[Training] L'épée qui pique ton coeur

Putain j'avais les boules! Oh oui j'avais les boules ce jour-là. Je venais de m'embrouiller avec le vieux. Quand je disais le vieux, je parlais bien évidemment de mon père. Combien de fois j'avais dit à ce crétin de ranger l'atelier! COMBIEN! J'avais jamais vu un boxon pareil! Pas étonnant qu'il avait pas de femme! Pourquoi une gonzesse irait épouser un type qui mélangeait les boulons avec les écrous, pire, les plaques de métal avec le bois! Sans déconner! Comment on pouvait se retrouver dans tout ce foutoir et je parlais même pas de la poussière! Je lui avais dit de nettoyer la sciure une fois qu'il avait fini son bricolage mais noooooooooooon, monsieur laissait tout sur le sol et c'était bibi qui passait derrière sa crasse! INFERNAL LE VIEUX CROUTON! Je pouvais pas bosser dans ces conditions et du coup, on s'est pris le chou. Je crois que je m'étais jamais autant énervée que j'en avais mal au main à force de faire des signes dans tous les sens. Je dirais même que c'était le pompon quand il m'avait balancé que j'avais qu'à apprendre à parler pour qu'on se comprenne. C'était bas! C'était tellement minable que je m'étais barrée en claquant la porte. Il avait pourri mon planning. Je voulais bosser sur Itori mais impossible avec ce capharnaüm et si il avait cru que j'étais femme de ménage, il se le carrait dans le troufignon!

Du coup, j'étais venue naturellement sur le terrain d'entrainement me défouler et en moins de deux, j'étais en train de balancer tous les shurikens que j'avais dans mes affaires sur le mannequin d'entrainement. Une fois que j'eus plus aucun shuriken, j'étais passée sur les kunaïs et une fois que j'avais plus de kunaïs.... j'avais plus rien putain! Ne me demandait pas ce qu'il m'avait pris, mais je me saisis de mon épée et je la balançais carrément dans la gueule du truc.... et je fis flipper les gens qui étaient dans le coin. Bordel.

J'étais pourtant pas le genre de femme à m'énerver. J'étais pas une sanguine mais là... il y avait des limites. Saloper l'atelier, c'était trop. C'était pas comme si je lui avais pas déjà dit et répété. Vieux con. Alors que je tentais de faire redescendre la tension, je m'allumais une clope en matant le carnage que je venais de faire. Le mannequin ressemblait à un porc-épic... sans bijou de famille. Si mes armes de jets avaient visé les points vitaux de l'engin sans trop de mal et sans doute par réflexes, mon épée s'était fichée dans les... parties intimes. C'était peut-être un réflexe aussi.... pourtant j'avais juré d'avoir visé la tête. Alors que je m'excitais à tirer latte sur latte, je me décidais de me rapprocher du bestiaux en bois pour reprendre mes affaires mais je buguais au dernier moment sur ma lame. Je me rendis compte que si j'avais foiré mon coup, c'était sans doute parce que j'avais pas pris en considération le poids de mon katana et son aérodynamisme. Fallait dire que le truc était pas prévu pour ça et qu'il faudrait être chelou pour balancer son arme, surtout en étant épéiste. Sauf que moi.... j'étais aussi marionnettiste. Et là, j'eus une lumière au plafond qui s'illumina.

Je fins ma clope et je repris une certaine distance avec le mannequin amoché. Et si je balançais le katana comme un couteau géant? Parce que bon, soyons réaliste, c'était pas loin de la vérité, même si c'était plus classe. Je pouvais me servir des bases de lancer traditionnel mais je l'appliquais sur mon épée. Il y avait bien des gens qui lançaient des shurikens gigantesques, c'était le même délire, non? Sans trop cogité, je me lançais dans l'affaire et balança violemment mon katana.... qui se planta lamentablement dans le sol. Merde. Comme j'avais la femme de le récupérer en me dirigeant vers lui, je créais un fil de chakra pour le saisir et le tirer vers moi. Une fois à mes pieds, je le ramassais et cherchais une façon différente de le lancer. Cette fois, j’atteignis la cible mais c'est le pommeau qui frappa le bois, pas la lame. Merde une seconde fois.

Alors, j'allais vous éviter l'énumération de mes échecs pour capter la façon appropriée de lancer mais cela se comptait sur quatre mains. Sur la fin, j'avais tellement les boules que grâce à ma colère, je me foirais pas. Attendons-nous bien, je réussissais uniquement parce que j'y foutais assez de force et visiblement, je forçais quand je rageais un peu. Une fois que j'imprimais dans mon petit crâne qu'il fallait un mélange subtil de manière et de force, je rajoutais un soupçon de chakra, juste pour voir si ça améliorait les choses.

Je pris mes distances du mannequin qui commençait sincèrement à ne plus ressembler à grand chose, et je pris une grande bouffée d'oxygène. Je me chauffais le poignet, je malaxais une petite dose de chakra dans mon bras pour me donner une meilleure poussée et sans attendre plus longtemps, je balançais mon katana avec toute ma force. Mon épée se mit à tournoyer dangereusement à grande vitesse avant de trancher la tête du mannequin. Bon, c'était pas bien difficile à la vue de son état mais cela avait de la gueule. Je me surpris à sifflet pour m'auto-féliciter. C'était pas mal. Pas mal du tout. Bon après, le défaut, c'était que je me trouvais comme une neuneu dépouillée sans mon épée mais... une moitié de neuneu. Je lançais un fil de chakra pour saisir mon épée et d'un coup, bébé revenait à maman.

Quand je pris mon arme dans les mains, je me rendis compte que c'était impressionnant toutes les petites bricoles qu'on pouvait faire ou détourner avec un katana. Mais je me sentais vraiment entière que lorsque je le tenais dans les mains. Cependant, s'il fallait apprendre à son oisillon à voler alors... Enfin bref. Si la journée avait mal commencé, j'avais au moins pu mettre à profit toute ma frustration dans quelque chose d'utile. Il me restait plus qu'à vérifier que le vieux avait eu le temps de tout nettoyer à l'atelier. Le cas échéant, je pourrais toujours balancer ma lame en direction du vieux pour lui filer les miquettes. Il arrêterait de me prendre pour une femme de chambre.