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Une bonne leçon

Senju Haruka
Senju Haruka
Konoha no Jonin
Messages : 343
Date d'inscription : 23/05/2018

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Jônin - ANBU - rang A
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Une bonne leçon Mer 16 Déc - 18:28
Senju Haruka

Une bonne

leçon

...

Les ricanements d’un groupe d’adolescents éclatèrent dans le onsen, jaillissant de l’entrée en grand fracas tandis que le propriétaire des lieux, exaspéré, invectivait les fuyards. Le vieil homme songea à les poursuivre, mais se ravisa après quelques enjambées en constatant que les trublions avaient déjà creusé avec lui une distance irrémédiable. Brandissant un point rageur dans leur direction, il se résigna à regagner son commerce, non sans pester dans un langage fleuri qui incita les mères vaquant dans la ruelle à couvrir les oreilles de leurs enfants.

Haruka n’avait rien manqué de la scène. Elle avait également rejoint l’entrée des bains, avec pour seul vêtement une serviette nouée dans la hâte, le visage enflé de surprise et de consternation.

Les p’tits merdeux ! Ah… madame, ça me fend l’cœur qu’on entache ainsi votre dignité, maugréa le vieillard. J’ai bien demandé à mon fils de surveiller l’coin mais ça suffit pas. Impossible de les attraper.

L’homme soupira sous le coup d’une réelle affliction. Il n’était pas difficile de concevoir que son chiffre d’affaire avait dû pâtir de ces irruptions obscènes et répétées. D’ailleurs, à l’intérieur de la bâtisse, des clientes avaient déjà commencé à se rhabiller afin de quitter les lieux au plus vite. Le vieux commerçant tenta alors de leur proposer un rabais, qu’elles répudièrent avec dédain en lâchant des commentaires sur le caractère malfamé de l’endroit. Certaines vinrent même à hauteur de l’ancienne intendante de la feuille pour lui suggérer de trouver un onsen mieux adapté à sa position, sous l’œil chagriné du propriétaire, impuissant.

Si même votre présence ne suffit pas à les empêcher de changer d’adresse, me voilà cuit. J’imagine que vous aussi vous allez…
Haruka l’interrompit d’un geste sec de la main.
Je m’en occupe.
Mais vous avez sûrement fort à faire avec vos obli…
Oh, croyez-moi, ça attendra.
Bien décidée à laver sa vertu, si grossièrement souillée par quelques marmots prépubères, Haruka prit la direction des vestiaires menton levé et joues rosies de colère. Comment avaient-ils pu oser employer un Sexy Harem no Jutsu pour s’introduire dans les thermes réservées aux femmes ? Et ils avaient réussi à tromper sa vigilance ! Sans parler du spectacle vulgaire qu’ils lui avaient offert en révélant leur véritable identité, savourant au passage les cris stridents provoqués par leur intrusion. Même après avoir quitté l’établissement, le souvenir de cet instant humiliant continua de chatouiller son égo.

S’ils n’en étaient vraisemblablement pas à leur coup d’essai, cette fois se distinguait des autres du fait de l’attention toute particulière dont les gredins l’avaient « gratifiée ». Voilà qui lui mettait la puce à l’oreille. Plutôt que de rentrer au domaine, la Senju fit un détour par son ancien bureau où elle demanda à ce que l’on exhume les papiers concernant une mission dont avaient fait l’objet les bains mixtes du village. Elle en feuilleta soigneusement le contenu, jusqu’à tomber sans surprise sur les portraits des pervers en herbe.  Il s’agissait bel et bien des genin qui avaient terrorisé les bains mixtes peu après leur inauguration, et dont elle avait personnellement insisté sur la correction. Cela n’avait visiblement pas été suffisant et, d’une manière ou d’une autre, ils avaient pris connaissance de son implication puis décidé de mener des représailles libidineuses.

Haruka rabattit violemment les couvertures du rapport. La guerre était déclarée. Ils pensaient pouvoir continuer à donner libre cours à leurs pulsions ? Elle allait éradiquer leur dépravation une bonne fois pour toute et leur inculquer les bonnes manières.
Toute la soirée, la chef de l’ANBU bûcha sur des parchemins entreposés dans la grande bibliothèque du domaine Senju. L’instrument de sa vengeance devait être suffisamment impressionnant pour déstabiliser de jeunes insolents, assez puissant pour qu’ils ne soient pas en mesure de lutter, mais pas assez pour leur causer du mal. Bien entendu, l’endroit contenait un tel outil de dissuasion.

A la lueur des bougies, armée d’un pinceau gorgé d’encre et d’un parchemin vierge, elle dessina sans relâche les arcanes de cette technique rudimentaire. Sa calligraphie n’était que souplesse et arrondis, à l’image de l’effet qu’elle était capable produire. Chose qui facilitait grandement son exécution. Rodée à l’illustration de sceaux bien plus complexes, cet apprentissage ne fut qu’une formalité ennuyeuse dont la réussite, comme pratiquement tous les Fuinjutsu,  ne tenait qu’au respect rigoureux d’un ensemble d’étapes. Répéter, répéter encore, observer et réitérer l’expérience. Aussi abêtissant que cela puisse paraître, le Fuinjutsu récompensait  ce dur labeur par un panel de techniques capables de contraindre n’importe quoi ou n’importe qui. Mais pour y avoir accès, il fallait être capable en premier lieu de se contraindre soi-même à sa pratique barbante…  Celui qui parvient à se maîtriser maîtrisera le monde, telle était la philosophie de ce domaine antique qu’un certain groupe de vauriens gagnerait à apprendre.
Tard dans la nuit, Haruka fut définitivement en mesure de tracer l’ensemble des symboles composant le sceau, de tête et en une seule minute. Un simple mudrâ du serpent l’anima ensuite avec succès, preuve de la justesse de ses calligraphies.  La jônin couvrit alors le bas de son visage avec l’ample manche de son kimono pour étouffer le ricanement vicieux qui la saisit.

Les jours qui suivirent, l’ancienne intendante de la feuille se rendit à l’onsen tous les après-midi, à la même heure. Mais ces derniers se succédèrent sans que le groupe d’adolescent ne pointe le bout de son nez, ce qui ne manqua pas d’aggraver son irritation. Les malfaiteurs, cependant, reviennent toujours sur les lieux de leur crime. C’est ainsi qu’après plus d’une semaine d’attente, forte de sa concentration, Haruka perçut enfin à l’aide de ses perceptions mystiques le faible chakra des trois fauteurs de trouble, aux abords de l’établissement.
Un sourire carnassier se dessina sur son visage.
Oh il fait si chaud !
D’un geste théâtral, elle dressa son buste hors de la couverture pudique que pouvait offrir la surface de l’eau des bains. Les autres clientes échangèrent des regards confus et gênés, se demandant quelle mouche avait bien pu la piquer.
Il sembla que sa ruse fonctionna à merveille car, dans son dos, elle sentit les trois se rapprocher de la clôture qui séparait les thermes de l’extérieur, dans l’intention de probablement y percer un trou. Mais cette fois, ce ne sont pas les cris des clientes qui retentirent dans le petit commerce, mais bien les hurlements éraillés et ridicules de trois adolescents dont la voix commençait à muer.

Ni une ni deux, Haruka jaillit hors de l’eau et se rhabilla avec le peignoir qu’elle avait laissé à portée de main. Elle prenait tout de même son temps, confiante en leur incapacité à se dégager de son piège ou à lui échapper de quelques manière que ce soit. A chaque visite, elle avait en effet soigneusement enterré aux points où il était possible de s'adonner au plus méprisable voyeurisme des pièges d'emprisonnement.  

C'est avec brutalité qu'elle défonça la palissade sous les regards médusés des femmes du bain et des trois gamins, saucissonnés chacun dans ses filets. Elle les toisait à présent d’un regard qui avait la froideur de l’acier, réussissant même à leur faire oublier l’idée de s’échapper, car ils cessèrent presque aussitôt de se dandiner pour la dévisager avec terreur.
Vous savez quel châtiment on réserve à ceux jugés trop indignes pour remplir la fonction de shinobi, n’est-ce pas ?
Ils échangèrent des regards crédules, injectés de panique. Bien sûr qu’ils ne pouvaient pas le savoir, elle avait inventé cela de toutes pièces.
Sa face se fit plus grave qu’elle ne l’était déjà, comme si elle s’apprêtait à rendre un jugement digne des pires criminels de Konoha. Mais elle ne lâcha pas un mot, excitant de manière drastique l’affolement de ses trois prisonniers alors qu’ils l’observaient à présent composer une série mudrâ.
C’est couvert par le bruit d’une pluie de lamentations que ses bras se changèrent alors en épieux de bois, assez pointus pour deviner qu’ils pouvaient empaler aisément un corps humain et sur lesquels les adolescents entrevoyaient déjà leur fin prématurée. L’un d’entre eux versa même une petite larme alors que les branches fusèrent brutalement dans leur direction, avant de s’arrêter net au bout de leur nez.
Vous devriez voir vos têtes ! éclata de rire la Senju. Je ne vais pas vous tuer, espèces d’imbéciles.
Secoués par ces montagnes russes émotionnelles, les trois s’avachirent sur place en soupirant, anesthésiés par un profond soulagement.
Je ne vais pas vous tuer mais vous allez me faire le plaisir de noter ceci : tous les soirs à partir de maintenant, vous vous présenterez au domaine Senju où je vous donnerai quelques leçons.
Les adolescents gémirent, mais ils n’avaient aucun moyen d’échapper à leur punition. Ils savaient qu’ils pouvaient s’estimer heureux, car les travaux d’intérêt général étaient une sanction courante et bien plus pénible que ce qu’elle leur proposait là.
Quoi, vous préférez casser des cailloux dans les carrières pour aider à la finalisation des temples ?
Ils secouèrent vivement la tête en exclamant leur refus.
Vous aurez des cours sur l’étiquette et, si vous êtes bon élèves, je vous apprendrai cette technique.

Un faible enthousiasme gagna le trio tandis qu’elle les relâchait d’un mudrâ. Satisfaite de sa petite revanche, Haruka les enjoignit à la suivre pour commencer sans attendre, non sans avoir réparé préalablement la palissade à l’aide de son Mokuton et prévenu le propriétaire qu’elle prendrait les fauteurs de trouble sous son chaperon. Ces derniers, forcés de s’agenouiller devant le vieillard en présentant leurs plus plates excuses, et ayant reçu de sa part quelques coups de journaux de la vieille école.

Tous les adultes avaient été au moins une fois dans leur vie des adolescents bêtes et turbulents, jusqu’à rencontrer quelqu’un capable de leur apporter une saine discipline, tout comme on l'avait fait pour elle. Prendre en main les jeunes pousses de Konoha était donc un devoir qu’elle comprenait et qu'elle comptait bien honorer. Qui sait, un jour, peut-être se raconteraient-ils avec mélancolie cette histoire au-dessus de sa tombe ?
Entraînement - Rang D


Technique à apprendre:
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