Oni is a lie

Fait suite à ce rp

La jeune Miyamoto s'écarta du groupe joyeux en plein entrainement, le cœur battant, pour s'écrouler sur elle même dans une ruelle adjacente. Une sueur froide coulait dans son dos, tandis que son corps lui paraissait plus glacé que jamais.

Ce qui venait d'arriver était mortellement inquiétant. Il avait pris le contrôle. Cette étrange voix venue de nulle part, celle qu'elle pensait n'être que l'invention de son esprit, avait agi. Elle l'avait toujours tourné en ridicule car ne croyant pas à sa réalité, refusant de croire que cet homme qu'elle voyait en songe et entendait existait réellement.

Et pourtant... et pourtant ! Et pourtant la jeune femme ne pouvait plus se voiler la face. Il existait bel et bien.

Elle se mit deux claques, et tout s'éclaira. Finie la panique, finie l'angoisse et la réflexion sans fin. Il y avait un homme dans sa tête, c'était un fait. Maintenant, il fallait agir. Parfois, l'homme disparaissait de son esprit pendant des heures, et visiblement c'est ce qu'il avait fait après sa tentative de prise de contrôle. Aya devait en profiter pour rassembler des informations à son insu !

Ainsi, la jeune femme se releva pour se diriger là où elle pensait qu'elle aurait des réponses à ses questions : les archives du clan. En bons miyamoto, ses cousins avaient gardé au sein de leur domaine toutes les archives relatives au clan, mais aussi tout ce qui les concernaient de près ou de loin. Nombre d'articles concernant d'illustres ancêtres s'y trouvaient, et la Miyamoto n'avait aucun doute quand à y trouver plus d'informations.

Elle s'y dirigea donc, passant outre les quelques gardes du domaine qui devaient la chercher pour son escapade impromptue et louvoya entre les ruelles avant de s'introduire dans la bibliothèque par l'une des fenêtre. Pas folle ! Si Eisen (le bibliothécaire) l'apercevait, il irait illico-presto chercher Seiren, et c'était la case prison. Ainsi, elle passa (non sans mal, il faut dire qu'elle avait un peu grandi depuis la dernière fois) par la fenêtre entrouverte et se retrouva perdue au milieu de grandes étagères remplies de nombreux documents très bien rangées.

Elle se glissa dans la section consacrée aux ancêtres Miyamoto, et se rendit au niveau des noms propres.

"Oba, Ojishiki, Olöi... Pinyiang. Aucun Oni."


Aucun signe de l’ancêtre qui intéressait la jeune femme. Tout ceci n'était donc finalement bel et bien que du vent ? L'étagère parfaitement rangée aux ouvrages muets ne répondit pas à ça question. Déçue et encore plus inquiète, la jeune femme fit demi-tour, laissant ses pensées de nouveau roder dans son esprit.

Plongée dans un océan de réflexions, la jeune femme heurta violemment une grille en fer, la ramenant brutalement sur la terre ferme. La section privée ! Elle était vraiment nulle en orientation.

...

Attendez.

Et si l'ouvrage concernant Oni était gardé dans la section privée ? La Miyamoto écarta cette idée d'un hochement de tête. Pourquoi un ouvrage aussi anodin y serait gardé ? Mais, néanmoins, cette simple idée stupide se glissa dans un coin de la tête de la jeune femme, grossissant petit à petit jusqu’à finalement la dévorer de curiosité. Il fallait qu'elle aille voir, pour être certaine !

Le problème de la section privée, c'est qu'elle est privée, justement. Tous les Miyamoto ont un endroit pour entreposer leurs documents qu'ils ne souhaitent rendre public, et c'est Eisen qui en garantissait la discrétion. Il posait toujours les clefs sur son bureau, à portée main et de regard. Les lui prendre ne sera pas aisé... A moins que.

Un grand sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille.

Bibliothèque Miyamoto -14 H 51.

Temps légèrement humide - Grand soleil - 14 degrés.

Situation initiale : Tout semble calme. Eisen attaque sa seconde sieste alors que le vent frais viens le caresser, confortablement installé dans sa chaise en bois d'acajou. Les deux mains croisées sur son ventre, il profite de sa vie paisible.

Crime : Intrusion de personnes non-autorisés.

Un groupe d'enfants criards font brutalement irruption dans la bibliothèque, avec des envies vraisemblablement destructrices. Sautant partout, faisant moult bruit, ils renversent les livres en hurlant de joie et sortent Eisen de sa torpeur.

Suspects interpelés : Miyamoto Toki (4ans), Miyamoto Hitagi (3 ans), Miyamoto Issu (4 ans et demi), Miyamoto Ayako (3 ans), Miyamoto Sakura (5ans).

Les suspects disent avoir vu la porte ouverte et être rentrés pour "fiche le cirque". Certains disent que c'est une "grande personne" qui leur a montré le chemin, mais d'autres parlent d'un loup. Probablement une invention.

Condamnation : Cours d'une heure sur les bibliothèque, leur rangement et pourquoi les déranger est la première marche vers la criminalité.

Ah, et il manque les clefs aussi. Elles ont du tomber dans la pagaille.

Rien de plus facile que de convaincre le groupe d'enfants d'aller mettre le cirque dans la bibliothèque. En pleine partie de loup glacé, il avait suffi à la jeune femme de se joindre à eux pour les menacer de tous les dévorer ! Pris de "peur", les enfants s'étaient réfugiés dans la bibliothèque (que la Miyamoto avait pris soin de laisser discrètement ouverte) et avaient aussitôt changé leur premier jeu pour mettre la pagaille.

Ainsi, profitant du fait que Eisen dut leur courir après pour tous les attraper, la jeune femme se faufila à l'intérieur afin de dérober les clefs laissées sans surveillance. Elle se glissa ensuite parmi les rayons pour s'enfoncer tout au fond de la bibliothèque, s'éloignant petit à petit du vacarme jusqu’à se trouver devant la grille, impressionnante et silencieuse.

Si de légers bruits venaient percer le silence, ceux-ci s'arrêtèrent bien vite pour finalement le laisser s'imposer, majestueux. Coincée entre les hautes étagères remplies d’immenses livres et face à la titanesque grille de fer forgé, l'impétueuse Miyamoto sentit son ardeur légèrement refroidir. Elle n'était pas censée être là. Elle n'était pas la bienvenue.

Cependant, elle inséra finalement la clef dans la serrure, et la porte s'écarta de son chemin dans un grincement inquiétant. La jeune femme fit un pas en avant, puis un autre, et encore un. La porte se referma derrière elle... Et lun silence d'outre-tombe l'entoura, pour ne plus jamais la quitter.

Elle avança précautionneusement, parcourant les étagères avec un mélange de crainte et de curiosité refoulée. Quels secrets étaient dissimulés ici ?

"Traité sur l'art d’assassiner." "Registre des disparitions inexpliquées." - Miyamoto Iski.

"Codex des jutsus oub[//]" "Hydre." "A.E" - Miyamoto Bu.

"Registre" - Miyamoto Seiren

En déchiffrant le nom de son père, le cœur d'Aya rata un battement. Pourquoi gardait-il un tel document ici ? Elle devait en avoir le cœur net. Elle attrapa le petit document, qui n'était qu'un amas de parchemins coincés entre eux par une reliure de cuir dont se dégageait une odeur de vieux papier.

Les yeux de la genin balayant le parchemin, une idée plus précise de son contenu se dessina et l'excitation s'empara de la jeune femme. Ce registre consignait les fait d'armes de ses ancêtres ! Tant d'aventures épiques, tant de vies et de héros contenus dans aussi peu de pages, s'en était presque frustrant. Derrière les quelques lignes se cachait un aventurier d'un autre temps, entre les lettres se dessinait le spectre d'une autres vie palpitante dont ne subsistait aujourd'hui que cette petite trace écrite, perdue dans cette remise.

Et c'est alors qu'elle trouva ce qu'elle était venue chercher.

"Miyamoto Oni.

[//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////] - [///////////////////////////////////////////]

Que maudit soit son nom et oublié son héritage !
M.Li"

Le papier était désespérément vide d'informations, mais un frisson parcourut l'échine de la jeune femme malgré tout. Le contenu avait été barré, puis masqué, et seul subsistait cette étrange signature.

Miyamoto Li.

Son grand père..

"T'as compris, maintenant ?"

Le dos de la jeune femme la brulait intensément, mais c'était surtout son cœur qui la tourmentais. Elle se tourna vers l'origine de la voix pour tomber face à Oni en personne.  Légèrement transparent, il était cependant bien là.

"Compris... quoi ?"

L'homme aux cheveux écarlates, bien loin de la symapthie dont il faisait habituellement preuve dans les rêves de la jeune femme, lui lança un regard perçant.

"Fais pas semblant. Tu peux pas me bluffer, moi. Je. Vis. Dans. Ta. Tête."


Aya eut un pas de recul, frappée de plein fouet par la réalité de la chose. Tout tournait autour d'elle, c'était insensé !

"C'est le truc Miyamoto, c'est ça ?! T'es pas réel ! T'es mort !"

Oni eut un sourire narquois, haussant les épaules.

"J'ai l'air mort ? Le truc Miyamoto, comme tu dis, c'est une bénédiction ! Mon corps physique est mort, c'est tout."

"C'est... tout ? C'EST TOUT ?"

La jeune femme s'avança vers l'être qui hantais son esprit pour l'attraper par le col, mais doigts passèrent au travers, comme si elle touchait de la gelée. Dégoutée, elle recula de nouveau tandis que l'esprit eut une mimique amusée.

"Les gens morts reviennent pas à la vie. C'est ainsi. Et puis déjà pourquoi tu joues avec mon corps comme ça ?!"

Le ton de la jeune Miyamoto ne faisait que monter, oubliant totalement sa mission initiale qui était censée être secrète. Toutes ses questions, toutes ses craintes, tout ce qui la hantait pouvaient maintenant trouver une réponse, et il fallait qu'elle les obtienne.

"Je te rends service. T'as pas remarqué ? Mais de toute façon c'est pas le sujet. Vu que t'as fait des recherches sur moi, tu dois tout savoir. Alors,vas-y, demande !"

La jeune femme eut un moment d'hésitation. Lui dire la vérité ? Bluffer ? Le regard pale d'Oni se teinta d'une étrange lueur alors qu'il dévisageait la Miyamoto, mais Aya fit néanmoins son choix.

"Pourquoi t'as fait ça ?"

Il soupira, haussant les mains et les épaules.

"J'ai fait ce qui devait être fait. C'était pour leur bien ! Mais je regrette pas, quand je te vois. Y'a que toi qui méritais de survivre."

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et son souffle se fit plus court. Les paroles énigmatiques de l'esprit ne faisaient aucun sens pour elle, mais pourtant elle sentait qu'une vérité se cachait derrière. Presque en murmurant, écrasée par le poids de ses paroles, elle demanda.

"Survivre... à quoi ?"

Le Miyamoto posa ses yeux sur la jeune femme, stoïque. Son expression devint absolument glaciale, et l’atmosphère sembla chuter de 15 degrés.

"Hmm... comment ça, quoi."

Le monde se figea, le cœur de la genin cessa de battre. Les mots de l'esprit lui avaient scindé le cerveau en deux, et elle ne pouvait plus agir. Uniquement écouter la moindre bribe d'information qui sortait de la bouche maléfique de celui qui portait bien son nom : Oni.

"On dirait que tu savais pas... Y’avait marqué quoi, sur ce bout de papier ?"

L'esprit se déplaça légèrement pour l'observer, avant de partir d'un grand éclat de rire.

"Ils ont tout effacé ! J'y crois pas ! Tu savais rien, rien du tout, et tu sais toujours rien ! ILS T'ONT RIEN DIT !"

Il reprit brièvement son souffle ajoutant, la larme à l’œil.

"En même temps j'aurai du m'en douter. Mais c'est grave, très grave ! Tu m'as menti."

L'expression glaciale d'Oni revint sur son visage, plus glaciale que jamais.

"Je crois que t'as pas bien pigé la situation. T'as essayé de me contenir, j'ai laissé couler. Tu m'as empêché de tuer ce type, très bien. Mais le chef à bord, C'EST MOI ! Et tu me. manque. pas. de. respect !"

La mains fantomatique d'Oni traversa le visage de la jeune femme, qui ferma les yeux en pressentant l'impact avant de les rouvrir timidement, pour voir un Oni visiblement très perturbé, observant sa propre main.

"Qu'es-ce que..."

Et il disparut.

Un grand poids s'échappa des épaules de la jeune femme, et la brulure dans son dos se stoppa. Ses jambes lui firent défaut encore une fois, et elle se laissa tomber contre une étagère, prenant ses jambes dans ses bras et posant sa tête sur ses genoux.

Tout ceci demandait réflexion. Une réflexion immédiate et vitale, pour que tout son esprit ne parte pas en miettes. Peut-être que la jeune femme avait été maudite le jour de sa naissance pour hériter de tant de troubles, mais elle avait aussi reçu malgré elle tout le sang froid dont ses ancêtres étaient capables. Et, aujourd'hui, ce sang froid sauva sa raison.

Technique apprise: