Mifuyu était une femme nouvelle. Après cette seconde opération réussie, elle se sentait véritablement immortelle, prête à soulever des montagnes. Son succès lui confirmait l'évidence : sa voie était la bonne, elle était la scientifique qui révolutionnerait la science, et les Ethiques étaient bien aveugles de ne pas le voir, de penser que jouer les bons médecins suffirait à s'assurer une place durable dans ce monde. L'Iroujutsu se développait partout dans le Sekai, des shinobis de la feuille étaient aussi puissants que des Omura ; à tel point que les secrets ancestraux de la famille en étaient devenus l'unique moyen de préserver une longueur d'avance sur ces chirurgiens en puissance. Or, avec sa nouvelle force, la Sorcière n'en doutait pas, elle remettrait ses chers cousins sur le droit chemin.
Bien que galvanisée par sa réussite, elle n'en restait pas moins prudente. Elle avait connu trop de débâcles dans sa longue vie pour crier victoire aussi tôt. Les choses à Uzushio n'avaient pas forcément tournées comme elle le désirait : d'abord le Kage la surveillait, ensuite Gendo lui-même s'était déclaré son rival. Il lui faudrait frapper fort, très fort, avant d'être coupée dans son élan. Mais avant cela, il était nécessaire d'assurer ses arrières, dans l'hypothèse déplaisante où elle serait forcée de faire profil bas… avant une nouvelle attaque, bien sûr.
Pour cela, après son séjour de rétablissement sur l'île de Fusuke et avant son retour à Uzushio, la doyenne avait fait un détour. Elle s'était arrêtée sur l'île de Taira-shima, où elle avait réservé une chambre modeste dans une auberge modeste pour rester discrète. C'était le genre d'endroits où passaient tous types d'aventuriers, et ou elle avait un contact qui, disait-il, était capable de la mettre en relation avec des types qui pouvaient faire à peu près n'importe quoi. Elle l'avait prévenu de son arrivée par une missive qu'elle avait envoyée depuis Uzushio, juste avant sa retraite stratégique – fuite serait un bien grand mot. Leur relation remontait à loin, aussi elle lui faisait relativement confiance, dans la mesure où une femme comme elle était capable d'un tel sentiment. Elle avait rencontré son père pendant la guerre, peu de temps après avoir perdu son mari. Elle avait d'ailleurs eu une courte histoire avec celui-ci, mais elle doutait fortement que son fils puisse être au courant. Ils avaient ensuite essentiellement entretenu une relation criminelle, basée sur le rendu de services, le recel et les mises-en-relation louches. L'homme, n'étant pas infaillible, au contraire de Mifuyu, était finalement décédé et avait légué son empire à son fils. C'était avec lui qu'elle avait rendez-vous.
Ils s'étaient rejoints directement dans la chambre de la vieillarde, peu importait si cela faisait jaser. Personne ne la connaissait ici, encore moins avec cette nouvelle apparence, qui ne manqua d'ailleurs pas d'impressionner, mais également de plaire, à celui qu'elle nommait Kito, son contact. La Sorcière alla droit au but.
- J'ai besoin que tu me fasses rencontrer un gars. Quelqu'un capable de faire disparaître n'importe qui, de n'importe où, même si l'endroit est surveillé. - Dans quel pétrin tu t'es encore fourrée, ma vieille… enfin, je peux toujours t'appeler comme ça, maintenant que… enfin, tu m'as compris ? demanda-t-il en désignant maladroitement de ses bras la nouvelle enveloppe charnelle de Mifuyu. - Qu'on soit bien clairs, t'as jamais pu m'appeler comme ça. Bon, alors, je peux le rencontrer, ton contact ? - Oui, oui… bien sûr. Attends ici, il est justement dans le coin. Je vais vous organiser une rencontre pour demain soir. - Merci. Après quelques instants de réflexions, il saisit un bout de parchemin déchiré, sur lequel il inscrivit quelque chose qu'il tendit à l'Omura. - Je vais lui dire de te rejoindre à cette adresse, une heure avant la tombée de la nuit. Je te préviens, c'est un fin gourmet aux manières raffinées. - Un homme de goût, donc.
Elle lut le parchemin. L'adresse était celle d'un restaurant d'un village voisin, qu'elle pourrait rejoindre en une trentaine de minutes à son allure de kunoichi. Bien, c'était suffisamment éloigné de l'auberge, leur rencontre serait donc encore plus discrète. Quand vint l'heure du départ, le lendemain, Mifuyu s'était parée d'un élégant kimono rouge, laissant pour une fois de côté le traditionnel habit blanc qui était révélateur de son appartenance au clan Omura. Depuis qu'elle avait changé d'apparence, la femme-serpent ressentait à nouveau le besoin de plaire, ce tressaillement quand elle sentait que son charme faisait effet sur sa proie ; ainsi, elle se poudra légèrement, pour la première fois en plus de trente ans.
Elle arriva à l'heure prévue. Le restaurant déparait avec le reste des bâtiments plutôt standards du village. La lumière y était chaleureuse, de part les nombreuses lanternes rouges qui illuminaient l'intérieur de la salle comme l'extérieur. En outre, la devanture était parfaitement propre et les clients semblaient s'y ruer, alléchés par le délicieux fumet qui sortait des fenêtres de la cuisine. Dans le fond de la salle principale était aménagée une petite estrade sur laquelle quelques musiciens exerçaient leurs talents. La Sorcière prit place à une table, les jambes croisées, l'allure élégante, l'ombrelle à ses pieds, et attendit son invité.
Les délicieuses odeur de cuisine qui s'élevaient du restaurant chic étaient une nouvelle torture pour Mifuyu dans son nouveau corps, promesse de mille délice. Était-ce parce qu'elle était désormais incarné dans un corps plus "frai" et plus en phase avec elle-même que l'assemblage de cadavre précédent ? Ou était-ce juste dû aux talents du chef qui savait mettre ses clients en appétit ? En tout cas, l'endroit semblait réputé et avenant. Voire bondé. Des sourires canailles, notamment des musiciens, saluèrent l'arrivée de l'Omura et de sa nouvelle silhouette gracieuse. Elle s'installa à une table, indiquant qu'elle attendait de la compagnie, ce qui brisa quelques cœurs.
Le temps passant et entouré de joyeux festifs savourant des plats alléchants au fumet délicat, Mifuyu hésita à commander plus qu'un léger rafraîchissement en attendant son mystérieux invité. Il allait bientôt être en retard. Mais à l'heure dîtes, le silence se fit totalement et brutalement dans le restaurant. La Sorcière d'Uzushio serra les dents, sentant soudain un insidieux et violent mal de crâne lui embrumer l'esprit. Non, pas un mal de crâne... L'impression fugace et désagréable cesse aussi vite qu'elle était venue.
Autour de l'Omura, tous les convives se levèrent, sans parler et sortirent du restaurant d'un pas mécanique, les yeux vides. Les musiciens semblaient figeait au milieu d'un morceau, tout comme les serveurs et les bruits de cuisine avaient cessé. Même la rue qui semblait si animée quelques instants auparavant se vida avec efficacité. Dans ce soudain silence, la porte coulissante du restaurant s'ouvrit et un homme gigantesque et obèse se fraya péniblement un passage. Il portait un masque de théâtre blanc avec une bouche rouge écarlate aux canines protubérantes, mélange de yokai vorace et clown inquiétant. Ses habits étaient de bon goût, visiblement sur mesure et coûteux.
Sans coup férir, il se dirigea vers la Sorcière d'Uzushio et s'inclina poliment, malgré sa taille imposante et son embonpoint. "Madame. J'espère ne point vous avoir trop fait attendre ?" déclara-t-il d'une voix suave et cultivée, presque maniérée, qui tranchait avec son physique de brute malsaine. "Ni, même si cela me parait douteux, effrayé par cette petite mise en scène..." Il tira une chaise et s'installa à la table de l'Omura, la faisant copieusement grincer. "Vous comprendrez j'espère que quand enfin nous avons su qui avait sollicité cette charmante rencontre, des précautions s'imposaient pour une parfaite discrétion. Et... avouons-le sans honte, s'était également l'opportunité de vous prouver notre sérieux et nos talents. Je me présente : Keshi Chô, pour vous servir. En tout cas, je l'espère : vous êtes ravissante et cette robe est d'un goût exquis, assortie à mon masque qui plus est !"
Il leva une main presque aussi grosse que la tête de l'Omura (la nouvelle en plus !), pour hêler un serveur. Ses épaules s'affaissèrent quand il constata que celui-ci, toujours statufié et le regard vide, ne réagissait pas le moins du monde. "Très drôle, chère associée..." lança en grognant le poussah masqué en se retournant vers la porte d'entrée. "Mais dégèles-nous les garçons de café et les cuistots. Ce serait comble de l'impolitesse d'inviter deux dames aux restaurants sans rien pouvoir leur offrir à manger... Et viens t'asseoir, que diable ! Un peu de politesse !"
Une seconde silhouette masquée, bien plus petite, pénétra dans le restaurant. Si pour l'ogre obèse tout à part son masque dénoté l'homme de goût, la jeunette sautillante qui venait d'entrer étaient tout l'inverse. Déjà, elle devait avoir la même taille à peut prêt que l'ancien corps de l'Omura. Elle portait un espèce de kimono informe à rayure noire et rose pâle, trop grand pour elle (les manches tombaient sur ses mains), ainsi qu'un tour de cou de plume de corbeau. Son masque semblait figurer un mélange hideux entre un inquiétant clown pleureur et un lapin (oreilles comprises), d'où s'échappait deux couettes d'une chevelure rose vif.
Cette seconda apparition fit de grand geste de ses trop longues manches, masquant sans doute quelques mudra, et le restaurant repris vie. La musique s'éleva à nouveau et les serveurs commencèrent et nettoyer les tables abandonnées comme si de rien n'était. Nul ne fit la moindre remarque ou ne s'étonna du restaurant désormais quasi-vide. "Maiiiiis Chôooooo ! C'est la Sorcière d'Uzushio ! Elle mange les enfants !" se récria bruyamment l'espèce d'usagi masquée. "Puis j'devais resté dehors pour monter la garde et la stabstabstab si jamais elle nous trahissait ou si j'trouvais des couillons d'Uzushio dans les poubelles..." "Je suis certain qu'il n'arrivera rien de tel. Nous sommes entre gens de bonne compagnie et s'il te plaît, pour une fois, essaye de te comporter en être humain vaguement civilisé ! Et une demoiselle ne peut décemment pas traîner dans la rue à cette heure." "J'pourrais massacrer cette ville facile, une demi-heure top chrono !" Lourd soupir.
"Là n'est pas le problème. C'est une question de standing et de convenance sociale. Alors à table et salut poliment notre invité." Bon gré mal gré, la jeune fille (enfin, elle paraissait jeune, dans sa voix et ses mouvements) s'installa à la table de la Sorcière d'Uzushio. Elle se battit un instant avec ses trop longues manches, puis tendit une main aux longues rongés à Mifuyu. "Pas vraiment enchanté, mais on va faire comme si ! J'suis Keshi Ao ! Eh, Chô, j'peux prendre du sake ?" "Tu auras une coupe si tu es sage et si tu fini ton plat. Ils ont des donburi tout à fait fameux malgré leur simplicité."
Le Keshi obèse se tourna vers Mifuyu, visiblement las des manières de sa comparse. Il commanda rapidement mets et boisson en quantité pantagruéliques. "Veuillez l'excuser : elle ne sait pas se tenir. La fougue de la jeunesse... Normalement, je ne vous l'aurez pas imposée, mais elle a insisté pour venir et après tout, votre nom a suscité une certaine curiosité, voire une certaine appréhension chez certains membres de notre organisation. De cette émoi est née une abondance de précaution, dont ma jeune et remuante collègue fait partie. Mais laissez-moi vous servir un peu de ce vin des Côte d'Omui, un cru excellent... Vous pourrez ensuite nous dévoiler la raison de cette rencontre impromptue..."
Feat.
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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Pendant les quelques minutes qui la rapprochaient de l'heure fatidique, de cette rencontre dont elle ne savait nullement quoi attendre – peut-être était-ce un éclair de génie, peut-être une vaine tentative de se rassurer – la doyenne, intriguée par le plaisant fumet qui sortait de la cuisine, voulu commander un premier plat qu'elle pourrait partager avec son invité. Puisqu'il était un gourmet, sans doute apprécierait-il cette petite attention.
Seulement, tandis qu'elle se retournait en levant le bras – bras d'ailleurs recouvert de bandages, ingénieux stratagème lui permettant de masquer les écailles qui ornaient son nouveau corps si sublime – elle crut que quelqu'un avait arrêté le temps. Voilà une prouesse surprenante, et rassurante, se dit la vieillarde, persuadée que cela signifiait qu'elle avait affaire à des gens sérieux. D'abord, tous les habitués du restaurant le quittèrent en même temps, ne laissant qu'elle, seule à sa table, souriante, intriguée. Les serveurs semblaient ne pas la regarder, mais étaient restés là. Les musiciens avaient arrêté de jouer et se tenaient immobiles sur la scène. En cuisine, l'odeur persistait mais les bruits si caractéristiques émis dans une cuisine s'étaient eux aussi totalement arrêtés.
Enfin, la porte s'ouvrit.
Un homme, absolument gigantesque, un ours débordant de bonhommie, s'approcha à pas lourd de la table de la dame. Il était habillé d'un élégant ensemble et d'un masque blanc, inquiétant, qui avait pour but de masquer son identité. Hum. La Sorcière se recula inconsciemment sur sa chaise. Bien qu'elle était confiante en sa capacité de maintenir le contrôle sur la situation, elle n'appréciait guère être placée dans une telle situation d'asymétrie : lui la voyait, savait qui elle était ; elle, non.
L'homme, d'une politesse parfaite, fit tout de même excellente impression à l'Omura, dont l'ego ne cessait de quémander de nouvelles marques de respect comme celles que venaient de lui adresser son contact. Elle regarda rapidement la petite montre qu'elle avait cachée sous son kimono. "Oh non, vous êtes juste à l'heure." L'ours s'assit sur la chaise en face d'elle et se présenta. A la mention du nom de Keshi, elle frissonna de plaisir. Elle avait déjà entendu parler de cette organisation et remercia silencieusement son ami de lui avoir permis d'en rencontrer un. Elle n'aurait pu rêver mieux pour la requête qu'elle avait à formuler. L'efficacité de ce groupe n'était plus à prouver, bien que la très large majorité de leurs actions restaient totalement inconnues – c'était justement ce mystère qui en faisait la légende et Mifuyu se sentit honorée de recevoir un tel accueil de la part de professionnels. Enfin des gens qui savent à qui ils ont affaire, pensa-t-elle avec plaisir.
Elle ne put s'empêcher de retenir un sourire quand elle entendit le nom de Cho. Cet homme dont elle ignorait l'identité, était énorme comme un Akimichi et portait le prénom du plus célèbre d'entre eux : quelle drôle de reconversion pour le Shodaime Hokage, s'amusa-t-elle. Ou alors peut-être que cela était simplement un trait d'esprit amusant du Keshi, qui avait très clairement trouvé un surnom qu'elle n'oublierait pas.
Quoi qu'il en fut, elle allait lui répondre quand il interpella une troisième personne, qu'elle n'avait pas aperçue jusque-là, ni même entendue, ni même sentie. La silhouette d'une jeune fille – pour ne pas dire fillette – s'approcha du duo, toute guillerette. Elle était également masquée et portait des oreilles de lapin, ce qui rendait le mélange plus perturbant que jamais. Enfin, qui était-elle pour juger… Si cette fille lui faisait une bien moins bonne impression que son acolyte, elle était bien placée pour savoir qu'il valait mieux ne pas se fier aux apparences, ayant elle-même été la plus terrifiante des gamines du village pendant une quinzaine d'années.
Ils étaient venus à deux. Etrange. Cela pouvait dire trois choses, qui n'étaient pas incompatibles entre elles : ils souhaitaient montrer leur sérieux à la doyenne, ils avaient peur d'elle, ou ils voulaient l'éliminer. Pourtant, à en juger par le discours de la petite, ils n'avaient pas l'intention de lui faire du mal, à moins qu'elle ne les trahisse d'abord. Ce n'était certes pas son intention, elle ne relâcha pas sa garde pour autant. Elle était prête à se défendre dans le cas où elle se trouvait dans un guet-apens. Elle ne doutait pas de sa nouvelle puissance, toutefois il y avait fort à parier que les envoyés d'une telle organisation devaient avoir un répondant… mordant.
"Il n'y a aucun mal, ne vous en faites pas. J'ai l'habitude de ce genre de réactions. Bien, j'imagine donc que je n'ai pas à me présenter" dit-elle en préservant sa dignité habituelle et en balayant ses deux contacts d'un air altier. "Tout d'abord, j'aimerais être certaine que ce que je vous dis ici ne sortira pas de votre organisation. J'ai, vous le comprenez, un projet assez délicat à mener." Elle tendit son verre au plus gros des criminels, et ajouta "Je ne bois pas de vin, toutefois si vous aviez du thé, j'en serais ravie". Elle marqua une pause, le temps d'une éventuelle réponse de leur part, et reprit. "Voyez-vous, je ne suis pas satisfaite avec les choses comme elles sont aujourd'hui. Les Omura, depuis vingt ans déjà, s'enlisent dans une médiocrité répugnante et j'estime qu'il est de mon devoir, en tant que doyenne, de les sauver de leur oisiveté minable. Je suis sûre que vous me comprenez."
Elle marqua une seconde pause afin de sonder la réaction de ses interlocuteurs. Elle ne voulait pas trop en dire pour le moment, mais c'était hélas nécessaire si elle voulait faire avancer la conversation et, par conséquence directe, faire avancer sa cause.
"Ce n'est pas vraiment pour cela que je vous ai sollicités. Voyez-vous, dit-elle à nouveau comme si elle cherchait l'approbation explicite des Keshi, certains obstacles, que vous pourrez imaginer aisément, font que je ne suis pas assurée d'y parvenir du premier coup. J'aimerais être assurée, en cas d'échec, que vous m'aiderez à faire profil bas un peu de temps, avant d'affiner ma stratégie."
Malgré la bizarrerie de la situation et de l'accoutrement de ses contacts, Mifuyu gardait son calme. Il faut dire que la Sorcière d'Uzushio en avait vu d'autre, même si visiblement elle avait découvert une paire de shinobi particulièrement dangereux. L'imposant Keshi masqué fut fidèle à sa réputation, commandant pléthore de délices coûteux mais d'un goût exquis. D'une politesse suave, il s'enquit des préférences de l'Omura et conseilla même un thé noir de la maison, propice à la concentration et se mariant parfaitement avec quelques plats de la carte.
Curieusement, les serveurs ne semblaient toujours pas noter le vide de leur restaurant (qui se reflétait dans leur yeux hagards), ni l'apparence rocambolesque de deux de leur client. Alors que l'orchestre jouait en sourdine une balade à la mode requise par la Keshi au masque de lapin, les discussiosn proprement dit commencèrent entre le service des plats. Mifuyu pu noter la sophistication du masque de l'obèse, qui s'ouvrait subrepticement pour lui permettre de manger sans révéler rien de plus qu'une bouche lippue.
D'un hochement de tête poli, l'homme masqué confirma que la Sorcière n'avait pas à faire étalage de sa légende auprès d'eux. Un sourire torve, encore agrandit par le masque de clown cruel répondit par contre à sa demande de discrétion. "Sachez madame, que mes propres lèvre seront scellées. J'attache grand prix aux bonnes manières et jamais je ne trahirais les petits secrets d'une dame..." affirma-t-il fermement d'un ton galant. Il haussa cependant les épaules. "Malheureusement, de par la nature plutôt... libertaire de mon organisation, je ne puis nullement m'engager pour les autres qui pourraient être éventuellement impliqués dans votre... projet. Ni à propos de ma collègue ici présente." "Moi, j'm'en fiche... Eh ! C'est bon ce truc !" rétorqua la jeune (?) femme, qui ne semblait que moyennement intéressée par l'échange. "Je ne promets rien, jamais. Je parlerais de votre trucs aux autres, si j'ai envie. De l'organisation ou non. Si c'est mon bon plaisir, je balancerais tout à... C'est quoi le nom de leur tyran ? Uzukage ?" "Senkage. Son nom est Meyo Tsuri, sans affiliation clanique." "On s'en fout. Si j'en ai l'envie, je pourrais me pointer dans son bureau pour tout dégoiser sur cette soirée. Ou lui écrire une lettre. Ou chopper un ninja d'Uzushio et lui graver au couteau un compte rendu dans la couenne. Si vous voulez m'en empêcher ou vous vengez après, suffira d'essayer de me tuer. Simple, non ?"
Son compagnon soupira et d'un geste vaguement méprisant de la main, lui conseilla de s'intéresser plutôt à son assiette et de laisser les grandes personnes discuter. Mais à aucun moment il ne s'opposa ou ne corrigea son acolyte. Visiblement chez les Keshi, tout le monde pouvait faire étal de son opinion et agir comme bon lui semblait... Voilà qui était dangereux. Mais qui offrait aussi d'intéressante opportunité : le refus de l'un d'eux ne voulait pas dire le refus de l'autre ou de l'organisation...
Le colosse masquée écouta quant à lui posément le début de l'argumentaire de la splendide et venimeuse Omura. "Le monde change, que voulez-vous..." rétorqua-t-il d'un ton vaguement las. "Certains se battent en espérant le retour des temps anciens. D'autres envisagent d'étranges avenirs... Je suis Keshi et comme ma jeune amie, j'ai des opinions plutôt tranchées à ce sujet. Chacun fait ce qu'il veut mais si vos... condisciples se complaisent dans leur décadence, qui suis-je pour juger ? Et d'ailleurs, peu me chaut : à mon avis, ils méritent juste de disparaître. Rien d'étonnant après s'être fait passer un collier au cou. Ces Villages Cachés faussent et abâtardissent la saine concurrence entre les ninjas..." "Que des mollassons ! Des mauviettes !" surenchérit soudain la lapine masquée d'un ton à la fois joyeux et agacé. "Et voilà qu'il faut pas faire de vague, s'incliner devant les Daimyo... Et si y'a un bon p'tit massacre, on se dépêche de dire que c'était la volonté d'Ichibi ou de Jashin ! Ou on dédommage les victimes ! Pleutres ! Quant on tue, faut le faire pour soi et le faire savoir aux autres !"
Sirotant avec délectation un verre de vin d'un rouge sanglant merveilleusement assortis à la robe de l'Omura, l'obèse clownesque fit signe à la sorcière de poursuivre. Le projet sous-entendu de l'Omura amena de nouveau un mince sourire (virant à la grimace avec le masque) sur le visage dissimulé du colosse. "Si je puis me permettre, voilà une demande un tantinet osée..." fini-t-il par annoncer, après avoir pris le temps de réfléchir et de savourer une viande délicieuse diligemment apportée par des serveurs zombies. "Habituellement notre organisation est sollicitée pour deux choses. La première est d'assurer une... extraction rapide et discrète du client et d'aider à son installation dans ses projets futurs et indépendant d'une quelconque autorité tatillonne... Nous vous aidons à briser vos chaînes, mais c'est tout : ce que vous faîtes après de votre liberté ne nous regarde pas..."
Sa jeune compagne voulu intervenir, mais un geste impérieux la fit taire. Elle se mit à bouder et se vengea en engloutissant une quantité invraisemblable de nourriture, y compris de l'assiette de son compère. "Parfois, bien plus rarement, un client quémande notre aide pour un Grand Projet, visant à abattre le carcan imposé par la société. Nous parlons bien évidemment là d'assassinats de sommités, de massacre de masse et/ou d'attentats. Et je dois vous l'avouer, ce genre de chose étant soumis au vote de l'ensemble des membres de notre organisation, cela aboutit rarement. Nous avons moult sensibilités et origines dans nos rangs... D'autant plus que la totalité de mes collègues sont de farouches individualistes, peu enclin à se mouiller pour autrui sans une bonne raison. Et..."
La Keshi au masque de lapin coupa impérieusement son collègue en agitant ses baguettes. "Et vous voulez juste une assurance si votre complot égoïste foire. On fait pas dans l'assurance. Si vous avez les chocottes, allez vous agenouillez devant votre Kage et votre clan et puis basta !" Son adipeux compagnon soupira lourdement, se massant les tempes à travers son masque. Il était plus qu'évident duquel des deux était le diplomate du groupe. Cependant, là encore il ne contredit pas sa jeune (?) comparse.
"Bien que formulé en termes imagés, ma jeune amie a mis le doigts sur le problème concernant votre demande... Nous pouvons vous faire disparaître, soyez-en sûre. Nous pouvons également probablement vous fournir toute une discrète logistique si jamais par exemple vous aviez envie de monter, comment dire... un clinique Omura parallèle. Ceci inclus bien évidemment la livraison de spécimens. Cela ennuierait fortement Uzushio et le clan Omura, pour notre plus grand plaisir... Nous pourrions être patients, vous laissez une chance de tenter votre... réforme et vous aider à vous éclipser en cas de problèmes... Mais se poserait alors la question : qu'y gagnerions-nous si par le plus grand des hasards ou une planification parfaite, tout se déroulait comme prévu ?" "Les Keshi, c'est pas une trousse de secours d'urgence, mamie ! C'est pas du complot à la carte !"
Visiblement, les deux Keshi et leur organisation ne voulaient pas être considérée comme une option, un plan de secours. Si Ao semblait totalement outrée à l'idée, n'envisageant sans doute même pas d'aider l'Omura, Chô semblait cependant plus ouvert à la discutions. Détendue, calé en arrière sur sa chaise, les bras ouverts alors qu'il piochait dans les nombreux plats avec des mouvements de baguettes délicats, presque féminin, il attendait visiblement un contre-argument. C'était le genre d'homme qui aimait les débats et les solutions inattendues, voire vicieuses. De ses propos ampoulés, Mifuyu savait déjà qu'il se ferait un plaisir de l'aider à déserter Uzushio...
Feat.
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"Allons-y pour le thé noir, alors. Je vous remercie" dit Mifuyu en commandant sous les conseils du gros déserteur. Les boissons arrivèrent en premier sur la table, rapidement suivies des plats. Tout avait l'air exquis, le délicieux fumet qui se dégageait de chaque assiette venait flatter les narines de la Sorcière, qui se refusait toutefois à manger. Elle n'était pas encore suffisamment sûre de ses contacts, de la confiance qu'elle pouvait placer en eux ; il était trop tôt pour se laisser aller à sa gourmandise sans filet d'atterrissage.
Elle avait raison de se méfier. Hélas, la conversation n'allait pas dans le sens que la doyenne espérait. Son secret était en danger, elle était d'emblée mise dans une position de faiblesse par ses interlocuteurs. Elle avait horreur de cela, il fallait rectifier le tir. Elle n'avait aucune envie de s'engager avec des personnes qui se serviraient de son projet pour lui nuire, surtout quand elle avait tant de choses à leur fournir. Cette relation serait du donnant-donnant, basée sur la confiance, ou elle ne serait point. Après avoir aspiré une gorgée de thé chaud, elle fronça le regard et, en s'adressant tout particulièrement à la gamine aux oreilles de lapin, elle lança l'offensive.
"Si vous faites l'une de ces choses avant que mon plan soit réalisé, je vous tuerai. Non, je vous exterminerai, ainsi que toutes les personnes qui pourraient vous connaître, auxquelles vous pourriez tenir. Vous connaissez mon nom, ma réputation, et au fond vous savez très bien que j'en suis capable. Alors essayez-donc, et on s'amusera. Je pense que vous savez comme moi que notre collaboration pourrait nous être bénéfique à tous, et que ce serait un immense gâchis que de sombrer dans ces travers malheureux. Simple, non ?"
La tension était montée d'un cran, mais il fallait la faire redescendre. La suite de la conversation, heureusement, était plus propice à l'entente. En effet, la Sorcière comprenait une grande partie des opinions de ses contacts ; elle aussi était opposée aux villages, elle aussi était atterrée par la décadence que connaissait actuellement le monde ninja.
"En vous écoutant parler, je suis persuadée qu'on pourrait parvenir à s'entendre sans problème. Je partage beaucoup de vos idées concernant les villages. Si ca n'avait tenu qu'à moi, et ce n'est un secret pour personne, les Omura seraient restés indépendants. C'est aussi pour cela que j'ai besoin de vous, car nous partageons cette même déception des affaires d'aujourd'hui."
Mifuyu écouta la suite en sirotant son thé, en silence. Tout ce qu'elle pouvait apprendre sur ces deux individus serait bon à prendre, d'autant plus que la discussion se révéla très intéressante. Les Keshi semblaient vraiment être une opportunité à saisir dans son projet, plus encore puisqu'ils partageaient des valeurs communes. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, ça ne regarde personne. Si d'injustes chaînes vous contraignent autrement, brisez-les. C'était un programme qui, assurément, résonnait favorablement aux oreilles de la guerrière qu'elle était. Quand elle eût fini d'écouter, elle compléta les explications de son projet, dans un sens où elle espérait les voir plus réceptifs. Rien, dans l'esprit de la Sorcière, ne s'y opposait : sur tous les plans, les Keshi semblaient être l'aide parfaite pour sa petite révolution.
"Je me doutais de cette réaction et j'apprécie votre implication. Vous ne voulez pas être une simple assurance, soit. Alors aidez-moi. Je vous ferai savoir que ma prudence n'est pas liée à la peur de l'échec, mais à une certaine divergence d'opinion entre vous et moi. Je suis certes opposée aux villages cachés, ce n'est pas le cas de l'ensemble de ma famille. Or, si je veux libérer ma famille de ce carcan, je dois le faire progressivement : il ne s'agit pas d'un Grand projet comme vous semblez vous l'imaginer, mais du simple assassinat de quatre ou cinq personnes, tout au plus."
Pour la première fois, elle piocha dans l'une des assiettes, et y trouva un calamar grillé fort délicieux. Elle commençait à se livrer et à s'impliquer plus fermement dans les négociations. Au moment même où elle exposait ses idées, elle les développait encore plus et la marche à suivre s'illuminait. En effet, elle aimerait éviter un guerre totale, là n'était pas son objectif. Elle voulait simplement remplacer Leiko, éliminer définitivement Gendo et redresser l'ego de son clan. A terme, si elle pouvait les convaincre de quitter le village, ce serait merveilleux, toutefois ce n'était pas l'objectif le plus urgent. Elle voulait d'abord régner sur son clan, mais pour cela, il fallait que le dit clan subsiste.
"J'ai deux cibles. Le reste du clan, je tiens à ce qu'il soit épargné. Je ne vous parle pas d'un grand projet, je ne vous parle pas d'une révolution, je vous parle d'un coup d'état ; seulement, ça nécessite un peu de délicatesse et ça prend du temps. Et je pense que vous pourriez m'aider, car vous aussi y trouverez un intérêt. Si le projet réussi, évidemment, nous pourrons ouvrir des laboratoires, c'est même un objectif personnel. Si votre aide m'est précieuse, nous pourrons vous fournir des spécimens, tout comme vous pourrez nous alimenter en sujets. Pareillement, si les Keshi acceptent de m'aider cette fois, j'accepterai également de les aider au retour, une fois, quand ils viendront me le demander. La seule condition est qu'il ne s'agisse pas d'une action menée contre le clan Omura. Le reste, aucun problème. Alors, qu'en pensez-vous ?"
L'étrange entrevue passait maintenant aux choses sérieuses. Vaguement amusée, Mifuyu se demanda un instant si les deux Keshi lui faisait le classique numéro du "gentil samouraï, méchant samouraï"... Ou bien c'était juste qu'ils avaient de caractères très opposés. L'un était gourmand, poli, avenant. Précieux même. Cependant un sentait une dureté, de sourde menace qui se cachait derrière la voix suave et l'apparence débonnaire. L'autre était agitée, grande gueule, impatiente et probablement psychopathe au dernier degré. Comment un tel duo pouvait bien fonctionner ?
La petite au masque de lapin commença à dégoiser quelques sinistres rodomontades, refusant tout net de jurer le secret sur leur entrevue. La Sorcière d'Uzushio répliqua aussitôt par quelques provocations et menaces de son cru. Derrière son masque comique, les yeux d'azur de la lapine semblèrent étinceler et pendant un instant Mifuyu cru qu'elle aller lui sauter à la gorge. "Non." coupa sentencieusement l'obèse d'une voix ferme et qui ne semblait souffrir d'aucune discussion en dévisageant sa (jeune) collègue. Il hésita un bref instant en se caressant le (double) menton avant de poursuivre d'un ton plus doux. "Pas tout de suite en tout cas..." "Maiiiis..." "Ne fait pas l'enfant, il s'agit d'une discussion sérieuse qui pourrait changer la face du Sekai."
Il se tourna poliment vers Mifuyu pour s'excuser, et sans le masque elle l'aurait vu sourire doucement. "Brisons là les menaces stériles de part et d'autres. Nous ne sommes pas quelques barbares de Suna, des cultistes d'Ichibi ou de Jashin en train de rouler des mécaniques pour savoir qui pourrait répandre le plus de sang et qui aura le grand prix de la plus horribles tortures de ses traîtres. Vous ne pourrez sans doute jamais forcer une promesse d'Ao. Aucun de nous le peut. Mais si cela peut vous rassurez, je la crois trop flemmarde pour monter un coup fourrée contre vous, sauf si vous l'agacez vraiment !" "Eh !" "... Ajoutons à ça que notre organisation disponibles de multiples talents et... personnalités diverses qu'il vaut mieux éviter de titiller. Les Omura n'ont pas l'exclusivité sur les monstres et vous ne nous avez pas contacté pour rien. Du coup, passons à autre chose au lieu de chercher qui a le plus beau plumage..."
La discussions dériva ensuite sur les Villages Cachés, visiblement honnit par les Keshi. "Si jamais vous voulez rendre leur indépendance aux membres de votre clan, moi j'suis pour. Et j'pourrais même vous y aider ! Là ça serait amusant !" intervint alors la Keshi au masque de lapin, visiblement ravie à l'idée et ne cachant même pas sa soif de sang et de chaos. "Voir imploser Uzushio avec le départ d'un de ses clans fondateur me réjouirait certes, mais je crains que cela ne soit guère réaliste. Ecoutons cependant jusqu'au bout. Visiblement au moins une certaine sorte de coopérations entre nous semblepossible."
Le gourmet au ventre rebondit laissa donc la Sorcière d'Uzushio expliciter ses sombres projets d'assassinats et de prise de contrôle de son clan. Bien vite, Ao sembla se désintéresser de la conversation, se contentant d'engloutir l'excellente nourriture ou de lorgnait vers l'orchestre qui jouait doucement en demi-ton. Mais allez savoir : avec son masque difficile de savoir si elle était vraiment inattentive ou feignait juste de l'être... Chô par contre était tout ouïe, sourcil froncé. Ses manières de tables étaient exquises, à l'inverse de celles de sa compagne. Il ne savourait ses plats qu'entre les pauses dans les explications de Miyufu, toujours attentifs et se montrant à l'écoute.
Hélant un serveur, le bedonnant Keshi se fit servir un grand cru local dont il se délecta avant de répondre à l'uzujin. "J'ai bien compris vos projets et sachez que je les approuve sans réserve. Il faut parfois savoir élaguer si on veut la prospérité... Cependant, notre organisation fournit certes de l'aide à ceux qui veulent échapper au joug d'un Village Caché ou même d'un clan, nous ne nous impliquons habituellement pas dans pareilles... manœuvres politiciennes. Le credo de notre groupe met essentiellement en avant la responsabilité personnelle et les talents individuels..." Sa compagne renifla, visiblement agacée par ce langage ampoulé. "Et ça changera quoi pour Uzushio si vous devenez cheffe de votre clan ? Voir du Village ? Vous allez pas l'dissoudre pour nos beaux yeux ? Est-ce que vous pourriez nous jurer qu'une fois à la tête des Omura vous feriez un bras d'honneur à Uzushio ? Dans ce dernier cas, p't'être qu'on pourra vous aider..."
"Toujours est-il que votre opération sort du cadre habituel des interventions des Keshi. Néanmoins, je la trouve personnellement fort intéressante et appropriée. Je vais donc user de mes privilèges et la soumettre au vote de mes pairs... Un petit instant, je vous pris." Chô composa alors un mudra inconnu de la Sorcière d'Uzushio pourtant si âgée et expérimenté. Il se raidit, paraissant méditer tout en marmonnant dans sa barbe.
Une quinzaine de minutes plus tard, l'imposant Keshi se détendit visiblement et reprit la conversation comme si de rien n'était. "Excusez-moi pour cette interruption. Vos projets ont éveillé la curiosité de pas mal de membres de notre organisation... Enfin, au moins de ceux qui ont daignés répondre à ma sollicitation." "J'ai pas écouté, j'ai assisté à cette réunion..." "... Pour l'instant, aucun consensus ne s'est dégagé aussi je ne puis vous promettre l'aide totale de l'organisation ou même d'un nombre substantiel de nos membres." "Je me demande combien y'en a qui ont répondu qu'elle se démerde..." "... Un des points soulevés a été, outre le destin d'Uzushio et des Omura sous votre férule, de nos... émoluments. En effet, si certains des spécimens dont pourrait disposer le clan Omura semblent vaguement intéresser certains, d'autres affirme qu'ils seraient tout aussi simple de les dérober. Notez que nous avons pas mal de vantards chez nous. Une déviance courante chez les shinobi dès qu'ils acquiert un peu de puissance..." "Pourquoi tu me regardes comme ça, vieux porc ?"
Chô soupira lourdement et haussa les épaules genre "vous voyez ce que je veux dire", avant de poursuivre. "La majorité de mes alliés souhaiterait quelque-chose de plus substantiel, à terme et/ou par avance. Bien évidemment, nos spécialistes en Iroujutsu m'ont demandés d'avoir un accès aux techniques secrètes de votre clan... Mais j'imagine que c'est hors de question ? D'autres s'inquiètent ou plutôt, soyons réalistes, convoitent les projets des Uzumaki. Il se murmure que ces derniers s'intéressent d'un peu trop près aux Bijuu et chercherait à s'emparer de leur pouvoir... Partager avec nous leurs travaux assurerez sans doute la coopération de nombreux Keshi ambitieux. D'autres sont plus pragmatiques et aimeraient juste que vous profitiez de votre position de jônin pour nous offrir des renseignements. Qui part en mission, où, avec qui, pourquoi, ce genre de chose. Il est possible qu'il y ai chez nous quelques petits amateurs de vendetta. Ne sont-ils pas taquins ? Quelques... érudits ou collectionneurs qui ne dépareilleraient pas dans vos laboratoires m'ont aussi demandé s'il était possible d'obtenir les derniers survivant du clan Kudo qui apparemment auraient trouvé refuge à Uzushio... Enfin, un de mes contacts est prêt à vous aider en échange de bibelots religieux que détiendrait votre village. Aucune idée de quoi il s'agit..." "Bref : donnez-nous du concret et non quelque promesse en l'air qui n'engagent que les benêts qui y crois !"
Apparemment les Keshi étaient plus ou moins prêt à aider Miyufu, si ils y trouvaient leur intérêt. Et il fallait bien reconnaître qu'ils avaient visiblement un sacré réseau d'espion ! Un (plusieurs) traître dans Uzushio ? Des méthodes de surveillance et d'espionnage à distance ? Avaient-ils des membres du clan Uzumaki ou d'autres clans du Village dans leurs rangs ? Quels mort dignement au combat ou tragiquement disparu en mer/à Baransu portaient désormais des masques blancs ?
Résumé:
En échange de leur aide, les Keshi voudrait donc, au choix : - le Hiden Omura. - une technique de sceau à Bijuu si Uzushio en met une au point. - de l'espionnage des déploiements d'Uzushio (ceci pourra entrainer l'apparition de Keshi taquins ou de difficultés imprévues dans les missions d'Uzushio). - un ou plusieurs Kudo (mort et/ou vivant). - une ou plusieurs statuettes mystérieuses.
Bien sûr, Mifuyu peut toujours essayer de négocier autre chose.
Feat.
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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« Vous avez raison, cette bataille d’ego est bien puérile » se contenta de répondre Mifuyu à la tentative d’apaisement du plus gros des deux criminels. En effet, loin d’être venue pour se battre, la vieillarde cherchait à obtenir de l’aide de l’une des plus puissantes organisations de déserteurs. C’était bien normal que ceux-ci cherchaient à lui mettre quelques bâtons dans les roues, sans quoi tout le monde pourrait leur demander n’importe quoi, n’importe quand.
Seulement, la Sorcière Omura n’était pas n’importe qui. Ils devaient le savoir aussi.
Il y eut un instant durant lequel la petite teigne sembla en accord avec ses ambitions, ce qui fit grandement sourire la doyenne. Visiblement, elle pourrait compter sur l’appui de certains si elle en venait à œuvrer pour l’indépendance de son clan. Bien qu’elle ne l’avait jamais avouée à qui que ce soit, d’autant plus que cela semblait bien trop irréalisable pour seulement y penser – de manière assez objective, Uzushio était un bien trop grand atout pour que les membres de son clan acceptent de s’en séparer – mais l’indépendance des Omura était l’objectif réel qu’elle avait toujours poursuivi. Prendre les rennes de la famille ne serait que le début. Stratégiquement, cela voulait dire s’isoler et s’attirer les foudres du village des tourbillons, mais elle était trop nostalgique des temps anciens, trop fière également, pour accepter davantage le joug que les villages cachés imposaient aux familles les plus illustres de ce monde. Surtout que le village n’avait pas toujours fait preuve de la plus grande confiance envers les Omura…
Quand Mifuyu en eût terminé avec ses explications, Chô lui assura être intéressé, bien que le projet sortait légèrement du cadre d’action habituel de l’organisation. Bon, c’était un début, elle n’aurait qu’à arrondir les angles pour obtenir ce qu’elle voulait. Après tout, la chirurgienne se doutait bien que négocier avec eux ne serait pas une chose aisée.
Le gros bonhomme assis en face d’elle lui fit signe qu’il entrait en communication avec ses camarades, laissant à Mifuyu tout le temps qu’elle souhaitait pour profiter des délicieux mets que celui-ci avait commandés. De tout le temps où elle avait parlé, elle n’avait que très peu touché aux différents plats, tout comme à la tasse de thé noir qu’elle avait commandée et qui était bientôt froide.
Un quart d’heure plus tard, l’homme revint vers elle pour lui dresser le compte-rendu de la réunion qui venait de se dérouler dans l’ombre. A vrai dire, elle était bien curieuse de la technologie qu’ils venaient d’utiliser et avait observé le tout en silence, mais avec convoitise. Elle qui ne vivait que pour la science, pour son idéal quasi-divin de création, il fallait avouer que le mode de vie des Keshi la tentait pas mal. Le temps libre, l’anonymat, la parfaite autonomie, toutes ces choses-là lui manquaient à Uzushio. D’un autre côté, s’engager dans un tel mode de vie impliquerait de renoncer à sa famille, peut-être même à son précieux disciple, et cela était un inconvénient de taille.
Elle écouta les exigences des Keshi sans broncher, et pourtant elle avait senti comme une irrémédiable envie de recracher les dernières gorgées de son thé. On ne peut pas leur reprocher d’avoir de l’audace, pour sûr. « Bien évidemment, je ne peux vous donner les techniques de mon clan. Le but de toute cette opération est de redonner leur force aux Omura, cela serait aller directement à l’encontre de mon objectif. » Elle marqua une pause, le temps de réfléchir aux autres propositions, certaines d’ailleurs ne faisant pas trop de sens à ses oreilles. Elle avait vaguement entendu parler des statuettes récupérées par le village, mais elle les savait bien gardées et ignorait tout de leur pouvoir. Si elle devait collaborer avec les Keshi, elle préférerait que cela se fasse avec quelque chose dont elle maîtrisait les informations.
Elle comprenait à présent à quel point obtenir l’aide des Keshi serait ardu, mais également à quel point cette aide pourrait se révéler précieuse. Assurément, une organisation comme celle-ci n’aurait pas de telles demandes si elle n’était pas capable de fournir une aide substantielle.
« Dans l'immédiat, vos autres requêtes me paraissent trop dangereuses. Je suis l'objet d'une surveillance quasi-constante au village, c'est pourquoi il serait imprudent de vous assurer un résultat immédiat. Je ne pourrai vous payer qu'après l'opération. » Elle réfléchit encore, laissa planer le doute, et se frotta légèrement les tempes, de plus en plus tentée par une pensée qui lui était venue précédemment et qui désormais l’obsédait. Elle pouvait les aider de bien des manières, et pourquoi pas en instaurant une relation de long terme ? Pourquoi pas monter une nouvelle fois les enjeux de cette négociation ?
La plus jeune (supposément) des Keshi soupira lourdement quand Mifuyu commença par refuser un à un les prix exigées par l'organisation en échange de son aide. "Trop dangereuses, trop dangereuses... Mais qu'est-ce que la vie sans un peu de danger ? N'est-ce pas là tout le sel de l'existence, surtout pour une kunoichi ? Trahisons ! Massacres ! Infamies ! Il faut parfois savoir embrasser le chaos !" Son compagnon soupira lui aussi, mais fit signe à la Sorcière d'ignorer sa condisciple moins raisonnable. L'obèse était visiblement le négociateur du groupe et il se doutait bien que l'Omura n'allait pas juste froidement refuser leur proposition. Pas sans une contre-offre, tout du moins.
Il se fendit néanmoins d'un petit avertissement. "Je comprends vos réticences et vos précautions, mais sachez que nous n'aimons pas tous parier sur le futur et les peut-être." annonça-t-il doctement en lançant un coup d’œil à sa jeune compagne masquée pour prévenir tout commentaire. "Nous n'avons pas pour habitude de... faire crédit." La négociation n'était toutefois pas rompu : Chô se doutait que l'Omura avait encore quelque atout dans sa manche à leur proposé. Sa réputation parlait pour elle.
Il ne fut donc pas particulièrement surpris quand Mifuyu demanda à rejoindre les rangs de l'organisation. L'obèse se pencha en avant pour écouter, visiblement intéressée. "Ah, parce que vous croyez qu'on a besoin d'une porte d'entrée dans votre misérable village où tout se vend et s'achète ?" ricana au passage Ao d'un ton ouvertement sarcastique. Le poing massif de Chô cognant brutalement sur la table la fit taire. Avant qu'elle n'en dise trop ? Combien d'autres uzujin pourraient avoir été dévoyés par ces mystérieux hommes masqués ?
Alors que la Keshin au masque de lapin soupirait et se désintéressait une fois de plus de la conversation, son bedonnant compère réfléchissait, pesant le pour et le contre de la proposition de la Sorcière. Une nouvelle fois, il composa quelques mudra et se concentra pour entrer en communication avec l'ensemble de l'organisation. Enfin, ceux qui voulaient bien écouter. Ils finirent par aboutir à une décision. "Une nouvelle fois, vous essayer d'échanger notre aide contre des promesses. Ironique, pour une bande de traître. Cependant, la majorité de mes condisciples ont jugé l'opportunité... amusante. Nous sommes donc prêt à faire un effort et à vous accepter. Par contre, pour le partage d'informations, même médicale, cela dépendra du bon vouloir des autres Keshi. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, tant que cela ne nuit pas à l'organisation. Nous vous ferons parvenir votre glorieux uniforme et un masque, mais uniquement après que vous nous aurez remit des informations substantielles sur les déplacements et missions des hauts-gradés de votre choix. Celui-ci vous permettra d'entrer en communication avec nous tous." "Oooh ! On accepte n'importe qui maintenant !" pesta la Keshi au masque de lapin. "Bon faut espérer que ça foute la merde à Uzushio, tout ça... Oh, oh ! J'peux me charger de ce Gendo ? Vu que j'aurais sans doute pas l'droit de tuer notre nouvelle recrue ?" "Nous verrons ça plus tard et soumettrons cette demande aux votes. Tu ne veux pas priver nos estimés confrères d'un joyeux petit égorgement ?"
Il se leva en s'inclinant devant Mifuyu, mettant fin à la réunion informelle. "Enterrer un rouleau avec vos informations sur les hauts-gradés d'Uzushio sous le pin tordu qui se trouve au nord de ce village. Vous avez deux semaines. Passé ce délai, votre adhésion sera remise en cause. Fortement." "Cela veut dire qu'on vous tuera." "... Ao, fais-moi un petit plaisir et va jouer ailleurs. Tiens, vas tuer l'intermédiaire qui a organisé cette entrevue. Autant laisser le moins de traces possibles..." Dans un petit pépiement de joie, la lapine masquée sautilla en dehors du restaurant pour aller massacrer Kito. L'imposant Keshi prit congé également après un dernier salut à Mifuyu. "Désolé pour votre pion, mais vous comprenez bien qu'il faut à la fois marquer le coup, assurer la sécurité de notre rencontre et surtout contenter un peu Ao. Elle a tendance à être un peu grognon quand elle n'a pas tué depuis un certain temps et je n'aimerai pas qu'elle prenne trop d'initiative... Nous resterons en contact."
La Sorcière des Omura venait donc de s'engager encore plus profondément sur la voie de la trahison, en s'associant et même en rejoignant cette organisation terroriste. Combien de malheureux uzujin allaient périr à cause de son parjure et des informations qu'elle allait faire fuiter ? Mais ces sacrifices pourraient lui apporter la tête d'Omura Gendo sur un plateau d'argent...
Résumé:
Bienvenue chez les Keshi !
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Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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Enfin, nous y étions. La trahison ultime. Envers le village, envers le pays des tourbillons, même envers son clan, en tout cas selon la conception de certains de ses membres. Pour elle, bien sûr, elle faisait tout cela pour le bien de sa famille, et donc de la science, et donc de l’espèce humaine. Car dans l’esprit vicié de cette vieillarde avilie avec les années passées dans le sang et la guerre, c’était bien par altruisme qu’elle agissait. Comment mettre fin aux guerres, ou plutôt comment mettre fin à la souffrance, autrement qu’en mettant y mettant littéralement fin, médicalement parlant. En faisant disparaître la mort, elle démarrerait enfin le règne de la vie. Et puis, ne le cachons pas, elle le faisait également par intérêt personnel. Il n’y avait aucune ambition politique derrière cela, rien de plus qu’une crainte terriblement humaine mais qui la dévorait constamment jusqu’aux tripes, celle de mourir bientôt. De ne devenir qu’un fruit pourri et de se décomposer. Pour empêcher cela elle avait besoin des Keshi. Elle avait besoin de se compromettre, elle avait besoin de supprimer tous les obstacles qui empêchaient les savants de son clan de faire avancer la médecine. Peu importait, au fond, que ce fut elle qui découvrit le secret pour vaincre la mort – évidemment, cela serait un plus – tant que son action sacrificielle permettrait à d’autres de le faire.
Maintenant qu’elle était une Keshi, une traîtresse, le plus dur resterait de bien mener son jeu pour rester discrète. Au moins, espérait-elle, elle bénéficierait d’une protection et, dans le cas où son plan échouerait au village caché des tourbillons, elle aurait toujours l’appui de l’organisation pour disparaître, continuer ses recherches à l’écart, sans se soucier de quelconques soucis politiques, en attendant de revenir plus forte, plus préparée, plus sanguinaire.
Dans tous les cas, il n’y avait plus de retour en arrière possible. Elle était à la fois sauvée et condamnée. Chô et Ao avaient été suffisamment clairs : renoncer maintenant que la machine était lancée revenait à renoncer à la vie, à ses rêves, à son ambition. Impossible.
Elle retenait toutefois une phrase prononcée par son recruteur. « Chacun est libre de faire ce qu’il veut, tant que cela ne nuit pas à l’organisation. » Cela n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde, et tout comme certains Keshi refuseraient de partager leurs informations avec la doyenne, celle-ci se gardait bien la possibilité de choisir diligemment les secrets qu’elle leur partagerait. Toujours dans l’intérêt des Omura. Les autres, elle n’en avait rien à faire. Peut-être sa position évoluerait-elle dans le temps, mais pour le moment elle n’y aspirait pas. Cette liberté quasi-totale lui plaisait, c’était d’ailleurs ce qui avait déclenché son intérêt pour l’organisation criminelle.
Quand le duo évoqua l’assassinat de l’intermédiaire de la Sorcière, celle-ci ne broncha pas. Aucun geste, pas même une contraction du visage, ne trahit sa gêne. A vrai dire, elle ne ressentit pas la moindre tristesse : la relation qui l’unissait à Kito était purement d’ordre de l’échange de services et la chirurgienne n’était de toute manière pas connue pour être versée dans le sentimental. En revanche, il avait toujours été un informateur utile, la preuve en était de cette réunion improvisée. Il ne serait pas regretté, mais elle aurait préféré le garder et il sera difficile de retrouver une personne aussi compétente sur ces îles.
Au moment des au revoir d’usage, la doyenne ajouta : « Je vous tiendrai au courant de l’évolution de la situation, notamment d’un certain procès dans lequel je dois prendre part. Cela sera une belle opportunité pour agir. Cela étant dit, je ne déteste pas les surprises, aussi contactez-moi dans le cas où vous souhaiteriez faire les choses autrement. »
Elle s’inclina et, en même temps que ses nouveaux homologues Keshi, elle quitta le restaurant. Aussitôt les trois membres de l’organisation criminelle sortis de la salle principale, la boutique reprit instantanément vie, comme si toute cette entrevue n’avait été qu’une longue reprise de respiration pour les employés. Les clients revinrent comme de coutume et les plats s’enchaînèrent en cuisine. Rapidement, le délicieux fumet des spécialités locales se répandit à nouveau dans le petit village. Il y avait de quoi déposer un doux sourire sur le visage d'une femme aussi froide que Mifuyu. Elle avait tout ce qu'elle voulait. Son nouveau corps, sa nouvelle allégeance, son futur à portée de mains.
Mifuyu, à la fois pour montrer sa détermination et parce qu’elle n’avait pas l’intention de s’éterniser ici, se rendit dès le lendemain sous le pin tordu qui avait été désigné comme lieu d’échange pour ses informations. Elle avait de toute façon prévue cette éventualité depuis longtemps, aussi elle n’eut pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour savoir quelles informations elle était prête à faire fuiter. Il fallait toutefois ne pas être trop précise, pour ne pas risquer d’alarmer les autorités du village et qu’ils croient qu’en cas de déconvenue, la présence d’un Keshi était fortuite ou bien les conséquences d’une traque de longue date à laquelle l’Omura n’était pas mêlée ; mais trop vague non plus afin d’être acceptée au sein de l’organisation.
Dans tous les cas, cela terminerait en plus de sang versé.
« Qu’importe, tant que ce n’est pas celui de mon clan. »*
*évidemment, cette remarque omet ses principaux ennemis qui, bien que la Sorcière a tendance à diminuer cette partie de sa querelle, représentent une partie non-négligeable de son clan. Nous pouvons penser à Omura Leiko et Omura Gendo, pour n'en citer que deux. Cependant, dans leur cas, on pourrait argumenter qu'ils ont perdu de vue le réel objectif qui doit être poursuivi par les Omura, aussi, à ce titre, la vieillarde ne les considère pas réellement comme des membres de sa famille.