Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup...

Pour public averti. Langage et comportements violents.

La salope avait osé l’humilier. Le dénigrer. L'avilir aux yeux des autres en le traitant comme un vulgaire chien désobligeant. Le Démon-Loup fulminait de rage dans la hotte qui lui servait d’appartement. La dernière fois avait déjà été une fois de trop. Celle-ci signerait sa fin. Il ne supporterait pas que cette femelle aux appétits démesurés se joue ainsi de lui.

La Cheffe du Clan avait lancé la Chasse. Une longue expédition pré-hivernale où les membres du Clan rivalisaient de prouesse et de force pour montrer leurs talents de chasseur. Pour la gloire. Pour la dominance. Excité à cette seule idée, Gokudera avait poli sa lance pour qu’elle perfore  mieux les chaires animales. Il avait même pris la peine d’aiguiser les pointes acérées de ses canines pour laisser à sa disposition toute les armes imaginables. Il était prêt à se laisser aller. À libérer ses pulsions prédatrices. Pour son bien, mais également pour la survie de la Meute.

Et Inuzuka Kanae d’oser l’insulter de sa grossière condescendance en omettant de l’inviter. Elle avait préféré inviter quelques chiots aux crocs de lait. Des ninjas en devenir sans autre réelle ambition que de suivre avec la queue entre les jambes cette femelle aux fessiers protubérants. La démonesse avait osé prétendre que la Chasse ne lui était pas chose due. Qu’elle avait le dernier mot sur la question. Comme si elle exerçait une ascendance sur lui. Comme si elle, une simple femelle en rut, avait ne serait-ce que son mot à dire.

L’humiliation avait pris des ampleurs grandioses. Inacceptables. Un point de non-retour. La colère immédiate n'avait même pas suffit à exprimer sa pensée. Un sentiment plus sombre était-il né. Une frustration différente. Plus dangereuse. Plus pernicieuse. Une rage froide et assurée. Si violente qu’il n’avait même pas pu l’exprimer. La tempête infernale de sa colère transformée en un calme olympien. Un focus étriqué ne menant qu’au couloir étroit d’une seule avenue possible. La mort d’Inuzuka Kanae.

La chasse était cependant un art. Un jeu de patience et d’excitation. Rien ne servait de se presser. Au risque d’en diminuer l’excitation et, par conséquent, d’autant plus les plaisirs. Le Loup des Ombres avait donc attendu quelques moments avant de donner libre cours à ses appétits. Il lui montrerait ce qu’était un véritable chasseur. Et lui laisserait, à elle et ses sbires, une longueur d’avance. Dix minutes pour quitter les alentours du campement. Après quoi, il s’élancerait à leur poursuite. De toute façon, Inuzuka Kane serait ralentie par les queutards qu’elle avait amené à sa suite.

Le temps écoulé, les yeux jaunes de la bête s’ouvrirent d’un appétit féroce. La véritable chasse commençait. Le Démon-Loup se saisit alors de sa fidèle lance. Il effleura de son pouce la pointe acérée de celle-ci qu’il espérait tant voir pénétrer les chaires de la cheffe. Plus excité que jamais. L’esprit du traqueur mis en branle, il laissa son chakra assassin le couvrir pour faire de lui une ombre elle-même. Un élément du décor. Il n’était plus qu’un avec l’environnement. Le prédateur en traque.

À l'aide de la hampe de la lance, Gokudera souleva le pan de l’arrière du cuir d’ours faisant office de tente pour se glisser à la lisière de la forêt bordant le campement Inuzuka. Discrètement, le Loup s’élança alors dans la forêt où la chasse se déroulait. Le chasseur connaissait bien la région entourant le domaine élu par le Clan depuis quelques années. Encore une erreur grossière de cette sotte de les faire ainsi ainsi devenir sédentaire. Les vrais prédateurs ne restaient jamais au même endroit. Maintenant, leurs ennemis connaissaient leur emplacement. Et lui, son concurrent, connaissait non seulement la région, mais également ses habitudes. L’itinéraire de sa proie.

Le Loup solitaire avait oeuvré alors de ses talents de chasseur pour montrer sa dominance. Prédateur de ces terres biens connues, il connaissait les meilleures zones de chasse et savait comment s'orienter en remarquant les plus infimes indices. Les branches brisées par l'escouade. Les vestiges des odeurs de cette pétasse. Et les halètements pathétiques de ces chiots trop excités. Il ne lui restait donc qu'à l'observer un moment, détailler le mouvement de leur troupe et attendre le moment idéal où la garde de la Cheffe serait à son minimum.

Quant au Chien-Loup, il demeurait sur le qui-vive, à côté de la tente de son maître. L'animal l'avait vu quitter les lieux avec la longue griffe d'acier. L'avait vu partir en chasse. Et il savait donc qu'il devait rester prêt, mais que l’Homme-Loup traquait toujours en solitaire ses proies. L'Alpha avait toujours droit à une longueur d'avance. Yokei connaissait sa place.

Pour public averti. Langage et comportements violents.

Encore à bonne distance, le Ninja-Chasseur ferma les yeux un moment pour savourer l’appréhension extatique de la chasse. Il avait donné à sa proie une bonne longueur d’avance et avait franchi les distances à pas de loups. Profitant du boisé des forêts pour cacher sa présence pour ne pas éveiller la forêt de son imposante présence. Il devait jouer, pour l’instant, de subtilité. La chasse était un jeu de patience. Et pour son plaisir, il avait toujours de la patience.

Au travers des broussailles, il remarqua quelques branchages sèchement cassés en direction de la rivière. Peut-être un simple animal. Mais les instincts primaux de l’Inuzuka l’incitaient à aller voir. Le Chasseur accroupi au sol égraina entre ses doigts rugueux la terre moite mélangée à quelques excréments canin. Leurs traces étaient fraiches. Visiblement quelques chiots mis sous tutelle. Typique de cette bonne à rien aux instinct trop maternels. Faible.

Mais il n’était pas encore temps de célébrer. Sa proie ne se déplaçait jamais seule. Et le Démon-Loup refusait de mettre en péril son excitation grandissante. Il savait bien qu'elle ne serait pas seule. Elle avait besoin de gardes du corps pour la protéger de sa propre faiblesse. Tout pour enrager le Démon-Loup et lui donner envie de fracasser son crâne contre le premier rocher aux angles acérés. Si faible.

Il devait semer ses traces. Inciter à la confusion. Berner la gouine et la vieillerie qui collaient toujours de trop près aux fesses vulgaires de leur putain. Le regard carnassier du Chasseur tapi sous le couvert des ombres se fit d’autant plus intense alors qu’il élaborait un plan pour écarter les deux chiens galeux. Il pouvait après tout lui aussi compter sur un sbire qui veillait sur son ombre.

Comme de fait, l’énorme chien au pelage sombre était arrivé aux côtés de son maître dans les instants suivants. Le Chien-Loup avait reconnu le chemin et la vitesse de l’animal avait suffi à rattraper l’écart entre les deux. L’écume déjà aux bords des babines à sentir les traces laissés par quelques cabots qu’il aurait le plaisir de déchiqueter. La main ferme du Inuzuka calma d’un simple signe les pulsions prédatrices de l’animal. Yokei devait également attendre son tour.

L’animal obéissant suivi son compagnon sous le couvert de quelques arbres trapus offrant un abri contre les regards indiscrets. Un drôle de mouvement de la patte humaine lui donna aussitôt la répugnante physiologie des Deux-Pattes. Au moins s’agissait-il de la même que l’Alpha. Il était ainsi pratiquement son égal. Le message était clair pour l’animal. Il s’agissait d’une chasse croisée. Mais il savait qu’il n’avait pas le droit de s’en prendre à la proie de son maître.

La main puissante de Gokudera se posa sur son double et le poussa avec une autorité assurée à l’extérieur de leur abri de fortune. Le Loup sous image d’Alpha savait ce que cela signifiait. Il pouvait partir en chasse. Yokei entrepris donc de partir à la course, humant l’air moite de la forêt de ses sens canins pour trouver sa première proie. Il était le prédateur original. L’animal qui avait appris au Chasseur à chasser. Il ferait honneur à son Maître.

Il ne fallut pas longtemps à l’animal avant de retrouver l’odeur âcre du cabot fatigué qui accompagnait Inuzuka Chikamasa. L’animal était une disgrâce. Une loque animale qui aurait dû périr il y a longtemps, mais qui avait été sauvé par l’effroyable pitié des humains Inuzuka. Une cible de choix pour les appétits dominateurs de Yokei. Mais il demeurait ce malaise désagréable qu’il ressentait. Un malaise grandissant qui lui donnait envie de vomir en regardant sa proie. Les instincts animaux de Yokei l’incitaient à rester sur ses gardes pour le moment. Le temps de voir si l’occasion se présenterait pour attaquer.

Le Compagnon de l’animal était cependant moins patient. Dissimulé dans la pénombre de la forêt aidé de son chakra assassin, Gokudera placé quelques mètres derrière et en biais de Yokei banda ses mucles et projeta sa lance d’une puissance démesurée. Il savait que la force virile dont il était doté suffirait à transpercer les chairs et il n’avait aucun doute que sa présence n’avait pas été détectée. Tout au plus, ils auraient remarquer le Chien-Loup ayant volé ses apparences, mais ne pourraient voir venir la lance venue d’un angle légèrement différent.

Il espérait que l’attaque fasse sortir de la pénombre tout autre assassin. Il ne faisait aucun doute que ce dernier accuserait la cible la plus évidente. Le cabot déguisé en Alpha incapable de se fondre comme son maître dans les ombres assassines. L'apparence et l'odeur en étaient à s'y tromper. Des années d'entraînement et une complicité malsaine dans leurs appétits voraces avaient suffi à mêler leurs odeurs et n'en faire qu'une. On ne remarquerait pas la présence de deux fois la même odeur dans un si petit territoire.

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La vue de cette vieille carcasse au corps flétrit enrageait Yokei. L’odeur âcre de la vieillesse. L’attitude molasse des vieux jours. Et cette mine désabusée qui faisait honte à n’importe quel prédateur. Le chien dans la force de l’âge répugnait son aîné. Un mâle en tel déclin n’avait qu’une seule solution: mourir au combat. Et le fait qu’il soit encore vivant faisait montre d’une seule chose. Il avait affaire à un lâche.

La rage sauvage de l’animal puisa dans les forces partagées de son maître. Yokei sollicita la puissance carnassière du clan Inuzuka dans un mouvement qu’il avait appris à maîtriser avec ces pattes diformes. Un jeu de griffes à distance qui transforma son corps trop humain plus proche de sa véritable nature. Des crocs plus acérés. Des griffes prédominantes. Et une force supérieure à celle d’humain normal.

D’un bond, l’Animal-Humain sauta des sous-bois toutes griffes dehors. Et si à la vue de l’homme on aurait eu peur qu’il s’attaquerait au vieux Ninja, le bond de l’animal dévia au dernier moment en direction de sa véritable cible: le compagnon animal. Les griffes humaines créées par le Chakra Inuzuka s’abattirent sur le paillasson avec une brutalité incroyable. L’animal portant une rafale de coups sans cohérence avant même de mordre de ses nouvelles canines le pauvre Misao.

Une technique éprouvée au sein du Clan Inuzuka consistait à s’attaquer au partenaire le plus faible. De sorte à empêcher les combos les plus dévastateurs du Clan. La raison était pourtant toute autre pour le duo sauvage. Yokei connaissait sa place. Gokudera n’accepterait pas de lui laisser la plus grosse proie. Et il aimait pouvoir assumer sa dominance sur la meute canine.

Le retord Inuzuka était réservé à l’Alpha. Il n’avait rien en particulier contre ce dernier, mais il lui tardait de démontrer que malgré tous ses tours et stratégies dont il était si fier, il ne faisait pas le poids face un vrai Chasseur. Un fauve qui savait profiter des ombres pour assouvir son appétit.

Et comme de fait, le Démon Carnassier avait laissé le chakra ténébreux couvrir son corps et tordre la lumière pour lui offrir un nouveau couvert. Le Chasseur était si doué dans cet art que son ombre elle-même disparue. Les odeurs éliminées par le chasseur qui avait développé son art en vue d’humilier en premier lieu ses frères et sœur aux aspects canins.

Alors, au même moment où son fidèle compagnon faisait diversion, Gokudera avait bondit comme un fauve enragé, un sourire carnassier invisible aux victimes de ses appétits animaux. L’ennemi venu de nulle part était tombé de toute sa musculature sur le corps avili par la vieillesse. Les deux poings assemblés en une masse lourde s'étaient abattus d'une force implacable pour écraser le crâne du vieil Inuzuka. L’Alpha voulait passer rapidement aux choses sérieuses.

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Le vicieux. L’immonde. Le parjuré…Inuzuka Chimakasa avait répondu à la charge guerrière par quelques vilénies. Un parchemin enseveli dont l’encre démoniaque avait glissé sur sa peau pour venir l’arrêter. Une ruse digne d’un vulgaire scribe. Les tentacules formées de kanji venus restreindre ses mouvements pour laisser un moment à son ennemi pour échapper à la puissance de sa jeunesse.

Le seul et véritable Guerrier banda ses muscles alors que les liens déjà se brisaient. Les vilenies avaient leurs limites.  Libéré, il put tourner son regard en direction de sa proie du moment. Un premier encas.

“Le sang…le clan…ça n’a jamais eu la moindre importance pour moi!”

Inuzuka avait craché ses mots avec un dédain évident. On comprenait sans mal la rage dégoûtée qu’il avait pour de telles idées. Pour la Meute. Un peu moins évidente, on pouvait également discerner un certain contentement. L’excitation de mettre enfin en action ses envies. De s’en prendre à ceux qu’il avait toujours voulu soumettre à sa volonté. D’imposer finalement son statut.

“La seule traîtrise que je puisse faire serait contre moi-même. Il est temps que je cesse de m’abaisser à votre niveau. ”

Le Loup avait craché au sol pour souligner ses dires. L’attente avait suffi. Il était temps pour l’action. Et pour sa satisfaction. D’une roulade au sol, le Guerrier récupéra la lance jetée par le vieux renard et vint se positionner en position de combat. Accroupi sur ses genoux, les jambes écartés et la lance à ses côté tenue par le milieu de la hampe. Une position polyvalente pour le Chasseur qui pouvait tant projeter son arme qu’engager un combat au corps à corps.

L’esprit était cependant plus rapide que le corps. À peine le combat commencé que le vieux renard disparu derrière une pléiade de copies. Le Guerrier grogna de mécontentement. Des clones? Les Inuzuka usaient habituellement de leur compagnon canin pour de telles fonctions. Rarement d’autres copies. La raison était simple: ces clones divisaient le chakra de l’invocateur. Et au vu du nombre, le fourbe devait avoir dépenser une bonne dose de chakra…et de s’être d’autant plus affaibli.

Le nombre ne faisait pas peur au Guerrier. Il aurait affronté une armée si nécessaire! Et une pléiade de clones de ce vieux Chikamasa demeurait de la simple vermine. Il n’aurait aucun mal à s’en débarrasser. D’un premier coup direct il transperça un premier clone…sans rencontrer la moindre résistance. Avait-il manqué son coup? Impossible. D’une second tentative, il tenta de la hampe de renverser quelques ennemis. Encore rien. Le simple brouillage de ces formes d’ombres qui s’évanouissaient avant de reprendre forme. Un Genjutsu.

“Sale pleutre! ”

Le Inuzuka gorgé de colère avait craché l’insulte d’une rage bien sentie. Le Genjutsu était un art qu’il méprisait. Habituellement utilisé pour éviter le combat. Pour se cacher de ses ennemis. Et lui refuser la satisfaction de la chasse. Alors qu’il frappait et frappait encore de sa lance pour évacuer sa frustration contre cette tactique indigne, il perçu le grognement douloureux de son compagnon qui avait reculé de sa proie suite à l’attaque sournoise. Suffit.

Les illusions n’étaient rien pour un traqueur. Ils étaient après tout former pour trouver la trace la plus infime de leur proie. Le Chasseur concentra donc son chakra dans ses sens olfactifs à la recherche de l’odeur bien connue de son aîné. Les clones étaient immatériels. Des ombres mouvantes sans réelle présence. Rapidement, il put alors trouver son ennemi dissimulé dans la mer de copies illusoires.

Pour rendre la pareille à la fourberie de son ennemi, Gokudera continua de frapper quelques formes éthérées dans un nuage de brume qui reprenait forme à chaque coup, feignant d’être toujours dans le noir absolu. Jusqu’au moment où quelques copies faisaient un écran devant sa véritable cible. Un obstacle visuel qui n’avait véritablement que peu d’effet sur le Chasseur désormais dirigé par son seul odorat. Sous la couvert de la technique de son ennemi, il s’avança donc d’une charge ininterrompue pour plonger sa lance dans le corps de son ennemi.  

Le Chien-Démon avait quand à lui arraché d’une patte rageuse les senbons fichés dans son corps. Il détestait les griffes d’acier que les Deux-Pattes étaient capables d’éjecter. Un peu comme les porc-épic qu’il chassait plus jeune. Le mal avait cependant suffit pour laisser à sa proie la chance de s’échapper. Et Yokei de montrer les dents alors le vieux cabot s’était enfui et était disparu dans un nuage de fumée. Il savait qu’il aurait la même forme que son maître…mais il semblait y avoir plusieurs maîtres déjà.

Un instant étourdi par ce tour, Yokei remarqua cependant au dernier moment le bâton de son maître franchir les corps ennemis pour se planter dans un Deux-Pattes spécifiques. Le Chien savait que son ennemi ne quitterait pas son compagnon Ninja et sauta à la suite de son maître sur l’homme aux côtés de la cible de celui frappé par l'Alpha.

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La lance avait transpercé les chairs. Le sang avait coulé. Mais la soif du Loup n’avait pas été étanchée. La colère accentuée par le corps poilu de la bête empalée. Un autre tour sans honneur ni respect pour le combat. L’humain protégé par le fidèle animal venu à sa rescousse. Pathétique.

D’un mouvement rageur, Gokudera retira son arme du corps meurtri pour se tourner vers son propre compagnon qui avait tout de même su profiter du moment pour punir de ses griffes acérées celui qui avait osé fausser compagnie à son maître. L’honneur du duo retrouvé avant que le chien ne soit attaqué par le vieux renard au bout de ses peines. Le flanc éraflée de rouge avait suffi à Yokei pour le sommer de reculer pour reprendre son avantage.

Les duo à l’allure bestial ne releva même pas les glyphes à la lueur violacée au sol. Ils n’avaient que faire de ces tours démoniaques et commencèrent à tourner autour de leur ennemi dans de petits pas. L’un montrait les canines et retroussant les babines d’une expression cannibale. L’autre affichant un sourire carnassier ludique. Difficile de dire lequel était homme et lequel était animal.

“Tu aboies, sans être capable de mordre pauvre fou! Il est temps de t’arracher les derniers crocs qu’il te reste.”

D’un seul mouvement, les deux créatures démoniaques se ruèrent respectivement sur leurs victimes. La lance brandie en avant, le premier Gokudera ignora la douleur qui lui traversa les jambes et s’avança d’une courte course vers le shinobi. Comme s’il s’agissait de sa véritable cible. Comme si la rancune contre l’animal qui lui avait volé sa proie s’était envolée.  D’un geste rapide, l’Inuzuka cribla de shurikens le vieux chien plus proche afin d’éviter un autre tour de passe-passe et attirer la consternation du maître qui lui suffirait d’ouverture.

Le second Gokudera aux traits plus bestiaux franchi quant à lui le cercle de Fuuinjutsu pour perdre subitement son apparence humaine et révéler sa véritable nature. Un fauve au pelage sombre sur lequel le sang n’avait pas d’emprise. La nuit devenue bête et échappée des enfers. Un instant décontenancé par la douleur avant de reprendre pied et voir son comparse canin pourfendu de pic d’acier. L’Alpha avait réclamé sa proie. Mécontent de cette vue, il en fit de même, bondissant dans les airs au-dessus du canin pour venir mordre le bras de Chikamasa afin d'essaye de l'amener au sol. Là où il pourrait se repaître de ses chairs.

Force d’habitude, le Guerrier avait anticipé la réaction avide de jalousie de son comparse prédateur. La diversion nécessaire pour lui permettre de plonger le pic de sa lance dans la gorge de l’ennemi. Pour l’empêcher de crier.

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Le sourire carnassier du Guerrier Inuzuka s’allongea alors qu’il observait avec langueur le sang couler lentement de la tête de l’aïeul sur la hampe de sa lance. Il appréciait pour la première fois le visage déformé par la vieillesse de sa proie. Maintenant défigurée par le pic d’acier la transperçant. Enfin il en avait terminé avec ces sermons et autres inepties sur la famille.

“La meute? La famille? Il est temps pour moi de me débarrasser de ces béquilles.”

Pris dans cette contemplation, c’est trop tard que le Guerrier senti la main du défunt posé sur son corps. Alors que les liens d’encre se formaient sur son corps, il sentait la température de son corps augmenter d’un cran. La fièvre meurtrière qui l’habitait remplacée par un phénomène atypique. Les chaleurs qu’éprouvaient habituellement les femelles de son clan. Une disgrâce maudite laissé à titre de cadeau d’adieu de ce chien galeux, adepte des arts obscurs et traître à ses origines guerrière.

De rage de s’être ainsi fit prendre, le Guerrier retira sa lance du corps à l’agonie d’un mouvement rageur. Le corps tomba au sol comme une vulgaire loque ensanglantée, sans respect ni honneur. Juste à temps pour que la lance vienne empaler le cabot venu venger son maître. Bête pathétique qui se savait pertinemment incapable de faire le poids face au géant Inuzuka. Sans plus d’hommage, le corps du chien tomba au sol près de celui de son maître.

Les muscles de son corps engourdis par le sceau au sol et son esprit emporté par la fièvre, Gokudera se laissa un moment reposer sur sa lance. Rapidement dérangé par le grognement de Yokei qui demandait déjà son dû. Le chien avait été repoussé de plusieurs mètres, à l'extérieur de la zone de combat, et ne payait pas de mine. Le poil roussi de l’animal. Le museau noirci par les flammes. Et le regard plein de douleur et d’une rage dangereuse. Il n’aimait pas ces humains qui usaient de la nature pour combattre. Enragé d’avoir été ainsi attaqué sans pouvoir rendre la pareille au nouveau défunt ou son compagnon animal.

La fièvre maudite combinée aux tendances psychopathes du Démon-Loup l’avaient emporté dans un capharnaüm de sensations. Une ecstasy de sang et de misère. Le corps lourd Gokudera se laissa tomber à côté du cadavre de l’autre Inuzuka sur lequel il se frotta d’une accolade animale, s’empreignant de l’odeur de son ennemi et se peinturant de ses liquides vitaux.

Il avait désormais un avantage dans sa chasse. Il connaissait les vermines qui tournaient autour de sa proie principale et pouvait se jouer de cette dernière. D’un simple mudra, il changea son apparence en celle du vieux renard, incluant les blessures issues de sa lance (avant l’empalement) avant de se diriger à découvert sur les rives de la rivière, feignant la panique et ralentissant le pas en signe de douleur. Pour dissiper les doutes cependant, il changea l'apparence de Yokei en la sienne pour donne une cible à ses ennemis, le cas échéant. L’une des deux lesbo finiraient rapidement par lui porter secours.

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Le Chasseur avait enfin trouvé sa proie. La cible de sa démente obsession. La favorite de ses envies meurtrières. Kanae. Cette salope enfin offerte à lui, croupe en l'air. Loin de ses moutons qui lui avaient jurée fidélité. Il en oubliait presque les mioches sans intérêt qu’elle s’évertuait à entraîner. Sûrement par intérêt féminin. Il n’existait plus qu’elle. Et la chanceuse aurait enfin droit à leur deuxième et dernier rendez-vous.

Dans la pénombre des derniers feuillus, Gokudera pouvait l’observer à mesure qu’il avançait. Ne pouvant retenir de passer par appétit sa longue langue fine sur ses canines aiguisées récemment par une lime dédiée à ses caprices carnivores. Enfin, après plus d’un an à attendre sa chance, il pourrait reprendre leur duel. Lui faire regretter la honte dont elle avait osé l’affubler.

Le Ninja était cependant un prédateur, expert de la traque et de la chasse. Il aimait étudier sa proie avant de bondir tout crocs dehors. Un instinct animal plutôt qu’une véritable prédilection à la prudence. Ou peut-être même un simple caprice. Gokudera aimait se jouer de ses proies. Pour creuser ses appétits et d’autant plus apprécier la première morsure.

Alors, il nota sans outre surprise l’odorat décuplé de la chienne et de son cabot. Il n’avait jamais cru pouvoir la surprendre. Après tout, elle était, et ce malgré toute la véhémence qu’il lui portait, la Cheffe d’un Clan de chasseur. Il n’avait jamais négligé les talents de Kanae, mais il réfutait la place à laquelle elle osait se prétendre. Pas celle de chasseresse, de ninja ou même de chef de clan. Mais celle de sa supérieure.

Comme si un autre être pouvait prétendre le dominer. Comme si une vulgaire femelle pouvait ainsi lui donner des ordres. Il n’avait que faire du titre de Chef. Il n’avait rien à foutre du Clan. Et il répudiait cette idée de meute dont avait parlé l’ancêtre qu’il avait pourfendu sans remord. Personne n’était son égal. Et encore moins son supérieur.

Il était temps que ses cousins et cousines le comprennent. Il était temps de dire adieu à ces imbéciles. Et Kanae serait la première. Et pour ce faire, pour démontrer la véritable différence entre les deux prédateurs, il savait pertinemment comment faire.

“Ahhhh…ne restez pas planté là, venez m’aider!”

Geignit le Guerrier en direction des enfants en émergeant des fourrées, toujours sous la forme du Trésorier édenté, sa voix méconnaissable par la douleur qu’il feignait.

L’illusion d’Inuzuka Chikamasa fit son apparition dans un piètre état, boitant et faisant pression de sa main droite sur l’image de la première plaie laissée par la lance cachée par son henge. Le vieillard mal-en-point avait visiblement besoin de l’aide des jeunots pour se rapprocher de sa cheffe adorée. Du moins, aimait-il le faire croire. Aussi s’appuya-t-il sur toute aide à sa portée.

“C’est Gokudera…il a trahi la meute, sa propre famille...le traître…il a…Masao”

Laissa-t-il échappé entre des grimaces de douleur et de tristesse à l’attention de la Cheffe de Clan. Pour dissimuler tout doute sur sa personne. Pour justifier les odeurs mélangées et l’arrivé de son double. Faute avouée, à moitié complétée.

Pour public averti. Langage et comportements violents.

Le visage usé par l’âge se déforma dans un rictus empreint de folie. Une longue langue à la pointe acérée tombant des lèvres minces étirées dans un sourire carnassier. Et un rire rauque. Retenu depuis trop longtemps dans les abysses de la folie dans laquelle il avait été jeté après sa défaite. Les traits et la sauvagerie animale…alliée aux pires sentiments de l’humanité.

Sous l’incompréhension instiguée par l’avertissement de la cheffe de clan, les bambins purent voir l’illusion s’étiolée pour révéler une montagne de muscles les couvrant de son ombre menaçante. Ils étaient déjà à sa merci. L’onguent tout juste appliqué que déjà la putain ruinait son plaisir. La salope était infaillible…du moins essayait-elle de leur faire croire.

La femme-bête fonçant dans sa direction, Gokudera riposta en saisissant la fillette venue l’aider quelques moments plus tôt. Le regard jaune gangréné s’amusait de la situation. L’amour de Kanae pour ces moins que rien lui coûterait la vie.

L’une de ses larges pattes couvrant l’entièreté du cou de la petite pour le rompre d’un coup sec, le fauve tournait sur lui-même pour faire face à sa proie devenue plusieurs. Toutes ces voix venus écorchés ses oreilles de ces stupidités féminines. Pour le narguer. L’humilier. Toujours de ces conseils et remontrances hystériques. De leur raison ingénue.

“N’as-tu rien compris Kanae? La mascarade c’est ce clan de chiens galeux. Cette meute qui suit la queue baissée ta sale croupe dévergondée. J’en ai assez de faire semblant…il est temps de satisfaire mes appétits.”

Il était un être de pulsions. Sauvages et dangereuses. Toujours plus prompt à la destruction et à la mort qu’à la vie. Le combat. Le sexe. Les missions. Tout pour lui était une question d’assouvir ses besoins de puissance et de chaos. Et pour le rappeler à sa cousine, le Démon-Loup brisa la danse de la guerrière devenue quatuor en lançant de toutes ses forces son hotage.

“Katsu”

Les deux index levés pour prononcer l’incantation maléfique, il attendait de voir le choix de son ennemie. La seule façon pour Akame de ne pas finir écrasée par la force du lancé contre les falaises rocheuses et subir les dégâts de l’explosion était pour Kanae de subir les dégâts d’une façon ou d’une autre. Et l’Alpha s’excitait à l’idée même de concevoir quel choix déchirant l’idiote ferait.

Dans le tumulte, l’Alpha avait repoussé les deux autres enfants et leurs chiots de larges mouvements pour se saisir de sa lance. La hampe guerrière en mains, il ne pouvait contenir l’excitation de pénétrer les chairs de la Chef de clan et s’élança d’un premier coup rapide en direction de la première forme féminine à sa portée.

La maudite avait cependant une nouvelle fois usé de ses bassesses féminines pour se dissimuler entre quelques copies d’elle-même. Même pour le Chasseur, il était impossible de discerner sa véritable proie. Retirant sa lance dans un grognement mécontent, le Démon-Loup interpela alors sa namesis.

“Allez Kanae!! Il est temps pour notre véritable duel!”

Et d’un cri rageur, le Démon-Loup fit tourbillonner sa lance dans les airs pour détruire ces cibles sans saveur et retrouver celle qu’il était venu cueillir en ces lieux reculés.

Au nord-ouest, une forme mi-humaine mi-animale bondit sur le chien au pelage blanc venu retrouvé son compère. Sous la forme du Deux-Pattes, Yokei regardait avec avidité son antithèse. Un chien docile de la plus pure des couleurs. Un nouveau défi. Une nouvelle proie à dévorer. Et sous cette forme amplifiée par l’énergie de son Allié, il se sentait invincible alors qu’il frappait de ses griffes déjà silloné de sang la pauvre bête venue à sa rencontre.

Pour public averti. Langage et comportements violents.

Le Démon resta interdit face aux manœuvres de son adversaire et à la fuite des enfants. Il l’aurait parié, Kanae sacrifierait son chakra pour ces gamins insignifiants. Pas que la mort de l’un de ces derniers ne l’aurait importuné. Ils ne représentaient rien pour lui. Une distraction tout au plus. Pas pour lui, mais plutôt pour celle qui se proclamait sa supérieure. La cible de toute ses obsessions. Kanae.  

“Quelle idiote, tu fais Kanae.” ricana-t-il en admirant les clones tombés sous ses coups en quelques nuages de fumée.

Son adversaire croyait encore que ses vils sermons de bonne femme pourrait l’arrêter. N’était-elle pas tanné d’entendre ses propres inepties? N’avait-elle pas fianlemetn compris que ses remotrances lors de leur dernier duel n’avait mené à rien? Si elle avait eu le courage à de l’achever…peut-être se serait-elle épargner l’inévitable. Mais ses bons sentiments lui coûterait la vie.

“Dans la jungle, les prédateurs dévorent leurs progénitures s’ils les menacent. Peu importe la filialité. Ces enfants peuvent bien crever. Ou vivre…je m’en bats les couilles…et ta meute de cabots également.” pesta-t-il d’un ton malcommode, révélant enfin ses véritables sentiments. Il était un Loup solitaire.

Un animal guidé par ses seules pulsions ou autres envies. Aussi sombres étaient-elles. Et le temps était enfin venu de les assouvir. L’abstinence était finalement révolue. Fini de courber l’échine. Terminé de soumettre sa puissance aux femelles de son clan.

L’ère de l’Alpha était venue. Et il marquerait le coup en décapitant la tête du Clan qui l’avait ainsi brimé. Cette gorge qu’il rêvait de perforer de sa hampe depuis maintenant des années. Il se la ferait une fois pour toute. Kanae serait sienne une fois pour toute. Dans la mort. Et la plus sanglante possible.

Et ce rêve tendancieux était d’autant plus accentué par ces voix féminines identiques qui retentissaient dans l’arène impromptue. Le son de sa voix l’horripilait. L’agaçait. L’excitait. Une bête en cage qui se retournait sur lui-même, la langue pendante. Trop excité par toutes ces proies à disposition. Mais à chaque nuage de fumée, de sentir son anticipation et son envie monter d’un cran.

“RAHHHH!!!!” grogna-t-il en exultant la rage primale contenue depuis trop longtemps d’un cri animal sufissant pour faire gronder la Vallée d’Enozoku.

Le glas du véritable combat qui commençait enfin. Un dernier avertissement à son adversaire que la seule issue de ce combat serait la mort. La Mort Bestiale. Il avait hâte de plonger enfin sa lance dans son corps pour y goûter ses chairs. Et cette diablesse de lui retirer ce plaisir d’une torsion de son corps pour le prendre à la renverse et arrêter son assaut meurtrier.

Elle s’était rapprochée de lui. Si proche de lui qu’il pouvait sentir son odeur de sueur et cyprine. La salope voulait plus encore l’exciter. Le coup tomba sans autre préavis. Une griffe acérée doublée d’une puissance explosive. La force d’une avalanche tombée sur l’Alpha…pour se rompre sur le pan d’une montagne.

Le coup de la cheffe de Clan avait été bloqué par l’avant-bras de Gokudera gonflé de chakra. Les yeux du Guerrier flamboyant d’une excitation renouvelée à cette rencontre des forces qu’il ne pouvait perdre. La force de la cheffe de clan n’avait d’égal au sein du Clan Inuzuka que l’endurance de son concurrent.

Le coup de la matriarche tombé à néant, elle également désormais à sa merci. Dans la gueule du loup.

“Tsûka Suru! scanda-t-il  avant d’asséner un coup de lance cru et direct de ses muscles amplifiés par le chakra et la rage bestiale. Un coup sans fioriture ni autre artifice. La puissance brute de l’Homme.

Sans en démordre, le Guerrier profita du moment pour frapper d’un coup de pied bien senti la Cheffe de Clan pour retirer sa lance, profitant du momentum forgé par sa rage animale pour faire pleuvoir sur la cheffe de clan une pluie de coup de pieds visant à la maintenir à terre. La place qui lui revenait.

Dans les affres de la forêt, la riposte de la chienne de neige ne se fit pas attendre et le canidé sous forme humaine se releva enfin sous sa véritable forme. Un gros chien au pelage d'ébène faisant concurrence et antithèse de son ennemie du jour. Mais même sous forme de chien, on pouvait reconnaître les ricanements macabres de plaisir qu’il en retirait. Shiroko, l’élue des faveurs de la cheffe de meute, avait perdu l’immaculé de son pelage pour la souillure du combat. Descendue de son pied d’estale pour redevenir une bête sauvage. Une vision à faire baver Yokei.

Cette vulgaire femelle l’avait toujours le prendre de haut et s’arroger le droit de le juger du haut de son trône. Elle le révulsait. Un paillasson qui avait perdu sa bestialité pour être domptée par l’amour de sa cheffe. Il n’y avait pas de plus grande hypocrisie que cet amour de son Maître. Un animal devait demeurer sauvage. Et s’il collaborait avec un humain, il n'hésiterait pas a mordre la main qui le nourrissait. S’il avait pu, il y aurait longtemps que Yokei aurait vidé de ses intestins Gokudera. Un jour, certainement.

Mais dans l’attente de cette jouissance, il devait s’arroger quelques plaisirs de cette vie de chien. Incluant le régal de plonger ses crocs dans la chair de son égale. Animal mesquin et sans scrupule, Yokei fit semblant d'écouter sa comparse et  la laissa se diriger vers sa maîtresse, utilisant son corps plus mince pour bondir sur les côtés et lui lacérer les chairs tout en la laissant continuer son chemin. Sans jamais la bloquer. Ainsi, il s'évitait lui d'être victime des griffes et mâchoires de son ennemi. Il n’entendait pas l’empêcher de rentrer voir sa maîtresse…il entendait seulement bien l’amocher en profitant de cette docilité qui la mettait en position de faiblesse pour retrouver Kanae. Il ne mourrait pas pour ce Deux-Pattes de toute façon.

Pour public averti. Langage et comportements violents.

La cheffe de clan avait plus d’une fois prouvée ses prouesses martiales. Vive. Forte. Et fine stratège. Elle avait su se démarquer des autres guerriers du Clan Inuzuka pour se hisser au sommet de la meute où la puissance brute était un essentiel. Une guerrière accomplie. Gokudera ne pouvait l’ignorer alors qu’elle se jouait de lui à l’aide de ses clones pour le déstabiliser et lui asséner quelques coups bien sentis.

Le Guerrier parait donc les tentatives de lacération de la Cheffe la repoussant de la portée de sa hampe guerrière. Mais au même moment, une vile copie de cette salope s’était glissé derrière lui pour lui donner un coup dans les côtes pour le déstabiliser. Et les deux adversaires sous le couvert du visage tant détesté de jouer avec lui d’une danse aguichante.

“Un héros? Un chef de clan? Quelle idiote tu fais Kanae…c’est tous ces titres et ces fardeaux qui t’empêchent d’être au summum de ta puissance. ” grogna-t-il en affront aux titres dont elle était si fière et qui lui rappelait son infériorité. Il devait l’avouer, sa cousine était une adversaire redoutable. Peut-être même à sa hauteur. Et il n’y avait rien plus frustrant pour l’Alpha.

La rage de sang à son paroxisme, Gokudera tentait de frapper les images dupliquées de son ennemi de coup de lance secs et rapides alors qu’elles courraient autour de lui. De brefs coups de butoir saccadés, envoyés à tout vent sans réelle cohésion. La Bête perdait son calme, mais elle n’en était pas moins redoutable.

Et Gokudera de lâcher un grondement de surprise alors qu’un troisième ennemi tentait de lui arracher une partie du mollet. La chienne au pelage de lune fut alors éclabousser du sang de son nouvel ennemi avant de recevoir un violent et sec coup de hambe de la lance de son adversaire.

L’Alpha devait cependant remercier la chienne. L’effusion de sang avait coupé court à sa colère aveugle, l’arrachant à son état d’ébriété sauvage pour lui redonner un semblant de conscience. Face à ces trois adversaires, il n’aurait pas le desuus. Il connaissait suffisamment les arcanes de son clan pour savoir que les plus puissantes techniques de leur Hiddan reposait sur la symbiose du maître et du chien…une idée grotesque à son avis.

Pour les handicaper un instant, Gokudera fit tourner sa lance de sa main experte en direction du nouveau trio qui tentait de l’encercler. La danse macabre suffirait à lui acheter du temps pour mettre en branle sa situation. Il voulait Kanae à lui seul. Pour la dominer. La dépecer. Et prouver enfin sa supériorité masculine…mais pour ce, il avait besoin de son complice.

Les crocs à découverts, Yokei s’approchait de la chienne blanche prêt à la lacérer et finir son combat. Mais Gokudera pu percevoir une brève hésitation alors que la bête sauvage senti la piste d’autres proies à sa portée. Des chiots déjà couverts de sang piaillant face à la bataille des deux monstres dans laquelle ils avaient été empêtrés. Et cette douce odeur acide qui émoustillait le chien de charbon. L’odeur de la peur.

L’hésitation était palpable. Il voulait plonger ses crocs dans sa proie initiale, mais cette dernière lui avait déjà échappé et était devenue la proie de son Deux-Pattes. Et il savait que l’Alpha n’aimait pas partager. Alors peut-être devait-il chercher ses propres proies. Yokei n’avait après tout rien contre l’autre canidé. Une proie était une proie. Nul besoin d’orgueil déplacé comme son maître.

Percevant alors l’hésitation de son compagnon animal, Gokudera décocha un sourire empreint de malice à ses adversaires et alors que le tourbillonnement de sa la lance se terminait, un imperceptible éclat de métal quitta la sphère de mouvements d’acier. Un kunai auquel était attaché un parchemin explosif était atterri entre Yokei et les enfants.

Le signal était clair. Le chien sculpté dans les ténèbres s’élança de toute la vitesse fournie par le chakra de son maître. L’animal bondit sur l’un des enfants en l’écrasant au sol de toute sa musculature imposante pour le faire basculer. La proie la plus évidente était cependant la petite fille qui grelottait d’effroi après avoir été sauvagement attaquée par celui qu’elle avait essayé de sauver. L’énorme chien s’attaqua à sa cheville et la traina sur le sol vers le kunai planté au sol. La pauvre risquait de se retrouver au même endroit que la dernière fois…

“ Je ferai ce que je dois pour avoir ta tête au bout de ma lance. ” prononça-t-il avant de rire de toute sa démence. Les délires psychopathes de l’Alpha finalement révélés aux grands jours.

La chienne au pelage blanc n’aurait pas dû négliger la dangerosité de son condisciple canin…il les séparerait quitte que coute. Et pour ne lui offrir aucune autre ouverture, Gokudera continuait ses assauts de lance en direction de la guerrière aux traits canins et aux attributs augmentés par la technique phare des Inuzuka. Tout pour l’entraîner encore plus creux dans son jeu aux accents de folie.

Pour public averti. Langage et comportements violents.

Le rire dément du Démon-Guerrier s’était transformé en quelques feulements hérissés. La pute osait s’interposer et bloquer la toute-puissance de sa hampe guerrière. Bloquant la puissance de son membre de la seul force de ses mains féminines. Il ne le supportait pas. Ne le pardonnerait jamais. Elle qui avait la chance de mourir empalée par l’Alpha. Incapable d’apprécier le cadeau qu’il lui faisait…comme toutes les autres avant elle.

Repoussé à quelques pas, il dû se satisfaire du rang de spectateur alors qu’il la voyait user des arts qu’il méprisait tant. Cette symbiose animal où l’homme et la bête parfaisait leur collaboration dans une fusion canine. L’ultime démonstration de leur statut de partenaire. D’égal…une absurdité répugnée pour le Guerrier qui aimait asseoir sa dominance sur ses proches...mais surtout un souvenir humiliant des leçons que sa cousine avait tenté de lui inculqué en osant le battre par le passé.

“Toi et ton cabot n’êtes rien face à l’ALPHA!” rugit-il d’un ton sauvagement impérial, ampli d’un chakra dévastateur.

Sur ce cri de guerre, le Guerrier Inuzuka avait bondit à la suite du monstre à deux têtes, sa lance brandit à deux mains en direction de l’arrière de l’animal. Le coup était vif et ampli d’une puissance dévastatrice, visant à clouer l’animal au sol afin de le faire basculer vers l’arrière et l’empêcher de dévorer le compagnon animal du Guerrier. Si l’Alpha ne se sacrifierait jamais pour son allié, il était entendu entre les deux animaux qu’ils assureraient leur arrière.

L’attaque surprise de son maître permis au pauvre cabot d’éviter le pire. Mais pas sans blessure. Les dents acérées du monstre déchiquetèrent tout de même violemment son flanc gauche alors qu’il était toujours paralysé. Le chien défait du sort de la cheffe du clan par la blessure infligée se laissa tombé sur le côté dans un hurlement de douleur lupin. Même lui devait reconnaître la force de son duo ennemi.

Mais Yokei savait pertinemment que peu importe l’union entre le maître et l’animal, elle n’était rien comparée à la rage qui l’animait lui et son maître. L’animal amoché se releva et se déplaça d’un bond vers l’arrière, fixant son nouvel ennemi avec une rage renouvelée, montrant les dents malgré sa condition chambranlante. Il savait qu’il en avait échappé de peu et devait en remercier le Deux-Pattes. Ce que le chien ténébreux n’appréciait pas particulièrement.

Et l’Alpha de sourire à l’expression sauvage de son allié. Il reconnaissait cette soif. La vengeance. L’appétit féroce du guerrier. L’envie guttural de déchiqueter de ses propres dents la Mort elle-même. Lui et son animal avait une complicité inconnue des autres membres de son clan. Les deux bêtes liés par leurs envies psychopathes.

“Tu devrais apprendre à finir ta job en premier Yokei…” ricana la bête sous forme humaine, profitant de la dette de son animal à son endroit.

Le rire digne d’une hyène se perdit dans le souffle de l’explosion du parchemin sous le corps du monstre. L’intermède brûlant suffirait certainement pour affaiblir d’autant plus la position défensive du chien à deux-tête, pour laisser à Gokudera la chance de se mouvoir telle une bête sauvage sur le côté et attaquer sauvagement le flanc de coups à la puissance diabolique visant à retenir l’animal en place. L’image d’un maître cruel tentant de garder ses bêtes en cage de quelques coups de bâton.

D’un grognement guttural, Yokei dévia son regard du monstre caché désormais par un écran de fumée vers le dernier louveteau qui avait osé lui envoyer quelques épines de métal. Il répugnait à l’idée de laisser sa vengeance à son maître, mais il savait pertinemment que Gokudera avait réservé cette proie depuis longtemps. Il se défoulerait donc sur le petit tentant de fuir.

L’animal bondit de toute sa puissance en direction de l’enfant qui en comparaison se déplaçait à la lenteur d’un chiot encore aveugle. Le corps lourd de l’animal s’abattu sur le pauvre enfant pour le faire tomber au sol et mordiller ses chevilles pour l’empêcher de se relever. Aucun autre visiteur ne serait toléré.

Pour public averti. Langage et comportements violents.

L’excitation de sentir sa lance pénétrer les chairs. La sensualité du liquide poisseux déversé sur lui. Les grognements haletants poussés. L’Homme-Animal s’en délectait. Plus que la victoire qu’il désirait, ce sentiment de puissance. L’anticipation vivace du combat. Il était Ninja. Chasseur. Et Assassin. Un instrument de mort et de vie.

Et la salope de vouloir briser son délire de quelques insultes émasculées.

“Je SUIS l’Alpha…c’est toi qui n’est rien…l’une des plus grandes guerrières du clan Inuzuka? Une leader de la Meute?  Pff…une vulgaire nounou, rien de plus…tu es née femme. Tu es faiblesse.”

Le Guerrier Inuzuka avait craché son venin d’un ton animal, guttural. Les démons de son passé exprimant les remords d’une vie passée dans ce clan matriarcal. Jamais il n'avait su se mêler à cette meute aux valeurs de solidarité et loyauté. Jamais il ne serait compris par ce bétail.

Et le Gokudera de décrisper juste suffisamment sa mâchoire serrée par le frustration pour rire aux supplices de son aînée visant à libérer les gamins. Faible. Si faible…

Du moins aurait-il aimé le croire, ou au moins se convaincre. La Matriarche était une combattante aguerrie d’une force enrageant le Loup solitaire. À peine l’avait-il clouée au sol, qu’elle avait riposté de l’une de ces grotesques têtes animales.

Les crocs acérés fusèrent à une vitesse et une distance que même le célèbre guerrier ne pouvait éviter. Une attaque simple, mais sauvage. D’une force irrévérencieuse que même le Démon pouvait apprécier.

Cette fusion était dangereuse…tant pour lui que pour elle.

Les attaques frontales de la sorte étaient toujours dangereuses pour les animaux plus massifs. La portée des coups de l’Alpha décuplée par son jouet étaient d’autant plus dangereux pour une cible si évidente dans un combat au corps à corps.

Sous les multiples assauts des têtes du canidé monstrueux, Gokudera ripostait de bras musculeux d’attaques vicieuses aux yeux à la taille de pastèque, Il n’avait pas peur des blessures. Encore moins de celles des crocs d’une bête sauvage à dompter. Après tout, il avait déjà dompté Yokei.

“Rappeler Yokei? Tu penses pouvoir nous donner des ordres SALE PUTE!”

Gueula-t-il en explosant de rage, laissant son chakra dégouliner comme une rivière poisseuse en direction de son compagnon animal.

Les forces maléfiques à l’œuvre s’accumulèrent autour de la bête d’un noir d’encre dans un nuage de fumée. L’enfant peut-être un moment soulagé par la disparition des crocs, put alors apprécier le cauchemar dans toute sa gloire. Au-dessus de lui se dressait dans toute sa splendeur l’attaquant principal. L’Alpha.

La main griffue de l’Animal-Homme plaqua l’enfant au sol d’un coup bien senti. Le sang perlant déjà sous les griffes acérées alors qu'un sourire aiguisé apparaissait à la commissure des lèvres empruntées par un animal à un autre.

“Yokei est comme moi. Une bête de sang et de mort. Un adepte de la cruauté. Et peut-être encore pire que moi…car il déteste les humains…”

Le commentaire était un avertissement langoureux. Une ode à la folie sanguinaire de ces deux personnages aux tempéraments sombres nés dans le nid trop douillet d’un Clan aimant. L’histoire de deux monstres prisonniers depuis leur naissance et tentant de briser leurs chaînes...mais qui s'étaient au moins trouvés.

Provoquée, le Cheffe de Clan riposta une nouvelle fois des crocs de cette bête ignoble issue de leur collaboration grotesque. Combattant aguerri, Gokudera ne donnait cependant pas sa place, ripostant en s’accroupissant au sol pour protéger ses organes vitaux en orientant en angle sa lance pour laisser l’animal s’empaler de son propre chef.

La présence de deux bêtes sur un seul corps suffisait cependant à réduire l’efficacité de la défense porc-épique de l’Alpha. Les dents continuaient à mordiller les bras de leur adversaire, perçant suffisamment le cuir pratiquement impénétrable de la peau du Guerrier pour le faire saigner. Le sentiment d’être enfin vivant.

Avant d’être sauvagement humilié. Repoussé par une charge violente mais sans intention meurtrière. Un affront. Encore. Sûrement pour sauver encore ces morpions…

“TU ES À NOUS SALE CHIENNE! ”

Le hurlement de son compagnon humain était la permission tant attendue. Yokei savait que cette forme et cette puissance venait à un certain prix. Les ordres de l’Alpha.

D’une vitesse trop brusque pour être anticipée, Yokei sous les traits de son maître laissa l’enfant et se vira d’un mouvement d’une vivacité prédatrice pour se propulser toute griffe dehors vers l’animal à deux têtes.

D’une synchronisation sauvage, le véritable Gokudera s’était propulsée vers son ennemie, la force de ses muscles bandant son bras armé alors qu’il sautait dans les airs pour planter sa lance dans le dos de sa cousine.

Les deux bêtes voulaient leur livre de chair.