Croquer le Kraken [Mission rang A - avec PNJ+Kudo Tsume]

Les avis divergeaient alors que la nouvelle venue se rhabillait. Il était étonnant de voir pareille hasard faire si bien les choses. Après tout, quelle possibilité y avait-il pour que la navigatrice même de leurs concurrents se soient fait laissé pour compte par son équipage ? Une anomalie qui, au vu des récents événement ne manqua pas de faire tilter le plus jeune des shinobis. Inconscient du mal qui venait de faucher la vie d'une grande partie de l'équipage, il resta là, questionnant le bien fondé des paroles de la jeune femme. Un flot de question qui ne manqua pas de la faire grincer des dents. Qu'avait-elle à gagner à mentir ? Elle, avait vu la chose. Enfin, « vu ». Autant qu'il était possible de voir une ombre dans les ténèbres.

« Je n'ai jamais dis qu'il s'agissait d'un animal, petit. »

Une parole froide et glaciale dont le reste fut coupé par l'autre Uzujin. Le regard de Yuna se posa sur elle, appréciant grandement ce qu'elle venait de dire. Qu'importait son état, il fallait partir et vite. La « Chose » pourrait venir finir le travail et mettre fin à toute vie sur ce rafiot. Elle le savait, et en croisant le regard de Junko, et l'état de panique du second, elle ne pouvait qu'être sûr qu'eux aussi l'avait croisé. Une raison de plus pour quitter cette île damné au plus vite.
Invitée à s'avancer, elle jeta un regard noir au jeune garçon, s'approchant de sa camarade en claudiquant.

« Tant que l'on part d'ici vous pouvez faire ce qui vous chante... »

Son ton est froid, mais trahit une certaine fatigue. Combien de temps traînait-elle dans les ténèbres ? Apeurée par l'idée de se faire acculée, elle avait dû se cacher, jouant des ombres tout en les craignant, alors que l'image de la chose et de ses méfaits tournaient en boucle dans son esprit. Existait-il pire souffrance que la peur elle-même ?

« Les îles noires... C'était notre destination. » commença-t-elle en récupérant une carte à la volée, ne manquant pas de lui faire serrer les dents alors qu'un pique de douleur la maltraitait. « Il n'y avait rien de sûr à ce que l'on trouve quelque chose, mais en regardant bien les lieux des attaques. » elle pointa différents point sur le bout de papier, illustrant son propos. « On s'est rendu compte qu'il y avait un point de convergence. Et ce point, c'est les îles noires... » bougeant son bras légèrement, son visage ne peut s'empêcher de marquer les salves de douleurs qui ne cessaient de la lancer. « Le seul soucis, c'est que ces îles sont inhabités. Du moins, ce que l'on sait. On les appelle comme ça car de nombreux bateau s'y étant aventuré se sont échoués sur les récifs. Faut que vous compreniez que dans l'état, il est quasi impossible de se déplacer dans ses eaux sans risquer le navire. C'est pour ça qu'on avait avec nous un gars qui contrôlait l'eau. Ca devait nous aider à explorer sans trop de problème...AH ! »

Le mal devient de plus en plus grand, la forçant à se plier en deux alors qu'elle découvre son bras qui commence à suinter de plus en plus de pue. C'était comme si, quelque chose la rongeait. « Putain de merde !... » finit-elle par cracher en se laissant tomber sur le dos, tenant le dessous de sa plaie, comme si la maintenir suffisait à calmer sa peine. Et alors que le bateau s'éloignait peu à peu du rivage de l'île maudite, l'esprit de la jeune femme s'échappa dans les limbes, laissant un choix des plus drastiques aux deux Uzujins. En effet, le Capitaine et Yuna avaient clairement besoin de soins, la jeune femme plus que quiconque. Bien sûr, il pourrait faire demi-tour et tenter de trouver un apothicaire. Nul doute qu'une île aussi éloigné possédait son médecin. Mais la vie d'une inconnue valait-il la peine de tenter le diable ? Il y avait aussi la possibilité de rejoindre une autre île non-loin, habitée elle-aussi. Mais cela risquait de faire perdre un temps précieux aux deux Uzujins. Restait enfin la solution finale, celle d'attendre que le mal passe, en espérant que ce qui la rongeait ne finisse pas par lui coûter la vie. Après tout, elle venait de tout vous déballer non ? Même si une navigatrice, avec un équipage si restreint, n'aurait pas été du luxe...

Il est temps de cesser les demi-paroles entre vous Shinobi des Tourbillons. Pesez le pour et le contre en votre âme et conscience. Et faites un choix, même si, au loin, près du ponton à l'abri des regards, deux pupilles reflétant la lune vous regarde avec une grande intensité, avant de disparaître dans un plongeon dans les limbes de l'océan...

Yuna:

Vous deviez faire un choix, et votre âme et conscience vous a poussé à ne rien tenter. Préférant la sécurité de l'immensité abyssale de l'océan contre la peur de faire face à l'horrible chose qui a ainsi malmené les deux équipages rivaux. Une décision discutable, qui ne vous enlève pas une certaine constance dans vos actions. Vous avez choisi de partir, et c'est ce que vous faites. Mais vers où ? En vérité, la destination est déjà toute choisi, « les îles noires » voilà le point qu'a marqué la jeune navigatrice avant de sombrer dans l'inconscience. Fausse piste ou non ? Sans la moindre raison d'y croire ou non, vos pas semble vouloir vous y mener. De plus, au vu de sa plaie et de la peur qu'il y avait dans son regard, il est difficile de ne pas croire Yuna, surtout pour Junko, spectatrice du carnage que représente le reste de l'équipage désormais.

Le navire tangue au rythme des légères vagues du grand large. Il ne s'agit pas là d'une mer agitée, oh non, elle est étonnement calme, presque d'huile alors que la nuit la teinte d'une couleur sombre, pailleté par le reflet des étoiles et de la lune. Un spectacle enchanteur alors que les Uzujins restent en suspends d'en savoir un peu plus sur toute cette histoire. Une simple mission d'escorte pour un safari maritime, qui se transforme en véritable massacre doublé d'une histoire d'horreur. Vous n'avez pas signé pour ça, et pourtant, vous pouvez voir dans le regard des derniers membres d'équipages que leurs espoirs de survit reposent sur vous. Faut-il vraiment aller vers ces îles malgré le danger qu'elles représentent ? Un shinobi se doit de réaliser sa mission coûte que coûte, cependant, n'y a-t-il pas des quêtes qui méritent d'être échoués ?

Voilà plusieurs heures que Yuna a plongé dans un semi-coma. Allongée dans une des chambres du navire, elle se repose doucement alors que sa plaie a été recousu d'une manière un peu hasardeuse par le Genin. Lui a-t-il sauvé la vie ? Allez savoir. Pour l'heure, la jeune femme dort du repos du juste, tandis qu'une autre âme commence à se réveiller, visiblement agacé par la tournure des événements alors que son second lui explique toute la situation, le plongeant dans une certaine inquiétude avant de se relever et de partir vers le pont.

« Alors il ne reste que ça... » souffle-t-il en se rendant compte que quasiment la totalité de ses hommes s'est fait massacré. « J'aurais dû les protéger... C'était mon devoir... » murmure-t-il dans un sanglot alors que quelques larmes commencent à perler le long de ses joues. D'un geste, il les essuie, reprenant un peu de sa prestance tandis qu'il se redresse, commençant à donner ses ordres à son second. Il est temps pour lui de reprendre le contrôle de son navire. Mais avant toute chose, il fait demander les deux shinobis, enquérant leur présence près du gouvernail, à l'abri des oreilles indiscrètes.

« Je tiens à vous remercier pour m'avoir sauver la vie ma Dame. Et à toi d'avoir aidé mon équipage avec le navire... Je... Je ne pensais honnêtement pas que tout ceci prendrait une telle tournure... Mes hommes... Ils étaient des braves... J'aurais aimé leur offrir une sépulture décente... Mais Hirosaki m'a tout raconté... Je jure de les venger... Cette...Chose... Quelle quel soit, doit avoir un rapport avec les îles noires... Si on s'est fait attaquer, et que l'équipage d'Isamu aussi, c'est forcément qu'elle a un lien avec notre traque commune... J'ai jeté un œil aux itinéraires, nous en avons pour une bonne journée, voir deux selon les courants et le vent pour les atteindre. Je vous conseille de vous reposer... »

Nulle discussion ce soir là. À vrai dire, l'ambiance général sur le navire n'est guère festive bien au contraire. Tout le monde redouble d'effort pour faire avancer le bateau et les esprits commencent à subir le contre-coup de toute cette affaire. Pendant ce temps, Yuna, le visage toujours paisible ne semble pas vouloir se réveiller, alors que sa plaie continue à suinter un liquide étrange, mais inconnu pour les Uzujins. Seul le temps peut la sauver il semblerait. La journée passe tranquillement au rythme des va et vient des vagues, agrémenté de la voix du capitaine qui hurle ses ordres. Conformément à ses plans, il faudra passé une nuit en mer de plus avant d'atteindre les îles noires. Mieux vaut en effet arriver à la lueur du jour vers ces îlots dont les récits cachés sont, selon les rumeurs, connus pour être des plus mortels. Et le soleil se couche à l'horizon, peignant le ciel et la mer d'une teinte orangé des plus merveilleuses qui, de minutes en minutes, penchent vers le rosé, avant de succomber aux ténèbres de la nuit. Un spectacle des plus reposant pour l'équipage qui commence à reprendre un peu goût à la navigation, même si l'assurance d'aller au devant de nouveau problème est plus que grande.

Et alors que la mer se veut d'huile et que le seul bruit que l'on puisse entendre, sont les ronflements du jeune Genin, l'océan commence doucement à tanguer, un peu plus fort, par à-coup irréguliers pour finir par ébranler le navire entier. Un bruit sourd se fait entendre, alors que la voix du membre d'un des charpentiers se fait entendre. Un hurlement qui ne laisse aucune place au doute pour tout le monde que les ennuies sont bien là.

« UN MOOOOOOOOOOOONSTRE ! »

Et si les Uzujins bravent Morphée et la peur pour se rendre sur le ponton, ils pourront voir deux immenses serpents de mer d'une vingtaine de mètre jaillissant de toute leur longueur hors de l'océan. Leur têtes, semblable à celle de dragon, est muni d'écailles qui paraissent assez souples, tandis que des crocs acérés se dévoilent alors qu'ils ouvrent leur gueule pour laisser s'échapper un hurlement strident. Par contre, aussi étonnant que cela puisse paraître, ils ne possèdent pas d'yeux... Une particularité qui ne fait qu'accentuer le caractère horrible de ces enfants de l'océan.

Récapitulatif combat:

Un monstre oui, qui commence à s'en prendre à l'équipage du navire tandis que les Uzujins prennent conscience de la situation plus qu'alarmante. En effet, il ne leur est pas possible de perdre, ni le bateau, ni un seul membre de l'équipage déjà tellement restreint. Subir la moindre perte serait des plus désastreux pour l'expédition et encore plus pour la suite des opérations. C'est ainsi mut par le devoir, mais surtout par l'instinct de survit que les shinobis se mettent en marche. Surprise, Junko voit ainsi le jeune Genin prendre les choses en mains. Autonome, oui, mais est-ce que cela sera suffisant au vu des ennemis qui leurs fait face ? Pour autant, il faut rendre à Hajoon la beauté du geste. Une magnifique maîtrise des techniques de clonage, lié à une utilisation intelligente d'objets d'assauts qui, dans le chaos présent, permettraient de mettre fin à l'attaque alors qu'elle n'a fait que commencer. Les Clones se jettent ainsi dans la gueule des monstres, armés de projectiles métalliques, ayant pour seule but la mort.

Consciente de l'ingéniosité de son camarade, la Dame d'Uzu ne reste pas sans rien faire, tentant l'utilisation d'une technique bien particulière que seuls les plus grandes terreurs du Sekai osent utiliser. Mais lorsque l'on connaît la réputation de Junko, personne ne peut douter qu'une telle arcane puisse faire mouche. C'est d'ailleurs ce qui se produit, alors que non pas un, mais bien les deux serpents se figent de terreur, bouche grande ouverte, laissant les doubles du Genin arpenter leurs bouches énormes, tandis qu'un nuage étrange vient à les recouvrir d'une substance noire et visqueuse. Le plan et la synchronisation sont parfaites, un véritable travail de professionnelle dont le fruit explose aux regards de l'équipage qui reste bouché bée devant une telle puissance. La déflagration des parchemins détruit littéralement la gueule des monstres, leur décrochant la mâchoire sous le coup, alors que les lames perforent le reste de leur crânes qui prend immédiatement feu.

S'agitant par force des nerfs plus que par vie, les deux entités oscillent avant de tomber lourdement sur le bateau, déposant de l'huile enflammée sur le pont. Un revers de médaille auquel les shinobis n'avaient guère pensé en s'adonnant à leur plan. Car certes, ils s'étaient facilement défait des monstres, mais dorénavant, c'est le navire qui est en grand danger. La situation est critique pour les Uzujins qui doivent maintenant faire face à deux serpents de mer gigantesques totalement recouverts d'huile enflammés. Il faut trouver une solution et vite, sinon, c'est la mort assurée.

Récapitulatif combat:

Bien heureusement, Dame Junko avait de la ressource. Démontrant ses capacités à user de l'élément aqueux, cette dernière mit fin au début d'incendie qui, au final, n'avaient heureusement que noirci légèrement le plancher du navire. Loin d'imposer des réparations, cette petite incartade offrit un moment de stresse bien vite oublié par tout l'équipage qui vit les flammes s'éteindre avec une facilité déconcertante. Cependant, le choc d'avoir vu de telles monstres ne poussa pas l'équipage à montrer leur joie. Du moins, pas directement. Car face à eux, restaient encore les dépouilles de ces choses sorties des abysses, qui auraient pu mettre fin à leurs existences.

Très vite, les shinobis se mirent à la tâche, découpant, lacérant, tentant de faire sombrer les deux colosses de la nature vers les tréfonds qui les ont vu naître. Une entreprise qui prit du temps, mais qui, grâce à l'aide du reste de l'équipage, qui attendit tout de même d'être sûr qu'ils étaient bien mort, vinrent en aide aux deux Uzujins. Après tout, ils étaient tous ensemble dans la même galère, et au plus vite ils se débarrassaient des deux serpents, au plus vite ils pouvaient reprendre leurs routes.

Tandis que la chair continuer de couiner sous les coups de katana et de kunaï d'autres machettes de fortune, l'eau sembla étrangement rester calme. Aucun remouds ne se fit sentir, et ce, durant toute l'entreprise des survivants. Un fait bien étrange, lorsqu'on se rappelait que les vagues, même minimes, sont supposés être constantes en ces lieux. Pour autant, personne n'y fait vraiment attention. Après tout, il y a deux, énormes serpents de mers sans yeux devant eux. D'ailleurs... Comment voyaient-ils leurs proies ? Des questions d'ordres techniques, auxquels il ne servirait à rien d'y répondre. Alors qu'un écho lointain se fit entendre, au même moment où la chair des serpents craqua et tomba dans les abysses. La joie de l'équipage cette fois-ci se fit entendre. Après tant de dure labeur, ils avaient bien droit à un moment de répit. Les survivants se serrèrent dans les bras, oubliant un instant que la mort avait bien faillit les faucher. Une chance oui.

Il était temps maintenant de retrouver un cap et surtout, de se tirer de ces eaux de malheurs ! Ils avaient passé bien trop de temps en ces lieux maudits, alors que les poissons aux alentours, libérés de l'emprise de l'arcane de l'Arpentrice, recommencèrent à nager tous ensemble, quittant les eaux calmes à coup de nageoire frénétiques. Mais pourquoi diable ?

La réponse survint dans un grognement de titan, faisant vibrer aussi bien la surface de l'eau que le bateau que les gens qui s'y trouvait. Un bruit, terrible, qui fut suivi par le déchaînement des eaux, d'où s'extirpa une forme des plus étranges. Elle possédait une bouche armés de dents acérés, d'une paire d'yeux capable de foudroyer un homme sur place. De son tronc immense, s'extirpaient deux bras semblant humains, mais dont les extrémités étaient palmés avec le bout crochu. Et tout autour de lui, des tentacules munis de bouches aux crocs menaçant, ressemblant exactement aux deux serpents de mers qu'ils avaient abattus.

Si la stupeur prit de cours l'ensemble de l'équipage, nul doute que les Shinobi auraient compris dans quel traquenard ils s'étaient fourrés. Car dans leurs désirs de survies, ils avaient coupés deux tentacules du monstre, qui réclamait dans un hurlement terrifiant sa vengeance. Mais alors que tout l'équipage, et toutes les personnes les moins puissantes se virent pétrifier sur place, le Capitaine lui, arriva près des shinobis, harpons à la main et un sourire de dément. Par quel diable s'était-il fait piquer ? La réponse parvint aussi simplement qu'elle impliquait bon nombres de soucis, car devant eux, se dressait ni plus, ni moins...

Récapitulatif combat:

L'apparition de la Bête fit son effet. Si la Jônin prenait conscience du danger que représentait la menace, il n'en fut rien du Capitaine. À quoi bon se protéger et avoir peur, lorsque l'on a en face de soi l'ultime défi de sa vie ? Il avait bel et bien entendu les remarques de la femme shinobi, mais il n'en avait cure. La mort et son étreinte mortelle n'entamait en aucun cas la détermination du vieux loup de mer qui brandissait devant la créature son harpon. Une arme simple et pourtant, qui avait fait ses preuves face à une créature des plus imposantes. Certains diront que cette histoire fût inventée de toute pièce, pourtant, dans le creux d'une écaille de la Tortue géante, sommeille encore la lame affûtée du Capitaine. Face à pareille prodigue, que peut bien être à ses yeux un vulgaire monstre pareille ? À cœur vaillant, rien n'était impossible et si la pondération était maître mot dans les premiers instants, la suite fût d'avantage glorieuse.

Comme un réflexe, le jeune ninja s'empara de ses lames, les faisant tournoyer grâce à une force étrange qui faisait crépiter l'air. Un mélange de tension et de forces invisibles, saupoudré d'assez de chakra pour faire partir les projectiles à une vitesse folle jusqu'à leur cible. Mais l'ont elle atteinte ? Le regard du jeune garçon ne put se tromper en voyant le premier kunaï se faire dévier par un tentacule. Le second fut esquiver, par simple mouvement de la Bête qui n'avait même pas fait attention qu'elle avait réalisé une telle chose. Le troisième quant à lui se planta dans un tentacule sans même faire tressaillir le Kraken. Ne restait plus que l'ultime arme de jet, qui continua sa route, échappant par miracle à la myriade d'obstacle qui pouvait la dévier de sa trajectoire. Il ne restait plus qu'à retenir son souffle et espérer.

Au même moment, la kunoichi se lança dans le feu de l'action. Usant d'une technique d'assaut des plus sommaires, elle tenta le tout pour le tout. Qu'avait-elle à perdre de plus que sa vie ? Rien. Il lui fallait protéger le commanditaire et son subalterne, coûte que coûte. Aussi s'élança-t-elle, s'accrochant à une des tentacules du monstre qui, ressentant l'étreinte du fil, commença à faire basculer son appendice. Un acte qui propulsa dans les airs Junko, la rendant aussi vulnérable que les kunaï lancé par son camarade. Dans son esprit, un plan simple : Immobiliser le monstre. Et pour cela, elle avait dans son répertoire une arme assez puissante pour cela. Mais en plein vol, quelque chose attira son attention. Un projectile fait de métal et crépitant d'énergie électrique. Il avait été dévié et s'apprêtait à la toucher. Le doute commença à s'installer. Allait-elle mourir de la main de son propre village ? Et alors que ses yeux auraient pu se fermer pour accepter la sentence, un bruit métallique vint la sortir de ses doutes. Une vulgaire pierre venait de dévier le kunaï. Un simple regard en arrière et elle aurait pu voir l'un des charpentiers, fronde à la main, lui souriant de toute ses dents et d'une confiance renouvelée.

Ce fut grâce à ce geste simple, que les mains de la kunoichi purent toucher la peau glissante et rugueuse de la Bête et y apposer un sceau qui commença à se rependre, telle une traînée de poudre, provoquant douleur et spasmes dans le corps du Kraken qui hurla d'un cri strident sa douleur. Il n'arrivait plus à bouger, ses membres ne voulaient plus répondre, et à ce moment précis, une lame se planta dans sa gorge, déversant une charge électrique si intense que son hurlement se tue immédiatement. Ils avaient réussi à entraver un monstre gigantesque grâce à un travail d'équipe d'exception. Tout était de leurs côtés pour survivre à cette rencontre improbable, et ce fut à cet instant que le Capitaine fit son apparition, arme au poing, usant de toute la force et de l’expérience acquise au cours de ces nombreuses années pour décocher son harpon, le lançant comme si sa vie en dépendait.

L'objet commença son ascension, tournoyant sur elle-même en parcourant les mètres qui le séparait de sa cible. Pendant un instant, tout le monde eut le souffle coupé, l'attaque mettrait-elle fin à la vie du monstre ? La mission finirait pour les shinobis et tout rentrerait dans l'ordre. Il suffisait que l'arme se plante dans le monstre. Pivotant toujours, le métal trouva un rayon de soleil fugace et y réfléchis sa lumière qui atteignit l'oeil du Kraken. Un simple stimuli qui fit reprendre au monstre toute sa contenance. La colère gronda en lui et sa puissance se déversa dans tout son corps, brisant ses entraves alors qu'un tentacule se sacrifia pour briser le harpon qui tomba en morceau dans les limbes de l'océan. La rage de la Bête ne trouva rien pour se calmer, bien au contraire. Et dans un élan de furie, sa puissance se déversa sur ses ennemis, alors qu'une trombe d'eau commença à jaillir des océans, enveloppant tout ce qui se trouvait à ses côtés dans des vagues déferlantes des plus violentes. Le chaos s'invita dans la scène, prenant à la fois le bateau, son équipage et les deux shinobis dans son étreinte fatale. Une apocalypse qui se calma alors que les protagonistes se retrouvaient emprisonnés dans une orbe géante d'eau avec leur adversaire face à eux. Désormais, ils étaient dans son domaine, où l'air et l'oxygène, ne sont guère importants...

Récapitulatif combat:

La simple mission venait de se transformer en véritable chaos. La pauvre Junko, bien que désireuse d'aider au mieux son cadet, n'était plus vraiment capable de quoi que ce soit de vraiment effectif. Quant à Hajoon, il aidait comme il le pouvait le Capitaine à se sortir de cette prison aqueuse où le prince des mers était le maître. Une situation des plus désastreuses, où l'espoir, à l'image de l'équipage accompagnant nos shinobi,  se noyaient de plus en plus dans les abîmes sombres du désespoir. Mais que pouvaient-ils bien faire, face à un tel déchaînement de puissance ? Nulle doute que les Uzujins auraient apprécié avoir dans leurs rangs quelques familiers au Suiton, ou à un quelconque élément pouvant les sortir de ce mauvais pas.

Car plus les secondes passaient, plus l'air se faisait rare, faisant doucement sombrer dans un certain comas les pauvres bougres qui accompagnés nos héros dans leur folle aventure. Qui aurait pu dire que le fameux Kraken n'était autre qu'un monstre sachant utiliser le chakra ? Mais d'ailleurs, en y repensant quelques secondes, comment cela était-il simplement possible ? Des questions qui, pour l'heure, n'avaient aucune importance face au baiser de la mort qui s'apprêtait à toucher les Uzujins.

Ce fût alors que l'impossible se produisit. L'orbe parfaite qu'avait réalisé le Kraken se vit soudainement trancher en deux. La stupeur d'une telle puissance laissa la bête sans voix alors qu'il put sentir une large lacération le découper de la tête aux tentacules. Qui avait donc osé s'en prendre une fois de plus au prince des océans ? Les eaux contenu finirent par se déchaîner, libérant l'équipage et le navire dans une déferlante de vagues qui mit fin à l'embarcation qui se disloqua. La fin d'une époque pour le pauvre Capitaine qui vit son joyaux partir en lambeau. Mais qui ? Comment ? D'où provenait cette émanation colossale de Chakra capable de trancher les eaux et la carapace si solide du monstre ? Au loin, Hajoon put entendre, après être remonté à la surface, les hurlements bestiaux au loin. En tournant la tête, les deux ninjas pouvaient constater l'arrivée d'un navire des plus sordides, tandis que sur la tête de proue, se dressait la silhouette d'un homme tenant dans sa main une épée gigantesque, tandis que sur son crâne était vissé un chapeau tout aussi disproportionné. Et si pour l'heure, les Shinobi ne savaient rien des intentions de ces hommes, Junko était aux premières loges pour constater les dégâts que l'attaque avait produit sur la bête qui aussi soudainement qu'elle avait pu apparaître, disparu sans laisser la moindre trace.

Le calme revient tout doucement sur la mer encore agitée par quelques vagues et autres débris qui continuaient à tomber du ciel, offrant à l'équipage et aux Uzujin quelques radeaux de fortune en attendant d'être sauver. Une aide, qui leur parvint de l'étrange navire qui s'avançait vers eux. Etait-ce des alliés ? Ou des ennemis ? Rien n'était moins sûr pour l'heure, mais ce n'était pas comme si le duo avait vraiment le choix. Sans navire et perdu en pleine mer, le bâtiment de cet homme à l'épée gigantesque était leur seul espoir de survit.

HRP : Hey ! Désolé pour l'attente de la réponse mais vous voici au deuxième chapitre de votre aventure ! Vous vous demandez sans doute qui est ce Capitaine à l'énorme épée ainsi que ce navire ? Ca je vous le réserve pour le prochain tour ! En attendant, je vous donne quelques détails pour faciliter vos réponses, sachant que l'équipage du navire vous sauve si vous le désirez ! En montant à bord vous découvrez plusieurs personnages hauts en couleurs, dont un aveugle aux allures de Shinobi, une jeune demoiselle vêtu d'un kimono très élégant (qui doit avoir l'âge d'Hajoon d'ailleurs) et le fameux épéïste qui, pour le moment, vous toise de son perchoir et ne se présentera qu'au poste suivant.

Récapitulatif combat:

HRP:

L'aveugle:

La Fillette en Kimono:

L'homme à la grosse épée:

« Vous l'avez échappé belle ! » interrompit la jeune demoiselle en kimono de sa voix d'enfant. « Ca fait des jours qu'on traque cette bête ! Une chance que le boss était dans le coin et assez reposé pour le trancher en deux hey hey ! »

« Assez ! » coupa une voix roque et profonde qui fit trembler tout l'équipage alors qu'au même moment, apparu l’épéiste aux allures de Corsaire. « Veuillez excuser la jeunesse de ma seconde. Je me nomme Kurohyou, je suis à ce jour, le Capitaine suppléant de ce navire. Sachez que vous êtes la bienvenu et qu'aucun mal ne vous sera fait... » Son visage se tint alors d'une aura plus triste. « Nous avons subit assez de perte dans cette quête... » Il releva la tête vers Hajoon et se mit à sourire légèrement. « Oui. L'équipage de ce navire était quelque peu enjoué à l'idée de tuer celui qui a fait sombrer nombre d'entre eux. Notamment leur Capitaine, Kendo Isamu, celui qui devait payer la note à la fin de ce périple... »

« ISAMU ?! » La voix du Capitaine Ashabu s'éleva soudainement tandis qu'il se défit du jeune Genin pour s'avancer en claudiquant vers l'épéiste. « Isamu s'est fait enlevé par cette créature ?... Est-il... » « Non. » coupa le suppléant alors que son regard se gorgea d'une pointe de sévérité. « Nous n'avons aucune raison de penser que ce monstre a tué le capitaine... Et au vu de votre âge avancée et de votre nom, je suppose que c'est vous, son fameux rival de toujours n'est-ce pas ? » « En effet. » répondit l'homme en se redressant du mieux qui le pouvait. « Bien... Etant jusqu'à preuve de sa mort, toujours mon commanditaire, le Capitaine Isamu avait formulé des ordres vous concernant vous et votre équipage. » La main du corsaire se posa sur le pommeau de son épée alors que son regard se posa sur l'aveugle qui, dans l'ombre, semblait fixer les deux shinobis. « Momoku, je te pris d'escorter le Capitaine et son équipage jusqu'à leurs appartements. Fais soigner ceux qui en ont besoin, qu'ils ne manquent de rien et puissent se remettre de tout ceci. » Celui dont l'apparat faisait clairement penser à un shinobi se contenta d'incliner légèrement sa tête, avançant comme si de rien était vers Junko, lui faisant signe de s'avancer. Une question cependant demeurait : Comment un aveugle pouvait-il aussi bien voir et se déplacer dans un environnement pareille ?

« CAPITAINE ! UN HOMME À LA MER ! C'EST YUNA MONSIEUR ! »
« QUOI ?! »

Les yeux du Corsaire s'écarquillèrent alors qu'il fonça vers le bastingage, cherchant frénétiquement sur la surface de l'eau, parmi les décombres, cet être dont il avait perdu tout espoir de le revoir. Mais alors que tous se mirent à se pencher vers l'océan, un corps frêle se jeta la tête en avant par dessus bord, son kimono voltigeant dans sa chute alors qu'elle plongeait dans les abysses. Les ordres furent donné tandis qu'un double de la Dame d'Uzushio tentait de traîner le corps inanimé de la jeune femme vers le navire. Très vite, la jeune fille se saisit du corps de Yuna et, remerciant le double de Junko, prit la relève. En quelques minutes, les deux femmes retrouvèrent le plancher du pont du navire où tous s'agglutinèrent pour constater l'état de celle qui, un jour, fit partie de leur équipage.

« ECARTEZ VOUS ! » hurla le capitaine suppléant, provoquant la crainte et la peur au sein de ses hommes qui reculèrent tous. « Comment va-t-elle Tsubomi ? » La jeune fille était déjà entrain de faire le nécessaire pour ranimer la navigatrice, essayant de relancer une respiration qui n'était déjà plus depuis plusieurs secondes. Mais à force de courage et de détermination, de l'eau de mer finit par s'échapper de la bouche de la jeune femme, provoquant le soulagement de l'équipage et notamment de la fillette, qui, juste après que Yuna ait reprit ses esprits, lui décocha une gifle d'un autre monde. Surprise par se geste, la navigatrice ne su quoi répondre tandis que la fillette en kimono fondit dans ses bras, laissant plusieurs larmes et sanglots agrémenter cette scène peut conventionnelle. La demoiselle, prit conscience d'où elle se trouvait, et prit dans ses bras la jeune fille en kimono, caressant ses cheveux tendrement, laissant échapper quelques mots tendres que tous purent entendre.

« Pardonne moi petite sœur... »

Des retrouvailles attendrissantes que Junko et Hajoon purent voir tranquillement avant que l'aveugle ne finissent par les rejoindre, les sommants de le rejoindre, à l'écart des oreilles indiscrètes. Ne laissant pas vraiment le choix aux Uzujins, Momoku attendit d'être assez loin pour finalement faire face aux deux shinobis.

« Je ne vais pas passer par quatre chemins. Je sais que vous êtes tous deux des shinobis. Aussi, expliquez moi pourquoi vous êtes avec le Capitaine Ashabu et quel est votre rôle dans cette affaire...  Notamment vous, qui portez sur vous l’emblème des Arpenteurs ! »

HRP:

L'aveugle ou Momoku:

La Fillette en Kimono ou Tsubomi:

L'homme à la grosse épée ou Kurohyou:

Il s'avérait donc que leurs sauveurs étaient leurs rivaux. Ou plutôt des shinobis visiblement très expérimentés et embauchés par Isamu, le rival du truculent capitaine Ashabu.
Glacial et imposant, celui qui s'était présenté comme le vice-capitaine questionna bien évidemment les ninja d'Uzushio.
Ses sens surnaturelle aux aguets, Junko nota que le sabreur de génie, le soi-disant aveugle et la jeune en kimono disposait d'un chakra digne d'un shinobi.
Aucun cependant n'égalait ses propres ressources. Il y avait également quelques choses d'étrange dans... l'aura de ce Kurohyou. Et dans son épée.
Elle nota que Momoku, l'aveugle semblait également troublé : il paraissait à la fois inquiet pour son vice-capitaine et mal à l'aise voire craintif face à Junko
Vu son handicap, il devait avoir d'autre façon de percevoir son environnement... Comme elle, il devait être un ninja senseur et la jônin devait lui apparaître comme un effroyable danger.

On les conduisit dans des quartiers spartiates mais confortables.
Les uzujins purent alors noté que ce navire, nommée le Héron Noir en raison de la couleur foncé de son bois, semblait aussi dépeuplé que celui d'Ashabu.
Peut-être qu'en réunissant les deux équipages, ils auraient enfin de quoi naviguer sereinement. Il semblerait que la traque de la Bête était terminée après tout.
Un conclusion amère et frustrante : ce n'était pas leur employeur qui avait occis le monstre marin... Était-ce là l'échec de leur mission ?
Mais meurtris, épuisé et perdu dans ces eaux inconnus, les uzujins avaient pour l'instant d'autre chat à fouetter.

Momoku se fit le porte-parole du groupe de shinobi concurrent : le vice-capitaine se retira en affirmant devoir donner des ordres, ce qui sonnait aux oreilles de l'expérimentée Junko comme un prétexte. Il alla s'enfermer dans les quartiers du capitaine.
Tsubomi, la fillette en kimono (il y avait bien qu'une kunoichi pour porter ça en pleine mer) s'absenta aussi, soucieuse de s'occuper de Yuna qui était apparemment sa soeur.
Il était visible que l'équipage d'Isamu n'avait pas abandonné sa navigatrice volontairement.
L'aveugle commença à questionner les ninja d'Uzushio, son attitude confirmant à Junko qu'elle était sans nul doute en présence d'un collègue... Et de quelqu'un d'assez instruit ou expérimenté pour savoir reconnaître un Arpenteur des Six Chemins.

Le visage basané de Momoku se fendit d'un sourire amer aux réponses de Junko et d'Hajoon.
"Ainsi, Ashabu et Isamu ont eut la même idée. Vous êtes donc nos miroirs... Quel étrange destin. Je n'aurais jamais cru rencontré quelqu'un de la trempe de Kurohyou en navigant sur ces mers brumeuses."
Ce dernier commentaire s'adressait à la jônin.
Il s'adoucit à l’intervention d'Hajoon, le remerciant d'un hochement de tête.
"Sa sœur te sera reconnaissante pour cela. Elle est ton pendant, ton reflet ici. Encore jeune et inexpérimentée... Mais un atout précieux pour nous. Un atout qui vous manque. Elle a quelques connaissances dans les arts médicaux. Vu que vous avez ramené notre navigatrice, elle pourra peut-être panser vos blessures... Mais n'aller pas l'épuiser et notre équipage est prioritaire."

L'offre semblait fort généreuse venant d'un "concurrent" et pour une kunoichi de la trempe de Junko, cela cachait sûrement quelque-chose. Nul doute que l'aveugle n'allait pas tarder à leur proposer un marché.
"Pour répondre à votre question, non, le capitaine Isamu n'a pas disparu à Jakunatako mais plus tard, lors de notre traque. Mais il a disparu à cause de ce qu'il s'est passé dans ce maudit port."
Sa voix se fit dure et pleine de venin en réponse au nom mentionné par Junko.
"Jitsuko. Tel est donc le nom de cette sorcière. La source de tous nos malheurs, je le crains. Sachez que nous la tuerons. Si vous êtes sa collègue ou tenter de négocier son âme corrompu, nous vous abattrons comme des chiens. Est-ce clair ?"

Visiblement, Jitsuko avait fait forte impression à l'équipage du Héron Noir. Être affilié aux Arpenteurs des Six Chemins et reconnu comme tel pouvait donc mettre les uzujins face à un nouveau problème, mortel.
Cependant, Momoku n'avait rien tenté, ni même fait mander son vice-capitaine qui était visiblement un combattant hors pair. L'aveugle, malgré ses propos agressifs et ses menaces, ne semblait pas vouloir se frotter aux ninjas d'Uzushio. Il s'en méfiait, oui, mais ne paraissait pas souhaiter le combat.
Tant que Junko ne s'opposerait pas à ses idées de vengeance, il y aurait moyen de s'entendre avec l'autre groupe de ninja.

L'aveugle poursuivit, expliquant le traquenard dans lequel ils étaient tombés.
"Nous l'avons croisée à Jakunatako. Elle s'était déjà accoquinée avec les locaux, soit disant pour étudier leur culture. Elle fut enchantée des questions du capitaine Isamu car elle pensait que le Kraken était une figure mythologique propre au culte de sauvage locaux. Selon elle, ramener une preuve de son existence pourrait mettre en lumière certaine pratique et légende des Archipels Brumeux. Elle recommanda donc à Isamu d'embaucher des marins locaux pour le guider dans ces eaux. Il existe moult iles et îlots, souvent caché par la brume."
Il soupira longuement.

"C'était une erreur. Ils nous ont infiltré. Mais nous avions eut vent de l'expédition du capitaine Ashabu, qui nous talonnait aussi notre employeur se laissa convaincre : il embaucha les marins recommandés par Jitsuko et poussait par l'urgence, nous levâmes l'ancre au plus vite... Croyant laisser au bon soin de cette sorcière, une Yuna mystérieusement tombée malade."
La porte s'ouvrit sur ces entrefaites, révélant la jeune fille en kimono, l'air épuisée.
"Séparée et isolée de nous par des arts illusoires et apparemment empoisonnée en fait... Elle s'en remettra mais pas vite."
"Sans notre navigatrice, nous étions à la merci des indications de ces sauvages. Ils nous conduisirent sur une île drapée de brumes inquiétantes, protégée par des récifs de basalte noire aux formes... étranges. Des eaux maléfiques où nous aperçûmes bel et bien le Kraken, sans jamais pouvoir le rattraper. Les marins locaux insistèrent pour aborder l'île pour se ravitailler... Et en pleine nuit, ils massacrèrent sauvagement une bonne partie de l'équipage et enlevèrent le capitaine Isamu. Nous aurions sans doute pu le sauver, mais c'est alors que le Kraken est apparut. Sa connivence avec les indigènes était visible. Pour sauver le navire et le reste de l'équipage, nous avons dû fuir."

Le visage buriné de l'aveugle se fendit alors d'un méchant sourire.
"Et grâce à vous qui avait joué les appâts involontaires et à la chance, la Bête n'est plus ! Nous pouvons donc retourner sur l'île maudite et traquer ses maudits traîtres. On a déjà capturé et interrogé l'un d'eux, qui est encore aux fers en fond de cale : ces sont des malades, des fanatiques qui vénèrent un Dieu-Poulpe maudit et soi-disant marchande avec son peuple élu. Ramassis de connerie qu'exploite sans doute à dessein cette sorcière de Jitsuko. Maintenant que leur montre marin n'est plus et avec votre aide, nous pourrions passer toute cette île de dégénéré par l'épée et sauver le capitaine et les autres captifs ! Car ces malades amateurs de tentacules sont aussi friand de sacrifices humains : à la pleine lune, quand la marée est haute, ils exécuteront Isamu !"
La fillette en kimono approuva dans un grand sourire, faisant le signe du V de la victoire.

Une alliance, voilà ce que proposait le ninja aveugle. Son histoire semblait crédible et pour être payer il leur fallait sauver leur commendataire.
Mais qu'avait à faire avec ça les uzujin ? Après tout, le Kraken avait été abattu et pas par eux. La quête d'Abashu était terminée et le vieux capitaine avait échoué : c'était les forces de son rival qui avait occis la Bête.
Ne serait-il pas plus simple de rentrer ? Après tout, les uzujin devaient veiller à sa sécurité avant tout. Il n'était pas certain qu'envahir une île pleine de zélotes vénérant un Dieu-Poulpe et amateurs de sacrifice humain soit une bonne idée.
D'ailleurs Ashabu accepterait-il d'aider à secourir son rival de toujours ?

On toqua à la porte de manière ostensible mais gênée.
Sautillant gaiement, Tsubomi alla ouvrir, révélant des marins du Héron Noir à l'air inquiet, ainsi que Abashu. Le vieil homme quant à lui semblait plutôt en joie, un sourire canaille aux lèvres.
"Momoku-sama... excusez-nous de vous déranger mais... concernant le trophée que le vice-capitaine à demander, la preuve que le Kraken a bien été occis... Et biiien..."
"Pas de corps ! Pas de sang ! Pas de traces ! Juste des débris flottant tranquillement sur l'onde..." s’enthousiasma sans état d'âme Abashu. "Notre proie nous a échappée ! La Bête est toujours vivante et nous sommes toujours dans la course !"
Il était visiblement le seul dans la pièce à en être ravis.

"Vous en êtes sûr ?" questionna l'aveugle, visiblement inquiet et semblant tendre l'oreille. Junko supputa qu'il déployait des talents de senseur.
"C'est... impossible." coupa une nouvelle voix. Celle du vice-capitaine Kuohyou. Il s'appuyait sur sa gigantesque épée noire, droit comme un i mais Hajoon pu noter que la fillette en kimono le regardait avec une certaine inquiétude. La sensorialité de Junko lui confirmait qu'il y avait quelque chose d'anormal chez le chef des autres ninjas.
"J'ai usé de mon attaque la plus puissante." continua le ninja sabreur. "C'est une technique mortelle, mon ultime atout. Rien en ce monde n'aurait pu l'éviter à part peut-être un Bijuu ou un Dieu... A moins que cette créature gigantesque n'ai le pouvoir de s'évaporer, elle est morte. Son corps a dû sombrer au plus profond de l'océan. Et nous devons sauver Isamu, pas chasser des chimères."
En tout cas, la situation rendait l'équipage nerveux. Et si le Kraken avait bel et bien échappé à leurs assauts ? La monstruosité des mers serait-elle vraiment une divinité ? Les indigènes avaient en fait raison de lui vouer un culte sanglant ?

Résumé:

Ayant vu les ninjas de l'équipage rival à l’œuvre, Junko était plus que méfiante. Focaliser sur sa mission et la survie des siens, La jônin ne souhaitait pas se retrouver embrigadé dans une sombre histoire de vengeance et de conflit ouvert avec des sauvages pactisant avec des monstres des profondeurs, manipulé par une sournoise collègue Arpenteur des Six Chemins.
Néanmoins, on ne pouvait nier que leur expédition s'annonçait mal : ils n'étaient pas certains que la cible traquée par ce fou d'Ashabu soit encore vivante... Et si c'était malgré tout le cas, qu'ils puissent l'occire facilement.

La rouée kunochi d'Uzushio décida donc de prendre ses distances, réservant sa décision pour quand elle aurait plus d'informations.
Une attitude un peu froide, mais compréhensible qui ne n'émut guère les ninjas de l'équipage rival. Junko nota tout de même un bref sentiments de déception amère teinté de suspicions dans le regard de Kuohyou. L'appartenance de la jônin au Arpenteur des Six Chemins rendait le sabreur à l'épée noire méfiant, mais il n'aurait visiblement rien eut contre des bras supplémentaires et compétents pour poursuivre sa propre mission et sauver son employeur des barbares.
Le chakra de cet homme était... étrange. Sombre et agité. Néanmoins, il ne semblait pas prendre ombrage de l'attitude prudente des uzujin.

Hajoon intervint, reportant ce qu'il avait observé avec logique et bon sens.
Mais les faits ainsi exposé semblaient indiscutables : le Kraken avait juste disparu au lieu d'être occis par la terrifiante technique du sabreur. Ce n'était pas naturel : une sorte de ninjutsu devait avoir été utilisé.
C'était à la fois troublant qu'une bête puissent user de telles techniques mais aussi rassurant : si la créature avait usé d'un tour shinobi ou équivalent pour fuir, elle pouvait être tuée !
Voilà qui enchantait le capitaine Abashu, qui pressa les uzujins de se remettre en chasse.

Chose qui n'était guère réaliste pour l'instant. Mieux valait faire alliance temporairement avec l'équipage et les ninjas d'Isamu : eux au moins avaient un bateau en état de naviguer.
En réunissant les deux équipages de traques, ils avaient une nefs à même d'affronter de nouveau le Kraken... Ou de tenter d'aller libérer le capitaine des griffes des adorateurs du Dieu-Poulpe manipulés par Jitsuko.
Il convenait donc d'en apprendre plus sûr le culte de ces derniers.

Le petit genin pris l'initiative d'interroger le captif. Sa figure innocente, sa curiosité presque enfantine et le fait qu'il n'appartenait pas à l'équipage d'Isamu lui permirent de marquer des points auprès du sectateur.
"Les Dieux ne se révèlent qu'aux esprits purs et élevés !" grinça le zélote, les yeux écarquillés (avait-il consommé quelque substance hallucinogène ?). "Les païens et ceux qui croient dompter les mers ne les verront jamais. Ils seront balayés par une vague, attirés dans les Profondeurs par Les Nombreuses Mains de ses serviteurs. Là, condamnés pour l'éternité, leurs esprits captifs à jamais de leur corps morts, blanc et gonflé d'eau, ils seront les esclaves de notre Dieu, de sa Famille et de ses fidèles..."

Oh joie, un fanatique psychopathe... En tout cas, il ne simulait pas, réellement persuadés de ce qu'il racontait. Mais jusqu'ici, cette croyance n'avait rien de spécial. Elle cadrait avec l'environnement marins et la présence d'animaux tentaculaires gigantesques qui paraissaient nicher ici.
En bon cultiste prosélyte, le captif ne se fit pas prier pour parler de ses croyances, caressant un médaillon de jade d'un vert malsain représentant une hideuse tête mi-homme, mi-poulpe.
"Impies ! Vous luttez vainement contre des vagues et tempêtes ! Vous n'avez porté qu'un coup d'épée blasphémateur dans l'eau... Ses Serviteurs sont innombrables et puissants, venant des Profondeurs de l'Au-Delà ! Ne vous croyez pas leur égal !"

Le "trépas" du Kraken ne semblait pas avoir beaucoup ému le zélote : en bon fanatique, il refusait d'y voir la chute possible d'une de ses divinité (ou au moins d'un de leur envoyé).
Il était toutefois troublant qu'il en soit si certain. Se pouvait-il que ses sauvages soient à même de convoquer d'autres créatures aussi terrifiante que le Kraken ? Avaient-ils fait alliances avec des sortes d'étranges Yokai des mers dont ils pouvaient requérir l'assistance ?
Néanmoins, le fait qu'Hajoon mentionne qu'il savait manier une énergie semblable à celle de l'avatar de leur Dieu semblait avoir vaguement intrigué et troublé le cultiste.
Il continua néanmoins à répondre au genin, les yeux illuminé, à moitié fou.
"Le Père transmet les édits et les savoirs de notre Dieu. Il convoque Ses Représentants, pour nous défendre des mécréants ou lors de glorieuses cérémonies. Les plus dévots sont élus et bénit, apprenant les Prières et recevant le Pouvoir de leurs saint mentors. Oui, le sang des impies et des blasphémateur est versé, quand la lune et les étoiles sont au firmament selon les calendriers sacrées gravés dans la pierre depuis des éons par nos ancêtres. Et maintenant les Prophéties s’accomplissent : la Mère est revenue parmi nous, le monde va basculer dans un nouveau cycle ! Notre gloire s'étendra aux delà des brumes et des îles ! Bientôt le Dieu-Poulpe lui-même sera tiré de son Rêve sous les eaux et viendra nous bénir ! Des rivières de sang couleront sur chaque îles refusant l'Alliance !"

Voilà qui était clair : ce culte du Dieu-Poulpe n'était pas spécialement aimable et pratiquait bien les sacrifices humains. Et ils semblaient avoir des vus sur le contrôle de la région, leur soif de puissance drapée dans le manteau de la prophétie.
Junko savait au combien il serait aisé par un érudit Arpenteur des Six Chemins de mettre en scène quelques miracles ou de conforter les barbares dans leur culte.
Nul doute que cette Jitsuko se faisait passer pour la "Mère" annoncée dans leur prophétie. Mais quel était son but ?
Étant elle-même membre des Arpenteurs des Six Chemins, la jônin doutait que sa collègue soit purement intéressée par la religions de ces sauvages ou par la conquêtes de quelques malheureux ilots.
Mais si ces histoires de Dieu-Poulpe avaient un fond de vérité... Il y avait peut-être d'antique savoir à découvrir et à exploiter.

En tout cas, une bonne nouvelle remontait de ce fatras : les cultistes suivaient un calendrier et leurs sacrifices n'avaient apparemment lieu que de nuit.
Cela voulait dire qu'il serait sans doute possible, en ce hâtant, de sauver Isamu.
Néanmoins, le fait que le Kraken est juste disparu risquait de leur compliquer la tâche s'il retombait dessus... Chose que voulait à corps et à cris Abashu.
Le capitaine pressa Junko de reprendre leur quête, quitte à embrigader l'équipage de son rival dans une nouvelle chasse au monstre.
Il voulait qu'on mette voile vers l'île des cultistes, mais juste pour se montrer et paraître menaçant afin que les indigènes leur envoie de nouveau la créature tentaculaire qu'il voulait pourfendre pour de bon.
Libre ensuite aux hommes d'Isamu d'aller délivrer leur capitaine sur cet île maudite grouillant de sacrificateur.

Kuohyou s'était de nouveau retiré dans sa cabine, accompagné par Tsubomi dont le visage révélait une certaine inquiétude pour le sabreur. Il laissa la charge des discussion à Momoku.
L'aveugle n'était évidemment pas d'accord avec le plan d'Abashu, qui restait un rival de leur employeur. Il ne voulait pas risquait un autre combat naval contre la gigantesque créature. Pas s'il pouvait l'éviter tout du moins.
Il ne doutait pas de triompher à nouveau, surtout avec les renforts d'Uzushio, mais la bataille risquait d'endommager le navire et de causer pas mal de mort dans l'équipage. Et comment réagiraient les cultistes si les shinobi arrivaient bel et bien à éliminer l'incarnation de leur Dieu ? Ils risquaient de mettre en danger Isamu et les autres captifs.

Et si la disparition étrange de la Bête se reproduisait ? Seraient-ils condamné à affronter encore et encore le Kraken sans cesse ressuscité ?
Momoku proposa au contraire d'essayer de se faire le plus discret possible, d'envoyer même juste une troupe d'élite de shinobi à terre sur l'île maudite pour délivrer Isamu et les autres. Puis ils fuiraient en haute mer et aviseraiten, quitte à mander l'assistance du Daimyo et de sa flotte pour abattre le Kraken et purger cet île de fanatiques dangereux. Un plan que bien évidemment Abashu rejetait, voulant être celui qui triompherait du monstre marin...
Peut-être que Junko et Hajoon aurait une autre idée ou ferait pencher la balance envers l'un ou l'autre plan...