Que dire de l'étrange choix du clan Miyamoto quand à la sélection de l'examinateur de l'épreuve à venir ?
Comment qualifier cet impulsion surprenante qui, de manière encore plus perturbante, avait été adoptée par les ancêtres ?
Inattendue.
Pourtant, tout était parti de l'idée lancée par l'un des ancêtres, Miyamoto Eien. Lors d'une énième réunion avec les morts, le jonin décédé avait trouvé en Miyufu une solution au problème épineux auquel se confrontait le clan.
Comment évaluer Aya.
Il se trouve que le cursus standard Miyamoto voit, lors de la 16eme année de ses pupilles, une année entier d'évaluation, devant mener à la décision d'une école, en fonction des résultats obtenus par les disciples en question. Chaque discipline est évaluée, de manière insistante et constante, et ponctuée par de grandes épreuves.
Seulement, la jeune Miyamoto et sa tendance à toujours s'éclipser lors de ses cours pose un problème épineux à ses aînés. Si elle n'avait aucun talent, dans ce cas c'était vite vu, il suffisait de ne pas en tenir compte et ne pas s'occuper d'elle. Mais pourtant, malgré son absentéisme, elle arrivait sans grand mal à se mettre au niveau de ses camarades, signe d'un talent inné indéniable.
Ce qui pose des soucis aux vieux. Comment gérer cet électron libre ? Comment s'assurer de ne pas gâcher son talent en lui attribuant une caste qui ne lui correspondait pas ?
C'est pourquoi, pour la première et probablement dernière fois de leur histoire, les Miyamoto avaient décidé de faire appel à des shinobis extérieur au clan. Des personnes de valeur, qui ont fait leur preuves au sein du village et que les anciens estiment. De leur jugement dépendra l'avis du clan, et peut être que l'étrange genin trouvera sa place à travers leur vision.
Ce qui n'explique cependant pas pourquoi le nom de Miyufu avait finalement été adopté pour évaluer la stratégie politique et militaire.
Revenons en à notre protagoniste extérieur, Eien.
Le jonin décédé avait eu l'occasion de côtoyer l'Omura, du temps où il était encore vivant. Il ne l'appréciait guère, tout comme la majorité d'Uzu, mais il ne connaissait pas shinobi plus brillant et avisé, hormis peut être le senkage lui même. Quand à la fourberie manifeste de l'Omura... Elle ne sera qu'une épreuve de plus pour la genin.
Cependant, Akrillo avait auparavant prévenu le clan que la jonin n'était pas digne de confiance. Ainsi, afin de trouver un compromis, l'évaluation se passerait dans les murs Miyamoto. Les sabreurs auraient donc la possibilité de stopper l'épreuve à tout moment, si ils jugent que cela va trop loin.
Ce qui nous amène donc à aujourd'hui hui...
La genin n'avait pas été prévenue de la teneur exceptionnelle de son cours d'aujourd'hui, uniquement que son professeur serait étranger au clan. Intriguée, elle avait décidé d'aller quand même voir de quoi il en retournais avant de sciemment décider de sécher.
Ainsi, en poussant la lourde porte de chêne massif donnant accès à l'une des innombrables salles obscures de travail, Aya fut surprise de tomber face à quelqu'un qui semblait de toute évidence être une enfant, probablement de quelques années sa cadette. "Oh, pas elle..." "Tu vas pas commencer toi !"
Elle jeta un regard envers l'enfant étrangement clame, lui adressant des excuses. "Désolée, je te parlais pas... Dis, t'aurais pas vu le professeur ? Tu t'es perdue ?"
Le ricanement de Bob donna des frissons à Aya, ne comprenant pas la raison de son hilarité, mais le connaissant suffisamment pour savoir que c'était un très mauvais signe.
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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Hier soir, Mifuyu avait reçu à son domicile la plus étrange des requêtes. Dans une enveloppe cacheté du sceau du clan Miyamoto, entourée d'un joli ruban bleu marine, se trouvait la missive suivante : "Dame Mifuyu, nous vous prions de bien vouloir accepter notre invitation, et de veiller à l'évaluation de la jeune Miyamoto Aya, afin de mesurer ses capacités dans le domaine de la stratégie politique et militaire. Nous n'imaginons nulle personne plus adaptée pour ce rôle, aussi nous espérons nous voir demain matin, dans notre dojo." La Sorcière, perplexe, relut la lettre puis se gratta le menton. Si la demande en elle-même n'était pas des plus extravagantes – ces évaluations avaient lieu chaque année et effectivement la chirurgienne s'imaginait être le meilleur choix possible d'examinatrice – elle le devenait néanmoins au vu du contexte actuel. En effet, après sa rencontre mouvementée avec Miyamoto Akrillo, la doyenne ne doutait pas que le jeune homme avait parlé de leur entrevu à sa hiérarchie ; dès lors, cet examen devenait-il une manière de surveiller les agissements de celle qu'ils appelaient craintivement la Sorcière ? Peut-être, oui. Dans ce cas, il ne fallait pas agir étrangement, au risque d'éveiller des soupçons inutiles : elle accepta et, le matin suivant, attendait dans le dojo que l'étudiante se présente.
Debout derrière la porte, elle n'écoutait que d'une oreille les indications de l'examinateur Miyamoto qui l'accompagnait. Son rôle, à lui, n'était pas d'évaluer Aya, mais bien Mifuyu, de veiller à ce que ses exercices n'aillent pas trop loin et, surtout, qu'ils restent dans le cadre du sujet du jour : la stratégie politique et militaire. On avait informé la femme-enfant qu'il s'agissait d'un des tests primordiaux de ces évaluations annuelles, aussi un mauvais résultat pourrait amener à de graves conséquences. On lui avait également présenté la candidate comme était difficile, imprévisible et dissipée. Eh bien, elle aurait intérêt à filer droit avec Mifuyu, auquel cas, en présence d'un Miyamoto ou pas, elle réagirait en conséquence. Déjà qu'elle avait eu la bonté d'accepter l'invitation du clan des sabreurs, elle ne supporterait pas de passer la journée avec une mioche incapable.
Quand Aya se présenta devant-elle, ne sachant visiblement pas qu'elle s'adressait à son examinatrice, Mifuyu imposa directement le ton qui serait celui de tous leurs échanges du jour.
"C'est moi qui vais t'examiner aujourd'hui. Omura Mifuyu, dirigeante en second de la Division d'Amélioration des Performances Humaines d'Uzushio ; j'ai du travail important, alors t'as pas intérêt à me faire perdre mon temps." Elle marqua une courte pause, le temps de juger de l'expression de la gamine. Elle sortit ensuite un parchemin roulé et noué d'une simple corde, qu'elle présenta à son regard. "Tu vois ce parchemin ? Il contient un code. Je t'explique l'exercice : ton objectif va être d'entrer dans la plus haute salle de la tour que tu vois là-bas" – elle lui pointe l'endroit du doigt – "dedans, je ne te dis pas encore ce que tu trouveras. T'as plusieurs options pour rentrer : la première, que je te conseille, c'est de récupérer ce parchemin. Sinon, tu peux évidemment tenter tout ce à quoi tu peux penser : la force, la corruption, la manipulation, rien n'est interdit avec moi." Elle déposa doucement le parchemin dans une boîte en bambou, qu'elle prit dans ses deux mains. "Cette boîte, je vais la poser au milieu de la fontaine principale du domaine, libre à toi d'essayer de la récupérer. Pas de question ? Non, très bien, alors on commence maintenant."
Elle quitta la salle.
La fontaine en question est une fontaine circulaire, large d'un diamètre d'environ huit mètres. Du cercle extérieur, il y a environ trois mètres d'eau qui font tout le tour de l'édifice jusqu'à rejoindre le cercle intérieur, en marbre blanc, sur lequel se trouve une statue représentant un guerrier Miyamoto, sabre à la main, accompagné d'une ombre géante derrière lui qui semble guider son action. Sur le crâne du guerrier se trouve la petite boîte, visiblement accessible à qui voudrait bien la récupérer.
Lorsque Aya réalisa sa terrible méprise, elle passa instantanément du rose au blême alors que Bob riait aux éclats dans sa tête. Bien sur, elle savait que la sulfureuse Omura Miyufu avait un corps d'enfant, mais jamais elle ne se serait doutée qu'elle viendrait lui donner un cours personnellement. Heureusement pour elle, la sorcière d'Uzushio ne lui en tenait pas (tant) rigueur.
Très vite cependant, elle se rendit compte à quel point le cours d'aujourd'hui était exceptionnel. Car point de leçon ennuyante et théorique devant un tableau noir, point de phrases à recopier, mais une épreuve ! Pour une fois que le clan lui proposait un peu d'action, elle n'allait pas cracher dessus.
Cependant, et au fur et à mesure que la jonin distillait des informations dans ses explications, la Miyamoto déchanta. C'était bien loin des tests habituels auxquels elle faisait face. Pas de groupe de soldats à diriger, pas de situations de combat impliquant relief et intempéries, oh que non.
Une énigme.
Sa honte la quitta au moment ou les engrenages de son cerveau se mirent en branle. Plutôt que de ses sentir dépassée par l'étonnant défi qui l'attendais, elle se sentait au contraire exaltée par la perspective de se confronter à quelque chose de vraiment nouveau, voir... hors de sa portée ?
Un petit sourire se dessina sur ses lèvres quand l'Omura finit ses explications. Elle n'avait pas de questions, ou peut être tout simplement n'avait elle pas réalisé à quel point elle en aurait bientôt.
Et soudainement, la jonin n'était plus là.
Ça avait commencé.
La Miyamoto commença par se déplacer vers la fontaine centrale, voulant voir par elle même la fameuse boite contenant le code pour acceder à son objectif. La vision du fier guerrier Miyamoto avec une boite sur la tête la fit sourire, mais au final cette vision de fit qu'accentuer le malaise qu'elle avait ressenti dès le début des explications.
L'épreuve portait sur la stratégie, non ? La capacité à élaborer un plan, à anticiper les pièges, à avoir une vision d'ensemble pour prendre les meilleures décisions. Alors pourquoi diable dans une telle épreuve devoir aller se mouiller les pieds et faire de l'escalade pour remporter l'épreuve ? Ca ne collait pas.
C'était trop évident.
C'est pourquoi la jeune genin, après un léger temps de réflexion, décide directement d'aller voir la porte par elle même. Qui sait ce qui l'y attendra ? Y aura t'il seulement un code ?
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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L'infâme Sorcière, tapie dans l'ombre, observait chacun des mouvements de sa proie. Ainsi donc, le rat avait craint un piège et n'avait pas essayé d'attraper le fromage. Laissant la boîte et le présumé mot de passe qu'elle contenait de côté, elle prit directement la direction de la porte. Il était tout naturel de craindre un piège, après tout cela serait bien digne de la chirurgienne, toutefois, sans mot de passe, impossible de laisser la jeune fille rentrer.
Ainsi, Mifuyu prit position pour la seconde partie de l'épreuve, qu'elle n'aurait pas pensé avoir à enclencher si tôt dans la journée. Il n'était bien évidemment pas trop tard pour retourner vers la fontaine dans le cas où elle aurait des regrets et, évidemment, la jeune fille ne saurait pas avant la fin de l'épreuve – ou avant d'avoir attrapé la boîte – si elle avait pris la bonne décision.
Dans sa course en direction de la porte principale, au pied de la grande tour Miyamoto, la jeune Aya vit passer devant elle Miyamoto Noto, un Jonin de son clan, homme de la trentaine. Il transportait, plaquée contre son torse, une boîte en tout point identique à celle qui se trouvait sur la fontaine, à l'exception près que celle-ci était ouverte et que le parchemin qu'elle contenait se trouvait désormais dans la main droite de l'Uzujin. Pourquoi Noto était-il si pressé ? Quelle était donc cette boîte ? Etait-ce une réplique, ou bien l'avait-il bien récupérée à la fontaine ? Impossible de le savoir sans retourner là-bas. Existait-il deux parchemins ? Deux mots de passe ? Quel était le lien de cet homme avec Mifuyu ? Encore tant de questions qui ne trouveraient pas de réponse sans enquête…
Au pied de la tour, c'est Mifuyu elle-même qui garde la porte principale. Les bras croisés, elle est simplement assise et regarde autour d'elle. Bien présomptueux serait celui qui affirmerait pouvoir déchiffrer son visage, aussi il était impossible de savoir ce qu'elle pensait ou ce qu'elle attendait. Une chose était certaine, elle était devant la porte, seule, sa paire de scalpels simplement posée sur le sol à côté d'elle.
En croisant Noton, Aya s'arrêta un instant, surprise. Elle cligna des yeux deux ou trois fois, afin de s'assurer qu'elle avait bien vu ce qu'elle avait vu. Le jonin portait l'exacte réplique de la boite que la sorcière d'Uzu avait déposée en haut de la fontaine, et avait dans sa main droite un parchemin en tout point semblable à celui que Mifuyu lui avait présenté.
Décidément, quelque chose de louche se tramais dans cette cour intérieure.
Elle voulut interpeller le jonin, mais sa stupeur dura trop longtemps et l'homme pressé se retrouva bientôt hors de portée de la genin. Elle murmura un juron entre ses dents, se retrouvant alors face à un choix cornélien.
Suivre son intuition du début, ou pourchasser le jonin ?
Elle mit quelques secondes à faire son choix, hésitant, avant de finalement de se raviser sur la piste de Noton. Tant pis pour la porte, tant pis pour le piège, sa curiosité était trop forte. Pourquoi existait-il autant de même boites ? Ou allait-il ? Il fallait qu'elle tire ça au clair.
Elle se lança donc à la suite du jonin, maintenant une légère distance malgré tout afin de ne pas attirer l'attention. Elle souhaitait voir où il allait et pourquoi, et elle était quasiment certaine qu'une conversation ne lui donnerait aucune de ces précieuses informations.
En espérant ne pas courir après une fausse piste, bien sur.
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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Miyamoto Noto ne semblait pas avoir remarqué la jeune fille qui était sur ses talons. Il continuait sa route dans le domaine de son clan, tout en regardant régulièrement à droite ou à gauche d'un air suspect. Il n'avait pas l'air de vouloir être aperçu ici, comme s'il tramait quelque chose d'étrange... Mais quoi ? Bien futé serait celui qui le savait.
Bientôt, l'homme à la boîte et au parchemin se trouva devant une immense demeure appartenant à un vieux notable du clan, que l'on disait proche conseiller du Kage lui-même. Il s'engouffra alors dans le bâtiment, traversa une série de portes et de pièces inhabitées, avant de déboucher dans une court intérieur, au milieu de laquelle se trouvait une charmante petite fontaine, qui n'avait certainement pas le faste de la grande fontaine du clan mais qui, par sa seule présence dans un domaine privé, prouvait l'opulence du propriétaire.
En faisant bien attention, un observateur avisé pourrait voir que Noto ne tenait plus que le parchemin dans sa main. La boîte avait disparu, sans doute l'avait-il déposée dans l'une des chambres qu'il avait traversées. Y jeter un oeil pourrait être une bonne idée.
Toutefois, retrouver la boîte demanderait du temps et quiconque s'y engagerait risquerait de manquer la conversation qui allait suivre entre Miyamoto Noto et Miyamoto Ozuro.
Déjà, les deux hommes s'étaient retrouvés. Le plus vieux d'entre eux était adossé au rebord de la fontaine, tandis que l'autre, essouflé par sa marche rapide, se tenait debout face à lui. Le notable tendit sa main vers lui, comme s'il exigeait que lui soit remis la lettre, ce que refusa d'abord le Jonin. Voulait-il négocier avant ? Mais quoi donc ? Il faudrait s'approcher suffisamment pour le savoir, mais c'était courir le risque d'être découvert...
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