faire une Kaori. », elle aurait pu dire « faire une Yume », on s’était fait avoir toutes les deux. Mais en attendant… Je frappai en fermant les yeux et je vis l’éclat de lumière avant de reprendre le combat aussitôt. Je vis Hako passer dans son dos et nous frappâmes toutes les deux dans un même mouvement. Elle dans le creux des reins, moi dans le haut du torse. Il eut un craquement et le père d’Akira fit une drôle grimace avant de s’effondrer au sol.
À bout de souffle, j’arrêtai immédiatement mon Byakugan et la technique de mes mains se dissipa d’elle-même. D’un geste j’essuyais le sang qui coulait de mes yeux. J’avais trop tiré et payé le prix. Je me mordis les joues avant de me pencher sur l’homme.
« Hako, occupe-toi d’Akira… »
Je préférais éviter qu’il ne s’approche de son père. Encore vivant d’ailleurs. En bien mauvais état, mais vivant… j’imaginais que c’était… un mal pour un bien. Par contre… pour combien de temps ? Il venait de se manger deux violentes techniques et dans les reins et la poitrine… Je lui attachai malgré tout les mains dans dos avec un nœud bien particulier pour éviter qu’il ne s’en défasse trop rapidement… Je lançai par-dessus mon épaule :
« Il est vivant. De peu. mais vivant. »
En sale état, mais vivant… Je tournai la tête vers Akira et Hako :
« On le ramène. »
Il devait répondre de ses actes, de ses crimes… Et quelque part… euh… nous aussi ? Pour ne pas avoir retenu peut-être assez Akira… Et au pire il mourait sur le chemin.
« Vous allez comment tous les deux ? Je suis vraiment désolée… j’ai merdé, je n’ai pas réussi à vous protéger… »
Je m’inclinai piteusement devant eux, mon dos me faisait horriblement mal. En réalité : qu’est-ce qui ne me faisait pas mal dans mon corps ? Bonne question. Où était Sora-sensei quand on avait besoin de lui ?
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
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Il y en avait trois, une pour chaque fêlure que mon père avait su créer dans mon esprit. Une pour chaque enfer que j’avais eu à traverser et pourtant, à cet instant, en pleine apocalypse, je n’arrivais plus à voir d’après. Mon esprit s’était consommé, j’avais succombé et j’avais fini par sombrer. J’étais faible, fragile, soumis à mes émotions et je voulais en finir autant que le détruire.
Il m’avait enfin façonné à son image. Il avait créé un gouffre qui m’éloignait pour de bons de mon humanité.
Soudain sourd, comme loin de toute cette scène, je regardais ces deux femmes se battre pour moi, pour essayer de sauver quelque chose, un mirage, un souvenir. Elles se battaient pour celui que j’avais été et pourtant, la vérité ne faisait que s’imprégner dans mes rétines. Celle de ce changement qui fit bouillir une ultime fois mon chakra pour frapper le sol avec violence. Elles avaient gagné leurs combats, j’avais perdu le mien en affirmant cette réalité. Je n’étais plus.
Sous mon poing, enfin plus exactement entre ce dernier et le sol, se trouvait une épaisse couche de terre compressée. Une technique de Doton, un élément que je ne connaissais en rien, une technique qui m’était même inconnue, mais qui en cet instant me semblait si simple, naturellement contre nature. Cette terre m’était étrangère, elle était faible face à la foudre qui pulsait dans mes veines, face à cette nature qui m’avait guidé depuis ma naissance et avait porté mes pas jusqu’ici. C’était ma première différence avec mon clan, avec ceux qui avaient longtemps été les miens et qui, depuis des mois à présent, n’était plus qu’un spectre effrayant dont je cherchais à me défaire. Je n’aurais jamais dû le faire, y arriver. Mon père… Je les connaissais ses techniques, je les avais si souvent subite qu’une copie par réflexe, ou pas habitude de mon Sharingan était possible, mais ici… Je n’avais jamais su copier une technique si éloignée de moi. Si, puissante aussi, même si mon épuisement ne lui rendait pas honneur, elle avait brisé mon père avec presque autant de force qu’il l’avait fait avec moi.
J’étais donc ce monstre ? Cette créature capable de tant de violence par orgueil ? Enfin… J’allais le devenir ? Inexorablement ?
Un chemin différent me serait à jamais impossible, je le savais, je le sentais, pourtant, il y avait un réconfort à tout ça, celui de le sentir partir. Comme si l’inconscience de mon père, sa défaite, avait provoqué le retrait des eaux après un tsunami. L’île de ma conscience était saccagée, mais l’air y était de nouveau respirable jusqu’à la prochaine tempête…
Je n’avais, pour l’heure, plus vraiment la force de me battre, de lutter, j’étais… Anéanti, incapable de lutter face à cette nouvelle réalité et lorsque l’on retrouva enfin le village, au détour d’une ruelle, je disparus. Elles sauraient faire et moi… J’étais si… Si épuisé… Si ravagé par cette catastrophe qu’il ne fallut pas longtemps pour que je m’écroule, réellement. J’avais conscience de ce futur, conscience aussi que je ne la reverrais plus jamais pour une question de force, d’honneur, de traditions vieillissantes et dépassées qui n’avaient plus rien à voir avec ce monde. Je pleurais aussi bien pour elle que pour ces derniers espoirs qui venait de m’être arraché.
J’avais perdu mon libre-arbitre, j’avais perdu une chance de faire les choses autrement, à ma façon.
Moi qui voulais ouvrir une nouvelle voie, j’avais démontré qu’en réalité, je ne ferais jamais mieux qu’eux. Je céderais à la même violence face aux mêmes faiblesses. Je manquerais autant de discernement et je serais aussi peu capable de retenir ma colère. Je n’avais rien de différent. J’avais simplement essayé de me convaincre comme l’enfant que j’étais encore.
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Elle était là, cette haine, cette colère, cette rage. Mes mains tremblaient sur le corps de Yume, mais pas de panique, juste de ce sentiment qui me consumait en entier. Il le savait, il voulait me pousser à bout, dans mes dernières limites car sa colère et sa propre haine envers moi n’avaient eu de cesse de grandir. Dans un sens, il voulait simplement réussir ça, me libérer de ce qui me ralentissait selon lui pour être digne de lui. Vaguement digne de lui. Sauf que tout allait trop vite pour moi. Tout défilé à une telle vitesse… Je perdais pied, je n’arrivais plus à me concentrer et rapidement, je le vis arriver, ce dilemme, cette raison de se battre et d’échouer. Sauver Yume ou sauver Hako. Un choix impossible à bien des égards. Elles avaient la même valeur, la même importance et je ne pouvais pas choisir. Je pouvais juste nous faire confiance… Et espérer qu’il fasse un faux pas pour que je l’achève. 
