BWAHHHHHANTS INGONYAMA BAGITHI BABA

Shizukesa. Son nom sonnait comme une évidence, me tirant un léger sourire alors qu'il avançait vers les escaliers pour me montrer la voie. C'était impressionnant comme ce petit animal avait su me plonger dans une certaine sérénité. Devant lui, je n'avais su qu'offrir la vérité et ce simple échange me permit de retrouver un certain calme. Me redressant, je lui souris à nouveau, alors que mon attention se porta sur l'édifice qui commençait à ne plus tenir à grand chose. Il était maintenant temps pour moi de faire face à mon destin. Qu'importe ce qui m'attendait là-haut, j'avais fais une promesse et j'escomptais la tenir, quoi qu'il m'en coûterai. Vérifiant que l'arcane de la marche sur l'eau était toujours d'actualité, je m'avançais, suivant pas après pas le petit Lynx alors que ma main vint, presque machinalement, caresser le livre qu'Hana m'avait offert. Allais-je la revoir un jour ? Rien n'était sûr.

Mais à mesure que j'avançais vers les hauteurs, monter les escaliers fut de plus en plus dur. Le blizzard et le terrain plus que glissant m'empêchait de voir devant moi, me forçant à bloquer ma vue avec mon bras, alors que je forçais pour ne pas perdre l'équilibre. Une odyssée des plus périlleuse alors que je n'arrivais même plus à percevoir mon guide. Pourtant, malgré ça, je pouvais sentir sa présence, comme si, être à ses côtés, me plongeait dans une certaine sérénité. Un fait qui aujourd'hui, ne manque pas de me faire sourire, alors qu'à ce moment précis, l'angoisse de devoir affronter un ennemi invisible me poussait à penser que bientôt sonnerai, la fin de ma Légende.

Et soudainement, le calme. Tout s'était figé, dans une beauté des plus féeriques si l'on en oubliait la douleur et le chagrin de la pauvre femme qui gisait à terre, prostrée avec dans ses bras, la raison de sa peine. Mon regard se figea de tristesse, ne faisant qu'à peine attention à la créature qui venait d'apparaître, et dont la voix me rappelait le jeune félin avec qui j'avais conversé un peu plus tôt. Une surprise de taille quand je compris que les deux ne faisaient qu'un, mais aussi, qu'il était doué du don de calmer cette tempête. Mais la vision de la pauvre Erusa mit vite fin à mon étonnement, me laissant ressentir toute la tristesse que son corps exultait. Elle faisait peine à voir, le corps meurtrit par la fin, les traits tirés par la douleur, et les yeux rougis par la haine. J'aurais voulu la voir, à l'époque, lorsque ensemble, ils jouaient et riaient, leurs rires lézardant dans la vallée. Mais l'heure n'était plus à cela.

La femme et la bête conversait déjà et leurs rapports ne semblaient pas des plus agréables, mais témoignaient d'un passif. Je compris aisément que les deux êtres étaient liés l'un à l'autre sans pour autant saisir pourquoi. Cela avait-il seulement un sens ? Tout se déroulait vite, trop vite pour moi. Je n'eus qu'à peine le temps de comprendre les connexions que déjà, je me trouvais enfermé dans une prison de chakra, avec en face de moi, une jeune femme désirant sans doute ma mort. Que pouvais-je faire ? Mon premier réflexe, fut de me mettre en position de combat, mains sur mes crocs, avant de m'arrêter net. Oui, j'aurais pu la tuer facilement, j'en étais aussi sûr que le soleil se lèverait avec ou sans moi demain. Pour autant, je me ravisa, lâchant un profond soupire avant de lâcher les armes et me redresser.

« Je comprends ta douleur. »

De simples mots, qui provoquèrent un souffle puissant me fauchant les jambes. Douloureusement, je me retrouvais sur le sol, tentant de reprendre appuie en faisant fît de la souffrance que ma chute avait provoqué. Doucement, je me relevais, mettant fin à l'arcane de marche sur l'eau. M'agenouillant un moment, je reprenais mon souffle alors que la tempête faisait rage. Que devais-je faire ? Me battre n'était pas une option. J'en avais fais la promesse et au fond, ceci n'avait rien d'un combat.

« Moi aussi j'ai perdu des gens que j'aime. »

Le vent continuait à souffler de plus en plus fort, alors que je cru entendre des hurlements. Mais rien ne m'empêcherait de faire ce qui devait être fait. Avec peine, je me relevais et commença à avancer, protégeant mon visage avec mes avant-bras qui se voyaient taillader de plus en plus que mes pas m'approchait de la jeune femme.

« Moi aussi, j'en ai voulu à la terre entière ! »

Un nouveau souffle me balaya, me forçant à reculer. Je n'y arriverai pas comme ça. Que pouvais-je bien faire pour qu'elle s'arrête ?... Au fond, la question se posa différemment dans mon esprit. « Qu'aurais-je aimer que l'on fasse pour m'aider ? » Ainsi fut-elle formulé dans mes pensées, tournoyant comme une évidence alors que le blizzard me lacérait les vêtements qui commençaient à tomber en lambeaux. Allais-je laisser tomber si près du but ? Il n'en était pas question. J'avais fais une promesse, celle de tout essayer pour la sauver et que seulement, en dernier recours, j'atteindrais à sa vie si elle ne me laissait pas le choix. Il était temps de prouver qu'Oshanburaza Rinkusu n'était pas qu'un pirate et un shinobi, mais surtout, un homme d'honneur. Ouvrant les yeux, mon visage était figé dans une concentration des plus intenses, alors que je me défaisais du lourd manteau qui, de toute manière, ne me servirai plus à rien. Car soit je mourais, soit, nous périssions à deux.

Mes lèvres commencèrent à se tordre, alors que mon regard devenait de plus en plus sévère. J'avais un plan. Il était dangereux, mais je me devais d'essayer. Ce fut à cet instant, que ma main se posa sur un de mes crocs vers le plafond. À ce moment précis, je me demandais ce que pouvait bien penser Shizukesa et Erusa. Sans attendre, je chargeais les crocs de mon père de chakra, créant un crépitement dans l'air tandis que la chaîne commença à se rétracter, me tirant juste au dessus de la jeune femme. D'une rotation, je retirais la lame coincée dans la glace, me projetant lames en arrières de mon corps, vers la pauvre demoiselle.

Je me rappellerai toujours son regard. Au fond, c'était le même que le mien à l'époque. Lorsque j'en voulais à la terre entière de m'avoir volé ce que je chérissais le plus. Lorsqu'il était plus simple de prendre l'autre comme un coupable évident de mes propres faiblesses. Elle et moi étions pareilles. Nous avions fait un choix qui n'était pas celui que notre cœur voulait et aujourd'hui, nous nous retrouvions consumé par la rage, la tristesse et la souffrance. Je voulais l'en délivrer. Comme j'aurais aimé qu'on le fasse pour moi, lorsque tous me rejetaient. Mais le vent jouait contre moi et me poussa à forcer sur mon corps, cherchant avec plus de détermination à rejoindre, arme encore au poing, la pauvre âme qui laissait s'écouler sa peine. Je me rappelle avoir hurler son prénom et que dans un dernier éclat, le vent s'était arrêté.

Et je ne saurais vous décrire, la dernière expression de son visage, car je ne la vis point. Tout ce dont je me souviens, c'est son corps frêle et froid gisant dans mes bras, alors que de tout mon être, je l'avais enlacé et qu'au creux de son oreille, je lui avais murmuré...

« Je sais ce que c'est. On se sent seul, on en veut à la terre entière, on pense qu'on est mauvais à l'intérieur et que tout ce qui nous arrive est de la faute des autres. Mais ce n'est pas vrai. Le fautif, c'est nous, d'avoir oublier à cause de leurs bêtises ce que nous sommes vraiment au fond de nous-mêmes... Hatori t'aimait et jamais, il n'aurait aimé te voir ainsi... Arrêtons tout ça Erusa. Avant que ton village ne subisse une colère qu'ils ne méritent pas... » Et enfin, ces mots que j'avais espéré...

« Tu n'es pas toute seule... Je suis là pour toi... »

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« halloween »

La douleur et la peine de perdre un être cher, je connaissais cela. C'était la raison qui m'avait poussé à user d'autre chose que de la violence. Après tout, elle était elle aussi une victime. Tout ceci, à cause de la vilenie de quelques esprits torturés par l'envie et d'autres sentiments des plus néfastes. La tenant contre moi, je la laissais pleurer, soutenant sa peine du mieux que je le pouvais alors que ses sanglots augmentaient, me brisant le cœur alors que nous tombions peu à peu sur le sol, la gardant au creux de mes bras. Doucement, je relâchais mon étreinte, la laissant lever un bras faible vers ce qui semblait être un parchemin. Elle libérait les Lynx. Une bonne chose en soit, et qui permettait enfin de mettre un terme à tout ce chaos, sans pour autant offrir de solutions aux pertes qu'ils avaient tous subit. Au fond, il y aurait dû avoir un autre moyen de régler tout ceci. Mais il était trop tard pour changer ce qui était fait. Aujourd'hui, ne restait que le choix de faire face et d'assumer...

Pourtant, alors que mon attention n'était porté que sur Erusa, Shizukesa me demanda de venir le rejoindre auprès du corps d'Hatori. Laissant la jeune femme à contre cœur, je m'avançais vers la dépouille, écoutant attentivement le Lynx qui me demanda d'ouvrir les yeux et de regarder, pour la première fois, véritablement le corps du jeune homme. Je mis un moment à m'en rendre compte, mais le corps avait bel et bien changé. Ce qui était chair, n'était dorénavant que statut de glace. Même les blessures, qu'avait engendré l'animal qui l'avait mené jusqu'ici donnait l'impression d'avoir juste brisé un objet et non un être humain. Je demeurais silencieux, regardant sa sœur s'approcher pour repartir dans des sanglots incontrôlables. La pauvre me disais-je, alors que l'animal demanda à ce que je le suive.

Descendant une falaise abrupte, nous finîmes par arriver dans un endroit des plus étranges, une pièce où était entreposé de nombreuses statuts, toutes représentant des êtres humains, figés dans des postures étranges. Mais parmi ces œuvre de glace, il y en avait une qui sortait du lot. C'était, à dire vrai, le portrait caché de Shizukesa. Je le regardais silencieusement, déposer une fleur au pied de l'autre animal qui n'était autre que son frère. À cette annonce, mon cœur se déchirait. Je comprenais l'étendue des questions du petit animal qui m'avait accueilli, et saisit d'autant mieux ce qu'il s'était passé. Ainsi, il n'y avait pas qu'Erusa et Hatori comme victimes de toute cette affaire. Il y avait aussi les Lynx, et toutes les personnes figés dans la glace qui me faisait face.

Et bien que je comprenais l'étendu des dégâts, la demande du Lynx me choqua. Il me demandait de trouver un moyen de ramener son frère ainsi que tous ces gens à la vie, me promettant une vie de servitude en échange de mes services. Un nouveau contrat pour un shinobi qui ne connaissait rien aux arts élémentaires. Ma première réaction, fut de paniquer légèrement. Il y avait tant de maître en la matière qui était capable de régler ça mieux que moi. Pourtant, en voyant le noble animal s'incliner, j'eus un pincement au cœur. Expirant dans un soupire l'angoisse d'une épreuve trop grande pour moi, je finis par sourire, m'approchant de ce dernier, le prenant par les épaules pour le faire se relever. « Tu viens tout juste de reprendre ta liberté et tu veux déjà te plonger dans une vie de servitude ?... Je vais être honnête, je n'y connais rien à tout ça, c'est clairement pas le domaine dans lequel j'excelle le plus... Mais s'il y a une chose que je peux te promettre, c'est que je ne partirais pas d'ici avant d'avoir tout essayé... Il... Il va juste me falloir du temps pour trouver comment faire... »

Je le laissais sur ces paroles, quittant la pièce de glace retenant les si précieux cadeaux, remontant au niveau où Erusa se trouvait, toujours tremblotante. Le visage animé par la tristesse, je m'approchais d'elle, m'asseyant à ses côtés, avant de la saisir par l'épaule et la pousser contre moi, essayant de calmer la jeune femme par quelques caresses dans les cheveux. Puis, une fois un peu calmé, je la poussais à me regarder dans les yeux. « Je suis désolé pour tout ce que tu as vécu... Ca n'a pas dû être simple toute seule face à tout ça... Mais je voulais que tu saches que je suis là pour t'aider... » Prenant une grande inspiration, je détournais mon regard vers Hatori, regardant le morceau de glace avant de me rappeler ce qu'avait dit Shizukesa, mais aussi Soma. Tout était né d'un pouvoir que détenait la jeune femme. Peut-être qu'au fond, la clé de tout ceci, c'était elle.

« Je... Je pense qu'il y a un moyen de sauver tout le monde. » je réfléchissais à toute allure, me relevant pour regarder la dépouille de son frère, avant de me retourner. « Quand j'étais à l'académie Ninja, on m'a expliqué que tout jutsu, quel qu'il soit, pouvait être annulé par la personne qui l'a lancé... Tes pouvoirs... Je les ai déjà vu sur un enfant de mon village... Je pense que... Il t'es possible d'annuler tout ça... Même si en vrai, je ne sais pas trop comment ça marche... Mais je pense que si l'on fait ça... On pourrait sauver la vie à ton frère... Qu'en penses-tu ? Tu veux bien m'aider à arranger tout ça ? » Je m'étais approché pour lui tendre une main chaleureuse, lui offrant un léger sourire. « Fais moi confiance, à nous deux, je sais qu'on y arrivera... Tu veux retrouver ton frère non ? Alors bats-toi avec moi et ensemble, nous trouverons un moyen !»

Me retournant, je vis le Lynx approcher, lui affichant un large sourire, lui faisant signe de nous rejoindre alors que j'aidais Erusa à se lever, prenant sa main dans la mien et celle de l'animal pour les porter ensemble. « Vous deux détenez le pouvoir de contrôler la Glace. Je vous ai vu faire et j'ai le sentiment que... Nous pouvons sauver vos frères et toutes les victimes de ce désastre... Mais pour ça nous devons le faire, ensemble. »

C'est alors qu'une idée germa dans mon esprit. Une idée bête, mais qui peut-être pourrait marcher. « Shizu, tout à l'heure tu as réussi à contrer les pouvoirs d'Erusa, tu as quasiment pu les annuler. Tu penses pouvoir le lui apprendre ? J'ai l'intime conviction que la clé de tout ceci, c'est toi, mais pour ça, il faut que tu arrives à défaire ce que tu as fais. Vous voulez bien essayer ? »

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« halloween »

Moi qui pensais que les choses seraient plus faciles et simples si nous nous y mettions ensemble, je me retrouvais face à un mur. Shizukesa commença à me dévoiler qu'ils avaient déjà essayer beaucoup de choses. Je compris facilement les mots dit dans l'ombre de ses phrases. Le Fuinjutsu n'avait pas aidé, le Genjutsu non plus. Sans doute avait-il user de toutes les facultés de ce monde pour réussir à arrêter ce massacre. Pourtant, rien n'avait marché et aujourd'hui, je me retrouvais à devoir trouver une solution à un problème sur lequel ils étaient depuis des semaines ou des mois peut-être.

Prostrée sur le sol, je vis Erusa repartir dans ces instants d'angoisses, alors que le sol et le plafond commencèrent à trembler, menaçant de s'écrouler d'une minute à l'autre. D'un bond, je vis le Lynx partir récupérer Hatori, me poussant à trouver par mes simples moyens la solution à tout ce merdier qui commençait à me péter littéralement dans les mains. Je devais réfléchir et vite... Et si vous désirez savoir comment j'ai réagis, la réponse n'a rien de glorieux. Je me suis mis à paniquer aussi. Voir ce château trembler, me rappelait le temple d'où j'avais vu surgir Kyuubi et les angoisses revinrent avec cette vision d'horreur. Pourtant, en cet instant, peut-être que les flammes du monstres auraient suffit à faire fondre la glace ? Une réflexion débile qui me fit stopper toute action. Etais-je si bête que ça ? Si ignorant, si peu conscient des choses pour me retrouver dans une pareille situation ?

J'étais là, au milieu d'une montagne, avec un volcan à proximité, tandis que je réfléchissais à une solution, emprisonné dans un château de glace... Ce fut alors que je me dis que, peut-être, tout le problème résidait là. En me tournant vers la jeune femme, la voir ainsi recroquevillée sur elle-même, apeurée de sa propre ombre, je ne pouvais qu'imaginer les tourments que la vie avait posé sur le chemin de son existence. D'un pas tranquille, alors que le monde s'écroulait autour de nous, je me rapprocha d'elle, la saisissant par les épaules alors qu'elle plongeait son regard remplit de peur dans le mien. Avais-je trouvé une solution ?

« Je vais être honnête avec toi... J'ai aucune idée de quoi faire pour t'aider... J'ai aucune connaissance concernant tes pouvoirs et... Ouais, je suis clairement pas le mieux placer pour résoudre des devinettes... Mais tu sais quoi ?... Qu'importe ce qui arrive dorénavant je resterais avec toi jusqu'à la fin. »

Promesse dans le vent ? Non. Je la regardais avec une pointe de tristesse et en même temps, un léger sourire qui se voulait réconfortant. Posant ma main derrière sa nuque, je l'attirais vers moi, la prenant dans mes bras pour la calmer un peu. J'espérais peut-être au fond de moi que cela marche, qu'une autorité divine ai pitié du pauvre bougre qui avançait dans les ténèbres, ne sachant réellement pas quoi faire de plus pour résoudre toute cette affaire. Mais il y avait une vérité, immuable, bien que triste à tout cela. C'était que je ne la laissais pas tomber. Du coup, je suis resté là, accroupi avec cette pauvre âme innocente dans les bras, regardant le monde s'écrouler tout autour de nous alors que je me mis à rire. Pourquoi ? Une raison bête que je ne pu m'empêcher de lui témoigner.

« C'est con... J'aurais bien bu un verre de rhum là ahah... Et toi ?... Tu aurais aimé faire quoi là, de suite ? Moi là j'aurais clairement apprécié boire un bon verre sur le pont de mon bateau à Uzushio... Tu connais ce village ? Il te plairait je suis sûr. Là-bas, y'a des tas de gens comme toi et comme moi, qui apprennent à maîtriser le chakra et les éléments. Je pourrais t'y emmener après tout ça... Enfin... »

Je regardais le plafond qui continuait de craqueler, annonçant notre fin prochaine alors que tout autour de nous se brisait en milliers de morceaux. Avais-je peur ? Bien évidemment. J'avais beau avoir frôlé la mort des dizaines de fois, ressentir la fin qui approchait n'était jamais vraiment agréable. Pourtant, dans ce moment de pur chaos, je me remémorais tout ce que le Lynx avait dit, tout ce qui s'était passé depuis mon arrivée dans l'Isthme du Gel. Me disant qu'au final, c'était peut-être pas si mal une fin pareille ? Mourir en voulant aider son prochain et se libérer des contraintes de cette vie pour une autre... En vrai, mon esprit allait et venait jusqu'à ce qu'un souvenir vienne me heurter. Qu'avait-il dit déjà ?

« Je... Je crois que j'ai une idée qui pourrait fonctionner. » Je m'étais retirer, juste le temps de croiser son regard pour lui offrir un léger sourire. « Ca te tente d'essayer ? Ca ne te fera pas mal, c'est un truc qu'on apprend aux enfants dans mon village et... J'ai aucune idée de si ça fonctionnera vraiment ou pas mais bon... Ca vaut peut-être le coup d'essayer ? Et si ça ne marche pas bah... » J'avais haussé les épaules, lui souriant avec une certaine résiliation. Après tout, qu'est ce que je pouvais bien y perdre ? De toutes les opportunités que j'avais, elle était la seule qui pourrait, peut-être, chambouler assez son âme pour trouver un peu de paix. « Viens là », lui disais-je en la serrant fort contre moi. « Ferme les yeux s'il te plaît et... Imagine toi entrain de tenir la personne que tu aimes le plus dans tes bras... Imagine toi, avec lui, dans l'endroit que vous préférez, dégustant la friandise ou le plat que vous aimez par dessus tout... Tu l'as ?... Je voudrais que tu te concentres sur ça, sur les odeurs, les sensations et le souvenir de ces jours heureux... Car ils vont revenir... »

D'une seule main, je faisais l'unique mudra nécessaire à cette arcane, la seule qui, pour moi, avait une chance de perturber assez l'énergie d'Erusa pour calmer cette tempête. Et si ça ne devait pas marcher ? Alors je la tiendrais dans mes bras, jusqu'à la fin, lui demandant de me dire à haute-voix ce qu'elle aimerait au plus profond de son cœur, là, tout de suite.

« Kaï... »

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« halloween »

De l'énergie perdu, encore une fois. Toute cette épopée n'avait su mettre qu'en avant mes limites, tout comme la malchance qui encore une fois, semblait me coller à la peau. Quel shinobi je faisais. Tentant de trouver des réponses dans des livres, des arcanes que je ne maîtrisais même pas. Tout cela, toutes mes connaissances amassées en si peu de temps ne servaient à rien. Une perte de temps inutile qui aujourd'hui, allait causer ma perte. Au moins, je n'étais pas seul. Maigre réconfort alors que dans mes bras, la jeune femme sanglotait encore. Mes mots, mes paroles, n'avaient pas su toucher son cœur, ni libérer son âme de tout ces tourments. J'étais impuissant, encore une fois, face à un adversaire bien plus puissant que je ne l'étais.

Que pouvais-je faire de mieux ? Y'avait il quelque chose à faire de plus ? Je n'en savais rien. J'étais aussi perdu que cette pauvre Erusa que je tenais dans mes bras alors que tout se fracassait autour de nous. Cette prison de glace serait notre tombeau. Une bien étrange manière de mourir pour le Lynx des Mers du Sud. La fin d'une légende, dans les bras d'une femme que j'aurais voulu autre. Resserrant mon étreinte, je pouvais sentir les bordures du livre que m'avait offert Hana. Comment pouvais-je alors faire autrement que de penser à elle ? À tout ces non-dits que j'aurais dû hurler depuis que je l'avais rencontré ? Tant de regret, de n'avoir su laisser parler mon cœur, de n'avoir oser laisser éclater au grand jour ce que je ressentais au plus profond de moi. Tout ça, pour quoi ?

Pas grand chose, si ce n'est rien du tout en réalité. La crainte que l'on me regarderai mal ? Que l'on me mettrait peut-être des bâtons dans les roues ? Comme si je n'avais pas eu l'habitude, tout au long de mon histoire, de ce genre d'obstacles. Enfant d'une mère ne me désirant, oublier par son frère, laisser en pâture à la mort. Rien dans mon existence n'avait offert le moindre espoir. Et pourtant. Il y avait eu cet homme, ce grand homme, cette légende, mon père. Il m'avait donné la force de faire face et je m'étais jeté corps et âme dans les plus grands tourments pour lui. Il en valait la peine et à ses côtés, je ne pouvais que me sentir vivant. À l'instar de tout ce qui composait ma vie de ninja. Regrettais-je d'être venu à Uzushio ? Peut-être, sans doute même. Mais je savais aussi que grâce à ce choix, j'avais fais de grandes rencontres. Hana, celle qui faisait battre mon cœur. Aya, la plus grande Miyamoto que j'ai pu rencontré. Gintaro, le garçon qui un jour, surpassera ma Légende... Fallait-il que j'énonçasse toutes les autres personnes que cette vie non désirée avait poussé sur mon chemin ?

Le temps glissait peu à peu, alors que d'épais morceaux de glaces s'échouaient autour de nous, provoquant aussi bien la peur que l'angoisse de l'approche de cette mort. Bien sûr, j'aurais pu m'enfuir, laisser derrière moi cet enfant que la vie n'avait pas épargné. Mais j'avais fait une promesse. Qu'importe ce qui arrivait, je restais à ses côtés, la serrant contre moi alors que des larmes commençaient à s'écouler de mes joues, se transformant en cristaux de glaces lorsqu'ils s'échappaient de mon visage. Son pouvoir nous consumait, et serait notre tombeau.

« Ca n'a pas dû être facile pour toi... Vivre avec ça, sans être capable de le contrôler... »



Le temps semblait se figer alors que d'immenses blocs de glaces tombaient tout autour de nous, se brisant comme ils brisaient les murs ou le sol qui s'effritait de plus en plus. J'entendais ses sanglots, je sentais sa peur alors qu'elle s'accrochait de plus en plus à moi, posant ma main derrière sa nuque, lui caressant tendrement les cheveux, commençant à fredonner l'air d'une chanson que mon père me chantait souvent, alors que le monde s'écroulait autour de nous. Puis, tout naturellement, comme une douce réminiscence, les paroles vinrent d'elles-mêmes.

« Ari no mama no sugata miseru no yo. Ari no mama no jibun ni naru no. Nanimo kowakunai
kaze yo fuke... »*

Et si le problème venait de là ? Comme une évidence, une lueur d'espoir qui naissait des plus profondes abysses, je mettais soudainement le doigt sur ce qui aurait dû me sauter aux yeux depuis le début. Arrêtant soudainement mon étreinte, je me mis à réfléchir, repensant à tout ce qu'avait dit le Lynx, aux arcanes qu'ils avaient utilisé pour contenir le pouvoir d'Erusa alors que ce dernier était lié à ses émotions.

« Comme enfermer un pirate loin de la mer... »

Mes yeux s'écarquillaient, prenant conscience aussi bien de ma stupidité que de la solution à tout ceci. M'enlevant de mon emprise, je la regardais dans les yeux, sourire aux lèvres alors que tout devenait clair. Très vite, j'attrapais sa main, la poussant à se relever alors que je la tenais dans mes bras, m'injuriant moi-même d'avoir été aussi stupide et aveugle aussi longtemps ! Très vite, je récupérais mon croc, le faisant tournoyer avant de le lancer vers un trou béant menant au sommet du château. Continuant à m'insulter tout en riant. Je plongeais mon regard dans celui de la demoiselle, et lui dit, juste avant de nous propulser vers les hauteurs.

« J'ai compris ! »

Arrivant en trombe sur le toit glissant, je nous rattrapais in extremis alors que je récupérais sa main, la tirant vers le point le plus haut de l'édifice, finissant sur un pilier juste assez grand pour nous deux, récupérant ses deux mains, les posant sur mon torse avant de lui adresser ces mots.

« Toute ta vie, tu as pensé que ce pouvoir était une malédiction n'est ce pas ? »

Le sol commençait à s'effondrer, alors que la toiture tombait avec fracas en contre-bas.

« Et si je te disais que tu avais tord ? Que le problème ne vient pas de ton don, mais des gens qui t'ont entouré ? »

Le pilier commençait à trembler, la fin était proche.

« Et que tu n'as pas besoin d'en avoir peur, ni de le craindre ! Que la seule chose que tu as à faire pour tous les sauver c'est simplement de... »

Soudainement, le sol se dérobait sous mes pieds, me rattrapant gauchement au rebord de glace alors qu'Erusa cherchait à me sauver. Pourtant, au lieu d'avoir peur, je lui souris, lui disant d'une voix rassurante.

« Arrêtes de t'en faire. Laisse ton pouvoir s'exprimer. N'est pas peur des conséquences, tout se passera bien... Fais ce que je te dis Erusa et tu nous sauveras tous. »

Mes doigts commençaient à glisser, lâchant l'un après l'autre.

« Fais le pour toi. Pour reprendre ta vie en main et ne plus jamais avoir peur.

Le temps s'arrête, mon regard plongé dans le sien, juste avant que ma prise ne lâche et que je commence à tomber.

« Libère toi ! »



*Je te montrerai qui je suis vraiment, je deviendrais ce que je veux être, je n'ai plus peur de rien, laisse le vent souffler...

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« halloween »

Un murmure jaillissant de mes lèvres, alors que la gravité reprenait ses droits sur mon corps. Qu'avais-je fait ? Rien. Si ce n'était offrir la possibilité à une pauvre âme innocente de briser les chaînes que ce monde lui avait imposé. Avais-je peur ? Il serait mentir que de nier que l'annonce du baiser de la mort ne me fit pas tressaillir. Car malgré la certitude qu'il s'agissait là de la meilleure chose à faire, mon esprit ne put s'empêcher de se tourner vers Uzushio, imaginant, pour la dernière fois, le doux visage d'Hana. Tant de chose que j'aurais aimé lui dire m'apparurent alors comme des évidences, puis des regrets. Tout ça pour quoi ? Une rixe avec mon frère ? Un manque de chance incommensurable ? Non. Avec le recul, à l'heure où j'écris ces mots, je sais que tout cela arriva pour une raison.

Et cette raison, c'était elle. Elle qui pleurait à chaude larme, la main tendue vers mon corps tombant. Elle voulait me sauver alors que le doute s'était initié dans son cœur. Pauvre âme innocente, prit au piège par les tourments de ce monde. Mes dernières paroles, furent pour elle. Une demande, plus qu'un ordre. N'y avait-il pas une pointe de panache à ce que l'épilogue de ma vie se terminait par un désir de liberté ? Pourtant, bien que tout semblait perdu, l'espoir et la confiance que j'avais placé en cette femme offrit des fruits inattendus. Son cœur cessa d'avoir peur, et dans un élan que je ne m'expliqua pas, elle se décida à m'écouter. Comme si, tout ce temps, elle avait attendu qu'on lui donne la permission, voir même l'ordre de se laisser aller. Sans doute le résultat d'une vie guidée par la peur et l'angoisse de l'inconnu.

Cependant, en cet instant décisif, mes paroles l'avaient atteinte, et son âme brisa les chaînes de longues années de secrets et de craintes. Et ce fut les yeux grands ouverts que je la vis rayonner d'une lumière aussi pure que celle du soleil. De son corps frêle, se déversa sur le monde une puissance que je n'avais encore jamais ressenti. Un simple geste, et ce fut la morsure du froid qui vint me quérir, me faisant fermer les yeux, tandis que je perdis connaissance durant quelques instants.

Et lorsque, enfin, je repris mes esprits, c'était pour me réveiller la tête dans un épais nuage de poudreuse, dont la blancheur éclatante m'aveugla un temps. Au-dessus de nous, il n'y avait, ni nuage, ni tempête, juste un ciel bleu des plus purs, et un sentiment de joie intense qui planait dans l'air. Tandis que j'essayais de reprendre mes esprits, une voix familière me parvint, brisant la douceur de se réveil pour me rappeler à la douleur des derniers instants passés. Tombant à genoux, je fus préservé de ma chute par un corps frêle qui me tint debout. Mon regard croisa celui de cet inconnu qui ne l'était pas tant. Une chevelure d'or, de grands yeux bleu-vert et le teint pâle. Erusa se tenait là, m'offrant un léger sourire, presque rougissante à l'idée de me tenir ainsi.

« Tu as réussi... Bravo Fillette... »

Son sourire s'épaissit, alors que quelques larmes de joies se mirent à couler. Oui, elle avait réussit à briser ses chaînes et endiguer la malédiction qui aurait dû tous nous anéantir. Etais-je fier ? Etrangement, oui. De la même manière que je pouvais l'être avec Gintaro, Aya ou Hana, je l'étais envers cette demoiselle que je ne connaissais que si peu. Mais avant que je ne pus lui faire part de quoi que ce soit d'autres, un bruit semblable au son d'un cristal se brisant attira notre attention. M'aidant à marcher, nous fîmes quelques mètres avant de tomber des nues face à cet impensable spectacle. Toutes les âmes emprisonnées dans la glace reprenaient peu à peu vie, offrant soulagement et joie dans le cœur de chacun.

Cependant, ce doux sentiment fut de courte durée alors que nous vîmes le corps d'Hatori reprendre peu à peu des couleurs, marquant son visage d'une terrible douleur qui elle, n'avait pas disparu. Nous accourûmes vers lui, très vite devancés par les Lynx qui s'affairaient à apporter quelques premiers secours aux plus nécessiteux. Un travail d'équipe, où anciens esclaves et ennemis travaillaient la main dans la main. Une utopie qui naissait sous mes yeux, qui ne purent garder quelques larmes alors que je fis signe à Erusa de rejoindre son frère.

Ce fut au même moment que Shizukesa me rejoignit, ne tardant pas à me faire sourire en m'appelant « humain », chose à laquelle je lui répondis en me présentant de manière plus convenable. « Avec tout ce qu'on a vécu en l'espace de quelques heures... Tu peux m'appeler Rin'. » Un simple hochement de tête, puis il s'approcha de moi pour me tendre un rouleau de parchemin. Le même qu'il avait extirpé de la glace en poussant Erusa à la contrainte. Dubitatif, je le récupéra, écoutant les mots de cette créature exceptionnelle qui ne manqua pas de me faire sourire. « J'ai promis que si on s'en sortait je la prendrais sous mon aile. Cette condition est caduque l'ami... Mais oui, je vais la ramener à Uzu, là-bas elle sera avec des personnes qui sauront l'aider à contrôler ses pouvoirs... »

Je pensais à la famille Naïbu, dont j'avais rencontré le cadet il y a peu, mais aussi à Sanada, qui, malgré son tempérament, saurait sans doute aiguiller cette pauvre âme. Quoi qu'il en était, je ne pus qu'acquiescer en écoutant les dernières doléances du félin. Il avait raison, ma mission n'était pas fini, il était temps que je ramène le frère et à la sœur chez eux.

« Je ne manquerai pas de revenir te voir... Merci pour ton aide en tout cas... » finissais-je par dire alors que ma main et sa patte se joignirent pour se saluer. Puis, il me mit mal à l'aise en s'agenouillant devant moi, palabrant sur un cœur pur qui ne l'était pas. Aussi, je le força à se relever, ne manquant pas de lui faire remarquer qu'il n'y avait pas de ça entre nous, que dorénavant, nous étions amis. Il n'eut cependant guère le temps de réagir alors qu'une boule de poil me sauta littéralement dessus. Et si les premières léchouilles furent des plus agréables, le mordillage de cheveux et les griffes sur le corps me firent jurer par trois fois ! Finalement débarrassé du petit gêneur, je leurs promis que nous aurions le temps d'en discuter à mon retour. Pour l'heure, je devais m'occuper de mon guide.

Approchant d'Hatori et de sa sœur, je fus cependant stoppé par une immense créature dont le pelage me rappela quelques mauvais moments. D'un air inquiet, je vis la créature m'ayant barré le chemin se dresser face à moi. Concrètement, il faisait peur. Moi qui adorait les Lynx et les trouvaient trop mignon, aujourd'hui, face à ce mastodonte, je n'en menais pas large, surtout après avoir nargué ce dernier en lui montrant mon postérieur. Pourtant, sifflant entre ses babines, il finit par se tourner vers le jeune garçon, le saisissant doucement avant de le glisser sur son dos. D'un grognement, il nous fit signe de monter sur son dos. Visiblement, nous avions trouvé un moyen rapide pour rentrer au village.

La descente fut extrêmement rapide, entrecoupé des rugissements du Lynx qui glissait sur la neige avec une aisance incroyable. Un spectacle pour les villageois qui dans un premier temps, prirent peur en pensant à l'attaque d'un monstre. Mais lorsque la voix d'Erusa retentit entre les maisons, la crainte laissa place à l'étonnement, puis à la curiosité et la joie de retrouver la fille prodigue disparu depuis tant de temps. Aidé par Hogo le Lynx, nous mîmes à l'abri le pauvre Hatori, qui reçu très vite les soins nécessaires par les quelques guérisseurs du village. Néanmoins, l'état du garçon éveilla une certaine colère chez son père, qui passa du tout au tout en apercevant la créature puis sa fille qui lui tomba dans les bras.

« Er...Erusa... Ma fille !...Vous avez réussi... Merci... » furent ses derniers mots avant que la petite famille ne disparaisse derrière une immense porte, me laissant là avec mon compagnon à poil qui ne tarda pas à rejoindre les hauteurs de la montagne.

Les jours passèrent, apportant son lot de joie et d'histoire. Les personnes disparus étaient réapparus et le village était en liesse tandis que ceux qui voyaient en moi un irresponsable, commencèrent à changer de point de vue. Car malgré l'état du village et des récentes coulés de neige qui l'avait frappé, ainsi que les nombreuses blessures d'Hatori, tous savaient que les conséquences auraient pu être bien pire si je n'étais pas intervenu. Ce fut naturellement que j'offris mon aide pour reconstruire ce qui le pouvait, honorant ma parole auprès de ces gens qui finirent par passer l'éponge sur les parties les plus sombres de cette histoire.

« Où tu vas ? » me demanda Erusa alors que les travaux étaient terminés. « Voir Shizukesa... J'ai quelque chose à lui rendre. » lui répondis-je alors que ses mains se saisirent des miennes, teintant ses joues d'un léger teint rouge. « Tu... Tu reviens après hein ?... » Amusé par la candeur de la demoiselle, je posa ma main sur son épaule, lui offrant un large sourire avant de la rassurer. « Je ne pars pas sans toi. Je te l'ai promis. » Quelque part soulagé, la jeune femme lâcha sa prise, me laissant parcourir les sentiers maintenant dégagés qui me menèrent jusqu'au ventre du volcan où les Lynx semblaient plutôt bien y vivre.

« RIN ! » hurla Nozomu en me sautant dessus, très vite suivi par Shizukesa qui le rappela à l'ordre tandis qu'il me lacérait le crâne. « Tu es revenu... » continua le Lynx alors que j'arrivais à extirper son frère de ma tête, le prenant dans mes bras en lui faisant des papouilles. « Je tiens toujours mes promesses...Cependant... » Détournant mon regard vers les nombreuses créatures de leur Clan, je ne pus m'empêcher de penser à ce sentiment de liberté qui nous avait tous sauvé. « J'ai des conditions... » Ces mots brisèrent la gaieté présente sur le visage du Félin qui croisa les bras, attendant de connaître mes demandes. « Si je signe ce parchemin, je ne veux pas que tu t'agenouilles devant moi. Je ne veux qu'aucun de vous ne me considère comme son maître... Si je signe... C'est pour me faire de nouveaux amis et je n'accepterai rien d'autres. » Nous partagions un sourire, tandis que je déroulais le morceau de papier, demandant à Nozumo de me mordre le doigt à sang. Rapidement, j'apposais mon empreinte sur le rouleau, scellant une amitié qu'il me fallait dorénavant expliquer à mon frère...

~

Plusieurs jours plus tard, le navire nous ramenant à Uzushiogakure arrivait en vu du village caché. À mes côtés, Erusa semblait apeuré face à ce nouveau monde qui lui ouvrait les bras. D'une main sûre, je saisis la sienne, lui affichant un large sourire avant de lui promettre que tout ira bien. De simples mots, qui lui suffirent pour se calmer, profitant du soleil de plomb qui nous réchauffait le corps, tandis qu'à l'arrière du pont, les Lynx étaient pétrifiés à l'idée de tomber à l'eau.

« Vous êtes sérieux les gars ? » leur lançais-je.
« Ne t'avises pas de te moquer de nous ! » grommela Hogo. « Nous les Lynx n'apprécions pas l'eau ! Ou du moins, pas quand il y en a autant ! »
« Ahahahah... C'est bête, l'aurais fallu y penser avant de signer un contrat avec un Pirate ! »

« UN QUOI ?! »

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« halloween »