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Audaces Fortuna Juvat | feat Chiyo

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Audaces Fortuna Juvat ft. HYUGA Chiyo


En attendant que le chemin soit libéré pour mon accession au pouvoir, j’avais décidé de retourner dans l’ombre, dans la nuit. Je m’y étais toujours épanoui, je m’y étais toujours plu. Le silence y était roi et l’homme y semblait si faible et chétif. C’était là mon territoire de prédilection, le lieu qui m’avait vu développer ma colère et ma haine. Mais, c’était aussi le lieu que j’avais quitté par amour pour toi. Cette nuit noire avec lequel je renouvelais par amour. Pour me faire respecter de tous, il me fallait des capacités bien supérieures à celles que j’avais ici et pour les développer, il me fallait un baptême du feu. Je n’avais pas besoin de m’économiser, il me fallait voir dès à présent ce que je valais. Je devais m’entraîner plus et montrer à tous qui j’étais, ce que j’étais :

L’Empereur de la nuit bondissant pour tuer ses adversaires.

Je passais ma main sur mon biceps gauche encore un peu enflammé par la pose du tatouage. C’était presque être marqué comme une bête, on n’était désormais plus humain, on n’était qu’une arme. Je ne m’étais jamais considéré comme un humain, j’étais au-dessus de ses êtres frêles. Désormais en tant que shinobi, je ne répondais plus au nom de Kenzo, seul l’appellation Enma pouvait me faire réagir. Je n’étais même plus le même être derrière mon masque d’Oni. Enma n’était pas Kenzo. Kenzo s’inquiétait pour les siens, Enma n’avait pas à avoir peur, car Enma n’avait pas d’identité, pas de famille, pas de crainte à avoir.

Kenzo continuait de vivre, lorsque je retirai le masque, il revenait comme il l’avait toujours été, philosophe et dégoulinant d’amour. Bien que je fusse aussi bien Enma que Kenzo, je continuais à nourrir mes ambitions de Hyuga et je ne pouvais pas arrêter de croire que j’étais l’homme qu’il fallait pour le clan, ou en tout cas, un des hommes qu’il fallait. Car même si je nourrissais le rêve ultime d’être chef, j’étais prêt à faire des concessions tant qu’on m’offrait un bout du pouvoir et la possibilité de changer certaines choses. In fine, tant que mes idées se développaient, rien ne me gênait vraiment. Le consensus était la meilleure forme d’organisation.

Et en tant que Kenzo, je voulais aussi des soutiens au sein de la principale, des soutiens solides. Et qui disait vouloir des soutiens solides, amenait à s’approcher à de gros morceaux. C’était pour cela que j’avais décidé d’approcher la fille d’un des gros morceaux, pour me lier avec elle et ainsi assurer une place plus proche du pouvoir.

J’avais ainsi fait passer dans la veille au soir, une lettre à la dénommée Hyuga Chiyo, pour lui proposer un déjeuner le lendemain matin dans un petit restaurant de quartier que j’appréciais. Il me fallait savoir qui elle était et tirer le maximum de cette personne. Je ne pouvais pas ignorer que j’avais certaines lacunes, il me fallait les rattraper et je comptais bien sur la jeune femme pour m’y aider.

Ainsi donc, le lendemain matin après avoir fait un passage rapide à la pagode pour prier les dieux Osmetien, espérant trouver la force et la connaissance pour les tâches futures qui allaient m’incomber, me voilà repartis pour ce rendez-vous. J’étais habillé de mon long imperméable marrons et je me dirigeais à pas vif vers le petit restaurant. J’avais réservé ma table avant et je me posais alors au fond du restaurant, sur la table qu’en tant qu’habitué, je préférais. J’avais prévenu le restaurateur que s’il voyait une jeune femme Hyuga, c’était probablement pour me voir.

Devant ma première coupe de saké de la journée, j’attendais désormais la jeune femme. Il me fallait connaître plus de gens pour avancer, c’était obligatoire. Le clan devait évoluer et il avait besoin de moi ! Et alors que je patientais, la jeune femme arriva, je me pliais en deux et soufflait alors, amusé :

« Bonjour à toi Chiyo ! Assieds-toi donc ! »

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Hyuga Chiyo et THyuga Kenzo

Audaces Fortuna Juvat

Audaces Fortuna Juvat  | feat Chiyo  Unknown




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Novembre, an 16

Depuis quelques temps, la jeune femme qui en plus de grandir en puissance, commençait à grandir dans son impact politique au sein du clan. D’un côté, son père organisait un mariage pour elle avec un membre imminant de la branche principale et d’un autre on la demandait à déjeuner (et probablement pas pour une causette banale, surtout que d’Hyuga Kenzo, elle ne connaissait rien.) Elle n’était pas idiote, la plupart de ceux qui l’approchait en avait après l’influence de son père. Si, un an plus tôt, cette réalisation n’aurait rien fait à la jeune femme, aujourd’hui, ça commençait à l’embêter. Elle voulait avoir son propre poids, sa propre influence et surtout, faire valoir, d’elle-même ce qu’elle désirait mettre de l’avant.

Pourquoi un soudain désir d’indépendance ? Probablement que Chiyo découvrait ce qu’elle valait depuis quelle était kunoichi et que maintenant qu’elle était de plus en plus autonome, sn esprit l’était tout autant. Son opinion se forgeait, comme sa détermination. Elle avait de plus en plus envie de mettre de l’avant ce qu’elle était et qui elle était.

Elle n’avait pas refusé le déjeuner, pas ce matin-là. À la place, une autre idée commença à germe dans l’esprit de la jeune femme qui voulait maintenant se saisir d’une partie du pouvoir politique du clan. Elle n’était ambitieuse au point de voir très loin, mais elle voulait qu’on cesse de la voir qu’on cesse de la voir comme l’objet de son père, mais comme une force en elle-même. Son examen chunin déjà bien entamé, elle savait qu’elle valait plus que simplement le beau petit visage de la fille à papa qu’elle avait toujours été.

Si son esprit, un peu plus rebelle qu’avant gardait pour lui seul ses pensées presque révolutionnaires, le visage de la jeune femme se montrait tout de même plutôt blasée à son arrivée au rendez-vous donné par Kenzo.

À son arrivée, elle s’inclina poliment. L’homme l’avait immédiatement remarqué. Après tout, elle était difficile à manquer, vêtue comme elle l’était. Elle était enveloppée du somptueux kimono au motif Cho Chiku bai aux teints aqua que lui avait offert Kamiko Fumetsu lors de leur première rencontre. Ses cheveux avaient été savamment coiffés en un genre de chignon d’où une mèche plutôt longue s’échappait et retombait élégamment sur son épaule droite, dégageant son cou du côté gauche, mettant de l’avant la silhouette de son cou fin. Son visage était encadré de ses quelques mèches de jais, contrastant avec sa peau pâle.

Elle s’était mise sur son trente et un et c’était évident. Après tout, elle voulait que cette rencontre change ses perspectives futures, au moins un tout petit peu, alors il n’était pas question de faire les choses à moitié.

« Bon matin Kenzo-dono. »

Le choix de suffixe au nom de son interlocuteur était des plus volontaire, cherchant à le mettre sur bases plus égale. Il fallait avouer que c’était un tour de parler qui ne serait peut-être pas noter, mais qui, pour quelqu’un d’attentif, montrerait les intentions de la jeune kunoichi.

La belle demoiselle prit place devant son hôte suite à sa lutation toute formelle et reprit la parole :

« Je me doute que vous m’avez appelée ici pour autre chose que pour simplement discuter du beau temps et de la pluie, j’aimerais que nous passions immédiatement au vif du sujet. Nous verrons par la suite pour les politesses. »

Généralement, Chiyo n’avait pas ce genre d’approche directe, mais, aujourd’hui c’était le début d’une nouvelle ère, enfin pour elle.

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Audaces Fortuna Juvat ft. HYUGA Chiyo


Je ressemblais à un crasseux négligé à côté de la jeune femme qui irradiait par la richesse de ses vêtements. Je me sentais sale alors que j’étais allé aux thermes ce matin. La première impression que j’eus fut : WHAOU ! Elle était très belle et ses traits hautain, impérieux et noble ne trompait pas, elle était une fière membre du clan et de la branche principale. À cet instant précis, je me sentais en dehors du clan, en décalage complet avec les miens. Heureusement pour moi, je savais bien que c’était une impression, je savais très bien ce qu’ils souhaitaient, car j’avais absolument les mêmes rêves et envies pour la majorité.

Je m’étais incliné une nouvelle fois devant le respect dans son appellation à mon égard, je laissais échapper un petit gloussement et murmurai d’une voix pétillante :

« Que de respect pour moi, ahah ! »

Et avant même que je puisse l’inviter à s’asseoir réellement et de commander ce qu’elle voulait pour manger et boire, la jeune Chiyo me pris de vitesse. A peine assis, celle-ci commençait déjà. Elle avait, en l’essence plutôt bien comprise mes intentions. Évidemment que je n’étais pas là pour parler de tout et de rien, quoique j’aimasse beaucoup simplement discuter des ragots pour comprendre les gens. Il y avait derrière des motivations profondes, je n’étais pas non plus quelqu’un de parfaitement bienveillant qui n’attendait rien en retour, loin s’en fallait même. Était-ce si visible que cela que j’avais besoin de quelque chose ? Bon, peu importais réellement, je n’avais rien à réellement caché. Ainsi, si elle voulait parler des choses sérieuses dès le début, alors soit, nous parlerons des choses sérieuses dès le début.

Mais avant cela, je me permis un petit rire, symbole de ma surprise à l’égard de la jeune femme, je ne m’attendais pas à cela et je le fis comprendre gentiment en souriant :

« Ohoh, quelle impatience ! Me voilà percé à jour facilement. Même si j’aime parler de tout et de rien, effectivement, j’ai d’autres choses à m’entretenir avec toi. Je ne suis pas là pour tes beaux yeux, quoique ahah. Ainsi, soit, nous ferons comme tu le souhaites. »

Je me redressais un peu sur mon siège et bus une nouvelle gorgée avant de poser ma tête sur ma main et de commencer :

« Je vais me représenter d’abord. Je suis Hyuga Kenzo, dévoué membre du clan et de la branche principale. Je suis secrétaire auprès du conseil, mais j’aimerais voir un peu plus haut pour pouvoir un créer un monde meilleur pour ma fille. Pas quelque chose comme chef, mais membre du conseil, se serait bien. Et comme j’ai repris ma carrière de shinobi depuis peu. Je cherche encore des soutiens pour savoir sur qui je peux me fier dans mon retour en politique et sur le terrain. Et parce qu’il est toujours plus simple de charmer les gens en charmant d’abord leurs connaissances, j’ai aléatoirement jeté mon dévolu sur toi. J’espère que cela ne retira pas la magie de cette rencontre. »

Je souriais avec légèreté, je m’amusais à moitié dans mes paroles. Pour de l’honnêteté, s’en était, s’en était presque même flippant. Je devais arrondir les bords, avec mon amour du consensus. Je secouai alors la tête et repris à moitié désolé :

« Dire tout cela de but en blanc, me fait passer pour un immonde opportuniste. Normalement, j’aurais dû laisser cela se dérouler plus tranquillement durant le repas… En parlant de cela, commande ce que tu veux, je payerai tout. C’est la moindre des choses quand on invite quelqu’un. N’est-ce pas ? »

Je laissais échapper un petit soupire après les quelques rires que j’avais lâchés. J’espérais que ces rires permettaient de faire un peu descendre la pression, tout cela prenait un bord sérieux très rapidement. J’avais plus l’habitude d’apprendre à connaître les gens avec cela. C’était donc un peu nouveau pour moi et mon cerveau carburait pour trouver les meilleurs mots à dire. Il s’agissait de ne pas blesser Chiyo, qui en tant que membre du clan, ne méritait pas d’être blessé. Tous ces rires me faisaient probablement passer pour quelqu’un de simplet, mais c’était un risque à prendre. Si on pouvait me sous-estimer, peut-être même cela ne serait pas plus mal, car alors devenir chef serait plus simple. Enfin, j’essayais surtout de mettre en place une ambiance chaleureuse et sympathique entre nous deux. Après tout, je voulais connaître plus ou moins toutes les personnes du clan et je souhaitais sincèrement connaître Chiyo. Elle semblait prometteuse de ce que j’en voyais par moi-même.

Elle semblait un peu autoritaire et me faisait presque un peu stresser. Heureusement que mon flegme naturel était là pour m’empêcher de finir fou.

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Hyuga Chiyo et THyuga Kenzo

Audaces Fortuna Juvat

Audaces Fortuna Juvat  | feat Chiyo  Unknown




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Novembre, an 16

« Alors, en quoi, moi qui ne suis pas encore chunin, puis-je vous être utile ? »

C’était la seule question à laquelle Chiyo désirait une réponse. Son regard laiteux s’était refroidit et planté directement dans celui de son interlocuteur, mais elle ne lui donna pas le temps de répondre et enchaîna :

« Il est évident que ce n’est pas mon support à proprement dit que vous cherchez, mais celui de mon père. Ors, ce support, je ne peux vous le donner, il faudra discuter avec lui. »

C’était seule suspicion. On voulait d’elle pour son père. Du moins, dans l’heure. Évidemment, elle n’allait pas se laisser marcher dessus dans ce but. Aujourd’hui était l’aube d’un jour nouveau, un jour où, malgré son bas grade et son inexpérience, la jeune Hyuga allait s’affranchir et devenir elle-même la raison de ses discussions d’intérêts politiques.

« Par contre, si j’avais moi-même une place un peu plus importante au sein du clan … »

L’art était dans le non-dit, le sous-entendu. Depuis quelque temps maintenant, Chiyo avait grandi, forcée, catapultée par sa nouvelle vocation. Elle devenait un kunoichi et de plus en plus le désir d’émancipation l’accompagnait, mais avec cela venait aussi une ambition grandissante ainsi qu’un réel savoir sur le monde qui l’entourait. Désormais, elle pouvait se targuer qu’elle n’était plus innocente, attendant d’être mariée pour discuter avec ses cousines de son époux à l’image de ses cousines favorites. Non, Chiyo devenait une femme d’affaire et elle devenait de plus en plus dure en affaire.

« Je ne considère pas l’ambition ou le désir de créer quelque chose de durable comme de l’opportunisme, mais plutôt le chemin naturel de quelqu’un qui a réellement quelque chose à apporter. »

Elle marqua une pause, le temps de réfléchir une seconde, puis répondit à l’invitation de son hôte :

« J’apprécie votre offre, je me contenterai de quelque chose de léger, par contre, je comptais aller m’entraîner lorsque le déjeuner prendrait fin. J’ai conscience d’avoir beaucoup de retard à récupérer. »

Aux vues de son statut, de son âge et de tout le reste. Si Chiyo avait pu passer ses jeunes années insouciantes de l’entraînement et de ce que nécessitait le métier de shinobi, maintenant, elle ne pouvait plus. Ses premières missions lui avaient grandement ouvert les yeux. Elle vu la puissance mortelle des paumes du Hakke, mais également qu’un ennemi ne s’arrêterait à rien pour tenter de la tuer. Elle n’allait donc pas s’offrir en sacrifice sur l’altar de ses ennemis et allait tout mettre en œuvre pour être un élément digne des siens, digne de son village et encore plus de son maître qui avait mis tant d’effort dans sa formation.

« Et qui a dit qu’être opportuniste est mauvais ? »

Après tout, c’était exactement ce que la politique était : de l’opportunisme, de belles paroles et savoir rallier les gens à sa cause. Évidemment, il y avait bien plus et le reste dépendait grandement des vues personnelles de chacun sur ce que la politique était réellement, mais la belle demoiselle n’était pas ici pour débattre de la nature humaine ou du pouvoir. Enfin, pas pour l’instant et elle se permit donc de repousser ses pensées à l’arrière de sa tête.

« J’aurais cependant besoin de votre aide pour comprendre ce que vous voulez dire par soutien en politique. Qu’attendez-vous de moi, à l’exception d’une possible entente avec mon père – qui n’arrivera que si vous lui parlez directement ? Et sur le terrain ? Comme j’ai dit, bien que je sois dans la liste des candidats pour l’examen chunin, je reste qu’une genin alors je suis loin d’être un support efficace si vous voyez ce que je veux dire. »

Elle n’avait pas tort. Chiyo, comme elle l’était à ce moment précis, n’état sans nul doute aucunement utile à son aîné. Peut-être était-ce son potentiel qu’il voulait exploiter ou peut-être pensait-il réellement qu’elle avait des moyens qu’il n’avait pas. Cet homme avait beau rire légèrement, il avait beau clamer qu’il avait au hasard poser son dévolu sur elle, la genin se doutait qu’il y avait bien plus derrière ses paroles.

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Audaces Fortuna Juvat ft. HYUGA Chiyo


Que les femmes de la nouvelle génération étaient effrayantes ! Le regard laiteux de la genin sur ma propre personne, je réprimais un frissonnement. Il était dommage à mes yeux d’être aussi méfiant les uns pour les autres. Je trouvais cela franchement décevant au regard de mes intentions qui étaient toutes bonnes. On se méfiait de moi au sein même du clan et je ressentais cela comme un coup de couteau en plein dans le cœur. C’était douloureux. Même si la jeune Chiyo n’était encore qu’une inconnue pour moi, la défiance naturelle que je lisais en elle envers moi m’étonnait. Moi, j’aurais offert ma confiance à n’importe quel Hyuga qui serait venu me la demander sans de réelle arrière-pensée…

La politique était une mare aux canards remplis de crocodile et il apparaissait clairement que je n’étais pas prêt pour cela. Je laissais un sourire se dessiner sur mes lèvres. J’étais au mieux au serpent dans la mare aux crocodiles… Il devenait impératif pour ma personne de prendre conscience de cela. J’avais l’impression d’être entraîné dans une ridicule et puérile lutte à mort pour le pouvoir. C’était tout ce que je haïssais dans le clan, la compétitivité, l’ambition incontrôlée. Mon rêve de devenir chef était de mettre fin à tout cela, qui ne faisait qu’empoisonner notre glorieux sang.

Mes prunelles restaient peu ou près dénuée de réelle émotion, comme vidée, sous le coup de la déception et de l’examen qu’on faisait de moi, on ne me laissait même pas le temps de parler. J’avais l’impression d’être pris au piège et ballotté. C’était une situation très désagréable et je ne comprenais pas comment quelqu’un de ma famille pouvait me faire subir cela, s’en était presque de la torture pour moi.

A moins que l’anomalie soit juste moi. J’étais quelqu’un de doux et dévoué, il était clair que la méfiance et l’interrogatoire énergique n’était pas mon genre. Je ne m’étais jamais senti aussi en marge des miens depuis au moins plusieurs années et les évènements malencontreux de la forêt. La jeune femme était si différente de moi, nous n’étions pas du même monde, malgré notre appartenance à la même branche. Tout n’était pas aussi simple dans ce clan, les dissensions, les différences entre nous étaient fortes et rassembler tout le monde sous une même bannière était fort compliqué.

Mais, à cœur vaillant, rien ne résiste. Ma détermination serait bien faible si je ne me sentais pas capable de changer les choses.
Cette différence entre Chiyo et moi, je la mettais surtout sur le côté un peu aristocratique de la jeune femme, après tout, j’étais à moitié membre de la secondaire par ma mère, je n’avais donc pas cette éducation de la défiance. Je pourris comprendre aussi qu’elle se méfie si j’étais un membre de la secondaire, mais là, pourquoi ? Mon apparence me donne-t-elle vraiment l’air d’un diable tentateur ? je savais que je ressemblais à un serpent, mais tout de même, c’était un peu blessant, car encore une fois, nous étions de la même famille.

J’abandonnais ainsi toute idée politique, cela me répugnait trop. Des faux semblants, des mensonges, des recherches absurdes des défauts de l’autre. C’était horrible pour moi. Je décidais de me concentrer sur le côté humain, chaleureux. Je voulais avoir confiance en Chiyo, mais sa méfiance m’en empêchait trop pour l’instant. J’allais donc déjà apprendre à la connaître pour pouvoir lui faire confiance et qu’elle me fasse confiance au lieu de nous éparpiller sur des palabres politiques que de toute façon, je haïssais.

Chiyo était ambitieuse pour des raisons que j’ignorais. Pouvais-je la blâmer vraiment ? Dans un milieu où l’ambition était autant portée aux nues, ce n’était pas très étonnant. Mon envie d’accéder à la tête du clan était aussi de l’ambition d’une certaine manière. Il existait quelque chose en Chiyo que je n’arrivais pas à comprendre et que je devais comprendre pour pouvoir lui faire réellement confiance. Il allait falloir que je pose des questions, ce que j’avais un peu peur de faire, vu le regard froid qu’elle m’avait lancé. J’avais beau être resté détendu parce qu’au final, ce n’était qu’une genin et une jeune femme plus jeune que moi, mes « peurs » étaient bien ridicules. Je n’aimais pas la méfiance que je lisais en elle.

Mais, cela mis à part, je ne pouvais qu’être d’accord avec sa vision de l’ambition et ce que j’avais probablement désigné à tort comme de l’opportunisme. Oui, il était bien vrai, que la volonté de construire quelque chose de durable et bon, ne pouvait pas être considéré comme de l’opportunisme. Derrière la défiance, il y avait de la sagesse. C’était ce que je percevais comme un gage de qualité et de bonne promesse pour l’avenir. Il y avait en Chiyo, les prémices, les graines même d’une perception de la volonté de pouvoir, de tout à fait percutant. Je m’y retrouvais beaucoup, même.

Surtout que comme moi, elle avait conscience de ses faiblesses, de son retard. Que pouvais-je bien dire, moi ? Qui avait encore plus de retard à rattraper. Nos motivations étaient étonnements semblable et je me décidais à déclarer des encouragements :

« Voir une telle motivation t’honore. J’espère que tu progresseras bien ! »

J’étais dans ma démarche paternaliste, celle du vrai Kenzo, de la conception extra-familiale. En tant que père, je me retrouvais à considérer tout le monde comme mes enfants et leur prodiguer des conseils et des encouragements au mépris de toute pudeur. Quand, comme moi, on avait perdu des êtres chers, dire « je t’aime », devenais beaucoup plus simple. Je m’étais absous de tout regret depuis la mort de Michiru, je vivais au jour le jour et faisait ce qui me paraissait être bon pour le clan et surtout pour ses individus le composant. Je ne voyais évidemment pas le clan comme une masse informe et grouillante de mes pères, mais avant tout comme des individus, liés entre eux par le même sang, les mêmes capacités.

Je laissais un sourire encore plus chaleureux se dessiner sur mon visage, laissant apercevoir mes protubérantes canines, alors que laissant échapper un léger rire cristallin, je répondis à son retour sur l’opportunisme :

« Oui, tu as bien raison, l’opportunisme est un moindre mal. Je dois bien avouer que je me retrouve pas mal dans ta conception de l’ambition. Il est évident qu’un noble projet mené par quelqu’un qui ne souhaite que le bien des siens à raison d’avoir de l’ambition et de profiter de toutes les occasions possibles pour mettre en place son projet ! »

C’était bien vrai et juste. Elle avait raison. Ambition et opportunisme n’étaient pas de mauvaises choses. J’avais été naïf de penser cela. Je me détendis un peu et gardais mon sourire sur mes lèvres, chaleureux et paternel.

C’est ainsi que la jeune femme retourna ainsi sur le chemin de pourquoi j’avais parlé de soutien politique et quel intérêt j’avais… Ah les intérêts, tout le monde était éduqué pour ne voir que cela. Personne n’était donc capable par pur altruisme de vouloir quelque chose ? La raison me disait qu’on ne faisait rien sans justification. La justification à mes actes n’était sûrement pas l’intérêt ou le politique, enfin, pas primairement, c’était malheureusement la fin de tout.

Je comprenais la jeune femme, j’avais été un peu maladroit dans mes dires et je laissais aussi percevoir des choses qui n’étaient pas vrais. Peut-être était-ce de la peur de savoir ce que je lui voulais. Qu’en savais-je ? Il me fallait obligatoirement répondre cela et mettre les choses au clair et les rétablir. Je m’étais mal exprimé et j’en prenais toute la mesure.

Je me plaçais alors la tête à l’arrière du crâne et me le frottait en souriant avant d’esquisser ma justification :

« Oui, tu as bien raison, je dois répondre à tes interrogations, désolé ! Comme je l’avais précisé, il est toujours plus simple de rencontrer quelqu’un via quelqu’un en commun. C’est tout du moins, ce que je pense. Ainsi, lorsque j’évoquais des connaissances, je sous-entendais effectivement ton père. Je vais clarifier un peu ma position, je pense que tu te méprends un peu sur mes intentions, c’est ma faute, je me suis mal exprimé. Je ne cherche pas ton soutien particulièrement, ni celui de ton père à travers toi. Je cherchais juste à te rencontrer et te connaître pour ensuite rencontrer ton père. Oui, c’est probablement cela, je me suis mal exprimé, j’en suis désolé. Il est vrai que je cherche du soutien, mais c’était quelque chose de secondaire. J’ai énoncé cela en premier, mais c’était là une erreur. Je voulais surtout te connaître toi et ton père par la même occasion, car nous partageons le même sang, je voulais savoir si je pouvais me fier à vous. Je voulais avant tout te connaître toi et ensuite pouvoir rencontrer ton père. C’était pour cela que je t’ai invité à manger aujourd’hui, pour avant tout, apprendre à te connaître, avant même d’imaginer parler de soutien politique. Mais, vu que tu m’as tiré les vers du nez, j’ai dû improviser… »

Je fis une légère pause, déglutissant en cherchant mes mots et repris :

« Je n’aime pas la politique comme recherche infinis de soutien parmi les autres. Ce que moi, je cherche avant tout, ce sont des êtres humains et non des épouvantails à soutiens. Ainsi, finalement, si je te parle à toi et cherche à connaître ton père, ce n’est pas que dans une quête politique, mais surtout parce qu’en tant que membre d’un même clan, je pense que nous gagnerions tous à mieux nous connaître…  Je me place volontiers dans une quête de sociabilité avant toute autre chose. Je préfère mille fois avoir des personnes que je connais bien et avoir aucun soutien politique dans mes entreprises que mille soutiens, mais personne que je ne connais. Je suis sûr qui si nous apprenions tous à nous connaître, nous serions plus à même de mieux diriger le clan et éviter certains problèmes. »

J’apparaissais ici comme un idéaliste, un utopiste, quelqu’un avec beaucoup de rêve, de certitudes. J’étais quelqu’un de beaucoup plus doux que la jeune genin devant moi. Je rêvais de connaître chaque personne du clan, comment pourrais-je souhaiter diriger le clan si je ne connaissais pas le nom de chaque personne, leurs rêves, leurs volontés ? J’en serais bien incapable. Harmonie et connaissance étaient les deux mots qui pour moi, allaient le mieux pour le clan. Et ces deux mots ne seraient pas atteignables avec cette défiance généralisée qui me donnait la nausée.

Je devais malheureusement faire avec, j’étais un original, un excentrique, condamné à mes idées. Mais, après tout, ce n’était peut-être pas plus mal, j’étais un original et j’étais différent, j’amenais une façon de voir les choses qui pourraient faire différer quelques problèmes. Généralement, une autre manière de voir les choses était largement bénéfique, c’était une force.

Mais, je me rendais compte que je n’avais pas répondu complètement à la question de la jeune femme sur le terrain :

« Quand sur le terrain, cela rejoint mon envie de mieux te connaître toi. Après tout, nous faisons tous partie d’un même clan, d’une même famille et nous ne nous connaissons pas. Vois cela, comme avant toute chose, une invitation à mieux se connaître. J’ai beau être un Jonin, j’ai perdu beaucoup de mes connaissances martiales et je trouvais plutôt intéressant de voir comment la jeune génération apprend. Apporter un regard neuf sur les techniques me permettrait de les réapprendre. Je ne pense pas que nous devrions être limités à notre rang au sein du village, que tu sois genin ou même Hokage n’as pas tant d’importance à mes yeux. Je pense ainsi que tu as beaucoup de chose à m’apprendre, autant que je pourrais t’en apprendre. Apprenons à nous connaître gentiment. Qu’en penses-tu ?»


J’avais été maladroit en présentant primairement cela comme du soutien, c’était une erreur complète que je n’aurais pas dû faire. Enfin, on récoltait ce que l’on semait et dans mon cas, c’était de la méfiance. Quel sot je pouvais être. Enfin, il me semblait avoir mis les choses à plat pour pouvoir mieux continuer cette discussion. Je n’étais pas quelqu’un d’obsédé par la politique, mais avant tout par le social du clan.
J’espérais que Chiyo comprendrait mon point de vue. J’étais plutôt heureux de mettre les choses à plat. Nous n’étions pas de la même espèce, j’étais autrement plus doux et idéaliste qu’elle, cela crevait les yeux. J’espérais qu’elle ne m’en tiendrait pas trop rigueur.

Mais, je ne devais pas oublier que c’était l’heure de déjeuner et mon ventre commençait à me crier son appétit. Je levai alors la main et hélais un serveur. Un jeune s’approcha alors de moi pour prendre ma commande et je déclarais alors :

« Vos okonomiyaki garçon ! »

Puis, alors que je tournais le regard vers la jeune femme, repris :

« Que prendras-tu ? »

Je suivais toujours mon chemin du paternalisme et de la bienveillance. Si j’étais incapable de les regarder eux, qui partageant le même sang que moi avec bienveillance, alors je serai incapable d’être bienveillant avec le monde. En y réfléchissant, je poursuivais la quête du bien de tous, même si on se méfiait de moi. Ce n’était qu’accessoire d’avoir la confiance de tous, tant que je poursuivais mon objectif de rendre le clan meilleur, alors je ne saurais m’égarer même si j’attire les critiques.

Je devais garder confiance en moi et en autrui. C’était là, probablement la clé du bonheur commun.


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Hyuga Chiyo et THyuga Kenzo

Audaces Fortuna Juvat

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Novembre, an 16

Chiyo n’était pas une femme méfiante, mais elle avait un but et elle allait tirer toutes les cordes qu’elle pouvait tirer pour l’atteindre. Elle était une digne héritière du clan Hyuga et connaissait quelques retords de la politique grâce à son père. Si on pouvait facilement la berner en l’achetant avec de belles paroles, des parures hors de prix et de la flatterie, lorsqu’elle jouait le même jeu que son interlocuteur, elle pouvait se montrer avisée et discernante.

Chiyo savait qu’on approchait les personnes insignifiantes sans raison et le discours plutôt changeant de Kenzo, qui tentait d’acheter sa confiance, parlant comme s’il cachait quelque chose derrière ses paroles … non elle n’allait pas se laisser avoir.

« Me rencontrer pour rencontrer mon père … N’est-ce pas exactement ce que ce c’est que de passer par moi pour aller demander le support de mon père ? »

Elle soupira. Il se répétait, tournait en rond, il cherchait à se convaincre lui-même plus qu’elle à ce point-là. Chose qui commençait à taper sur le système de la belle danseuse. Elle n’était pas une idiote et qu’on lui mente, qu’on s’acharne et qu’on s’emmêle dans son discours devant elle n’était pas ce qui allait le mieux pour attirer sa confiance. Il se contredisait, se répétait et elle n’aimait pas.

« Écoute. En vrai, tes raisons, se sont les tiennes. J’ai énoncé mes termes. Plus tu te répètes, plus j’entends un politicien qui veut se convaincre. Tu m’as dit un support politique, je t’ai dit oui, si tu m’aides. Je ne suis pas là pour prétendre être utile, je veux le devenir. Je pense qu’on pourrait s’entendre, si cette conversation finit par aboutir. »

Le ton un peu plus dur, le vouvoiement perdu dans l’embêtement qu’elle ressentait. En cinq minutes, combien de fois avait-il mentionner son père, d’aller voir son père et de faire ami. Combien de fois avait-il mentionné vouloir être son ami, plus que d’avoir son support et ensuite d’admettre vouloir son support ? Chiyo avait besoin de rappeler à cet homme qu’elle n’avait jamais dit non à ce qu’il avait demandé. Elle n’avait simplement pas voulu acheter le bobard dès les premières phrases.

« Comme je l’ai dit, je ne suis pas opposée à travailler avec toi, simplement que je veux que tu sois direct dans ce que tu veux. Pas de monologue. Si tu comprends ce que je te demandes, un support mutuel, chose qui me permettrait d’être plus utile que maintenant, ne fait que demander ce que tu veux. Si tu veux vraiment me connaître, pas de problème, mais pour l’amour du Byakugan, cesse d’essayer de t’en convaincre. Et demande-moi quels sont mes passe-temps. Demande-moi ce que j’aime manger, à quelle équipe j’appartiens, qui sont mes amis, quelle est mon enchaînement du juken que je préfère, mais arrête avec le : nous sommes du même clan, je veux te connaître toi et ton père. »

Elle souffla un moment pour reprendre le dessus d’elle-même. Elle espérait que son message avait passer. On l’avait longtemps pris pour une idiote parce que rien d’autre que son futur mariage ne l’avait intéressée, mais maintenant que c’était différent, maintenant qu’elle avait agrandit ses champs d’intérêts et ce quoi elle donnait ne serait-ce qu’une pensée dans sa journée, elle avait découvert que la politique était cruelle, sans cœur et qu’en vrai, on ne voulait pas réellement connaître ceux avec qui on discutait. Évidemment, Chiyo aimerait que se ne soit pas le cas. Elle pouvait être froide et difficile d’approche parfois, mais il fallait comprendre qu’elle n’était dénuée de cœur ou de gentillesse. Non, c’était le contraire, mais elle commençait à garder cette gentillesse un peu plus près d’elle maintenant qu’elle avait appris les retords de la vraie vie.

« Pardonnez mon manque flagrant de politesse, mais je devais vous le dire. Maintenant qu’on a établi les bases, pouvons-nous passer à autre chose ? Je n’ai pas besoin de vous connaître pour apprendre de vous et vice versa. J’apprécie cependant que vous en faites l’effort, ce n’est certainement pas tout le monde qui aborde la chose de cette façon. Quant à ce qui est de l’entraînement et des techniques, il est vrai que j’ai rattraper beaucoup de mon retard depuis que je suis kunoichi et il me ferait un plaisir de partager ce que je sais et d’apprendre ce que vous savez. »

À peine avait-elle fini sa phrase que le garçon arriva pour prendre la commande du duo. Kenzo la passa d’abord, invitant ensuite la jeune femme à faire la sienne :

« Un tamagoyaki, s’il vous plait. »

Elle retourna ensuite son attention ver son aîné :

« Et si je suis pour vous parlez de moi, parlez moi un peu de vous aussi. Je n’aime pas mobiliser toute la conversation. »

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Audaces Fortuna Juvat ft. HYUGA Chiyo


Je n’étais pas de nature colérique, haineuse ou quelque chose du genre. Je ne haïssais personne du fin fond de mon âme et je ne pensais pas que la violence réglait tous les troubles. Cependant, face à la logorrhée que je m’étais prise, ou plutôt qu’on m’avait vomi, j’étais fâché. Non, le simple mot fâché ne pouvait pas définir l’état de colère et de rage intense qui émergea en moi. Je restais parfaitement immobile et seuls mes mains sous la table purent témoigner de la haine qui à cet instant s’empara de moi tout entier et qui avec une sensation de brûlure m’envahis, ne laissant plus de place pour rien d’autre.

Je voulais que la jeune femme devant moi soit un membre de la secondaire pour la forcer d’un simple signe à se tordre de douleur par terre, l’entendre hurler jusqu’à ce qu’elle gémisse et me supplie de l’épargner. Jamais en plus de trente années d’existence, je n’avais ressenti pareille sentiment… Un tel outrage à ma personne. Seul le meurtrier de ma sœur et ma mère avait pareille phobie et répugnance pour quelqu’un qui partageait ma race et ma caste. Je voulais juste me lever sans un mot et partir.

J’avais tout écouté sans défaillir, sans montrer le moindre sentiment, restant aussi impassible qu’un rocher et les sentiments que cela m’évoquait étaient si sombres, mauvais et malsain. Mais, je me retins de tout jeter d’envoyer valser, bien que l’envie fût grande, lui lancer la table au visage, voilà qui lui ferait peut-être passer l’envie d’être aussi désagréable avec quelqu’un qui n’avait eu que de bonnes intentions ? C’était comme cela qu’on me remerciait ? En me vomissant des absurdités sans noms ? Oh, on ne m’y prendra plus ! J’étais pour la première fois de ma vie dans cette situation, mais je n’y serais pas deux fois.

Ma face s’était durci durant tous ses discours méprisant à mon égard. Mon sourire avait disparu, mes sourcils s’étaient froncés, mes lèvres s’étaient pincées et ma mâchoire si carrée s’était mise à se serrer follement. Dans mes yeux, la lueur amicale s’était éteinte à tout jamais pour la jeune femme, elle ne pourra désormais y lire qu’un océan de glace, rien qu’une absence de sentiment. Tout mon corps était tendu pour se retenir et démontrer quelque chose. Que moi, contrairement à elle, j’étais capable de garder mon calme et de ne pas m’énerver. Cela me montrait que je valais plus qu’elle.

Mais est-ce que Chiyo était la seule coupable ? Non, absolument pas, elle était à l’image de sa caste, beaucoup trop fière et obtus. Ils étaient tous coupables et artisans de notre décadence. Je les méprisais tous autant qu’ils étaient, qu’ils meurent tous, ils ne font que gangrener le présent, tout doit changer ! Et si une jeune femme avait osée me dire ça, elle ne sera pas la seule. Il fallait croire qu’on ne pouvait rien tirer de la bienveillance… juste une vague de mépris. S’en était trop pour moi et mon côté christique en pris un coup !
S’il fallait devenir plus dur, impitoyable pour qu’on m’écoute et qu’on me respecte, alors n’ayez crainte, car cela commençait déjà à gagner mon corps et mon âme et j’étais absolument insatiable de faire payer au clan ces crimes. Car c’était bien ça, c’étaient des crimes et il fallait payer le prix de ses crimes !

Évidemment, me passer les nerfs sur Chiyo n’était pas la bonne solution, surtout qu’elle se calma et qu’elle s’excusa à moitié. Tout n’était peut-être pas perdu. Sans cela, j’aurais regagné mes pénates et aurait prié pour ne jamais la croiser. Mais, vu que je m’étais fait enchaîner, n’ayant répondu que de manière concise d’une voix glaciale comme mon regard et un rictus dur et avec cynisme :

« Désolé que tu n’arrives pas à me croire! »


Je n’avais même plus envie de débattre avec elle, elle n’avait pas écouté ce que j’avais dit, elle n’avait fait que m’assommer d’absurdité sans noms et ridicule. C’était bien la peine de parler, prendre le temps de régler les différentes questions calmement et posément vu ce que je me prenais. Je n’avais aucun intérêt à parler politique, relation humaine ou quoi que se soit d’autre avec un individu comme cela. La lobotomie n’était pas agréable à voir et à entendre. Chiyo n’était qu’une victime dans tout cela et heureusement que ma grandeur d’âme me poussait à passer à autre chose. J’étais bien magnanime vu comment j’étais fâché et que j’aurais aimé lui faire avaler ses quatre vérités. Qu’une princesse prétentieuse me pisse à la gueule ne me plaisait guère.

Je n’arriverai pas à reprendre mon calme aujourd’hui, c’était sûr, une telle colère, une telle haine viscérale au point de me retourner toutes mes entrailles ne me touchait qu’une fois par lustre au moins. J’étais loin d’en avoir terminé et ça allait être synonyme de grand changement ! Ils allaient tous voir dans la principale de quel bois je me chauffais. Je leur en voulais tellement pour tout cela et je rêvais désormais d’une belle petite épuration pour exterminer les nuisibles dans le clan. Peut-être que la réforme n’était qu’un doux rêve ? Peut-être que seule la révolution pourrait faire de ce clan un endroit meilleur !

Lorsque se fut réellement le moment pour moi de répondre, il était clair que ce qui allait se tisser n’était qu’une putride relation d’intérêt. C’était absolument grotesque, c’était une pensée ridicule qui absurde qui me donnait envie de vomir. Il était temps qu’ils commencent à voir la lumière, leur morale était démodée, ridicule, caduque, ringarde ! Heureusement pour eux, ma supériorité morale était toujours là et je pouvais les pardonner ! Ils devront cependant se soumettre en temps voulu ! Peut-être était-ce surtout le coup de la haine, mais je me sentais très véhément, si véhément que je pourrais attaquer la jeune fille pour la tuer ici et maintenant ! Mais, ce ne serait pas bien classe, ni digne de moi.

Je laissais alors passer et grâce à des années à cacher mes sentiments et émotions, je filtrais tout ce que je ne pouvais pas laisser voir, mais laissais à l’air libre, tout ce que je voulais bien montrer. Un comportement froid et sérieux. Ce n’était plus Kenzo qui était devant Chiyo, mais Enma et Enma n’avait pas les mêmes manières. Il était méthodique et fourbe et surtout, n’ayant pas d’identité, il n’avait ni ami, ni famille.

Il allait profiter au maximum de cette jeune femme qui semblait vouloir autant de puissance que moi. « Utilisons-la avant de la jeter au loin » m’hurlait mon esprit. L’idée était si délicieuse et tentante ! C’était donc, malgré tout à contrecœur que je me décidais à jouer le que la jeune femme souhaitait me voir jouer. Cela me rendait nauséeux de faire cela et ma déception était absolue. Mais, on ne pouvait pas donner à boire à un âne qui n’avait pas soif. J’étais peiné, car j’aurais aimé que les choses se passent autrement, qu’elle emprunte une autre voie. Mais, elle avait fait son choix et elle devrait l’assumer. Quoique même si elle venait ensuite pleurnicher à mes pieds pour s’excuser de son comportement, alors peut-être pourrais-je redevenir avec elle, l’homme qu’elle venait de poignarder dans le dos et qui ne se remettra jamais de cela, car trahis par sa propre race. Elle n’était pas prête à comprendre la vérité, elle ne faisait que vivre dans une caverne, il lui restait une telle distance à parcourir pour comprendre !

J’avais appris quelques menues choses sur elle, mon objectif premier en allant la parler avant que je m’emmêle les pinceaux ! C’était absurde, elle faisait pile ce que j’attendais d’elle, mais après m’avoir sermonné en ne me croyant pas. La principale était encore plus atteinte que je le croyais. Il devenait urgent que je fasse quelque chose contre cela. Elle ne souhaitait pas me connaître avant de vouloir traiter avec moi ? Elle était stupide, ce n’était pas possible, ou bien était-elle inconsciente ? Pourtant, elle n’avait pas cru à ma bonne volonté. Quelle créature étrange se tenait devant moi ! Mais, pourtant elle voulait en savoir plus. Ça aurait été si simple de l’attaquer là où elle avait pris grand plaisir à m’attaquer moi. Mais, je n’aimais pas la cruauté inutile outre mesure, je valais mieux qu’elle, j’en étais conforté à chaque instant passé de plus avec elle.

Si la relation par intérêt se mettait en place, ce serait une sacrée épreuve que de travailler avec la jeune femme, vu qu’elle n’avait pas confiance en moi. Moi, dans ma grande mansuétude, j’avais toujours un peu confiance en elle, quand même. Je n’étais pas comme elle, cela crevait les yeux !

J’abandonnais toute logique pour jouer à ce jeu absurde et ridicule qu’elle voulait que je joue avec elle. Elle voulait donc en savoir plus pour moi, alors, j’allais parler de moi sans aucun problème. Car après tout, moi j’aimais savoir avec qui je traitais, pas comme certaines personnes !

Je me raclais la gorge et commença alors, les yeux plissés, les sourcils froncés, la voix froide et neutre. Je ne voulais plus faire d’effort pour paraître plus gentil. D’un ton sérieux, je commençais alors, non sans cacher que j’étais quand même blessé, même si j’avais plus l’air d’en avoir rien à faire :

« Soit, faisons comme tu le souhaites… Fermons le sujet ! »

J’avais dit ça avec naturel, mais ça me peinait et je n’avais pas pu m’empêcher de laisser paraître un air fatigué, car c’était ce que je ressentais, j’étais fatigué des manigances, des complots, des manques de confiance. Avec acidité, mon cœur me faisait comprendre que cela me ferait souffrir, mais c’était inévitable, on ne pouvait pas obtenir quelque chose sans sacrifices.

Je repris alors d’une voix de ténor, grave et suave qui n’avait aucune émotion. Il me fallait être froid et calculateur avec la principale, c’était la seule solution pour leur faire comprendre à tous à ma supériorité. D’un battement de paupière rendu lourd par le manque de sommeil perpétuel, je me présentais alors en bonne et due forme :

« Je suis Hyuga Kenzo, fils de Hyuga Akio et Nobuchika. J’étais l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Mes frères et sœur sont morts, mes parents sont morts. J’ai été marié et j’ai eu une fille, mais ma femme est morte ! Je cherche à rentrer dans la politique du clan pour essayer de faire de celui-ci un lieu meilleur pour ma fille ! »

Ce n’étaient bien entendu là qu’un ramassis de banalités, qui étaient cependant archi-vraie. J’avais fait quelques redites, mais j’avais omis certaines choses, vu que de toute évidence, Chiyo ne voulait pas en parler. C’était le moins à savoir sur moi. Mais, ce n’était pas fini, je continuais alors sur la même ligne sonore sérieuse et sans émotions :

« J’étais un shinobi spécialisé dans l’infiltration et l’assassinat. Je ne suis aussi fort que je l’ai été. J’ai perdu bien des capacités, surtout quant à la maîtrise du Byakugan. C’est pour cela que je dois devenir plus fort ! Surtout pour pouvoir protéger ma fille ad vitam eternam !»

Je jouais la carte du père qui faisait tout pour ses enfants, ce qui était la vérité vraie et exclusive. On pouvait penser que je dévoilais là, ma faiblesse, mais quel père n’avait pas comme faiblesse ses enfants ? Aucun, nous les aimions tous si profondément et même pour ceux qui n’arrivaient pas à le montrer. Puis, j’osais quand même espérer que les miens n’étaient pas fous au point de s’en prendre à une enfant, une simple gamine…

Même fâché, je restais franc, je détestais avoir à faire des cachotteries, même aux membres de la principale que j’aimais autant que je détestais. Je ne pouvais tout simplement pas jeter par-dessus bord toute ma bonne volonté. Peut-être que cette faiblesse me perdra un jour…

Enfin, je persistais dans mon conatus pour me rapprocher des hautes sphères du clan… Même si je comprenais désormais que j’allais devoir me salir les mains et l’âme pour régler tout cela. Ma méthode ne pouvait pas marcher. J’allais devoir devenir ce qu’ils voulaient tous voir. Ils ne pourront plus se plaindre et il ne faudra pas venir pleurnicher après ! Ils seront tous responsables de mes changements ! Tout ne faisait que commencer !




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Hyuga Chiyo et THyuga Kenzo

Audaces Fortuna Juvat

Audaces Fortuna Juvat  | feat Chiyo  Unknown




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Novembre, an 16

Sa réaction ne sembla pas impressionner Chiyo qui était venue avec la ferme intention de ne pas se laisser manipuler. Bien qu’une réponse à son commentaire lui vînt, elle tâcha de le ravaler. Pas question d’envenimer plus la situation. Alors, au lieu de lui dire « ce n’était qu’à vous de tenir un discours plus cohérent avec ce que vous voulez transmettre », elle lui offrit un sourire, calme. Un peu faux, mais qui se voulait être une offrande de paix tout de même. Heureusement, l’homme décida de clore le sujet, ce qui permit à la belle demoiselle de prendre quelques respirations et de détendre sa posture.

Alors il se lança dans le récit de sa vie. C’était déjà beaucoup mieux que ce qu’elle avait imaginé, puisqu’il semblait enfin un peu plus sincère dans ce qu’il disait. En même temps, c’était un sujet personnel que de parler de sa propre histoire, alors il était évident que c’était beaucoup plus facile d’être à l’aise. Quoi qu’il donnât un peu trop de détails au goût de Chiyo, mais cela semblait être dans sa personne même que d’en dire tant et d’avouer immédiatement ses défauts et sa perte de puissance. Il n’y avait que deux raisons pourquoi quelqu’un dévoilerait cela dès la première rencontre, enfin trois, mais l’agile danseuse écarta d’ors et d’amblée la dernière de ses possibilités. Après tout, Kenzo n’était pas un idiot, il ne révélait rien qui ne devait pas l’être.

« Votre fille est chanceuse d’avoir un père si dévoué. »

Elle avait parlé d’un ton doux, une petite lueur tendre dans les yeux. Chiyo était un peu comme la fille de Kenzo. Une jeune fille sans mère dont le père a eu à l’élever et prendre soin d’elle. Une jeune fille qui n’avait qu’un seul parent vers qui se tourner, un parent qui n’hésitait pas à aller chercher tout ce qu’il lui faudrait pour défendre son enfant. Et il fallait avouer que cette pensée plaisait à la jeune femme. La famille était, après tout, l’une des choses qu’elle valorisait le plus, peu importe ce que son interlocuteur en pensait.

« Votre maîtrise du Byakugan ? Parlez-vous de vos yeux ou de l’art du poing souple ?
»

Si la question semblait bête, elle restait essentielle, car, après tout, il était possible que se soit réellement ses yeux le problème. Si par contre, l’homme parlait de l’art ancestral des Hyuga, Chiyo savait qu’elle pouvait aider. Ce n’était pas une question d’être trop confidente ou même d’être hautaine, non. Elle était une Hyuga et elle avait, avant quoi que se soit d’autre, perfectionner ses acquis dans son héritage, jugeant que pour être une bonne représentante de son sang, il fallait avoir le savoir et talent nécessaire. Sans se vanter, elle pouvait affirmer qu’il ne lui manquait que très peu d’acquis pour pouvoir déclarer haut et fort qu’elle était parmi les meilleurs utilisateurs du poings souples.

Mais, ça, ce n’était pas pour tout de suite et se ne le serait pas avant un moment. À la place, Chiyo se concentra sur l’homme. Elle lui avait proposé, que s’il s’intéressait réellement à elle, qu’il lui pose des questions sur sa personne, qu’il prenne le temps de la connaître, mais pas une seule fois depuis le début de la rencontre avait-il fait preuve de cela. Il avait parlé de lui, certes, de ses points de vue, de sa personne, de sa vie, mais jamais avait-il réellement montré un réel intérêt pour elle. Soit cet homme n’avait rien à faire de sa personne, soit il était tellement concentré sur le fait qu’il devait passer pour un homme honnête et gentil qu’il avait oublié de s’intéresser à son interlocuteur. Il avait demandé à Chiyo son opinion, mais que sur ce qu’il disait. Et il ne fallait pas cacher que la jeune demoiselle en était déçue.

Il n’était pas réellement là pour elle, mais pour se faire connaître d’elle.

En y repensant comme il faut, la délicate demoiselle n’était pas si surprise que cela. Elle en avait même l’habitude, pourtant, il fallait repousser sa déception plus et trouver quelque chose sur quoi rebondir, pour ne pas laisser la discussion mourir.

« Je ne suis pas encore là où j’aimerais être dans ma pratique du poing souple, mais je ne cacherais pas avoir fait des progrès considérables dans la dernière année, alors si jamais il y a quoi que se soit que je puisse faire, comme vous conseiller ou partager mes méthodes d’entraînement, n’hésitez pas.
»

Si c’était ça qu’il voulait, c’était ça que Chiyo allait lui donner. Il n’avait pas une seule seconde demander quels étaient ses objectifs ou ce qu’elle aspirait à devenir. Alors, la jeune femme n’allait pas forcer le sujet.

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