Tadake en apprentissage [entraînement n°10]

Jongler avec ces obligations, tel était le nouveau métier de Yuriko Tadake. Si elle pouvait aisément déléguer certaines tâches administratives, il lui était impossible d'abandonner totalement ces obligations à l'hôpital de Konoha. Il n'était donc pas rare pour la jeune femme de venir vérifier si tout allait bien, d'encourager le personnel et de soutenir les malades du mieux qu'elle pouvait. De la même façon, il lui demeurait aussi la tâche de trouver le temps de gérer ses propres entrainements pour demeurer une kunoichi redoutable car elle n'eut jamais été une "gratte-papier" comme l'on disait. Certes, aussi loin que l'on remontait dans le temps, elle eut toujours été sérieuse mais définitivement non faite pour demeurer statique derrière un bureau - ce qui ne lui empêcherait pas d'y céder de temps en temps par devoir. Jamais vous ne l'entendriez se plaindre à ce sujet. C'était son travail.

Ce jour-là, elle profita du temps qui lui était imparti pour étudier de nouvelles techniques d'iroujutsu. Ce qui l'intéressait ? L'étude des poisons. À maintes reprises, elle y fut confrontée lors de ses combats et elle se retrouva démunie face à eux à chaque fois, devant supporter son mal en patience. Elle cherchait à présent à trouver un moyen de contourner les effets de ces derniers, voire peut-être les annuler ou ne serait-ce que les rendre moins contraignants. Ce fut lorsqu'elle était dans ses réflexions qu'elle se rendit compte que ses soins étaient toujours tournés vers les autres - logique pour une femme médecin - mais jamais pour elle. Elle ne s'en donnait jamais le temps, ni la peine. Comment gérer des poisons si on n’était pas capable de se débarrasser de petites gênes rapidement et surtout efficacement sur soi-même ?

Naturellement, elle réorienta son étude vers une technique d'automédication bien qu'elle ne sut immédiatement par quoi commencer. Et pourquoi pas le plus simple ? Le soin. La kunoichi connaissait l'art noble du chakra médical et ses bienfaits, elle était même en partie connue pour cela - et ses fâcheux coups de poing. Alors qu'elle se trouvait dans une salle d'étude de l'hôpital où l'on stockait quelques ouvrages médicinaux à disposition pour le personnel, Yuriko voulut se donner à quelques expériences.

Elle se saisit d'un kunaï qu'elle avait sûr elle et se taillada l'intérieur de la paume de la main. Avec sang-froid, son visage ne se défroissa nullement sous la douleur et aussitôt, elle apposa son autre main par-dessus. Elle concentra naturellement son chakra médical dans cette dernière pour tenter de cautériser sa plaie comme elle aurait pu le faire sur un patient en utilisant la technique de la "paume mystique". Cela fonctionnait. Évidemment que cela fonctionnait. Il ne fallait pas s'y attendre à moins de la part d'une jonin qui avait quasiment étudier l'iroujutsu tout au long de sa carrière.... mais ce n'était pas tout à fait ce qu'elle espérait. C'était trop long et cela demandait à ce qu'elle se concentra sur sa blessure. Yuriko afficha une petite moue puis se mit à réfléchir à nouveau. Elle se mit à penser, aussi étrange que cela puisse paraître, à son dernier entrainement de ninjutsu doton et de la technique du corps fer, à la façon dont elle avait appris à maîtriser le recouvrement de son chakra sur tout son corps. Et si... si elle faisait pareil mais avec son chakra médical ? Si elle le détournait pour recouvrir ses plaies de la même façon ? Elle pouvait toujours s'y tenter.

Sans trop d'hésitation, la jeune femme se scarifia à nouveau la main sans trop de considération pour sa propre personne. Son esprit était déjà beaucoup trop plongé dans son apprentissage pour se soucier sincèrement de ce qu'elle s'infligeait. Puis aussitôt, elle fit le vide en elle-même et concentra son chakra d'une telle façon qu'elle chercha à recouvrir sa main blessée. Elle visualisait sa plaie mais surtout la manière dont elle devait se soigner, la manière dont son chakra devait naturellement se diluer pour réparer sa blessure. Au bout de quelques minutes, le miracle eut lieu : il n'y avait plus rien. Yuriko observa sa main, caressant sa paume pour vérifier s'il n'y avait rien d'anormal. Non, tout allait bien.  Est-ce qu'elle comptait s'arrêter là ? Non. Elle était une femme de sciences. On ne se contenta pas d'une simple réussite qui pouvait être qu'un coup de chance. La Nidaime se maltraita ainsi au moins pour cinq tentatives supplémentaires, du véritable sadomasochisme pour qui l'observerait.

Son verdict ? Intéressant. Elle eut même tenter le coup sur des blessures qu'elle s'infligea ailleurs comme sur la jambe, l'épaule et même le ventre en plus de sa main. Pourquoi ? Pour étudier la vitesse de propagation de son chakra. Ce fut ainsi qu'elle se rendit compte que si le recouvrement était efficace, il avait visiblement ses limites. Cela ne marchait que pour une quantité assez faible de chakra détourné. Si elle y mettait trop, il s'échappait et n'avait aucun effet bénéfique. Du pur gaspillage d'énergie. Cela signifiait par conséquence qu'elle ne pouvait s'autosoigner que de blessures légères pour le moment. Voilà qui était mieux que rien.

Technique à apprendre:

Yuriko n'avait pas abandonné son idée première de trouver une façon de lutter un temps soit peu contre les poisons, un fléau dont elle n'avait que de mauvais souvenirs. Mais cette fois-ci, elle ne compta pas uniquement sur ses belles cellules grises. Elle demanda l'aide de Katsuo Onda, un jeune étudiant en médecine qui maîtrisait aussi l'art mesquin des poisons. Bien qu'il fut impressionné d'avoir attiré l'attention de la Nidaime, elle le fut d'autant plus le jour où elle lui fit d'une requête qui le laissa abasourdi.

" Katsuo-san, j'ai besoin que vous m'empoissonniez. "

" Pardon?? Qu... quoi? Empoisonner la Nidaime ??? Vous n'y pensez pas! "

" Ne paniquez pas voyons. Je sais que ma demande peut vous paraître saugrenue, mais j'ai besoin d'une personne comme vous qui connaissez bien ce domaine. Je cherche à développer une parade contre eux. Il me serait trop risqué de m'y tenter à l'aveugle. Vous serez mon expert. "

Le jeune homme se mit à rougir un peu alors qu'il se gratta la tête. Que lui arriverait-il si quelque chose venait à mal se passer ? On l'accuserait de trahison, on l'exécuterait sur la place publique et se serait mérité pensa-t-il. Pourtant, Yuriko lui souriait et paraissait tout à fait confiante.

" Oh! Je ne désire pas quelque chose de trop méchant mais qui reste assez handicapant dont je pourrais aisément étudier l'évolution négative ou positive en fonction de l'application de la technique que j'étudie. Mmmm... un poison de contact serait parfait. "

" Mais... Yuriko-sama.... même les petits poisons peuvent être dangereux.... si je ne suis pas assez attentif.... je ne voudrais jamais vous causer de mal... je.... "

" Ne vous inquiétez pas. C'est moi qui vous le demande et puis... faites-moi confiance ? Je suis certaine que je peux y arriver. "

" Je n'en doute pas le moins du monde ! Mais... mais tout de même... "

" Qu'il est aimable de t'inquiéter pour moi. Je vous le revaudrais. "

Yuriko lui sourit à nouveau afin qu'il se décidât de céder à sa demande. Il lui présenta alors un flacon de toxine corrosive, qui, lui expliqua-t-il, pouvait provoquer des brûlures très handicapantes pendant un long moment et dont un simple lavage ne pouvait y arriver à bout. Voilà qui était parfait et sans plus atteindre, la jeune femme lui tendit la main pour qu'il lui appliquât. Il hésita une nouvelle fois avant de finalement s'y contraindre face à l'intensité du regard de la Nidaime. Rapidement, la toxine fit son office mais aussi étrange que cela put paraître, la kunoichi ne fit rien et n'essaya pas de contrecarrer le mal. Sa peau si pâle et délicate se mit à rougir de plus en plus fortement jusqu'à ronger sa peau et la brûler assez sévèrement comme si cela fut du feu. Le jeune Katsuo l'observa effaré et ne comprit pas pourquoi elle ne fit rien. Elle finit par lui expliqua simplement qu'elle voulait avoir une base comparative. Si elle connaissait les dégâts du poison, il lui serait plus aisé d'étudier l'efficacité des soins qu'elle voulait y apporter. Ainsi, au bout de quelques minutes, elle finit par utiliser la technique d'automédication pour se soigner un peu, activant son chakra curatif uniquement sur sa main blessée. Le soin qui en découla fut plutôt léger et pas suffisant au point qu'elle dut compléter avec une technique d'iroujutsu plus classique - et forcément qui prenait plus de temps.

" Vous prenez des risques, Yuriko-sama. Vous ne devriez pas. "

" Oh ? Vraiment ? Vous savez, je suis plutôt le genre de femme qui considère que l'on ne peut pas toujours attendre de la part des autres ce que nous ne pouvons pas faire nous même. Et puis regardez ? Il n'y a plus rien du tout. Recommencez maintenant. "

" Recommencez!! Mais vous n'y pensez pas ! "

Elle lui fit un signe de la main, il ne chercha pas à lutter. Une nouvelle fois, le pauvre malheureux céda et appliqua le poison sur la main tout juste soignée de la jeune femme et le mal de la toxine commença à la ronger. Cependant, cette fois-ci, les choses se passèrent différents. C'était comme assister à une lutte entre le poison et le chakra médical. En effet, Yuriko malaxait son énergie d'une telle manière qu'elle essayait de "réparer" le mal causé avait que la toxine ne s'étendit trop sur sa chair. Si pendant un temps, cela fonctionna, la toxine finit tout de même par reprendre le dessus par contre la technique en avait amoindri la dangerosité. Comment le voyait-elle ? Et bien le poison semblait avoir été stoppé et freiné par la guérison, ce qui voulait dire en définitive qu'il était efficace moins longtemps. Un large sourire se dessina sur le visage de la jeune femme alors qu'elle regardait sa main rougie.

" Pourquoi souriez-vous, Yuriko-sama ? Regardez votre main! "

" Oh oui je la regarde. Mais voyez-vous, je suis malgré tout assez satisfaite. Ce n'est pas parfait, je le concède mais ma technique d'automédication me permet de gagner un temps précieux. "

" Du temps? "

" Oui. Sache que dans un combat, tout est une question de timing. Si par mon soin, je chamboule les plans de mon adversaire, c'est du temps que je ne lui offre pas. Parfois, il suffit de peu pour avoir la clef de la victoire. "

Yuriko le regarda avec un grand sourire alors que le jeune étudiant se mit à rougir de nouveau. La détermination de la Nidaime semblait le fasciner.

Technique à apprendre: