Une mission collaborative. Voilà comment on m'avait vendu la chose lorsque je m'étais rendue au bureau des missions. D'après les explications, c'était deux enfoirés de deux mondes presque différents qui se croisaient et en conséquence, il fallait deux personnes de chacun des bords. Moi, je représentais Suna et les gars du désert, donc je courrais après un certain Watanabe machin chose. L'autre gars que je devais rejoindre représentait les mecs de la mer, donc lui, il courrait après le dénommé Tanaka. On avait chacun sa cible mais il fallait bosser ensemble pour mieux gérer tout le bordel. Seul hic : je le connaissais pas le gugus avec qui je devais bosser. C'était bien ma veine. On m'avait juste dit que c'était un pirate qui connaissait son taff et avec qui je devrais plus ou moins m'entendre. Je ne savais pas trop ce que je devais comprendre par là, mais je vous avouerais que je n'avais pas fait une holà quand on m'a annoncé la nouvelle. Il fallait dire que ça sentait le plan foireux... mais je discutais pas les ordres des grands cerveaux de ce monde. S'il pensait que c'était une bonne idée...
Fallait dire que les types avaient presque bien bossés. Je disais presque parce qu'ils avaient pas été foutu de nous trouver l'information qui nous dirait où exactement la transaction entre nos deux contrebandiers auraient lieu MAIS on savait qu'ils aimaient traîner dans les bars et là... là je disais bravo les mecs. Vous sentez l'ironie? J'allais cependant pas me plaindre. Je pourrais boire au moins au frais de la princesse comme on disait... pour la crédibilité de mon personnage en infiltration, bien entendu... oui bien entendu. Breeeeeeeeeeef.
J'avais pris tout mon matos habituel, ma marionnette, mon katana, mon lit shinobi en somme prendre la route en direction des plaines désertiques. Je devais retrouver un certain Rinkusu dans une auberge qui se faisait appelé "Le Chien Mouillé". Cela devait être un grand génie celui qui avait trouvé ce nom-là, on pouvait pas dire que ça invitait à la consommation ou bien il fallait voir le message subliminal qui annonçait comment on finissait la soirée. Je ne me rappelais plus trop combien de temps ça me prit mais assez pour que j'eus une grande soif... et que je fus la première arrivée. Cette taverne se trouvait dans un village côtier, assez grand pour voir du monde passée, que cela soit des gens qui prenaient les voiles ou même des commerçants. Du coup, on croisait un tas de gens sans que cela n'éveilla le moindre soupçon particulier. Il me fut pas bien difficile de trouver l'enseigne de l'établissement avec sa pancarte de cabot qui se secouait les puces. Il fallait dire qu'il y avait l'air d'avoir une sacré ambiance parce que j'entendais déjà la musique fusée dehors.
Ce fut avec mon éternelle nonchalance que je rentrais dans le bar, un peu féline et désabusée. Ouais, déjà à l'époque j'étais un peu... oisive nous dirons. Mais j'avais aussi mes moments fougueux du haut de mes vingt-trois ans, ma belle gueule, un corps athlétique, aucune cicatrice dégueulasse sur le visage ou ailleurs mais surtout, j'avais ma voix.
" Bonjour l'ami, envoie-moi ce que tu as de plus sympas à se mettre dans le gosier. J'te remercie. "
Ma voix. Je crois que j'étais incapable de m'en souvenir réellement mais on m'avait toujours dit qu'elle était posée et chaleureuse, plutôt suave en fait, d'une tonalité légèrement grave tout en restant féminin. Bon, je fumais déjà beaucoup à l'époque, peut-être que cela y était pour quelque chose mais visiblement, cela faisait son petit effet sur certain. J'offris un petit sourire sympas au barman avant de me trouver une table en solo avec vue sur la porte d'entrée. Il me fallait guetter mon joyeux compagnon.
Sa description? On m'avait simplement indiqué que c'était un blondinet et que je pourrais pas le rater quand il serait là. Je voulais bien le croire mais en attendant, je croisais les jambes et je jouais avec mon verre dont je me délectais. Ouais, la gratuité me faisait toujours ce petit effet. Me manquait plus qu'un camarade avec qui trinquer et en parlant du loup....
Mission:
(Note : Cette mission est "fictive".)
Trafiquants
Tanaka Saburo est un pirate de mauvaises réputations dont la violence est à la hauteur de son avarice. Contrebandier certifié, il gère un business bien rodé et il n'est pas rare pour lui de s'en prendre même à certains de ses associés dans le seul but de faire de bénéfices. Il est souvent de mèches avec d'autres trafiquants dont un certain Watanabe Masahiro, connu pour sa part dans le trafic d'objets d'arts et d'antiquité. Il aurait même réussi à vendre un faux au daimyo lui-même. Des informateurs ont rapportés qu'une rencontre devait avoir lieu dans la région des côtes d'Omui. Votre tâche est de vous débarrasser des deux têtes pensantes afin de démanteler leurs commerces.
Commanditaire :Daimyo de la Côte d'Omui
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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Je m'en rappelle très bien, un peu comme si cela s'était passé hier. Pourtant cela remonte à près de dix ans. De quoi je parle ? D'une rencontre des plus marquantes de mon histoire et je vous pries de croire que ce n'est pas peu dire ! À l'époque, je n'avais pas encore atteint la vingtaine d'année et pourtant, ma Légende brillait déjà de milles feux sur les mers comme sur la terre. En ce temps, nous étions encore tous là. Il y avait mon père Tora, mon demi-frère Irbisu et toute la clique de l'Oshanburaza. Nous vivions encore de belles aventures, sillonnant le Sekai en quête de richesses et d'histoire à conter aux belles demoiselles que l'on envoûtait aux différents ports où nous lâchions notre ancre. En cette période, nous étions pourtant à la recherche d'un homme bien particulier. Tanaka Saburo. Ce bel enfant de catin était en tête de liste de nos cibles prioritaires. Pour quels raisons ? Elle était assez simple en soit, un accord sommes toutes idéales entre deux parties, jusqu'à ce que l'un des deux se décida à la jouer plus personnel, créant un amas d'emmerdes et de conneries dont je tairais les péripéties. En bref, notre Capitaine s'était fait avoir et ça, il s'agissait d'un affront que nous ne pouvions laisser passer.
Ce fut ainsi que nous nous rapprochâmes du village de Suna. Entretenant déjà de bons rapports à l'époque avec le village du pays du vent, nous étions, suite à quelques aventures en communs, plutôt bien vu chez les hautes instances, bien que notre condition d'Outsiders avaient pour le coup, toujours était mit en avant. Cela nous allait bien et nous avait apporté assez de ryos pour que sur ce coup-ci, nous fassions preuve d'un peu plus d'abnégation sur le devis. Après tout, nul argent ne pouvait égaler l'honneur d'un pirate, encore moins un de ceux de l'Oshanburaza.
Il y eut donc un accord. Le Kazekage ayant lui aussi quelques déboires avec un certain Watanabe Masahiro qui, comme de par hasard, était de mèche avec notre vieux copain. Comme l'avait si bien dit Tora, nous allions faire d'une pierre deux coups. D'un côté, on se vengeait de l'autre empaffé, et en prime, on approfondissait nos bons rapports avec les plus dangereux shinobi de l'Ouest. Le plan initiale était on ne peut plus parfait. Et si je vous en parle avec autant de détail, c'est que cette mission fut la première qui me fût confié. Ou du moins, la première d'aussi grande importance. Je devais laver l'honneur de mon père et de l'équipage, une tâche qui m'allait bien et montrer bien la confiance que l'on me portait, malgré que mon demi-frère ai vu d'un mauvais œil cette opportunité.
Sans d'autres explications, entrons dans le vif du sujet. Je me rendais seul dans les plaines désertiques à la recherche de mon compagnon de voyage qui, contre toute attente, était une kunoichi. Au vu de ce qu'on m'avait rapporté, elle n'était clairement pas à prendre à la légère. J'étais quelque peu mal à l'aise à l'idée de devoir faire équipe avec quelqu'un, qui plus était une fille. Non pas que je sois de ces personnes croyants qu'une femme ne pouvait être l'égale d'un homme, juste qu'à l'époque, disons que je n'étais pas forcément très à l'aise avec le beau sexe. Cela ne m'empêcha pas pour autant de trouver le fameux point de rendez-vous, dans ce trou du cul du monde où une douce musique s'échappait des murs en bois de l'auberge. Un rapide coup d'oeil à l'enseigne me fit sourire. « Le Chien Mouillé ». Dans un endroit aussi dénué d'eau, cela sonnait comme un doux paradoxe à mes oreilles, qui plus était qu'il s'agissait bien d'un sale cabot que je recherchais.
M'avançant vers la porte, le cœur battant un peu la chamade à l'idée de découvrir mon équipière, je fus quelques peu surpris de me voir couper la route par une tête oubliée depuis fort longtemps.
« Tokagi ? » « Ahhh Rinkusu ! Ca fait un baille ! » « Qu'est ce que tu ? » « Fais ici ? Ma fois je suis là car j'ai appris que tu venais foutre le bordel dans les affaires de mon capitaine... » « Attends... Tu bosses pour cet enfoiré de Saburo ? » « Tout juste ! Tu comprendras donc qu'il est dans ton intérêt de foutre le camp d'ici avant que je te mettes une nouvelle fois une trempe monumentale. »
Et oui ! À l'époque mon cher second Tokagi ne faisait pas vraiment partie de mes meilleurs amis, bien au contraire, nous avions prit l'habitude de nous croiser de façon récurrente et à chaque fois, nos intérêts n'allaient pas vraiment de paire. En ce temps-là, j'étais encore plus petit que maintenant, pour vous dire le nabot que j'étais ! Si bien que même si ma force était bien au-dessus de celle de mon rivale, la différence de gabarit jouait toujours en ma défaveur... Posant ma main sur mon Kusarigama, je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit que je me vis décoller du sol, tenu par le colback par cet enfoiré qui affichait déjà un sourire carnassier.
« Allons Rin, tu ne devrais pas jouer avec des objets tranchants ! » « J'vais te faire bouffer tes dents sale enfoiré ! » « Pfeuh ! Des paroles ! Encore des paroles ! Va plutôt voir ailleurs si j'y suis ! »
Sur ces derniers mots, il me fit littéralement prendre mon envol en direction de l'auberge. Une chose était sûr, les murs n'étaient pas bien épais, si bien que je n'eus aucun mal à en traverser un, m'écroulant sur une table où était assise une charmante demoiselle. Accusant le coup, je me mis à tousser, me relevant avec peine avant de regarder la jeune femme qui me fixa de ses yeux perçants. Au-delà de la beauté et du charisme qui s'échappait d'elle, je ne pus que ressentir une certaine crainte à son égard, comme si une petite voix me disait de faire attention à elle. Si seulement j'avais su... Non, à la place j'attrapai son verre, le finissant d'une longue gorgée avant de le reposer avec fracas, lâchant un rôt dantesque.
« Waw, merci pour le verre j'en avais besoin. »
Je me releva aussi sec, retroussant mes manches faisant face au trou béant que mon petit corps venait de creuser dans la façade, oubliant quelques instants la beauté fatale pour l'autre raclure qui me faisait face à l'extérieur.
« TOI ! T'ES MORT ! »
D'un pas décidé je me mis à m'avancer, avant que quelque chose ne m'attrapa par le col, me faisant encore quitter le sol dans une position des plus... honteuse...
Des moments tranquilles, il n'y en avait jamais vraiment beaucoup dans la vie d'un shinobi mais on savait les apprécier puisqu'on ne savait jamais quelle gueule aurait le lendemain. Alors autant vous dire que c'était le panard de me tenir là, le verre à la main et écoutant simplement la musique l'esprit léger... mais toute bonne chose avait une fin et ma fin à moi se dessina sous la silhouette d'un petit blondinet qui atterrit sur ma table. Vous imaginez ma tronche! Je faisais des yeux ronds de surprise avant de balayer du revers de la main la poussière qui me fit légèrement tousser. Ouais parce que l'oiseau était pas tombé du ciel, mais presque. Le type avait fait un vol à travers le mur de terre de l'auberge. Vous parliez d'une entrée!
Ce fut à cet instant qu'on se regarda droit dans les yeux, comme deux chats qui se jaugeaient - ironique quand on connaissait le nom de l'endroit. Je finissais par plisser légèrement les yeux. A tous les coups, c'était lui mon comparse. Quelle chienlit. On pouvait pas dire qu'on commençait bien les présentations et ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase quand l'impudent prit mon verre et le but cul sec. Comme il était visiblement charmant, il n'hésita pas à ponctuer le dérangement par un rôt de tous les diables. Les pirates.... Celui-là, j'allais me le farcir. C'était obligé.
Alors qu'il se redressa sur ses deux petites guiboles, il retroussa ses manches pour repartir démonter le type qui l'avait balancé dans le décor, sauf que j'allais pas laisser les choses se dérouler comme ça. Je m'étais levée, le regard sévère et la mine un chouilla renfrognée... mon verre... il fallait que j'en fis le deuil et quoi de mieux que de choper par le col le type? Le gamin? Le poids plume en tout cas qui venait de me roter à la figure. Il commença à s'agiter alors que je le fis décoller du sol et je déposais son petit cul sur le table en le laissant tomber. Je me retournais vers lui et me baissa pour coller mon visage devant son nez, en le saisissant fermement par le menton pour l'empêcher de détourner les yeux.
" Je te laisse deux options blondinet : tu gardes ton délicat petit postérieur collé à cette table pendant que maman s'occupe du vilain monsieur, ou tu te grouilles de me commander un nouveau verre de ta poche. On s'occupera des présentations plus tard. Maintenant si tu permets... "
Ma main glissa délicatement de son visage, avant de glisser un petit sourire en coin puis je finis par sortir par la grande porte comme si tout était normal. Je trouvais à cet instant le type qui avait envoyé mon petit bonhomme au travers de la pièce, un grand mâle brun et plutôt bien bâti. Je comprenais un peu mieux le vol plané mais je savais aussi que les apparences étaient toujours une merde bien trompeuse. D'ailleurs, n'aviez -vous même pas remarqué que le grand paquet que j'avais emmené avec moi n'était plus à sa place? Je me plaçais devant le type et je me mis à le regarder de haut en bas.
" Alors beau gosse? On s'en prend à plus petit que soi? Ta mère t'as pas bien élevé.... mais je peux te donner quelques cours sur les bonnes manières en privé si tu veux. "
Un petit sourire apparut sur mon visage.
" Mais avant ça, je préfèrerais que tu me parles de ton capitaine. Est-ce qu'il vaut vraiment la peine de te faire botter le cul? "
Est-ce que je valais mieux que l'autre en matière de provocation? Pas vraiment. En attendant, cela ne m'empêcha pas d'allumer une cigarette pendant qu'il cogitait.
" Vous aussi vous voulez mettre votre nez dans ses affaires? Ça va pas le faire, ma jolie. "
" Oh? Mmmm... dommage. "
Je haussais les épaules alors que je crachais un rond de fumée, puis je murmurais deux mots alors que j'étais toujours d'un calme olympien.
" Itori. Immobilisation. "
Brusquement, jaillissant presque de nul part, ma marionnette se jeta sur le vaurien et l'enserra dans ses bras de pantin, bloquant ses bras avec les siens mais aussi ses jambes désarticulées. Puis à coup d'un petit déplacement rapide, je me retrouva derrière lui et lui fila un violent coup de fourreau derrière les genoux pour le faire tomber. Ma marionnette se déplaça presque comme une araignée en glissant dans son dos, toujours en le maintenant fermement et me laisser le loisir de le contempler droit dans les yeux. Le bois d'itori grinçait légèrement, laissant comprendre qu'elle était une poupée et qu'il y avait sans doute quelques mécanismes peu sympathiques qui la composait.
Avec délicatesse, je redressais le visage du marin pour le toiser de haut alors que le soleil devait l'éblouir. Je m'avançais pour lui faire un peu d'ombre et qu'il puisse voir mes yeux le scruter alors que je souriais un peu.
" Si j'étais toi, j'éviterais tout mouvement brusque. Un geste de ta part, et elle t'emmènera au paradis à défaut que ce soit moi. Si tu avais été sage, j'aurais pu bouleversé ta vie mon joli. Dommage. "
La cigarette à la main, je finis par me tourner pour essayer d'apercevoir le blondinet qui devait sans doute trainer dans le coin. Je croyais à moitié qu'il put rester sage et assis.
" Hey! Blondinet! Si tu veux lui mettre une retourner, c'est maintenant. "
Le visage de Honoka se tourna à nouveau vers lui alors qu'elle lui envoya un nuage de fumée dans la figure.
" On va t'emmener avec nous. On a quelques questions à te poser si tu veux bien. "
Mon esquisse s'élargit de plus belle.
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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Mon postérieur heurta soudainement la table. Bien décidé à faire face à l'énergumène qui venait de me malmener, je resta pourtant figé lorsque je vis la jeune femme dont j'avais bu le verre me faire face. Je vous avais dis que je n'étais pas très à l'aise avec le beau sexe à l'époque ? Autant vous dire que sur le coup, je me suis littéralement liquéfié sur place. Non pas qu'elle faisait peur, mais de la voir aussi proche de moi, dans cette posture aussi féline provoqua dans mon cerveau un gros tilt qui m'empêcha de bouger. Ce fut d'ailleurs encore pire lorsqu'elle prit mon menton entre ses doigts, m'octroyant une vision des plus sensuels alors que son visage oscillait entre agacement et un je-ne-sais-quoi qui, avouons le, provoqua une étrange sensation en moi.
Elle me donnait le choix, restait ici tranquillement, ou allez lui prendre un nouveau verre pour remplacer celui que j'avais gober. Je dois bien l'avouer, je n'en menais pas large. Ce fut d'autant plus bizarre lorsque ses paroles et sa posture, mélanger au terme « maman » provoquèrent une certaine... excitation ? Que je ne sus contrôler sur le moment. Bien que féline, il n'y avait pas à dire, cette donzelle avait du chien ! Un air de femme fatale qui provoqua bon nombre d'émotions contraire au point que je resta figé dans une certaine stupeur alors que je vis ses courbes se mouvoir jusqu'à la porte d'entrée de l'auberge.
Que faire du coup ? En toute honnêteté, il me fallut quelques secondes avant de me reprendre, lâchant un : « Waw » des plus sincères alors que mon divin postérieur quittait la table pour se diriger vers le bar, me saisissant d'un nouveau verre remplit d'alcool. Je me dirigeais tranquillement vers l'extérieur, quelque peu pantois. On aurait dit un gosse, un vrai ce coup-ci, ramenant un cadeau à sa mère pour se faire pardonner de sa bêtise, mais avec un aspect plus...excitant... Quand j'y repense, dit comme ça, ça faisait vraiment pervers.
Je fus d'autant plus subjugué lorsque je vis Tokagi dans une posture des plus délicates. Une marionnettiste, c'était bien la première fois que j'en croisais une et au vu du pantin qui l'accompagnait, j'étais bien content que mon écart de conduite avec le verre de la dame ne m'ait valu qu'un bleu aux fesses. M'invectivant de venir auprès d'elle, je m'activais d'un pas presque timide. Il n'y avait pas à dire, il y avait quelque chose chez cette kunoichi qui m'impressionnait. Qui aurait cru hein ? Que le célèbre Lynx des Mers du Sud se retrouva aussi bêta devant une pareille créature ?
« Vot...votre verre madame... » disais-je d'une main tremblante, lui présentant le récipient non sans une pointe de crainte. Oui, elle me foutait les jetons et en même temps, quelque chose chez elle m'excitait au plus haut point. Et lorsque enfin, elle récupéra son verre, mon attention se détourna vers mon futur second, qui au vu de son air inquiet, semblait partager le même effroi passionné pour la marionnettiste.
« Je m'appelle Rinkusu au passage... Toi c'est... Honoka c'est bien ça ? Nous devrions peut-être...fin si tu veux bien bien sûr... Nous rendre dans un endroit plus discret pour... » mes joues se mirent à rougir par mes pensées impurs alors que je secouais la tête à nouveau « enfin je veux dire pour interroger Tokagi... pour la mission... oui pour la mission... Si tu veux bien. »
Bordel ce que je pouvais être pitoyable !
« Joli marionnette d'ailleurs... Tu l'utilises souvent pour menotter tes ennemis ? »
Est-ce que j'étais une femme différente à l'époque par rapport à celle que j'étais devenue aujourd'hui? Difficile à dire. J'avais déjà un mauvais caractère et je ne faisais que rarement dans la dentelle, et comme je pouvais causer, j'avais au moins la facilité de l'ouvrir pour dire le fond de ma pensée... ou pas. Il ne fallait pas croire que j'étais plus bavarde, je ne l'avais jamais été mais j'avais déjà mon petit goût pour la provocation. Muette ou non, mémoire ou pas, finalement mon accident ne m'avait pas fondamentalement changé.
Je me tenais donc là devant mon grand bonhomme que j'avais mis délicatement à genoux et je le toisais du haut de mon regard améthyste. Ce fut à ce moment-là, après avoir apostrophé mon nouveau camarade, que ce dernier m'apporta le verre qu'il me devait. Je le pris délicatement de ses mains pour me l'envoyer directement dans le gosier, d'une traite, avant d'envoyer en l'air le verre qui s'éclata sur le mur de l'auberge.
" Merci... mais pas de madame entre nous. Je pense qu'on peut s'en passer. Ce genre de politesse, ce n'est pas le genre de la maison... à moins que ça te branche? "
Je tournais ma tête vers le blondinet à qui je fis un petit sourire qui en disait long. On me changerait pas, hein? Puis je me retournais à nouveau vers celui qui serait notre informateur forcé, avec un air plus curieux. A quelle sauce j'allais le manger celui-là? Cela ferait du mal de l'abîmer. Du pur gâchis. Toutefois, si c'était nécessaire à ma mission, je ne ferais pas de sentiments. Derrière ma belle gueule, il y avait quand même une professionnelle, même si on pouvait en douter parfois à la vue de mes écarts de comportements. Mais alors que je réfléchissais, le petit bonhomme se présenta.
" Oui, c'est bien ça. J'espère que t'es pas trop déçu. Si c'est le cas, c'est ballot. Tu vas devoir me supporter jusqu'à ce qu'on obtienne ce pourquoi on est là. "
Mon visage se tourna lentement vers lui, les yeux un peu étonnées, quand je l'entendis commencer à faire preuve d'hésitation comme s'il bégayait. Il se mettait à rougir alors qu'il me proposait de trouver un endroit plus approprié pour la suite des opérations. Le coquin. Le rouge de ces joues, c'était ce que j'appelais la preuve des pensées viciées. Cela me fit sourire.
" Ma chambre? "
Je guettais sa réaction, avant de rajouter malicieusement un complément à ma phrase.
" Enfin... c'est pas exactement ma chambre. Nous dirons que je l'ai emprunté. Il y a une baraque où les propriétaires se sont barrés depuis peu, à l'écart de la ville. On peut squatter gratuitement sans emmerder les voisins, ni même attirer l'attention. "
J'avais eu le temps de faire mon petit tour avant de me rendre à l'auberge, manière de repérer les lieux un minimum. Je finis par me tourner vers le dénommé Togaki.
" On pourra se faire un tête à tête. "
Un nouveau petit sourire apparut sur mon visage avant de faire un signe à ma marionnette. Itori, qui avait des allures de petite fille, finit par donner un coup derrière la nuque du malheur pour l'assommer. Il s'effondra aussitôt.
" J'espère que t'as de gros bras Rinkusu. Je le porterais pas sur le dos et je suis pas certaine que Itori puisse également... mais elle peut t'aider si tu prends les jambes. "
Je m’accroupissais devant notre victime pour m'assurer qu'il ne faisait pas semblant, avant de lever la tête vers mon nouveau compagnon, puis je désignais du doigt ma marionnette.
" Tu auras compris tout seul que Itori, c'est elle. Par contre, je te conseille pas de trop t'y frotter. Même si je l'utilises de temps à temps pour immobiliser mes cibles, elle reste une arme qui a du piquant nous dirons. "
Lentement et avec nonchalance, je me redressais avant de faire un nouveau signe pour qu'il me suivît.
" Si monsieur veut bien me suivre.... "
On notera mon petit clin d’œil à son madame de tout à l'heure. Je savais aussi faire preuve d'humour... enfin des fois.
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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Mais si dans ma honte, je n'en menais pas large face à Honoka, il y avait quelque chose dans cette femme qui forçait le respect. Car outre son penchant certains pour les allusions et autres détournement de l'esprit, elle faisait partie de ces personnes qui savaient ce qu'elles voulaient, comment, où et quand. Cet aspect professionnel provoqua chez moi un élan de respect qui, soyons honnête, était cependant bien mit au second plan par les plus primaux instincts que la belle éveillait en moi.
Fallait dire qu'à l'époque, je n'avais pas encore eu la joie de toucher au beau sexe. Une notion qui malheureusement, me transformait en imbécile heureux en la présence de la kunoichi qui semblait avoir certaines expériences en la matière. Il serait inutile d'énoncer comment ses clins d'oeil et autres propos oedipien faisaient naître en moi des fantasmes qui, loin de penser qu'ils pourraient un jour se réaliser, teintait de rouge mes joues et me plongeaient dans une timidité presque mignonne. Presque.
Car lorsqu'elle me proposa d'entrer dans sa chambre, j'eus dû retenir quelques réactions ostentatoire pour ne pas perdre la face. Jouer comme ça avec un puceau, c'était vraiment pas sympa quand j'y pense, mais mon dieu ce que ça pouvait être bien sur le moment. Je savais que ce genre de femme aimait se jouer des hommes, et je ne pouvais renier que l'idée d'être son jouet pour une première fois passait pour très agréable en mon esprit. Le professionnalisme ? Oh disons que sa cambrure l'avait mangé lorsqu'elle s'était penchée vers le pauvre Tokagi qui ne savait pas non plus à quelle sauce il allait être bouffé.
Le coup fut rapide et efficace pour la pauvre âme que la marionnette tenait dans ses filets. Elle venait de l'envoyer au pays des rêves sans passer par la case départ, occasionnant un raclement de gorge de ma part, pensant que ça avait dû faire tout de même sacrément mal. Mais Honoka ne me laissa guère le temps à plus de réflexion qu'elle m'expliqua ne pas être capable de le porter, ni que sa Hitori, la dangereuse poupée articulé ne le pouvait. Et allez savoir pourquoi, mais lorsqu'elle me regarda pour me demander si j'avais la force nécessaire pour le porter, j'eus une sensation étrange qui me parcouru. Mais si, vous la connaissez. Ce truc qui vous pousse à agir pour prouver quelque chose, même si dans le fond vous n'avez aucune idée de votre réussite, vous le faites tout de même, et non pas pour démontrer quoi que ce soit au final, non ! Juste pour montrer bêtement, que vous êtes viril... Ouais j'étais bien con à l'époque.
Pourtant sans trop me faire prier, je m'avançai rapidement vers le corps inanimé de mon future second, le choppant par la ceinture avant de le balancer sur mon épaule en mode sac à patate. Car si une chose n'avait pas changé en dix ans, c'était bien que malgré mon physique d'ado, je possédais une force qui pouvait en faire pâlir plus d'un ! Ajustant le poids du bougre, je chercha à croiser le regard de la jeune femme, comme pour lui montrer l'homme fort et puissant que j'étais... Débile je vous dis.
« Préserve ta marionnette, je m'en occupe ! »
Franchement en y repensant, j'étais vraiment, mais alors vraiment, l'archétype du puceau qui veut se la jouer devant une femme plus expérimenté. Que voulez-vous, il fallait bien que jeunesse se passe ? Pour le reste, je me mis à suivre la Sunajin, me demandant comment allait bien pouvoir se passer cette collaboration pour le moins atypique entre elle, sa marionnette et moi... Et oui, durant mes réflexions, je m'étais un peu laissez aller à quelques fantasmes pour le moins très glauque concernant ce threesome improbable.
« Du coup... Tu es de Suna c'est ça ? C'est comment la vie là-bas ? Désolé des questions niaises, mais j'me dis qu'on pourrait faire connaissance avant d'arriver dans ta chambre et de rentrer dans le vif du sujet... Enfin ! Je veux dire qu'il serait dommage de pas en profiter ! Fin du trajet pour faire connaissance ! Rah... » Oui je m'étais frapper le front avec la paume de ma main pour me punir de ma débilité des plus affligeantes, avant de laisser mon regard filé sur le sol irrégulier d'un air plus triste.
« Excuse-moi, j'ai pas vraiment l'habitude de discuter avec des femmes... Du coup je suis très gauche et j'ai l'impression de dire des conneries plus grosse que... » Je venais de rougir oui, un vrai puceau je vous l'ai dis !
C'était quand même un drôle de bonhomme ce blondinet. Il me faisait rire. Je savais pas quel âge il avait, mais il transpirait l'innocence. C'était assez paradoxal quand je savais qu'en réalité, ce gamin - parce que je supposais à la vue de son apparence qu'il en était un - était un pirate. Il n’en avait pas la dégaine, pas quand il me causait en tout cas. En tout cas, il me surprit agréablement quand je le vis soulever notre nouveau camarade comme si de rien était. D'ailleurs, mon étonnement devait se lire dans mes yeux, au point que je lâchasse un petit sifflement presque admiratif.
" Wohoo. Je vois que monsieur a des biscoteaux. Impressionnant. Je me tâte à te demander ce que tu peux soulever encore. Cela pourrait être notre prochain jeu. "
Le genre de jeu où je lui demanderais de soulever des trucs de plus en plus lourd pour m'apercevoir jusqu'où notre bébé musclor pouvait aller. Mais en attendant, je découvrais là un aspect fort utile pour notre petit duo, et puisqu'il avait la charge de notre prisonnier, cela libérait Itori de cette corvée. Je me contentais de lui faire signe de nous suivre sagement alors que je pris la tête de notre petite cohorte. Sur notre chemin, le garçon ne manqua pas de me questionner mais il se mit à s'embrouiller tout seul dans son petit monologue. Comme j'étais devant lui, je tournais que légèrement la tête, le regardant du coin de l'œil alors qu'un petit sourire se dessina sur le coin de mes lèvres.
" Y a pas de mal. Je te l'ai dit, je suis pas une lady. Tu n'as pas à faire de manières avec moi. Je suis trop mal placée pour te juger sur la manière de causer. "
Je me remis à regarder droit devant moi.
" Mais je suis étonnée que t'es pas l'expérience des femmes. Je croyais que les pirates avaient des femmes dans chaque port. M'enfin, t'es peut-être trop jeune pour te prendre le melon avec ça."
Je haussais les épaules en signe de sincères interrogations. Fallait dire que j'avais pas la plus belle vision des mecs de l'océan, ou en tout cas, pas celui de gentleman et qui pourrait leur en vouloir. Quand on savait pas comment on allait crever et qu'on prenait bien des risques sur les eaux, on prenait la vie comme elle venait à chaque fois qu'on foutait un pied à terre. Il fallait avouer que j'étais pas loin non plus de cette philosophie. À part mon père, je ne tenais à personne donc les conséquences de mes choix en matière de type.... rien à cirer.
" Sinon pour te répondre, je suis de Suna. Je n'y ai pas grandi mais j'y vis. Quant à la vie là-bas.... Mmmm.... c'est plutôt boulot dodo. On a pas trop le sens de la fête, je t'avouerais et on s'occupe un peu comme on peut pour tuer l'ennui. Personnellement, je suis plutôt du genre à m'occuper manuellement. Je bricole. "
Je fis un signe en direction de ma poupée qui nous suivait derrière, fermant la marche. Bien que l'on voyait qu'elle était faite de bois, de loin l'illusion faisait le travail. J'avais jamais cherché à la rendre plus humaine, même si son regard parfois l'était plus que le mien.
" Et toi ? À défaut d'avoir eu le temps de connaître des femmes, la vie de pirate c'est fun ? J'ai toujours admiré ce côté chez vous de prendre ce que vous voulez quand vous voulez, sans maître et sans loi. "
Je tournais légèrement la tête avec un nouveau petit sourire alors qu'il avait les joues rouges. Plus je le voyais, plus j'avais envie de lui faire des misères. Quelle horrible femme j'étais, hein ? Au bout de quelques minutes alors qu'on discutait tranquillement, on finit par arriver à la fameuse maison que j'avais mentionné. Comme indiqué, elle était un peu isolé et c'était le calme plat, si ce n'était pour dire que c'était carrément mort. On entendait que le vent souffler dans le sable. J'ouvris la porte - que j'avais déjà forcé en fait - et fit un signe à Rinkusu de passer en premier avant de le suivre. Je me dirigeais directement vers une chaise après avoir fermé derrière Itori et la tira jusqu'à lui.
" Tu peux poser notre ami là-dessus et l'attacher comme il se doit. On va attendre qu'il se réveille parce que je crois que Itori l'a pas raté. "
Une fois que mon jeune ami l'eut ficelé comme un cochon sur sa broche, je donnais l'ordre à Itori de monter la garde et de le surveiller. Au moins, si moi et blondinet étaient trop distrait pour réagir, ce ne serait pas le cas de ma marionnette.
" Bien. Puisqu'on a parlé de profiter.... "
Je fis un petit sourire.
" ... je vais prendre une douche. Fais ce que tu veux en attendant et t'inquiète pas pour notre camarade. Ma marionnette l'a à l'œil. S'il se réveille plus tôt que prévu et qu'il tente de s'enfuir... il va pas aimer. "
Je lui fis un petit signe alors que j'empruntais un petit couloir pour me rendre dans la salle de bain. Traverser le désert, c'était salissant et le sable, ça se fourrait partout. Je vous passais aussi les détails sur la chaleur donc vous vous doutez bien que dès que l'on avait l'occasion de se rafraîchir, on le prenait, d'autant qu'on savait jamais quand viendrait le moment où on pourrait le faire. Alors comme disait Rinkusu, dommage de pas en profiter.
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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Je m'enfonçais, mais pas gentiment, plutôt du genre grosse technique rang SSS+ dans la gueule vous voyez ? Et si la jeune femme aurait pu très bien en joué, elle resta pour le coup assez soft, cherchant même à me rassurer sur les échanges que l'on pouvaient avoir elle et moi. C'était assez particulier de me livrer comme ça à quelqu'un qui semblait avoir beaucoup plus d'expérience que moi dans les relations humaines de ce genre. Et en même temps, j'étais très impressionné de voir comment elle arrivait à me mettre à l'aise malgré tout le charisme relativement animale qui se dégageait d'elle.
« Ah ça... C'est le cas de la plupart des pirates je dois bien l'avouer. Après y'a pirate et pirate, on est pas tous logés à la même enseigne en terme de charisme ni de beauté donc ce n'est qu'au quart vrai ! Mais en ce qui me concerne je sais pas, j'ai jamais su y faire, et les meufs ça les fait pas grimper au rideau de voir un timide qui sait pas si prendre. Puis je crois pas avoir jamais trouvé de femme qui m'ait donné l'envie d'aller plus loin non plus. Je suis peut-être trop fleur bleu pour me laisser aller à ce genre de vice j'en sais rien... Mais bon puceau à dix-neuf ans ça craint non ? »
Elle m'expliqua la vie à Suna qui, en toute honnêteté n'avait rien de vraiment glorifiant. Ce pays, loin d'être connu comme le plus joviale de tous, avait cette espèce d'aura militaire quasi tyrannique qui planait et plane sans doute encore aujourd'hui au-dessus d'eux. Sans doute un rapport directe avec le désert de la région, avoir chaud ça échauffe bien des esprits et ça aide pas trop à la détente quand une simple promenade peut te coûter la vie de soixante-neuf manières différentes. Pointant sa marionnette qui était derrière nous, je compris très rapidement que ses dons manuelles avaient d'autres utilités que ceux que mon esprit tordu pouvait imaginer. À regarder Itori de plus près, elle paraissait presque humaine, c'en était très troublant, mais pas assez pour que mon attention dévie de ma camarade qui marchait devant moi, me laissant toute l'occasion de... bref.
« La vie de pirate est sans doute la plus belle des vies qu'on puisse rêver d'avoir. Certes, il y a quelques désagrément, tout ne peut pas être génial. Mais en toute honnêteté je n'échangerai cette existence contre aucune autre. J'ai beaucoup de respect pour vous les ninjas. Une telle dévotion pour un village j'en serais incapable ! Rien que l'idée qu'un binoclard qui se la pète puisse se permettre de me donner des ordres me file de l'urticaire ! Je préfère de loin ma vie de hors-la-loi sans maître ni dieu ! »
Discutant de nos vies respectives ainsi que de pleins d'autres choses, nous arrivâmes à la charmante « chambre » d'Honoka qui franchement, était loin du trois étoiles qu'on aurait pu espérer. Mais bon après tout, on avait guère besoin de plus ! C'était déjà bien de pouvoir se protéger du soleil assommant de la région ! Sans trop de cérémonie, nous pénétrions dans la bâtisse, posant le sac à merde que je m'étais coltiné durant toute la marche sur une chaise. Une fois le bonhomme ligoté, je me redressa, retirant quelques gouttes de sueurs perlant sur mon front alors que la kunoichi ordonna à sa marionnette de monter la garde. Quant à la suite...
« O...ok...b...bonne douce... »
J'étais là, planter dans le sol tel un piqué, regardant les courbes de la marionnettiste glisser jusqu'à un petit couloir avant que son corps ne disparaisse derrière un encadrement sans porte. Là, tout de suite, à l'instant T, je ne savais plus quoi faire. Elle avait parlé de la douche, d'en profiter, donc je devais sans doute la laisser y aller seule, pourtant, elle m'avait bien dit que Tokagi ne se réveillerait pas avant un long moment et que je ne devais pas m'en faire. Etait-ce un signal pour me dire de venir ? Ou c'était juste comme ça pour que je me détende ? Mais me détendre comment ? Je ne savais plus quoi faire, me frottant les cheveux frénétiquement avant de regarder Itori.
« Je fais quoi selon toi ?... »
Impassible, le pantin resta de marbre, me laissant seul avec mes pensées alors que j'entendais l'eau se mettre à couler et le bruit de ses affaires heurtant le sol. Elle était là, à quelques pas, sans plus rien sur le corps... J'avançai doucement, cherchant à ne faire aucun bruit avant de m'arrêter en plein geste. Mais qu'est ce que je faisais bon sang ?! C'était pas bien ! Nous étions des professionnels en mission et...elle était nue sous la douche... Combien d'occasion comme celles-ci j'aurais dans ma vie ? Je fis un pas de plus, m'arrêtant aussi sec, à juste quelques centimètres de l'entrée de la salle de bain. Oui, non, non, oui ? Je pris une grande inspiration et me présenta dans l'encadrement de la porte, les yeux fermés, tâtonnant autour de moi pour déceler où se trouvait les murs, m'avançant peu à peu.
« Excuses moi, je voulais pas te déranger mais j'ai besoin de me foutre de l'eau sur la gueule j'ai du sable qui est rentré dans mes yeux... T'es où ? »
Je plaçais mes mains devant moi, cherchant à me repérer à l'aveugle avec l'espoir que mon action ne soit pas mal prit et surtout, celui de trouver quelque chose à attraper car franchement j'étais complètement paumé dans le noir là !
Je laissais mon comparse derrière moi alors que je me dirigeais vers ce qui servait de salle de bain à cette baraque. C'était pas un truc de luxe mais c'était amplement suffisant, à l'image de tout ce qui se trouvait ici. Le minimum syndical avec un petit confort tout de même. C'était toujours plus que ce que l'on pouvait trouver ailleurs dans le pays du Vent. Fallait pas croire que toutes les maisons pouvaient se payer le fait d'avoir de l'eau courante et fraîche à disposition. J'allumais machinalement le robinet d'eau le temps de la mettre à bonne température, alors que je fis glisser mes fringues sur le sol. Je les virais négligemment du pied. Il n'y avait que mon katana pour qui j'avais du respect et que j'avais déposé précieusement dans un coin. Pas trop loin, mais pas trop proche de la flotte non plus.
Ce fut donc sans plus attendre que je me glissais sous la douche avec un soupir de soulagement intense. Qu'est-ce que cela pouvait faire du bien après je ne savais plus combien de jours de traversée. Je comptais même pas celle qui m'attendait pour courir après les deux autres moineaux trafiquants. Les petits bonheurs, c'était toujours les plus simples. Y avait pas photos. Mais alors que je profitais de mon petit plaisir, je me mettais à repenser aux propos de Rinkusu. Déjà, je buguais sur son âge. Dix-neuf ans. On avait que trois ans qui nous séparaient et pourtant, il avait la gueule d'un adolescent à peine sortie de la puberté. Ce qui m'amenait naturellement à l'autre fait étonnant : il était toujours puceau. Bon, en vrai, j'étais moins surprise. Je ne lui avais pas répondu d'ailleurs sur le fait que ça craignait ou pas. J'avais seulement hausser les épaules. Avec une gueule d'ange pareil, à moins d'avoir les poches qui débordassent de pognon, les donzelles devaient pas s'intéresser à lui. Les femmes de mauvaises vies n'en avaient que pour la tune ou bien les types qui roulaient des mécaniques. Pas besoin d'être savant pour savoir que mon petit blondinet de pirate n'était ni l'un ni l'autre. Enfin pour le moment en tout cas. Sa vie de pirate finirait forcément par le changer. Comment je le savais ? Il suffisait de croiser son regard. Il y avait encore un optimisme de dingue, presque enfantin. C'était d'ailleurs plutôt mignon mais... c'était le genre d'étincelle qu'on finissait par perdre assez vite. Surtout dans le métier.
Je baissais la tête, regardant mes pieds alors que l'eau me coulait tout le long de la tête et du dos. Je voyais une multitude de filets de flotte se frayer un chemin vers le siphon. J'observais ça comme si c'était hypnotique. Je me demandais à quel moment j'avais moi-même perdu ce petit "je-ne-sais- quoi". Oh, il y avait longtemps sans doute. Quand j'étais gosse dans ma vie de Kaigan. On nous enlevait très vite nos illusions pour nous faire comprendre que nos vies ne valaient rien. M'enfin, c'était pas le moment de me brouiller l'esprit avec ces vieilles conneries. Je laissais échapper un nouveau soupir avant de me rendre compte que j'avais pas attrapé le savon. J'ouvris les rideaux au moment où j'entendis la voix de mon petit blondinet résonner dans le brouhaha de la douche et que je vis ses bras tendus marcher dans ma direction. Et bim. Dans le mille.
Je me tenais là, droite, silencieuse. Je posais mes yeux sur sa petite tête alors que ses deux mains se portaient sur ma poitrine trempée. Lui, il avait les yeux fermés. Il voulait quoi déjà ? Se mettre de l'eau sur la tronche ? Du sable dans les yeux ? Vous m'en direz tant... Oh bien sûr, n'importe quelle femme normale aurait gueulé à l'intrusion, au scandale ou bien lui aurait mis une sacrée retournée pour l'envoyer boulet méchamment de l'autre côté de la maison. Mais moi, j'étais pas une meuf fabriquée sur le moule standard. J'étais pas une meuf qui vivait dans un joli monde tout rose et tout mignon. J'étais tout simplement pas une innocente. Non, j'étais même le contraire. J'étais viciée jusqu'à la moelle. On m'avait privé de tout et maintenant je me privais de rien, et ça, sans aucune gêne. J'étais pas une dame du grand monde et je ne le serais jamais. Alors les bonnes manières, c'était pas mon genre. Et puis, ça ne serait pas drôle non plus.
" Du sable dans les yeux ? Mais il faut te retirer ça vite mon petit blondinet. "
Oh non ! Fallait pas jouer à ce genre de jeu avec moi. On y laissait forcément des plumes. Je posais alors ma main sur son poignet et d'un geste vif, je l'entrainais sous la douche. Bien sûr, la perte d'équilibre lui fallut de littéralement s'écraser contre moi mais ça me dérangeait pas. J'étais pas pudique et j'étais pas timide non plus. Alors que ses fringues commençaient à s'imbiber d'eau, j'avais la tête penchée sur lui, mon autre main sur son visage, et je me mis à lui susurrer le plus simplement du monde.
" Ouvre ton œil. "
J'étais également à moi-même, un petit sourire en coin. Je savais que j'allais pas être la plus gênée de la situation, au contraire. Cela m'amusait. Cruelle ? Je dirais que non. Je provoquais... mais j'assumais les conséquences de mes provocations. Qu'importe où cela pouvait m'amener, sinon je me lançais pas dans la partie. Bien entendu, je jouais le jeu de Rinkusu. Il voulait être un petit timide? Ok.
" C'est bon. T'as rien. Ce serait dommage d'abimer de si beaux yeux de pirate. "
Un nouveau sourire apparut sur mes traits alors que ma main glissait de son visage. Je fis quelques pas en avant, me rapprochant de lui et me serrant un peu plus jusqu'à... attraper le savon. Là, je lui montrais l'objet en l'agitant sous son nez.
" Puisque tu es là, ça te dérangerait pas de m'aider ? "
Alors que je reculais un peu et que je lui avais lâché le poignet, je lui présentais une éponge.
" Tu veux bien me frotter le dos ? Je te serais pleine de gratitude. "
Je lui laissais les ustensiles dans les mains et comme indiqué... je lui tournais le dos.
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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J'avais beau le regarder, j'avais toujours du mal à croire qu'on avait si peu de différence d'âge. Alors que j'étais penchée au-dessus de lui - il était plus petit que moi donc c'était pas trop compliqué - que je plongeais mes yeux dans les siens, ses joues avaient pris la couleur des pivoines en quelques secondes. Fallait dire que je m'y attendais un peu puisqu'il m'avait lui-même avoué qu'il n'y connaissait rien dans les relations avec le sexe opposé. Mais c'était peut-être aussi parce qu'il avait les mains baladeuses. J'avais dû mal à savoir si c'était calculé ou bien si c'était bel et bien le fruit du hasard. C'était un pirate après tout, et si c'était le cas, si c'était vraiment une coïncidence, son instinct ne le trahissait pas. Le coquin. Il pelotait pas n'importe quoi. Il rendait le jeu tellement drôle sans s'en rendre compte en fait. Sa candeur, son petit minois... et paradoxalement la force qu'il possédait dissimulée derrière tout ça. Un curieux mélange qui donnait un peu de saveur à la situation. Et autant vous dire d'avance que j'allais en profiter. On se marrait pas tous les jours à Suna après tout.
Alors que je laissais ses idées malicieuses se frayer un chemin dans sa petite tête de jeune damoiseau, sachant d'avance que le contact de ma peau contre la sienne l'émoustillerait un peu, je lui coupais un peu la chique en lui présentant un savon et une éponge avec un air un peu taquin. Il s'y attendait pas à celle-là, hein? Mais c'était aussi une façon pour moi de le tester, de savoir jusqu'où il irait, où s'arrêterait sa frontière. La timidité, ça marchait qu'un temps parce que l'instinct finissait toujours pas prendre le dessus. Du moins, dans mon monde, c'était comme ça que je le voyais.
Je lui tournais le dos, sans pudeur et sans une once d'inquiétude. N'importe quel shinobi vous dirait qu'il ne fallait jamais présenter ses arrières sans être sûr de ne pas recevoir un coup de couteau. Autant dire jamais. Mais moi j'étais le genre de femme qui jouait avec le feu, qui levait les bras et attendait que vous la menaçassiez de votre lame pour voir si vous oseriez la planter. Indirectement, j'établissais aussi une relation de confiance. Je pouvais compter sur lui... ou pas. C'était lui et ses choix qui allaient me le dire et en fonction, je le récompenserais. À ma manière.
Ce fut à cet instant que je sentis ses gestes hésitants me toucher, glissant sur mes épaules et ma nuque. Derrière mes cheveux blonds, j'eus une petite esquisse. À la manière dont il avait soulevé notre camarade de tout à l'heure, il lui aurait été si facile de me briser le cou. Il lui suffirait de pas grand chose mais on était allié et ses pensées, je le savais, étaient à l'opposer de tout envie de me briser. Mais à peine avait-il commencé, qu'il me demanda quelques minutes. Je tournais légèrement la tête sur le côté et je m'aperçus que le gredin retirait ses fringues mouillées. C'était le premier pas.
Quelques secondes de plus et je le sentis reprendre sa tâche... à mains nues. Le deuxième pas. Croyez-le ou non mais c'était pas des paluches de gamin qui me touchaient mais s'en rendait-il seulement compte lui-même ? Mais il me surprit toutefois car il restait chaste, même si parfois je sentais la pulpe de ses doigts plus appuyée par endroit, il trainait un peu plus, plus languissant mais continuait sa procession de façon quasi religieuse. Mon dos, les reins, mes jambes jusqu'à mes pieds. Beaucoup trouverait cela plutôt grisant d'avoir un homme à genou. Peut-être que je les comprenais un peu. Juste un peu. Je le laissais continuer sans rien dire, profitant de l'instant avec délice, le corps plein de mousse et dès que je le sentis remonter pour se retrouver à nouveau debout, je fis lentement volteface.
"Pas mal pour un pirate. "
D'une main tranquille, je récupérais le savon qu'il tenait dans la sienne avant de commencer à l'utiliser pour laver le côté face de mon anatomie, mes yeux posés sur lui, l'œil attentif. Il était plutôt mince et il était vrai qu'il faisait plus jeune qu'il ne l'était réellement. C'était un fait indéniable et pourtant, la réaction qui se produisait sous sa ceinture, c'était pas un truc de bambin. Puis, je laissais échapper un petit "oups", quand maladroitement le savon s'échappa de mes mains. Je finis par me baisser, bien évidemment pour le ramasser, mais j'avais fait un pas subtilement vers lui. Quand je me relevasse, je le fis lentement, presque comme un serpent qui glissait sur lui, ma peau contre la sienne que je sentais un peu trembler. De ma main libre, je me saisis de son menton et lui fit relever la tête vers moi pour me regarder droit dans les yeux.
" Tu sais ce qui est le plus important en mission ? C'est d'avoir les idées claires. Tu dois te concentrer sur ton objectif et chasser de ton esprit tout ce qui est futile. Mais il y a plusieurs méthodes pour ça. "
Alors que nos visages étaient à quelques centimètres, je continuais mon petit speech.
" La première est d'être capable de tout compartimenter. Ranger ses pensées dans des boîtes et les fermer pour ne les ré-ouvrir que plus tard. Mais c'est pas donné à tout le monde. "
Je me serrais un peu plus contre lui.
" L'autre méthode. Ma méthode. C'est de dire tout ce qu'il y a à dire et faire tout ce qu'il y a à faire pour se débarrasser de ses vilaines pensées. L'avantage, c'est que tu n'aurais pas le regret de pas avoir fait les choses si un malheur venait à arriver... mais il faut prendre le risque. "
Un petit sourire en coin se dessina sur ma bouche.
" Pas besoin de s'inventer des histoires pour savoir que tu as de vilaines pensées, Rinkusu et ça tombe bien, j'en ai aussi. Mais comme je suis gentille, je te laisse choisir la méthode qui te convient le mieux... pour la mission. "
Vous la sentez l'ironie ? Elle avait bon dos la mission mais la galère, ça méritait bien ses extras. Bien évidemment, je pouvais pas me contenter uniquement de mes sous-entendus. Ce n'était pas digne de moi. Du coup, dans une ultime provocation, je lui volais un baiser.
" Ça, c'est pour le service. "
C'était le troisième pas, celui qui amenait à la frontière et qui me dirait quel genre de bonhomme il était. Mais quelque soit le genre, je le dévorerais.
Ōshanburazā Rinkusu
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Etait-ce donc cela que l'on appelait faire l'amour ? Chaque seconde qui s'était passé semblait s'effriter un peu plus, ravivant la course du sablier pour me rappeler doucement à la réalité de notre situation. Avais-je changé en cet instant ? Je ne croyais pas. Allongé par terre, profitant des dernières notes de plaisirs qui s'échappaient de nos voix, les pensées allaient et venaient pour finalement atteindre une apothéose frustrante. Tout avait été si bon et l'extase de cet ultime instant avait parfait cet échange sensuelle entre moi et cette jeune femme qui avait su laisser s'exprimer mes plus bas instincts. D'un côté, je ne pouvais que la remercier. Me sentant plus apaisé que je n'avais pu l'être. Mais d'un autre, une pensée vint me frapper en pleine tête. Etait-ce une bonne chose ?
Lorsqu'on m'en avait parlé, on n'avait de cesse de me dire que tout serait différent après la première fois. Je m'étais fait une idée qui était bien trop éloigné du réel plaisir que l'on ressent dans ces moments là. Honoka avait été une maîtresse des plus agréables et j'avais pu découvrir la beauté de son corps dans un instant qui resterait sans doute gravé à jamais. Pourtant, allongé sur ce sol glacé, je la vis se relever alors que mes forces étaient inexistantes. J'étais vidé, le cœur battant la chamade alors que mon esprit commençait à réfléchir à des choses que je n'aurais cru. J'en voulais encore, et pourtant, je me rendais compte qu'une fois l'extase atteint dans sa sublimation, seul le chemin méritait d'emprunter la voie de la luxure. Tranquillement, je contemplais le corps de cette femme qui se mouvait devant moi, ne tardant pas à arrêter l'eau avant de se saisir de ses affaires. Voilà, c'était fait, j'étais un homme. Et maintenant ?
La tête légèrement nébuleuse, je tentais de me relever, ne manquant pas de ressentir un certain mal derrière mon crâne. Visiblement, la douleur de la chute avait attendu que nous finissions pour montrer sa présence. Souriant à la belle, je me fis craquer la nuque, alors que je m'avançais vers elle, complètement nu, saisissant sa nuque pour l'attirer une dernière fois vers mes lèvres. Quelle frustration ce ne fut pas de voir que toute la tension s'était envolé. Un constat qui me fit m'arrêter non loin d'elle, plongeant mon regard sur sa bouche.
« C'est étonnant... Merci... »
Puisant une dernière fois à la pulpe de ses lèvres le met délicat qui m'avait fait tant vibrer, je finis par lui tourner le dos, ramassant mes affaires avant de me vêtir simplement de mon pantalon, m'avançant vers la porte avant de me retourner vers elle.
« J'aurais jamais cru que ça serait aussi bon et aussi frustrant à la fois... On ne m'avait pas menti en me disant que c'était comme une drogue... » Je lui adressais un sourire. « Je vais voir où en est notre ami... Je ne sais même pas combien de temps s'est passé depuis ahah... »
Je disparaissais dans l'encadrement de la porte, passant les couloirs jusqu'à la salle où Tokagi n'avait toujours pas bougé. Visiblement, la marionnette non plus n'avait pas bougé. C'était, comme si, le temps s'était arrêté soudainement. Un constant qui me laissait songeur sur tout ceci. Peut-être que dans le fond j'en avais fais des caisses pour pas grand chose ? Entendant ma camarade arriver dans mon dos, je tournai la tête pour la voir, le visage quelque peu soucieux avant de lui poser la question qui me torturait l'esprit, et à laquelle je voulais une réponse.
« C'est normal que... Rien laisse tomber... Revenons au travail... Tu as une idée de comment lui arracher les vers du nez ? »
Femme de mauvaise vie, j'étais habituée à l'entendre et je m'en amusais en expérimentant tous les contours de cette image que la bonne morale se plaisait à rejeter avec dédain. Personnellement, cela me faisait doucement rigoler parce que tout le monde faisait des caisses de tout et pour pas grand-chose, même quand il s'agissait simplement de prendre du bon temps. Et là, j'en avais pris et je n'en rougissais pas de honte. Pourquoi le devrais-je ? Je ne pus qu'afficher un petit sourire en coin lorsque mes yeux croisèrent ceux du pirate encore un peu décontenancé. Maintenant que le plus agréable semblait derrière nous, difficile d'y renoncer si facilement quand on y goûtait pour la première fois. Cependant, ces choses-là ne prenaient de la valeur et de l'intérêt que lorsque l'on ne s'y perdait pas complètement. À trop manger la même chose, on finissait par s'en dégoûter. Ou pas.
Dans tous les cas, ce fut un moment agréable pour moi, un petit aparté en début d'une mission qui s'annonçait clairement merdicimale. Mais pour lui ? Je me demandais jusqu'à quel point cela pouvait lui être bénéfique ou non, mais est-ce qu'au moins cela avait atteint son but ? Difficile à dire, mais il me semblait étonnamment plus sûr de lui lorsqu'il avança vers moi.
" Étonnant... le terme me semble bien choisi, pirate. "
Pour un type qui découvrait une femme pour la première fois, c'était le cas. Mais cela en disait aussi long sur le personnage et ce qui se cachait derrière le turquoise de son regard. Je ne pensais pas me tromper en imaginant qu'il deviendrait peut-être quelqu'un, il avait la hargne, il avait l'appétit. Je me ferais une bien meilleure image de lui lorsque nous nous enfoncerions dans les méandres obscurs des trafiquants qu'on était censé poursuivre. Parce que oui, le plaisir, c'était une chose, mais il y avait tout de même un boulot à faire. Un dernier baiser volé de gratitude avant de remettre quelque chose de décent sur le dos. Il était mignon ce pirate, pas encore tout à fait homme dans son attitude avec une femme, mais il en prenait le chemin. Je laissais échapper un petit rire sarcastique à sa réflexion.
" Ha ! Une drogue, hein ? Sauf que je ne suis pas de la bonne qualité. Tu comprendras le jour où tu trouveras la donzelle qu'il te faut. "
Je supposais. Je parlais de sentiment bien évidemment. Nous, il n'y en avait pas. On était des joueurs et on avait joué. C'était sympas... mais là, je lui parlais de chose que je ne connaissais pas encore à vrai dire. Les rumeurs, les romantiques, les poètes étaient capables de faire des lignes d'extases sur la chose lorsque l'on trouvait la personne idéale. De la merde en barre... c'était ce que je pensais jusqu'au jour où la vie allait m'arnaquer, mettre sur mon chemin un type qui me bouleverserait l'existence au point de préférer l'oublier totalement pour ne pas en souffrir. Plutôt pathétique comme situation. Effacer l'agréable, reprendre à zéro. Pas sûr que la vie me permettrait à nouveau de redécouvrir tout ça.
Rinkusu finit par mentionner qu'il allait voir notre ami dans le salon, le dénommé Tokagi que ma marionnette avait sous bonne garde. Fallait dire qu'avec nos petits délires, on avait pas tellement vu le temps passé et, mine de rien, on avait pas mal à faire. Je me rhabillais nonchalamment, me rééquipant de ma lame au passage. Les cheveux encore trempés, je m'étais pas spécialement emmerdée à me coiffer et je débarquais comme une fleur pour le placer devant notre "prisonnier". J'avais déjà ma petite idée de comment m'occuper de celui-là. Mais alors que je cogitais, le jeune pirate m'interpela.
" Mmmm? Normal que ? "
Il ne finit pas sa phrase alors que j'étais déjà sur la suite de sa question. Je me dirigeais dans la cuisine où j'allais me remplir un verre d'eau.
" Itori. Allonge-toi derrière le type. "
La marionnette s'exécuta aussitôt. D'un pas mécanique, la poupée s'étala mystérieusement derrière la chaise alors que je revins devant l'autre beau gosse.
" J'ai mes méthodes pour obtenir des informations. On va voir jusqu'où peut aller la loyauté de ton ami. "
J'étais pas certaine que le plan fonctionnât mais cela avait souvent le mérite de faire son petit effet. Sans plus attendre, je lui jetais l'eau au travers de la figure pour le réveiller. Ce dernier fit un bond, l'eau était froide. Il ne réalisait pas encore totalement sa situation et se mit gesticuler pour essayer de défaire ses liens. Moi, je me tenais droite devant lui avec un petit sourire en coin, le verre vide à la main.
" Si j'étais toi mon joli, j'éviterais de faire trop de geste brusque. Comme la première fois. "
D'un petit signe du menton, je désignais ma marionnette allongée derrière lui avant de me mettre à siffler. Brusquement, des lames sortirent de toute part de la poupée. Le corps, la bouche, les bras. Un tapis d'épines sur lequel il ne serait pas bon de tomber.
" J'ai un petit jeu à te proposer. "
Je m'approchais alors de lui avec un sourire un peu carnassier, créant des fils de chakra qu'il ne pouvait distinguer que j'accrochais à sa chaise. Lentement, mon visage s'approcha du sien alors que mes yeux s'enfonçaient dans son regard.
" Tu as deux options. La première est la plus agréable. Tu réponds gentiment à nos questions et nous donnent les informations que l'on veut sur Saburo. Aucun mal ne te sera fait et si tu es vraiment très gentil, tu auras même droit à un petit bécot de gratitude. "
Je me reculais un peu avant que mon sourire ne s'effaça pour une mine un peu blasée. Là, je donnais un violent coup de pied dans la chaise qui bascula subitement en arrière. Il fut à deux doigts de s'empaler sur les lames de ma marionnette mais je l'avais retenu à temps avec mes fils de chakra.
" Ça, c'est ta seconde option si tu es un vilain garçon. Je ne te donnerais que trois chances. Si tes réponses ne conviennent pas, tu glisseras lentement vers ta chute et c'est Itori qui va te bécoter. "
Sur ces paroles, je tirais sur mes fils pour le redresser sur sa chaise. Il était temps de mener l'interrogatoire.
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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Date d'inscription : 28/07/2020
Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - rang A - Perle d'Uzushio Ryos: 0 Expérience: (1623/2000)
Si à l'époque, je me pensais dur à cuire, j'étais loin d'imaginer toute la perversité que les shinobis pouvait mettre en place pour atteindre leurs objectifs. Certes, j'avais il y a à peine quelques minutes complètement oublier la raison de pourquoi j'étais là, mais maintenant que je me retrouvais face à Tokagi, je constata très vite un changement dans le comportement d'Honoka. D'un pas certains, je la vis sortir de la pièce juste après avoir donner des ordres à sa marionnette. Très peu habitué aux arcanes de ce clan, j'étais simplement stupéfait de voir comment elle arrivait à faire bouger ce pantin par sa simple volonté. Une caractéristique qui ne manqua pas de me rappeler qu'en vrai, j'aurais pu tout aussi bien me faire tuer durant nos instants dans la douche que je n'aurais pas vu le coup venir. Une réalité qui me glaça le sang.
Mais largement moins que ce qui allait se produire sous mes yeux de jeunes Lynx. Voyant la jeune femme revenir, son attitude avait drastiquement changé. D'un geste sec et assuré, elle avait réveillé Tokagi, ne manquant pas de provoquer la panique chez mon futur second qui s'arrêta sous ses ordres, regardant avec une certaine attention la marionnette qui gisait derrière lui. Et c'est là, que tout a basculé. D'un sifflement, le doux pantin aux allures de jeune fille venait de se transformer en véritable Dame de Fer. Des lames s'étaient extirpées de ses entrailles et promettait à notre prisonnier une fin des moins agréables.
Sans se démonter, je vis Honoka commencer à lui mettre la pression, jouant à merveille la femme fatale. Etait-ce un jeu ? Avec le recul, ça l'était peut-être. Un jeu mortel, comme celui dans lequel nous nous étions laissés aller, avec une fin cependant moins agréable pour le pauvre Tokagi s'il s'amusait à jouer les débiles.
« Honoka je... » murmurais-je avant de m'arrêter de moi-même. J'étais troublé, par tout ce qui s'était passé, oubliant par conséquent la vraie raison pourquoi j'étais là. Mais alors que j'étais à deux doigts de calmer ma camarade, je me ravisa, arborant un air des plus taquins, limite suffisant alors que j'approchais du pauvre bougre en posant ma main sur son dossier, jouant avec l'équilibre.
« Salut Toto, ça va ? Bon je te présente pas mon amie ci-présente, tu comprendras que ça sert à rien ! Bref, qu'est ce que tu branles ici ? Et pourquoi t'es allé bosser pour Saburo ? Tu sais très bien qu'il hésitera pas à te buter s'il peut se faire quelques ryos ! Allez mec, fait pas le con, donne lui tout ce que t'as qu'on te laisse partir tranquille. »
« VA CHIER CONNARD ! Toi et ta pouf vous pouvez aller vous faire enculer par ta marionnette ! »
« Hm... Mauvaise réponse je crois ça non ? »
Devais-je avouer que l'idée énoncé par mon camarade me donna des idées?... Non.
On pouvait penser beaucoup de chose de moi, mais celle qui pourrait vous être la plus fatale était d'imaginer que je n'étais qu'une douce poupée muette et sensible. Mon visage pouvait faire illusion et j'avais déjà rencontré des gens qui avaient cru à tort pouvoir attirer ma sympathie en jouant la carte de la victimisation. Seulement, j'étais une shinobi et je ne mélangeais pas le boulot avec les sentiments. Ces derniers ne prenaient jamais le dessus sur mes décisions, même si les ordres que je pouvais recevoir étaient contestables, c'était pas mon job d'aller à l'encontre de ces derniers. Étonnant à la vue de mon caractère ? Peut-être. J'étais assez grande gueule pour dire ce que j'avais à dire, mais j'étais pas une meneuse et je ne laissais pas ma conscience être polluée par le remord.
Du coup, même si j'acceptais quelques extra à côté de ma mission principale, je n'oubliais pas pourquoi j'étais là. Celui qui ne connaissait pas sa chance, c'était bien Tokagi. Dans une autre vie, je lui aurais coupé quelques doigts pour le faire parler et un tison pour le titiller. Une phalange pour chaque insulte. Il aurait été bien moins enclin à me provoquer comme il le faisait après les quelques mots de mon nouveau camarade Rinkusu.
Visiblement, il ne semblait pas avoir le cœur à coopérer et je ne pus m'empêcher de m'approcher de lui. De ma main libre, je le saisis fermement par le menton et tira son visage vers moi alors qu'il était saucissonné à sa chaise. Là, j'approchais ma figure de la sienne et enfonça mes yeux dans les siens.
" Voilà de bien vilains mots dans la bouche d'une belle gueule. Mais si tu aimes ce genre de pratique, je peux m'arranger pour que tu vives cette belle expérience avec Itori. Pas sure cependant que tu relèveras après. "
À peine lui susurrais-je ces mots que je le poussais brutalement en arrière. La gravité fit son office, mais je le retins grâce à mes fils de chakra à quelques millimètres des lames. Il devait sentir le froid métal lui caresser légèrement la nuque, de quoi le faire réfléchir sur mes intentions.
" Tu viens de griller ta première chance. Il t'en reste deux. Je te conseille vivement de parler et de nous dire où nous pouvons trouver Saburo. "
Là, je tirais à nouveau sur mes fils pour le remonter et ne le quittait pas du regard.
" Ne nous fait pas croire que t'es loyal à un type pareil. Je peux d'avance dire que tu t'accordes pas du tout à ce capitaine et comme l'a dit Rinkusu, dans la même situation on sait tous dans cette pièce qu'il t'aurait balancé. Est-ce que c'est vraiment un type qui mérite qu'on crève pour lui ? "
Ma voix était monocorde, je n'étais pas dans le jugement ni dans la moquerie. Un pirate fidèle, ça me surprenait un peu en fait, et pendant qu'il réfléchissait, je m'allumais une clope.
" Comprend bien Tokagi-san que si tu nous balances les infos qu'on veut, tu pourras repartir tranquille, et te tailler une nouvelle vie avec un capitaine mieux choisi. Le cas échéant... "
Je crachais un rond de fumée.
" ... tu vas claquer pour un type qui te mérite pas. "
Je le toisais alors que j'avais posé mon pied sur la chaise, prête à le repousser en arrière pour lui donner des sueurs froides.