Le temps était agréable, il faisait ni trop chaud, ni trop froid et une légère brise parcourait le terrain. Comme à l’accoutumée, Tenbatsu s’était levé tôt le matin et s’était lancé dans son entraînement matinal. Son rapace posé sur le dos, il enchaînait les pompes à bonnes allures.
Tenbatsu ?
143… Oui... 144…
Je n’arrive pas vraiment à comprendre ton acharnement.
151… Mon acharnement ? 152…
Oui, tu passes tes journées à courir, à transpirer et à t’entraîner et tout ça dans quel but ?
160… Bah euh… 161… Pour le village ? 162…
Oui enfin, il est bien beau le village, mais tu parles même pas aux gens qui y vivent. Tu ne sais même pas s’ils sentent redevables de tes sacrifices.
175… 176… 177… Bah, je n’attends rien d’eux en même temps. 178…
Même pas un peu ? Tu vois, moi par exemple, quand on part en mission je sais qu’à notre retour, je suis toujours gâtée par ton père, j’ai même droit à des massages parfois. Toi quand tu rentres, tu fais ton rapport, tu vas manger, tu dors et au réveil tu retournes t’entraîner, c’est d’un ennui, on dirait un chien.
190… Raah, tu peux pas comprendre 191… T’es un animal Kisaki !
Pardon ! Tu sous-entend que je suis bête ?! Elle lui attrapa l’oreille droite avec le bec.
196… Aiiie, arrêtes ça, tu vas me la décoller. Cria-t-il avant de tomber face contre terre. Pouah, j’ai pas pu finir ma série à cause de toi !
Pas mon soucis. Qui t’a prévenu de l’arrivée de ces bandits alors que tu dormais comme une tombe ? Qui pêche et chasse pour toi quand tu dois rester en planque ?
Oui, enfin tu es un oiseau ninja, c’est un peu ton rôle de me soutenir, on est une équipe !
Et chercher tes ordres de missions parce que t’es un asocial et que tu veux parler à personne ? Je suis sûre que je ferais un meilleur humain que toi !
Hein ? Mais déjà, pourquoi on en est venu à parler de ça ? Reprenons l’entraî…
Ne changes pas de sujet. Coupa Kisaki. Je t’ai déjà entendu parler avec ta mère d’une technique permettant à un oiseau du clan de prendre l’apparence de son maître ! Je veux qu’on l’utilise ! Lui intima la harpie.
Tu as pété un cable, c’est quoi cette lubie maintenant ? Il existe bien ce jutsu, mais on ne s’est jamais entraîné à le faire, c’est pas si simple ! Calmes toi, tiens prend une friandise ça te fera du bien ! Dit-il en tendant un morceau de viande séchée.
Ah ! Tu me prends pour un vulgaire chat qu’on peut amadouer avec un bout de viande ?! Il doit bien y avoir quelqu’un pour te l’apprendre, je vais tout de suite chercher un membre du clan !
Sans plus attendre, le volatile étendit ses ailes et prit la direction du ciel. Nul doute qu’elle ne tarderait pas à trouver ce qu’elle cherchait, quand elle avait une idée en tête, elle ne lâchait pas le morceau. Tenbatsu prit un certain temps avant de réaliser ce qu’il se tramait. Il savait sa harpie susceptible, mais ne saisissait toujours pas comment la situation avait pu virer ainsi. Le jeune homme secoua la tête, épousseta ses vêtements et se mit à la poursuite de sa coéquipière.
Quelle idée farfelue elle avait eu, demander un service à quelqu’un ? Pour que Tenbatsu lui soit redevable et soit obligé de le “fréquenter” ? Très peu pour lui. Il comptait bien rattraper Kisaki et l’empêcher de mener son plan à terme.
Une course poursuite s’engagea alors dans les rues du village. Kisaki était rapide, mais le chuunin connaissait Konoha. Il escaladait les maisons, grimpait sur les toits, sautait à travers les étals du marché, réussissant à couper la route de la harpie tétue, mais à chaque fois l’oiseau s’extirpait de son emprise de peu. Petit à petit, ce jeu du chat et de la souris commença même à plaire à Tenbatsu et il se mit à prendre cela comme un entraînement. Ce n’était évidemment pas le cas de Kisaki qui mettait toute son énergie pour trouver un humain portant le signe distinctif des Inuwashi.
La chasse durait depuis une vingtaine de minutes quand la harpie décida de prendre de la hauteur. Tenbatsu prit place juste en dessous d’elle, prêt à agir. Elle resta en vol stationnaire quelques secondes avant de piquer en direction du sol. Elle avait trouvé sa proie ! Excité à l’idée d’attraper Kisaki, mais aussi inquiet qu’elle ne lui cause des “problèmes”, l’Inuwashi mit toute son énergie dans sa course pour couper la trajectoire du rapace et attrapa un tissu sur la route dans l’idée d’y enfermer l’oiseau.
Si Kisaki était extrêmement rapide, Tenbatsu était plus malin. Il se servit d’une toile tendue située juste sous la trajectoire comme d’un trampoline pour couper sa route et l’attraper au vol avec le tissu. Fier comme un coq et après avoir atterri quelques mètres plus loin, juste devant un homme qu’il n’avait pas pris le temps d’analyser. Au sol, il ouvrit le sac duquel sortit Kisaki comme une furie.
Haha, gagné ! Ricana-t-il
Que tu crois, regarde derrière toi ! Dit-elle tandis qu’il se retournait.
S’il avait eu un peu de chance, Kisaki se serait trompé et aurait mal choisi sa cible, juste un peu. Malheureusement pour lui, il n’était pas chanceux. Devant lui se tenait un homme grand, presque une tête de plus que Tenbatsu. Les yeux bleus, le regard dur et surtout un brassard avec des plumes sur le bras, signe d’appartenance au clan. Si ce n’était que ça, ça irait, mais il le reconnaissait, il n’avait pas l’habitude de le croiser, ni même n’avait de souvenir de lui avoir parlé, mais il l’avait déjà vu, cet homme c’était Inuwashi Sora, le chef du clan. Tenbatsu eu un moment d’hésitation avant de parler.
« Bonjour Sora-sama ! »
Rien de plus à dire de toute façon.
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