Un peu de sérieux, ça ne faisait pas de mal de temps en temps. Dans mon cas, cela signifiait que j'allais me remettre au boulot et donc m'atteler à m'entrainer pour tenter de retrouver mes anciennes capacités. Il y avait rien de plus frustrant que de se dire que l'on maîtrisait un truc et qu'on en avait complètement oublier les bases. J'étais donc venue sur le terrain d'entrainement à l'aube afin de profiter de l'air frais matinal avant que le soleil puisse me taper sur le système mais comme j'étais pas du matin, vous imaginez bien que j'avais la gueule enfarinée et j'arrêtais pas de bailler. Je finis par me donner deux petites claques sur les joues en guise de remontant, et décidait enfin à sortir ma lame de son fourreau.
Alors que je tenais le pommeau dans ma main, je restais quelques secondes à le contempler, le regard fixé sur le métal de sa lame tranchante jusqu'à l'abaisser sur les jointures blanchies de mes doigts qui l'enserraient. Avoir un katana dans la main, ça me semblait naturel, comme si j'étais née avec. Quelques rares souvenirs de quand j'étais gamine m'étaient revenue et je m'étais revue avec un tanto entre les griffes à essayer de protéger ma vie contre ce qui semblait être un demi-frère. Avec les Kaigan, c'était toujours galère de savoir puisque dans leur enseignement de grands cinglés, on finissait toujours par tester votre loyauté en vous obligeant à affronter un proche, une manière de vous dire que dans la vie, l'ennemi pouvait se trouver même à quelques centimètres, qu'ils pouvaient être de votre sang ou bien que sa faiblesse pouvait devenir la vôtre. C'était une philosophie comme un autre, vous me direz. Yukio m'avait avoué qu'il avait été choquée par les propos que je tenais quand j'étais gamine. Je veux bien le croire parce que je m'en rappelais pas. Mais je devinais que cela devait être des discours appris par cœur par le clan que je récitais et avec lesquels on m'avait bourré le mou. Finalement, c'était l'art des marionnettistes qui m'avait sauvé... ou l'enseignement que m'en avait fait mon vieux, mais même lui reconnaissait qu'il y avait des travers sur lesquels il n'avait jamais pu me faire revenir, dont celui de vouloir toujours avoir une lame avec moi.
Comme apparemment, j'étais pas mauvaise il fallait, ne serait-ce que pour mon égo, que je retrouvasse un minimum de niveau... mais surtout de dextérité. La leçon du jour se portait sur le coup de sabre arrière et là, on allait se marrer à coup sûr. Sur le principe, la technique était basique ou tout du moins son concept. Fallait pas être un génie pour capter qu'il était question de feinter l'adversaire. Seul problème, c'était la mettre en pratique. Il fallait être habile et rapide. Je pourrais dire que je l'étais mais ça serait méga prétentieux et aussi loin de la vérité. J'étais pas le genre de gonzesse à me mentir à moi-même. Depuis mon accident, j'étais plus la même physiquement et même trois ans de rééducation, ça faisait pas tout. On retrouvait jamais vraiment ce qu'on avait perdu.
Quoiqu'il en soi, l'Uragiri, c'était de la comédie à l'épée. Il fallait que je fasse croire à mon adversaire que j'allais le défoncer avant de porter un coup à l'arrière, en gros, du bluff pour le type que j'avais en face qui chercherait naturellement esquiver l'attaque alors qu'en réalité, j'avais déjà repérer les crétins qui étaient dans mon dos et qu'ils étaient mes véritables cibles. Pour tout ce micmac, il fallait que je joue avec mon katana et un jeu de main vilain. C'était là, que cela allait se corser. Je devais feinter un coup, avancer, et la rattraper après l'avoir dépassé pour infliger le coup véritable. Comme d'habitude, c'était toujours plus facile sur le papier mais bon.
Je me lançais donc à l'aventure. Le katana en avant, je balançais une attaque simple avant de prendre une petite accélération. Là, je lâchais tout et je cherchais à choper le pommeau avec mon autre main. Échec cuisant. Le bruit sourd de l'épée qui tombait dans la poussière m'indiqua que j'étais même pas proche de la réussite. Lamentable. Est-ce que ça me flinguait le moral? Non. Je me baissais, ramassait mon arme et je recommençais. Encore et encore. Une bonne dizaine de fois au moins. A chaque fois, j'étais pas assez rapide. Du coup, je recommençais inlassablement jusqu'à ce que je devienne trop rapide. Ma main ripa et je chopais la lame et pas le pommeau. Là, je me mis à afficher un rictus de douleur, je venais de sérieusement m'entailler la main. De mieux en mieux.
Seulement, j'étais une femme qui pouvait être bornée et sans aucun scrupule, je déchirais le bas de mon t-shirt donc je n'avais rien à faire pour un bandage de fortune. Trop la flamme de rentrer chez moi pour faire les choses comme il se devait et puis, c'était rien du tout pour un shinobi, non? Il suffirait que je serrasse un peu les dents en m'y reprenant et c'était ce que je fis pendant la prochaine demi-heure qui suivit. Il fallait que je réussisse au moins une fois, une fois pour me convaincre que j'en étais capable, et qu'importait la douleur de ma main, qu'importait le sang qui se mit à souiller la garde, je recommençais avec la même stupide détermination. Il fallut que je fusse en sueur pour que mon châtiment cessât. Une demi-heure supplémentaire avait été nécessaire pour que je parvinsse à rattraper mon épée en arrière. Une demi-heure supplémentaire pour trouver le parfait équilibre dans l'élan à avoir et le bon geste pour rattraper mon arme. Est-ce que je pouvais prétendre être satisfaite? Fallait pas rêver. J'avais galéré et je savais qu'au minimum une autre journée de misère comme celle-ci allait m'attendre pour vérifier que la gestuelle était bonne et que j'étais capable de donner un coup assez violent pour que tout ça valut ces efforts...
Mouais. J'allais encore transpirer en définitive.
Technique à apprendre:
URAGIRI 【COUP DE SABRE ARRIÈRE】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
C'est une technique à l'épée est utilisable au corps à corps. L'utilisateur commence par faire une feinte en faisant penser à un simple coup de sabre avant puis il lâche son arme pour qu'avec l'élan elle atterrisse dans son autre main (le sabre passe donc derrière l'utilisateur), avant de frapper avec. Cette technique est parfaite pour frapper des ennemis arrivant par l'arrière en les surprenant, eux. Elle inflige des dégâts élevés et est difficile à esquiver sans technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
Me revoilà en guérilla contre moi-même sur le terrain d'entrainement, la main fraichement soignée et prête à tâter du bâton. J'entamais cette nouvelle journée avec une clope au bec et avec un semblant de motivation en trainant des pieds. J'étais venue à l'aube, toujours dans le but de profiter de la fraîcheur matinale de la saison chaude et éviter de me trouver trop en nage. Pas envie de sentir le fennec mais si à la fin de l'entrainement, fallait pas se leurrer, ça risquait d'arriver. Je me fis craquer la nuque quelques secondes comme si cela pouvait me détendre et sans attendre midi à quatorze heures, je repris mes exercices où je les avais laissé la dernière fois.
Je pris ma position, je sortis mon katana, faisant cliqueter mon gris-gris de bois attaché au fourreau contre lui. Je pris une grande inspiration et j'attaquais dans le vide, feintait en prenant de l'élan comme si je me dirigeais vers un ennemi au devant et je réussis à me saisir de ma lame derrière moi dans un geste plus précis que lors de mes premières tentatives. J'étais moins hésitante, plus directe. Fallait dire que j'avais cogiter pendant la nuit à comment améliorer ma gestuelle et ça me portait chance. Je m'y retentais plusieurs fois, comme pour me rassurer d'avoir choppé le truc. Je frappais, je feintais, prenait de l'élan et hop, cela atterrissait dans mon autre menotte avec laquelle je menaçais mes ennemis invisibles qui avaient tenté de me prendre à revers. Alors que je tenais le bon bout - du moins je le pensais - il fallait que je recadrasse mes efforts sur la puissante de mon coup.
Cependant, à ce même moment, d'autres shinobis débarquèrent sur le terrain d'entrainement. Au début, on se regardait en chien de faïence. Si moi cela me gênait pas de partager la zone, ces derniers semblaient agacés. Peut-être s'attendait-il à être seul? Pas de bol mais il devrait faire avec. Les dédaignant parce qu'au fond, j'en avais strictement rien à cirer de leur présence, je repris ma gestuelle et mes combats virtuels. A plusieurs reprises, je me montrais trop sure de moi et j'avais fait tombé ma lame. Autant vous dire que j'avais entendu des gloussements derrière moi que mes "spectateurs" ne cherchèrent pas à dissimuler. Cela aurait pu en ébranler plus d'un, voir irriter même les esprits les plus enflammés mais je n'étais pas le genre de personne qui se laissait atteindre par la moquerie gratuite et ridicule. Généralement, c'était les autres qui finissaient par s'exciter parce que ça ne me touchait pas. Le monde à l'envers.
Quand je parvins à me reconcentrer à nouveau, je pus m'atteler à chercher à maîtriser la puissance du coup une fois que je tenais mon sabre en arrière. Là aussi, ce fut par la répétition que je cherchais la perfection du geste. Inlassablement, je recommençais et je m'aperçus même que les autres guignols qui auraient dû logiquement s'entrainer entre eux m'observait comme s'ils participaient à un dîner spectacle. Je les entendais largement rire lorsque j'échouais et faire comme si c'était un coup de chance quand je réussissais. Mais alors que je persistais dans ma bulle à m'exercer, celui qui se prenait pour le plus malin se tenta à essayer de me surprendre. Pile poil ce qui me valait. Cet idiot pouvait pas mieux tomber pour que je mis à l'épreuve mon entrainement.
Je continuais mes assauts, faisant mine de pas voir son manège alors qu'il faisait semblait de gérer un truc avec ses collègues. Il se plaça à plusieurs mètres derrière moi, cherchant mon angle mort pour pas que je ne le vis venir. Il me prenait vraiment pour une crétine mais on apprenait pas aux vieux singes ce genre de connerie. Je persistais à faire semblant et au moment où j'attaquais en face de moi, il fonça dans mon dos en prenant une pause de taijutsu pour me filer un coup sauf que... ma lame vint derrière moi et rapidement je la pris dans mes mains pour le tenir en joue. Par je ne sais quel miracle, il se stoppa net avant de s'embrocher sur mon katana alors que je me tournais lentement pour le regarder, sans baisser ma lame. Muette, je fis un signe du menton comme pour lui demander ce qu'il me voulait.
" Hey! C'était... c'était juste pour rigoler! Je vous jure! "
Je plissais les yeux avec méfiance jusqu'à ce qu'un petit sourire en coin apparaisse sur mon visage, serrant entre mes lèvres ma cigarette qui ne m'avait pas quitté - enfin, pas la première parce que je l'avais déjà consumé. Je devais être à ma troisième clope.
" Re.. commence. "
Ma voix enraillée résonnait étrangement mais je le priais de m'attaquer de nouveau. Je le vis déglutir alors que je ne le quittais pas des yeux.
" Recommence. "
J'étais pas certaine que son sang lui montait au cerveau, mais c'était la seconde fois qu'il m'obligeait à forcer sur ma voix morte. Je fronçais des sourcils cette fois-ci, montant que j'étais sérieuse dans ma requête et lui fis un signe de main de reculer. D'un autre geste, j'appelais un de ses potes qui était en retrait et je lui indiqua de se tenir devant moi. Il osait pas moufeter le con et il était clairement pas à l'aise. Cependant, il avait pas l'air d'avoir envie de me mettre en colère alors il s'appliqua à suivre mes directives. Là, je pris position, prête à attaquer le pauvre bougre et puis d'un coup...
Je crachais ma cigarette sur le sol et fonçait sur lui, katana au poing, prête à le frapper ou tout du moins, en offrait l'illusion que c'était ce que j'allais faire. Son réflexe était de se protéger, ce qui me laissait le loisir de contre-attaquer par l'arrière parce qu'au même moment, son ami chargea derrière moi. Dans la foulée, je lâchais mon sabre et le chopais avant qu'il n'atteignit le sol. Un geste de plus, et mon volte-face me permit de dresser ma lame contre l'impudent qui avait tenté de m'attaquer dans le dos. Maintenant, c'était moi qui dominait le combat, mon katana diriger contre le jeune sunajin qui râla une nouvelle fois de peu l'empalement et la grosse balafre.
" Bon.. euh... on a compris, on s'en va. On vous a aidé maintenant on s'en va, hein? On doit... on doit se rendre à l'académie. "
Je me redressais, rangea la lame dans mon fourreau et regarda silencieusement le type qui tremblait un peu. Je le vis ruminer et murmurer des bricoles à ses collègues et je crus entendre "elle est folle", "cette femme est une dingue" "on doit pas rester là". Hey! C'était injuste! C'était ce guignolo qui avait voulu jouer au malin, non? En tout cas, cet imbécile s'était montré utile. J'avais pas d'espérance de trouver quelqu'un pour la mettre à profit et le destin s'en était mêlé. Comme quoi parfois, la chance, ça pouvait tourner.
Technique à apprendre:
URAGIRI 【COUP DE SABRE ARRIÈRE】
DOMAINE :
Kenjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
C'est une technique à l'épée est utilisable au corps à corps. L'utilisateur commence par faire une feinte en faisant penser à un simple coup de sabre avant puis il lâche son arme pour qu'avec l'élan elle atterrisse dans son autre main (le sabre passe donc derrière l'utilisateur), avant de frapper avec. Cette technique est parfaite pour frapper des ennemis arrivant par l'arrière en les surprenant, eux. Elle inflige des dégâts élevés et est difficile à esquiver sans technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
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