BWAHHHHHANTS INGONYAMA BAGITHI BABA

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« Tu n'aurais pas dû être aussi violent avec Tsuri... »
« C'est gentil de t'en faire pour mon frère Leiko, mais je ne suis pas venu pour ça. »
« Hm... Aussi têtu l'un que l'autre... Dis moi où tu as le plus mal. »
« À l'épaule et au bras. Pfff t'imagines, je subis la rage d'un putain de Démon Renard et c'est le sceau à mon frère qui m’amoche le plus. »
« Allez arrêtes-toi cinq secondes de te plaindre, je vais arranger ça. »

Je venais tout juste de quitter la Tour Blanche ainsi que mon frère. Rien dans notre échange n'avait été cordiale. Mon cœur était remplit d'une colère qui avait fermenté des jours durant, pourtant, tout déverser à la gueule de l'autre binoclard n'avait en rien calmer ce sentiment qui me consumait. J'avais mal, aussi bien physiquement que moralement, quant à ma psyché, il était compliqué de ne pas reconnaître que j'avais bien douillé. Qui aurait pu s'en sortir indemne ? Ce n'avait rien à voir avec les combats auxquels j'étais habitué. Nous nous étions frottés à une divinité et le résultat avait été catastrophique. Encore aujourd'hui, je me demande pourquoi ce monstre m'a épargné...

« Je t'ai administré les soins nécessaires pour que tu puisses partir. Il faudrait deux ou trois jours pour que tu retrouves un usage correcte de ton bras. »
« Je te remercie... Désolé de te mettre dans cette position, je connais votre relation mais... »
« Ne t'en fais pas pour ça. Bien que tu sois arrivé il y a peu, je crois que tu restes le patient que j'ai le plus vu en l'espace d'un an !... Si Tsuri a encore du mal avec votre lien, moi je te considère volontiers comme un petit frère turbulent ahah. »

Je ne su quoi répondre à la chef du Clan Omura, si ce n'est en la prenant dans l'unique bras encore valide qu'il me restait, la remerciant une nouvelle fois avant de récupérer mon parchemin de mission ainsi que mes affaires.

« Bon, je vais pas t'embêter plus, j'ai un long voyage qui m'attends. »
« Oui... Rin' ? »
« Hm ? »
« Sois prudent et... reviens nous vite. Ton frère a besoin de toi plus qu'il n'ose l'avouer.»

~

Chers disciples,

J'ai bien conscience de la promesse que je vous ai fais avant de partir en mission. Cependant, les récents événements dont vous prendrez bientôt connaissance m'ont poussé à partir. Je sais que cela ne me ressemble pas, mais j'ai besoin de temps pour digérer plusieurs choses dont je vous ferais part à mon retour. En attendant, j'aimerais vous proposer quelques devoirs à chacun d'entre vous. Voyez ça comme un objectif à accomplir avant mon retour.

Gintaro, j'aimerais que tu peaufines ton jeu de jambes ainsi que ta vitesse. Je ne sais pas si tu te souviens notre combat contre mon demi-frère, mais j'aimerais que tu réussisses à augmenter ton agilité... Je la mettrais à rude épreuve en rentrant.

Aya, le don qui est le tiens est quelque chose que tu te dois d'apprendre à contrôler. Même si je sais que tes ambitions n'ont rien de grandiloquent, je voudrais que tu te rapproches du Clan Uzumaki à fin de mieux saisir et apprendre à contrôler cette puissance qui est tienne.

Hana, ma douce Hana, te rappelles-tu la danse que tu nous as offert à l'équipage et moi-même le jour de notre rencontre ? J'aimerais que tu axes ton apprentissage sur cela et que tu cherches à voir si tu peux allier ce talent qui est le tiens, à d'autres capacités Ninja.

Je vous présente mes excuses pour cette lettre, ainsi que pour ma couardise de ne pas vous dire ses mots moi-même, mais dans mon état actuel, je ne préfère pas que vous me voyez ainsi. Prenez soin de vous, mes pensez vont vers chacun d'entre vous.

Rin'.

« Tu leur remettra en main propre, je compte sur toi Tokagi. »*
« Très bien Capitaine mais... ça va aller vous ? »
« Ne t'inquiètes pas pour moi, en attendant que je revienne prend bien soin de l'équipage. »

~

Le regard perdu sur la ligne d'horizon, je laissais derrière moi le village et ses habitants. Cela faisait plusieurs jours qu'il ne s'était pas arrêté de pleuvoir, rendant Uzushiogakure des plus sinistres pour sa population endeuillé par la disparition de leur Intendante. Moi ? J'avais fait ce que l'on m'avait demandé, portant le poids de la vérité, le recouvrant d'une tonne de mensonge et de paillettes en tous genre. Car non, cette histoire n'avait en réalité rien d'une épopée. Il n'y avait ni héros, ni méchant. Juste la mort, qui ne cessait de s'abattre sur le maigre espoir que j'avais osé donner à ces innocents.

Je ne saurais dire où nous étions, pour être tout à fait honnête, je n'étais qu'un simple passager en ce jour. Emmitouflé sous un long manteau épais, j'avais jeté ma capuche sur ma tête, tentant de cacher les cicatrices encore vives de ce désastre. Leiko cependant avait réussi à faire des miracles, bien que mon bras gisait toujours dans une atèle, je pouvais à nouveau ressentir quelques sensations éparses, qui heures après heures se faisaient de plus en plus vives. Mon corps se remettait, mais mon esprit lui n'y était plus. Laissant le vent emporter mes idées sombres, je me laissais aller aux flots impétueux qui venaient se briser sur la coque du navire. C'était un bateau pour le moins assez banale, qui faisait la jonction entre le territoire d'Uzu et les terres sauvages plus à l'Est. Selon le Capitaine, nous en avions pour deux jours de traversés, avec quelques escales sur les îles avoisinantes. J'avais oublié à quel point il était agréable de se laisser aller par l'océan.

Au second jour, le froid commençait à s'installer sur le pont principal. La plupart des passagers s'étaient réfugiés avec les bêtes pour se réchauffer. Quant à moi, je demeurais face à cette maîtresse qui jamais, ne m'avait déçu, aussi belle et cruelle soit elle. Avais-je fait le bon choix en partant ainsi ? Les questions se mirent à tourner inlassablement, me tourmentant comme la vague fait danser le sable du rivage. Leiko avait-elle raison ? Etais-je allé trop loin dans mes actes ? Tant de points d'interrogations qui sévirent en mon âme, alors qu'au loin, l'on pouvait déjà percevoir les cimes majestueuses se profiler. Comme à son accoutumé, ces montagnes étaient recouvertes de neige, un élément qui, loin de me déplaire, n'était pas forcément celui que j'affectionnais le plus.

Nous arrivâmes en fin de journée, au village portuaire de Taketomi où nombres de personnes semblaient attendre ce navire avec impatience. En ces terres reculés, il n'était pas rare que certaines bourgades face du troc pour pouvoir survivre. Ils donnaient la peau nécessaire aux belles parures et en échange ils obtenaient de quoi survivre un jour de plus. Une inégalité des plus consternante, mais qui faisait partie intégrante de la vie dans ces montagnes.

Selon le parchemin, je devais être accueillis par un certain Kurodaishi Hatori, le fils du chef de village où quelques cataclysmes divins devaient être stoppés. En prenant le parchemin à Tsuri, je n'avais fait attention qu'à la région et non au contenu, et si j'avais eu connaissance des craintes du commanditaire quant à l'aspect surnaturel de ce qui l'embêtait, je vous prie de croire qu'au grand jamais je ne me serais proposé pour cette mission. Pourtant me voici, frappant le quai de mon talon, n'apercevant personne, si bien qu'en quelques minutes, je me retrouva seul sur le quai. Un soupire d'agacement plus tard, je me retrouvais au comptoir d'une auberge, sirotant une bonne bière tout en écoutant les histoires que les quelques soûlards du coin racontait un peu trop fort. De leurs mots, un groupe de ninja sévissait dans la montagne, ne laissant que des tâches rouges sang sur le manteau neigeux derrières eux. On racontait comment l'un d'entre eux, ne possédant qu'un œil, avait aidé à mener un convois à bon port il y a plusieurs mois de cela, mais aussi les éclairs qui, parfois en pleine journée sous un ciel bleu, naissaient de dieu sais où et frappait les hauts monts.

« Je vous sers autre chose ? »
« Une autre bière s'il vous plaît... Je crois que mon attente va être encore longue... Pendant que j'y suis, vous avez entendu parler des problèmes à Kosetsu ? »

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Les propos du tenancier était plus sombre et abstrait qu'un discours de politicien. Il rejoignait quelque peu les mêmes propos que les autres ivrognes qui m'accompagnait malgré moi. Le déchaînement des éléments, l'aspect surnaturel de ces événements qui, malgré tout, ne semblait guère en lien avec ma mission actuelle. Etrangement, il sembla parler d'un être surnommé le Loup Solitaire, un surnom du fameux Borgne dont les histoires étaient venus à mes oreilles. Cela était quelque peu, étonnant. Bien que dans le fond, mes pas m'aient déjà mené aux confins du Sekai, s'il y avait une région dans laquelle je n'avais jamais été, fût bien celle de l'Isthme. À dire vrai, les richesses du coin n'étaient guère florissantes et le froid n'avait jamais été quelque chose que j'appréciais.

Cependant, les paroles de l'homme tintèrent de plus d'intérêt lorsque, enfin, il commença à parler du fameux village et des événements troublants qu'il s'y déroulait. C'était assez curieux de voir comment, à l'instar des actions liés au Borgne, ces dernières semblaient l'inquiéter beaucoup plus. Mais ce qui me fit le plus tilter, c'était comment il parlait de tout ça. Comme un mauvais flashback qui ne tarda pas à me rappeler mes récentes péripéties avec le Renard à neuf queues. Et alors qu'il se permettait un conseil bien inutile sur le fait de m'éloigner de cette histoire, la porte s'ouvrit avec fracas, laissant entrer le froid glaçant de la tempête accompagné de quelques flocons qui vinrent me fouetter le dos.

Une voix étrange, presque fluette mit fin aux brouhaha ambiant, portant l'attention de tous vers l'énergumène qui venait de faire son apparition. Le visage aussi blanc qu'un cul n'ayant jamais vu le soleil, des cheveux sombres comme la nuit, il se dressa devant moi, enchaînant une logorrhée épuisante qui provoqua chez moi un certain... Etonnement ? Ou était-ce de la blasitude ? Visiblement, ce bougre était l'homme qui devait me conduire jusqu'au village de Kosetsu, le fameux fils du chef, qui de part son allure, ne semblait guère taillé pour le poste qu'il occupait. Et si mon air complètement saoulé était clairement visible, ce fut plus de la pitié qui se lit sur mon visage lorsqu'il me proposa même sa cousine en récompense de mon aide.
Dressant ma main entre nous deux pour le faire taire, je fis un signe au barman pour qu'il serve un verre au pauvre gosse.

« Ecoute gamin détends-toi. Je ne compte pas partir... À vrai dire... L'idée de mourir ne me semble pas un mauvais plan... »
« En voilà de sombres paroles pour un jeune shinobi... »
« Tsss... Je n'ai rien de jeune Patron... Te fit pas à mon physique. »
« Hm... C'est vrai que... J'ai l'impression de connaître ton visage... Comment tu t'appelles ? »
« Rin'... Oshanburaza Rinkusu. »
« LE Rinkusu ? » s'écria un vieux pilier de comptoir, provoquant des messes basses au sein des gens présents. Portant mon verre à mes lèvres, je ne me délecta même pas de cet élan de notoriété dont pourtant j'étais si friand lorsqu'une main se posa sur moi.
« Le Lynx des Mers du Sud ? V'là qui m'étonnerai ! »
« Et pourtant... »
« Pas possible, j'ai souv'nir du p'tit jeune qu'il est. Un bout en train, le regard vif. Si c'bien toi, t'as perdu l'tincelle quelq'part s'ton chemin. »
« Plus qu'une étincelle le vieux... »
« Hum... Les gars... Musique ! »


« Mon p'tit faut pas se miner comme ça !
Des tragédies on en vit tous ici bas,
Parfois on tombe ça arrive et ce n'est pas grave.
Toutes les légendes au fond le savent !
Le principale c'est de savoir c'que tu vaux,
C'est ça qui t'aidera à aller vers le haut !
Mais si y'a une chose qui est sûr !
C'est que Rinkusu, il assuuuuuuuuuuuure ! »
« Hein ? »
« LEEEEEEEE PLUUUUUUUUUUUS GRAND C'EST RINKUSU !
Le plus beau c'est Rinkusu !
Et personne n'a une décente comme toi Rinkusu !
Un Pirate avec d'aussi belles manières !»
«C'est pas Hana qui pourrait dire le contraire !»
«T'as qu'à demander aux Miyamoto, Hajoon ou ton frère !
Avec toi le village semble plus beau et moins austère !!!!!
PEEEEEEEEEEEEERSOOOOOOOOOOOOONNE
Gerbe comme Rinkusu !
Voltige comme qui ? Rinkusu !
Et personne n'a comme lui une longue tige au gros bout ! »
« J'ai un corps de dieu grec et un sourire d'Apollon! »
« AH QUEL CAPITAINE CE RINKUSU ! »
« J'avais besoin qu'on me remonte mon égo,
Je te remercie qui que tu sois vieux clodo ! »
« Rinkusu pou revoir ton sourire je serais prêt à tout ! »
« Attends.. quoi ?...Le vieux t'es... Enfin tu... »
« NON ! »
« LEEEEEEEEEEE PLUUUUUUUUUUUUS FORT C'EST RINKUSU
Le plus grandiose c'est Rinkusu ! »
« Quand il est en combat personne se bat comme Rinkusu ! »
« Quand je vais en mission avec mon Kusarigama,
Mes ennemis tremblent de peur devant moi !
D'abord je me fous d'eux puis,
je les fais exploser façon Mimi ! »
« C'est pas très gentil. »
« Elle non plus mon petit ! »
« Le plus classe c'est Rinkusu !
Le plus coriace c'est Rinkusu ! »
« Au concours de saké personne boit comme Rinkusu ! »
« Je suis vraiment très doué pour vider mon verre avec passion ! »
« C'EST FOU MON RINKUSU ! »
« Quand j'étais petit, tu me diras ça n'a pas vraiment changé,
Même si maintenant j'ai trente ans j'peux te dire qu'j'en ai traversé !
Aujourd'hui je peux le dire et c'est ma plus grande fierté,
De tous les pirates je suis le plus callééééééééééééééééééééé ! »

Valdinguant parmi la foule, je montrais à tous l'étendu de ma grandeur, brandissant mon Kusarigama en choppant ma bière pour la finir d'une traite. Tous nous dansions à ma gloire sous le regard du fils du chef du village. Les femmes se mêlaient à ma danse, les clodos jouaient des instruments, tous nous tapions sur le sol pour marquer ma Légende alors que j'ouvris la porte, laissant le vent et le froid s'abattre sur l'auberge où tous me regardait.

« PEEEEEEEEEEEEEEEEEEERSOOOOOOOOOOONNE
VOL COMME RINKUSU !
PERSONNE DANSE COMME RINKUSU ! »
« Personne ne fait d'aussi joli refrain que Rinkusu ! 
J'collectionne les aventures j'en ai un journaaaaaaaal plein ! »
« C'est vraiment un soleil !
Vraiment une merveille !
Qui est le Lynx et le Capitaine tout le monde vous le clamera,
Si jamais on ne sait comment vous ne le savez pas !
Des hommages continuelles c'est vraiment une vraie LEGENDE ! »
« Et il se nomme...R.I.N et je sais plus si c'est un C ou un K, je viens de me souvenir que je suis dyslexique, que je ne sais même pas écrire et qu'un pauvre clodo qu'il ne connait même paaaaaaaaaas. »


« Ah ! Allez petit ! Me voilà prêt pour de nouvelles aventures ! EN AVANT ! »

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C'était à ne plus rien n'y comprendre. Alors que nous venions de nous mettre en route, après avoir prit une assez grosse charge de la part d'Hatori, nous nous rendîmes sur les sentiers sinueux de l'Isthme, parcourant les kilomètres nous séparant de son village. Mais alors que tout se passait dans une morosité des plus extrêmes, un événement des plus invraisemblable se produisit, me rappelant brièvement le discours du jeune homme concernant sa famille.

Dans ma vie, j'ai rencontré nombre de personnes « malchanceuse ». Certains, parlaient de malédiction, d'autres de retour de karma par rapport à des vies antérieurs où notre âme aurait fait beaucoup de mal. Tout le monde y allait de sa petite théorie, tentant de mettre une logique sur l'incroyable cacophonie d'emmerde qu'ils pouvaient vivre. La vérité était bien souvent plus simple à comprendre, pourtant, l'esprit se tournait indéniablement vers l'ésotérisme, au lieu de voir que tout avait en soi un sens.

Pour ma part, je regardais horrifié la coulée de neige qui s'apprêtait à balayer les petites maisons où se trouvaient la famille d'Hatori. Comment aurais-je pu rester de marbre face à une telle déferlante de violence ? Sa famille était entrain de se faire prendre par la nature, comme la mienne avait sombrer sous les vagues tumultueuses d'un océan déchaîné. Au-delà de la mission qui semblait prendre une tournure des plus tragiques, je ne pouvais que comprendre ce que le jeune homme ressentait à cet instant précis. Ce fut sans doute la raison pour laquelle je ne me rendis pas immédiatement compte des forces en présences, ni pourquoi la raison et la logique pure que tout shinobi se doit d'avoir, ne fût pas la réponse première à un tel spectacle.

D'un coup de pied, je m'étais extirpé du manteau neigeux, réalisant les signes incantatoires nécessaire à la technique de la marche sur l'eau qui, bien heureusement, fonctionnait également sous son état solide. D'un pas vif, je m'approchai du garçon, le prenant comme un sac à patate sur mon épaule alors que je remontais la montagne en direction de ce que fut son village. Il n'était pas question de rester les bras croisé et d'attendre que tout ces gens meurent de froid. Cela m'était inconcevable. Si bien que j'usai de toutes mes forces et de la rapidité dont je pouvais faire preuve pour me rapprocher de cette coulée de neige. Parmi les ninjas, nombreux sans doute auraient été celles et ceux qui se seraient résigné. Mais pas moi. Pas après avoir perdu autant d'être cher, pas après la mort d'Haruka, pas après le discours pitoyable du jeune Hatori ! Je me devais de tout faire pour les sauver !

Arrivant de plus en plus prêt d'où se trouvait le village, une sensation étrange commença à me prendre au corps. Un truc n'allait pas, mais j'étais incapable de savoir de quoi il en retournait. Peut-être était-ce le manque d'oxygène dû à l'altitude qui me fatiguait beaucoup plus ? Non. Il y avait indéniablement quelque chose qui n'allait pas et comble de tout, je mis littéralement les pieds dans le plats.

Car ce qui devait être un tas de neige protubérant se déroba sous ma foulée. Pourtant, la technique de marche sur l'eau était toujours active alors pourquoi ? Ce qui fut certains, c'était que la cabriole que l'on se frappa lui et moi n'avait rien de très agréable ! Car alors que mon visage frappa le sol dur comme la pierre, le postérieur de mon camarade quant à lui subit un choc encore plus douloureux. Par quelle diablerie venions nous de tomber ? La stupéfaction fût des plus grandes, lorsque après m'avoir gratté la tête pour enlever le tas de neige glaciale qui s'insinuait dans mes vêtements, je vis que le village était bel et bien là.

Doucement, j'avançais, pointant du doigts les maisonnettes qui quelques secondes auparavant avaient sombré sous l'avalanche. Ne faisant pas attention à mon guide, j'attendis qu'il se releva pour me tourner vers lui, plongeant mon regard dans le sien alors que ma main vint se poser sur son épaule.

« Ton village n'est pas maudit jeune Hatori... et crois moi, je vais retrouver l'enfant de catin qui ose s'en prendre à vous de la sorte ! »  

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Une voix se fit alors entendre, alors que je me retournais pour apercevoir un vieil homme. Visiblement, il s'agissait du père d'Hatori, le chef de ce village « maudit » que j'étais venu secourir. Il était amusant de voir un tel personnage en ces lieux, il avait tout d'un montagnard, mais sa barbe blanche et la neige qui le recouvrait par-ci, par-là lui donnait un aspect, plus doux et une certaine sagesse. Il respirait la gentillesse, ou tout du moins, son apparence laissait cette impression. Ce fut difficile pour moi de ne pas le regarder avec un peu de tendresse, comme l'on regarde un grand-père dans la fleur de l'âge. Mais je me devais de me concentrer, le destin de ce village en dépendait.

M'inclinant respectueusement, je suivis l'ancien jusqu'à chez lui. C'était agréable de voir comment ces gens se contentaient de pas grand chose pour vivre. La maison, loin d'être immense, contenait le minimum nécessaire et malgré cela, respirait l'amour et le confort. Une certaine chaleur sans doute cruciale dans cette région où le froid est omniprésent. M'invitant à m'asseoir à leur table, j'écoutais à nouveau ce que je savais déjà. Tout avait commencé il y a six mois, lors d'une double disparition. D'un côté, la fille aînée, de l'autre, des bêtes. Et bien que je prenais en considération leurs doutes concernant ce certain Soma Jishiro, le fait que la première avalanche lui ai prit à lui aussi quelque chose d'aussi important que ses animaux ne collait pas.

Autre fait intéressant : chaque disparitions étaient en lien avec une excursion sur la montagne. Un fait que je me devais de prendre en compte, d'autant plus avec ce qui m'était arrivé juste un peu plus tôt. Car aussi nul pouvais-je être en ninjutsu, je savais reconnaître une technique d'illusion qu'en j'en subissais une de plein fouet. Ce qui m'interpellait cependant, c'était l'absence de contact visuel ou même de personne aux alentours. Etait-il possible de préparer un genjutsu sur un support et ainsi l'activer plus tard ? Je me mordis la lèvre de ce manque de connaissance alors que le vieil homme s'arrêtait de parler, me regardant fixement pendant que les villageois tentaient de me raconter divers faits que le village avait subit. Quelque chose n'était clairement pas logique, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

« Hm... Très bien, voilà ce que nous allons faire. Dès demain, je serais d'avis que tous les villageois se rendent à Taketomi le tend de mon investigation. » Sentant une certaine tension monté, je continuais en haussant un peu la voix. « Je comprends, qu'ici c'est chez vous et je comprends d'autant plus qu'il vous semble inconcevable de tout laisser ainsi. Cependant, au vu des éléments que vous me témoignez, le fait de se rendre sur la montagne engendre des avalanches qui pourraient à terme être fatale pour vous tous. Or, si je veux bien faire mon travail, je me dois de m'y rendre, ce qui, le cas échéant, pourrait causer à tous votre perte. » Voyant les regards fuirent le mien, j'avais l'intime conviction qu'ils prenaient conscience de l'étendu des pertes que pouvait causer leurs désobéissance. « Ecoutez... Je sais que c'est dur, mais ce n'est que du matériel. Du bois pour reconstruire, nous en a plein, et je suis prêt à vous promettre qu'en cas de soucis avec votre village, Uzushiogakure sera présent pour vous aider à tout reconstruire. » La voix d'un des villageois brisa alors le silence. « Qui nous dit que vous tiendrez parole ? Ce n'est pas vous le chef que je sache ! » « Non, il s'agit de mon frère. Entendez ma parole comme la sienne. Bien entendu, cela ne viendrait à arriver que si j'échoue, chose qui ne m'est jamais arrivé et n'arriva pas aujourd'hui. » « Qu'est ce que vous allez faire alors ? Vous rendre à l'aveuglette sur la montagne et attendre de voir ce qu'il se passe ? » me demanda un autre villageois. « Non... Je vais d'abord aller voir ce fameux Jishiro, au cas où il ai d'autres éléments à m'apporter, après quoi je m'en irais sur la montagne... » « Et quand partiriez vous ? » me demanda une vieille dame. « Dès maintenant... Car dans le cadre où vous partiriez demain à la première lueur, je ne peux me permettre de perdre du temps. Je sais ce que c'est d'être loin de chez soi et je ne veux pas vous l'imposer plus que nécessaire... Cependant,... Pour aller plus vite, je vais avoir besoin d'un guide... »

Je me tournais alors vers Hatori, car bien que le jeune homme ne me semblait pas être le plus courageux d'entre eux, il était, à mes yeux, le mieux placé pour m'aider. Ainsi je me relevais, m'inclinant auprès du grand chef, lui promettant que je ferais tout en mon possible pour l'aider, mais qu'il se devait d'écouter mon conseil. Attendant de connaître ses plans concernant son peuple, je resta figé debout, prêt à partir dès qu'il m'aura fait part de comment il entrevoyait la chose.

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Pourtant, alors que je pensais obtenir une réponse assez rapide, le Chef du Village me demanda d'attendre à l'extérieur. Sans m'offusquer, comprenant l'impact d'un tel acte sur tous les villageois, je me dirigeais vers la sortie et le froid glaçant qui ne tarda pas de me lacérer le visage, provoquant moult frissons dans mon corps trop peu habitué à de telles températures. J'en profita alors pour repenser à toutes les informations que j'avais acquis pour le moment.

Deux villages, deux familles, une montagne et des cataclysmes aussi improbables que récurrents qui m'étaient visiblement à bout de nerf les deux parties. Je m'attendais au fond à ce que le discours de Jishiro soit exactement le même que celui du père d'Hatori. La haine engendrant la haine, que les deux parties se rejetaient la faute comme une balle de ping-pong était prévisible. Après tout, à Uzushio aussi nous avions nos lots de conflits de voisinage, il n'y avait qu'à voir mon frère et moi-même après tout. Repensant à mes promesses, je me demandais si je n'étais parti un peu trop vite en besogne en proposant l'aide du Village pour la reconstruction en cas de pépin. Il s'agissait d'un point qu'il me faudrait gérer au plus tôt, ou du moins, avant de me diriger vers la source du vrai problème.

Tournant la tête, je lui faisais face. Imposante, majestueuse, bien que la météo actuel ne lui rendait pas grâce, je m'étonnais de constater la splendeur de cette montagne qui pourtant, portait tant de malheurs sur ces pauvres gens. Ma seule certitude, était que cela n'avait rien à voir avec une cause naturelle. Comment cela se pourrait alors qu'à peine arrivé, je m'étais fait avoir par une illusion ? Tout cela était l'oeuvre de Shinobi, j'aurais pu y parier ma vie ! Et dans un certain sens, c'était exactement ce que j'allais faire. Pourtant, une question restait en suspend. Qui aurait intérêt à causer tout ce mal ? Ce n'était pas comme si l'endroit possédait nombres de richesses, bien au contraire. La rudesse de vie de ces gens et le peu de biens matériels ne pouvait expliquer la raison d'autant d'acharnement. Je commençais à avoir ma petite idée sur ce qui pouvait se tramer, cependant, il me manquait des éléments que j'espérais trouver chez Jishiro.

Je fus alors sorti de mes réflexions par l'arrivée d'Hatori, tenant dans ses mains des vêtements plus appropriés à la vie montagnarde qu'il me tendit avec le sourire, m'apprenant par la même occasion que son père et les autres villageois concédaient à suivre mon conseil. Une bonne chose pensais-je même s'il ne tarda pas à m'expliquer qu'il ne serait question que d'un jour, peut-être deux si jamais le temps venait à les empêcher de gravir la montagne. Dans le fond, ce n'était pas grand chose, mais toujours mieux que de risquer impunément la vie d'innocents. J'avais déjà eu mon lot de perte inutile il y a peu.

Échangeant mon pauvre manteau contre une fourrure plus adéquats, nous nous mîmes en marche sans plus tarder. Suivant mon guide, j'usais d'une technique pour que la traversée dans la poudreuse se fasse sans moindre problème, tout du moins, pour ma part. Je me rappelle bien la tête du jeune homme lorsque par moment, il perdait l'équilibre, tombant la tête la première dans le sol, et maugréant en s'en extirpant alors que je riais de lui. Au fond, il était peut-être un peu gauche, voir pas très intelligent, mais une profonde gentillesse émanait de ce garçon. Un fait qui me réchauffa un peu le cœur et l'esprit, alors torturé par certaines visions d'horreurs trop récentes.

Le trajet ne fut guère long, une heure, tout au plus, parsemé de discussions entre mon guide et moi-même sur nos vies respectives. Au cours d'une péripétie, il me parla de la douce Yumi, visiblement, la belle avait su décocher une flèche d'amour dans le cœur du gringalet montagnard dont les yeux pétillaient à la simple énonciation de son prénom. Il me demanda alors ce qu'il en était des femmes pour un shinobi tel que moi, et je me surpris alors à penser à Hana. Me laissant aller à la confession, je lui racontais la beauté de cette personne que j'avais rencontré par force du destin et qui était devenu malgré moi mon élève. Une tragique réalité qui ne m'empêchait aucunement de faire mon travail, même si, en y repensant sur le coup, je me trouvais bien égoïste d'être parti ainsi tout seul.

Cette pensée ne me lâcha pas sur le reste du trajet, jusqu'à ce que nous arrivions au village où le présupposé investigateur de tout ces troubles devait habiter. Pourtant, lorsque mon regard se posa sur l'horizon, je fus consterné de constater que celui-ci avait subit bien plus de dégâts que l'autre. M'arrêtant un temps, je regardais avec une pitié certaine dans le regard les pauvres ruines qui parsemées ce village fantôme, où de piètres barricades avaient été posé en prévisions de coulées de neige qui avaient eu raison de la plupart d'entre elles. Tout n'était que froid et désolation.

Et parmi cette scène lugubre, une lumière semblait briser les ténèbres. Cette dernière, provenant d'une lampe à huile se trouvant sous un perron où la silhouette d'un homme imposant se dessinait, tenant une pelle à la main alors que d'épais nuages de fumée s'échappaient de ce que je devinais être sa bouche. Pour être tout à fait honnête, j'avais presque peur d'avancer tant tout me semblait glauque et glaciale. La nuit se faisant de plus en plus ressentir, ainsi que la fatigue de la marche devaient aussi y être pour beaucoup. Pourtant, Hatori lui, ne semblait pas le moins du monde peinait par tout cela. Après tout, l'aurais-je été si l'on m'avait dit que je rejoindrais ma douce ? Sans doute pas. Je partis donc à sa suite, délestant ma technique de marche sur la neige pour ne pas effrayer l'homme que je m'apprêtais à rencontrer.

Ce fut au bout de quelques pas que quelque chose m'arrêtait soudainement. Un craquement, bien différent de celui que produit un pied s'enfonçant dans la neige venait de se produire. Regardant vers le bas, je constatais avoir plonger un bout de ma chaussure dans de l'eau glacée, brisant sous mon poids la particule gelée qui la recouvrait. Non sans jurons, je pestais d'avoir eu l'idée de ne pas avoir garder mes raquettes de chakra, qui m'auraient permit d'éviter cette bévue. Mais ce fut alors que je réalisais. Comment était-il possible que l'eau ai pu fondre comme ça dans un lieu comme celui-ci ? Regardant autour de moi, je constatais avec interrogation que certains pans de barricades étaient comme... brûlés ? Etait-ce une nouvelle manière de se protéger contre les avalanches ou de renforcer les protections de bois ? J'avais conscience qu'une telle pratique permettait une certaine étanchéité du bois, notamment pour les navires, mais pour des coulées de neige ? Cela expliquait les flaques d'eau, pourtant, il s'agissait d'une curiosité dont je n'allais pas m'empêcher de discuter avec notre hôte prochain.

Cependant, nous ne fûmes pas reçu comme je l'aurais espéré. Loin de l'aspect chaleureux du village de Kosetsu, celui qui je devinais alors être le père de Yumi ne manqua pas de nous aboyer dessus, ou du moins, sur mon guide qui l'espace d'un instant, se figea sur place, ne sachant plus quoi répondre. Mais alors que je me mis à vouloir ouvrir la bouche pour calmer le jeu, le rustre montagnard se calma de lui-même, chassant visiblement de son esprit la colère qui ne cessa pas pour autant de transcender par son regard. Pourtant, il nous invita chez lui, s'excusant de son comportement, nous expliquant brièvement qu'une nouvelle avalanche avait également eu lieu il y a peu. Pour moi, il était déjà clair que ce bougre n'avait rien à voir avec tout ce qui se passait sur cette montagne. Il n'y avait qu'à voir sa maison et son village : les deux étaient aussi froids que la mort.

Passant le pas de la porte, il nous invita dans ce qui devait être une salle à manger, mais qui ressemblait plus à une pièce sortie d'une histoire d'horreur.

« Je m'appelle Rinkusu, Oshanburaza Rinkusu monsieur. Je suis navré de faire irruption chez vous comme cela à une heure si tardive, mais j'enquête sur les récents événements qui ont eu lieu sur la montagne et... au vu de ce que j'ai pu voir... Vous n'avez pas été épargné non plus... » J’agrémentai mes dernières paroles en extirpant deux cigarettes, dont je porta l'une d'elle à mes lèvres tout en tendant l'autre vers mon hôte. « Vous voudriez bien m'en parler ? »

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Je pouvais sentir en cette homme, le désespoir de celui qui a tout perdu, et s'évertue à préserver le peu que la vie ne lui a pas retirer. J'étais pareille, à une époque pas si lointaine. Lorsque le cruel destin m'avait retirer tout ce que j'avais de plus cher, sous les traits d'un géant de la nature, qui avait brisé bien plus que l'armature d'un navire ce jour-là. Sa créature à lui, était tout autre, elle n'était pas faite de chair et de sang. Elle sommeillait en lui. Comme un parasite qui doucement s'installe, ne prenant pas trop de place, ou du moins, pas assez pour qu'on le remarque au début. Mais lorsque enfin, elle a fait son office et prit contrôle de l'esprit, il est déjà trop tard. Tel était l'avarice. Ce pêché que tout homme de la mer, qui plus est les pirates ont un jour vécu. Certains, avides de richesses y ont laissé leurs cœurs. Le pauvre Soma lui, y avait laissé son âme.

Et bien que je ne pouvais m'empêcher de juger ses actions, je ne pouvais en soit que les comprendre. Combien de seigneur n'avaient pas déjà jeter en pâture leurs fils et leurs filles à des fortunes plus conséquentes dans l'espoir d'en tirer quelques ryos de plus ? Cela était malheureusement monnaie courante. Mais plus je l'écoutais parler, plus je prenais conscience d'une chose que déjà j'avais réussi à entrevoir. Cet aspect, surnaturel, que contrairement au père d'Hatori, celui de Yumi n'hésita pas à énoncer. Cependant, plus son discours s'éternisait, plus je pouvais ressentir le profond désespoir qui l'habitait aujourd'hui. Ce qui n'était qu'une folle idée fut un temps était devenu une croyance, qui elle-même s'était transformé en obsession. Cette fille, cette aînée Kurodaishi était malgré elle la clé de voûte de toute cette affaire.

Mais alors que mes pensées allaient et venaient sur tous les éléments de cette histoire, le vieil homme dont le regard se perdait dans le néant se mit à parler d'une chose intéressante. Il était persuadé d'avoir entendu un battement avant chaque catastrophe. Un élément qui ne corrélait que trop bien avec l'hypothèse d'une force venu d'ailleurs qui sévissait sur la montagne. Pourtant, alors que je commençais à mettre les pièces du puzzle en place, il énonça quelque chose qui me choqua. Car dans sa folle croisade, il avait aussi essayé de s'accaparer Hatori au travers des bonnes grâces de sa fille. Ce fut à cet instant que je compris la folie dans laquelle son esprit était plongé, mais surtout, que contrairement aux villageois de Kosetsu, Soma n'était peut-être plus aussi réfléchi, ni même rationnel qu'il ne le devrait.

Je pouvais ressentir une certaine pression s'installer. Comme si quelque chose de malsain était entrain de se mettre en place. Très vite, je me rendais compte par le discours du vieil homme que son obsession et la tragédie de son village le poussait vers un point de non-retour. Si qu'il ne semblait plus s'adresser à moi mais à ses démons. Se dessinant un futur alternatif où tous ses problème seraient réglé. Il n'y avait plus que deux ombres au tableau. Si la première était d'une évidence folle, la seconde quant à elle, fut plus compliqué à digérer.

Glissant quelques mots à mon encontre, je ne trouva pas le temps de riposter à son attaque. Dans le fond, sans doute était-ce à cause du fait que j'espérais pouvoir parler avec lui. Peut-être pas le remettre sur le droit chemin mais au moins, tenter de le raisonner. Il n'en fut rien. À la place, je subissais une salve de boule de feu qui me faucha au passage, me faisant tomber au sol un instant en ne manquant pas de brûler mes vêtements bien trop inflammable. Et lorsque enfin, j'arrivais à me défaire du lourd manteau enflammé, ce fut pour me voir projeter à travers un des murs de la pièce suite à une explosion sortit du néant.

Mangeant la poussière, je forçais sur mes bras pour me relever, entendant au travers du crépitement du bois qui avait prit feu, les bruits de pas de l'homme qui s'enfuyait dans la maison. Difficilement, je me relevais, crachant la suie et la roche que j'avais dans la bouche avant de me lancer à sa poursuite. Faisant fit de l'incendie qui commençait à se répandre dans la bâtisse, j'essayais de le rattraper. Une affaire qui ne fut pas des plus compliqués malgré la multitude d'objets en tout genre qui jonchait le sol suite à l'explosion et qui me barrait donc le passage. Ce fut au pied d'un escalier que je finis par le rattraper, le saisissant par la gorge avant de le plaquer contre un mur et de le soulever à quelques centimètres du sol.

« Pauvre fou  ! Je viens vous proposer mon aide et c'est comme ça que vous m'accueillez ? » Je le laissais alors à travers la pièce, faisant obstacle à l'escalier qui devait mener à la chambre de Yumi. « Vous allez m'écouter maintenant ! Il n'y a pas BESOIN de cramer quoi que ce soit ! Je suis là pour mettre fin à tout ça, vous comprenez ?! Alors vous allez vous calmer et m'y aider ! Sinon... » J'empoignais mes crocs, les laissant briller de leurs éclats métalliques avant de me mettre en position de combat. « Je n'hésiterai pas à mettre fin moi-même à votre folie... »

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En avais-je seulement la force ? Dans un simple combat, il n'y avait pas grand doute sur le fait que j'aurais pu vaincre mon adversaire. Pourtant, je me fourvoyais. Peut-être par crainte de voir encore des gens mourir ? Par deux fois, j'avais subis le courroux des ténèbres et de ses monstres, en quoi cette fois-ci aurait pu être différente ? J'y croyais, dur comme fer. Mais si l'espoir et les croyances avaient un poids sur le destin de notre monde, sans doute que nos pensées iraient plus vers les prières. Pour autant, je ne pouvais que faire face à la réalité. Une réalité froide, informe, qui ne tarda pas à tout balayer sur son passage. Moi comprit.

J'étais face à Soma, prêt à en découdre avec l'utilisateur du Katon qui visiblement n'était pas du genre à se rendre sans combattre. Ce fut à ce moment, alors que ma voix perçait parmi les crépitements du bois, que j'entendis ce qui me paru être un coup de tonnerre. Avec le recul, peut-être qu'il s'agissait là des percussions que le père de Yumi entendait à chaque fois qu'un désastre s'annonçait ? J'aurais voulu me rendre compte sur le moment, de la gravité de ce qui allait se produire. Mais rien. Je ne pus absolument rien faire quand les fenêtres cédèrent et que les coulés de neige s’abattirent sur nous.

La suite ? Ne fut qu'un enchevêtrement d'images incompréhensible, avec la seule nécessité de vouloir survivre. L'aspect glaciale de la matière qui m'emportait m'empêcher de réfléchir correctement. J'aurais voulu être assez rapide pour sauver tout le monde, encore une fois. Mais la montagne et les forces qui y résidaient en avaient décidé autrement. À la place, mon corps heurta un bout de mur, délogeant un hurlement très vite étouffé par le vacarme que produisait cette avalanche. Pendant un instant, je cru percevoir différents meubles et autres morceau de toiture que j'essayais d'esquiver du mieux qu'il m'était possible. J'aurais pu user de mes crocs, ou d'une technique pour marcher sur le flux de neige. Mais non. Je n'étais qu'un pantin entre les fils de la nature qui peu à peu, nous faisait glisser vers un gouffre que je devinais difficilement. Je cherchais à prendre des appuies, voulant fuir cette finalité que je ne pouvais décemment pas accepté. Bien entendu, j'avais voulu la mort. Mes dernières paroles envers mon frère allaient dans ce sens. Mais il y a une différence, entre la vouloir, et l'accepter. Je n'étais pas prêt.

Pourtant, mon corps sombra sous des coulés de neige et je sentis la gravité prendre le pas sur la force de la coulée de neige. Je tombais. Et ce fut un simple réflexe qui me sauva. Celui d'user enfin de mes crocs, de laisser la chaîne s'étendre et se planter dans un rebords du gouffre, m'extirpant in-extrémiste des bras de la mort, alors que le balancier de la chaîne me fit retrouver les hauteurs du plateau sur lequel je m'écrasa mollement.

L'espace d'un instant, je sentis mon esprit vaciller. Comme si le monde autour de moi s'effritait petit à petit. Etait-ce cela le doux baiser de la mort ? Etrangement, des images défilèrent devant mes yeux, ou plutôt, des personnes. Mon équipage, bien évidemment avec le souvenir de ces jours heureux à parcourir la mer. Mes élèves, et les quelques instants d'allégresses autour de quelques bons petits plats après de lourds entraînements. Mon frère, et la culpabilité de tout ce mal que je lui avais fait... Mon œil s'ouvrit alors que je vis dépasser de mes vêtements la reliure d'un livre. Comme si ma vie en dépendait, je chercha à le récupérer, laissant une larme défilé le long de ma joue. Je désirais la mort pour tout le mal que j'avais vécu et pourtant, c'était la vie que je voulais embrasser. Ma main se resserra sur le bouquin, y déposant mes lèvres dans un long baiser. Là était ma vie et ma raison de me battre. Non pas dans les lignes qu'il contenait, mais bien le souvenir qu'il évoquait. Il était hors de question que je meurs sans revoir son si beau sourire.

Me relevant difficilement, je ramenais mes crocs, les accrochant à ma ceinture alors que je cherchais autour de moi des traces de vies. Avaient-ils survécu ? Je l'espérais. Je ne voulais voir personne mourir et encore moins qu'au plus j'y pensais, au plus je me disais que tout ceci était ma faute. Par deux fois, une avalanche s'était abattu sur moi. La première, n'était qu'une illusion, j'en étais sûr. La seconde, par contre, avait été bien trop réel à mon goût. J'espérais pouvoir les trouver, il n'aurait fallu qu'un signe. Je cherchais dans mon répertoire de technique shinobi si je n'avais pas quelque chose qui pourrait m'y aider, mais rien. Je n'avais que mes yeux et l'espoir pour guider mes pas dans cet enfer blanc.

Ce fut en cherchant leurs traces que je tombais nez à nez avec quelques tâches de sang. Malgré la pénombre, il n'était pas compliqué de percevoir la différence de couleur entre les deux matières, l'un maculant l'autre d'une teinte macabre. Je jetais un rapide coup d'oeil autour de moi, finissant par décerner non-loin une forme à demi-humaine. M'avançant promptement, je vis la corps presque sans vie d'Hatori d'où une épaisse barre de métal ressortait de son ventre, laissant se dernier dans un état d'agonie qui me brisa le cœur. Me rapprochant de lui, je n'osa pas le toucher, le regardant pour essayer de trouver une solution à un problème qui me dépassait. Je n'étais pas médecin, encore moins équipé pour de pareille chirurgie. Ses jours étaient comptés. Une épée de Damoclès à rajouter sur la ribambelle de choses qui pouvaient me tomber sur le coin de la gueule à tout moment.

Cependant, je pus me rendre compte qu'il cherchait à bouger, me pointant du doigt une direction que je suivis du regard, voyant avec horreur que le pauvre bougre cherchait à rejoindre sa belle qui gisait sur les débris d'une maison, les larmes s'écoulant en sanglots incontrôlés le long de ses joues. Sous état de choc, elle n'avait pas dû voir son amour qui cherchait à la rejoindre. Délaissant un moment le pauvre Hatori, je vins retrouver la belle, qui à mon arrivée, se débattit comme une furie avant de finalement se calmer lorsque j'énonçais le prénom du jeune homme. Elle avait la jambe cassé et ne pouvait se déplacer, aussi, je me saisis d'elle, ne manquant pas de lui extirper quelques râles de douleurs alors que je la menais vers le jeune garçon qui afficha un large sourire en la voyant.

La situation ne pouvait pas être plus critique. Le père de Yumi était introuvable, cette dernière ne pouvait se déplacer et le jeune amoureux transit était aux bras d'une mort certaine si je ne faisais rien. Pendant un instant, je chercha autour de moi, pour voir si jamais les rennes que j'avais vu en arrivant avaient survécu. Mais rien. L'univers semblait vouloir se léguer contre moi alors que le temps pressait et qu'un choix des plus cornéliens s'imposait à moi. Réfléchir, je devais réfléchir alors que le temps m'était compté...

Ce fut alors qu'une idée à la con me vint à l'esprit. Oui, littéralement, il n'y avait pas plus débile que ce que je m'apprêtais à faire, mais qu'importait, il fallait que j'agisse et vite ! M'agenouillant devant Hatori, je demandais à Yumi de lui caler la tête un peu en hauteur alors que j'apposais une main sur son torse, alors que l'autre se saisit délicatement du bout de métal. Je demandais alors à la jeune femme de l'embrasser, qu'il s'agissait peut-être de la dernière fois qui la verrait, ce qui ne manqua pas de créer un certain effroi très vite balayer par la douleur du morceau de métal qui s'extirpa de son corps sous ma force. Très rapidement, je déchira un bout des vêtements de la jeune femme, réalisant un pansement sommaire sur la plaie qui déjà commença à imbiber le tissus. J’entourai la blessure de plusieurs bandes, alors que je me relevais, me jetant sur un morceau de débris, un bout de planche qui ferait parfaitement l'affaire pour la suite.

D'un geste rapide, j'ordonnais à Yumi de s'accrocher à mon cou, ce qu'elle fit difficilement avec sa jambe en sale état, pour au final m'accroupir et prendre telle une princesse le jeune garçon qui était sur le point de mourir, usant de la chaîne de mon arme pour entourer tout ce beau monde à mon corps pour éviter une chute qui serait sans doute mortel.

« Tu sais ce que tu fais ? » me demanda la jeune femme.
« Absolument pas et vu la chance que j'ai, y'a de fortes chances qu'on n'y survive pas ! »

Du bout du pied, je tira la planche jusqu'à mon niveau, y portant une partie de mon poids avant d'user d'une arcane qui, je l'espérais, serait suffisante pour alléger la donne. Ce qui, par miracle, sembla si bien fonctionner que doucement, je nous sentis partir dans le sens de la pente.

« Par où le village ? » criais-je à Yumi
« Par là-bas ! » me montra-t-elle d'un doigt fébrile avant de s'agripper à moi.

Doucement, nous prenions de la vitesse, dévalant bientôt la pente de neige qui nous mènerait légèrement en contre-bas, là où j'espérais, que le village soit encore en état, mais surtout, que les habitants aient bien attendu le petit matin pour partir...

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« Ne vois-tu pas les cieux et les constellations qui s'alignent pour nous indiquer le chemin ? La souffrance n'est pas vaine. »

Cela faisait plusieurs minutes, peut-être des heures que j'étais là, assit sur ce versant de montagne à regarder l'horizon noirci par le ciel. Mes pensées allaient et venaient dans un tourbillon incompréhensible. Non, je n'étais plus en mouvement, à vrai dire, j'avais besoin de faire le point. En pleine mission me diriez-vous ? La mission en elle-même n'avait plus aucune importance à mes yeux à cet instant précis. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même faisant face à une réalité bien trop cruelle pour être réelle... Et pourtant, au plus je cherchais à comprendre, au plus je me rendais compte qu'il n'y avait aucune véritable logique. Les yeux vitreux et le regard las, je détournais mon attention vers le corps sans vie qui gisait à côté de moi. Un sentiment de mauvais retour en arrière qui me garda dans le silence, alors que la jeune Yumi semblait ne pas être vraiment atteinte par la mort de son présumé amour.

Comment tout cette situation avait pu tourner aussi vite au fiasco des plus total ? C'était la question que je me posais, alors que je retraçais mentalement mon parcours depuis mon arrivée ici. Des souvenirs entrecoupés d'autres visions, d'autres situations, et avec d'autres personnes qui n'avaient rien à voir avec tout ça et qui contribuaient, malgré eux, à l'infâme capharnaüm qui gisait dans ma tête. Mais la vérité. C'était que je l'avais vu mourir et n'avait rien pu faire contre cela.

Nous étions pourtant bien parti, ou du moins, du mieux que nous le pouvions. J'avais gardé le cap, autant que faire se pouvait pour atteindre au plus vite le village d'Hatori qui, avec notre vitesse de glisse, aurait dû apparaître en un rien de temps. Mais était-ce l'oeuvre de la malchance ? Ou d'une énième farce ? Le fait étant que plus nous avancions, plus je me rendais compte que rien, ni personne ne nous attendait à l'horizon. Malgré cela, j'ai cherché à accélérer le pas, refusant que le pauvre garçon meurt ainsi dans mes bras. Peut-être était-ce dû au froid, ou à son état bien trop critique ? Le fait étant qu'au bout d'un certain temps, il me demanda de m'arrêter.

Posé à même le sol, il sentait ses forces le quitter et désirait passer un ultime moment avec l'élue de son cœur. Encore aujourd'hui, je me demande ce qui était le pire. Qu'elle ne l'ait jamais aimé, ou que sa dernière volonté fut de voir le visage de cette jeune femme dont les yeux ne laissèrent s'écouler aucune larmes. La vérité n'étant pas toujours bonne à dire, je me contenta de les laisser en paix, me résignant à un fait qui me lacéra le cœur et l'âme. Une fois de plus, je devais voir mourir des innocents. Et bien que je ne le connu pas tant que ça, je savais que dans le fond, Hatori n'avait pas à mourir. Ou peut-être que si ? Je n'en savais rien et ne voulait pas y penser. Je me rappellerai toujours de ses dernières paroles. « Aide le village, je t'en supplie. » Même dans son dernier souffle, le courage et l'altruisme de ce garçon réussirent à me toucher, laissant s'échapper une larme, qui allait être l'unique que le monde verserait pour lui ce soir. Doucement, ses yeux se fermèrent et son corps devint lourd, s'enfonçant dans la neige, comme un corps que l'on enfouit dans un cocon de coton.

La jeune femme me regarda, me demandant d'un ton presque las ce que nous allions faire dorénavant. J'aurais voulu la gifler, lui faire prendre conscience qu'elle devrait être en larme actuellement entrain de pleurer l'homme qu'elle était supposé aimer. Mais ce monde n'était qu'une mascarade de plus et en toute honnêteté, j'en avais plus vraiment la force. À la place, je me terrais dans le silence, me posant l'ultime question qui me tourmenta pendant un long moment : Et maintenant ?

Mon regard balayait le paysage pour le moins mystique que pouvait offrir l'Isthme du Gel, tentant de trouver dans la courbe des hauts monts quelques réponses à mes questions. Et maintenant, bordel. Et maintenant qu'allais-je bien pouvoir faire ? Avais-je seulement envie de continuer cette mission ? Me vinrent alors moult idées, toutes plus débiles les unes que les autres. J'aurais pu en profiter pour mettre les voiles. Avec l'avalanche, personne n'aurait tenté de me retrouver. Il y avait aussi la solution de redescendre au village pour ramener le corps du fils à son père. Mais là encore, j'allais devoir faire face aux regards désapprobateurs et à ces fameuses questions que l'on m'avait posé à la mort d'Haruka. Comment est-elle morte ? Pourquoi n'avez-vous rien fait ? Quelque soit le scénario, j'allais encore être responsable des actes de tout ce beau monde, qui, dans un monde parfait, aurait tout simplement pu s'entendre et pas me faire chier.

« Pourtant, les dieux ont placé ce chemin devant moi et je n'ai fait que l'emprunter. »

Les mots de Sanada me revenaient étrangement à l'esprit. Comme si, après la rixe qu'il y eut entre nous, ses mots prenaient aujourd'hui un nouveau sens. Ils s'entrechoquaient avec d'autres souvenirs, parfois plaisants, parfois non, le tout se mélangeant et me plongeant d'autant plus dans une inertie qui commençait à un peu trop durée. Pourtant, dans le silence, quelque chose finit par attirer mon attention. Peut-être était-ce dû à la couleur bleuté que commençait à prendre le pauvre garçon à qui j'avais retirer quelques vêtements pour que le froid puisse le conserver ? Aux grands mots les grands remèdes, je ne voulais pas subir à nouveau l'odeur de la mort comme avec Haruka. Et plus j'y pensais, plus je m'agaçais de voir que les situations étaient beaucoup trop similaires.

« Tu peux y voir une coïncidence, peu m'importe, car j'y vois la main des dieux. »

Un rire nerveux s'échappa alors de ma bouche lorsque les mots du fumeur de plante se rappelèrent à moi. Mécaniquement, je regardais vers le ciel, essayant de voir si j'y trouverai un quelconque signe que toutes ces conneries avaient bel et bien un sens. Mais rien. Il n'y avait au dessus de moi, que les étoiles et la lune qui illuminait faiblement le ciel. Je ne trouverai pas de réponse dans les cieux, y avoir chercher un quelconque réconfort était des plus risibles.

Mais alors que j'étendis les jambes, je sentis frotter contre mon torse la couverture du livre qu'Hana m'avait offert. Doucement, je le retirais de la poche intérieur de mon vêtement, lisant à la va-vite quelques pages, avec de m'attarder sur la seconde de couverture où un petit mot était écrit à l'encre bleuté, d'une calligraphie qui ne laissait aucun doute sur l'auteur. « J'espère que ce livre vous plaira, et qu'il vous offrira un peu de joie. Hana. » En lisant son prénom, un sourire naquît instinctivement sur mon visage. Non, je n'avais pas le droit de flancher, des gens comptaient sur moi et je leur avais promis de revenir. Mais que pouvais-je bien faire ?

« Je ne crois pas en la chance, si tu es là, c'est parce que ce n'était pas encore ton heure. Voilà tout. »

Avait-il raison ? Je commençais à vouloir y croire. Mais un tel déferlement de tristesse en aussi peu de temps m'empêchait de réfléchir correctement. Il fallait que je refasse le point sur tout ce qui se passait, qu'importe le temps que cela allait prendre, il n'était plus question de se jeter tête baissé dans n'importe quelle direction. Trop de vies avaient déjà été gâché par... ma faute.

Lorsque enfin, je compris ma part de responsabilité dans toute cette affaire, j'eus comme un déclic. Je revoyais l'affrontement contre Kyuubi, la mort de la perle, l'horreur du chemin de retour, la haine pour mon frère que je lui avais balancé à la gueule. Mais en réalité, ma colère envers lui n'était qu'à l'image de mon sentiment d'impuissance. D'une certaine manière, non, j'avais clairement ma part de responsabilité. Que cela soit pour Haruka ou pour Hatori. Ces deux personnes m'avaient fait confiance, je leur avais promis mon aide et au final, la mort avait fini par les cueillir. Aurais-je dû faire autrement ? Plus je me posais la question, plus les mots de l'autre petit con prenait tout leurs sens.

« Ne vois-tu pas les cieux et les constellations qui s'alignent pour nous indiquer le chemin ? La souffrance n'est pas vaine. »

Je grinçais des dents. Une souffrance qui n'est pas vaine. Pourtant, ces gens n'avaient rien demandé à personne, et voilà qu'ils se retrouvaient accablés par les aléas d'une nature contrôlé par l'esprit torturé d'une personne avide de souffrance. Je l'avais vu, au village de Soma, l'état de ce dernier alors que la dernière avalanche avait fini par tout engloutir. Et puis, il en avait été de même pour le village d'Hatori même si... Là. Ce fut à cet instant que je cru comprendre quelque chose, il y avait quelque chose dans tout ceci qui ne tournait pas rond, et mon instinct venait d'enfin attraper le début de ce possible fil rouge du destin qui avait filé tous les événements de ses six derniers mois. Les disparitions successives, l'état différent des deux villages, les propos du père Soma concernant ses différentes manigances. Mais au plus j'y réfléchissais, au plus je me rendais compte que la clé de voûte de toute cette intrigue n'était absolument pas logique. Une chose restait certaine cependant, c'était que toutes les réponses se trouvaient en haut de cette montagne.

« Le destin te gardera en vie. J'ai confiance, il serait temps que tu en fasses de même. »

Faire confiance à mon instinct, à tout ce que je suis. Ne pas me laisser abattre et aller de l'avant, comme l'homme libre que j'étais. Cette enflure de Sanada serait bien fier de voir l'impacte que ses paroles avaient alors sur moi. Mais je me devais de l'avouer, elles portaient leurs petits effets, si bien que je me relevais, me destituant d'un bout de tissus avant d'aller entourer la dépouille du pauvre garçon qui ressemblait à une statue de pierre et de glace. Me voyant agir, Yumi me demanda ce que je comptais que l'on fasse, ce qui me fit rire.

« On ? Non, toi tu fais ce que tu veux, tu es libre. Moi... Je vais m'occuper de lui. C'était ma responsabilité de le protéger et... il en est de même de le ramener à sa famille... Tiens, tu n'as qu'à prendre ça et aller jusqu'au village avec. »

Je venais de faire glisser la pauvre planche jusqu'à elle, me foutant littéralement de ce qu'il pouvait arriver à la jeune femme alors que j'attachais le corps du garçon à mon dos. Encore une fois, le Destin comme dirait l'autre, me demandait de subir les mêmes épreuves. Peut-être parce que la première fois, je n'avais pas su comprendre la leçon qu'il fallait vraiment en tirer ? Je n'en savais rien, ma seule certitude, c'était que là où j'irais, la dépouille d'Hatori irait avec moi.

Sans un autre mot pour la jeune femme, je commençais mon ascension de la montagne. J'avais, au final, perdu bien trop de temps avec tout ça. J'espérais, du plus profond de mon cœur, que mon instinct se trompe. Car au plus j'y réfléchissais, au plus je commençais à comprendre ce que je m'apprêtais à découvrir au sommet de ce haut mont « maudit ». Oh, je ne vais pas vous mentir, je ne m'attendais pas vraiment à un être surnaturel venu du royaume des ténèbres, non, chaque pas qui s'enfonçaient dans la poudreuse était marqué de l'assurance qu'en haut de cette pente abrupte, se trouvait un être humain, qui devrait rendre des comptes et comprendre, la portée de ses actes, comme je comprenais la responsabilité qui était aujourd'hui mienne dans tout ceci.

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Chaque pas qui s'enfonçait dans la neige, me rapprochait du sommet. Je savais qu'au bout de ce chemin, se trouvait la vérité. Toute la lumière sur cette affaire serait fait, et les responsabilités du tout à chacun serait enfin posés. Mais que fut compliqué cette ascension. Car à chaque fois que mon pied creusait la fraîche poudreuse, mon corps se tiraillait d'une fatigue qui ne cessait d'augmenter avec l'altitude. Plus ça allait, plus j'avais du mal à trouver mon souffle, l'air glacé me gelant les poumons alors que le manque d'oxygène me poussait à respirer encore plus vite. L'effort n'aidant absolument pas, j'essayais de rester concentré, le plus possible, tout du moins, laissant vaquer malgré moi mes pensées à divers sujets. Mais si je devais l'avouer en tout sincérité, la plupart d'entre elles allèrent pour les personnes qui m'attendaient à Uzushio, ainsi que toute la bêtise qui avait été mienne de partir ainsi.

Mais ne pouvant pas changer le passé, je ne démenais pour modifier l'avenir incertain de ces gens, puisant toujours plus profondément en moi le courage pour avancer. Il était inconcevable d'utiliser la moindre arcane pour cela, mes pas se devaient d'être ceux d'un homme qui assumait ses actes. Tel était le prix à payer. Cependant, mon expédition vers le sommet de la montagne fut bénit du ciel, lorsque après une nuit des plus horribles, le soleil vint enfin à pointer le bout de son neige, réchauffant quelque peu l'air et mon corps endolori par cette épopée. Qu'il était bon de retrouver ce vieil ami qui ne tarda pas à réchauffer la peau de mon visage. Un peu de courage venu des dieux ? Je me fis rire à cette pensée, me disant que les paroles de Sanada avaient peut-être un peu trop prit d'importance dans ce moment. M'amusant de ma propre bêtise, je fis alors une pause, regardant la vallée et la chaîne de montagne qui s'étendait à l'horizon. Et si durant la nuit, la Lune était resté silencieuse sur la beauté de cet endroit, le soleil quant à lui, n'était pas avare de compliment. C'était d'une beauté sensationnelle, une grandeur sauvage et indomptable se livrant à mes yeux ébahit.

Pourtant, ma contemplation fut bousculé par une vision que je n'aurais presque pas cru pouvoir percevoir encore. Car si les restes du village de Soma parsemés encore l'horizon où la coulée de neige de la veille était encore dessiné, celui de mon défunt compagnon semblait bien épargné. Un peu trop à mon goût, pour que mon cerveau ne fasse pas le lien avec tout ce qu'il s'était passé. Au plus cette affaire se dévoilait, au plus je savais à qui j'allais devoir faire face au sommet de cette montagne. Il était temps pour moi de reprendre la route vers ma destiné.

Mais alors que je me retournais, je fis face à une rencontre à laquelle, cette fois-ci, je ne m'attendais absolument pas. D'abord affichant un large sourire à la vue de cet être si particulier, je repris mon sérieux en voyant ce dernier arborant une allure des plus menaçantes. M'affaissant légèrement sur mes appuies, je m'étais saisis de mes crocs, bougeant doucement sur le côté, cherchant à le contourner sans pour autant lui tourner le dos. Il y a des folies auxquelles je ne me tentais pas. Mais alors que je cru pouvoir m'en tirer sans un drame, le Lynx me faisant face se mit à frapper le sol. Curieuses manières pour un tel animal, d'autant plus lorsque suite à cela, un vrombissement terrible naquît. Ce fracas, j'aurais pu le reconnaître entre tous tellement il ressemblait à celui qui avait précédé la lourde avalanche ayant détruit le village de Soma. Je vous laisse imaginer ma demi-surprise lorsque je vis que l'animal avait déclenché une nouvelle coulée de neige. Fatigué par mon ascension, je ne sus bien y répondre, me laissant chanceler avant de sombrer dans la poudreuse, me faisant voler mon paquetage par un autre Lynx que je n'avais pas vu dans mon dos.

Prenant mon courage à deux mains, mais surtout mes crocs, je lançais une extrémité vers les abords de la couler de neige, m'extirpant du mieux que je le pus de ce qui aurait pu être mortel si j'avais continué à glisser. Complètement saoulé et enragé à l'idée de mettre fait voler le corps d'Hattori par ces félins, mes poings se resserrèrent alors que je voyais la bête courir dans la poudreuse. Sans attente, je me lançais à sa poursuite, bien décidé à récupérer le pauvre garçon dont j'étais responsable. Je ne sais pas combien de temps j'ai dû courir, ni même si la distance parcouru valait la peine d'en parler, mais ce qu'il y avait de sûr, c'était que je n'allais pas me pointer en haut de la montagne sans lui, ni même le laisser se faire dévorer par une quelconque bestiole, fussent-ils l'animale par lequel tous me connaissaient.

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La course fut longue, trop longue d'ailleurs à mon goût. Mais j'étais bel et bien décidé à ne rien lâcher. Je me devais de remettre la main sur la dépouille d'Hattori, qu'importait que cela me coûtait la vie ou non. Etait-ce dû à ma responsabilité quant à son état ? Ou juste une notion de respect envers sa famille qui aurait voulu pouvoir se recueillir sur sa tombe ? Allez savoir. Il n'y avait pas besoin de raison pour l'heure, juste de motivation pour continuer à courir alors que l'air se faisait de plus en plus rare à mesure que je grimpais vers des hauteurs que je n'aurais jamais cru possible.

Mais alors que l'image du Lynx se perdit dans l'horizon, je me contenta de suivre ses traces de pas, prenant conscience que la bête prenait une avance qu'il me serait peut-être impossible de rattraper. Serrant des dents, j'usais de toute la force qu'il m'était disponible pour raccourcir cet écart qui pour autant, ne sembla se réduire. Je commençais à perdre espoir, manquant de me vautrer à chaque pas qui s'enfonçait dans la haute poudreuse et qui me ralentissait d'avantage. Et alors que j'arrivais enfin vers ce qui semblait être le haut de cette crête, je fus immédiatement stoppé dans ma course par un nouvel animal, dont le pelage et l'air menaçant n'avait rien à voir avec les précédents Lynx que j'avais pu voir. Ce dernier me somma de m'arrêter et de repartir là d'où je venais. Je vous laisse imaginer le choc lorsque je percuta que c'était la bestiole qui avait bel et bien parlé, usant à nouveau de sa voix pour m'expliquer que si je continuais ma route, j'allais devoir faire face à bien des ennuis.

Et alors que j'aurais voulu lui répondre d'aller cracher ses boules de poils ailleurs, sa patte heurta le sol, faisant naître un jet de pique de glace qui s'extirpèrent du sol non loin de moi. Il ne fallait pas être sortie d'une grande école pour comprendre qu'il m'avait évité volontairement et que le prochain assaut serait beaucoup plus précis. Je me devais de réfléchir et vite. Regardant autour de moi, je pus voir la tempête surnaturelle qui entourait ce qui ressemblait à un château fait de glace relié à la montagne par un pont fait d'eau gelée. Plus ça allait, plus tout devenait étrange et me perturbait. Pourtant le rugissement de l'animale me ramena à la raison, faisant brandir mes mains en signe d'apaisement, lui faisant un léger sourire pour calmer le jeu.

« Ecoute, j'veux pas me battre, c'est juste qu'un de tes petits copains m'a chiper la dépouille d'un ami et j'aimerais juste la récupérer, après quoi je partirai à jamais d'ici et ne me retournerai pas c'est promis mais... »

Un autre grognement, visiblement, discuter ne faisait pas partie des capacités de cette créature surnaturelle qui semblait protéger l'endroit. Il me fallait faire vite et trouver une solution à tout ça. Et ce fut alors que je cherchais un moyen de m'en sortir que je vis le Lynx voleur accourir sur le pont vers le château, tandis que sa piste semblait mener à un autre passage bien plus sûr qu'avec l'autre glaçon à fourrure.

« Ok...ok... j'me tire... » disais-je en reculant d'un pas, puis deux, cherchant à ne pas quitter du regard le bestiaux qui ne me lâchait pas non plus. Puis, quand je fus à assez bonne distance, je me rendis vers le début de ce sentier que je cru voir, mettant quelques minutes à trouver le chemin que le Lynx voleur avait utiliser, je me faufilais, commençant à suivre la piste jusqu'au pont. La route semblait longue et j'espérais en mon for intérieur qu'aucun autre Lynx parlant ne viendrait m'emmerder...

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Mais cela était sans compter ma malchance légendaire, dont tous les uzujins pouvaient se moquer à gorge déployé tellement elle était risible. Car à peine étais-je sorti de ce sentier sinueux, laissant la montagne derrière moi, qu'un rugissement de tous les diables résonna dans la vallée. Inutile de me retourner pour savoir ce qu'il en était, visiblement, même ma discrétion était à revoir ! Et ce fut mue par cette débilité profonde que toute personne possède face à un danger imminent que je me retournais, laissant la bestiole à qui j'avais promis de m'en aller raccourcir l'espace entre elle et moi. Il était temps de réagir et vite ! Avais-je peur de ce Lynx ? Avec le recul, qui aurait pu être serein face à une bête de deux mètres, montrant les crocs et les griffes et qui en plus, savait à la fois parler et faire du ninjutsu ? Certainement pas moi, et encore moins depuis Kyubi.

Rapidement, je réalisais les mudras nécessaire pour la marche sur l'eau. Je n'avais pas de temps à perdre, et l'idée de tomber salement dans la poudreuse n'était pas envisageable. Avançant d'un pas léger sur la neige, j'eus toute fois du mal à garder la distance entre moi et le prédateur, ne devant mon salut qu'à la frêle composition du pont qui précédait l'immense château qui était pour moi, à cet instant, le seul lieu où je pouvais être en sécurité. Courant comme un dératé, j'entendis avec un certain soulagement le pont se briser devant le Lynx, que je ne pus m'empêcher de me moquer en lui montrant mes fesses et en tapant dessus avant de lui tirer la langue. Une action qui eut pour effet de le mettre d'avantage en rogne. Et ce fut le cœur un peu plus léger, mais battant toujours la chamade que je rentrais dans cet édifice sortit tout droit d'un conte de fée.

C'était impressionnant à voir. Cette texture, ces couleurs et ce froid qui sévissait de partout, mais surtout la beauté de la bâtisse qui semblait incroyablement grande. Curieux, je me baissais, faisant glisser mes doigts sur le sol et le mur à côté de moi. De la glace. Tout était fait à partir d'eau gelé. Mais comment ? J'avais eu vent d'utilisateur de Hyoton, mais jamais je n'aurais pensé qu'il était possible de créer pareilles merveilles. L'esprit dans les nuages face à la splendeur de ce château, je n'avais pas fait attention aux deux yeux qui me regardait au loin et qui s'avancèrent, découvrant à mon regard quelque peu soucieux, un Lynx, pas plus gros qu'un chat, lui aussi doué du don de parole, mais qui pourtant, à l'instar de son cousin, n'éveillait qu'une profonde tendresse. Quoi ? Moi ? Oshanburaza Rinkusu ? Tomber gaga devant possiblement un être doté de faculté mortelle ? JAMAIS vous m'entendez ? JAMAIS DE LA VIE !

« Ohhhhhhhhhhhhh KAWAII !!!! »

Doucement je m'accroupis, brisant la différence de taille entre lui et moi alors que ma voix devenait plus aigu et peut-être un peu plus niaise aussi.

« Mal ? Je suis désolé, je ne voulais pas  faire interruption chez toi, mais je cherche quelque chose qu'un de tes cousins m'a volé, tu saurais pas vers où il est parti ? Je ne peux malheureusement partir sans l'avoir récupérer, c'est quelque chose d'important pour moi, tu comprends ? Et d'ailleurs, c'est qui « Elle » ? Ta maman ? »

Visiblement plus craintif que ses congénères cette petite boule de poil pouvait s'avérer être un allié de taille pour récupérer Hatori. Posant ma main sur mon torse, je continua à parler.

« Je m'appelle Rinkusu, ça veut dire Lynx en Japonais, et toi ? Tu t'appelles comment ? »

Une fois qu'il m'eut dit son prénom ou pas d'ailleurs, je lui demanda ceci.

« Ecoute, j'veux pas créer d'ennuis à qui que ce soit, donc ce que je te propose, c'est que si tu m'aides à retrouver ce qu'on m'a volé, je m'en vais illico d'ici, d'accord ? Comme ça ni vu ni connu et « elle » ne sera pas en colère. Ca te va ? »

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« halloween »

L'existence, comme toute histoire, était remplit de choix. De moment où la route de sa propre destinée se scinde en deux. D'un côté, ce que l'on doit faire, remplit d'embûches, de pièges et avec la certitude d'être blessé au passage, et de l'autre, il y a la facilité. Ce chemin, je l'avais emprunté il y a quelques jours, en me retrouvant comme à ce moment-là au pied d'une tour blanche, persuadé que la faute à tous les maux qui m'accablaient étaient dû à un autre. Pourtant, cette fois-ci, après tout ce qui s'était passé, je me rendais compte que mon destin, ou peut-être le karma, m'avait placé une fois de plus dans la même situation. Une autre chance pour faire cette fois-ci le bon choix ?

Car alors que j'avais une certaine idée de ce qui m'attendait en haut de la montagne, le petit être à la langue bien pendu brisa mes belles théories. Oui, j'avais dans l'idée qu'il s'agissait belle et bien de la sœur d'Hattori qui était responsable de tout ceci, mais à aucun moment je n'aurais pu concevoir qu'elle avait en sa possession un tel pouvoir, ni même le soutiens de créatures surnaturelles doués de paroles. Une fois de plus, j'étais seul face à la réalité de ma condition. Et le pire dans tout ceci, était que j'étais fautif de tout ce qui allait se passer par la suite. Erusa. La sœur d'Hattori devait maintenant pleurer la disparition de son frère. Comme Sanada ou Tsuri avaient dû pleurer Haruka. Une fois de plus, je me retrouvais messager de la mort, avec cette responsabilité à leurs décès que cette fois-ci, je ne pouvais nier. Si seulement j'avais décidé de partir seul et n'avait pas voulu me rendre chez Soma...

Mais avec des si, le monde serait enfermé dans une bouteille de rhum et je n'avais plus le temps pour penser à ce qui aurait pu être. J'étais là, enfermé dans cette tour de glace, avec une femme dont l'esprit devait être embrumé par la rage et l'amertume d'avoir perdu son frère. Au fond, cette mission aurait pu tellement être différente, si j'avais pu remarquer la myriade de détail qui maintenant me sautaient aux yeux. Me relevant en regardant vers le plafond, je pouvais voir que les murs s'étaient teints d'une nouvelle couleur, alors que tout semblait se mettre à trembler. Mais même sans ça, je pouvais ressentir sa colère et sa peine. Serrant le poing, je finis par lâcher un long soupire, me rapprochant de mon petit camarade, en m'accroupissant à son niveau.

« Ecoute... Je voudrais que tu m'emmènes jusqu'à Erusa... Je sais ce que tu vas me dire que c'est une mauvaise idée mais... Je dois lui parler. Et si elle ne veut pas m'écouter, j'affronterai sa colère... Tu sais, ce cadavre... c'était son frère Hattori. C'est parce qu'il est venu avec moi chez ce fameux méchant qu'il est mort... J'aimerais assumé mes actes, même si cela doit me coûter la vie tu comprends ? Peux-tu m'aider et me guider jusqu'à elle, même si je ne suis pas un Lynx ? »

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« halloween »

Que ne fut pas ma surprise lorsque le mignon petit animale commença à me poser une question des plus étrange. Tout n'était que possibilités, des portes à ouvrir et ma parole que j'agirai à l'image de mes paroles. Encore une fois, il était question de puissance et de tranquillité. Des notions qui, dans ma vie, prenait un sens tout particulier. Et je ne sais pas pourquoi, alors que le monde semblait s'écrouler autour de moi, j'eus l'envie de lui répondre. Sans doute la certitude que la mort m'attendait à la fin de ce périple et l'envie de partager, une dernière fois, un bout de ma Légende avec un être qui me survivrai. Accroupis à son niveau, je levais la tête vers les cieux, retournant la question à maintes reprises, questionnant mon cœur qui connaissait que trop bien la réponse. Finissant par sourire, je lâcha encore un soupire, finissant par m'asseoir en plongeant mon regard dans celui du petit être.

« En toute honnêteté, la réponse est vite trouvé. Connaissant moi-même la servitude, je ne la souhaite à personne... Tu sais, je vais te dire quelque chose que personne ne sait. Peut-être parce que je sais que c'est... peut-être... sans doute, la fin de mon histoire... Mais je suis moi-même esclave des choix d'un autre. Il y a for longtemps, j'ai donné ma parole que je servirais les desseins d'autres personnes, et aujourd'hui, j'en paye le prix. Avant, j'étais un grand pirate, nous voguions sur les mers en être libre... Aujourd'hui je me retrouve à jouer à des jeux politiques dont je ne comprends que peu le sens... Je ne souhaite cela à personne, car moi-même, je déteste ça... Mais tu vois, j'ai fais une promesse à mon père et pour moi... Une promesse ça ne se brise pas. Mais si j'avais le choix pour vous, je vous souhaiterai de ne plus jamais vivre dans les tourments des hommes. »

Une réponse lourde de sens, qui en disant long sur mon état d'esprit quand à ma condition de shinobi. Regrettais-je toutes les rencontres que cela m'avait permit de faire ? Non. Il y avait en ma mémoire, trop de bons souvenirs pour que je puisse cracher dessus sans vergogne. Mais j'avais besoin d'être franc, peut-être, pour la première fois depuis longtemps. Souriant alors, je continuais. « Puis en toute honnêteté, si j'avais le choix, je préférerai de loin faire la sieste ahah... » Je laissais parler mon cœur, et le petit être sembla le percevoir, si bien qu'il continua avec une autre question, qui me plongeait dans des réflexions que j'avais eu par le passé.

« Il n'y a rien de plus important que la famille... Tu sais, quand j'étais petit, j'me suis fais abandonné par ma maman... Mon frère, mon vrai frère, a cru pendant des années que j'étais mort ce jour-là. Je me suis fais recueillir par un homme, un pirate célèbre qui m'a élevé comme son fils. Son équipage, c'était comme ma famille. Nous étions une famille. Et j'aurais pu mourir pour eux... Car au fond, qu'importe les richesses, les conquêtes ou les combats que tu gagnes, rien ne dur et n'est plus important que les personnes qui, lorsque tout va mal, t'ouvrent leurs bras... » Venait maintenant la question du frère. Serai-je triste si Tsuri venait à mourir ? Étrangement, j'avais du mal à y répondre. Il m'a fallu quelques secondes, avant de me rappeler d'un moment en particulier.

« J'me rappelle d'une fois... J'étais incognito à Uzu... Je savais que mon frère était là, je l'avais vu apparaître en bas de la rue. Comme un idiot je m'étais caché, j'avais trop peur, ça faisait des années qu'on s'était pas vu et il me croyait mort... Pourtant, à l'instant où il est passé à côté de moi, j'ai ressenti quelque chose de bizarre... J'étais content. Oui... J'ai toujours aimé mon frère, même lorsque nous étions séparé. Il n'a jamais été méchant avec moi quand nous étions petit et même maintenant, alors que je fais beaucoup de bêtises, il reste là pour moi... En vrai, je lui en veux de beaucoup de chose, mais dans le fond, je crois que c'est à moi que j'en veux... C'était juste trop simple de tout mettre la faute sur lui... Et aujourd'hui, alors que je m'apprête peut-être à mourir, je regrette de pas avoir pu lui dire que je suis désolé... » Une larme coula le long de ma joue, que je vins récupérer d'un mouvement de poignet.

« Oui... Je serais triste... Et... C'est peut-être un peu égoïste mais... J'aimerai qu'il le soit aussi si je venais à disparaître... »

D'autres larmes coulèrent sur mon visage. J'avais fini par sortir à ce petit être ce que je n'étais pas capable de dire de vive voix à Tsuri. Tout ce qui s'était passé ces dernières semaines remontaient avec une puissance que je n'arrivais pas à contrôler. Et alors que je commençais à me faire submerger par une vague de tristesse, le petit Lynx s'approcha de moi, et me fit sourire. Non, je n'avais rien d'un méchant. Pourtant, j'étais Pirate et Shinobi, mais dans mon cœur, ne résidait que le doux son de l'aventure et de la liberté.

« Si Hattori pouvait revivre ?... Je... Oui... Je suppose oui, ça serait même merveilleux. Mais je ne pense pas qu'il existe aucune force dans ce monde qui soit capable de ramener les morts à la vie... Mais j'en serais ravis oui... Car je sais ce que ça fait de perdre un membre de sa famille et... Erusa, même si je ne la connais pas, ne mérite pas de connaître cette douleur... » Une souffrance que je ne connaissais que trop bien avec une mesure différente. Je séchais à nouveau mes larmes, lorsque finalement, mon petit camarade me posa une ultime question. Celle-ci, je m'y attendais quelque peu et j'y réfléchissais d'ailleurs depuis que j'étais rentré dans ce château. Mais entre penser et dire, il y a un monde qui passe du concept au concret. J'avais été franc depuis le début avec le Lynx et cette sincérité me faisait du bien.

« J'aimerai éviter pour être franc. Car elle a perdu sa famille elle aussi et je comprend sa colère. Des mauvaises personnes ont abusé d'elle et elle a fait ce qu'elle pensait bien pour les protéger. A-t-elle eu raison ou tort ? J'en sais rien et ça ne m'intéresse pas de le savoir. Ce que je sais par contre, c'est qu'il y a le reste de sa famille qui espère le retour de leur enfant... Elle tiens à eux, c'est une certitude et avec Soma qui est mort, il n'y a plus de raison qu'elle se cache ici... Si seulement j'avais pu sauver Hattori... » Je me plaquais les mains sur le visage, prenant conscience une fois de plus de toute la responsabilité et les conséquences que mes actes auront sur mon destin. Finalement, après quelques soupires, je regardais l'animale parlant d'un regard tendre.

« Je suis désolé... Je n'ai pas l'habitude d'autant parler de moi comme ça... Mais ça me fait du bien... Merci... » Me frottant le visage, je repris un peu mes esprits, me relevant avant de regarder vers l'ouverture menant à ma destinée.

« Je pense qu'il est temps que je fasse face à mon destin. J'ai été ravis de te rencontrer mon ami et je te promet, que je ferais tout pour éviter que le sang ne coule à nouveau... Merci encore... Et d'ailleurs ça me fait penser, je ne connais même pas ton prénom.. »

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« halloween »