Pour une raison ou une autre, Masaru est de bonne humeur, de très bonne humeur. Cela doit faire une petite demie-heure maintenant qu'il est entré dans la demeure de Takake Yuriko, crochetant la porte d'entrée en profitant de sa furtivité et du peu de monde qui circule dans les rues à cette heure.
Pendant tout ce temps qu'il a passé chez la kunoichi, il a fouillé plusieurs pièces, gardant le meilleur pour la fin : la chambre. Le soleil ne s'est pas encore levé et la femme semble encore assoupie. Il observe son visage endormi quelques instants, se demandant s'il devrait en profiter pour lui écrire sur le visage ou pour la fouiller -qui sait ce qu'elle cache sous cette couette-. Mais, finalement, il décide de commencer par les meubles.
"Et tu fouilles, fouilles, fouilles cette chambre qui te plaît Et tu parles, parles, parles, c'est ta façon d'aimer Cette enquête qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit Réveille en toi le tourbillon d'un vent de folie "
Oui, il chantonne tout en examinant les vêtements et sous-vêtements de la femme. Rien d'anormal, songe-t-il en tâtant un soutien-gorge. Que cherche-t-il, au juste ? Simplement de quoi se faire un avis sur la nouvelle Hokage. En tant que second de la Police Militaire et dirigeant du Bureau d'Information et d'Investigation, il ne peut pas laisser n'importe qui faire n'importe quoi à Konoha. Il fait partie de ces gens qui sont payés pour se méfier de tout. Et, il le fait très bien si bien qu'il se méfie maintenant de son bienfaiteur.
Lorsqu'il a fini de tout inspecter, y compris les correspondances de la belle, il vient se poser juste à côté d'elle, dans son lit pour lui murmurer quelques mots à l'oreille dans l'espoir qu'elle se réveille : "Nidaime ~ Réveillez-vous ou un pervers va s'enfuir avec vos sous-vêtements..."
Certes, une personne doté de bon sens n'agirait certainement pas comme le fait l'Uchiha mais, il pourra ainsi laisser une trace de son existence dans l'esprit de la dirigeante du village et puis, ce n'est pas amusant si l'on ne pimente pas un peu les choses. Lorsqu'elle ouvre les yeux, l'enquêteur lui offre son plus beau sourire et lui adresse la parole d'un ton bien joyeux : "Bonjour Nidaime, comment allez-vous ?"
Depuis son accession au poste de Nidaime, Yuriko n'avait jamais été aussi épuisée par son travail et les monticules de paperasses qui s'acculaient sur son bureau en étaient les principaux coupables. Définir les urgences, avoir un œil sur tout ce qu'il se passait, ne pas négliger ses propres entrainements ainsi que ceux des jeunes âmes qu'elle avait sous sa coupe... cela lui réclamait énormément d'énergie afin de trouver la meilleure organisation possible, et ceux, malgré toutes les aides dont elle pouvait bénéficier. Paradoxalement, cette fatigue lui permettait de mieux dormir qu'à l'accoutumer et elle s’effondrait littéralement sur son lit, parfois en ne lui laissant à peine le temps de se défaire de ses vêtements ou bien de son maquillage.
Cependant, ce matin-là ne fut pas de ceux-là. Non. Il était de ceux qui généralement se relevaient agréables. Allongée dans ses draps froissés, elle se laissait parfois réveiller uniquement par les quelques rayons de soleils qui voulaient bien lui caresser le visage au travers des carreaux de sa fenêtre, parfois c'était simplement les chants des oiseaux qui avaient nichés sous les tuiles du toit ou bien le sifflement du vent au travers des branchages des arbres du voisinage. Mais là encore, ce ne fut pas un de ses matins-là. Ce fut la voix d'un serpent qui vint lui siffler dans les oreilles, une voix sombre et lointaine à son esprit, une voix presque oubliée tant qu'elle ne fréquentait pas l'homme qui avait eu l'outrecuidance de pénétrer chez elle.
Engourdie par le sommeil, Yuriko ne se rendit pas immédiatement compte de l'intrusion. Elle ne laissa simplement échapper qu'un gémissement d'agacement alors que sa noire chevelure dessinait une toile sur son oreiller blanc. Il fallait dire que cela lui fut étrangement désagréable... et cela le fut bien plus lorsqu'elle ouvrit les yeux. Là, alors qu'elle était allongée de tout son long et couverte d'un simple drap, elle découvrit un homme à la mine lugubre se pencher au-dessus d'elle, tentant de sourire et n'ayant comme résultat qu'une grimace irritante.
" GENKI-IPPAI !!! "
Le réflexe fut immédiat et sans sommation. Son poing s'était naturellement dirigé vers le visage de l'innoportun qui avait osé pénétrer dans sa chambre. Qui était-il? Oh mais elle savait pertinemment qui il était.
" COMMENT OSEZ-VOUS ENTRER CHEZ MOI! PERVERS! "
La voix de la jeune femme était tout ce qu'il y avait de plus colérique et les yeux noirs qui étaient les siens n'avaient jamais été aussi sombre qu'à cet instant. En réalité, elle avait bien plus honte de s'être aussi lourdement assoupie et de s'être faite surprendre de cette façon. Pire! Elle n'était que légèrement vêtue et le rose qui commençait à empourprer légèrement ses joues en était la gênante preuve. Bien qu'elle n'avait nul honte de ce que la nature lui avait donné, elle n'aimait pas l'idée d'être surprise sans ne l'avoir décidé. Et puis, aujourd'hui, elle était Nidaime. Il y avait une certaine étiquette à suivre.... mais visiblement, pas pour le grand pervers du village....
Lorsqu'il a décidé de réveiller la Nidaime, Masaru s'est préparé à être accueilli par une attaque mais il a choisi de ne pas tenter d'esquiver par pure curiosité. Ainsi, il se fait souffler par l'attaque de la femme, s'écrasant contre un mur après avoir subit des dégâts relativement importants.
" COMMENT OSEZ-VOUS ENTRER CHEZ MOI! PERVERS! "
Se relevant avec le plus grand calme du monde, essayant vainement de stopper le saignement de son nez cassé, il plonge son regard dans celui de la belle kunoichi, se rendant compte par la même occasion du degré de colère qui l'abrite. Après quelques instants de silence, il lui offre un nouveau sourire.
"Vous avez un sacré punch !" Il s'adosse au mur contre lequel il s'est écrasé, puis il commente : "Vous savez, ce n'est très bon de s'énerver ainsi... Vous allez avoir pas mal de rides, ce serait dommage de faire cela à un si beau visage."
L'Uchiha est conscient d'être à l'origine de la colère de la femme bien qu'il ne pense pas être totalement en tord puisqu'il aurait clairement pu faire bien pire pendant qu'elle était assoupie. D'ailleurs, il décide de la rassurer en lui disant qu'il ne lui a rien fait pendant son sommeil et en complétant par un "J'ai vérifié vos placard, vos vêtements, vos sous-vêtements et en fait, toutes vos affaires.... Il n'y a pas le moindre danger !" L'enquêteur manque parfois de bon sens si bien qu'il est difficile de savoir s'il le fait exprès ou s'il est sérieux et, comme il se moque de l'avis des autres, il ne semble pas vraiment apprendre de ses erreurs.
"Vous avez bien dormi, j'espère."
Il ouvre ses lèvres pour prononcer une phrase mais se ravise. Il voulait questionner la kunoichi mais il songe qu'il serait préférable de recevoir quelques soins avant cela. Ainsi, il demande éhontément : "Pourriez-vous me soigner, Nidaime ? Je crois que je saigne un peu et j'aimerais pas tâcher votre demeure..." Evidemment, plus que le sang, c'est la douleur qui est problématique même s'il ne l'avouera certainement pas.
Le poing de la jeune femme était partie tout seul et l'intrus n'avait pas cherché à l'esquiver ou bien n'en avait-il pas eu le temps. Qu'importait la réponse, il se ficha dans le mur à l'opposé du lit de la Nidaime, qui, sourcils froncés, le regardait d'un œil noir et sévère. Quelle genre de femme réagirait avec un grand sourire à l'idée d'être réveillée par un inconnu à l'esquisse suspecte? Retenant l'un de ses draps serrés contre sa poitrine, Yuriko ne quitta pas le moins du monde du regard Masaru, beaucoup trop suspicieuse sur ses intentions.
" Sachez que je me suis retenue. "
C'était un fait. Endormie, elle ne pouvait pas prétendre donner toute sa puissance, d'autant plus dans sa propre maison, surtout qu'elle ne souhaitait pas s'adonner aux bricolages ou de devoir donner des explications quant à l'intrusion de l'Uchiha.
" Gardez votre baratin pour vous, Masaru-san. J'avais eu connaissance de votre réputation mais je n'aurais jamais imaginée que vous auriez osé pénétrer chez moi d'une telle façon! "
Il fallait dire que ce dernier n'était pas un illustre inconnu car il avait été un élève de son prédécesseur et un des célèbres cavaliers de Konoha. Masaru était même connu pour être le plus jeune d'entre eux mais l'un des plus... tordus. On ne pouvait pas parler de curiosité maladive en ce qui le concernait mais d'une profonde perversité dans le sens littéral du terme.
" Vous avez fait QUOI? "
Le visage de la kunoichi devint rouge, aussi rouge que pouvait l'être les yeux de l'Uchiha s'il avait activé son dojutsu. Furibonde, elle se dressa de son lit et s'avança vers lui en le menaçant d'un doigts inquisiteur.
" Vous êtes immonde Masaru-san! De quel droit vous êtes-vous permis de fouiller dans mes affaires! Vous ne possédez pas l'autorité nécessaire pour vous permettre un tel agissement! Vous... vous n'avez donc aucune décence! "
Yuriko se retenait de littéralement l'étrangler et ce n'était pas l'envie qui lui manquait à cet instant. Préférant se détourner de lui pour ne pas succomber à son envie meurtrière, la jeune femme partit se dissimuler derrière un paravent située dans sa chambre afin de se changer pour une tenue plus descente. Alors qu'elle demeurait toujours derrière et que l'on devinait sa silhouette par ombre chinoise, elle répondit toujours avec une certaine forme de colère dans la voix.
" Vous soignez? N'y comptez pas! Voyez en cela le prix de votre châtiment! Vous ne pouvez pas vous permettre de venir empiéter sur mon intimité impunément. "
La kunoichi finit par sortir vêtue présentement d'un kimono estival joliment fleurie. Dans son mouvement, cette dernière essayait de se nouer les cheveux avec un ruban.
" Même si vous êtes un shinobi éminent de la police de Konoha, il y a des limites Masaru-san. "
" Gardez votre baratin pour vous, Masaru-san. J'avais eu connaissance de votre réputation mais je n'aurais jamais imaginée que vous auriez osé pénétrer chez moi d'une telle façon! "
La voilà qui fait sa mijaurée, pour la plus grande déception de l'enquêteur qui se permet un petit "vous n'avez plus douze ans, vous savez" avec la plus grande nonchalance qui soit sans songer que cela puisse être mal pris par la Nidaime. Il trouve vraiment qu'elle en fait tout un plat pour pas grand chose. Il ajoute un nouveau commentaire, d'un air toujours aussi détaché.
"Vous savez, il ne faut pas se fier aux apparences. Ni aux rumeurs..."
Ces derniers temps, il a mis en colère pas mal de femme au cours de ses enquêtes pourtant, il ne pense pas être particulièrement méchant ou manquer tant que cela de manières. Il pense même avoir un certain charme et posséder des techniques de drague imparables même si l'expérience aura prouvé le contraire bien qu'il ne semble pas remettre en doute ses compétences.
" Vous êtes immonde Masaru-san! De quel droit vous êtes-vous permis de fouiller dans mes affaires! Vous ne possédez pas l'autorité nécessaire pour vous permettre un tel agissement! Vous... vous n'avez donc aucune décence! "
Il la regarde dans les yeux : "Si je m'étais présenté à votre porte, vous auriez accepté que je fouille librement votre appartement ?" Puis, il l'observe disparaître derrière un paravent.
" Vous soignez? N'y comptez pas! Voyez en cela le prix de votre châtiment! Vous ne pouvez pas vous permettre de venir empiéter sur mon intimité impunément. "
Il rit à gorge déployée. Peut-être devrait-il se faire peindre en sortant de chez elle pour immortaliser ce moment. Ce n'est pas rien de se faire casser le nez par une personne aussi importante que Tadake Yuriko. Non, il ne retient pas ce coup de poing comme une punition mais plutôt comme un honneur. Pour lui, les punitions sont bien différentes de tout cela, ce doit être plus personnel, plus ciblé et plus douloureux.
" Même si vous êtes un shinobi éminent de la police de Konoha, il y a des limites Masaru-san. "
Il se met à siffler lorsque la belle se dévoile, tout habillée puis il justifie sa présence sans rechercher le moindre pardon.
"Je ne vous fais pas encore confiance, je tiens à vérifier que vous n'êtes pas une mauvaise personne. Vous n'êtes pas le Shodaime. Je ne comprends pas ce qui a plu à vos électeurs."
Alors que la jeune femme se changeait en essayant de conserver tout son self-control devant l'indécence de son camarade, Masaru se permit de rajouter une couche de plus à son manque de courtoisie en osant reprocher à Yuriko sa pudeur et son désir d'intimité. Visiblement, l'élégance n'était pas une qualité dont il semblait pourvu tout comme le respect hiérarchique qu'il aurait dû avoir à son encontre. D'un autre côté, la kunoichi n'était pas naïve au point de croire que tous les shinobis l'accepteraient aussi aisément. Si certes, elle avait eu la chance d'avoir une majorité pour la soutenir, il y avait bien évidemment une part réfractaire, sans compter les fidèles de Chô Akimichi qui ne revenaient toujours pas de sa démission. La confiance qu'avait su créer son prédécesseur avec la plupart des valeureux guerriers de Konoha ne lui était en rien acquise et tout était à faire.
Bien évidemment, l'Uchiha semblait toujours avoir la bonne explication, le bon mot, la bonne excuse pour expliquer ses agissements. Pour Yuriko, c'était un peu facile mais elle ne pouvait nier que son camarade eut tort. Lorsqu'elle sortit de derrière le paravent, mains sur les hanches, elle pointa ses petits yeux noirs sévères dans ceux de l'Uchiha, alors qu'un légère rose empourpra ses joues lorsque ce dernier siffla à sa sortie.
" Si je... si je conviens que vous effectuez votre travail, mon reproche n'est pas sur le fond mais sur la forme. Vous... vous auriez pu au moins attendre que je ne sois pas dans mes appartements? Ayant au moins l'élégance de revoir vos méthodes pour la gente féminine si vous n'êtes pas le pervers que la rumeur prétend. "
Lorsque l'impudent donna les explications sur ses agissements, les yeux de la kunoichi roulèrent comme des billes.
" Que vous n'ayez pas confiance en moi, je peux aisément le comprendre. Nous n'avons jamais combattu ensemble, ni même fréquenté l'académie au même moment. Toutefois, pardonnez-moi de douter que vous puissiez apprendre quoique se soit en mettant le nez dans mes sous-vêtements, à moins que vous possédiez quelques étranges dons de prescience et que vous lisiez dans le froissement des tissus féminins? "
Les Uchiha n'avaient jamais impressionné la jeune femme, Masaru n'était pas une exception malgré le titre prestigieux qui était le sien. Oh, elle ne nierait pas les talents shinobis de ce dernier mais elle n'aurait aucun scrupule à faire la moindre remarque sur son comportement. Mais alors que ce dernier saignait du nez, elle laissa échapper un petit bruit d'agacement. Désirant sortir de sa chambre, elle attrapa fermement ce dernier par le poignet.
" Suivez-moi, imbécile. Je ne peux décemment pas vous laissez le visage dans cet état. "
Ce n'était pas l'envie qui lui manquait mais en tant qu'eisen-nin, elle se sentait un peu obligé de réparer les dégâts puisque de toutes façons, si ce n'était pas elle, cela serait sans doute un autre compagnon manipulant l'iroujutsu. Ainsi agrippé, elle attira Masaru jusqu'à ce qui ressemblait à une cuisine et l'obligea à s'assoir. Elle resta debout à ses côtés et lui fit pencher la tête en arrière.
" Vous aimez vivre dangereusement, Masaru-san... vous avez de la chance que je me sois retenue et maintenant, veuillez ne pas bouger s'il vous plaît. "
Dans la foulée, la jeune femme utilisa ses connaissances médicales et ses techniques de soin pour "réparer" le visage de l'Uchiha. Il était solide mais il avait tâché le sol de sa maison - peut-être aussi une des raisons qui l'avait poussé à le soigner elle-même. Une fois qu'elle eut fini, elle recula.
" Je ne suis pas naïve Masaru-san. Ma victoire aux élections ne m'octroie pas plus de droits ou d'avantages que n'importe qui. Je n'ai que plus de devoirs. Même si je ne suis pas Chô-sama, je tiens à marcher dans ses pas. J'aime à me dire que ceux qui ont cru en moi, on put percevoir cela, mais je sais que mes actes compteront bien plus que mes paroles. Mais puisque vous semblez désireux d'en savoir plus... "
Yuriko prit une chaise et la posa devant Masaru. Croisant les bras et les jambes, son regard s'enfonça à nouveau dans celui de l'Uchiha.
" ... posez-moi toutes les questions que vous voulez. "
L'Uchiha ne répond rien aux mots de la Nidaime expliquant la nature des reproches qu'elle lui fait. Cependant, sa question rhétorique concernant la prescience par le biais de lecture du "froissement des tissus féminins" lui donne envie de répondre, ce dont il ne se prive pas :
"Malheureusement, je ne suis pas pourvu d'un tel don mais j'y travailles ! Cependant, savez-vous que l'endroit le plus improbable est généralement celui qui recèle les plus grands secrets ?"
Plus d'une fois l'homme a retrouvé des éléments intéressants dans des tiroirs à culottes. Peut-être les femmes se disent-elles qu'aucune personne normale n'irait mettre les mains dedans. Cette kunoichi est la Hokage et pourtant, l'Uchiha ne la perçoit que comme une femme banale et c'est justement pourquoi il ne comprend pas qu'elle ait été choisi. Un jour, il faudrait qu'il regarde le pourcentage d'hommes et de femmes dans le village, histoire de voir s'il ne s'agit pas juste d'une histoire de genre.
" Suivez-moi, imbécile. Je ne peux décemment pas vous laissez le visage dans cet état. "
Il hausse un sourcil, surpris. Yuriko lui a bien dit quelques minutes plus tôt qu'il pouvait se brosser s'il souhaitait recevoir des soins. Serait-elle bipolaire, songe-t-il tout en se laissant entraîner en dehors de la chambre. Arrivés dans ce qui semble être une cuisine, l'enquêteur s'assoit et penche la tête en arrière.
" Vous aimez vivre dangereusement, Masaru-san... vous avez de la chance que je me sois retenue et maintenant, veuillez ne pas bouger s'il vous plaît. "
"Qui ne vit pas dangereusement ?" répond-t-il dans un soupir. Le shinobi reste immobile et silencieux, laissant la magie de l'Eisen-nin opérer. Il observe les mouvements de son interlocutrice avec le même soin qu'il prête à ses paroles. Elle lui semble de plus en plus banale mais elle semble également comprendre la situation dans laquelle elle se trouve et dévoile un caractéristique que certains pourraient qualifier de modestie avant de l'inviter à la questionner.
" ... posez-moi toutes les questions que vous voulez. "
Le visage du Cavalier de Konoha se fait plus sérieux.
"Pourquoi vous êtes-vous présentée ?" Il marque une courte pause avant d'ajouter : "Lorsque vous regardez ce village, que voyez-vous, Nidaime ?"
Masaru était un homme dont Yuriko avait énormément de mal à cerner. Était-ce seulement possible après tout? Pour cette raison, elle ne préféra pas relever sa remarque sur son concept du secret et de la probabilité de les trouver dans des endroits insoupçonnables. Elle ne doutait pas de la véracité de ses paroles, mais les sous-vêtements... Cela n'était que le témoignage d'un esprit altéré par la perversité et son rôle de chien fouineur était un prétexte parfait pour ses malversations. Était-il toutefois efficace? Oui, et c'était là peut-être le paradoxe. Un esprit dérangé était le plus à même de comprendre celui qui l'était tout autant. Elle n'émit donc qu'un vague soupir à sa remarque alors qu'elle entraîna dans sa cuisine, lieu où cela lui faisait moins de mal de salir le sol.
Elle s'appliqua lorsqu'elle prodigua ses soins et avec des gestes étonnamment doux comparés au coup de poing qu'elle venait d'envoyer dans le nez de l'Uchiha, elle tâcha de réparer le réparable en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire. Un nez tordu ou cassé, ce n'était vraiment pas grand chose à la vue de ses compétences. Lorsqu'elle eut fini, elle comprit bien vite qu'elle ne pourrait se débarrasser de Masaru aussi facilement. Il continuerait à fouiner inlassablement et pire, connaissant sa réputation, elle savait que s'il avait désiré, il aurait très bien pu commettre son crime pervers sans la réveiller. Il avait tout fait pour initier cette confrontation... même si c'était d'une manière totalement déplacée. Il lui aurait été bien plus aisé de lui demander une entrevue à la tour des Hokage. Cependant, puisque ce dernier ne désirait pas tourner autour du pot, elle en ferait donc de même.
Prenant place en face de lui, l'Uchiha prit brusquement une expression plus sérieuse et moins débonnaire. Puisque la Nidaime lui autorisait les questions, il ne s'en privait nullement, chose qui fit étirer un petit sourire sur le visage opalin de la jeune femme.
" Ainsi, voici le vrai visage du Cavalier de Konoha. "
Cette remarque était plutôt une pensée à voix haute, mais cela étira l'esquisse de la jeune femme.
" Pourquoi me suis-je présentée? Mmmm... Lorsque Chô-sama a annoncé qu'il souhaitait se retirer, je dois vous avouer que je fais partie de ceux que cela a beaucoup étonné. Je me suis rendue compte que je n'avais jamais réfléchi à qui pourrait être son digne successeur et par conséquent si j'étais prête à le suivre. L'avenir m'était paru subitement assez incertain. Et si notre village élisait une personne allant à l'opposé même des idéaux de Chô-sama? L'idée ne me plaisait pas du tout. Jusque là, je n'avais fait qu'obéir à mon devoir et suivre les directives de mon Kage en croyant en ses choix. "
Le regard de Yuriko s'adoucit.
" Je n'ai pas oublié d'où je viens. Je ne suis pas une clanique, ni même issue d'une haute caste sociale. Sans Konoha, sans la création de ce village, de ses opportunités et de ses enseignements, sans la politique pacifiste de Chô-sama et son ouverture pour permettre à des personnes comme moi de trouver leur voie, je ne serais pas ici. "
Subitement, la jeune femme s'avança et s'accouda sur un de ses genoux en pointant son regard dans ceux de son camarade.
" Je suppose que mes paroles doivent vous sembler bien naïves, idéalistes, voire peut-être un peu... gnian-gnian. Mais je souhaite faire perdurer l’œuvre de Chô-sama et peut-être plus encore à force d'ardeur. Je me suis donnée à ce village depuis l'académie. J'ai sauvé des vies, des camarades comme des civils. J'en ai pris également. Je suis un bras armé qui espère protéger ce qui est important. "
La kunoichi finit par se redresser.
" Je me suis présentée parce que j'étais persuadée que je pouvais apporter ma pierre à l'édifice bien plus efficacement qu'en étant une simple jonin. Et lorsque je regarde ce village, j'y vois de la grandeur. Aussi simple et banal que cela. Nouvelles questions? "
"Le vrai visage du Cavalier de Konoha ?" se questionne l'homme en son fort intérieur. Remarquant le sourire de la femme, il se demande si elle croit avoir cerné les mécanismes de son esprit, chose peu probable étant donné que celui-ci a été tordu encore et encore. Mais, il garde le silence, l'heure n'est pas à la parole, pour lui. C'est à la Nidaime de parler, de se dévoiler à l'indécent Cavalier. Il l'écoute avec une attention particulière, il arrive parfois au fou de connaître des moments de lucidité et à l'idiot de connaître des moments d'ingéniosité.
Plus la kunoichi parle et plus l'Uchiha se dit qu'elle ne pourrait jamais remplacer Akimichi Cho. Non, elle lui semble bien trop différente, bien trop franche et bien moins prévoyante ou peut-être moins clairvoyante. Elle n'a pas ce petit quelque chose qui fait que le Shodaime sort du lot. Non, cette femme est normale, trop normale pour être Hokage mais aussi trop normale pour être nocive. Masaru soupir en se plaquant une main devant les yeux. Il prend une grande inspiration. En cet instant, il comprend ce que représente son maître et professeur à ses yeux : un père. Et, il comprend qu'il n'aurait pas dû comparer ces deux personnes. Comment pourrait-elle ressembler à un être aussi extraordinaire ? L'enquêteur laisse retomber son bras le long de son corps songeant qu'il s'est bien trop attaché à cet homme jovial et dur, à cet homme qui n'a jamais hésité à le gronder sans pour autant cesser de l'encourager. Il songe que ce n'est pas du tout bon pour lui de s'attacher à cet homme, ni même qu'il soit bon de s'attacher à quelqu'un tout court. Les liens sont faits pour être brisés, comme les règles... Et, il préfère amplement la solitude, la décrépitude et ses activités malsaines à l'idée de souffrir d'une quelconque perte.
"Je crois que vous ne pourrez jamais remplacer le Shodaime tout comme je pense que vous êtes tout ce qu'il y a de plus banal." Il marque une courte pause avant d'ajouter en souriant : "Et, aussi que vous êtes un peu gnian-gnian, et que votre travail de médecin vous est monté à la tête..."
Il fait quelques pas en direction de la dirigeante du village et approche dangereusement son visage du sien, jusqu'à ce qu'il ne demeure plus qu'un ou deux centimètres entre leurs yeux.
"Une personne aussi banale que vous ne peut pas maintenir l'ordre. Elle ne peut pas comprendre certaines personnes à la psyché qui diffère ni même connaître l'obscénité la plus totale sans déchoir. Moi, je le peux." Se redressant, il s'éloigne de son interlocutrice pour s'asseoir sur le meuble le plus proche -s'asseoir sur une chaise, jamais-. "Vous savez, à force de côtoyer les ténèbres, on en vient à débusquer plus facilement sa puanteur. Nombres d'Uchiha se sont perdus dans leur quête de vengeance ou de puissance, mais il y a également d'autres Konohajin qui voient leur âme s'assombrir en prenant le mauvais chemin... C'est mon rôle de débusquer ces gens-là, avec Kagami."
Il oriente son regard vers une porte en passant sa main dans ses cheveux.
"Vous êtes normale et moi, je suis anormal. Je pourrais peut-être vous donner quelques conseils en tant qu'ancien élève du Shodaime... Kôkei pourrait aussi vous aider, c'est surement l'une des personnes que j'apprécie le plus, après Cho et Kagami. Il est fort et intelligent, il est aussi pas mal amusant, j'ai quelques petits ragots sur ses coucheries, si vous voulez." Etrangement, son sourire s'élargit à la mention des aventures de son partenaire Hyûga. Il est bien vrai qu'il l'apprécie, mais il s'en méfie également, convaincu que ce dernier fait quelques petites cachoteries dans le dos des hautes-instances.
Petit sourire en coin, Yuriko écoutait avec attention les propos de cet invité surprise qui en plus de s'être permis de venir fouiller chez elle, s'autorisait à présent de la juger sans manière. Est-ce qu'elle s'offenserait pour si peu? Non. Elle avait toujours été une femme émotivement dans la retenue - sauf peut-être dans l'adolescence dans quelques circonstances exceptionnelles - mais la force de ces poings trahissait toute son ardeur. Nulle question d'offrir à l'Uchiha un nouveau crochet à cet instant. Mais plus ce dernier parlait, plus elle découvrait une certaine facette de sa personnalité, surtout celle qui mettait le premier Hokage sur un haut piédestal. Il semblait avoir une telle forte opinion de ce dernier qu'elle comprit que qu'importait la personne élue, aucune ne pourrait sans doute trouver grâce à ses yeux, et encore moins sa confiance.
" Le remplacer? Mais je n'ai jamais eu la prétention de vouloir le remplacer. Je ne fais que lui succéder, chose qui est subtilement différente. Je suis très étonnée que vous n'en fassiez pas la différence. "
Ce fut à cet instant que ce dernier se rapprocha du visage de la jeune femme qui ne sourcilla pas, le laissant une énième fois lui reprocher son apparente banalité et préciser que ce défaut-là ne lui permettrait pas de faire figure d'autorité. De ce point de vue, il lui était nécessaire de connaître les opinions de ses détracteurs mais n'était-ce pas prématuré de la part de Masaru de déjà penser qu'elle n'aurait pas les épaules pour le poste qui était aujourd'hui le sien? Mais Yuriko ne pouvait non plus éteindre ces craintes car l'avenir n'était tout simplement pas encore écrit.
" Vous savez... je suis également surprise de la vision que vous avez de moi et avec quelle rapidité vous semblez persuader de m'avoir comprise. Oh! Je ne m'offusque pas de la banalité que vous me reprocher, je n'y vois pas un défaut, tout comme je suis certaine que je ne me définis pas uniquement par lui. Mais si je vous semble banale, vous n'avez pas été épargné par l'arrogance que l'on prête aux Uchiha ... et heureusement que vous ne vous définissez pas uniquement par cela non plus. "
Yuriko demeura sur son siège, croisant les jambes avec une certaine élégance et prenant une expression pleine de réflexion.
" Quant à mes connaissances des sombres psychés, j'ai bien peur d'avoir connu des hommes bien plus sombres que vous, dont un en particulier.... mais je ne vous fais pas non plus assez confiance pour vous en parler. "
Un petit sourire se dessina sur le bout de ses lèvres alors que ses yeux trahissaient une colère étouffée à l'évocation de l'homme auquel elle pensait, une affaire qu'elle n'avait toujours pas résolu faute de priorité qui allait bien au-delà de la simple petite vengeance. Ce qu'elle cherchait à défendre valait bien plus mais elle n'oubliait que l'individu pouvait encore causer bien du mal et qu'il lui faudrait l’annihiler d'une manière ou d'une autre.
" Quant à votre rôle, il ne m'était jamais vu à l'idée de vous ôter de votre place. Je n'ai jamais douté de vos capacités à fouiner, votre réputation vous précédait déjà dans le domaine... même si j'aimerais éviter d'avoir des plaintes inutiles et de la paperasse concernant vos méthodes en fouillant dans les tiroirs des dames. "
Un petit sourire se dessinait sur ses lèvres à l'évocation de Kôkei.
" Je serais honorée de pouvoir collaborer avec vous et avoir vos conseils. Je sais pertinemment que je ne pourrais avoir les yeux partout et les vôtres me seront précieux. Et puis, puisque vous avez été un élève de Chô-sama, je serais ravie de pouvoir profiter de ce qu'il vous a enseigné. Quant à Kokeï, je l'ai connu à l'académie et j'ai été aussi son médecin, je connais l'homme et j'espère aussi pouvoir compter sur lui. Mais je vous avouerais que je ne dirais pas non pour connaître quelques histoires à son sujet. "
L'esquisse de la Nidaime s'étira. Avec le Hyuga, il y avait une longue histoire et principalement de rivalité. Kokeï avait toujours été un homme admiré et apprécié de tous, pourvu de beaucoup de facilité là où Yuriko se devait d'énormément travailler. Alors qu'elle ne nierait pas que si elle possédait quelques dossiers pour casser son image de perfection...
Masaru rit aux éclats lorsque la femme dit qu'il est aussi arrogant que les autres Uchiha. "C'est peut-être bien vrai !" annonce-t-il entre deux fous rire. D'habitude, on lui dit plutôt qu'il n'est pas comme les autres Uchiha, qu'il est un homme en décadence, dénué de toute fierté humaine. Il se moque des conventions et il se moque bien de ce que l'on dit de lui, mais cette femme vient de lui dire quelque chose de totalement improbable mais qui n'est pas totalement faux. Du haut de son titre, l'Uchiha s'est longtemps pensé irrattrapable avec ses amis. Il pensait son groupe spécial bien que mortel et imparfait, mais il a observé la nouvelle génération et constaté qu'il y avait de véritables génies parmi eux.
Cependant, malgré le pic d'intérêt du chasseur pour la soigneuse, il la trouve toujours aussi banale et ne parvient à croire qu'elle ait croisé des personnes plus tordues que Masaru a pu en voir. Mais, il ne commente pas les propos de la kunoichi, sachant que son expérience et son savoir sont imparfaits et qu'il n'existe aucun moyen pour les deux de connaître la réponse à leurs affirmations respectives. Il se contente donc de quelques questions auxquelles il ne cherche pas vraiment de réponse : "Vous avez déjà goûté au désespoir ? Avez vous déjà trouvé quelque chose de répugnant et de parfaitement passionnant à la fois, si sombre et tordu mais pourtant si beau ? " Non, il ne veut pas qu'elle prononce le moindre mot, il veut juste lire son visage et se délecter de ses expressions, les graver dans son esprit.
" Quant à votre rôle, il ne m'était jamais vu à l'idée de vous ôter de votre place. Je n'ai jamais douté de vos capacités à fouiner, votre réputation vous précédait déjà dans le domaine... même si j'aimerais éviter d'avoir des plaintes inutiles et de la paperasse concernant vos méthodes en fouillant dans les tiroirs des dames. "
S'éloignant, le Cavalier hausse les épaules.
"Ce serait comme demander à Eru de se montrer mignonne et sentimentale~"
Ce n'est pas qu'il trouve l'Aburame du groupe détestable ou qu'il la méprise, enfin pas totalement. Il souhaite juste l'utiliser comme modèle de comparaison, conscient qu'une certaine réputation la précède, surtout depuis qu'elle a été rétrogradée...
"...Quant à Kokeï, je l'ai connu à l'académie et j'ai été aussi son médecin, je connais l'homme et j'espère aussi pouvoir compter sur lui. Mais je vous avouerais que je ne dirais pas non pour connaître quelques histoires à son sujet. "
Les lèvres du Jonin s'étirent. Kokei, quel admirable homme, quel mystérieux personnage. Il semblerait qu'il ait même réussi à conquérir le coeur de la Nidaime.
"Lui et moi, c'est une grande histoire~" annonce-t-il en effectuant quelques mouvements théâtraux, la voix suave.
Masaru était un homme étrange et il était assez évident que rien ne lierait un jour les deux shinobis. Ils étaient beaucoup trop différents bien qu'ils se battaient pour le même pays, le même village. Leurs visions du monde étaient pâmées de couleurs opposées... ou plutôt, ne parlaient-ils simplement pas le même langage. Alors que l'Uchiha, dubitatif sur l'horreur que les yeux de la Nidaime auraient pu voir au cours de sa vie, attendait de voir une réaction particulière sur le visage de cette dernière, un curieux sourire s'étira sur son visage.
" Masaru-san... n'ayez pas l'audace de croire que vous êtes le seul en ce monde à connaître l'horreur qui se cache dans l'âme d'autrui. Je vous semble peut-être insipide aujourd'hui, mais nous n'avons qu'un an de différence et j'ai tout autant d'expérience dans le monde que vous. Bien que je ne vois guère l'intérêt de faire un concours de celui qui connait mieux la noirceur des hommes, tant que celle-ci vous sert dans votre travail, alors soit. "
Son démon à elle avait le nom d'Hiromasa et ce qu'elle envisageait de faire de lui n'était à envier à personne. Mais voilà... son devoir passait avait toute chose, et la vie l'avait amené sur une autre route, l'éloignant quelque peu du chemin obscur de la vengeance. Un chemin si facile à emprunter, un chemin si facile vers lequel céder.
Elle suivit ensuite des yeux ce dernier s'éloigner un peu, haussant les épaules sur le fait qu'elle lui réclamait de faire preuve d'un peu de contrôle sur ses comportements à la limite de la décence. Elle soupira alors lorsqu'il lui fit comprendre que cela serait presque de l'ordre de l'impossible et la seule pensée de Yuriko fut de se demander comment Chô Akimichi avait réussi à discipliner un temps soit peu cet homme.
" Alors tâcher seulement de ne pas vous faire prendre. "
Puis finalement, de fil en aiguille, la conversation s'éloigna vers un sujet totalement différent, réincarné en la personne de Kokeï. Visiblement, Masaru semblait particulièrement satisfait de posséder bien des informations sur son camarade Cavalier. Yuriko ne connaissait que les grandes lignes de leur vie étudiante. Il fallait dire que la jeune femme n'avait jamais été portée sur les ragots, elle ne les écoutait quasiment jamais, hormis si cela concernait son frère jumeau. Il était à l'époque la seule personne qui trouvait grâce à ses yeux tout en étant celui qui subissait facilement son courroux maternaliste.
" Une grande histoire? Je suis presque étonnée. Vous ne semblez pas être le genre de personne avec qui Kokeï aimait passer du temps. Aurait-il donc eu une vie de mauvais garçon? Ces admiratrices seraient sans doute déçues.... quoique peut-être pas... "
Il avait toujours eu l'art et la manière d'être apprécié de tous.
Masaru ne souhaite pas faire le concours de celui qui a connu la plus grande souffrance ou la plus grande folie mais il est légèrement curieux. La Nidaime lui semble si banale et si innocente qu'il peine à imaginer qu'elle puisse avoir été confrontée aux terribles maux que réserve l'univers à l'humanité. Il peine à imaginer que son enfance ait pu être autre que joyeuse. S'il n'avait pas une certaine expérience, il aurait dit un truc du genre : "je suppose que les claniques et non-claniques ne sont pas semblables au final". Cependant, le visage d'une personne plongée dans le désespoir le plus profond est le même pour un Uchiha que pour un civil qui n'a jamais côtoyé de ninjas.
" Alors tâcher seulement de ne pas vous faire prendre. "
Un nouveau rire sonore retentit.
"Voyons, se faire prendre est toute une étape de l'investigation !"
Il ne ment pas. L'Uchiha considère réellement qu'il s'agit d'un rôle de sa profession que de se faire prendre -enfin cela dépend quel genre de travail il doit exécuter. Mais, il considère que se faire prendre en pleine investigation est un bon moyen pour décontenancer un suspect et lui soutirer de nouvelles informations à partir de ses réactions. C'est véritablement le jeu du chat et de la souris.
" Une grande histoire? Je suis presque étonnée. Vous ne semblez pas être le genre de personne avec qui Kokeï aimait passer du temps. Aurait-il donc eu une vie de mauvais garçon? Ces admiratrices seraient sans doute déçues.... quoique peut-être pas... "
"On a tous notre petit jardin secret..." répond-t-il avant d'ajouter, conscient de l'ambiguïté de la chose : "C'est plutôt torride entre nous."
D'une certaine façon, l'homme est étonné que Yuriko prête une attention pareille à sa relation avec Kokei et à son partenaire lui-même. Ferait-elle partie des admiratrice du don juan ? Ce ne serait pas improbable bien qu'un peu triste pour une personne de sa qualité. Mais bon, l'enquêteur reconnait les qualités du Hyuga et sa popularité auprès de la gente féminine même s'il est sûr que le Cavalier pourrait également se faire des hommes avec aisance.
"Vous devriez faire attention à ne pas finir dans son lit... Le nombre de ses victimes ne cesse de grimper..."
Masaru et Yuriko étaient sans nul doute trop différents pour pouvoir réellement se comprendre. Il y avait tout un monde qui les séparait, hormis dans le cadre de leur travail et même là, ils n'avaient pas la même conception de celui-ci car ils n'en avaient pas les mêmes attentes, ni les mêmes rôles. Ce fut pour cette raison que la kunoichi ne put retenir un long soupir quand ce dernier expliqua qu'il y avait tout intérêt à se faire prendre. Cela signifiait pour elle que d'autres plaintes lui seraient déposées tôt ou tard, un travail supplémentaire dont elle se serait bien passée.
Mais lorsque la conversation dévia sur leur camarade Hyuga, les choses prirent une tournure bien différente, surtout lorsque Masaru suggéra qu'elle pourrait se laisser séduire par Kokeï. Pour la première fois, elle ne put retenir un petit rire tellement l'idée lui parut ridicule. Bien qu'elle pût reconnaître que l'homme possédait un certain charme naturel et qu'elle ne pouvait nier son succès, ses pensées n'avaient jamais tourné à d'aussi impures volontés. Être dans le lit de ce dernier ? Non.
" Hahahahaha! Que vous êtes drôle mais vous semblez avoir une trop haute estime du pouvoir de séduction de Kokeï. Nous n'avons jamais entretenu ce genre de rapport et je ne me suis jamais intéressée à lui sur ce plan là non plus. Je l'admirais et même... Mmmm... je le jalousais un peu, je dois dire, sur le plan intellectuel. Je l'ai toujours plutôt perçu comme une sorte de rival, je dirais. Et puisque vous êtes amateur de ragots, j'étais plus intime avec Senju Naoshige à l'époque. "
Puis la vie avait fait que leur chemin s'était naturellement séparé pour se solder en une solide amitié... jusqu'à sa perte tragique. Quant à Kokeï, malgré tout, Yuriko avait fini par louer des liens avec lui mais sur un plan bien différent puisqu'elle l'avait aidé dans sa reconstruction. Leur rapport était plutôt de l'ordre du médecin et de son patient, même s'il y avait entre eux un respect profond. Les rivalités de l'époque n'existaient plus, en tout cas pour Yuriko.
" Et puis, je pense être une femme assez avisée pour choisir auprès de qui me réveiller.... bien qu'aujourd'hui, vous vous êtes imposé malgré moi. J'aimerais d'ailleurs éviter que vous recommenciez. A ce propos, est-ce que vous fouille ont été intéressante, au-delà de ma si déplaisante banalité à vos yeux ? "
Yuriko finit par se tourner vers les placards de sa cuisine pour se chercher du thé, avant de continuer sa routine du matin et faire chauffer un peu d'eau. Il fallait dire que le réveil avait été dès plus désagréable.
" Ou avez-vous d'autres questions à me poser ? Non pas que votre compagnie soit gênante mais je n'ai le temps que de mon déjeuner à vous consacrer... alors si vous pouviez éviter de trop tourner autour du pot, cela m'arrangerait. "
La théière se mit à siffler pour notifier que l'eau était à température, puis elle servit une tasse de thé.
" Vous voulez une tasse de thé ? "
Les petits yeux noirs se posèrent sur l'Uchiha en guettant sa réponse.
" Hahahahaha! Que vous êtes drôle mais vous semblez avoir une trop haute estime du pouvoir de séduction de Kokeï. Nous n'avons jamais entretenu ce genre de rapport et je ne me suis jamais intéressée à lui sur ce plan là non plus. Je l'admirais et même... Mmmm... je le jalousais un peu, je dois dire, sur le plan intellectuel. Je l'ai toujours plutôt perçu comme une sorte de rival, je dirais. Et puisque vous êtes amateur de ragots, j'étais plus intime avec Senju Naoshige à l'époque. "
Il n'est pas déplaisant pour Masaru d'entendre le rire de la Nidaime. C'est une surprise plutôt agréable. Et, une promesse de ragots des plus intéressantes. Tadake Yuriko jalouse ? C'est également une première. Là, l'homme trouve du croustillant et il n'a clairement plus envie de la laisser filer -ou plutôt de se laisser mettre à la porte-. "Jalouse de Kokei, vraiment ? Vous êtes pourtant une femme que l'on pourrait qualifier de séduisante. Et puis, vous avez certaines qualités..." N'ayant pas trop envie qu'elle prenne la grosse tête ou qu'elle croit posséder toute la confiance et l'obéissance du chasseur, celui-ci préfère rester vague bien qu'il pense à ses compétences martiales et à on intelligence.
"Vous avez gagné face à lui. D'ailleurs, il faudrait que j'aille voir s'il n'est pas trop déprimé. Il fait son fort et son fier mais derrière les airs qu'il se donne se cache un homme fragile." Bon, l'Uchiha exagère un peu la sensibilité de Kokei, mais il pense réellement que ce dernier doit être en train de broyer du noir, il a toujours eu l'impression que le Hyuga avait du mal à accepter la défaite. "Sinon, je serais ravi que vous me parliez de Naoshige et de vous !" ajoute le chasseur en faisant claquer ses mains d'excitation face à la soudaine ouverture de la femme.
" Et puis, je pense être une femme assez avisée pour choisir auprès de qui me réveiller.... bien qu'aujourd'hui, vous vous êtes imposé malgré moi. J'aimerais d'ailleurs éviter que vous recommenciez. A ce propos, est-ce que vous fouille ont été intéressante, au-delà de ma si déplaisante banalité à vos yeux ? "
Croisant ses jambes et portant une main à son menton, un sourire malicieux en coin de lèvres, le Cavalier fait mine de réfléchir. Il veut se faire désirer, un peu.
"Je crois qu'il serait possible que j'en vienne peut-être à vous apprécier dans un futur plus ou moins lointain et que vous deveniez une Nidaime présentable."
Mensonges. Masaru apprécie la femme ne serait-ce que par le fait que certaines de ses relations ou certains aspects de sa personne lui sont dignes d'intérêt. Et puis, il lui reconnait une légitimité vis à vis de son poste même s'il ne souhaite pas le reconnaître si facilement. Oh ! Malédiction ! La voilà qui cherche à se débarrasser du pauvre Jonin venu dynamiser son réveil.
" Vous voulez une tasse de thé ? "
L'homme hoche la tête avant de poser de nouvelles questions : "Et que pensez-vous de la nouvelle génération ? Que pensez-vous d'Uzushio ? De Suna ? De la paix ? Qu'est-ce qu'un Hokage, selon vous ?"
Yuriko se surprenait à presque s'habituer à la présence de l'irritant Uchiha, se trouvant à discuter avec ce dernier de banalités et de commérages comme des femmes au foyer. Mais lui, semblait bien plus surpris d'imaginer que la jeune femme était capable de jalousie. Il était vrai que Yuriko faisait toujours en sorte de ne rien laisser paraître, stoïque et réservée la plupart du temps, mais elle n'en était pas moins sensible. Dans sa jeunesse, elle désirait tant être douée pour atteindre au plus vite ses ambitions que les facilités avec lesquelles Kokeï parvenait à ses fins avaient fait naître en elle quelques ressentiments face à ses propres faiblesses. Oh, elle n'était pas stupide, elle avait toujours été particulièrement studieuse mais elle avait sacrifié sa jeunesse, des moments de vie, des passions pour y parvenir là où des hommes comme le Hyuga avait le loisir de profiter un peu de la vie.
" Oh. Séduisante ? Serais-je en train de finalement gagner quelques points dans votre estime ? En tout cas, sachez que mes rapports avec votre ami n'était que d'ordre intellectuel à l'époque et j'enviais beaucoup ces facilités. "
Yuriko haussa les épaules mais quand il dépeint son camarade comme un homme fragile, elle en put s'empêcher de glousser légèrement. Elle n'y croyait pas le moins du monde. Elle savait pertinemment que son homologue clanique était un homme fort mais peut-être que son égo avait été blessé ? Toutefois, il ne s'était pas présenté face à elle, peut-être pensait-il que Chö-sama désignerait de lui-même le candidat idéal ? Ce n'était pas un secret que Kokeï en avait les épaules, qu'il avait même été pressenti pour ce poste mais l'Hokage premier du nom en avait décidé autrement.
En tout cas, lorsque la jeune femme lança un pavé dans la marre en nommant Naoshige, l'Uchiha se rua dessus et la seule réponse que lui fournit cette dernière fut un roulement d'yeux et un soupir qui en disait assez long avant de s'en tourner vers sa cuisine pour préparer le thé. Mais pendant que Masaru se décidait à lui accorder un peu de valeur ou pas, elle ne put s'empêcher d'avoir un petit rictus au coin des lèvres alors qu'elle finit par lui apporter une tasse qu'elle déposa devant lui, puis, à son tour, vint s'assoir tout près de là avec la même chose.
" Voilà un florilège de questions bien différentes qui méritent une réponse claire pour chacune d'entre elles. "
Un petit sourire aux lèvres, elle finit par lever sa tasse de thé pour souffler un peu dessus avant d'en prendre une gorgée.
" Je pense que la nouvelle génération de shinobis est prometteuse. J'ai pu lire les résultats de l'examen chuunin, nous avons vraiment des élèves hétéroclites aux personnalités bien marquées. Peut-être pourrions-nous même trouver parmi eux les prochains cavaliers ? "
À ces mots, elle posa ses yeux sur la silhouette malfgotée de son camarade et continua à lui fournir les réponses qu'il attendait.
" Uzushio est une nation fascinante en laquelle Chô-sama a pu des possibilités d'alliance dont pourrait tirer profit le village. Je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer Meyo Tsuri mais cela sera chose faite lorsque nous les accueillerons pour l'examen jonin qui aura lieu sous peu. Mais si l'Hokage avait eu confiance en lui, je pense que je pourrais en faire de même. "
Yuriko finit par reposer son verre lorsqu'elle se mit à réfléchir au cas de Suna.
" Suna.... je dirais que son cas est un peu plus complexe. Personne n'ignore la politique expansionniste et militaire de cette nation, et la difficulté de nos rapports. Pourtant, nous ne pouvons nier que lors de Baransu, leur aide fut précieuse. Je ne désire pas que le pays du vent devienne nos ennemis mais je n'ai pas assez confiance pour en faire nos alliés non plus. Je dirais que tout dépendra du choix qui sera les leurs. "
Regardant son verre et le liquide ambré qui fumait, elle cherchait à trouver les bons mots en ce qui concernait la question sur la "paix".
" Concernant la paix, la réponse sera assez paradoxale. Nous sommes des shinobis, des mercenaires que l'on emploie pour mener la guerre dans l'ombre et faire pencher la balance pour un camp ou pour un autre. Atteindre un dessein de paix serait nous amené à faire de nous des armes obsolètes et d'un autre côté, en tant qu'individu, nous pouvons y aspirer pour le peuple que nous défendons aussi. Nous ne sommes pourtant que des instruments. Il nous faut simplement tâcher à se retrouver entre de bonnes mains et c'est ma tâche en tant que Hokage. "
Yuriko releva la tête vers Masaru afin de voir si ces réponses le satisfaisait.
"Oh. Séduisante ? Serais-je en train de finalement gagner quelques points dans votre estime ? En tout cas, sachez que mes rapports avec votre ami n'était que d'ordre intellectuel à l'époque et j'enviais beaucoup ses facilités."
L'Uchiha hausse les épaules : "Gagner des points dans mon estime ? Peut-être bien..." A vrai dire, à ses yeux, les seules personnes dignes d'intérêt sont celles qui ne sont pas plates. Ce sont les personnes qui cachent des vices et celles dont la complexité lui permet de toujours découvrir de nouvelles choses amusantes. Pour lui, les êtres humains sont tels des cadeaux qu'il s'empressent à déballer. Certains sont plus remplis que d'autres. Certains sont de meilleure qualité. L'Akimichi des Cavaliers de Konoha est le parfait exemple d'une personne plate, d'un cadeau maigre et pas intéressant le moins du monde. Le Hyuga, lui, c'est tout le contraire et c'est pourquoi l'Uchiha l'apprécie bien qu'il s'en méfie quelque peu. "Beaucoup de personnes l'enviaient et l'envie toujours."
L'homme souffle sur la tasse de thé que la Nidaime vient de lui servir, attendant aussi patiemment que possible qu'elle réponde à ses nombreuses interrogations. La première réponse qu'elle lui apporte n'est malheureusement ce qu'il attendait.
" Je pense que la nouvelle génération de shinobis est prometteuse. J'ai pu lire les résultats de l'examen chuunin, nous avons vraiment des élèves hétéroclites aux personnalités bien marquées. Peut-être pourrions-nous même trouver parmi eux les prochains cavaliers ? "
Il ne répond rien à cela et se contente d'un léger soupir avant de plonger ses lèvres dans le liquide à la saveur fruitée. Il a l'impression que Yuriko perçoit les Cavalier comme un groupe de ninjas d'élite comme les autres, ce qui l'attriste légèrement. Car, à ses yeux, les Cavaliers sont un symbole, le symbole de l'unicité de Konoha et de ses clans, un symbole voué à disparaître, vulgaire relique du passé. Mais, ce titre représente également un groupe de combattants d'élite entraînés par le Hokage, un groupe chargé de gérer divers aspects de la protection du village bien que ses membres ne soient pas des exemples de bonté et de noblesse. Et puis, c'est surtout leur travail à eux de faire le sale boulot, ou du moins, celui d'Eru et de Masaru. Bref, tout ça pour dire qu'il songe que les Cavaliers devraient disparaître avec son équipe et lui, mais qu'un nouveau groupe de "héros" devrait naître d'ici quelques temps. Concernant l'aspect prometteur de la nouvelle génération, l'homme a quelques doutes, ou plutôt, il a identifié quelques points qu'il faudrait rectifier. Evidemment, il a des standards quelques peu spéciaux et il n'a jamais géré la moindre équipe de genin ou de chunin alors, il ne juge pas utile de donner son avis sur la question. Il préfère largement juger les autres Jonin.
Le chasseur regrette presque d'avoir posé cette question sur Uzushio et ce que la femme envisage tellement cela lui semble barbant quand elle en parle mais, il tâche d'écouter le mieux qu'il puisse. Evidemment, il en va de même pour la question de Suna.
" Concernant la paix, la réponse sera assez paradoxale. Nous sommes des shinobis, des mercenaires que l'on emploie pour mener la guerre dans l'ombre et faire pencher la balance pour un camp ou pour un autre. Atteindre un dessein de paix serait nous amené à faire de nous des armes obsolètes et d'un autre côté, en tant qu'individu, nous pouvons y aspirer pour le peuple que nous défendons aussi. Nous ne sommes pourtant que des instruments. Il nous faut simplement tâcher à se retrouver entre de bonnes mains et c'est ma tâche en tant que Hokage. "
L'obsolescence des ninjas... C'est une histoire qui revient souvent. Nombreuses sont les personnes qui ont dit à Masaru que Konoha finirait par se débarrasser de lui, parce qu'il ne vit que de la souillure, parce qu'il ne baigne que dans les ténèbres, parce qu'il rejette la lumière. La lumière est bien trop éblouissante pour ses yeux, bien trop étrange pour son coeur et son esprit tordus.
"L'ombre ne peut exister qu'au travers de la lumière et la lumière ne peut briller que dans l'obscurité. Il y aura toujours des personnes pour semer le chaos et des héros pour rétablir l'équilibre. Je crois que vous n'avez pas trop à vous en faire pour l'obsolescence des shinobi."
Comment en était-il venu à parler de Kokeï? Elle ne savait plus trop mais elle ne pouvait contredire les propos de Masaru lorsqu'il mentionna qu'il faisait toujours envie à de nombreux shinobis. Il fallait dire que le Hyuga avait une certaine noblesse qui s'associait parfaitement à son intelligence. Qui ne pourrait envier un tel homme quelque part ? Les non-ambitieux peut-être ou ceux qui aspiraient à une vie plus simple. Ou les hommes comme Masaru? Quoiqu'il en fut, la jeune femme se pencha sur sa tasse de thé alors que la conversation continuait à avancer à son rythme.
Il était étrange pour elle d'être autant interrogée, mais elle savait qu'à son poste, elle se devait de rendre des comptes. Le devait-elle à l'Uchiha? Techniquement non. Il n'y avait rien d'officiel puisque ce dernier avait fait intrusion dans ses appartements privés. D'ailleurs, cela lui restait toujours un peu au travers de la gorge, elle n'oublierait pas sa perfidie bien que l'odeur des feuilles chauffées adoucissait facilement son humeur.
Cependant, il était surprenant que ces deux-là se laissèrent porter par la conversation, bien que la jeune femme n'oubliait en rien qu'elle était les fonctions de ce dernier. Toutefois, la réponse presque philosophique de l'Uchiha fit naître un petit sourire son visage qu'elle fit disparaître en apportant sa tasse à ses lèvres.
" Pour une fois, je pense que nous pouvons dire que nous sommes d'accord. "
Yuriko reposa tranquillement sa tasse de thé.
" J'ai bien peur que la nature des Hommes ne nous permettent pas de nous reposer un jour. Nous serons toujours les outils des puissants, pour le meilleur ou le pire. Si nous nous dirigions trop vers la lumière, nous brûlerions. Si nous nous dirigions trop vers les ténèbres, nous nous y perdrions. Je ne me fais donc aucune inquiétude sur notre rôle au travers du monde. "
La kunoichi était une femme lucide et n'était certainement pas naïve. Toutefois, cela ne l'empêchait à rien d'aspirer à un idéal. Ce n'était peut-être qu'un doux rêve, mais il n'en était pas moins assez réconfortant. Et si un Kage ne pouvait avoir d'aspiration, comment pourrait-il avancer ?
" Et bien, Uchiha Masaru.... avez-vous suffisamment investiguer sur ma personne ou désirez-vous que nous philosophions encore sur le sens et la nature d'un shinobi ? "
La jeune femme lui avait donné carte blanche pour lui poser des questions, bien qu'elle se réservait le droit d'y répondre ou non. Pouvait-il vraiment la jauger à ses seules réponses en la prenant de cours ou bien par ces actes prochains ? Patiente, elle se contenta de boire à nouveau un peu de son thé. Il se laisserait sans doute bien avant elle de ce petit jeu.